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Daulaud, Henry (1847-1915)

Sommaire

Identité

Formes du nom

Éléments biographiques

Engagements dans la renaissance d’oc

Henri Daulaud est l’auteur de divers poèmes en langue d’oc, dans sa variété languedocienne.

Identité

Formes du nom

En français : (Jean) Henri Daulaud

En langue d’oc : Enric Daulaud (norme classique), Enri Daulaud (norme mistralienne), Henrï
Daoulaoud (graphie phonétisante employée par l’intéressé)

Éléments biographiques

Jean Henri Daulaud naît le 3 août 1847 à Aimargues. Il est le fils d’un cultivateur aimarguois illettré, également prénommé Henri, et de l’Aigues-vivoise Marie Marazel. Il a une sœur aînée, Henriette, et une cadette, Emma (épouse Combemalle).

En 1869, il épouse Isaurine Dejardin, issue d’une famille aigues-vivoise. Ils s’installent dans le village, rue de l’Eau-Noire. Ils ont un fils en 1873, Paul, mort en bas âge ; puis une fille en 1878, Nancy (épouse Chazal, et dont des descendants survivent aujourd’hui).

Après avoir appris le métier auprès d’un de ses devanciers, Henri s’établit comme tonnelier à
domicile, profession qu’il exercera toute sa vie. A. Daudé (possiblement Anténor Daudé, instituteur à Aigues-Vives, ndlr) souligne sa « grande popularité » en Vaunage.

On ignore s’il a fait l’objet de portraits. Daudé nous le décrit néanmoins comme haut d’un mètre
soixante-quatorze, « large d’épaules comme un lutteur ».

Il meurt le 17 novembre 1915 à Aigues-Vives, à 68 ans.

Engagements dans la renaissance d’oc

Daulaud commence par composer une chanson sur la bière de la brasserie d’Aigues-Vives (probablement perdue). Il se met ensuite à coucher par écrit des vers qui, selon Daudé, « sortaient de sa tête en se déroulant » ; bien que ceux-ci apparaissent d’abord « boîteux » et insoucieux de l’hiatus, il bénéficie des leçons de prosodie que lui donne le poète Jules Guérin Ponzio. Il est en outre un lecteur assidu de Victor Hugo.

Il puise l’inspiration principalement dans son environnement naturel, et dans la course
camarguaise. Il écrit souvent le dimanche, dans son mazet. Pour Marcel Edmond, ses motivations résident dans « son plaisir, sa satisfaction personnelle », ou l’oubli de « ses douleurs physiques ».

En avril 1898, lors d’un dîner organisé à Paris par Le Petit Méridional, Gaston Doumergue, alors député du Gard, lit son poème « Li bioou an escapa ». Daulaud semble alors au faîte de sa reconnaissance littéraire, faisant également coup sur coup l’objet de publications dans Le Fanal et La Campana de Magalouna. L’année suivante, il obtient une mention aux jeux floraux de Sceaux pour un poème sur le thème de la figue.

On ne lui connaît aucune publication durant la décennie suivante. Durant l’hiver 1910, il intervient néanmoins à Grand-Gallargues, pour réciter deux de ses poèmes après une conférence de Guillaume Laforêt. Quelques mois avant sa mort, il fait encore paraître « L'embandida » dans Midi taurin.

Ses relations avec le Félibrige sont complexes. Selon Edmond, il nourrit en 1898 « des préventions contre les félibres », citant un vers acide à leur égard. En 1899, Le Fanal le crédite de ne pas avoir « provençalis[é] » son parler, appelé « patois de la Vaunage » ; et de fait, comme Hippolyte Bigot ou Daniel Poussigue, il ne se résoudra jamais à adopter la norme mistralienne.
Il figure néanmoins parmi les membres de l’école félibréenne du Parage à Montpellier. En outre,
qualifié de « félibre » par Daudé et Edmond, il dédie « L'embandida » à Jean Bérard, un des fondateurs de la Nacioun gardiano, liée au Félibrige.

Après sa mort, Sully-André Peyre fait paraître un de ses poèmes dans Marsyas, en l’adaptant à la graphie mistralienne (qui était le seul que ce dernier employait).

Il semble s’être consacré exclusivement à la création littéraire en langue d’oc (si on excepte un bref sonnet adressé à une de ses concitadines, probablement resté inédit).

Bibliographie et sources :

Bibliographie

- « Abriou », s.l.n.d. [cité dans Edmond 1898] ;
- « Aou fère », s.l.n.d. [cité dans Edmond 1898] ;
- « Una coussa que passa », s.l.n.d. [cité dans Edmond 1898] ;
- « Endourmis-te », s.l.n.d. [cité dans Daudé 1898] ;
- « Bal de vilage, la valsa », s.l.n.d. [cité dans Daudé 1898] ;
- « Juliet, Miejour », s.l.n.d. [cité dans Daudé 1898] ;
- « La coumplento daou vigneroun », s.l.n.d. [cité dans Gaussen 1962] ;
- « Lou nis de cardouniho, Enri Daulaud », Bulletin de liaison de Litoraria, no 7, 2007, p. 12-13 [introuvable en bibliothèque, communiqué par Gabrielle Valette] ;

- « Li bioou an escapa », Le Fanal, 26 juin 1898, no 440, p. 1 (en ligne :
https://www.retronews.fr/journal/le-fanal/26-juin-1898/2143/4814990/1) ;
- « Otobre : sounet d'ibrougna », La Campana de Magalouna, no 151, 15 octobre 1898, p. 2 (en
ligne : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k7350127h) ;

- « La figue », inédit présenté aux jeux floraux de Sceaux 1899 ;
- « L'embandida », Midi taurin, 13 juin 1914, p. 3 (en ligne :
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k14945863/f3) ;
- « Mostro à soulèu », Marsyas, no 10, octobre 1921, p. 1 (posthume).

Sources

- Divers documents des états civils des communes d’Aigues-Vives et Aimargues : actes de
naissance et de mariage de l’intéressé, de sa femme, de ses enfants ;
- « Autour d’un dîner », Le Fanal, no 429, 10 avril 1898, p. 2 (en ligne :
https://www.retronews.fr/journal/le-fanal/10-avril-1898/2/752316b9-e41b-44f0-9205-
ddf6af42770a) ;
- Marcel Edmond, « Le tonnelier-poète », Le Fanal, no 438, 12 juin 1898, p. 1 (en ligne :
https://www.retronews.fr/journal/le-fanal/12-juin-1898/2143/5641230/1) ;
- A. [?] Daudé, « Lou felibre Daulaud », La Campana de Magalouna, no 151, 15 octobre 1898,
p. 2 (en ligne : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k7350127h/f2) ;
- « Indiscrétion », Le Fanal, no 490, 11 juin 1899, p. 1 ;
- « Gallargues », Le Fanal, 19 février 1911, p. 1 (en ligne : https://www.retronews.fr/journal/le-
fanal/19-fevrier-1911/3/b3a2135e-c92b-4035-87e4-641918e81ed6) ;
- Notice dans Ivan Gaussen, Poètes et prosateurs du Gard en langue d'oc depuis les
troubadours jusqu'à nos jours, Paris, Les Belles Lettres, 1962 ;
- Article de deux pages sur « Lou Nis de cardouniho » dans le Bulletin de liaison de Litoraria, no
7 [introuvable] ;
- « Cigalo de Patrìo » [Gabriel Brun], « Eimargue », Le Félibrige, no 342, avril 2025, p. 10 ;
- Notes d’Olivier Douard, communiquées en 2025.

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