Mistral, Frédéric (1830-1914)
Écrivain
<p align="justify"><strong>Frédéric Mistral</strong>, co-fondateur et longtemps dirigeant, officiel ou officieux, du Félibrige, écrivain d'oc sans doute le plus régulièrement réédité et le plus traduit dans diverses langues étrangères.</p>
<h2>Biographie</h2>
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<h3>Formes du nom</h3>
<br />
<p align="justify">Frédéric-Joseph-Etienne (état civil) Frédéric Mistral, Frederi Mistral, Mistrau. Prononciation maillanaise héritée [mistR'ä]. Pseudonymes : Ambròsi Boufarèu, Felibre dou Mas, Felbre de Bello Visto, Mestre Franc, Gui de Mountpavoun, Cascarelet, Felibre Calu, Un Maianen, Cousinié Macàri, Michèu Gai, F. M....</p>
<br /><br />
<h3>Le milieu social</h3>
<p align="justify">Né le 8 septembre 1830 à Maillane ( Bouches du Rhône), mort à Maillane le 25 mars 1914. Fils de François Mistral (1771-1855) et Adélaïde Poullinet (1803-1883). Epoux de Marie Rivière (1857-1943), sans postérité légitime.</p>
<p align="justify">Son père est « ménager », paysan propriétaire aisé (une vingtaine d'hectares). Fils cadet, et d'un second lit, Mistral devra compter, au décès de son père, avec ses cohéritiers, son demi- frère Louis et les enfants de sa demi-sœur Marie. Il est donc tôt orienté vers des études susceptibles de lui fournir une profession hors agriculture, études couronnées par un baccalauréat (1847) et une licence en droit obtenue à Aix en Provence (1851). Mais son statut social jusqu'à sa mort est celui d'un rentier vivant du revenu des terres dont il a hérité (dans une zone de cultures maraichères orientées vers le marché national, ce qui n'est pas rien), de ses droits d'auteur (réguliers, au moins pour <i>Mirèio</i>), et de ses prix littéraires, souvent réinvestis au service de la cause félibréenne.</p>
<h3>Engagement politique ?</h3>
<p align="justify">Son implication dans la vie politique se limite à sa participation régulière au conseil municipal de Maillane, sa commune de résidence (même s'il ne manque aucune occasion de s'en éloigner pour des voyages plus ou moins lointains, contrairement au cliché de l'homme enraciné courant chez ses biographes). Il s'est toujours refusé à se présenter à d'autres élections, bien qu'ayant été plusieurs fois sollicité, à droite comme à gauche. Quant à ses opinions politiques, elles sont variables, c'est le moins qu'on puisse dire : républicain « avancé » en 1848 et au cours de ses études à Aix, il est séduit par le bonapartiste « libéral » Emile Ollivier en 1869 avant de l'être par le Prétendant Henri V, puis par le Général Boulanger. Sollicité par Charles Maurras, il adhère en 1899 à la Ligue de la Patrie Française et le regrette assez vite. Le seul point commun entre ces sympathies successives, c'est qu'il s'agit à chaque fois d'un parti ou d'un homme politique qui parle de décentralisation – et comme tous les partis, à un moment ou à un autre en parlent – du moins quand ils ne sont pas au pouvoir...</p>
<h3>Distinctions diverses</h3>
<ul>
<li>Ordre de la Légion d'Honneur (chevalier en 1863, officier en 1895, commandeur en 1909)</li>
<li>Ordre d'Isabelle la Catholique, Espagne (commandeur en 1870)</li>
<li>Ordre de la couronne d'Italie (officier en 1874)</li>
<li>Ordre de la couronne de Roumanie (1882)</li>
<li>Lauréat de l'Académie Française (prix Montyon, 1861, prix Vitet, 1884, prix Née, 1897)</li>
<li>Lauréat de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres (prix Jean Reynaud, 1890)</li>
<li>Maîtres es Jeux Floraux de l'Académie des Jeux Floraux de Toulouse</li>
<li>Membre correspondant ou honoraire d'une vingtaine de sociétés savantes françaises et d'une dizaine de sociétés étrangères (voir Edmond Lefèvre, <i>Bibliographie Mistralienne</i> p. 99-100)</li>
<li>Prix Nobel de Littérature, 1904 (partagé avec Etchegaray)</li>
</ul>
<h2>Action au service de la Renaissance d'oc</h2>
<br />
<p align="justify">L'importance de cette action est proprement incalculable. Il s'agit bel et bien pour lui de l'engagement de toute une vie aussi bien au service de l'écriture que de la langue d'oc, sa langue maternelle (l'idée qu'il ait « fini par penser en provençal », comme s'il avait préalablement appris à penser en français est largement contestable, quoique due au linguiste Albert Dauzat).</p>
<h3>Des premiers écrits à la fondation du Félibrige</h3>
<p align="justify">Ses premiers essais écrits en cette langue sont précoces (pré-adolescence), et, si à un moment, vers vingt ans, il s'essaie à la poésie en français (en particulier, mais pas seulement, pour des poèmes politiques), il y renonce assez vite. En dehors de quelques vers que cite Roumanille dans son premier recueil <i>Li Margarideto</i> de 1847, on peut considérer que Mistral publie ses premiers poèmes en oc dans le journal <i>La Commune</i> (Avignon) en 1851, puis dans le recueil collectif <i>Li Prouvençalo</i> de 1852, dans lequel figurent par ailleurs la plupart de ceux qui deux ans plus tard vont fonder le Félibrige, le 21 mai 1854 selon le récit popularisé depuis. Il s'agit en fait de l'aboutissement d'un processus entamé auparavant, et de la formalisation de l'existence d'un groupe de jeunes écrivains d'oc regroupés autour de Roumanille ; Mistral est dès le départ le co-animateur de ce groupe : c'est avec son aide que Roumanille met définitivement au point une orthographe nouvelle pour le provençal, non sans débats assez âpres avec un Mistral qui dès le départ manifeste une connaissance de la langue et de l'histoire de sa littérature assez profonde. Parallèlement à la rédaction de son premier grand poème <i>Mirèio</i> (si on ne compte pas l'essai représenté par <i>Li meissoun</i> de 1848, publiées bien plus tard) Mistral intervient de façon intensive, par ses propres œuvres comme par ses corrections des textes des autres dans les premiers <i>Armana Prouvençau</i> (dès celui pour l'année 1855), destinés à publier régulièrement et à faire connaître les productions de la nouvelle école.</p>
<h3>La parution de <i>Mirèio</i></h3>
<p align="justify">Mais à ses débuts, le Félibrige n'est guère plus qu'un petit cénacle avignonnais, pesant peu face aux Troubaires marseillais par exemple. Tout change en 1859, quand paraît Mirèio. Mirèio correspond à un double pari de Mistral. D'abord affirmer la capacité de la langue d'oc à affronter tous les registres, en produisant un poème de douze chants placé sus le signe d'Homère, en rupture avec le ton familier et « populaire » affecté jusque-là par la plupart des écrivains d'oc de son temps, Jasmin compris. Poème accompagné de notes copieuses dont une qui constitue un véritable manifeste faisant de la littérature provençale telle que la voit l'auteur l'outil du renouveau de la littérature française dans son ensemble. Second pari, lié au précédent : sortir du seul cadre provincial (perçu par Mistral comme étriqué et suiviste) pour obtenir une reconnaissance parisienne, puisque c'est à Paris que se font les réputations littéraires. En apparence, le pari est gagné : salué par Lamartine et une bonne partie de la critique nationale, le poème connaît un grand succès sanctionné par plusieurs rééditions parisiennes les années suivantes (quatre entre 1860 et 1870). Succès qui masque en réalité le fait que pour les critiques, le poème vaut par son côté « charmant, rustique » pour reprendre les adjectifs les plus utilisés, et pittoresque, et se voit utilisé contre les nouvelles tendances littéraires du temps (notamment Baudelaire). Par ailleurs, le choix linguistique de Mistral n'est absolument pas compris, et personne ne croit vraiment qu'il puisse exister une littérature provençale valant la peine d'être lue. De fait, si Mistral encourage ses amis -Aubanel, Roumieux... à profiter de son succès pour lancer leurs propres ouvrages, leur écho est infiniment moindre, ce qui constitue un premier mauvais signe. Certes, sur place, l'effet <em>Mirèio</em> permet au Félibrige de faire un certain nombre de recrues, en Provence comme en Languedoc oriental.</p>
<h3>Elargissement et structuration du Félibrige - Les liens avec les Catalans</h3>
<p align="justify">Face à cet élargissement géographique, il faut bien que le Félibrige, jusque-là groupe informel de jeunes amis, se structure un peu mieux. C'est Mistral qui élabore les premiers statuts en 1862, afin de fournir cette structure, et permettre l'essor d'une littérature d'oc dont il estime possible l'intégration sans problème au champ littéraire national. Ces premiers statuts, très restrictifs (cinquante « félibres » cooptés à vie) et bâtis sur le modèle de l'Institut de France avec des sections spécialisées (poésie, sciences, arts, histoire...) ont l'ambition de servir de point de ralliement à tous les intellectuels et artistes du Midi de la France -fort peu en réalité se montrent intéressés, ce qui est aussi un mauvais signe. Le début des années 1860 est aussi le moment de la rencontre avec la <em>Renaixença</em> catalane, notamment le poète, historien et militant politique « libéral » Victor Balaguer. Ces contacts amènent Mistral à envisager la possibilité d'un élargissement de l'action du Félibrige, en passant de la simple revendication linguistique et littéraire à une revendication plus directement politique, autour du thème du fédéralisme -un fédéralisme que Mistral envisage à l'échelle européenne -moyen de dépasser le clivage nord-sud interne à la France. Cela dit, les contours de ce fédéralisme restent flous, et exprimés surtout dans des correspondances avec des interlocuteurs choisis (et rares), ou dans des poèmes allégoriques. En 1864, l'opéra Mireille de Gounod réveille l'intérêt parisien pour Mistral, qui peut donc continuer à croire au succès de sa stratégie.</p>
<h3>1867 : Calendau, « La Coumtesso » : Mistral incompris</h3>
<p align="justify">Le réveil sera brutal : en 1867 Mistral repart pour Paris avec son second poème, <em>Calendau</em>, qui se veut d'une certaine manière une épopée « nationale », mettant en scène un jeune homme du peuple libérant une princesse opprimée, sur fond de description de la Provence intérieure, et à grand renfort, là encore, de notes érudites constituant une sorte de manuel de culture provençale. À peu près au même moment, il publie aussi un poème court, « la Coumtesso », allégorie dans laquelle une comtesse (la Provence) est enfermée dans un couvent par sa méchante sœur. Mais un jour, les jeunes vaillants du pays viendront délivrer la prisonnière, et pendre l'abbesse (pas la méchante sœur) aux grilles de son couvent. Or, l'accueil des critiques est plutôt froid. En dehors du fait qu’'ils ne comprennent toujours pas pourquoi Mistral n'écrit pas en français, certains d'entre eux (ceux qui ont entendu parler de la Coumtesso, comme Zola) croient discerner dans ses vers des pensées dangereuses pour l'unité nationale. En 1868, un ouvrage d'un ex-ami de Mistral, Eugène Garcin, Français du Nord et du Midi, confirme cette impression en accusant tout bonnement Mistral de tentations séparatistes (et, par ailleurs, réactionnaires). L'échec de Calendau (qui ne sera réédité que vingt ans plus tard) et cette polémique prennent Mistral au dépourvu.</p>
<h3>Le cadre : entre débats nationaux et affaiblissement des liens avec les Catalans</h3>
<p align="justify">S'il entrevoit, après coup, ce qu'ont été les limites de son succès de 1859, il ne voit pas que ses idées politiques supposées, bien vagues de toute façon, sont manipulées dans un débat interne à la gauche républicaine. Ce débat, assez vif sous le Second Empire, oppose ceux qui considèrent que la République doit centraliser face au péril de dissidences locales de type vendéen, et ceux qui considèrent au contraire que la centralisation dite « jacobine », n'est rien d'autre que le retour au cœur du processus révolutionnaire d'un héritage d'Ancien Régime recyclé au profit de la bourgeoisie (c'est la position de Quinet et de son disciple, Xavier de Ricard, qui la défendra dix ans plus tard à l'intérieur du Félibrige « rouge »). Mistral peut être un temps rassuré par le développement des rapports avec les catalanistes, qui l'invitent à Barcelone en mai 1868 avant d'envoyer une délégation aux grandes fêtes de Saint-Rémy en septembre, mais une révolution en Espagne (automne 68), suivie de troubles assez graves aboutit à ce que ces rapports se distendent, laissant le Maillanais seul avec ses déceptions, renforcées encore par des problèmes intimes. Politiquement, il met un temps ses espoirs dans le dernier premier ministre de Napoléon III, le Marseillais Emile Ollivier, ex-républicain devenu bonapartiste « libéral » qui annonce des réformes décentralisatrices. La guerre de 1870, puis la Commune, accentuent le virage à droite de Mistral, qui se prend alors à espérer, comme son ami Roumanille, une restauration monarchique, qui, croit-il, amènerait le retour aux vieilles provinces.</p>
<h3>Le Tresor dóu Felibrige – Lis Isclo d’or – Nouveaux statuts du Félibrige – L’Idée latine</h3>
<p align="justify">Durant ces années de désarroi confinant à la dépression, sa production littéraire est au plus bas, seule l'élaboration de son dictionnaire le mobilisant encore un peu (Le <em>Tresor dou Felibrige</em> commence à paraître en fascicules à partir de 1878). Mistral reprend pied peu à peu, cependant. Il participe activement à un certain nombre de grandes fêtes couplées avec des concours littéraires en langue d'oc (Cinquième centenaire de la mort de Pétrarque en 1874, inauguration de la chapelle à Notre-Dame de Provence à Forcalquier, et concours de philologie de la Société pour l'Étude des langues romanes de Montpellier en 1875). La même année paraît la première édition de son recueil lyrique <em>Lis Isclo d'or</em>. En 1876, il se marie, quelques mois après avoir doté le Félibrige de ses seconds statuts, correspondant en gros à ceux actuellement en vigueur. Plus question de bâtir une académie à l'échelle de l'ensemble de l'intelligentsia méridionale : si subsiste un Consistoire de cinquante Majoraux couronné par un <em>Capoulié</em> (Mistral jusqu'en 1888), l'accent est mis désormais sur le recrutement de <em>manteneires</em>, autrement dit de sympathisants de la cause de la langue, faisant surtout office de figurants souvent éphémères... Si, dans une France en proie au repli nationaliste il n'est plus question de parler d'un fédéralisme européen qui donnerait une place à la Nation provençale, Mistral se rabat sur une Idée Latine prônant l'union, autour de la France (et de son Midi) des grands peuples « romans » du sud de l'Europe : les grandes Fêtes Latines organisées à Montpellier (par les félibres de la Société pour l'Etude des langues romanes) en 1878 voient ainsi couronné un poète roumain, Vasile Alecsandri, qui se trouve être par ailleurs un homme politique important dans son pays. Cela n'ira au demeurant jamais bien loin. Et à peu près au même moment, une grave crise interne au Félibrige combinée à de nouvelles accusations de séparatisme dans la presse républicaine parisienne (cachant en fait une simple dénonciation des amitiés monarchistes des leaders du Félibrige) amène Mistral, une nouvelle fois, à en rabattre sur ses ambitions.</p>
<h3>Volonté de reprise en main du Félibrige – Nouvelles publications – Le Museon arlaten</h3>
<p align="justify">Mistral se concentre alors d'une part sur la direction du Félibrige, avec un travail énorme de gestion des conflits, mais aussi de correction des textes proposés à publication (dans l'<em>Armana Prouvençau</em> par exemple) et, d'autre part, sur sa propre production. Une seconde édition des <em>Isclo d'or</em> paraît en 1878, puis une troisième, à Paris chez Lemerre en 1889. Entretemps, Mistral a publié sa nouvelle Nerto en 1884. Viendront ensuite la tragédie <em>La Reino Jano</em> en 1890 (seul essai de Mistral dans le domaine du théâtre, peu concluant), <em>Lou Pouemo dou Rose</em> en 1897, un recueil des discours de Mistral en 1906 (<em>Discours e dicho</em>), la même année que <em>Moun Espelido</em>, <em>Memòri e raconte</em>, les « mémoires » du poète, puis en 1910 la traduction de <em>La Genèsi</em>, reprenant des fragments publiés au fil des ans dans l'<em>Armana Prouvençau</em>, et enfin, en 1912, son dernier recueil lyrique, <em>Lis Oulivado</em> (1912). Seront publiés après sa mort trois recueils de <em>Proso d'Armana</em> et un récit de voyage en prose, <em>Escourregudo en Itàli</em>, écrit, nous dit-on, en collaboration avec son épouse. D'autres inédits, notamment des correspondances avec divers acteurs de la renaissance d'oc ont été publiés par la suite, sans épuiser la matière. Parallèlement, Mistral se consacre à la mise en place des collections ethnographiques du Museon Arlaten.</p>
<h3>Les dernières années</h3>
<p align="justify">Si ses dernières années le voient recevoir le demi prix Nobel de littérature de 1904, et être l'objet de célébrations multiples (cinquantenaire du Félibrige en 1904, cinquantenaire de <em>Mirèio</em> en 1909, visite du Président de la République Poincaré en 1913...), sur fond d'un véritable culte de la personnalité orchestré par ses disciples, tout cela ne l'empêche pas de constater la difficulté du Félibrige à trouver en son sein une personnalité capable de lui succéder. Il peut bien faire figure de patriarche « olympien », objet de visites presque touristiques à Maillane et sujet de nombreuses représentations artistiques de plus ou moins bon goût dont lui-même riait parfois volontiers, il est permis de penser que sa déception a été grande, face aux limites de la progression du Félibrige et, au-delà, de la renaissance d'oc dans les domaines qu'il percevait comme prioritaires : la diffusion d'une littérature d'oc ambitieuse et de qualité, la reconnaissance de la langue à l'école, sans parler de la cause de la décentralisation.</p>
<h3>La postérité</h3>
<p align="justify">À sa mort en 1914, quelques mois avant le déclenchement de la première guerre mondiale, commence le temps de sa postérité. Le Félibrige entretient le culte de son père fondateur jusqu'à aujourd'hui, de commémoration en commémoration (centenaire de la naissance en 1930, centenaire du Félibrige en 1954, centenaire de Mirèio en 1959, anniversaires de sa naissance et de sa mort chaque année...). De nombreuses rues et avenues du Midi portent son nom. La bibliographie qui lui est consacrée est immense, quoique de qualité très inégale : il faut attendre les années 50 pour voir vraiment apparaître les premiers travaux critiques dépassant le niveau des « biographies » pittoresques, ou des récupérations politiques (maurrassiennes puis vichistes notamment). Si son œuvre reste largement ignorée des spécialistes de littérature française, qui poursuivent dans la voie ouverte par leurs prédécesseurs les critiques myopes du XIXe, cette œuvre est régulièrement rééditée et trouve ainsi de nouveaux lecteurs. Au-delà des clichés, et du respect machinal dû au personnage, il reste à la redécouvrir, dans sa richesse et sa complexité.</p>
<h2>Sources et bibliographie</h2>
<br />Compte tenu de l'importance du personnage, la masse de références est colossale, et on ne peut ici donner que quelques indications.
<h3>Sources</h3>
<p align="justify">Les correspondances reçues par Mistral sont conservées au musée de Maillane ; mais un certain nombre de ses lettres et de celles qu'il a pu recevoir ont été recueillies au musée du Roure, à Avignon. Certaines de ses correspondances, (avec les acteurs les plus importants) ont été publiées, mais il reste du travail...</p>
<h3>Bibliographie</h3>
<p align="justify">Un premier point a été fait par Edmond Lefèvre en 1903 : Frédéric Mistral, Bibliographie sommaire de ses œuvres, Marseille, Idèio Prouvençalo, 1903. Contient aussi les références de tous les livres, brochures, articles... consacrés à Mistral (154 p.). Complété en 1969 par Georges Place, bibliographe reconnu de la littérature française : Frédéric Mistral, Paris, Editions de la Chronique des Lettres Françaises (157 pp.).</p>
<h3>Biographie et critique</h3>
<p align="justify">Là encore, on a affaire à une masse considérable, de qualité très inégale. Quelques pistes, classées chronologiquement :</p>
<ul>
<li>Lafont, Robert, <em>Mistral ou l'illusion</em>, Paris, Plon, 1954.</li>
<li>Peyre, Sully-André, <em>Essai sur Frédéric Mistral</em>, Paris, Seghers, 1959.</li>
<li>Pélissier, J., <em>Frédéric Mistral au jour le jour</em>, Ophrys, publications des Annales de la Faculté des Lettres d'Aix en Provence, 1967.</li>
<li>Martel, Philippe, <em>Les Félibres et leur temps. Renaissance d'oc et d'opinion (1850-1914)</em>, Bordeaux, PUB, 2010.</li>
<li>Mauron, Charles, <em>Études mistraliennes</em>, Saint-Rémy, 1989 (reprend des publications plus anciennes).</li>
<li>Mauron, Claude, <em>Frédéric Mistral</em>, Paris, Fayard, 1993.</li>
<li>Gardy, Philippe, Torreilles, Claire, dir. <em>Frédéric Mistral et Lou pouèmo dou Rose</em>, sl, CELO, 1997.</li>
<li>Casanova, Jean-Yves, <em>Frédéric Mistral, l'enfant, la mort et les rêves</em>, Canet, Trabucaire, 2004.</li>
<li>Casanova, Jean-Yves, <em>Frédéric Mistral, l'ombre et l'écho</em>, Paris, Garnier, 2016.</li>
<li>Casanova, Jean-Yves, Courouau Jean-François, Martel, Philippe, dir. <em>Sus la mar de l'istòri, lectures et réception de l'œuvre de Frédéric Mistral</em>, Paris, Garnier, 2018.</li>
</ul>
Martel, Philippe (1951-....)
CIRDOC - Mediatèca occitana (Béziers)
LLACS-Langues, littératures, arts et cultures du sud (Université Paul-Valéry, Montpellier 3)
2023-01-23 Florian Bart
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Beaumadier, Léonce (1893-1980)
Beaumadier, Léonce (1893-1980)
Folkloriste
Herboriste
Droguiste
<p align="justify">Frédéric Léonce Beaumadier, dit Léonce Beaumadier (1893-1980), est un folkloriste biterrois, spécialisé dans le collectage et l'étude des danses, des chants, des musiques et instruments traditionnels du Bas-Languedoc.</p>
<h2><br />Identité </h2>
<h3><br />Formes référentielles :</h3>
<p>Beaumadier, Léonce (1893-1980)</p>
<h3>Autres formes connues :</h3>
<p>Beaumadier, Frédéric Léonce Clément (Forme complète d'état-civil)<br /><br />Le chantre du hautbois (pseudonyme)<br /><br /></p>
<h2>Éléments biographiques </h2>
<p align="justify">Frédéric Léonce Beaumadier, dit Léonce Beaumadier, est né à Béziers à la fin du XIXe siècle dans une famille bourgeoise. Ses parents, Numa et Philippine Beaumadier, sont boulangers avenue du Colonel d'Ornano ; ils orientent Léonce vers des études de pharmacie à Montpellier. Parallèlement, Léonce pratique la clarinette, le hautbois traditionnel, et assiste avant la Grande guerre à de nombreuses fêtes populaires.</p>
<p align="justify">Léonce Beaumadier avait entamé à l'Estudiantina de Béziers deux formations, de joueur de mandoline, et d'hautboïste classique, interrompues par son engagement volontaire en 1913, puis par la mobilisation d'août 1914. Nommé caporal au 119e régiment d'infanterie, il est gravement blessé par des éclats d'obus de 210 millimètres le 19 août 1915, puis il est victime d'un écrasement thoracique dû à l'effondrement de son poste avancé lors des batailles de l'Artois, à Neuville Saint-Vaast. Dès lors, Léonce Beaumadier doit renoncer prématurément à la pratique de la danse et surtout à celle du hautbois traditionnel du Bas-Languedoc pour lequel désormais le souffle lui manque. </p>
<p align="justify">Après l'obtention de son diplôme d'herboriste, il devient droguiste et s'installe dans une pharmacie-droguerie-herboristerie au 33 rue Boëldieu, à Béziers, dès 1922. Il rencontre Marie-Louise Amalric, sa future femme, qui deviendra costumière des formations folkloriques dont Léonce Beaumadier sera le responsable à partir de 1937.</p>
<p align="justify">De leur mariage naissent deux fils, Philippe et Paul, tous deux prêtres dans le Biterrois. Le premier décède prématurément de la tuberculose à l'âge de 25 ans, tandis que Paul, ordonné prêtre à Sète puis à Béziers, assiste son père dans ses travaux de recherches et de sauvegarde du patrimoine immatériel bas-languedocien. Léonce Beaumadier mène une vie professionnelle discrète et confortable, ce qui lui permet détudier le folklore local, discipline nouvelle dans la France de l'Entre-deux guerres. Pendant l'Occupation, Léonce Beaumadier répond aux demandes d'organisation de spectacles folkloriques qui émanent de l'administration, mais également des prisonniers de guerre en Allemagne. À la Libération, Léonce Beaumadier reprend ses collectages, mais il contracte une maladie articulaire au niveau des mains et des doigts, ce qui le contraint à renoncer définitivement à toutes les pratiques instrumentales. </p>
<h2>Engagements dans le renaissance d’oc </h2>
<p align="justify">Après une jeunesse très studieuse, et une Grande guerre douloureuse, Léonce Beaumadier se découvre une passion quasi-obsessionnelle pour le hautbois traditionnel du Bas-Languedoc, pour les danses populaires de la région et pour leur collectage.<br />Avec <i>Clardeluno</i> (<a href="https://vidas.occitanica.eu/items/show/2078">Jeanne Barthès</a><span style="font-size: xx-small;"><!-- Faire des liens sur leurs fiches “vidas” ? --></span>), Auguste Domergue (dit <i>Frigoulet de la Gardiolo</i>) et Léon Cordes, Léonce Beaumadier est le co-fondateur, de L'<i>Escolo Trencavel</i>, école félibréenne au sein de laquelle il dirige une section de danses traditionnelles costumées à partir de 1937. La même année, dès la création de la revue <i>Trencavel</i>, il entreprend une grande enquête sur le folklore du Bas-Languedoc auprès des derniers pratiquants.</p>
<p align="JUSTIFY">Devenu membre du Félibrige, distingué par une cigale d'argent en 1942 et discrètement récompensé aux Jeux floraux de Roussillon de 1960, Beaumadier entreprend la sauvegarde du folklore local menacé par l'industrialisation et l'exode rural. Il collecte et rédige, de 1937 à 1980, une masse colossale de notes manuscrites, et théorise l'évolution des principales danses, notamment celles du Chevalet et des Treilles. Il collectionne tous les ouvrages et toutes les revues qui traitent de culture régionale en langue d'oc.</p>
<p align="JUSTIFY">Il procède également à l'enregistrement sonore sur bandes magnétiques des derniers ménétriers, et sauvegarde le répertoire traditionnel des frères Emilien et Edouard Briançon, de Michel Biau, de Léon Larose et de Pierre-Joseph Cavaillé dit <i>Lo Gueil, </i>dernier joueur de fifre d'une longue descendance à Vendres.</p>
<p align="JUSTIFY">À la mort de Léonce Beaumadier, le fonds est dispersé entre les héritiers directs, l'<i>Escolo Trencavel</i> et le groupe folklorique local, <i>les Jardinières de l'Orb</i>. Une partie importante de ses notes a été déposée au musée du Biterrois par l'<i>Escolo Trencavel </i>dont il fut un temps le <i>Capiscol</i>. Aujourd'hui, le fonds Léonce Beaumadier est réuni dans son intégralité dans les locaux de l'association Farandole biterroise- Escolo Trencavel.</p>
<h2 class="western" align="JUSTIFY">Bibliographie et Sources</h2>
<div id="sdfootnote1">Fonds d'archives <i>Léonce Beaumadier</i>, Farandole biterroise- <i>Escolo Trencavel</i>, Béziers. <br /><br />Serge Boyer, <i>Histoire des traditions populaires en Bas-Languedoc</i>, Le Chameau malin, Béziers, 2019. <br /><br />Revue <i>Trencavel</i>, Béziers, 1937-1943. <br /><br />Collectages auprès de Mme Jeanne Tardieu, nièce de Léonce Beaumadier.</div>
<h2>Identitat </h2>
<h3><br />Formas referencialas </h3>
<br />Beaumadier, Léonce (1893-1980)<br />
<h3><br />Autras formas conegudas</h3>
Beaumadier, Frédéric Léonce Clément <br /><br />Le chantre du hautbois (pseudonyme)<br /><br />
<h2>Elements biografics</h2>
<p align="justify">Frédéric Léonce Beaumadier, dich Léonce Beaumadier, es nascut a Besièrs a la fin del sègle XIX, dins una familha borgesa. Sos parents, Numa e Felipina Beaumadier, son fornièrs a Besièrs, avenguda del Colonèl d'Ornano ; orientan lo jove Léonce cap a d'estudis de farmacia à Montpelhièr ; a costat, Léonce practica la clarineta, l'autbòi tradicional, e assistís abans la Granda guèrra a fèstas popularas.<br />Léonce Beaumadier aviá començat, a l'Estudiantina de Bésièrs, doas formacions : de jogaire de mandolina, e d'autbòi classic, arrestadas pr'amor de son engatjament volontari en 1913, puèi per la mobilizacion d'agost de 1914. Nomenat caporal dins lo 119en regiment d'infantariá, es grèvament nafrat per d'esclats d'obús de 210 milimètres lo 19 d’agost de 1915, puei es victima d'un espotiment toracic pr'amor de l'afondrament de son pòste avançat pendent las batèstas de l'Artois, à Neuville Saint-Vaast. D’ara en la, Léonce Beaumadier renóncia abans l'ora à la practica de las danças et subretot à la practica de l'autbòi tradicional del Lengadòc-Bas per lo qual l'alen li manca. <br />Aprèp la capitada de son diplòma d'erborista, se fa droguista e s'installa dins une farmaciá-droguariá-erboristariá al 33 de la carrièira Boëldieu, a Besièrs, en 1922. Rescontra lèu Maria-Loise Amalric, sa futura femna, que se farà tamben costumièira de las còlas folcloricas de Léonce Beaumadier, tre 1937.<br /><br />D'aquel maridatge naisson dos enfants, Felip et Paul, totis dos curats dins lo Besierenc. Lo primièr defunta abans l'ora de la tisia à l'edat de 25 ans, mentre que Paul, ordenat preire a Cette puei a Besièrs, ajuda son paire dins lo trabalh de recercas et de salvagarda del patrimòni immaterial del Lengadòc-Bas. Léonce Beaumadier mena una vida professionala discrèta et confortabla, çò que li permet d'estudiar lo folclòre local, matèria novèla dins la França de las annadas 1930. Pendent l'Ocupacion, Léonce Beaumadier respond a las demandas d'organizacion d'espectacles folclorics que venon de l'administracion, mas tanben dels presonièrs de guèrra en Alemanha. A la Liberacion, Léonce Beaumadier recomença sos collectatges, mas aganta una malautiá articulara al nivèl de las mans e dels dets, e fin finala renóncia definitivament a practicar la musica tradicionala.</p>
<h2>Engatjament dins la renaissença d’oc</h2>
<p align="justify">Aprèp una joinessa estudiosa, e una Granda guèrra dolorosa, Léonce Beaumadier se trapa una passion quasiment obsessionala per l'autbòi tradicional del Lengadòc-Bas, per las danças popularas localas, e mai per lor collectatge.<br />Amb Clardeluno (Jeanna Barthès), Auguste Domergue (escaisnomat Frigoulet de la Gardiolo) e mai Leon Còrdas, Léonce Beaumadier es l'un de los fondadors de L'Escolo Trencavel, escòla felibrenca dins la quala mena una còla de danças tradicionalas en costum tre l'annada 1937. La meteissa annada, amb la creacion de sa revista en òc Trencavel, comença une granda enquista a prepaus del folclòr en Lengadòc-Bas alprèp dels darrièrs practicants. <br /><br />Vengut membre del Felibritge, nomenat Mestre d'Òbra amb la cigala d'argent en 1942 e discrètament recompensat als jòcs florals de Rosselhon de 1960, Beaumadier entrepren la salvagarda del folclòr local menaçat per l'industrializacion e mai l'exòde rural. Collecta qué ? e escriu, entre 1937 e 1980, tot un molon de nòtas manuscritas, et teoriza la mudason de las principalas danças, subretot las del Chivalet et de las Trelhas. Collecciona totas las òbras et totas las revistas que parlan de cultura regionala en lenga d'òc.<br />Procedís tanben a la gravadura sus de bandas manheticas dels darrièrs sonaires, et salvagarda lo repertòri tradicional dels fraires Emilien e Edouard Briançon, de Michel Biau, de Léon Larose e de Pierre-Joseph Cavaillé, dich Lo Gueil, darrièr pifraire d'una longa descendéncia dins lo vilatge de Vendres.<br />A la mòrt de Léonce Beaumadier en 1980, lo fons es escampilhat entre les eiretièrs dirèctes, l'Escolo Trencavel e mai la còla folclorica locala, les Jardinières de l'Orb. Une partida importanta de sas nòtas foguèron depausadas al musèu del Besierenc per l'Escolo Trencavel, que Léonce Beaumadier ne foguèt un moment lo Capiscòl. Ara, lo fons Léonce Beaumadier es amassat dans sa totalitat dins la demòra de l'associacion Farandola biterrenca - Escolo Trencavel.</p>
<h2><br /><br />Bibliografia e ressorças </h2>
<br />Fons d'archius <i>Léonce Beaumadier</i>, Farandole biterroise- <i>Escolo Trencavel</i>, Besièrs. <br /><br />Serge Boyer, <i>Histoire des traditions populaires en Bas-Languedoc</i>, Le Chameau malin, Béziers, 2019. <br /><br />Revista <i>Trencavel</i>, Béziers, 1937-1943. <br /><br />Collectatges alprèp de Dòna Jeanne Tardieu, neboda de Léonce Beaumadier.<br /><br />
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Boyer, Serge
CIRDOC - Mediatèca occitana (Béziers)
Recherche en domaine occitan (Montpellier)
2021-02-08, Blandine Delhaye
Lespoux, Yan
Verny, Marie-Jeanne
<img src="https://occitanica.eu/illustrations/CC88x31.png" /><br /><br />Cet article est mise à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution (Boyer, Serge ReSO/LLACS, CIRDOC)- Pas d’Utilisation Commerciale - Partage dans les Mêmes Conditions 4.0 International.
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Vermenouze, Arsène (1850-1910)
Vermenosa, Arsèni (1850-1910)
Commerçant
<p style="text-align: justify;">Arsène Vermenouze est un écrivain du canton d'Aurillac (Haute-Auvergne) d'expression languedocienne et française. Élu majoral du Félibrige en 1900, il est connu comme le "chasseur-poète", composant ses poèmes en parcourant la campagne.</p>
<h2>Identité</h2>
<h3>Formes référentielles</h3>
<p>Vermenouze, Arsène</p>
<h3>Autres formes connues</h3>
<p>Vermenosa, Arsèni</p>
<p><br />Poe͏̈ta d'Eitrac, Lo</p>
<h2>Éléments biographiques</h2>
<p style="text-align: justify;">Il est né le 26 septembre 1850 à Vielle, commune d'Ytrac, dans une famille de propriétaires terriens. Son instruction fut partagée entre l'école des Frères à Aurillac pendant 3 ans et les enseignements d'une préceptrice qui lui donna le goût des lettres. Il passa son enfance dans la campagne cantalienne, avec ses grands-parents, sa mère, ses frères et sa sœur. À l'epoque, de nombreuses familles auvergnates complétaient leurs ressources en faisant du commerce en Espagne. C'est ainsi que Vermenouze rejoignit son père à l'âge de 16 ans à Illescas, près de Tolède, où ils tenaient une boutique de vins, épices, tissus et autres marchandises. Il resta plus de quinze ans en "exil" ponctué de retours tous les deux ans. En 1870 il revint quelque temps en France, comme engagé volontaire dans le 4ème régiment de hussards. À son retour définitif d'Espagne, il tint une boutique de liqueurs avec des cousins à Aurillac.<br />Il eut une activité assez soutenue de journaliste et polémiste, devenant avec le temps profondément attaché à des valeurs de foi chrétienne et de patriotisme. Républicain, il était notamment favorable au Ralliement, dans un primier temps, puis à l'Action Française vers la fin de sa vie après des déceptions républicaines. Le Ralliement était une tendance chez les catholiques dans la ligne de l'encyclique <em>Au milieu des sollicitudes</em> (1892) du pape Léon XIII en faveur de la République, à condition d'abandonner les lois sur la laïcization.<br />Il obtint le prix Archon-Desperouses de l'Académie Française (1000 fcs) en 1903 pour son recueil en français Mon Auvergne.<br />Il mourut de maladie le 8 janvier 1910.<br />Quelques années plus tard, son buste fut inauguré dans un parc d'Aurillac, et des rues portent aujourd'hui son nom à Aurillac, Clermont-Ferrand, Riom e Paris.<br />Le chanoine cantalien Jean Mazières (1903-1983) écrivit une thèse très complète et documentée sur la vie et l'œuvre d'Arsène Vermenouze.</p>
<h2>Engagement dans la renaissance d'oc</h2>
<p style="text-align: justify;">Il écrivit tant en français qu'en occitan et d'une manière générale ses textes parurent dans des revues comme <em>L'Avenir du Cantal, l'Indépendant du Cantal, le Moniteur du Cantal, la Croix du Cantal</em> et <em>la Croix cantalienne</em>. Il signait (souvent sous des pseudonymes comme “Jantou” ou “L'Arverne”) des écrits poétiques, satiriques et engagés, qui eurent beaucoup de succès. À partir de 1901 il collabora au Mois littéraire et pittoresque, revue culturelle catholique qui paraissait à Paris.<br />Ses premiers écrits en oc datent de 1879 et furent publiés dans la revue <em>L'Avenir du Cantal</em> d'Auguste Bancharel (1832-1889), écrivain d'oc lui aussi. Un ami et un collaborateur très important dans les activités félibréennes de Vermenouze fut l'abbé Francis Courchinoux (1859-1902).<br />Il fut encouragé à publier et introduit dans le milieu intellectuel parisien par Jean Ajalbert (1863-1947), écrivain et polémiste, né dans une famille d'origine auvergnate.<br />À partir de 1890, il se rapprocha du Félibrige et composa des textes comme le poème « Als felibres, als cigalièrs e als trobaires », ou le manifeste « O touto l'Oubergno » qui appellent les Auvergnats à la défense e à la promotion de la langue, la « lenga d'òc », de concert avec les Gascons et les Provençaux. En 1894 il devint capiscòl de l'Escolo Oubernhato, et l'année suivante il fonda la revue félibréenne <em>Lo Cobreto</em>. En 1900 il fut élu majoral du Félibrige. Il en fut un animateur très actif, au centre des relations avec félibres et érudits dans le Cantal. Il fit pendant près de dix ans des interventions annuelles dans des écoles auvergnates pour parler du Félibrige.<br />En 1908, il collabora à une initiative destinée à réunir les Auvergnats de Paris : la fondation de la Veillée d'Auvergne, association et revue littéraire, en parler auvergnat, dans la ligne de <em>Lo Cobreto</em> qui ne paraissait plus.<br />Recherché pour ses talents d'orateur et surtout de conteur, il anima des veillées renommées et fut sollicité pour plusieurs manifestations régionalistes.<br />Il publia deux recueils en occitan, <em>Flour de Brousso</em> en 1896 et <em>Jous la Cluchado</em> en 1908, récompensés aux Jeux Floraux de Toulouse. Certains poèmes sont inspirés des excursions de l'auteur dans la campagne et de son activité de chasseur ; d'autres mettent en scène la vie de la maisonnée et peint les portraits de personnes de son environnement : famille, domestiques, voisins, etc.<br />Ses premiers écrits occitans se présentaient dans une graphie “phonétique”, adressée au lectorat aurillacois, puis à la suite de son rapprochement avec le Félibrige il adopta avec enthousiasme la graphie mistralienne, et finalement d'autres influences l'amenèrent à remplacer celle-ci par la graphie “étymologique” ou “occitane”. En effet, il avait des relations tout-à-fait amicales avec des gens comme Antonin Perbosc (1861-1944) et Prosper Estieu (1860-1939), instituteurs dans les environs de Toulouse et promoteurs d'une graphie inspirée des Troubadours. Pour achever de le convaincre, l'abbé Raymond Four (1877-1918) d'Aurillac avait pris le parti de la graphie “étymologique”. L'abbé aida Vermenouze pour la publication de <em>Jous la Cluchado</em> et il y fit figurer une transcription de chaque poème dans cette graphie, en regard de la version en graphie “phonétique” et de la traduction en français.</p>
<h2 style="background-image: url('data:image/gif;base64,R0lGODlhDgAKAIABALu7u////yH5BAEAAAEALAAAAAAOAAoAAAIajI8Hybbx4oOuqgTynJd6bGlWg3DkJzoaUAAAOw=='); color: #626262;">Bilbliographie de l'auteur</h2>
<p style="background-image: url('data:image/gif;base64,R0lGODlhCQAJAJEAAAAAAP///7u7u////yH5BAEAAAMALAAAAAAJAAkAAAIQnG+CqCN/mlyvsRUpThG6AgA7'); color: #626262;"><em>Flour de Brousso</em>, Imprimerie Moderne, Aurillac, 1896. Voir la ressource en ligne sur le site du Cieldoc</p>
<p style="background-image: url('data:image/gif;base64,R0lGODlhCQAJAJEAAAAAAP///7u7u////yH5BAEAAAMALAAAAAAJAAkAAAIQnG+CqCN/mlyvsRUpThG6AgA7'); color: #626262;"><em>En Plein Vent</em>, Stock, Paris, 1900.</p>
<p style="background-image: url('data:image/gif;base64,R0lGODlhCQAJAJEAAAAAAP///7u7u////yH5BAEAAAMALAAAAAAJAAkAAAIQnG+CqCN/mlyvsRUpThG6AgA7'); color: #626262;"><em>Mon Auvergne</em>, Plon, Paris, [s.d.].</p>
<p style="background-image: url('data:image/gif;base64,R0lGODlhCQAJAJEAAAAAAP///7u7u////yH5BAEAAAMALAAAAAAJAAkAAAIQnG+CqCN/mlyvsRUpThG6AgA7'); color: #626262;"><em>Jous la Cluchado</em>, Imprimerie Moderne, Aurillac, 1908. Voir la ressource en ligne sur Occitanica</p>
<p style="background-image: url('data:image/gif;base64,R0lGODlhCQAJAJEAAAAAAP///7u7u////yH5BAEAAAMALAAAAAAJAAkAAAIQnG+CqCN/mlyvsRUpThG6AgA7'); color: #626262;"><em>Dernières Veillées</em>, Revue des Poètes, Paris, 1911.</p>
<p style="background-image: url('data:image/gif;base64,R0lGODlhCQAJAJEAAAAAAP///7u7u////yH5BAEAAAMALAAAAAAJAAkAAAIQnG+CqCN/mlyvsRUpThG6AgA7'); color: #626262;"><em>Revue Lo Cobreto</em>. Voir les numéros disponibles en lignes sur Occitanica</p>
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<p style="text-align: justify;">Arsène Vermenouze es un escrivan del canton d'Orlhac (Naut Auvèrnhe) d'expression lengadociana e francesa. Elegit majoral del Felibritge en 1900, es conegut coma lo "caçaire-poèta", compausant sos poèmas en percorrent lo campèstre.</p>
<h2>Identitat</h2>
<h3>Forma referenciala </h3>
<p>Vermenouze, Arsène </p>
<h3>Autres formas conegudas </h3>
<p>Vermenosa, Arsèni</p>
<p>Poe͏̈ta d'Eitrac, Lo</p>
<h2>Elements biografics</h2>
<p style="text-align: justify;">Nasquèt lo 26 de setembre de 1850 a Vielha d'Eitrac dins una familha de proprietaris terrians. Son instruccion foguèt partatjada entre l'escòla dels Fraires a Orlhac pendent 3 ans e una preceptritz que li donèt lo gost de las letras. Passèt son enfància dins lo campèstre cantalés, amb sos grands, sa maire, sos fraires e sa sòrre. A l'epòca, mantuna familha auvernhata completava sas ressorsas en fasent de comèrci en Espanha. Es atal que Vermenouze rejonhèt son paire a l'atge de 16 ans a Illescas, pròche Toledo, ont tenián una botiga de vins, espècias, teissuts e autras merças. Demorèt mai de quinze ans en "exili", ponctuat de retorns cada dos ans. En 1870 tornèt un temps en França, engatjat volontari dins lo 4en regiment de hussards. A son retorn definitiu d'Espanha, tenguèt un negòci de liquors amb de cosins sieus a Orlhac.</p>
<p style="text-align: justify;">Aguèt una activitat pro sostenguda de jornalista e polemista, venent amb lo temps prigondament estacat a de valors de fe crestiana e de patriotisme. Republican, èra notament favorable al Ralligament, dins un primièr temps, puèi a l'Accion Francesa a la fin de sa vida aprèp de decepcions republicanas. Lo Ralligament èra una tendéncia a cò dels catolics dins la linha de l'enciclica Au milieu des sollicitudes (1892) del papa Leon XIII en favor de la Republica, a condicion d'abandonar las leis sus la laïcizacion.</p>
<p style="text-align: justify;">Obtenguèt lo prèmi Archon-Desperouses de l'Académia Francesa (1000 fcs) en 1903 per son recuèlh en francés Mon Auvergne.</p>
<p>Moriguèt de malautiá lo 8 de genièr de 1910.</p>
<p style="text-align: justify;">D'unas annadas puèi, son bust foguèt inaugurat dins un pargue d'Orlhac, e d'unas carrièras pòrtan son nom a Orlhac, Clarmont, Riom e París.</p>
<p style="text-align: justify;">Lo canonge cantalés Jean Mazières (1903-1983) escriguèt una tèsi fòrt completa e documentada sus la vida e l'òbra d'Arsène Vermenouze.</p>
<h2>Engatjament dins la renaissença d'oc</h2>
<p style="text-align: justify;">Escriguèt tant en francés coma en occitan e d'un biais general sos tèxtes pareguèron dins de revistas coma <em>L'Avenir du Cantal, l'Indépendant du Cantal, lo Moniteur du Cantal, la Croix du Cantal</em> e <em>la Croix cantalienne</em>. Signava (sovent jos de pseudonims coma “Jantou” o “L'Arverne”) d'escriches poetics, satirics e engajats, qu'aguèron fòrça succès. A partir de 1901 collaborèt al Mois littéraire et pittoresque, revista culturala catolica que pareissiá a París.</p>
<p style="text-align: justify;">Sos primièrs escriches en òc datan de 1879 e foguèron publicats dins la revista <em>L'Avenir du Cantal</em> d'Auguste Bancharel (1832-1889), escrivan d'òc el tanben. Un amic e un collaborator fòrça important dins las activitats felibrencas de Vermenouze foguèt l'abat Francis Courchinoux (1859-1902).</p>
<p style="text-align: justify;">Foguèt encoratjat a publicar e introdusit dins lo mitan intellectual parisenc per Jean Ajalbert (1863-1947), escrivan e polemista, nascut dins una familha d'origina auvernhata.</p>
<p style="text-align: justify;">A partir de 1890, se raprochèt del Felibritge e compausèt de tèxtes coma lo poèma « Als felibres, als cigalièrs e als trobaires », o lo manifest « O touto l'Oubergno » qu'apèlan los Auvernhats a la defensa e a la promocion de la lenga, la « lenga d'òc », de concèrt amb los Gascons e los Provençals. En 1894 venguèt capiscòl de l'Escolo Oubernhato, l'annada seguenta fondèt la revista felibrenca <em>Lo Cobreto</em>. En 1900 foguèt elegit majoral del Felibritge. Foguèt un animator fòrça actiu del Felibritge, al centre de las relacions amb felibres e erudits dins lo Cantal. Faguèt pendent gaireben un decenni d'intervencions annadièras dins d'escòlas auvernhatas per parlar del Felibritge.</p>
<p style="text-align: justify;">En 1908, collaborèt a una iniciativa destinada a acampar los Auvernhats de París : la fondacion de la Veillée d'Auvergne, associacion e revista literària, en parlar auvernhat, dins la dralha de <em>Lo Cobreto</em> que pareissiá pas mai.</p>
<p style="text-align: justify;">Recercat per sos talents d'orator e subretot de contaire, animèt de velhadas famosas e foguèt sollicitat dins mantuna manifestacion regionalista.</p>
<p style="text-align: justify;">Publiquèt dos recuèlhs en occitan, <em>Flour de Brousso</em> en 1896 e <em>Jous la Cluchado</em> en 1908, recompensats als Jòcs Florals de Tolosa. D'unes poèmas son inspirats de las escapadas de l'autor dins lo campèstre e de son activitat de caçaire ; d'autres meton en scèna la vida de l'ostalada e pintra los retraches de personatges de son environa : familha, domestics, vesins, etc.</p>
<p style="text-align: justify;">Sos primièrs escriches occitans èran dins una grafia “fonetica”, adreçada al lectorat orlhagués, puèi a la seguida de son raprochament amb lo Felibritge adoptèt amb entosiasme la grafia mistralenca, e fin finala d'autras influéncias lo menèron a remplaçar aquesta per la grafia “etimologica” o “occitana”. En efièch, aviá de relacions pro amicalas amb de mond coma Antonin Perbosc (1861-1944) e Prosper Estieu (1860-1939), institutors dins lo ròdol de Tolosa e promotors d'una grafia inspirada dels Trobadors. Per acabar de lo convéncer, l'abat Raymond Four (1877-1918) d'Orlhac aviá pres lo partit de la grafia “etimologica”. L'abat ajudèt Vermenouze per la publicacion de <em>Jous la Cluchado</em> e i faguèt figurar una transcripcion de cada poèma dins aquesta grafia, en regard de la version en grafia “fonetica” e de la traduccion en francés.</p>
<h2>Bibliografia de l'autor</h2>
<p><em>Flour de Brousso</em>, Imprimerie Moderne, Aurillac, 1896. Voir la ressource en ligne sur le site du Cieldoc</p>
<p><em>En Plein Vent</em>, Stock, Paris, 1900.</p>
<p><em>Mon Auvergne</em>, Plon, Paris, [s.d.].</p>
<p><em>Jous la Cluchado</em>, Imprimerie Moderne, Aurillac, 1908. Voir la ressource en ligne sur Occitanica</p>
<p><em>Dernières Veillées</em>, Revue des Poètes, Paris, 1911.</p>
<p><em>Revue Lo Cobreto</em>. Voir les numéros disponibles en lignes sur Occitanica</p>
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Eyraud, Noémie
CIRDOC - Mediatèca occitana (Béziers)
Recherche en domaine occitan (Montpellier)
2019-12-03, Blandine Delhaye
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Roux, Joseph (1834-1905)
Roux, Joseph (1834-1905)
Clerc ; ecclésiastique
<p style="text-align: justify;">Joseph Roux est un prêtre du canton de Tulle, en Corrèze. Il est connu avant tout comme l'auteur d'un recueil en français, <em>Pensées</em>, qui l'a rendu célèbre en France et à l'étranger. Il se consacre ensuite à la renaissance limousine en participant activement au Félibrige. Ses œuvres principales en occitan sont la <em>Chansou Lemouzina</em> et la <em>Grammaire Limousine</em>.</p>
<h2>Identité</h2>
<h3>Formes référentielles </h3>
<p>Roux, Joseph (1834-1905)</p>
<h2>Éléments biographiques</h2>
<p style="text-align: justify;">Joseph Roux est né le 19 avril 1834 à Tulle, dernier venu d'une fratrie nombreuse, fils d'un cordonnier plutôt aisé.</p>
<p style="text-align: justify;">Destiné tôt au clergé, il commence son parcours d'écolier chez les Frères de Tulle, puis il passe au Petit Séminaire de Servières-le-Château, au Collège de Tulle, au Petit Séminaire de Brive et enfin au Grand Séminaire de Tulle.</p>
<p style="text-align: justify;">Il présente « un goût profond pour les auteurs classiques et pour le latin », selon les mots de Joseph Nouaillac<sup>1</sup>.</p>
<p style="text-align: justify;">Il est ordonné prêtre en 1858. Il est professeur au Petit Séminaire de Brive pendant quelque temps mais la situation ne lui convient pas et il obtient le poste de vicaire à Varetz. Il écrit ses <em>Hymnes et Poésies en l'Honneur de la Vierge Marie</em> (publiés en 1865). En 1864 il est nommé à Saint-Sylvain, localité qui ne lui agrée pas mais où il lui faudra pourtant rester douze longues années dans l'isolement. L'endroit est décrit par Nouaillac comme un fond de vallée encaissée, austère et sombre. Il se met à remplir des cahiers de pensées et maximes qui feront l'objet d'une brochure en 1866 sous le titre <em>Pensées (maximes, études, images)</em>.</p>
<p style="text-align: justify;">En 1870, pour se sortir de Saint-Sylvain, il accepte un poste de précepteur en Normandie, qu'il lui faut laisser au bout de quelques mois à cause de la guerre.</p>
<p style="text-align: justify;">Il revient à Saint-Sylvain jusqu'en 1876, date à laquelle il obtient enfin une autre place de prêtre à Saint-Hilaire-Peyrou. C'est durant ces années qu'il commence à se consacrer sérieusement à des études sur la langue et à sa production littéraire en occitan.</p>
<p style="text-align: justify;">En 1885, les <em>Pensées</em> sont publiées à Paris. C'est Paul Mariéton<sup>2</sup> qui, dans un premier temps, fait paraître les pensées et maximes dans la <em>Revue Lyonnaise</em> (entre autres) et devant le succès, entreprend une sélection qui sera publiée en recueil chez Lemerre. La renommée de Roux ne se fait pas attendre dans le milieu intellectuel français et international, globalement plutôt bienveillant. Des noms comme Ernest Renan (1823-1892, homme de lettres), Francisque Sarcey (1827-1899, critique et journaliste), Elme Caro (1826-1887, philosophe et critique littéraire), Félicien Champsaur (1858-1934, journaliste) ou Jules Lemaître (1853-1914, critique et écrivain) ont signé des conférences et articles sur le recueil et sur son auteur. Les <em>Pensées</em> furent traduites en anglais et étudiées en Allemagne. Un Prix Montyon de 1500 francs lui est remis en 1886 par l'Académie Française. Un "bémol", toutefois : le chapitre sur les paysans est jugé trop sévère, dans le milieu "bien-pensant", de la part d'un homme de Dieu. Pour certains commentateurs, il révèle plutôt une vision réaliste et lucide pas si dédaigneuse.</p>
<p style="text-align: justify;">En 1886 il est nommé chanoine de Tulle. Sa volonté de devenir évêque ne sera jamais satisfaite.</p>
<p style="text-align: justify;">Les <em>Nouvelles Pensées</em>, constituées en substance de ce que Mariéton n'avait pas sélectionné pour le premier recueil, paraissent en 1887, et leur réception plutôt négative a un goût amer pour Roux qui s'investit toujours plus dans les activités félibréennes.</p>
<p style="text-align: justify;">En 1897 il obtient la croix de la Légion d'Honneur.</p>
<p style="text-align: justify;">Il meurt de maladie (grippe ou bronchopneumonie), à Tulle, le 4 février 1905.</p>
<p style="text-align: justify;">Une plaque commémorative a été posée sur sa maison. Un médaillon façonné par la sculptrice et graveuse Geneviève Granger-Chanlaine (1877-1967) a été inauguré en 1934. Quelques années avant sa mort, son portrait a été peint par les sœurs Cécile et Marie Desliens (artistes peintres, respectivement 1853-1937 et 1856-1938) et exposé au Salon de 1901 de la <em>Société Nationale des Beaux-Arts</em> à Paris<sup>3</sup>.</p>
<p style="text-align: justify;">Dans son article « Histoire d'un curé de campagne », Jean Nesmy<sup>4</sup> évoque le climat maussade et l'environnement triste qui auraient fait de Roux un enfant puis un homme grave, sérieux. L'abbé est généralement décrit comme un homme imposant, haut, large d'épaules, au regard clair et la voix puissante. Ses ambitions et son franc-parler, ainsi que sa notoriété, ne sont pas du goût de tout le monde et il en souffrira toute sa vie.</p>
<h2>Engagement dans la renaissance d'oc</h2>
<p style="text-align: justify;">Il connaît la langue depuis toujours, il connaît aussi les proverbes et les légendes du pays, entendus dans la rue et dans la campagne, pendant son enfance comme pendant sa carrière de prêtre. Il s'essaie de bonne heure à la versification en français, en occitan mais aussi en latin et toute sa vie durant il ressent le besoin d'écrire. C'est ainsi qu'en 1874, il présente à l'occasion du Vème centenaire de la mort de Pétrarque à Avignon un sonnet en occitan qui sera couronné. Il rencontre alors Mistral, Roumanille, Aubanel et d'autres félibres qui l'encouragent à continuer. En 1976 il est élu Majoral du Félibrige (« Cigale du Limousin »). Il participe aux fêtes latines de Montpellier en 1878.</p>
<p style="text-align: justify;">Depuis les années 1870, Joseph Roux est largement publié dans les revues locales de Corrèze, mais pas seulement, et ses écrits en français et en occitan sont connus des lecteurs de la <em>Revue des Langues Romanes</em>, la <em>Revue Lyonnaise</em>, la <em>Revue du Monde Latin</em>, la <em>Revue félibréenne</em>, la <em>Gazette d'Augsbourg</em> et d'autres encore. Dans la <em>Revue des Langues Romanes</em>, ont été publiés entre autres les premiers épisodes de son « épopée », la <em>Chansou Lemouzina</em>, qui seront récompensés en 1882 du rameau vert de laurier à Montpellier.</p>
<p style="text-align: justify;">La <em>Chansou Lemouzina</em>, publiée en 1889, est composée de vingt-quatre poèmes lyriques, chacun peignant un épisode de l'histoire ou du légendaire du bas-Limousin depuis le Vème jusqu'au XIXème siècle (à noter que l'héroïne de « Marguerite Chastang » est sa propre mère). Les félibres limousins n'hésitent pas à comparer Roux à Mistral, et la <em>Chansou à Mirèïo</em> ou <em>Calendal</em>.</p>
<p style="text-align: justify;">L'abbé recevra plusieurs autres récompenses au cours de sa carrière, aux Jeux Floraux d'Avignon, Apt, Forcalquier ou encore au concours de la Société Archéologique de Béziers (médaille d'argent en 1877 et en 1878).</p>
<p style="text-align: justify;">Sa littérature compte aussi des poèmes, des fables, une série de Rustiques (textes en français qui mettent en scène les usages populaires et les croyances du Limousin) pour la plupart publiés dans la presse ou restés manuscrits. On peut ajouter des énigmes et proverbes collectés et publiés.</p>
<p style="text-align: justify;">En 1893 il participe à la création de l'École Limousine à Brive et il en devient le <em>capiscòl</em>. La société parisienne la <em>Ruche Corrézienne</em> vient d'être créée aussi et ses membres sont en relation étroite avec les félibres de la province. Roux collabore à la revue <em>Lemouzi</em>, organe de l'école. D'autres écoles naissent dans les villes alentours et forment une fédération d'écoles limousines dont Roux sera le <em>chaptal</em>. La Sainte-Estelle de 1895 est organisée à Brive. Joseph Roux, admiré pour son esprit combatif, sert de figure tutélaire à la renaissance limousine portée par un groupe de félibres enthousiastes. On peut citer entre autres Sernin Santy (1850-1906), un des fondateurs du Félibrige limousin et de la revue ; Johannès Plantadis (1864-1922), historien et ethnologue, animateur de la Ruche Corrézienne à Paris ; Marguerite Genès (1868-1955), institutrice et poétesse ; Eusèbe Bombal (1827-1915), érudit, archéologue et écrivain ; plus récemment Robert Joudoux (1939-2016), homme de lettres, directeur de <em>Lemouzi</em>.</p>
<p style="text-align: justify;">L'abbé s'est investi de bonne heure dans ce qu'il considérait comme un travail d'épuration de la langue nécessaire après des siècles de dégâts causés par l'influence du français, tant dans la graphie que dans le vocabulaire. Il étudie des textes anciens et en particulier les textes des troubadours, en raison d'une origine limousine historique prêtée aux premiers troubadours. Il collecte aussi de la matière dans le parler de ses contemporains : proverbes, énigmes (« sourcelages » selon son mot), légendes et autres. À partir de ses observations, il reconstitue une graphie inspirée de celle des textes médiévaux et s'efforce de retirer tout emprunt au français.</p>
<p style="text-align: justify;">Cette tâche donne lieu d'une part à une <em>Grammaire Limousine</em>, qui paraît d'abord par morceaux dans la revue <em>Lemouz</em>i avant de faire l'objet d'une édition en 1895, et à un dictionnaire de l'ambition du <em>Trésor du Félibrige</em>, la <em>Lengua d'Aur</em>, resté à l'état de manuscrit. Dans une lettre à Plantadis datée du 21 février 1905<sup>5</sup>, Mistral témoigne de sa reconnaissance à Roux, pour le prêt de son manuscrit comme contribution au <em>Trésor</em>. Certains commentateurs du travail de Roux le voient comme un précurseur, avec Auguste Fourès (1848-1891) et même Mistral, de la graphie élaborée par Antonin Perbosc (1861-1944) et Prosper Estieu (1860-1939). L'abbé Joseph Salvat (1889-1972) dit : « Ce que Mistral avait entrevu, ce que Roux avait entrepris, Estieu et Perbosc, nos maîtres de l'Escola Occitana, l'ont réalisé »<sup>6</sup>. Mais une telle entreprise ne peut pas faire l'unanimité, et Nesmy évoque les détracteurs accusant l'abbé de créer une langue littéraire et fictive, que le peuple ne pourra pas lire ni comprendre. Le Félibrige limousin soutient l'abbé dans sa démarche, les détracteurs sont probablement plutôt des limousins extérieurs au Félibrige, ou éventuellement des gens, félibres ou non, étrangers au Limousin. La graphie dite mistralienne a fait son chemin et est très populaire dans l'espace occitan, adaptée ici et là dans son application. Cependant l'abbé Roux est aujourd'hui retenu comme un des acteurs de la construction graphique de l'occitan.</p>
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<p>1-« Joseph Roux et la renaissance limousine », Lemouzi, 1905, p. 75. Joseph Nouaillac (1880-1947) fut professeur et historien spécialiste du Limousin.<br />2-Paul Mariéton (1862-1911), poète, félibre, fondateur de la Revue Félibréenne.<br />3-<em>L'Intransigeant</em>, 22 avril 1901, pp. 1 e 3.<br />4-<em>La Revue hebdomadaire</em>, 1905, n°27, pp. 167-195. Jean Nesmy est le pseudonyme de Henry Surchamp (1876-1959), écrivain régionaliste.<br />5-Reproduite dans <em>Lemouzi</em>, 1905, p. 102.<br />6-<em>Lo Gai Saber,</em> numéro spécial, avril 1934, n°114, p. 379.</p>
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<p style="text-align: justify;">Joseph Roux es un clèrgue del canton de Tula, en Corrèsa. Es conegut primièr coma l'autor d'un recuèlh en francés, Pensées, que l'a rendut famós en França e a l'estrangièr. Se consacra puèi a la renaissença lemosina en participant activament al Felibritge. Sas òbras màgers en occitan son la Chansou Lemouzina e la Grammaire Limousine.</p>
<h2>Identitat </h2>
<h3>Formas referencialas </h3>
<p>Roux, Joseph (1834-1905)</p>
<h2>Elements biografics</h2>
<p style="text-align: justify;">Joseph Roux es nascut lo 19 d'abril de 1834 a Tula, darrièr vengut d'una frairia nombrosa, filh d'un sabatièr puslèu aisat.</p>
<p style="text-align: justify;">Destinat d'ora al clergat, comença son percors d'escolan en cò dels Fraires de Tula, puèi passa al Pichon Seminari de Serviera, al Collègi de Tula, al Pichon Seminari de Briva e enfin al Grand Seminari de Tula.</p>
<p style="text-align: justify;">Presenta « un gost prigond per los autors classics e per lo latin », segon los mots de Joseph Nouaillac<sup>1</sup>.</p>
<p style="text-align: justify;">Es ordonat prèire en 1858. Fa lo professor al Pichon Seminari de Briva pendent un temps mas la situacion li conven pas e obten la posicion de vicari a Vares. Escriu sos <em>Hymnes et Poésies en l'Honneur de la Vierge Marie</em> (publicats en 1865). En 1864 es mandat coma prèire a Sent Silvan, localitat que li sembla pas tròp gaujosa mas ont li caldrà demorar dotze longas annadas dins l'isolament. L'endrech es descrich per Nouaillac coma un fond de valada encaissat, austèr e sorn. Comença d'emplenar de quasèrns de pensadas e maximas que faràn l'objècte d'una brocadura en 1866 jos lo títol <em>Pensées (maximes, études, images).</em></p>
<p style="text-align: justify;">En 1870, per se sortir de Sent Silvan, accepta un pòste de preceptor en Normandia, que li cal quitar al cap d'unes meses per causa de la guèrra.</p>
<p style="text-align: justify;">Torna a Sent Silvan fins a 1876, data a la quala obten enfin una autra plaça de prèire a Sent Alari Peiros. Es dins aquelas annadas que comença de se consacrar seriosament a d'estudis sus la lenga e a sa produccion literària en occitan.</p>
<p style="text-align: justify;">En 1885, las <em>Pensées</em> son publicadas a París. Es Paul Mariéton<sup>2</sup> que, dins un primièr temps, fa paréisser las pensadas e maximas dins la <em>Revue Lyonnaise</em> (entre autre) e davant lo succès, entrepren una seleccion publicada en recuèlh a cò de Lemerre. La renommada de Roux se fa pas esperar dins lo mitan intellectual francés e internacional, globalament puslèu benvolent. De noms coma Ernest Renan (1823-1892, òme de letras), Francisque Sarcey (1827-1899, critic e jornalista), Elme Caro (1826-1887, filosòf e critic literari), Félicien Champsaur (1858-1934, jornalista) o Jules Lemaître (1853-1914, critic e escrivan) an signat conferéncias e articles sul recuèlh e sus son autor. Las <em>Pensées</em> foguèron traduchas en anglés e estudiadas en Alemanha. Un Prèmi Montyon de 1500 francs li es remés en 1886 per l'Académia Francesa. Un "bemòl", pasmens : lo capítol suls païsans es jutjat tròp sevèr, dins lo mitan "ben-pensant", de la part d'un òme de Dieu. Per d'unes comentators, revèla puslèu una vision realista e lucida pas tant desdenhosa.</p>
<p style="text-align: justify;">En 1886 es nommat canonge de Tula. Sa volontat de venir evesque serà pas jamai satisfacha.</p>
<p style="text-align: justify;"><em>Las Nouvelles Pensées</em>, constituïdas en substància de çò que Mariéton aviá daissat de caire per lo primièr recuèlh, pareisson en 1887, e lor recepcion puslèu negativa a un gost amar per Roux que s'investís que mai dins las activitats felibrencas.</p>
<p style="text-align: justify;">En 1897 obten la crotz de la Legion d'Onor.</p>
<p style="text-align: justify;">Morís de malautiá (gripa o broncho-pneumonia), a Tula, lo 4 de febrièr de 1905.</p>
<p style="text-align: justify;">Una placa comemorativa es estada pausada sus son ostal. Un medalhon fargat per l'escultora e gravaira Geneviève Granger-Chanlaine (1877-1967) es estat inaugurat en 1934. Qualques annadas abans sa mòrt, son retrach es pintrat per las sòrres Cécile e Marie Desliens (artistas pintras, respectivament 1853-1937 e 1856-1938) e expasaut al Salon de 1901 de la <em>Société Nationale des Beaux-Arts</em> a París<sup>3</sup>.</p>
<p style="text-align: justify;">Dins son article « Histoire d'un curé de campagne », Jean Nesmy<sup>4</sup> evòca lo climat sorn e l'environament triste qu'aurián fach de Roux un enfant puèi un òme grèu, seriós. L'abat es generalament descrich coma un òme impausant, naut, larg d'espatlas, de l'agach clar e de la votz fòrta. Sas ambicions amb son franc-parlar, tal coma sa notorietat, son pas del gost de tot lo mond e se ne ressentirà tota sa vida.</p>
<h2>Engatjament dins la renaissença d'oc</h2>
<p style="text-align: justify;">Coneis la lenga dempuèi totjorn, coneis tanben los provèrbis e las legendas del canton, ausits dins la carrièra e dins lo campèstre, pendent son enfància coma pendent sa carrièra de prèire. S'assaja d'ora a la versificacion en francés, en occitan emai en latin e tota sa vida durant sentís lo besonh d'escriure. Es aital qu'en 1874, presenta a l'escasença del Ven centenari de la mòrt de Petrarca a Avinhon un sonet en occitan que serà coronat. Rescontra alara Mistral, Roumanille, Aubanel e d'autres felibres que l'encoratjan a contunhar. En 1976 es elegit Majoral del Felibritge (« Cigala del Lemosin »). Participa a las fèstas latinas de Montpelhièr en 1878.</p>
<p style="text-align: justify;">Dempuèi las annadas 1870, Joseph Roux es largament publicat dins las revistas localas de Corresa, mas pas solament, e sos escriches en francés e en occitan son coneguts dels legeires de revistas coma la <em>Revue des Langues Romanes</em>, la <em>Revue Lyonnaise</em>, la <em>Revue du Monde Latin</em>, la <em>Revue félibréenne</em>, la <em>Gazette d'Augsbourg</em> e d'autras encara. Dins la <em>Revue des Langues Romanes</em>, son estats publicats entre autres los primièrs episòdis de son « epopèa », la <em>Chansou Lemouzina</em>, que seràn recompensats en 1882 del ramèl vèrd de laurèl a Montpelhièr.</p>
<p style="text-align: justify;">La <em>Chansou Lemouzina</em>, publicada en 1889, es compausada de vint-e-quatre poèmas lirics que cadun pintra un episòdi de l'istòria o del legendari del bas Lemosin dempuèi lo sègle V fins al sègle XIX (de notar que l'eroïna de « Marguerite Chastang » es sa pròpria maire). Los felibres lemosins esiton pas a comparar Roux a Mistral, e la <em>Chansou a Mirèïo o Calendal</em>.</p>
<p style="text-align: justify;">L'abat reçauprà mantuna autra recompensa al cors de sa carrièra, als Jòcs Florals d'Avinhon, Ate, Forcauquier o encara al concors de la Societat Arqueologica de Besièrs (medalha d'argent en 1877 e en 1878).</p>
<p style="text-align: justify;">Sa literatura compta encara de poèmas, de faulas, una seria de <em>Rustiques</em> (tèxtes en francés que meton en scèna los usatges populars e las cresenças del Lemosin) per la màger part publicats dins la premsa o demorats manescriches. Se pòdon apondre d'enigmas e provèrbis collectats e publicats.</p>
<p style="text-align: justify;">En 1893 participa a la creacion de l'Escòla Lemosina a Briva e ne ven lo capiscòl. La societat parisenca la <em>Ruche Corrézienne</em> ven de se crear tanben e sos sòcis son en relacion estrecha amb los felibres de la província. Roux collabòra a la revista Lemouzi, organ de l'escòla. D'autras escòlas nàisson dins las vilas a l'entorn e fòrman una federacion d'escòlas lemosinas que Roux ne serà lo chaptal. La Santa Estela de 1895 s'organiza a Briva. Joseph Roux, admirat per son esperit combatedor, servís de figura tutelària a la renaissença lemosina portada per un grop de felibres entosiastes. Se pòdon nommar entre autres Sernin Santy (1850-1906), un dels fondators del felibritge lemosin e de la revista ; Johannès Plantadis (1864-1922), istorian e etnològ, animator de la <em>Ruche Corrézienne</em> a París ; Marguerite Genès (1868-1955), institutritz e poetessa ; Eusèbe Bombal (1827-1915), erudit, arqueològ e escrivan ; mai recentament Robert Joudoux (1939-2016), òme de letras, director de <em>Lemouzi</em>.</p>
<p style="text-align: justify;">L'abat s'es investit d'ora dins çò que considerava coma un trabalh d'epuracion de la lenga necessari aprèp de sègles de degalhs causats per l'influéncia del francés, tant dins la grafia coma dins lo vocabulari. Estúdia de tèxtes ancians e en particular los tèxtes dels trobadors, pr'amor d'una origina lemosina istorica prestada als primièrs trobadors. Collècta tanben de matèria dins lo parlar de sos contemporanèus, provèrbis, enigmas (« sourcelages » segon son mot), legendas e autres. A partir de sas observacions, torna bastir una grafia inspirada de la dels tèxtes medievals e s'esfòrça de levar tot manlèu al francés.</p>
<p style="text-align: justify;">Aquela tasca dona luòc d'una part a una <em>Grammaire Limousine</em>, que pareis primièr per tròces dins la revista Lemouzi abans de far l'objècte d'una edicion en 1895, e a un diccionari de l'ambicion del <em>Tresor dóu Felibrige</em>, la Lengua d'Aur, demorat a l'estat de manescrich. Dins una letra a Plantadis datada del 21 de febrièr de 1905<sup>5</sup>, Mistral testimònia de sa reconeissença a Roux, per lo prèst de son manescrich coma contribucion al <em>Tresor</em>. D'unes comentators del trabalh de Roux lo veson coma un precursor, amb Auguste Fourès (1848-1891) emai amb Mistral, de la grafia elaborada per Antonin Perbosc (1861-1944) e Prosper Estieu (1860-1939). L'abat Joseph Salvat (1889-1972) ditz : « Çò que Mistral aviá entrevist, çò que Roux aviá entrepres, Estieu e Perbosc, nòstres mèstres de l'Escola Occitana, l'an realizat »<sup>6</sup>. Mas una tala entrepresa pòt pas far l'unanimitat, e Nesmy evòca los detractors acusant l'abat de crear una lenga literària e fictiva, que lo pòble poirà pas legir e comprene. Lo Felibritge lemosin sosten l'abat dins sa demarcha, los detractors son probablament puslèu de lemosins fòra lo Felibritge, o eventualament de mond, felibres o pas, fòra Lemosin. La grafia dicha mistralenca a fach son camin e es plan populara dins l'espaci occitan, adaptada d'aicí d'alai dins son aplicacion. Pasmens l'abat Roux es encara a l'ora d'ara retengut coma un dels actors de la construccion grafica de l'occitan.</p>
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<p>1-« Joseph Roux et la renaissance limousine », <em>Lemouzi,</em> 1905, p. 75. Joseph Nouaillac (1880-1947) foguèt professor e istorian especialista del Lemosin.<br />2-Paul Mariéton (1862-1911), poèta, felibre, fondator de la Revue Félibréenne.<br />3-<em>L'Intransigeant</em>, 22 d'abril de 1901, pp. 1 e 3.<br />4-<em>La Revue hebdomadaire</em>, 1905, n°27, pp. 167-195. Jean Nesmy es lo pseudonim de Henry Surchamp (1876-1959), escrivan regionalista.<br />5-Reproducha dins <em>Lemouzi</em>, 1905, p. 102.<br />6-<em>Lo Gai Saber</em>, numero especial, abril de 1934, n°114, p. 379.</p>
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<h2>Bibliografia de l'autor</h2>
<h3>Monografias :</h3>
<p>- <em>Hymnes et poèmes en l'honneur de la Vierge Marie</em>, Putois-Cretté, Paris, 1865.</p>
<p>- <em>Pensées (maximes, études, idées)</em>, 1866.</p>
<p>- <em>Sourcelages lemouzis : Énigmes limousines, Maisonneuve</em>, Paris, 1877.</p>
<p>- <em>Proverbes bas-lemouzis</em>, E. Karras, Halle, 1883. <a href="https://occitanica.eu/items/show/3135" target="_blank" rel="noopener">Véser la ressorsa en linha sus Occitanica.</a></p>
<p>- <em>Pensées</em>, A. Lemerre, Paris, 1885.</p>
<p>- <em>Nouvelles Pensées</em>, A. Lemerre, Paris, 1887.</p>
<p>- <em>La Chansou Lemouzina</em>, A. Picard, Tulle, 1889.</p>
<p>- <em>Grammaire Limousine</em>, Lemouzi, Brive, 1895.</p>
<h3>Manescriches :</h3>
<p>- <em>Fablas tulencas</em>, manescriches de la <em>Société des Langues Romanes</em> conservats a la Bibliotèca Interuniversitària de Montpelhièr, H 672-01. <a href="https://occitanica.eu/items/show/20058" target="_blank" rel="noopener">Véser la ressorsa en linha sus Occitanica.</a></p>
<p>- <em>Lou Grand Flourege</em>, sonet, manescriches de la <em>Société des Langues Romanes</em> conservats a la Bibliotèca Interuniversitària de Montpelhièr, H 672-02. <a href="https://occitanica.eu/items/show/20059" target="_blank" rel="noopener">Véser la ressorsa en linha sus Occitanica.</a></p>
<p>- Transcripcion d'un tèxt del sègle XV, extrach de l'ancian fons de la Catedrala de Tula. Manescriches de la <em>Société des Langues Romanes</em> conservats a la Bibliotèca Interuniversitària de Montpelhièr, H637-01. <a href="https://occitanica.eu/items/show/11330" target="_blank" rel="noopener">Véser la ressorsa en linha sus Occitanica.</a></p>
<p>- Fons Joseph Roux (10 F) dels Archius Departamentals de Corresa, que conten entre autre lo diccionari del bas-lemosin en mantun volum <em>La Lengua d'Aur</em>. <a href="http://www.archives.cg19.fr/recherche/serie/id/571" target="_blank" rel="noopener">Véser l'inventari numeric sul site dels archius.</a></p>
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Eyraud, Noémie
CIRDOC - Mediatèca occitana (Béziers)
Recherche en domaine occitan (Montpellier)
2019-12-02
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Eynaudi, Jules (1871-1948)
Eynaudi, Jules (1871-1948)
Bibliothécaire
<p style="text-align: justify;">Jules Eynaudi est un félibre niçois, fondateur de l'Armanac Nissart, auteur de pièces de théâtre et d'un dictionnaire au caractère encyclopédique.</p>
<h2>Identité</h2>
<h3>Formes référentielles</h3>
<p>Eynaudi, Jules (1871-1948)</p>
<h2>Éléments biographiques</h2>
<p style="text-align: justify;">Jules Eynaudi est né le 6 mai 1871 dans le centre de Nice, la Vieille Ville. Il était le fils d'un tailleur lettré venu de Savillan, en Italie, et sa mère était du Comté de Nice. Le niçois se parlait naturellement autour de lui, dans la famille et avec les amis. Il entra comme typographe à l'imprimerie l'<em>Éclaireur du Littoral</em> à l'âge de quatorze ans. Il fit son service militaire en Corse et fut mobilisé pendant la guerre de 14.</p>
<p style="text-align: justify;">En 1907, Eynaudi fut employé comme auxilliaire à la Bibliothèque Municipale de Nice.</p>
<p style="text-align: justify;">Louis Cappatti (1886-1966), ami et collaborateur d'Eynaudi, décrit un homme "petit, élancé et vif, quoique badaud et d'une apparente nonchalance déhanchée, pipe aux lèvres, le feutre mou sur une oreille, l'ample lavallière nouée sous le menton, [...]" (CAPPATTI, 1937). Il semble qu'Eynaudi ait été un enfant puis un homme discret et modeste, ayant le goût du travail et de l'étude.</p>
<p style="text-align: justify;">Il mourut à Nice en 1948.</p>
<h2>Engagement dans la renaissance d'oc</h2>
<p style="text-align: justify;">Au moment où Eynaudi s'intéressait aux lettres et au particularisme de sa ville natale, le bassin niçois était traversé de conflits idéologiques territoriaux, toujours vifs après le rattachement de Nice à la France. Le rapport avec l'aire provençale en particulier se manifestait principalement dans une conception de voisinage, sans plus. Toutefois, des personnalités comme Joseph-Rosalinde Rancher (1785-1843), poète niçois d'expression occitane, avaient ouvert la voie du rapprochement avec les Provençaux, en particulier autour de la question de la langue.</p>
<p style="text-align: justify;">En 1879, Antoine-Léandre Sardou (1803-1894, enseignant et érudit, niçois d'adoption mais provençal d'origine) fonda l'<em>Escòla de Bellanda</em>, avec Jean-Baptiste Calvino. La nouvelle école félibréenne s'occupa prioritairement de questions linguistiques : grammaire, lexique et réforme orthographique. Le niçois était alors généralement écrit sur le modèle orthographique italien. Sardou et Calvino recommandèrent la graphie mistralienne, adaptée aux particularités du niçois. L'école ne passa pas le cap du XIXème siècle et il fallut attendre 1927 pour voir naître une nouvelle école félibréenne, le <em>Cairèu</em>. Toutefois, une première pierre était posée qui permit à Eynaudi de continuer l'entreprise de renaissance niçoise en collaboration avec le Félibrige. Il devint mainteneur en 1902.</p>
<p style="text-align: justify;">En 1903, il fonda l'<em>Armanac Niçart</em>, graphié <em>Armanac Nissart</em> à partir de 1928. La même année, il fut l'un des fondateurs principaux de l'Académie Rancher, qui devint en 1922 <em>Lu Amic de Rancher</em>. L'objectif de l'association n'était pas très différent de celui des écoles et revues félibréennes, et plus largement régionalistes : promotion de la langue et de la littérature niçoises, connaissance des traditions et de l'histoire locales.</p>
<p style="text-align: justify;">Rancher représentait pour eux une figure paternelle du mouvement niçois. Ils lui vouaient une sorte de culte, faisant chaque année une visite de sa tombe, organisée par Eynaudi.</p>
<p style="text-align: justify;">À peu près au même moment, le journaliste Henri Sappia (1833-1906) avait créé d'abord la revue <em>Nice-Historique</em> (1898) puis <em>l'Acadèmia Nissarda</em> (1904) qui rejoignait certains objectifs de l'association Rancher. Des passerelles se créèrent entre sociétés niçoises mais des tensions et désaccords nacquirent aussi. Eynaudi ne réussit pas même à réunir les propres collaborateurs de l'Armanac Nissart sur les questions graphique et félibréenne, malgré le soutien de Pierre Devoluy (qui demeura quelques années à Nice) et de Mistral lui-même. En 1922, il laissa la direction de la revue à Pierre Isnard, suivi de Louis Cappatti.</p>
<p style="text-align: justify;">En 1901, Eynaudi avait publié sa première pièce de théâtre, <em>Lou Cagancio</em>, qui fut représentée sur scène en 1902. Il se fit l'un des héritiers de François Guisol (1803-1874), auteur et acteur qui publia des chansons et pièces de théâtre en niçois. De nombreuses compagnies de théâtre dialectal et de représentations folkloriques suivirent le mouvement : la compagnie du Théâtre de Barba-Martin (dirigée par Gustav-Adolf Mossa, 1883-1971, peintre symboliste et dramaturge occitan) ; la <em>Ciamada Nissarda</em>, qui existe toujours ; les <em>Nissardas</em> ; et Francis Gag (pseudonyme de Francis Gagliolo, 1900-1988, dramaturge occitan). En parallèle de ses articles, contes, chansons et poésies parues en revue, Eynaudi fit publier et jouer d'autres pièces durant les années suivantes. Il cherchait son inspiration dans la vie citadine de la Vieille Ville.</p>
<p style="text-align: justify;">Entre 1931 et 1939, il se consacra à la rédaction et à la publication de son <em>Dictionnaire de la langue niçoise</em>, co-écrit avec Louis Cappatti notamment pour la partie historique de l'ouvrage. Le dictionnaire avait une vocation encyclopédique, donnant autant que possible le vocabulaire en usage, avec les définitions en français, les expressions et locutions, les conjugaisons, des entrées sur la flore et le paysage locaux, les noms propres féminins et masculins, les noms de lieux et les surnoms des habitants, des recettes de cuisine, des données historiques et etnologiques, etc. Les entrées sont parfois accompagnées d'extraits littéraires. Certaines sont signées par des collaborateurs autres qu'Eynaudi et Cappatti. Le dictionnaire fut rédigé en graphie mistralienne. Eynaudi était un félibre convaincu, pourtant le dictionnaire est très nuancé sur la question du Félibrige. Mistral n'apparaît pas dans les entrées et l'entrée Félibrige fut rédigée per Cappatti, qui faisait partie des sceptiques. Si dans la majorité des aires occitanes des groupes félibréens cohérents se créèrent (en parallèle d'autres groupes dits régionalistes), avec toujours une admiration affichée pour Mistral et le Félibrige, les Niçois conservèrent une certaine distance, malgré quelques enthousiastes, dûe à leurs rapports avec la Provence.</p>
<p style="text-align: justify;">Le dictionnaire fut publié en fascicules, jusqu'à la lettre "p". La suite était restée à l'état de manuscrit. Une édition complète est parue en 2009, grâce à l'Acadèmia Nissarda avec une introduction de Remy Gasiglia (enseignant-chercheur à l'université de Nice Sophia Antipolis).</p>
<p style="text-align: justify;">Eynaudi collabora à plusieurs revues et journaux : les <em>Annales du Comté de Nice</em>, l'<em>Armanac Nissart</em>, <em>L'Éclaireur de Nice et du Sud-Est</em>, <em>L'Éclaireur du Soir</em>, <em>L'Éclaireur du Dimanche</em>, <em>L'Essor Niçois</em>, <em>Nice Historique</em>, le <em>Phare du Littoral</em>, <em>La Pignata</em>, et probablement d'autres encore.</p>
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<p style="text-align: justify;">Jules Eynaudi es un felibre niçard, fondator de l'<em>Armanac Nissart</em>, autor de pèças de teatre e d'un diccionari del caractèr enciclopedic.</p>
<h2>Identitat</h2>
<h3>Formas referencialas </h3>
<p>Eynaudi, Jules (1871-1948)</p>
<h2>Elements biografics</h2>
<p style="text-align: justify;">Jules Eynaudi es nascut lo 6 de mai de 1871 dins lo centre de Niça, la Vièlha Vila. Èra filh d'un sartre letrat vengut de Savian, oltre-mont, e sa maire èra del Comtat de Niça. Lo niçard se parlava naturalament a l'entorn d'el, dins la familha e amb los amics. Dintrèt coma tipograf a l'estampariá l'<em>Éclaireur du Littoral</em> a l'atge de quatòrze ans. Faguèt son servici militar en Corsega e foguèt mobilizat pendent la guèrra de 14.</p>
<p style="text-align: justify;">En 1907, Eynaudi foguèt emplegat coma auxiliari a la Bibliotèca Municipala de Niça.</p>
<p style="text-align: justify;">Louis Cappatti (1886-1966), amic e collaborator d'Eynaudi, descriu un òme "pichon, prim e viu, encara que badaire e d'una aparenta indoléncia, desancat, pipa als pòts, lo feutre sus l'aurelha, l'ampla lavalièra nosada jol menton, [...]" (CAPPATTI, 1937). Sembla qu'Eynaudi foguèt un enfant puèi un òme discret e modèst, amb lo gost del trabalh e de l'estudi.</p>
<p style="text-align: justify;">Moriguèt a Niça en 1948.</p>
<h2>Engatjament dins la renaissença d'oc</h2>
<p style="text-align: justify;">Al moment qu'Eynaudi s'interessava a las letras e al particularisme de sa vila natala, lo baçin niçard èra traversat pels conflictes ideologics territorials, totjorn vius aprèp lo restacament de Niça a França. Lo rapòrt amb l'airal provençal en particular se manifestava mai que mai dins una concepcion de vesinatge, pas mai. Pasmens, de personalitats coma Joseph-Rosalinde Rancher (1785-1843), poèta niçard d'expression occitana, avián dubèrta la dralha del raprochament amb los Provençals, en particular a l'entorn de la question de la lenga.</p>
<p style="text-align: justify;">En 1879, Antoine-Léandre Sardou (1803-1894, ensenhaire e erudit, niçard d'adopcion mas provençal d'origina) fondèt l'Escòla de Bellanda, amb Jean-Baptiste Calvino. L'escòla felibrenca novèla s'entrevèt prioritàriament de questions linguisticas : gramatica, lexic e reforma ortografica. Lo niçard èra alara generalament escrich sul modèl ortografic italian. Sardou e Calvino recomandèron la grafia mistralenca, adaptada a las particularitats niçardas. L'escòla passèt pas lo cap del sègle XIX e calguèt esperar 1927 per veire nàisser una novèla escòla felibrenca, lo Cairèu. Pasmens, una primièra pèira èra pausada que permetèt a Eynaudi de contunhar l'entrepresa de renaissença niçarda en collaboracion amb lo Felibritge. Venguèt manteneire en 1902.</p>
<p style="text-align: justify;">En 1903, fondèt l'<em>Armanac Niçart</em>, grafiat <em>Armanac Nissart</em> a partir de 1928. La meteissa annada foguèt un dels fondators màgers de l'Acadèmia Rancher, que venguèt en 1922 Lu Amic de Rancher. L'objectiu de l'associacion èra pas gaire diferent de lo de las escòlas e revistas felibrencas, e mai largament regionalistas : promocion de la lenga e de la literatura niçardas, coneissença de las tradicions e de l'istòria localas.</p>
<p style="text-align: justify;">Rancher representava per eles una figura pairala del movement niçard. Li vodavan una mena de culte, fasent cada annada una visita de sa tomba, organizada per Eynaudi.</p>
<p style="text-align: justify;">A pauc près al meteis moment, lo jornalista Henri Sappia (1833-1906) aviá creat primièr la revista <em>Nice-Historique</em> (1898) puèi l'<em>Acadèmia Nissarda</em> (1904) que rejonhiá d'unes objectius de l'associacion Rancher. De palancas se creèron entre societats niçardas mas de tensions e desacòrdis naissèron tanben. Eynaudi capitèt pas d'unir ni manca los pròpris collaborators de l'Armanac Nissart sus las questions grafica e felibrenca, malgrat lo sosten de Pierre Devoluy (que demorèt d'unas annadas a Niça) e del quite Mistral. En 1922, daissèt la direccion de la revista a Pierre Isnard, seguit de Louis Cappatti.</p>
<p style="text-align: justify;">En 1901, Eynaudi aviá publicat sa primièra pèça de teatre, <em>Lou Cagancio</em>, que foguèt representada sus scèna en 1902. Se faguèt un eiretièr de François Guisol (1803-1874), autor e actor que publiquèt de cançons e pèças de teatre en niçard. Mantuna companhiá de teatre dialectal e de representacions folcloricas seguiguèron lo movement : la companhiá del Teatre de Barba-Martin (menada per Gustav-Adolf Mossa, 1883-1971, pintre simbolista e dramaturga occitan) ; la Ciamada Nissarda, qu'existís totjorn ; las Nissardas ; e Francis Gag (pseudonim de Francis Gagliolo, 1900-1988, dramaturga occitan). En parallèl de sos articles, contes, cançons e poesias pareguts en revista, Eynaudi faguèt publicar e jogar d'autras pèças dins las annadas seguentas. Cercava son inspiracion dins la vida ciutadana de la Vièlha Vila.</p>
<p style="text-align: justify;">Entre 1931 e 1939, se consacrèt a la redaccion e publicacion de son <em>Dictionnaire de la langue niçoise</em>, amb Louis Cappatti per la partida istorica de l'obratge. Lo diccionari aviá una vocacion enciclopedica, donant tant coma possible lo vocabulari en usatge, amb las definicions en francés, las expressions e locucions, las conjugasons, d'entradas sus la flòra e lo païsatge locals, los noms pròpris femenins e masculins, los noms de luòcs e los escais-noms dels estatjants, de recèptas de cosina, de donadas istoricas e etnologicas, etc. Las entradas son per còps acompanhadas d'extraches literaris. D'unas son signadas per de collaborators autres qu'Eynaudi e Cappatti. Lo diccionari foguèt redigit en grafia mistralenca. Eynaudi èra un felibre convinçut, pasmens lo diccionari es fòrça nuançat sus la question del Felibritge. Mistral aparéis pas dins las entradas e l'entrada Felibritge foguèt redigida per Cappatti, que fasiá partida dels sceptics. Se dins la màger part dels airals occitans de grops felibrencs coërents se creèron (en parallèl d'autres grops diches regionalistas), amb totjorn una admiracion afichada per Mistral e lo Felibritge, los Niçards mantenèron una cèrta distància, malgrat d'unes entosiastes, deguda a lors rapòrts amb Provença.</p>
<p style="text-align: justify;">Lo diccionari foguèt publicat en fascicles, fins a la letra "p". Lo demai èra demorat a l'estat de manescrich. Una edicion completa es pareguda en 2009, deguda a l'Acadèmia Nissarda amb una introduccion de Remy Gasiglia (ensenhaire-cercaire a l'universitat de Niça Sophia Antipolis).</p>
<p style="text-align: justify;">Eynaudi collaborèt a mantuna revista e jornal : las <em>Annales du Comté de Nice</em>, l'<em>Armanac Nissart</em>, <em>L'Éclaireur de Nice et du Sud-Est</em>, <em>L'Éclaireur du Soir</em>, L<em>'Éclaireur du Dimanche</em>, <em>L'Essor Niçois</em>, <em>Nice Historique</em>, lo <em>Phare du Littoral</em>, <em>La Pignata</em>, e probablament d'autres encara.</p>
<h3>Bibliografia de l'autor</h3>
<p><em>Lou Cagancio</em>, Nice, Imprimerie des Alpes-Maritimes, 1900 ;</p>
<p><em>Lou dialète niçard</em>, Nice, Imprimerie des Alpes-Maritimes, 1903 ;</p>
<p><em>Lou Terno</em>, Nice, Imprimerie des Alpes-Maritimes, 1905 ;</p>
<p><em>Misé Pounchoun</em>, Nice, Imprimerie des Alpes-Maritimes, 1910 ;</p>
<p><em>Lou retour de Pierrot</em>, [s.l.], [s.n.], [1922] ;</p>
<p><em>Una bouona plaça</em>, Nice, Imprimerie de l'Éclaireur de Nice, 1924 ;</p>
<p><em>Dapè dou fougueiroun</em>, Nice, l'Éclaireur de Nice, 1926 ;</p>
<p>EYNAUDI Jules et CAPPATTI Louis, <em>Dictionnaire de la langue niçoise</em>, Nice, Acadèmia Nissarda, 2009.</p>
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Eyraud, Noémie
CIRDOC - Mediatèca occitana (Béziers)
Recherche en domaine occitan (Montpellier)
2019-11-26, Blandine Delhaye
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Sarrieu, Bernard (1875-1935)
Sarrieu, Bernard (1875-1935)
Enseignant ; professeur
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Bernard Sarrieu est le fondateur en 1904 de l'<em>Escòlo deras Pirenéos</em>, école félibréenne des Pyrénées centrales très active au cours du XXème siècle. Majoral du Félibrige, il est connu pour avoir été un animateur polyvalent et zélé de la renaissance gasconne.</p>
<h2>Identité</h2>
<h3><b>Formes référentielles</b></h3>
<p style="text-align: justify;">Sarrieu, Bernard (1875-1935)</p>
<h2>Éléments biographiques</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Il est né le 29 juin 1875 à Montauban. Son père était professeur et directeur à l'École Normale de Montauban, mais la maison familiale était depuis plus d'une génération à Saint-Mamet.<br />Sarrieu fut un élève brillant, bachelier de rhétorique et de philosophie avec mention, admis à la 4ème place sur 24 admis au concours d'entrée de l'École Normale Supérieure à 17 ans. Il entra à l' École à 19 ans, après deux ans de maladie.<br />Il fut « camarade de promotion » de Charles Péguy<a id="1" href="#note1"><sup>1</sup></a> (<em>Feuillets mensuels</em>, 1958 : p. 136). Il est difficile de savoir quelles furent leurs relations, mais on ne peut nier certaines sensibilités communes catholiques, sociales et même philosophiques puisque, si l'on en croit Jean Castex (J. CASTEX, 2001 : p. 329), Sarrieu était bergsonien, comme Péguy.<br />Il sortit professeur de philosophie de ses trois années à l'École. Il enseigna dans différents lycées jusqu'à Auch puis Montauban en 1913 (en passant par Quimper). Les années passées loin de sa terre natale représentèrent pour lui un exil douloureux.<br />Sa santé fragile le ralentit encore dans son évolution professionnelle et il lui fallut attendre 1907 pour obtenir l'agrégation de philosophie.<br />Les éloges et hommages posthumes décrivent un homme très cultivé, consciencieux, rigoureux, curieux de toutes les disciplines (philosophie, mathématiques, astronomie, linguistique, musique, histoire, ethnologie, etc.), maîtrisant plusieurs langues romanes et germaniques, acharné au travail et volontaire, mais aussi modeste, indulgent, très sensible aux valeurs chrétiennes, pieux, bon et ouvert aux autres.<br />Il mourut de maladie le 5 janvier 1935 à Montauban et il fut enterré à Saint-Mamet. Une stèle a été dressée dans le jardin de l'église. Elle porte un médaillon de bronze avec son portrait, sculpté par Jean-Marie Mengue<a id="2" href="#note2"><sup>2</sup></a>. Une place de la ville porte le nom de Bernard Sarrieu, ainsi qu'une rue de Saint-Gaudens.</p>
<h2>Engagement dans la renaissance d'oc</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">La langue de sa famille, de petite bourgeoisie, n'était pas l'occitan mais le français. Il fut probablement assez tôt en contact avec le languedocien à Montauban et avec le gascon à Saint-Mamet. Très attaché à son terroir, il s'intéressa, semble-t-il, dès l'adolescence, au parler de son village. Il lui fallut donc apprendre le luchonnais. Il développa au même moment une curiosité pour les us et coutumes de son pays.</p>
<h3>Félibrige</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Cette curiosité le mena à se rapprocher du Félibrige. Grand admirateur de Mistral et de son œuvre, il fut d'abord membre de l'<em>Escolo Moundino</em> de Toulouse, et il publia des articles dans sa revue, <em>Terro d'òc</em>, puis il se donna pour mission de fournir au Comminges une école félibréenne. Il fonda en 1904 à Saint-Gaudens l'<em>Escòlo deras Pirenéos</em>, qu'il présenta comme une sœur de l'<em>Escole Gastou Febus</em> et de l'<em>Escolo Moundino</em> pour le Comminges, le Couserans, le Nébouzan, les Quatre Vallées et le Val d'Aran.<br />Il occupait la fonction de secrétaire-trésorier. Il créa une revue mensuelle, <em>Era Bouts dera Mountanho</em> et un almanach, l'<em>Armanac dera Mountanho</em>.<br />Il publia dans la <em>Revue de Comminges</em> (1904 : p. 62) une présentation de la nouvelle <em>Escòlo</em> en projet. Il y expliqua les raisons de cette création, les objectifs et les statuts de l'<em>Escòlo</em>. On y trouve surtout un bon résumé et un condensé des préoccupations, des idées et de la personnalité de Sarrieu, dans un vocabulaire et des associations de mots qui le révèlent bien. C'était un humaniste d’obédience profondément chrétienne. Pour le citer, les « coutumes traditionnelles », ainsi que le « langage [des] pères », sont à « considérer avec respect et affection » ; la langue d'oc est la « langue sœur » du français. Ces deux aspects, les traditions et la langue, sont conçus selon une logique de développement des populations dans l'espace du vécu, l'environnement culturel direct, à échelle humaine, mais en bonne intelligence avec la nation française et dans le cadre plus large de celle-ci. Sarrieu parlait comme la majorité de ses contemporains de la « grande » et de la « petite » patries.<br />Dans sa volonté de « sauver » la langue, il avait plus que tout le souci des populations dans une perspective autant sociale (le « bien-être », la « prospérité », « l'instruction », la dignité de façon générale) que morale (la « mentalité », les « mœurs »). À noter aussi, les mots qu'il employait pour parler de la langue et de son espace : il parlait à une grande échelle de la « langue d'oc » (pas d'occitan, il reprit les notions de « langue d'oc » et « langue d'oïl »), qui se parle en « Occitanie ». À une échelle plus locale il parlait de « dialectes » (le gascon, le provençal, etc.) avec des « sous-dialectes » (le luchonnais, l'aranais, le toulousain, etc.). Il parlait d'une « œuvre d'union régionale » sans volonté d'uniformité mais avec un désir de connaissance mutuelle.<br />Sarrieu avait beaucoup d'ambition pour son Escòlo, qu'il voulait être une digne disciple du Félibrige de Mistral. Il encouragea les initiatives de toute sorte et il donna lui-même l'exemple. Il organisa des félibrées, des fêtes de Sainte-Estelle, des concours de costumes locaux, des représentations de groupes folkloriques, des Jeux Floraux, concours importants de création littéraire (poésie, prose, sujets d'histoire locale, etc) ouverts également aux écoles en vue de la transmission de la langue aux plus jeunes.<br />Une de ses principales préoccupations était d'ailleurs l'enseignement de la langue d'oc à l'école.<br />Il était toujours en recherche de nouveaux collaborateurs et contributeurs. Un musée et un théâtre gascons seraient restés à sa mort en l'état de projet (J.-L. de LA VERDONIE, 1935 : p. 30).<br />En ce qui concerne la graphie, son modèle de référence était la graphie dite « mistralienne ». Pourtant celle-ci ne lui semblait pas suffisante pour représenter la réalité des prononciations des différents parlers de la langue d'oc, en particulier du gascon. Elle méritait, selon lui, d'être améliorée en prenant en considération les différents modèles étymologiques et phonétiques à disposition.<br />Il publia vers 1924 une brochure intitulée <em>La graphie de la langue d'oc et la langue commune d'Occitanie</em>.<br />Au moment de la polémique sur la réforme des statuts du Félibrige en 1905, Sarrieu se positionna en faveur du Capoulier Devoluy et de son projet.<br />Son engagement dans le Félibrige fut couronné par sa nomination au majoralat en 1910 avec la <em>Cigalo dis Aupiho</em>.</p>
<h3>Sociétés savantes</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Sarrieu faisait partie de plusieurs sociétés savantes. Il fut membre de l'<em>Académie de Montauban</em> de 1913 jusqu'à sa mort (secrétaire jusqu'en 1929), de la <em>Société archéologique de Tarn-et-Garonne</em> (dans laquelle il fréquentait Antonin Perbosc), de la <em>Société des Études du Comminges</em>, et plus précisément du comité qui s'occupait de toponymie et de topographie pyrénéennes ; il fut premier vice-président de la société Julien Sacaze<a id="3" href="#note3"><sup>3</sup></a> depuis la création de celle-ci en 1922 jusqu'à sa propre mort.<br />Il publiait dans plusieurs revues savantes et faisait des communications dans des congrès scientifiques.<br />Ce multi-engagement est représentatif de sa volonté de créer des passerelles, des réseaux et surtout d'investir la culture et la connaissance locale dans des initiatives érudites et transdisciplinaires.</p>
<h3>Son œuvre : production et réception</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">L'ensemble de son œuvre est bilingue. Sarrieu employait autant l'occitan que le français, avec une nette préférence pour l'occitan dans ses productions littéraires et au contraire une prédominance du français dans les articles et les communications.<br />Son œuvre littéraire occitane se compose majoritairement de poésie et de théâtre publiés à part, de chansons (paroles et musique) et de proses courtes publiées dans la revue et l'almanach de l'<em>Escòlo</em>.<br />Il fut primé aux Jeux Floraux de l'<em>Escolo Moundino</em> en 1902 pour sa pièce <em>Era Garlando</em>, il reçut l'Églantine d'argent en 1907 aux Jeux Floraux de Toulouse pour <em>Imnes d'Amou</em> et le Prix Pujol en 1912 pour <em>Era Pireneido</em>, épopée de plus de 30000 vers et 12 chants sur des guerres (fictives) entre peuples pyrénéens au début de notre ère.<br />Une grande partie de l'œuvre de Sarrieu est restée à l'état de manuscrit.<br />Son œuvre érudite traite d'une grande variété de sujets :<br />- études de linguistique romane, notamment sur la description du luchonnais (morphologie, syntaxe, phonologie, lexique, etc.) ;<br />- un dictionnaire savant du luchonnais (étymologie, commentaires, illustrations, etc.) resté à l'état de manuscrit et conservé aux archives de Saint-Gaudens ;<br />- des études d'onomastique et surtout de toponymie et de topographie pyrénéennes fondées sur ses connaissances des langues anciennes et modernes ;<br />- des études d'histoire locale et d'ethnographie ;<br />- des éditions savantes de textes anciens, comme par exemple <em>La Margalide Gascoue</em> (1604) du poète Bertrand Larade (Montréjeau, 1581-ca 1635) ;<br />- des publications d'œuvres contemporaines d'auteurs gascons (« revues et corrigées » de sa main).<br />Il reçut en 1900 le prix Boucherie de la <em>Société des Langues Romanes</em> pour son mémoire sur le parler de Bagnères-de-Luchon.<br />Pour ce qui est de sa réception, il semble que sa production littéraire n'ait pas été autant appréciée que son implication dans des tâches linguistiques, et plus largement érudites.<br />Des personnes telles que le romaniste Jules Ronjat (1864-1925) ou l'agrégé d'histoire Raymond Lizop (1879-1969), président de l'<em>Escòlo</em> et ami de Sarrieu, tout en lui reconnaissant certaines qualités littéraires, regrettèrent qu'il ne consacre pas plus son temps à son travail de collectage et de description des parlers gascons, qui leur semblait plus fondamental et urgent.<br />Ses travaux de topographie et de toponymie le mirent en rapport avec des linguistes et romanistes tels qu'Edouard Bourciez (1854-1946), Georges Millardet (1876-1953), Maurice Grammont (1866-1946) et Jules Ronjat. Il semble qu'ils approuvèrent, dans ce contexte, ses analyses linguistiques. Jules Ronjat le cite dens sa <em>Grammaire istorique des parlers provençaux modernes</em> (1930-1932). Il n'empêche que Sarrieu n'était pas linguiste et que, par conséquent, il n'était sans doute pas attendu de lui l'expertise d'un linguiste.</p>
<h2>Bibliographie de l'auteur</h2>
<h3>Monographies</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- <em>Era Garlando</em>. Luchon : Impr. Sarthe, 1903<br />- <em>Piréno : tragedió imitado des tragediéz elleniques : en luchounés, dap còrz en larboustès è muzico</em>. Luchon : Impr. Sarthe, 1903<br />- <em>Era 'Rrenechénço : coumedió-mouralitat en bèrsi è pròso luchounés è ... franchimant</em>. Luchon : Impr. Sarthe, 1909<br />- <em>Et perdut : pastouralo luchounéso : En pròso, bèrsi è musico</em>. Luchon : Impr. Sarthe, 1910<br />- <em>Sans-Parro de Oço : o'r'aparicioun de Sént Betran : dramo coumengés en 5 actes</em>. Luchon : Impr. Sarthe, 1910<br />- <em>Er'assoumpcioun : mistèri sacrat en 5 cènes : seguit de Ourfèu : allegourio crestiano</em>. Luchon : Impr. Sarthe, 1913<br />- <em>Sént Mamèt, et gran martir : 260-275 : mistèri en 5 actes, en bèrs</em>. Saint-Gaudens : Abadie, 1914<br />- <em>Et drac : o'ra carroulho d'or : coumedió-mouralitat en tres actes</em>. Luchon : Impr. Sarthe, 1914<br />- <em>Edj arroumaire : peçòto coumico en siés tablèus</em>. Luchon : Impr. Sarthe, 1922</p>
<h3>Articles et brochures</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- « Le parler de Bagnères-de-Luchon et de sa vallée », in <em>Revue des langues romanes</em>, T. 45, 1902. <a href="https://occitanica.eu/items/show/12840" target="_blank" rel="noopener">Voir la ressource en ligne sur Occitanica</a><br />- « L’ "Ecole des Pyrénées" : Projet de Félibrige commingeois & Couseran », in Revue de Comminges, 1904. <a href="https://occitanica.eu/items/show/12662" target="_blank" rel="noopener">Voir la ressource en ligne sur Occitanica</a><br />- Une langue vivante méconnue : la langue d'oc : Discours prononcé à la distribution des prix du Lycée d'Auch le 31 juillet 1909. Auch : Impr. T. Bouquet, 1909<br />- <em>Latin et gascon</em> : communication faite au congrès de l'Union Historique et Archéologique du Sud-Ouest à Bayonne et Biarritz, août 1911. Biarritz : Impr. E. Soulé, 1912<br />- <em>Une difficulté du problème régionaliste</em>. Montauban : G. Forestié, 1916<br />- <em>L'enseignement de la langue d'Oc : son intérêt, son intégralité, sa portée</em>. Toulouse : Privat, 1923<br />- <em>L'enseignement et les divisions universitaires au point de vue régionaliste</em>. Toulouse : Privat, 1923<br />- <em>La graphie de la langue d'Oc et la langue commune d'Occitanie</em>. Bordeaux : éd. de la "Revue Méridionale, [1924]<br />- <em>L'assimilation des étrangers en France et particulièrement dans le Midi</em>. Montauban : G. Forestié, 1924<br />- <em>Le docteur Cator : félibre gascon : Sa vie et son œuvre</em>. Toulouse : Sentein, 1924<br />- « La langue locale à l'école pour le français et pour elle-même : le breton, le basque, la langue d'oc », in <em>La Terro d'Oc</em> (Toulouse), 1926<br />- « Observations sur l'enseignement de la langue d'Oc », in <em>Bulletin de la Société gersoise des études locales</em>, 1929<br />- <em>Era Bouts dera Mountanho</em>. <a href="https://occitanica.eu/items/show/10927" target="_blank" rel="noopener">Voir la ressource en ligne sur Occitanica</a></p>
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<p id="note1" style="text-align: justify; line-height: 150%;">1. Charles Péguy (1873-1914), intellectuel engagé et écrivain. <a href="#1">↑</a></p>
<p id="note2" style="text-align: justify; line-height: 150%;">2. Jean-Marie Mengue (1855-1939), sculpteur français né à Bagnères-de-Luchon. <a href="#2">↑</a></p>
<p id="note3" style="text-align: justify; line-height: 150%;">3. Julien Sacaze (1847-1889) était un érudit spécialisé dans l'Antiquité des Pyrénées et il fut le fondateur de la Société des Études du Comminges et de sa revue, la Revue de Comminges.<br />Voir sa Vida en ligne à l'adresse : <a href="https://vidas.occitanica.eu/items/show/2105" target="_blank" rel="noopener">https://vidas.occitanica.eu/items/show/2105</a>. <a href="#3">↑</a></p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Bernard Sarrieu es lo fondator en 1904 de l'Escòlo deras Pirenéos, escòla felibrenca dels Pirenèus centrals fòrça activa pendent lo sègle XX. Majoral del Felibritge, es conegut per èsser estat un animator polivalent e zelat de la renaissença gascona.</p>
<h2>Identitat</h2>
<h3><b>Formas referencialas</b></h3>
<p style="text-align: justify;">Sarrieu, Bernard (1875-1935)</p>
<h2>Elements biografics</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Nasquèt lo 29 de junh de 1875 a Montalban. Son paire èra professor e director a l'Escòla Normala de Montalban, mas l'ostal familial èra dempuèi mai d'una generacion a Sent Mamet. <br />Sarrieu foguèt un escolan brilhant, bachelièr de retorica e de filosofia amb mencion, admés a la 4ena plaça sus 24 admeses al concors d'entrada de l'Escòla Normala Superiora a 17 ans. Dintrèt a l'Escòla a 19 ans, aprèp dos ans de malautiá. <br />Foguèt « camarada de promocion » de Charles Péguy<a id="1" href="#note1"><sup>1</sup></a> (<em>Feuillets mensuels</em>, 1958 : p. 136). Es malaisit de saupre quinas foguèron lors relacions, mas se pòdon pas negar de sensibilitats comunas catolicas, socialas e mai filosoficas puèi que, se ne cresèm Jean Castex (J. CASTEX, 2001 : p. 329), Sarrieu èra bergsonian, coma Péguy. <br />Sortiguèt professor de filosofia de sas tres annadas a l'Escòla. Ensenhèt dins diferents licèus fins a Aush puèi Montalban en 1913 (en passant per Quimper). Las annadas luènh de sa tèrra natala representèron per el un exil dolorós.<br /> Sa santat freula lo ralentiguèt encara dins son evolucion professionala e li calguèt esperar 1907 per obténer l'agregacion de filosofia. <br />Los elògis e omenatges postums descrivon un òme fòrça cultivat, conscienciós, rigorós, curiós de totas las disciplinas (filosofia, matematicas, astronomia, linguistica, musica, istòria, etnologia, etc.), coneisseire de mantuna lenga romanica e germanica, acarnassit al trabalh e volontari, mas tanben modèst, indulgent, fòrça sensible a las valors crestianas, piós, bon e dubèrt als autres. <br />Moriguèt de malautiá lo 5 de genièr de 1935 a Montalban e foguèt sepelit a Sent Mamet. Una estela es estada quilhada dins l'òrt de la gleisa. S'i vei un medalhon de bronze amb son retrach, escultat per Jean-Marie Mengue<a id="2" href="#note2"><sup>2</sup></a>. Una plaça de la vila pòrta lo nom de Bernard Sarrieu, e mai una carrièra de Sent Gaudenç.</p>
<h2>Engatjament dins la renaissença d'oc</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">La lenga de sa familha, de pichòta borgesia, èra pas l'occitan mas lo francés. Foguèt probablament d'ora en contacte amb lo lengadocian a Montalban e amb lo gascon a Sent Mamet. Estacat qu'èra a son terrador s'interessèt, a çò que sembla, tre l'adolescéncia, al parlar de son vilatge. Li calguèt doncas apréner lo luishonés. Desvolopèt mentretant una curiositat pels uses e costumas de son canton.</p>
<h3>Felibritge</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Aquela curiositat lo menèt a se raprochar del Felibritge. Grand admirator de Mistral e de son òbra, foguèt primièr membre de l'Escolo Moundino de Tolosa, e publiquèt d'articles dins sa revista, <em>Terro d'òc</em>, puèi se donèt per mission de provesir lo Comenge d’una escòla felibrenca. Fondèt en 1904 a Sent Gaudenç l'Escòlo deras Pirenéos, que presentèt coma una sòrre de l'Escole Gastou Febus e de l'Escolo Moundino per lo Comenge, lo Coserans, lo Nebosan, las Quatre Valadas e la Val d'Aran. <br />N'èra lo secretari-clavaire. Creèt una revista mesadièra, <em>Era Bouts dera Mountanho</em> e un almanac, l'<em>Armanac dera Mountanho</em>. <br />Faguèt paréisser dins la <em>Revue de Comminges</em> (1904 : p. 62) una presentacion de l'Escòlo novèla en projècte. I expliquèt las rasons d'aquela creacion, los objectius e los estatuts de l'Escòlo. S'i tròba subretot un bon resumit e un condensat de las preocupacions, de las idèias e de la personalitat de Sarrieu, dins un vocabulari e d'associacions de mots que lo revèlan plan. Èra un umanista d’obediéncia prigondament crestiana. Per lo citar, las « costumas tradicionalas », talas coma lo « lengatge [dels] paires », son de « considerar amb respècte e afeccion » ; la lenga d'òc es la « lenga sòrre » del francés. Aqueles dos aspèctes, las tradicions e la lenga, son concebuts dins una logica de desvolopament de las populacions dins l'espaci del viscut, l'environament cultural dirècte, a escala umana, mas en bona intelligéncia amb la nacion francesa e dins l'encastre mai larg d’aquesta. Sarrieu parlava coma la màger part de sos contemporanèus de la « granda » e de la « pichòta » patrias. <br />Dins sa volontat de « sauvar » la lenga, aviá mai que tot, lo suènh de las populacions dins una amira tan sociala (lo « <em>ben estar</em> », la « prosperitat », « l'instruccion », la dignitat d'un biais general) coma morala (la « mentalitat », las « mors »). De notar tanben los mots qu'emplegava per parlar de la lenga e de son espaci : parlava a una escala larga de la « lenga d'òc » (pas d'occitan, reprenguèt las nocions de « lenga d'òc » e « lenga d'oïl »), que se parla en « Occitania ». A una escala mai locala parlava de « dialèctes » (lo gascon, lo provençal, etc.) amb de « jos-dialèctes » (lo luishonés, l'aranés, lo tolosan, etc.). Parlava d'una « òbra d'union regionala » sens volontat d'uniformitat mas amb un desir de coneissença mutuala. <br />Sarrieu aviá fòrça ambicion per son Escòlo, que voliá una digna discipla del Felibritge de Mistral. Encoratgèt las iniciativas de tota mena e donèt l'exemple el-meteis. Organizèt de felibrejadas, de fèstas de Santa-Estèla, de concorses de costums locals, de representacions de grops folclorics, de Jòcs Florals, concorses importants de creacion literària (poesia, pròsa, subjèctes d'istòria locala, etc) dubèrts tanben a las escòlas dins l'amira de la transmission de la lenga als mai joves. <br />Una de sas preocupacions màgers èra precisament l'ensenhament de la lenga d'òc a l'escòla.<br /> Èra totjorn en cèrca de novèls collaborators e contributors. Un musèu e un teatre gascons serián demorats a sa mòrt en l'estat de projècte (J.-L. de LA VERDONIE, 1935 : p. 30). <br />Per çò que concernís la grafia, son modèl de referéncia èra la grafia dicha « mistralenca ». Pasmens aquesta li semblava pas sufisenta per representar la realitat de las prononciacions dels diferents parlars de la lenga d'òc, en particular del gascon. Meritava, segon el, d'èsser ameliorada en prenent en consideracion los diferents modèls etimologics e fonetics a disposicion. <br />Publiquèt vèrs 1924 una brocadura titolada <em>La graphie de la langue d'oc et la langue commune d'Occitanie</em>. <br />Al moment de la polemica sus la reforma dels estatuts del Felibritge en 1905, Sarrieu se posicionèt en favor del Capolièr Devoluy e de son projècte. <br />Son engatjament dins lo Felibritge foguèt coronat per sa nominacion al majoralat en 1910 amb la Cigalo dis Aupiho.</p>
<h3>Societats sabentas</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Sarrieu fasiá partida de mantuna societat sabenta. Foguèt sòci de l'<em>Académie de Montauban</em> de 1913 fins a sa mòrt (secretari fins a 1929), de la <em>Société archéologique de Tarn-et-Garonne</em> (dins la quala frequentava Antonin Perbòsc), de la <em>Société des Études du Comminges</em>, e mai precisament del comitat que s'entrevava de toponimia e topografia pirenenca ; foguèt primièr vice-president de la societat Julien Sacaze<a id="3" href="#note3"><sup>3</sup></a> dempuèi de la creacion d'aquesta en 1922 fins a sa pròpria mòrt. <br />Publicava dins mantuna revista sabenta e fasiá de comunicacions dins de congrès scientifics. <br />Aquel multi-engatjament es representatiu de sa volontat de crear de palancas, de rets e subretot d'investir la cultura e la coneissença locala dins d'iniciativas eruditas e transdisciplinàrias.</p>
<h3>Son òbra : produccion e recepcion</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">L'ensemble de son òbra es bilingue. Sarrieu emplegava tant l'occitan coma lo francés, amb una neta preferéncia per l'occitan dins sas produccions literàrias e al contrari una predominança del francés dins los articles e las comunicacions.<br />Son òbra literària occitana se compausa majoritàriament de poesia e teatre publicats a despart, de cançons (paraulas e musica) e de pròsas cortetas publicadas dins la revista e l'almanac de l'Escòlo.Foguèt premiat als Jòcs Florals de l'Escolo Moundino en 1902 per sa pèça <em>Era Garlando</em>, reçaupèt l'Aiglentina d'argent en 1907 als Jòcs Florals de Tolosa per <em>Imnes d'Amou</em> e lo Prèmi Pujol en 1912 per Era Pireneido, epopèa en mai de 30000 vèrses e 12 cants sus de guèrras (fictivas) entre pòbles pirenencs a la debuta de nòstra èra.<br />Granda part de l'òbra de Sarrieu demorèt a l'estat de manescrich.<br />Son òbra erudita tracha d'una granda varietat de subjèctes :<br />- estudis de linguistica romanica, e mai particularament sus la descripcion del luishonés (morfologia, sintaxi, fonologia, lexic, etc.) ;<br />- un diccionari sabent del luishonés (etimologia, comentaris, illustracions, etc.) demorat a l'estat de manescrich e conservat als archius de Sent Gaudenç ;<br />- d'estudis d'onomastica e subretot de toponimia e de topografia pirenencas fondats sus sas coneissenças de las lengas ancianas e modèrnas ;<br />- d'estudis d'istòria locala e d'etnografia ;<br />- d'edicions sabentas de tèxtes ancians, coma per exemple <em>La Margalide Gascoue</em> (1604) del poèta Bertrand Larade (Monrejau, 1581-ca 1635) ;<br />- de publicacions d'òbras contemporanèas d'autors gascons (« revistas e corregidas » de sa man).<br />Reçaupèt en 1900 lo prèmi Boucherie de la <em>Société des Langues Romanes</em> per son memòri sul parlar de Banhèras de Luishon.<br />Per çò qu'es de sa recepcion, sembla que sa produccion literària es pas estada tant estimada coma son implicacion dins de tascas linguisticas, e mai largament eruditas.<br />De mond coma lo romanista Jules Ronjat (1864-1925) o l'agregat d'istòria Raymond Lizop (1879-1969), president de l'Escòlo e amic de Sarrieu, en li reconeissent d'unas qualitats literàrias, regretèron que consacrèsse pas mai son temps a son trabalh de collectatge e descripcion dels parlars gascons, que lor semblava mai fondamental e urgent.<br />Sos trabalhs de topografia e toponimia lo metèron en rapòrt amb de linguistas e romanistas coma Edouard Bourciez (1854-1946), Georges Millardet (1876-1953), Maurice Grammont (1866-1946) e Jules Ronjat. Semblèron d'aprovar, dins aquel contèxt, sas analisis linguisticas. Jules Ronjat lo cita dins sa <em>Grammaire istorique des parlers provençaux modernes</em> (1930-1932). Demòra que Sarrieu èra pas linguista e que doncas èra pas esperat d'el l'expertesa d'un linguista.</p>
<h2>Bibliografia de l'autor</h2>
<h3>Monografias</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- <em>Era Garlando</em>. Luchon : Impr. Sarthe, 1903<br />- <em>Piréno : tragedió imitado des tragediéz elleniques : en luchounés, dap còrz en larboustès è muzico</em>. Luchon : Impr. Sarthe, 1903<br />- <em>Era 'Rrenechénço : coumedió-mouralitat en bèrsi è pròso luchounés è ... franchimant</em>. Luchon : Impr. Sarthe, 1909<br />- <em>Et perdut : pastouralo luchounéso : En pròso, bèrsi è musico</em>. Luchon : Impr. Sarthe, 1910<br />- <em>Sans-Parro de Oço : o'r'aparicioun de Sént Betran : dramo coumengés en 5 actes</em>. Luchon : Impr. Sarthe, 1910<br />- <em>Er'assoumpcioun : mistèri sacrat en 5 cènes : seguit de Ourfèu : allegourio crestiano</em>. Luchon : Impr. Sarthe, 1913<br />- <em>Sént Mamèt, et gran martir : 260-275 : mistèri en 5 actes, en bèrs</em>. Saint-Gaudens : Abadie, 1914<br />- <em>Et drac : o'ra carroulho d'or : coumedió-mouralitat en tres actes</em>. Luchon : Impr. Sarthe, 1914<br />- <em>Edj arroumaire : peçòto coumico en siés tablèus</em>. Luchon : Impr. Sarthe, 1922</p>
<h3>Articles e brocaduras</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- « Le parler de Bagnères-de-Luchon et de sa vallée », in <em>Revue des langues romanes</em>, T. 45, 1902. <a href="https://occitanica.eu/items/show/12840" target="_blank" rel="noopener">Véser la ressorsa en linha sus Occitanica</a><br />- « L’ "Ecole des Pyrénées" : Projet de Félibrige commingeois & Couseran », in Revue de Comminges, 1904. <a href="https://occitanica.eu/items/show/12662" target="_blank" rel="noopener">Véser la ressorsa en linha sus Occitanica</a><br />- Une langue vivante méconnue : la langue d'oc : Discours prononcé à la distribution des prix du Lycée d'Auch le 31 juillet 1909. Auch : Impr. T. Bouquet, 1909<br />- <em>Latin et gascon</em> : communication faite au congrès de l'Union Historique et Archéologique du Sud-Ouest à Bayonne et Biarritz, août 1911. Biarritz : Impr. E. Soulé, 1912<br />- <em>Une difficulté du problème régionaliste</em>. Montauban : G. Forestié, 1916<br />- <em>L'enseignement de la langue d'Oc : son intérêt, son intégralité, sa portée</em>. Toulouse : Privat, 1923<br />- <em>L'enseignement et les divisions universitaires au point de vue régionaliste</em>. Toulouse : Privat, 1923<br />- <em>La graphie de la langue d'Oc et la langue commune d'Occitanie</em>. Bordeaux : éd. de la "Revue Méridionale, [1924]<br />- <em>L'assimilation des étrangers en France et particulièrement dans le Midi</em>. Montauban : G. Forestié, 1924<br />- <em>Le docteur Cator : félibre gascon : Sa vie et son œuvre</em>. Toulouse : Sentein, 1924<br />- « La langue locale à l'école pour le français et pour elle-même : le breton, le basque, la langue d'oc », in <em>La Terro d'Oc</em> (Toulouse), 1926<br />- « Observations sur l'enseignement de la langue d'Oc », in <em>Bulletin de la Société gersoise des études locales</em>, 1929<br />- <em>Era Bouts dera Mountanho</em>. <a href="https://occitanica.eu/items/show/10927" target="_blank" rel="noopener">Véser los numeros disponibles en linha sus Occitanica</a></p>
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<p id="note1" style="text-align: justify; line-height: 150%;">1. Charles Péguy (1873-1914), intellectual engatjat e escrivan. <a href="#1">↑</a></p>
<p id="note2" style="text-align: justify; line-height: 150%;">2. Jean-Marie Mengue (1855-1939), escultor francés nascut a Banhèras de Luishon. <a href="#2">↑</a></p>
<p id="note3" style="text-align: justify; line-height: 150%;">3. Julien Sacaze (1847-1889) èra un erudit especializat dins l'Antiquitat dels Pirenèus e foguèt lo fondator de la Société des Études du Comminges e de sa revista, la Revue de Comminges<br />Veire sa Vida en linha a l'adreiça : <a href="https://vidas.occitanica.eu/items/show/2105" target="_blank" rel="noopener">https://vidas.occitanica.eu/items/show/2105</a>. <a href="#3">↑</a></p>
Eyraud, Noémie
Centre interrégional de développement de l'occitan (Béziers)
Recherche en domaine occitan (Montpellier)
2019-02-13
Vignette : https://vidas.occitanica.eu/files/square_thumbnails/49687ac31dba19d4759320ca9087d9fc.jpg
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http://vidas.occitanica.eu/items/show/2127
Condò Sambeat, Jusèp (1867-1919)
Condò Sambeat, Jusèp (1867-1919)
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Jusèp Condò Sambeat est un écrivain félibre, connu aujourd'hui comme la figure emblématique de la renaissance linguistique et littéraire aranaise.</p>
<h2>Identité</h2>
<h3>Forme référentielle</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Condò Sambeat, Jusèp</p>
<h3>Autres formes connues</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Condò Sambeat, Josèp (autre orthographe du nom)</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Condó Sambeat, Jousèp</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Condó Sambeat, Jûsep</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Condó Sambeat, Joseph</p>
<h2>Éléments biographiques</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Il naît à Montcorbau, dans le Val d'Aran, le 29 mars 1867, et il se destine à une carrière religieuse : il est ordonné prêtre le 28 mai 1891. Son instruction s'est faite dans plusieurs villes du Val d'Aran puis de Catalogne. Il commence à exercer dans l'Alt Urgell, puis il part pour l'Aragon et ne revient dans le Val d'Aran qu'au début du XX<sup>ème</sup> siècle : il exerce à Gesse en 1905, puis à Salardú. Il meurt de maladie le 5 août 1919 à Bossost.</p>
<h2>Engagement dans la renaissance d'oc</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Sa langue maternelle est l'aranais, mais c'est une langue qui ne s'écrit pas à cette époque, ou très peu. Ses premiers écrits littéraires sont des poèmes en catalan, qu'il présente à l'<em>Acadèmia Mariana</em> de Lleida. Il écrit aussi quelques textes religieux en castillan. Après son retour dans le Val d'Aran, il se met à écrire en aranais : il présente son poème « Era Val d'Aran » aux Jeux Floraux de Lleida en 1912. L'année suivante le même poème ainsi qu'un autre, « Horaci a Mecenas », paraissent dans la <em>Revue de Comminges</em> et dans <em>Era Bouts dera Mountanho</em> (organe de l'<em>Escòlo deras Pirenéos</em>). Cette première publication dans la revue du Félibrige commingeois marque l'entrée de Condò dans les rangs félibréens, et elle sera suivie d'autres publications. Bernard Sarrieu (1875-1935), fondateur de l'Escòlo et animateur zélé du Félibrige gascon, toujours en recherche de nouveaux correspondants et contributeurs, rassemble les manuscrits de Condò après sa mort dans l'optique de publier ses œuvres complètes. Le projet n'ayant pas vu le jour, ce sont les derniers animateurs de l'<em>Escòlo</em>, Jules et Yvonne Ponsolle, qui composent un recueil d'œuvres publiées et inédites de Condò sous le titre d'une de ses œuvres principales, <em>Era isla des Diamants</em>, en 1981.<br /> Reste à savoir comment Condò a décidé d'écrire en aranais : est-ce Bernard Sarrieu qui l'a incité à le faire ? Ou faut-il plutôt chercher du côté d'un autre écrivain aranais, par exemple Jusèp Sandaran Bacaria (1875-1942), qui a précédé de quelques années Jusèp Condò Sambeat dans la défense de l'aranais e qui a lui aussi été publié dans la revue <em>Era Bouts</em> ? <br />Condò et Sandaran ont tous deux travaillé sur la langue. Condò a publié un « Vocabulari Aranés » paru dans le <em>Butlletí de Dialectologia Catalana</em> (1915), il a commencé à travailler sur une grammaire et il a élaboré une graphie un peu « hybride », teintée d'influences graphiques catalanes, castillanes et occitanes (félibréennes). Sa graphie personnelle semble plus proche de la graphie catalane, mais il existe des manuscrits de sa main dans la graphie de l'<em>Escòlo deras Pirenéos</em> (élaborée par Sarrieu). Signalons le fait que Condò a été sollicité comme informateur pour l'<em>Atlas lingüístic de la Vall d'Aran</em> de Antonio Griera, et qu'il a compté au nombre des sources de Joan Coromines pour son ouvrage<em> El parlar de la Vall d'Aran</em>.<br /> En ce qui concerne sa production littéraire, elle se compose principalement de poèmes et dans une moindre mesure de prose (théâtre, contes), qui ont majoritairement pour sujet le Val d'Aran ou des thèmes religieux (les deux étant souvent mêlés). L'œuvre <em>Era Isla des Diamants</em> est une fiction qui s'appuie sur le contexte colonialiste pour imaginer « l'exportation » du Val d'Aran dans une île des Philipines où il jouirait d'une autonomie économique et sociale, émancipée de toute autorité politique espagnole pour promouvoir la culture aranaise. Christian Lagarde qualifie l'œuvre de « parabole » plutôt que de roman, d'une part à cause de son volume (qui ne justifie pas le nom de roman) et de sa structure littéraire mais aussi en raison de la place de la morale et du discours évangélique dans le récit<a id="1" href="#note1"><sup>1</sup></a> . <br />Selon Michel Camélat, Condò s'est principalement inspiré d'auteurs catalans<a id="2" href="#note2"><sup>2</sup></a>. Il a lu entre autres Jacint Verdaguer (1845-1902), auteur célèbre contemporain de la <em>Renaixença</em> catalane. <br />En 1989, le <em>Conselh Generau d'Aran</em> crée en hommage le prix Mossen Condò Sambeat, pour récompenser des pièces de littérature aranaise.</p>
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<p id="note1" style="text-align: justify; line-height: 150%;">1. « Parabole de l'insularité: era isla des diamants, ou le val d'Aran de Condó Sambeat », in <em>Lengas</em>, 1999, n°45, pp.95-108.<a href="#1">↑</a></p>
<p id="note2" style="text-align: justify; line-height: 150%;">2. « J. Condo Sambeat », in <em>Reclams</em>, 1938, n°11/12, pp.300-302. Michel Camélat (1871-1962), écrivain gascon de Bigorre, fut un des fondateurs et animateurs de l'<em>Escole Gastou Febus</em>.<a href="#2">↑</a></p>
<br /><hr />
<h2>Bibliographie de l'auteur</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Manuscrits conservés dans le fonds Escolo deras Pireneos (52 J 373-375) à l'annexe du Comminges à Saint-Gaudens des Archives Départementales de la Haute-Garonne : « Es Aranesi » ; « Victoria d'es Aranesi » ; « Era Caritat » ; « Cansoun d'et Praube » ; « Cartes de un hilh à sa mare » ; « Catecisme cûert » ; « Coundes cuèrts » ; « Et Loup è'ra Guinèu » ; « Ovidi à Mecenas » ; « Era millú flú » ; « Era Val d'Aran » ; « At deuant d'et Sant Cristu de Salardû » ; « Luenh dera pátria » ; « Era mare pátria » ; « Era Lengua aranesa » ; « Cansun d'era Garuna » ; « Nuguera pallaresa » ; « Era Net de Sant Juan » ; « Et Pastou as estrelhes » ; « Et darrè cant d'er Um » ; « Ena mort de M. Père Sarrieu » ; « Era Maladeta » ; « Era Isla des Diamants » ; « Sang noble è sang d'et poble ». <br />- « Vocabulari aranes » in <em>Butlletí de Dialectologia Catalana</em>, t. III, 1915. <br />- Publicacions dins la revista <em>Era Bouts dera Mountanho</em> a partir de 1913. <br />- <em>La Caritat : coumèdia aranésa, en prôso è en un acte, floucada als Jocs Flouraus dera Scôlo en 1914</em>. [s. l.] : Bibliouteco dera 'scolo deras Pirenéos, 1971. <br />- <em>Era Isla des Diamants</em>. [s. l.] : Bibliouteco dera 'scolo deras Pirenéos, 1981. <br />- <em>Era Isla des Diamants</em>. Vielha : Conselh Generau d'Aran, DL 2006. <br />- <em>Era Maladeta</em>. [Vielha] : Conselh Generau d'Aran, [2009]. <br />- <em>Vocabulari aranés : extrèt deth vocabulari aranés de Jusèp Condò : adaptat ara grafia normativa</em>. [Vielha] : Institut d'Estudis Aranesi, Acadèmia aranesa dera lengua occitana, deseme 2016. <br />- <em>Sang nòble e sang deth pòble</em>. [Casau, Lleida] : Institut d'Estudis Aranesi-Acadèmia Aranesa dera Lengua Occitana, 2017.</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Jusèp Condò Sambeat es un escrivan felibre, conegut a l'ora d'ara coma la figura emblematica de la renaissença linguistica e literària aranesa.</p>
<h2>Identitat</h2>
<h3>Forma referenciala</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Condò Sambeat, Jusèp</p>
<h3>Autras formas conegudas</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Condò Sambeat, Josèp</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Condó Sambeat, Jousèp</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Condó Sambeat, Jûsep</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Condó Sambeat, Joseph</p>
<h2>Elements biografics</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Nais a Montcorbau, dins la Val d'Aran, lo 29 de març de 1867, e se destina a una carrièra religiosa : es ordonat prèire lo 28 de mai de 1891. Son instruccion s’es facha dins mai d’una vila de la Val d’Aran puèi de Catalonha. Comença d’exerçar en Naut Urgell, puèi partís en Aragon, e torna dins la Val d'Aran a la debuta del sègle XX : exerça a Gessa en 1905, puèi a Salardú.Morís de malautiá lo 5 d'agost de 1919 a Bossòst.</p>
<h2>Engatjament dins la renaissença d'òc</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Sa lenga mairala es l'aranés, mas es una lenga que s'escriu pas de son temps, o pas gaire. Sos primièrs escriches literaris son de poèmas en catalan, que presenta a l’Acadèmia Mariana de Lleida. Escriu tanben d'unes tèxtes religioses en castelhan. Aprèp son retorn dins la Val d'Aran, comença d'escriure en aranés : presenta son poèma « Era Val d'Aran » als Jòcs Florals de Lleida en 1912. L'annada seguenta lo meteis poèma e un autre, « Horaci a Mecenas », pareisson dins la <em>Revue de Comminges</em> e dins <em>Era Bouts dera Mountanho</em> (organ de l'Escòlo deras Pirenéos). Aquela primièra publicacion dins la revista del Felibritge comengés marca l'entrada de Condò dins los rengs felibrencs, e serà seguida d'autras publicacions. Bernard Sarrieu (1875-1935), fondator de l'Escòlo e animator zelat del Felibritge gascon, totjorn en cèrca de novèls correspondents e contributors, recampa los manescriches de Condò aprèp sa mòrt dins l'amira de publicar sas òbras completas. Lo projècte aguent pas vist lo jorn, son los darrièrs animators de l'Escòlo, Jules e Yvonne Ponsolle, que compausan un recuèlh d'òbras publicadas e inedichas de Condò jos lo títol d'una de sas òbras màgers, <em>Era isla des Diamants</em>, en 1981.<br />Demòra de saupre cossí Condò decidiguèt d'escriure en aranés : foguèt Bernard Sarrieu lo motivator ? O caldriá puslèu cercar del costat d'un autre escrivan aranés, per exemple Jusèp Sandaran Bacaria (1875-1942), que precediguèt de qualques annadas Jusèp Condò Sambeat dins la defensa de l'aranés e que foguèt el tanben publicat dins la revista <em>Era Bouts</em> ?<br />Tant Condò coma Sandaran trabalhèron sus la lenga. Condò publiquèt un « Vocabulari Aranés » paregut dins lo <em>Butlletí de Dialectologia Catalana</em> (1915), comencèt de trabalhar sus una gramatica e elaborèt una grafia que se poiriá dire un pauc « ibrida », pastada d'influéncias graficas catalanas, castelhanas e occitanas (felibrencas). Se pòt dire que sa grafia personala es puslèu pròcha de la grafia catalana, mas se tròban de manescriches de sa man dins la grafia de l'Escòlo deras Pirenéos (elaborada per Sarrieu). De notar que Condò foguèt sollicitat coma informator per l'<em>Atlas lingüístic de la Vall d'Aran</em> de Antonio Griera, e que comptèt al nombre de las sorsas de Joan Coromines per son obratge <em>El parlar de la Vall d'Aran</em>.<br />Per çò qu'es de sa produccion literària, se compausa principalament de poèmas e dins una mendra mesura de pròsa (contes, teatre), qu'an per subjècte mai que mai la Val d'Aran o de tèmas religioses (los dos son sovent entremesclats). L'òbra <em>Era Isla des Diamants</em> es una ficcion que s'apuèja sul contèxt colonialista per imaginar « l'exportacion » de la Val d'Aran dins una illa de las Filipinas ont gaudiriá d'una autonomia economica e sociala, emancipada de tota autoritat politica espanhòla per botar endavant la cultura aranesa. Christian Lagarde qualifica l'òbra de « parabòla » puslèu que de roman, d'una part per causa de son volum (que justifica pas lo nom de roman) e de son estructura literària mas tanben per la plaça de la morala e del discors evangelic dins lo raconte<a id="1" href="#note1"><sup>1</sup></a>.<br />Segon Miquèu Camelat, Condò s'inspirèt mai que mai d'autors catalans<a id="2" href="#note2"><sup>2</sup></a>. Entre autres, legiguèt Jacint Verdaguer (1845-1902), autor famós contemporanèu de la <em>Renaixença</em> catalana.<br />En 1989, lo Conselh Generau d'Aran crèa en omenatge lo prèmi Mossen Condò Sambeat, per recompensar de pèças de literatura aranesa.</p>
<br /><hr />
<p id="note1" style="text-align: justify; line-height: 150%;">1. « Parabole de l'insularité: era isla des diamants, ou le val d'Aran de Condó Sambeat », in <em>Lengas</em>, 1999, n°45, pp.95-108.<a href="#1">↑</a></p>
<p id="note2" style="text-align: justify; line-height: 150%;">2. « J. Condo Sambeat », in <em>Reclams</em>, 1938, n°11/12, pp.300-302. Miquèu Camelat (1871-1962), escrivan gascon de Bigòrra, foguèt un dels fondators e animators de l'Escole Gastou Febus.<a href="#2">↑</a></p>
<br /><hr />
<h2>Bibliografia de l'autor</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Manescriches conservats dins lo fons Escolo deras Pireneos (52 J 373-375) a l'anèxa del Comenges a Sant-Gaudens dels Archius Departamentals de la Nauta-Garona : « Es Aranesi » ; « Victoria d'es Aranesi » ; « Era Caritat » ; « Cansoun d'et Praube » ; « Cartes de un hilh à sa mare » ; « Catecisme cûert » ; « Coundes cuèrts » ; « Et Loup è'ra Guinèu » ; « Ovidi à Mecenas » ; « Era millú flú » ; « Era Val d'Aran » ; « At deuant d'et Sant Cristu de Salardû » ; « Luenh dera pátria » ; « Era mare pátria » ; « Era Lengua aranesa » ; « Cansun d'era Garuna » ; « Nuguera pallaresa » ; « Era Net de Sant Juan » ; « Et Pastou as estrelhes » ; « Et darrè cant d'er Um » ; « Ena mort de M. Père Sarrieu » ; « Era Maladeta » ; « Era Isla des Diamants » ; « Sang noble è sang d'et poble ». <br />- « Vocabulari aranes » in <em>Butlletí de Dialectologia Catalana</em>, t. III, 1915. <br />- Publicacions dins la revista <em>Era Bouts dera Mountanho</em> a partir de 1913. <br />- <em>La Caritat : coumèdia aranésa, en prôso è en un acte, floucada als Jocs Flouraus dera Scôlo en 1914</em>. [s. l.] : Bibliouteco dera 'scolo deras Pirenéos, 1971. <br />- <em>Era Isla des Diamants</em>. [s. l.] : Bibliouteco dera 'scolo deras Pirenéos, 1981. <br />- <em>Era Isla des Diamants</em>. Vielha : Conselh Generau d'Aran, DL 2006. <br />- <em>Era Maladeta</em>. [Vielha] : Conselh Generau d'Aran, [2009]. <br />- <em>Vocabulari aranés : extrèt deth vocabulari aranés de Jusèp Condò : adaptat ara grafia normativa</em>. [Vielha] : Institut d'Estudis Aranesi, Acadèmia aranesa dera lengua occitana, deseme 2016. <br />- <em>Sang nòble e sang deth pòble</em>. [Casau, Lleida] : Institut d'Estudis Aranesi-Acadèmia Aranesa dera Lengua Occitana, 2017.</p>
Eyraud, Noémie
Centre interrégional de développement de l'occitan (Béziers)
Recherche en domaine occitan (Montpellier)
2018-11-20 Aurélien Bertrand
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Anglade, Joseph (1868-1930)
Anglade, Joseph (1868-1930)
Enseignant ; professeur
Universitaire
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Joseph Anglade est un romaniste français spécialisé dans l'étude de la lyrique des troubadours, il est né le 11 octobre 1868 à Lézignan-Corbières (Aude) et mort le 13 juillet 1930. <br />Il est surtout reconnu pour son étude de l'œuvre des troubadours Guiraud Riquier et Peire Raimon ainsi que pour son <em>Histoire sommaire de la littérature méridionale au Moyen-âge : des origines à la fin du XV<sup>e</sup> siècle</em> (1921) qui a servi de manuel de base à de nombreux jeunes étudiants en lyrique médiévale occitane.</p>
<h2>Identité</h2>
<h3><b>Formes référentielles</b></h3>
<p style="text-align: justify;">Anglade, Joseph (1868-1930)</p>
<h3>Autres formes connues</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Jan-Pierre (Pseudonyme)</p>
<h3>Élements biographiques</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Joseph Anglade fait ses études au Petit Séminaire de Carcassonne, puis au lycée de Toulouse. Étudiant à Toulouse puis Montpellier, il obtient ses grade de licencié en 1892 puis d’agrégé en 1896.<br />À Montpellier, il fait la rencontre de celui dont il sera l’élève puis le plus fidèle disciple Camille Chabaneau. Il part ensuite étudier deux ans en Allemagne, alors le foyer incontournable de la connaissance des troubadours. <br />À son retour en France il enseigne au Collège de Béziers puis aux lycées de Tulle, La Roche-sur-Yon, Montpellier et Bordeaux.<br />En 1905 il soutient sa thèse sur le troubadour Guiraud Riquier, un des derniers troubadours occitans né vers 1230 à Narbonne et mort vers la fin du XIIIe siècle. Il est alors nommé à Nancy où il était déjà suppléant, puis l’année suivante à la Faculté de Rennes. C’est finalement en 1910 qu’il assure la succession d’Antoine Thomas et Alfred Jeanroy à la Faculté de Toulouse où il demeure en poste jusqu’à sa retraite.<br /> En 1914, il fonde l’Institut d’Études Méridionales sur le modèle des séminaires allemands, il y prend en charge l’enseignement de la philologie. Il intègre parallèlement à cette activité les plus prestigieuses Académies toulousaines comme la Société Archéologique du Midi de la France en 1910, l’Académie des Jeux Floraux en 1911 et l’Académie des Sciences, Inscriptions et Belles-Lettres en 1918. La même année il devient majoral du félibrige.</p>
Bertrand, Aurélien
Centre interrégional de développement de l'occitan (Béziers)
Recherche en domaine occitan (Montpellier)
2018-11-02 Aurélien Bertrand
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Barreyre, Émilien (1883-1944)
Barreyre, Émilien (1883-1944)
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Tout comme Paul Froment, le félibre-paysan de Floressas, Émilien Barreyre est un des exemples les plus remarquables de poète occitan issu véritablement du monde du travail, ayant réussi, avec peu d’instruction « institutionnelle », à bâtir une œuvre littéraire qui laisse rêveur le lecteur actuel. Barreyre est un paysan de la mer, un <em>malinèir</em>, un marin. En ce temps-là, le Bassin d’Arcachon est un haut lieu de la pêche à la sardine (en plus de l’ostréiculture et du tourisme, déjà développé). Né à Arès, aux confins du pays de Buch et du Médoc, Barreyre exercera toute sa vie des métiers durs et ingrats : marin-pêcheur, militaire, gardien de sanatorium puis d’usine, tout en se montrant un membre actif du Félibrige. Cette vie de travail et de pauvreté est ourlée de récompenses qui pleuvent sur le poète-ouvrier pour ses oeuvres. Mistral, Palay, Camélat, sans oublier ses comparses girondins, les félibres Roger Romefort dit Gric de Prat ou encore son voisin Adrien Dupin, s’émerveillent de l’aisance poétique de cet Arésien taiseux, qui mourra en terre francilienne où il s’était exilé, sans avoir revu le Bassin d’Arcachon.</p>
<h2>Identité</h2>
<h3><b>Formes référentielles</b></h3>
<p style="text-align: justify;">Barreyre, Émilien (1883-1944)</p>
<h2>Éléments biographiques</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Émilien Barreyre est né le 20 avril 1883 à Arès, commune située au nord du Bassin d’Arcachon, où une plaque commémorative a été installée sur sa maison natale. Barreyre est issu d’un milieu essentiellement occitanophone : à la fin du XIXe siècle, l’occitan est la seule langue des pêcheur et des mariniers du pays de Buch. Sa mère ne parlera jamais véritablement français. Barreyre, issu d’une famille de pêcheurs, quitte l’école après le certificat d’études. Sa fille, Béline, raconte qu’il écrivait déjà des vers sur ses livres de classes. Barreyre devient pêcheur aux côtés de son père. Son frère aîné deviendra chauffeur de navire au long cours. Tout en maniant les rames ou le filet, Barreyre achète des manuels d’art poétique, essaie de comprendre la construction du vers et de la rime, et décide qu’il écrira désormais dans sa langue maternelle plutôt qu’en français. Il s’engage dans la Marine à 18 ans, et y reste cinq ans. Militaire, il reçoit une formation qui lui permet d’approfondir encore ses connaissances. Il s’inscrit à l’école Gastou Fébus, fondée depuis peu en Béarn par Simin Palay et Michel Camélat, avec qui il commence à correspondre. Pendant son passage à l’armée, il entame la rédaction de son premier recueil de poèmes, entièrement en occitan, <em>Las Malineyres</em>, les « filles de la mer », qui raconte la vie des pêcheurs du pays de Buch, mais aussi reprend quelques mythes et légendes locaux. Le livre paraît en 1912 et reçoit un accueil unanimement favorable. Barreyre a l’émotion de recevoir les félicitations du vieux Frédéric Mistral en personne. Barreyre est célébré comme poète au-delà du cénacle félibréen. Palay et Camélat l’incitent à présenter son oeuvre au concours des Jeux Floraux, où elle est récompensée de l’Églantine d’argent. Contrairement à Paul Froment qui y mourra, Barreyre rapporte donc de l’armée une conscience de poète occitan et un tatouage en forme d’ancre de marine qui orne sa main. Chose inhabituelle : Barreyre bénéficie de l’appui de ses parents dans son entreprise poétique. Sa mère veille à ne pas le déranger quand il écrit et son père, également charpentier de bateaux, lui fabrique un bureau en bois de pin. Pendant la Première Guerre mondiale, Barreyre est expédié à Salonique. Il y versifie, en français cette fois, et rebaptise son camp militaire « Camp des Olympiades ». Il en revient presque indemne, au contraire de son frère, disparu sur le front de l’Est. Fin 1920, il épouse une jeune femme rencontrée à l’hôpital de Meaux, où il était soigné pour une blessure. Installé à Arès, le couple vit difficilement. L’activité de pêche est difficile, et en 1923 Barreyre doit remplacer la barque de son père (appelée « Mirelha ») pour pouvoir poursuivre son activité et avoir droit à une retraite de marin. Lui et son épouse se placent donc au sanatorium « La Pignada » à Lège, commune limitrophe, pour pouvoir acheter une nouvelle barque. Il y compose <em>Naïda</em>, qui lui donnera droit à un rappel d’Églantine aux Jeux Floraux. Il est fait <em>Mèste en gai-saber</em> par le Félibrige. Mais suite au crach de 1929 et à la crise des années 1930, Barreyre est contraint de quitter la Gironde et doit accepter de s’exiler en région parisienne, à Joinville-le-Pont, exil qu’il croit provisoire. Simple ouvrier, il habite un appartement donnant sur une cour sans lumière. Il y accueille sa mère, qui ne parle toujours quasiment que le gascon. Elle y meurt en 1932. Barreyre développe alors un sentiment de regret et de tristesse de l’éloignement du pays du Buch dont il était profondément amoureux. Il compose intensément, des oeuvres marquées par l’exil. Dans <em>Pesque de Neit</em>, l’ancien combattant qu’il est se met dans la peau du soldat « ennemi » qui a le malheur de tomber loin des siens. Il est alors en contact avec l’abbé Joseph Salvat, un des fondateurs du Collège d’Occitanie. Il tente de suivre des cours par correspondance et essaie de d’initier à la graphie classique de l’occitan. En 1936, il reçoit une Primevère d’Argent pour l’<em>Ode a la Mer de Gascogne</em>. Barreyre, toujours en grande difficulté financière, écrit et fume beaucoup. Il sort peu et ne voit personne. Gardien de nuit aux Tréfileries du Havre, à Saint-Maurice, il tombe malade fin 1944 et meurt. Il est enterré à Joinville, précise sa fille « avec son meilleur costume et son béret basque ».</p>
<h2>Engagement dans la renaissance d'oc</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Barreyre est l’exemple type du félibre-ouvrier, dont l’engagement passa avant tout dans ses écrits. N’ayant pas le temps de prendre part aux grandes assemblées félibréennes, trop pauvre de son propre aveu pour se rendre à Maillane pour l’enterrement de Frédéric Mistral, c’est par son intense correspondance avec des félibres tels que Palay, Camélat, Salvat et d’autres qu’il se forge une conscience et une compétence « occitaniste » qui prolonge son attachement instinctif au pays et à la langue natals. Sa nature austère et secrète le tient relativement à l’écart, de même que son exil, et c’est essentiellement par correspondance qu’il se forme et travaille à améliorer sa graphie et sa langue, déjà naturelle. Il ne théorisait pas et il est difficile de savoir quelles étaient ses positions par rapport au fait occitan. Ses récompenses et son titre de Mèste en gai-saber attestent pourtant l’importance qui lui est reconnue de son vivant par ses pairs. Mais c’est son voisin Adrien Dupin (1896-1973), instituteur et félibre originaire de Gujan-Mestras, qu’il doit en grande partie sa notoriété. C’est lui qui obtient en 1954 de la municipalité d’Arès l’inauguration de la plaque commémorative sur sa maison natale et en 1956, préside à la réédition des Malineyres.</p>
Escarpit, David
Centre interrégional de développement de l'occitan (Béziers)
Recherche en domaine occitan (Montpellier)
2018-03-21 Aurélien Bertrand
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Fourès, Auguste (1848-1891)
Fourès, Auguste (1848-1891)
Écrivain
Journaliste
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Félix Gras, Auguste Fourès, Noël Blache, Prosper Estieu ont, à des époques différentes, tous été qualifiés de « félibre rouge ». À leur engagement de félibres en faveur du renouveau de la langue occitane (avec parfois des opinions fédéralistes assumées) à des convictions républicaines non moins affirmées. Souvent partisans de la laïcité, de l’éducation pour tous, sensibles aux conditions de travail des classes laborieuses, ces félibres ont souvent transposé leur vision du monde dans l’histoire occitane, sur laquelle ils ont parfois porté un regard teinté de leurs opinions. Pour Fourès, comme pour Gras, c’est ainsi l’épopée de la Croisade contre les Albigeois, revue à travers le regard de leur temps et de leur bagage, qui a cristallisé leur attention, au risque d’ailleurs d’opposer au roman national historique français, qui se constituait à la même époque, un autre roman national guère plus dégagé de parti-pris idéologique. En plus de son activité de quincailler, Fourès donna toute sa (courte) vie l’impression de se démultiplier : journaliste en français dans plusieurs journaux, élu politique, fondateur de revues, félibre majoral, il fut incontestablement un des acteurs les plus prolifiques de la renaissance d’oc.</p>
<h2>Identité</h2>
<h3><b>Formes référentielles</b></h3>
<p style="text-align: justify;">Fourès, Auguste (1848-1891)</p>
<h3>Autres formes du nom</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Fourès, Aguste<br />- Forés, August</p>
<h2>Élements biografiques</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Auguste Fourès, fils du juge de commerce Jean-François Fourès et d’une mère propriétaire d’une quincaillerie, est né le 8 avril 1848 à Castelnaudary, capitale du Lauragais. Attiré par le monde des Lettres et l’écriture, précocément gagné aux idées républicaines, il commence à écrire dans plusieurs journaux du Midi, tous d’orientation républicaine : <em>L’Entracte</em> (Toulouse, à partir de 1866), <em>L’Investigateur</em> (Toulouse, à partir de 1867), <em>Méphistophélès</em>, « journal charivarique et satirique de Toulouse », à partir de 1868, <em>Le Midi Artiste</em>, toujours de Toulouse, puis <em>La Fraternité de Carcassonne</em> et <em>L’Écho de Marseille</em> en 1870. Il fondera en 1887 <em>Le Petit Toulousain</em>, organe républicain lié à <em>La Dépêche du Midi</em>, dont il assurera la direction et qui disparaîtra avec lui à sa mort, en 1891. Candidat aux élections municipales de sa commune, il devient en 1878 adjoint au maire de Castelnaudary avant de démissionner deux ans plus tard, lassé semble-t-il par l’incurie de l’équipe municipale. C’est à cette époque qu’il rencontre le poète et journaliste Louis-Xavier de Ricard, récemment installé à Montpellier et converti à l’histoire du Languedoc par les écrits de Napoléon Peyrat, avec qui il fonde en 1878 <em>L’Armana de la Lauseta</em>, almanach félibréen, et développe l’idée de félibrige républicain, ou « félibrige rouge ». Il est inutile de préciser que cette approche du félibrige ne sera pas sans provoquer oppositions et grincements de dents au sein de l’institution. Après avoir été même poussé à la démission, Fourès réintègre le Félibrige et devient même majoral en 1881, <em>Cigalo de la Libertat</em>.<br />Fourès commence par écrire l’occitan - le sous-dialecte languedocien est-toulousain du Lauragais - avec sa propre graphie, une graphie « patoisante ». Il se formera année après année aux normes graphiques prônées par le Félibrige. Employant un occitan local mais de bonne facture, Fourès est adepte d’un style simple et raffiné. Il lui arrive de se cacher derrière des noms de plume, comme l’ont fait beaucoup de félibres. <br />Combinant le fédéralisme avec un patriotisme français très revendiqué, Fourès se passionne pourtant pour le catharisme, perçu à travers le prisme de son anticléricalisme républicain du XIX<sup>e</sup> siècle. Il considère l’ « albigéisme » comme un pilier de l’identité occitane, et regarde l’épopée de la Croisade comme fondateur de la culture d’oc. Fourès est également un chantre du « panlatinisme », alliance des peuples et des cultures romanes et méditerranéennes. Aux côtés de Xavier de Ricard, tout aussi opposé que lui à l’orientation conservatrice du Félibrige de leur temps, Fourès tente de lancer l’<em>Alliance latine</em>, revue dont seuls deux numéros paraîtront, qui prétend rassembler et réunir tous les peuples de culture latine d’Europe et au-delà. Cette volonté d’ouverture de l’identité occitane sur l’espace euroméditerranéen est représentative de la vision que les « félibres rouges » avaient de la notion même d’identité occitane. De Ricard sera du reste un des premiers à employer le terme de « parlers occitaniens ». <br />Atteint semble-t-il d’ataxie tabétique, il meurt en 1891 à Castelnaudary, à l’âge de quarante-quatre ans. Franc-maçon et libre-penseur, Fourès sera enterré une première fois selon le rite catholique sur la volonté de sa famille, avant que son corps, par décision de son exécuteur testamentaire, soit exhumé quelques jours plus tard et enterré de nouveau selon ses principes : debout, la tête tournée vers l’Orient et sans cérémonie religieuse. Un buste le représentant est érigé devant le palais de justice de Castelnaudary.</p>
<h2>Engagement dans la renaissance d'oc</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">L’engagement dans la renaissance d’oc d’Auguste Fourès n’est pas dissociable de son existence. Son engagement républicain, « progressiste » dans l’acception que possédait le terme à l’époque, franc-maçon et anticlérical allait de paire avec sa revendication d’une identité occitane assumée et reconnue dans le cadre de la République, ce cadre dût-il être repensé sous l’angle du fédéralisme, alors en vogue chez les félibres républicains. S’il fonda une revue et en co-fonda une autre, Fourès vécut son double engagement félibréen et républicain au cœur de sa vie, que ce soit à travers son court mandat d’élu local comme dans ses fonctions de rédacteur et responsable de journaux et revues. Félibre, fédéraliste, mais opposé en quelque sorte à la doxa et à l’approche politique et philosophique du Félibrige provençal de son temps, catholique et conservateur, il tenta de concilier entre eux des idéaux qui, dans le contexte idéologique de son temps, n’allaient pas forcément de soi ensemble. En élargissant la reconnaissance et la valorisation de la culture d’oc à l’échelle des cultures latines, Fourès, associé à Ricard, manifeste la volonté d’ouvrir, d’élargir la réflexion à l’échelle du dialogue entre cultures voisines et liées, en fuyant la tentation de l’entre-soi occitan et félibréen.</p>
Escarpit, David
Centre interrégional de développement de l'occitan (Béziers)
Recherche en domaine occitan (Montpellier)
2018-05-31
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