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Blin, Jacques (1945-2018)

Somari

Éléments biographiques

Engagements politiques et syndicaux

Engagements politiques et syndicaux

Activités culturelles

Engagement dans la renaissance d'oc

Bibliographies

Sources

Jacques Blin.png

Né le 17 mars 1945 à Parthenay (Deux-Sèvres), mort le 17 novembre 2018 à Agde (Hérault) ; militant communiste ; fonctionnaire territorial ; syndicaliste CGT ; conseiller général de l’Hérault, il est, au début des années 2000, l’un des fondateurs et animateurs du réseau « Langues et cultures de France », dont il anime le premier site internet ainsi que de nombreuses réunions publiques. Il s’intéresse à la littérature populaire de Sète, notamment à la figure de Gustave Théron, félibre, surnommé « Biscan pas ».

Éléments biographiques

Jacques Blin était le fils d’un navigateur, Yvon, Georges Blin, cuisinier dans la Marine marchande, né le 17 octobre 1926 à Parthenay (Deux-Sèvres) et de Marthe, Gabrielle Ladrat, serveuse, née le 11 juillet 1925 à Ansac (Charente). Confié à ses grands-parents paternels qui vivaient à Parthenay, alors que ses parents travaillaient à Sète, il y effectua sa scolarité primaire jusqu’au certificat d’études en 1959. Il réussit l’examen d’entrée en quatrième, avec l’espoir de devenir dessinateur industriel. Il entre au collège technique de Sète où il fut orienté vers la serrurerie et poursuivit des études notamment de dessinateur en construction métallique et de dessinateur en construction mécanique. Il aspirait à entrer dans une école d’ingénieurs mais celle-ci située en région parisienne n’acceptait que des internes issus de ses rangs. Il tenta alors plusieurs concours avant d’être embauché en 1964 en remplacement dans les services techniques de la ville de Sète, comme dessinateur au service des bâtiments publics. Après son service militaire, il accepta la direction de la Maison des Jeunes et de la Culture la Corniche. En 1967, il rencontra Rose Mioch, fille et nièce de grands résistants communistes héraultais (Carmen Antonio-Mioch, Philomen Mioch, François Mioch), responsable de l’Union des Jeunes Filles de France. Ils se marièrent à Sète en septembre 1968 où naquirent leurs trois enfants : Laurence (1969), Lélia (1971), et Loïc (1974).

Jusqu’à sa retraite en septembre 2002, Jacques Blin avait mené de front un inlassable militantisme politique et syndical et une belle carrière de fonctionnaire territorial.

Atteint d’un cancer incurable contre lequel il se battait depuis trois ans, Jacques Blin mourut le 17 novembre 2018. La cérémonie civile des obsèques eut lieu le 23 novembre 2018 au funérarium municipal de Sète en présence d’une nombreuse assistance. François Liberti, ancien maire de Sète et Jean-Claude Llinares, de l’IHS CGT de l’Hérault retracèrent les étapes de sa vie, le premier insistant plutôt sur son itinéraire militant, le second sur ses travaux d’histoire sociale et politique de Sète et de l’Hérault à l’époque contemporaine. Le musicien Philippe Carcassés joua « La Fèsta d’Issanka » dont le refrain fut repris par l’assistance.

Engagements politiques et syndicaux

Jacques Blin était le fils d’un navigateur, Yvon, Georges Blin, cuisinier dans la Marine marchande, né le 17 octobre 1926 à Parthenay (Deux-Sèvres) et de Marthe, Gabrielle Ladrat, serveuse, née le 11 juillet 1925 à Ansac (Charente). Confié à ses grands-parents paternels qui vivaient à Parthenay, alors que ses parents travaillaient à Sète, il y effectua sa scolarité primaire jusqu’au certificat d’études en 1959. Il réussit l’examen d’entrée en quatrième, avec l’espoir de devenir dessinateur industriel. Il entre au collège technique de Sète où il fut orienté vers la serrurerie et poursuivit des études notamment de dessinateur en construction métallique et de dessinateur en construction mécanique. Il aspirait à entrer dans une école d’ingénieurs mais celle-ci située en région parisienne n’acceptait que des internes issus de ses rangs. Il tenta alors plusieurs concours avant d’être embauché en 1964 en remplacement dans les services techniques de la ville de Sète, comme dessinateur au service des bâtiments publics. Après son service militaire, il accepta la direction de la Maison des Jeunes et de la Culture la Corniche. En 1967, il rencontra Rose Mioch, fille et nièce de grands résistants communistes héraultais (Carmen Antonio-Mioch, Philomen Mioch, François Mioch), responsable de l’Union des Jeunes Filles de France. Ils se marièrent à Sète en septembre 1968 où naquirent leurs trois enfants : Laurence (1969), Lélia (1971), et Loïc (1974).

Jusqu’à sa retraite en septembre 2002, Jacques Blin avait mené de front un inlassable militantisme politique et syndical et une belle carrière de fonctionnaire territorial.

Atteint d’un cancer incurable contre lequel il se battait depuis trois ans, Jacques Blin mourut le 17 novembre 2018. La cérémonie civile des obsèques eut lieu le 23 novembre 2018 au funérarium municipal de Sète en présence d’une nombreuse assistance. François Liberti, ancien maire de Sète et Jean-Claude Llinares, de l’IHS CGT de l’Hérault retracèrent les étapes de sa vie, le premier insistant plutôt sur son itinéraire militant, le second sur ses travaux d’histoire sociale et politique de Sète et de l’Hérault à l’époque contemporaine. Le musicien Philippe Carcassés joua « La Fèsta d’Issanka » dont le refrain fut repris par l’assistance.

Engagements politiques et syndicaux

Il adhéra à la CGT et en 1964 à la Jeunesse communiste, puis, en 1965 au PCF où il côtoya François Liberti. En 1970, il était membre du bureau de la section de Sète du PCF (800 adhérents) et fut élu au comité fédéral. Quand Liberti, en 1996, succéda à Yves Marchand, Jacques Blin fut d’abord son chef de cabinet puis il prit en charge les services de l’état civil, de l’hygiène, de l’enseignement, en tant que secrétaire général adjoint. En 1998 jusqu’en 2004, il fut élu au conseil général de l’Hérault dans le canton de Sète II, à l’occasion d’une élection partielle provoquée par le décès de Raymond Félicès. Vice–président du conseil général, président du groupe communiste de cette assemblée, Jacques Blin en fut un membre très actif. Jacques Blin quitta le PCF au début de 2007 à cause d’un désaccord sur le choix de Marie-George Buffet, alors secrétaire nationale, comme candidate à la présidentielle : cette candidature représentait pour lui, partisan d’une candidature unitaire des forces de gauche, une erreur politique.

Au plan syndical, Jacques Blin fut un actif militant de la CGT

L’accueil et la défense des étrangers comptèrent parmi ses priorités, de même que l’égalité entre hommes et femmes et la place de la culture.

Activités culturelles

Dès les années 1970 il s’était attelé à un domaine qu’il cultiva jusqu’au terme de sa vie : l’histoire de sa ville, de sa région. Après avoir étudié la période correspondant à la Commune de Paris avec Frédéric Fesneau, il s’engagea dans les célébrations du bicentenaire de la Révolution de 1789. Une première réussite fut de retrouver une petite brochure éditée en 1939 à l’occasion du cent-cinquantenaire, Sète en 1789 de Marius Bravet, et de la rééditer. Avec la CGT et la FCPE, Jacques Blin entreprit aussi de rechercher les noms des révolutionnaires qui figuraient sur les plaques bleues de Sète, puis d’en tirer une publication. Et il réussit à attirer à Sète les acteurs du film de Roger Coggio, Le mariage de Figaro, ou la folle journée, occasion de rencontres entre acteurs, écoliers et lycéens. Plus tard, tirant les conséquences des carences de la section communiste de Sète en matière culturelle, il fut à l’origine de la création, en 2004, d’une nouvelle association, l’Espace Louis Aragon-Elsa Triolet, qui resta active jusqu’en 2007 et organisa, dans le cadre de la section sétoise du PCF, la projection de films suivis de débats.

Quand le médecin Divers droite François Commeinhes fut élu en 2001 à la mairie de Sète, Jacques Blin fut muté au musée Paul-Valéry. Il accompagna en 2003 les actions de la CGT du spectacle pendant la crise des intermittents. Il créa, avec Nicole Cordesse Ginot, responsable de la culture à la fédération du PCF 34, le groupe de travail et de réflexion Commun’art ouvert aux artistes régionaux. Pour faire connaître l’histoire de Sète, il tenait des chroniques L’Hérault du jour – La Marseillaise consacrées au passé ouvrier de la ville. Il prépara un Dictionnaire biographique du Mouvement ouvrier Cettois puis Sètois, publié en 2009 et plusieurs ouvrages concernant l’histoire sociale et culturelle de Sète et des environs, le dernier concernant le village de Loupian où il résidait depuis 2015. Il participa en 2013 à la création de l’Institut départemental d’histoire sociale de la CGT - Marcel Caille. Il en fut le secrétaire et assuma pendant longtemps la présidence. Il se rapprocha des historiens du Maitron, le Dictionnaire du Mouvement ouvrier, dirigé par Claude Pennetier, relayé dans l’Hérault par une association régionale, Maitron Languedoc-Roussillon. Cette adhésion ouvrit à Jacques Blin le Dictionnaire national et le bulletin régional Le Midi Rouge où il publia nombre de biographies et d’articles reposant sur des sources inédites. À l’assemblée générale de Rivesaltes (Pyrénées-Orientales), le 12 décembre 2009, il intégra le bureau de l’AMLR et, en 2015, le comité de lecture du Midi Rouge, bulletin de l’AMLR. Il collabora également à la revue Études héraultaises pour laquelle il préparait un article sur La Voix de la Patrie quand la mort mit fin à ce travail d’historien.

Engagement dans la renaissance d'oc

L’intérêt de Jacques Blin pour la langue et la culture occitanes fut en grande partie transmis par son beau-père, Philomen Mioch, qui pratiquait couramment la langue et fut influencé par le renouveau du mouvement occitan dans les années 1970 et par sa belle-mère Carmen, qui bien que née à Marseille, mais élevée à Barcelone, avait pour première langue le catalan.

Il s’intéressa également à la figure sétoise du Félibre Gustave Thérond (1866-1941), instituteur, félibre, fondateur du Parti communiste de Sète, surnommé « Biscan pas », auquel il a consacré un essai.

Jacques Blin créa en 2004 avec le secteur culture du PCF le réseau Langues et Cultures de France (RLCF), dans l’activité duquel il s’investit intensément jusqu’à la fin de sa vie. Il fut, en particulier, membre des groupes de travail de ce réseau qui s’efforcèrent de traduire sur le plan législatif l’enseignement des langues de France - dont l’occitan – et animèrent nombre de débats sur la question dans des instances du Front de gauche.

Ce réseau fut particulièrement actif pendant la campagne des élections présidentielles de 2012. Jacques Blin s’efforça de convaincre Jean-Luc Mélenchon du bien-fondé de la défense des « langues de France » contre lesquelles ce dernier avait manifesté depuis longtemps une hostilité jamais démentie. Jacques Blin créa, à l’occasion de ces présidentielles, un premier site internet dont il fit un lieu de réflexion et de libres débats

Bibliographies

Ouvrages
  1. Gustave Thérond dit « Biscan Pas », Nîmes, Imprimerie Offset Avenir, 2005, 137 p.
  2. Pouvoir Régional, Langue et Culture Occitane (actualité d’une interpellation culturelle pour une construction démocratique…), Sète, auto-édition, 2005
  3. 1907 à Cette, Sète, auto-édition, 2007, 89 p.
  4. Dictionnaire biographique du Mouvement Ouvrier Cettois puis Sétois, de 1789 à 1950, Sète, Auto-édition, 2009
  5. Molle Jean Joseph l’Heureux Député Maire de Cette, FLAM Éditions, Sète, 2011
  6. Portrait-robot d’un républicain-révolutionnaire Frédéric Fesneau (1868-1880), Sète, Imprimerie FLAM, 2011
  7. Quelques croquis iconoclastes d’un croque-notes nommé Brassens, annotations graphiques de Pierre François, Sète, Imprimerie FLAM, 2012
  8. Regards engagés sur 1968 à Sète, Sète, Imprimerie Tir’plan, 2008.
  9. 1936-1945 Sète solidaire et antifasciste, Imprimerie FLAM Sète, 2014
  10. Cette 1914–1918, Sète, Imprimerie FLAM, 2014
  11. Loupian village Républicain, entre vignes et bauxites, contribution à une histoire sociale, Sète, Imprimerie FLAM 2018.
Participation à des ouvrages collectifs
  1. Los tipes setoris. Les types sétois, Ouvrage collectif du Cercle Occitan Setòri, article consacré à Toussaint-Roussy, Béziers, 2 ème édition, IEO Languedoc éditions ; 2010.
  2. Des militants CGT en Résistance Hérault 1939-1945, préface de Jacques Blin ; ouvrage collectif, Montpellier, Institut d’Histoire sociale Marcel Caille CGT 34, 2015

Sources

  1. Chronique nécrologique dans Hérault tribune (20 novembre 2018)
  2. Chronique nécrologique dans l’Agathois (19 Novembre 2018)
  3. Les archives de Jacques Blin ont été déposées aux archives départementales de l’Hérault cote : 241 J 1-28 Fonds Jacques Blin 1971-2016
  4. Premier site du Réseau « Langues et cultures de France », animé par Jacques Blin
  5. Site actuel du Réseau « Langues et cultures de France »
  6. Notice Maitron - BLIN Jacques, Georges, Yvon par André Balent, Rose Blin-Mioch, Hélène Chaubin, version mise en ligne le 11 janvier 2019, dernière modification le 15 novembre 2022.

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