Érudit autodidacte, conteur, écrivain, ce n’est qu’à la retraite que cet instituteur fils de paysans écrit en occitan. Il puise la matière de ses contes dans ce qu’il a appris dans les villages où il a enseigné, il s’inspire aussi de contes des provinces françaises. Spécialiste des vieux documents médiévaux et de l’occitan ancien, il est l’auteur de nombreux articles historiques et philologiques.

Identité

Formes référentielles

Vezole, Jean (1923-2014)

Autres formes du nom

- Joan Vesòla (forme occitane du nom)

- Joan da Tron (pseudonyme) ; son premier nom de plume dans la revue La Cabreta du Félibrige cantalien, du nom du village où il né (Thourou de Saint-Cernin)

Élements biografiques

Jean Vezole nait le 2 février 1923 dans une ferme de la commune de Saint-Cernin, dans le Cantal, il est l’aîné de trois enfants. Il passe quelques années à l’Hôpital Ydes (ancien nom de la commune qui est maintenant « Ydes »), où ses parents tiennent un bureau de tabac. À la mort du père en 1935, la famille revient à Saint-Cernin. Pendant les vacances, Jean, adolescent, travaille chez ses oncles paysans.
À l’âge de onze ans il rentre au cours complémentaire de l’Hôpital Ydes et en 1939, à l’École Normale d’Aurillac. En 1943 il part pour les « chantiers de jeunesse » puis pour échapper au Service du Travail Obligatoire, il se cache dans une ferme sous une fausse identité. À la Libération il est nommé instituteur dans le nord du département.
Il effectue un an de service militaire puis enseigne dans des classes uniques de la région de Saint-Flour (communes de Lavastrie et d’Alleuze). En 1958 il est nommé auxiliaire au Rouget, en Châtaigneraie ; puis directeur, c’est là qu’il termine sa carrière à l’âge de cinquante-six ans. Comme l’immense majorité des instituteurs de sa génération, il était membre du Syndicat National des Instituteurs (SNI), sans pour autant y exercer des responsabilités. Homme de gauche, il n’était affilié à aucun parti politique.
En 2007 Jean Vézole est promu chevalier des Arts et des Lettres. 
Jean Vezole est le père de trois garçons.
Il est décédé le 27 novembre 2014, à la maison de retraite d’Ytrac.

Engagement dans la renaissance d'oc

Quand il rentre à l’école en 1929 Jean ne parle que la langue d’oc, il l’utilise pour écrire le français, apprendre les conjugaisons… plus tard il s’en servira pour enseigner l’orthographe à ses élèves.
Instituteur il fait le tour du département, il entend la langue d’oc dans sa diversité et sa richesse. Il achète des livres, s’abonne à La Cabreta, la revue du Félibrige cantalien, dont il fut un membre de base ; en lisant il apprend à écrire sa langue maternelle.
Lorsqu’arrive la retraite, Jean Vezole se consacre à la recherche historique et à la langue occitane. Habitant à Aurillac, il se rend tous les jours à pied aux archives départementales pour y travailler : il a appris seul à déchiffrer les vieux documents. Il adhère à la société savante « la Haute-Auvergne », en devient la secrétaire général. Lo Vièlh Orlhac (les racines occitanes d’Aurillac) paraît en 1989 aux éditions L’ostal del libre, Le moyen occitan cantalien – documents médiévaux et actes notariés en langue d’oc des XIVe, XVe et XVIe siècles – en 2005 aux éditions « Lo Convise ». 
Homme très ouvert, il est membre de la section cantalienne de l’Institut d’Etudes Occitanes qu’il préside à partir de 1983, avant d’en devenir président d’honneur. Il appartient aussi au Félibrige. Il collabore à différentes publications (La Cabreta, Monde en Òc, Parlem, Vent Autan, Lo Convise, La vida aicí…). Diseur recherché il participe à divers spectacles et animations dont à partir de 1983 et pendant près de 30 ans l’émission félibréenne « Occitania » avec son compagnon le majoral Jean Fay sur Radio Jordanne, qui prit, à partir de 1997, le nom de Jordanne FM. 
Il avait collecté quantité de contes auprès d’anciens, particulièrement de l’un d’entre eux qu’il désignait du nom de Trapon. C’est ainsi qu’il édite, entre collectage et création, trois recueils de contes ou récits : Contes mai qu’a meitat vertadièrs (I.E.O. Cantal, 1985), Contes pas tròp messorguièrs (Ostal del Libre, 1985), Racontes per gardar la santat (Ostal del Libre, 2005) et un recueil d’expressions pittoresques de langue d’oc : Biais de dire dins lo Cantal (Lo convise, 2007). 
Intéressé par la musique, il avait appris aussi à jouer de la mandoline et du piano. Il recueille des airs populaires, il est aussi compositeur à ses heures, sa bourrée « Au Joan ! » est enregistrée par le groupe musical du Convise (Margarida al país verd, lo Convise – 2001).
Jean Vezole a été enregistré, on peut l’entendre lire ses textes et raconter (documents sonores aux archives départementales du Cantal).
Comme en témoignent ces enregistrements et publications, Jean Vezoles parlait et écrivait dans une langue populaire, et faisait le lien entre le monde paysan et une élite cultivée.



Bibliographie de l'auteur

- 1985 : Contes mai qu’a meitat vertadièrs, Aurillac, I.E.O. Cantal
- 1989 : Lo Vièlh Orlhac (les racines occitanes d’Aurillac) Aurillac, I.E.O. Cantal
- 2005 : Contes pas tròp messorguièrs, Aurillac, Ostal del Libre
- 2005 : Racontes per gardar la santat, Aurillac, Ostal del Libre
- 2005 : Le moyen occitan cantalien – documents médiévaux et actes notariés en langue d’oc des XIVe, XVe et XVIe siècles, Aurillac, Lo convise.
- 2007 : Biais de dire dins lo Cantal, Aurillac, Lo convise.

Voir aussi un enregistrement audio : https://www.youtube.com/watch?v=ePNhTgFSemU

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