Fondateur et président de l’Escolo de Limagno, élu Majoral du Félibrige en 1925 et membre de l’Escòla occitana, lauréat du concours de l’Académie des Jeux Floraux, Benoît Vidal - dit Benezet - fut le principal promoteur des mouvements de renaissance occitane en Basse-Auvergne au cours de la première moitié du XXe siècle.

Illustration : Benezet Vidal, coll. Clermont-Ferrand, Bibliothèque du Patrimoine de CLERMONT COMMUNAUTÉ, ms. 1967

Identité

Formes référentielles

Vidal, Benezet (1877-1951)

Autres formes connues

- Vidal, Benoît (nom à l'état civil)

- Vidal, Benazet (forme occitanisée non référentielle)

Éléments biographiques 

Benezet Vidal naît à Pontgibaud dans le Puy-de-Dôme le 15 mai 1877. Il est percepteur à Billom puis à Lézoux, il fonde en 1920 l’Escolo de Limagno et fut un membre actif du consistoire du Félibrige durant l’entre-deux-guerres. Trésorier de l’Académie des Sciences Belles-Lettres et Arts de Clermont-Ferrand, il se fait connaître du milieu savant auvergnat par ses publications littéraires et philologiques dans les revues régionalistes, en particulier L’Auvergne Littéraire et artistique.

À sa retraite, Benezet Vidal s’installe définitivement à Clermont-Ferrand avant de trouver la mort lors d’un séjour dans son pays natal à Saint-Ours-les-Roches le 5 août 1951.

Engagement dans la renaissance d’oc

Le promoteur du Félibrige en Basse-Auvergne

Benezet Vidal est un écrivain d’expression occitane qui a été l’un des principaux artisans du développement du Félibrige en Basse-Auvergne. Il fonde le 11 juillet 1920, l’Escolo de Limagno, dont il est pour de nombreuses années le capiscol (président). La nouvelle Escolo félibréenne de la Basse-Auvergne organise des Jeux floraux annuels à Clermont-Ferrand qui récompensent des œuvres littéraires (poésie, prose et théâtre) en dialecte auvergnat. Benezet Vidal est particulièrement actif pour la diffusion de la langue occitane dans l’enseignement, en organisant notamment un concours scolaire annuel auxquels les instituteurs sont invités à faire participer leurs élèves. En 1936, il publie le Libret de l'escolan auvernhat (Clermont-Ferrand : Éd. de la Mantenensa d'Auvernha), anthologie des écrivains occitans auvergnats à destination des instituteurs souhaitant enseigner l’occitan dans leur classe. En 1925, il est l’organisateur des fêtes de la Sainte-Estelle à Clermont-Ferrand et devient à cette occasion majoral du Félibrige, nouveau titulaire de la Cigalo Limousino à la suite de Jean-Victor Lalanne (1849-1924).

On doit à l’action et à l’œuvre de Benezet Vidal le développement de la renaissance d’oc félibréenne en Basse-Auvergne. À l’exception de Régis Michalias (1844-1916), peu d’écrivains avaient jusqu’ici illustré la langue d’oc en Basse-Auvergne (Puy-de-Dôme, Brivadois), à la différence de la Haute-Auvergne (Cantal), où le mouvement félibréen s’était structuré dès les années 1870 avec une Escolo Oubernhato, auréolé du renom littéraire d'un Arsène Vermenouze (1850-1910).

Benezet Vidal fait ainsi figure de chef de file de la renaissance d’oc en Basse-Auvergne comme le rappelle le critique Camille Gandilhon Gens d’Armes au moment de sa disparition : « ne voyant en Basse-Auvergne plus personne disposé à relever le flambeau, [Vidal] le prit lui-même dans ses mains pieuses et modestes. 1 »

Benezet Vidal est un écrivain d’expression occitane en dialecte de Basse-Auvergne (occitan auvergnat). Par son œuvre et par son action au sein de l’Escolo de Limagno, il entreprend l’unification et la « restauration » de l’auvergnat dans la tradition de l’action félibréenne et de l’exemple mistralien : rôle central de la littérature et des écrivains associé à un intérêt pour les cultures populaires régionales, organisation d'événements félibréens pour l'illustration publique de la langue.

Actif au sein de l’organisation félibréenne, il est également en relation avec l'Escòla occitana qui, depuis Toulouse, œuvre au même moment pour l’unification graphique des parlers d’oc en concevant une graphie, dite alors « occitane » 2 , respectueuse de l’étymologie et de la tradition des textes médiévaux. Vidal a définitivement adopté la graphie de l’Escòla occitana lors de la parution en 1926 de son roman La serva (Toulouse : ed. Occitania), choix encore minoritaire chez les écrivains d'oc, et assez audacieux pour qu'il soit fermement soutenu par l’historien et écrivain auvergnat Georges Desdevises du Dézert : « Conformément à l’intérêt véritable de la Renaissance occitane et à la bonne tradition de Vermenouze, il adopte l’orthographe étymologique et rejette la graphie phonétique, qui est - littérairement parlant - une erreur formidable. Nous savons quelle grêle de tuiles peuvent pleuvoir sur notre dos en cette occasion mais nous conterons quelque jour à nos contradicteurs l’histoire de la Renaissance catalane, et ils verront de quel côté sont le sens pratique et la prévoyance de l’avenir »3.


Benezet Vidal, « Lo Grelet », carte-poème, ed. Seix (Ariège) : Escolo deras Pireneos, vers 1930. Coll. CIRDÒC, IC-F/2. IMG-2 légende : Benezet Vidal, « Lo Grelet », carte-poème, ed. Seix (Ariège) : Escolo deras Pireneos, vers 1930. Coll. CIRDÒC, IC-F/2.

L’œuvre littéraire

Benezet Vidal publie dès le début des années 1920 un premier recueil de poésies sur le thème de la vie paysanne, Flours de mountagno (Royan : ed. de la France littéraire) mais il se singularise surtout par une œuvre romanesque, cas assez rare chez les écrivains occitans d’avant-guerre. Paraît en 1926 La serva (1926), roman ayant pour cadre le monde paysan et un conflit familial provoqué par la « serve » (réservoir d’eau permettant l’irrigation des champs), puis en 1930 Un amor : jornau (1930), faux journal intime d’un ingénieur épris d’une jeune paysanne. Il est aussi l’auteur d’un troisième roman Jan Combralha, plusieurs fois mentionné4 dans les bibliographies de l'auteur, mais qui semble être resté à l’état manuscrit.

Benezet Vidal est aussi l’auteur de l’adaptation occitane du Cid auvergnat, comédie rustique en un acte de Georges Desdevises du Dézert. Cette comédie, représentée lors de la Sainte-Estelle au théâtre de Clermont-Ferrand le 30 mai 1925, a été publiée dans L’Auvergne littéraire et artistique (14, juin-juillet 1925). >> Consultez le tapuscrit sur Occitanica

















À signaler également Lo veih Clarmont, recueil de poèmes sur Clermont-Ferrand et une Grammaire auvergnate qui sont restés à l'état de manuscrit 5.
Enfin il a collaboré à de nombreux journaux : L’Auvergne littéraire et artistique, Échos d’Auvergne, L’Avenir, Le Moniteur, La Revue des pays d’Oc, Le Feu, L’Alauza d’Auvernha (à partir de 1929), Almanach chantant de l’Auvergne, etc.



1. Chroniques - Bibliographies. Auvergne, Cahiers d’études régionales : Histoire, Littérature, Arts. Clermont-Ferrand : Imprimerie G. de Bussac, 1951, n°135, p.51.

2. GANDILHON GENS D'ARMES, Camille. Un Amor. L’Auvergnat de Paris. 4 avril 1931.

3. GANDILHON GENS D'ARMES, Camille. La Serva, roman en dialecte auvergnat par Bénézet Vidal, majoral du Félibrige L’Auvergnat de Paris. 17 avril 1926

4. « Chroniques - Bibliographies » dans : Auvergne, Cahiers d’études régionales : Histoire, Littérature, Arts, Clermont-Ferrand : Imprimerie G. de Bussac, 1951, n°135, p.53

5. « Collection CIRDÒC, Fonds du Collège d’Occitanie, dossier Bénézet Vidal. Consulter l’inventaire en ligne : http://www.calames.abes.fr/pub/ms/Calames-2014814108134011


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Fondator e president de l’Escolo de Limagno, elegit Majoral del Felibritge e sòci de l’Escòla Occitana, laureat de l’Academia dels Jòcs Florals, Benezet Vidal foguèt lo promotor màger dels movements de renaissença occitana en Auvèrnha-Bassa pendent la primièra mitat del sègle XX.

Illustration : Benezet Vidal, coll. Clarmont d’Auvèrnha, Bibliotèca del Patrimòni de Clarmont-Comunitat  ms 1967.

Identitat

Formas referencialas

Vidal, Benezet (1877-1951)

Autras formas conegudas

- Vidal, Benoît (nom a l'estat civil)

- Vidal, Benazet (forma occitanizada non referenciala)

Elements biografics 

Benezet Vidal nais a Pontgibaud dins lo Puèi de Doma lo 15 de mai de 1877. Es perceptor a Billom puèi a Lezoux, fonda en 1920 l’Escolo de Limagno. Es entre las doas guèrras un sòci actiu del Consistòri del Felibritge. Clavaire de l’Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Clarmont d’Auvèrnha, se fa conéisser dins lo mitan sabent auvernhat per sas publicacions literàrias e filologicas dins las revistas regionalistas, mai que mai dins L’Auvergne littéraire et artistique.
Retirat, Benezet Vidal s’installa a Clarmont d’Auvèrnha abans de defuntar pendent un sojorn dins son país natal a Sant-Ors-las-Ròcas, lo 5 d’agost de 1951.

Engatjament dins la Renaissença d’Òc

Lo promotor del Felibritge en Auvèrnha-Bassa

Benezet Vidal es un escrivan d’expression occitana que foguèt un dels artesans màgers del desvolopament del Felibritge en Auvèrnha-Bassa. Fonda lo 11 de julhet de 1920, l’Escolo felibrenca de l’Auvèrnha-Bassa, organiza de Jòcs Florals annadièrs a Clarmont d’Auvèrnha que guerdonan d’òbras literàrias (poesia, pròsa e teatre) en dialècte auvernhat. Benezet Vidal es fòrt actiu per la difusion de la lenga occitana dins l’ensenhament. Organiza en particular un concors escolar cada annada e los regents son convidats a i faire participar sos escolans. En 1936, publica lo « Libret de l’escolan auvernhat », (Clarmont d’Auvèrnha : Ed. de la Mantenença d’Auvèrnha) antologia dels escrivans occitans auvernhats destinada als regents que vòlon ensenhar l’occitan dins sas classas. En 1925, es l’organizator de la Santa-Estèla a Clarmont d’Auvèrnha ont es elegit Majoral del Felibritge, titulari novèl de la « Cigalo Limousino » veusa de Joan-Victor Lalanna (1849 – 1924).

L’accion e l’òbra literària de Benezet Vidal desvolopa la renaissença d’Òc felibrenca en Auvèrnha-Bassa. Levat Règis Michaliàs (1844 – 1916), pauc d’escrivans avián illustrat la lenga d’òc en Auvèrnha-Bassa (Puèi de Doma, Brivadés) dementre qu’en Auvèrnha-Auta (Cantal) lo movement felibrenc s’èra estructurat tre las annadas 1870 ambe una Escolo Oubernhato, aureolada del renom d’Arsèni Vermenosa (1850 – 1910).

Benezet Vidal es considerat coma lo primadièr de la renaissença d’Òc en Auvèrnha-Bassa, e lo critic Camil Gandilhon Gens-d’Armes o rapèla al moment de sa despartida : « Ne voyant en Basse-Auvergne plus personne disposé à relever le flambeau, [Vidal] le prit lui-même dans ses mains pieuses et modestes ».1 »

Benezet Vidal es un escrivan d’expression occitana dins lo dialècte d’Auvèrnha-Bassa (occitan auvernhat). Per son òbra e son accion a l’Escolo de Limagno, entrepren en relacion ambe l’Escòla Occitana l’unificacion e lo reviscoladís de l’auvernhat dins la tradicion de l’accion felibrenca e de l’exemple mistralenc : ròtle central de la literatura e dels escrivans associat a un interès per las culturas regionalas, organizacion d’eveniments felibrencs per l’illustracion publica de la lenga.

Actiu dins lo sen de l’organizacion felibrenca, es tanben en relacion ambe l’Escòla Occitana que, dempuèi Tolosa, òbra per l’unificacion grafica dels parlars d’òc en concebent una grafia dicha alara « occitana »2 respectuosa de l’etimologia e de la tradicion dels tèxtes medievals. Vidal adòpta definitivament la grafia de l’Escòla Occitana a la parucion en 1926 de son roman « La serva » (Tolosa : Ed. Occitania), causida encara minoritària ençò dels escrivans d’òc, e pro audaciosa per que siá sostenguda per l’istorian e escrivan auvernhat Jòrdi Desdevises du Dézert : « Conformément à l’intérêt véritable de la Renaissance occitane et à la bonne tradition de Vermenouze, il adopte l’orthographe étymologique et rejette la graphie phonétique, qui est - littérairement parlant - une erreur formidable. Nous savons quelle grêle de tuiles peuvent pleuvoir sur notre dos en cette occasion mais nous conterons quelque jour à nos contradicteurs l’histoire de la Renaissance catalane, et ils verront de quel côté sont le sens pratique et la prévoyance de l’avenir »3.


Benezet Vidal, « Lo Grelet », carte-poème, ed. Seix (Ariège) : Escolo deras Pireneos, vers 1930. Coll. CIRDÒC, IC-F/2. IMG-2 légende : Benezet Vidal, « Lo Grelet », carte-poème, ed. Seix (Ariège) : Escolo deras Pireneos, vers 1930. Coll. CIRDÒC, IC-F/2.

L’òbra literària

Benezet Vidal publica tre la debuta de las annadas 1920 un primièr recuèlh de poesias sus lo tèma de la vida païsana, « Flours de mountagno » (Roian : Ed.de la France littéraire), mas se singulariza sustot per son òbra romanesca, cas pro rar ençò dels escrivans occitans d’abans la guèrra. En 1926, pareis « La serva », roman que se situa dins lo monde païsan e que conta un conflicte familhal provocat per la sèrva que permet d’irrigar los camps ; puèi en 1930, « Un amor : jornau », fals jornal intime d’un engenhaire amorós d’una jove païsana. Es tanben l’autor d’un tresen roman « Jan Combralha », mantun còp mencionat4 dins las bibliografias de l’autor, mas que sembla èstre demorat manuscrich. Benezet Vidal a adaptat en occitan « Lo Cid auvernhat », comèdia rustica en un acte de Jòrdi Desdevises du Dézert. Aquela comèdia, representada pendent la Santa-Estèla al teatre de Clarmont d’Auvèrnha lo 30 de mai de 1925, es estada publicada dins L’Auvergne Littéraire et artistique (14, junh-julhet de 1925). >> Consultez le tapuscrit sur Occitanica

















Cal senhalar tanben « Lo vièlh Clarmont », recuèlh de poèmas sus Clarmont d’Auvèrnha e una « Gramatica auvernhata » que son demorats manuscriches.5
Puèi a collaborat a mantun jornals : L’Auvergne litteraire et artisrique, Echos d’Auvergne, L’Avenir, Le Moniteur, La Revue des pays d’Oc, Le Feu, l’Alauza d’Auvèrnha, (a comptar de 1929), l’Almanach chantant de l’Auvergne, etc...



1. Chroniques - Bibliographies. Auvergne, Cahiers d’études régionales : Histoire, Littérature, Arts. Clermont-Ferrand : Imprimerie G. de Bussac, 1951, n°135, p.51.

2. GANDILHON GENS D'ARMES, Camille. Un Amor. L’Auvergnat de Paris. 4 avril 1931.

3. GANDILHON GENS D'ARMES, Camille. La Serva, roman en dialecte auvergnat par Bénézet Vidal, majoral du Félibrige L’Auvergnat de Paris. 17 avril 1926

4. « Chroniques - Bibliographies » dans : Auvergne, Cahiers d’études régionales : Histoire, Littérature, Arts, Clermont-Ferrand : Imprimerie G. de Bussac, 1951, n°135, p.53

5. « Collection CIRDÒC, Fonds du Collège d’Occitanie, dossier Bénézet Vidal. Consulter l’inventaire en ligne : http://www.calames.abes.fr/pub/ms/Calames-2014814108134011


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Bibliographie et sources

- Chroniques - Bibliographies. Auvergne, Cahiers d’études régionales : Histoire, Littérature, Arts. Clermont-Ferrand : Imprimerie G. de Bussac, 1951, n°135, p.51-55.
- CARRIERES, Marcel, Le roman occitan et catalan : du XVIe au XXe siècle, Revue des Langues Romanes. 1951, p.53, 264.
- GANDILHON GENS D'ARMES, Camille. La Serva, roman en dialecte auvergnat par Bénézet Vidal, majoral du Félibrige. L’Auvergnat de Paris. 17 avril 1926
- GANDILHON GENS D'ARMES, Camille. Un Amor. L’Auvergnat de Paris. 4 avril 1931.
- JUGE-CHAPSAL, Charles. Regards sur la littérature d'oc en Auvergne : De l'âge d'or des troubadours au temps du félibrige. Clermont-Ferrand : G. de Bussac, 1959, p. 73-74.
- LAFONT, Robert, ANATOLE, Christian. Nouvelle histoire de la littérature occitane : Tome 2. Paris : Presses universitaires de France, 1970, p. 677-679.
- “Bolegadisa Occitana”, Lo Gai saber. Nov./déc. 1921, n°14, p. 142-143.
- “ Bolegadisa Occitana”. Lo Gai saber. Juillet/août 1926, p. 253.
- “Crounico Felibrenco” dans : Armana prouvençau. 1926, p. 8-9
- Lou Felibrige. n° 111, 1951, p.7
- Los libres. Oc, 1931, n° 2, p.130.

Œuvres de Benezet Vidal

Ouvrages publiés :

- VIDAL, Benezet. Flours de mountagno = Fleurs de montagne. Royan : Ed. de la France littéraire, [1921?].
- VIDAL, Benezet. La serva = La serve. Paris ; Toulouse : Occitania, 1926.
- VIDAL, Benezet, Un amor : jornau = Un amour : journal, Aurillac : impr. Moderne, 1930.
- VIDAL, Benezet. Libret de l'escolan auvernhat. Éd. de la Mantenensa d'Auvernha, [1936].

Œuvres inédites :

- VIDAL, Benezet. Gramatica auvernhata = Grammaire occitane, s. d. [après 1943]. Manuscrit, 2 vol., 266 p. et 226 p. Coll. CIRDÒC, Archius e manuscrits, Fons Collègi d’Occitània.
- VIDAL, Benezet. Lo vièlh Clarmont, 1942. Manuscrit, 1 vol. 77 p. Coll. CIRDÒC, Archius e manuscrits, Fons Collègi d’Occitània.
- VIDAL, Benezet. Jan Combralha, 1927. Manuscrit, 1 vol., 205 p. Coll. CIRDÒC, Archius e manuscrits, Fons Collègi d’Occitània.
Voir toutes les publications de Benezet Vidal référencées dans le Trobador, catalogue collectif de la documentation occitane : Consulter le catalogue en ligne.

Fonds d'archives et manuscrits de l'auteur :

La plupart des manuscrits de Benezet Vidal ont été confiés par l’auteur puis ses descendants à Joseph Salvat, chef de file de l’Escòla occitana de Toulouse et président du Collège d’Occitanie. Regroupés dans les collections de manuscrits d’écrivains occitans du Collège d’Occitanie, ils sont conservés au CIRDÒC :

CIRDÒC - Dpt Archius e manuscrits, Fons del Collègi d’Occitània, dossier et manuscrits de Benezet Vidal :

- CQ 020/5 : Dossier Benezet Vidal
Voir la description en ligne sur Calames : http://www.calames.abes.fr/pub/ms/Calames-2014814108134011
- CQ 189 : Benezet Vidal / Lo vièlh Clarmont
Voir la description en ligne sur Calames : http://www.calames.abes.fr/pub/ms/Calames-2016412104292951
- CQ 190 : Benezet Vidal / Jan Combralha
Voir la description en ligne sur Calames : http://www.calames.abes.fr/pub/ms/Calames-2016412104498181
- CQ 191 : Benezet Vidal / Recueil de textes manuscrits
Voir la description en ligne sur Calames : http://www.calames.abes.fr/pub/ms/Calames-2016412114471291
- CQ 452-453 : Benezet Vidal / Gramatica auvernhata = Grammaire auvergnate
Voir la description en ligne sur Calames : http://www.calames.abes.fr/pub/ms/Calames-2016412144539211
- CP 461/19 & CP 461/20
98 lettres de Benezet Vidal envoyées à Joseph Salvat entre 1924 et 1951
- CP 608/36
12 lettres de Benezet Vidal envoyées à Prosper Estieu entre 1922 et 1939


Fonds complémentaires :
Réseau de lecture Clermont Communauté. Bibliothèque du Patrimoine (Clermont-Ferrand) : Correspondance de Benezet Vidal et Georges Desdevises du Dezert, quelques poèmes manuscrits (ms. 1463 et 1967).

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Membre de Sociétés savantes de l’Aude, l’enseignante Marguerite Sol, qui signe également M. Sol, écrit en languedocien sur les conseils d’Auguste Fourès (1848-1891). Elle a publié à Narbonne et Paris au moins deux œuvres en cette langue, notamment Lou curat de Minerbo, adaptation d’une nouvelle d’Hippolyte Babou (1823-1878), dont l’édition parisienne a bénéficié d’une préface de Mistral.

Identité

Formes référentielles

Sol, Marguerite (1867-1950)

Autres formes connues

- M. Sol (pseudonyme)

Éléments biographiques

Son père, Paul Sol, directeur du journal Le Vigneron Narbonnais, était membre fondateur de la Société scientifique de l’Aude dont le siège était à Carcassonne. Marguerite a accompagné son père lors des initiatives de la Société, dès sa fondation, en particulier lors des excursions au Pays de Sault, dans la Montagne Noire ou sur le littoral audois où elle ramasse coquillages et crustacés (ce dont témoignent les comptes rendus du Bulletin de la Société scientifique de l’Aude en 1890). Elle participe à la rédaction du Bulletin de la société. En 1890, lorsqu’elle est élue membre titulaire de la société, présentée par deux de ses plus importants fondateurs, MM l’abbé Baichère et Louis Gavoy (1847-1939), elle en est la première femme (Bulletin de 1891: p. LII).

Elle est également membre « libre » – c’est ainsi que la présente le Bulletin – de la commission archéologique de Narbonne. Elle est directrice de la pension Fénelon à Narbonne. Une école maternelle de sa ville natale porte aujourd’hui son nom.

Engagement dans la renaissance d'oc

Dans sa biographie d’Auguste Fourès, l’Abbé Salvat (Salvat, 1974, p.188), signale que Marguerite Sol a reçu, dans sa jeunesse, les conseils de celui-ci. C’est le même Fourès qui corrigea sa nouvelle languedocienne Lou curat de Minerbo, publiée en 1890 à Narbonne et rééditée en 1892 à Paris avec une préface de Mistral.

Le docteur Henri Boyer, membre de la Société Scientifique, indique dans le Bulletin de la société scientifique de l’Aude de 1890 qu’elle se serait largement inspirée de l’ouvrage Les Payens innocents de l’écrivain originaire du Minervois, Hippolyte Babou (1823-1878). Des membres de la société font la même remarque dans le Bulletin de 1926 (pp. 125-126).

Lou curat de Minerbo, mis au concours de la Maintenance Languedocienne du Félibrige, a été couronné aux Jeux Floraux du VIIe centenaire de l'Université de Montpellier, tenus le 26 mai 1890. La nouvelle a reçu le premier prix (médaille de vermeil) aux Jeux Floraux d’Agen le 10 Août 1890.

La publication, sous le nom de M. Sol [sic], en 1891, de Claude de Rébé, Archevêque de Narbonne, Président des États Généraux du Languedoc défendant les droits, les traditions, les privilèges de cette province [sic] chez Champion éditeurs à Paris nous apprend que ce « M. Sol » est « mainteneur du Félibrige Languedocien ». Ce « M. Sol » au masculin est notre Marguerite Sol, c’est en effet « l’auteur » du Curat de Minerbo, comme l’indique le paratexte.

Dans une conférence donnée par Gaston Jourdanne à la Commission archéologique de Narbonne en 1891, elle est nommée par le conférencier félibresse avec « le mainteneur Adam Peyrusse » et le « Majoral Achille Mir », ce qui confirme l’engagement de Marguerite Sol dans le Félibrige.

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Sources

  • Salvat, Joseph, Le poète Auguste Fourès, Albi, 1974, Collège d’Occitanie, Toulouse 1974, 207 pages.
  • Jourdanne, Gaston, « Quelques mots sur la littérature languedocienne à Narbonne du XVIIe au XIXe siècle » pp. 493-518, in Bulletin de la commission archéologique de Narbonne, Narbonne, Imprimerie Gaillard, 1892, p. 517.
  • Bulletin de la commission archéologique de Narbonne, imprimerie F. Caillard, Narbonne, 1890, p. 238.
  • Bulletin de la commission archéologique de Narbonne, imprimerie F. Caillard, Narbonne, 1892, p XVIII et CXXIII.
  • Revue de la Société d’études scientifiques de l’Aude, Carcassonne, imprimerie Gabelle Bonafous (1890-1893) et 1926.

Bibliographie

  • Lou curat de Minerbo, Narbonne, 1890 (Exemplaire disponible au Cirdoc)
  • Lou curat de Minerbo, Préfaço de Mistral, dessins de Salieros, Paris, Champion 1892 (d’après les indications du Bulletin de la commission archéologique de Narbonne, 1914, p 92).
  • Claude de Rébé, Archevêque de Narbonne, Président des États généraux du Languedoc, défendant les droits, les traditions, les privilèges de cette province, Champion, Paris, 1891. Cette étude mise au concours de la Maintenance languedocienne du Félibrige a été couronnée aux Jeux Floraux du VIème centenaire de l’Université de Montpellier du 26 Mai 1890.
  • La Bistando, légende Narbonnaise, Narbonne, Caillard, 1891, 11 p, extrait de La Revue Méridionale (d’après les indications du Bulletin de la commission archéologique de Narbonne, 1914, p 92)
  • Poissons et crustacés, Narbonne, imprimerie Pons, 1893, préface de M Alfred Julia ; cet ouvrage a été couronné d’une médaille d’argent par la Société d’histoire naturelle de l’Hérault.
  • « Rapport sur l'excursion faite par la société d'études les 5 et 6 juin 1892 dans la vallée du Rebenty et la plaine de Sault » in Revue de la Société d’études scientifiques de l’Aude, Carcassonne, imprimerie Gabelle Bonafous, 1893, p 39.
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Jules Seuzaret est un félibre ardéchois. Installé à partir de 1917, en Algérie où il est fonctionnaire des Eaux et Forêts, il rédige un « Dictionnaire du dialecte vivarois », en 3 volumes, resté inédit.  

Identité

Formes référentielles

Seuzaret, Jules (1874-1956)

Éléments biographiques

Jules Seuzaret est né à Juvinas en Ardèche le 18 juillet 1874. Installé en Algérie à partir de 1917, il y est employé comme fonctionnaire des Eaux et Forêts. Toute sa carrière se déroule en Algérie d’où il poursuit, à côté de ses occupations professionnelles, d’importants travaux de philologie romane consacrés au dialecte du Vivarais sa région natale. Il décède à Constantine en 1956.

Engagement dans la renaissance d’oc

Très tôt, Jules Seuzaret s'intéresse à l’étude de son dialecte en poète et en érudit. Il adhère au félibrige en 1917, date de son installation à Constantine, et maintient des relations très étroites avec les félibres dont l’éditeur Paul Ruat de Marseille. En 1933, les Archives départementales de l’Ardèche lui communiquent, à Constantine, le Compoix de Juvinas de 1673, pour lui permettre de poursuivre ses travaux sur la langue occitane. Il publie plusieurs études d’histoire et d’ethnologie sur le Vivarais, participe aux activités de la Société amicale Languedoc et Provence de Constantine tout en entretenant une importante correspondance érudite.

En octobre 1950, au bout de vingt années de travail Jules Seuzaret a achevé son dictionnaire. L’ouvrage qui compte plus de 2000 pages dactylographiées est précédé d’une introduction, étude historique et linguistique de tous les dialectes en général et des dialectes vivarois en particulier. Le dictionnaire qui comprend plus de 30 000 termes et locutions du dialecte bas-vivarois contient définitions, comparatifs, synonymes ou antonymes enrichies de dictons, proverbes locaux ou citations d’auteur occitan. Cet ouvrage, inédit à ce jour, est connu par le seul exemplaire conservé au CIRDOC où il a été déposé par ses descendants.

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Sources
PIC, François. « Catalogue d'une cinquantaine de manuscrits de dictionnaires et glossaires occitans complément à la bibliographie des dictionnaires patois gallo-romans », Revue de Linguistique Romane, T. 63, 1999, p. 201-214.
 
L’Ardèche parisienne, octobre 1950, (coupure de presse), Archives départementales de l’Ardèche, Fonds Mazon 52J46 (20).

œuvres de Jules Seuzaret

Notice occitanica 

Chants de Noël en patois dans le Vivarais
, Largentière : Humbert et fils, 1950 (paru dans : Revue du Vivarais, n. 550, 1950).

Rampelado i felibre despatria : sounet = Appel aux félibres expatriés : sonnet, Constantine : Soc. amicale Languedoc et Provence, 1928. (Texte occitan, trad. française en regard Annuaire de la Société amicale Languedoc et Provence de Constantine)
 
Plan ! Rataplan ! Plan ! Plan ! : rampelado i miejournàu = Plan ! Rataplan ! Plan ! Plan ! : appel aux méridionaux, Constantine : Soc. amicale Languedoc et Provence, 1928. (Texte occitan, trad. française en regard Annuaire de la Société amicale Languedoc et Provence de Constantine).

Articles

 « Notes diverses sur la Confrérie du Saint Esprit dite des Sabatiers d'Aubenas (1308-1541) », Revue du Vivarais, 1936 (1-2).

« Le Vivarais du point de vue linguistique et ethnographique », Revue du Vivarais, avr.-juin 1942.
 
« L'aérolite de Juvinas », Revue du Vivarais, 1950 (1).

Manuscrits

La Jouonado (Le Feu de la Saint Jean) récit en dialecte vivarois, traduction française en regard (1929).
 
Obro potoueso de l'abe Sevenie, extraits de l'Ormogna déi Feçouiriè de 1886-1888, transcrits selon la graphie mistralienne (1937).

Vuelios causo des vivores, recueil de poesies et de récits en dialecte du Vivarais et de chants et monologues entre vivarois.
Chants de Noël en patois dans le Vivarais (1944).

« Lettres patoises en Vivarois ou en Provençal ».
 
CIRDOC, Manuscrits et fonds privés :
Ms. 173, Ms. 634(2)
consulter : catalogue
 
CIRDOC, Fonds Seuzaret
(dépôt des descendants de Jules Seuzaret au CIRDOC - En cours de traitement)
contient:
- « Dictionnaire du dialecte vivarois », en 3 volumes reliés ½ basane, manuscrit dactylographié, nombreux ajouts hors texte.
- Correspondances de Jules Seuzaret.
 
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Bernard Sarrieu est le fondateur en 1904 de l'Escòlo deras Pirenéos, école félibréenne des Pyrénées centrales très active au cours du XXème siècle. Majoral du Félibrige, il est connu pour avoir été un animateur polyvalent et zélé de la renaissance gasconne.

Identité

Formes référentielles

Sarrieu, Bernard (1875-1935)

Éléments biographiques

Il est né le 29 juin 1875 à Montauban. Son père était professeur et directeur à l'École Normale de Montauban, mais la maison familiale était depuis plus d'une génération à Saint-Mamet.
Sarrieu fut un élève brillant, bachelier de rhétorique et de philosophie avec mention, admis à la 4ème place sur 24 admis au concours d'entrée de l'École Normale Supérieure à 17 ans. Il entra à l' École à 19 ans, après deux ans de maladie.
Il fut « camarade de promotion » de Charles Péguy1 (Feuillets mensuels, 1958 : p. 136). Il est difficile de savoir quelles furent leurs relations, mais on ne peut nier certaines sensibilités communes catholiques, sociales et même philosophiques puisque, si l'on en croit Jean Castex (J. CASTEX, 2001 : p. 329), Sarrieu était bergsonien, comme Péguy.
Il sortit professeur de philosophie de ses trois années à l'École. Il enseigna dans différents lycées jusqu'à Auch puis Montauban en 1913 (en passant par Quimper). Les années passées loin de sa terre natale représentèrent pour lui un exil douloureux.
Sa santé fragile le ralentit encore dans son évolution professionnelle et il lui fallut attendre 1907 pour obtenir l'agrégation de philosophie.
Les éloges et hommages posthumes décrivent un homme très cultivé, consciencieux, rigoureux, curieux de toutes les disciplines (philosophie, mathématiques, astronomie, linguistique, musique, histoire, ethnologie, etc.), maîtrisant plusieurs langues romanes et germaniques, acharné au travail et volontaire, mais aussi modeste, indulgent, très sensible aux valeurs chrétiennes, pieux, bon et ouvert aux autres.
Il mourut de maladie le 5 janvier 1935 à Montauban et il fut enterré à Saint-Mamet. Une stèle a été dressée dans le jardin de l'église. Elle porte un médaillon de bronze avec son portrait, sculpté par Jean-Marie Mengue2. Une place de la ville porte le nom de Bernard Sarrieu, ainsi qu'une rue de Saint-Gaudens.

Engagement dans la renaissance d'oc

La langue de sa famille, de petite bourgeoisie, n'était pas l'occitan mais le français. Il fut probablement assez tôt en contact avec le languedocien à Montauban et avec le gascon à Saint-Mamet. Très attaché à son terroir, il s'intéressa, semble-t-il, dès l'adolescence, au parler de son village. Il lui fallut donc apprendre le luchonnais. Il développa au même moment une curiosité pour les us et coutumes de son pays.

Félibrige

Cette curiosité le mena à se rapprocher du Félibrige. Grand admirateur de Mistral et de son œuvre, il fut d'abord membre de l'Escolo Moundino de Toulouse, et il publia des articles dans sa revue, Terro d'òc, puis il se donna pour mission de fournir au Comminges une école félibréenne. Il fonda en 1904 à Saint-Gaudens l'Escòlo deras Pirenéos, qu'il présenta comme une sœur de l'Escole Gastou Febus et de l'Escolo Moundino pour le Comminges, le Couserans, le Nébouzan, les Quatre Vallées et le Val d'Aran.
Il occupait la fonction de secrétaire-trésorier. Il créa une revue mensuelle, Era Bouts dera Mountanho et un almanach, l'Armanac dera Mountanho.
Il publia dans la Revue de Comminges (1904 : p. 62) une présentation de la nouvelle Escòlo en projet. Il y expliqua les raisons de cette création, les objectifs et les statuts de l'Escòlo. On y trouve surtout un bon résumé et un condensé des préoccupations, des idées et de la personnalité de Sarrieu, dans un vocabulaire et des associations de mots qui le révèlent bien. C'était un humaniste d’obédience profondément chrétienne. Pour le citer, les « coutumes traditionnelles », ainsi que le « langage [des] pères », sont à « considérer avec respect et affection » ; la langue d'oc est la « langue sœur » du français. Ces deux aspects, les traditions et la langue, sont conçus selon une logique de développement des populations dans l'espace du vécu, l'environnement culturel direct, à échelle humaine, mais en bonne intelligence avec la nation française et dans le cadre plus large de celle-ci. Sarrieu parlait comme la majorité de ses contemporains de la « grande » et de la « petite » patries.
Dans sa volonté de « sauver » la langue, il avait plus que tout le souci des populations dans une perspective autant sociale (le « bien-être », la « prospérité », « l'instruction », la dignité de façon générale) que morale (la « mentalité », les « mœurs »). À noter aussi, les mots qu'il employait pour parler de la langue et de son espace : il parlait à une grande échelle de la « langue d'oc » (pas d'occitan, il reprit les notions de « langue d'oc » et « langue d'oïl »), qui se parle en « Occitanie ». À une échelle plus locale il parlait de « dialectes » (le gascon, le provençal, etc.) avec des « sous-dialectes » (le luchonnais, l'aranais, le toulousain, etc.). Il parlait d'une « œuvre d'union régionale » sans volonté d'uniformité mais avec un désir de connaissance mutuelle.
Sarrieu avait beaucoup d'ambition pour son Escòlo, qu'il voulait être une digne disciple du Félibrige de Mistral. Il encouragea les initiatives de toute sorte et il donna lui-même l'exemple. Il organisa des félibrées, des fêtes de Sainte-Estelle, des concours de costumes locaux, des représentations de groupes folkloriques, des Jeux Floraux, concours importants de création littéraire (poésie, prose, sujets d'histoire locale, etc) ouverts également aux écoles en vue de la transmission de la langue aux plus jeunes.
Une de ses principales préoccupations était d'ailleurs l'enseignement de la langue d'oc à l'école.
Il était toujours en recherche de nouveaux collaborateurs et contributeurs. Un musée et un théâtre gascons seraient restés à sa mort en l'état de projet (J.-L. de LA VERDONIE, 1935 : p. 30).
En ce qui concerne la graphie, son modèle de référence était la graphie dite « mistralienne ». Pourtant celle-ci ne lui semblait pas suffisante pour représenter la réalité des prononciations des différents parlers de la langue d'oc, en particulier du gascon. Elle méritait, selon lui, d'être améliorée en prenant en considération les différents modèles étymologiques et phonétiques à disposition.
Il publia vers 1924 une brochure intitulée La graphie de la langue d'oc et la langue commune d'Occitanie.
Au moment de la polémique sur la réforme des statuts du Félibrige en 1905, Sarrieu se positionna en faveur du Capoulier Devoluy et de son projet.
Son engagement dans le Félibrige fut couronné par sa nomination au majoralat en 1910 avec la Cigalo dis Aupiho.

Sociétés savantes

Sarrieu faisait partie de plusieurs sociétés savantes. Il fut membre de l'Académie de Montauban de 1913 jusqu'à sa mort (secrétaire jusqu'en 1929), de la Société archéologique de Tarn-et-Garonne (dans laquelle il fréquentait Antonin Perbosc), de la Société des Études du Comminges, et plus précisément du comité qui s'occupait de toponymie et de topographie pyrénéennes ; il fut premier vice-président de la société Julien Sacaze3 depuis la création de celle-ci en 1922 jusqu'à sa propre mort.
Il publiait dans plusieurs revues savantes et faisait des communications dans des congrès scientifiques.
Ce multi-engagement est représentatif de sa volonté de créer des passerelles, des réseaux et surtout d'investir la culture et la connaissance locale dans des initiatives érudites et transdisciplinaires.

Son œuvre : production et réception

L'ensemble de son œuvre est bilingue. Sarrieu employait autant l'occitan que le français, avec une nette préférence pour l'occitan dans ses productions littéraires et au contraire une prédominance du français dans les articles et les communications.
Son œuvre littéraire occitane se compose majoritairement de poésie et de théâtre publiés à part, de chansons (paroles et musique) et de proses courtes publiées dans la revue et l'almanach de l'Escòlo.
Il fut primé aux Jeux Floraux de l'Escolo Moundino en 1902 pour sa pièce Era Garlando, il reçut l'Églantine d'argent en 1907 aux Jeux Floraux de Toulouse pour Imnes d'Amou et le Prix Pujol en 1912 pour Era Pireneido, épopée de plus de 30000 vers et 12 chants sur des guerres (fictives) entre peuples pyrénéens au début de notre ère.
Une grande partie de l'œuvre de Sarrieu est restée à l'état de manuscrit.
Son œuvre érudite traite d'une grande variété de sujets :
- études de linguistique romane, notamment sur la description du luchonnais (morphologie, syntaxe, phonologie, lexique, etc.) ;
- un dictionnaire savant du luchonnais (étymologie, commentaires, illustrations, etc.) resté à l'état de manuscrit et conservé aux archives de Saint-Gaudens ;
- des études d'onomastique et surtout de toponymie et de topographie pyrénéennes fondées sur ses connaissances des langues anciennes et modernes ;
- des études d'histoire locale et d'ethnographie ;
- des éditions savantes de textes anciens, comme par exemple La Margalide Gascoue (1604) du poète Bertrand Larade (Montréjeau, 1581-ca 1635) ;
- des publications d'œuvres contemporaines d'auteurs gascons (« revues et corrigées » de sa main).
Il reçut en 1900 le prix Boucherie de la Société des Langues Romanes pour son mémoire sur le parler de Bagnères-de-Luchon.
Pour ce qui est de sa réception, il semble que sa production littéraire n'ait pas été autant appréciée que son implication dans des tâches linguistiques, et plus largement érudites.
Des personnes telles que le romaniste Jules Ronjat (1864-1925) ou l'agrégé d'histoire Raymond Lizop (1879-1969), président de l'Escòlo et ami de Sarrieu, tout en lui reconnaissant certaines qualités littéraires, regrettèrent qu'il ne consacre pas plus son temps à son travail de collectage et de description des parlers gascons, qui leur semblait plus fondamental et urgent.
Ses travaux de topographie et de toponymie le mirent en rapport avec des linguistes et romanistes tels qu'Edouard Bourciez (1854-1946), Georges Millardet (1876-1953), Maurice Grammont (1866-1946) et Jules Ronjat. Il semble qu'ils approuvèrent, dans ce contexte, ses analyses linguistiques. Jules Ronjat le cite dens sa Grammaire istorique des parlers provençaux modernes (1930-1932). Il n'empêche que Sarrieu n'était pas linguiste et que, par conséquent, il n'était sans doute pas attendu de lui l'expertise d'un linguiste.

Bibliographie de l'auteur

Monographies

- Era Garlando. Luchon : Impr. Sarthe, 1903
- Piréno : tragedió imitado des tragediéz elleniques : en luchounés, dap còrz en larboustès è muzico. Luchon : Impr. Sarthe, 1903
- Era 'Rrenechénço : coumedió-mouralitat en bèrsi è pròso luchounés è ... franchimant. Luchon : Impr. Sarthe, 1909
- Et perdut : pastouralo luchounéso : En pròso, bèrsi è musico. Luchon : Impr. Sarthe, 1910
- Sans-Parro de Oço : o'r'aparicioun de Sént Betran : dramo coumengés en 5 actes. Luchon : Impr. Sarthe, 1910
- Er'assoumpcioun : mistèri sacrat en 5 cènes : seguit de Ourfèu : allegourio crestiano. Luchon : Impr. Sarthe, 1913
- Sént Mamèt, et gran martir : 260-275 : mistèri en 5 actes, en bèrs. Saint-Gaudens : Abadie, 1914
- Et drac : o'ra carroulho d'or : coumedió-mouralitat en tres actes. Luchon : Impr. Sarthe, 1914
- Edj arroumaire : peçòto coumico en siés tablèus. Luchon : Impr. Sarthe, 1922

Articles et brochures

- « Le parler de Bagnères-de-Luchon et de sa vallée », in Revue des langues romanes, T. 45, 1902. Voir la ressource en ligne sur Occitanica
- « L’ "Ecole des Pyrénées" : Projet de Félibrige commingeois & Couseran », in Revue de Comminges, 1904. Voir la ressource en ligne sur Occitanica
- Une langue vivante méconnue : la langue d'oc : Discours prononcé à la distribution des prix du Lycée d'Auch le 31 juillet 1909. Auch : Impr. T. Bouquet, 1909
- Latin et gascon : communication faite au congrès de l'Union Historique et Archéologique du Sud-Ouest à Bayonne et Biarritz, août 1911. Biarritz : Impr. E. Soulé, 1912
- Une difficulté du problème régionaliste. Montauban : G. Forestié, 1916
- L'enseignement de la langue d'Oc : son intérêt, son intégralité, sa portée. Toulouse : Privat, 1923
- L'enseignement et les divisions universitaires au point de vue régionaliste. Toulouse : Privat, 1923
- La graphie de la langue d'Oc et la langue commune d'Occitanie. Bordeaux : éd. de la "Revue Méridionale, [1924]
- L'assimilation des étrangers en France et particulièrement dans le Midi. Montauban : G. Forestié, 1924
- Le docteur Cator : félibre gascon : Sa vie et son œuvre. Toulouse : Sentein, 1924
- « La langue locale à l'école pour le français et pour elle-même : le breton, le basque, la langue d'oc », in La Terro d'Oc (Toulouse), 1926
- « Observations sur l'enseignement de la langue d'Oc », in Bulletin de la Société gersoise des études locales, 1929
- Era Bouts dera Mountanho. Voir la ressource en ligne sur Occitanica


1. Charles Péguy (1873-1914), intellectuel engagé et écrivain.

2. Jean-Marie Mengue (1855-1939), sculpteur français né à Bagnères-de-Luchon.

3. Julien Sacaze (1847-1889) était un érudit spécialisé dans l'Antiquité des Pyrénées et il fut le fondateur de la Société des Études du Comminges et de sa revue, la Revue de Comminges.
Voir sa Vida en ligne à l'adresse : https://vidas.occitanica.eu/items/show/2105.

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Bernard Sarrieu es lo fondator en 1904 de l'Escòlo deras Pirenéos, escòla felibrenca dels Pirenèus centrals fòrça activa pendent lo sègle XX. Majoral del Felibritge, es conegut per èsser estat un animator polivalent e zelat de la renaissença gascona.

Identitat

Formas referencialas

Sarrieu, Bernard (1875-1935)

Elements biografics

Nasquèt lo 29 de junh de 1875 a Montalban. Son paire èra professor e director a l'Escòla Normala de Montalban, mas l'ostal familial èra dempuèi mai d'una generacion a Sent Mamet.
Sarrieu foguèt un escolan brilhant, bachelièr de retorica e de filosofia amb mencion, admés a la 4ena plaça sus 24 admeses al concors d'entrada de l'Escòla Normala Superiora a 17 ans. Dintrèt a l'Escòla a 19 ans, aprèp dos ans de malautiá.
Foguèt « camarada de promocion » de Charles Péguy1 (Feuillets mensuels, 1958 : p. 136). Es malaisit de saupre quinas foguèron lors relacions, mas se pòdon pas negar de sensibilitats comunas catolicas, socialas e mai filosoficas puèi que, se ne cresèm Jean Castex (J. CASTEX, 2001 : p. 329), Sarrieu èra bergsonian, coma Péguy.
Sortiguèt professor de filosofia de sas tres annadas a l'Escòla. Ensenhèt dins diferents licèus fins a Aush puèi Montalban en 1913 (en passant per Quimper). Las annadas luènh de sa tèrra natala representèron per el un exil dolorós.
Sa santat freula lo ralentiguèt encara dins son evolucion professionala e li calguèt esperar 1907 per obténer l'agregacion de filosofia.
Los elògis e omenatges postums descrivon un òme fòrça cultivat, conscienciós, rigorós, curiós de totas las disciplinas (filosofia, matematicas, astronomia, linguistica, musica, istòria, etnologia, etc.), coneisseire de mantuna lenga romanica e germanica, acarnassit al trabalh e volontari, mas tanben modèst, indulgent, fòrça sensible a las valors crestianas, piós, bon e dubèrt als autres.
Moriguèt de malautiá lo 5 de genièr de 1935 a Montalban e foguèt sepelit a Sent Mamet. Una estela es estada quilhada dins l'òrt de la gleisa. S'i vei un medalhon de bronze amb son retrach, escultat per Jean-Marie Mengue2. Una plaça de la vila pòrta lo nom de Bernard Sarrieu, e mai una carrièra de Sent Gaudenç.

Engatjament dins la renaissença d'oc

La lenga de sa familha, de pichòta borgesia, èra pas l'occitan mas lo francés. Foguèt probablament d'ora en contacte amb lo lengadocian a Montalban e amb lo gascon a Sent Mamet. Estacat qu'èra a son terrador s'interessèt, a çò que sembla, tre l'adolescéncia, al parlar de son vilatge. Li calguèt doncas apréner lo luishonés. Desvolopèt mentretant una curiositat pels uses e costumas de son canton.

Felibritge

Aquela curiositat lo menèt a se raprochar del Felibritge. Grand admirator de Mistral e de son òbra, foguèt primièr membre de l'Escolo Moundino de Tolosa, e publiquèt d'articles dins sa revista, Terro d'òc, puèi se donèt per mission de provesir lo Comenge d’una escòla felibrenca. Fondèt en 1904 a Sent Gaudenç l'Escòlo deras Pirenéos, que presentèt coma una sòrre de l'Escole Gastou Febus e de l'Escolo Moundino per lo Comenge, lo Coserans, lo Nebosan, las Quatre Valadas e la Val d'Aran.
N'èra lo secretari-clavaire. Creèt una revista mesadièra, Era Bouts dera Mountanho e un almanac, l'Armanac dera Mountanho.
Faguèt paréisser dins la Revue de Comminges (1904 : p. 62) una presentacion de l'Escòlo novèla en projècte. I expliquèt las rasons d'aquela creacion, los objectius e los estatuts de l'Escòlo. S'i tròba subretot un bon resumit e un condensat de las preocupacions, de las idèias e de la personalitat de Sarrieu, dins un vocabulari e d'associacions de mots que lo revèlan plan. Èra un umanista d’obediéncia prigondament crestiana. Per lo citar, las « costumas tradicionalas », talas coma lo « lengatge [dels] paires », son de « considerar amb respècte e afeccion » ; la lenga d'òc es la « lenga sòrre » del francés. Aqueles dos aspèctes, las tradicions e la lenga, son concebuts dins una logica de desvolopament de las populacions dins l'espaci del viscut, l'environament cultural dirècte, a escala umana, mas en bona intelligéncia amb la nacion francesa e dins l'encastre mai larg d’aquesta. Sarrieu parlava coma la màger part de sos contemporanèus de la « granda » e de la « pichòta » patrias.
Dins sa volontat de « sauvar » la lenga, aviá mai que tot, lo suènh de las populacions dins una amira tan sociala (lo « ben estar », la « prosperitat », « l'instruccion », la dignitat d'un biais general) coma morala (la « mentalitat », las « mors »). De notar tanben los mots qu'emplegava per parlar de la lenga e de son espaci : parlava a una escala larga de la « lenga d'òc » (pas d'occitan, reprenguèt las nocions de « lenga d'òc » e « lenga d'oïl »), que se parla en « Occitania ». A una escala mai locala parlava de « dialèctes » (lo gascon, lo provençal, etc.) amb de « jos-dialèctes » (lo luishonés, l'aranés, lo tolosan, etc.). Parlava d'una « òbra d'union regionala » sens volontat d'uniformitat mas amb un desir de coneissença mutuala.
Sarrieu aviá fòrça ambicion per son Escòlo, que voliá una digna discipla del Felibritge de Mistral. Encoratgèt las iniciativas de tota mena e donèt l'exemple el-meteis. Organizèt de felibrejadas, de fèstas de Santa-Estèla, de concorses de costums locals, de representacions de grops folclorics, de Jòcs Florals, concorses importants de creacion literària (poesia, pròsa, subjèctes d'istòria locala, etc) dubèrts tanben a las escòlas dins l'amira de la transmission de la lenga als mai joves.
Una de sas preocupacions màgers èra precisament l'ensenhament de la lenga d'òc a l'escòla.
Èra totjorn en cèrca de novèls collaborators e contributors. Un musèu e un teatre gascons serián demorats a sa mòrt en l'estat de projècte (J.-L. de LA VERDONIE, 1935 : p. 30).
Per çò que concernís la grafia, son modèl de referéncia èra la grafia dicha « mistralenca ». Pasmens aquesta li semblava pas sufisenta per representar la realitat de las prononciacions dels diferents parlars de la lenga d'òc, en particular del gascon. Meritava, segon el, d'èsser ameliorada en prenent en consideracion los diferents modèls etimologics e fonetics a disposicion.
Publiquèt vèrs 1924 una brocadura titolada La graphie de la langue d'oc et la langue commune d'Occitanie.
Al moment de la polemica sus la reforma dels estatuts del Felibritge en 1905, Sarrieu se posicionèt en favor del Capolièr Devoluy e de son projècte.
Son engatjament dins lo Felibritge foguèt coronat per sa nominacion al majoralat en 1910 amb la Cigalo dis Aupiho.

Societats sabentas

Sarrieu fasiá partida de mantuna societat sabenta. Foguèt sòci de l'Académie de Montauban de 1913 fins a sa mòrt (secretari fins a 1929), de la Société archéologique de Tarn-et-Garonne (dins la quala frequentava Antonin Perbòsc), de la Société des Études du Comminges, e mai precisament del comitat que s'entrevava de toponimia e topografia pirenenca ; foguèt primièr vice-president de la societat Julien Sacaze3 dempuèi de la creacion d'aquesta en 1922 fins a sa pròpria mòrt.
Publicava dins mantuna revista sabenta e fasiá de comunicacions dins de congrès scientifics.
Aquel multi-engatjament es representatiu de sa volontat de crear de palancas, de rets e subretot d'investir la cultura e la coneissença locala dins d'iniciativas eruditas e transdisciplinàrias.

Son òbra : produccion e recepcion

L'ensemble de son òbra es bilingue. Sarrieu emplegava tant l'occitan coma lo francés, amb una neta preferéncia per l'occitan dins sas produccions literàrias e al contrari una predominança del francés dins los articles e las comunicacions.
Son òbra literària occitana se compausa majoritàriament de poesia e teatre publicats a despart, de cançons (paraulas e musica) e de pròsas cortetas publicadas dins la revista e l'almanac de l'Escòlo.Foguèt premiat als Jòcs Florals de l'Escolo Moundino en 1902 per sa pèça Era Garlando, reçaupèt l'Aiglentina d'argent en 1907 als Jòcs Florals de Tolosa per Imnes d'Amou e lo Prèmi Pujol en 1912 per Era Pireneido, epopèa en mai de 30000 vèrses e 12 cants sus de guèrras (fictivas) entre pòbles pirenencs a la debuta de nòstra èra.
Granda part de l'òbra de Sarrieu demorèt a l'estat de manescrich.
Son òbra erudita tracha d'una granda varietat de subjèctes :
- estudis de linguistica romanica, e mai particularament sus la descripcion del luishonés (morfologia, sintaxi, fonologia, lexic, etc.) ;
- un diccionari sabent del luishonés (etimologia, comentaris, illustracions, etc.) demorat a l'estat de manescrich e conservat als archius de Sent Gaudenç ;
- d'estudis d'onomastica e subretot de toponimia e de topografia pirenencas fondats sus sas coneissenças de las lengas ancianas e modèrnas ;
- d'estudis d'istòria locala e d'etnografia ;
- d'edicions sabentas de tèxtes ancians, coma per exemple La Margalide Gascoue (1604) del poèta Bertrand Larade (Monrejau, 1581-ca 1635) ;
- de publicacions d'òbras contemporanèas d'autors gascons (« revistas e corregidas » de sa man).
Reçaupèt en 1900 lo prèmi Boucherie de la Société des Langues Romanes per son memòri sul parlar de Banhèras de Luishon.
Per çò qu'es de sa recepcion, sembla que sa produccion literària es pas estada tant estimada coma son implicacion dins de tascas linguisticas, e mai largament eruditas.
De mond coma lo romanista Jules Ronjat (1864-1925) o l'agregat d'istòria Raymond Lizop (1879-1969), president de l'Escòlo e amic de Sarrieu, en li reconeissent d'unas qualitats literàrias, regretèron que consacrèsse pas mai son temps a son trabalh de collectatge e descripcion dels parlars gascons, que lor semblava mai fondamental e urgent.
Sos trabalhs de topografia e toponimia lo metèron en rapòrt amb de linguistas e romanistas coma Edouard Bourciez (1854-1946), Georges Millardet (1876-1953), Maurice Grammont (1866-1946) e Jules Ronjat. Semblèron d'aprovar, dins aquel contèxt, sas analisis linguisticas. Jules Ronjat lo cita dins sa Grammaire istorique des parlers provençaux modernes (1930-1932). Demòra que Sarrieu èra pas linguista e que doncas èra pas esperat d'el l'expertesa d'un linguista.

Bibliografia de l'autor

Monografias

- Era Garlando. Luchon : Impr. Sarthe, 1903
- Piréno : tragedió imitado des tragediéz elleniques : en luchounés, dap còrz en larboustès è muzico. Luchon : Impr. Sarthe, 1903
- Era 'Rrenechénço : coumedió-mouralitat en bèrsi è pròso luchounés è ... franchimant. Luchon : Impr. Sarthe, 1909
- Et perdut : pastouralo luchounéso : En pròso, bèrsi è musico. Luchon : Impr. Sarthe, 1910
- Sans-Parro de Oço : o'r'aparicioun de Sént Betran : dramo coumengés en 5 actes. Luchon : Impr. Sarthe, 1910
- Er'assoumpcioun : mistèri sacrat en 5 cènes : seguit de Ourfèu : allegourio crestiano. Luchon : Impr. Sarthe, 1913
- Sént Mamèt, et gran martir : 260-275 : mistèri en 5 actes, en bèrs. Saint-Gaudens : Abadie, 1914
- Et drac : o'ra carroulho d'or : coumedió-mouralitat en tres actes. Luchon : Impr. Sarthe, 1914
- Edj arroumaire : peçòto coumico en siés tablèus. Luchon : Impr. Sarthe, 1922

Articles e brocaduras

- « Le parler de Bagnères-de-Luchon et de sa vallée », in Revue des langues romanes, T. 45, 1902. Véser la ressorsa en linha sus Occitanica
- « L’ "Ecole des Pyrénées" : Projet de Félibrige commingeois & Couseran », in Revue de Comminges, 1904. Véser la ressorsa en linha sus Occitanica
- Une langue vivante méconnue : la langue d'oc : Discours prononcé à la distribution des prix du Lycée d'Auch le 31 juillet 1909. Auch : Impr. T. Bouquet, 1909
- Latin et gascon : communication faite au congrès de l'Union Historique et Archéologique du Sud-Ouest à Bayonne et Biarritz, août 1911. Biarritz : Impr. E. Soulé, 1912
- Une difficulté du problème régionaliste. Montauban : G. Forestié, 1916
- L'enseignement de la langue d'Oc : son intérêt, son intégralité, sa portée. Toulouse : Privat, 1923
- L'enseignement et les divisions universitaires au point de vue régionaliste. Toulouse : Privat, 1923
- La graphie de la langue d'Oc et la langue commune d'Occitanie. Bordeaux : éd. de la "Revue Méridionale, [1924]
- L'assimilation des étrangers en France et particulièrement dans le Midi. Montauban : G. Forestié, 1924
- Le docteur Cator : félibre gascon : Sa vie et son œuvre. Toulouse : Sentein, 1924
- « La langue locale à l'école pour le français et pour elle-même : le breton, le basque, la langue d'oc », in La Terro d'Oc (Toulouse), 1926
- « Observations sur l'enseignement de la langue d'Oc », in Bulletin de la Société gersoise des études locales, 1929
- Era Bouts dera Mountanho. Véser los numeros disponibles en linha sus Occitanica


1. Charles Péguy (1873-1914), intellectual engatjat e escrivan.

2. Jean-Marie Mengue (1855-1939), escultor francés nascut a Banhèras de Luishon.

3. Julien Sacaze (1847-1889) èra un erudit especializat dins l'Antiquitat dels Pirenèus e foguèt lo fondator de la Société des Études du Comminges e de sa revista, la Revue de Comminges
Veire sa Vida en linha a l'adreiça : https://vidas.occitanica.eu/items/show/2105.

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- LIZOP Raymond. « Un grand commingeois, Bernard Sarrieu ». Revue de Comminges, 1934, T. 48, pp. 121-127. Véser la ressorsa en linha sus Gallica
- DE LA VERDONIE Jean-Louis. « Bernard Sarrieu, Membre de la Société, Félibre Majoral ». Bulletin de la Société Archéologique de Tarn-et-Garonne, 1935, T. 63, pp. 21-38. Véser la ressorsa en linha sus Gallica
- FORESTIÉ Georges. « Réponse de M. Georges Forestié ». Recueil de l'Académie de Montauban, 1935, pp. 117-120
- CASTEX Jean. « Hommage à Bernard Sarrieu ». Revue de Comminges, 1975, n°1, page 445.
- CASTEX Jean. « L'écrivain gascon dans les Pyrénées centrales ». Revue de Comminges, 2001, n°3, pp. 325-330.
- SERMET Ernest. « Discours prononcé aux obsèques de M. Bernard Sarrieu, Membre de l'Académie, par M. Ernest Sermet, Vice-Président de l'Académie (7 janvier 1935) ». Recueil de l'Académie de Montauban, 1935, pp. 75-76
- SERMET Ernest. « Bernard Sarrieu ». Recueil de l'Académie de Montauban, 1936, pp. 111-113
- « Avis des autorités linguistiques sur les principes proposés par la Sous-Commission de toponymie ». Bulletin Pyrénéen, 1912, n°2, pp. 345-350
- « Rapport sur le concours du prix Boucherie ». Trentenaire de la Société pour l'Étude des langues Romanes, 1900, pp. XXXVI-XXXIX
- RONJAT Jules. Grammaire istorique des parlers provençaux modernes, T. 1. Montpellier : Société des Langues Romanes, 1930
- RONJAT Jules. Grammaire istorique des parlers provençaux modernes, T. 2. Montpellier : Société des Langues Romanes, 1932
- L'Amitié Charles Péguy. « Feuillets Mensuels », 1958, p. 136
- Letra de B. Sarrieu a Georges Hérelle, 17 de mars de 1913. Véser la ressorsa en linha sus Bilketa
- Fons « Escolo deras Pireneos » conservat a l'antena del Comenge a Sent Gaudenç. Véser la notícia del fons en linha sus Occitanica

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Antoine Roux (Lunel-Viel, Hérault, 13 novembre, 1842, Lunel-Viel, 11 janvier 1915) était un vétérinaire qui a mené une carrière politique de notable dans sa ville natale. Membre du Félibrige latin, il composa de nombreux poèmes d'inspiration bucolique exaltant l'amour du terroir ainsi que des pièces de théâtre. Ses œuvres majeures restent deux recueils d'inspiration villageoise, La cansoun dau Dardailhoun (1896) – un volume de 350 pages dans lequel le félibre chante toute la région qui s'étend des Cévennes à la mer et depuis les Saintes-Maries jusqu'à Montpellier – et les Pescalunetas (1912).

Identité

Formes référentielles

Roux, Antoine (1842-1915)

Autres formes connues

- Roux, Antonin

- Lou Felibre dau Dardailhoun (pseudonyme)

Éléments biographiques

Fils d'un maréchal-ferrant et petit propriétaire, l'écolier Antoine Roux suit assidûment l'école du village jusqu'à l'âge de treize ans. Ayant des aptitudes pour le travail intellectuel, son père l'envoie dans un pensionnat de Montpellier, où il se découvre une merveilleuse facilité à apprendre les vers de Corneille et de Racine. À 17 ans, il passe d’une institution libre de Montpellier à l'école vétérinaire de Lyon. Pour ce jeune étudiant enivré de la lumière du Midi, c'est un exil que ce départ pour les brumes de la Saône et du Rhône. Il retourne dans son village natal à 21 ans. Étroitement lié au monde agricole lunellois, il fait partie, pendant 20 ans, du Conseil municipal de Lunel-Viel. En 1870, il est nommé adjoint, puis maire en 1878. Il démissionne un an après, le 23 février 1879, ayant tout à tour éprouvé les joies et les déboires de la vie publique. Au décès d'Auguste Malinas en 1873, il avait été envoyé au Conseil Général par les électeurs républicains du canton de Lunel, mais il n'avait pas sollicité le renouvellement de son mandat, cédant sa place à Paul Ménard-Dorian. Après cette incursion dans le domaine politique, il se livre tout entier à la littérature. Estimé de tous ses concitoyens, il s'éteint à l'âge de 72 ans. La rue principale du centre ancien de Lunel-Viel porte son nom.

Engagements dans la Renaissance d'oc

C'est chez les Vidal, des parents, pharmaciens à la Croix-Rousse (Département du Rhône) qu'il se prend d'enthousiasme pour la littérature d'oc en découvrant les œuvres de l'abbé Fabre et Mirèio de Mistral. Son premier poème languedocien fut la traduction de l'Hymne de l'enfant à son réveil de Lamartine, couronnée par la Société des Langues Romanes en 1875. En 1880, il publie un poème savoureux où se trouvent esquissées les tribulations d'un officier d'état civil, Lou mera de vilage e lou véla e l'anel. Imitateur de Molière et adaptateur de Regnard, il était persuadé que le théâtre pouvait contribuer au développement de la langue d'oc. La scène du Grand Théâtre de Montpellier fait applaudir frénétiquement l'ensemble de ses œuvres, telles Lou Testament d'un Sarra-piastras (1881) ou Lous Caramans ou lous dous bessouns (1886). Son œuvre fut saluée par Frédéric Mistral, Alexandre Langlade, Roque-Ferrier et Charles de Tourtoulon. Vice-président de la société du Félibrige Latin – dont il a toujours été un des plus vaillants soutiens – Officier d'académie, c'était aussi un collaborateur de la Revue des langues romanes.

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Le chantre du Dardailhoun. Lunel, Vigal, 1901

- Roux A. . L'Erau, 1903. Mount-Pelié, 1891: [Poésies languedociennes, avec traduction française et notice biographique], 1903?

- En memori dau felibre Antoni Roux. 1842-1916, Montpellier, 1942

- Antoine Roux 1842-1915, morceaux choisis à l'occasion du cent-cinquantenaire du Félibre. Novembre 1992, in 8°, 104 p.

- Notice biographique du Dictionnaire de biographie héraultaise]]>
Louis Rouquier (1863-1939) est né à Puisserguier (Hérault). De 1898 à 1905, membre du Félibrige Latin il est auteur de carnavalades. En 1906, il monte à Paris. Pendant la guerre de 1914-18, il s'engage dans des actions sociales au bénéfice des familles des mobilisés. Au lendemain de la guerre, il est élu maire de Levallois-Perret et Conseiller Général de la Seine. Il reprend également l'écriture occitane et devient membre de la société des Amis de la langue d'oc.

Identité

Formes référentielles

Rouquier, Louis (1863-1939)

Autres formes connues

- lou Bourret (pseudonyme)

Éléments biographiques

Louis Rouquier est né à Puisserguier dans l'Hérault, au sein d'une famille Rouergate descendue dans le bas Languedoc pour cultiver la vigne. Il quitte l'école à 13 ans pour travailler la terre comme ouvrier. Mais à 15 ans son goût de l'aventure l'amène à rentrer dans la marine marchande, puis au moment de la conscription dans l'Infanterie de Marine. Après son retour au pays, il devient secrétaire de mairie dans sa commune de naissance.

En 1906, il monte à Paris pour vendre le vin du Midi. En 1912, il retourne à son métier de secrétaire de mairie qu'il exerce à Saint Denis puis à Charenton. Pendant la guerre de 14-18, il devient secrétaire du Comité de Défense Sociale de Levallois-Perret qui aidait les familles des mobilisés dans leurs démarches administratives. Dans le même temps, ses idées sociales l'amènent à rentrer à L'Union Fédérale des locataires de France et des Colonies qui avait pour objet la création de coopératives d'habitations à loyer modéré, ancêtres des HLM, pour faire concurrence aux habitats privés souvent insalubres et aux loyers onéreux.

En 1919, il est élu maire de Levallois-Perret, ville de 70.000 habitants, et conseiller général de la Seine en 1925 ce qui le conduit aux fonctions de vice-président du Conseil Général, de membre du conseil d'administration de l'Institut d'hygiène de la Faculté de Médecine de Paris et du conseil d'administration de l'Office HLM de la Seine. En 1928, il est élu député de la Seine pour une législature. A la Chambre, il s'inscrit au groupe des indépendants de gauche. Il participe aux commissions de l'hygiène, des régions libérées, de l'administration générale. Il demeure maire de Levallois-Perret et conseiller général jusqu'à sa mort en 1939. Selon son désir, il a été inhumé dans son pays natal.

Engagements dans la Renaissance d'oc

Dès son jeune âge, il parle ce qu'on appelle autour de lui le patois. Au fil de sa vie, il écrit en lengadoussian 1, au début pour rester proche de sa culture puis dans un second temps pour se rappeler de ses origines. On différencie deux périodes dans sa production littéraire ; la première de 1898 à 1905, la seconde de 1922 à 1939.

En premier lieu, Louis Roquier est un auteur de théâtre, de carnavalades, genre théâtral humoristique né à Béziers. Il choisit de faire le portrait de son pays à travers la politique et la vie sociale. A partir de 1922, il publie, toujours en occitan, des comédies et des contes, sans changer de sujet. Le petit peuple, les gens ordinaires de la campagne Biterroise, furent pour lui une source d'inspiration.

Il se lie d'amitié avec plus d'un écrivain languedocien d'expression occitane, comme Paul Moulinier, Antonin Roux, Junior Sans., et Emile Barthe. Il considère Jean Laurès, le vieux félibre de Villeneuve-les-Béziers, comme son père littéraire. Au cours des relations épistolaires avec ces auteurs, il poursuit son œuvre littéraire en leur écrivant des sonnets.

Il est très proche du Félibrige Latin, groupement languedocien, présidé par Alphonse Roque-Ferrier, qui s'oppose à l'hégémonie provençale du Félibrige. On trouve sa participation aux Fêtes de Peyrottes à Clermont l'Hérault où il se produit en déclamant ses contes.

Jusqu'à l'après-guerre de 14-18, sa vie parisienne n'est plus marquée par la même relation avec une association d'auteurs d'expression occitane ; sauf à compter de 1919, lorsque Joseph Loubet crée la Nouvelle Société des Félibres de Paris devenue Les Amis de la Langue d'Oc. Ami de Joseph Loubet, Louis Rouquier figure parmi les membres fondateurs de cette nouvelle association dans laquelle il ne joue finalement qu'un rôle discret en raison de ses charges publiques qui ne lui font pas oublier les écrivains provinciaux comme René Fournier et Georges Reboul.

Il a le goût des coutumes populaires. Il aime les bonnes histoires que l'on raconte dans les veillées. C'est aussi un auteur contestataire qui dénonce le pouvoir absurde, la fraude du vin, la soumission à l'argent et la misère des petits travailleurs. Il mêle même volontiers à ses histoires des réflexions de nature politique, sociale et humanitaire. Rongé par le comportement du monde, il se réfugie dans l'écriture « per poudre s'abéna de bélézos e viure de fumados »2. Il conte comme il parle, la richesse de sa langue a été reconnue par les critiques comme Camille Gandilhon d'Armes et Walther von Wartburg, rédacteur du FEW, avec lequel il est en contact.

Son œuvre recueille des trésors d'expressions et compte des scènes pittoresques de la vie de son époque dans lesquelles il met en scène le petit peuple. Il fait partie d'une génération d'écrivains d'expression occitane sortie de la ruralité, inspirée par des choses simples. Ces écrivains ont été de fins observateurs de la vie et nous ont laissé également un témoignage ethnographique. Louis Rouquier utilise l'humour pour diffuser son parler, pour lui l'occitan ne pouvait pas être la langue de la tragédie, comme en témoignent ces propos :

Ieu, quand sentissi que lou parpalhol nègre me voulastrèjo dins la closco, que la nèblo del desféssi escabournis moun cor e que m'emboutumi, aganti la plumo e galoi coumo la coulico, ensaji de vous faire rire. 3

Au fil de sa vie, il s'est constitué une bibliothèque riche d'un millier de livres dont seulement une partie a pu être sauvée et se trouve actuellement répartie entre la Bibliothèque Universitaire de Lettres de Montpellier et à la Bibliothèque Municipale de Puisserguier qui détient également deux recueils de ses œuvres écrites.

Notes

1/ Louis Rouquier, Contes a la Troubilho, chez l'auteur, Levallois-Perret, 1925, p 8

2/ Louis Rouquier, Countes a l'alhòli, amb un gloussari lengadossian-fransimand de dos milo mots e un retrat de l'autor, E. Guitard, Paris, 1926, p. 2

3/ Idid

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- L'Auvergnat de Paris, Camille Gandilhon Gens d'Armes, 3 mars 1923

- Dictionnaire des Parlementaires Français, Notices Biographiques sur les Ministres, Sénateurs et Députés Français de 1889 à 1940, publié sous la direction de Jean Jolly, Archiviste de l'Assemblée Nationale, Presses Universitaires de France, Paris, 196.

- Le Félibrige Latin, Revue Mensuelle des œuvres et des faits qui intéressent les Associations de littérature méridionale publiée sous la direction de M. Roque-Ferrier, Tome Neuvième, Imprimerie Centrale du Midi (Hamelin Frères), 1898

- Le Travail, n° 187, Jean-Paul Régis, 6 mai 1923, Toulouse

- AGEORGES, Joseph. « Billet Parisien – La Vie de la langue d'oc ». La Libre Belgique, 7 septembre 1925

- FOURIÉ, Jean. Emile Barthe et les écrivains biterrois d'expression occitane, Collection des « Amis de la langue d'oc », Paris, 1975

- FOURIÉ, Jean. Le félibrige parisien durant l'entre-deux guerres, chez l'auteur, Collection des « Amis de la Langue d'Òc », 1987, p 2

- FOURIÉ, Jean. A prepaus del felibrige parisenc. Estudis Occitans - revistas d'escambis e de recèrca sus la cultura d'Òc, N° 2, 1er semestre 1998, pp 42−47

- FOURIÉ, Jean. Dictionnaire des auteurs de la langue d'oc, Félibrige Edition, 2009

 

- LAMOLLE, Jean. Pêle-mêle Midi. Le Télégramme de Toulouse, 27 janvier 1925

- LOUBET, Joseph. Louis Rouquier et ses « Contes a la troubilho ». Le Provençal de Paris, 29 mars 1925

- MOROY, ÉMILE. Les libres Nouveaux. La Semaine à Genève, 17 mars 1925

- PINTARD, Eugène. Maire et Félibre. Languedoc ─ Organe mensuel des enfants de l'Hérault à Paris, janvier 1925, n° 8, p. 2

- ROQUE-FERRIER, Alphonse. Hommage à Langlade. Imprimerie et Lithographie Durand Frères, Montpellier, 1901


Archives


Archives de Louis Rouquier consultables à la Bibliothèque de Puisserguier :

- Recueil des Oeuvres manuscrites

- Recueil factice, numéroté 669: Union Fédérale des Locataires de France et des Colonies, "Notre Programme d'Action Locative par Louis Rouquier", Imprimerie Nouvelle, Paris, 1917; "Les Allocations Militaires par Louis Rouquier", La Cootypographie, Courbevoie, 1915 ; "Résumé Pratique des divers Actes de l'Etat Civil indispensable aux Familles de Mobilisés", La Cootypographie, Courbevoie, 1915

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Jules Ronjat, l’un des fondateurs de l’Escolo parisenco dóu Felibrige en 1894, est un linguiste auteur de la Grammaire Istorique des parlers provençaux modernes qui sera publiée en 1930.

Identité

Formes référentielles

Ronjat, Jules (1864-1925)

Autres formes connues

- Rounjat, Jùli (forme occitane du nom)

- Guigue Talavernai (pseudonyme)

- Felibre di Lauseto (pseudonyme)

- Félibre des Alouettes (pseudonyme)

- Bousoun di Vergno (pseudonyme)

Éléments biographiques

Antoine-Jules Ronjat est né le 12 novembre 1864 à Vienne dans l’Isère d’Abel-Antoine-Jules Ronjat (1827-1892), procureur général à la cour de cassation, maire de Vienne (1878-1880), sénateur de l'Isère (1879-1884), président du Conseil général de l’Isère (1887-1892) et de, Marie-Jeanne Chollier. Il se marie le 5 octobre 1907, à Weinheim (Bade-Württemberg, Allemagne) avec Henriette-Ilse Loebell dont il aura deux enfants Louis-Siegfried-Wilhelm (1908-1934) et Pierre-Marie-Jules (1910-1910).

Jules Ronjat suit ses études au collège Rollin à Paris avant d’être reçu bachelier ès-lettres en 1881. Il devient avocat à la cour d’appel de Paris, puis au barreau de Vienne. Il sera l’un des fondateurs de l’Escolo parisenco dóu Felibrige (1894) et de la Ligue de décentralisation (1895) avant de devenir majoral du Félibrige le 22 mai 1904 (Cigalo de Zani). Sous le capouliérat de Pierre Devoluy, il exerce les fonctions de secrétaire général du Félibrige (baile dóu counsistòri) de 1902 à 1909. Docteur ès-lettres en 1913, il quitte la France dès le déclenchement de la guerre, en raison de l’origine allemande de sa femme. Il se réfugie alors à Genève où il enseigne de 1915 à 1925 comme privat-docent. Il meurt à Lyon le 16 janvier 1925 et est enterré dans le caveau familial du cimetière de Vienne.

Engagement dans la renaissance d’oc

Jules Ronjat est un linguiste qui s’est attaché à l’étude scientifique de la syntaxe des parlers occitans modernes et qui a mis en évidence les notions d’intercompréhension et de bilinguisme. C’est en suivant l’évolution des progrès langagiers de son fils exposé à plusieurs langues maternelles (français, allemand, franco-provençal) qu’il parvient à dévoiler en pionnier, les avantages du bilinguisme précoce chez l’enfant.

Parallèlement, Jules Ronjat étudie des textes anciens et l’histoire de la langue d’oc. Ses travaux seront recueillis dans sa Grammaire Istorique des parlers provençaux modernes publiée après sa mort, à partir de 1930. Après avoir collaboré à la revue félibréenne L’Aiòli, il collabore, entre autres publications, à la Revue des langues romanes de 1904 à 1925, au Bulletin de la société de linguistique de Paris, et, sous son nom ou sous le pseudonyme de Bousoun di Vergno, à Prouvènço / Vivo Prouvènço ! Poète à ses heures, il y publie aussi poèmes, chansons ou traductions.

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Sources
LEFÈVRE, Edmond. Les majoraux du Félibrige de 1876 à 1932. Aix en Provence, 1934, p. 135-136.
 
FOURIÉ, Jean. Dictionnaire des auteurs de langue d'Oc de 1800 à nos jours. Aix-en-Provence : Félibrige, 2009, p. 274.
 
Cartabèu de Santo Estello, 14, 1924, p. 121-122.
Lou Felibrige, n. 34, 1925, p. 20 ; 105, 1946.
Reclams, 1925 (5), p. 110-112 ; 1937 (½), p. 27-28.
Le Feu, février 1928.
Calendau, n. 54, juin 1937.
L'Éclair de Montpellier, 18 sept. 1937. 

Bibliographie
œuvres de Jules Ronjat

Traductions

CURTI, Theodor. Le référendum : histoire de la législation populaire en Suisse. Édition française revue et augmentée d'un appendice par l'auteur, V. Giard & E. Brière, 1905 (traduction de Jules Ronjat)
 
WAGNER,  Adolph. Traité de la science des finances. II, Théorie de l'imposition, théorie des taxes et théorie générale des impôts. V. Giard & E. Brière, 1909 (traduction de Jules Ronjat).

Monographies

La Vente du blé. Ogeret et Martin, 1901.
 
La plus belle maison de Vienne. Vienne : Ogeret & Martin, 1906.
 
Vienne et ses environs : guide illustré du touriste. Vienne, 1914.
 
Sainte Estelle, patronne des Félibres. Impr. de la Dordogne, 1907.

L'ourtougràfi prouvençalo : pichot tratat a l'usage di prouvençau. Vivo Prouvènço : Auzac, 1908.
 
DEVAUX, André. Comptes consulaires de Grenoble en langue vulgaire (1338-1340), publiés avec un lexique et un index des noms propres par Jules Ronjat, Imprimerie générale du Midi, 1912.
voir : texte
 
CAILLET, Louis. Devis du mausolée des archevêques de Vienne : Armand de Montmorin et Henri de La Tour d'Auvergne, élevé en 1747 à la cathédrale de Vienne (Jules Ronjat collab.) H. Delesques, 1912.
 
Le lieu de Naissance de Schneyder, Martin H. 1912.

Le Développement du langage observé chez un enfant bilingue, E. Champion, 1913 (autres éditions : Peter Lang Edition, 2014).
 
Essai de syntaxe des parlers provençaux modernes, Protat Frères, 1913.
voir : texte
 
Grammaire Istorique [sic] des parlers provençaux modernes [...]. 1, Introduction. Première partie, fonétique. 1, voyelles et diftongues [sic], Société des langues romanes, 1930.
voir : texte
 
Grammaire istorique [sic] des Parlers provençaux modernes.... II. 1ère partie, Fonétique. II, consonnes et fénomènes [sic] généraux, Société des Langues romanes, 1932.
voir : texte
 
Grammaire Istorique [sic] des parlers provençaux modernes [...]. 3, Deuxième partie : morphologie et formation des mots. Troisième partie : notes de syntaxe, Société des langues romanes, 1937 (autres éditions : Slatkine reprints : Laffitte reprints, 1980).
 
L'Ourtougràfi prouvençalo : pichot tratat à l'usage di Prouvençau, Edicioun de la Mantenènço de Prouvènço, 1937 (3e éd. 1957, 4ème éd. 1975).
 
Grammaire Istorique [sic] des parlers provençaux modernes [...]. 4, Appendice : Les dialectes. Index, Société des langues romanes, 1941.
 
MISTRAL, Frédéric. Lou Tresor dóu felibrige ou Dictionnaire provençal-français embrassant les divers dialectes de la langue d'Oc moderne… avec un supplément établi d’après les notes de Jules Ronjat [à la fin du T. II], ed. Ramoun Berenguié, 1968 (autres éditions : 3e éd / Culture Provençale et Méridionale, Marcel Petit, 1979 ; Marcel Petit C.P.M. 2005, T. II).
voir : supplément


 Articles et comptes-rendus

 - Publiés dans la Revue des Langues Romanes
voir : index des articles
 
- Publiés dans Montségur
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- Publiés dans L’Aiòli
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- Publiés dans Reclams de Biarn e Gascougne
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Autres articles
« Promenades en Norvège », Annuaire du Club Alpin Français, 1897, p. 412-472.
voir : texte
 
« Sur la langue de Fourès» , Revue des Langues Romanes, 1905, p. 410-419.
voir : texte
 
« Les noms de lieux dans les montagnes françaises », La Montagne revue du Club alpin français, 1908, p. 318-376.
voir : texte
 
[Compte rendu de] BERRIAT Saint-PRIX, J. Las vendegnas de Laborieux l'aîné, d'après le manuscrit de l'abbé Taillandier. Clermont-Ferrand, 1910, [Société internationale de dialectologie], 1912.

« Frederi Mistral (1830-1914) », Bulletin de dialectologie romane (Bruxelles), 1914, n.6, p. 42-57.
 
« La famille étimologique de provençal draio », Revue des langues romanes (Montpellier), T. 59 (1916), p. 77-116.
voir : texte
 
« Emprunts et faits de fonétique sintactique dans le parler de Labouheire (Landes) », Revue des langues romanes (Montpellier), T. 59 (1916), p. 38-43.
voir : texte
 
« A propos de "dégel” », Archivum Romanicum (Firenze), Vol. 4, n.3 (1920), 14 p.
 
« Accent, quantité et diphtongaison en romain et ailleurs », Bulletin de la Société de linguistique de Paris, 1923, T. 24, p. 356-377.
voir : texte
 
« Albéric de Pisançon », Romania, LIII, 1927, p. 222-223.
voir : texte

Collaborateur des revues

Le Bulletin des Amis de Vienne, le Bulletin monumental, le Journal de Vienne, le Bulletin de la Société de géographie de Lille, Annuaire du Club alpin français, Annuaire de la Société des touristes du Dauphiné, la Revue de provence et de langue d’oc, la Revue Allemande, le Bulletin des Comices agricoles, la Revue Alpine, La Montagne, la Revue Celtique, Romania, Vivo Prouvenço, Lo Bournat, le Bulletin de dialectologie Romane, l’Intermédiaire des éducateurs, la Revue des Langues Romanes, la Revue de philologie française et de littérature, le Bulletin de dialectologie  romane, l’Armana Prouvençau

Voir toutes les œuvres de Jules Ronjat dans:
Le Trobador, catalogue international de la documentation occitane

Fonds d’archives et manuscrits de l’auteur 

CIRDOC

fonds classés : fonds Azéma AZP 04-7
2 cartes-postales du 14.10.1918 adressées par Jules Ronjat à Pierre Azéma

fonds classés : fonds Jouveau
10 lettres adressées par Jules Ronjat à Marius Jouveau et Elzéar Jouveau
JOU_48-1-3 : 4 juin 1907, 7 dec. 1907 - circulaire annotée, 17 juin 1908 (en français à Elzéar Jouveau ?)
JOU_48-2-4 : 29 avril 1907
JOU_48-4-1 : 3 juillet 1905 - circulaire annotée, 12 juillet 1905, 22 novembre 1905
JOU_48-4-5: 19 juin 1908
JOU_48-5-4 : 14 mai 1908
JOU_48-6-1 : 26 août 1908 + reçu

fonds Marius Bacquié-Fonade : BAC-A-01-38
42 lettres de Jules Ronjat à Marius Bacquié-Fonade de 1896 à 1910.
 
fonds Jules Ronjat : N° inv. 2015-32
3 carnets de notes de Jules Ronjat (1878-1879)

Dossier auteur : Ronjat Jules 

Autres fonds

Bibliothèque de Genève (CH)
voir : fiche de fonds
 
Bibliothèque municipale (Vienne)
voir : fiche de fonds
 
Institut de France. Bibliothèque
voir : ms 6159
voir : ms 7739
 
Bibliothèque interuniversitaire de la Sorbonne (Paris)
voir : inventaire 

Études critiques

JAGUENEAU Liliane, RENAULT Danielle Renault,... Index linguistique et géographique de la "Grammaire istorique des parlers provençaux modernes" : description phonétique, morphologique et syntaxique de la langue occitane contemporaine de Jules Ronjat, Poitiers : Institut d'études occitanes de la Vienne, 1981.
 
CHAMBON, Jean-Pierre. « Le Félibrige et le mouvement des vignerons de 1907 : quatre lettre inédites de Devoluy à Ronjat », Lengas, 38, 1995, p. 7-20.
 
FRYBA-REBER, A.M. « Lettres et fragments inédits de Jules Ronjat à Charles Bally (1912-1918) », Cahiers Ferdinand de Saussure, 45, 1995-1996, p. 9-63.
 
BOUVIER, Jean-Claude. « Jules Ronjat et la Revue des Langues romanes », Revue des Langues Romanes, 105, 2001, p. 491-502.
 
THOMAS, Jean. « La correspondance de Jules Ronjat avec Prosper Estieu, Arsène Vermenouze et Valère Bernard », Revue des Langues Romanes,  110, 2006, p. 473-506.
 
THOMAS, Jean. « Redécouvrir Jules Ronjat, (1864-1925), voyageur, félibre et linguiste », La Romanistique dans tous ses états, sous la direction de Garabato, Arnavielle, Camps, Paris, L'Harmattan, 2009, p. 295-305.
 
DELEFOSSE, J.-M. Sur le langage de l'enfant : choix de textes de 1876 à 1962, Paris ; Torino ; Budapest [etc.] : L'Harmattan, 2010.
 
THOMAS, Jean. « Édition de cinq lettres de Jules Ronjat à Hugo Schuchardt », Revue de linguistique romane, 75, 2011, p. 191-201.
 
ESCUDÉ, Pierre. Le développement du langage observé chez un enfant bilingue / Jules Ronjat ; commenté et annoté ; transcription graphique d'Hervé Lieutard. Frankfurt am Main : Lang, Peter Frankfurt, 2014 (Sprache, Mehrsprachigkeit und sozialer Wandel ; vol. 20)
voir : Introduction
 
THOMAS, Jean. « Treize lettres de Jules Ronjat à Léon Teyssier », Revue des langues romanes, 119, 2015, p. 464-481.
 
Articles en ligne
Jules RONJAT (1864-1925) un romaniste connu et ignoré
voir : texte 

Voir toute la documentation sur Jules Ronjat dans :
Le Trobador, catalogue international de la documentation occitane

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Nadal Rey (Lévignac-sur-Save, 23-12-1911 † Salses, 20-11-2016) est un professeur d’espagnol, puis censeur. Il mène un combat pour une double reconnaissance : celle de la langue d’oc et celle des aînés qu’il regroupe en associations départementales, puis fédération nationale et internationale. Le prix Nadal-Rey qu’il a fondé se veut intergénérationnel.

Identité

Formes référentielles

Rey, Nadal (1911-2016)

Autres formes connues

- Rey, Noël (nom à l'état civil)

- Rei, Nadal (version occitane du nom)

Éléments biographiques

Né d’un père languedocien et d’une mère gasconne, c’est à l’école que Noël Rey apprend le français. Après l’Ecole Normale de Toulouse en 1931, il rejoint l’ENSET (Ecole Normale Supérieure de l’Enseignement Technique) à Paris, puis la faculté de Lettres de Madrid en 1933, pour être nommé professeur d’espagnol à Verdun-Saint Chamond. En 1934, jeune marié, il enseigne à Grenoble, aux classes préparatoires aux Arts & Métiers, mais en 1939, la guerre arrivant, il est envoyé en Afrique : épisode narré dans le Bataillon perdu, titre d’un de ses nombreux ouvrages. C’est au Maroc qu’il passe la majeure partie de sa carrière (22 ans) comme professeur d’espagnol, puis censeur. En 1973, l’âge de la retraite le fait revenir à Lavilledieu.
Noël Rey est écrivain : « Écrire c’est participer à la vie », avait-il coutume de dire. En 1988 paraît Camins… qui présage d’un long cheminement, pédestre et spirituel. Plusieurs associations peuvent le compter à son actif : la Compagnie des écrivains de Tarn-et-Garonne, l’association Miguel de Cervantès, l’Association des Membres de l’Ordre des Palmes Académiques, l’Académie de Montauban où il est élu en 1980, et récemment l’Académie du Languedoc.
C’est avant tout un homme d’action, sa règle étant, disait-il « parler, écrire, agir, réaliser ». À son retour du Maroc, il fait revivre les battages à l’ancienne et crée « Los Ainats de Laviladieu ». En 1976, c’est la naissance de la Fédération des Aînés Ruraux de Tarn-et-Garonne qui va rassembler en vingt ans 112 clubs avec 12 600 adhérents. En 1990, la Fédération Nationale est forte de 73 fédérations départementales avec 800 000 adhérents. L’association a aussi une dimension internationale avec la création de la FIAPA en 1980 qui, en vingt ans, va réunir 54 pays avec un statut consultatif n°1 auprès de l’UNESCO. Nadal Rey se consacre surtout à la « Fédération Iberómericana de Asociaciones de Personas Adultas Mayores » qu’il anime. Pas moins de neuf tomes recensent sa pensée sous le titre de La troisième étape. Le lien social est indispensable pour lui et, à l’intention des isolés, il met en place la « Présence verte ». Plusieurs décorations ont ponctué cette vie intense au service de la communauté : Palmes académiques, Légion d’honneur, Mérite militaire, Médaille de la Jeunesse et des Sports, Médaille de la Croix-Rouge, Médaille de l’Ordre de Malte.

Engagement dans la renaissance d’oc

Nadal Rey est tout autant occitaniste : son amour de la langue d’oc transparaît dans L’Esclarida, où il est aussi bien question de Machu Pichu que de Montségur, ou sa Canta de l’amor.
Il anime la section occitane du Club des retraités de l’Éducation Nationale, et crée celle du « Recaliu » de Lavilledieu. Il est membre de la plupart des associations occitanes tarn-et-garonnaises : de la section Antonin-Perbosc, de l’Institut d’Etudes Occitanes et de l’Association pour la Langue et la Culture occitanes qui met en place tous les deux ans le prix qui porte son nom, en liaison étroite avec la Fédération des Aînés ruraux de Tarn-et-Garonne devenue « Générations Mouvement 82 ».

Pour accueillir Nadal Rey, élu à l’Académie de Montauban, le 16 juin 1980 au 38ème fauteuil, Pierre Gardes, capiscol de l’Escolo Carsinolo et secrétaire de l’Académie s’exprime d’abord en occitan, précisant qu’avec lui, « c’est aussi la langue du Midi qui rentre à l’Académie ». Dans sa réponse, Nadal doit louer ses prédécesseurs occitans du Quercy, mais il réserve pour la séance solennelle le soin de révéler son maître à penser, Fernand Barrué, issu comme lui du pays de Save, qui l’a imprégné tant pour la poésie que pour la conduite de sa vie.

Bibliographie de Nadal Rey

- Voir la bibliographie de Nadal Rey sur Lo Trobador, le catalogue collectif occitan

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- « Nadal Rey, sa vida, sas accions, son òbra », Lo Diari, 32, julhet-agost de 2016

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Marguerite Perre, professeur privée de piano d’Avignon et amie de l’occitaniste marseillais Pierre Rouquette avec lequel elle partage en particulier un catalanisme militant.

Identité

Formes référentielles

Perre, Margueritte

Engagements dans la renaissance d'oc

Marguerite Perre est l’élève de Blanche Selva, musicienne réputée, disciple et amie de Vincent d’Indy et de Deodat de Séverac qui lui fait partager ses idées régionalistes, car elle se dit « catalane de race » et vit de 1926 à 1936 à Barcelone.
Marguerite Perre est présente à la Journée musicale en l’honneur de Blanche Selva qui a lieu le 30 août 1926. Cette manifestation, à laquelle participent de nombreux élèves professeurs venus de pays divers, est une démonstration de l’enseignement de Blanche Selva dans son domaine du Mas del Sol, près de Brive (école d’été auquel Melle Perre a peut-être participé), suivie d’un concert au théâtre de Brive. Cette journée fait partie des manifestations demandées par la municipalité de Brive, en accord avec la Fédération Régionaliste de France, à l’occasion de son Congrès régional à Brive (28 août- 3 septembre).

En 1934, elle effectue un voyage à Barcelone. À l’Académie de Musique elle rencontre Joan Llongueres, une connaissance de Pierre Rouquette. Avec ce dernier, elle envisage l’année suivante de réaliser « une traduction du catalan au français du livre de Blanche Selva sur les Sonates de Beethoven ».

En 1939, elle se repose à St Barthélémy-le-Pin (Ardèche). Elle lit alors La Legenda d’Esclarmonda. Cette œuvre en occitan de Valèri Bernard, (publiée en 1936 par la Societat d’Estudis Occitans et imprimé à Barcelone par l’Oficina de Relacions Meridionals de Josep Carbonell), l’« emballe beaucoup ».

Lorsque Pierre Rouquette organise en 1938 à Marseille le Comité de Secours aux Intellectuels Catalans, Marguerite Perre participe à l’œuvre. Elle donne son obole, puis logera à son domicile en Avignon, 15, rue Banasterie, entre 1940 et 1942, le sculpteur catalan en exil Enric Casanovas (1882-1948). En effet, Pierre Rouquette accueille des intellectuels républicains qui ont fui la dictature de Franco ; il leur sert de boîte aux lettres et centralise les informations de la communauté dispersée. Ainsi le poète Carles Riba et sa famille sont logés un temps à Marseille chez les demoiselles Tellier et Guiot. Grâce à Pierre Rouquette, Marguerite Perre fait ainsi la connaissance d’intellectuels catalans, comme Francesc Trabal. Josep Pous i Pagés ou Carles Riba. Elle gardera contact avec certains ou demandera de leurs nouvelles.

Louis Gros, provençaliste et imprimeur typographe chez Aubanel à Avignon, écrit à son ami Pierre Rouquette le 29 décembre 1941 : « ai travaia a uno charradisso que Mademisello Perro me demandavo per un groupamen souciau feminin ». Nous n’en savons pas plus. Cette information pourrait suggérer de la part de la musicienne un engagement civique.

Pierre Rouquette, qui a animé une section provençale de la Societat d’Estudis Occitans (SEO) avant la guerre, fonde et dirige à la Libération le Centre d’Etudes Provençales du nouvel Institut d’Estudis Occitans (IEO) plus tard appelé Centre Provençal d’Etudes Occitanes. Il conçoit le Centre comme une institution de caractère universitaire fédérant des groupes d’études provençales dans les domaines les plus divers : langue occitane d’abord, mais aussi histoire, civilisation, droit, art, musique, folklore… destinée à donner corps à une culture occitane globale porteuse d’avenir, en s’inspirant de l’exemple de la Catalogne. Dans cet esprit, il a le projet d’un « Concert de musique occitane, par Marguerite Perre », parmi les manifestations prévues par le Centre Provençal pour l’année scolaire 1945-46. Le secrétaire général de l’IEO, Ismaël Girard, dans sa présentation de l’IEO rédigée le 29 octobre 1945 (7 pages multicopiées), fait état du projet.

La correspondance avec Pierre Rouquette nous informe par ailleurs de deux interventions de la musicienne en 1945. Elle illustre au piano une conférence sur Chopin. En 1945 elle participe à la fête provençalo-catalane qui a lieu à Saint-Rémy le dimanche 30 décembre. Cette manifestation de fraternité est organisée par le peintre catalan réfugié Franch-Clapers. La professeure de musique y interprète notamment des sardanes et dirige une chorale d’enfants chantant des chants provençaux (pour cela elle sollicite Pierre Rouquette pour qu’il traduise certains chants du catalan en provençal).

Le projet musical prévu en 1945 se concrétise deux ans plus tard par un « Récital de Piano donné par Mademoiselle Marguerite Perre, le Mardi 6 Mai 1947, 15 Rue Edouard-Delanglade, Marseille » sous l’égide de l’ «IEO Centre Prouvençau ». Le récital fait la part belle à Vincent d’Indy, tandis que Lluis Millet, Joan Manen, J. Garreta, Enric Morera, Olivier Messiaen (né à Avignon en 1908), Déodat de Séverac, Gabriel Fauré et Emmanuel Chabrier complètent cette soirée régionaliste.

En dépit de la minceur des sources - essentiellement la correspondance reçue par Pierre Rouquette – s’esquisse le portrait d’une musicienne régionaliste, femme de progrès, qui apporta sa contribution à la vie culturelle occitane.

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- « Vincent d’Indy, chantre du Vivarais », texte mécanographié de 10 pages, article de MP pour la revue marseillaise Méditerranée (1946)

- programme du « Récital de piano donné par Mademoiselle Marguerite Perre, le 6 mai 1947 » sous l’égide de l’IEO

- musicologie.org pour la biographie de Blanche Selva]]>
Une vie entière consacrée à la défense de la langue d'oc.
« La cauza occitana es una cauza santa, que i ai donada ma vida » écrit-il, en 1934. « Avec une quarantaine de livres édités à compte d'auteur Pierre Miremont est un de ceux qui ont le plus marqué le Périgord pour la défense de sa langue et de sa culture. » Daniel Chavaroche, enseignant caminaire.
Écrivain de langue d'oc, poète, conférencier, ce Félibre sarladais qui a beaucoup voyagé est surtout connu pour ses études linguistiques sur le parler du Périgord noir.

Identité

Formes référentielles

Miremont, Pierre (1901-1979)

Autres formes connues

- Miremont, Peire (forme occitane du nom)

- Miremont, Pierre Auguste (nom à l'état civil)

Éléments biographiques

Pierre Miremont voit le jour le 17 Décembre 1901 au Buisson de Cadouin où son père est employé à la Compagnie des chemins de fer. Il est l'aîné de quatre enfants. Ses grands-parents originaires du Sarladais ne parlent que le dialecte nord-languedocien de cette région. Il en sera marqué pour la vie.
À l'école Fénelon, à Sarlat, il fait la connaissance de Marc Delbreil, poète reconnu qui écrit dans sa « langue romane » comme il l’appelle. Le poète se prend d'amitié pour lui, il sera son maître et contribuera à l'intérêt que Pierre Miremont portera toute sa vie à la langue du Périgord. Bon élève, Miremont poursuivra des études secondaires et supérieures dans des institutions privées chez les Pères Marianistes. En 1921, il passe son Brevet élémentaire et abandonnant la prêtrise il entre dans l'enseignement libre. Il sera instituteur en Aveyron pour une année seulement car il doit partir au service militaire.
Devenu lieutenant dans les chasseurs alpins il sera envoyé en Allemagne dans la Ruhr occupée.
Il se marie le 5 Mai 1924 à Limoges et enseigne en écoles libres (écoles catholiques) jusqu'en 1929. D'abord à Serverette en Lozère puis à Terrasson.
C'est alors qu'il est exilé à la Celle-Saint-Cloud dans la région parisienne.
Ayant étudié le droit et ne pouvant supporter l'éloignement de sa terre occitane, il vient s'installer comme huissier de justice à Villefranche-de-Rouergue en 1934.
En 1939, il est mobilisé comme lieutenant dans les chasseurs pyrénéens : les Miquelets, puis il est fait prisonnier dans les Vosges en juin. Il sera enfermé successivement dans les oflags de Lübeck, Hambourg-Fischbeck, Münster et Soëst jusqu'en 1945.
Dès sa libération le 6 Avril 1945 il rentre à Villefranche-de-Rouergue.
Il reçoit le titre de Majoral du Félibrige mais son étude d'huissier étant ruinée, il reprend du service dans l'armée d'occupation. Officier de détail à Kaiserlautern en 1945 il est ensuite officier avocat du tribunal militaire du deuxième corps d'armée à Neustadt, puis substitut à Landau.
En 1946, il est juge d'instruction à Fribourg et enfin à Frankenthal où son épouse et ses deux enfants, nés en 1930 et 1934, viennent le rejoindre. Il est officier de la zone d'occupation de Hesse Palatinat, chargé de la politique, de la police, des cultes et de l'éducation.
Délégué du gouvernement de l'État Rhéno-Palatin, il séjourne à nouveau à Neustadt, puis au cercle de Daun en 1950.
Il quitte définitivement l'armée en 1951 et sera fait chevalier de la légion d'honneur.
Il devient alors inspecteur d'assurances-vie à Nancy, Epinal, Marseille et enfin Toulon où il prend sa retraite au village de Cuers. C'est là qu'il finira ses jours auprès de sa compagne Marcelle Drutel « l'Aubanelenca », Majorale du Félibrige, grande poétesse Provençale avec qui il partagea 25 ans de passion pour la langue d'oc.

Engagement dans la renaissance d'oc

Reprenons les propos de Jean Rigouste dans la préface du livre Pèire Miremont, escrivan oblidat del Perigòrd Negre de Brigita Miremont-Orazio :

« Il est des auteurs dont seule l’œuvre peut susciter l’intérêt ; d’autres dont il faut connaître à la fois l’œuvre et la vie (chacune façonnant l’autre), avec ses bonheurs et ses malheurs, ses aléas et ses péripéties : la vie apporte les clés de l’œuvre, elle explique l’engagement de l’auteur, elle est le riche contre-point d’une aventure littéraire ou spirituelle.
Il en est enfin dont la personnalité, la biographie et les productions constituent un tout indissociable : on doit connaître la vie pour interpréter l’œuvre, il est nécessaire de connaître l’homme pour comprendre l’auteur : Pierre Miremont est de ceux-là... Quant à l’œuvre, elle est d’une telle variété qu’il est difficile d’en faire une synthèse : des « contes risolièrs » au drame historique de « Muratel », de la poésie délicate aux travaux linguistiques, comme Biais de dire en Périgord, sans oublier le théâtre, et le dictionnaire…
J’ai rencontré quelquefois Pierre Miremont : je garde le souvenir d’un homme courtois, à l’œil plein de malice, ouvert et à l’écoute des autres, mais ferme sur ses convictions, et fine lame dans l’argumentation ! Il réunissait un ensemble de qualités humaines qui lui furent bien nécessaires dans les terribles épreuves des camps de concentration, comme dans les petits ennuis que la vie lui prodigua : il s’était ainsi forgé le noyau indestructible d’une personnalité vigoureuse, ce qui lui permit de traverser sans compromissions les périodes difficiles ; son secret est peut-être dans cet « èime » indéfinissable qui fait la profonde originalité de notre peuple périgourdin… »

Premiers écrits en langue d'oc

À dix-huit ans Pierre Miremont choisit la langue d'oc pour écrire sa première pièce de théâtre Paures medecins.
Cette comédie sera présentée à Viviez en Aveyron en 1922. Ses premiers vers écrits pendant son service militaire sont rassemblés dans le recueil Resouns de Ruhr qu'il qualifie lui-même de « péché de jeunesse ». Ce sont des notes prises au jour le jour, impressions et souvenirs du temps passé dans la Ruhr de 1922 à 1924. En voici un exemple avant qu'il ne travaille sa graphie :

L'ocupasiu de la Ruhr

Quoura aicí sèm mountats, rèibabiam de batalhas,
Abiam plan dins lou cap que nos seriam tustats.
Mès talèu arribats, se drèboun las muralhas,
D'enemics n'i a pas 'n lèc, lou vent lous a 'mpourtats.

Noun, lou Franses n'es pas l'enemic que creziaboun,
Co'is l'amic generous qu'es passat en pàuzent
Un bàume à las plagas que ta vivas sannaboun.

Resons de Ruhr p. 18

Rentré du service militaire, il prend part à la vie du Bournat association félibréenne de Périgueux. Sa verve moqueuse lui vaudra quelques ennuis. Il devra payer une forte amende pour avoir dressé des portraits peu flatteurs de certains de ses concitoyens dans Profils terrassonais. C'est aussi à cette période que va éclore son théâtre d'oc, il écrit deux comédies qui seront souvent jouées en Périgord.
Ami de Joseph Vaylet et d’Auguste Bénazet il adhère au Grelh Roergat et en devient secrétaire. Il écrit des pièces de théâtre pour l'association Les grillons de Villefranche qu'il anime avec passion notamment lors des grandes fêtes consacrées à Justin Besson en 1938.
C'est à cette époque qu'il crée avec ses amis Denis Puech, le sculpteur, Joseph Vaylet, Georges Bousquet... la revue Reviscol. Ils veulent réveiller ce « Grelh » qu'ils jugent un peu endormi.
Il est rédacteur en chef de l'Almanach Rouergat lorsqu'il publie le premier poème de Jean Boudou : « Velhado ».
Mais sa forte personnalité et son dynamisme ne tardent pas à provoquer des réactions chez les anciens Félibres rouergats, de sérieuses querelles éclatent au sein du Grelh et c'est chacun de leur côté qu'ils poursuivront leur œuvre félibréenne.
La guerre met fin à ses activités au sein du Grelh. Prisonnier dans un oflag, il ne se décourage pas et fonde à Lubëck au sein de « l'université » l'école félibréenne des « Embarbelats » en septembre 1940. À ses côtés Pierre Henri Simon (futur Académicien), Jean Secret, Paul Roger… Marcel Fournier, Majoral bien connu en Périgord se joint à eux à Münster. Pendant les cinq ans de captivité ils œuvreront pour la langue d'oc et Pierre Miremont en sera l'historiographe.
C'est pendant cette période qu'il va mettre au point sa « nóva grafia ». Les prisonniers de l'Escóla dels embarbelats décident de confronter les divers systèmes de graphie existants afin d'en dégager une formule cohérente d'unification qui pourrait prétendre à rallier tous les dialectes.

« Lorsque voilà déjà trois ans je fondais à Lübeck cette école, mon but n'était pas de distraire les captifs du mal du pays, ni de leur faire passer un moment pour les aider à oublier pendant quelques heures leurs misères, leur faim et leur honte. Non, j'avais visé plus haut et mon regard portait loin, bien loin, au-delà des barbelés, au-delà de l'heure trouble où nous vivons…
...Voliay levar per la Comtessa una tropa de druds, de valents que, deman, dins la fe e l'estrambord, al clar solelh de Dieu e dins la libertat reconquistada sonarian lo rampel dels filhs d'Occitania e levarian africs e arderos la lauza que dumpeis trop de temps i 'es jaguda la bela endurmida. Oc, mos amics, mos fraires, oc soldats, serèm los chivaliers del reviscol esplandorenc... »

(Dichas de Cattivitat, 13 de junh 1943 p 16)

Une bonne partie de son œuvre est écrite en captivité1, à l'insu des gardiens. C'est ainsi que dans son poème « Paor » il exprime sa crainte de ne plus être le même à son retour et de ne plus trouver sa place dans un monde qui, en cinq ans, aura changé.

Paor
Una crenta me monta a l'eime.

Ay crenta dins lo jorn qu'esperi,
D'estre pas plus lo que fusqueri,
D'estre trop dur, d'estre trop mascle,
D'aver perdut lo vanc de rire,
D'aver perdut l'esbrand, lo gaubi
E l'illuzion que fay lo raive :

Crenta d'estre mort a la joia.

Ai paor d'estre solet, veuze, quand tornaray.
Solet emb mon orgulh fargat d'un or trop dur.
Solet emb de pensiers que digun comprendrâ.
Solet lo cor torçut, solet lo cor barrat.
…..
Auran tant caminat lo monde e lo solelh !

Ay crenta d'estre sol, perdut, desconescut
Dins un monde novel, que de io se rirâ
Virat vers d'autres Fes, florit d'autres espers.

Ay paor d'estre tot sol, Quijota atardivat,
A consegre, enluzit, mos raives d'a vint ans !

Münster 15-06-1944

Planh de Faidit
: Salingardes, 1967, p. 75


C'est dans le camp de Hamburg-Fischbeck qu'il écrit aussi « Nostra lenga » en 1942 :


Nostra lenga


Lenga del Gay Saber, lenga de poezia,
Jenta lenga de cortezia,
Clara lenga de la Patria,
Lenga de beutat e d'amor :
Te parlava la senhoressa,
E lo galant, raz sa mestressa,
La ninava al balans de ton parlar de flor.

Lenga, qu'as bronzinat sus nóstre batisteri,
Ses estada lenga d'emperi
Dins la gauj e lo treboleri ;
Te parlavon lus grands sabents,
Lus legats e lus prezicaires ;
Eres la lenga del Terraire
E lo verbe granat d'un póple de valents.

Mes amont, de Paris, per abracar la rassa,
Apres lo bufal de l'aurassa,
Apres Montfórt la tartarassa,
Apres lo sang, lo fec, lo dól,
Nus volian matrassar la lenga
Que de l'aussada a la valenga
Tinda coma l'ama del sól.

A la lenga maldicha, e letruts e profetas
I an sonat la laissa a trompeta.
Vay morir se dis, se repeta,
Vay morir dizon lus sabents.
Mès mal despit lor professia,
Auturiera en sa senhoria,
La lenga nazarda lo temps.

La lenga dèus aujóls, lenga d'ór, lenga maire,
Sempre a la voz de sus trobaires,
Fay clantir son verbe tindaire.
Darrer l'auriflor de Mistral,
Entre las mars d'Ocitania,
Lus ómes d' Oc, que mais cotria,
Te farán retronir, lenga del sól mairal !

Lenga del Gai Saber, lenga de poezia,
Tojorn que mais, sus la Patria
Flotejarás coma un senhal !

Hamburg-Fischbeck 21-3-1942

Jol solelh d'oc, 1975, p. 15

Après la guerre, il est sollicité par les Allemands pour faire des conférences dans leurs universités sur le Félibrige et la langue d'oc. Il donne ainsi des conférences en 1946 à Mayence -Heidelberg. En 1947 à Munich, Esclangen, Wurtzburg (zone américaine). En 1949-1950 à Ratisbonne.
Les Allemands publieront même plusieurs de ses œuvres en français et en langue d'oc.

Études linguistiques sur le parler du Périgord noir

Ces travaux constituent une référence pour tous ceux qui ont besoin d'outils pour retrouver « toute la saveur, toute la sève de la langue vivante », comme l’écrit Jordi Plantaurel – pseudonyme d’André Lagarde - dans La Dépêche du 6 septembre 1976)
C'est ainsi qu'il publiera, à compte d'auteur :

- Glossari del Perigórd Negre (1974: imp. Carrère : Rodez), lexique de 500 pages dans lequel il s'attache à ne relever que les termes dont la consonance et souvent l'orthographe ne sont pas trop voisines du français.

- Biais de dire en Perigórd (1974 : imp.Gerbert : Aurillac), complément du Glossari :

« le glossari, dit-il, n'est en quelque sorte que le reliquaire somptueux des vocables du Périgord Noir. Il n'est porteur d'aucun germe de vie et pourrait tout aussi bien concerner une langue morte. Le présent recueil, tout au contraire, est l'exposition de notre langue dans sa vie réelle de chaque jour, dans son éclat de langue bien vivante. Ici nous avons lié en gerbes notre collecte des expressions, idiotismes et tours syntaxiques dont use notre parler. »

Quelques exemples :

A pas la carampa pèus dets
– il n'a pas la crampe aux doigts, il est laborieux.
A dèus uèlhs que traucon – il a les yeux vifs et perçants.
Cozinier de la sopa freja – Mauvais cuisinier.
Aver lo ventre tras l'esquina – Avoir le ventre creux.
I aurà de capels de resta – Il y aura beaucoup de morts.
Li manca una bulida – Il lui manque un peu de cuisson, manque de jugement.
Es tant cargat d'escuts coma un grapal de plumas – Il a autant d'écus qu'un crapaud a de plumes.

- Proverbis et dittons del Perigord : imp. Gerbert Aurillac 1974): il s’agit de trois cahiers se rapportant aux mois et saisons pour le premier, à la semaine, aux jours, aux fêtes et aux saints pour le deuxième et au temps et aux intempéries pour le troisième.
Voici l’introduction qu’il rédige pour ce travail :

« À l'heure où la Langue d'oc est de plus en plus abandonnée, voici que des jeunes ressentent cet abandon comme une frustration et aspirent à reconquérir le parler de leur race. Hélas ! Ils ne l'entendent plus autour d'eux et souffrent de ne pouvoir confronter l'enseignement de l'école à la réalité vivante. Ce témoignage que les vivants ne peuvent plus rendre, les générations passées nous le transmettent au moyen de ces sentences familières que sont les proverbes et les dictons […]Que de mots savoureux enchâssés dans des phrases lapidaires à la syntaxe infaillible ! C'est là et seulement là que nos jeunes retrouveront la langue dont on les a frustrés »

Quelques exemples :

Se mars non marseja, tot l'an n'a l'enveja – si mars ne suit pas sa nature toute l'année s'en ressent.
Cand lo picatal picateja, pel bósc l'i pleu o venteja – Quand le pic-vert frappe au bois, il pleut ou il vente.
Lo que dejuna orgulhos, sopará vergonhos – Celui qui déjeune orgueilleux, soupera honteux.
Las bonas fonts se vezon a la sequiera, lus bons amics, a la pauriera – On juge des bonnes sources durant la sécheresse, et des bons amis dans l'infortune.

- La syntaxe occitane du Périgord (1976 : imp.Gerbert Orlhac)
Dans l'introduction de cet ouvrage il écrit :

« La langue se meurt, et le peu qu'il en reste de vivant se contamine chaque jour au contact de la syntaxe française. On croit parler occitan mais, trop souvent, on emploie un jargon français accoutré de quelques mots d'oc. Le danger est grand, il est mortel. Ne perdons plus notre temps à de stérilisantes querelles de graphie. La langue n'est pas là, ce n'en est que la vêture... La graphie n'a pour but que de traduire la sonorité de la langue. Elle n'est que le résultat de conventions et peut donc évoluer… L'urgent, actuellement est de sauver ce qui fait la langue : la syntaxe. »

Dernières publications

Pierre Miremont écrira jusqu'à son dernier souffle.

- Des « racontes risolièrs » :

Espofinadas (1971) ; Lo devinaire (1973) ; Contes pel brave monde (1976) ; Contes peus petits èlhs (1973) ; Bastard de curèt (1975).

Dans une lettre au Majoral Monestier il écrit le 30 Novembre 1975 :

« ce ne sont pas des œuvres qui font le plus honneur à notre langue, je les écris seulement pour que les gens puissent en rire et lire de la bonne langue... écrite dans une syntaxe saine. »

Voici un extrait qui donnera une idée de l’ensemble :

A l'escóla

Lo rijent ven de decialar à sus elevas lus misteris del biais que se farga lo plural. Aorà se vól donar comte s'an plan compres e comensa :
- Quand dins un ostal l'i nais un nenet : quó's lo ?…
- Singulièr ! Siscla tota la classa.
- Van plan ; e se n'i a dos, quó's ?...
-De bessons !


Espofinadas, p. 47

Muratel, œuvre de toute une vie

Il s'agit d'un long poème épique de douze chants en vers, commencé en 1925, repris de nombreuses fois et terminé en 1975. Ce récit en vers est inspiré d'une légende locale sur le seigneur du Château de Muratel près de Terrasson. Quand on ouvre le livre, on est de suite pris par la richesse de la langue, l'habileté du poète qui jongle avec les mots avec une grande maîtrise.2

« Co's l'istôria dolenta e bloza
De Gui sans pôu, lo trobador
Qu'anguet raubar son amoroza,
Berta, que l'aimava d'amor,
Al pellant que l'avia, dins son castel, portada
E que rabios, la gardava clavada,
Tot amont a l'ensus de sa pus nauta tor. »

- Rassa rasseje : dans ces 46 poèmes publiés en 1978, il exprime sa satisfaction d'avoir œuvré pour que vive la langue d'oc.

Pel medre avenidor

Uros lus que son mórts comols d'óbras de vita,
Que, sans se revirar, buteron lor prefach.
Uros lo que s'enderm, un cóp l'óbra complida,
Arland de tant de grun que jitet a jaufat.

Uros lo que s'estira al siaud de la talvera,
Après lo seme drut e lo medre rossel.
Uros lo qu'es tombat en crozar lais gavelas,
Lus dets claufits de lum e lo solelh pèus èlhs.

Uros lo que se'n vay, juntant sais mans rimadas
Sus la garba ligada a redórta d'amor.
Uros lus que son mórts riches de lor suzor,
Partits lo granier plen e la terra abladada
Pel medre avenidor.

Cuers, 01-07-1975

« Lorsque vous voyez cette masse d'œuvres, vous êtes presque effrayé et vous vous demandez comment une vie d'homme a pu suffire pour réaliser une telle tâche », écrira Marcelle Drutel dans Vido vidanto, riboun- ribagno, Estamparie Bene, Nimes, 1983

Bibliographie de l'auteur3

- 46 livres édités à compte d'auteur :
- 25 recueils de poèmes
- 11 livres en prose
- 10 pièces de théâtre
- 3 livres édités après sa mort par le majoral Monestier
- Nombreux inédits

En français

a- Poésie

- 1939 : Le cricri de la crèche
- 1940 : Chansons de caserne
- 1928 : Profils Terrassonnais (sonnets), imprimerie de la Vézère, Montignac.
- 1931 : Nouveaux profils, Imprimerie de l'Argonne, Bordeaux
- Chant de grillon
- Cœur de grillon 193?, Autres profils (sonnets), Imprimerie de l'Argonne, Bordeaux
- 1946 : Nos mois harmonieux, Kaiserslautern, Rohr
- 1946 : Chants de prisonnier, Kaiserslautern, Rohr

b- Prose

- 1983 : La littérature d'oc, des troubadours aux Félibres, avec Jean Monestier, P. Fanlac, Périgueux.
- 1985 : Le Félibrige et la langue d'oc, avec Jean Monestier, Imp. Réjou Périgueux

En langue d'oc

a- Poesia

- 1939 : Visto dèus mounts, Toulouse, imp.Sentein.
- 1934 : Jous l'casque, Rodez, Subervie.
- 1935 : Resouns de Ruhr, Villefranche de Rouergue, Salingardes.
- 1940 : Joul's soulelh dèus troubadors, Villefranche de Rouergue, Salingardes.
- 1940 : Pantais d'un grelh.
- 1946 : Cantics e pregarias, Préface de Marcel Ducros, Kaiserslautern, Heinz Rohr
- 1946 : Noels e Nadalets, Kaiserslautern,Heins Rohr.
- 1953 : Guerra kaki, Rodez, Supervie.
- 1967 : Planh de faidit, Villefranche de Rouergue, Salingardes.
- 1969 : Darrer'ls barbelats, Villefranche de Rouergue, Salingardes.
- 1974 : Al solelh d'amor, Villefranche de Rouergue. Salingardes.
- 1971 : Dolencia, Aurillac, Imprimerie du Cantal, Edition du Centre.
- 1972 : Jol cel del Perigord, Villefranche de Rouergue, Salingardes.
- 1975 : Jol solelh d'oc, Aurillac, Imp. Gerbert.
- 1978 : Rassa rasseje ! Aurillac, Imp. Gerbert.
- 1979 : Muratèl (poèma epic), Villefranche de Rouergue, Salingardes.

b- Pròsa

- 1948 : Dichas de cattivitat, Préface de L.de Lastic, [s .i][s.n][s.d]
- 1973 : Contes peus petits elhs (proza), Rodez, Imp. Carrère.
- 1973 : Lo devinaire (galejadas), Aurillac, Éd du Centre.
- 1975 : Bastard de curèt, Rodez, Imp. Carrère.
- 1976 : Contes pel brave monde (proza), Rodez, Imp. Carrère.
- 1971 : Espofinadas (contes gais), Aurillac, Éd du Centre, Imp. du Cantal.
- 1974 : Proverbis e dittons del Perigord (3 cahiers), Aurillac, Imp. Gerbert.
- 1974 : Biais de dire en Perigord (estudi) : Aurillac, Imp. Gerbert.
- 1974 : Glossari del Perigord Negre, Rodez. Imp.Carrère.
- 1976 : La Syntaxe occitane du Périgord, Orlhac, Imp. Gerbert.
- 1977 : Femnas e Miquelets (racontes d'amor e de guerra) : Nîmes. Imp. Bené.
- 1985 : Brondilhs, Le Bugue, Imp. PLB.

c- Teatre en òc

- 1922 : Lou foutougrafe de fiero ?
- 1934 : Chas'l foutougrafe, Montignac. Imprimerie de la Vézère.
- 1931 : Lou bilhet de femna, Montignac, Imprimerie de la Vézère.
- 1927 : Pàures medecins, Montignac, Imprimerie de la Vézère.
- 1937 : La Nora, Villefranche de Rouergue, Salingardes.
- 1939 : Perqué Soustena se maridèt pas ?, Villefranche de Rouergue, Salingardes.
- 1952 : L'Espion, Rodez. Imp. Subervie.
- 1951 : La Lotaria, Rodez, Imp. Subervie.
- 1952 : Guston se vol far medecin, Rodez, Subervie
- 1950 : Lo Quorum, Villefranche de Rouergue, Salingardes.

Inédits

- Étude sur le troubadour Cadenet
- Le Félibrige et sa doctrine
- Conferéncias en Alemanha (données en 1946-1950)
- Orlina (drame en vèrs)
- La Font del Gat (roman)
- Mus Cridals Cattius
- Libre d'or deus Embarbelats
- Garsas de femnas
- Teatre d'Oc

Certains des livres édités sont encore en vente au Bournat du Périgord, 13 rue Klébert, 24000-Périgueux 24000. Ils sont consultables au CIRDOC.
Le Bournat à Périgueux possède des cahiers manuscrits, qu’il faudrait inventorier.


1. Dans la graphie des Embarbelats « à » est mis pour « á ». Quand l'imprimeur ne possède pas le caractère « á » il le remplace par « â ».

2. Pierre Miremont écrit « ó » pour « ò » et lorsque l'imprimeur ne dispose pas de ce caractère il remplace « ó » par « ô ».

3. Certains des ouvrages signalés par plusieurs sources (Marcelle Drutel, Zéphirin Bosc) n’ont pas pu être matériellement retrouvés, d’où l’absence de références bibliographiques. Par ailleurs, Miremont payait lui-même les imprimeurs. Il fonctionnait avec des souscriptions et parfois des mécènes. Il n'a pas eu assez d'argent pour publier tout ce qu'il aurait voulu.

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