Delluc, Louis (1894-1974)
Enseignant ; professeur
<p><span style="color: #000000;"></span><span style="color: #000000;">Louis Delluc, écrivain en français et en langue d’oc, a laissé une œuvre considérable qui a enrichi d’une manière originale la littérature d’Occitanie : par son métier d’instituteur il a écrit pour les jeunes, et il a même fait une plus grande œuvre pédagogique en aidant les collègues, qui avaient chevillée au cœur l’envie de ne pas laisser tomber la langue d’oc dans les limbes où elle avait été expédiée, après le rapport sur l’état de la langue française présenté par l’abbé Grégoire a la Convention Nationale le 4 juin 1794.</span></p>
<p><span style="color: #000000;"> Pour cela, Delluc collabora aux éditions pédagogiques Bourrelier qui sont spécialisées dans la conception et la distribution de matériel éducatif de qualité.</span><span style="color: #333333;"></span><span style="color: #000000;"></span></p>
<h2>Identité</h2>
<h3><b>Formes référentielles</b></h3>
<p style="text-align: justify;">Delluc, Louis (1894-1974)</p>
<h3>Autres formes connues</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Delluc, Loïs (forme occitane du nom)<span style="color: #000000;"></span></p>
<h2>Éléments biographiques</h2>
<p style="text-align: justify;" align="justify"><span style="color: #000000;">Louis Delluc naquit le 21 août 1894 aux Chambeaux, village de la commune d’Alles-sur-Dordogne. Son père, Jean, qui signa son acte de naissance, avait fait des études sérieuses mais, comme le frère aîné resté à la ferme mourut, Jean dut aider sa famille tout en exerçant le métier de contrôleur des tabacs pour la Régie. Le grand-père avait aussi signé l’acte de mariage de Jean avec Marguerite Besse : la famille Delluc était alphabétisée. Dans les années 1900, ils partirent habiter au Treillac, toujours dans la commune d’Alles-sur-Dordogne, pas loin du fleuve et près de la gare, ce qui aida Louis dans ses déplacements : en effet, après l’école communale, il alla à l’École Supérieure de Belvès où il passa le concours d’entrée a l’Ecole Normale, voie directe pour le métier d’instituteur. Il partit à la guerre en 1914, volontaire au 5e Régiment de Tirailleurs Algériens. Il fut blessé et il en sortit avec une horreur de la guerre qui lui fit refuser la médaille militaire. Il dut partir en convalescence à la caserne Miollis à Aix-en-Provence et ce séjour lui donna l’occasion de connaître Léon Aimard, un avocat à la Cour, dont il devint secrétaire. Cet homme était félibre et il lui ouvrit les portes du Félibrige provençal et de l’œuvre de Frédéric Mistral, qui devait lui rappeler le langage de sa région natale. Il faut peut-être chercher ici son goût futur pour l’écriture en langue d’oc.</span></p>
<p style="text-align: justify;"><span style="color: #000000;">À la fin de sa convalescence, en 1917, il se maria avec Lucie Madeleine Rebière, elle-même institutrice, qu’il avait connue quand il était dans son premier poste à Monpazier. Puis, après une année à l’école de Tamniès, en 1926, ils furent nommés à Saint-Vincent de Cosse et ils y restèrent tous deux enseignants pendant vingt-cinq ans. A la retraite, ils s’installèrent dans la commune voisine de Beynac, où Louis plaça l’histoire d’un des personnages de son roman, <em>Tibal lo Garrèl</em>. </span><br /><span style="color: #000000;">Aujourd’hui la rue où il habitait porte le nom de son œuvre principale « Rue Tibal lo garrel roman de Louis Delluc ».</span></p>
<p style="text-align: justify;"><span style="color: #000000;">L’œuvre de Delluc comprend aussi des travaux en français. Louis Delluc commença donc par écrire des romans pour la jeunesse en français, dont <em>Le mousse de la Niña</em>, sur l’épopée de Christophe Colomb, qui obtint le prix « jeunesse », puis <em>Des caravelles autour du monde</em>, sur le voyage de la « Victoria » de Magellan, engagée pour le premier tour du monde. <em>Jeunes princes captifs</em>, en 1958, racontait la vie des deux fils du roi François Premier qui restèrent prisonniers en Castille. Puis il fit publier des romans traduits de l’espagnol : <em>Olivier de Castille</em>, adapté d’un roman de chevalerie espagnol ; <em>Le destin de Paquito</em>, récit de la jeunesse aventureuse et tragique de Cervantès ; <em>Par la plume ou par l’épée</em>, roman d’aventure où il s’inspire aussi de la jeunesse du « manchot de Lépante » ; <em>L’enfance d’une reine</em>, qui est l’histoire d’Elisabeth de France, fille d’Henri IV et de Marie de Médicis, devenue reine d’Espagne, et dont la fille Marie-Thérèse fut mariée à son cousin Louis XIV. Ces romans furent édités par les éditions Bourrelier qui étaient en ces années-là, et qui sont toujours, un des principaux éditeurs pédagogiques. Michel Bourrelier<sup>1</sup> </span><span style="color: #000000;">leur fondateur, est connu pour l’intérêt qu’il porte aux méthodes actives et à la littérature pour la jeunesse. Ce fut une belle marque de reconnaissance pour Delluc.</span></p>
<p style="text-align: justify;"><span style="color: #000000;">On doit encore à Louis Delluc le livre <em>Partis d’Argentat</em>, écrit en français, qui est une évocation de la vie de ceux qui faisaient la descente du fleuve Dordogne depuis l’Auvergne au temps de la batellerie. On peut aisément imaginer le garçonnet Louis du village des Chambeaux proche de la « Grande Eau » comme on appelait la Dordogne, rêvant en voyant passer les gabarres pleines de marchandises qui naviguaient vers le port exotique et fourmillant de Bordeaux.</span></p>
<p style="text-align: justify;"><span style="color: #000000;">Louis Delluc fit toutes sortes de recherches pour écrire la monographie du village où il était instituteur et directeur d’école. La mode venait de l’Exposition Universelle de 1900 à Paris. Le Ministère de l’Instruction Publique avait demandé à chaque instituteur d’écrire une monographie pour faire connaître l’histoire de son village. L’exposition de monographies réussit tant que ces recherches locales continuèrent d’être publiées.</span></p>
<p style="text-align: justify;"><span style="color: #000000;">Delluc mourut le 12 septembre 1974 sans que sa monographie de Saint-Vincent de Cosse soit publiée, nul ne sait pourquoi. Il avait fini sa vie chez sa fille adoptive à Eysines, Gironde (Sa femme était morte en 1968.) Il fut porté au cimetière de Beynac, village dont il disait que « truco [sic] los cels clars » [Il est au contact des cieux clairs]. À Alles où il était né, la place du village porte son nom depuis le 10 janvier 2009. L’homonymie avec Louis Delluc son cousin (1890-1924), né à Cadouin près d’Alles, le spécialiste de cinéma, qui était aussi romancier et journaliste, lui porte tort parce qu’elle prête à confusion dans les recherches.</span></p>
<h2>Engagement dans la renaissance d'oc</h2>
<p style="text-align: justify;"><span style="color: #000000;">De 1926 à 1966 Louis Delluc publia des articles dans <em>Lou Bornat</em> et dans <em>Òc</em>, il écrivit des poésies dont une de cinquante vers sur l’histoire du Périgord : « A la glorio del Périgord », parue dans le journal <em>La lampe</em> édité au Coux-et-Bigaroque par J-A Grafeille. Elle obtint le premier prix aux Jasmin d’argent de 1926 avec le commentaire : « C’est simplement un chef-d’œuvre ».</span></p>
<p style="text-align: justify;"><span style="color: #000000;">Une autre poésie, « La gabarra embullada », obtint le prix « Eglantine d’Argent » destiné à une poésie sur un sujet donné par l’Académie des Jeux Floraux de Toulouse. Il devint mainteneur et maître d’œuvre du Félibrige en 1928, secrétaire du <em>Bornat</em>, qui est l’école félibréenne du Périgord, cigale d’argent maître en gai savoir en 1930, puis vice-président du 17 janvier 1954 à son décès. Une particularité est à noter : toujours actif mais l’âge rendant ses déplacements difficiles, il fut nommé président d’honneur du <em>Bornat</em> en 1970 cela bien qu’il n’ait jamais été président<sup> 2</sup>.</span></p>
<p style="text-align: justify;"><span style="color: #000000;">En 1958, il publia <em>Tibal lo Garrèl</em> et on voit qu’il a adopté l’orthographe classique de l’occitan. Louis Alibert avait sorti sa <em>Gramatica</em> en 1935, outil pédagogique majeur qui aidait à mettre l’écrit en conformité avec une norme panoccitane. Louis Delluc comprit vite la nécessité de normaliser orthographiquement la langue d’oc pour assurer sa crédibilité, et l’élever au niveau de toute autre langue avec ses règles et pourquoi pas, un jour ses diplômes. Il fut décoré de la cravate de Commandeur des Palmes Académiques à la dixième journée d’études occitanes du Périgord organisée par <em>Lou Bornat</em> avec le Mouvement Laïc des cultures régionales, et la Ligue de l’Enseignement.</span></p>
<p style="text-align: justify;"><span style="color: #000000;">La première édition de <em>Tibal lo Garrèl</em> fut faite en version bilingue occitan-français par les éditions Aubanel en 1958. Comme l’écrit l’auteur, « ce récit du temps des Huguenots je l’ai écrit pour les jeunes des pays d’oc. » Il présenta l’œuvre au prix Aubanel (prose) en 1958, mais pour cela il lui fallut respecter les contraintes d’un récit court. Il l’obtint, avec 57 points, contre 53 points à <em>Verd paradís</em> de Max Rouquette. Il fut honoré de voir l’ensemble <em>Tibal lo Garrèl</em> publié en catalan à Barcelone en 1963, à la demande du romancier et éditeur Joan Sales pour fêter le 750e anniversaire de la bataille de Muret, dont le dénouement fut peut-être un évènement désastreux pour ce qu’aurait pu être l’avenir de l’Occitanie, avec la mort de Pierre d’Aragon allié du comte de Toulouse, et la réussite de Simon de Monfort. Joan Sales avait choisi ce roman de Delluc parce qu’il trouvait qu’au XVIe siècle, avec les luttes entre papistes et huguenots, le Périgord avait souffert d’évènements religieux de même nature que le reste de l’Occitanie au temps des luttes des croisés contre les cathares<sup>3</sup>. Joan Sales voulait que se crée en Catalogne « una novelistica viva en lenga occitana», propos justifié par la remarque dans sa préface, que «la immigracion massiva d’Occitans a Catalonha fuguèt un fenomen social de grand volum pendent las guèrras de religion ; aquels emigrants èran venguts s’installar dins una region ont restava lo sovenir de l’epòca que se parlava la meteissa lenga d’un costat e de l’autre de Pirenèus. » [l’immigration massive d’Occitans en catalogne fut un phénomène de grande ampleur pendant les guerres de religion ; ces émigrants étaient venus s’installer dans une région où il restait le souvenir de l’époque où on parlait la même langue de part et d’autre des Pyrénées.]</span></p>
<p style="text-align: justify;"><span style="color: #000000;">En 1968, les éditions « Lo libre occitan » publièrent <em>Tibal lo Garrèl</em> en entier, mais seulement en occitan. Ce fut une découverte pour les jeunes occitans du Périgord. De longues années passèrent avant que ne sorte la quatrième édition du roman qui avait été vite épuisé : d’abord une première partie en 2000 par l’éditeur « L’Hydre » de Castelnaud, qui l’appela L’arma que sagna. Elle se terminait un peu brièvement, avec la phrase « M’èri tirat, enfin, de ma primièra, de ma terribla espròva. Una autra vita anava començar. » [Je m’étais tiré, enfin, de ma première, de ma terrible épreuve. Une autre vie allait commencer]. Ceci pour dire que l’auteur avait prévu une seconde partie qui justifiait ce choix éditorial. La seconde partie sortit seulement en 2008 avec le sous-titre E la carn que patís, mais avec un autre éditeur, « Mémoire et traditions en Périgord » d’Alles-sur-Dordogne (24480), avec une préface de l’écrivain Jean Ganiayre et un avertissement de Gérard Marty, président de l’association.</span></p>
<p style="text-align: justify;"><span style="color: #000000;">D’une manière générale, Louis Delluc trouvait son inspiration dans la nature autour de lui, dans l’histoire de sa province et dans celle de l’Espagne où il aimait séjourner souvent. Il montrait une prédilection pour le XVIe siècle.</span></p>
<p style="text-align: justify;"><span style="color: #000000;">Louis Delluc fonda dans les années 1958 le groupe folklorique <em>Lo Grel</em> qui réunissait jeunes et vieux de la commune de Saint-Vincent de Cosse. Il obtint un premier prix au concours organisé à Périgueux par la Fédération des Œuvres Laïques et un autre au concours régional de Biarritz. Il s’investissait complètement dans l’animation culturelle et plus précisément dans la réhabilitation de la langue d’oc. Dans son travail, il suivait la même ligne. Il faut rappeler qu’à l’époque où il commença d’écrire son œuvre, ses élèves n’entendaient que la langue d’oc dans le quotidien de leur vie : les berceuses de leurs mères, les contes de leurs grands-mères, les gens sur le marché, etc… Le français qu’ils découvraient à l’école était pour eux une langue aussi étrangère que l’anglais ou l’espagnol pour nous. « Le mérite des instituteurs de la IIIe République en est d’autant plus grand que beaucoup d’entre les écoliers décrochaient le certificat d’études ! » dit Michel Chadeuil dans la préface de <em>Fabletas per enfants del país d’òc</em>, éditées en 2004 par Lo bornat del Perigòrd/Novelum.</span></p>
<p style="text-align: justify;"><span style="color: #000000;">Ce n’était pas habituel de s’occuper de la langue d’oc cette époque, au contraire dans la majorité des écoles primaires les écoliers se faisaient taper sur les doigts ou punir si un seul mot de la langue « méprisée » leur échappait. L’instituteur de Saint-Vincent, lui, se servait des conjugaisons occitanes pour mieux faire comprendre le verbe « être » ou le verbe « avoir » aux élèves, comme on peut entendre dans le CD <em>Souvenirs d’élèves</em> <em>de Mr et Mme Louis Delluc</em>, propos recueillis par David Dorrance à Saint-Vincent de Cosse les 21/22 juin 1997 (mp3) auprès de Mr et Mme Louveau (née en 1935) et de Mme Moulinier et Mr (né en 1937) :</span></p>
<p style="text-align: justify;"><span style="color: #000000;">« En pédagogie, on ne réussit pas si on ne part pas de données connues, dit un de leurs anciens élèves. Ils enseignaient l’Instruction civique. Chaque matin une phrase de morale en haut du tableau était commentée, ça durait environ dix minutes »</span><br /><span style="color: #000000;">et d’ajouter :<br />« Pendant qu’il (Mr Delluc) nous donnait des exercices à faire il écrivait des poésies en occitan ! »</span></p>
<p style="text-align: justify;"><span style="color: #000000;">En qualité d’instituteur qui préparait ses écoliers au certificat d’études, et qui devait leur enseigner l’histoire de France, Louis Delluc savait ce qui pouvait leur plaire, et en temps que militant pour le renouveau de la langue occitane, il leur écrivit un texte à leur mesure, <em>Tibal lo Garrèl</em>, en espérant leur donner le goût de parler la langue. Ce texte contait les aventures d’un garçon de leur âge, avec les mêmes préoccupations, malheurs ou bonheurs, ses apprentissages et ses premières émotions. Ainsi se lit le volontarisme de l’auteur quant au choix de l’occitan. Ce choix est implicite, mais il saute aux yeux.</span></p>
<p style="text-align: justify;"><span style="color: #000000;">Il écrivit aussi des fablettes pour les enfants du cours élémentaire (sa femme enseignait à ce niveau), il connaissait la valeur pédagogique de la fable, et les préfaciers de la première édition en 1958 disent :</span><br /><span style="color: #000000;">« Par chance, il ne fit pas une adaptation occitane de plus de La Fontaine ou de Florian. Il créa, et prit ses protagonistes au plus près de la vie quotidienne, dans la maison, dans le pré, devant la porte… Son but avait toujours été d’enseigner. C’était le temps où quelques enseignants entêtés prenaient le sentier étroit ouvert par la récente loi Deixonne pour faire rentrer un peu d’occitan dans les écoles. »</span></p>
<p style="text-align: justify;"><span style="color: #000000;"><em>Tibal lo Garrèl</em> fut considéré comme le premier roman occitan écrit en Périgord, un grand évènement. En effet, jusque là, on pouvait y lire et jouer en langue d’oc, des pièces de théâtre, chanter des chansons, lire des poèmes, mais pas de romans. Les faits historiques, sous la trame romanesque, sont vrais et souvent relevés dans les chroniques d’un historien reconnu, le chanoine Jean Tarde. L’atmosphère rude du XVIe siècle en Périgord, la misère dont il souffre (impôts de toutes sortes, intempéries qui anéantissaient les récoltes et menaient à la famine, luttes religieuses entre catholiques et huguenots, incursions de la soldatesque) est décrite sans <em>pathos</em>, malgré les apparences. Il suffit de lire les livres d’Yves-Marie Bercé et les comptes-rendus des subdélégués de Sarlat à la généralité de Guyenne. Louis Delluc écrit : « Dans chaque clocher, des hommes guettaient, et dès qu’ils apercevaient la moindre troupe armée, ils faisaient sonner les cloches. » Les registres paroissiaux sont pleins de pauvres, morts sur les chemins, qui n’avaient pas de maison et même pas de nom.</span></p>
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<p style="text-align: justify;"><span style="color: #000000;"><em><br />Tibal, le personnage principal, est le fils d’une mendiante. Ils vivent tous les deux dans une cabane de pierre, à distance du village, parce qu’elle est considérée comme sorcière. Leur horizon est borné par les fourches patibulaires et le château, symboles de la toute-puissance seigneuriale. Le garçon a pour seule richesse un fléau et une fronde, qui lui permettent de manger au jour le jour. Un beau jour sa mère sera saisie, menée à la prison de Sarlat puis suppliciée et brûlée vive sur la place pour accusation de sorcellerie, sans plus de formalité. « Èra la misèria negra […]. E la misèria negra es la germana gran de la bruixeria » [C’était la misère noire […] Et la misère noire est la grande sœur de la sorcellerie], dit le catalan Joan Sales. Les chasses aux sorcières s’étaient amplifiées depuis le deuxième quart du XVe siècle. La majorité des accusées étaient des femmes souvent pauvres, vieilles, et qui vivaient à l’écart. On disait qu’elles avaient le mauvais œil ou qu’elles savaient où se trouvait le matagot, l’herbe qui fait mourir. Ce n’était pas rare qu’elles sachent aussi soulager les gens avec des plantes médicinales, mais cela personne ne s’en souvenait jamais. Dans sa bulle de 1484, le pape Innocent VIII lança le signal de la lutte contre la sorcellerie et les « praticiens infernaux » pour assainir, disait-il, la religion catholique. À la campagne, ceux qui essayaient de soulager mal ou bien les malades ne savaient pas où se mettre…</em></span><br /><span style="color: #000000;"><em>Tibal va voir la vierge noire de Rocamadour pour essayer d’oublier l’horreur et aussi sa culpabilité de n’avoir pas su sauver sa mère de l’exécution. Les pèlerinages étaient fréquents à l’époque étudiée (Rocamadour, Cadouin où longtemps les pèlerins ont prié devant un linge saint, qu’on disait tâché du sang du Christ, ce qui s’est avéré faux). À la page 45, Delluc pause la question de la relativité du miracle. Sans choisir fermement une religion ou une autre, le héros demande de l’aide à un devin ; nous sommes à l’époque où le syncrétisme est monnaie courante. Pour avoir sauvé la fille des seigneurs de Castelnaud d’une bande de voleurs qui convoitaient sa richesse, Tibal est récompensé par une charge d’écuyer au château. Là Delluc trouve l’occasion de parler de la condition des femmes ; chez les nobles, les mariages réglés par les parents n’étaient que des transactions financières, cela se vérifie aussi dans chaque catégorie sociale, il n’y a qu’à observer les contrats de mariage ! Dans sa nouvelle fonction, Tibal rencontre le capitaine Geoffroi de Vivans, ami d’Henri IV, le roi de France et de Navarre<sup>4.</sup> Il était huguenot, comme presque tous les seigneurs de la rive gauche de la Dordogne. Les capitaines des Grandes Compagnies avaient vite fait de changer de camp s’ils trouvaient une poignée d’écus à gagner, il fallait partout se méfier. Tibal est confronté aux exactions du triste seigneur qui terrorise son entourage et pour y échapper prend la fuite dans une gabarre.</em></span><br /><span style="color: #000000;"><em>Un autre personnage célèbre est évoqué par Louis Delluc, Charles de Gontaut-Biron, qui avait été le compagnon d’armes et ami du roi Henri IV. Jamais content des rétributions du roi pour ses services (il lui avait sauvé la vie deux ou trois fois), il complota contre lui et fut décapité en 1602 pour l’avoir trahi. Une chanson, La ronde de Biron<sup>5,</sup> illustra cette disgrâce, en présentant Biron comme victime d’une injustice. Le débat fit du bruit. L’opinion publique ne retint que le destin tragique du soldat et l’ingratitude du roi. La chanson fut interdite, car le pouvoir craignait un soulèvement du peuple<sup>6</sup><br /><br /></em></span></p>
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<p><span style="color: #000000;">Pendant sa lecture, l’air de rien, le lecteur jeune apprend l’histoire de son pays. Ce n’est pourtant pas un livre d’histoire. C’est un roman d’aventures ; Joan Sales en avait le ton entre <em>rondalla</em> et roman.</span></p>
<p style="text-align: justify;"><span style="color: #000000;">A lire sa bibliographie, on voit que Louis Delluc fut un Européen de la première heure puisqu’il publia en plusieurs langues étrangères. Il s’adressait le plus souvent aux jeunes dans une langue simple, concise et juste, au ton savoureux, à la vivacité de style qui n’empêchaient pas l’expression poétique. </span></p>
<hr />
<p style="text-align: justify;"><span style="color: #000000;">1- <a href="http://www.crilj.org/2009/05/28/michel-bourrelier/" target="_blank" rel="noopener">http://www.crilj.org/2009/05/28/michel-bourrelier/</a><br />2-Tome XX de Lo Bornat, janv-fev-mars 1970, page 7<br />3-Delluc a publié le poème Muret de la batalha, sur Le Périgourdin de Bordeaux n° 279 d'octobre 1953, p. 8.<br />4-Louis Delluc a publié le poème « L’escalade » qui conte la prise de Domme par Vivans en 1588, dans Le Périgourdin de Bordeaux n° 279 <br />5-Ou « Quand Biron voulut danser ».<br />6-Louis Delluc a publié le poème « Lou castèl de Biroun » sur Le Périgourdin de Bordeaux n° 100 de juillet 1931, p. 1 et 2.</span></p>
<h2>Bibliographie de Louis Delluc</h2>
<h3>Ouvrages en occitan</h3>
<p><span style="color: #000000;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: 14.6667px; white-space: pre-wrap;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><span style="font-size: 14.6667px; white-space: pre-wrap;">Nombreux articles, poèmes ou nouvelles publiés dans les revue<span style="color: #000000;">s </span></span></span></span><em style="background-color: #ffffff; font-family: Calibri, sans-serif; font-size: 14.6667px; white-space: pre-wrap;">Lo Bornat</em><span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: 14.6667px; white-space: pre-wrap;">, </span><em style="background-color: #ffffff; font-family: Calibri, sans-serif; font-size: 14.6667px; white-space: pre-wrap;">Oc</em><span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: 14.6667px; white-space: pre-wrap;">, </span><em style="background-color: #ffffff; font-family: Calibri, sans-serif; font-size: 14.6667px; white-space: pre-wrap;">Le Gai saber</em><span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: 14.6667px; white-space: pre-wrap;">, </span><em style="background-color: #ffffff; font-family: Calibri, sans-serif; font-size: 14.6667px; white-space: pre-wrap;">L'Armana Provençau</em><span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: 14.6667px; white-space: pre-wrap;">, </span><em style="background-color: #ffffff; font-family: Calibri, sans-serif; font-size: 14.6667px; white-space: pre-wrap;">Le Périgourdin de Bordeaux.</em></span></p>
<p><span style="color: #000000;"><em style="background-color: #ffffff; font-family: Calibri, sans-serif; font-size: 14.6667px; white-space: pre-wrap;"><em style="background-color: #ffffff; font-family: Calibri, sans-serif; font-size: 14.6667px; white-space: pre-wrap;">- <span style="color: #000000;">Òda a la Dordonha</span></em></em>, <span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: 14.6667px; white-space: pre-wrap;">poème bilingue, illustré par Maurice Albe, Sarlat, Imprimerie Michelet, 1931</span></span></p>
<p><span style="color: #000000; font-family: Calibri, sans-serif; font-size: 14.6667px; white-space: pre-wrap;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: 14.6667px; white-space: pre-wrap;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><span style="font-size: 14.6667px; white-space: pre-wrap;">- <em>Un monge-cavalier, en Jeroni de Perigus, avesque del Cid</em> (tirage à part des <em>Analas del Centro de cultura valenciana</em>, 1951), in <em>Lo Bornat</em> n° 4, oct-dec 1992</span></span></span></span></p>
<p><span style="color: #000000;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: 14.6667px; white-space: pre-wrap;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: 14.6667px; white-space: pre-wrap;"><em style="background-color: #ffffff;">- La farça del pairolier</em></span></span><span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: 14.6667px; white-space: pre-wrap;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: 14.6667px; white-space: pre-wrap;">, comédie en collaboration avec le majoral Marcel Fournier, Périgueux, Fédération des Oeuvres Laïques, sans date</span></span></span></p>
<p><span style="color: #000000; font-family: Calibri, sans-serif; font-size: 14.6667px; white-space: pre-wrap;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: 14.6667px; white-space: pre-wrap;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><span style="font-size: 14.6667px; white-space: pre-wrap;">- <em>La poetessa galiciana Rosalia Castro</em> (<em>Oc</em> n° double 201-202 de juillet-décembre 1956, p. 224-236). Essai.</span></span></span></span></p>
<p><span style="color: #000000;">- <em>Fablettes pour les enfants des pays d’Oc</em>, <em>Lo Bornat del Perigòrd</em>/ A.S.C.O. (Atelier sarladais de culture occitane), préface de Jean-Louis Galet, 1958.</span></p>
<p><span style="color: #000000;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: 14.6667px; white-space: pre-wrap;">- </span><em style="background-color: #ffffff; font-family: Calibri, sans-serif; font-size: 14.6667px; white-space: pre-wrap;">Fablettes pour les enfants du pays d’Oc</em><span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: 14.6667px; white-space: pre-wrap;">, Périgueux, Editions Pierre Fanlac, sans date, 35 p.</span></span></p>
<p><span style="color: #000000;"><em>Tibal lo Garrèl</em>, Avignon, Aubanèl, 1958, 214 p.</span></p>
<p><span style="color: #000000;"><em style="background-color: #ffffff;">Tibal lo Garrèl</em>, Reedicion Lavit, Toulouse, Lo Libre occitan, 1968, 197 p.</span></p>
<p><span style="color: #000000;"><em>Lo secret del comte de Marcafava</em>, comédie pour marionnettes, in <em>Paraulas de Novelum</em>, n° 81 bis, 1998.</span></p>
<p><span style="color: #000000;">-<em>Tibal lo garrèl, L’arma que sagna</em>, (première partie), occitan/français, Castelnaud, Editions L’Hydre, 2000. Préface de Bernard Lesfargues.</span></p>
<p><span style="color: #000000;">- <em>Tibal lo garrèl… E la carn que patís</em>, (seconde partie) occitan / français, 24480 Alles / Dordogne, Editions Mémoire et traditions en Périgord, 2008. Préface de Jean Ganiayre. Avertissement de Gérard Marty, président de l’association Mémoire et traditions du Périgord.</span></p>
<p><span style="color: #000000;">- <em>Fabletas per enfants del país d’Òc</em>, Lo Bornat del Perigòrd/Novelum, 2004.</span></p>
<h3>Traductions espagnol/occitan</h3>
<p><span style="color: #000000;">-<em> La guerra dels ases</em>, chapitre XXIV du livre de Don Quichote, Bordeaux, Le Périgourdin de Bordeaux, 1957, 15 p.</span></p>
<p><span style="color: #000000;">- <em>Argental e io</em> (<em>Platero y io</em> de Juan Ramon Jimenez, prix Nobel de littérature) en collaboration avec le philosophe Joseph Migot et le majoral Jean Monestier, Lo Bornat. Sans date.</span></p>
<h3>Ouvrages en français</h3>
<p><span style="color: #000000;">- <em>Le mousse de la Niña</em>, Paris, éditions Bourrelier 1953, Prix « Jeunesse » des éditions éponymes.</span></p>
<p><span style="color: #000000;">- <em>Des caravelles autour du monde</em>, Paris, éditions Bourrelier, 1957.</span></p>
<p><span style="color: #000000;">- <em>L’enfance d’une reine</em>, Paris, éditions Bourrelier, 1958.</span></p>
<p><span style="color: #000000;">- <em>Jeunes princes captifs</em>, Paris, éditions Bourrelier, 1958.</span></p>
<p><span style="color: #000000;">- <em>Le destin de Paquito</em>, Paris, éditions Magnard 1963.</span></p>
<p><span style="color: #000000;">- <em>Par la plume ou par l’épée</em>, Namur, éditions du Soleil Levant, 1963.</span></p>
<p><span style="color: #000000;">-<em> Olivier de Castille</em>, éditions Bourrelier/Armand Colin, 1964.</span></p>
<span style="color: #000000;"></span>
<h3>Traductions de l'œuvre</h3>
<p>- <em>El grumete de la Niña</em>, en Espagne en 1955. Traduit en hollandais en 1956 e en allemand per l’enseignement secondaire.<span style="color: #000000;"><em style="background-color: #ffffff;"> </em></span></p>
<span style="color: #000000; font-family: Calibri, sans-serif;"><span style="font-size: 14.6667px; white-space: pre-wrap;"></span></span>
<p>- <em>Lo Garrell</em>, en catalan, Barcelona, éditions Joan Sales, 1963. Préface de Joan Sales p. 7 a 33.<br /><span style="color: #000000; font-family: Calibri, sans-serif;"><span style="font-size: 14.6667px; white-space: pre-wrap;"></span></span></p>
<h3>Textes inédits</h3>
<p><em>Lena la Mariandona</em>, pastourelle fluviale en dos actes, sens data.</p>
<p><em>L’èrba que fai perdre</em>, nouvelles, sans date.</p>
<p><em>La granda aiga</em>, nouvelles.</p>
<p><em>La longue espérance</em>, en collaboration avec Germaine Rougier, écrit à la fin de sa vie.</p>
<h3>Théâtre</h3>
<p>- <em>Pièces inédites</em>, écrites et jouées pour ramasser de l’argent afin d’envoyer des colis aux prisonniers pendant la guerre 1939-1940, dont parlent les locuteurs du CD <em>Souvenirs d'élèves de Louis Delluc</em>.</p>
<p>- Louis Delluc e Marcel Fournier, <em>La farço del peiroulie</em>, Fédération des Œuvres laïques de La Dordogne, 1958.</p>
<p>- Louis Delluc e Bernard Lesfargues, <em>Lo secret del comte de Marcafava</em>, comédie pour marionnettes, Novelum, 1998.</p>
<h3>Œuvres posthumes</h3>
<p>- Louis Delluc, <em>Partis d’Argentat</em>, Périgueux, Imprimerie Joucla, 1983.</p>
<p>- Louis Delluc, <em>Histoire de Saint-Vincent-de-Cosse</em>, monographie, Le Roc de Bourzac, 2006.</p>
<h2>Crédits</h2>
<p>Vignette d'illustration de Jacques Saraben</p>
<p style="text-align: justify;" align="justify"><span style="color: #000000;">Louis Delluc, escrivan en francés e en lenga d’Oc, a daissat una òbra considerabla qu’a enriquit d’un biais original la literatura d’òc: de per son mestièr de regent a escrich per los joves, e mai a fach pus granda òbra pedagogica en ajudant los collègas qu’an clavada al còr l’enveja de pas daissar la lenga d’òc dins las limbes ont èra estada expediada, après lo rapòrt sur l'estat de lalenga francesa presentat per l'abat Grégoire a la Convention Nationala lo 4 de junh de 1794.<br />Per aquò far, Delluc collaborèt a las edicions pedagogicas Bourrelier que son especializats dins la concepcion e la distribucion de material educatiu de qualitat.</span><span style="color: #000000;"></span><span style="color: #333333;"></span></p>
<h2>Identitat</h2>
<h3><b>Formas referencialas</b></h3>
<p style="text-align: justify;">Delluc, Louis (1894-1974)</p>
<h3>Autras formas conegudas</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Delluc, Loïs (forma occitana del nom)<span style="color: #000000;"></span></p>
<h2>Elements biographics</h2>
<p style="text-align: justify;" align="justify"><span style="color: #000000;">Louis Delluc nasquèt lo 21 d’agost de 1894 als Chambeaux, vilatge de la comuna d’Alas-sus- Dordonha. Son paire, Jean, que signèt l’acte de naissença, aviá faches d’estudis serioses mas coma lo fraire ainat demorat a la bòria moriguèt, Jean deguèt ajudar son monde tot en fasent lo mestièr de contrarotlaire de las plantacions de tabat per la Regia. Lo grand paire aviá tanben signat l’acte de maridatge de Jean amb Margarita Besse: la familha Delluc èra alfabetizada. Dins las annadas 1900, anèron demorar al Treilhac, totjorn comuna d’Alas-sus-Dordohna, pas lonh del flume e prèp de la gara, çò qu’ajudèt Louis dins los desplaçaments seus: de fach, aprèp l’escòla comunala, anèt a l’Escòla Superiora de Belvés ont passèt lo concors per dintrar a l’Escòla Normala, via directa per lo mestièr de regent. Partiguèt a la guèrra en 1914, volontari al 5en Regiment de Tiralhaires Argerians. Fuguèt nafrat e se’n sortiguèt amb una orror de la guèrra que li faguèt refusar la medalha militara. Li calguèt anar en convalescéncia a la caserna Miollis a Ais de Provença e aquel sejorn li donèt l’ocasion de conéisser Leon Aimard, un avocat a la Cort, que ne venguèt lo secretari. Aquel òme èra felibre e li obriguèt las pòrtas del Felibritge provençal e de l’òbra de Frederic Mistral, que li deviá far pensar al lengatge de son país natal. Cal benlèu cercar aquí son gost futur per l’escritura en lenga d’òc.</span></p>
<p style="text-align: justify;"><span style="color: #000000;">Al cap de sa convalescéncia, en 1917, maridèt la Lucie Madeleine Rebière, una regenta tanben qu’aviá coneguda quand èra dins son primièr pòste a Monpasièr. Puèi, aprèp una annada a l’escòla de Tanièrs, en 1926, fuguèron nomenats a Sent-Vincenç de Còssa e i restèron tots dos ensenhaires pendent vinc-e-cinc ans. A la retirada, s’installèron dins la comuna vesina de Bainac, ont Louis placèt l’istòria d’un dels personatges de son roman, Tibal lo Garrèl. Anuèch la carrièra ont demorava pòrta lo nom de son òbra màger: « <em>Rue Tibal lo garrel roman de Louis Delluc</em> ».</span><span style="color: #000000;"></span></p>
<p style="text-align: justify;"><span style="color: #000000;">L’òbra de Louis Delluc compren tanben d’òbras en francés per escriure de romans per la jovença en francés dont<em> Le mousse de la Niña</em>, sus l’epopèia de Cristòl Colomb, qu’obtenguèt lo premi « Jeunesse », puèi <em>Des caravelles autour du monde</em>, sus lo viatge de la « Victoria » de Magellan, engatjada pel primièr torn del monde. <em>Jeunes princes captifs</em>, en 1958, contava la vida dels dos filhs del rei Francés Primièr que demorèron presonièrs en Castilha. Puèi faguèt publicar de romans revirats de l’espanhòl : <em>Olivier de Castille</em>, adaptat d’un roman cavalieresc espanhòl; <em>Le destin de Paquito</em>, raconte de la jovença aventurosa e tragica de Cervantès; <em>Par la plume ou par l’épée</em>, roman d’aventura ont s’inspira tanben de la jovença del « manpòt de Lepante »; <em>L’enfance d’une reine</em>, qu’es l’istòria d’Elisabèt de França, dròlla d’Enric IV e de Maria de Medecis, venguda reina d’Espanha e que sa dròlla Maria-Teresa fuguèt maridada a son cosin Loís XIV. Fuguèron editats per las edicions Bourrelier qu'èran, dins aquelas annadas, e que son totjorn un dels principals editors pedagogics. Michel Bourrelier<sup>1,</sup> leur fondator, es conegut per son interès portat als metòds actius e a la literatura per la jovença : çò que fuguèt una bèla reconeissença per Delluc.</span></p>
<p style="text-align: justify;"><span style="color: #000000;">Devèm encara a Louis Delluc lo libre <em>Partis d’Argentat</em>, escrit en francés, qu’es una evocacion de la vida de los que fasián la davalada del flume Dordonha dempuèi Auvèrnha al temps de la batelariá. Se pòt aisidament imaginar lo drollet Louis del vilatge dels Chambeaux pròche de la « Granda Aiga » coma apelavan la Dordonha, somiant al véser passar las gabarras comolas de merças que navegavan devèrs lo pòrt exotic e formiguejant de Bordèu.</span></p>
<p style="text-align: justify;"><span style="color: #000000;">Louis Delluc se vodèt a totas menas d’investigacions per escriure la monografia del vilatge ont èra regent e director d’escòla. La mòda veniá de l’Exposicion Universala de 1900 a Paris. Lo Ministèri de l’Instruccion Publica aviá demandat a cada regent d’escriure una monografia per far conéisser l’istòria de son vilatge. L’exposicion de monografias capitèt tant que se contunhèt de publicar aquelas menas de recercas localas.</span></p>
<p style="text-align: justify;"><span style="color: #000000;">Delluc defuntèt lo 12 de setembre de 1974 sens que sa monografia de Sent-Vincenç de Còssa foguèsse sortida, sabèm pas perqué.<br />Louis Delluc moriguèt en 1974 en çò de sa filha adoptiva a Eisinas, Gironda e fuguèt portat al cementeri de Bainac, vilatge dont disiá que « truco [sic] los cels clars ». Sa femna defuntèt en 1968. A Alàs ont èra nascut, la plaça del vilatge pòrta son nom dempuèi lo 10 de genièr de 2009. L’omonimia amb Louis Delluc son cosin (1890-1924), nascut a Cadonh rasís Alàs, l’especialista de cinèma, qu’es estat tanben romancièr e jornalista, li fai plan tòrt perque prèsta a embolh dins las recercas.</span></p>
<h2>Engatjament dins la Renaissança d'òc</h2>
<p style="text-align: justify;"><span style="color: #000000;">De 1926 a 1966 Louis Delluc publiquèt d’articles dins <em>Lo Bornat</em> e dins <em>Oc</em>, escriguèt de poesias dont una de cinquanta sièis vèrses sus l’istòria del Perigòrd : <em>A la glorio del Périgord</em>, pareguda dins lo jornal <em>La Lampe</em> editat al Cos-e-Bigaròca per J-A. Grafeille. Obtenguèt lo primièr premi als Jasmin d'argent de 1926 amb lo comentari : « C’est simplement un chef-d’œuvre ».</span></p>
<p style="text-align: justify;"><span style="color: #000000;">Una autra poesia, <em>La gabarra embullada</em>, obtenguèt lo prèmi « Eglantine d’Argent » destinat a una pèça d'una valor de dos-cent-cinquanta liuras destinat a una pèça sus un subjècte donat per l’Académia dels Jòcs Florals de Tolosa. Venguèt manteneire e mestre d'òbra dau Felibritge en 1928, secretari del<em> Bornat</em>, qu’es l’Escòla felibrenca del Perigòrd, cigala d'argent, mestre en gai saber en 1930, puèi vici-president del 17 de genièr 1954 a sa mòrt. Una particularitat es de notar: totjours actiu mas l'atge li rendent los desplaçaments malaisits, fuguèt nommat president d'onor del Bornat en 1970, e mai foguèsse jamai estat president<sup>2</sup>.</span></p>
<p style="text-align: justify;"><span style="color: #000000;">En 1958, publiquèt <em>Tibal lo Garrèl</em> e vesèm que i a adoptat l’ortografia classica de l’occitan. Loís Alibèrt aviá sortit sa <em>Gramatica</em> en 1935, otís pedagogic màger qu’ajudava a botar l’escrit en conformitat amb una nòrma pan-occitana. Louis Delluc comprenguèt viste la necessitat de normalizar ortograficament la lenga d’Òc per afortir sa credibilitat, e l’enauçar al nivèl de tota autra lenga amb sas règlas e perqué pas, un jorn sos diplòmas. Fuguèt decorat de la cravata de Comandor de las Palmas Academicas a la desena jornada d'estudis occitans del Perigòrd organizada per <em>Lo Bornat</em>, lo Movement Laïc de las culturas regionalas e la Liga de l'Ensenhament<sup>3</sup>.</span></p>
<p style="text-align: justify;"><span style="color: #000000;">La primièra edicion de <em>Tibal lo garrèl</em> fuguèt facha en version bilingüa occitan-francés per las edicions Aubanel en 1958. Coma o escriu l’autor, « aquel raconte del temps dels igonauds l’ai escrich per los joines dels païs d’Òc ». Presentèt l’òbra al premi Aubanel (pròsa) en 1958, mas per aquò far, li calguèt se téner dins las constrenchas d’un recit cort. L’obtenguèt, amb 57 punts, contra 53 punts a <em>Vert paradis</em> de Max Roqueta. Fuguèt onorat de veire l’ensemble <em>Tibal lo garrèl</em> publicat en catalan a Barcelona en 1963, a la demanda del romancièr e editor Joan Sales, jol títol <em>El Garrell</em>. Aquesta publicacion dins la colleccion Club dels Novel.listes la faguèt Joan Sales per festejar lo 750en aniversari de la batalha de Murèth, que son desnosament fuguèt benlèu un eveniment desastrós per çò qu’auria pogut èstre l’avenir d’Occitània amb la mòrt de Pèire d’Aragon, aligat del comte de Tolosa, e la capitada de Simon de Montfort. Joan Sales aviá causit aquel roman de Delluc per çò que trobava qu’al sègle XVI, amb las luchas entremièg papistas e uganauds, lo Perigòrd aviá endurat d’eveniments religioses de la meteissa mena que lo demai d’Occitània al temps de las luchas dels crosats contra los catars<sup>4</sup>. Joan Sales voliá que se creèsse en Catalonha « una novelistica viva en lenga occitana », prepaus justificat per la remarca dins son prefaci que « la immigracion massiva<sup>5</sup> d’occitans a Catalonha fuguèt un fenomen social de grand volum pendent las guèrras de religion »; aquels emigrants èran venguts s’installar dins una region ont restava lo sovenir de l’epòca que se parlava la meteissa lenga d’un costat e de l’autre de Pirenèus.</span></p>
<p style="text-align: justify;"><span style="color: #000000;">En 1968, las edicions « Lo Libre Occitan » publiquèron <em>Tibal lo garrèl</em> en entièr, mas solament en occitan. Fuguèt una descobèrta per los joves occitans del Perigòrd. D’annadas longas passèron avans que sortiguèsse la quatrena edicion del roman, viste atarit : d’abòrd una primièra partida en 2000 per las edicions ʺL’Hydre de Castelnaudʺ, que la nomenèt <em>L’arma que sagna</em>. S’acabava un pauc viste, amb la frasa : « M’èri tirat, enfin, de ma primièra, de ma terribla espròva. Una autra vita anava començar »… Aquò per dire que l’autor aviá previst una segonda partida que justificava aquela causida editoriala. La segonda partida sortiguèt nonmas en 2008 amb lo jos títol<em> E la carn que patís</em>, mas amb un autre editor, l'associacion « Mémoire et traditions en Périgord », d' Alàs-sus-Dordonha (24480), amb un prefaci de Jean Ganiayre e un avertiment de Gérard Marty, president de l’associacion.</span></p>
<p style="text-align: justify;"><span style="color: #000000;">D’un biais general, Louis Delluc trobava son inspiracion dins la natura a l’entorn d’el, dins l’istòria de sa província e dins l’istòria de l’Espanha ont aimava sovent sejornar. Fasiá mòstra de predileccion per lo sègle XVI.</span></p>
<p style="text-align: justify;"><span style="color: #000000;">Louis Delluc fondèt dins las annadas 1958 lo grop folcloric <em>Lo Grel</em> qu’amassava a l’encòp jovents e vièlhs de la comuna de Sent-Vincenç de Còssa. Obtenguèt un primièr premi al concors organizat a Perigüers per la Federacion de las Òbras Laïcas e un autre al concors regional de Biarritz. S’investissiá completament dins l’animacion culturala e pus precisament sus lo punt de la reabilitacion de la lenga d’Òc. Dins son trabalh seguissiá la meteissa linha. Cal rapelar qu’a l’epòca ont comencèt d’escriure son òbra, sos escolans ausissián pas que la lenga d’òc dins la vida vidanta: las breçairòlas de lor maire, los contes de lors grands, lo monde sul mercat, e non sai que... Lo francés que descobrissián a l’escòla èra per els una langue tant estrangièra coma a nosautres l’anglés o l’espanhòl. « Le mérite des instituteurs de la IIIe république en est d’autant plus grand que beaucoup d’entre les écoliers décrochaient le certificat d’études ! » çò ditz Micheu Chapduèlh dins lo prefaci de <em>Fabletas per enfants del país d’Òc</em>, editadas per <em>Lo Bornat del Perigòrd/Novelum</em>, 2004.</span></p>
<p style="text-align: justify;"><span style="color: #000000;">Èra pas acostumat de se trachar de lenga d’òc en d’aquela epòca, al contrari dins la màger part de las escòlas primàrias los escolans se fasián picar suls dets o punir se lor escapava un quite mot dins la lenga « <em>mespresada</em> ». Lo regent de Sent-Vincenç, el, se sirviá de las conjugasons occitanas per far melhor comprene lo vèrb être o lo vèrb avoir als escolièrs, coma se pòt ausir dins lo CD : <em>Souvenirs d'élèves de Mr et Mme Louis Delluc</em>, prepaus recaptats per David Dorrance a St-Vincenç de Còssa los 21/22 de junh de 1997 (MP3) al prèp de Mr et Mma Louveau (nascuda en 1935) e de Mma Moulinier e Mr (nascut en 1937).</span></p>
<p style="text-align: justify;"><span style="color: #000000;">« En pédagogie, on ne réussit pas si on ne part pas de données connues, çò ditz un de lors ancians escolans. lls (los regents) enseignaient l’Instruction civique. Chaque matin une phrase de morale en haut du tableau était commentée, ça durait environ dix minutes »</span><br /><span style="color: #000000;">et d’apondre :<br />« Pendant qu’il (Mr Delluc) nous donnait des exercices à faire il écrivait des poésies en occitan ! »</span></p>
<p style="text-align: justify;"><span style="color: #000000;">En qualitat de regent que preparava sos escolans al certificat d’estudis, e que deviá lor ensenhar l’istòria de França, Louis Delluc saviá çò que podiá lor plaire, e coma militant per lo reviscòl de la lenga occitana lor escriguèt un tèxt a lor mesura,<em> Tibal lo Garrèl</em>, en esperar lor donar lo gost de parlar la lenga. Aquel tèxt contava las aventuras d’un dròlle de lor atge, amb sas meteissas preocupacions, sos malurs e son astrada, sos aprentissatges e sas primièras esmogudas. Atal se legís lo volontarisme de l’autor quant a la causida de l’occitan. Aquela causida es pas qu’implicita, mas sauta als uèlhs.</span></p>
<p style="text-align: justify;"><span style="color: #000000;">Escriguèt tanben de fabletas per los enfants del cors elementari (sa femna ensenhava dins aquel nivèl), coneissiá plan la valor pedagogica de la faula, e çò dison los prefacièrs de la primièra edicion en 1958,<br />« Per astre, faguèt pas una adaptacion occitana de mai de La Fontaine o de Florian. Creèt, e prenguèt sos protagonistas au mai près de la vita jornadièra, dins l’ostal, dins lo codèrc, davant la pòrta… Sa tòca finala èra totjorn estada d’ensenhar. Quò èra del temps ont qualques ensenhaires caparuts s’endralhavan dins lo sendarèl estrech dubèrt per la recenta lei Deixonne per fin de far entrar un pauc d’occitan dins las escòlas. »</span><span style="color: #000000;"></span></p>
<p style="text-align: justify;"><span style="color: #000000;"><em>Tibal lo Garrèl</em> fuguèt considerat coma lo primièr roman occitan escrich en Perigòrd, un eveniment grand. En efièch, fins alara se podián legir e jogar en lenga d’Òc e dins aquel lòc, peças de teatre, cantar de cansons, legir de poèmas, mas pas brica de romans. Los fachs istorics, jos la trama romanèsca, son vertadièrs e sovent relevats dins las cronicas d’un istorian reconegut, lo canonge Jean Tarde. L’ambient rufe del sègle XVI en Perigòrd, a causa de la misèria (impòst de tota mena, tempèris qu’anequelissián recòltas e menavan a la famina, luchas religiosas entre catolics e uganauds, encorregudas de la soldatesca) es escrich sens patòs, malgrat las aparéncias. Sufís de legir los libres d’Yves-Marie Bercé e los comptes renduts dels subdelegats de Sarlat a la generalitat de Guiana. Louis Delluc escriu : « Dins cada cloquièr, dels òmes gaitavan, e còp sec que vesián la mendra tropa armada, fasián tinlar las campanas ». Los registres parroquials son plens de paures, mòrts sus los camins, qu’avián pas de maison e quitament pas de nom.</span></p>
<hr />
<p style="text-align: justify;"><span style="color: #000000;"><em>Tibal, lo personatge màger, es lo filh d’una mendicaira. Vivon tots dos dins una cabana de pèira a distància del vilatge perque es considerada ela coma fachilièra. Lor asuèlh es barrat per las forcas patibulàrias e lo castèl, simbòls de la tota-poténcia senhoriala. Lo dròlle a per sola riquesa un flaujòl e una fonda, que li permeton de manjar ara per ara. Un bèl jorn sa maire serà raubada, menada a la preison de Sarlat puèi supliciada e cremada viva sus la plaça per acusacion de sorcelum, sens mai de formalitat. « Èra la misèria negra […]. E la misèria negra es la germana gran de la bruixeria<sup>6</sup>», çò ditz lo catalan Joan Sales. Las caças a las fachilièras s’èran amplificadas tre lo segond quart del sègle XV. La majoritat de las acusadas èran de femnas sovent pauras, vièlhas, e que vivián a part. Se disiá qu’avián lo maissant uèlh o que sabián ont se trobava lo matagòt, l’èrba que fai morir. Èra pas rar que sapièsson tanben sonhar lo monde amb de plantas medicinalas, mas aquò degun se’n rementava pas jamai. Dins sa bulla de 1484, lo papa Innocent VIII lançèt lo senhal de la lucha contra lo sorcelum e los «practicians infernals» per assanir, çò disiá, la religion catolica. Al campèstre, los qu’assajavan de solatjar mal o ben los malauts sabián pas ont se metre…<br />Tibal vai veire la verge negra de Ròcamodor per assajar d’oblidar l’òrre e mai sa culpabilitat d’aver pas sauput salvar sa maire de l’execucion. Los peregrinatges èran frequents a l’epòca estudiada (Ròcamador, Cadonh, ont longtemps los peregrins an pregat davant un linçol sant, que se disiá qu’èra tacat del sang del Crist, çò que s’es averat fals). A la pagina 145, Delluc pausa la question de la relativitat del miracle. Sens causir fèrmament una religion o l’autra, l’eròi demanda ajuda a un endevinaire; sèm dins una epòca ont lo sincretisme es moneda correnta. Per aver salvat la dròlla dels senhors de Castelnòu d’una banda de raubaires cobesejant sa riquesa, Tibal es recompensat d’una carga d’escudièr al castèl. Aquí Delluc tròba l’ocasion de parlar de la condicion de las femnas: en çò dels nòbles, los maridatges reglats per los parents èran pas que de transaccions financièras, aquò se verifica tanben per cada categoria sociala, i a qu’a espepissar los contracts de maridatges! Dins sa novèla fonccion, Tibal rencontra lo capitani Geoffroi de Vivans, amic d’Enric IV, lo rei de França e de Navarra<sup>7</sup>. Èra uganaud coma quasi tots los senhors de la riva esquèrra de la Dordonha. Los capitanis de las companhiás grandas avián lèu fach de virar casaca se se trobava un ponhat d’escuts a ganhar, se caliá mesfisar d’en pertot. Tibal es confrontat a las exaccions del triste sénher que terroriza son monde e per i escapar pren la fugida dins una gabarra.<br />Un autre personatge celèbre es evocat per Louis Delluc, Carles de Gontaut-Biron, qu’èra estat lo companhon d’armas e amic del rei Enric IV. Jamai content de las retribucions del rei per sos servicis (li aviá salvat la vida dos o tres còps), complotèt contra el e fuguèt decapitat en 1602 per l’aver traït. Una cançon, La ronda de Biron<sup>8</sup> , illustrèt aquesta desgràcia, en donant Biron coma victima d’una injustícia. Lo debat menèt de bruch. L’opinion publica retenguèt nonmas lo destin tragic del soldat e l’ingratitud del rei. La cançon fuguèt interdita, que lo poder crentava un soslevament del pòble</em></span><span style="color: #000000;"><em><br /></em></span></p>
<hr />
<p><span style="color: #000000;">Pendent sa lectura, mina de res, lo legeire jove apren l’istòria de son païs. Es pertant pas un libre d’istòria, es un roman d’aventura, Joan Sales ne’n aviá trobat lo ton entremièg rondalla e roman.</span></p>
<p style="text-align: justify;"><span style="color: #000000;">A legir sa bibliografia, se vei que Louis Delluc fuguèt un occitanista militant que se consacrèt plenament a l'educacion populara<sup>10</sup>. Europèu de la primièra ora puèi que publiquèt en mantuna lenga estrangièra, li agradava plan la cultura catalana e espanhòla ont trobèt l’inspiracion de sos libres. S’adreçava sovent als joves, dins una lenga simpla e justa, quora trebolaira quora galharda. Los dos tòms de <em>Tibal lo Garrèl</em>, roman d’aventuras, pòdon plaire de segur als escolans del collègi mai a los del licèu qu’an causit de conéisser al pus prigond la lenga parlada per lors aujols pendent mile ans. Lor agradarà lo ton saborós, la vivacitat de l’estil, la simplicitat facha de concision qu’empacha pas l’expression poetica.</span></p>
<hr />
<p style="text-align: justify;"><span style="color: #000000;">1-</span><span style="color: #000000;"><span style="font-size: 10pt; font-family: Calibri,sans-serif; color: #000000; background-color: transparent; font-weight: 400; font-style: normal; font-variant: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline; white-space: pre-wrap;" id="docs-internal-guid-07fb4b2c-7fff-929d-18a9-69118ecc9717"><a href="http://www.crilj.org/2009/05/28/michel-bourrelier/" target="_blank" rel="noopener"> http://www.crilj.org/2009/05/28/michel-bourrelier/</a><br />2- tòm XX de <em>Lo Bornat</em>, janv-fev-mars 1970, paja 7).<br />3-Le Périgourdin de Bordeaux n° 377, p. 6<br />4-Delluc a publicat lo poema <em>Muret de la batalha,</em> sus<em> Le Périgourdin de Bordeaux</em> n° 279 d'octobre de 1953, p.8<br />5-L’article « la » s’explica per una mèscla d’occitan e de catalan per Joan Sales.<br />6-Loís Delluc, El Garrell, traduït de l'occitàn per Joan Sales, Club Editor, 1963, p. 205.<br />7-Louis Delluc a publicat lo poema <em>L’escalado</em> que conta la presa de Doma per Vivans en 1588, dins <em>Le Périgourdin de Bordeaux</em> n° 279<br />8-O « Quand Biron voulut danser ».<br />9-Louis Delluc a publicat lo poema « <em>Lou castèl de Biroun</em> » sus<em> Le Périgourdin de Bordeaux</em> n° 100 de julhet de 1931, p.1 e 2<br />10- Robert Lafont et Christian Anatole, <em>Nouvelle histoire de la littérature occitane</em>, PUF, 1971, p.768- 769. « Pestour ne pouvait passer à l’occitanisme militant. Ce passage, Louis Delluc (1894) le fait naturellement. Instituteur, il s’est longtemps consacré à l’éducation populaire au sein du Bournat et a beaucoup écrit pour la jeunesse. Il s’est essayé avec beaucoup de bonheur au théâtre, en collaboration avec Fournier. Mais c’est comme prosateur qu’il a donné son œuvre la plus valable. La granda aiga, série de nouvelles non encore réunies en volume, évoque le monde coloré et la vie rude des gabariers de la Dordogne parmi lesquels s’écoula l’enfance de l’auteur. Avec Tibal lo garrèl (1958, 2e édition 1968) qui eut le prix Théodore Aubanel, ʺRaconte dels temps dels Igonauds escrich pels joines del païs d’ocʺ, il a voulu marcher sur les traces d’Eugène Le Roy[...]Avec Delluc, l’insertion du Périgord dans l’architecture commune de la littérature occitane contemporaine est accomplie. »<br /><br /></span></span></p>
<h2>Bibliografia de Louis Delluc</h2>
<h3>Obratges en occitan</h3>
<p><span style="color: #000000;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: 14.6667px; white-space: pre-wrap;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><span style="font-size: 14.6667px; white-space: pre-wrap;">Nombroses articles, poemas o novelas publicats dins las revistas<span style="color: #000000;"> </span></span></span></span><em style="background-color: #ffffff; font-family: Calibri, sans-serif; font-size: 14.6667px; white-space: pre-wrap;">Lo Bornat</em><span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: 14.6667px; white-space: pre-wrap;">, </span><em style="background-color: #ffffff; font-family: Calibri, sans-serif; font-size: 14.6667px; white-space: pre-wrap;">Oc</em><span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: 14.6667px; white-space: pre-wrap;">, </span><em style="background-color: #ffffff; font-family: Calibri, sans-serif; font-size: 14.6667px; white-space: pre-wrap;">Le Gai saber</em><span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: 14.6667px; white-space: pre-wrap;">, </span><em style="background-color: #ffffff; font-family: Calibri, sans-serif; font-size: 14.6667px; white-space: pre-wrap;">L'Armana Provençau</em><span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: 14.6667px; white-space: pre-wrap;">, </span><em style="background-color: #ffffff; font-family: Calibri, sans-serif; font-size: 14.6667px; white-space: pre-wrap;">Le Périgourdin de Bordeaux.</em></span></p>
<p><span style="color: #000000;"><em style="background-color: #ffffff; font-family: Calibri, sans-serif; font-size: 14.6667px; white-space: pre-wrap;"><em style="background-color: #ffffff; font-family: Calibri, sans-serif; font-size: 14.6667px; white-space: pre-wrap;">- <span style="color: #000000;">Òda a la Dordonha</span></em></em>, <span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: 14.6667px; white-space: pre-wrap;">poèma bilingüe, illustrat per Maurice Albe, Sarlat, Imprimerie Michelet, 1931</span></span></p>
<p><span style="color: #000000; font-family: Calibri, sans-serif; font-size: 14.6667px; white-space: pre-wrap;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: 14.6667px; white-space: pre-wrap;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><span style="font-size: 14.6667px; white-space: pre-wrap;">- <em>Un monge-cavalier, en Jeroni de Perigus, avesque del Cid</em> (tiratge a despart de las Analas del Centro de cultura valenciana, 1951), in Lo Bornat n° 4, oct-dec de 1992.</span></span></span></span></p>
<p><span style="color: #000000;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: 14.6667px; white-space: pre-wrap;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: 14.6667px; white-space: pre-wrap;"><em style="background-color: #ffffff;">- La farça del pairolier</em></span></span><span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: 14.6667px; white-space: pre-wrap;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: 14.6667px; white-space: pre-wrap;">, comèdia en collaboracion amb lo majoral Marcel Fournier, Périgueux, Federacion de las òbras Laïcas, sens data</span></span></span></p>
<p><span style="color: #000000; font-family: Calibri, sans-serif; font-size: 14.6667px; white-space: pre-wrap;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: 14.6667px; white-space: pre-wrap;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><span style="font-size: 14.6667px; white-space: pre-wrap;">- <em>La poetessa galiciana Rosalia Castro </em>(Oc n° doble 201-202 de julhet-decembre 1956, p. 224-236). Ensag.</span></span></span></span><span style="font-size: 12pt; font-family: Calibri,sans-serif; color: #000000; background-color: transparent; font-weight: 400; font-style: normal; font-variant: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline; white-space: pre-wrap;"></span></p>
<p><span style="color: #000000;">- <em>Fablettes pour les enfants des pays d’Oc</em>, <em>Lo Bornat del Perigòrd</em>/ A.S.C.O. (Talher sarladés de cultura occitana), prefaci de Jean-Louis Galet, 1958.</span></p>
<p><span style="color: #000000;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: 14.6667px; white-space: pre-wrap;">- </span><em style="background-color: #ffffff; font-family: Calibri, sans-serif; font-size: 14.6667px; white-space: pre-wrap;">Fablettes pour les enfants du pays d’Oc</em><span style="font-family: Calibri, sans-serif; font-size: 14.6667px; white-space: pre-wrap;">, Périgueux, Edicions Pierre Fanlac, sens data, 35 p.</span></span></p>
<p><span style="color: #000000;"><em>Tibal lo Garrèl</em>, Avignon, Aubanèl, 1958, 214 p.</span></p>
<p><span style="color: #000000;"><em style="background-color: #ffffff;">Tibal lo Garrèl</em>, Reedicion Lavit, Toulouse, Lo Libre occitan, 1968, 197 p.</span></p>
<p><span style="color: #000000;"><em>Lo secret del comte de Marcafava</em>, comèdia per mariòtas, in Paraulas de Novelum, n° 81 bis, 1998.</span></p>
<p><span style="color: #000000;">-<em>Tibal lo garrèl, L’arma que sagna</em>, (primièra partida), occitan/francés, Castelnaud, Edicions L’Hydre, 2000. Prefaci de Bernard Lesfargues.</span></p>
<p><span style="color: #000000;">- <em>Tibal lo garrèl… E la carn que patís</em>, (segonda partida) occitan / francés, 24480 Alles / Dordogne, Editions Mémoire et traditions en Périgord, 2008. Prefaci de Jean Ganiayre. Avertiment de Gérard Marty, president de l’associacion Mémoire et traditions du Périgord.</span></p>
<p><span style="color: #000000;">- <em>Fabletas per enfants del país d’Òc</em>, Lo Bornat del Perigòrd/Novelum, 2004.</span></p>
<h3>Traduccions castelhan/occitan</h3>
<p><span style="color: #000000;">-<em> La guerra dels ases</em>, capitol XXIV del libre de Don Quichote, Bordeaux, Le Périgourdin de Bordeaux, 1957, 15 p.</span></p>
<p><span style="color: #000000;">- <em>Argental e io</em> (<em>Platero y io</em> de Juan Ramon Jimenez, premi Nobel de literatura) en collaboracion amb lo filosòf Joseph Migot e lo majoral Jean Monestier, Lo Bornat. Sens data.</span></p>
<h3>Obratges en francés</h3>
<p><span style="color: #000000;">- <em>Le mousse de la Niña</em>, Paris, edicions Bourrelier 1953, Premi « Jeunesse » de las edicions eponimas.</span></p>
<p><span style="color: #000000;">- <em>Des caravelles autour du monde</em>, Paris, edicions Bourrelier, 1957.</span></p>
<p><span style="color: #000000;">- <em>L’enfance d’une reine</em>, Paris,</span><span style="color: #000000;"><span style="font-size: 12pt; font-family: Calibri,sans-serif; color: #000000; background-color: transparent; font-weight: 400; font-style: normal; font-variant: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline; white-space: pre-wrap;" id="docs-internal-guid-b6a7cb47-7fff-f41b-8e18-f714995dcf65">edicions</span> Bourrelier, 1958.</span></p>
<p><span style="color: #000000;">- <em>Jeunes princes captifs</em>, Paris, </span><span style="color: #000000;"><span style="font-size: 12pt; font-family: Calibri,sans-serif; color: #000000; background-color: transparent; font-weight: 400; font-style: normal; font-variant: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline; white-space: pre-wrap;" id="docs-internal-guid-b6a7cb47-7fff-f41b-8e18-f714995dcf65">edicions</span> Bourrelier, 1958.</span></p>
<p><span style="color: #000000;">- <em>Le destin de Paquito</em>, Paris, </span><span style="color: #000000;"><span style="font-size: 12pt; font-family: Calibri,sans-serif; color: #000000; background-color: transparent; font-weight: 400; font-style: normal; font-variant: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline; white-space: pre-wrap;" id="docs-internal-guid-b6a7cb47-7fff-f41b-8e18-f714995dcf65">edicions</span> Magnard 1963.</span></p>
<p><span style="color: #000000;">- <em>Par la plume ou par l’épée</em>, Namur, </span><span style="color: #000000;"><span style="font-size: 12pt; font-family: Calibri,sans-serif; color: #000000; background-color: transparent; font-weight: 400; font-style: normal; font-variant: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline; white-space: pre-wrap;" id="docs-internal-guid-b6a7cb47-7fff-f41b-8e18-f714995dcf65">edicions</span> du Soleil Levant, 1963.</span></p>
<p><span style="color: #000000;">-<em> Olivier de Castille</em>, </span><span style="color: #000000;"><span style="font-size: 12pt; font-family: Calibri,sans-serif; color: #000000; background-color: transparent; font-weight: 400; font-style: normal; font-variant: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline; white-space: pre-wrap;" id="docs-internal-guid-b6a7cb47-7fff-f41b-8e18-f714995dcf65">edicions</span> Bourrelier/Armand Colin, 1964.</span></p>
<span style="color: #000000;"></span>
<h3>Reviradas de l'òbra</h3>
<p>- <em>El grumete de la Niña</em>, en Espanha en 1955. Tradusit en olandés en 1956 e en alemand per l’ensenhament segondari.<span style="color: #000000;"><em style="background-color: #ffffff;"> </em></span></p>
<span style="color: #000000; font-family: Calibri, sans-serif;"><span style="font-size: 14.6667px; white-space: pre-wrap;"></span></span>
<p>- <em>Lo Garrell</em>, en catalan, Barcelona, edicions Joan Sales, 1963. Prefaci de Joan Sales p. 7 a 33.<br /><span style="color: #000000; font-family: Calibri, sans-serif;"><span style="font-size: 14.6667px; white-space: pre-wrap;"></span></span></p>
<h3>Tèxtes inedits</h3>
<p><em>Lena la Mariandona</em>, pastorala fluviala en dos actes, sens data.</p>
<p><em>L’èrba que fai perdre</em>, nòvelas, sens data.</p>
<p><em>La granda aiga</em>, nòvelas.</p>
<p><em>La longue espérance</em>, en collaboracion amb Germaine Rougier, escrit al cap de sa vida.</p>
<h3>Teatre</h3>
<p>-Pèças ineditas, escritas e jogadas per amassar de l’argent fins a mandar de còlis als presonièrs pendent la guèrra 1939-1940, dont parlan los locutors del CD Souvenirs d'élèves de Louis Delluc.</p>
<p>- Louis Delluc e Marcel Fournier, <em>La farço del peiroulie</em>, Fédération des Œuvres laïques de La Dordogne, 1958.</p>
<p>- Louis Delluc e Bernard Lesfargues, <em>Lo secret del comte de Marcafava</em>, comèdia per mariòtas, Novelum, 1998.</p>
<h3>Òbras postumas</h3>
<p>- Louis Delluc, <em>Partis d’Argentat</em>, Périgueux, Imprimerie Joucla, 1983.</p>
<p>- Louis Delluc, <em>Histoire de Saint-Vincent-de-Cosse</em>, monografia, Le Roc de Bourzac, 2006.</p>
<h2>Crèdits :</h2>
<p>Vinheta d'illustracion de Jacques Saraben</p>
Bourgès Audivert, Monique
CIRDOC - Mediatèca occitana (Béziers)
Recherche en domaine occitan (Montpellier)
2019-11-26
Saraben, Jacques. Illustrateur
Vignette : https://vidas.occitanica.eu/files/original/0267cbf44b618173206bbe13184d60f1.jpg
text/html
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Text
https://vidas.occitanica.eu/items/show/2129
Boissel, Pierre (1872-1939)
Boissel, Pierre (1872-1939)
Médecin
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Pierre Boissel (1872-1939), médecin, s’est lancé dans la poésie en langue majoritairement occitane alors qu’une cécité commençait à le gêner. Ce handicap a été adouci par la présence de ses filles, qui, dès 1921, l’ont accompagné dans ses visites aux malades, et après 1927, dans l’écriture de ses poèmes. Il a publié un recueil de poèmes intitulé <em>Lou ser ol contou</em> et une saynète<em> Lou gal o contat</em>.</p>
<h2>Identité</h2>
<h3><b>Formes référentielles</b></h3>
<p style="text-align: justify;">Boissel, Pierre (1872-1939)</p>
<h3>Autres formes connues</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Boissel, Urbin Pierre (Nom à l'état-civil)</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Lo bon doctor Boissèl (pseudonyme)</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Œudipe (pseudonyme)</p>
<h2>Éléments biographiques</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Urbin Pierre Boissel est né le 10 septembre 1872 dans une petite maison du bourg de Conty, à Mouzens, Dordogne) dans un milieu modeste, ses grands-parents étaient paysans. Sa mère est issue d’une famille nombreuse. Il était fils de Jean Boissel, instituteur du village, et de Françoise Soulié originaire de la commune de Veyrines-de-Domme (Dordogne). Il a été le seul enfant du couple, et son père ne s’est pas remarié. Lui s’est marié le 6 juin 1898 avec Françoise Eline de Gisson, de Castels (Dordogne). Le couple a eu quatre filles : Emma née en 1899, Edith née en 1900, Denise née en 1902, Gilberte née en 1904.<br />Orphelin de mère très tôt, il est élevé par ses tantes qui « l’adorent et le gâtent. Elles n’arrivent pas à être sévères avec ce galopin qui vit une enfance libre comme l’air et près de la nature<a id="1" href="#note1"><sup>1</sup></a> ». Il participe aux travaux des champs, vendanges, moissons, récoltes. Cette enfance bucolique inspirera sa poésie.<br />Il baigne dans un monde rural où chacun s’exprime en occitan, mais il apprend le français avec son père instituteur. Il n’a aucune difficulté pour s’intégrer à l’école et sa scolarité primaire se déroule sans problème. Son père l’inscrit comme pensionnaire au lycée de Périgueux où ses études sont brillantes. En 1890, il part à Toulouse en faculté de médecine. À chaque période de vacances, il revient dans la propriété paternelle de Capudie. Il aurait aimé faire carrière dans la marine, mais il ne peut intégrer l’école de Santé Navale à Rochefort à cause d’un déficit de vision. Alors il choisit d’installer un cabinet de médecin en 1899 dans la petite ville de Saint-Cyprien, sa région natale.<br />C’est une bourg en pleine prospérité d’environ 1800 habitants, situé dans une région de polyculture, et entouré d’usines de ciments et de chaux qui attirent une importante population d’ouvriers.<br />Ses beaux-parents achètent une maison dans le quartier de la Couture, pour que leur fille puisse continuer ses études dans la communauté religieuse proche ; au premier étage Pierre installe son cabinet et soigne ses malades ; sous la terrasse de droite est logé le cheval qu’il conduit dans ses tournées. Une cour étroite le sépare de la maison d’habitation. Son épouse éduque leurs quatre filles. Elle leur parle français bien sûr, la seule langue reconnue par l’État et enseignée à l’école de façon énergique en ce début de siècle. Mais le père aime à parler la langue d’oc et il leur communique son engouement. Il s’en sert beaucoup dans ses visites, ce qui rend la communication avec ses patients plus facile. Dans un poème sans titre, il met en scène un quiproquo sur la langue qui prouve, pour un médecin, la difficulté de se faire comprendre s’il ne parle pas la langue du peuple<sup><a id="2" href="#note2">2</a> </sup>:</p>
<p style="line-height: 175%; padding-left: 30px; font-family: roboto; font-size: 85%; text-align: center;"><em>Un jour, je fus mandé chez un petit malade </em><br /><em>Qui voyait un confrère, en pays sarladais.</em><br /><em> Après un court trajet qui fut une ballade,</em><br /><em> Dieu, le joli pays ! Chez l’enfant j’arrivais. </em><br /><em>J’étais seul, ce matin, par extraordinaire </em><br /><em>Celui qui m’attendait fut le retardataire. </em><br /><em>J’approchai néanmoins du rustique berceau </em><br /><em>D’où je voyais sortir un tout petit museau </em><br /><em>Et je fus étonné d’un sommeil si tranquille </em><br /><em>Alors que les parents se faisaient tant de bile.</em><br /><em> C’est alors que je vis, rose, un petit flacon <br />Suspendu sur l’enfant par un menu cordon. </em><br /><em>Mais il s’est réveillé, troublé par ma présence, </em><br /><em>Il va pleurer, mais non, le flacon se balance <br />Poussé par mon index : l’enfant semble ravi </em><br /><em>Si bien que ses parents croient que je l’ai guéri, <br />Et que je les entends, surpris par ce sourire </em><br /><em>Aussi léger soit-il, en bon patois se dire </em><br /><em>« L’aoutre nous obio dit : mettez lou pendouilla, <br />Mais nous obio pas dit de lou fa brontoula<a id="3" href="#note3"><sup>3</sup></a>. » </em><br /><em>C’est vrai qu’il avait dit : « Pendant cet intermède, </em><br /><em>Vous voudrez, je vous prie, suspendre le remède<a id="4" href="#note4"><sup>4</sup></a>. »</em></p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Le 3 août 1914, l’Allemagne déclare la guerre à la France. Pierre Boissel est mobilisé et donne des soins aux blessés sur le Front. Il est atteint à la cuisse par un éclat d’obus, et il est nommé médecin chef des armées au Centre de Réforme de Limoges. En 1917, alors que la grippe espagnole fait des ravages, les médecins militaires ont pour mission d’aller soigner les malades dans les campagnes. Au cours d’une de ces visites, le chauffeur de son automobile perd le contrôle du véhicule, qui butte contre une pile de pont. Le traumatisme crânien dont va souffrir Pierre Boissel semble avoir aggravé son problème de vue : dès 1919, sa vision se trouble de plus en plus, et très vite ce sera la cécité complète. Un jour qu’il faisait sa tournée à vélo, le cheval ayant été réquisitionné pendant la guerre, un paysan qu’il n’avait pas vu dut faire un écart pour l’éviter sur la route... <br />Alors dès 1921, et jusqu’en 1927, sa fille aînée Emma l’accompagne dans ses déplacements dans une voiture automobile, et sur ses conseils, dispense même des soins aux malades. Il semble qu’il ait été très apprécié par ses clients parce qu’il montrait beaucoup d’empathie, il était en quelque sorte un des leurs par la langue et par ses origines. Entre eux, la langue n’était pas une barrière, mais une connivence. <br />En ce début de vingtième siècle, « le peu de recours thérapeutiques fait que le médecin doit souvent baser son action sur l’éducation des ruraux en leur expliquant les règles hygiéno-diététiques élémentaires. Ce n’est pas chose aisée quand on sait que cette population exprime mieux ses souffrances et comprend mieux les explications du médecin dans la langue qui est la sienne : le patois<a id="5" href="#note5"><sup>5</sup></a> ». <br />Il soigne les riches et les pauvres avec le même désintéressement, il est d’ailleurs souvent appelé « le médecin des pauvres » ; c’est un humaniste qui oublie de faire payer ses visites, ou qui reçoit en forme de gratification un poulet, des œufs ou autres. Dans le meilleur des cas, il est payé « aux tabacs », c’est-à-dire à la fin de l’année, lorsque les tabaculteurs ont livré leur marchandise à l’entrepôt de Saint-Cyprien. Le va-et-vient continu de charrettes puis de véhicules motorisés est bien accepté par la ville car si le tabac a été acheté un bon prix, le paysan content va payer ses dettes de l’année et même s’autoriser un peu de superflu…Le médecin perçoit à ce moment-là les honoraires d’une année de soins ! Il organise des cours fort appréciés pour les accouchées. <br />Il est élu conseiller municipal à Saint-Cyprien, non par goût de la politique, mais pour apporter du mieux dans la vie de ses concitoyens : il prend à bras le corps le problème majeur de sa ville, l’alimentation en eau potable. Des bornes fontaines sont posées au coin des rues. Cette tâche menée à bien, il se désintéresse du débat municipal. Il n’appartient à aucun parti politique, et est difficilement classable. Dans un poème intitulé <em>Requeta a Monsur Yvon Delbos</em>, Yvon Delbos qu’il connaît bien parce qu’il s’est trouvé avec lui au lycée de Périgueux, il se positionne du côté du paysan<a id="6" href="#note6"><sup>6</sup></a>. Il évoque le Front populaire de 1936 dans deux poèmes, et s’il n’adhère pas à son idéal, il reconnaît que la vie devrait être plus douce pour les plus démunis, et souhaite que les riches donnent un peu aux pauvres. Sa personnalité ne correspond pas vraiment à son milieu : par son mariage il était entré dans une famille bourgeoise, mais au vu de son œuvre il ne semble pas qu’il ait eu beaucoup d’affinités avec ce milieu-là.</p>
<h2>Engagement dans la renaissance d'oc</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">L’année 1927 est importante dans la vie de Pierre Boissel. Le curé de la paroisse organise des projections cinématographiques et un film est détérioré ; il faut le rembourser, et il s’agit d’une somme énorme. Pour trouver les fonds, le docteur Boissel prépare la revue <em>En panne</em> qui décrit la vie quotidienne de la cité, et il met en scène les habitants de la ville eux-mêmes. Son goût pour le spectacle lui vient sans doute de ses prestations sur les planches au Capitole de Toulouse quand il était étudiant, pour se faire un peu d’argent. C’est un évènement… et le départ de Pierre Boissel dans la création littéraire.<br />À partir de 1928, il commence à tromper l’ennui que lui occasionne son mal par la poésie. Il installe un bureau dans une pièce contiguë à son cabinet médical. Il écrit avec un guide-lignes, fait de bandes parallèles de carton placées à intervalles réguliers, dans lesquels il guide son crayon à papier en le faisant buter contre le carton. Le procédé ne marche pas toujours et des lignes se superposent, rendant le manuscrit illisible. Il ne cesse pas d’exercer sa profession malgré son handicap et, sa fille aînée s’étant mariée, c’est maintenant sa fille cadette qui l’accompagne sur les chemins, mais aussi dans l’écriture des poèmes qu’il lui dicte. Il se remémore les personnes, les bois, les prés, les ruisseaux, qui lui étaient familiers. Il les dépeint avec justesse, finesse et humour en convoquant ses souvenirs, et il choisit de les exprimer le plus souvent en langue d’oc. Cette langue qui l’a tant aidé dans l’exercice de la médecine, il va en devenir un ardent défenseur. Il en vante les mérites : elle est parfois rude, parfois douce, parfois ironique ou grivoise. Si quelquefois il emploie le vocable « patois » pour la désigner, il choisit le plus souvent avec tendresse les termes <em>Lou Sorlodés</em>, ou <em>Nostre parlar<a id="7" href="#note7"><sup>7</sup></a></em>, c’est-à-dire la langue de la région de Sarlat, son pays natal :</p>
<p style="line-height: 175%; padding-left: 30px; font-family: roboto; font-size: 85%; text-align: center;"><em><span style="text-decoration: underline;">Nostre parlar</span> <br /><br />Lenguo qué, pétit aï oppréso <br />Près déous londiers, sans alphabet, <br />Lou paoúré sot, qué té mespréso <br />Déou ové lou cervel estret. <br /><br />Souvent ruffo coummo los paouttos <br />Del bouyer qué faï lou seillou, <br />Qué s’offino, quand sus loï gaouttos <br />Dé so moi met un poutou ! <br /><br />Et sé dé toun brèt, té souvénès <br />Ero douço, quand lo Mioun <br />Contabo: soun, soun, vènés, nènés, <br />Soun, soun, soun, vènéis doun. <br /><br />Semblo noscudo per fa riré <br />O taoulo, nostrès invitats, <br />Né savis pas per meillou diré <br />Lus countés, qualqué paou pebrats. <br /><br />Sé per molhur quitté lo borio, <br />Per t’en onna débès Poris: <br />Pétit : gardo né lo mémorio <br />Te roppeloro ton poïs. <br /><br />Quand Froncillou qué tés l’olaïré <br />Porloro pus lou Sorlodés, <br />Dé blat, né soménoro gaïre, <br />Lus bios savent pas lou francés.<a id="8" href="#note8"><sup>8</sup></a></em></p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Il aime se moquer de ceux qui, partis ailleurs, l’oublient trop vite ou en ont honte comme dans <em>Lou patois tornat</em> (recueil <em>Flors de bruga</em>), ou dans <em>Lo dròlle e l’ase</em> (recueil <em>Lou ser ol contou</em>). Dans ce dernier, un gars monté à Paris et qui parle « ponchut » en revenant, propose à son père de le suivre à son retour pour apprendre à parler français. Mais le père rusé lui répond : je vais d’abord envoyer mon âne et je verrai ce que j’ai à faire :</p>
<p style="line-height: 175%; padding-left: 30px; font-family: roboto; font-size: 85%; text-align: center;"><em>Quand l’asé tournet o lo borio,</em><br /><em>Qué tournet beïré lou poillé,</em><br /><em>Et qué voulguet diré so tsoïo,</em><br /><em>… Réconabo toutsours porié !<a id="9" href="#note9"><sup>9</sup></a></em></p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Il écrit en 1932 la saynète aux accents patriotiques <em>Lou gal a contat</em> pour la félibrée de Sarlat, éditée par les Éditions Michelet, il y relate le retour de guerre d’un fils. Cette pièce a été jouée par les habitants de Saint-Cyprien dans leur bourgade, puis dans les villages de la région et quelque temps après Place des Quinconces à Bordeaux grâce à son ami le docteur Balard, gynécologue dans cette ville ; elle a même été retransmise par la radio Bordeaux-Lafayette. Une autre saynète <em>Jeanne la pastourelle</em>, sous-titrée <em>Le diable à Redon-Espic</em> parle de l’évènement qui ébranla la contrée le 8 septembre 1814 : une jeune bergère prétendit avoir conversé avec la Vierge qui lui était apparue par deux fois à Redon-Espic, sur la commune de Castels proche, non loin d’une église du XII<sup>e</sup> siècle abandonnée, qui servait d’étable à un propriétaire voisin. Depuis, un pèlerinage s’y déroule chaque 8 septembre<a id="10" href="#note10"><sup>10</sup></a>. La pièce sera jouée à Saint-Cyprien par ses habitants, mais ne sera pas publiée. Ces thèmes alimentent les conversations des Cypriotes, même des années après les faits. <br />Pierre Boissel est donc connu maintenant comme médecin expérimenté, mais aussi comme poète : la poésie est devenue son refuge. Il dépeint le monde rural comme s’il l’avait sous les yeux, alors que, devenu aveugle, il convoque seulement ses souvenirs. Il publie ses textes dans <em>Le Glaneur</em> journal imprimé par Michelet, et en 1935 paraît aux Éditions Michelet <em>Lou ser ol contou</em>, recueil d’une centaine de poèmes, dont une dizaine en français et le reste en langue d’oc. Les travaux de Frédéric Mistral ont fait leur chemin, la prise de conscience de l’importance de la langue d’oc, et le mouvement félibréen ont amené des érudits, mais aussi des artisans à lui redonner vie et même à la magnifier dans la poésie. Il est dans leur lignée ; dans les années 1930, il devient membre du <em>Bournat dau Perigord</em>, puis <em>mantenaire</em><a id="11" href="#note11"><sup>11</sup></a> en 1933, et s’inscrit à part entière dans l’espace de création où s’est développée la langue au début du XX<sup>e</sup> siècle. <br />Sa graphie est phonétique. Les querelles entre partisans de la graphie félibréenne et ceux qui choisissent d’employer une norme facilitant les communications semblent l’agacer, comme il le montre dans le poème suivant :</p>
<p style="line-height: 175%; padding-left: 30px; font-family: roboto; font-size: 85%; text-align: center;"><span style="text-decoration: underline;">Lutrin</span> <br /><br /><em>Ah ça! Quo duroro toutsour </em><br /><em>Dé porlar de la félibrado! </em><br /><em>Ou nous beiran un brabé tsour </em><br /><em>Nous foutré qualquo débourado. </em><br /><br /><em>Dé l’encrier borren lo riou! </em><br /><em>Qué tout ço qué pouden escriré </em><br /><em>Quo bal pas lou pet d’uno piou; </em><br /><em>Et quo fénirio per fa riré. </em><br /><br /><em>Mon Diou mé qué quo pot bou fa! </em><br /><em>Per qué sé douna tant dé peino: </em><br /><em>Doyssalour diré « ma fenna » </em><br /><em>Et nous aoutrés diré « mo fenno »!<a id="12" href="#note12"><sup>12</sup></a></em></p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">1935, c’est l’année où Louis Alibert publie sa <em>Gramatica Occitana</em> qui prône une « norme classique », fixe la grammaire, le <em>biais de dire</em>. Le docteur Boissel garde ses habitudes ; étant aveugle, il n’aurait pas pu sans difficulté se plier aux nouvelles règles orthographiques. On remarque qu’il utilise beaucoup de gallicismes. Le recueil de poèmes <em>Lou ser ol contou</em> est devenu célèbre. Qui aujourd’hui n’a pas un exemplaire dans sa maison, acheté par des admirateurs du siècle passé ? Ils y retrouvaient des situations vécues, scènes de dur labeur ou scènes de réjouissances, scènes romantiques ou histoires « <em>pebradas</em> » malicieuses, décrites avec une vérité qui prouvait que Pierre Boissel faisait partie des leurs, répétées à l’infini dans les veillées ou les réunions de famille. <br />Leurs inquiétudes ou leurs interrogations à propos des technologies nouvelles ou des décisions inhabituelles, ils les retrouvaient dans <em>Ton lum</em><a id="13" href="#note13"><sup>13</sup></a>, <em>Lo royoun X</em><a id="14" href="#note14"><sup>14</sup></a>, ou dans <em>L’houro nouvello</em><a id="15" href="#note15"><sup>15</sup></a>. <br /><br />Après l’année 1937, Pierre Boissel n’exerce plus la médecine que de manière confidentielle. Il prépare un autre recueil de cent poésies qu’il intitule <em>Flors de bruga</em><a id="16" href="#note16"><sup>16</sup></a> et qu’il n’a pas pu concrétiser avant sa mort…<br /> S’ajoutent à cette œuvre plus de cent cinquante textes inédits ou parus uniquement dans la presse comme <em>Le glaneur</em>, journal conservateur littéraire, commercial, agricole, publiant des annonces et paraissant le dimanche, jour où les Périgourdins avaient le plus de temps pour lire. D’autres sont parus dans <em>Le Périgourdin de Bordeaux</em>, <em>Lou Bournat</em> qui est la revue félibréenne du « Bournat dau Perigord », ou <em>Ol contou</em>, bimensuel publié par l’imprimerie Simon du Bugue. Ils ont été édités sous le titre <em>Estugi ma pluma</em> aux Editions du Perce-Oreille en juin 2018. Il s’agit de textes manuscrits de la main du docteur lui-même ou dactylographiés par une main amie. <br />Pour célébrer le terroir, il s’exprime dans un romantisme nostalgique qui avait commencé à être à la mode dans la littérature occitane dans les années 1820. Il emploie la structure en octosyllabes à rimes plates ou croisées, il arrive qu’il s’exprime aussi en alexandrins et en vers de six pieds. <br />Il aime refaire à sa manière des fables de Jean de La Fontaine :</p>
<p style="line-height: 175%; padding-left: 30px; font-family: roboto; font-size: 85%; text-align: center;"><span style="text-decoration: underline;"></span><em>Se dins lo fablo qu’aï ponado <br />Aï contsat, per moun Sarladé <br />La cigogno per lo becado <br />Lafontaino, perdounas mé !<a id="17" href="#note17"><sup>17</sup></a></em></p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Pierre Boissel décède à 67 ans à son domicile à Saint-Cyprien. Il mérite sa place dans le patrimoine culturel et la littérature d’Occitanie. <br />Les deux ouvrages posthumes de l’œuvre du docteur Boissel présentent chaque poème sous trois aspects :<br /> - le texte original avec sa propre graphie pour respecter son travail <br />- le texte transcrit en occitan normalisé afin qu’il soit accessible à tous ceux qui apprennent l’occitan aujourd’hui <br />- la version française, pour ceux qui ne connaissent pas la langue d’oc<br /><br /></p>
<hr />
<p id="note1" style="text-align: justify; line-height: 150%;">1. Garrigue Jean-Louis, <em>Docteur Boissel 1872-1939</em>, Thèse pour le diplôme d’Etat de docteur en médecine, université de Bordeaux II, année 1993. <a href="#1">↑</a></p>
<p id="note2" style="text-align: justify; line-height: 150%;">2. Dans <em>Estugi ma pluma</em>, recueil de poésies inédites du Dr Boissel, 2018 (Editions du Perce-Oreille, Coux-et-Bigaroque-Mouzens). <a href="#2">↑</a></p>
<p id="note3" style="text-align: justify; line-height: 150%;">3. « L’autre nous avait dit : suspendez-le, / Mais il ne nous avait pas dit de le faire balancer. » <a href="#3">↑</a></p>
<p id="note4" style="text-align: justify; line-height: 150%;">4. Dans <em>Estugi ma pluma</em>, recueil de poésies inédites du Dr Boissel, 2018 (Editions du Perce-Oreille, Coux-et-Bigaroque-Mouzens). <a href="#4">↑</a></p>
<p id="note5" style="text-align: justify; line-height: 150%;">5. Garrigue Jean-Louis, <em>Docteur Boissel 1872-1939</em>, Thèse pour le diplôme d’Etat de docteur en médecine, université de Bordeaux II, année 1993. <a href="#5">↑</a></p>
<p id="note6" style="text-align: justify; line-height: 150%;">6. Yvon Delbos (1885-1956) a été député radical socialiste de 1924 à 1940, membre du bureau de la Ligue de la République, président de la fédération de la Dordogne de la Ligue des Droits de l’Homme, sous-secrétaire d’Etat chargé de l’enseignement technique et des Beaux-Arts, puis ministre de l’Instruction Publique et des Beaux-Arts (1925), ministre de la Justice (1936), ministre des Affaires Etrangères de 1936 à 1938, ministre de l’Éducation Nationale au moment de l’adoption de la loi Deixonne. <a href="#6">↑</a></p>
<p id="note7" style="text-align: justify; line-height: 150%;">7. Dans Estugi ma pluma, op. cit. <a href="#7">↑</a></p>
<p id="note8" style="text-align: justify; line-height: 150%;">8. Notre parler / Langue que petit, j’ai apprise / Près des landiers, sans alphabet, / Le pauvre sot qui te méprise / Doit avoir le cerveau étroit. / Souvent rude comme les mains / Du bouvier qui fait le sillon, / Qui s’affine quand sur les joues / De son amie il met un baiser ! / Et si de ton berceau, tu te souviens / Elle était douce, quand la Miou / Chantait : sommeil, sommeil, viens, viens / Sommeil, sommeil, sommeil, viens donc. / Elle semble née pour faire rire / À table, nos invités. / Je n’en sais pas de mieux pour dire / Les contes quelques peu salés. / Si par malheur tu quittes la ferme / Pour t’en aller à Paris : / Petit : gardes- en la mémoire / Elle te rappellera ton pays. / Quand Francillou qui tient l’araire / Ne parlera plus le Sarladais, / Du blé, il n’en sèmera guère, / Les bœufs ne savent pas le français. <a href="#8">↑</a></p>
<p id="note9" style="text-align: justify; line-height: 150%;">9. Quand l’âne revint à la ferme, / Qu’il revit le pailler, / Et qu’il voulut dire sa joie /… Il braillait toujours pareil. <a href="#9">↑</a></p>
<p id="note10" style="text-align: justify; line-height: 150%;">10. Bourgès Audivert Monique, <em>Castels pluriel, Castels singulier</em>, Périgueux, Editions couleurs Périgords, 2008, et <a href="http://www.lesamisderedonespic.fr/" target="_blank" rel="noopener">www.lesamisderedonespic.fr</a> <a href="#10">↑</a></p>
<p id="note11" style="text-align: justify; line-height: 150%;">11. « Mantenaire » est le titre donné aux seize membres du Conseil du Bournat, son conseil d’administration en quelque sorte. Les adhérents de base sont des « abeilles ». <a href="#11">↑</a></p>
<p id="note12" style="text-align: justify; line-height: 150%;">12. Lutrin / Ah mais ! / Ça durera toujours / De parler de la félibrée / Ou on nous verra un beau jour / Nous mettre quelque débourrée. / De l’encrier fermons le ruisseau ! / Parce que tout ce que nous pouvons écrire / Ça ne vaut pas le pet d’une puce ; / Et ça finirait par faire rire. / Mon Dieu mais qu’est-ce que ça peut vous faire ! / Pourquoi se donner tant de peine : /Laissez-les dire « Ma fenna » et nous autres dire « <em>Mo fenno !</em> » <a href="#12">↑</a></p>
<p id="note13" style="text-align: justify; line-height: 150%;">13. Dans <em>Estugi ma pluma</em>, recueil de poésies inédites du Dr Boissel, 2018 (Editions du Perce-Oreille, Coux-et-Bigaroque-Mouzens). <a href="#13">↑</a></p>
<p id="note14" style="text-align: justify; line-height: 150%;">14. Paru dans <em>Lou ser ol contou</em> <a href="#14">↑</a></p>
<p id="note15" style="text-align: justify; line-height: 150%;">15. Paru dans <em>Lou ser ol contou</em> <a href="#15">↑</a></p>
<p id="note16" style="text-align: justify; line-height: 150%;">16. Dans <em>Flors de bruga,</em> Editions du Perce-Oreille, 2018, Coux-et-Bigaroque-Mouzens (24220) <a href="#16">↑</a></p>
<p id="note17" style="text-align: justify; line-height: 150%;">17. «Si dans la fable que j’ai volée / J’ai changé, pour mon Sarladais / La cigogne par la bécasse / La Fontaine pardonne-moi !» <a href="#17">↑</a></p>
<hr />
<h2>Bibliographie de Pierre Boissel</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;"><em>- </em>Boissel Docteur, <em>Lou gal o contat</em>, saynète patoise, Sarlat, imp. Michelet, 1932, 18 p.<br /> - Boissel Docteur, <em>Lou ser ol contou</em>, recueil de poésies patoises, Sarlat, imp. Michelet, première édition en 1935, réunit 130 poèmes suivis d’une table des matières par ordre alphabétique des poèmes,149 p. <br />- Boissel Docteur, <em>Lou ser ol contou</em>, recueil de poésies patoises, Sarlat, imp. Michelet, réunit les mêmes 130 poèmes, plus 10 poèmes en français, sans table des matières, 152 p. <br />- Boissel Docteur, <em>Lou gal o contat</em>, Sarlat, imp. Michelet, 1935. <br />- Boissel Docteur, <em>Lou ser ol contou</em>, recueil de poésies patoises, Sarlat, imp. Michelet, reprend la deuxième édition de 1935, plus une table des matières dans l’ordre de la pagination, 157 p. <br />- Boissel Docteur, <em>Lou ser ol contou</em>, poésies patoises du Sarladais, suivies de la saynète <em>Lou gal o contat</em>, Périgueux, Les éditions du Périgord Noir, 1975, 213 p.<br /> - Peiragudas : Le groupe musical a enregistré 3 poésies du recueil <em>Lou ser ol contou</em> sur disque microsillon <em>Lo leberon</em>, aux Editions Ventadorn, 1978 : <em>Lo grapald</em>, <em>Ai paur</em>, <em>En passant camin</em>. Peiragudas chante dans les concerts : <em>L’ogre</em>, <em>Sei bandat</em>, <em>Sans voler zo far</em>, aussi tirées du recueil <em>Lou ser ol contou</em> mais pas encore enregistrées.<br /> - Boissel Docteur, <em>Lo ser al canton, Choix de poèmes</em>, Atelier Sarladais de Culture occitane, (A.S.C.O.), 1985, 27 poèmes dans la graphie du Docteur Boissel repris dans la graphie occitane normalisée et traduits par Michel Soulhié, plus une cassette audio, 46 p. <br />- Garrigue Jean-Louis, <em>Docteur Boissel (1872-1939)</em>, thèse pour le diplôme d’Etat de docteur en médecine générale, Université de Bordeaux II, U.F.R. de sciences médicales, 10 juin 1993. <br />- Garrigue Jean-Louis, <em>Pierre Boissel (1872-1939) médecin et poète occitan</em>, Société d’Art et d’Histoire de Sarlat et du Périgord Noir, 2004. (résumé de sa thèse) <br />- Boissel Docteur, <em>Lou ser ol contou</em>, Bayac, Éditions du Roc de Bourzac, 2004. (Fac-similé de l'édition Michelet.) <br />- Gerval Guy, <em>Le soir au cantou</em>, recueil de poésies patoises du docteur Boissel, avec <em>L’aveugle de Castelcuillé</em>, poème occitan de Jasmin, Pomport 24240, éd. Cyrano, 2011. (traduction en français des poèmes)<br /> - Chavaroche Daniel, <em>Docteur Boissel poète paysan</em> avec C.D. audio en occitan, Sarlat, éditions ASCO, 2015. (poèmes tirés de <em>Lou ser ol contou</em> en occitan normalisé)</p>
Bourgès Audivert, Monique
Centre interrégional de développement de l'occitan (Béziers)
Recherche en domaine occitan (Montpellier)
2018-01-15
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