Alice Astrieud – nom de naissance : Alice Astrieud-Allouis
Née Alice Astrieud, fille d’un boulanger, elle passa sa jeunesse dans un milieu rural et montagnard. Après avoir obtenu le certificat d’études primaires, elle entra à l’école primaire supérieure de Gap en 1935, participa à la solidarité en faveur des républicains espagnols et fut admise au concours d’entrée à l’École normale d’institutrices de Gap en 1940. Suite à la suppression des écoles normales par décret du 15 août 1941, elle fut élève au lycée de jeunes filles de Gap, et obtint le baccalauréat (philosophie) en 1943. Elle débuta comme institutrice en 1944 à Chaumenq, hameau de Bréziers où elle aida la Résistance locale. Puis elle exerça à La Cluse (1947), à Chorges 1953), La Roche des Arnauds (1960) avant d’être nommée à Gap (1966). Devenue directrice de l’école de Bonneval en 1971, elle y prit sa retraite en 1978.
Mariée en avril 1976 avec Albert Allouis, agent comptable des organismes de Sécurité sociale, elle devint veuve en 1995.
Dès 1944, Alice Astrieud milita dans le Syndicat national des instituteurs (SNI) et participa aux activités du syndicat qui sortait de la clandestinité et qui devait devenir, en 1945, la principale composante de la FEN (Fédération de l’Éducation nationale). Elle siégea régulièrement dans les instances départementales du SNI de 1954 jusqu’aux années 1970, au Conseil départemental de l’enseignement primaire et au comité technique paritaire où elle lutta notamment contre la fermeture des écoles rurales. Elle participa à tous les congrès nationaux du SNI. Elle resta la secrétaire de la tendance « Unité et Action » de la section départementale de la FEN de 1958 à 1965 puis à nouveau à partir de 1970. Dans le même temps, Alice Astrieud participa à l’organisation des nombreuses actions pour la défense de l’école laïque, notamment en 1959 en faveur de la pétition contre la loi Debré. Elle collaborait aussi à la rédaction de L’Ami de l’école laïque parallèlement aux articles qu’elle composait pour le bulletin syndical, L’école haut-alpine. Retraitée, elle présida la Mutuelle Accidents Élèves (1978-1985) puis l’association des Délégués départementaux de l’Éducation nationale (1985-1993).
Adhérente au Parti communiste français depuis 1954, trésorière de la section communiste de Chorges, Alice Astrieud entra au comité fédéral en 1956 et fut régulièrement renouvelée. Alice Astrieud fut candidate du PCF aux élections pour le Conseil général dans le canton de Saint-Étienne-en-Dévoluy en 1958.
Alice Allouis-Astrieud, membre du PCF et du Mouvement de la paix, participait à l’organisation de soirées culturelles, d’expositions annuelles de travaux artistiques régionaux, du Printemps du livre à Veynes, contait pour les enfants les légendes du Dévoluy ou présentait des conférences sur l’école (« Visages de l’école publique dans les Hautes- Alpes depuis la Libération », 15 juin 2002 devant l’assemblée générale des DDEN) ou sur le Dévoluy (21 juin 2002, lors d’un stage de botanistes).
Après son décès à l’EHPAD de Gap, une soirée d’hommage fut organisée le 2 octobre 2015 par les organisations dans lesquelles elle avait milité.
Alice Allouis assuma l’intérim de la présidence de l’Institut d’études occitanes « Espaci Occitan dels Aups » et elle siégea à son conseil d’administration durant des années. Elle participait activement aux rencontres occitanes de Provence organisées dans les Alpes et maîtrisait parfaitement l’occitan vivaro-alpin, comme le montrent ces vidéos de conférences. Elle s’intéressait également aux Mystères médiévaux alpins à propos desquels elle donna une conférence lors d’un stage de l’espace occitan de GAP.
Alice Astrieud – nom de naissance : Alice Astrieud-Allouis
Née Alice Astrieud, fille d’un boulanger, elle passa sa jeunesse dans un milieu rural et montagnard. Après avoir obtenu le certificat d’études primaires, elle entra à l’école primaire supérieure de Gap en 1935, participa à la solidarité en faveur des républicains espagnols et fut admise au concours d’entrée à l’École normale d’institutrices de Gap en 1940. Suite à la suppression des écoles normales par décret du 15 août 1941, elle fut élève au lycée de jeunes filles de Gap, et obtint le baccalauréat (philosophie) en 1943. Elle débuta comme institutrice en 1944 à Chaumenq, hameau de Bréziers où elle aida la Résistance locale. Puis elle exerça à La Cluse (1947), à Chorges 1953), La Roche des Arnauds (1960) avant d’être nommée à Gap (1966). Devenue directrice de l’école de Bonneval en 1971, elle y prit sa retraite en 1978.
Mariée en avril 1976 avec Albert Allouis, agent comptable des organismes de Sécurité sociale, elle devint veuve en 1995.
Dès 1944, Alice Astrieud milita dans le Syndicat national des instituteurs (SNI) et participa aux activités du syndicat qui sortait de la clandestinité et qui devait devenir, en 1945, la principale composante de la FEN (Fédération de l’Éducation nationale). Elle siégea régulièrement dans les instances départementales du SNI de 1954 jusqu’aux années 1970, au Conseil départemental de l’enseignement primaire et au comité technique paritaire où elle lutta notamment contre la fermeture des écoles rurales. Elle participa à tous les congrès nationaux du SNI. Elle resta la secrétaire de la tendance « Unité et Action » de la section départementale de la FEN de 1958 à 1965 puis à nouveau à partir de 1970. Dans le même temps, Alice Astrieud participa à l’organisation des nombreuses actions pour la défense de l’école laïque, notamment en 1959 en faveur de la pétition contre la loi Debré. Elle collaborait aussi à la rédaction de L’Ami de l’école laïque parallèlement aux articles qu’elle composait pour le bulletin syndical, L’école haut-alpine. Retraitée, elle présida la Mutuelle Accidents Élèves (1978-1985) puis l’association des Délégués départementaux de l’Éducation nationale (1985-1993).
Adhérente au Parti communiste français depuis 1954, trésorière de la section communiste de Chorges, Alice Astrieud entra au comité fédéral en 1956 et fut régulièrement renouvelée. Alice Astrieud fut candidate du PCF aux élections pour le Conseil général dans le canton de Saint-Étienne-en-Dévoluy en 1958.
Alice Allouis-Astrieud, membre du PCF et du Mouvement de la paix, participait à l’organisation de soirées culturelles, d’expositions annuelles de travaux artistiques régionaux, du Printemps du livre à Veynes, contait pour les enfants les légendes du Dévoluy ou présentait des conférences sur l’école (« Visages de l’école publique dans les Hautes- Alpes depuis la Libération », 15 juin 2002 devant l’assemblée générale des DDEN) ou sur le Dévoluy (21 juin 2002, lors d’un stage de botanistes).
Après son décès à l’EHPAD de Gap, une soirée d’hommage fut organisée le 2 octobre 2015 par les organisations dans lesquelles elle avait milité.
Alice Allouis assuma l’intérim de la présidence de l’Institut d’études occitanes « Espaci Occitan dels Aups » et elle siégea à son conseil d’administration durant des années. Elle participait activement aux rencontres occitanes de Provence organisées dans les Alpes et maîtrisait parfaitement l’occitan vivaro-alpin, comme le montrent ces vidéos de conférences. Elle s’intéressait également aux Mystères médiévaux alpins à propos desquels elle donna une conférence lors d’un stage de l’espace occitan de GAP.
Né le 17 mars 1945 à Parthenay (Deux-Sèvres), mort le 17 novembre 2018 à Agde (Hérault) ; militant communiste ; fonctionnaire territorial ; syndicaliste CGT ; conseiller général de l’Hérault, il est, au début des années 2000, l’un des fondateurs et animateurs du réseau « Langues et cultures de France », dont il anime le premier site internet ainsi que de nombreuses réunions publiques. Il s’intéresse à la littérature populaire de Sète, notamment à la figure de Gustave Théron, félibre, surnommé « Biscan pas ».
Jacques Blin était le fils d’un navigateur, Yvon, Georges Blin, cuisinier dans la Marine marchande, né le 17 octobre 1926 à Parthenay (Deux-Sèvres) et de Marthe, Gabrielle Ladrat, serveuse, née le 11 juillet 1925 à Ansac (Charente). Confié à ses grands-parents paternels qui vivaient à Parthenay, alors que ses parents travaillaient à Sète, il y effectua sa scolarité primaire jusqu’au certificat d’études en 1959. Il réussit l’examen d’entrée en quatrième, avec l’espoir de devenir dessinateur industriel. Il entre au collège technique de Sète où il fut orienté vers la serrurerie et poursuivit des études notamment de dessinateur en construction métallique et de dessinateur en construction mécanique. Il aspirait à entrer dans une école d’ingénieurs mais celle-ci située en région parisienne n’acceptait que des internes issus de ses rangs. Il tenta alors plusieurs concours avant d’être embauché en 1964 en remplacement dans les services techniques de la ville de Sète, comme dessinateur au service des bâtiments publics. Après son service militaire, il accepta la direction de la Maison des Jeunes et de la Culture la Corniche. En 1967, il rencontra Rose Mioch, fille et nièce de grands résistants communistes héraultais (Carmen Antonio-Mioch, Philomen Mioch, François Mioch), responsable de l’Union des Jeunes Filles de France. Ils se marièrent à Sète en septembre 1968 où naquirent leurs trois enfants : Laurence (1969), Lélia (1971), et Loïc (1974).
Jusqu’à sa retraite en septembre 2002, Jacques Blin avait mené de front un inlassable militantisme politique et syndical et une belle carrière de fonctionnaire territorial.
Atteint d’un cancer incurable contre lequel il se battait depuis trois ans, Jacques Blin mourut le 17 novembre 2018. La cérémonie civile des obsèques eut lieu le 23 novembre 2018 au funérarium municipal de Sète en présence d’une nombreuse assistance. François Liberti, ancien maire de Sète et Jean-Claude Llinares, de l’IHS CGT de l’Hérault retracèrent les étapes de sa vie, le premier insistant plutôt sur son itinéraire militant, le second sur ses travaux d’histoire sociale et politique de Sète et de l’Hérault à l’époque contemporaine. Le musicien Philippe Carcassés joua « La Fèsta d’Issanka » dont le refrain fut repris par l’assistance.
Jacques Blin était le fils d’un navigateur, Yvon, Georges Blin, cuisinier dans la Marine marchande, né le 17 octobre 1926 à Parthenay (Deux-Sèvres) et de Marthe, Gabrielle Ladrat, serveuse, née le 11 juillet 1925 à Ansac (Charente). Confié à ses grands-parents paternels qui vivaient à Parthenay, alors que ses parents travaillaient à Sète, il y effectua sa scolarité primaire jusqu’au certificat d’études en 1959. Il réussit l’examen d’entrée en quatrième, avec l’espoir de devenir dessinateur industriel. Il entre au collège technique de Sète où il fut orienté vers la serrurerie et poursuivit des études notamment de dessinateur en construction métallique et de dessinateur en construction mécanique. Il aspirait à entrer dans une école d’ingénieurs mais celle-ci située en région parisienne n’acceptait que des internes issus de ses rangs. Il tenta alors plusieurs concours avant d’être embauché en 1964 en remplacement dans les services techniques de la ville de Sète, comme dessinateur au service des bâtiments publics. Après son service militaire, il accepta la direction de la Maison des Jeunes et de la Culture la Corniche. En 1967, il rencontra Rose Mioch, fille et nièce de grands résistants communistes héraultais (Carmen Antonio-Mioch, Philomen Mioch, François Mioch), responsable de l’Union des Jeunes Filles de France. Ils se marièrent à Sète en septembre 1968 où naquirent leurs trois enfants : Laurence (1969), Lélia (1971), et Loïc (1974).
Jusqu’à sa retraite en septembre 2002, Jacques Blin avait mené de front un inlassable militantisme politique et syndical et une belle carrière de fonctionnaire territorial.
Atteint d’un cancer incurable contre lequel il se battait depuis trois ans, Jacques Blin mourut le 17 novembre 2018. La cérémonie civile des obsèques eut lieu le 23 novembre 2018 au funérarium municipal de Sète en présence d’une nombreuse assistance. François Liberti, ancien maire de Sète et Jean-Claude Llinares, de l’IHS CGT de l’Hérault retracèrent les étapes de sa vie, le premier insistant plutôt sur son itinéraire militant, le second sur ses travaux d’histoire sociale et politique de Sète et de l’Hérault à l’époque contemporaine. Le musicien Philippe Carcassés joua « La Fèsta d’Issanka » dont le refrain fut repris par l’assistance.
Il adhéra à la CGT et en 1964 à la Jeunesse communiste, puis, en 1965 au PCF où il côtoya François Liberti. En 1970, il était membre du bureau de la section de Sète du PCF (800 adhérents) et fut élu au comité fédéral. Quand Liberti, en 1996, succéda à Yves Marchand, Jacques Blin fut d’abord son chef de cabinet puis il prit en charge les services de l’état civil, de l’hygiène, de l’enseignement, en tant que secrétaire général adjoint. En 1998 jusqu’en 2004, il fut élu au conseil général de l’Hérault dans le canton de Sète II, à l’occasion d’une élection partielle provoquée par le décès de Raymond Félicès. Vice–président du conseil général, président du groupe communiste de cette assemblée, Jacques Blin en fut un membre très actif. Jacques Blin quitta le PCF au début de 2007 à cause d’un désaccord sur le choix de Marie-George Buffet, alors secrétaire nationale, comme candidate à la présidentielle : cette candidature représentait pour lui, partisan d’une candidature unitaire des forces de gauche, une erreur politique.
Au plan syndical, Jacques Blin fut un actif militant de la CGT
L’accueil et la défense des étrangers comptèrent parmi ses priorités, de même que l’égalité entre hommes et femmes et la place de la culture.
Dès les années 1970 il s’était attelé à un domaine qu’il cultiva jusqu’au terme de sa vie : l’histoire de sa ville, de sa région. Après avoir étudié la période correspondant à la Commune de Paris avec Frédéric Fesneau, il s’engagea dans les célébrations du bicentenaire de la Révolution de 1789. Une première réussite fut de retrouver une petite brochure éditée en 1939 à l’occasion du cent-cinquantenaire, Sète en 1789 de Marius Bravet, et de la rééditer. Avec la CGT et la FCPE, Jacques Blin entreprit aussi de rechercher les noms des révolutionnaires qui figuraient sur les plaques bleues de Sète, puis d’en tirer une publication. Et il réussit à attirer à Sète les acteurs du film de Roger Coggio, Le mariage de Figaro, ou la folle journée, occasion de rencontres entre acteurs, écoliers et lycéens. Plus tard, tirant les conséquences des carences de la section communiste de Sète en matière culturelle, il fut à l’origine de la création, en 2004, d’une nouvelle association, l’Espace Louis Aragon-Elsa Triolet, qui resta active jusqu’en 2007 et organisa, dans le cadre de la section sétoise du PCF, la projection de films suivis de débats.
Quand le médecin Divers droite François Commeinhes fut élu en 2001 à la mairie de Sète, Jacques Blin fut muté au musée Paul-Valéry. Il accompagna en 2003 les actions de la CGT du spectacle pendant la crise des intermittents. Il créa, avec Nicole Cordesse Ginot, responsable de la culture à la fédération du PCF 34, le groupe de travail et de réflexion Commun’art ouvert aux artistes régionaux. Pour faire connaître l’histoire de Sète, il tenait des chroniques L’Hérault du jour – La Marseillaise consacrées au passé ouvrier de la ville. Il prépara un Dictionnaire biographique du Mouvement ouvrier Cettois puis Sètois, publié en 2009 et plusieurs ouvrages concernant l’histoire sociale et culturelle de Sète et des environs, le dernier concernant le village de Loupian où il résidait depuis 2015. Il participa en 2013 à la création de l’Institut départemental d’histoire sociale de la CGT - Marcel Caille. Il en fut le secrétaire et assuma pendant longtemps la présidence. Il se rapprocha des historiens du Maitron, le Dictionnaire du Mouvement ouvrier, dirigé par Claude Pennetier, relayé dans l’Hérault par une association régionale, Maitron Languedoc-Roussillon. Cette adhésion ouvrit à Jacques Blin le Dictionnaire national et le bulletin régional Le Midi Rouge où il publia nombre de biographies et d’articles reposant sur des sources inédites. À l’assemblée générale de Rivesaltes (Pyrénées-Orientales), le 12 décembre 2009, il intégra le bureau de l’AMLR et, en 2015, le comité de lecture du Midi Rouge, bulletin de l’AMLR. Il collabora également à la revue Études héraultaises pour laquelle il préparait un article sur La Voix de la Patrie quand la mort mit fin à ce travail d’historien.
L’intérêt de Jacques Blin pour la langue et la culture occitanes fut en grande partie transmis par son beau-père, Philomen Mioch, qui pratiquait couramment la langue et fut influencé par le renouveau du mouvement occitan dans les années 1970 et par sa belle-mère Carmen, qui bien que née à Marseille, mais élevée à Barcelone, avait pour première langue le catalan.
Il s’intéressa également à la figure sétoise du Félibre Gustave Thérond (1866-1941), instituteur, félibre, fondateur du Parti communiste de Sète, surnommé « Biscan pas », auquel il a consacré un essai.
Jacques Blin créa en 2004 avec le secteur culture du PCF le réseau Langues et Cultures de France (RLCF), dans l’activité duquel il s’investit intensément jusqu’à la fin de sa vie. Il fut, en particulier, membre des groupes de travail de ce réseau qui s’efforcèrent de traduire sur le plan législatif l’enseignement des langues de France - dont l’occitan – et animèrent nombre de débats sur la question dans des instances du Front de gauche.
Ce réseau fut particulièrement actif pendant la campagne des élections présidentielles de 2012. Jacques Blin s’efforça de convaincre Jean-Luc Mélenchon du bien-fondé de la défense des « langues de France » contre lesquelles ce dernier avait manifesté depuis longtemps une hostilité jamais démentie. Jacques Blin créa, à l’occasion de ces présidentielles, un premier site internet dont il fit un lieu de réflexion et de libres débats
Né le 17 mars 1945 à Parthenay (Deux-Sèvres), mort le 17 novembre 2018 à Agde (Hérault) ; militant communiste ; fonctionnaire territorial ; syndicaliste CGT ; conseiller général de l’Hérault, il est, au début des années 2000, l’un des fondateurs et animateurs du réseau « Langues et cultures de France », dont il anime le premier site internet ainsi que de nombreuses réunions publiques. Il s’intéresse à la littérature populaire de Sète, notamment à la figure de Gustave Théron, félibre, surnommé « Biscan pas ».
Jacques Blin était le fils d’un navigateur, Yvon, Georges Blin, cuisinier dans la Marine marchande, né le 17 octobre 1926 à Parthenay (Deux-Sèvres) et de Marthe, Gabrielle Ladrat, serveuse, née le 11 juillet 1925 à Ansac (Charente). Confié à ses grands-parents paternels qui vivaient à Parthenay, alors que ses parents travaillaient à Sète, il y effectua sa scolarité primaire jusqu’au certificat d’études en 1959. Il réussit l’examen d’entrée en quatrième, avec l’espoir de devenir dessinateur industriel. Il entre au collège technique de Sète où il fut orienté vers la serrurerie et poursuivit des études notamment de dessinateur en construction métallique et de dessinateur en construction mécanique. Il aspirait à entrer dans une école d’ingénieurs mais celle-ci située en région parisienne n’acceptait que des internes issus de ses rangs. Il tenta alors plusieurs concours avant d’être embauché en 1964 en remplacement dans les services techniques de la ville de Sète, comme dessinateur au service des bâtiments publics. Après son service militaire, il accepta la direction de la Maison des Jeunes et de la Culture la Corniche. En 1967, il rencontra Rose Mioch, fille et nièce de grands résistants communistes héraultais (Carmen Antonio-Mioch, Philomen Mioch, François Mioch), responsable de l’Union des Jeunes Filles de France. Ils se marièrent à Sète en septembre 1968 où naquirent leurs trois enfants : Laurence (1969), Lélia (1971), et Loïc (1974).
Jusqu’à sa retraite en septembre 2002, Jacques Blin avait mené de front un inlassable militantisme politique et syndical et une belle carrière de fonctionnaire territorial.
Atteint d’un cancer incurable contre lequel il se battait depuis trois ans, Jacques Blin mourut le 17 novembre 2018. La cérémonie civile des obsèques eut lieu le 23 novembre 2018 au funérarium municipal de Sète en présence d’une nombreuse assistance. François Liberti, ancien maire de Sète et Jean-Claude Llinares, de l’IHS CGT de l’Hérault retracèrent les étapes de sa vie, le premier insistant plutôt sur son itinéraire militant, le second sur ses travaux d’histoire sociale et politique de Sète et de l’Hérault à l’époque contemporaine. Le musicien Philippe Carcassés joua « La Fèsta d’Issanka » dont le refrain fut repris par l’assistance.
Jacques Blin était le fils d’un navigateur, Yvon, Georges Blin, cuisinier dans la Marine marchande, né le 17 octobre 1926 à Parthenay (Deux-Sèvres) et de Marthe, Gabrielle Ladrat, serveuse, née le 11 juillet 1925 à Ansac (Charente). Confié à ses grands-parents paternels qui vivaient à Parthenay, alors que ses parents travaillaient à Sète, il y effectua sa scolarité primaire jusqu’au certificat d’études en 1959. Il réussit l’examen d’entrée en quatrième, avec l’espoir de devenir dessinateur industriel. Il entre au collège technique de Sète où il fut orienté vers la serrurerie et poursuivit des études notamment de dessinateur en construction métallique et de dessinateur en construction mécanique. Il aspirait à entrer dans une école d’ingénieurs mais celle-ci située en région parisienne n’acceptait que des internes issus de ses rangs. Il tenta alors plusieurs concours avant d’être embauché en 1964 en remplacement dans les services techniques de la ville de Sète, comme dessinateur au service des bâtiments publics. Après son service militaire, il accepta la direction de la Maison des Jeunes et de la Culture la Corniche. En 1967, il rencontra Rose Mioch, fille et nièce de grands résistants communistes héraultais (Carmen Antonio-Mioch, Philomen Mioch, François Mioch), responsable de l’Union des Jeunes Filles de France. Ils se marièrent à Sète en septembre 1968 où naquirent leurs trois enfants : Laurence (1969), Lélia (1971), et Loïc (1974).
Jusqu’à sa retraite en septembre 2002, Jacques Blin avait mené de front un inlassable militantisme politique et syndical et une belle carrière de fonctionnaire territorial.
Atteint d’un cancer incurable contre lequel il se battait depuis trois ans, Jacques Blin mourut le 17 novembre 2018. La cérémonie civile des obsèques eut lieu le 23 novembre 2018 au funérarium municipal de Sète en présence d’une nombreuse assistance. François Liberti, ancien maire de Sète et Jean-Claude Llinares, de l’IHS CGT de l’Hérault retracèrent les étapes de sa vie, le premier insistant plutôt sur son itinéraire militant, le second sur ses travaux d’histoire sociale et politique de Sète et de l’Hérault à l’époque contemporaine. Le musicien Philippe Carcassés joua « La Fèsta d’Issanka » dont le refrain fut repris par l’assistance.
Il adhéra à la CGT et en 1964 à la Jeunesse communiste, puis, en 1965 au PCF où il côtoya François Liberti. En 1970, il était membre du bureau de la section de Sète du PCF (800 adhérents) et fut élu au comité fédéral. Quand Liberti, en 1996, succéda à Yves Marchand, Jacques Blin fut d’abord son chef de cabinet puis il prit en charge les services de l’état civil, de l’hygiène, de l’enseignement, en tant que secrétaire général adjoint. En 1998 jusqu’en 2004, il fut élu au conseil général de l’Hérault dans le canton de Sète II, à l’occasion d’une élection partielle provoquée par le décès de Raymond Félicès. Vice–président du conseil général, président du groupe communiste de cette assemblée, Jacques Blin en fut un membre très actif. Jacques Blin quitta le PCF au début de 2007 à cause d’un désaccord sur le choix de Marie-George Buffet, alors secrétaire nationale, comme candidate à la présidentielle : cette candidature représentait pour lui, partisan d’une candidature unitaire des forces de gauche, une erreur politique.
Au plan syndical, Jacques Blin fut un actif militant de la CGT
L’accueil et la défense des étrangers comptèrent parmi ses priorités, de même que l’égalité entre hommes et femmes et la place de la culture.
Dès les années 1970 il s’était attelé à un domaine qu’il cultiva jusqu’au terme de sa vie : l’histoire de sa ville, de sa région. Après avoir étudié la période correspondant à la Commune de Paris avec Frédéric Fesneau, il s’engagea dans les célébrations du bicentenaire de la Révolution de 1789. Une première réussite fut de retrouver une petite brochure éditée en 1939 à l’occasion du cent-cinquantenaire, Sète en 1789 de Marius Bravet, et de la rééditer. Avec la CGT et la FCPE, Jacques Blin entreprit aussi de rechercher les noms des révolutionnaires qui figuraient sur les plaques bleues de Sète, puis d’en tirer une publication. Et il réussit à attirer à Sète les acteurs du film de Roger Coggio, Le mariage de Figaro, ou la folle journée, occasion de rencontres entre acteurs, écoliers et lycéens. Plus tard, tirant les conséquences des carences de la section communiste de Sète en matière culturelle, il fut à l’origine de la création, en 2004, d’une nouvelle association, l’Espace Louis Aragon-Elsa Triolet, qui resta active jusqu’en 2007 et organisa, dans le cadre de la section sétoise du PCF, la projection de films suivis de débats.
Quand le médecin Divers droite François Commeinhes fut élu en 2001 à la mairie de Sète, Jacques Blin fut muté au musée Paul-Valéry. Il accompagna en 2003 les actions de la CGT du spectacle pendant la crise des intermittents. Il créa, avec Nicole Cordesse Ginot, responsable de la culture à la fédération du PCF 34, le groupe de travail et de réflexion Commun’art ouvert aux artistes régionaux. Pour faire connaître l’histoire de Sète, il tenait des chroniques L’Hérault du jour – La Marseillaise consacrées au passé ouvrier de la ville. Il prépara un Dictionnaire biographique du Mouvement ouvrier Cettois puis Sètois, publié en 2009 et plusieurs ouvrages concernant l’histoire sociale et culturelle de Sète et des environs, le dernier concernant le village de Loupian où il résidait depuis 2015. Il participa en 2013 à la création de l’Institut départemental d’histoire sociale de la CGT - Marcel Caille. Il en fut le secrétaire et assuma pendant longtemps la présidence. Il se rapprocha des historiens du Maitron, le Dictionnaire du Mouvement ouvrier, dirigé par Claude Pennetier, relayé dans l’Hérault par une association régionale, Maitron Languedoc-Roussillon. Cette adhésion ouvrit à Jacques Blin le Dictionnaire national et le bulletin régional Le Midi Rouge où il publia nombre de biographies et d’articles reposant sur des sources inédites. À l’assemblée générale de Rivesaltes (Pyrénées-Orientales), le 12 décembre 2009, il intégra le bureau de l’AMLR et, en 2015, le comité de lecture du Midi Rouge, bulletin de l’AMLR. Il collabora également à la revue Études héraultaises pour laquelle il préparait un article sur La Voix de la Patrie quand la mort mit fin à ce travail d’historien.
L’intérêt de Jacques Blin pour la langue et la culture occitanes fut en grande partie transmis par son beau-père, Philomen Mioch, qui pratiquait couramment la langue et fut influencé par le renouveau du mouvement occitan dans les années 1970 et par sa belle-mère Carmen, qui bien que née à Marseille, mais élevée à Barcelone, avait pour première langue le catalan.
Il s’intéressa également à la figure sétoise du Félibre Gustave Thérond (1866-1941), instituteur, félibre, fondateur du Parti communiste de Sète, surnommé « Biscan pas », auquel il a consacré un essai.
Jacques Blin créa en 2004 avec le secteur culture du PCF le réseau Langues et Cultures de France (RLCF), dans l’activité duquel il s’investit intensément jusqu’à la fin de sa vie. Il fut, en particulier, membre des groupes de travail de ce réseau qui s’efforcèrent de traduire sur le plan législatif l’enseignement des langues de France - dont l’occitan – et animèrent nombre de débats sur la question dans des instances du Front de gauche.
Ce réseau fut particulièrement actif pendant la campagne des élections présidentielles de 2012. Jacques Blin s’efforça de convaincre Jean-Luc Mélenchon du bien-fondé de la défense des « langues de France » contre lesquelles ce dernier avait manifesté depuis longtemps une hostilité jamais démentie. Jacques Blin créa, à l’occasion de ces présidentielles, un premier site internet dont il fit un lieu de réflexion et de libres débats
Cet ancien enseignant du premier degré, militant de l’école laïque, devenu cadre de l’Éducation nationale, a été l’un des principaux artisans du développement de l’enseignement du provençal dans les Bouches-du-Rhône à partir des années 1980, suite aux circulaires Savary.
Guiu Garnier
Guy Garnier est né à Salon en Provence le 3 juillet 1929, dans une famille modeste. Son père, après avoir été berger dans sa jeunesse, était devenu ouvrier à la poudrerie de Saint-Chamas. Ses grands- parents paternels étaient originaires des Hautes-Alpes : sa grand-mère était née à la Roche de Rame, et son grand-père, né à Marseille, avait aussi des origines haut-alpines. Ses grands-parents maternels étaient des paysans du village de Cornilhon-Confoux entre salon et l’étang de Berre, dont Guy Garnier conserve des souvenirs d’enfance, consignés dans l’ouvrage Un vilatjon quilhat sus son rocàs. De cette enfance rurale, il avait gardé une belle connaissance du travail de la terre et la passion de la culture des oliviers.
Il fut élève au cours complémentaire de Salon-de-Provence puis à l’École normale d’Aix où il suivit les cours de provençal du majoral Charles Rostaing.
IIl occupa son premier poste d’instituteur à La Barben en 1949, puis fut affecté successivement à Eyguière, Septème et Salon avant de devenir inspecteur de l’Éducation nationale, d’abord en Corse, à Sartène, de 1959 à 1963, puis, de 1963 à 1971, à Nyons, avant de revenir dans les Bouches-du- Rhône : quartiers nord de Marseille – 4 années au Canet, aux Aygalades, à Saint Louis… avant de revenir passer à Salon les quatorze dernières années de sa carrière et de prendre sa retraite en 1989. Au moment de son décès, il résidait à Pélissanne.
Syndiqué au SNI – Syndicat national des instituteurs, il était aussi Chevalier de la Légion d'Honneur, Officier des Palmes Académiques.
Guy Garnier était profondément attaché à l’école laïque et milita toute sa vie à la FAIL 13 – Fédération des amis de l’Instruction laïque, section des Bouches-du-Rhône de la Ligue de l’Enseignement, dont il était, au moment de son décès le 22 mai 2014, Président Honoraire. Il fut un de ceux qui impulsa l’adhésion de l’AELOC – association des enseignants d’occitan - à la FAIL, laquelle intervenait d’ailleurs régulièrement lors des manifestations publiques de l’AELOC – association des enseignants d’occitan. Dans cette visée éducative laïque, Guy Garnier occupa des responsabilités au sein de l’USEP, Union sportive de l'enseignement du premier degré, évoluant également au sein de la ligue de l'enseignement. Au moment de son décès, il était président honoraire de la Commission Nationale de l'USEP. Sa défense de l’enseignement de l’occitan se situait dans une visée plus large, celle de la défense du pluralisme des langues et des cultures qui allait de pair, pour lui, avec le respect des cultures d’origine des enfants, comme en témoigne une tribune que nous reproduisons en annexe et qu’il avait bien voulu donner à la FELCO en 2006 après la parution du rapport Bénisti qui ne craignait pas d’associer les risques de délinquance à la pratique des langues des familles d’immigrés.
Guy Garnier avait passé une partie de son enfance dans le village de ses grands-parents maternels, les Aime, et tenait de cette enfance rurale une pratique parfaite d’un occitan naturel.
Peu de temps après son affectation comme Inspecteur de l’Éducation nationale à Salon, allait débuter, sous sa coordination, l’aventure des centres d’enseignement renforcés d’enseignement du provençal, un compromis entre une simple initiation – pratiquée depuis un certain temps dans les Bouches-du-Rhône grâce à des pionniers comme Marie-Rose et Yves Poggio – et le bilinguisme à parité horaire, dont l’expérimentation serait permise que par les circulaires Savary de 1982. Les centres d’enseignement renforcé, devenus ensuite « d’enseignement continu » 1 offraient un enseignement de 3 heures auquel avaient droit tous les enfants de l’école concernée. Cette aventure fut permise par un accord entre les autorités académiques – je pense entre autres à l’inspectrice d’Académie Sonia Henrich – et le Syndicat National des Instituteurs – SNI – des Bouches du Rhône dont étaient également membres d’autres pionniers de l’aventure comme Guy Agnese. Guy Garnier s’exprime à ce sujet dans un entretien accordé en 2014 à Michel Neumuller du journal Aquò d’aquí, où il retrace sa vie d’engagement :
Mai, en veritat, es lo Sindicat Naciounau deis Institutors dei Bocas dau Ròse, alòr unica organisacion, qu’es vengut me querre. Lei sindicalistas cercavon un inspector que podiá engimbrar quauqua ren en provençau.
Mais, en vérité, c’est le Syndicat National des Instituteurs des Bouches-du-Rhône, alors unique organisation, qui est venu me chercher. Les syndicalistes cherchaient un inspecteur qui pouvait mettre en œuvre quelque chose en provençal.
Bien entendu, l’association des enseignants d’occitan de l’académie, l’AELOC, membre de la FELCO, surtout implantée dans les Bouches-du-Rhône, accompagnait et encadrait le processus. Guy Garnier était présent dans le colloque organisé tous les deux ans par l’AELOC où intervenaient autorités de l’Éducation nationale, associations d’enseignants, et, bien entendu la FAIL. Lorsqu’il y prenait la parole, c’était toujours pour mettre en évidence la corrélation entre ses convictions laïques et son attachement à l’enseignement de la langue. Il fut d’ailleurs à l’origine, en 2005, d’une motion de la FAIL 13 au sujet des langues de France, portée au congrès national de Lorient où elle fut adoptée à la quasi-unanimité.
Il était également un affamé de savoir, et tout en ayant une maîtrise parfaite de la langue, il participait régulièrement aux Rescontres occitans de Provença dont il suivait les formations avec passion et discipline.
S’il avait adopté la graphie classique occitane dans sa forme provençale telle que normalisée par les Robert Lafont et autre Guy Martin, il ne manifestait aucun sectarisme envers la tradition mistralienne également implantée en Provence. Sa rigueur et cet appétit d’apprendre lui valaient d’écrire une langue très sûre, dont la graphie est excellement maîtrisée, comme en témoignent les deux ouvrages dont il a confié l’édition à l’AELOC, l’AELOC pour laquelle il avait également traduit en occitan provençal un album pour les enfants. C’est grâce à partir de cette langue très sûre qu’il corrigeait volontiers les épreuves du journal Aquò d’aquí pour lequel il rédigeait également des articles.
Les deux ouvrages écrits par lui se penchent sans complaisance ni excès de nostalgie sur une enfance qui lui avait valu de connaître une pratique vivante de l’occitan à laquelle il devait un vocabulaire très sûr (complété ensuite par le goût de la lecture et de l’étude), mais aussi, chose de plus en plus rare, une syntaxe naturellement occitane.
Il sacrifia, comme tant d’autres au besoin de l’écriture autobiographique et au retour sur les usages oraux de la langue. Un vilatjon quilhat sus son rocàs, dédicacé « a mei grands, lo Patin e la Patina » évoque le Cornilhon de son enfance, ses usages familiaux, économiques et sociaux présentés à travers 21 chapitres thématiques. Barjadisses est un recueil d’histoires amusantes où l’auteur fait preuve de son talent de diseur, de son humour, mais aussi de ses connaissances théoriques par rapport à la littérature narrative. Voici comment il les présente, dans le texte introductif intitulé par la très occitane formule « Barjaca que barjacaràs » :
Es au lavador que, ritmats per lo bruch dei bacèus, resclantissián lei ressòns de la vida de totei lei jorns e que leis istòrias prenián sa color e sa forma vertadièras. Es aquí que conquistavan sa realitat, per tot dire sa veritat. Es a l’entorn dau potz ò de la fònt que lei gents ordinaris de la vida venián de personatges.
C’est au lavoir que, rythmés par le bruit des battoirs, retentissaient les échos de la vie de tous les jours et que les histoires prenaient leur couleur et leur forme véritables. C’est là qu’ils conquerraient leur réalité, pour tout dire leur vérité. C’est autour du puits ou de la fontaine que les gens de la vie ordinaire devenaient des personnages.
Assortis d’un lexique, les deux ouvrages témoignent des préoccupations pédagogiques de l’auteur : donner à lire une belle langue et faire connaître aux enfants du XXI e siècle la vie de leurs grands- parents et renouer ainsi le fil des générations.
PELISSANNE - SALON-DE-PROVENCE – MARSEILLE Christian GARNIER, son épouse, Maria Ardila Osorio et leurs enfants, Alain GARNIER, Denis(+) et Janine GARNIER et leurs enfants, Charles et Ginette AIME et leurs enfants, Yvan et Monique GARNIER et leur enfant, André et Monique CAMPO et leurs enfants, Les familles CARAYON et CHAZE, Parents et alliés, vous font part du décès de M. Guy GARNIER, Chevalier de la Légion d'Honneur, Officier des Palmes Académiques, Président Honoraire de la FAIL des BDR, Président honoraire de la Commission Nationale de l'USEP, Président d'Honneur de l'AELOC survenu à l'âge de 84 ans Ils rappellent le souvenir de Christiane GARNIER née CHAZE, son épouse. Rendez-vous à la chambre funéraire du cimetière des Manières mercredi 28 mai 2014, à 14h15 à Salon-de- Provence, suivi de la cérémonie civile au crématorium d'Aix-les-Milles à 15h30.
Decès de Guiu GARNIER, présidènt d'onor de l'AELOC Nòstre amic Guiu GARNIER es decedat a l'espitau de Selon lo Dijòus 22 de Mai a l'agi de 84 ans. Naissut a Selon dins una familha modèsta, Guiu avié passat una part de son enfanci pròchi de sei grands dins lo vilagi de Cornilhon. D'aquì li venié la pratica d'un provençau d'una perfeta autenticitat. Mèstre d'escòla, puei ispeitor de l'Educacien Nacionala, a Nions, Marselha e Selon, siguèt lo promier responsable de l'ensenhament de l'occitan dins lo despartament dei Bocas dau Ròse. Siguè à l'óurigino dóu chantié que permetè puei la creacien deis escolo semi-bilengo dicho "Centre d'ensegnamen countinu de la lengo regiounalo" e deis escolo bilengo óucitan-francés. Siguè tambèn un dei foundatour de l'AELOC, que n'en siguè de longo amenistratour jusqu'à tant que n'en siguèsse elegi presidènt d'ounour. Fourtamen engaja dins lou mouvamen laïque, assegurè tambèn la presidènci de l'Unien Espourtivo de l'Ensegnamen Primàri. Guiu a fisat a l'AELOC la publicacien de doas de seis òbras occitanas : un recuelh de novèlas, Barjadissas, e sa darniera òbra, un libre de sovenirs d'enfança, Un vilatjon quilhat sus son rocàs. Guiu Garnier a suscita l'estimo unanimo de tout'aquélei que l'an aproucha, tant dins sei founcien proufessiounalo que dins seis engajamen assouciatiéu. Dins soun ensignamen, mau-grat sa chausido persounalo en favour de la tradicien óucitanisto, a totjorn fa la provo d'uno toutalo douberturo à la tradicien mistralenco. Lo decès de Guiu Garnier es una pèrta irreparabla pèr la defènsa de la lenga. Leis òussèquis de Guiu GARNIER si debanaran au Crematorium dei Mielas as Ais de Provènça, 2370 carriera Claude-Nicolas Ledoux, 13290 Aix-Les-Milles, Tél: 04 42 60 39 03, lo dimècres 28 de Mai a 15 oras 30.
Le 18 octobre 2014, une soirée pour présenter le dernier livre de Guy Garnier, Un vilatjon quilhat sus son rocàs, s’est déroulée au CEP d’Oc à Aix en Provence. Nous avons déjà eu l'occasion de faire connaître cet ouvrage, qui est peut-être le plus remarquable parmi tous ceux que notre président d'honneur a donné à l’AELOC pour l'édition et la diffusion.
Le public a ainsi pu découvrir, grâce à la lecture de quelques passages choisis, l'évocation du village dans lequel l'auteur passa son enfance, chez ses grands-parents. Nous apprendrons, grâce aux magnifiques photographies qui l'agrémentent, qu'il s'agit de Cornillon, surplombant la Crau et l'Etang de Berre. La vie aux alentours de la guerre de quarante s'offre ainsi à notre regard, à travers les yeux d'un enfant qui en explore les sensations, les aventures, les joies et les peines de la vie. Beaucoup d'émotion, de sympathie pour les gens du village, mais pas de nostalgie. Guy connaît la dureté du quotidien qu'ont vécu les habitants en ce temps-là, et il ne se fait pas le chantre des siècles passés. Mais il sait aussi qu'au nom du progrès, des trésors ont été détruits, à commencer par la langue, et que rien ne peut justifier le fait d'avoir fait taire la parole d'un peuple.
Par la grâce de l’image, Jean-Pierre Belmon, qui préside à présent le CEP d’Oc en succédant à Marc Audibert, replaçait Guy dans son environnement d’origine, et lui faisait dire la genèse de l'ouvrage. Il a pu ensuite lui-même la rappeler directement, et évoquer ses intentions, ainsi que la place que son expérience de jeunesse a tenu dans sa vie.
La soirée s'acheva avec la belle prestation du groupe du Terralhet, qui nous donna un aperçu de son nouveau spectacle Amontanhatge, avec l’interprétation de deux chansons de Charlon Riéu, Moun Sant Miquèu et A la gardo dóu troupèu, la segonde mise en musique par Jean-Pierre Reynaud, ainsi qu'un chant traditionnel de la Vésubie, La Pastressa. Ce spectacle sera donné le 16 Novembre à la Farlède (83) et le 23 à Auriol (13).
Il fut inspecteur de l'enseignement primaire (IDEN), dans la Drôme, en Corse, à Marseille, dans le Pays de Salon. Dans les Bouches-du-Rhône (au moins) il fut un IDEN très apprécié, et très respecté pour ses compétences pédagogiques et ses contacts toujours chaleureux avec les enseignants. Personnellement je n'ai connu personne qui ne fut pas de cet avis.
À la Ligue de l'enseignement où il exerça la fonction de Président de l'USEP (j’ignore les dates), et de Président de la FAIL (probablement toute la décennie des années 80), il fut d'un engagement total, très apprécié pour ses interventions toujours fermes, et claires.
Il participa aux réflexions nationales de l'USEP, et fournit une grosse part des éléments qui ont permis d'écrire l'histoire de l'USEP, mais, d'après mes souvenirs, il fut étonné de ne pas être tenu au courant de la conclusion de ces travaux et de l'ouvrage qui en fut issu.
Militant laïque, de l’École publique il s'interrogeait sur la contradiction École publique / Calandreta. Il a plusieurs fois abordé cette question avec moi, et manifestement souffrait autant que moi de cette aporie.
En 2005 (date probable mais que je n'ai pas les moyens de vérifier), il me soutint lorsque j'ai présenté à un Congrès départemental des Bouches-du-Rhône, puis au Congrès national de la Ligue, la motion de défense des langues régionales, qui fut adoptée, à une assez large majorité, après un débat assez tumultueux, certains départements voyant dans cette motion une atteinte à l'unité nationale …/p>
Voici les dates où je retrouve dans mes propres notes et les CR de réunions, des traces de son activité au sein de la Ligue, mais la FAIL 13 malgré ses promesses ne m'a jamais donné plus de renseignements me permettant de préciser les dates de ses engagements et éventuellement d'autres activités (et je sais qu'il en a eu de nombreuses). Toutes les personnes qui l'ont connu m'ont confirmé combien Guy avait compté pour elles, toutes sans exception m'ont dit qu'elles l'avaient énormément apprécié et regretté. Aucune ne m'a fourni de dates ou des faits qui pourraient contribuer à une biographie qui ne fût pas que mémorielle, ce que je regrette.
Défenseur convaincu de « sa » langue qu'il parlait et écrivait parfaitement, il était le promoteur actif du journal Aquo d'aqui auquel il contribua entre autres par de nombreux articles. Tous ceux à qui je les ai communiqués m'ont toujours dit le plaisir qu'ils avaient à lire sa prose. Dans un texte ci-joint, un entretien paru si je me souviens bien dans le journal Aquo d’aqui, il dit lui-même dans quelles conditions il fut à l’origine de la prise en compte par l’institution académique avec le soutien du SNI (devenu depuis SNUIpp) des cours de langue régionale, et comment il fut à l’origine de la création de l’AELOC.
Les deux livres que je connais de lui ont toujours ravi ceux à qui je les ai fait connaître. Tous appréciaient son provençal limpide, chaleureux, sans passéisme.
Je sais que, retraité, il a assuré de nombreuses années des cours d'occitan aux écoliers de Cazan (commune de Vernègues, 13), et je crois savoir qu'il fit de même à Pelissanne ou à Salon (vague souvenir personnel, lors d'une visite que je lui fis quand il fut hospitalisé à La Fare (?) après un incident cardiaque.
Guy n'était pas de ceux qui se mettent en avant, se considérant plutôt comme simple militant de base alors qu'on savait qu'on pouvait toujours compter sur lui.
Cet ancien enseignant du premier degré, militant de l’école laïque, devenu cadre de l’Éducation nationale, a été l’un des principaux artisans du développement de l’enseignement du provençal dans les Bouches-du-Rhône à partir des années 1980, suite aux circulaires Savary.
Guiu Garnier
Guy Garnier est né à Salon en Provence le 3 juillet 1929, dans une famille modeste. Son père, après avoir été berger dans sa jeunesse, était devenu ouvrier à la poudrerie de Saint-Chamas. Ses grands- parents paternels étaient originaires des Hautes-Alpes : sa grand-mère était née à la Roche de Rame, et son grand-père, né à Marseille, avait aussi des origines haut-alpines. Ses grands-parents maternels étaient des paysans du village de Cornilhon-Confoux entre salon et l’étang de Berre, dont Guy Garnier conserve des souvenirs d’enfance, consignés dans l’ouvrage Un vilatjon quilhat sus son rocàs. De cette enfance rurale, il avait gardé une belle connaissance du travail de la terre et la passion de la culture des oliviers.
Il fut élève au cours complémentaire de Salon-de-Provence puis à l’École normale d’Aix où il suivit les cours de provençal du majoral Charles Rostaing.
IIl occupa son premier poste d’instituteur à La Barben en 1949, puis fut affecté successivement à Eyguière, Septème et Salon avant de devenir inspecteur de l’Éducation nationale, d’abord en Corse, à Sartène, de 1959 à 1963, puis, de 1963 à 1971, à Nyons, avant de revenir dans les Bouches-du- Rhône : quartiers nord de Marseille – 4 années au Canet, aux Aygalades, à Saint Louis… avant de revenir passer à Salon les quatorze dernières années de sa carrière et de prendre sa retraite en 1989. Au moment de son décès, il résidait à Pélissanne.
Syndiqué au SNI – Syndicat national des instituteurs, il était aussi Chevalier de la Légion d'Honneur, Officier des Palmes Académiques.
Guy Garnier était profondément attaché à l’école laïque et milita toute sa vie à la FAIL 13 – Fédération des amis de l’Instruction laïque, section des Bouches-du-Rhône de la Ligue de l’Enseignement, dont il était, au moment de son décès le 22 mai 2014, Président Honoraire. Il fut un de ceux qui impulsa l’adhésion de l’AELOC – association des enseignants d’occitan - à la FAIL, laquelle intervenait d’ailleurs régulièrement lors des manifestations publiques de l’AELOC – association des enseignants d’occitan. Dans cette visée éducative laïque, Guy Garnier occupa des responsabilités au sein de l’USEP, Union sportive de l'enseignement du premier degré, évoluant également au sein de la ligue de l'enseignement. Au moment de son décès, il était président honoraire de la Commission Nationale de l'USEP. Sa défense de l’enseignement de l’occitan se situait dans une visée plus large, celle de la défense du pluralisme des langues et des cultures qui allait de pair, pour lui, avec le respect des cultures d’origine des enfants, comme en témoigne une tribune que nous reproduisons en annexe et qu’il avait bien voulu donner à la FELCO en 2006 après la parution du rapport Bénisti qui ne craignait pas d’associer les risques de délinquance à la pratique des langues des familles d’immigrés.
Guy Garnier avait passé une partie de son enfance dans le village de ses grands-parents maternels, les Aime, et tenait de cette enfance rurale une pratique parfaite d’un occitan naturel.
Peu de temps après son affectation comme Inspecteur de l’Éducation nationale à Salon, allait débuter, sous sa coordination, l’aventure des centres d’enseignement renforcés d’enseignement du provençal, un compromis entre une simple initiation – pratiquée depuis un certain temps dans les Bouches-du-Rhône grâce à des pionniers comme Marie-Rose et Yves Poggio – et le bilinguisme à parité horaire, dont l’expérimentation serait permise que par les circulaires Savary de 1982. Les centres d’enseignement renforcé, devenus ensuite « d’enseignement continu » 1 offraient un enseignement de 3 heures auquel avaient droit tous les enfants de l’école concernée. Cette aventure fut permise par un accord entre les autorités académiques – je pense entre autres à l’inspectrice d’Académie Sonia Henrich – et le Syndicat National des Instituteurs – SNI – des Bouches du Rhône dont étaient également membres d’autres pionniers de l’aventure comme Guy Agnese. Guy Garnier s’exprime à ce sujet dans un entretien accordé en 2014 à Michel Neumuller du journal Aquò d’aquí, où il retrace sa vie d’engagement :
Mai, en veritat, es lo Sindicat Naciounau deis Institutors dei Bocas dau Ròse, alòr unica organisacion, qu’es vengut me querre. Lei sindicalistas cercavon un inspector que podiá engimbrar quauqua ren en provençau.
Mais, en vérité, c’est le Syndicat National des Instituteurs des Bouches-du-Rhône, alors unique organisation, qui est venu me chercher. Les syndicalistes cherchaient un inspecteur qui pouvait mettre en œuvre quelque chose en provençal.
Bien entendu, l’association des enseignants d’occitan de l’académie, l’AELOC, membre de la FELCO, surtout implantée dans les Bouches-du-Rhône, accompagnait et encadrait le processus. Guy Garnier était présent dans le colloque organisé tous les deux ans par l’AELOC où intervenaient autorités de l’Éducation nationale, associations d’enseignants, et, bien entendu la FAIL. Lorsqu’il y prenait la parole, c’était toujours pour mettre en évidence la corrélation entre ses convictions laïques et son attachement à l’enseignement de la langue. Il fut d’ailleurs à l’origine, en 2005, d’une motion de la FAIL 13 au sujet des langues de France, portée au congrès national de Lorient où elle fut adoptée à la quasi-unanimité.
Il était également un affamé de savoir, et tout en ayant une maîtrise parfaite de la langue, il participait régulièrement aux Rescontres occitans de Provença dont il suivait les formations avec passion et discipline.
S’il avait adopté la graphie classique occitane dans sa forme provençale telle que normalisée par les Robert Lafont et autre Guy Martin, il ne manifestait aucun sectarisme envers la tradition mistralienne également implantée en Provence. Sa rigueur et cet appétit d’apprendre lui valaient d’écrire une langue très sûre, dont la graphie est excellement maîtrisée, comme en témoignent les deux ouvrages dont il a confié l’édition à l’AELOC, l’AELOC pour laquelle il avait également traduit en occitan provençal un album pour les enfants. C’est grâce à partir de cette langue très sûre qu’il corrigeait volontiers les épreuves du journal Aquò d’aquí pour lequel il rédigeait également des articles.
Les deux ouvrages écrits par lui se penchent sans complaisance ni excès de nostalgie sur une enfance qui lui avait valu de connaître une pratique vivante de l’occitan à laquelle il devait un vocabulaire très sûr (complété ensuite par le goût de la lecture et de l’étude), mais aussi, chose de plus en plus rare, une syntaxe naturellement occitane.
Il sacrifia, comme tant d’autres au besoin de l’écriture autobiographique et au retour sur les usages oraux de la langue. Un vilatjon quilhat sus son rocàs, dédicacé « a mei grands, lo Patin e la Patina » évoque le Cornilhon de son enfance, ses usages familiaux, économiques et sociaux présentés à travers 21 chapitres thématiques. Barjadisses est un recueil d’histoires amusantes où l’auteur fait preuve de son talent de diseur, de son humour, mais aussi de ses connaissances théoriques par rapport à la littérature narrative. Voici comment il les présente, dans le texte introductif intitulé par la très occitane formule « Barjaca que barjacaràs » :
Es au lavador que, ritmats per lo bruch dei bacèus, resclantissián lei ressòns de la vida de totei lei jorns e que leis istòrias prenián sa color e sa forma vertadièras. Es aquí que conquistavan sa realitat, per tot dire sa veritat. Es a l’entorn dau potz ò de la fònt que lei gents ordinaris de la vida venián de personatges.
C’est au lavoir que, rythmés par le bruit des battoirs, retentissaient les échos de la vie de tous les jours et que les histoires prenaient leur couleur et leur forme véritables. C’est là qu’ils conquerraient leur réalité, pour tout dire leur vérité. C’est autour du puits ou de la fontaine que les gens de la vie ordinaire devenaient des personnages.
Assortis d’un lexique, les deux ouvrages témoignent des préoccupations pédagogiques de l’auteur : donner à lire une belle langue et faire connaître aux enfants du XXI e siècle la vie de leurs grands- parents et renouer ainsi le fil des générations.
PELISSANNE - SALON-DE-PROVENCE – MARSEILLE Christian GARNIER, son épouse, Maria Ardila Osorio et leurs enfants, Alain GARNIER, Denis(+) et Janine GARNIER et leurs enfants, Charles et Ginette AIME et leurs enfants, Yvan et Monique GARNIER et leur enfant, André et Monique CAMPO et leurs enfants, Les familles CARAYON et CHAZE, Parents et alliés, vous font part du décès de M. Guy GARNIER, Chevalier de la Légion d'Honneur, Officier des Palmes Académiques, Président Honoraire de la FAIL des BDR, Président honoraire de la Commission Nationale de l'USEP, Président d'Honneur de l'AELOC survenu à l'âge de 84 ans Ils rappellent le souvenir de Christiane GARNIER née CHAZE, son épouse. Rendez-vous à la chambre funéraire du cimetière des Manières mercredi 28 mai 2014, à 14h15 à Salon-de- Provence, suivi de la cérémonie civile au crématorium d'Aix-les-Milles à 15h30.
Decès de Guiu GARNIER, présidènt d'onor de l'AELOC Nòstre amic Guiu GARNIER es decedat a l'espitau de Selon lo Dijòus 22 de Mai a l'agi de 84 ans. Naissut a Selon dins una familha modèsta, Guiu avié passat una part de son enfanci pròchi de sei grands dins lo vilagi de Cornilhon. D'aquì li venié la pratica d'un provençau d'una perfeta autenticitat. Mèstre d'escòla, puei ispeitor de l'Educacien Nacionala, a Nions, Marselha e Selon, siguèt lo promier responsable de l'ensenhament de l'occitan dins lo despartament dei Bocas dau Ròse. Siguè à l'óurigino dóu chantié que permetè puei la creacien deis escolo semi-bilengo dicho "Centre d'ensegnamen countinu de la lengo regiounalo" e deis escolo bilengo óucitan-francés. Siguè tambèn un dei foundatour de l'AELOC, que n'en siguè de longo amenistratour jusqu'à tant que n'en siguèsse elegi presidènt d'ounour. Fourtamen engaja dins lou mouvamen laïque, assegurè tambèn la presidènci de l'Unien Espourtivo de l'Ensegnamen Primàri. Guiu a fisat a l'AELOC la publicacien de doas de seis òbras occitanas : un recuelh de novèlas, Barjadissas, e sa darniera òbra, un libre de sovenirs d'enfança, Un vilatjon quilhat sus son rocàs. Guiu Garnier a suscita l'estimo unanimo de tout'aquélei que l'an aproucha, tant dins sei founcien proufessiounalo que dins seis engajamen assouciatiéu. Dins soun ensignamen, mau-grat sa chausido persounalo en favour de la tradicien óucitanisto, a totjorn fa la provo d'uno toutalo douberturo à la tradicien mistralenco. Lo decès de Guiu Garnier es una pèrta irreparabla pèr la defènsa de la lenga. Leis òussèquis de Guiu GARNIER si debanaran au Crematorium dei Mielas as Ais de Provènça, 2370 carriera Claude-Nicolas Ledoux, 13290 Aix-Les-Milles, Tél: 04 42 60 39 03, lo dimècres 28 de Mai a 15 oras 30.
Le 18 octobre 2014, une soirée pour présenter le dernier livre de Guy Garnier, Un vilatjon quilhat sus son rocàs, s’est déroulée au CEP d’Oc à Aix en Provence. Nous avons déjà eu l'occasion de faire connaître cet ouvrage, qui est peut-être le plus remarquable parmi tous ceux que notre président d'honneur a donné à l’AELOC pour l'édition et la diffusion.
Le public a ainsi pu découvrir, grâce à la lecture de quelques passages choisis, l'évocation du village dans lequel l'auteur passa son enfance, chez ses grands-parents. Nous apprendrons, grâce aux magnifiques photographies qui l'agrémentent, qu'il s'agit de Cornillon, surplombant la Crau et l'Etang de Berre. La vie aux alentours de la guerre de quarante s'offre ainsi à notre regard, à travers les yeux d'un enfant qui en explore les sensations, les aventures, les joies et les peines de la vie. Beaucoup d'émotion, de sympathie pour les gens du village, mais pas de nostalgie. Guy connaît la dureté du quotidien qu'ont vécu les habitants en ce temps-là, et il ne se fait pas le chantre des siècles passés. Mais il sait aussi qu'au nom du progrès, des trésors ont été détruits, à commencer par la langue, et que rien ne peut justifier le fait d'avoir fait taire la parole d'un peuple.
Par la grâce de l’image, Jean-Pierre Belmon, qui préside à présent le CEP d’Oc en succédant à Marc Audibert, replaçait Guy dans son environnement d’origine, et lui faisait dire la genèse de l'ouvrage. Il a pu ensuite lui-même la rappeler directement, et évoquer ses intentions, ainsi que la place que son expérience de jeunesse a tenu dans sa vie.
La soirée s'acheva avec la belle prestation du groupe du Terralhet, qui nous donna un aperçu de son nouveau spectacle Amontanhatge, avec l’interprétation de deux chansons de Charlon Riéu, Moun Sant Miquèu et A la gardo dóu troupèu, la segonde mise en musique par Jean-Pierre Reynaud, ainsi qu'un chant traditionnel de la Vésubie, La Pastressa. Ce spectacle sera donné le 16 Novembre à la Farlède (83) et le 23 à Auriol (13).
Il fut inspecteur de l'enseignement primaire (IDEN), dans la Drôme, en Corse, à Marseille, dans le Pays de Salon. Dans les Bouches-du-Rhône (au moins) il fut un IDEN très apprécié, et très respecté pour ses compétences pédagogiques et ses contacts toujours chaleureux avec les enseignants. Personnellement je n'ai connu personne qui ne fut pas de cet avis.
À la Ligue de l'enseignement où il exerça la fonction de Président de l'USEP (j’ignore les dates), et de Président de la FAIL (probablement toute la décennie des années 80), il fut d'un engagement total, très apprécié pour ses interventions toujours fermes, et claires.
Il participa aux réflexions nationales de l'USEP, et fournit une grosse part des éléments qui ont permis d'écrire l'histoire de l'USEP, mais, d'après mes souvenirs, il fut étonné de ne pas être tenu au courant de la conclusion de ces travaux et de l'ouvrage qui en fut issu.
Militant laïque, de l’École publique il s'interrogeait sur la contradiction École publique / Calandreta. Il a plusieurs fois abordé cette question avec moi, et manifestement souffrait autant que moi de cette aporie.
En 2005 (date probable mais que je n'ai pas les moyens de vérifier), il me soutint lorsque j'ai présenté à un Congrès départemental des Bouches-du-Rhône, puis au Congrès national de la Ligue, la motion de défense des langues régionales, qui fut adoptée, à une assez large majorité, après un débat assez tumultueux, certains départements voyant dans cette motion une atteinte à l'unité nationale …/p>
Voici les dates où je retrouve dans mes propres notes et les CR de réunions, des traces de son activité au sein de la Ligue, mais la FAIL 13 malgré ses promesses ne m'a jamais donné plus de renseignements me permettant de préciser les dates de ses engagements et éventuellement d'autres activités (et je sais qu'il en a eu de nombreuses). Toutes les personnes qui l'ont connu m'ont confirmé combien Guy avait compté pour elles, toutes sans exception m'ont dit qu'elles l'avaient énormément apprécié et regretté. Aucune ne m'a fourni de dates ou des faits qui pourraient contribuer à une biographie qui ne fût pas que mémorielle, ce que je regrette.
Défenseur convaincu de « sa » langue qu'il parlait et écrivait parfaitement, il était le promoteur actif du journal Aquo d'aqui auquel il contribua entre autres par de nombreux articles. Tous ceux à qui je les ai communiqués m'ont toujours dit le plaisir qu'ils avaient à lire sa prose. Dans un texte ci-joint, un entretien paru si je me souviens bien dans le journal Aquo d’aqui, il dit lui-même dans quelles conditions il fut à l’origine de la prise en compte par l’institution académique avec le soutien du SNI (devenu depuis SNUIpp) des cours de langue régionale, et comment il fut à l’origine de la création de l’AELOC.
Les deux livres que je connais de lui ont toujours ravi ceux à qui je les ai fait connaître. Tous appréciaient son provençal limpide, chaleureux, sans passéisme.
Je sais que, retraité, il a assuré de nombreuses années des cours d'occitan aux écoliers de Cazan (commune de Vernègues, 13), et je crois savoir qu'il fit de même à Pelissanne ou à Salon (vague souvenir personnel, lors d'une visite que je lui fis quand il fut hospitalisé à La Fare (?) après un incident cardiaque.
Guy n'était pas de ceux qui se mettent en avant, se considérant plutôt comme simple militant de base alors qu'on savait qu'on pouvait toujours compter sur lui.