Louis Delluc, écrivain en français et en langue d’oc, a laissé une œuvre considérable qui a enrichi d’une manière originale la littérature d’Occitanie : par son métier d’instituteur il a écrit pour les jeunes, et il a même fait une plus grande œuvre pédagogique en aidant les collègues, qui avaient chevillée au cœur l’envie de ne pas laisser tomber la langue d’oc dans les limbes où elle avait été expédiée, après le rapport sur l’état de la langue française présenté par l’abbé Grégoire a la Convention Nationale le 4 juin 1794.

Pour cela, Delluc collabora aux éditions pédagogiques Bourrelier qui sont spécialisées dans la conception et la distribution de matériel éducatif de qualité.

Identité

Formes référentielles

Delluc, Louis (1894-1974)

Autres formes connues

- Delluc, Loïs (forme occitane du nom)

Éléments biographiques

Louis Delluc naquit le 21 août 1894 aux Chambeaux, village de la commune d’Alles-sur-Dordogne. Son père, Jean, qui signa son acte de naissance, avait fait des études sérieuses mais, comme le frère aîné resté à la ferme mourut, Jean dut aider sa famille tout en exerçant le métier de contrôleur des tabacs pour la Régie. Le grand-père avait aussi signé l’acte de mariage de Jean avec Marguerite Besse : la famille Delluc était alphabétisée. Dans les années 1900, ils partirent habiter au Treillac, toujours dans la commune d’Alles-sur-Dordogne, pas loin du fleuve et près de la gare, ce qui aida Louis dans ses déplacements : en effet, après l’école communale, il alla à l’École Supérieure de Belvès où il passa le concours d’entrée a l’Ecole Normale, voie directe pour le métier d’instituteur. Il partit à la guerre en 1914, volontaire au 5e Régiment de Tirailleurs Algériens. Il fut blessé et il en sortit avec une horreur de la guerre qui lui fit refuser la médaille militaire. Il dut partir en convalescence à la caserne Miollis à Aix-en-Provence et ce séjour lui donna l’occasion de connaître Léon Aimard, un avocat à la Cour, dont il devint secrétaire. Cet homme était félibre et il lui ouvrit les portes du Félibrige provençal et de l’œuvre de Frédéric Mistral, qui devait lui rappeler le langage de sa région natale. Il faut peut-être chercher ici son goût futur pour l’écriture en langue d’oc.

À la fin de sa convalescence, en 1917, il se maria avec Lucie Madeleine Rebière, elle-même institutrice, qu’il avait connue quand il était dans son premier poste à Monpazier. Puis, après une année à l’école de Tamniès, en 1926, ils furent nommés à Saint-Vincent de Cosse et ils y restèrent tous deux enseignants pendant vingt-cinq ans. A la retraite, ils s’installèrent dans la commune voisine de Beynac, où Louis plaça l’histoire d’un des personnages de son roman, Tibal lo Garrèl.
Aujourd’hui la rue où il habitait porte le nom de son œuvre principale « Rue Tibal lo garrel roman de Louis Delluc ».

L’œuvre de Delluc comprend aussi des travaux en français. Louis Delluc commença donc par écrire des romans pour la jeunesse en français, dont Le mousse de la Niña, sur l’épopée de Christophe Colomb, qui obtint le prix « jeunesse », puis Des caravelles autour du monde, sur le voyage de la « Victoria » de Magellan, engagée pour le premier tour du monde. Jeunes princes captifs, en 1958, racontait la vie des deux fils du roi François Premier qui restèrent prisonniers en Castille. Puis il fit publier des romans traduits de l’espagnol : Olivier de Castille, adapté d’un roman de chevalerie espagnol ; Le destin de Paquito, récit de la jeunesse aventureuse et tragique de Cervantès ; Par la plume ou par l’épée, roman d’aventure où il s’inspire aussi de la jeunesse du « manchot de Lépante » ; L’enfance d’une reine, qui est l’histoire d’Elisabeth de France, fille d’Henri IV et de Marie de Médicis, devenue reine d’Espagne, et dont la fille Marie-Thérèse fut mariée à son cousin Louis XIV. Ces romans furent édités par les éditions Bourrelier qui étaient en ces années-là, et qui sont toujours, un des principaux éditeurs pédagogiques. Michel Bourrelier1 leur fondateur, est connu pour l’intérêt qu’il porte aux méthodes actives et à la littérature pour la jeunesse. Ce fut une belle marque de reconnaissance pour Delluc.

On doit encore à Louis Delluc le livre Partis d’Argentat, écrit en français, qui est une évocation de la vie de ceux qui faisaient la descente du fleuve Dordogne depuis l’Auvergne au temps de la batellerie. On peut aisément imaginer le garçonnet Louis du village des Chambeaux proche de la « Grande Eau » comme on appelait la Dordogne, rêvant en voyant passer les gabarres pleines de marchandises qui naviguaient vers le port exotique et fourmillant de Bordeaux.

Louis Delluc fit toutes sortes de recherches pour écrire la monographie du village où il était instituteur et directeur d’école. La mode venait de l’Exposition Universelle de 1900 à Paris. Le Ministère de l’Instruction Publique avait demandé à chaque instituteur d’écrire une monographie pour faire connaître l’histoire de son village. L’exposition de monographies réussit tant que ces recherches locales continuèrent d’être publiées.

Delluc mourut le 12 septembre 1974 sans que sa monographie de Saint-Vincent de Cosse soit publiée, nul ne sait pourquoi. Il avait fini sa vie chez sa fille adoptive à Eysines, Gironde (Sa femme était morte en 1968.) Il fut porté au cimetière de Beynac, village dont il disait que « truco [sic] los cels clars » [Il est au contact des cieux clairs]. À Alles où il était né, la place du village porte son nom depuis le 10 janvier 2009. L’homonymie avec Louis Delluc son cousin (1890-1924), né à Cadouin près d’Alles, le spécialiste de cinéma, qui était aussi romancier et journaliste, lui porte tort parce qu’elle prête à confusion dans les recherches.

Engagement dans la renaissance d'oc

De 1926 à 1966 Louis Delluc publia des articles dans Lou Bornat et dans Òc, il écrivit des poésies dont une de cinquante vers sur l’histoire du Périgord : « A la glorio del Périgord », parue dans le journal La lampe édité au Coux-et-Bigaroque par J-A Grafeille. Elle obtint le premier prix aux Jasmin d’argent de 1926 avec le commentaire : « C’est simplement un chef-d’œuvre ».

Une autre poésie, « La gabarra embullada », obtint le prix « Eglantine d’Argent » destiné à une poésie sur un sujet donné par l’Académie des Jeux Floraux de Toulouse. Il devint mainteneur et maître d’œuvre du Félibrige en 1928, secrétaire du Bornat, qui est l’école félibréenne du Périgord, cigale d’argent maître en gai savoir en 1930, puis vice-président du 17 janvier 1954 à son décès. Une particularité est à noter : toujours actif mais l’âge rendant ses déplacements difficiles, il fut nommé président d’honneur du Bornat en 1970 cela bien qu’il n’ait jamais été président 2.

En 1958, il publia Tibal lo Garrèl et on voit qu’il a adopté l’orthographe classique de l’occitan. Louis Alibert avait sorti sa Gramatica en 1935, outil pédagogique majeur qui aidait à mettre l’écrit en conformité avec une norme panoccitane. Louis Delluc comprit vite la nécessité de normaliser orthographiquement la langue d’oc pour assurer sa crédibilité, et l’élever au niveau de toute autre langue avec ses règles et pourquoi pas, un jour ses diplômes. Il fut décoré de la cravate de Commandeur des Palmes Académiques à la dixième journée d’études occitanes du Périgord organisée par Lou Bornat avec le Mouvement Laïc des cultures régionales, et la Ligue de l’Enseignement.

La première édition de Tibal lo Garrèl fut faite en version bilingue occitan-français par les éditions Aubanel en 1958. Comme l’écrit l’auteur, « ce récit du temps des Huguenots je l’ai écrit pour les jeunes des pays d’oc. » Il présenta l’œuvre au prix Aubanel (prose) en 1958, mais pour cela il lui fallut respecter les contraintes d’un récit court. Il l’obtint, avec 57 points, contre 53 points à Verd paradís de Max Rouquette. Il fut honoré de voir l’ensemble Tibal lo Garrèl publié en catalan à Barcelone en 1963, à la demande du romancier et éditeur Joan Sales pour fêter le 750e anniversaire de la bataille de Muret, dont le dénouement fut peut-être un évènement désastreux pour ce qu’aurait pu être l’avenir de l’Occitanie, avec la mort de Pierre d’Aragon allié du comte de Toulouse, et la réussite de Simon de Monfort. Joan Sales avait choisi ce roman de Delluc parce qu’il trouvait qu’au XVIe siècle, avec les luttes entre papistes et huguenots, le Périgord avait souffert d’évènements religieux de même nature que le reste de l’Occitanie au temps des luttes des croisés contre les cathares3. Joan Sales voulait que se crée en Catalogne « una novelistica viva en lenga occitana», propos justifié par la remarque dans sa préface, que «la immigracion massiva d’Occitans a Catalonha fuguèt un fenomen social de grand volum pendent las guèrras de religion ; aquels emigrants èran venguts s’installar dins una region ont restava lo sovenir de l’epòca que se parlava la meteissa lenga d’un costat e de l’autre de Pirenèus. » [l’immigration massive d’Occitans en catalogne fut un phénomène de grande ampleur pendant les guerres de religion ; ces émigrants étaient venus s’installer dans une région où il restait le souvenir de l’époque où on parlait la même langue de part et d’autre des Pyrénées.]

En 1968, les éditions « Lo libre occitan » publièrent Tibal lo Garrèl en entier, mais seulement en occitan. Ce fut une découverte pour les jeunes occitans du Périgord. De longues années passèrent avant que ne sorte la quatrième édition du roman qui avait été vite épuisé : d’abord une première partie en 2000 par l’éditeur « L’Hydre » de Castelnaud, qui l’appela L’arma que sagna. Elle se terminait un peu brièvement, avec la phrase « M’èri tirat, enfin, de ma primièra, de ma terribla espròva. Una autra vita anava començar. » [Je m’étais tiré, enfin, de ma première, de ma terrible épreuve. Une autre vie allait commencer]. Ceci pour dire que l’auteur avait prévu une seconde partie qui justifiait ce choix éditorial. La seconde partie sortit seulement en 2008 avec le sous-titre E la carn que patís, mais avec un autre éditeur, « Mémoire et traditions en Périgord » d’Alles-sur-Dordogne (24480), avec une préface de l’écrivain Jean Ganiayre et un avertissement de Gérard Marty, président de l’association.

D’une manière générale, Louis Delluc trouvait son inspiration dans la nature autour de lui, dans l’histoire de sa province et dans celle de l’Espagne où il aimait séjourner souvent. Il montrait une prédilection pour le XVIe siècle.

Louis Delluc fonda dans les années 1958 le groupe folklorique Lo Grel qui réunissait jeunes et vieux de la commune de Saint-Vincent de Cosse. Il obtint un premier prix au concours organisé à Périgueux par la Fédération des Œuvres Laïques et un autre au concours régional de Biarritz. Il s’investissait complètement dans l’animation culturelle et plus précisément dans la réhabilitation de la langue d’oc. Dans son travail, il suivait la même ligne. Il faut rappeler qu’à l’époque où il commença d’écrire son œuvre, ses élèves n’entendaient que la langue d’oc dans le quotidien de leur vie : les berceuses de leurs mères, les contes de leurs grands-mères, les gens sur le marché, etc… Le français qu’ils découvraient à l’école était pour eux une langue aussi étrangère que l’anglais ou l’espagnol pour nous. « Le mérite des instituteurs de la IIIe République en est d’autant plus grand que beaucoup d’entre les écoliers décrochaient le certificat d’études ! » dit Michel Chadeuil dans la préface de Fabletas per enfants del país d’òc, éditées en 2004 par Lo bornat del Perigòrd/Novelum.

Ce n’était pas habituel de s’occuper de la langue d’oc cette époque, au contraire dans la majorité des écoles primaires les écoliers se faisaient taper sur les doigts ou punir si un seul mot de la langue « méprisée » leur échappait. L’instituteur de Saint-Vincent, lui, se servait des conjugaisons occitanes pour mieux faire comprendre le verbe « être » ou le verbe « avoir » aux élèves, comme on peut entendre dans le CD Souvenirs d’élèves de Mr et Mme Louis Delluc, propos recueillis par David Dorrance à Saint-Vincent de Cosse les 21/22 juin 1997 (mp3) auprès de Mr et Mme Louveau (née en 1935) et de Mme Moulinier et Mr (né en 1937) :

« En pédagogie, on ne réussit pas si on ne part pas de données connues, dit un de leurs anciens élèves. Ils enseignaient l’Instruction civique. Chaque matin une phrase de morale en haut du tableau était commentée, ça durait environ dix minutes »
et d’ajouter :
« Pendant qu’il (Mr Delluc) nous donnait des exercices à faire il écrivait des poésies en occitan ! »

En qualité d’instituteur qui préparait ses écoliers au certificat d’études, et qui devait leur enseigner l’histoire de France, Louis Delluc savait ce qui pouvait leur plaire, et en temps que militant pour le renouveau de la langue occitane, il leur écrivit un texte à leur mesure, Tibal lo Garrèl, en espérant leur donner le goût de parler la langue. Ce texte contait les aventures d’un garçon de leur âge, avec les mêmes préoccupations, malheurs ou bonheurs, ses apprentissages et ses premières émotions. Ainsi se lit le volontarisme de l’auteur quant au choix de l’occitan. Ce choix est implicite, mais il saute aux yeux.

Il écrivit aussi des fablettes pour les enfants du cours élémentaire (sa femme enseignait à ce niveau), il connaissait la valeur pédagogique de la fable, et les préfaciers de la première édition en 1958 disent :
« Par chance, il ne fit pas une adaptation occitane de plus de La Fontaine ou de Florian. Il créa, et prit ses protagonistes au plus près de la vie quotidienne, dans la maison, dans le pré, devant la porte… Son but avait toujours été d’enseigner. C’était le temps où quelques enseignants entêtés prenaient le sentier étroit ouvert par la récente loi Deixonne pour faire rentrer un peu d’occitan dans les écoles. »

Tibal lo Garrèl fut considéré comme le premier roman occitan écrit en Périgord, un grand évènement. En effet, jusque là, on pouvait y lire et jouer en langue d’oc, des pièces de théâtre, chanter des chansons, lire des poèmes, mais pas de romans. Les faits historiques, sous la trame romanesque, sont vrais et souvent relevés dans les chroniques d’un historien reconnu, le chanoine Jean Tarde. L’atmosphère rude du XVIe siècle en Périgord, la misère dont il souffre (impôts de toutes sortes, intempéries qui anéantissaient les récoltes et menaient à la famine, luttes religieuses entre catholiques et huguenots, incursions de la soldatesque) est décrite sans pathos, malgré les apparences. Il suffit de lire les livres d’Yves-Marie Bercé et les comptes-rendus des subdélégués de Sarlat à la généralité de Guyenne. Louis Delluc écrit : « Dans chaque clocher, des hommes guettaient, et dès qu’ils apercevaient la moindre troupe armée, ils faisaient sonner les cloches. » Les registres paroissiaux sont pleins de pauvres, morts sur les chemins, qui n’avaient pas de maison et même pas de nom.



Tibal, le personnage principal, est le fils d’une mendiante. Ils vivent tous les deux dans une cabane de pierre, à distance du village, parce qu’elle est considérée comme sorcière. Leur horizon est borné par les fourches patibulaires et le château, symboles de la toute-puissance seigneuriale. Le garçon a pour seule richesse un fléau et une fronde, qui lui permettent de manger au jour le jour. Un beau jour sa mère sera saisie, menée à la prison de Sarlat puis suppliciée et brûlée vive sur la place pour accusation de sorcellerie, sans plus de formalité. « Èra la misèria negra […]. E la misèria negra es la germana gran de la bruixeria » [C’était la misère noire […] Et la misère noire est la grande sœur de la sorcellerie], dit le catalan Joan Sales. Les chasses aux sorcières s’étaient amplifiées depuis le deuxième quart du XVe siècle. La majorité des accusées étaient des femmes souvent pauvres, vieilles, et qui vivaient à l’écart. On disait qu’elles avaient le mauvais œil ou qu’elles savaient où se trouvait le matagot, l’herbe qui fait mourir. Ce n’était pas rare qu’elles sachent aussi soulager les gens avec des plantes médicinales, mais cela personne ne s’en souvenait jamais. Dans sa bulle de 1484, le pape Innocent VIII lança le signal de la lutte contre la sorcellerie et les « praticiens infernaux » pour assainir, disait-il, la religion catholique. À la campagne, ceux qui essayaient de soulager mal ou bien les malades ne savaient pas où se mettre…

Tibal va voir la vierge noire de Rocamadour pour essayer d’oublier l’horreur et aussi sa culpabilité de n’avoir pas su sauver sa mère de l’exécution. Les pèlerinages étaient fréquents à l’époque étudiée (Rocamadour, Cadouin où longtemps les pèlerins ont prié devant un linge saint, qu’on disait tâché du sang du Christ, ce qui s’est avéré faux). À la page 45, Delluc pause la question de la relativité du miracle. Sans choisir fermement une religion ou une autre, le héros demande de l’aide à un devin ; nous sommes à l’époque où le syncrétisme est monnaie courante. Pour avoir sauvé la fille des seigneurs de Castelnaud d’une bande de voleurs qui convoitaient sa richesse, Tibal est récompensé par une charge d’écuyer au château. Là Delluc trouve l’occasion de parler de la condition des femmes ; chez les nobles, les mariages réglés par les parents n’étaient que des transactions financières, cela se vérifie aussi dans chaque catégorie sociale, il n’y a qu’à observer les contrats de mariage ! Dans sa nouvelle fonction, Tibal rencontre le capitaine Geoffroi de Vivans, ami d’Henri IV, le roi de France et de Navarre4. Il était huguenot, comme presque tous les seigneurs de la rive gauche de la Dordogne. Les capitaines des Grandes Compagnies avaient vite fait de changer de camp s’ils trouvaient une poignée d’écus à gagner, il fallait partout se méfier. Tibal est confronté aux exactions du triste seigneur qui terrorise son entourage et pour y échapper prend la fuite dans une gabarre.
Un autre personnage célèbre est évoqué par Louis Delluc, Charles de Gontaut-Biron, qui avait été le compagnon d’armes et ami du roi Henri IV. Jamais content des rétributions du roi pour ses services (il lui avait sauvé la vie deux ou trois fois), il complota contre lui et fut décapité en 1602 pour l’avoir trahi. Une chanson, La ronde de Biron5, illustra cette disgrâce, en présentant Biron comme victime d’une injustice. Le débat fit du bruit. L’opinion publique ne retint que le destin tragique du soldat et l’ingratitude du roi. La chanson fut interdite, car le pouvoir craignait un soulèvement du peuple6


Pendant sa lecture, l’air de rien, le lecteur jeune apprend l’histoire de son pays. Ce n’est pourtant pas un livre d’histoire. C’est un roman d’aventures ; Joan Sales en avait le ton entre rondalla et roman.

A lire sa bibliographie, on voit que Louis Delluc fut un Européen de la première heure puisqu’il publia en plusieurs langues étrangères. Il s’adressait le plus souvent aux jeunes dans une langue simple, concise et juste, au ton savoureux, à la vivacité de style qui n’empêchaient pas l’expression poétique. 


1- http://www.crilj.org/2009/05/28/michel-bourrelier/
2-Tome XX de Lo Bornat, janv-fev-mars 1970, page 7
3-Delluc a publié le poème Muret de la batalha, sur Le Périgourdin de Bordeaux n° 279 d'octobre 1953, p. 8.
4-Louis Delluc a publié le poème « L’escalade » qui conte la prise de Domme par Vivans en 1588, dans Le Périgourdin de Bordeaux n° 279
5-Ou « Quand Biron voulut danser ».
6-Louis Delluc a publié le poème « Lou castèl de Biroun » sur Le Périgourdin de Bordeaux n° 100 de juillet 1931, p. 1 et 2.

Bibliographie de Louis Delluc

Ouvrages en occitan

Nombreux articles, poèmes ou nouvelles publiés dans les revues Lo Bornat, Oc, Le Gai saber, L'Armana Provençau, Le Périgourdin de Bordeaux.

- Òda a la Dordonha, poème bilingue, illustré par Maurice Albe, Sarlat, Imprimerie Michelet, 1931

- Un monge-cavalier, en Jeroni de Perigus, avesque del Cid (tirage à part des Analas del Centro de cultura valenciana, 1951), in Lo Bornat n° 4, oct-dec 1992

- La farça del pairolier, comédie en collaboration avec le majoral Marcel Fournier, Périgueux, Fédération des Oeuvres Laïques, sans date

- La poetessa galiciana Rosalia Castro (Oc n° double 201-202 de juillet-décembre 1956, p. 224-236). Essai.

- Fablettes pour les enfants des pays d’Oc, Lo Bornat del Perigòrd/ A.S.C.O. (Atelier sarladais de culture occitane), préface de Jean-Louis Galet, 1958.

- Fablettes pour les enfants du pays d’Oc, Périgueux, Editions Pierre Fanlac, sans date, 35 p.

Tibal lo Garrèl, Avignon, Aubanèl, 1958, 214 p.

Tibal lo Garrèl, Reedicion Lavit, Toulouse, Lo Libre occitan, 1968, 197 p.

Lo secret del comte de Marcafava, comédie pour marionnettes, in Paraulas de Novelum, n° 81 bis, 1998.

-Tibal lo garrèl, L’arma que sagna, (première partie), occitan/français, Castelnaud, Editions L’Hydre, 2000. Préface de Bernard Lesfargues.

- Tibal lo garrèl… E la carn que patís, (seconde partie) occitan / français, 24480 Alles / Dordogne, Editions Mémoire et traditions en Périgord, 2008. Préface de Jean Ganiayre. Avertissement de Gérard Marty, président de l’association Mémoire et traditions du Périgord.

- Fabletas per enfants del país d’Òc, Lo Bornat del Perigòrd/Novelum, 2004.

Traductions espagnol/occitan

- La guerra dels ases, chapitre XXIV du livre de Don Quichote, Bordeaux, Le Périgourdin de Bordeaux, 1957, 15 p.

- Argental e io (Platero y io de Juan Ramon Jimenez, prix Nobel de littérature) en collaboration avec le philosophe Joseph Migot et le majoral Jean Monestier, Lo Bornat. Sans date.

Ouvrages en français

- Le mousse de la Niña, Paris, éditions Bourrelier 1953, Prix « Jeunesse » des éditions éponymes.

- Des caravelles autour du monde, Paris, éditions Bourrelier, 1957.

- L’enfance d’une reine, Paris, éditions Bourrelier, 1958.

- Jeunes princes captifs, Paris, éditions Bourrelier, 1958.

- Le destin de Paquito, Paris, éditions Magnard 1963.

- Par la plume ou par l’épée, Namur, éditions du Soleil Levant, 1963.

- Olivier de Castille, éditions Bourrelier/Armand Colin, 1964.

Traductions de l'œuvre

- El grumete de la Niña, en Espagne en 1955. Traduit en hollandais en 1956 e en allemand per l’enseignement secondaire.

- Lo Garrell, en catalan, Barcelona, éditions Joan Sales, 1963. Préface de Joan Sales p. 7 a 33.

Textes inédits

Lena la Mariandona, pastourelle fluviale en dos actes, sens data.

L’èrba que fai perdre, nouvelles, sans date.

La granda aiga, nouvelles.

La longue espérance, en collaboration avec Germaine Rougier, écrit à la fin de sa vie.

Théâtre

- Pièces inédites, écrites et jouées pour ramasser de l’argent afin d’envoyer des colis aux prisonniers pendant la guerre 1939-1940, dont parlent les locuteurs du CD Souvenirs d'élèves de Louis Delluc.

- Louis Delluc e Marcel Fournier, La farço del peiroulie, Fédération des Œuvres laïques de La Dordogne, 1958.

- Louis Delluc e Bernard Lesfargues, Lo secret del comte de Marcafava, comédie pour marionnettes, Novelum, 1998.

Œuvres posthumes

- Louis Delluc, Partis d’Argentat, Périgueux, Imprimerie Joucla, 1983.

- Louis Delluc, Histoire de Saint-Vincent-de-Cosse, monographie, Le Roc de Bourzac, 2006.

Crédits

Vignette d'illustration de Jacques Saraben

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Louis Delluc, escrivan en francés e en lenga d’Oc, a daissat una òbra considerabla qu’a enriquit d’un biais original la literatura d’òc: de per son mestièr de regent a escrich per los joves, e mai a fach pus granda òbra pedagogica en ajudant los collègas qu’an clavada al còr l’enveja de pas daissar la lenga d’òc dins las limbes ont èra estada expediada, après lo rapòrt sur l'estat de lalenga francesa presentat per l'abat Grégoire a la Convention Nationala lo 4 de junh de 1794.
Per aquò far, Delluc collaborèt a las edicions pedagogicas Bourrelier que son especializats dins la concepcion e la distribucion de material educatiu de qualitat.

Identitat

Formas referencialas

Delluc, Louis (1894-1974)

Autras formas conegudas

- Delluc, Loïs (forma occitana del nom)

Elements biographics

Louis Delluc nasquèt lo 21 d’agost de 1894 als Chambeaux, vilatge de la comuna d’Alas-sus- Dordonha. Son paire, Jean, que signèt l’acte de naissença, aviá faches d’estudis serioses mas coma lo fraire ainat demorat a la bòria moriguèt, Jean deguèt ajudar son monde tot en fasent lo mestièr de contrarotlaire de las plantacions de tabat per la Regia. Lo grand paire aviá tanben signat l’acte de maridatge de Jean amb Margarita Besse: la familha Delluc èra alfabetizada. Dins las annadas 1900, anèron demorar al Treilhac, totjorn comuna d’Alas-sus-Dordohna, pas lonh del flume e prèp de la gara, çò qu’ajudèt Louis dins los desplaçaments seus: de fach, aprèp l’escòla comunala, anèt a l’Escòla Superiora de Belvés ont passèt lo concors per dintrar a l’Escòla Normala, via directa per lo mestièr de regent. Partiguèt a la guèrra en 1914, volontari al 5en Regiment de Tiralhaires Argerians. Fuguèt nafrat e se’n sortiguèt amb una orror de la guèrra que li faguèt refusar la medalha militara. Li calguèt anar en convalescéncia a la caserna Miollis a Ais de Provença e aquel sejorn li donèt l’ocasion de conéisser Leon Aimard, un avocat a la Cort, que ne venguèt lo secretari. Aquel òme èra felibre e li obriguèt las pòrtas del Felibritge provençal e de l’òbra de Frederic Mistral, que li deviá far pensar al lengatge de son país natal. Cal benlèu cercar aquí son gost futur per l’escritura en lenga d’òc.

Al cap de sa convalescéncia, en 1917, maridèt la Lucie Madeleine Rebière, una regenta tanben qu’aviá coneguda quand èra dins son primièr pòste a Monpasièr. Puèi, aprèp una annada a l’escòla de Tanièrs, en 1926, fuguèron nomenats a Sent-Vincenç de Còssa e i restèron tots dos ensenhaires pendent vinc-e-cinc ans. A la retirada, s’installèron dins la comuna vesina de Bainac, ont Louis placèt l’istòria d’un dels personatges de son roman, Tibal lo Garrèl. Anuèch la carrièra ont demorava pòrta lo nom de son òbra màger: « Rue Tibal lo garrel roman de Louis Delluc ».

L’òbra de Louis Delluc compren tanben d’òbras en francés per escriure de romans per la jovença en francés dont Le mousse de la Niña, sus l’epopèia de Cristòl Colomb, qu’obtenguèt lo premi « Jeunesse », puèi Des caravelles autour du monde, sus lo viatge de la « Victoria » de Magellan, engatjada pel primièr torn del monde. Jeunes princes captifs, en 1958, contava la vida dels dos filhs del rei Francés Primièr que demorèron presonièrs en Castilha. Puèi faguèt publicar de romans revirats de l’espanhòl : Olivier de Castille, adaptat d’un roman cavalieresc espanhòl; Le destin de Paquito, raconte de la jovença aventurosa e tragica de Cervantès; Par la plume ou par l’épée, roman d’aventura ont s’inspira tanben de la jovença del « manpòt de Lepante »; L’enfance d’une reine, qu’es l’istòria d’Elisabèt de França, dròlla d’Enric IV e de Maria de Medecis, venguda reina d’Espanha e que sa dròlla Maria-Teresa fuguèt maridada a son cosin Loís XIV. Fuguèron editats per las edicions Bourrelier qu'èran, dins aquelas annadas, e que son totjorn un dels principals editors pedagogics. Michel Bourrelier1, leur fondator, es conegut per son interès portat als metòds actius e a la literatura per la jovença : çò que fuguèt una bèla reconeissença per Delluc.

Devèm encara a Louis Delluc lo libre Partis d’Argentat, escrit en francés, qu’es una evocacion de la vida de los que fasián la davalada del flume Dordonha dempuèi Auvèrnha al temps de la batelariá. Se pòt aisidament imaginar lo drollet Louis del vilatge dels Chambeaux pròche de la « Granda Aiga » coma apelavan la Dordonha, somiant al véser passar las gabarras comolas de merças que navegavan devèrs lo pòrt exotic e formiguejant de Bordèu.

Louis Delluc se vodèt a totas menas d’investigacions per escriure la monografia del vilatge ont èra regent e director d’escòla. La mòda veniá de l’Exposicion Universala de 1900 a Paris. Lo Ministèri de l’Instruccion Publica aviá demandat a cada regent d’escriure una monografia per far conéisser l’istòria de son vilatge. L’exposicion de monografias capitèt tant que se contunhèt de publicar aquelas menas de recercas localas.

Delluc defuntèt lo 12 de setembre de 1974 sens que sa monografia de Sent-Vincenç de Còssa foguèsse sortida, sabèm pas perqué.
Louis Delluc moriguèt en 1974 en çò de sa filha adoptiva a Eisinas, Gironda e fuguèt portat al cementeri de Bainac, vilatge dont disiá que « truco [sic] los cels clars ». Sa femna defuntèt en 1968. A Alàs ont èra nascut, la plaça del vilatge pòrta son nom dempuèi lo 10 de genièr de 2009. L’omonimia amb Louis Delluc son cosin (1890-1924), nascut a Cadonh rasís Alàs, l’especialista de cinèma, qu’es estat tanben romancièr e jornalista, li fai plan tòrt perque prèsta a embolh dins las recercas.

Engatjament dins la Renaissança d'òc

De 1926 a 1966 Louis Delluc publiquèt d’articles dins Lo Bornat e dins Oc, escriguèt de poesias dont una de cinquanta sièis vèrses sus l’istòria del Perigòrd : A la glorio del Périgord, pareguda dins lo jornal La Lampe editat al Cos-e-Bigaròca per J-A. Grafeille. Obtenguèt lo primièr premi als Jasmin d'argent de 1926 amb lo comentari : « C’est simplement un chef-d’œuvre ».

Una autra poesia, La gabarra embullada, obtenguèt lo prèmi « Eglantine d’Argent » destinat a una pèça d'una valor de dos-cent-cinquanta liuras destinat a una pèça sus un subjècte donat per l’Académia dels Jòcs Florals de Tolosa. Venguèt manteneire e mestre d'òbra dau Felibritge en 1928, secretari del Bornat, qu’es l’Escòla felibrenca del Perigòrd, cigala d'argent, mestre en gai saber en 1930, puèi vici-president del 17 de genièr 1954 a sa mòrt. Una particularitat es de notar: totjours actiu mas l'atge li rendent los desplaçaments malaisits, fuguèt nommat president d'onor del Bornat en 1970, e mai foguèsse jamai estat president2.

En 1958, publiquèt Tibal lo Garrèl e vesèm que i a adoptat l’ortografia classica de l’occitan. Loís Alibèrt aviá sortit sa Gramatica en 1935, otís pedagogic màger qu’ajudava a botar l’escrit en conformitat amb una nòrma pan-occitana. Louis Delluc comprenguèt viste la necessitat de normalizar ortograficament la lenga d’Òc per afortir sa credibilitat, e l’enauçar al nivèl de tota autra lenga amb sas règlas e perqué pas, un jorn sos diplòmas. Fuguèt decorat de la cravata de Comandor de las Palmas Academicas a la desena jornada d'estudis occitans del Perigòrd organizada per Lo Bornat, lo Movement Laïc de las culturas regionalas e la Liga de l'Ensenhament3.

La primièra edicion de Tibal lo garrèl fuguèt facha en version bilingüa occitan-francés per las edicions Aubanel en 1958. Coma o escriu l’autor, « aquel raconte del temps dels igonauds l’ai escrich per los joines dels païs d’Òc ». Presentèt l’òbra al premi Aubanel (pròsa) en 1958, mas per aquò far, li calguèt se téner dins las constrenchas d’un recit cort. L’obtenguèt, amb 57 punts, contra 53 punts a Vert paradis de Max Roqueta. Fuguèt onorat de veire l’ensemble Tibal lo garrèl publicat en catalan a Barcelona en 1963, a la demanda del romancièr e editor Joan Sales, jol títol El Garrell. Aquesta publicacion dins la colleccion Club dels Novel.listes la faguèt Joan Sales per festejar lo 750en aniversari de la batalha de Murèth, que son desnosament fuguèt benlèu un eveniment desastrós per çò qu’auria pogut èstre l’avenir d’Occitània amb la mòrt de Pèire d’Aragon, aligat del comte de Tolosa, e la capitada de Simon de Montfort. Joan Sales aviá causit aquel roman de Delluc per çò que trobava qu’al sègle XVI, amb las luchas entremièg papistas e uganauds, lo Perigòrd aviá endurat d’eveniments religioses de la meteissa mena que lo demai d’Occitània al temps de las luchas dels crosats contra los catars4. Joan Sales voliá que se creèsse en Catalonha « una novelistica viva en lenga occitana », prepaus justificat per la remarca dins son prefaci que « la immigracion massiva5 d’occitans a Catalonha fuguèt un fenomen social de grand volum pendent las guèrras de religion »; aquels emigrants èran venguts s’installar dins una region ont restava lo sovenir de l’epòca que se parlava la meteissa lenga d’un costat e de l’autre de Pirenèus.

En 1968, las edicions « Lo Libre Occitan » publiquèron Tibal lo garrèl en entièr, mas solament en occitan. Fuguèt una descobèrta per los joves occitans del Perigòrd. D’annadas longas passèron avans que sortiguèsse la quatrena edicion del roman, viste atarit : d’abòrd una primièra partida en 2000 per las edicions ʺL’Hydre de Castelnaudʺ, que la nomenèt L’arma que sagna. S’acabava un pauc viste, amb la frasa : « M’èri tirat, enfin, de ma primièra, de ma terribla espròva. Una autra vita anava començar »… Aquò per dire que l’autor aviá previst una segonda partida que justificava aquela causida editoriala. La segonda partida sortiguèt nonmas en 2008 amb lo jos títol E la carn que patís, mas amb un autre editor, l'associacion « Mémoire et traditions en Périgord », d' Alàs-sus-Dordonha (24480), amb un prefaci de Jean Ganiayre e un avertiment de Gérard Marty, president de l’associacion.

D’un biais general, Louis Delluc trobava son inspiracion dins la natura a l’entorn d’el, dins l’istòria de sa província e dins l’istòria de l’Espanha ont aimava sovent sejornar. Fasiá mòstra de predileccion per lo sègle XVI.

Louis Delluc fondèt dins las annadas 1958 lo grop folcloric Lo Grel qu’amassava a l’encòp jovents e vièlhs de la comuna de Sent-Vincenç de Còssa. Obtenguèt un primièr premi al concors organizat a Perigüers per la Federacion de las Òbras Laïcas e un autre al concors regional de Biarritz. S’investissiá completament dins l’animacion culturala e pus precisament sus lo punt de la reabilitacion de la lenga d’Òc. Dins son trabalh seguissiá la meteissa linha. Cal rapelar qu’a l’epòca ont comencèt d’escriure son òbra, sos escolans ausissián pas que la lenga d’òc dins la vida vidanta: las breçairòlas de lor maire, los contes de lors grands, lo monde sul mercat, e non sai que... Lo francés que descobrissián a l’escòla èra per els una langue tant estrangièra coma a nosautres l’anglés o l’espanhòl. « Le mérite des instituteurs de la IIIe république en est d’autant plus grand que beaucoup d’entre les écoliers décrochaient le certificat d’études ! » çò ditz Micheu Chapduèlh dins lo prefaci de Fabletas per enfants del país d’Òc, editadas per Lo Bornat del Perigòrd/Novelum, 2004.

Èra pas acostumat de se trachar de lenga d’òc en d’aquela epòca, al contrari dins la màger part de las escòlas primàrias los escolans se fasián picar suls dets o punir se lor escapava un quite mot dins la lenga « mespresada ». Lo regent de Sent-Vincenç, el, se sirviá de las conjugasons occitanas per far melhor comprene lo vèrb être o lo vèrb avoir als escolièrs, coma se pòt ausir dins lo CD : Souvenirs d'élèves de Mr et Mme Louis Delluc, prepaus recaptats per David Dorrance a St-Vincenç de Còssa los 21/22 de junh de 1997 (MP3) al prèp de Mr et Mma Louveau (nascuda en 1935) e de Mma Moulinier e Mr (nascut en 1937).

« En pédagogie, on ne réussit pas si on ne part pas de données connues, çò ditz un de lors ancians escolans. lls (los regents) enseignaient l’Instruction civique. Chaque matin une phrase de morale en haut du tableau était commentée, ça durait environ dix minutes  »
et d’apondre :
« Pendant qu’il (Mr Delluc) nous donnait des exercices à faire il écrivait des poésies en occitan ! »

En qualitat de regent que preparava sos escolans al certificat d’estudis, e que deviá lor ensenhar l’istòria de França, Louis Delluc saviá çò que podiá lor plaire, e coma militant per lo reviscòl de la lenga occitana lor escriguèt un tèxt a lor mesura, Tibal lo Garrèl, en esperar lor donar lo gost de parlar la lenga. Aquel tèxt contava las aventuras d’un dròlle de lor atge, amb sas meteissas preocupacions, sos malurs e son astrada, sos aprentissatges e sas primièras esmogudas. Atal se legís lo volontarisme de l’autor quant a la causida de l’occitan. Aquela causida es pas qu’implicita, mas sauta als uèlhs.

Escriguèt tanben de fabletas per los enfants del cors elementari (sa femna ensenhava dins aquel nivèl), coneissiá plan la valor pedagogica de la faula, e çò dison los prefacièrs de la primièra edicion en 1958,
« Per astre, faguèt pas una adaptacion occitana de mai de La Fontaine o de Florian. Creèt, e prenguèt sos protagonistas au mai près de la vita jornadièra, dins l’ostal, dins lo codèrc, davant la pòrta… Sa tòca finala èra totjorn estada d’ensenhar. Quò èra del temps ont qualques ensenhaires caparuts s’endralhavan dins lo sendarèl estrech dubèrt per la recenta lei Deixonne per fin de far entrar un pauc d’occitan dins las escòlas. »

Tibal lo Garrèl fuguèt considerat coma lo primièr roman occitan escrich en Perigòrd, un eveniment grand. En efièch, fins alara se podián legir e jogar en lenga d’Òc e dins aquel lòc, peças de teatre, cantar de cansons, legir de poèmas, mas pas brica de romans. Los fachs istorics, jos la trama romanèsca, son vertadièrs e sovent relevats dins las cronicas d’un istorian reconegut, lo canonge Jean Tarde. L’ambient rufe del sègle XVI en Perigòrd, a causa de la misèria (impòst de tota mena, tempèris qu’anequelissián recòltas e menavan a la famina, luchas religiosas entre catolics e uganauds, encorregudas de la soldatesca) es escrich sens patòs, malgrat las aparéncias. Sufís de legir los libres d’Yves-Marie Bercé e los comptes renduts dels subdelegats de Sarlat a la generalitat de Guiana. Louis Delluc escriu : « Dins cada cloquièr, dels òmes gaitavan, e còp sec que vesián la mendra tropa armada, fasián tinlar las campanas ». Los registres parroquials son plens de paures, mòrts sus los camins, qu’avián pas de maison e quitament pas de nom.


Tibal, lo personatge màger, es lo filh d’una mendicaira. Vivon tots dos dins una cabana de pèira a distància del vilatge perque es considerada ela coma fachilièra. Lor asuèlh es barrat per las forcas patibulàrias e lo castèl, simbòls de la tota-poténcia senhoriala. Lo dròlle a per sola riquesa un flaujòl e una fonda, que li permeton de manjar ara per ara. Un bèl jorn sa maire serà raubada, menada a la preison de Sarlat puèi supliciada e cremada viva sus la plaça per acusacion de sorcelum, sens mai de formalitat. « Èra la misèria negra […]. E la misèria negra es la germana gran de la bruixeria6», çò ditz lo catalan Joan Sales. Las caças a las fachilièras s’èran amplificadas tre lo segond quart del sègle XV. La majoritat de las acusadas èran de femnas sovent pauras, vièlhas, e que vivián a part. Se disiá qu’avián lo maissant uèlh o que sabián ont se trobava lo matagòt, l’èrba que fai morir. Èra pas rar que sapièsson tanben sonhar lo monde amb de plantas medicinalas, mas aquò degun se’n rementava pas jamai. Dins sa bulla de 1484, lo papa Innocent VIII lançèt lo senhal de la lucha contra lo sorcelum e los «practicians infernals» per assanir, çò disiá, la religion catolica. Al campèstre, los qu’assajavan de solatjar mal o ben los malauts sabián pas ont se metre…
Tibal vai veire la verge negra de Ròcamodor per assajar d’oblidar l’òrre e mai sa culpabilitat d’aver pas sauput salvar sa maire de l’execucion. Los peregrinatges èran frequents a l’epòca estudiada (Ròcamador, Cadonh, ont longtemps los peregrins an pregat davant un linçol sant, que se disiá qu’èra tacat del sang del Crist, çò que s’es averat fals). A la pagina 145, Delluc pausa la question de la relativitat del miracle. Sens causir fèrmament una religion o l’autra, l’eròi demanda ajuda a un endevinaire; sèm dins una epòca ont lo sincretisme es moneda correnta. Per aver salvat la dròlla dels senhors de Castelnòu d’una banda de raubaires cobesejant sa riquesa, Tibal es recompensat d’una carga d’escudièr al castèl. Aquí Delluc tròba l’ocasion de parlar de la condicion de las femnas: en çò dels nòbles, los maridatges reglats per los parents èran pas que de transaccions financièras, aquò se verifica tanben per cada categoria sociala, i a qu’a espepissar los contracts de maridatges! Dins sa novèla fonccion, Tibal rencontra lo capitani Geoffroi de Vivans, amic d’Enric IV, lo rei de França e de Navarra7. Èra uganaud coma quasi tots los senhors de la riva esquèrra de la Dordonha. Los capitanis de las companhiás grandas avián lèu fach de virar casaca se se trobava un ponhat d’escuts a ganhar, se caliá mesfisar d’en pertot. Tibal es confrontat a las exaccions del triste sénher que terroriza son monde e per i escapar pren la fugida dins una gabarra.
Un autre personatge celèbre es evocat per Louis Delluc, Carles de Gontaut-Biron, qu’èra estat lo companhon d’armas e amic del rei Enric IV. Jamai content de las retribucions del rei per sos servicis (li aviá salvat la vida dos o tres còps), complotèt contra el e fuguèt decapitat en 1602 per l’aver traït. Una cançon, La ronda de Biron8 , illustrèt aquesta desgràcia, en donant Biron coma victima d’una injustícia. Lo debat menèt de bruch. L’opinion publica retenguèt nonmas lo destin tragic del soldat e l’ingratitud del rei. La cançon fuguèt interdita, que lo poder crentava un soslevament del pòble


Pendent sa lectura, mina de res, lo legeire jove apren l’istòria de son païs. Es pertant pas un libre d’istòria, es un roman d’aventura, Joan Sales ne’n aviá trobat lo ton entremièg rondalla e roman.

A legir sa bibliografia, se vei que Louis Delluc fuguèt un occitanista militant que se consacrèt plenament a l'educacion populara10. Europèu de la primièra ora puèi que publiquèt en mantuna lenga estrangièra, li agradava plan la cultura catalana e espanhòla ont trobèt l’inspiracion de sos libres. S’adreçava sovent als joves, dins una lenga simpla e justa, quora trebolaira quora galharda. Los dos tòms de Tibal lo Garrèl, roman d’aventuras, pòdon plaire de segur als escolans del collègi mai a los del licèu qu’an causit de conéisser al pus prigond la lenga parlada per lors aujols pendent mile ans. Lor agradarà lo ton saborós, la vivacitat de l’estil, la simplicitat facha de concision qu’empacha pas l’expression poetica.


1- http://www.crilj.org/2009/05/28/michel-bourrelier/
2- tòm XX de Lo Bornat, janv-fev-mars 1970, paja 7).
3-Le Périgourdin de Bordeaux n° 377, p. 6
4-Delluc a publicat lo poema Muret de la batalha, sus Le Périgourdin de Bordeaux n° 279 d'octobre de 1953, p.8
5-L’article « la » s’explica per una mèscla d’occitan e de catalan per Joan Sales.
6-Loís Delluc, El Garrell, traduït de l'occitàn per Joan Sales, Club Editor, 1963, p. 205.
7-Louis Delluc a publicat lo poema L’escalado que conta la presa de Doma per Vivans en 1588, dins Le Périgourdin de Bordeaux n° 279
8-O « Quand Biron voulut danser ».
9-Louis Delluc a publicat lo poema « Lou castèl de Biroun » sus Le Périgourdin de Bordeaux n° 100 de julhet de 1931, p.1 e 2
10- Robert Lafont et Christian Anatole, Nouvelle histoire de la littérature occitane, PUF, 1971, p.768- 769. « Pestour ne pouvait passer à l’occitanisme militant. Ce passage, Louis Delluc (1894) le fait naturellement. Instituteur, il s’est longtemps consacré à l’éducation populaire au sein du Bournat et a beaucoup écrit pour la jeunesse. Il s’est essayé avec beaucoup de bonheur au théâtre, en collaboration avec Fournier. Mais c’est comme prosateur qu’il a donné son œuvre la plus valable. La granda aiga, série de nouvelles non encore réunies en volume, évoque le monde coloré et la vie rude des gabariers de la Dordogne parmi lesquels s’écoula l’enfance de l’auteur. Avec Tibal lo garrèl (1958, 2e édition 1968) qui eut le prix Théodore Aubanel, ʺRaconte dels temps dels Igonauds escrich pels joines del païs d’ocʺ, il a voulu marcher sur les traces d’Eugène Le Roy[...]Avec Delluc, l’insertion du Périgord dans l’architecture commune de la littérature occitane contemporaine est accomplie. »

Bibliografia de Louis Delluc

Obratges en occitan

Nombroses articles, poemas o novelas publicats dins las revistas Lo Bornat, Oc, Le Gai saber, L'Armana Provençau, Le Périgourdin de Bordeaux.

- Òda a la Dordonha, poèma bilingüe, illustrat per Maurice Albe, Sarlat, Imprimerie Michelet, 1931

- Un monge-cavalier, en Jeroni de Perigus, avesque del Cid (tiratge a despart de las Analas del Centro de cultura valenciana, 1951), in Lo Bornat n° 4, oct-dec de 1992.

- La farça del pairolier, comèdia en collaboracion amb lo majoral Marcel Fournier, Périgueux, Federacion de las òbras Laïcas, sens data

- La poetessa galiciana Rosalia Castro (Oc n° doble 201-202 de julhet-decembre 1956, p. 224-236). Ensag.

- Fablettes pour les enfants des pays d’Oc, Lo Bornat del Perigòrd/ A.S.C.O. (Talher sarladés de cultura occitana), prefaci de Jean-Louis Galet, 1958.

- Fablettes pour les enfants du pays d’Oc, Périgueux, Edicions Pierre Fanlac, sens data, 35 p.

Tibal lo Garrèl, Avignon, Aubanèl, 1958, 214 p.

Tibal lo Garrèl, Reedicion Lavit, Toulouse, Lo Libre occitan, 1968, 197 p.

Lo secret del comte de Marcafava, comèdia per mariòtas, in Paraulas de Novelum, n° 81 bis, 1998.

-Tibal lo garrèl, L’arma que sagna, (primièra partida), occitan/francés, Castelnaud, Edicions L’Hydre, 2000. Prefaci de Bernard Lesfargues.

- Tibal lo garrèl… E la carn que patís, (segonda partida) occitan / francés, 24480 Alles / Dordogne, Editions Mémoire et traditions en Périgord, 2008. Prefaci de Jean Ganiayre. Avertiment de Gérard Marty, president de l’associacion Mémoire et traditions du Périgord.

- Fabletas per enfants del país d’Òc, Lo Bornat del Perigòrd/Novelum, 2004.

Traduccions castelhan/occitan

- La guerra dels ases,  capitol XXIV del libre de Don Quichote, Bordeaux, Le Périgourdin de Bordeaux, 1957, 15 p.

- Argental e io (Platero y io de Juan Ramon Jimenez, premi Nobel de literatura) en collaboracion amb lo filosòf Joseph Migot e lo majoral Jean Monestier, Lo Bornat. Sens data.

Obratges en francés

- Le mousse de la Niña, Paris, edicions Bourrelier 1953, Premi « Jeunesse » de las edicions eponimas.

- Des caravelles autour du monde, Paris, edicions Bourrelier, 1957.

- L’enfance d’une reine, Paris,edicions Bourrelier, 1958.

- Jeunes princes captifs, Paris, edicions Bourrelier, 1958.

- Le destin de Paquito, Paris, edicions Magnard 1963.

- Par la plume ou par l’épée, Namur, edicions du Soleil Levant, 1963.

- Olivier de Castille, edicions Bourrelier/Armand Colin, 1964.

Reviradas de l'òbra

- El grumete de la Niña, en Espanha en 1955. Tradusit en olandés en 1956 e en alemand per l’ensenhament segondari.

- Lo Garrell, en catalan,  Barcelona, edicions Joan Sales, 1963. Prefaci de Joan Sales p. 7 a 33.

Tèxtes inedits

Lena la Mariandona, pastorala fluviala en dos actes, sens data.

L’èrba que fai perdre, nòvelas, sens data.

La granda aiga, nòvelas.

La longue espérance,  en collaboracion amb Germaine Rougier, escrit al cap de sa vida.

Teatre

-Pèças ineditas, escritas e jogadas per amassar de l’argent fins a mandar de còlis als presonièrs pendent la guèrra 1939-1940, dont parlan los locutors del CD Souvenirs d'élèves de Louis Delluc.

- Louis Delluc e Marcel Fournier, La farço del peiroulie, Fédération des Œuvres laïques de La Dordogne, 1958.

- Louis Delluc e Bernard Lesfargues, Lo secret del comte de Marcafava,  comèdia per mariòtas, Novelum, 1998.

Òbras postumas

- Louis Delluc, Partis d’Argentat, Périgueux, Imprimerie Joucla, 1983.

- Louis Delluc, Histoire de Saint-Vincent-de-Cosse, monografia, Le Roc de Bourzac, 2006.

Crèdits :

Vinheta d'illustracion de Jacques Saraben

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Célèbre mais méconnu », Lo chalelh, bulletin n° 6, octobre de 2006, Association «Mémoire et traditions en Périgord».

- Préface de Joan Sales p. 7 – 33 de Lo Garrell, (en catalan), Barcelona, éditions Joan Sales, 1963.

- À propos d’une préface, Les conditions de survie d’un dialecte, per Joan Sales, traduction de Louis Delluc, Lo Bornat, revue n° 4, de 1963 de Lo bornat, p. 204 e sus n° 5, de 1964 p. 232.

- CD : Souvenirs d'élèves de Louis Delluc. Souvenirs d’écoliers de Mr e Mme Louis Delluc instituteurs à St-Vincent de Cosse de 1926 a 1951. Propos recueillis par David Dorrance à St-Vincent de Cosse les 21/22 de juin 1997 (MP3) auprès de Mr et Mme Louveau (née en 1935) et de Mme Moulinier e Mr (né en 1937). Chez Gérard Marty, Président de l'association Mémoire et traditions du Périgord, Les Salveyries, 24005, Alles sur-Dordogne.

- Le Périgourdin de Bordeaux, journal hebdomadaire de 1923 à 1963 (A.D.24, REV 925/2, 925/3, 925/4, 925/5,925/6).

- Lo Bornat dau Perigord, journaux de l'école félibréenne du Périgord.

- Robert Lafont et Christian Anatole, Nouvelle histoire de la littérature occitane, PUF, 1971, p.768- 769 :
« Pestour ne pouvait passer à l’occitanisme militant. Ce passage, Louis Delluc (1894) le fait naturellement. Instituteur, il s’est longtemps consacré à l’éducation populaire au sein du Bournat et a beaucoup écrit pour la jeunesse. Il s’est essayé avec beaucoup de bonheur au théâtre, en collaboration avec Fournier. Mais c’est comme prosateur qu’il a donné son œuvre la plus valable. La granda aiga, série de nouvelles non encore réunies en volume, évoque le monde coloré et la vie rude des gabariers de la Dordogne parmi lesquels s’écoula l’enfance de l’auteur. Avec Tibal lo garrèl (1958, 2e édition 1968) qui eut le prix Théodore Aubanel, « Raconte dels temps dels Igonauds escrich pels joines del païs d’oc », il a voulu marcher sur les traces d’Eugène Le Roy. S’il ne nous a pas donné un autre Jacquou le Croquant, il nous du moins donné un roman agréable à lire et un bon témoignage sur la vie populaire périgourdine.
Avec Delluc, l’insertion du Périgord dans l’architecture commune de la littérature occitane contemporaine est accomplie. »
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Militant et homme de lettres, Auguste Delfau a joué un rôle important dans l’organisation de l’IEO à la suite de la Seconde Guerre mondiale.

Identité

Formes référentielles

Delfau, Auguste (1893-1984)

Autres formes connues

- Delfau, August (forme occitane du nom)

Éléments biographiques 

Auguste Delfau est né à Carmaux le 12 mars 1893 de parents agriculteurs originaires du Ségala tarnais.
Il devient instituteur dans l’Aude après avoir fait l’École Normale à Carcassonne. Il est ensuite nommé Inspecteur de l’Enseignement Primaire dans les Pyrénées-Orientales où il s’intéresse à la culture catalane.
Après avoir pris sa retraite, en 1945, il vit entre Leucate-Plage, où il passe une partie de son temps, et sa maison de famille à Moularès où il meurt le 18 novembre 1984.

Engagement dans la renaissance d’oc

Plus que pour son œuvre littéraire, Auguste Delfau est surtout connu pour son engagement pour la langue et la culture occitanes et plus largement pour les langues et cultures régionales et menacées.
Ainsi il devient président du Calelh de Carmaux, rédacteur en chef des Annales de l’IEO mais aussi secrétaire du conseil d’études de l’Institut d’Etudes Occitanes de 1960 à 1970 et membre du comité de rédaction de la Revue du Tarn dès 1956. Entre autres activités et en tant que secrétaire général de la section d’histoire littéraire de l’Institut d’Etudes Occitanes (poste qu’il occupe à partir de 1958) il organise pour l’IEO quatre colloques ; le premier, en 1959, à Toulouse sur la littérature occitane des XVIe et XVIIe siècles, en 1962, à Montpellier autour du thème « Civilisation régionale et littérature occitane aux XVIIe et XVIIIe siècles en Bas-Languedoc », ensuite, en 1963, à nouveau à Toulouse, à l’occasion de l’anniversaire de la bataille de Muret pour « Situer Muret dans l’histoire occitane » et enfin, en 1965, à Auch où les communications portent sur Pey de Garros et la situation culturelle de l’Aquitaine méridionale au XVIe siècle.
Sur le plan national et international il est dans les années 60 (1960-1967) secrétaire général du Conseil National de Défense des Langues et Cultures Régionales et en 1964 parmi les premiers promoteurs de l’Association Internationale des Langues et Cultures Menacées.

Il est également l’auteur d’une œuvre littéraire d’intérêt dont on retient la publication de deux recueils de poèmes : De la bruga a l’oliu en 1963 pour lequel il reçoit le prix Fabian-Artigas de l’Académie des Jeux Floraux et Coma l’aiga del riu en 1972, tous les deux aux éditions Subervie de Rodez. Il publie aussi aux éditions de l’IEO Le sermon de M. Plazolles de Jean-Louis Fournès (1958) et Œuvres choisies d’Auger Galhard (1961), poète de Rabastens dont il a étudié l’œuvre. Il collabore aussi à la publication de l’anthologie Dins l’òrt occitan, parue en 1962 aux éditions Subervie, aux côtés d’Henri Mouly.

Bibliographie d'Auguste Delfau

- Delfau, Auguste, Le sermon de M. Plazolles de Jean-Louis Founès, Institut d’Etudes Occitanes, Toulouse, 1958

-  Delfau, Auguste, Oeuvres choisies d’Auger Galhard, Institut d’Etudes Occitanes, Toulouse, 1961

- Delfau, Auguste / Mouly, Henri, Dins l’òrt occitan, Editions Subervie, Rodez, 1962

- Delfau, Auguste, De la bruga a l’oliu, Editions Subervie, Rodez, 1963

- Delfau, Auguste, Coma l’aiga del riu, Editions Subervie, Rodez, 1972


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Militant e òme de letras, August Delfau joguèt un ròtle important dins l’organizacion de l’IEO al sortir de la Segonda Guèrra mondiala.

Identitat

Formas referencialas

Delfau, Auguste (1893-1984)

Autras formas conegudas

- Delfau, August (forma occitana del nom)

Elements biografics 

August Delfau nais a Caramauç lo 12 de mars de 1893 de parents agricultors originaris del Segalar tarnés.
Ven regent dins Aude aprèp aver fach l’Escòla Normala a Carcasona. Puèi es mandat coma Inspector de l’Ensenhament Primari dins los Pirineus-Orientals ont s’interèssa a la cultura catalana.
Un còp a la retirada, en 1945, viu entre Leucata-Platja, ont passa una part de son temps, e son ostal de familha a Molarés ont morís lo 18 de novembre de 1984.

Engatjament dins la renaissença d’oc

Mai que per son òbra literària, August Delfau es subretot conegut per son engatjament per la lenga e la cultura occitanas e mai largament per las lengas e culturas regionalas e menaçadas.
Aital deven president del Calelh de Caramauç, cap redactor de las Annales de l’IEO mas tanben secretari del conselh d’estudis de l’Institut d’Estudis Occitans de 1960 fins a 1970 e membre del comitat de redaccion de la Revue du Tarn tre 1956. Entre autras activitats e coma secretari general de la seccion d’istòria literària de l’Institut d’Estudis Occitans (pòste qu’ocupa a partir de 1958) organiza per l’IEO quatre collòquis ; lo primièr, en 1959, a Tolosa sus la literatura occitana dels sègles XVI e XVII, en 1962, a Montpelhièr a l’entorn del tèma «Civilizacion regionala e literatura occitana al sègle XVII e XVIII en Lengadòc-Bas», l’an seguent, en 1963, tornamai a Tolosa, a l’escasença de l’anniversari de la batalha de Murèth per «Situar Murèth dins l’istòria occitana» e enfin, en 1965, a Aush ont las comunicacions pòrtan sus Pey de Garròs e la situacion culturala de l’Aquitània meridionala al sègle XVI.
Sul plan nacional e internacional es, dins las annadas 60 (1960-1967) secretari general del Conselh Nacional de Defensa de las Lengas e Culturas Regionalas e en 1964 es entre los primièrs promotors de l’Associacion Internacionala de las Lengas e Culturas Menaçadas.

Es tanben l’autor d’una òbra literària d’interès que se’n reten la publicacion de dos recuèlhs de poèmas : De la bruga a l’oliu en 1963 que reçaup lo prèmi Fabian-Artigas de l’Acadèmia dels Jòcs Florals e Coma l’aiga del riu en 1972, totes dos a las edicions Subervie de Rodés. Publica tanben a las edicions de l’IEO Le sermon de M. Plazolles, de Jean-Louis Fournès (1958) e Œuvres choisies d’Auger Galhard (1961), poèta de Rabastens que n’estudièt l’òbra. Collabòra tanben a la publicacion de l’antologia Dins l’òrt occitan, pareguda en 1962 a las edicions Subervie, amb Enric Mouly.

Bibliografia d'August Delfau

- Delfau, Auguste, Le sermon de M. Plazolles de Jean-Louis Founès, Institut d’Etudes Occitanes, Toulouse, 1958

-  Delfau, Auguste, Oeuvres choisies d’Auger Galhard, Institut d’Etudes Occitanes, Toulouse, 1961

- Delfau, Auguste / Mouly, Henri, Dins l’òrt occitan, Editions Subervie, Rodez, 1962

- Delfau, Auguste, De la bruga a l’oliu, Editions Subervie, Rodez, 1963

- Delfau, Auguste, Coma l’aiga del riu, Editions Subervie, Rodez, 1972


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- Fourié, Jean, Dictionnaire des auteurs de langue d’oc de 1800 à nos jours, Félibrige, Aix-en-Provence, 2009

- L’Occitan n°54, janvier-février 1985

- L’Occitan n°57, juillet-août 1985

- Oc n°23, nòva tièira, septembre 1984

- Annales de l’IEO année 1960

- Annales de l’IEO année 1961

- Annales de l’IEO années 1962-1963

- Annales de l’IEO automne 1966 (4ème série n°2)

- Annales de l’IEO printemps 1968 (4ème série n°3)

Sitographie

- http://data.bnf.fr/12170063/auguste_delfau/

- http://data.bnf.fr/atelier/12170063/auguste_delfau/

- https://www.idref.fr/autorites/autorites.html

- http://www.sudoc.abes.fr//DB=2.1/SET=2/TTL=1/CMD?ACT=SRCHA&IKT=1016&SRT=RLV&TRM=auguste+delfau]]>
Hélène Gracia-Cabanes (Hérault), 16 juillet 1919 – 19 novembre 2010 (Hérault), institutrice, pédagogue, militante de L’École Moderne, fondatrice du Grop Antonin Perbosc, membre de l’Institut d’Études Occitanes, cofondatrice de la revue L’Ase Negre, Présidente d’honneur de la Calandreta dagtenca.

Identité

Formes référentielles

Gracia, Hélène (1919-2010)

Autres formes connues

- Cabanes, Elèna (forme occitane du nom)

- Cabanes, Hélène (nom de naissance)

- Gracia, Elèna (forme occitane du nom)

Éléments biographiques

Fille unique d’une famille bilingue de viticulteurs modestes de Servian, elle intègre l’Ecole Normale de Montpellier en automne 1936. Reçue institutrice en juillet 1939, elle est affectée à Roujan comme remplaçante du directeur de l’école, alors mobilisé, Marcel Valière, enseignant anarcho-syndicaliste ; il dirigeait la branche « syndicalisme révolutionnaire-lutte des classes » de la Fédération Unitaire de l’Enseignement (FUE)1 dont la revue créée à l’époque en 1910 et regroupant les éléments anarcho-syndicalistes de l’époque s’intitulait l’École Émancipée.

Le contact avec Valière va être déterminant pour la jeune institutrice, déjà influencée par les idées de sa famille (anticléricalisme, pacifisme, féminisme de sa mère). Tout au long de sa vie, elle a été une militante active de l’École Émancipée au Syndicat National des Instituteurs (SNI)2.

C’est par le syndicalisme qu’elle a découvert Célestin Freinet et l’École Moderne.

Engagement dans la renaissance d'oc

C’est alors qu’elle fréquente l’École Normale qu’elle commence à s’intéresser timidement à la langue d’oc après avoir lu Mirèio de Mistral et avoir choisi comme sujet de travail personnel dans le cadre de la préparation du Brevet Supérieur « langue et littérature languedocienne ».

Une fois en poste, elle continue à se passionner pour la langue et la culture occitane. Elle entre en relation en 1943 avec Charles Camproux qui vient juste d’être professeur à la Faculté des Lettres de Montpellier. Celui-ci va l’inciter à rassembler les jeunes instituteurs de l’école laïque intéressés par la langue d’oc (le futur Groupe Antonin Perbosc) et à rejoindre les jeunes occitanistes d’après-guerre. Elle entretient par ailleurs à cette époque (1943-1944) une correspondance avec Honoré Bourguignon, félibre varois espérantiste et adhérent du mouvement Freinet. Premier cadre féminin de la Société d’Études Occitanes (SEO) puis de l’Institut d’Études Occitanes (IEO), elle va, avec ses deux amis Léon Cordes et Robert Lafont, créer la revue l’Ase Negre, organe politique officieux du nouvel IEO. Elle en sera la cheville ouvrière, assurant l’administration, l’envoi et, au début, l’impression de la nouvelle revue sur l’imprimerie de son école d’Abeilhan. Parallèlement, elle est une militante syndicale active et Marcel Valière vient la chercher pour entrer au Conseil syndical du Syndicat National des Instituteurs (SNI) où certains de ses collègues lui feront mieux connaître l’École Moderne de Célestin Freinet.

Dès 1946, alors qu’elle est en poste à Abeilhan dans l’Hérault, elle commence à appliquer les méthodes Freinet à son enseignement et y introduit parallèlement (autant que faire se peut) l’occitan. Elle rassemble autour d’elle ses collègues instituteurs intéressés par la langue autour d’une structure, le Groupe Antonin Perbosc dont va découler la Section Pédagogique de l’IEO (1951-1966) et ses parutions : d’abord les Bulletins Pédagogiques jusqu’en 1956 puis les Cahiers Pédagogiques. Les Centres Régionaux d’Études Occitanes (CREO), seront créés en 1966, pour mieux coller aux différentes académies, par son amie Denise Imbert, dernière rédactrice des Cahiers Pédagogiques.

Dès le début, la pédagogie développée par le Groupe Antonin Perbosc s’inspire de l’École Moderne de Freinet. En 1949, la Garba Occitana, compilation de travaux de collégiens, voit le jour sur le modèle de La Gerbe3 de Freinet. Le travail d'Hélène Cabanes Gracia, clairement fondé sur les méthodes de l'Ecole Moderne, a été fondamental pour le développement de l'enseignement de l'occitan après la guerre de 39-45.

Jusqu’à sa retraite de l’enseignement en 1974, Hélène Cabanes-Gracia est de tous les combats : autour de la langue en collaborant aux Bulletins Pédagogiques (elle est au Comité de Rédaction avec ses amis Charles Camproux, Raymond Chabbert, Robert Lafont, Pierre Lagarde...), aux Cahiers Pédagogiques qu’elle dirige de 1960 à 1964 puis à Vida Nòstra et à l’organisation des stages pédagogiques où se tissaient les liens entre enseignants…

On notera aussi sa participation à la fondation du MLCR (Mouvement laïque des cultures régionales) et le travail de liaison qu’elle organise autour de son ami Raoul Bayou alors député de l’Hérault (et ancien membre du Groupe Antonin Perbosc) et le MLCR avec l’instituteur breton Armand Keravel et Robert Lafont en vue de déposer un projet de loi pour les langues régionales. Retirée à Agde où elle avait fondé le Cercle occitan dagtenc en octobre 1977 tout en préparant les lycéens à l’épreuve facultative d’occitan au bac, elle fait éditer trois livres : La cosina dagtenca, Contes e racontes del país dagtenc, de Paulona Duconquéré, adhérente du cercle occitan, en quelque sorte mémoire vivante de la vie agathoise d’autrefois. Le troisième est la réédition partielle d’une œuvre de l’écrivain agathois du XIXe siècle Balthazard Floret, La Borrida Dagtenca. Elle participe à la fin de sa vie à la création de l’école Calandreta Dagtenca en 2002.

Hélène Cabanes-Gracia, surtout connue pour ses livres pédagogiques destinés aux enseignants d’occitan et avant tout pour son action et ses articles en faveur de l’enseignement de la langue occitane, s’est aussi essayée à la littérature sous forme de nouvelles (six nouvelles répertoriées dans les revues Viure et Òc).


1. La FUE sera la seule branche de la CGTU à échapper au processus de stalinisation d’avant-guerre. Lors de la réunification de 1936 entre la CGT et la CGTU, c’est Marcel Valière qui négocie, au nom de la FUE, la réunification avec la branche rivale, la Fédération Générale de l’Éducation (FGT) incorporée à la CGT de tendance réformiste pour créer la Fédération de l’Education Nationale et en dirigera la tendance syndicalisme-révolutionnaire-lutte de classes sous le nom d’École Émancipée ; c’est encore lui avec un autre syndicaliste, René Bonissel, qui va 1948 assurer l’autonomie de la FEN en refusant la nouvelle scission entre CGT et CGT-FO. l’École Émancipée continuera être une des tendances de la FEN regroupant l’extrême gauche non communiste de l’époque dont les libertaires.  

2. L'École émancipée (l'EE) peut se prévaloir du titre de plus ancien courant du syndicalisme français, puisque sa revue a été créée en 1910 comme organe de la Fédération des membres de l'enseignement laïque (FMEL) affiliée à la toute nouvelle CGT. Elle est à l'époque marquée par l'anarcho-syndicalisme. De 1921 à 1936, ses militants ont animé et dirigé la Fédération Unitaire de l'Enseignement de la CGTU : en pleine "bolchévisation" de la CGTU voulue par la direction stalinienne du PCF, elle a été la seule fédération oppositionnelle de cette confédération réussissant à se maintenir majoritaire jusqu'à la réunification CGT-CGTU. C'est alors Marcel Valière, son nouveau secrétaire général, qui négocie la réunification des Fédérations de l'enseignement. De 1948 à 1992, elle a été la « 3e tendance » de la FEN derrière la majorité autonome (UID) et les cégétistes d'Unité et action. En 1948, Marcel Valière contribua avec l'autonome René Bonissel à faire passer la FEN dans l'autonomie en rédigeant la motion qui refusait de choisir entre la CGT dominée par les communistes et la nouvelle confédération Force ouvrière. Elle a longtemps rassemblé l'ensemble des courants d'extrême-gauche au sein de la FEN dont l'EE est réputée proche, mais elle a aussi attiré des militants pédagogiques (en particulier du mouvement Freinet).

3. La Garba est un travail de l’ICEM qui réunit des instituteurs occitanistes.

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Ouvrages pédagogiques

  • Pels camins del país, (Cahiers Pédagogiques n°33), IEO, Toulouse 1966, réédition CEO, Toulouse, 1975.
  • Lecturas occitanas, IEO, Toulouse, 1969.
  • Lecturas occitanas (fichas de trabalh), IEO, Toulouse, 1972.
  • Poésies pour les écoliers occitans (Cahiers Pédagogiques n°59-60) IEO, Laurens, 1973, réédition CEO, Montpellier, 1975.
  • Chants pour les écoliers occitans (Cahiers Pédagogiques n° 60-61), IEO, Laurens, 1973.

Romans, contes et nouvelles 

  • « Reviudança », nouvelle, Oc, n° 205-206, 1957.
  • « Lo paure òme », conte, Cahiers Pédagogiques n° 5, 1958.
  • « L’escorreguda », conte, Oc n° 225, 1962.
  • « Lo viòl », conte, Viure n° 7, 1966.
  • « La cavala », conte, Viure n° 8, 1967.
  • « Lo vudel », conte, Oc n° 19, 1983.

Il convient d’ajouter de nombreux articles touchant à la pédagogie, à la politique, au féminisme, au syndicalisme dans de nombreuses revues dont l’Ase Negre, les Bulletins Pédagogiques de l’IEO, les Cahiers Pédagogiques de l’IEO, Vida Nòstra, Viure, l’École Émancipée, Lenga e país d’oc…)

Éditions du « Cercle occitan dagtenc » sous la direction d’Hélène Gracia 

  • Racòntes dal país dagtenc, Paule Duconquéré, Cercle Occitan Dagtenc, Agde, 1982.
  • La cosina del país d’Agde, Paule Duconquéré, Cercle Occitan Dagtenc, Agde, 1987.
  • La borrida dagtenca, Balthazard Floret, Cercle Occitan Dagtenc, Agde, 1994. (Recueil de poèmes, réédition partielle en graphie normalisée).

Collaboration à des revues (soit comme membre du Comité de rédaction, soit comme administratrice ou directrice) 

  • L’agaça canta, journal scolaire. Abeilhan, 1946-1949. Gérante.
  • L’Ase Negre, revue de la jeunesse occitane. Abeilhan 08/46 - 12/47. Administratrice. (gestion, tenue des adhésions, envois…).
  • Occitània, revue de la jeunesse occitane. Abeilhan , 01/48 - 04/49. Administratrice. (gestion, tenue des adhésions, envois…).
  • La Garba Occitana, lien des journaux scolaires de l’École Moderne, Abeilhan et Soulages-Bonneval, 1949 – 1951. Gérante et co-gérante.
  • Escòla e Vida, journal du Groupe Antonin Perbosc. Abeilhan 1946 – 1949. Gérante.
  • Bulletin Pédagogique de l’IEO, revue de la section pédagogique de l’IEO. Toulouse, 02/51-06/1956.
  • À la volette, journal scolaire. Lodève, 09/52-06/1954. Gérante.
  • Cahiers Pédagogiques de l’IEO, revue de la section pédagogique de l’IEO. Toulouse, 09/56 – 1973. (Directrice du n° 12 à 15).
  • Vida Nòstra, Toulouse, 1971 – 1974.

Sources :

Ouvrages 

  • Abrate Laurent, Occitanie 1900-1968. Des idées et des hommes, Toulouse, IEO, 2001.
  • ICEM, Un instituteur : Célestin Freinet, Cannes, CEL, 1979.
  • Toti Yves, Òc, Pèlerin de l’absolu, Mouans-Sarthoux (06), OC, 1996.

Revues 

  • Martel Philippe, « Chronologie de l’histoire de l’IEO » Estudis occitan, n° 18, 1995.

Thèses et mémoire 

  • Canales, Philippe, Itinerari d’una ensenhaira occitana, Elèna Cabanas-Gràcia 1919-2010, Mémoire de Master, Université Paul valéry, Montpellier, 2012.
 

Correspondances 

  • CIRDOC, Béziers. Lettres prêtées personnellement par Hélène Cabanes.

Ressources électroniques

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