Pierre Boissel (1872-1939), médecin, s’est lancé dans la poésie en langue majoritairement occitane alors qu’une cécité commençait à le gêner. Ce handicap a été adouci par la présence de ses filles, qui, dès 1921, l’ont accompagné dans ses visites aux malades, et après 1927, dans l’écriture de ses poèmes. Il a publié un recueil de poèmes intitulé Lou ser ol contou et une saynète Lou gal o contat.

Identité

Formes référentielles

Boissel, Pierre (1872-1939)

Autres formes connues

- Boissel, Urbin Pierre (Nom à l'état-civil)

- Lo bon doctor Boissèl (pseudonyme)

- Œudipe (pseudonyme)

Éléments biographiques

Urbin Pierre Boissel est né le 10 septembre 1872 dans une petite maison du bourg de Conty, à Mouzens, Dordogne) dans un milieu modeste, ses grands-parents étaient paysans. Sa mère est issue d’une famille nombreuse. Il était fils de Jean Boissel, instituteur du village, et de Françoise Soulié originaire de la commune de Veyrines-de-Domme (Dordogne). Il a été le seul enfant du couple, et son père ne s’est pas remarié. Lui s’est marié le 6 juin 1898 avec Françoise Eline de Gisson, de Castels (Dordogne). Le couple a eu quatre filles : Emma née en 1899, Edith née en 1900, Denise née en 1902, Gilberte née en 1904.
Orphelin de mère très tôt, il est élevé par ses tantes qui « l’adorent et le gâtent. Elles n’arrivent pas à être sévères avec ce galopin qui vit une enfance libre comme l’air et près de la nature1 ». Il participe aux travaux des champs, vendanges, moissons, récoltes. Cette enfance bucolique inspirera sa poésie.
Il baigne dans un monde rural où chacun s’exprime en occitan, mais il apprend le français avec son père instituteur. Il n’a aucune difficulté pour s’intégrer à l’école et sa scolarité primaire se déroule sans problème. Son père l’inscrit comme pensionnaire au lycée de Périgueux où ses études sont brillantes. En 1890, il part à Toulouse en faculté de médecine. À chaque période de vacances, il revient dans la propriété paternelle de Capudie. Il aurait aimé faire carrière dans la marine, mais il ne peut intégrer l’école de Santé Navale à Rochefort à cause d’un déficit de vision. Alors il choisit d’installer un cabinet de médecin en 1899 dans la petite ville de Saint-Cyprien, sa région natale.
C’est une bourg en pleine prospérité d’environ 1800 habitants, situé dans une région de polyculture, et entouré d’usines de ciments et de chaux qui attirent une importante population d’ouvriers.
Ses beaux-parents achètent une maison dans le quartier de la Couture, pour que leur fille puisse continuer ses études dans la communauté religieuse proche ; au premier étage Pierre installe son cabinet et soigne ses malades ; sous la terrasse de droite est logé le cheval qu’il conduit dans ses tournées. Une cour étroite le sépare de la maison d’habitation. Son épouse éduque leurs quatre filles. Elle leur parle français bien sûr, la seule langue reconnue par l’État et enseignée à l’école de façon énergique en ce début de siècle. Mais le père aime à parler la langue d’oc et il leur communique son engouement. Il s’en sert beaucoup dans ses visites, ce qui rend la communication avec ses patients plus facile. Dans un poème sans titre, il met en scène un quiproquo sur la langue qui prouve, pour un médecin, la difficulté de se faire comprendre s’il ne parle pas la langue du peuple2 :

Un jour, je fus mandé chez un petit malade
Qui voyait un confrère, en pays sarladais.
Après un court trajet qui fut une ballade,
Dieu, le joli pays ! Chez l’enfant j’arrivais.
J’étais seul, ce matin, par extraordinaire
Celui qui m’attendait fut le retardataire.
J’approchai néanmoins du rustique berceau
D’où je voyais sortir un tout petit museau
Et je fus étonné d’un sommeil si tranquille
Alors que les parents se faisaient tant de bile.
C’est alors que je vis, rose, un petit flacon
Suspendu sur l’enfant par un menu cordon.

Mais il s’est réveillé, troublé par ma présence,
Il va pleurer, mais non, le flacon se balance
Poussé par mon index : l’enfant semble ravi

Si bien que ses parents croient que je l’ai guéri,
Et que je les entends, surpris par ce sourire

Aussi léger soit-il, en bon patois se dire
« L’aoutre nous obio dit : mettez lou pendouilla,
Mais nous obio pas dit de lou fa brontoula3. »

C’est vrai qu’il avait dit : « Pendant cet intermède, 
Vous voudrez, je vous prie, suspendre le remède4. »

Le 3 août 1914, l’Allemagne déclare la guerre à la France. Pierre Boissel est mobilisé et donne des soins aux blessés sur le Front. Il est atteint à la cuisse par un éclat d’obus, et il est nommé médecin chef des armées au Centre de Réforme de Limoges. En 1917, alors que la grippe espagnole fait des ravages, les médecins militaires ont pour mission d’aller soigner les malades dans les campagnes. Au cours d’une de ces visites, le chauffeur de son automobile perd le contrôle du véhicule, qui butte contre une pile de pont. Le traumatisme crânien dont va souffrir Pierre Boissel semble avoir aggravé son problème de vue : dès 1919, sa vision se trouble de plus en plus, et très vite ce sera la cécité complète. Un jour qu’il faisait sa tournée à vélo, le cheval ayant été réquisitionné pendant la guerre, un paysan qu’il n’avait pas vu dut faire un écart pour l’éviter sur la route...
Alors dès 1921, et jusqu’en 1927, sa fille aînée Emma l’accompagne dans ses déplacements dans une voiture automobile, et sur ses conseils, dispense même des soins aux malades. Il semble qu’il ait été très apprécié par ses clients parce qu’il montrait beaucoup d’empathie, il était en quelque sorte un des leurs par la langue et par ses origines. Entre eux, la langue n’était pas une barrière, mais une connivence.
En ce début de vingtième siècle, « le peu de recours thérapeutiques fait que le médecin doit souvent baser son action sur l’éducation des ruraux en leur expliquant les règles hygiéno-diététiques élémentaires. Ce n’est pas chose aisée quand on sait que cette population exprime mieux ses souffrances et comprend mieux les explications du médecin dans la langue qui est la sienne : le patois5 ».
Il soigne les riches et les pauvres avec le même désintéressement, il est d’ailleurs souvent appelé « le médecin des pauvres » ; c’est un humaniste qui oublie de faire payer ses visites, ou qui reçoit en forme de gratification un poulet, des œufs ou autres. Dans le meilleur des cas, il est payé « aux tabacs », c’est-à-dire à la fin de l’année, lorsque les tabaculteurs ont livré leur marchandise à l’entrepôt de Saint-Cyprien. Le va-et-vient continu de charrettes puis de véhicules motorisés est bien accepté par la ville car si le tabac a été acheté un bon prix, le paysan content va payer ses dettes de l’année et même s’autoriser un peu de superflu…Le médecin perçoit à ce moment-là les honoraires d’une année de soins ! Il organise des cours fort appréciés pour les accouchées.
Il est élu conseiller municipal à Saint-Cyprien, non par goût de la politique, mais pour apporter du mieux dans la vie de ses concitoyens : il prend à bras le corps le problème majeur de sa ville, l’alimentation en eau potable. Des bornes fontaines sont posées au coin des rues. Cette tâche menée à bien, il se désintéresse du débat municipal. Il n’appartient à aucun parti politique, et est difficilement classable. Dans un poème intitulé Requeta a Monsur Yvon Delbos, Yvon Delbos qu’il connaît bien parce qu’il s’est trouvé avec lui au lycée de Périgueux, il se positionne du côté du paysan6. Il évoque le Front populaire de 1936 dans deux poèmes, et s’il n’adhère pas à son idéal, il reconnaît que la vie devrait être plus douce pour les plus démunis, et souhaite que les riches donnent un peu aux pauvres. Sa personnalité ne correspond pas vraiment à son milieu : par son mariage il était entré dans une famille bourgeoise, mais au vu de son œuvre il ne semble pas qu’il ait eu beaucoup d’affinités avec ce milieu-là.

Engagement dans la renaissance d'oc

L’année 1927 est importante dans la vie de Pierre Boissel. Le curé de la paroisse organise des projections cinématographiques et un film est détérioré ; il faut le rembourser, et il s’agit d’une somme énorme. Pour trouver les fonds, le docteur Boissel prépare la revue En panne qui décrit la vie quotidienne de la cité, et il met en scène les habitants de la ville eux-mêmes. Son goût pour le spectacle lui vient sans doute de ses prestations sur les planches au Capitole de Toulouse quand il était étudiant, pour se faire un peu d’argent. C’est un évènement… et le départ de Pierre Boissel dans la création littéraire.
À partir de 1928, il commence à tromper l’ennui que lui occasionne son mal par la poésie. Il installe un bureau dans une pièce contiguë à son cabinet médical. Il écrit avec un guide-lignes, fait de bandes parallèles de carton placées à intervalles réguliers, dans lesquels il guide son crayon à papier en le faisant buter contre le carton. Le procédé ne marche pas toujours et des lignes se superposent, rendant le manuscrit illisible. Il ne cesse pas d’exercer sa profession malgré son handicap et, sa fille aînée s’étant mariée, c’est maintenant sa fille cadette qui l’accompagne sur les chemins, mais aussi dans l’écriture des poèmes qu’il lui dicte. Il se remémore les personnes, les bois, les prés, les ruisseaux, qui lui étaient familiers. Il les dépeint avec justesse, finesse et humour en convoquant ses souvenirs, et il choisit de les exprimer le plus souvent en langue d’oc. Cette langue qui l’a tant aidé dans l’exercice de la médecine, il va en devenir un ardent défenseur. Il en vante les mérites : elle est parfois rude, parfois douce, parfois ironique ou grivoise. Si quelquefois il emploie le vocable « patois » pour la désigner, il choisit le plus souvent avec tendresse les termes Lou Sorlodés, ou Nostre parlar7, c’est-à-dire la langue de la région de Sarlat, son pays natal :

Nostre parlar

Lenguo qué, pétit aï oppréso
Près déous londiers, sans alphabet,
Lou paoúré sot, qué té mespréso
Déou ové lou cervel estret.

Souvent ruffo coummo los paouttos
Del bouyer qué faï lou seillou,
Qué s’offino, quand sus loï gaouttos
Dé so moi met un poutou !

Et sé dé toun brèt, té souvénès
Ero douço, quand lo Mioun
Contabo: soun, soun, vènés, nènés,
Soun, soun, soun, vènéis doun.

Semblo noscudo per fa riré
O taoulo, nostrès invitats,
Né savis pas per meillou diré
Lus countés, qualqué paou pebrats.

Sé per molhur quitté lo borio,
Per t’en onna  débès Poris:
Pétit : gardo né lo mémorio
Te roppeloro ton poïs.

Quand Froncillou qué tés l’olaïré
Porloro pus lou Sorlodés,
Dé blat, né soménoro gaïre,
Lus bios savent pas lou francés.8

Il aime se moquer de ceux qui, partis ailleurs, l’oublient trop vite ou en ont honte comme dans Lou patois tornat (recueil Flors de bruga), ou dans Lo dròlle e l’ase (recueil Lou ser ol contou). Dans ce dernier, un gars monté à Paris et qui parle « ponchut » en revenant, propose à son père de le suivre à son retour pour apprendre à parler français. Mais le père rusé lui répond : je vais d’abord envoyer mon âne et je verrai ce que j’ai à faire :

Quand l’asé tournet o lo borio,
Qué tournet beïré lou poillé,
Et qué voulguet diré so tsoïo,
… Réconabo toutsours porié !9

Il écrit en 1932 la saynète aux accents patriotiques Lou gal a contat pour la félibrée de Sarlat, éditée par les Éditions Michelet, il y relate le retour de guerre d’un fils. Cette pièce a été jouée par les habitants de Saint-Cyprien dans leur bourgade, puis dans les villages de la région et quelque temps après Place des Quinconces à Bordeaux grâce à son ami le docteur Balard, gynécologue dans cette ville ; elle a même été retransmise par la radio Bordeaux-Lafayette. Une autre saynète Jeanne la pastourelle, sous-titrée Le diable à Redon-Espic parle de l’évènement qui ébranla la contrée le 8 septembre 1814 : une jeune bergère prétendit avoir conversé avec la Vierge qui lui était apparue par deux fois à Redon-Espic, sur la commune de Castels proche, non loin d’une église du XIIe siècle abandonnée, qui servait d’étable à un propriétaire voisin. Depuis, un pèlerinage s’y déroule chaque 8 septembre10. La pièce sera jouée à Saint-Cyprien par ses habitants, mais ne sera pas publiée. Ces thèmes alimentent les conversations des Cypriotes, même des années après les faits.
Pierre Boissel est donc connu maintenant comme médecin expérimenté, mais aussi comme poète : la poésie est devenue son refuge. Il dépeint le monde rural comme s’il l’avait sous les yeux, alors que, devenu aveugle, il convoque seulement ses souvenirs. Il publie ses textes dans Le Glaneur journal imprimé par Michelet, et en 1935 paraît aux Éditions Michelet Lou ser ol contou, recueil d’une centaine de poèmes, dont une dizaine en français et le reste en langue d’oc. Les travaux de Frédéric Mistral ont fait leur chemin, la prise de conscience de l’importance de la langue d’oc, et le mouvement félibréen ont amené des érudits, mais aussi des artisans à lui redonner vie et même à la magnifier dans la poésie. Il est dans leur lignée ; dans les années 1930, il devient membre du Bournat dau Perigord, puis mantenaire11 en 1933, et s’inscrit à part entière dans l’espace de création où s’est développée la langue au début du XXe siècle.
Sa graphie est phonétique. Les querelles entre partisans de la graphie félibréenne et ceux qui choisissent d’employer une norme facilitant les communications semblent l’agacer, comme il le montre dans le poème suivant :

Lutrin

Ah ça! Quo duroro toutsour
Dé porlar de la félibrado!
Ou nous beiran un brabé tsour
Nous foutré qualquo débourado.

Dé l’encrier borren lo riou!
Qué tout ço qué pouden escriré
Quo bal pas lou pet d’uno piou;
Et quo fénirio per fa riré.

Mon Diou mé qué quo pot bou fa!
Per qué sé douna tant dé peino:
Doyssalour diré « ma fenna »
Et nous aoutrés diré « mo fenno »!12

1935, c’est l’année où Louis Alibert publie sa Gramatica Occitana qui prône une « norme classique », fixe la grammaire, le biais de dire. Le docteur Boissel garde ses habitudes ; étant aveugle, il n’aurait pas pu sans difficulté se plier aux nouvelles règles orthographiques. On remarque qu’il utilise beaucoup de gallicismes. Le recueil de poèmes Lou ser ol contou est devenu célèbre. Qui aujourd’hui n’a pas un exemplaire dans sa maison, acheté par des admirateurs du siècle passé ? Ils y retrouvaient des situations vécues, scènes de dur labeur ou scènes de réjouissances, scènes romantiques ou histoires « pebradas » malicieuses, décrites avec une vérité qui prouvait que Pierre Boissel faisait partie des leurs, répétées à l’infini dans les veillées ou les réunions de famille.
Leurs inquiétudes ou leurs interrogations à propos des technologies nouvelles ou des décisions inhabituelles, ils les retrouvaient dans Ton lum13, Lo royoun X14, ou dans L’houro nouvello15

Après l’année 1937, Pierre Boissel n’exerce plus la médecine que de manière confidentielle. Il prépare un autre recueil de cent poésies qu’il intitule Flors de bruga16 et qu’il n’a pas pu concrétiser avant sa mort…
S’ajoutent à cette œuvre plus de cent cinquante textes inédits ou parus uniquement dans la presse comme Le glaneur, journal conservateur littéraire, commercial, agricole, publiant des annonces et paraissant le dimanche, jour où les Périgourdins avaient le plus de temps pour lire. D’autres sont parus dans Le Périgourdin de Bordeaux, Lou Bournat qui est la revue félibréenne du « Bournat dau Perigord », ou Ol contou, bimensuel publié par l’imprimerie Simon du Bugue. Ils ont été édités sous le titre Estugi ma pluma aux Editions du Perce-Oreille en juin 2018. Il s’agit de textes manuscrits de la main du docteur lui-même ou dactylographiés par une main amie.
Pour célébrer le terroir, il s’exprime dans un romantisme nostalgique qui avait commencé à être à la mode dans la littérature occitane dans les années 1820. Il emploie la structure en octosyllabes à rimes plates ou croisées, il arrive qu’il s’exprime aussi en alexandrins et en vers de six pieds.
Il aime refaire à sa manière des fables de Jean de La Fontaine :

Se dins lo fablo qu’aï ponado
Aï contsat, per moun Sarladé
La cigogno per lo becado
Lafontaino, perdounas mé !17

Pierre Boissel décède à 67 ans à son domicile à Saint-Cyprien. Il mérite sa place dans le patrimoine culturel et la littérature d’Occitanie.
Les deux ouvrages posthumes de l’œuvre du docteur Boissel présentent chaque poème sous trois aspects :
- le texte original avec sa propre graphie pour respecter son travail
- le texte transcrit en occitan normalisé afin qu’il soit accessible à tous ceux qui apprennent l’occitan aujourd’hui 
- la version française, pour ceux qui ne connaissent pas la langue d’oc


1. Garrigue Jean-Louis, Docteur Boissel 1872-1939, Thèse pour le diplôme d’Etat de docteur en médecine, université de Bordeaux II, année 1993.

2. Dans Estugi ma pluma, recueil de poésies inédites du Dr Boissel, 2018 (Editions du Perce-Oreille, Coux-et-Bigaroque-Mouzens).

3. « L’autre nous avait dit : suspendez-le, / Mais il ne nous avait pas dit de le faire balancer. »

4. Dans Estugi ma pluma, recueil de poésies inédites du Dr Boissel, 2018 (Editions du Perce-Oreille, Coux-et-Bigaroque-Mouzens).

5. Garrigue Jean-Louis, Docteur Boissel 1872-1939, Thèse pour le diplôme d’Etat de docteur en médecine, université de Bordeaux II, année 1993.

6. Yvon Delbos (1885-1956) a été député radical socialiste de 1924 à 1940, membre du bureau de la Ligue de la République, président de la fédération de la Dordogne de la Ligue des Droits de l’Homme, sous-secrétaire d’Etat chargé de l’enseignement technique et des Beaux-Arts, puis ministre de l’Instruction Publique et des Beaux-Arts (1925), ministre de la Justice (1936), ministre des Affaires Etrangères de 1936 à 1938, ministre de l’Éducation Nationale au moment de l’adoption de la loi Deixonne.

7. Dans Estugi ma pluma, op. cit.

8. Notre parler / Langue que petit, j’ai apprise / Près des landiers, sans alphabet, / Le pauvre sot qui te méprise / Doit avoir le cerveau étroit. / Souvent rude comme les mains / Du bouvier qui fait le sillon, / Qui s’affine quand sur les joues / De son amie il met un baiser ! / Et si de ton berceau, tu te souviens / Elle était douce, quand la Miou / Chantait : sommeil, sommeil, viens, viens / Sommeil, sommeil, sommeil, viens donc. / Elle semble née pour faire rire / À table, nos invités. / Je n’en sais pas de mieux pour dire / Les contes quelques peu salés. / Si par malheur tu quittes la ferme / Pour t’en aller à Paris : / Petit : gardes- en la mémoire / Elle te rappellera ton pays. / Quand Francillou qui tient l’araire / Ne parlera plus le Sarladais, / Du blé, il n’en sèmera guère, / Les bœufs ne savent pas le français.

9. Quand l’âne revint à la ferme, / Qu’il revit le pailler, / Et qu’il voulut dire sa joie /… Il braillait toujours pareil.

10. Bourgès Audivert Monique, Castels pluriel, Castels singulier, Périgueux, Editions couleurs Périgords, 2008, et www.lesamisderedonespic.fr

11. « Mantenaire » est le titre donné aux seize membres du Conseil du Bournat, son conseil d’administration en quelque sorte. Les adhérents de base sont des « abeilles ».

12. Lutrin / Ah mais ! / Ça durera toujours / De parler de la félibrée / Ou on nous verra un beau jour / Nous mettre quelque débourrée. / De l’encrier fermons le ruisseau ! / Parce que tout ce que nous pouvons écrire / Ça ne vaut pas le pet d’une puce ; / Et ça finirait par faire rire. / Mon Dieu mais qu’est-ce que ça peut vous faire ! / Pourquoi se donner tant de peine : /Laissez-les dire « Ma fenna » et nous autres dire « Mo fenno ! »

13. Dans Estugi ma pluma, recueil de poésies inédites du Dr Boissel, 2018 (Editions du Perce-Oreille, Coux-et-Bigaroque-Mouzens).

14. Paru dans Lou ser ol contou

15. Paru dans Lou ser ol contou

16. Dans Flors de bruga, Editions du Perce-Oreille, 2018, Coux-et-Bigaroque-Mouzens (24220)

17. «Si dans la fable que j’ai volée / J’ai changé, pour mon Sarladais / La cigogne par la bécasse / La Fontaine pardonne-moi !»


Bibliographie de Pierre Boissel

- Boissel Docteur, Lou gal o contat, saynète patoise, Sarlat, imp. Michelet, 1932, 18 p.
- Boissel Docteur, Lou ser ol contou, recueil de poésies patoises, Sarlat, imp. Michelet, première édition en 1935, réunit 130 poèmes suivis d’une table des matières par ordre alphabétique des poèmes,149 p.
- Boissel Docteur, Lou ser ol contou, recueil de poésies patoises, Sarlat, imp. Michelet, réunit les mêmes 130 poèmes, plus 10 poèmes en français, sans table des matières, 152 p.
- Boissel Docteur, Lou gal o contat, Sarlat, imp. Michelet, 1935.
- Boissel Docteur, Lou ser ol contou, recueil de poésies patoises, Sarlat, imp. Michelet, reprend la deuxième édition de 1935, plus une table des matières dans l’ordre de la pagination, 157 p. 
- Boissel Docteur, Lou ser ol contou, poésies patoises du Sarladais, suivies de la saynète Lou gal o contat, Périgueux, Les éditions du Périgord Noir, 1975, 213 p.
- Peiragudas : Le groupe musical a enregistré 3 poésies du recueil Lou ser ol contou sur disque microsillon Lo leberon,  aux Editions Ventadorn, 1978 : Lo grapald, Ai paur, En passant camin. Peiragudas chante dans les concerts : L’ogre, Sei bandat, Sans voler zo far, aussi tirées du recueil Lou ser ol contou mais pas encore enregistrées.
- Boissel Docteur, Lo ser al canton, Choix de poèmes, Atelier Sarladais de Culture occitane, (A.S.C.O.), 1985, 27 poèmes dans la graphie du Docteur Boissel repris dans la graphie occitane normalisée et traduits par Michel Soulhié, plus une cassette audio, 46 p.
- Garrigue Jean-Louis, Docteur Boissel (1872-1939), thèse pour le diplôme d’Etat de docteur en médecine générale, Université de Bordeaux II, U.F.R. de sciences médicales, 10 juin 1993. 
- Garrigue Jean-Louis, Pierre Boissel (1872-1939) médecin et poète occitan, Société d’Art et d’Histoire de Sarlat et du Périgord Noir, 2004. (résumé de sa thèse)
- Boissel Docteur, Lou ser ol contou, Bayac, Éditions du Roc de Bourzac, 2004. (Fac-similé de l'édition Michelet.) 
- Gerval Guy, Le soir au cantou, recueil de poésies patoises du docteur Boissel, avec L’aveugle de Castelcuillé, poème occitan de Jasmin, Pomport 24240, éd. Cyrano, 2011. (traduction en français des poèmes)
- Chavaroche Daniel, Docteur Boissel poète paysan avec C.D. audio en occitan, Sarlat, éditions ASCO, 2015. (poèmes tirés de Lou ser ol contou en occitan normalisé)

]]>