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Arsène Vermenouze est un écrivain du canton d'Aurillac (Haute-Auvergne) d'expression languedocienne et française. Élu majoral du Félibrige en 1900, il est connu comme le "chasseur-poète", composant ses poèmes en parcourant la campagne.
Vermenouze, Arsène
Vermenosa, Arsèni
Poe͏̈ta d'Eitrac, Lo
Il est né le 26 septembre 1850 à Vielle, commune d'Ytrac, dans une famille de propriétaires terriens. Son instruction fut partagée entre l'école des Frères à Aurillac pendant 3 ans et les enseignements d'une préceptrice qui lui donna le goût des lettres. Il passa son enfance dans la campagne cantalienne, avec ses grands-parents, sa mère, ses frères et sa sœur. À l'epoque, de nombreuses familles auvergnates complétaient leurs ressources en faisant du commerce en Espagne. C'est ainsi que Vermenouze rejoignit son père à l'âge de 16 ans à Illescas, près de Tolède, où ils tenaient une boutique de vins, épices, tissus et autres marchandises. Il resta plus de quinze ans en "exil" ponctué de retours tous les deux ans. En 1870 il revint quelque temps en France, comme engagé volontaire dans le 4ème régiment de hussards. À son retour définitif d'Espagne, il tint une boutique de liqueurs avec des cousins à Aurillac.
Il eut une activité assez soutenue de journaliste et polémiste, devenant avec le temps profondément attaché à des valeurs de foi chrétienne et de patriotisme. Républicain, il était notamment favorable au Ralliement, dans un primier temps, puis à l'Action Française vers la fin de sa vie après des déceptions républicaines. Le Ralliement était une tendance chez les catholiques dans la ligne de l'encyclique Au milieu des sollicitudes (1892) du pape Léon XIII en faveur de la République, à condition d'abandonner les lois sur la laïcization.
Il obtint le prix Archon-Desperouses de l'Académie Française (1000 fcs) en 1903 pour son recueil en français Mon Auvergne.
Il mourut de maladie le 8 janvier 1910.
Quelques années plus tard, son buste fut inauguré dans un parc d'Aurillac, et des rues portent aujourd'hui son nom à Aurillac, Clermont-Ferrand, Riom e Paris.
Le chanoine cantalien Jean Mazières (1903-1983) écrivit une thèse très complète et documentée sur la vie et l'œuvre d'Arsène Vermenouze.
Il écrivit tant en français qu'en occitan et d'une manière générale ses textes parurent dans des revues comme L'Avenir du Cantal, l'Indépendant du Cantal, le Moniteur du Cantal, la Croix du Cantal et la Croix cantalienne. Il signait (souvent sous des pseudonymes comme “Jantou” ou “L'Arverne”) des écrits poétiques, satiriques et engagés, qui eurent beaucoup de succès. À partir de 1901 il collabora au Mois littéraire et pittoresque, revue culturelle catholique qui paraissait à Paris.
Ses premiers écrits en oc datent de 1879 et furent publiés dans la revue L'Avenir du Cantal d'Auguste Bancharel (1832-1889), écrivain d'oc lui aussi. Un ami et un collaborateur très important dans les activités félibréennes de Vermenouze fut l'abbé Francis Courchinoux (1859-1902).
Il fut encouragé à publier et introduit dans le milieu intellectuel parisien par Jean Ajalbert (1863-1947), écrivain et polémiste, né dans une famille d'origine auvergnate.
À partir de 1890, il se rapprocha du Félibrige et composa des textes comme le poème « Als felibres, als cigalièrs e als trobaires », ou le manifeste « O touto l'Oubergno » qui appellent les Auvergnats à la défense e à la promotion de la langue, la « lenga d'òc », de concert avec les Gascons et les Provençaux. En 1894 il devint capiscòl de l'Escolo Oubernhato, et l'année suivante il fonda la revue félibréenne Lo Cobreto. En 1900 il fut élu majoral du Félibrige. Il en fut un animateur très actif, au centre des relations avec félibres et érudits dans le Cantal. Il fit pendant près de dix ans des interventions annuelles dans des écoles auvergnates pour parler du Félibrige.
En 1908, il collabora à une initiative destinée à réunir les Auvergnats de Paris : la fondation de la Veillée d'Auvergne, association et revue littéraire, en parler auvergnat, dans la ligne de Lo Cobreto qui ne paraissait plus.
Recherché pour ses talents d'orateur et surtout de conteur, il anima des veillées renommées et fut sollicité pour plusieurs manifestations régionalistes.
Il publia deux recueils en occitan, Flour de Brousso en 1896 et Jous la Cluchado en 1908, récompensés aux Jeux Floraux de Toulouse. Certains poèmes sont inspirés des excursions de l'auteur dans la campagne et de son activité de chasseur ; d'autres mettent en scène la vie de la maisonnée et peint les portraits de personnes de son environnement : famille, domestiques, voisins, etc.
Ses premiers écrits occitans se présentaient dans une graphie “phonétique”, adressée au lectorat aurillacois, puis à la suite de son rapprochement avec le Félibrige il adopta avec enthousiasme la graphie mistralienne, et finalement d'autres influences l'amenèrent à remplacer celle-ci par la graphie “étymologique” ou “occitane”. En effet, il avait des relations tout-à-fait amicales avec des gens comme Antonin Perbosc (1861-1944) et Prosper Estieu (1860-1939), instituteurs dans les environs de Toulouse et promoteurs d'une graphie inspirée des Troubadours. Pour achever de le convaincre, l'abbé Raymond Four (1877-1918) d'Aurillac avait pris le parti de la graphie “étymologique”. L'abbé aida Vermenouze pour la publication de Jous la Cluchado et il y fit figurer une transcription de chaque poème dans cette graphie, en regard de la version en graphie “phonétique” et de la traduction en français.
Flour de Brousso, Imprimerie Moderne, Aurillac, 1896. Voir la ressource en ligne sur le site du Cieldoc
En Plein Vent, Stock, Paris, 1900.
Mon Auvergne, Plon, Paris, [s.d.].
Jous la Cluchado, Imprimerie Moderne, Aurillac, 1908. Voir la ressource en ligne sur Occitanica
Dernières Veillées, Revue des Poètes, Paris, 1911.
Revue Lo Cobreto. Voir les numéros disponibles en lignes sur Occitanica
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