Médecin, poète, écrivain, historien, conteur occitan, fondateur de la revue La Cigalo narbouneso.

Identité

Forme référentielle

Albarel, Paul (1873–1929)

Autres formes connues

- Joan de la Ròca (pseudonyme)

- Balin Balan (pseudonyme)

- Joan de la Pineda (pseudonyme)

- Ravailhant (pseudonyme)

- Lo Bascalaire (pseudonyme)

- Lo Piuletaire (pseudonyme)

- Jirmen lo Vièlh (pseudonyme)

- Doctor Purgafòrt (pseudonyme)

Éléments biographiques

Paul Albarel naît à Saint-André-de-Roquelongue (Aude) le 11 décembre 1873 dans une famille modeste, d’un père charron, marié à Alexandrine Albert qui lui donne un garçon au bout de douze ans de mariage.
La famille Albarel est occitanophone et transmet la langue à son fils, car le père pense que les gens honnêtes se font comprendre dans cette langue. Mais il veut aussi faire de son fils un érudit et un bon chrétien, et l’inscrit au Petit Séminaire de Narbonne où il reçoit un enseignement sérieux. Après le baccalauréat, Paul fréquente la Faculté de Médecine de Montpellier, il y soutient une thèse sur la pathologie du rachitisme et obtient son diplôme de médecin en 1895, à 22 ans.
Il commence à exercer à Carcassonne, mais il revient bientôt dans son village natal. En octobre de 1899, il se marie avec Lucie Agel de Névian où il s’installe et où il reste jusqu'en 1914. C’est là qu’il a ses premières inspirations félibréennes et ses premiers poèmes seront publiés en 1902 dans Terro d’Oc, la revue de l’Escolo Moundina, puis, dès 1906, dans La Cigalo Lengadouciano de Béziers. C’est aussi à Névian qu’il commence à s’intéresser à Rabelais qui fut étudiant à Montpellier, Bordeaux, Toulouse et qui séjourna à Castres et Narbonne. Il employait des termes occitans dans ses livres. Paul Albarel écrit un ouvrage, Le languedocien dans Rabelais, ouvrage encore inédit. Une partie de cet ouvrage a été publiée à Paris par la Société française d’Imprimerie, le manuscrit de la partie non publiée devrait être à la bibliothèque municipale de Narbonne. De plus, Rabelais est un maître pour lui et ses facéties donnent le ton aux farces et comédies d’Albarel.
Mobilisé, il est envoyé à Salonique en qualité de médecin-major. Dès sa libération, il s’installe à Narbonne. Il y assure la présidence du Syndicat d’Initiative plusieurs années, il est membre de la Commission archéologique de Narbonne et Béziers et de la Société d’Études Scientifiques de l’Aude. Il reste à Narbonne jusqu’à sa mort, à 56 ans, le 15 juillet 1929, dans une clinique de Montpellier, des suites d’une intervention chirurgicale.

La ville de Narbonne inaugura, en 1961, le buste de Paul Albarel érigé dans le jardin de la Gare, face au boulevard Frédéric Mistral et près de la statue du docteur Ferroul, ancien maire de la ville et défenseur de la terre d’Oc. En 1974, son nom est donné à une nouvelle rue de Narbonne.

Engagement dans la renaissance d’Oc

À partir de 1902, Paul Albarel envoie ses textes en occitan à La Terro d’Oc et à La Cigalo Lengadouciano, puis aux Cahiers Occitans et à la revue narbonnaise, Septimanie. Publiée en 1903, sa première pièce de théâtre, « L’esprit Tustaire », farce en deux actes, obtient une médaille d’argent aux Jeux Floraux de Toulouse.
Il est élu Mainteneur du Félibrige en 1904 et Maître en Gai Saber en 1911. Il deviendra Majoral du Félibrige en 1918, avec la cigale de Carcassonne, dite aussi du Murier, qui fut celle d’Achille Mir, un des maîtres spirituels de Paul Albarel.
Animateur inlassable et occitaniste plein d’ardeur, il organise à Narbonne deux « Santa-Estèla » en 1912 et 1924 et aussi l’inauguration du boulevard Frédéric Mistral en 1923.
En 1911, il crée sa propre revue dont il est le directeur passionné La Cigalo Narbouneso. Dorénavant, tous ses textes en occitan y seront publiés sous sa signature ou celles de ses pseudonymes.
Cette Cigalo paraît de 1911 à 1929. Parmi ses collaborateurs, on peut citer : Joseph Anglade, Jules Azema, Emile Barthes, Valère Bernard, Prosper Estieu, Joseph Salvat, Ernest Vieu. La revue connaît un succès important, en 1929, elle comptait 1000 abonnés. En parallèle, les félibres de la revue créent L’Almanach Narbonnais, voué à la vie locale. Il est édité en 1913 et 1914, puis de 1923 à 1932. La Cigalo Narbouneso continue de paraître, par intermittences, après la mort de son fondateur, jusqu’au mois d’août de 1969.
Le contenu de la Cigalo Narbouneso est varié. C’est l’œuvre du félibre carcassonnais, Achille Mir qui détermine la vocation d’écrivain occitan de Paul Albarel. Celui-ci commence par écrire des farces, des contes, des textes courts d’une verve joyeuse, puis des comédies qui sont jouées dans les villes et les villages et qui lui assurent un grand succès populaire. Mais le félibre est doublé d’un érudit profondément attaché à l’histoire locale et à la langue et la littérature occitanes. Il publie, chapitre après chapitre, dans sa revue, de juillet 1926 à juin 1929, sa Petite histoire de la littérature méridionale. Il y publie aussi des études sur l’histoire de sa ville, puis des légendes narbonnaises qu’il voulait rassembler dans un ouvrage : Lou Roumancero Narbounés, mais la mort ne lui laisse pas le temps de réaliser ce projet.
Les contes ne sont pas oubliés, contes de sa création, contes traditionnels entendus dans l’enfance et contes de Noël. Il faut préciser que le théâtre, les légendes et les contes sont versifiés.
La Vouès de la Pinedo (La Voix de la Pinède) est le recueil de poésie le plus important de Paul Albarel, recueil préfacé par Valère Bernard. Cette pinède se trouve près de son village natal et il la parcourut pendant son enfance et son adolescence. Ce recueil est constitué de quatre parties : la première où il chante la nature et les saisons, dans la seconde, il célèbre l’amour et les fleurs, la troisième est vouée au passé, au temps des Troubadours et, dans la quatrième, il exalte sa langue et les félibres et le poète la termine par un sirventés de vingt-neuf strophes : « À la qu’espoutiguèt Mountfort » (A celle qui écrasa Monfort).

Bibliographie occitane de l'auteur

Théâtre :
La majorité des comédies de Paul Albarel furent publiées dans La Cigalo Narbouneso et firent souvent l’objet d’un tirage à part.
- L’esprit tustaire, Tolosa, Berthomieu, 1903.
- Bibo lo Vi !, farcejado en 1 atte, en bersses narbouneses, Toulouse, impr. de G. Berthoumieu, 1904. In-12, 23 p.
- Margarideto, coumedio en 3 attes, en bersses narbouneses... Toulouse, impr. de G. Berthoumieu, 1905. In-16, 80 p.
- La Repoutegairo, Pastouralo, id. 1909.
- Lou Pauras, seno de vendemios Narbona, Vinches, 1913.
- Rebiro Marioun, La Taco de familho, Narbona, Brieu, 1922.
- La femno mudo, Narbona, Brieu, 1922.
- La Lengo mairalo, Narbona, Brieu, 1924.
- L’airetage, Narbona, Brieu, 1925.
- Viva lo vin ! farcejada en un acte, Carcassona [Carcassonne], Institut d'estudis occitans, 1996, illustrations Pierre Dantoine (1884-1955)

Contes :
- Requies Catin pace, Illustration de Gaston Cugnenc. Béziers, Impr. Moderne, In-8°, 35 p. s. d.
- Lou Ministre, Narbonne, A. Brieu, In-8°, 4 p. s. d.
- Amat de Rocoloungo, Las Carmanholos de Saupiquet, La fieiro de Sant Coucounil, Las anguialos de la menino, Narbona, Brieu, 1927.
- Counte de Nadal, Nadal de Medecis, Nadal dal pastre, Nadal d’aucels.

Légendes :
- Lou seti de NarbounoOurioundo, legendo narbouneso, Narbona, Vinches, 1913.
- Lou Trauc de la Fado, legendo narbounesoLous Ulhals de Mountlaures, legendo narbouneso, Narbona, Brieu, 1921.
- La mort d’Amalric, Lous filhs D’Aimeric, Pireno, legendo narbouneso, Narbona, Brieu, 1927.
- Gvendic, legendo narbouneso, de l'epoco gallo-roumano, Narbonne, A. Brieu, In-8°, 19 p. 1924.

Histoire – Littérature :
- « Narbouno en 1632 », La Cigalo Narbouneso, N° 121, març de 1928.
- « La darnièro proucessiu al pouts de Sant Sigismound », La cigalo Narbouneso, N° 136, junh de 1929.
- « Pichoto istorio de la literaturo miechjournalo », La Cigalo Narbouneso, de 1926 a 1929, (N° 135).
- L'inventeur du sermon du « curé de Cucugnan », Narbonne, A. Brieu. In-8°, 14 p. 1927.

Poésie :
- Lous Meses, Narbona, Toulouse, impr. de G. Berthoumieu, 1905. In-16, 80 p.
- La Vouès de la Pinedo, Narbouno, estamp. F. Caillard, 1914. In-8°, XIII-205 p.,
- A Moulièro, Narbona, A. Brieu, 1922.
- Lou Camin de la Croutz, Narbona, A Brieu, 1927.
- Pastouralo, Toulouse, La Terro d'oc, In-8°, 15 p. 1909.


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Mètge, poèta, escrivan, istorian, contaire en occitan, fondator de la revista La Cigalo Narbounesa.

Identitat

Forma referenciala

Albarel, Paul (1873–1929)

Autres formes connues

- Joan de la Ròca (pseudonim)

- Balin Balan (pseudonim)

- Joan de la Pineda (pseudonim)

- Ravailhant (pseudonim)

- Lo Bascalaire (pseudonim)

- Lo Piuletaire (pseudonim)

- Jirmen lo Vièlh (pseudonim)

- Doctor Purgafòrt (pseudonim)

Elements biografics

Paul Albarèl nais a Sant-Andrieu- de-Ròcalonga (Aude) lo 11 de decembre de  1873 dins una familha modèsta, d’un paire rodièr, maridat a Alexandrina Albèrt que li  balha enfin un dròlle al cap de dotze ans de maridatge.
La familha Albarèl es occitanofòna e transmet la lenga a son filh, estent que lo  paire pensa que las gènts onèstas se fan comprene dins aquela lenga. Mas vòl tanben far  de son filh un saberut e un bon crestian, e lo manda al Pichon Seminari de Narbona ont  recep un ensenhament seriós. Aprèp lo bachelierat, Paul s’inscriu a la Facultat de  Medecina de Montpelhièr, sosten una tèsi sus la patologia del raquitisme e ven mètge en  1895, a 22 ans.
Comença d’exercir a Carcassona, mas torna lèu dins son vilatge nadiu. En  octobre de 1899, marida Lúcia Agel de Nevian ont s’installa e demòra fins a 1914. Es aquí  que coneis sas primièras inspiracions felibrencas publicadas jos la fòrma de poèmas en  1902 dins La Terro d’Oc, revista de l’Escolo Moundino, puèi tre 1906, dins La Cigalo  Lengadouciano de Besièrs. Es aquí tanben que comença de s’interessar a Rabelais que  foguèt estudiant a Montpelhièr, Bordèu, Tolosa e sojornèt a Castras e a Narbona, e  qu’emplegava de tèrmes occitans dins sos libres. Paul Albarèl escriu un obratge, Le  languedocien dans Rabelais, obratge qu’es encara inedich. Una partida d’aquel obratge  foguèt publicada a París per La Société Française d’Imprimerie, lo manuscrich del demai  de l’obratge deuriá èstre a la bibliotèca municipala de Narbona. En mai Rabelais es son  mèstre, sas facècias balhan lo ton a las farsejadas e comèdias d’Albarel.
Mobilizat, es mandat a Salonica coma mètge-major. Tre sa liberacion, s’installa  a Narbona. I assegura la presidéncia del Sindicat d’iniciativa mantuna annada, es membre  de la Comission Arqueologica de Narbona e Besièrs e de la Societat d’Estudis Scientifics  d’Aude. Demòra a Narbona duscas a sa despartida, a 56 ans, lo 15 de julhet de 1929, dins  una clinica de Montpelhièr aprèp una intervencion cirurgicala.

La vila de Narbona inaugura, en 1961, lo bust de Paul Albarèl quilhat dins lo  jardin de la Gara, fàcia al baloard Frederic Mistral e prèp de l’estatua del Doctor Ferrol,  ancian conse de la vila e aparaire de la tèrra d’Òc. En 1974, son nom es balhat a una  carrièra novèla de la vila.

Engatjament dins la Renaissença d’Òc

A comptar de 1902, Paul Albarèl manda sos tèxtes occitans a La Terro d’Oc e a La Cigalo Lengadouciana, puèi als Quasèrns Occitans e a la revista narbonesa Septimanie. Publicada en 1903, sa primièra pèça de teatre, L’Esprit Tustaire, farsejada en dos actes, obten una medalha d’argent als Jòcs Florals de Tolosa.
Es elegit Manteneire del Felibritge en 1904 e Mèstre en Gai Saber en 1911. Ven Majoral del Felibritge en 1918, amb la cigala de Carcassona dicha tanben « cigala de l’Amorièr », qu’èra la d’Aquiles Mir, un dels mèstres espirituals de Paul Albarèl.
Animator inagotable e occitanista arderós, organiza a Narbona doas « Santa-Estèla » en 1912 e 1924 e l’inauguracion del baloard Frederic Mistral en 1923.
En 1911, crèa sa revista pròpria que n’es lo cabiscòl afogat : La Cigalo Narbounesa. D’ara enlà, totes sos tèxtes en occitan i seràn publicats jos sa signatura o las de sos escaisses.
Aquela Cigalo pareis de 1911 a 1929. Demest sos collaborators, se pòt citar : Josèp Anglada, Juli Azemà, Emili Barte, Valèri Bernard, Prospèr Estieu, Josèp Salvat, Ernèst Vieu. La revista coneis un crane succès, en 1929, comptava 1000 abonats. En parallèl, los felibres de la revista crèan l’Almanac Narbonés, vodat a la vida locala. Es editat en 1913 e 1914, puèi de 1923 a 1932. La Cigalo Narbouneso contunha de paréisser de còp en còp, aprèp la mòrt de son fondator, duscas al mes d’agost de 1969.
Lo contengut de la Cigalo Narbouneso es plan variat. Es l’òbra del felibre carcassonés Aquiles Mir que determina la vocacion d’escrivan occitan de Paul Albarèl. Comença per escriure de farsejadas, de contes, de tèxtes cortets d’una vèrbia gaujosa, puèi de comèdias que son jogadas dins las vilas e los vilatges e que li asseguran un grand succès popular. Mas lo felibre es doblat d’un saberut prigondament estacat a l’istòria locala e a la lenga e la literatura occitanas. Publica, a tròces dins sa revista, de julhet de 1926 a junh de 1929 sa Pichoto istorio de la literaturo miechjournalo. I publica tanben d’estudis sus l’istòria de sa vila, puèi de legendas narbonesas que voliá recampar jol títol Lou Roumancero Narbounés, mas la mòrt li daissa pas lo léser de realizar aquel projècte.
Los contes son pas doblidats, contes de sa creacion, contes tradicionals ausits pendent son enfança e contes de Nadal. Cal precisar que lo teatre, las legendas e los contes son versificats. La Vouès de la Pinedo es lo recuèlh de poesia màger de Paul Albarèl, recuèlh prefaciat per Valèri Bernard. Aquela pineda se tròba prèp de son vilatge natal e la trevèt dins son enfança e sa joventut. La Votz de la Pineda es constituida de quatre partidas : la primièra ont canta la natura e las sasons, dins la segonda, celèbra l’amor e las flors, la tresena es vodada al passat, al temps dels Trobadors e dins la quatrena, enaura sa lenga, los felibres e lo poèta l’acaba per un sirventés fogós de vint-e-nòu estròfas : « A la qu’espoutiguet Mountfort ».

Bibliografia occitana de l'autor

Teatre :
La màger part de las comèdias de Paul Albarèl foguèron publicadas dins La Cigalo Narbouneso e faguèron sovent l’objècte d’un tiratge a l’espart.
- L’esprit tustaire, Tolosa, Berthomieu, 1903.
- Bibo lo Vi !, farcejado en 1 atte, en bersses narbouneses, Toulouse, impr. de G. Berthoumieu, 1904. In-12, 23 p.
- Margarideto, coumedio en 3 attes, en bersses narbouneses... Toulouse, impr. de G. Berthoumieu, 1905. In-16, 80 p.
- La Repoutegairo, Pastouralo, id. 1909.
- Lou Pauras, seno de vendemios Narbona, Vinches, 1913.
- Rebiro Marioun, La Taco de familho, Narbona, Brieu, 1922.
- La femno mudo, Narbona, Brieu, 1922.
- La Lengo mairalo, Narbona, Brieu, 1924.
- L’airetage, Narbona, Brieu, 1925.
- Viva lo vin ! farcejada en un acte, Carcassona [Carcassonne], Institut d'estudis occitans, 1996, illustrations Pierre Dantoine (1884-1955)

Contes :
- Requies Catin pace, Illustration de Gaston Cugnenc. Béziers, Impr. Moderne, In-8°, 35 p. s. d.
- Lou Ministre, Narbonne, A. Brieu, In-8°, 4 p. s. d.
- Amat de Rocoloungo, Las Carmanholos de Saupiquet, La fieiro de Sant Coucounil, Las anguialos de la menino, Narbona, Brieu, 1927.
- Counte de Nadal, Nadal de Medecis, Nadal dal pastre, Nadal d’aucels.

Legendas :
- Lou seti de NarbounoOurioundo, legendo narbouneso, Narbona, Vinches, 1913.
- Lou Trauc de la Fado, legendo narbounesoLous Ulhals de Mountlaures, legendo narbouneso, Narbona, Brieu, 1921.
- La mort d’Amalric, Lous filhs D’Aimeric, Pireno, legendo narbouneso, Narbona, Brieu, 1927.
- Gvendic, legendo narbouneso, de l'epoco gallo-roumano, Narbonne, A. Brieu, In-8°, 19 p. 1924.

Istòria – Literatura :
- « Narbouno en 1632 », La Cigalo Narbouneso, N° 121, març de 1928.
- « La darnièro proucessiu al pouts de Sant Sigismound », La cigalo Narbouneso, N° 136, junh de 1929.
- « Pichoto istorio de la literaturo miechjournalo », La Cigalo Narbouneso, de 1926 a 1929, (N° 135).
- L'inventeur du sermon du « curé de Cucugnan », Narbonne, A. Brieu. In-8°, 14 p. 1927.

Poesia :
- Lous Meses, Narbona, Toulouse, impr. de G. Berthoumieu, 1905. In-16, 80 p.
- La Vouès de la Pinedo, Narbouno, estamp. F. Caillard, 1914. In-8°, XIII-205 p.,
- A Moulièro, Narbona, A. Brieu, 1922.
- Lou Camin de la Croutz, Narbona, A Brieu, 1927.
- Pastouralo, Toulouse, La Terro d'oc, In-8°, 15 p. 1909.


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- La Cigale Enchantée, antologia de l’òbra del Doctor Paul Albarèl, Louis Albarel – Quilhan, T. Tinena – 1985
- Paul Albarel, Médecin, poète, historien, conteur en langue d'Oc, Fondateur de la Cigale Narbonnaise : http://limoux.pagesperso-orange.fr/bioAlbarel.htm
- Paul Albarel : un médecin narbonnais dans la tourmente de la guerre : https://lamediathequepatrimoine.wordpress.com/2014/11/21/paul-albarel-un-medecin-narbonnais-dans-la-tourmente-de-la-guerre/

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Joseph Anglade est un romaniste français spécialisé dans l'étude de la lyrique des troubadours, il est né le 11 octobre 1868 à Lézignan-Corbières (Aude) et mort le 13 juillet 1930.
Il est surtout reconnu pour son étude de l'œuvre des troubadours Guiraud Riquier et Peire Raimon ainsi que pour son Histoire sommaire de la littérature méridionale au Moyen-âge : des origines à la fin du XVe siècle (1921) qui a servi de manuel de base à de nombreux jeunes étudiants en lyrique médiévale occitane.

Identité

Formes référentielles

Anglade, Joseph (1868-1930)

Autres formes connues

- Jan-Pierre (Pseudonyme)

Élements biographiques

Joseph Anglade fait ses études au Petit Séminaire de Carcassonne, puis au lycée de Toulouse. Étudiant à Toulouse puis Montpellier, il obtient ses grade de licencié en 1892 puis d’agrégé en 1896.
À Montpellier, il fait la rencontre de celui dont il sera l’élève puis le plus fidèle disciple Camille Chabaneau. Il part ensuite étudier deux ans en Allemagne, alors le foyer incontournable de la connaissance des troubadours.
À son retour en France il enseigne au Collège de Béziers puis aux lycées de Tulle, La Roche-sur-Yon, Montpellier et Bordeaux.
En 1905 il soutient sa thèse sur le troubadour Guiraud Riquier, un des derniers troubadours occitans né vers 1230 à Narbonne et mort vers la fin du XIIIe siècle. Il est alors nommé à Nancy où il était déjà suppléant, puis l’année suivante à la Faculté de Rennes. C’est finalement en 1910 qu’il assure la succession d’Antoine Thomas et Alfred Jeanroy à la Faculté de Toulouse où il demeure en poste jusqu’à sa retraite.
En 1914, il fonde l’Institut d’Études Méridionales sur le modèle des séminaires allemands, il y prend en charge l’enseignement de la philologie. Il intègre parallèlement à cette activité les plus prestigieuses Académies toulousaines comme la Société Archéologique du Midi de la France en 1910, l’Académie des Jeux Floraux en 1911 et l’Académie des Sciences, Inscriptions et Belles-Lettres en 1918. La même année il devient majoral du félibrige.

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Pierre Azéma est un homme politique Montpelliérain. Journaliste, écrivain, homme de théâtre et félibre, il militera tout au long de sa vie au sein de nombreuses associations occitanes.

Identité

Formes référentielles

Azéma, Pierre (1891-1967)

Autres formes connues

- Azema, Pèire (1891-1967) (forme occitane du nom)

- Louvis Filibert (pseudonyme)

- Lou Chivalié (pseudonyme)

- L'Anatoumisto de Bouzenac (pseudonyme)

- Jean des Mourgues (pseudonyme)

- Zap (pseudonyme)

- Jan Sans Peur (pseudonyme)

- Cigalo latino (pseudonyme)

Éléments biographiques

Pierre Azéma est né à Montpellier le 3 janvier 1891 d’une famille modeste de maraîchers. Après son certificat d'études il est employé dans la Compagnie des Mines de Graissessac et s’initie très tôt à la vie sociale, intellectuelle et politique de la cité de Montpellier, dans les rangs du Sillon, le groupe démocrate-chrétien de Marc Sangnier. Journaliste de talent, il tient une chronique dans l’Avenir de Tunis en 1908 avant de collaborer au Républicain du Midi en 1910. Mobilisé en 1915, il part pour le front où il est grièvement blessé d’un éclat d’obus. À son retour il fonde la première association des mutilés de guerre et milite dans les associations d’anciens combattants. Il est vice-président de la Fédération des trépanés et blessés de la tête (1953). Il sera conseiller municipal de Montpellier en 1919, puis en 1935, après avoir tenu la chronique d’oc au journal Le Sud de 1930 à 1933. Il décède à Montpellier le 20 janvier 1967.

Engagement dans la renaissance d’oc

Vers 1910 Pierre Azéma est introduit à l’école montpelliéraine du Parage par le félibre François Dezeuze « L’Escoutaire » et prend part aux manifestations félibréennes. Dans les vifs débats qui animent alors la vie du Félibrige, il se range du côté du capoulié démissionné Pierre Devoluy, au souvenir duquel il restera fidèle toute sa vie. Fondateur avec Louis Bonfils et Pierre Causse du groupe théâtral La Lauseta (1912) en souvenir de Louis-Xavier de Ricard fondateur de l’Armanac de la Lauseta qui venait de mourir.
C
o-directeur, toujours avec Causse et Bonfils, jusqu’à la mort de ce dernier, du journal Lou Gal de 1915 à 1921, il est élu majoral du félibrige en 1929 ; il est sendi (syndic) de la maintenance du Languedoc dans les années trente, et parallèlement secrétaire, puis cabiscol de l’escola dau Parage qu’il a relancée. Co-directeur avec Léon Teissier de la revue Calendau de 1933 à 1945, une des revues occitanes majeures de l’entre-deux guerres, il écrit aussi dans la revue Oc à la même époque, sans adopter pour autant la graphie occitane. Dans ses articles et ses conférences, il défend des positions fédéralistes. Si aux débuts du régime de Vichy il participe à un Comité d’action régionaliste, il prend assez vite ses distances.  S’étant quelque peu éloigné du Félibrige après la guerre, il devient président de l’Institut d’Études Occitanes de 1957 à 1959. Il publie des chroniques, poèmes, essais, pièces de théâtre et anime les émissions radiophoniques de Radio Montpellier de 1927 à 1956.

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Sources
LAPORTE, Lucian. Laus dou Majourau Peire Azema : 1891-1967, Santo Estello de z-Ais 1970, [Toulouse] : L. Laporte, 1970.
 
ROQUETA, Ives. « Retrospectiva Pèire Azemà...» dans : Occitans !, n°4, julh de 1982, p. 31.
 
Omenatge a Peire Azema : 1891-1967. Toulouse : Institut d'Estudis Occitans ; Montpellier : Escola felibrenca dau Paratge ; Béziers : Centre International de Documentation Occitane, 1987.
 
FOURIÉ, Jean. Dictionnaire des auteurs de langue d'Oc de 1800 à nos jours. Aix-en-Provence : Félibrige, 2009, p. 27-28.
 
BARRAL, Guy. L'occitan en guerre : Lettres à Pierre Azéma (août 1914-décembre 1916) / Louis Bonfils ; éditées et traduites par Guy Barral,  Montpellier : Presses Universitaires de la Méditerranée, 2015. 

Notice IDREF : https://www.idref.fr/031557988

Article Jean-Frédéric Brun sur son site « Lo lengatge e la literatura occitans a Montpelhier... Siti dedicat au parlar occitan montpelhieirenc » : http://www.jfbrun.eu/lengadoc/azema.htm.
Cet article contient plusieurs textes d’Azéma :


œuvres de Pierre Azéma

Jout un balcoun : farcejada clapassièira en 1 ate en verses / Louvis Filibert. 2e ed. Mount-Peliè : impr. L'Abelha, 1918.

Lou bèu retour / Lou Chivaliè ; bois grabats de Marcel Bernard. Mount-peliè : Ed. dau journal Lou Gal, 1919.
 
Lou ciclopa : coumedia antica en dous ates, en verses / Pèire Azéma ; bois gravats de Marcel Bernard. Toulousa ; Marselha : Occitania, 1926.
 
Terra d'oc : pouèma / Pèire Azéma ; em'un boi grabat de Marcel Bernard. Mount-Peliè : Paréna & Vidal, 1926.
 
Poulitica felibrenca / Pèire Azéma. Béziers : Ed. de La Cigalo lengadouciano, 1928.
 
A boulet rouge... : crounicas dau tems de la guerra / Peire Azema. Touloun : La Pignato, 1930.
 
Mistral e lou Lengadoc / Peire Azéma. Narbouna : Ed. de La Cigalo Narbouneso, 1930.
 
En memòria de Louvis-Saviè de Ricard : 1843-1911. Mount-Peliè : Mantenencia de Lengadoc, 1932.
 
Rabelais en terro d'O / Pèire Azema. Mount-Pelié : Ed. Calendau, 1933.
 
Mistral, pouèto epi / Pèire Azema. Mount-Pelié : Calendau, 1933.
 
Outavian Bringuier : 1829-1875 / Pèire Azéma. Mount-Peliè : Ed. de la Cauquilha, 1934.
 
En l'ounour de Placido Cappeau / [Pèire Azema]. Mount-Peliè : Empr. de la prèsso, 1934.
 
Carles de Tourtouloun / Pèire Azema. Mount-Pelié : Ed. "Calendau, 1936.

La politique de Mistral / Pierre Azéma. Montpellier : Calendau, 1940.
 
Oumenage à Verdaguer : dicha dau majourau Pèire Azema (...). [S.l.] : [s.n.], [1945].
 
Pèire Causse, lou Felibre de l'Ouliviè / Pèire Azema. Mount-Peliè : [s.n.], 1952.
 
La crisi felibrenca de 1909 / Pèire Azema. Tolosa : Institut d'Estudis Occitans, 1954.
 
La religion de Calendal : étude critique / Pierre Azéma. Aix-en-Provence : Impr. des Ed. Provençales, 1962.

Ouvrages préfacés ou commentés par Azéma

Crounica legendària das troubadours / trascricha e adoubada pèr Max Rouquette ; emb'un pourtissoun de Pèire Azéma. Mount-Peliè : Ed. Calendau, 1937.

L'entrevista : pèça en un ate en prosa / A. Sauvagnac ; emb'una letra de presentacioun de Pèire Azema. Mount-Peliè : [s.n.], 1947.

L'oumeleto de Muret : coumèdi radiofounico en un ate / André-J. Boussac ; préf. de Pèire Azema. Aix : impr. des Editions Provençales, 1963.
 

Articles

Parus dans  : Armana prouvençau (1956-1964), L’Ase negreL’Avenir de Tunis (1908 Chronique de France), Lou Bournat dou Perigord (1947), Calendau (1933-1937), La Campana de Magalouna (1910-1915) ; La Cigalo lengadouciano (1913-1932), l’Eclair (La page en langue d'oc) (1913), Era bouts dera mountanho (1944), Lo Gai saber (1960), Lou Gal (1916-1920), Lemouzi (Comptes-rendus de felibrejadas) (1925-1931), Lo Ligam d’albiges (1939), OC (1924-1964), Occitania (1948), Lo Para2.ge de mount-pellie (1934-1945), La Pignata, La Prouvenço delieuro, (pseud. L'Anatoumisto de Bouzenac) (1973), Le Républicain du Midi (1910) collaborations, la Revue méridionale des idées (1917-1919), la Revue des pays d’oc (1932), Le Sud « Chronique occitane » (1930-1933), Terra d’oc (1941-1944), Trencavel, La vie montpelliéraine (1910-1914).
 

Manuscrits

Bounaventuro Laurens et Sus Li plado de Ramoun Lule ; ainsi que de nombreuses interventions radiophoniques données à Radio Montpellier de 1927 à 1956.

Ces chroniques ont été publiées par François Pic (Charradissas occitanas, s.n, Montpellier 1998, avec une préface de Philippe Gardy et Philippe Martel.

Quelques-unes sont reproduites par Joan-Frederic Brun
(
http://www.jfbrun.eu/lengadoc/cronicas_radiofonicas.htm) :

 

CIRDOC

Manuscrits isolés
Voir : catalogue
- En campanejant. Contes lenguedoucians en pròsa, 1910-12 (Ms 387)
- Correspondance Robert Lafont (LAF.O/01)
- Collège d’Occitanie (CP004/37)
 
CIRDOC, Fonds Pierre Azéma (CIRDOC AZP - en cours de classement).
Voir : Fiche inventaire
 
Voir toute les œuvres de Pierre Azema
Le Trobador, catalogue international de la documentation occitane
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Tout comme Paul Froment, le félibre-paysan de Floressas, Émilien Barreyre est un des exemples les plus remarquables de poète occitan issu véritablement du monde du travail, ayant réussi, avec peu d’instruction « institutionnelle », à bâtir une œuvre littéraire qui laisse rêveur le lecteur actuel. Barreyre est un paysan de la mer, un malinèir, un marin. En ce temps-là, le Bassin d’Arcachon est un haut lieu de la pêche à la sardine (en plus de l’ostréiculture et du tourisme, déjà développé). Né à Arès, aux confins du pays de Buch et du Médoc, Barreyre exercera toute sa vie des métiers durs et ingrats : marin-pêcheur, militaire, gardien de sanatorium puis d’usine, tout en se montrant un membre actif du Félibrige. Cette vie de travail et de pauvreté est ourlée de récompenses qui pleuvent sur le poète-ouvrier pour ses oeuvres. Mistral, Palay, Camélat, sans oublier ses comparses girondins, les félibres Roger Romefort dit Gric de Prat ou encore son voisin Adrien Dupin, s’émerveillent de l’aisance poétique de cet Arésien taiseux, qui mourra en terre francilienne où il s’était exilé, sans avoir revu le Bassin d’Arcachon.

Identité

Formes référentielles

Barreyre, Émilien (1883-1944)

Éléments biographiques

Émilien Barreyre est né le 20 avril 1883 à Arès, commune située au nord du Bassin d’Arcachon, où une plaque commémorative a été installée sur sa maison natale. Barreyre est issu d’un milieu essentiellement occitanophone : à la fin du XIXe siècle, l’occitan est la seule langue des pêcheur et des mariniers du pays de Buch. Sa mère ne parlera jamais véritablement français. Barreyre, issu d’une famille de pêcheurs, quitte l’école après le certificat d’études. Sa fille, Béline, raconte qu’il écrivait déjà des vers sur ses livres de classes. Barreyre devient pêcheur aux côtés de son père. Son frère aîné deviendra chauffeur de navire au long cours. Tout en maniant les rames ou le filet, Barreyre achète des manuels d’art poétique, essaie de comprendre la construction du vers et de la rime, et décide qu’il écrira désormais dans sa langue maternelle plutôt qu’en français. Il s’engage dans la Marine à 18 ans, et y reste cinq ans. Militaire, il reçoit une formation qui lui permet d’approfondir encore ses connaissances. Il s’inscrit à l’école Gastou Fébus, fondée depuis peu en Béarn par Simin Palay et Michel Camélat, avec qui il commence à correspondre. Pendant son passage à l’armée, il entame la rédaction de son premier recueil de poèmes, entièrement en occitan, Las Malineyres, les « filles de la mer », qui raconte la vie des pêcheurs du pays de Buch, mais aussi reprend quelques mythes et légendes locaux. Le livre paraît en 1912 et reçoit un accueil unanimement favorable. Barreyre a l’émotion de recevoir les félicitations du vieux Frédéric Mistral en personne. Barreyre est célébré comme poète au-delà du cénacle félibréen. Palay et Camélat l’incitent à présenter son oeuvre au concours des Jeux Floraux, où elle est récompensée de l’Églantine d’argent. Contrairement à Paul Froment qui y mourra, Barreyre rapporte donc de l’armée une conscience de poète occitan et un tatouage en forme d’ancre de marine qui orne sa main. Chose inhabituelle : Barreyre bénéficie de l’appui de ses parents dans son entreprise poétique. Sa mère veille à ne pas le déranger quand il écrit et son père, également charpentier de bateaux, lui fabrique un bureau en bois de pin. Pendant la Première Guerre mondiale, Barreyre est expédié à Salonique. Il y versifie, en français cette fois, et rebaptise son camp militaire « Camp des Olympiades ». Il en revient presque indemne, au contraire de son frère, disparu sur le front de l’Est. Fin 1920, il épouse une jeune femme rencontrée à l’hôpital de Meaux, où il était soigné pour une blessure. Installé à Arès, le couple vit difficilement. L’activité de pêche est difficile, et en 1923 Barreyre doit remplacer la barque de son père (appelée « Mirelha ») pour pouvoir poursuivre son activité et avoir droit à une retraite de marin. Lui et son épouse se placent donc au sanatorium « La Pignada » à Lège, commune limitrophe, pour pouvoir acheter une nouvelle barque. Il y compose Naïda, qui lui donnera droit à un rappel d’Églantine aux Jeux Floraux. Il est fait Mèste en gai-saber par le Félibrige. Mais suite au crach de 1929 et à la crise des années 1930, Barreyre est contraint de quitter la Gironde et doit accepter de s’exiler en région parisienne, à Joinville-le-Pont, exil qu’il croit provisoire. Simple ouvrier, il habite un appartement donnant sur une cour sans lumière. Il y accueille sa mère, qui ne parle toujours quasiment que le gascon. Elle y meurt en 1932. Barreyre développe alors un sentiment de regret et de tristesse de l’éloignement du pays du Buch dont il était profondément amoureux. Il compose intensément, des oeuvres marquées par l’exil. Dans Pesque de Neit, l’ancien combattant qu’il est se met dans la peau du soldat « ennemi » qui a le malheur de tomber loin des siens. Il est alors en contact avec l’abbé Joseph Salvat, un des fondateurs du Collège d’Occitanie. Il tente de suivre des cours par correspondance et essaie de d’initier à la graphie classique de l’occitan.  En 1936, il reçoit une Primevère d’Argent pour l’Ode a la Mer de Gascogne. Barreyre, toujours en grande difficulté financière, écrit et fume beaucoup. Il sort peu et ne voit personne. Gardien de nuit aux Tréfileries du Havre, à Saint-Maurice, il tombe malade fin 1944 et meurt. Il est enterré à Joinville, précise sa fille « avec son meilleur costume et son béret basque ».

Engagement dans la renaissance d'oc

Barreyre est l’exemple type du félibre-ouvrier, dont l’engagement passa avant tout dans ses écrits. N’ayant pas le temps de prendre part aux grandes assemblées félibréennes, trop pauvre de son propre aveu pour se rendre à Maillane pour l’enterrement de Frédéric Mistral, c’est par son intense correspondance avec des félibres tels que Palay, Camélat, Salvat et d’autres qu’il se forge une conscience et une compétence « occitaniste » qui prolonge son attachement instinctif au pays et à la langue natals. Sa nature austère et secrète le tient relativement à l’écart, de même que son exil, et c’est essentiellement par correspondance qu’il se forme et travaille à améliorer sa graphie et sa langue, déjà naturelle. Il ne théorisait pas et il est difficile de savoir quelles étaient ses positions par rapport au fait occitan. Ses récompenses et son titre de Mèste en gai-saber attestent pourtant l’importance qui lui est reconnue de son vivant par ses pairs. Mais c’est son voisin Adrien Dupin (1896-1973), instituteur et félibre originaire de Gujan-Mestras, qu’il doit en grande partie sa notoriété. C’est lui qui obtient en 1954 de la municipalité d’Arès l’inauguration de la plaque commémorative sur sa maison natale et en 1956, préside à la réédition des Malineyres.

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Jeanne Barthès est née à Cazedarnes dans l'Hérault dans une famille qui ne parlait que la langue d'oc. Elle consacre toute sa vie à l'écriture dans cet idiome. Elle s'emploie également à la diffusion des œuvres littéraires occitanes en s'impliquant dans la Société Archéologique de Béziers, l'Escolo Trencavel et la publication de sa revue Trencavel de 1937 à 1943. Elle adhère au Félibrige, comme manteneiris en 1928. Vice-syndic de la Maintenance du Languedoc, elle est élue majoral du Félibrige – ou plutôt, selon les statuts cooptée - en 1941. C’est d’ailleurs la première femme à accéder à cette dignité.

Identité

Formes référentielles

Clardeluno (1898-1972)

Autres formes connues

- Clardeluna (pseudonyme)

- Barthès, Jeanne (nom à l'état civil)

- Sylveto (pseudonyme)

- Bartés, Joana (forme occitane du nom)

Éléments biographiques 

Jeanne Barthès est née à Cazedarnes dans l'Hérault. Son père Émile, poète, chansonnier, conteur à ses heures, était vigneron. Son enfance a été marquée par l'amour que lui ont porté ses grand-mères. Sa grand-mère maternelle, Césarineto, était également de Cazedarnes. C'est à cette dernière qu'elle confiait ses chagrins d'enfant et ses premiers poèmes de jeune fille. Césarineto lui a transmis en langue d'Oc les vieilles chansons comme celle de l'Escriveto. Dans ses œuvres, elle parle aussi très souvent de sa grand-mère Marcialo et de sa « rèire grand » Castélo, la mère de Césarineto, « que me parlaboun qu'en lengo d'Oc »1.

La vie de Clardeluno s'est écoulée dans sa vieille maison maternelle à Cazedarnes jusqu’à sa mort en 1972. Elle a été inhumée à côté de son frère Louis sous une simple croix de bois. Des mains ont déposé cette inscription sur une plaque de marbre « Aqui Jai Clardeluno ». Les Cartabèu des années trente la présentent comme « femo de letro ».

Engagement dans la renaissance d’oc

Les premiers essais que l'on connaît de Jeanne Barthès sont ses envois au concours de poésie française de la société Archéologique de Béziers. En 1921, le jury accorda une médaille de bronze à ses Accords Mineurs. En 1923 et 1925, des poèmes et des sonnets lui valurent une médaille vermeil. Au cours de ces mêmes années, elle avait participé aux concours de langue romane de la même société. Le recueil de poèmes A moun païs recueillait une mention en 1921, Darnier vespre de permissiou, saynète à deux personnages, une médaille d'argent en 1923 et L'Escriveto, pièce de théâtre, la médaille d'argent en 1925. La plus haute récompense, le rameau d'olivier en argent, lui fut décerné en 1928 pour son recueil de poésies Lous Emmascoments e lous Sounges.

En 1927, elle publia L'Imagier, poème sur un thème médiéval, en onze chants dans lequel un jongleur troubadour, nommé Clar de Luno, récite aux beaux seigneurs « le Conte de Raymond l'Imagier et de Zabel, la courtisane aux cheveux de fée, qui lui versa mensonge et amère folie ».

Maintenir, défendre et illustrer la langue d'oc, telle fut l'œuvre à laquelle Jeanne Barthès voua toute son action :

« Qual sap joust quano rudo pougno nous caldra beleu acatar lou coupet deman ! Mès d'an ount que vengue la malparado, i balhem pas pouder sus nostro amo : nous laissem pas entemenar, demourem nautres. E souvenguem-nous que qual tèn sa lengo, tèn la clau que di cadeno li deliuro »2.


Sa langue, qui est le dialecte languedocien, est nourrie de mots du terroir, de ceux-là qui ne sont guère employés dans le langage courant, mais qu'elle voulait maintenir. Elle participa à toutes les manifestations félibréennes. Le syndic de la Maintenance de Languedoc, Pierre Azéma, lui confia le soin de rassembler les plus belles pages des auteurs languedociens. Cette Antoulougio Escoulario dans laquelle sont recueillis les œuvres de quatre-vingt- dix poètes vit le jour en 1931.
En 1936, elle publia la Nèit d'Estiu, violent drame paysan joué pour la première fois en 1937 au Théâtre Municipal de Béziers, repris en 1998 et 1999 par le théâtre de La Rampe. La même année, elle fonda l'Escolo Trencavel, qui prit la relève de la Cigalo Lengadouciano, elle-même héritière de l'Escolo del Titan. De 1937 à 1943, elle assura avec Auguste Doumergue et Léonce Beaumadier la publication régulière de la revue Trencavel sous le pseudonyme de Sylveto.
Estimant que c'est par le théâtre que l'action du Félibrige est la plus féconde, car c'était par lui que l'on peut le mieux atteindre le peuple, elle écrivit des saynètes, des comédies et des drames. De nombreuses troupes d'amateurs dans les villages du Biterrois et du Narbonnais les mirent à leur programme.
À Cazedarnes, elle fit chanter pour Noël les Nadalets languedociens au sein d'un groupe de garçons et filles appelé le Roudalet Cazardanol. En 1942, elle publia pour la Maintenance le Cansounier del Lengadoc renfermant quarante-quatre chansons.
Élue Majoral du Félibrige à la Santo-Estelo d'Avignon en 1941, elle recueillit la cigale de Béziers, créée en 1881 par le félibre de la Naveto, Junior Sans et portée ensuite par le biterrois René Fournier à partir de 1906.
L'œuvre produite par Jeanne Barthés est considérable. Elle figure parmi les femmes, non seulement parmi les poétesses occitanes, mais aussi parmi les poétesses de langue française, à avoir écrit des œuvres de longue haleine en vers ; son Escriveto comporte un millier de vers, son Imagier trois mille cinq cents environ. Restent inédits des pièces de théâtre, des chroniques de guerre, des contes et certainement des poèmes.

Bibliographie de l'auteur


Poésie
:

- Escriveto, Ed. Au Gay Savoir, Béziers, 1926.
- L’imagièr, Ed. Au Gay Savoir, Béziers, 1927.
- Lous emmascoments e lous sounges, Ed. Clardeluno, Cazedarnes, 1930.
- Lo miral del temps, Ed. Subervie, Rodez, 1968.
- Al Païs estrange, Ed. Clardeluno, Cazedarnes, 1968.
- Lou miral magic, Ed. Subervie, Rodez, 1970.
- Lou camin esquerre. Lou Miral Ancian, Ed. Subervie, Rodez, 1974.

Théâtre :

- Las gentilhos, Ed. de la « Cigalo Lengadouciano », Béziers, 1928.
- En velhant lou mort, Ed. Calendau, Montpellier, 1933.
- La neit d’estiu, Ed. Clardeluno, Cazedarnes, 1936.
- Las loufos frejos, Ed. Trencavel, Béziers, 1937.

Roman :

- Lison o Lengadoc 1900, IEO, collection A TOTS, 1986.


Œuvres publiées dans des revues :

Revue La Cigalo Lengadouciano, Béziers, n° 131 :

- Lou darniè vespre de permessiu, saynète à deux personnages.

Revue Trencavel :

- 1937
Per l'ainadoto e per son jouve, conte d'amour.

- 1938
La marrido soupo, saynète pantomime.
Sagan d'amourouses, saynète.
La figuièro e la vigno, conte.
Lous tres pichouns de Bethléem, conte.
Lou conte de la bèutat perdudo, conte.

- 1939
Femno batudo, adaptation du premier acte du Médecin malgré lui.
Lou conte de la Servieto, de l'Ase et de la Crosetto, conte.
Lou Nadal de Jan de la Roso, conte.

- 1940
Lou minou de l'enfant Jesus, conte.

- 1941
Lou castel de Mirabat, conte.
Lou rasimat, saynète.
Lous voulurs de l'enfant Jesus, conte.

- 1942
Nadal 1942, conte.

- 1943
Lèco brises prend la bourro, conte

Œuvre restée manuscrite3

Brutus, comédie farce en deux actes.
Sorres, comédie dramatique en trois actes.
Per l'ounour, comédie dramatique en trois actes.
La belo endourmido, féérie en trois prologues, trois actes et huit tableaux.
Lou proucès de Caramentrant, jugement, un acte.
Aucèl de passage, comédie dramatique, trois actes et un épilogue.
Un cop de cisèu, comédie ballet en deux actes.
La mal maridado, courte scène comique.
Sèm quites, farce, un acte.
Tres poulos per un gal, courte comédie, un acte.


1. Jean Vinas, Hommage à Jeanne Barthès, Société Archéologique Scientifique et Littéraire de Béziers, 1972, p. 2

2. Ibid, p 3

3. Christian LAUX, Bibliographie des œuvres de Jeanne Barthès, CIRDOC, [s.d.].

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Joana Bartés nais a Casadarnas dins Erau dins una familha que parla pas que la lenga d’òc. Consacra tota sa vida a l’escritura dins aqueste idiòma. S’emplega tanben a la difusion de las òbras literàrias occitanas en s’implicant dins La Societat Arqueologica de Besièrs, l’Escolo de Trencavel e la publicacion de sa revista « Trencavel » de 1937 a 1943. Aderís al Felibritge, coma manteneiritz en 1928. Vice-sendic de la Mantenença del Lengadòc, es elegida Majorala del Felibritge – o puslèu, segon los estatuts, cooptada – en 1941. Es la primièra femna qu’accedís a aquela dignitat.

Identitat

Formas referencialas

Clardeluno (1898-1972)

Autras formas conegudas

- Clardeluna (pseudonim)

- Barthès, Jeanne (nom a l'estat civil)

- Sylveto (pseudonim)

- Bartés, Joana (forma occitana del nom)

Elements biografics

Joan Bartés nais a Casadarnas dins Erau lo 11 de genièr de 1898. Son paire, Emili, poèta, cançonièr, contaire, fasiá vinhairon. Son enfança es marcada per l’amor que li pòrtan sas grands. Sa grand mairala, Cesarineta, èra tanben de Casanardas. Es a ela que fisa sas lanhas de drolleta e sos primièrs poèmas de joventa. Cesarineta li transmet en lenga d’òc las vièlhas cançons coma la de « l’Escriveto. Dins sos obratges, parla tanben plan sovent de sa grand Marciala e de sa rèiregrand Castela, la maire de Cesarineta, « que me parlaboun qu’en lengo d’òc »1.

La vida de Clardeluna se passa dins son vièlh ostal mairal a Casadarnas fins a sa mòrt lo 11 de decembre de 1972. Es sebelida a costat de son fraire Loís jos una simpla crotz de fusta. De mans an pausat aquela inscripcion sus una placa de marbre : « Aqui jai Clardeluno ». Los Cartabèus de las annadas trenta la presentan coma « fema de letro ».

Engatjament dins la Renaissença d’Òc

Los primièrs ensages coneguts de Joana Bartés son sos mandadisses al concors de poesia francesa de la Societat Arqueologica de Besièrs. En 1921, la jurada autreja una medalha de bronze a sos « Accords Mineurs ». En 1923 e 1925, de poèmas e de sonets li valon una medalha de vermelh. Dins aquestas annadas, participa al concorses de lenga romana de la meteissa societat. Lo recuèlh de poèmas « A moun païs » recep una mencion en 1921, « Darnier vespre de permissiou », sceneta de dos personatges, una medalha d’argent en 1923 e « L’Escriveto », pèça de teatre, la medalha d’argent en 1925. Lo mai grand prèmi, lo brot d’oliu d’argent, li es decernit en 1928 per son recuèlh de poesias « Lous Enmascoments e lous Sounges ».
En 1927, publica « L’Imagièr », poèma sus un tèma medieval, de onze cants, ont un joglar trobador, nommat Clar de Luno, conta als bèls senhors : « lo Conte de Raimon l’Imagièr e de Zabèl, la cortesana dels pels de fada, que li vogèt messorga e foliá amarganta ».

Manténer, defendre e illustrar la lenga d’òc, tala es l’òbra que Joana Bartés li voda tota son accion. : « Qual sap joust quano rudo pougno nous caldra beleu acatar lou coupet deman ! Mès d’an ount que vengue la malparado, li balhem pas pouder sus nostro amo : nous laissem pas entemenar, demourem nautres. E souvenguem-nous que qual tèn sa lengo, tèn la clau que di cadenos li deliuro »2 .

Sa lenga qu’es lo dialècte lengadocian, es noirit de mots del terraire, de los que son gaire emplegats dins lo lengatge d’escadajorns, mas que vòl manténer. Participa a totas las manifestacions felibrencas. Lo sendic de la Mantenença de Lengadòc, Pèire Azemà, l’encarga de recampar las mai polidas paginas dels autors lengadocians. Aquela « Antoulougio Escoulario » ont son reculhidas las òbras de nonanta poètas espelís en 1931.
En 1936, publica « Nèit d’estiu », drama païsan violent, jogat pel primièr còp en 1937 al Teatre Municipal de Besièrs, qu’es représ en 1998 e 1999 pel Teatre de la Rampa. La meteissa annada, fonda L’Escolo Trencavel que pren la relèva de La Cigalo Lengadouciana, ela meteissa eiretièra de L’Escolo del Titan. De 1937 a 1943, assegura ambe August Domergue e Leonci Baumadier la publicacion regulara de la revista « Trencavel » jos l’escais de Sylveto.
Estima qu’es pel teatre que l’accion del Felibritge es mai fruchosa, pr’amor qu’es per el que se pòt mai aténher lo pòble, e escriu de scenetas, de comèdias e de dramas. Mantuna tropa d’amators dins los vilatges del Besierés e del Narbonés los botan a lor programa.
A Casanardas, fa cantar per Nadal los Nadalets lengadocians per una còla de jovents e joventas que se ditz Lou Roudalet Casadarnol. En 1942, publica per la Mantenença « Lou Cansounier del Lengadoc » que presenta quaranta quatre cançons.
Elegida Majorala del Felibritge a la Santa Estèla d’Avinhon en 1941, recep la Cigala de Besièrs, creada en 1881 pel felibre Juniòr Sans, portada puèi pel Besierenc Renat Fornièr a comptar de 1906.

L’òbra de Joana Bartés es abondosa. Figura demest las femnas, pas sonque demest las poetessas occitanas, mas tanben demest las poetessas de lenga francesa qu’an escrich d’òbras en vèrses de longa tòca. Son « Escriveto » compòrta un milièr de vèrses e son « Imagier » qualques tres mila cinc cents. Demòran inediches de pèças de teatre, de cronicas de guèrra, des contes e plan possible de poèmas.

Bibliografia de l'autor


Poesia
:

- Escriveto, Ed. Au Gay Savoir, Béziers, 1926.
- L’imagièr, Ed. Au Gay Savoir, Béziers, 1927.
- Lous emmascoments e lous sounges, Ed. Clardeluno, Cazedarnes, 1930.
- Lo miral del temps, Ed. Subervie, Rodez, 1968.
- Al Païs estrange, Ed. Clardeluno, Cazedarnes, 1968.
- Lou miral magic, Ed. Subervie, Rodez, 1970.
- Lou camin esquerre. Lou Miral Ancian, Ed. Subervie, Rodez, 1974.

Teatre :

- Las gentilhos, Ed. de la « Cigalo Lengadouciano », Béziers, 1928.
- En velhant lou mort, Ed. Calendau, Montpellier, 1933.
- La neit d’estiu, Ed. Clardeluno, Cazedarnes, 1936.
- Las loufos frejos, Ed. Trencavel, Béziers, 1937.

Roman :

- Lison o Lengadoc 1900, IEO, collection A TOTS, 1986.


Òbras publicadas dins de revistas :

Revue La Cigalo Lengadouciano, Béziers, n° 131 :

- Lou darniè vespre de permessiu, saynète à deux personnages.

Revista Trencavel :

- 1937
Per l'ainadoto e per son jouve, conte d'amour.

- 1938
La marrido soupo, saynète pantomime.
Sagan d'amourouses, saynète.
La figuièro e la vigno, conte.
Lous tres pichouns de Bethléem, conte.
Lou conte de la bèutat perdudo, conte.

- 1939
Femno batudo, adaptation du premier acte du Médecin malgré lui.
Lou conte de la Servieto, de l'Ase et de la Crosetto, conte.
Lou Nadal de Jan de la Roso, conte.

- 1940
Lou minou de l'enfant Jesus, conte.

- 1941
Lou castel de Mirabat, conte.
Lou rasimat, saynète.
Lous voulurs de l'enfant Jesus, conte.

- 1942
Nadal 1942, conte.

- 1943
Lèco brises prend la bourro, conte

Òbra demorada manuscrita3

Brutus, comédie farce en deux actes.
Sorres, comédie dramatique en trois actes.
Per l'ounour, comédie dramatique en trois actes.
La belo endourmido, féérie en trois prologues, trois actes et huit tableaux.
Lou proucès de Caramentrant, jugement, un acte.
Aucèl de passage, comédie dramatique, trois actes et un épilogue.
Un cop de cisèu, comédie ballet en deux actes.
La mal maridado, courte scène comique.
Sèm quites, farce, un acte.
Tres poulos per un gal, courte comédie, un acte.


1. Jean Vinas, Hommage à Jeanne Barthès, Société Archéologique Scientifique et Littéraire de Béziers, 1972, p. 2

2. Ibid, p 3

3. Christian LAUX, Bibliographie des œuvres de Jeanne Barthès, CIRDOC, [s.d.].

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- Jean FOURIÉ, Dictionnaire des auteurs occitans de langue d'oc, Félibrige Edition, Aix-en- Provence, 2009 [2 ème édition, revue et augmentée].

- Jules VÉRAN, Les Poétesses Provençales du Moyen-Âge à nos jours, Librairie Aristide Quillet, Paris, 1946

- Jean VINAS, Hommage à Jeanne Barthés, Société Archéologique Scientifique et Littéraire de Béziers, 1972

- Christian LAUX, Bibliographie des œuvres de Jeanne Barthès, CIRDOC, [s.d.].

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Identité

Formes référentielles

Bastard, Antoine de (forme référentielle française)

Eléments biographiques

Antoine de Bastard est né à Pau le 26 août 1911. Il fait des études de Lettres et Droit à l’université de Toulouse où il rejoint l’association de jeunesse occitane des Estudiants Ramondencs.

Fonctionnaire au Centre National du Commerce Extérieur en poste à Paris il y dirige la section parisienne de l’Escole Gastou Febus, école félibréenne béarnaise. Maître d’œuvre du Félibrige, il est aussi un membre actif des Amis de la Langue d’Oc, l’école félibréenne de Paris, dont il devient vice-président.

Comme beaucoup de militants de sa génération ayant œuvré au sein des Estudiants Ramondencs, du Nouveau Languedoc (association d’étudiants montpelliérains) et d’Occitania, organe de la jeunesse fédéraliste occitane, il est aussi occitaniste et membre de l’Institut d’Études Occitanes jusqu’à sa mort dans un accident de voiture en 1975.

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La France Latine, n° 63, 3ème trimestre 1975, p. 15-18

- SERÉ, Miquèu de. « Antony de Bastard », Reclams de Biarn e Gascougne, n° 5/6, 1975, p. 72-73.]]>
Frédéric Léonce Beaumadier, dit Léonce Beaumadier (1893-1980), est un folkloriste biterrois, spécialisé dans le collectage et l'étude des danses, des chants, des musiques et instruments traditionnels du Bas-Languedoc.


Identité 


Formes référentielles :

Beaumadier, Léonce (1893-1980)

Autres formes connues :

Beaumadier, Frédéric Léonce Clément (Forme complète d'état-civil)

Le chantre du hautbois (pseudonyme)

Éléments biographiques 

Frédéric Léonce Beaumadier, dit Léonce Beaumadier, est né à Béziers à la fin du XIXe siècle dans une famille bourgeoise. Ses parents, Numa et Philippine Beaumadier, sont boulangers avenue du Colonel d'Ornano ; ils orientent Léonce vers des études de pharmacie à Montpellier. Parallèlement, Léonce pratique la clarinette, le hautbois traditionnel, et assiste avant la Grande guerre à de nombreuses fêtes populaires.

Léonce Beaumadier avait entamé à l'Estudiantina de Béziers deux formations, de joueur de mandoline, et d'hautboïste classique, interrompues par son engagement volontaire en 1913, puis par la mobilisation d'août 1914. Nommé caporal au 119e régiment d'infanterie, il est gravement blessé par des éclats d'obus de 210 millimètres le 19 août 1915, puis il est victime d'un écrasement thoracique dû à l'effondrement de son poste avancé lors des batailles de l'Artois, à Neuville Saint-Vaast. Dès lors, Léonce Beaumadier doit renoncer prématurément à la pratique de la danse et surtout à celle du hautbois traditionnel du Bas-Languedoc pour lequel désormais le souffle lui manque. 

Après l'obtention de son diplôme d'herboriste, il devient droguiste et s'installe dans une pharmacie-droguerie-herboristerie au 33 rue Boëldieu, à Béziers, dès 1922. Il rencontre Marie-Louise Amalric, sa future femme, qui deviendra costumière des formations folkloriques dont Léonce Beaumadier sera le responsable à partir de 1937.

De leur mariage naissent deux fils, Philippe et Paul, tous deux prêtres dans le Biterrois. Le premier décède prématurément de la tuberculose à l'âge de 25 ans, tandis que Paul, ordonné prêtre à Sète puis à Béziers, assiste son père dans ses travaux de recherches et de sauvegarde du patrimoine immatériel bas-languedocien. Léonce Beaumadier mène une vie professionnelle discrète et confortable, ce qui lui permet détudier le folklore local, discipline nouvelle dans la France de l'Entre-deux guerres. Pendant l'Occupation, Léonce Beaumadier répond aux demandes d'organisation de spectacles folkloriques qui émanent de l'administration, mais également des prisonniers de guerre en Allemagne. À la Libération, Léonce Beaumadier reprend ses collectages, mais il contracte une maladie articulaire au niveau des mains et des doigts, ce qui le contraint à renoncer définitivement à toutes les pratiques instrumentales. 

Engagements dans le renaissance d’oc 

Après une jeunesse très studieuse, et une Grande guerre douloureuse, Léonce Beaumadier se découvre une passion quasi-obsessionnelle pour le hautbois traditionnel du Bas-Languedoc, pour les danses populaires de la région et pour leur collectage.
Avec Clardeluno (Jeanne Barthès), Auguste Domergue (dit Frigoulet de la Gardiolo) et Léon Cordes, Léonce Beaumadier est le co-fondateur, de L'Escolo Trencavel, école félibréenne au sein de laquelle il dirige une section de danses traditionnelles costumées à partir de 1937. La même année, dès la création de la revue Trencavel, il entreprend une grande enquête sur le folklore du Bas-Languedoc auprès des derniers pratiquants.

Devenu membre du Félibrige, distingué par une cigale d'argent en 1942 et discrètement récompensé aux Jeux floraux de Roussillon de 1960, Beaumadier entreprend la sauvegarde du folklore local menacé par l'industrialisation et l'exode rural. Il collecte et rédige, de 1937 à 1980, une masse colossale de notes manuscrites, et théorise l'évolution des principales danses, notamment celles du Chevalet et des Treilles. Il collectionne tous les ouvrages et toutes les revues qui traitent de culture régionale en langue d'oc.

Il procède également à l'enregistrement sonore sur bandes magnétiques des derniers ménétriers, et sauvegarde le répertoire traditionnel des frères Emilien et Edouard Briançon, de Michel Biau, de Léon Larose et de Pierre-Joseph Cavaillé dit Lo Gueil, dernier joueur de fifre d'une longue descendance à Vendres.

À la mort de Léonce Beaumadier, le fonds est dispersé entre les héritiers directs, l'Escolo Trencavel et le groupe folklorique local, les Jardinières de l'Orb. Une partie importante de ses notes a été déposée au musée du Biterrois par l'Escolo Trencavel dont il fut un temps le Capiscol. Aujourd'hui, le fonds Léonce Beaumadier est réuni dans son intégralité dans les locaux de l'association Farandole biterroise- Escolo Trencavel.

Bibliographie et Sources

Fonds d'archives Léonce Beaumadier, Farandole biterroise- Escolo Trencavel, Béziers.

Serge Boyer, Histoire des traditions populaires en Bas-Languedoc, Le Chameau malin, Béziers, 2019.

Revue Trencavel, Béziers, 1937-1943.

Collectages auprès de Mme Jeanne Tardieu, nièce de Léonce Beaumadier.
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Identitat 


Formas referencialas 


Beaumadier, Léonce (1893-1980)


Autras formas conegudas

Beaumadier, Frédéric Léonce Clément

Le chantre du hautbois (pseudonyme)

Elements biografics

Frédéric Léonce Beaumadier, dich Léonce Beaumadier, es nascut a Besièrs a la fin del sègle XIX, dins una familha borgesa. Sos parents, Numa e Felipina Beaumadier, son fornièrs a Besièrs, avenguda del Colonèl d'Ornano ; orientan lo jove Léonce cap a d'estudis de farmacia à Montpelhièr ; a costat, Léonce practica la clarineta, l'autbòi tradicional, e assistís abans la Granda guèrra a fèstas popularas.
Léonce Beaumadier aviá començat, a l'Estudiantina de Bésièrs, doas formacions : de jogaire de mandolina, e d'autbòi classic, arrestadas pr'amor de son engatjament volontari en 1913, puèi per la mobilizacion d'agost de 1914. Nomenat caporal dins lo 119en regiment d'infantariá, es grèvament nafrat per d'esclats d'obús de 210 milimètres lo 19 d’agost de 1915, puei es victima d'un espotiment toracic pr'amor de l'afondrament de son pòste avançat pendent las batèstas de l'Artois, à Neuville Saint-Vaast. D’ara en la, Léonce Beaumadier renóncia abans l'ora à la practica de las danças et subretot à la practica de l'autbòi tradicional del Lengadòc-Bas per lo qual l'alen li manca.
Aprèp la capitada de son diplòma d'erborista, se fa droguista e s'installa dins une farmaciá-droguariá-erboristariá al 33 de la carrièira Boëldieu, a Besièrs, en 1922. Rescontra lèu Maria-Loise Amalric, sa futura femna, que se farà tamben costumièira de las còlas folcloricas de Léonce Beaumadier, tre 1937.

D'aquel maridatge naisson dos enfants, Felip et Paul, totis dos curats dins lo Besierenc. Lo primièr defunta abans l'ora de la tisia à l'edat de 25 ans, mentre que Paul, ordenat preire a Cette puei a Besièrs, ajuda son paire dins lo trabalh de recercas et de salvagarda del patrimòni immaterial del Lengadòc-Bas. Léonce Beaumadier mena una vida professionala discrèta et confortabla, çò que li permet d'estudiar lo folclòre local, matèria novèla dins la França de las annadas 1930. Pendent l'Ocupacion, Léonce Beaumadier respond a las demandas d'organizacion d'espectacles folclorics que venon de l'administracion, mas tanben dels presonièrs de guèrra en Alemanha. A la Liberacion, Léonce Beaumadier recomença sos collectatges, mas aganta una malautiá articulara al nivèl de las mans e dels dets, e fin finala renóncia definitivament a practicar la musica tradicionala.

Engatjament dins la renaissença d’oc

Aprèp una joinessa estudiosa, e una Granda guèrra dolorosa, Léonce Beaumadier se trapa una passion quasiment obsessionala per l'autbòi tradicional del Lengadòc-Bas, per las danças popularas localas, e mai per lor collectatge.
Amb Clardeluno (Jeanna Barthès), Auguste Domergue (escaisnomat Frigoulet de la Gardiolo) e mai Leon Còrdas, Léonce Beaumadier es l'un de los fondadors de L'Escolo Trencavel, escòla felibrenca dins la quala mena una còla de danças tradicionalas en costum tre l'annada 1937. La meteissa annada, amb la creacion de sa revista en òc Trencavel, comença une granda enquista a prepaus del folclòr en Lengadòc-Bas alprèp dels darrièrs practicants.

Vengut membre del Felibritge, nomenat Mestre d'Òbra amb la cigala d'argent en 1942 e discrètament recompensat als jòcs florals de Rosselhon de 1960, Beaumadier entrepren la salvagarda del folclòr local menaçat per l'industrializacion e mai l'exòde rural. Collecta qué ? e escriu, entre 1937 e 1980, tot un molon de nòtas manuscritas, et teoriza la mudason de las principalas danças, subretot las del Chivalet et de las Trelhas. Collecciona totas las òbras et totas las revistas que parlan de cultura regionala en lenga d'òc.
Procedís tanben a la gravadura sus de bandas manheticas dels darrièrs sonaires, et salvagarda lo repertòri tradicional dels fraires Emilien e Edouard Briançon, de Michel Biau, de Léon Larose e de Pierre-Joseph Cavaillé, dich Lo Gueil, darrièr pifraire d'una longa descendéncia dins lo vilatge de Vendres.
A la mòrt de Léonce Beaumadier en 1980, lo fons es escampilhat entre les eiretièrs dirèctes, l'Escolo Trencavel e mai la còla folclorica locala, les Jardinières de l'Orb. Une partida importanta de sas nòtas foguèron depausadas al musèu del Besierenc per l'Escolo Trencavel, que Léonce Beaumadier ne foguèt un moment lo Capiscòl. Ara, lo fons Léonce Beaumadier es amassat dans sa totalitat dins la demòra de l'associacion Farandola biterrenca - Escolo Trencavel.



Bibliografia e ressorças 


Fons d'archius Léonce Beaumadier, Farandole biterroise- Escolo Trencavel, Besièrs.

Serge Boyer, Histoire des traditions populaires en Bas-Languedoc, Le Chameau malin, Béziers, 2019.

Revista Trencavel, Béziers, 1937-1943.

Collectatges alprèp de Dòna Jeanne Tardieu, neboda de Léonce Beaumadier.

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Cet article est mise à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution (Boyer, Serge ReSO/LLACS, CIRDOC)- Pas d’Utilisation Commerciale - Partage dans les Mêmes Conditions 4.0 International.]]>
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Pierre-Louis Berthaud  (Bordeaux, Gironde, 24 août 1899, Séry-Magneval, Oise, 8 août 1956), journaliste, homme politique, majoral du Félibrige (Cigale du Tarn), membre de l’Institut d’Études Occitanes (IEO), franc-maçon, cofondateur de la revue Occitania (1956).

Identité

Formes référentielles

Berthaud, Pierre-Louis (forme référentielle française)

Éléments biographiques

Fils d’instituteurs, il étudie à Bordeaux où il obtient une licence de Droit et Lettres. Mobilisé en tant que traducteur auprès des forces américaines en 1918, il est alors membre de la SFIO. Son ascension dans la fédération socialiste de la Gironde est d’ailleurs rapide puisqu’il assiste au congrès de Tours de 1920 en tant que délégué (bien que son mandat semble ne pas avoir été validé). Mais il se trouve éloigné de la vie militante pendant plusieurs années suite à un grave accident d’automobile auquel vient s’ajouter une tuberculose.

Proche du nouveau maire de Bordeaux, Adrien Marquet, il devient conservateur adjoint à la Bibliothèque municipale de Bordeaux en 1925 ; poste qu’il occupe jusqu’en 1928, année où il quitte son emploi suite à une brouille avec Marquet pour se lancer dans le journalisme en tant que secrétaire de rédaction du journal L’Avenir de la Vienne.

Il devient directeur de ce journal en 1929 et le quitte en 1932 après ce qui semble être une longue succession de brouilles qui le voient notamment accusé d’être un sympathisant de l’Action Française.

De retour en Gironde dans la maison familiale de Gaillan-en-Médoc, il tente de relancer sa carrière de journaliste en envoyant des articles à divers journaux et revues et essaie vainement de trouver une place au quotidien La Petite Gironde qui appartient au même consortium que L’Avenir de la Vienne

Il fait aussi là ses premiers pas dans la politique en tant que candidat. Après avoir vainement tenté en 1929 de monter une liste « républicaine d’intérêts municipaux » lors des élections municipales à Poitiers, il mène en tant que candidat républicain indépendant une liste pour les municipales de 1935 à Gaillan, terminant à la deuxième place, derrière la liste de droite et devant celle de gauche.

Il rejoint finalement Paris en 1937, époque à laquelle il démissionne de la franc-maçonnerie à laquelle il avait été initié à Bordeaux en mars 1927. C’est à cette époque, semble-t-il, qu’il se met à faire plus régulièrement des piges pour divers journaux. Marié en janvier 1939 à Juliette Dissel, il s’occupe à la même période de l’accueil des intellectuels catalans réfugiés qui sont hébergés à Roissy-en-Brie. Il devient par ailleurs directeur-gérant de la Revista de Catalunya pour les numéros édités en France en 1939-1940 et s’occupe du secrétariat de la Fondation Ramon Llull.

Il quitte Paris lors de l’exode en juin 1940 pour rejoindre le sud. On le retrouve à Vichy en octobre 1940. Il occupe alors un poste de rédacteur au ministère de l’Information du gouvernement de Vichy. Là, dès le début de 1941, il entre en contact avec les services anglais pour leur transmettre des informations, notamment les minutes de la commission d’armistice de Wiesbaden. Il devient membre du réseau de résistance Mithridate et est arrêté par la Gestapo le 21 janvier 1944 interné à Moulins puis à Compiègne avant d’être déporté à Dachau le 6 juin 1944.

De retour de déportation en mai 1945, son divorce ayant été prononcé pendant sa déportation, il se remarie avec Madeleine Castelain, rencontrée alors qu’ils travaillaient dans le même service du ministère de l’Information de Vichy. Il reprend rapidement ses activités de journaliste parlementaire et devient syndic de la presse parlementaire entre 1947 et 1949. Il assure par ailleurs le secrétariat du Comité international des anciens détenus de Dachau et représente à ce titre la France à la Commission internationale pour Service international de recherches sur les archives de la déportation conservées à Arolsen, ainsi que la vice-présidence de l’Amicale des Anciens de Dachau et la gérance et la direction de la revue de cette association.

Après un échec aux élections législatives de 1951 dans le Tarn où il s’est présenté sous l’étiquette RPF, il est désigné le 11 juillet 1952 par l’Assemblée nationale, conseiller de l’Union Française avec l’étiquette UFAS (gaulliste). Cette charge l’amène à présider la Commission de l’Information et à être délégué de l’assemblée auprès de l’UNESCO. Son action parlementaire trouve son point d’orgue lors du débat sur le traité instituant la Communauté Européenne de Défense contre laquelle il prend fait et cause en 1954. Il est toujours conseiller de l’Union Française lorsqu’il décède d’une crise cardiaque le 6 août 1956.

Engagements dans la renaissance d’oc

 Pierre-Louis Berthaud s’intéresse très tôt à la langue d’oc et devient peu à peu un militant actif. En contact avec la langue dès la prime enfance dans la maison familiale où vivent ses grand-parents à Gaillan, il dit avoir pris conscience à l’adolescence de l’unité de la langue d’oc lorsque, ayant acheté une brochure intitulée Poètes provençaux modernes, il se rendit compte que le parler de Gaillan était, à peu de choses près, celui utilisé par les félibres provençaux.

Dès le début des années 1920, il est en contact avec Ismaël Girard et, très certainement, abonné à Oc. Il faut sans doute voir en partie dans ce rapprochement l’intérêt qu’il développe alors pour la Catalogne à laquelle il consacrera de nombreux articles jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. C’est d’ailleurs cet intérêt qui l’amène à prendre contact au début des années 1930 avec Louis Alibert et l’abbé Joseph Salvat. En 1930, il participe aux fêtes du centenaire de Frédéric Mistral et est impressionné par Charles Maurras. C’est à la suite de ces fêtes qu’il va donner à Bordeaux et Poitiers des conférences consacrées au poète provençal, conférences réunies en 1931 dans une brochure intitulée Frédéric Mistral, la langue occitane et la latinité.

Curieux, sans cesse à la recherche de nouvelles informations il est abonné à la revue Calendau animée par Pierre Azéma et Léon Teissier, et se rapproche dès 1934 de la revue Occitania pour laquelle il écrit quelques articles en tant que correspondant pour la Gascogne. Intéressé par le projet politique que porte Occitania, il participe en décembre 1935 à Narbonne au congrès des Amis d’Occitania duquel sortira un « Programme occitaniste de base » à tendance fédéraliste. Lorsqu’il s’installe à Paris en 1937, il rentre rapidement en contact avec les Amis de la Langue d’Oc, l’école félibréenne parisienne, dont il devient vite un membre actif. C’est à ce moment-là qu’il se lie véritablement d’amitié avec Jean Lesaffre qui participe lui-aussi à l’aventure d’Occitania. C’est à ce titre de membre des Amis de la Langue d’Oc qu’il organise l’accueil des intellectuels catalans.

En 1939, il prend en charge depuis Paris l’édition d’un journal destiné aux soldats occitans sur le front. Ce sera Oc – titre que lui confie alors Ismaël Girard – édition de guerre qui paraît le temps de cinq numéros entre janvier et mai 1940.

Le fait d’avoir un emploi au ministère de l’Information à Vichy ne freine pas l’action militante de Pierre-Louis Berthaud. Il continue par exemple à gérer pour les Catalans la Revista de Catalunya et la Fondation Ramon Llull. C’est encore à Vichy qu’il crée en 1942 un Centre Permanent de Défense de la Langue d’Oc après avoir publié en 1941 dans la Revue Universelle ses "Réflexions sur l’enseignement de la langue d’oc". Ce Centre Permanent de Défense de la Langue d’Oc a toutefois une activité limitée puisqu’il est porté essentiellement par le seul Pierre-Louis Berthaud.

Celui-ci n’en est pas moins actif et s’implique notamment dans les vifs débats suscités dans la presse nationale et régionale par le décret Carcopino du 24 décembre 1942 qui autorise un enseignement facultatif des dialectes locaux. Toujours à Vichy, reprenant une idée de Max Rouquette du temps de la revue Occitania, il tente de créer un Office de Presse Occitane destiné à envoyer aux journaux nationaux et régionaux des articles sur la langue et les débats suscités autour d’elle. Là encore, l’échec est patent faute de pouvoir s’appuyer sur un collectif de militants susceptibles de prendre en charge une partie du travail.

C’est à cette époque, vraisemblablement depuis 1938-1939, que Pierre-Louis Berthaud travaille à une bibliographie occitane, mais ses fiches disparaissent après son arrestation par la Gestapo en janvier 1944. Il n’en arrive pas moins à publier en 1942 une Bibliographie gasconne du Bordelais.

De retour de déportation, il reprend son activité militante en faveur de la langue d’oc. Il réussit ainsi à faire publier en 1946 le premier volume de sa Bibliographie occitane (1919-1942). En 1947, il publie avec Jean Lesaffre un Guide des études occitanes. Cette même année, lors de la Sainte-Estelle de Périgueux, il est élu majoral du Félibrige, succédant avec la cigale du Tarn à Jean Charles-Brun, ce qui n’est pas sans éveiller quelques tensions au sein du Félibrige eu égard au fait que Pierre-Louis Berthaud est aussi proche de l’Institut d’Études Occitanes dont il intègre le conseil d’administration. Son investissement en faveur de la langue et de la culture catalanes ne se démentent pas non plus ; il participe en 1945 à la création à Paris de l'Institut Català d'Art i Cultura, et de la revue Presencia Catalana dont il deviendra directeur-gérant en 1948, année où il préside la commission organisatrice des Jocs Florals de la Llengua Catalana, de Paris.

C’est entre 1950 et 1951 qu’il s’investit dans ce qui apparaitra pour nombre de militants en faveur de la langue d’oc de cette époque comme son action la plus importante : en tant que fin connaisseur des mœurs parlementaires et délégué parisien du Cartel de Défense des Langues Régionales, il œuvre en coulisse auprès des députés, sénateurs et ministres en faveur du vote de la loi Deixonne sur l’enseignement des langues et dialectes locaux.

Pour autant, Pierre-Louis Berthaud n’abandonne pas ses travaux de recherche. Il travaille à un deuxième volume de la bibliographie occitane et profite de sa campagne électorale dans le Tarn en 1951 pour effectuer des recherches dans divers fonds d’archives et découvre ainsi la poétesse albigeoise Suzon de Terson (1657-1684). Le début des années 1950 est aussi le moment où les relations entre Pierre-Louis Berthaud et le Félibrige se tendent. Début 1952, avec l’abbé Joseph Salvat et Frédéric Mistral Neveu, il remet sur le tapis un sujet sensible en lançant auprès du Félibrige une démarche en vue de lever « l’indignité consistoriale » qui touche Charles Maurras depuis la Libération. En 1951, c’est grâce à lui que lors de la Sainte-Estelle d’Aurillac Pierre Rouquette est élu majoral contre Charles Rostaing. Cette élection fait ressurgir le conflit latent entre « Provençaux » et « Occitans ». L’année suivante, lors de la Sainte-Estelle de Clermont-l’Hérault, les trois candidats « occitans », Jean Lesaffre, Léon Cordes et Roger Barthe sont battus par des candidats « provençaux » après une intense campagne menée auprès du consistoire par des majoraux « provençaux » et Sully-André Pierre. Parrain de Jean Lesaffre qui se présentait au majoralat en hommage à Joseph Loubet dont la cigale était vacante après sa mort, Pierre-Louis Berthaud vit particulièrement mal ce camouflet. C’est en réaction à ce qu’il considère comme une machination qu’il démissionne en juin 1952 de son titre de majoral et qu’il publie une acerbe Letro au Capoulié sus lis eleicioun de Clarmount e l’anamen dóu Felibrige. Sa démission rejetée lors de la Sainte-Estelle de 1953, il demeure majoral mais a tôt fait de réserver son action militante à l’Institut d’Études Occitanes et de devenir un véritable trouble fête au sein du Félibrige en jouant notamment un rôle essentiel dans la mise en place d’une véritable contre-cérémonie pour célébrer les cent ans de l’association en 1954 en Avignon et en convaincant les ayant-droits de Théodore Aubanel d’éditer les œuvres du poète en graphie classique.

Bien qu’occupé par ailleurs par ses différentes activités, parlementaires ou au sein des associations d’anciens déportés, Pierre-Louis Berthaud consacre beaucoup d’énergie jusqu’à sa mort à l’Institut d’Études Occitanes au sein duquel il apparait comme un conseiller très influent. Son dernier projet est la reprise du titre Occitania avec Ismaël Girard. Les deux hommes, avec l’aide de Robert Lafont, entendent créer un journal d’information économique et culturelle destiné à sensibiliser les milieux d’affaires aux perspectives de développement des régions occitanes. Trois numéros paraissent en 1956 avant la mort de Pierre-Louis Berthaud. Le journal continuera à paraître sous l’autorité d’Ismaël Girard jusqu’en 1962.

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Un humaniste et un homme d’action, Pierre-Louis Berthaud (1899-1956). Paris, Les amis de la Langue d’Oc Paris, 1957 & Oc, n° 201-202, juillet-décembre 1956

- Notice biographique du Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français.

Fonds d'archives

- Fonds Pierre Azéma, Béziers, CIRDÒC (AZP07, AZP22)

- Fonds André J. Boussac, Béziers, CIRDÒC (BOU04)

- Fonds Robert Lafont, Béziers, CIRDÒC (LAF1954, LAF1955, LAF 1956, LAF06, LAF07, LAF61)

- Fonds Ismaël Girard, Béziers, CIRDÒC Fonds du Collège d’Occitanie (CQ003, CQ021, CQ311, CQ519)

- Fonds Joseph Salvat, Béziers, CIRDÒC, Fonds du Collège d’Occitanie (CP008bis)

- Fonds André Lebey, Paris, Office Universitaire de Recherches Socialistes (50 APO 9)

- Archives de Pierre-Louis Berthaud, Nanterre, Bibliothèque de Documentation Internationale Contemporaine (F° delta rés 766)

- Archives départementales de la Gironde, Bordeaux (1 M 554) Dossier de parlementaire de Pierre-Louis Bertaud, Paris,

- Archives Nationales (C 16122) Dossier de résistant de Pierre-Louis Berthaud

- Service Historique de la Défense, Vincennes (16P53393)

- Archives du personnel du ministère de l’information de Vichy, Paris

- Archives Nationales (F41 7)

- Archives du Grand Orient de France, Paris]]>
Pierre Biron (1861-1941), Norib en littérature, est un écrivain authentiquement paysan  et un étonnant homme de culture ouvert à la culture classique comme à l’actualité de son temps.
Par sa profondeur philosophique, sa lucidité et ses idées avancées, il est une figure de référence, poète et prosateur de premier plan en langue occitane d’Auvergne, entre Planèze et Margeride. Son œuvre, disséminée dans la presse du temps, a été réunie dans deux ouvrages Poésies de Norib et Proses de Norib publiés aux Éditions Lo Convise (https://www.association-lo-convise.com) à Aurillac.

Identité

Formes référentielles

Biron, Pierre (1861-1941)

Autres formes connues

- Norib (pseudonyme)

- Toinou (pseudonyme)

- Toinou d'Areuzo (pseudonyme)

- Un Bourrut (pseudonyme)

- Pribon (pseudonyme)

- Probin (pseudonyme)

Élements biografiques

Pierre Biron (Norib en littérature) est une pure émanation de la terre d’Auvergne, entre Planèze et Margeride, où il a passé sa vie et qui garde la mémoire de son nom quoique ses œuvres, parues seulement dans la presse, n’aient jamais été publiées en livre. Écrivain paysan autodidacte cultivé, il est un témoin précieux de l’auvergnat parlé dans la première moitié du XXe siècle et un contributeur remarquable de la littérature d’oc.
Après leur mariage en 1958, son père, cultivateur à Montchanson et sa mère dont la famille était propriétaire à La Gazelle d’Anglards de Saint-Flour s’établirent à Paris dans le commerce des vins. C’est ainsi que Pierre Biron est né le 15 janvier 1861 dans la capitale où il a vécu ses premières années mais, comme la santé de l’enfant s’accordait mal à la grande ville, on le confia à sa grand-mère demeurée à La Gazelle.
Le décès prématuré du père en 1871 empêcha la famille appauvrie de financer les études qu’il fallait au petit Pierre épris de connaissances. Cette injustice originelle explique sa demande insistante de l’instruction pour tous et son amour des livres qui conduira peu à peu à une bibliothèque dont l’abondance et le niveau étonnent dans une ferme.
Loué comme pâtre à 15 ans, puis bouvier, aidant sa mère puis lui succédant sur la petite ferme de La Gazelle, il sera paysan toute sa vie, assumant pleinement sa condition : « Per venir vièlh, quò’s lo melhor mestièr. »
La jeunesse de Pierre Biron a été celle d’un autodidacte passionné, travaillant dur pour devenir un homme de culture, en butte aux préjugés selon lesquels un paysan n’a pas forcément besoin d’instruction mais aidé heureusement par deux oncles qui le pourvoyaient en bons livres classiques et modernes et en revues européennes.

Engagement dans la renaissance d’oc

C’est la presse qui l’a fait connaître et l’a conforté dans la voie littéraire. Il est poète en langue française tout d’abord. Ses vers de jeunesse, en français, inspirés par les premières exaltations amoureuses et une certaine « Mireille » sont perdus mais en 1895 les premières poésies publiées chantent la campagne, le laboureur, l’instruction et révèlent une sensibilité d’artiste attiré par l’art et la peinture.
Le publiciste sanflorain Pierre Raynal l’a orienté judicieusement vers l’expression occitane où il va s’imposer durablement avec des œuvres originales, profondes ou railleuses. Dans Quand ère pastre, la première de celles-ci, en 1895, il fait une lecture critique des réalités sociales à la campagne, bien différente des représentations félibréennes et relaye en Planèze le jeune félibre socialisant Louis Delhostal qui tentait une action de rénovation dans la revue de Vermenouze Lo Cobreto. Mais c’est plus encore en 1899 et 1900 que le récit plein de verve de ses tribulations avec deux femmes vengeresses à l’esprit corseté et la narration bourgeonnante de La Treva accroissent sa notoriété en Planèze. En 1900, il perd sa mère, épouse Jeanne Meyniel et à l’occasion pourra ajouter quelques menues rétributions de publiciste aux revenus de la ferme de La Gazelle.
Il est désormais et pour longtemps une valeur sûre de la presse régionale dans les colonnes du Courrier d’Auvergne, journal conservateur bien lu. Mais, au temps du combisme, Pierre Biron libère sa plume militante dans La Haute Auvergne républicaine sous le pseudonyme de Toinou d’Areuzo qui lui permet d’apparaître comme un libre penseur anticlérical cultivé, échappant à la peur de la mort ou de l’autorité. Pour alimenter d’autres journaux de la Planèze, il a utilisé – outre Biron son nom et Norib le pseudonyme littéraire qu’il a choisi – d’autres noms de plume plus ou moins reconnaissables. Particulièrement intéressant est Toinou, honnête homme ayant des clartés de tout, clin d’œil vers un épisode de l’enfance du général Antoine Drouot montrant que l’étude est libératrice.
Dans l’entre-deux guerres (1919-40), il est le grand poète de la Planèze, polémiste quand il faut, publié cette fois dans Lo Cobreto, proche idéologiquement du journal L’Union démocratique, figure tutélaire de La Glèbe (organe de l’Office agricole de Saint-Flour), reconnu par les grands esprits, les futures grandes figures de la Résistance (Louis Mallet, René Amarger…) qui maintiendront le souvenir de son œuvre. Le progressiste militant qu’il était comprend pleinement désormais l’avertissement d’Edgar Quinet aux écoliers du XIXe siècle : « Aucune machine ne vous exemptera d’être homme ». La guerre d’Espagne, la montée des périls assombrissent sa vieillesse.
Il meurt le 30 septembre 1941.

L’œuvre de Pierre Biron est une composante de premier plan du patrimoine nord-occitan. D’abord parce qu’elle illustre de belle manière la langue d’oc en usage en Planèze au contact de la Margeride. Ses proses variées, contes, légendes, récits inspirés par des faits vrais ou imaginés, réactions à l’actualité, poèmes en prose, pages de vulgarisation associent sa clairvoyance au paysage d’Anglards près duquel l’Ander rejoint la Truyère, en deçà de Montchanson.
Elle exprime un homme complet qui vit le travail de la terre aux ramifications cosmiques, la poésie de la nature et des saisons, l’actualité aux horizons lointains, qui s’intéresse aux artistes et aux savants, aux classiques, aux contemporains, aux petits, avec les intuitions généreuses et écologiques qu’il faut réactiver dans le monde d’aujourd’hui.
Les anthologies soulignent souvent la profondeur de son inspiration en retenant des poèmes comme « Tristessa » (connu aussi sous le titre de « Dolors »), « La Mòrt d’un cri-cri », « Ponhada de vartats », « Ma Tesa »… mais sa prose est également intéressante.

L’intégrale de ses œuvres est parue aux Éditions du Convise sous les titres Poésies de Norib, 2012 (720 p.) et Proses de Norib, 2013 (704 p). Les notes qui accompagnent les textes apportent parfois quelques informations sur la vie littéraire occitane en planèze et au-delà, peu étudiée jusqu’ici.
Cette édition intégrale contient une bibliographie complète des articles ou poèmes parus dans :
- La République libérale
- Le Courrier d’Auvergne
- Le Progrès du Cantal
- La Haute Auvergne
- L’Union démocratique
- Lo Cobreto / La cabreta
- L’Armanac d’Auvernha
- Le Démocrate de Saint-Flour et de Murat
- La Glèbe

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Pierre Boissel (1872-1939), médecin, s’est lancé dans la poésie en langue majoritairement occitane alors qu’une cécité commençait à le gêner. Ce handicap a été adouci par la présence de ses filles, qui, dès 1921, l’ont accompagné dans ses visites aux malades, et après 1927, dans l’écriture de ses poèmes. Il a publié un recueil de poèmes intitulé Lou ser ol contou et une saynète Lou gal o contat.

Identité

Formes référentielles

Boissel, Pierre (1872-1939)

Autres formes connues

- Boissel, Urbin Pierre (Nom à l'état-civil)

- Lo bon doctor Boissèl (pseudonyme)

- Œudipe (pseudonyme)

Éléments biographiques

Urbin Pierre Boissel est né le 10 septembre 1872 dans une petite maison du bourg de Conty, à Mouzens, Dordogne) dans un milieu modeste, ses grands-parents étaient paysans. Sa mère est issue d’une famille nombreuse. Il était fils de Jean Boissel, instituteur du village, et de Françoise Soulié originaire de la commune de Veyrines-de-Domme (Dordogne). Il a été le seul enfant du couple, et son père ne s’est pas remarié. Lui s’est marié le 6 juin 1898 avec Françoise Eline de Gisson, de Castels (Dordogne). Le couple a eu quatre filles : Emma née en 1899, Edith née en 1900, Denise née en 1902, Gilberte née en 1904.
Orphelin de mère très tôt, il est élevé par ses tantes qui « l’adorent et le gâtent. Elles n’arrivent pas à être sévères avec ce galopin qui vit une enfance libre comme l’air et près de la nature1 ». Il participe aux travaux des champs, vendanges, moissons, récoltes. Cette enfance bucolique inspirera sa poésie.
Il baigne dans un monde rural où chacun s’exprime en occitan, mais il apprend le français avec son père instituteur. Il n’a aucune difficulté pour s’intégrer à l’école et sa scolarité primaire se déroule sans problème. Son père l’inscrit comme pensionnaire au lycée de Périgueux où ses études sont brillantes. En 1890, il part à Toulouse en faculté de médecine. À chaque période de vacances, il revient dans la propriété paternelle de Capudie. Il aurait aimé faire carrière dans la marine, mais il ne peut intégrer l’école de Santé Navale à Rochefort à cause d’un déficit de vision. Alors il choisit d’installer un cabinet de médecin en 1899 dans la petite ville de Saint-Cyprien, sa région natale.
C’est une bourg en pleine prospérité d’environ 1800 habitants, situé dans une région de polyculture, et entouré d’usines de ciments et de chaux qui attirent une importante population d’ouvriers.
Ses beaux-parents achètent une maison dans le quartier de la Couture, pour que leur fille puisse continuer ses études dans la communauté religieuse proche ; au premier étage Pierre installe son cabinet et soigne ses malades ; sous la terrasse de droite est logé le cheval qu’il conduit dans ses tournées. Une cour étroite le sépare de la maison d’habitation. Son épouse éduque leurs quatre filles. Elle leur parle français bien sûr, la seule langue reconnue par l’État et enseignée à l’école de façon énergique en ce début de siècle. Mais le père aime à parler la langue d’oc et il leur communique son engouement. Il s’en sert beaucoup dans ses visites, ce qui rend la communication avec ses patients plus facile. Dans un poème sans titre, il met en scène un quiproquo sur la langue qui prouve, pour un médecin, la difficulté de se faire comprendre s’il ne parle pas la langue du peuple2 :

Un jour, je fus mandé chez un petit malade
Qui voyait un confrère, en pays sarladais.
Après un court trajet qui fut une ballade,
Dieu, le joli pays ! Chez l’enfant j’arrivais.
J’étais seul, ce matin, par extraordinaire
Celui qui m’attendait fut le retardataire.
J’approchai néanmoins du rustique berceau
D’où je voyais sortir un tout petit museau
Et je fus étonné d’un sommeil si tranquille
Alors que les parents se faisaient tant de bile.
C’est alors que je vis, rose, un petit flacon
Suspendu sur l’enfant par un menu cordon.

Mais il s’est réveillé, troublé par ma présence,
Il va pleurer, mais non, le flacon se balance
Poussé par mon index : l’enfant semble ravi

Si bien que ses parents croient que je l’ai guéri,
Et que je les entends, surpris par ce sourire

Aussi léger soit-il, en bon patois se dire
« L’aoutre nous obio dit : mettez lou pendouilla,
Mais nous obio pas dit de lou fa brontoula3. »

C’est vrai qu’il avait dit : « Pendant cet intermède, 
Vous voudrez, je vous prie, suspendre le remède4. »

Le 3 août 1914, l’Allemagne déclare la guerre à la France. Pierre Boissel est mobilisé et donne des soins aux blessés sur le Front. Il est atteint à la cuisse par un éclat d’obus, et il est nommé médecin chef des armées au Centre de Réforme de Limoges. En 1917, alors que la grippe espagnole fait des ravages, les médecins militaires ont pour mission d’aller soigner les malades dans les campagnes. Au cours d’une de ces visites, le chauffeur de son automobile perd le contrôle du véhicule, qui butte contre une pile de pont. Le traumatisme crânien dont va souffrir Pierre Boissel semble avoir aggravé son problème de vue : dès 1919, sa vision se trouble de plus en plus, et très vite ce sera la cécité complète. Un jour qu’il faisait sa tournée à vélo, le cheval ayant été réquisitionné pendant la guerre, un paysan qu’il n’avait pas vu dut faire un écart pour l’éviter sur la route...
Alors dès 1921, et jusqu’en 1927, sa fille aînée Emma l’accompagne dans ses déplacements dans une voiture automobile, et sur ses conseils, dispense même des soins aux malades. Il semble qu’il ait été très apprécié par ses clients parce qu’il montrait beaucoup d’empathie, il était en quelque sorte un des leurs par la langue et par ses origines. Entre eux, la langue n’était pas une barrière, mais une connivence.
En ce début de vingtième siècle, « le peu de recours thérapeutiques fait que le médecin doit souvent baser son action sur l’éducation des ruraux en leur expliquant les règles hygiéno-diététiques élémentaires. Ce n’est pas chose aisée quand on sait que cette population exprime mieux ses souffrances et comprend mieux les explications du médecin dans la langue qui est la sienne : le patois5 ».
Il soigne les riches et les pauvres avec le même désintéressement, il est d’ailleurs souvent appelé « le médecin des pauvres » ; c’est un humaniste qui oublie de faire payer ses visites, ou qui reçoit en forme de gratification un poulet, des œufs ou autres. Dans le meilleur des cas, il est payé « aux tabacs », c’est-à-dire à la fin de l’année, lorsque les tabaculteurs ont livré leur marchandise à l’entrepôt de Saint-Cyprien. Le va-et-vient continu de charrettes puis de véhicules motorisés est bien accepté par la ville car si le tabac a été acheté un bon prix, le paysan content va payer ses dettes de l’année et même s’autoriser un peu de superflu…Le médecin perçoit à ce moment-là les honoraires d’une année de soins ! Il organise des cours fort appréciés pour les accouchées.
Il est élu conseiller municipal à Saint-Cyprien, non par goût de la politique, mais pour apporter du mieux dans la vie de ses concitoyens : il prend à bras le corps le problème majeur de sa ville, l’alimentation en eau potable. Des bornes fontaines sont posées au coin des rues. Cette tâche menée à bien, il se désintéresse du débat municipal. Il n’appartient à aucun parti politique, et est difficilement classable. Dans un poème intitulé Requeta a Monsur Yvon Delbos, Yvon Delbos qu’il connaît bien parce qu’il s’est trouvé avec lui au lycée de Périgueux, il se positionne du côté du paysan6. Il évoque le Front populaire de 1936 dans deux poèmes, et s’il n’adhère pas à son idéal, il reconnaît que la vie devrait être plus douce pour les plus démunis, et souhaite que les riches donnent un peu aux pauvres. Sa personnalité ne correspond pas vraiment à son milieu : par son mariage il était entré dans une famille bourgeoise, mais au vu de son œuvre il ne semble pas qu’il ait eu beaucoup d’affinités avec ce milieu-là.

Engagement dans la renaissance d'oc

L’année 1927 est importante dans la vie de Pierre Boissel. Le curé de la paroisse organise des projections cinématographiques et un film est détérioré ; il faut le rembourser, et il s’agit d’une somme énorme. Pour trouver les fonds, le docteur Boissel prépare la revue En panne qui décrit la vie quotidienne de la cité, et il met en scène les habitants de la ville eux-mêmes. Son goût pour le spectacle lui vient sans doute de ses prestations sur les planches au Capitole de Toulouse quand il était étudiant, pour se faire un peu d’argent. C’est un évènement… et le départ de Pierre Boissel dans la création littéraire.
À partir de 1928, il commence à tromper l’ennui que lui occasionne son mal par la poésie. Il installe un bureau dans une pièce contiguë à son cabinet médical. Il écrit avec un guide-lignes, fait de bandes parallèles de carton placées à intervalles réguliers, dans lesquels il guide son crayon à papier en le faisant buter contre le carton. Le procédé ne marche pas toujours et des lignes se superposent, rendant le manuscrit illisible. Il ne cesse pas d’exercer sa profession malgré son handicap et, sa fille aînée s’étant mariée, c’est maintenant sa fille cadette qui l’accompagne sur les chemins, mais aussi dans l’écriture des poèmes qu’il lui dicte. Il se remémore les personnes, les bois, les prés, les ruisseaux, qui lui étaient familiers. Il les dépeint avec justesse, finesse et humour en convoquant ses souvenirs, et il choisit de les exprimer le plus souvent en langue d’oc. Cette langue qui l’a tant aidé dans l’exercice de la médecine, il va en devenir un ardent défenseur. Il en vante les mérites : elle est parfois rude, parfois douce, parfois ironique ou grivoise. Si quelquefois il emploie le vocable « patois » pour la désigner, il choisit le plus souvent avec tendresse les termes Lou Sorlodés, ou Nostre parlar7, c’est-à-dire la langue de la région de Sarlat, son pays natal :

Nostre parlar

Lenguo qué, pétit aï oppréso
Près déous londiers, sans alphabet,
Lou paoúré sot, qué té mespréso
Déou ové lou cervel estret.

Souvent ruffo coummo los paouttos
Del bouyer qué faï lou seillou,
Qué s’offino, quand sus loï gaouttos
Dé so moi met un poutou !

Et sé dé toun brèt, té souvénès
Ero douço, quand lo Mioun
Contabo: soun, soun, vènés, nènés,
Soun, soun, soun, vènéis doun.

Semblo noscudo per fa riré
O taoulo, nostrès invitats,
Né savis pas per meillou diré
Lus countés, qualqué paou pebrats.

Sé per molhur quitté lo borio,
Per t’en onna  débès Poris:
Pétit : gardo né lo mémorio
Te roppeloro ton poïs.

Quand Froncillou qué tés l’olaïré
Porloro pus lou Sorlodés,
Dé blat, né soménoro gaïre,
Lus bios savent pas lou francés.8

Il aime se moquer de ceux qui, partis ailleurs, l’oublient trop vite ou en ont honte comme dans Lou patois tornat (recueil Flors de bruga), ou dans Lo dròlle e l’ase (recueil Lou ser ol contou). Dans ce dernier, un gars monté à Paris et qui parle « ponchut » en revenant, propose à son père de le suivre à son retour pour apprendre à parler français. Mais le père rusé lui répond : je vais d’abord envoyer mon âne et je verrai ce que j’ai à faire :

Quand l’asé tournet o lo borio,
Qué tournet beïré lou poillé,
Et qué voulguet diré so tsoïo,
… Réconabo toutsours porié !9

Il écrit en 1932 la saynète aux accents patriotiques Lou gal a contat pour la félibrée de Sarlat, éditée par les Éditions Michelet, il y relate le retour de guerre d’un fils. Cette pièce a été jouée par les habitants de Saint-Cyprien dans leur bourgade, puis dans les villages de la région et quelque temps après Place des Quinconces à Bordeaux grâce à son ami le docteur Balard, gynécologue dans cette ville ; elle a même été retransmise par la radio Bordeaux-Lafayette. Une autre saynète Jeanne la pastourelle, sous-titrée Le diable à Redon-Espic parle de l’évènement qui ébranla la contrée le 8 septembre 1814 : une jeune bergère prétendit avoir conversé avec la Vierge qui lui était apparue par deux fois à Redon-Espic, sur la commune de Castels proche, non loin d’une église du XIIe siècle abandonnée, qui servait d’étable à un propriétaire voisin. Depuis, un pèlerinage s’y déroule chaque 8 septembre10. La pièce sera jouée à Saint-Cyprien par ses habitants, mais ne sera pas publiée. Ces thèmes alimentent les conversations des Cypriotes, même des années après les faits.
Pierre Boissel est donc connu maintenant comme médecin expérimenté, mais aussi comme poète : la poésie est devenue son refuge. Il dépeint le monde rural comme s’il l’avait sous les yeux, alors que, devenu aveugle, il convoque seulement ses souvenirs. Il publie ses textes dans Le Glaneur journal imprimé par Michelet, et en 1935 paraît aux Éditions Michelet Lou ser ol contou, recueil d’une centaine de poèmes, dont une dizaine en français et le reste en langue d’oc. Les travaux de Frédéric Mistral ont fait leur chemin, la prise de conscience de l’importance de la langue d’oc, et le mouvement félibréen ont amené des érudits, mais aussi des artisans à lui redonner vie et même à la magnifier dans la poésie. Il est dans leur lignée ; dans les années 1930, il devient membre du Bournat dau Perigord, puis mantenaire11 en 1933, et s’inscrit à part entière dans l’espace de création où s’est développée la langue au début du XXe siècle.
Sa graphie est phonétique. Les querelles entre partisans de la graphie félibréenne et ceux qui choisissent d’employer une norme facilitant les communications semblent l’agacer, comme il le montre dans le poème suivant :

Lutrin

Ah ça! Quo duroro toutsour
Dé porlar de la félibrado!
Ou nous beiran un brabé tsour
Nous foutré qualquo débourado.

Dé l’encrier borren lo riou!
Qué tout ço qué pouden escriré
Quo bal pas lou pet d’uno piou;
Et quo fénirio per fa riré.

Mon Diou mé qué quo pot bou fa!
Per qué sé douna tant dé peino:
Doyssalour diré « ma fenna »
Et nous aoutrés diré « mo fenno »!12

1935, c’est l’année où Louis Alibert publie sa Gramatica Occitana qui prône une « norme classique », fixe la grammaire, le biais de dire. Le docteur Boissel garde ses habitudes ; étant aveugle, il n’aurait pas pu sans difficulté se plier aux nouvelles règles orthographiques. On remarque qu’il utilise beaucoup de gallicismes. Le recueil de poèmes Lou ser ol contou est devenu célèbre. Qui aujourd’hui n’a pas un exemplaire dans sa maison, acheté par des admirateurs du siècle passé ? Ils y retrouvaient des situations vécues, scènes de dur labeur ou scènes de réjouissances, scènes romantiques ou histoires « pebradas » malicieuses, décrites avec une vérité qui prouvait que Pierre Boissel faisait partie des leurs, répétées à l’infini dans les veillées ou les réunions de famille.
Leurs inquiétudes ou leurs interrogations à propos des technologies nouvelles ou des décisions inhabituelles, ils les retrouvaient dans Ton lum13, Lo royoun X14, ou dans L’houro nouvello15

Après l’année 1937, Pierre Boissel n’exerce plus la médecine que de manière confidentielle. Il prépare un autre recueil de cent poésies qu’il intitule Flors de bruga16 et qu’il n’a pas pu concrétiser avant sa mort…
S’ajoutent à cette œuvre plus de cent cinquante textes inédits ou parus uniquement dans la presse comme Le glaneur, journal conservateur littéraire, commercial, agricole, publiant des annonces et paraissant le dimanche, jour où les Périgourdins avaient le plus de temps pour lire. D’autres sont parus dans Le Périgourdin de Bordeaux, Lou Bournat qui est la revue félibréenne du « Bournat dau Perigord », ou Ol contou, bimensuel publié par l’imprimerie Simon du Bugue. Ils ont été édités sous le titre Estugi ma pluma aux Editions du Perce-Oreille en juin 2018. Il s’agit de textes manuscrits de la main du docteur lui-même ou dactylographiés par une main amie.
Pour célébrer le terroir, il s’exprime dans un romantisme nostalgique qui avait commencé à être à la mode dans la littérature occitane dans les années 1820. Il emploie la structure en octosyllabes à rimes plates ou croisées, il arrive qu’il s’exprime aussi en alexandrins et en vers de six pieds.
Il aime refaire à sa manière des fables de Jean de La Fontaine :

Se dins lo fablo qu’aï ponado
Aï contsat, per moun Sarladé
La cigogno per lo becado
Lafontaino, perdounas mé !17

Pierre Boissel décède à 67 ans à son domicile à Saint-Cyprien. Il mérite sa place dans le patrimoine culturel et la littérature d’Occitanie.
Les deux ouvrages posthumes de l’œuvre du docteur Boissel présentent chaque poème sous trois aspects :
- le texte original avec sa propre graphie pour respecter son travail
- le texte transcrit en occitan normalisé afin qu’il soit accessible à tous ceux qui apprennent l’occitan aujourd’hui 
- la version française, pour ceux qui ne connaissent pas la langue d’oc


1. Garrigue Jean-Louis, Docteur Boissel 1872-1939, Thèse pour le diplôme d’Etat de docteur en médecine, université de Bordeaux II, année 1993.

2. Dans Estugi ma pluma, recueil de poésies inédites du Dr Boissel, 2018 (Editions du Perce-Oreille, Coux-et-Bigaroque-Mouzens).

3. « L’autre nous avait dit : suspendez-le, / Mais il ne nous avait pas dit de le faire balancer. »

4. Dans Estugi ma pluma, recueil de poésies inédites du Dr Boissel, 2018 (Editions du Perce-Oreille, Coux-et-Bigaroque-Mouzens).

5. Garrigue Jean-Louis, Docteur Boissel 1872-1939, Thèse pour le diplôme d’Etat de docteur en médecine, université de Bordeaux II, année 1993.

6. Yvon Delbos (1885-1956) a été député radical socialiste de 1924 à 1940, membre du bureau de la Ligue de la République, président de la fédération de la Dordogne de la Ligue des Droits de l’Homme, sous-secrétaire d’Etat chargé de l’enseignement technique et des Beaux-Arts, puis ministre de l’Instruction Publique et des Beaux-Arts (1925), ministre de la Justice (1936), ministre des Affaires Etrangères de 1936 à 1938, ministre de l’Éducation Nationale au moment de l’adoption de la loi Deixonne.

7. Dans Estugi ma pluma, op. cit.

8. Notre parler / Langue que petit, j’ai apprise / Près des landiers, sans alphabet, / Le pauvre sot qui te méprise / Doit avoir le cerveau étroit. / Souvent rude comme les mains / Du bouvier qui fait le sillon, / Qui s’affine quand sur les joues / De son amie il met un baiser ! / Et si de ton berceau, tu te souviens / Elle était douce, quand la Miou / Chantait : sommeil, sommeil, viens, viens / Sommeil, sommeil, sommeil, viens donc. / Elle semble née pour faire rire / À table, nos invités. / Je n’en sais pas de mieux pour dire / Les contes quelques peu salés. / Si par malheur tu quittes la ferme / Pour t’en aller à Paris : / Petit : gardes- en la mémoire / Elle te rappellera ton pays. / Quand Francillou qui tient l’araire / Ne parlera plus le Sarladais, / Du blé, il n’en sèmera guère, / Les bœufs ne savent pas le français.

9. Quand l’âne revint à la ferme, / Qu’il revit le pailler, / Et qu’il voulut dire sa joie /… Il braillait toujours pareil.

10. Bourgès Audivert Monique, Castels pluriel, Castels singulier, Périgueux, Editions couleurs Périgords, 2008, et www.lesamisderedonespic.fr

11. « Mantenaire » est le titre donné aux seize membres du Conseil du Bournat, son conseil d’administration en quelque sorte. Les adhérents de base sont des « abeilles ».

12. Lutrin / Ah mais ! / Ça durera toujours / De parler de la félibrée / Ou on nous verra un beau jour / Nous mettre quelque débourrée. / De l’encrier fermons le ruisseau ! / Parce que tout ce que nous pouvons écrire / Ça ne vaut pas le pet d’une puce ; / Et ça finirait par faire rire. / Mon Dieu mais qu’est-ce que ça peut vous faire ! / Pourquoi se donner tant de peine : /Laissez-les dire « Ma fenna » et nous autres dire « Mo fenno ! »

13. Dans Estugi ma pluma, recueil de poésies inédites du Dr Boissel, 2018 (Editions du Perce-Oreille, Coux-et-Bigaroque-Mouzens).

14. Paru dans Lou ser ol contou

15. Paru dans Lou ser ol contou

16. Dans Flors de bruga, Editions du Perce-Oreille, 2018, Coux-et-Bigaroque-Mouzens (24220)

17. «Si dans la fable que j’ai volée / J’ai changé, pour mon Sarladais / La cigogne par la bécasse / La Fontaine pardonne-moi !»


Bibliographie de Pierre Boissel

- Boissel Docteur, Lou gal o contat, saynète patoise, Sarlat, imp. Michelet, 1932, 18 p.
- Boissel Docteur, Lou ser ol contou, recueil de poésies patoises, Sarlat, imp. Michelet, première édition en 1935, réunit 130 poèmes suivis d’une table des matières par ordre alphabétique des poèmes,149 p.
- Boissel Docteur, Lou ser ol contou, recueil de poésies patoises, Sarlat, imp. Michelet, réunit les mêmes 130 poèmes, plus 10 poèmes en français, sans table des matières, 152 p.
- Boissel Docteur, Lou gal o contat, Sarlat, imp. Michelet, 1935.
- Boissel Docteur, Lou ser ol contou, recueil de poésies patoises, Sarlat, imp. Michelet, reprend la deuxième édition de 1935, plus une table des matières dans l’ordre de la pagination, 157 p. 
- Boissel Docteur, Lou ser ol contou, poésies patoises du Sarladais, suivies de la saynète Lou gal o contat, Périgueux, Les éditions du Périgord Noir, 1975, 213 p.
- Peiragudas : Le groupe musical a enregistré 3 poésies du recueil Lou ser ol contou sur disque microsillon Lo leberon,  aux Editions Ventadorn, 1978 : Lo grapald, Ai paur, En passant camin. Peiragudas chante dans les concerts : L’ogre, Sei bandat, Sans voler zo far, aussi tirées du recueil Lou ser ol contou mais pas encore enregistrées.
- Boissel Docteur, Lo ser al canton, Choix de poèmes, Atelier Sarladais de Culture occitane, (A.S.C.O.), 1985, 27 poèmes dans la graphie du Docteur Boissel repris dans la graphie occitane normalisée et traduits par Michel Soulhié, plus une cassette audio, 46 p.
- Garrigue Jean-Louis, Docteur Boissel (1872-1939), thèse pour le diplôme d’Etat de docteur en médecine générale, Université de Bordeaux II, U.F.R. de sciences médicales, 10 juin 1993. 
- Garrigue Jean-Louis, Pierre Boissel (1872-1939) médecin et poète occitan, Société d’Art et d’Histoire de Sarlat et du Périgord Noir, 2004. (résumé de sa thèse)
- Boissel Docteur, Lou ser ol contou, Bayac, Éditions du Roc de Bourzac, 2004. (Fac-similé de l'édition Michelet.) 
- Gerval Guy, Le soir au cantou, recueil de poésies patoises du docteur Boissel, avec L’aveugle de Castelcuillé, poème occitan de Jasmin, Pomport 24240, éd. Cyrano, 2011. (traduction en français des poèmes)
- Chavaroche Daniel, Docteur Boissel poète paysan avec C.D. audio en occitan, Sarlat, éditions ASCO, 2015. (poèmes tirés de Lou ser ol contou en occitan normalisé)

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