Né à Fontenay-sous-Bois, écrivain, journaliste, républicain, communard puis proche de certains socialistes, félibre co-fondateur de La Lauseta, Majoral de la maintenance du Languedoc, Cigale de Cleira ou de l’Orb, mort à Marseille en 1911.


Identité

Formes référentielles :

Louis-Xavier de Ricard


Autres formes du nom :

Loís-Savièr de Ricar, Xavier de Ricard


Appartenances

« Homme de Lettres » ; écrivain, traducteur et journaliste, franc-maçon de la loge des Émules d’Hiram ; rédacteur en chef de la Revue du Progrès ; co-fondateur avec Catulle-Mendès du mouvement poétique français Le Parnasse Contemporain ; participant actif à la Commune de Paris; mantenèire du Felibrige à partir de 1876, (il en devient) majoral en 1888 ; co-fondateur de l’association La Cigale de París ; créateur de La Lauseta avec Auguste Fourès et Lydie Wilson de Ricard; fondateur du journal La Commune Libre ; candidat aux législatives sous l’étiquette socialiste, fédéraliste, membre de La Ligue Républicaine du Midi ; créateur de l’Alouette- l’Alliance Latine, Président d’honneur de la Fédération régionaliste de France ; conservateur du château d’Azay-le-Rideau …


Éléments biographiques

Louis-Xavier de Ricard est né le 26 janvier 1843 à Fontenay-sous-Bois de Joseph Barthélémy, 55 ans, colonel d’infanterie – lui-même né à Cette (Sète) en 1787, mort à Paris en 1867 – et d’Eugénie Françoise Éléonore Pauthier, 21 ans, sans profession. Il s’agit du deuxième mariage de son père, celui-ci avait épousé en premières noces Claire Asténie de Perpigna dont il a eu une fille née à La Martinique en 1822, décédée à Azay-le -Rideau en 1908.

En lutte contre l'Empire

Très jeune, à 14 ans, Louis-Xavier de Ricard a été reçu dans la loge maçonnique des Émules d’Hiram dont Alexandre Massol (Béziers 1803-1875), disciple du père Enfantin et des Saint- Simoniens, était le vénérable. Cette loge était « l’atelier le plus laborieux de propagande contre les institutions impériales 1» ce qui a permis à Ricard d’entrer en contact avec les différents groupes républicains et socialistes sous l’Empire. Fils dun marquis, général de Napoléon et aide de camp du prince Jérôme Bonaparte, Louis-Xavier a tiré un bon numéro lors du recrutement et a été exempté du service militaire.

En 1860 Ricard publie À Melle Léontine Huguet, 16 p., Paris, Imprimerie Jouaust. En 1862 – il n’a pas vingt ans – il publie, toujours à Paris, son premier livre axé sur la littérature Les Chants de l’Aube, chez Poulet-Malassis. Il s’engage en politique avec un fascicule La résurrection de la Pologne (Paris, Marpon 16 pages), et surtout, à partir de mars 1863, avec la création de La Revue du Progrès dont Alphonse Racot est le gestionnaire, L-X de Ricard n’étant pas majeur. Cette revue s’annonce franchement « rationaliste ». Dans sa réponse à G. Véran de la Revue Indépendante, philosophie histoire, sciences, littérature et beaux-arts, proche de Monseigneur Dupanloup, évêque dOrléans et homme politique, L-X de Ricard est plus précis sur les idées de la revue : « Nous autres matérialistes, panthéistes, athées ». On y trouve sous la signature de Pablo, Paul Verlaine qui y dédie à Ricard le poème « Les vaincus », qui sera repris dans son recueil Jadis et naguère (Paris, Vanier 1884). Ricard y publie une lettre de lhistorien philosophe Edgard Quinet alors en exil en Suisse. La Revue est saisie en mars 1864 pour « outrage à la morale religieuse et publication darticles traitant de politique économique et sociale sans autorisation. » Lors du procès qui en découle, Louis-Xavier de Ricard est défendu par Léon Gambetta et Clément Laurier, le secrétaire de Crémieux. Gambetta qui commençait à se faire connaître fait un plaidoyer contre lEmpire à la demande de Ricard. Celui-ci écope de trois mois de prison et dune amende. Incarcéré à Ste Pélagie en octobre 1864, il y côtoie Charles Longuet, Raoul Rigaut, Gustave Flourens… futurs acteurs de la Commune de Paris.

Création du mouvement Le Parnasse contemporain

En 1865 Louis-Xavier de Ricard dirige l’hebdomadaire L’Art chez Lemerre, éditeur du passage Choiseul à Paris ; le premier livre publié par cet éditeur est le deuxième ouvrage de Louis-Xavier de Ricard : Ciel Rue et Foyer. Le premier numéro du Parnasse Contemporain, co-fondé par Ricard et Catulle Mendès, paraît l’année suivante chez le même éditeur. Les poètes du Parnasse, Gautier, Leconte de Lisle, Banville, José-Maria de Heredia, Coppée, Baudelaire, Sully Prudhomme, Verlaine, Valade, Mallarmé, fréquentaient le salon littéraire de sa mère, la Générale de Ricard. Dans la controverse sur la centralisation révolutionnaire menée par Quinet contre les « néo-jacobins », il suit Quinet, le véritable inspirateur de son fédéralisme ultérieur. En 1867, ce dernier participe à la Gazette Rimée de Luzarche où se trouvent également Verlaine et Emmanuel des Essarts qui est plus tard publié dans la Lauseta.

Contre la guerre et avec la Commune de Paris

En 1870 de Ricard participe au Catéchisme Populaire Républicain, toujours chez Lemerre, avant de créer Le Patriote Français dont les trois numéros (7, 11 et 25 Juillet) se positionnent contre la guerre, ce qui l’oblige à un premier exil en Suisse.

Il en revient après la défaite de Sedan et la proclamation de la République s’engageant dans le 69e bataillon de la garde nationale, commandé par Blanqui puis dans les mobiles de la Seine. Fidèle à ses idées il participe à La Commune de Paris avec son ami Charles Longuet. Il publie deux articles signés de son nom dans le Journal Officiel : « Une révolution populaire » (7 avril) et « Tradition unitaire » (24 avril).

Il est avec son autre ami Maillé, sous-délégué au Muséum du Jardin des plantes. Plusieurs auteurs d’articles parus après son décès rapportent qu’il aurait témoigné devoir la vie sauve pendant la semaine sanglante au général chargé de le faire fusiller, qui se serait révélé être un ami de son père : par amitié pour ce dernier, et bien qu’opposé aux idées du fils il l’aurait laissé s’enfuir. Il s’exile une nouvelle fois en Suisse à Vevey. Il rentre début 1872, aidé par Edgard Quinet, le philosophe et historien avec qui il était en relation depuis La Revue du Progrès.

C’est à ce moment que les sentiments d’amitié d’enfance qui l’unissaient à Lydie Wilson se transforment et aboutissent au mariage civil à Authouillet en Août 1873. Le couple « s’apatrie » dans la région de Montpellier en 1874, habitant successivement dans un quartier proche de celui de Figuerolles, puis au Mas du Diable à Castelnau-le-Lez, et enfin au plan des Quatre Seigneurs, à Montpellier, d’abord au Mas de la Lauseta, puis au Mas d’Encombe ; Ricard partage son temps entre Montpellier et Paris. Deux deuils le frappent, celui de la sœur de Lydie, Jeanne, en 1877 et celui de sa femme Lydie, morte à Paris en 1880 et enterrée civilement à Montpellier près de sa sœur.

En politique, de Ricard est soutenu par la tendance socialiste « possibiliste » du Montpelliérain Paul Brousse, très proche des radicaux. En janvier 1881, à Montpellier, lors des élections municipales, tête de liste radicale soutenu par les broussistes, il obtient plus de 2 000 voix. Cest alors quil publie de nombreux articles dans le quotidien républicain de Montpellier Le Petit Éclaireur, puis devient en septembre rédacteur en chef du Midi Républicain. Il est en tête de la liste radicale, comme socialiste, aux élections législatives de la seconde circonscription de Montpellier et obtient la seconde place devant le candidat républicain et le candidat légitimiste. Il joue aussi un rôle important dans la fondation des chambres syndicales de Montpellier. Au même moment, L-X de Ricard poursuit l’écriture de romans et de pièces de théâtre en français : Thédaire Pradon La Conversion dune Bourgeoise, roman publié à Paris chez Fischbacher et La Catalane pièce jouée à Montpellier et ailleurs en 1894. Il traduit aussi de l’Italien Labrégé de lHistoire universelle de César Cantú et de l’espagnol Les Nationalités, du catalan Py i Margall, élu président de la république en janvier 1873.

En Amérique Latine

En 1882 il part pour l’Amérique latine, d’abord en Argentine, puis au Paraguay enfin au Brésil. Il se remarie avec Louise Kirchner, une Champenoise. Malgré sa présence au-delà de l’océan, aux élections législatives de 1885, il figure encore sur une « liste radicale-socialiste de protestation » qui n’obtient pas les résultats espérés. Pendant ce séjour en Amérique Latine dont il revient en 1886, tout en cultivant tout d’abord quelques hectares de terre pour gagner sa vie, il participe à divers journaux dont L’Union Française, le Rio Paraguay et le Sud Américain. Ses articles politiques sont porteurs de ses idées fédéralistes et socialistes et en ce qui concerne le Brésil il relaie une campagne contre l’esclavage qui continuait alors à sévir dans ce pays. De retour en France il publie par exemple dans Le Journal des Voyages (Paris) du 22 août 1886 un article intitulé « Les esclaves au Brésil ». Ce séjour nous est connu par ses articles et par les lettres échangées avec Auguste Fourès.

Retour en France et séjours à Barcelone et Java

Avec son épouse ils rentrent en France et ont un fils né à Montpellier en 1896. Entre temps en 1887 il occupe à Barcelone les fonctions de secrétaire de la section française de l’Université.

En 1890 le ministère des Colonies lui confie une mission à Java où il reste un an. Il séjourne ensuite un an à Paris.

Dès lors, de Ricard se consacre essentiellement à son activité de journaliste, créant et dirigeant des journaux et revues souvent éphémères, tel Le Languedoc à Montpellier en 1886. Il écrit dans La Dépêche de Toulouse, et en 1896 il est responsable de son édition de Montpellier. Le recensement des journaux dans lesquels il a publié des articles – parfois les mêmes comme souvent à l’époque – est encore à compléter, et s’avère compliqué tant ils sont nombreux. En 1902, toujours très attaché à l’Amérique latine, il traduit Les fils du Soleil de José de Alencar. De 1901 à 1903 sa signature est présente dans La Nouvelle Revue, Le Mouvement Catalaniste, Le Panlatinisme, La Renaissance Latine, La Revue Contemporaine, Le Monde moderne, La Revue des revues, Le Mouvement latin…

Dans les années 1901-1903, il tient une rubrique dans le supplément littéraire du Figaro intitulée « La Province ».

Une fin de vie dans la pauvreté

Cependant son travail de journaliste ne lui permet pas d’être à l’abri du besoin et en 1908 il réussit à être nommé conservateur du château d’Azay-le-Rideau récemment acquis par l’Etat. Il y enménage avec femme, enfant et demi-sœur, mais ne peut y rester.

Il finit sa vie malade et pauvre, accueilli sur la côte d’azur avec son fils et bénéficiant d’une souscription des lecteurs du Figaro et l’aide de Christian de Villeneuve-Esclapon (ils se connaissaient au moins depuis les Fêtes Latines de Montpellier en 1878).

Il voulait rentrer à Montpellier pour être enterré aux côtés de sa première femme Lydie, mais ses amis félibres le firent descendre du train où il voyageait avec son fils, pour l’amener à l’hôpital ; il y meurt le 2 Juillet et est enterré dans le carré des indigents.

Un cénotaphe est érigé en 1932 au Saint Lazare de Montpellier (Architecte Marcel Bernard, sculpteur Louis Guigue) et remis par le Félibrige à la municipalité. En 1998 les restes de Lydie et de Jeanne Wilson sont transférés auprès du monument grâce à l’association des amis de Lydie et Louis-Xavier en présence d’élus, de membres du Félibrige et de l’IEO.

Dans tous les actes officiels que nous avons pu consulter Louis-Xavier de Ricard signait : « Homme de Lettres. »



1 Ricard, L-X, 1891, Autour de Bonaparte, Paris, Savine, p 54.


Engagements dans la renaissance d'oc

À Paris dans sa jeunesse

Dans son premier livre en français Les Chants de l’Aube, Ricard place deux épigraphes en occitan, une de Jasmin, Françounetto, et une de Mirèio de Mistral . Dans une note, Ricard qualifie Mistral d’« homme de génie » et parle des « poètes qui ont le courage de parler comme on parle chez eux ». Il suit cependant son ami Eugène Garcin et ses théories sur l’épuisement de la race latine dans sa critique du livre de ce dernier Français du Nord et Français du Midi en 1868, mais ceci constitue un tournant qui le conduit à nouveau à la langue du Midi.

À Montpellier et Paris avec le Félibrige, La Cigala, La Lauseta

À son arrivée à Montpellier il est impossible à Louis-Xavier de Ricard d’écrire dans la presse des articles politiques, la loi du 14 mars 1872 interdisant en effet de publier des textes « visant à changer l’état de la société ». Il est également menacé pour sa participation à la Commune de Paris : l’amnistie n’interviendra qu’en 1880. Il collabore à La République du Midi avec des articles sur le Parnasse et sur le Félibrige (Novembre 1874-Février 1876). Il correspond avec Mistral qu’il admire comme poète mais auquel il s’oppose du point de vue des idées.

Au début de son séjour montpelliérain il écrit l’essai Le Fédéralisme, édité seulement en janvier 1876 chez Fischbacher à Paris. En novembre 1875 il participe, tout comme Auguste Fourès – mais ils ne se connaissent pas encore – à la création du Félibrige languedocien à Montpellier. Fourès entre en contact avec Ricard en lui envoyant son premier recueil en occitan, La Croux del Grand Aigat, en janvier 1876. C’est le début de leur amitié. Au même moment débute sa correspondance avec le pasteur Napoléon Peyrat auteur en 1870 de lHistoire des Albigeois, qui vit à Saint Germain en Laye. Cette Histoire a eu une très grande influence sur le groupe qui se déclare à partir de là « Albigéiste ».

À Paris en janvier 1875 Ricard fonde l’association « La Cigale » avec Lydie Wilson de Ricard, Maurice Faure, le futur ministre, et le peintre Eugène Baudouin, né à Montpellier. Le couple Ricard-Wilson participe en mai 1876 avec Fourès à la Sainte Estelle d’Avignon où le Félibrige se dote de nouveaux statuts centrés sur la défense de la langue et de la culture du Midi, et adhèrent à lassociation fondée à Fontségugne. À partir de là, ils créent l’almanach des félibres républicains La Lauseta dont le premier numéro parait en 1877. Il regroupe les félibres républicains languedociens et des Provençaux qui ne voulaient pas ou ne pouvaient pas être publiés dans lArmana Prouvençau de Mistral et du félibre blanc Roumanille, ainsi que des Catalans et des auteurs de toutes les langues latines. Fourès baptise Lydie « Na Dulciorella » (Madame Toute douceur) en Félibrige et tous trois sont à Paris en décembre 1877 pour assister en janvier suivant à l’assemblée de La Cigale et à la présentation du Fédéralisme chez Fischbacher. Ils en profitent pour rendre visite à Napoléon Peyrat à Saint-Germain (Ricard l’avait déjà rencontré en janvier 1876). De retour, les Ricard-Wilson participent à la felibrejado de Montpellier présidée par Mistral le 25 mars, précédée par la réunion de la Société des Langues Romanes et suivie de l’assemblée de la ligue républicaine du Midi. Mistral rend visite au couple dans sa nouvelle maison le Mas de la Lauseta au plan des Quatre Seigneurs à Montpellier, (ils avaient quitté Castelnau-le -Lez et le Mas du Diable en novembre 1875). En mai 1877 le groupe qui s’appellera plus tard « les félibres rouges », et la soeur de Lydie, Jeanne Wilson, participe à la Sainte Estelle d’Avignon. Le 2 novembre, Jeanne, l’amie, l’albeta, l’inspiratrice du poète Fourès, peintre, meurt et est enterrée civilement.

Après la parution en janvier de La Lauseta 1878, les trois félibres fondateurs lui préparent un supplément, L’Alliance Latine, qui parait en juin avec une anthologie poétique, puis en septembre. Les fêtes latines de Montpellier à l’initiative de la Société des langues romanes (26 et 27 mai) sont présidées par Mistral et en parallèle les félibres de La Lauseta organisent une assemblée dans une salle du café de la Paix dans le quartier de Figuerolles, sous la présidence d’honneur de Victor Hugo. Des sociétés l’Alliance Latine se développent à Paris, Toulouse…

Le groupe fait paraitre le Banquet de lAlouette, recueil des discours et textes envoyés à l’assemblée. Cette société fédéraliste avait pour objet de développer « la culture des sciences et des lettres. »

Le troisième et dernier numéro de cette série de La Lauseta paraît en 1879, un autre parait en 1885 à la demande de Louis-Xavier de Ricard [qui est en Amérique latine] à Fourès qui en a la responsabilité.

Le 13 Février 1879 Louis-Xavier de Ricard lance le bihebdomadaire Fédéraliste La Commune Libre auquel participent Ernest Jourdan (1843-1898) délégué ouvrier au congrès socialiste de Marseille et secrétaire de rédaction du journal et Ernest Ferroul, futur maire de Narbonne. Les numéros parus avec certitude sont au nombre de quatre : 13 et 27 février, l6 mars et 29 mai. Ils prennent position pour les droits des femmes. L-X de Ricard y soutient Mistral accusé de séparatisme par la presse parisienne.

En 1880 parait à Paris la volume de poésie La Cigale de la société éponyme chez Fischbacher. Lydie Wilson de Ricard meurt à Paris chez sa mère le 16 septembre. Elle est enterrée civilement à Montpellier au cimetière Saint Lazare. Les hommages lui sont rendus par Ernest Jourdan et Antide Boyer de Marseille.

Hommage à Fourès et à Lydie Wilson de Ricard

De retour d’Amérique Ricard fonde l’hebdomadaire Le Languedoc en 1886, puis est rédacteur au Petit Méridional. En 1888 il rend hommage à son ami sous le titre Un poète national Auguste Fourès (Paris, Savine). Il vient d’être élu au consistoire du félibrige, maintenance du Languedoc comme majoral avec la cigale de Cleira ou de l’Orb dont Gabriel Azaïs a été le premier titulaire. Fourès meurt en 1891, année où Ricard publie les oeuvres de sa femme Lydie : Aux Bords du Lez (Lemerre, París), précédées d’une introduction qui contient une courte biographie et explique la formation de ce qui sera appelé plus tard le Félibrige rouge. Il publie aussi Autour des Bonaparte (Paris, Savine, 1891), fragments des mémoires de son père le général de Ricard, où il conte dans le premier chapitre son contact avec la langue de Mistral.

En 1892 il est à Toulouse où il est l’un des fondateurs de l’Escolo Mondino, dont il est un temps président. Il revient ensuite à Montpellier où il demeure 5 ans. En 1893 il publie un essai politique, L’esprit politique de la réforme (Paris, Fischbacher), où il essaie de démontrer qu’il y a un protestantisme bourgeois et conservateur au nord, dans la lignée de Calvin, alors que le protestantisme méridional est populaire, progressiste et fédéraliste, car l’homme du midi est par essence ethnique ami de la liberté…

Partout il fait campagne pour l’idée fédéraliste, et à l’intérieur même du Félibrige ; ainsi en 1892 il signe le manifeste des jeunes félibres aux côtés de Charles Maurras et Frédéric Amourreti, deux Provençaux de tendance monarchiste. L-X soutient ce manifeste avec ses amis félibres rouges Jourdanne, Perbosc et Estieu, avant de prendre ses distances quand il comprend le tropisme de droite des amis de Maurras.

Hommage en 1932 à Montpellier

La maintenance du Languedoc dont il était majoral lui rend hommage en 1932 avec l’inauguration d’un cénotaphe au cimetière Saint Lazare en 1932. Un recueil édité pour l’occasion contient un texte de Charles Brun et les discours de Pierre Azéma, majoral du Félibrige, et sendic de la Mantenance du Languedoc, du maire de Montpellier Benjamin Milhaud, de Jean Fournel, Majoral du Felibrige et président du Parage de Montpellier et de R Chapoullié, inspecteur général des Arts appliqués.

 

Sources


  • BLIN-MIOCH, Rose, 2010, Édition critique de la correspondance de Lydie Wilson de Ricard (1850-1880), Thèse sous la direction de Ph. Martel, Univ Paul Valéry Montpellier III, occitan ED 58.
  • BLIN-MIOCH, Rose, 2011, « Les « Communes idées » de Louis-Xavier de Ricard et Lydie Wilson de Ricard à leur arrivée à Montpellier », Études Héraultaises, n° 41, p 139-146
  • BLIN-MIOCH, Rose, 2016, « Louis-Xavier de Ricard et son « Maître » Edgard Quinet », Murphy, Steve dirt, Le chemin des correspondances et le champ poétique, À la mémoire de Michael Pakenham, Paris Classiques Garnier, p 127-139.
  • BLIN-MIOCH, Rose, 2012, « Louis-Xavier de Ricard en 1868 et sa critique des Français du Nord et du Midi d’Eugène Garcin : une hésitation sur la route vers la cause de l’occitan ? », Lengas, 71, 2-12, Montpellier, PULM, p. 119-155. https://journals.openedition.org/lengas/368
    • CARBASSE,Jean-Marie, 1977, Louis-Xavier de Ricard, Félibre rouge, s. 1., Ed. Mireille Lacave, Montpellier.
    • CLERGUET, Fernand, « Louis-Xavier de Ricard », La Revue Littéraire de Paris et de Champagne, Juillet 1905 sur Bnf. Gallica.
    • CLERGUET, Fernand, « L-X de Ricard, « Maguelone Détruite », La Revue Littéraire de Paris et de Champagne, janvier et juin 1906
    • LAFONT, Robert et ANATOLE, Christian, 1970, Nouvelle histoire de la littérature occitan, PUF, 1970, t. 2, p. 670-671.
    • MARTEL, Philippe, 2010, Les félibres et leur temps, renaissance d'oc et opinion 1850-1914, Bordeaux, PUB, pp. 490-525.
    • MOULIN, Stéphane, 2011, L-X de Ricard Socialiste et félibre, Arts et traditions rurales, Montpellier. 1.
    • MORTELETTE, Yann, 2005, Histoire du Parnasse, Paris, Fayard.
    • PAKENHAM, M, éd, 1967, Introductions et commentaires, Ricard, Louis-Xavier de, Petits Mémoires d'un Parnassien, et Adolphe Racot, Les Parnassiens, Aux Lettres modernes, collection avant-siècle, Paris, Minard, 214 p.
    • PEYRONNAT, Georges, 1997, Un fédéraliste méridional du XIXe siècle, Louis-Xavier de Ricard (1843-1911), Nîmes Lacour.
    • RICARD, I Lydie de, 1891, Aux Bords du Lez, Préface L-X de Ricard, Lemerre, réédition avec présentation J-C Richard, Nîmes Lacour Revivia 1995
    • Ricard, Général de, 1891, Autour de Bonaparte, Fragments de Mémoires publiés par L-Xavier de Ricard, Savine, Paris.
    • SAGNES, Jean, fiche Maitron sur L.X de Ricard : Arch. Dép. Hérault : 15 M 34, 35 et 38. LUnion républicaine, août 1881 et septembre 1885.
    • SALADIN, F, Les élections législatives dans lHérault de 1881 à 1885 Montpellier-DES-1965.
    • SALVAT, Joseph, La Vie tourmentée de L.-X. de Ricard (1843-1911), Toulouse, 1943.
    • En Memoria de Louvis-Savié de Ricard (1843-1911). Montpellier, Mari- Lavit, 1932, 56 p. [recueille les discours de Pierre Azéma, Benjamin Milhaud, Jean Fournel et René Chapoullié].
    • [recueille les discours de Pierre Azéma, Benjamin Milhaud, Jean Fournel et René Chapoullié].

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    Nascut en 1943 a Fontenay-sous-Bois, escriveire, jornalista, respublican, comunard, puèi socialista, felibre fondator de La Lauseta, Majoral de la mantenéncia de Lengadòc, Cigala de Cleira o de l’Òrb, defuntèt a Marselha en 1911.


    Identitat 


    Formas referencialas 


    Louis-Xavier de Ricard


    Autras formas conegudas

    Loís-Savièr de Ricard ; Xavier de Ricard



    Apartenéncias

    « Homme de Lettres »; escriveire, traductor e jornalista, franc-maçon de lòtja maçonica dels Émules d’Hiram; cap-redactor de la Revista Revue du Progrès ; Co-fondador amb Catulle-Mendès del moviment poetíc francés Le Parnasse Contemporain ; Comunard de la Comuna de París ; sòci del Felibritge a partir de 1876 ne serà majoral en 1888 ; co-fondator de l’associacion La Cigale de París ; creator de La Lauseta amb Forès e Lidia Wilson de Ricard; del jornal La Commune Libre ; socialista, federalista, sòci de La Ligue Républicaine du Midi;; creator de l’Alouette-l’Alliance Latine, President d’onor de la Fédération régionaliste de France ; conservator del castel d’Azay-le-Rideau …



    Elements biografics

    Loís-Savièr de Ricard nais lo 26 de genièr de 1843 a Fontenay-sous-Bois de Joseph Barthélémy, 55 ans, coronèl dinfanteriánascut a Cette (Sèta) en 1787, mòrt a París en 1867 – e de Eugénie Françoise Éléonore Pauthier, 21 ans sensa profession. Es lo second maridatge de son paire qu’aviá en primièras nòças esposat Claire Asténie de Perpigna. Amb ela a agut una filha nascuda a la Martinica en 1822 e defuntada a Azay-le Rideau en 1908.

    En lucha contra l'Empèri

    Plan jove, a 14 ans, Loís-Savièr de Ricard es recebut dins la lòtja maçonica dels Émules d’Hiram que Alexandre Massol (Bezièrs 1803-1875), discípol del paire Enfantin e dels Sant-Simonians n’es lo venerable. "Aquela lòtja es lo talhièr mai valent de propaganda contra las institucions imperialas"1, que permeton a Ricard d’èsser en contacte amb los grops diferents de republicans e socialistas jos l’Empèri. Filh de marqués, general de Napoleon e ajuda de camp del prince Jérôme Bonaparte, Loís-Savièr tira lo bon numerò al temps de la conscripcion e es exemptat del servici militar.

    En 1860 Ricard, publica À Melle Léontine Huguet, 16 p., Imprimerie Jouaust. En 1862, a pas encara 20 ans, publica a París son primièr libre consacrat a la literatura Les Chants de l’Aube, en cò de Poulet-Malassis. S’engatja en politica amb un fascicle titolat La résurrection de la Pologne (Paris, Marpon, 16 pages) e subretot a partir de març de 1863 amb la creacion de la Revue du Progrès que ne pòt pas èsser lo gestionari, estent qu’es pas major. Es donc Alphonse Racot que ne pren la carga. La revista es anonciada coma « rationaliste ». Dins una responsa a G. Véran de la Revue Indépendante, philosophie histoire, sciences, littérature et beaux-arts, revista ligada a Monsénher Dupanloup, avèsque d’Orleans e òme politic, L-S de Ricard es mai precís sus las ideas dels redactors : « Nous autres matérialistes, panthéistes, athées ». [nosautres materialistas, panteistas e ateus]. Jos la signatura de Pablo se tròba Paul Verlaine qua escrich per Loís-Savièr « Les vaincus » [los vencuts], poèma que tornarà estampar dins una version diferenta dins son recuelh Jadis et naguère (Paris, Vanier 1884). Ricard i publica tanben una letra de l’istorian filosòf Edgard Quinet, en exili en Soïssa. La revista es sasida en març de 1864 jol motiu d’« outrage à la morale religieuse et publication d’articles traitant de politique économique et sociale sans autorisation ». Del temps del procès que seguís, Loís-Savièr de Ricard es defendut per Léon Gambetta e Clément Laurier, lo secretari de Crémieux. Gambetta, que comença d’èsser conegut, fai una plaidejariá contra l’Empèri coma li a demandat Loís-Savièr de Ricard. Aqueste es punit d’una multa e de tres meses de carcel. Dintra a Stelagie en octòbre de 1864, i costeja Charles Longuet, Raoul Rigaut, Gustave Flourens… futurs actors de la Comuna de Paris.

    1 Ricard, L-X, 1891, Autour de Bonaparte, Paris, Savine, p 54.

    Creacion del moviment Le Parnasse contemporain

    En 1865 Loís-Savièr de Ricard baileja lo setmanièr L’Art en cò de Lemerre. Lo primièr libre publicat per l’editor del passatge Choiseul es lo segond de L-S de Ricard : Ciel Rue et Foyer. Lo primièr numerò del Parnasse contemporain, co-fondat per Ricard e Catulle Mendès pareis l’annada seguenta en cò del meteis editor. Los poetas del Parnasse, Gautier, Leconte de Lisle, Banville, José-Maria de Hérédia, Coppée, Baudelaire, Sully Prudhomme, Verlaine, Valade, Mallarmé trevan lo salon literari de la maire de L-S, la generala de Ricard. Dins la controvèrsa sus la centralizacion revolucionària menada per Quinet contra los « neo-jacobins », seguís Quinet, lo vertadier inspirator de son federalisme ulterior. En 1867 Ricard participa a la revista de Luzarche, la Gazette Rimée, ont se tròba tanben Verlaine mas tanben Emmanuel des Essarts que serà mai tard un autor de La Lauseta.

    Contra la guerra e amb la Comuna de París

    En 1870 participa al Catéchisme Populaire Républicain, totjorn en cò de Lemerre abans de crear Le Patriote Français que sos tres numeròs (7, 11 et 25 Julhet) se posicionan contra la guerra, çò que l’obliga a un primièr exili en Soïssa. Ne torna aprèp la desfacha de Sedan e la proclamacion de la Republica, s’engatja dins lo batalhon de la garda nacionala comandada per Blanqui puèi dins los mobils de la Seina. Fidèl a sas opinions participa a la Comuna de París amb son amíc Charles Longuet. Publica dos articles dins lo Journal Officiel signats de son nom « Une révolution populaire » (7 avril) et « Tradition unitaire » (24 avril).

    Amb un autre amíc, Maillé, es jos-delegat al Museum du Jardin des plantes. Mantun autor d’articles escriches aprèp sa mòrt dison qu’auriá testimoniat dever sa vida del temps de la Semaine Sanglante al général cargat de lo far fusilhar, que s’èra revelat èsser un amíc de son paire e que malgrat l’oposicion a sas ideas l’auriá daissat fugir per aquesta amistat. S’exila un còp de mai en Soïssa a Vevey. Ne torna a la debuta de 1872, ajudat per Edgard Quinet amb loqual aviá de ligams dempuèi La Revue du Progrès.

    A son retorn de Soïssa, los sentiments d’amistat d’enfança que lo ligavan a Lydie Wilson se càmbian e se celebra lor maridatge civil a Authouillet prèp de Montfort l’Amaury en agost de 1873. Davalan dins la region de Montpellier, van viure dins un barri a costat del barri Figairòla, puèi al Mas del Diable a Castèlnòu de Les, enfin a partir de 1975, al plan dels quatre Sénhers à Montpelhièr, Mas de la Lauseta puèi al Mas d’Encombe. Ricard partís son temps entre Montpelhièr e París. Dos dòls tustan L-X de Ricard, lo de la sòrre de Lidia, Jeanne Wilson en 1877 a Montpelhièr e lo de sa femna Lidia mòrta dins la capitala en 1880, qu’es estada enterrada a Montpelhièr prèp de sa sòrre Jeanne.

    Politicament Ricard èra sostengut per la tendéncia socialista « possibilista » del Montpelhierenc Paul Brousse, pròchi dels radicals. En 1881 se presenta a las eleccions municipalas a Montpelhier e obten mai de 2000 voses. Es lo cap de lista radicala a las eleccions legislativas de la segonda circonscripcion de Montpellièr coma candidat sostengut per los socialistas e obten la segonda plaça dabans lo republican e lo legitimista. Publica un molon darticles sus Le Petit éclaireur, puèi ven en setembre cap-redactor del Midi Républicain. Jòga tanben un ròtle dins la fondacion de las cambras sindicalas. Paralelament, Loís-Savièr de Ricard contunha d’escriure de romans e de peças de teatre en francés : Thédaire Pradon, La Conversion d’une Bourgeoise, roman publicat a París chez Fischbacher e La Catalane peça jogada a Montpelhièr e endacòm mai en 1894, per exemple. Revira tanben de l’italian L’abrégé de l’Histoire universelle de César Cantú e de l’espanhòl Les Nationalités, del catalan Py i Margall, elegit president de la Republica en genièr de 1873.

    En America Latina

    Partís en 1882 en America latina, den premier en Argentina, puèi al Paraguay, enfin al Brasil. Se torna maridar amb Louise Kirchner, una femna champanhesa. Se presenta encara a deleccions legislativas del temps ques al Brasil en 1885. Sus una lista « radical-socialiste de protestation » que capita pas.

    Del temps qu’es en America Latina, cultiva qualques ectaras per s’avidar e participa a de jornals coma L’Union Française, lo Rio Paraguay e lo Sud Américain, de còps coma director. Sos articles politics son portaires de sas ideas federalistas e socialistas e per çò que concernís Brasil relaian una campanha contra l’esclavatge que contunhava de far de mal dins aqueste país. De retorn en França publica dins Le Journal des Voyages (París) del 22 d’agost de 1886 un article titolat « Les esclaves au Brésil ». Son sejorn nos es conegut mercé a sos articles e a las letras mandadas a son amic August Forés.

    Retorn en França amb de sejorns a Barcelona e Java

    Tornan amb son esposa en França en 1886 e an un filh que nais a Montpelhièr en 1896. Entretemps en 1887 a la fin de l’annada ocupa a Barcelona las foncions de secretari de la secion francesa de l’Universitat. En 1890 Lo ministèri de las Colonias li fisa una mission a Java ont demòra una annada. Sejorna puèi un an a París.

    Se consacra al jornalisme, crèa e baileja de jornals e revistas mai d’un còp efemèrs, escriu dins La Dépêche de Toulouse que n’es lo responsable de l’edicion de Montpelhièr. Lo recensament dels jornals ont publica d’articles – de còps los meteisses coma èra frequent d’aquel temps – es encara de completar e s’avera complicat en causa de lor nombre. De 1901 a 1903 sa signatura es presenta dins La Nouvelle Revue, Le Mouvement Catalaniste, Le Panlatinisme, La Renaissance Latine, La Revue Contemporaine, Le Monde moderne, La Revue des revues, Le Mouvement latin…

    En 1902, totjorn fòrça ligat a l’America latina, revira Les fils du Soleil de José de Alencar.

    Dins las annadas 1901- 1903 Ricard ten una rubrica dins lo suplement literari del Figaro que se sonava « La Province ».

    Una fin de vida dins la pauretat

    Pasmens son trabalh de jornalista li permet pas de se preservar del besonh e en 1908 capita de se far nomenar conservator del castel d’Azay-le-Rideau que l’Estat veniá de crompar. S’i installa amb femna, enfant e sòrre, mas i pòt pas demorar.

    Ricard acaba sa vida malaut e paure sus la Còsta d’Azur a Bandòl amb son filh, mercé a una soscripcion dels legeires del Figaro e l’ajuda de Christian de Villeneuve -Esclapon (se conoissián despuèi au mens lo temps de las Festas latinas de 1878).

    Voliá anar en tren fins a Montpelhier per jaire a costat de Lidia, mas sos amícs felibres lo fan davalar a Marselha per lo menar a l’espital. Tròp tard, ailàs, morís lo 2 de Julhet de 1911 e es enterrat dins lo canton dels paures al cementèri.

    Un cenotafi es arborat en 1932 al cementari San Làzer a Montpelhièr en sa memòria (Arquitècte Marcel Bernard, escalpraire Louis Guigue) e remés pel Eelibritge al municipi. En 1998 las sòbras de Lidia e de Jeanne Wilson son mudadas al prèp del monument per la societat dels amícs de Lidia e Loís-Savièr en preséncia d’elegits del municipi, de membres del Felibritge e de l’IEO.

    Dins totes los actes oficials qu’avèm pogut consultar Loís-Savièr se disiá « Homme de Lettres ».

    Engatjaments dins la renaissença d’òc

    À París dins sa joinessa

    Dins sa joinessa e son primièr Libre Les Chants de l’Aube – en francés –,Ricard fa figurar doas epigrafas en occitan, una de Jansemin, Françounetto, e una de Mirèio de Mistral. Dins una nòta, Ricard qualifica Mistral d’« homme de génie » e parla tanben dels « poètes qui ont le courage de parler comme on parle chez eux ». Seguís pasmens son amíc Eugène Garcin e sas teorias sus l’aganiment de la raça latina dins sa critica sul libre Français du Nord et Français du Midi en 1868, mas aquò constituís una virada que lo torna menar a la lenga del Miègjorn.

    À Montpelhièr e París amb lo Félibrige, La Cigala, La Lauseta ...

    Quand arriba a Montpelhièr Loís-Savièr de Ricard pòt pas escriure dins la premsa d’articles politics que la lei del 14 de març de 1872 enebissiá de publicar de tèxtes « visant à changer l’état de la société ». Es tanben menaçat per la seuna participacion a la Comuna de París que l’amnestia vendrà pas qu’en 1880. Collabòra a La République du Midi amb darticles sus lo Parnasse e sus lo Felibritge (Novembre de 1874-Febrièr de 1876). Correspond tanben amb Mistral que remira coma poeta mas amb loqual s’opausa per çò qu’es de las idèas.

    Tre la debuta del sejorn montpelhierenc escriu l’ensag Le Fédéralisme, editat sonque en genièr de 1877 en cò de Fischbacher a París. Lo 4 de novembre de 1875 participa, coma August Forès mas se coneissián pas encara a la creacion del Felibritge lengadocian a Montpelhièr. Forés dintra en contacte amb Ricard en li mandant son primièr recuelh en occitan, La Croux del Grand Aigat, en genièr de 1876. Es la debuta de lor amistat. Dins lo meteis temps debuta la correspondéncia amb lo pastor Napoleon Peyrat qu’aviá escrich en 1870 l’Histoire des Albigeois e que viviá a Sant German en Laye. Aquela istòria aguèt una influéncia bèla sus lo grop que se declara puèi albigeïsta.

    A París en genièr de 1875 Ricard aviá fondat l’associacion « la Cigale » amb Lidia Wilson de Ricard, Maurici Faure, lo futur ministre, et le pintre Eugèni Baudouin nascut a Montpelhièr. Lo coble Ricard-Wilson participa en mai amb Forés a la Santa-Estela d’Avinhon ont lo Felibritge se dòta d’estatuts novèls centrats sus la defensa de la lenga e de la cultura del Miègjorn, aquò permet lor adesion a l’associacion fondada a Fontsegunha. A partir d’aquí, crean l’almanac dels felibres republicans La Lauseta que son primièr numèro pareis en 1877. Agropa los felibres republicans lengadocians e mai de provençals que volián pas o podián pas èsser publicats dins l’Armanac Prouvençau de Mistral e del felibre blanc Roumanille, e de Catalans puèi d’autors de totas las lengas latinas. Forés bateja Lidia « Na Dulciorella en felibritge » e totes tres se tròban a París en decembre de 1875 per assistir en genièr a l’amassada de la Cigala e a la presentacion del Fédéralisme en cò de Fischbacher. Van veire tanben Napoleon Peyrat a San German (L-S de Ricard l’aviá ja rescontrat en junh de 1876). De retorn a Montpelhièr los Ricard-Wilson i participan a la felibrejada presidida per Mistral lo 25 de març, precedida de la reunion de la Societat de las lengas romanas e seguida de l’amassada de la liga republicana del Miegjorn. Mistral va veire lo coble dins son novel ostal, lo mas de la Lauseta al Plan dels quatre Sénhers a Montpelhièr. En mai de 1877 lo grop, que se sonarà pus tard « los felibres roges », amb la sòrre de Lidia, Jeanne Wilson, participan a la Santa-Estela d’Avinhon. Lo 2 de novembre, Jeanne, l’amiga, l’albeta, l’inspiratritz del poeta Forés, pintra, morís e es mesa al cròs civilament.

    Aprèp la parucion en genièr de La Lauseta 1878, los tres felibres fondators adòban un complement a la revista L’Alliance Latine (que pareis en junh amb una antologia poetica, puèi en setembre). Las Festas latinas de Montpelhièr que la Société des langues romanes n’es a l’iniciativa (26 e 27 de mai) son presididas per Mistral e en parallèl los felibres de La Lauseta organizan una taulejada dins la sala del café de la Paix dins lo barri de Figairòlas, jos la presidéncia d’onor de Victor Hugo. De societats « l’Alliance Latine » se desvelopan a París, Tolosa…

    Lo grop fa paréisser le Banquet de l’Alouette, recuelh de discorses e tèxtes mandats a la taulejada.

    Aquesta societat federalista aviá per tòca de desvelopar « la culture des sciences et des lettres. »

    Lo tresen e darrièr numerò d’aquesta tièra de Lauseta pareis en 1879, un autre pareis en 1885 a la demanda de L-S de Ricard [qu’es en America latina] a Forés que n’a la responsabilitat.

    Lo 13 de febrièr de 1879 es lo lançament de La Commune Libre, bisetmanièr federalista que i participan Ernest Jourdan (1843-1898) delegat obrier e secretari de redaccion del journal et Ernest Ferroul, futur conse de Narbona. Los numeròs pareguts amb certesa son sièis : 13 e 27 de febrièr, 16 de març e 29 de Mai. Prenon posicion per los dreches de las femnas. L-S de Ricard sosten Mistral accusat de separatisme dins la premsa parisenca.

    En 1880 pareis à París lo volum de poesia La Cigale de la societat eponima en cò de Fischbacher.

    Lidia Wilson de Ricard morís à París en cò de sa maire lo 16 de setembre. Es enterrada civilament a Montpelhièr al cementèri San Làzer. Los omenatges son diches pels socialistas Ernest Jordan e Antide Boyer de Marselha.

    Omenatge a Forès e a Lidia Wilson de Ricard

    De retorn d’America, fonda lo setmanièr Le Languedoc, en 1886 puèi es redactor al Petit Méridional. En 1888 rend un omenatge a son amic August Forès jos lo títol Un poète National, Auguste Fourès (Paris, Savine). Ven d’èsser elegit al consistòri del Felibritge, mantenéncia de Lengadòc coma majoral amb la cigala de Cleira o de l’Òrb que Gabriel Azaïs ne foguèt lo primièr titulari. Forès morís en 1891, annada que Ricard publica las òbras de sa femna Lydie, Aux Bords du Lez (Lemerre, París) precedidas per una introduccion que conten una corta biografia e explica la formacion de çò que se sonarà mai tard lo Felibritge roge. Publica tanben Autour des Bonaparte (París, Savine, 1891) fragments de memòris de son paire, lo general de Ricard. Dins lo primièr capítol, conta son contacte amb la lenga de Mistral.

    En 1892 se tròba à Tolosa ont es un dels fondators de L’Escolo Mondino que n’es un temps lo president. Torna puèi à Montpelhièr ont demòra cinc ans. En 1893 publica un ensag politic, L’esprit politique de la réforme (Paris, Fischbacher), ont assaja de mostrar que i a un protestantisme borgés e conservator al nòrd, dins la rega de Calvin, non pas que lo protestantisme miegjornal es popular, progressista e federalista, car lo Miegjornal es per esséncia etnica amic de la libertat…

    D’en pertot mena campanha per l’idèa federalista, e mai al dintre del Felibritge ; aital en 1892 signa lo Manifèst dels Joves felibres a costat de Ch. Maurras e Frederic Amourreti, dos Provençals de tendénciá monarquista. L-X sosten lo manifesta amb Jourdanne, Perbosc e Estieu, abans de préner sas distàncias quand compren lo tropisme de drecha dels amics de Maurràs.

    En 1900 ven president d’onor de la Fédération régionaliste de France presidida per Charles Brun.

    Omenatge en 1932 à Montpelhièr

    La Mantenéncia del Lengadòc, que n’èra estat majoral, li rend omenatge en 1932 amb l’inauguracion d’un cenotafi al cimentèri Sant Lèzar en 1932. Un recuelh editat a l’escasença conten un tèxte de Charles Brun e los discorses de Peire Azema, majoral del Felibritge e sendic de la Mantenéncia del Lengadòc, del Conse de Montpelhièr Benjamin Milhaud, de Jean Fournel, Majoral del Felibritge e cabiscòl del Paratge de Montpelhièr e de R Chapoullié, inspector general de las Arts aplicadas.


    Sorsas


    • BLIN-MIOCH, Rose, 2010, Édition critique de la correspondance de Lydie Wilson de Ricard (1850-1880), Thèse sous la direction de Ph. Martel, Univ Paul Valéry Montpellier III, occitan ED 58.
    • BLIN-MIOCH, Rose, 2011, « Les « Communes idées » de Louis-Xavier de Ricard et Lydie Wilson de Ricard à leur arrivée à Montpellier », Études Héraultaises, n° 41, p 139-146
    • BLIN-MIOCH, Rose, 2016, « Louis-Xavier de Ricard et son « Maître » Edgard Quinet », Murphy, Steve dirt, Le chemin des correspondances et le champ poétique, À la mémoire de Michael Pakenham, Paris Classiques Garnier, p 127-139.
    • BLIN-MIOCH, Rose, 2012, « Louis-Xavier de Ricard en 1868 et sa critique des Français du Nord et du Midi d’Eugène Garcin : une hésitation sur la route vers la cause de l’occitan ? », Lengas, 71, 2-12, Montpellier, PULM, p. 119-155. https://journals.openedition.org/lengas/368
      • CARBASSE,Jean-Marie, 1977, Louis-Xavier de Ricard, Félibre rouge, s. 1., Ed. Mireille Lacave, Montpellier.
      • CLERGUET, Fernand, « Louis-Xavier de Ricard », La Revue Littéraire de Paris et de Champagne, Juillet 1905 sur Bnf. Gallica.
      • CLERGUET, Fernand, « L-X de Ricard, « Maguelone Détruite », La Revue Littéraire de Paris et de Champagne, janvier et juin 1906
      • LAFONT, Robert et ANATOLE, Christian, 1970, Nouvelle histoire de la littérature occitan, PUF, 1970, t. 2, p. 670-671.
      • MARTEL, Philippe, 2010, Les félibres et leur temps, renaissance d'oc et opinion 1850-1914, Bordeaux, PUB, pp. 490-525.
      • MOULIN, Stéphane, 2011, L-X de Ricard Socialiste et félibre, Arts et traditions rurales, Montpellier. 1.
      • MORTELETTE, Yann, 2005, Histoire du Parnasse, Paris, Fayard.
      • PAKENHAM, M, éd, 1967, Introductions et commentaires, Ricard, Louis-Xavier de, Petits Mémoires d'un Parnassien, et Adolphe Racot, Les Parnassiens, Aux Lettres modernes, collection avant-siècle, Paris, Minard, 214 p.
      • PEYRONNAT, Georges, 1997, Un fédéraliste méridional du XIXe siècle, Louis-Xavier de Ricard (1843-1911), Nîmes Lacour.
      • RICARD, I Lydie de, 1891, Aux Bords du Lez, Préface L-X de Ricard, Lemerre, réédition avec présentation J-C Richard, Nîmes Lacour Revivia 1995
      • Ricard, Général de, 1891, Autour de Bonaparte, Fragments de Mémoires publiés par L-Xavier de Ricard, Savine, Paris.
      • SAGNES, Jean, fiche Maitron sur L.X de Ricard : Arch. Dép. Hérault : 15 M 34, 35 et 38. LUnion républicaine, août 1881 et septembre 1885.
      • SALADIN, F, Les élections législatives dans lHérault de 1881 à 1885 Montpellier-DES-1965.
      • SALVAT, Joseph, La Vie tourmentée de L.-X. de Ricard (1843-1911), Toulouse, 1943.
      • En Memoria de Louvis-Savié de Ricard (1843-1911). Montpellier, Mari- Lavit, 1932, 56 p. [recueille les discours de Pierre Azéma, Benjamin Milhaud, Jean Fournel et René Chapoullié].
      • [recueille les discours de Pierre Azéma, Benjamin Milhaud, Jean Fournel et René Chapoullié].

       

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      Élisée Déandreis (Montpellier, 21 juin 1838, Paris, 29 janvier 1911), félibre et homme politique montpelliérain. Il fut député de l'Hérault (1885-1893) et sénateur (1895-1906).

      Identité

      Formes référentielles

      Déandreis, Élisée (1838-1911)

      Autres formes connues

      - Déandréis, Élisée (autre orthographe)

      - Deandrès, Élisée (autre orthographe)

      Éléments biographiques

      Fils du négociant Jean-Baptiste Déandreis et de Louise Sportono. Il est banquier à partir du mois de septembre 1860, associé à Eugène Carrière. Homme politique d'extrême gauche radicale, il prend part aux campagnes républicaines sous l'empire en 1863-1869 et 1870. Il est le fondateur de la Liberté de l'Hérault en 1867. Conseiller municipal de Montpellier de 1871 à 1879. Conseiller général du canton de Saint-Martin-de Londres. Il obtient en 1885 face à Henri Marès (1820-1901) un siège de député de l'Hérault. Il le conserve jusqu'en 1893, défait par le radical-socialiste Élie Cousin (1847-1870). Les journaux et affiches liés à cette élection de 1893 traduisent la virulence d'un contexte politique dominé par l'affaire de Panama, puisqu'on y trouve des attaques antisémites et antimaçonniques. Un éphémère journal adverse, La Capeleta (littéralement “La petite chapelle”) accuse même Déandreis d'être un pénitent repenti devenu franc-maçon. Durant ses mandatures, il demanda la suppression du Sénat, la loi de séparation des églises avec l'État, l'établissement de l'impôt sur le revenu, la fin des expéditions coloniales, le service militaire à trois ans (au lieu de cinq). Il vota l'expulsion des prétendants au trône de France, la révision de la constitution, etc. Sénateur de l'Hérault en mars 1895, jusqu'en 1906. Vice-président de la commission des Hospices de Montpellier (1872-1904). Membre de la Chambre de Commerce de Montpellier en 1875. Censeur de la Banque de France en 1894-1895.

      Engagements dans la Renaissance d'oc

      Plusieurs affiches et un journal, Lou Mouissau, émanant de son bord politique, furent imprimés à l'occasion des élections législatives de 1893. Deux affiches, issues des presses de l'imprimerie félibréenne de Firmin et Montane, sont rédigées en occitan. Sur l'une d'elle, adressée bien sûr aux électeurs du Clapas, Déandreis y est proclamé « Félibre de la première heure et partisan d'une large décentralisation communale et régionale, question qui, à l'heure actuelle, agite tant de bons Français »1,  Mettant en avant son dévouement à servir son pays, il reçut le soutien d'Antoine Roux, qui lui dédia son poème Lou Travalhadou (1893). D'après La Revue félibréenne, Déandreis salua Camille Chabaneau, directeur de la Revue des Langues Romanes, en soulignant qu'il représentait à la Sainte Estelle (1878) « l'union de l'Université de Montpellier avec le Félibrige ». On relève le nom du député de Montpellier parmi ceux des collaborateurs des premières livraisons de la Revue des Langues Romanes (n° VII, 1875). Il défendit, tout au long de sa carrière, les intérêts des viticulteurs du Midi. Il a également publié plusieurs ouvrages sur l'histoire des provinces méridionales de la France, de l'Italie et de l'Espagne, ainsi que des travaux sur les Beaux-arts. Membre fondateur de la Société des Bibliophiles Languedociens à Montpellier.

      Notes

      1/ Felibre de la premièira oura e partisan d'una larja descentralisacioun coumunala e regiounala, questioun que, à l'oura d'ara, boulega tant de bon Franceses

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      Le chantre du Dardailhoun. Lunel, Vigal, 1901

      - Roux A. . L'Erau, 1903. Mount-Pelié, 1891: [Poésies languedociennes, avec traduction française et notice biographique], 1903?

      - En memori dau felibre Antoni Roux. 1842-1916, Montpellier, 1942

      - Antoine Roux 1842-1915, morceaux choisis à l'occasion du cent-cinquantenaire du Félibre. Novembre 1992, in 8°, 104 p.

      - Notice biographique du Dictionnaire de biographie héraultaise]]>
      Antoine Roux (Lunel-Viel, Hérault, 13 novembre, 1842, Lunel-Viel, 11 janvier 1915) était un vétérinaire qui a mené une carrière politique de notable dans sa ville natale. Membre du Félibrige latin, il composa de nombreux poèmes d'inspiration bucolique exaltant l'amour du terroir ainsi que des pièces de théâtre. Ses œuvres majeures restent deux recueils d'inspiration villageoise, La cansoun dau Dardailhoun (1896) – un volume de 350 pages dans lequel le félibre chante toute la région qui s'étend des Cévennes à la mer et depuis les Saintes-Maries jusqu'à Montpellier – et les Pescalunetas (1912).

      Identité

      Formes référentielles

      Roux, Antoine (1842-1915)

      Autres formes connues

      - Roux, Antonin

      - Lou Felibre dau Dardailhoun (pseudonyme)

      Éléments biographiques

      Fils d'un maréchal-ferrant et petit propriétaire, l'écolier Antoine Roux suit assidûment l'école du village jusqu'à l'âge de treize ans. Ayant des aptitudes pour le travail intellectuel, son père l'envoie dans un pensionnat de Montpellier, où il se découvre une merveilleuse facilité à apprendre les vers de Corneille et de Racine. À 17 ans, il passe d’une institution libre de Montpellier à l'école vétérinaire de Lyon. Pour ce jeune étudiant enivré de la lumière du Midi, c'est un exil que ce départ pour les brumes de la Saône et du Rhône. Il retourne dans son village natal à 21 ans. Étroitement lié au monde agricole lunellois, il fait partie, pendant 20 ans, du Conseil municipal de Lunel-Viel. En 1870, il est nommé adjoint, puis maire en 1878. Il démissionne un an après, le 23 février 1879, ayant tout à tour éprouvé les joies et les déboires de la vie publique. Au décès d'Auguste Malinas en 1873, il avait été envoyé au Conseil Général par les électeurs républicains du canton de Lunel, mais il n'avait pas sollicité le renouvellement de son mandat, cédant sa place à Paul Ménard-Dorian. Après cette incursion dans le domaine politique, il se livre tout entier à la littérature. Estimé de tous ses concitoyens, il s'éteint à l'âge de 72 ans. La rue principale du centre ancien de Lunel-Viel porte son nom.

      Engagements dans la Renaissance d'oc

      C'est chez les Vidal, des parents, pharmaciens à la Croix-Rousse (Département du Rhône) qu'il se prend d'enthousiasme pour la littérature d'oc en découvrant les œuvres de l'abbé Fabre et Mirèio de Mistral. Son premier poème languedocien fut la traduction de l'Hymne de l'enfant à son réveil de Lamartine, couronnée par la Société des Langues Romanes en 1875. En 1880, il publie un poème savoureux où se trouvent esquissées les tribulations d'un officier d'état civil, Lou mera de vilage e lou véla e l'anel. Imitateur de Molière et adaptateur de Regnard, il était persuadé que le théâtre pouvait contribuer au développement de la langue d'oc. La scène du Grand Théâtre de Montpellier fait applaudir frénétiquement l'ensemble de ses œuvres, telles Lou Testament d'un Sarra-piastras (1881) ou Lous Caramans ou lous dous bessouns (1886). Son œuvre fut saluée par Frédéric Mistral, Alexandre Langlade, Roque-Ferrier et Charles de Tourtoulon. Vice-président de la société du Félibrige Latin – dont il a toujours été un des plus vaillants soutiens – Officier d'académie, c'était aussi un collaborateur de la Revue des langues romanes.

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      Le chantre du Dardailhoun. Lunel, Vigal, 1901

      - Roux A. . L'Erau, 1903. Mount-Pelié, 1891: [Poésies languedociennes, avec traduction française et notice biographique], 1903?

      - En memori dau felibre Antoni Roux. 1842-1916, Montpellier, 1942

      - Antoine Roux 1842-1915, morceaux choisis à l'occasion du cent-cinquantenaire du Félibre. Novembre 1992, in 8°, 104 p.

      - Notice biographique du Dictionnaire de biographie héraultaise]]>
      Louis Rouquier (1863-1939) est né à Puisserguier (Hérault). De 1898 à 1905, membre du Félibrige Latin il est auteur de carnavalades. En 1906, il monte à Paris. Pendant la guerre de 1914-18, il s'engage dans des actions sociales au bénéfice des familles des mobilisés. Au lendemain de la guerre, il est élu maire de Levallois-Perret et Conseiller Général de la Seine. Il reprend également l'écriture occitane et devient membre de la société des Amis de la langue d'oc.

      Identité

      Formes référentielles

      Rouquier, Louis (1863-1939)

      Autres formes connues

      - lou Bourret (pseudonyme)

      Éléments biographiques

      Louis Rouquier est né à Puisserguier dans l'Hérault, au sein d'une famille Rouergate descendue dans le bas Languedoc pour cultiver la vigne. Il quitte l'école à 13 ans pour travailler la terre comme ouvrier. Mais à 15 ans son goût de l'aventure l'amène à rentrer dans la marine marchande, puis au moment de la conscription dans l'Infanterie de Marine. Après son retour au pays, il devient secrétaire de mairie dans sa commune de naissance.

      En 1906, il monte à Paris pour vendre le vin du Midi. En 1912, il retourne à son métier de secrétaire de mairie qu'il exerce à Saint Denis puis à Charenton. Pendant la guerre de 14-18, il devient secrétaire du Comité de Défense Sociale de Levallois-Perret qui aidait les familles des mobilisés dans leurs démarches administratives. Dans le même temps, ses idées sociales l'amènent à rentrer à L'Union Fédérale des locataires de France et des Colonies qui avait pour objet la création de coopératives d'habitations à loyer modéré, ancêtres des HLM, pour faire concurrence aux habitats privés souvent insalubres et aux loyers onéreux.

      En 1919, il est élu maire de Levallois-Perret, ville de 70.000 habitants, et conseiller général de la Seine en 1925 ce qui le conduit aux fonctions de vice-président du Conseil Général, de membre du conseil d'administration de l'Institut d'hygiène de la Faculté de Médecine de Paris et du conseil d'administration de l'Office HLM de la Seine. En 1928, il est élu député de la Seine pour une législature. A la Chambre, il s'inscrit au groupe des indépendants de gauche. Il participe aux commissions de l'hygiène, des régions libérées, de l'administration générale. Il demeure maire de Levallois-Perret et conseiller général jusqu'à sa mort en 1939. Selon son désir, il a été inhumé dans son pays natal.

      Engagements dans la Renaissance d'oc

      Dès son jeune âge, il parle ce qu'on appelle autour de lui le patois. Au fil de sa vie, il écrit en lengadoussian 1, au début pour rester proche de sa culture puis dans un second temps pour se rappeler de ses origines. On différencie deux périodes dans sa production littéraire ; la première de 1898 à 1905, la seconde de 1922 à 1939.

      En premier lieu, Louis Roquier est un auteur de théâtre, de carnavalades, genre théâtral humoristique né à Béziers. Il choisit de faire le portrait de son pays à travers la politique et la vie sociale. A partir de 1922, il publie, toujours en occitan, des comédies et des contes, sans changer de sujet. Le petit peuple, les gens ordinaires de la campagne Biterroise, furent pour lui une source d'inspiration.

      Il se lie d'amitié avec plus d'un écrivain languedocien d'expression occitane, comme Paul Moulinier, Antonin Roux, Junior Sans., et Emile Barthe. Il considère Jean Laurès, le vieux félibre de Villeneuve-les-Béziers, comme son père littéraire. Au cours des relations épistolaires avec ces auteurs, il poursuit son œuvre littéraire en leur écrivant des sonnets.

      Il est très proche du Félibrige Latin, groupement languedocien, présidé par Alphonse Roque-Ferrier, qui s'oppose à l'hégémonie provençale du Félibrige. On trouve sa participation aux Fêtes de Peyrottes à Clermont l'Hérault où il se produit en déclamant ses contes.

      Jusqu'à l'après-guerre de 14-18, sa vie parisienne n'est plus marquée par la même relation avec une association d'auteurs d'expression occitane ; sauf à compter de 1919, lorsque Joseph Loubet crée la Nouvelle Société des Félibres de Paris devenue Les Amis de la Langue d'Oc. Ami de Joseph Loubet, Louis Rouquier figure parmi les membres fondateurs de cette nouvelle association dans laquelle il ne joue finalement qu'un rôle discret en raison de ses charges publiques qui ne lui font pas oublier les écrivains provinciaux comme René Fournier et Georges Reboul.

      Il a le goût des coutumes populaires. Il aime les bonnes histoires que l'on raconte dans les veillées. C'est aussi un auteur contestataire qui dénonce le pouvoir absurde, la fraude du vin, la soumission à l'argent et la misère des petits travailleurs. Il mêle même volontiers à ses histoires des réflexions de nature politique, sociale et humanitaire. Rongé par le comportement du monde, il se réfugie dans l'écriture « per poudre s'abéna de bélézos e viure de fumados »2. Il conte comme il parle, la richesse de sa langue a été reconnue par les critiques comme Camille Gandilhon d'Armes et Walther von Wartburg, rédacteur du FEW, avec lequel il est en contact.

      Son œuvre recueille des trésors d'expressions et compte des scènes pittoresques de la vie de son époque dans lesquelles il met en scène le petit peuple. Il fait partie d'une génération d'écrivains d'expression occitane sortie de la ruralité, inspirée par des choses simples. Ces écrivains ont été de fins observateurs de la vie et nous ont laissé également un témoignage ethnographique. Louis Rouquier utilise l'humour pour diffuser son parler, pour lui l'occitan ne pouvait pas être la langue de la tragédie, comme en témoignent ces propos :

      Ieu, quand sentissi que lou parpalhol nègre me voulastrèjo dins la closco, que la nèblo del desféssi escabournis moun cor e que m'emboutumi, aganti la plumo e galoi coumo la coulico, ensaji de vous faire rire. 3

      Au fil de sa vie, il s'est constitué une bibliothèque riche d'un millier de livres dont seulement une partie a pu être sauvée et se trouve actuellement répartie entre la Bibliothèque Universitaire de Lettres de Montpellier et à la Bibliothèque Municipale de Puisserguier qui détient également deux recueils de ses œuvres écrites.

      Notes

      1/ Louis Rouquier, Contes a la Troubilho, chez l'auteur, Levallois-Perret, 1925, p 8

      2/ Louis Rouquier, Countes a l'alhòli, amb un gloussari lengadossian-fransimand de dos milo mots e un retrat de l'autor, E. Guitard, Paris, 1926, p. 2

      3/ Idid

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      - L'Auvergnat de Paris, Camille Gandilhon Gens d'Armes, 3 mars 1923

      - Dictionnaire des Parlementaires Français, Notices Biographiques sur les Ministres, Sénateurs et Députés Français de 1889 à 1940, publié sous la direction de Jean Jolly, Archiviste de l'Assemblée Nationale, Presses Universitaires de France, Paris, 196.

      - Le Félibrige Latin, Revue Mensuelle des œuvres et des faits qui intéressent les Associations de littérature méridionale publiée sous la direction de M. Roque-Ferrier, Tome Neuvième, Imprimerie Centrale du Midi (Hamelin Frères), 1898

      - Le Travail, n° 187, Jean-Paul Régis, 6 mai 1923, Toulouse

      - AGEORGES, Joseph. « Billet Parisien – La Vie de la langue d'oc ». La Libre Belgique, 7 septembre 1925

      - FOURIÉ, Jean. Emile Barthe et les écrivains biterrois d'expression occitane, Collection des « Amis de la langue d'oc », Paris, 1975

      - FOURIÉ, Jean. Le félibrige parisien durant l'entre-deux guerres, chez l'auteur, Collection des « Amis de la Langue d'Òc », 1987, p 2

      - FOURIÉ, Jean. A prepaus del felibrige parisenc. Estudis Occitans - revistas d'escambis e de recèrca sus la cultura d'Òc, N° 2, 1er semestre 1998, pp 42−47

      - FOURIÉ, Jean. Dictionnaire des auteurs de la langue d'oc, Félibrige Edition, 2009

       

      - LAMOLLE, Jean. Pêle-mêle Midi. Le Télégramme de Toulouse, 27 janvier 1925

      - LOUBET, Joseph. Louis Rouquier et ses « Contes a la troubilho ». Le Provençal de Paris, 29 mars 1925

      - MOROY, ÉMILE. Les libres Nouveaux. La Semaine à Genève, 17 mars 1925

      - PINTARD, Eugène. Maire et Félibre. Languedoc ─ Organe mensuel des enfants de l'Hérault à Paris, janvier 1925, n° 8, p. 2

      - ROQUE-FERRIER, Alphonse. Hommage à Langlade. Imprimerie et Lithographie Durand Frères, Montpellier, 1901


      Archives


      Archives de Louis Rouquier consultables à la Bibliothèque de Puisserguier :

      - Recueil des Oeuvres manuscrites

      - Recueil factice, numéroté 669: Union Fédérale des Locataires de France et des Colonies, "Notre Programme d'Action Locative par Louis Rouquier", Imprimerie Nouvelle, Paris, 1917; "Les Allocations Militaires par Louis Rouquier", La Cootypographie, Courbevoie, 1915 ; "Résumé Pratique des divers Actes de l'Etat Civil indispensable aux Familles de Mobilisés", La Cootypographie, Courbevoie, 1915

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      Identité

      Formes référentielles

      Esthève, Olga (1857-....)

      Autres formes connues

      - Criscelli, Olga (nom de mariage)

      - Criscelli-Esthève, Olga

      Éléments biographiques



      Olga Esthève est une des premières institutrices d'école publique de filles à Cette (ancienne orthographe de Sète). Nommée le 25 juillet 1878 à l’école du docteur Roux, Olga Esthève naît à Bordeaux le 12 juillet 1857. Elle n'est pas instruite par les congrégations religieuses mais par des professeurs de l'Université. Elle obtient son Brevet élémentaire à Moulins (Allier) le 27 juillet 1874, suivi de son Brevet supérieur et de son Certificat d'aptitude pédagogique à Tulle (Corrèze). Son père, lieutenant d'infanterie et Chevalier de la légion d'honneur, avait sollicité pour elle un poste auprès du Préfet. Elle arrive à Cette à la rentrée de 1878 en provenance de Lunel où elle exerçait depuis janvier 1877. L'école du Docteur Roux est alors située rue des Hôtes (aujourd’hui rue Paul-Valéry) et n'a qu'une classe. L'inspecteur primaire écrit après sa visite le 30 novembre :
      « Il est d'usage que les nouvelles écoles soient peuplées par la lie des autres classes… On y trouve un ramassis de jeunes filles venues de je ne sais où : vêtues de haillons, sales, n'ayant aucun des petits objets indispensables à une écolière. »
      Olga Esthève y restera jusqu'en 1887, avec bientôt une adjointe, Melle Jammes.
      Elle épouse en 1884 un professeur du collège (de garçons), responsable de la classe de 7ème, M. Criscelli. Melle Jammes la suit à l'école Sévigné, rue Pascal, dont elle devient directrice. Elle a déjà deux enfants. L'inspection de mars 1887 lui donne l'appréciation « AB » et la note 6,5/10. L'école Sévigné a inscrit 180 filles dont 127 sont présentes, la fréquentation est irrégulière, la propreté comme la discipline y sont jugées « assez bonnes. »
      Des éléments de ce rapport montrent qu'Olga Criscelli participe déjà à la Ligue française de l'Enseignement, l’œuvre de Jean Macé, avec en particulier la création de l’Association des grandes filles de l’école Sévigné, les « Abeilles Cettoises » qu’elle préside.
      En 1892, elle obtient une médaille de bronze de l'Instruction Publique. On la voit ferrailler en 1893 avec la Municipalité qui veut supprimer sa décharge de classe, et obtenir satisfaction.
      En 1896, année de la Félibrée des Abeilles de Cette, Mme Criscelli habite rue Pascal, à l'école Sévigné et a quatre enfants : Jeanne 14 ans, Joseph 10 ans, Olivier 8 ans et Angelo 2 ans.
      Après l'organisation de conférences et de la Félibrée des Abeilles, présidée par l'inspecteur d'Académie, M. Yon, elle recevra diplôme d'honneur et médailles, tant de la Ligue que du Ministère, ce qui lui permettra à la rentrée suivante d'être nommée à Montpellier.

      Engagements dans la renaissance d'oc

      Le 31 Mai 1896, Olga Criscelli est co-organisatrice de « La Félibrée des Abeilles Cettoises » avec J.-H. Castelnau, Cabiscol du Félibrige Cettois et parrain de l’Association des grandes filles de l’école Sévigné. Cette félibrée se tient dans le bâtiment du Stand de tir et de gymnastique « La Cettoise » (qui prendra plus tard le nom de Stand Marty, bâtiment aujourd’hui disparu), sous la présidence d’honneur de Frédéric Mistral et la présidence effective de M. Yon inspecteur d’académie.
      Le programme de la Félibrée est édité en français et en occitan. Les deux langues y alternent, sans traduction.
      L’intérêt de l’Association pour l’occitan est visible dans les conférences qui ont précédé la Félibrée au cours de l’année. Plusieurs avaient fait une large place à l'occitan, comme celle sur Clémence Isaure, ou celle sur la pêche à « Cette ». Cette dernière est accompagnée par la lecture de la pièce La Sauquena de Pignan de M. Rottner, félibre et l'un des conférenciers les plus dévoués de l'association. J.-H. Castelnau avait fait cadeau de ses propres œuvres bilingues à la bibliothèque de l'école qui a bénéficié de la quête organisée à l'entracte de la Félibrée. Ajoutons l’intérêt que portait à l’Association le Doyen de la faculté des sciences de Montpellier, Armand Sabatier, Directeur de la station zoologique de Cette à la Plagette, pour lequel J-H Castelnau écrit à cette occasion Lou palais de las crancas. Jeanne Criscelli, alors âgée de 14 ans, lit « en lengadoucian » (La Campana de Magalouna juin 1896) un compliment « as Felibres » de la Fête. Le félibre Achille Maffre de Baugé prononce un discours « Du Sens international chez les provincialistes. »
      Le félibre Joseph Soulet, qui s’est refusé, avec d’autres, à participer à la félibrée, s’en explique dans une lettre à Mistral : il s'agit selon lui avec celle-ci et les conférences qui l’ont précédée, d’écarter les filles de Cette de l’influence des congrégations « an aquella felibrejada de deganaus e de manja-Bon Dieu. » (Lettre du 31 mai 1896, Camélio 2008 : 99). Notons que Sabatier et Castelnau étaient protestants.
      La presse quotidienne, qui couvre largement l'évènement, représente tout le spectre des opinions politiques : Le Journal de Cette, Le Petit Méridional, L'éclair ; pour l’occitan La Campana de Magalouna lui a largement ouvert ses colonnes.

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      - BLIN-MIOCH, Rose. Les abeilles de Cette ou la grande Félibrée des grandes filles de l’école publique, conférence donnée à Sète le 9 mars 2012 à l’Espace Victor Meyer à l’initiative du Cercle Occitan Setòri

      - CAMÉLIO, Alain. Armanac Cetòri, histoire du félibrige sétois. IEO edicions, 2008, 175 pages

      - CASTELNAU, Jacques-Henri. Souvenir de La grande Félibrée du 31 Mai 1896 en l'Honneur des Abeilles Cettoises. Montpellier Firmin et Montane, 1996, 28 pages (Archives Municipales de Sète)

      - CLERC, Pierre. Dictionnaire de Biographie héraultaise des origines à nos jours. Montpellier, 2001, Librairie Clerc

      - La Ligue de l'Enseignement. Portrait et biographie de Jean Macé. Paris, Lafaille, éditions de la France Scolaire, 1895, 76 pages : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5519617m.r=Portrait++et+biographie+de+Jean+Mac%C3%A9.langFR

      - MAFFRE DE BAUGÉ, Achille. Du Sens international chez les provincialistes, discours prononcé au banquet des félibres à Cette, le 31 mai 1896. Montpellier Firmin et Montane, 1896, 16 pages : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5687945h.r=Maffre+de+Bauge%2C+Achille.langFR

      - MARSAL, Édouard. La Campana de Magalouna. Montpellier, Dezeuze, 1896, n°92, 95 et 97 (Archives Université Paul Valéry, département d'Occitan)

      - SOTTANO, Édouard. Journal de Cette. 1895 et 1896 (Archives Municipales de Sète)

      - YON, Rapport de l'Inspecteur d'Académie in Hérault. Conseil général. Rapports et délibérations 1894/08, 95 et 96 sur http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5724080h.r=conseil+g%C3%A9n%C3%A9ral+de+l%27H%C3%A9rault+Yon.langFR


      Revues


      - L'Éclair, Montpellier Rue Levat, quotidien régional, catholique, royaliste, consultation des journaux de 1896. La collection de L’Éclair est disponible aux Archives Départementales de l’Hérault.

      - Le Petit Méridional, Société Anonyme du Petit Méridional et autres publications, premier et principal organe républicain montpelliérain, Montpellier rue Henri Guinier, consultation des journaux de 1895 et 1896 sur : http://www1.arkhenum.fr/bm_montpellier_pmerid/_app/index.php

      Archives


      - Dossier académique archives dept Hérault 1T art 2360-91
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      Identité

      Formes référentielles

      Wilson de Ricard, Lydie (1850-1880) (forme référentielle française)

      Autres formes du nom

      - Na Dulciorella (pseudonyme)

      - Na Dulciorelle (pseudonyme)

      - Na Dulciorela (pseudonyme)

      - Na Dulciorela (pseudonyme)

      - Lydia Colona (pseudonyme)

      -  Colonna (pseudonyme)

      - Lydia Colona (pseudonyme)

      Eléments biographiques

      Lydie, Marie, Fanny Wilson naît le 10 avril 1850 à Paris rue Chevalier du Guêt. Son père, Édouard, d’origine écossaise, est commissaire en marchandises, sa mère, Élise Joséphine Margée d’origine flamande, sans profession. Lydie est l’aînée de trois enfants, elle a une sœur, Jeanne, née en 1852 et un frère, George, né en 1855. Elle est baptisée catholique en l’église Saint-Germain l’Auxerrois à Paris.

      Voisine des Ricard, elle participe au salon de la Générale et assiste à la création du mouvement poétique « Le Parnasse Contemporain », dont son mari est, avec Catulle Mendès, le co-fondateur. Elle fait ensuite un séjour de deux ans en pension en Angleterre à Keniworth dans le comté de Warwick. Amie d’enfance de Louis-Xavier de Ricard (1843-1911), celui-ci lui dédie en 1863, alors qu’elle n’a que 13 ans, un poème « Fantaisie Panthéiste » dans la Revue du progrès.

      Après la Commune de Paris à laquelle il participe et au retour d’un exil en Suisse, leur relation devient amoureuse et ils se marient civilement le 16 Août 1873 à Autouillet, près de Montfort l’Amaury (aujourd’hui dans les Yvelines) où la famille de Lydie a une résidence secondaire. Le couple s’installe quelques mois après dans le Midi, d’abord à Montpellier, puis au Mas du Diable, à Castelnau le Lez, ensuite à nouveau à Montpellier mais dans le quartier excentré du Plan des Quatre Seigneurs dans une villa qu’ils ont baptisée Mas de la Lauseta.

      Atteinte de tuberculose, maladie qui ne porte pas encore de nom, comme sa sœur qui meurt en 1877 à Montpellier, elle vit ses derniers mois à Paris près de sa mère mais, selon sa volonté, elle est enterrée civilement à Montpellier, à une époque (1880) où ces obsèques étaient un engagement républicain et faisaient encore scandale. Un hommage lui est rendu au cimetière Saint Lazare par les socialistes Ernest Jourdan et Antide (Antoine) Boyer. Son engagement républicain se retrouve dans ses lettres à Fourès comme dans ses œuvres françaises.

      Engagements dans la renaissance d'oc

      C’est à Montpellier qu’elle découvre tout à la fois la langue du Midi et ses paysages. Elle bénéficie pour son apprentissage des conseils d’Auguste Fourès et de Charles de Tourtoulon. Présente en 1876 et 1877 à la Santo Estello, elle est membre du Félibrige dès 1876. Elle participe avec son mari et Auguste Fourès à la création du Félibrige languedocien républicain appelé par la suite « Félibrige rouge », à l’édition de leur Almanach La Lauseta pour 1877, 1878 et 1879. Elle est présente dans la Revue des langues romanes dès 1877, 1878 et 1879 et dans l’Almanac de lengadò de 1877. Elle obtient le premier prix du sonnet avec son poème « A la mar Latina » aux Fêtes latines de Montpellier en mai 1878, tout en participant aux préparatifs du banquet de l’association fédéraliste l’Alouette, dont le Président d’honneur est Victor Hugo, au Faubourg Figuerolles.

      Elle est présente aux réunions du Félibrige, de l’association des Langues Romanes, à la première Cour d’Amour de l’école du Paratge de Montpellier, à Font-Froide. Elle est également, avec son mari, à l’origine de l’association La Cigale de Paris ; une de ses œuvres a paru dans le volume de l’association en 1880.

      Elle laisse une œuvre en français et en occitan publiée par son mari en 1891 sous le titre Aux bords du Lez, rééditée en 1995 chez Lacour à Nîmes. Elle entretient une correspondance importante notamment avec Auguste Fourès, son parrain en Félibrige, amoureux de sa sœur Jeanne, qui dédie aux deux sœurs de nombreux poèmes. La correspondance confirme que Lydie a bien appris le languedocien, dialecte de Montpellier, même si ses premiers textes semblent avoir été traduits soit par Fourès soit par Arnavielle. Les lettres témoignent aussi de son engagement républicain et féministe. En tant que marraine du nom de la revue La Lauseta elle inspire un certain nombre de poèmes portant ce titre, signés Charles de Tourtoulon, Langlade, Djan de la Djana… Sa « Migrana », dont au moins trois versions existent en Français, a inspiré le seul poème en occitan de Napoléon Peyrat : « A Dona Graciorella Milgrana Felibressa de La Lauseta. » Elle échange des poèmes avec la gardoise Léontine Mathieu-Goirand (1853-1923) qui dédie à elle et à sa sœur un certain nombre de poèmes.

      Une biographie plus complète et la majeure partie de la correspondance échangée par Lydie Wilson de Ricard avec le poète Auguste Fourès, les extraits de lettres publiés en 1896 dans le Montpellier Républicain par Louis-Xavier de Ricard sont maintenant disponibles sous le titre Lettres de la félibresse rouge, avec une reprise de celle adressée à Mistral par la félibresse et que Jean-Marie Carbasse avait publiée avec celles de son mari en 1977. D’autres lettres de la Félibresse rouge sont encore à rechercher et découvrir notamment celles échangées avec Théodore Aubanel.

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      Étude critique de la correspondance de Lydie Wilson de Ricard (1850-1880), Université Montpellier III, Thèse de doctorat sous la direction de Philippe Martel, 2010

      - BLIN-MIOCH, Rose, Lettres de la Félibresse rouge Lydie Wilson de Ricard (1850-1880), Mercuès, PULM, 2013

      - CARBASSE, Jean-Marie. Louis-Xavier de Ricard Félibre Rouge. Millau, éditions Mireille Lacave, 1977.

      - GOIRAND, Léontine. Li risent de l’Alzoun. Avignon, Aubanel, 1882, 241 pages

      - RICARD, Louis-Xavier de. La revue du progrès. Paris, avril 1863

      - RICARD, Louis-Xavier de. Ciel, rue et foyer. Paris, Lemerre, 1866

      - RICARD, Louis-Xavier de. La Lauseta, Almanach des Félibres républicains. Le Puy en Velay pour 1877, Montpellier pour 1878 et 1879.

      - RICARD, Louis-Xavier de, RICARD, Lydie. Aux bords du lez, Paris, Lemerre, 1891

      - SÉCHÉ, Alphonse. Les Muses Françaises, anthologie des femmes poètes. Paris, Louis Michaud, 1908, t.2.

      Revues :


      - Société des langues romanes, Revue des Langues Romanes, Montpellier, Hamelin, 1870-1900

      - L'Éscolo das Felibres gardounencs d'Alès (ed), Armana de lengadò, Alès, A. Brugneirolle et Cie, 3 vol 1876-1878, ancien Armana Cevenou, 1877

      - Mistral, Frédéric (ed), Armanac Provençau per lou bèl an de Dièu de, 1878-1912, Avignoun, Roumanille, 1878 et 1880

      - Félibrige, Cartabèu de Santo Estello, Avignon, Roumanille et Aubanel 1876

      - Association "La Cigale", La Cigale, Paris, Librairie Sandoz et Fischbacher, G Fischbacher, éditeur, 33 rue de Seine, 1880]]>
      Identité

      Formes référentielles

      Ricard, Louis-Xavier de (1843-1911) (forme référentielle française)

      Autres formes connues

      Ricard, Xavier de (1843-1911)

      Éléments biographiques

      Né à Fontenay-sous-Bois où son père, général, est en garnison, Louis-Xavier de Ricard a dès son premier livre Les Chants de l’aube, paru à Paris chez Poulet Malassis en 1862, qualifié Mistral d’« homme de génie » et Mirèio de « plus beau poème champêtre qu’on ait fait depuis les anciens ». Ce livre le montre déjà également albigéiste.
      Sa famille paternelle est originaire du Midi, et c’est dans la région de Montpellier qu’il décide de s’installer avec sa femme Lydie Wilson de Ricard quelques mois après leur mariage. Il revient alors d’exil en Suisse après avoir participé à la Commune de Paris, et auparavant cofondé avec Catulle Mendès à Paris le mouvement poétique Le Parnasse Contemporain.

      Avec Auguste Fourès rencontré en 1876, au moment où le poète audois choisit d’écrire en occitan, ils font passer le Rhône au Félibrige, formant un félibrige languedocien, républicain et fédéraliste. Il est alors en opposition avec les idées de Mistral comme le montre les lettres à celui-ci publiées par Jean-Marie Carbasse en 1977. Celles-ci montrent également que leurs relations se sont poursuivies toute leur vie. Fédéraliste de conviction, Louis-Xavier de Ricard a publié en 1877 un ouvrage intitulé Le Fédéralisme qui a pour cadre la région Montpelliéraine. Ceux que l’on appelle « Les félibres rouges » ont publié trois almanachs La Lauseta, entre 1877 et 1879, où ils ont rassemblé les textes des félibres républicains et des peuples latins. Après la mort de Lydie Wilson de Ricard en 1880, un dernier numéro paraitra à la demande de Ricard sous la seule responsabilité de Fourès.

      Félibre et fédéraliste, partisan de l’union des peuples latins tout au long de sa vie, Louis-Xavier de Ricard a été proclamé en 1888 Majoral du Félibrige (Maintenance du Languedoc), Cigale de Cleira ou de l’Orb dont Gabriel Azaïs était le premier titulaire.

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      Identitat

      Fòrmas referencialas

      Ricard, Louis-Xavier de (1843-1911) (fòrma referenciala francesa)

      Altras fòrmas conegudas

      Ricard, Xavier de (1843-1911)

      Elements biografics

      Nascut a Fontenay-sous-Bois ont son paire, general, es en garnison, Loís-Xavier de Ricard a tre son primièr libre Les Chants de l'aube, paregut a Paris en cò de Poulet Malassis en 1862, qualificat Mistral d’«homme de génie» e Mirèio de « plus beau poème champêtre qu’on ait fait depuis les anciens ». Aquel libre lo mòstra ja albigeista.

      Sa familha paternala es originària del Miègjorn, e es dins la region de Montpelhièr que decidís de s'installar amb sa femna Lydie Wilson de Ricard qualques meses après lor maridatge. Tòrna alara d'exili en Soïssa après aver participat a la Comuna de Paris, e aperabans cofondat amb Catulle Mendès a Paris lo moviment poetic Le Parnasse Contemporain.

      Amb Augusta Forès rescontrat en 1876, al moment ont lo poèta audenc causís d'escriure en occitan, fan passar Ròse al Felibritge, fòrman un felibritge langadocian, republican e federalista. Es alara en oposicion amb las idèias de Mistral coma lo mòstran las letras a-n-aquel publicat per Jean-Marie Carbasse en 1977. Aquestas letras mòstran tanben que lors relacions se son perseguidas tota lor vida. Federalista de conviccion, Loís-Xavier de Ricard a publicat en 1877 un obratge titolat Lo Federalisme qu'a per cadre lo Montpelhierenc. Los que son apelats "los felibres rotges" an publicat tres almanacs La Lauseta, entre 1877 e 1879, ont an recampat los tèxtes dels felibrencs republicans e dels pòbles latins. Après la mòrt de Lydie Wilson de Ricard en 1880, un darrièr numèro pareisserà a la demanda de Ricard sota la responsabilitat del sol Forès. 

      Felibre e federalista, partisan de l'union dels pòbles latins pendent sa vida tota, Loís-Xavier de Ricard es estat proclamat en 1888 Majoral del Felibritge de la mantenéncia de Lengadòc, Cigala de Cleira o de l'Òrb que Gabriel Azaïs n'èra lo primièr titular.

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      Jean Lesaffre (Bayonne, 1907, Paris, 1975), ingénieur en chef au service du personnel de la SNCF, est l’un des cofondateurs de l’association étudiante occitane le Nouveau Languedoc, à Montpellier en 1928. Félibre et occitaniste, il participe activement à la fin des années 1930 à la vie de l’école félibréenne parisienne Les Amis de la Langue d’Oc dont il deviendra le vice-président. Il est l’auteur ou le coauteur de nombreux articles, conférences et bibliographies.

      Identité

      Formes référentielles

      Lesaffre, Jean (forme référentielle française)

      Éléments biographiques 

      Né à Bayonne d’un père basque ingénieur dans les chemins de fer et d’une mère languedocienne, Jean Lesaffre est élevé dans la foi catholique et suit des études secondaires au collège privé de la Trinité, à Béziers avant de rejoindre l’université de Montpellier dont il sort licencié en mathématiques et docteur en droit après avoir soutenu en 1934 sa thèse  Le problème national de la Catalogne et sa solution par la statut de 1932.

      Son parcours professionnel le mène à Paris. Mobilisé en 1939, il est fait prisonnier en 1940 et envoyé dans la région de Brême à l’Oflag XB dont il est rapatrié en 1942 pour raison de santé. Catholique pratiquant, très pieux, Lesaffre aurait par ailleurs, dans les années 1930, été proche de l’’Action Française si l’on en croit les archives de Marcel Decremps.

      Très impliqué après guerre dans Les Amis de la Langue d’Oc, dans l’occitanisme et rédacteur régulier pour la revue La France Latine, il meurt à Paris en 1975.

      Engagement dans la renaissance d’oc

      S’intéressant à la langue d’oc dès ses études secondaires, Jean Lesaffre s’engage dans la renaissance d’oc lorsqu’il rejoint l’université de Montpellier. C’est là qu’il fonde en 1928, sur le modèle des corporations étudiantes, le Nouveau Languedoc où il est bientôt rejoint par Max Rouquette et Roger Barthe. L’association, très active, recrute rapidement plusieurs dizaines de membres et s’oriente sur la voie de la revendication fédéraliste et la renaissance culturelle sur le modèle catalan.

      Par ailleurs, Jean Lesaffre devient à cette époque (de 1930-1932) président de l’association générale des étudiants de Montpellier et bénéficie de 1929 à 1932 d’une rubrique dans Le Petit Méridional, marquant l’influence du Nouveau Languedoc à Montpellier.

      L’association a tôt fait de faire des émules, comme les Estudiants Ramondencs de Toulouse et de former avec ces derniers et avec les jeunes marseillais de l’Araire (Jòrgi Reboul, Charles Camproux, Paul Ricard) la Ligue Frédéric Mistral qui donne elle-même naissance en 1934 à Occitania, organe mensuel de la jeunesse fédéraliste occitane et à l’association des Amis d’Occitania qui entend mettre en place un véritable programme fédéraliste auquel participe très activement Jean Lesaffre chargé de la commission administrative.

      Dans ces années 1930, Jean Lesaffre se rapproche par ailleurs de l’Escòla Occitana de Toulouse et de son principal animateur, l’abbé Joseph Salvat avec lequel il partage une certaine communauté de conscience (outre son statut d’ecclésiastique, Salvat est proche de l’Action Française) et une même vision de la langue d’oc mêlant félibréisme, occitanisme et catalanisme, avant de rejoindre en 1937 les Amis de la Langue d’Oc Paris avec lesquels il va notamment participer en 1939 à l’accueil des intellectuels catalans réfugiés en France.

      Prisonnier en Allemagne, il n’en continue pas moins, entre 1940 et 1942 à promouvoir la langue d’oc à travers des conférences données à ses compagnons de captivités.

      Il rejoint après-guerre l’Institut d’Études Occitanes naissant avec son ami Pierre-Louis Berthaud, rencontré du temps des Amis d’Occitania. Berthaud qui, félibre lui aussi et membre actif des Amis de la Langue d’Oc, devient majoral du Félibrige en 1947 et tente en 1952, après la mort du majoral et président des Amis de la Langue d’Oc Joseph Loubet, de soutenir la candidature au majoralat de Jean Lesaffre. Mais les sympathies occitanistes de Lesaffre lui coûtent son élection à un moment où les relations entre occitanisme et Félibrige sont particulièrement tendues ; événement qui occasionera une grande déception aussi bien à Berthaud qu’à Lesaffre, blessé de se voir rejeté par une association dans laquelle il a beaucoup œuvré et continue à œuvrer jusqu’à sa mort.

      Par ailleurs, Jean Lesaffre participe très activement entre 1949 et 1951, aux côtés de Pierre-Louis Berthaud, à l’action en faveur de la loi Deixonne sur l’enseignement des langues et dialectes locaux, et c’est encore avec Berthaud qu’il publie des bibliographies de référence (La langue d’Oc dans nos écoles, 1953, puis la Bibliographie occitane dont il publie le volume 1943-1956 avec Berthaud, initiateur et principal auteur, avant de s’associer avec Irénée-Marcel Cluzel puis Jean-Marie Petit pour les volumes suivants).

      Très actif jusqu’à sa mort, il continue, outre sa participation à la vie des associations, à donner des conférences et à écrire des articles, essentiellement pour Lo Gai Saber, revue de l’Escòla Occitana de Toulouse, et La France Latine.

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      ]]> - Archives de Jean Lesaffre

      - BARTHES, Roger. « Jean Lesaffre (1907-1975) ». OC, n° 254, été 1976, p. 47-58

      - CARRIÈRES, Marcel. « Jean Lesaffre ». Lo Gai Saber, n° 384, octobre 1976, p.535-538

      - La France Latine, n° 64-65, pp. 1-27 (articles de Georges, Dezeuze, René Méjean, Ivan Gaussen, Marcel Decremps, témoignages, bibliographie).

      - GRAU, Pierre. « Le Nouveau Languedoc : des corpos aux origines de l’occitanisme contemporain », VIIe Centenaire des Universités de l’Académie de Montpellier, Montpellier, Université Montpellier 1, 1992, pp.107-109

      - LESPOUX, Yan. « Aux origines de la revendication occitaniste en faveur de l'enseignement de la langue d'oc : les propositions du Nouveau Languedoc et d'Occitania ». Lengas, n° 65, 2009, p. 29-48

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