Jean-Marie Auzias est né en 1927 à Grasse. Ami et compagnon de route des fondateurs de l'IEO, poète, philosophe, grand lecteur et grand voyageur, il marqua l'occitanisme contemporain par sa personnalité originale et sa curiosité intellectuelle sans bornes.

Identité

Formes référentielles

Auzias, Jean-Marie (1927-2004)

Autres formes connues

- Auzias, Joan-Maria (forme occitane du nom)

- Auziàs, Joan-Maria (forme occitane du nom)

- Ausias, Joan Maria (forme occitane du nom)

- Ausiàs, Joan Maria (forme occitane du nom)

Éléments biographiques

Né à Grasse le 12 mars 1927 dans une famille modeste, d’un père cannois parlant provençal et d’une mère occitanophone de Vinadio, Jean-Marie Auzias se revendiquera toujours de cette origine provençale. Il fait ses études secondaires, laïques et chrétiennes, comme il disait, au collège municipal puis, en 1945, entre en hypokhâgne au lycée du Parc à Lyon et rejoint la Jeunesse étudiante chrétienne. Très intéressé par la philosophie et l’anglais, il continue ses études dans cette voie, les élargissant à d’autres langues et à la littérature.

Professeur agrégé de lettres modernes, il enseigne la philosophie au lycée de la Martinière à Lyon, puis, de 1966 à 1992, l’anthropologie au Centre des humanités de l’Institut national des sciences appliquées de Villeurbanne et à l’Institut d’études politiques de Lyon. Sa carrière sera couronnée par l’obtention en 2002 d’une thèse de doctorat en anthropologie à l’Université Lumière Lyon 2 sur le sujet Textes fondateurs et cultures populaires : jalons pour une anthropologie littéraire.
Père de quatre enfants, il se déclare, dans sa fiche individuelle d’adhésion au club Millénaire3, attentif aux problèmes pédagogiques et se présente comme un « voyageur impénitent amoureux des langues étrangères et de l’art de tous les pays ». Membre de  l’Académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon et de l’Académie rhodanienne des lettres, Jean-Marie Auzias est décédé à Lyon le 16 février 2004.
Philosophe, Auzias consacre d’abord sa réflexion aux liens entre philosophie et technique (La philosophie et les techniques, 1965 ; Clefs pour la technique, 1966), puis au structuralisme (Althusser, Lacan), au matérialisme dialectique et au marxisme (Structuralisme et marxisme, 1970). Comme on verra, il fut d’ailleurs bien plus qu’un simple « compagnon de route », comme on disait alors, du Parti communiste.
Son Clefs pour le structuralisme publié par Seghers en 1967, trois fois réédité (en 1968, 1971 et 1974), fait autorité. On ne sait peut-être pas suffisamment que Jean-Marie Auzias figure aux côtés de Michel Foucault, Jacques Lacan, Gilles Deleuze, Jacques Derrida, Gaston Berger et autres grands noms de la philosophie française, dans l’Histoire du structuralisme de François Dosse (2 vols, 1991-1992).
Il s’intéresse également à l’anthropologie, aux problèmes de méthodologie que pose cette discipline récemment constituée en science autonome. Au lendemain de son affectation à l’INSA, il crée en 1967 le Cercle d’anthropologie de l’INSA où il aiguisera sa réflexion avant de la formaliser dans L’Anthropologie contemporaine : expérience et système, publié aux Presses universitaires de France en 1976. Il s’interroge en particulier sur la manière dont se développe le concept de culture, la nécessaire prise en compte des spécificités régionales et de l’altérité individuelle.
Cet intérêt pour la philosophie et l’anthropologie culturelle, au croisement de l’ethnologie et de la sémiotique, ne se démentira pas puisqu’il continuera à produire des ouvrages de critique philosophique comme son Michel Foucault (1986) ou encore son Michel Serres, philosophe occitan (1992).
L’homme de lettres s’illustre d’abord en français par divers recueils de poésie et articles de critique littéraire et de critique d’art : pour ses commentaires, préfaces ou postfaces, les Luc Decaunes, Raoul Bécousse, Jean Chaudier, Christian Perroud, ceux de Visages des mots (1985) et bien d’autres, savent ce qu’ils lui doivent. Et on va retrouver cet esprit vif, brillant et incisif, avec tout le brio polémique que lui permettait sa vaste culture, jusque dans ses dernières créations romanesques, comme son Café solo (1998), « à nul autre pareil », selon Paul Gravillon, ou son faux roman policier délirant Vous trouverez jamais, c’est tout droit ! (2004), écrit en collaboration avec Bernard Frangin et préfacé par le même Paul Gravillon.
Puis il y a le traducteur. De l’anglais en occitan, avec les textes du socialiste irlandais James Connolly et du révolutionnaire écossais John MacLean dans l’ouvrage collectif Marxistes et Nacions en lucha publié par Fédérop, la maison d’édition de son ami occitaniste lyonnais Bernard Lesfargues dont il traduit en français le recueil de poèmes Cor prendre (1965). Il donne aussi, toujours avec Bernard Lesfargues, cette remarquable traduction française de la narration par l’Espagnol Álvar Núñez Cabeza de Vaca de la découverte des Indiens d’Amérique au XVIe siècle qui constitue un véritable succès de librairie réédité chez Actes Sud (Relation de voyage, 1979, 1980, 1989, 1994, 2008).
Créateur enflammé, à l’humour distancié, souvent décapant, ne dissociant pas la pensée de l’action, Jean-Marie Auzias sut également être présent dans la cité. Militant culturel et civique, comme il se définissait lui-même, il anime dès 1966 l’association Connaissance du théâtre. En 1997, il participe avec Michel Cornaton à la création du groupe autonome d’expression libre Les Neveux de Rameau et organise en ville débats et conférences1.
Et on va le rencontrer partout où son travail en anthropologie urbaine lui permet d’apporter un éclairage sur les problèmes de la ville, aux côtés des handicapés aussi bien que dans le cadre du collectif Millénaire3 du Grand Lyon où il exprime ses préoccupations concernant la cohésion sociale, la participation du citoyen, la promotion des identités contraire au repli identitaire. On le retrouve de même à interpeller le Conseil de développement sur les grands projets culturels de l’agglomération lyonnaise. Et, toujours dans son rôle d’accoucheur de réflexion, il ira jusqu’à tenir salon chez lui, des années durant, entre Saône et Rhône, où se pressait le Tout-Lyon intellectuel en enjambant les livres…

Engagements dans la Renaissance d'oc


L’engagement militant de cet humaniste actif se traduit également au niveau politique. Après la JEC, il adhère en 1952 au Parti communiste dont il est exclu en 1962 pour son soutien au FLN. Il réadhère en 1974, mais quitte le Parti au milieu des années 1980 pour entrer au Grand Orient de France2. Et, simultanément, il met très tôt son sens de l’engagement au service de l’occitan, une langue reconquise qu’il qualifie pour lui-même « de remémoration et d’apprentissage ».
Au contact du Félibrige dès les années 1943-1944, il avait retrouvé le provençal l’été lors des travaux agricoles pendant sa vie d’étudiant. Par la suite, il avait rencontré Pierre Bec et Bernard Lesfargues en 1958, puis d’autres auteurs occitans, Robert Lafont, Max Rouquette, Bernard Manciet, Félix Castan, Jean Larzac, Léon Cordes, Xavier Ravier, Pierre Pessamesse, autant d'échanges qui le déterminent à écrire en oc.
Il enseigne – bénévolement – l’occitan à l’INSA et, avec Quasern grassenc (1971), renoue avec Grasse où il animera des ateliers dans le cadre des Rescòntres Internacionaus Occitans organisés par Georges Gibelin de 1978 à 1984. Et, dès lors, il participera aussi aux divers stages et rencontres de formation occitanistes, là encore animant débats et ateliers ou donnant des conférences (Escòla occitana d’estiu de Villeneuve-sur-Lot, Rescòntres occitans en Provença, universités occitanes d’été, en particulier Nîmes en 1986, 1990, 1994).
Car, dit-il, « siam militants occitanistas3 ». En 1974, il est membre de Lutte occitane et fait partie du collectif de rédaction de la revue Occitania passat e present, sous la direction de Jean-Claude Peyrolle. De 1976 à 1980, sous la présidence de Pierre Bec, il est membre du Conseil d’administration de l’Institut d’estudis occitans et, de novembre 1976 à octobre 1979, responsable du secteur « Espandiment ». Il affirme son soutien au manifeste du 27 octobre 1978, « Mon país escorjat », initié par Robert Lafont, Jean-Pierre Chabrol et Emmanuel Maffre-Baugé, moment fort de convergence entre communistes, syndicalistes et occitanistes dans le combat pour « Vivre, travailler et décider au pays ». En février 1979, il est parmi les fondateurs de la section régionale Rhône-Alpes de l’IEO où, en compagnie de Bernard Lesfargues, il veut représenter les Occitans de Lyon.
Lors de l’assemblée générale de l’IEO d’Aurillac, les 1er et 2 novembre 1980, J.-M. Auzias est candidat au Conseil d’administration et au poste de Vice-Président à la création sur la liste « Per l’alternativa », présidée par Guy Martin, contre la liste « Per un IEO non dependent » présidée par Patrick Choffrut, qui l’emportera. Dès lors, suite à la division du mouvement, il adhère tout naturellement à l’Association internationale d’études occitanes qui se crée en 1981.
En janvier 1982, il est, dès sa fondation aussi, membre du comité de rédaction de la revue Amiras / Repères occitans jusqu’à son extinction en juillet 1984. Il participe également, au printemps 1982, à la création des Obradors occitans – qui « ont pour objectif de regrouper tous les acteurs et producteurs de la culture occitane » (Programme 1984-1988, p. 2) – et figure comme membre du conseil d’administration, délégué régional pour « l’endefòra » [‘l’extérieur’], poste auquel il sera reconduit lors de l’assemblée générale du 28 octobre 1984.
Militant inlassable, on le voit, J.-M. Auzias est de toutes les réunions importantes où ses interventions suscitent la réflexion et orientent les prises de décision. « Là où trois ou trente ou trois cents occitanistes se réunissent, il est bien probable que vous le trouverez : vous le reconnaîtrez à son verbe et à sa verve », dit de lui Bernard Lesfargues en 1984, en quatrième de couverture du Manjatèmps.
Mais, pour lui, le combat occitaniste passe aussi par le développement de la littérature. Tel est le sens de sa présence active, toujours à côté de Bernard Lesfargues, au sein du comité de rédaction de la revue Jorn (1980-1986) qui entend donner la parole aux auteurs de la nouvelle génération et contribuer ainsi au renouveau de l’écriture en occitan.
Et c’est, bien sûr, son Occitanie natale que convoque le poète Auzias dans ses écrits littéraires, depuis ses débuts avec son Quasèrn grassenc (1971) jusqu’à ses articles de critique sur Bernard Manciet (1996) ou son travail d’écriture avec des lycéens de Nîmes (Colors, 1997).
Toutefois, et c’est sans doute là la spécificité de cet auteur résolument moderne, bien inscrit dans la réalité de son temps, son militantisme occitaniste est inséparable du combat social dont sa poésie se fait l’écho. Si le mot a un sens – et il en a un – on n’hésitera pas à considérer Jean-Marie Auzias comme un poète engagé. Du côté des « prolétaires », de ceux qui ont « tant trabalhat / davant lei forns per lei borgés » (Lo Manjatèmps, « Aiga de cèu »). Assumant sans vergogne un discours anticapitaliste et anticlérical qui dénonce d’un même élan irrévérencieux l’Église complice et les patrons sur leurs yachts à Saint-Trop’ (Lo Manjatèmps, « Lei taulas de la lèi »), un discours émancipateur qui rejoint le combat anticolonialiste et antimilitariste du temps, au Niger comme au Tchad (cf. Lo Manjatèmps, « NIAMEY-N’DJAMENA »).
Le verbe de cet agitateur d’idées, humaniste éclectique, iconoclaste au besoin mais à la maïeutique féconde, n’échappe pas toujours à l’hermétisme, fruit de sa grande culture anthropologique et de sa connaissance intime des grands mythes fondateurs de l’humanité. Mais cette conscience aigüe du tragique de la condition humaine et de son impuissance l’affranchit de tout pédantisme. Et en définitive, c’est la grande sensibilité d’un homme ouvert et généreux, aussi timide qu’expansif, qui perce derrière l’oxymore désaliénant et jovial de ce provocateur de métier.

Notes

1/ Cf. Michel Cornaton, Pourquoi nous travaillons, L’Harmattan, 2012, p. 61-62.
2/ Cf. C. Barsotti, « En omenatge a Joan-Maria Auzias », La Marseillaise, 10 mars 2004, p. 36, rubrique « Mesclum ».
3/ Actes de l’université d’été 1990, Nîmes, p. 135.
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- « Enquête auprès des auteurs de littérature d’oc ou de travaux en domaine occitan », dossier Jean-Marie Auzias, CIRDOC, Béziers.

- AUZIAS, Jean-Marie. Visages des mots : portraits de soixante écrivains en Rhône-Alpes. Lyon : La Manufacture, 1985.

- CASANOVA, Joan-Ives, CREISSAC Joan-Pau, GARDY Felip, VERNY Maria-Joana. « Joan- Maria Auziàs, empuraire de fuec e de paraulas », Oc, XIIIa tièira, nos 70-71-72, prima-estiu 2004, p. 222-223.

- GARDY, Felip. « Polifacetic : en remembre de Joan Maria Auziàs e per que se legiga son òbra d’òc e de pertot », Oc, XIIIa tièira, nos 70-71-72, prima-estiu 2004, p. 223-226.

Revues :


- Amiras / Repères occitans, Aix-en-Provence : Édisud, 1982-1990

- Jorn, [s.l.], Jorn, 1980-1985

- Obradors occitans, Montpellier : Obradors occitans, 1983-1985

- Oc : revista de las letras e de la pensada occitanas, Toulouse : Institut d'études occitanes, 1970-

- Occitania passat e present, Antibes : Lutte occitane, 1974-

- Occitans,  Égletons : Institut d'estudis occitans, 197.-198.

Webographie :


- IdRef, le référent des autorités Sudoc [en ligne], URL : http://www.idref.fr/026697645 (consulté le 24 mai 2014).

- Millénaire3, le Centre ressources prospectives du Grand Lyon [en ligne], URL : http://www.millenaire3.com (consulté le 24 mai 2014).

- Parousia [en ligne], URL : http://www.parousia.fr/Bibliotheque/Litterature_Religion/ (consulté le 24 mai 2014).

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Georges Gibelin est né en 1922 dans le 04. Résistant, instituteur, d’abord membre du Félibrige puis adhérent de l’IEO, ce syndicaliste de sensibilité communiste s’intéressa aussi à l’histoire et à la littérature (Bellaud de la Bellaudière notamment).

Identité

Formes référentielles

Gibelin, Georges (1922-1994)

Éléments biographiques

Né à La Palud sur Verdon (04) le 16 avril 1922 dans une famille modeste, d'un père menuisier-ébéniste et d'une mère agricultrice. Tous deux parlaient provençal à la maison, mais s'appliquaient à parler français à leur fils. Son père était compagnon, il avait fait son tour de France, séjourné un temps à Paris et adhéré à la franc-maçonnerie. Il avait transmis à son fils certains secrets de compagnons dans l’art de l’ébénisterie que Georges Gibelin pratiquera toute sa vie. Sa mère, quant à elle, lui avait transmis l'amour des plantes et de la nature.

Après sa scolarité primaire à l'école de La Palud il partit à l’internat du lycée Gassendi à Digne assez tardivement. Sa santé étant plutôt délicate, sa famille cherchait à le protéger autant que possible.

Il devait entrer à l'école Normale d'instituteurs à la rentrée 1941. Mais Pétain venait de supprimer ces écoles, aussi avait-il continué ses études au lycée Gassendi en tant qu'élève-maître. Il y a découvert la philosophie qui l’a passionné. Après le bac, en juillet 1943, il a été envoyé aux chantiers de jeunesse à Nyons. Il a été affecté à la fonction de secrétaire du commandant. Ce fut pour lui l’occasion de donner des cours de provençal et de faire de l'alphabétisation pour des compagnons des chantiers.

En novembre il eut une permission et rentra à La Palud. Mais la menace d'un départ en Allemagne pour le STO se précisait. Aussi ne retourna-t-il pas à Nyons. Ne pouvant pas rester à La Palud car il avait été dénoncé, il partit se cacher à Riez, où il resta jusqu'à la Libération. Dans la mesure où sa santé le lui permettait, il participa à la Résistance, dont son père était un animateur à La Palud où il fabriquait notamment des faux papiers. Georges Gibelin participa avec lui à cette activité (plusieurs centaines de faux papiers fabriqués). Après la Libération il fit un an de formation en 1944-1945 à l'école Normale de Nice. Il suivit parallèlement des cours de philosophie à la faculté. Sa licence de philosophie obtenue, il choisit de rester instituteur, puis directeur d'école.

Pour son premier poste d'instituteur il fut nommé aux Chauvets, hameau situé dans la montagne à une dizaine de kilomètres de La Palud, à la rentrée 1945. Il y resta 3 mois avant d’être affecté aux Mujouls (06) pour la fin de l'année scolaire. Il se maria en juillet 1945. Sa fille naquit en 1946, son fils en 1951. À la rentrée 1946 sa femme et lui obtinrent un poste double à Roquefort-les-Pins où ils restèrent jusqu'en 1951. À la rentrée 1951 ils furent nommés à Grasse. Mais entretemps Georges Gibelin avait été atteint de tuberculose et était en congé de longue maladie. Il reprit l'école, mais rechuta quelques années après. Il termina sa longue carrière de pédagogue passionné en tant que directeur de l'école Saint-Claude à Grasse. Il s'était engagé fortement dans la défense de l'école laïque et du métier en militant au Syndicat National des Instituteurs.

C’est au début des années 1980 qu’il adhère au Parti Communiste dont il n’était jusque-là qu’un compagnon de route, empêché peut-être par son appartenance à la franc-maçonnerie… Il avait coutume de dire à ses amis que son rang dans la loge de Grasse lui permettait de tenir la dragée haute à certains notables politiques locaux qui n’étaient pas exactement de son bord… C’est ainsi qu’il avait pu continuer les rencontres occitanes de Grasse, commencées en 1978 sous le mandat du communiste Georges Vassalo, lorsque la mairie tombe aux mains d’Hervé de Fontmichel...

Il partageait son engagement politique et citoyen entre Grasse et La Palud, où il avait été élu en 1977 adjoint au maire communiste. Il participe activement à la renaissance du village, et en particulier à la restauration du château qui est devenu propriété communale à ce moment-là. Il organise des manifestations et crée des associations intercommunales pour que le pays des gorges du Verdon résiste aux convoitises, préserve son site et revitalise ses activités productrices.

Engagement dans la renaissance d'Oc

C’est au Lycée Gassendi que Georges Gibelin commence à étudier le provençal, à écrire des poésies et des textes en provençal. Il participe à des pièces de théâtre et des chorales en provençal. Il s'inscrit au Félibrige au sein duquel il rencontra Robert Lafont auquel le lia une amitié jamais démentie. Robert Lafont avait coutume de le désigner parmi ceux qu’il appelait les « grands instituteurs », ces enseignants issus du peuple et avides de culture et d’esprit critique.

Après la guerre Georges Gibelin adhéra à l'IEO. Il créa en 1976 et anima durant de nombreuses années la section de l'IEO des Alpes Maritimes et celle de Grasse. D'ailleurs ces sections portent son nom, de même que la MJC dont il fut un président passionné.

Dans les années 1970-1990 il était de toutes les Universités Occitanes d’Été, comme de toutes les Rencontres Occitanes d’Été (organisées successivement à Apt, Arles, La Motte du Caire). En 1979-1981, lors des débats dans le sein de l’IEO entre tendance « Alternative » (principalement animée par Robert Lafont) et « IEO non-dependent », plutôt liée à Yves Rouquette, Georges Gibelin, comme la majorité des occitanistes de Provence, choisit la tendance « Alternative » et participa activement à la campagne. Après le double échec de la tendance « Alternative » (AG d’Aurillac 1980 et Montauban 1981), il participa à la fondation des Obradors Occitans, créés justement à Grasse et organisa, pendant l’été 1981, une fête de soutien des Obradors à La Palud. Il participa à la rédaction de la revue pédagogique des Obradors Occitans : Practicas (Montpellier). Courant 1981, il fit partie des occitanistes qui rencontrèrent à Octon, dans l’Hérault, le Ministre de la Culture Jack Lang. De 1978 à 1985, il organisa les Rencontres Occitanes de Grasse, (une semaine de stages, cours, ateliers, conférences) qui réunit des Occitanistes de plusieurs régions.

Il participa activement à la page « Mesclum » du journal La Marseillaise avec Claude Barsotti. Il y tenait la chronique d'onomastique « Que signifie votre nom ». Cette chronique remporta un grand succès auprès des lecteurs. Ses nombreux articles ont été rassemblés dans un ouvrage publié par les éditions Tac-Motifs à Grasse Que signifie votre nom ? Etude onomastique des noms de famille originaires des pays d'oc.

Il a publié de nombreux contes en occitan ainsi que des études historiques et d’histoire littéraire (voir bibliographie). Il a travaillé à plusieurs études sur l'histoire locale, encore inédites, sur les mariages dans la région du Verdon, sur les échanges commerciaux…

Il a publié de nombreux articles dans diverses revues occitanes : « La question linguistique au sud au moment de la révolution française » dans la revue Lengas, « coma Provença passet sota lo poder francés » Annales de l'IEO 1978 ; « L'occitanisme en Provence » Amiras n° 20...

Passionné par le personnage et l’œuvre de Bellaud de La Bellaudière, son compatriote de Grasse, il aimait à le présenter dans les ateliers des écoles et universités occitanes qui étaient, dans les années 1970-1980, des lieux de formation fréquentés par des centaines de stagiaires. Il organisa en 1988 un colloque sur Bellaud de la Bellaudière à Grasse. Il rassembla les actes du colloque et rédigea une biographie de Bellaud publiée par Tac-Motifs.

Il réalisa de nombreuses études non publiées sur la Révolution Française, le troubadour Boniface de Castellane...

Il anima des émissions de radio, sur Radio Agora, une série d'émissions sur Christophe Colomb, sur Radio Rougon au sujet de « L’éphémère seigneur de Caille ».

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Ouvrages

  • - 1983, Louis Bellaud de la Bellaudière par Georges Gibelin. Contribution à la connaissance du poète grassois. Conférence – CIG, Mercredi 19 Janvier 1983, Brochure de l'Institut d'Etudes Occitanes.
  • - 1988, Lire Bellaud – cahier des Alpes Maritimes n°4, ville de Grasse, Conseil Général des Alpes Maritimes. Achevé d'imprimer le 7-10-1988 sur les presses d'IMPRIMIX Nice
  • - 1993, Louis Bellaud de la Bellaudière – actes du colloque des 8 et 9 Octobre 1988, réunis par Georges Gibelin (Association historique de Grasse et section française de l'AIEO), Montpellier.
  • - 1996 : Contes per contar, Tac-Motifs, 06530 Spéracèdes  (En savoir plus)
  • - 1996, En pays grassois, Tac-Motifs, 06530 Spéracèdes  (En savoir plus)
  • - 2000, Que signifie votre nom ? (Etude onomastique des noms de famille originaires des pays d'Oc), réunion des chroniques parues dans La Marseillaise, Tac-Motifs, 06530 Spéracèdes, (En savoir plus).

Articles divers

  • - [1978 ? 1979 ? 1980 ?] P.E.N. de langue d'oc – B4 – Nîmes 58 escrivans de uèi, textes et notices réunis par Joan Journot, s.d. Extrach de « Canjuers 2005 ». p. 56
  • - 1978, « Coma Provença passet sota lo poder francès » Annales de l'IEO, p. 23 - 46.
  • - 1985, Lengas n° 17, « Les occitanismes dans les textes des plaideurs de la seconde moitié du XVIIIᵉ siècle » p. 37 à 47.
  • - 1986, « Les personnages de Gelu dans ses chansons provençales », Actes du colloque Victor Gelu – Marseille au 19ᵉ siècle, Publications de l’Université de Provence, p. 243-255.
  • - 1987, « Lois Bellaud de la Bellaudièra », Practicas, revista pedagogica dels Obradors Occitans, n° 11/12, p. 11-33.
  • - 1989, « Mangisca e societat en Provença », Practicas, revista pedagogica dels Obradors Occitans, n° 15/16, p. 27-51.
  • - 1989, « L'occitanisme en Provence » Amiras N° 20, dossier « Mort et résurrection de Monsieur occitanisme », p. 46-51.
  • - 2006, « Un récit de voyage en Provence de Papon », Actes du colloque de Grasse 16- et 17 Octobre 1993, Association historique du pays de Grasse : Voyages et voyageurs en Provence orientale et dans le comté de Nice, éditions TAC-Motifs des Régions, p. 114.( transcription de la version enregistrée).
  • - s.l., s.d., « Un essai d'organisation intercommunale dans les gorges du Verdon » (colloque « les limites des territoires de Provence à Mouans Sartoux) – 2 brochures sans éditeur ni date. Extrait sans doute d'un autre document, p. 281 - 286 et 331 - 336.

Dans la revue Verdons, Association Pays et Gens du Verdon, Sur l'Aire, 83 840, Comps-sur-Artuby

  • - Autona 1999 – « En riba de Verdon », « l'été 74 aux Salles », p. 83.
  • - Prima 2000 – « Isaac de Castellane sur radio Rougon », p. 92.
  • - Ivern 2000/2001 – « Le Verdon de Georges Gibelin. Cu t'a vist e te vei », p. 45.
  • - Aoùt 2007 – « Balèti a Rogon », p. 114.

Contes

  • - Armanac de Mesclum1, édité par Los Amics de Mesclum, Marseille
  • 1995 – « Lo ferre d'estirar », page 19.
  • 1996 – « Lo verm verd », page 39.
  • 1997 – « La maleta e la valisa », page 54.
  • 1998 – « La cabra carnivora », page 86.
  • 1999 – « Lo popre organista », page 116 (paru aussi dans le Patriote Côte d'Azur n°144).
  • 2000 – « La fin dei Maquerodùs », page 79.
  • 2001 – « Tartuga sensa closca », page 104.
  • 2003 – « Un conte qu'es pas un conte », page 120.

-Autres éditeurs

  • - 1980, L'esquiròu, collection IEO 06, Grasse, imprimerie Merle.
  • - 1983, « Lo vèrm verd », Practicas, revista pedagogica dels Obradors Occitans, n° 1, p. 44-50, Montpellier.
  • - 1986, Practicas, revista pedagogica dels Obradors Occitans n° 7/8, « Lo crocodil que s’èra crompat una brosseta », p. 76-79, conte et présentation pédagogique, Montpellier.
  • 1989, « Lo cat astronauchièr », Practicas, revista pedagogica dels Obradors Occitans, n° 15/16, p. 59-64, Montpellier.
  • - 1991, Lenga e païs d'oc n°22 : « Darbossiera e astronomia », conte et présentation pédagogique, CRDP Montpellier, p. 20-22.
  • - 1978, « Un lac novèu e encara liure » in Guy Martin, Provence au présent, CREO Provence / IEO Bouches du Rhône, Marseille 1978, p. 35. Article initialement paru dans Lo Negavesque en 1976.

Sources :

  • - Archives familiales
  • - lettres Georges Gibelin à Robert Lafont, CIRDOC
  • Notices nécrologiques :
  • - La Marseillaise, 27-01-1994, « Nòstre amic Jòrgi Gibelin es defuntat », page « Mesclum », Glaudi Barsotti.
  • - Le Patriote 28-1-94 au 3-2-94 : « Adessias, sénhe Jorgi ».
  • - La Marseillaise, 21 janvier 1994, « Georges Gibelin n’est plus », Michèle Bizot-Gastaldi, Maire de La Palud sur Verdon.
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