Marguerite Genès, institutrice à Brive-la-Gaillarde (Limousin, Corrèze), fut une des actrices importantes du développement d'un félibrige limousin autour de l'action de l'abbé Joseph Roux (1834-1905).

Identité

Formes référentielles

Genès, Marguerite (1868-1955)

Éléments biographiques

Née à Marseille le 26 janvier 1868, fille de Louise Delort de la Flotte, issue de l'aristocratie corrézienne, et d'un certain Henri Genès qu'elle semble n'avoir pas connu, elle arrive à un jeune âge à Brive-la-Gaillarde, berceau de sa famille maternelle. Elle quitte la Corrèze pour poursuivre ses études supérieures à Paris et revient vers 1890 à Brive, où elle enseigne le français dans une institution privée.

Œuvres

Marguerite Genès publie des textes poétiques, des pièces de théâtre et des études littéraires et de folklore limousin dans Lemouzi, « organe mensuel de l'école limousine félibréenne »1,dès les premières livraisons. Ses études d'ethnographie limousine paraissent également dans L'Écho de la Corrèze et la revue mensuelle La Ruche corrézienne des Limousins de Paris.

Reconnue localement pour ses capacités littéraires comme pour sa connaissance de l'occitan limousin – elle est nommée « maître en gai savoir du Limousin », elle est également enregistrée en août 1913 par Ferdinand Brunot lors de la campagne de collecte sonore des « Archives de la parole » (1911-1914) –, son œuvre sera cependant peu diffusée en dehors de sa région. Seules deux de ses pièces de théâtre seront publiées en monographie :  Lous Francimans (Les Francimands), comédie en deux actes (Marguerite Genès et Eusèbe Bombal. Brive, impr. catholique, 48p.) en 1924, et les Leis d’Amor (Les Lois d’Amour), un acte en vers (Marguerite Genès et Mathylde Peyre. Brive, impr. de Chartrusse, Praudel et Cie, 32p. et musique) en 1944.

Marguerite Genès tient un carnet régulier pendant toute la durée de la guerre de 1914-1918 durant laquelle elle est infirmière bénévole. Conservés aux archives municipales de Brive-la-Gaillarde, ces manuscrits inédits font l'objet d'une publication électronique dans le cadre du Centenaire de la Première guerre mondiale (14-18.brive.fr).

Engagement  dans la renaissance d'Oc 

Marguerite Genès participe au mouvement félibréen en Limousin dès ses débuts en 1893 en adhérant à l'escolo Bertran de Born, première école félibréenne créée dans la région, et qui constitue avec la revue de l'escolo, Lemouzi, le foyer de la renaissance d'oc en Limousin. Elle participe dès 1894 à la renaissance des jeux floraux du Limousin, les Jeux de l’Églantine où elle figure parmi les premiers lauréats du prix et est proclamée « Reine du félibrige limousin ». La même année, elle reçoit le titre de « mainteneur-suppléant » de M. Charles Teyssier.

Auteur de pièces de théâtre, elle anime la société théâtrale de l'Escolo Bertran de Born, « la Ménestrandie ».

Ressources en ligne

Voir les ressources disponibles sur Occitanica


1Sous-titre de la revue de 1893 à 1895 où elle devient, « organe mensuel de la fédération provinciale des écoles félibréennes du Limousin et de la Ruche corrézienne du Paris ».   

]]>
1/ Œuvres de Marguerite Genès

Voir les œuvres de Marguerite Genès dans lo Trobador, catalogue collectif occitan

2/ Archives de Marguerite Genès

Les archives personnelles et les manuscrits de Marguerite Genès sont aujourd'hui répartis entre les Archives départementales de la Corrèze et les Archives municipales de Brive-la-Gaillarde.

3/ Études

Florence GALLI-DUPIS, « Marguerite Genès (1868-1955) et les félibres de son temps », publication électronique dans :  Archivethno France, GARAE-ethnopôle http://www.garae.fr/spip.php?article315 [consulté le 31/07/2014]

Samuel GIBIAT, « le félibrige et l'identité limousine », publié dans : Le Limousin, pays et identités: enquêtes d'histoire, de l'antiquité au XXIe, Jean Tricard, Philippe Grandcoing, Robert Chanaud (dir.), 2006.

Robert JOUDOUX, « Anniversaires à Brive : Marguerite Genès et Marguerite Priolo », publié dans : Lemouzi, n° 15, juillet 1965, pp. 279-282.

Robert JOUDOUX, « La vie intellectuelle en Limousin », publié dans :  Bulletin de l'Association Guillaume Budé N°1, 1968,   pp. 131-140.

Jean MOUZAT, « Marguerite Genès », publié dans : Bulletin de la Société des lettres, sciences et arts de la Corrèze, 1955, 3e et 4e livraisons, pp. 59-60.

Pau RAINAL, Paraulas lemosinas : subrevòl de la literatura lemosina d'Òc dempuei las originas trusc' anuech, Écully : Escòla 'Chabatz d'entrar de Lion, 2003.

]]>
L’imposante figure de Victor Gelu est aujourd’hui perçue comme emblématique de la culture occitane marseillaise. Poète populaire de langue occitane, employant comme une évidence le parler urbain de Marseille, Gélu appartient à ce cercle d’auteurs de langue d’oc qui sont arrivés à incarner l’esprit profond, l’éthos de leur ville, à l’instar de Jasmin à Agen, Meste Verdié à Bordeaux ou Goudouli à Toulouse. Républicain, progressiste mais pourtant méfiant vis à vis du scientisme et du progressisme à tout va qui marquent si profondément l’esprit du XIXe siècle, omniprésent dans l’écrit provençal de son temps tout en se tenant soigneusement en marge du Félibrige, truculent mais aussi mélancolique et volontiers moralisateur, Gelu est un peu inclassable. Sa silhouette massive continue de hanter la mémoire du Marseille populaire. Sa statue, évoquée par César dans la Trilogie marseillaise, a disparu avant d’être refaite, déplacée, pour finalement orner depuis 2015 l’angle de la rue qui porte son nom.

Identité

Formes référentielles

Gelu, Victor (1806-1885)

Autres formes du nom

- Gelu, Vitour (forme occitane du nom)

Élements biografiques

Victor Gelu est né à Marseille le 12 septembre 1806, dans une famille marseillaise originaire d’Embrun, dans les Hautes-Alpes. Son père, comme son grand-père auparavant, exerçait la profession de boulanger et dirigea plusieurs boulangeries marseillaises. Sa mère, Rosalie Margalet, couturière, était pour sa part issue d’une famille catholique pratiquante de Puyloubier, à l’est d’Aix. Gelu était notoirement proche de son père qu’il adorait et admirait, quand ses relations avec sa mère furent toujours marquées par une profonde tension. Les problèmes de santé de son père l’obligent à mettre précocement un terme à ses études, entamées chez les Frères gris d’Aix, période de sa vie qu’il n’apprécia guère. Son acrimonie vis à vis de la religion catholique ostensiblement affichée se forge vraisemblablement là, aggravée par son opposition à la ferveur religieuse de sa mère, qu’il rejette. Il se forge enfin sous la férule de son précepteur l’abbé Chabert, homme dur qui lui laissé un sinistre souvenir, et enfin dans les rues de Marseille ensanglantées par les émeutes de l’été 1815, entre bonapartistes et la majorité de la population de la vallée du Rhône, de sensibilité royaliste. Gélu développe alors un fort sentiment républicain. Une altercation avec un de ses professeurs, un des frères d’Aix, achève de le convaincre d’abandonner l’école. Mais le décès de son père, Étienne Victor Gelu, le 10 juin 1822, fit basculer sa vie. Gelu en conçut un profond chagrin qu’il exprima souvent. La boulangerie familiale commença à péricliter, dit-on à cause du caractère détestable de sa mère et de ses dons irraisonnés à l’Église. Mais le portrait de Rosalie Margalet en bigote revêche provient de son fils, qui nourrissait très vraisemblablement un fort ressentiment vis à vis de sa mère.
Victor Gelu fréquente des cercles et goguettes, à l’instar de celles que fréquentaient Béranger à Paris, dont les Endormis, cercle bonapartiste comprenant nombre d’anciens soldats de l’Empire, qui joue des pièces de théâtre et chante des chansons dans un « caveau ». Ayant petitement hérité de son père et n’ayant pu conserver ses économies, Gelu quitte alors Marseille. Il voyage, à Bordeaux puis Paris, où il cherche à se construire une situation. Il échoue et ne parvient qu’à dilapider l’argent qui lui reste. Il se retrouve de nouveau à Marseille, dépendant de sa mère qui ne l’accueille pas à bras ouverts. Gelu s’initie alors au théâtre. Il remplace, à Antibes, un comédien porté absent pour une pièce, et remporte un succès considérable. Mais le milieu du théâtre, libertin, ne plaît pas à l’austère moraliste qu’il est en train de devenir. Ayant tenté de se faire embarquer à Toulon comme commis aux vivres sur un bateau en partance pour l’expédition d’Alger, il rentre une fois de plus penaud chez sa mère qui l’expédie, en compagnie de son jeune frère Noël, à Lyon pour travailler dans une usine de pâtes alimentaires. Ayant perdu sa place dans la tourmente que constitua la révolution de 1830, lui-même fut impliqué dans les mouvements ouvriers insurrectionnels connus à Lyon sous le nom de révolte des Canuts, et blessé sérieusement en 1831. Sans emploi, avec des espoirs déçus, il s’en revint en Provence où il logea chez son frère Noël, devenu minotier à Aubagne. Mais ne s’entendant pas avec sa belle-soeur, Gelu se trouva de nouveau en échec, et tenta de se suicider. Son frère parvint à l’en empêcher.
Revenu à Marseille, Gelu loua une maison, et décrocha un emploi de clerc, d’abord à 30 puis à 60 et enfin à 90 francs par mois, ce qui le mit à l’abri du besoin. Libéré des contingences matérielles, Gelu put se lancer l’esprit libre dans la création : ce fut d’abord en 1838 Fenian et Grouman, chanson satirique, éloge de la fainéantise et des plaisirs, puis en 1840, son recueil de vingt-cinq chansons, à la façon des goguetiers, dont dix en provençal et quinze en français. En 1852, il est invité au congrès des félibres à Arles. Il remporte un brillant succès. Les félibres et le public sont impressionnés par son gabarit imposant, la puissance de sa voix, sa présence, son charisme. Monté sur une table, il chante Fenian et Grouman. Il est le centre de l’attention, et c’est à cette occasion que Joseph Roumanille lui adressera la phrase restée célèbre : Mon Dieu, Monsieur, vous devez nous trouver tout petits. Mais s’il connaissait les félibres, Gelu refusa toujours d’être un des leurs. Sauvage autant que paradoxal, il conserve son indépendance d’esprit. Son engagement républicain a certainement joué lui aussi dans son rapport avec le Félibrige. Il se fit d’ailleurs des ennemis politiques, qui tentèrent de s’opposer à la publication de ses œuvres ou même à les censurer. Gelu vit quelques années à la minoterie de Roquevaire, près d’Aubagne, puis retourne à Marseille, dans le quartier Saint-Barnabé. Il perd une fille, et publie en 1854 Lou Credo de Cassian, puis en 1855 Nouvè Grané, roman social qui met en scène le voyage à l’Exposition universelle de Paris d’un paysan de Vitrolles. Le texte est une satire du progressisme et de la foi dans la technique au service du bonheur des hommes. L’année suivante, Gelu réédite ses chansons provençales en version augmentée. Quelques années plus tard, Gelu se retrouve veuf. La mort de sa femme constitua pour lui une terrible épreuve.
Gelu commença à prendre un certain recul dans les années 1870, et, affecté par les deuils et vieillissant, cessa progressivement d’écrire. Il refusa en 1878 d’être coopté à l’Académie de Marseille, malgré une réelle volonté de l’intégrer. La municipalité de Marseille lui refusa un poste qu’il avait sollicité, de professeur de diction au Conservatoire. Il mourut chez son fils, architecte de métier et artiste-peintre, le 2 avril 1885. Un délégué des « Endormis », le cercle goguettier de ses débuts, prononce un discours. Gelu connaît un succès posthume réel, avec la réédition complète de ses œuvres - moins les Mémoires - en 1886, et en 1891, le monument qui lui est élevé sur le Vieux-Port, place neuve, rebaptisée place Victor-Gelu.
Gelu a puisé l’essentiel de son inspiration dans la contemplation de la société populaire marseillaise, celle du port et des bas-fonds. Républicain engagé, il se fait l’écho de la colère sociale des plus démunis, de la révolte et des cris de colère. Sévère dans sa morale, son œuvre est baignée d’une hauteur de vue sombre et dépourvue d’illusions sur le monde. S’il a lui-même souffert et connu la détresse, son engagement républicain ne l’a pas empêché de garder ses distances avec certains aspects de l’idéologie de son temps, y compris dans le camp républicain, comme le progressisme et le scientisme, portés par la pensée positiviste alors en vogue. Il n’hésite pas, dans ce cas, à adopter une position que d’aucuns pourraient qualifier de réactionnaire. Gelu a été toute sa vie inclassable et l’est resté. Seule chose que personne ne saurait lui contester : un amour et une profonde connaissance de sa ville, du Marseille populaire de langue provençale.

Engagement dans la renaissance d'oc

Il est difficile de situer Victor Gelu dans la renaissance de la langue occitane en son temps. Il en est à la fois un acteur essentiel, central, et un marginal. Contemporain du Félibrige, il connut et fréquenta un peu les félibres, notamment par sa présence remarquée au congrès d’Arles de 1852, où il interprète sa première œuvre, Fenian et Grouman suivi d’un souvenir plus personnel, lié à son père. Dans la préface de l’édition des oeuvres complètes de 1886, Mistral se remémore Victor Gelu, le célèbre Gelu, que je voyais et entendais pour la première fois et de préciser aussitôt que cette première fois fut aussi la dernière : ni Mistral ni les félibres ne revirent Gelu.

Je n’ai vu Gelu que cette fois. Dans aucune de nos fêtes ni de nos réunions, si fréquentes pourtant depuis la fondation du Félibrige, nous n’avons plus rencontré le terrible chansonnier. De même que les lions, devenus vieux, vont vivre solitaires dans le fond du désert, ainsi le vieux poète qui, tout en maniant magistralement sa langue, avait désespéré de sa résurrection, en voyant après lui monter ces jeunes, ivres d’enthousiasme et d’espérances provençales, fit seul sa bande à part, et dédaigneux, muet, laissa courir la farandole.

Gelu, sans forcément être « dédaigneux », ne souhaitait pas être récupéré, ni voir son nom associé à quelque école, mouvement, courant ou groupe que ce soit. Ce désir ardent d’indépendance s’associait à un engagement républicain et social marqués, qui lui semblaient peut-être incompatibles avec les orientations clairement chrétiennes, conservatrices de certains félibres tels que Roumanille ou Aubanel (qui sera pourtant attaqué par l’Église pour l’érotisme de ses poésies). La présence des républicains Brunet et Gras se suffit pas, semble-t-il, à le rassurer. Il a pu être dit, également, que Gelu, adepte du provençal populaire « en liberté » voyait d’un oeil méfiant les prétentions normatives des félibres : grammaires, dictionnaires, norme graphique... Cela n’empêche pas la langue de Gelu, très marquée par la dialectalité du provençal maritime de Marseille, d’être très écrite, riche en idiomatismes et dotée d’un lexique très étendu.



Éléments de bibliographie de l'auteur

- Chansons provençales et françaises, Marseille, Sénés, 1840.
- Chansons provençales (2e édition augmentée), Marseille, Laffitte et Roubaud, 1856.
- Meste Ancerro vo lou Vieiugi. Chansons provençales avec glossaires et notes, Marseille, Camoin frères, 1863.
- Lou Garagaï. Chansons provençales avec glossaire et notes, Marseille, Camoin frères, 1872.
- Œuvres complètes, avec trad. litt. en regard précédées d'un avant-propos de Frédéric Mistral et d'une étude biographique et critique d'Auguste Cabrol, Marseille-Paris, Charpentier, 1886, 2 vol
- Nouvè Grané, Centre Régional d’Études Occitanes de Provence/Publications de l’Université de Provence, 1987.
- Victor Gelu, Poèta dau pòple marselhés, Cansons provençalas. CD-livre (musique de Dupain, Lo Còr de la Plana, Massilia Sound System, D'Aqui Dub...) Ostau dau Pais Marselhés/Edisud, 2003.
- "Victor GELU - L'homme révélé par ses textes" - Tomes I et II - par Michèle Delaage et Pierrette Bérengier - Cahiers 104 et 105 du Comité du Vieux-Marseille, 2011.

]]>

Cet ancien enseignant du premier degré, militant de l’école laïque, devenu cadre de l’Éducation nationale, a été l’un des principaux artisans du développement de l’enseignement du provençal dans les Bouches-du-Rhône à partir des années 1980, suite aux circulaires Savary.

Identité

Autre forme du nom

Guiu Garnier

Éléments biographiques

Guy Garnier est né à Salon en Provence le 3 juillet 1929, dans une famille modeste. Son père, après avoir été berger dans sa jeunesse, était devenu ouvrier à la poudrerie de Saint-Chamas. Ses grands- parents paternels étaient originaires des Hautes-Alpes : sa grand-mère était née à la Roche de Rame, et son grand-père, né à Marseille, avait aussi des origines haut-alpines. Ses grands-parents maternels étaient des paysans du village de Cornilhon-Confoux entre salon et l’étang de Berre, dont Guy Garnier conserve des souvenirs d’enfance, consignés dans l’ouvrage Un vilatjon quilhat sus son rocàs. De cette enfance rurale, il avait gardé une belle connaissance du travail de la terre et la passion de la culture des oliviers.

Il fut élève au cours complémentaire de Salon-de-Provence puis à l’École normale d’Aix où il suivit les cours de provençal du majoral Charles Rostaing.

IIl occupa son premier poste d’instituteur à La Barben en 1949, puis fut affecté successivement à Eyguière, Septème et Salon avant de devenir inspecteur de l’Éducation nationale, d’abord en Corse, à Sartène, de 1959 à 1963, puis, de 1963 à 1971, à Nyons, avant de revenir dans les Bouches-du- Rhône : quartiers nord de Marseille – 4 années au Canet, aux Aygalades, à Saint Louis… avant de revenir passer à Salon les quatorze dernières années de sa carrière et de prendre sa retraite en 1989. Au moment de son décès, il résidait à Pélissanne.

Syndiqué au SNI – Syndicat national des instituteurs, il était aussi Chevalier de la Légion d'Honneur, Officier des Palmes Académiques.

Guy Garnier était profondément attaché à l’école laïque et milita toute sa vie à la FAIL 13 – Fédération des amis de l’Instruction laïque, section des Bouches-du-Rhône de la Ligue de l’Enseignement, dont il était, au moment de son décès le 22 mai 2014, Président Honoraire. Il fut un de ceux qui impulsa l’adhésion de l’AELOC – association des enseignants d’occitan - à la FAIL, laquelle intervenait d’ailleurs régulièrement lors des manifestations publiques de l’AELOC – association des enseignants d’occitan. Dans cette visée éducative laïque, Guy Garnier occupa des responsabilités au sein de l’USEP, Union sportive de l'enseignement du premier degré, évoluant également au sein de la ligue de l'enseignement. Au moment de son décès, il était président honoraire de la Commission Nationale de l'USEP. Sa défense de l’enseignement de l’occitan se situait dans une visée plus large, celle de la défense du pluralisme des langues et des cultures qui allait de pair, pour lui, avec le respect des cultures d’origine des enfants, comme en témoigne une tribune que nous reproduisons en annexe et qu’il avait bien voulu donner à la FELCO en 2006 après la parution du rapport Bénisti qui ne craignait pas d’associer les risques de délinquance à la pratique des langues des familles d’immigrés.

Engagement dans la Renaissance d'oc

Guy Garnier avait passé une partie de son enfance dans le village de ses grands-parents maternels, les Aime, et tenait de cette enfance rurale une pratique parfaite d’un occitan naturel.

Peu de temps après son affectation comme Inspecteur de l’Éducation nationale à Salon, allait débuter, sous sa coordination, l’aventure des centres d’enseignement renforcés d’enseignement du provençal, un compromis entre une simple initiation – pratiquée depuis un certain temps dans les Bouches-du-Rhône grâce à des pionniers comme Marie-Rose et Yves Poggio – et le bilinguisme à parité horaire, dont l’expérimentation serait permise que par les circulaires Savary de 1982. Les centres d’enseignement renforcé, devenus ensuite « d’enseignement continu » 1 offraient un enseignement de 3 heures auquel avaient droit tous les enfants de l’école concernée. Cette aventure fut permise par un accord entre les autorités académiques – je pense entre autres à l’inspectrice d’Académie Sonia Henrich – et le Syndicat National des Instituteurs – SNI – des Bouches du Rhône dont étaient également membres d’autres pionniers de l’aventure comme Guy Agnese. Guy Garnier s’exprime à ce sujet dans un entretien accordé en 2014 à Michel Neumuller du journal Aquò d’aquí, où il retrace sa vie d’engagement :

Mai, en veritat, es lo Sindicat Naciounau deis Institutors dei Bocas dau Ròse, alòr unica organisacion, qu’es vengut me querre. Lei sindicalistas cercavon un inspector que podiá engimbrar quauqua ren en provençau.

Mais, en vérité, c’est le Syndicat National des Instituteurs des Bouches-du-Rhône, alors unique organisation, qui est venu me chercher. Les syndicalistes cherchaient un inspecteur qui pouvait mettre en œuvre quelque chose en provençal.

Bien entendu, l’association des enseignants d’occitan de l’académie, l’AELOC, membre de la FELCO, surtout implantée dans les Bouches-du-Rhône, accompagnait et encadrait le processus. Guy Garnier était présent dans le colloque organisé tous les deux ans par l’AELOC où intervenaient autorités de l’Éducation nationale, associations d’enseignants, et, bien entendu la FAIL. Lorsqu’il y prenait la parole, c’était toujours pour mettre en évidence la corrélation entre ses convictions laïques et son attachement à l’enseignement de la langue. Il fut d’ailleurs à l’origine, en 2005, d’une motion de la FAIL 13 au sujet des langues de France, portée au congrès national de Lorient où elle fut adoptée à la quasi-unanimité.

Il était également un affamé de savoir, et tout en ayant une maîtrise parfaite de la langue, il participait régulièrement aux Rescontres occitans de Provença dont il suivait les formations avec passion et discipline.

S’il avait adopté la graphie classique occitane dans sa forme provençale telle que normalisée par les Robert Lafont et autre Guy Martin, il ne manifestait aucun sectarisme envers la tradition mistralienne également implantée en Provence. Sa rigueur et cet appétit d’apprendre lui valaient d’écrire une langue très sûre, dont la graphie est excellement maîtrisée, comme en témoignent les deux ouvrages dont il a confié l’édition à l’AELOC, l’AELOC pour laquelle il avait également traduit en occitan provençal un album pour les enfants. C’est grâce à partir de cette langue très sûre qu’il corrigeait volontiers les épreuves du journal Aquò d’aquí pour lequel il rédigeait également des articles.

Les deux ouvrages écrits par lui se penchent sans complaisance ni excès de nostalgie sur une enfance qui lui avait valu de connaître une pratique vivante de l’occitan à laquelle il devait un vocabulaire très sûr (complété ensuite par le goût de la lecture et de l’étude), mais aussi, chose de plus en plus rare, une syntaxe naturellement occitane.

Il sacrifia, comme tant d’autres au besoin de l’écriture autobiographique et au retour sur les usages oraux de la langue. Un vilatjon quilhat sus son rocàs, dédicacé « a mei grands, lo Patin e la Patina » évoque le Cornilhon de son enfance, ses usages familiaux, économiques et sociaux présentés à travers 21 chapitres thématiques. Barjadisses est un recueil d’histoires amusantes où l’auteur fait preuve de son talent de diseur, de son humour, mais aussi de ses connaissances théoriques par rapport à la littérature narrative. Voici comment il les présente, dans le texte introductif intitulé par la très occitane formule « Barjaca que barjacaràs » :

Es au lavador que, ritmats per lo bruch dei bacèus, resclantissián lei ressòns de la vida de totei lei jorns e que leis istòrias prenián sa color e sa forma vertadièras. Es aquí que conquistavan sa realitat, per tot dire sa veritat. Es a l’entorn dau potz ò de la fònt que lei gents ordinaris de la vida venián de personatges.

C’est au lavoir que, rythmés par le bruit des battoirs, retentissaient les échos de la vie de tous les jours et que les histoires prenaient leur couleur et leur forme véritables. C’est là qu’ils conquerraient leur réalité, pour tout dire leur vérité. C’est autour du puits ou de la fontaine que les gens de la vie ordinaire devenaient des personnages.

Assortis d’un lexique, les deux ouvrages témoignent des préoccupations pédagogiques de l’auteur : donner à lire une belle langue et faire connaître aux enfants du XXI e siècle la vie de leurs grands- parents et renouer ainsi le fil des générations.

Bibliographie

  1. Clarà e Caruso, traduction occitane de l’album jeunesse de Claudie Guyennon-Duchêne, Ed. Grandir, 1998
  2. Barjadissas, illustracions J. Claudi Daufin, Préface Alain Barthélémy-Vigouroux, AELOC, 2007.
  3. Un vilatjon quilhat sus son rocàs, Préface Alain Barthélémy-Vigouroux, AELOC, 2013

Sources

  1. Entretiens avec la famille du 14-01-2023, sa sœur Ginette Aime, son frère Yvan Garnier
  2. Avis de décès
  3. Article du Parti de la Nation Occitane
  4. Entretien avec Guy Garnier, publié dans le mensuel Aquò d’aquí
  5. Tribune libre donnée à la FELCO en 2006/li>
  6. « Guy Garnier à l’honneur », article en ligne sur le site de l’AELOC
  7. Témoignage de Toni Prima, de la FAIL 13
  8. Motion « Pour le développement des langues de France » adoptée en 2005 par la Ligue de l’Enseignement.

1- Avis de décès

PELISSANNE - SALON-DE-PROVENCE – MARSEILLE Christian GARNIER, son épouse, Maria Ardila Osorio et leurs enfants, Alain GARNIER, Denis(+) et Janine GARNIER et leurs enfants, Charles et Ginette AIME et leurs enfants, Yvan et Monique GARNIER et leur enfant, André et Monique CAMPO et leurs enfants, Les familles CARAYON et CHAZE, Parents et alliés, vous font part du décès de M. Guy GARNIER, Chevalier de la Légion d'Honneur, Officier des Palmes Académiques, Président Honoraire de la FAIL des BDR, Président honoraire de la Commission Nationale de l'USEP, Président d'Honneur de l'AELOC survenu à l'âge de 84 ans Ils rappellent le souvenir de Christiane GARNIER née CHAZE, son épouse. Rendez-vous à la chambre funéraire du cimetière des Manières mercredi 28 mai 2014, à 14h15 à Salon-de- Provence, suivi de la cérémonie civile au crématorium d'Aix-les-Milles à 15h30.

2- Article publié sur le site du Parti nationaliste occitan

Decès de Guiu GARNIER, présidènt d'onor de l'AELOC Nòstre amic Guiu GARNIER es decedat a l'espitau de Selon lo Dijòus 22 de Mai a l'agi de 84 ans. Naissut a Selon dins una familha modèsta, Guiu avié passat una part de son enfanci pròchi de sei grands dins lo vilagi de Cornilhon. D'aquì li venié la pratica d'un provençau d'una perfeta autenticitat. Mèstre d'escòla, puei ispeitor de l'Educacien Nacionala, a Nions, Marselha e Selon, siguèt lo promier responsable de l'ensenhament de l'occitan dins lo despartament dei Bocas dau Ròse. Siguè à l'óurigino dóu chantié que permetè puei la creacien deis escolo semi-bilengo dicho "Centre d'ensegnamen countinu de la lengo regiounalo" e deis escolo bilengo óucitan-francés. Siguè tambèn un dei foundatour de l'AELOC, que n'en siguè de longo amenistratour jusqu'à tant que n'en siguèsse elegi presidènt d'ounour. Fourtamen engaja dins lou mouvamen laïque, assegurè tambèn la presidènci de l'Unien Espourtivo de l'Ensegnamen Primàri. Guiu a fisat a l'AELOC la publicacien de doas de seis òbras occitanas : un recuelh de novèlas, Barjadissas, e sa darniera òbra, un libre de sovenirs d'enfança, Un vilatjon quilhat sus son rocàs. Guiu Garnier a suscita l'estimo unanimo de tout'aquélei que l'an aproucha, tant dins sei founcien proufessiounalo que dins seis engajamen assouciatiéu. Dins soun ensignamen, mau-grat sa chausido persounalo en favour de la tradicien óucitanisto, a totjorn fa la provo d'uno toutalo douberturo à la tradicien mistralenco. Lo decès de Guiu Garnier es una pèrta irreparabla pèr la defènsa de la lenga. Leis òussèquis de Guiu GARNIER si debanaran au Crematorium dei Mielas as Ais de Provènça, 2370 carriera Claude-Nicolas Ledoux, 13290 Aix-Les-Milles, Tél: 04 42 60 39 03, lo dimècres 28 de Mai a 15 oras 30.

3- « Guy Garnier à l’honneur », article en ligne sur le site de l’AELOC

Le 18 octobre 2014, une soirée pour présenter le dernier livre de Guy Garnier, Un vilatjon quilhat sus son rocàs, s’est déroulée au CEP d’Oc à Aix en Provence. Nous avons déjà eu l'occasion de faire connaître cet ouvrage, qui est peut-être le plus remarquable parmi tous ceux que notre président d'honneur a donné à l’AELOC pour l'édition et la diffusion.

Le public a ainsi pu découvrir, grâce à la lecture de quelques passages choisis, l'évocation du village dans lequel l'auteur passa son enfance, chez ses grands-parents. Nous apprendrons, grâce aux magnifiques photographies qui l'agrémentent, qu'il s'agit de Cornillon, surplombant la Crau et l'Etang de Berre. La vie aux alentours de la guerre de quarante s'offre ainsi à notre regard, à travers les yeux d'un enfant qui en explore les sensations, les aventures, les joies et les peines de la vie. Beaucoup d'émotion, de sympathie pour les gens du village, mais pas de nostalgie. Guy connaît la dureté du quotidien qu'ont vécu les habitants en ce temps-là, et il ne se fait pas le chantre des siècles passés. Mais il sait aussi qu'au nom du progrès, des trésors ont été détruits, à commencer par la langue, et que rien ne peut justifier le fait d'avoir fait taire la parole d'un peuple.

Par la grâce de l’image, Jean-Pierre Belmon, qui préside à présent le CEP d’Oc en succédant à Marc Audibert, replaçait Guy dans son environnement d’origine, et lui faisait dire la genèse de l'ouvrage. Il a pu ensuite lui-même la rappeler directement, et évoquer ses intentions, ainsi que la place que son expérience de jeunesse a tenu dans sa vie.

 

La soirée s'acheva avec la belle prestation du groupe du Terralhet, qui nous donna un aperçu de son nouveau spectacle Amontanhatge, avec l’interprétation de deux chansons de Charlon Riéu, Moun Sant Miquèu et A la gardo dóu troupèu, la segonde mise en musique par Jean-Pierre Reynaud, ainsi qu'un chant traditionnel de la Vésubie, La Pastressa. Ce spectacle sera donné le 16 Novembre à la Farlède (83) et le 23 à Auriol (13).

5- Témoignage de Toni Prima, FAIL 13

Il fut inspecteur de l'enseignement primaire (IDEN), dans la Drôme, en Corse, à Marseille, dans le Pays de Salon. Dans les Bouches-du-Rhône (au moins) il fut un IDEN très apprécié, et très respecté pour ses compétences pédagogiques et ses contacts toujours chaleureux avec les enseignants. Personnellement je n'ai connu personne qui ne fut pas de cet avis.

À la Ligue de l'enseignement où il exerça la fonction de Président de l'USEP (j’ignore les dates), et de Président de la FAIL (probablement toute la décennie des années 80), il fut d'un engagement total, très apprécié pour ses interventions toujours fermes, et claires.

Il participa aux réflexions nationales de l'USEP, et fournit une grosse part des éléments qui ont permis d'écrire l'histoire de l'USEP, mais, d'après mes souvenirs, il fut étonné de ne pas être tenu au courant de la conclusion de ces travaux et de l'ouvrage qui en fut issu.

Militant laïque, de l’École publique il s'interrogeait sur la contradiction École publique / Calandreta. Il a plusieurs fois abordé cette question avec moi, et manifestement souffrait autant que moi de cette aporie.

En 2005 (date probable mais que je n'ai pas les moyens de vérifier), il me soutint lorsque j'ai présenté à un Congrès départemental des Bouches-du-Rhône, puis au Congrès national de la Ligue, la motion de défense des langues régionales, qui fut adoptée, à une assez large majorité, après un débat assez tumultueux, certains départements voyant dans cette motion une atteinte à l'unité nationale …/p>

Voici les dates où je retrouve dans mes propres notes et les CR de réunions, des traces de son activité au sein de la Ligue, mais la FAIL 13 malgré ses promesses ne m'a jamais donné plus de renseignements me permettant de préciser les dates de ses engagements et éventuellement d'autres activités (et je sais qu'il en a eu de nombreuses). Toutes les personnes qui l'ont connu m'ont confirmé combien Guy avait compté pour elles, toutes sans exception m'ont dit qu'elles l'avaient énormément apprécié et regretté. Aucune ne m'a fourni de dates ou des faits qui pourraient contribuer à une biographie qui ne fût pas que mémorielle, ce que je regrette.

  1. Le 14/5/81, en tant président de la FAIL il anime le débat sur la laïcité à Châteaurenard (13)
  2. Le 10/2/87, en tant président de la FAIL, il intervient au cours d'une réunion de l'UFOLEP sur le prix des cartes.
  3. En juillet 1989, il participe au Congrès national de la Ligue, à Toulouse
  4. Le Participe en tant que modérateur des interventions, au colloque « Laïcité »,organisé par la Commission Laïcité de la FAIL, dont il était membre actif
  5. En octobre 1999, il préside le débat organisé par la Commission Islam et Laïcité de la FAIL, à Marseille, avec des représentants des diverses religions (musulmans, juifs, catholiques, protestants), Libre Pensée, agnostiques, et un juriste prof de droits à Paris-Diderot.
  6. Le 20/10/99 & le 7/3/2000, Il est excusé lors de la réunion mensuelle de la Commission Islam et Laïcité à laquelle il participe régulièrement, depuis son origine (1988, probablement).
  7. En 2001 Il participe toujours à cette commission (il semblerait que par la suite, vu la distance des déplacements, l'âge et l'heure des réunions, il se soit contenté de suivre nos travaux par les CR, et parfois par des contributions écrites).

Défenseur convaincu de « sa » langue qu'il parlait et écrivait parfaitement, il était le promoteur actif du journal Aquo d'aqui auquel il contribua entre autres par de nombreux articles. Tous ceux à qui je les ai communiqués m'ont toujours dit le plaisir qu'ils avaient à lire sa prose. Dans un texte ci-joint, un entretien paru si je me souviens bien dans le journal Aquo d’aqui, il dit lui-même dans quelles conditions il fut à l’origine de la prise en compte par l’institution académique avec le soutien du SNI (devenu depuis SNUIpp) des cours de langue régionale, et comment il fut à l’origine de la création de l’AELOC.

Les deux livres que je connais de lui ont toujours ravi ceux à qui je les ai fait connaître. Tous appréciaient son provençal limpide, chaleureux, sans passéisme.

Je sais que, retraité, il a assuré de nombreuses années des cours d'occitan aux écoliers de Cazan (commune de Vernègues, 13), et je crois savoir qu'il fit de même à Pelissanne ou à Salon (vague souvenir personnel, lors d'une visite que je lui fis quand il fut hospitalisé à La Fare (?) après un incident cardiaque.

Guy n'était pas de ceux qui se mettent en avant, se considérant plutôt comme simple militant de base alors qu'on savait qu'on pouvait toujours compter sur lui.

]]>
« Francés », François LAGORCE, né le 28 mars 1977 à Périgueux / Décédé le 03/10/2020 à Périgueux est un personnage emblématique du Périgord Occitan. Il a œuvré à l’émergence d’une prise de conscience de la « cause » occitane dans l’institution départementale. Il quitte la fonction publique, pour créer Occitània creativa, entreprise coopérative qui prend appui sur la langue et la culture occitanes et met en lumière les richesses du territoire. Ses qualités humaines et intellectuelles ont permis à la Dordogne de changer la manière d’entrevoir l’occitanisme.



Identité


Formes référentielles :

François Lagorce

 

Autres formes du nom :

Francés o lo Francés (Forme occitane)

Éléments biographiques

François Lagorce était issu d’une famille paysanne résidant à St-Rabier (Dordogne). De père périgourdin (famille occitanophone) et d’une mère réunionnaise. Il apprend l’occitan à la cité scolaire Giraut de Bornelh à Excideuil. En 1999, il fait des études à l’université Michel de Montaigne à Bordeaux pour préparer un DEUG de lettres, mention « langue et culture occitanes » et c’est à partir de ce moment qu’il consacre toute sa vie à la renaissance d’oc.

François Lagorce décède le 3 octobre 2020 à Périgueux à l’âge de 43 ans.

Engagements dans la renaissance d'oc

François Lagorce a passé une partie de sa vie à œuvrer pour la promotion de l’occitan à travers différents postes dans la fonction publique territoriale. Tout d’abord, en tant que salarié d’une association départementale (Comité Périgord Langue Occitane, 2000) dans laquelle il a mis en place des projets d’actions culturelles et a soutenu les différentes associations du territoire. Il a été membre actif du tchatch’oc (ateliers de chants et conversations de 2005 à 2008) et a participé à de nombreuses manifestations culturelles départementales et inter-régionales.

Puis, au sein de l’Agence culturelle départementale Dordogne-Périgord de 2008 à 2015 en tant que tant qu’agent territorial, il a participé activement au développement de la politique linguistique occitane. Lors de la collecte Mémoire(s) de demain1, il a travaillé aux entretiens filmés des locuteurs naturels du Périgord, puis il a coordonné la valorisation de ce matériau par de nombreuses restitutions publiques, la mise en œuvre de programmes de créations artistiques et la numérisation des entretiens auprès des Archives départementales. Il a coordonné et animé le service occitan auprès de quatre autres agents et a travaillé étroitement auprès de l’élu départemental délégué à l’occitan l’écrivain Jean Ganiayre. Cette collaboration les a conduits à la conception et la mise en place du premier schéma départemental de développement de la langue et de la culture occitanes en 2012. Cette étape politique et institutionnelle a marqué un grand pas dans la reconquête de l’occitan sur le territoire périgourdin.

En 2015, germent dans la pensée de François Lagorce les principes et fondements qui donneront naissance en 2016 à Occitània creativa. Cette structure dédiée à la valorisation et à la communication de nos territoires ruraux pense fermement que la culture occitane, les mémoires et les savoir-faire, les vécus et les récits sont les outils de la reconquête de nos avenirs.

Par son expérience vécue lors des collectes, François Lagorce savait que les histoires que l’on se raconte fondent nos cultures et œuvrent à l’écriture de nouvelles histoires. Des histoires que l’on pourrait écrire par nous-mêmes pour nous ré-inventer depuis nos racines, dans une grande liberté d’esprit et de ton sous l’égide du Paratge. Fondé et alimenté par ces idées, le cœur d’Occitània creativa (https://occitaniacreativa.org/) en est tout autant économique. Occitània creativa proposera une structuration d’entraide et de co-développement pour les professionnels qui y œuvrent. Cette structure, durant ses trois années d’existence, a accompagné des collectivités dans l'étude de projets à vocation culturelle, porté la direction et la mise en œuvre d'un réseau pluridisciplinaire de professionnels dans le but de répondre aux besoins des territoires ruraux, et a ainsi contribué à l'essor de l’Économie Sociale et Solidaire en Dordogne. De cette expérience est née la publication Territoires Résistants. Occitània creativa a également réalisé à Rouffignac la collecte de la mémoire de l'incendie de la ville par la division Brehmer et la scénographie de l'espace dédié au 31 mars 1944.

1 https://archives.dordogne.fr/a/535/memoire-s-de-demain-/ : Mémoire(s) de demain Collecte de la culture et de la mémoire occitanes L’opération Mémoire(s) de demain a été lancée par le Département de la Dordogne en 2006, dans un souci de sauvegarder puis valoriser la culture et la langue occitanes. Dans tout le département, des campagnes d’entretiens filmés ont ainsi permis de recueillir un important matériau ethnographique (contes, récits, chansons…) auprès des derniers locuteurs naturels de l’occitan. Le programme s’est achevé en 2014. Les enregistrements remis aux Archives départementales sont en cours de description et d’indexation avec l’aide de l'In’oc Aquitaine, devenu aujourd’hui le CIRDOC Institut occitan de cultura, pour une durée de 220 heures fin 2019.

Source

entretiens avec la famille, et avec ses ex-collègues à Occitània creativa

]]>
Félix Gras, Auguste Fourès, Noël Blache, Prosper Estieu ont, à des époques différentes, tous été qualifiés de « félibre rouge ». À leur engagement de félibres en faveur du renouveau de la langue occitane (avec parfois des opinions fédéralistes assumées) à des convictions républicaines non moins affirmées. Souvent partisans de la laïcité, de l’éducation pour tous, sensibles aux conditions de travail des classes laborieuses, ces félibres ont souvent transposé leur vision du monde dans l’histoire occitane, sur laquelle ils ont parfois porté un regard teinté de leurs opinions. Pour Fourès, comme pour Gras, c’est ainsi l’épopée de la Croisade contre les Albigeois, revue à travers le regard de leur temps et de leur bagage, qui a cristallisé leur attention, au risque d’ailleurs d’opposer au roman national historique français, qui se constituait à la même époque, un autre roman national guère plus dégagé de parti-pris idéologique. En plus de son activité de quincailler, Fourès donna toute sa (courte) vie l’impression de se démultiplier : journaliste en français dans plusieurs journaux, élu politique, fondateur de revues, félibre majoral, il fut incontestablement un des acteurs les plus prolifiques de la renaissance d’oc.

Identité

Formes référentielles

Fourès, Auguste (1848-1891)

Autres formes du nom

- Fourès, Aguste
- Forés, August

Élements biografiques

Auguste Fourès, fils du juge de commerce Jean-François Fourès et d’une mère propriétaire d’une quincaillerie, est né le 8 avril 1848 à Castelnaudary, capitale du Lauragais. Attiré par le monde des Lettres et l’écriture, précocément gagné aux idées républicaines, il commence à écrire dans plusieurs journaux du Midi, tous d’orientation républicaine : L’Entracte (Toulouse, à partir de 1866), L’Investigateur (Toulouse, à partir de 1867), Méphistophélès, « journal charivarique et satirique de Toulouse », à partir de 1868, Le Midi Artiste, toujours de Toulouse, puis La Fraternité de Carcassonne et L’Écho de Marseille en 1870. Il fondera en 1887 Le Petit Toulousain, organe républicain lié à La Dépêche du Midi, dont il assurera la direction et qui disparaîtra avec lui à sa mort, en 1891. Candidat aux élections municipales de sa commune, il devient en 1878 adjoint au maire de Castelnaudary avant de démissionner deux ans plus tard, lassé semble-t-il par l’incurie de l’équipe municipale. C’est à cette époque qu’il rencontre le poète et journaliste Louis-Xavier de Ricard, récemment installé à Montpellier et converti à l’histoire du Languedoc par les écrits de Napoléon Peyrat, avec qui il fonde en 1878 L’Armana de la Lauseta, almanach félibréen, et développe l’idée de félibrige républicain, ou « félibrige rouge ». Il est inutile de préciser que cette approche du félibrige ne sera pas sans provoquer oppositions et grincements de dents au sein de l’institution. Après avoir été même poussé à la démission, Fourès réintègre le Félibrige et devient même majoral en 1881, Cigalo de la Libertat.
Fourès commence par écrire l’occitan - le sous-dialecte languedocien est-toulousain du Lauragais - avec sa propre graphie, une graphie « patoisante ». Il se formera année après année aux normes graphiques prônées par le Félibrige. Employant un occitan local mais de bonne facture, Fourès est adepte d’un style simple et raffiné. Il lui arrive de se cacher derrière des noms de plume, comme l’ont fait beaucoup de félibres.
Combinant le fédéralisme avec un patriotisme français très revendiqué, Fourès se passionne pourtant pour le catharisme, perçu à travers le prisme de son anticléricalisme républicain du XIXe siècle. Il considère l’ « albigéisme » comme un pilier de l’identité occitane, et regarde l’épopée de la Croisade comme fondateur de la culture d’oc. Fourès est également un chantre du « panlatinisme », alliance des peuples et des cultures romanes et méditerranéennes. Aux côtés de Xavier de Ricard, tout aussi opposé que lui à l’orientation conservatrice du Félibrige de leur temps, Fourès tente de lancer l’Alliance latine, revue dont seuls deux numéros paraîtront, qui prétend rassembler et réunir tous les peuples de culture latine d’Europe et au-delà. Cette volonté d’ouverture de l’identité occitane sur l’espace euroméditerranéen est représentative de la vision que les « félibres rouges » avaient de la notion même d’identité occitane. De Ricard sera du reste un des premiers à employer le terme de « parlers occitaniens ».
Atteint semble-t-il d’ataxie tabétique, il meurt en 1891 à Castelnaudary, à l’âge de quarante-quatre ans. Franc-maçon et libre-penseur, Fourès sera enterré une première fois selon le rite catholique sur la volonté de sa famille, avant que son corps, par décision de son exécuteur testamentaire, soit exhumé quelques jours plus tard et enterré de nouveau selon ses principes : debout, la tête tournée vers l’Orient et sans cérémonie religieuse. Un buste le représentant est érigé devant le palais de justice de Castelnaudary.

Engagement dans la renaissance d'oc

L’engagement dans la renaissance d’oc d’Auguste Fourès n’est pas dissociable de son existence. Son engagement républicain, « progressiste » dans l’acception que possédait le terme à l’époque, franc-maçon et anticlérical allait de paire avec sa revendication d’une identité occitane assumée et reconnue dans le cadre de la République, ce cadre dût-il être repensé sous l’angle du fédéralisme, alors en vogue chez les félibres républicains. S’il fonda une revue et en co-fonda une autre, Fourès vécut son double engagement félibréen et républicain au cœur de sa vie, que ce soit à travers son court mandat d’élu local comme dans ses fonctions de rédacteur et responsable de journaux et revues. Félibre, fédéraliste, mais opposé en quelque sorte à la doxa et à l’approche politique et philosophique du Félibrige provençal de son temps, catholique et conservateur, il tenta de concilier entre eux des idéaux qui, dans le contexte idéologique de son temps, n’allaient pas forcément de soi ensemble. En élargissant la reconnaissance et la valorisation de la culture d’oc à l’échelle des cultures latines, Fourès, associé à Ricard, manifeste la volonté d’ouvrir, d’élargir la réflexion à l’échelle du dialogue entre cultures voisines et liées, en fuyant la tentation de l’entre-soi occitan et félibréen.

]]>
Fonctionnaire (receveur des PTT), résistant (groupe Vény), administrateur du Cercle occitan de Montpellier, rédacteur en chef du Bram dau Clapas, auteur de grilles de mots croisés, poèmes, récits et nouvelles.

Identité

Formes référentielles

Fabre, Roger (1920-2015)

Autres formes connues

- Fabre, Rogièr (forme occitane du nom)

- Lo Rogièr (pseudonyme)

- Lo gardian (pseudonyme)

Éléments biographiques

Roger Raymond François René Fabre est né dans le Tarn en 1920. Sa mère était originaire du Poujol-sur-Orb (Hérault) et son père avait une entreprise de charpente-menuiserie à Mazamet (Tarn). Cadet de quatre enfants, trois garçons puis une fille, il étudie à l’École Pratique de sa ville natale pour être menuisier et sera aussi apprenti boulanger chez des parents à Lavaur. Sa vie professionnelle s’est cependant déroulée dans l’administration des Postes où il entre comme télégraphiste à près de quatorze ans et où il reste 46 ans, une carrière achevée comme chef d’établissement (ou receveur des PTT) à Villefranche-de-Lauragais (Haute-Garonne) en 1980. Il évoque sa vie dans ses œuvres et souvenirs, situe ses débuts et son parcours dans le contexte de l’époque.

Il n’a pas été mobilisé en 1940 mais a été convoqué aux chantiers de jeunesse au Vigan, puis requis pour le Service du travail obligatoire (STO). Il part dans un train de postiers à destination d’Innsbruck (Autriche), où il est affecté aux tâches de commis et facteur du bureau local. Il est alors en contact avec la population de langue allemande et y subit les premiers bombardements américains. Il réussit à revenir au bout de quelques mois et mène une vie semi-clandestine dans sa région. Il rejoint le maquis du groupe Vény dans le sud du Tarn et participe à la Libération dans le secteur de la Montagne Noire. Il se marie en 1946 avec Claire, une jeune femme d’origine italienne, et leur naît une fille.

Dès ses seize ans, lors du Front Populaire, il s’intéresse à la vie politique et au syndicalisme. Il est membre des Jeunesses socialistes puis de la SFIO, de la CGT réunifiée puis de la CGT-FO à sa création. Il s’éloigne de ce militantisme quand il entre dans la carrière de receveur en 1956 et adhère à l’Amicale des chefs d’établissement dont il était toujours membre à son décès. Issu d’une famille pratiquante, il entretient des liens étroits avec la religion catholique.

Pour progresser dans sa carrière suite à un goût des contacts humains, il devient receveur et se déplace avec sa famille de poste en poste dans la France entière pendant un quart de siècle. Auparavant, il prépare plusieurs concours administratifs où il découvre les matières de l’enseignement secondaire, et notamment la littérature. De même, il apprécie les lectures que lui permettent les nuits de travail à la Poste de Mazamet. Il apprend l’italien pour communiquer avec sa belle-famille et cette connaissance, jointe à celle de l’occitan et à l’intérêt porté aux langues romanes, lui permet de renseigner des migrants du bassin méditerranéen quand il est en fonction dans des régions industrielles.

Engagement dans la renaissance d'oc

Dans les postes occupés en pays occitans, par exemple dans la Haute-Garonne (vers 1975), il observe l’ampleur de la diversité linguistique. « Sur le marché de Saint-Gaudens, quand j’étais à Aspet, on entendait parler 1°/ le toulousain, 2°/ l’ariégeois, 3°/ le bigourdan, 4°/ l’occitan du Gers […]. J’assimile un peu de tout. » (2014).

Il avait remarqué tout jeune les variantes que sa famille proche pratiquait, de Lavaur à Montpellier. Entre l’enfance et les loisirs de retraité, la curiosité pour les langues ne l’a pas quitté. L’occitan a été une aventure à la fois précoce et tardive. Chez ces artisans citadins, c’était la langue de l’atelier de menuiserie paternel et la langue des échanges avec les grands-parents, dont une grand-mère qui connaissait des proverbes et contes locaux. Il l’approfondit aussi à la métairie d’un grand-oncle au Ribec (commune du Pont-de-l’Arn), où il passe l’été avec d’autres enfants de la famille élargie embauchés autour de leur dixième année pour apporter leur force de travail au moment des récoltes.

« De tot l’estiu, ausissiam pas gaire parlar lo francés, las discutidas se debanavan en occitan. Per las batesons, lo ser, se cantava e solament de cants vièlhs occitans. Pòdes pas saupre lo recòrd qu’ai dins lo cap d’aquel temps benesit. L’occitan que se parlava èra linde e quand pus tard me mainèri de l’ensenhar als autres al Cercle Occitan de Montpelhièr, l’ai plan sovent pres coma referéncia », écrivait-il en 2013 à une descendante de ces métayers tarnais.

Une autre pratique vient de la presse écrite et de ses récits comiques lus en famille. La Campana de Magalouna était apportée au Poujol par un oncle travaillant à Montpellier : « Pour nous, c’était nouveau, on pouvait lire notre langue, celle qu’on entendait parler tous les jours ». Pas de rencontre avec le félibrige local, un autre monde.

Plus tard, au milieu des années 1980, la retraite le conduit à Montpellier où il intègre le Cercle occitan de Montpellier, où Jean Rouquette-Larzac assure des cours au Centre Saint-Guilhem. Il y apprend l’orthographe normalisée, enrichit son vocabulaire et s’intéresse à l’étude des textes anciens. Il avait élaboré des grilles de mots croisés au STO puis avait rédigé des souvenirs familiaux en français. Il transpose ces pratiques à la langue occitane. Et il lit au Cercle ses premiers vers, avec l’assurance du locuteur natif.

« A la debuta farguèri qualques poèmas per far véser als companhs las diferéncias entre las formas francesas e occitanas e mai que mai pausar l’accent tonic, pas facil per un Parisenc o Irlandesa o Japonesa. Per començar, ai fait amb los dits de ma grand-maire e puèi ai parlat de la familha, de ieu mas, plan sovent, una frasa canta dins mon cap que sembla un vèrs, la meti negre sus blanc e, aquí dessus, bròdi, sens saupre tròp ont vau, daissi far mon inconscient o mon subconscient », témoigne-t-il en 2013.

Il assure un temps à son tour la responsabilité des cours, tout comme il co-anime un éphémère Cercle occitan de Saint-Gély. La revue du Cercle occitan de Montpellier, Lo Bram dau Clapàs, accueille au fil des années ses grilles, ses textes et poèmes et il en devient rédacteur en chef. Il s’engage un peu plus dans les années 2000-2010. A 80 ans, vivant seul et moins valide, il est disponible pour des activités de type intellectuel où il s’épanouit dans une grande liberté d’action. Il correspond ainsi avec le journaliste Jacques Bruyère de Midi Libre, à propos de sa rubrique « Nature et patrimoine ».

L’année de ses 90 ans, le Cercle prend l’initiative avec Alain Bessière d’éditer et de faire connaître un choix de ses écrits en oc, traduits par ses soins, A Tròces e a Bocins, édité par l’IEO Lengadòc, poèmes et nouvelles. C’est aussi l’époque où il diffuse une sélection hebdomadaire d’informations occitanes par courriel, Lo Bramaironet. Il pratiquait la poésie de circonstance en français et en gratifiait sa famille et ses amis d’un club de retraités dans la ville de Saint-Gély-du-Fesc (Hérault) où il est décédé d’une crise cardiaque en 2015. Devenu malvoyant au cours des quatre dernières années de sa vie, il était resté lucide et sociable dans son dernier cadre de vie, la maison de retraite Belle-Viste. Il y est interviewé en mai 2013 par Aimat Brees pour l’émission Camina que caminaràs de Ràdio Lenga d’Oc. Il participe à un ultime concours de poésie sur le thème de la solidarité. Il tient sa place dans les échanges intergénérationnels avec les enfants d’une école et du collège local, et ceux du collège Leon Còrdas de Grabels, sur ses thèmes de prédilection, l’occitan et la Résistance.

]]>
Foncionari (recebeire dels PTT), resistent (grop Vény), administrator del Cercle occitan de Montpelhièr, cap-redactor del Bram dau Clapàs, autor de mots en crotz, poèmas, racontes e novèlas.

Identitat

Formas referencialas

Fabre, Roger (1920-2015)

Autres formes connues

- Fabre, Rogièr (forme occitane du nom)

- Lo Rogièr (pseudonyme)

- Lo gardian (pseudonyme)

Elements biografics

Rogièr, Raimon, Francés Renat Fabre nasquèt dins Tarn en 1920. Sa maire èra de Pojòl-sus-Òrb (Erau) e son paire aviá una entrepresa de fustatge e menusariá a Masamet (Tarn). Cabdet de tres dròlles e una dròlla, estúdia a l’Escòla Practica de sa vila natala per far menusièr e farà tanben aprendís-fornier ençò de parents a La Vaur. Çaquelà, sa vida professionala se debanarà dins l’administracion de las Pòstas ont dintra per telegrafista a gaireben quatòrze ans e ont demòra 46 ans e i acaba sa carrièra cap d’establiment (o recebeire dels PTT) a Vilafranca de Lauragués (Garona-Nauta) en 1980. Evòca sa vida dins sas òbras e sovenirs, situa sos debuts e son caminament dins lo contèxte de l’epòca.

 

Foguèt pas mobilizat en 1940, mas foguèt mandat als « Chantiers de Jeunesse » al Vigan, puèi requesit pel Servici del Trabalh Obligatòri (STO). Partís dins un tren de postièrs per Innsbrück (Austria) ont es afectat au prètzfach de comís e portaire del burèu local. Es al contacte ambe la populacion de lenga alemanda e coneis los primièrs bombardaments americans. Capita a tornar aprèp qualques meses e viu dains la semi-clandestinitat dins sa region. Jonh lo maquís del grop Vény dins lo sud de Tarn e participa a la Liberacion dins lo sector de La Montanha Negra.

En 1946, marida Clara, joventa d’origina italiana que li balharà una dròlla.

 

Tre setze ans, pendent lo Front Popular, s’interèssa a la vida politica e al sindicalisme. Es sòci de las Joventuts Socialistas, puèi de la SFIO, de la CGT reünificada, puèi de la CGT-FO a sa creacion. S’aluènha d’aquel militantisme quand comença sa carrièra de recebeire en 1956 e aderís a l’Amicala dels caps d’establiments e n’èra encara sòci quans se moriguèt. Sortit d’una familha practicanta, aurà de ligams estreches ambe la religion catolica.

 

Per s’enançar dins sa carrièra e per gost pels contactes umans, ven recebeire e se muda ambe sa familha, pòst aprèp pòst dins tota la França pendent un quart de sègle. Aperabans, prepara mantun concorses administratius e i descobrís las matèrias de l’ensenhament segondari e mai que mai la literatura. Prèsa tanben las lecturas que li permeton las nuèches de trabalh a la Pòsta de Masamet. Apren l’italian per comunicar ambe sos bèlsparents e aquela coneissença, ligada a la de l’occitan e a l’interès que pòrta a las lengas romanas, li permet d’entre-senhar de migrants del bacin mediterranèu quand es en foncion dins de regions industrialas.

Engatjament dins la Renaissença d’Òc 

Dins los pòstes ocupats en país occitan, pèr exemple en Garona-Nauta (cap a 1975), obsèrva l’ample de la diversitat linguistica.

« 
sur le marché de Saint-Gaudens, quand j’étais à Aspet, on entendait parler 1° le toulousain, 2° l’ariégeois, 3° le bigourdan, 4° l’occitan du Gers [...]. J’assimile un peu de tout. » (2014).

Jovenòt, aviá remarcat las variantas que sa familha pròcha practicava, de La Vaur a Montpelhièr. Entre l’enfança e los lésers de la retirada, la curiositat per las lengas lo quitèt pas. L’occitan foguèt una aventura a l’encòp precòça e tardiva. Ençò d’aqueles mestierals ciutadans, èra la lenga del talhièr de menusariá pairal e la lenga dels escambis ambe los pairegrands, qu’una grand sabiá de provèrbis e de contes locals. L’aprigondís tanben a la bòria d’un grand oncle al Ribec (comuna del Pont-de-l’Arn), ont passa l’estiu ambe d’autres dròlles de la familha embauchats tre dètz ans per ajudar a las recòltas.

 

« De tot l’estiu, ausissiam pas gaire parlar lo francés, las discutidas se debanavan en occitan. Per las batesons, lo ser, se cantava e solament de cants vièlhs occitans. Pòdes pas saupre lo recòrd qu’ai dins lo cap d’aquel temps benesit. L’occitan que se parlava èra linde e quand pus tard, me mainèri de l’ensenhar als autres al Cercle Occitan de Montpelhièr, l’ai plan sovent pres coma referéncia », escriviá en 2013 a una descendenta d’aqueles borièrs tarneses.

 

Negligís pas la premsa escricha e sos racontes comics legits en familha. La Campana de Magalona èra portada al Pojòl per un oncle que trabalhava a Montpelhièr : « Pour nous, c’était nouveau, on pouvait lire notre langue, celle qu’on entendait parler tous les jours. » Pas de rescontre ambe lo Felibritge, un autre monde...

Al mitan de las annadas 1980, la retirada lo mena a Montpelhièr ont intègra lo Cercle Occitan de la vila. e ont Joan Larzac assegura los corses al centre Sant-Guilhèm. I apren la grafia normalizada, enriquís son vocabulari e s’interèssa a l’estudi dels tèxtes ancians. Aviá elaborat de grasilhas de mots en crotz al STO puèi aviá escrich de sovenirs familials en francés. Transpausa aquelas practicas a la lenga occitana, e legís al Cercle sos primièrs vèrses, ambe l’assegurança d’un locutor natiu.

 

« A la debuta, farguèri qualques poèmas per far véser als companhs las diferéncias entre las formas francesas e occitanas e mai que mai pausar l’accent tonic, pas facil per un Parisenc o Irlandesa o Japonesa. Per començar, ai fait amb los dits de ma grand-maire e puèi ai parlat de la familha, de ieu, mas, plan sovent, una frasa canta dins mon cap que sembla un vèrs, la meti negre sus blanc e, aquí dessús, bròdi, sens saupre tròp ont vau, daissi far mon inconscient o mon subconscient », çò ditz en 2013.

 

Assegura un temps a son torn la responsabilitat dels corses e co-anima un Cercle Occitan passadís a Sant-Gèli. La revista del Cercle Occitan de Montpelhièr, Lo Bram dau Clapàs, aculhís al fil de las annadas sas grasilhas, sos tèxtes e poèmas e ne vèn cap-redactor. S’engatja un pauc mai dins las annadas 2000-2010. A 80 ans, vivent sol e essent mens valide, es disponible per d’activitats intellectualas ont se carra dins una granda libertat d’accion. Correspond atal ambe lo jornalista Jaume Bruyère de Midi Libre, a prepaus de sa rubrica « Nature et Patrimoine ».

L’annada de sos 90 ans, lo Cercle pren l’iniciativa ambe Alan Bessière d’editar e de faire conéisser una causida de sos escriches en òc, tradusits per l’autor, A Tròces e a Bocins, poèmas e novèlas, editat per l’IEO-Lengadòc. Es tanben lo temps ont difusa una seleccion setmanièra d’entre-senhas occitanas sus la tela, Lo Bramaironet. Practicava la poesia de circonstància en francés e ne gratificava sa familha e sos amics d’un club de retirats dins la vila de Sant-Gèli-del-Fesc (Erau) ont defuntèt d’un infart en 2015. Vengut òrb pendent las quatre darrièras annadas de sa vida, èra demorat lucide e sociable dins son darrièr quadre de vida, l’ostal de retirada, Bèla-Vista.I es entrevistat en mai de 2013 per Aimat Brees per l’emission Camina que caminaràs de Ràdio Lenga d’Òc. Participa a un ultime concors de poesia sul tèma de la solidaritat. Ten sa plaça dins los escambis entre generacions ambe los dròlles d’una escòla e del collègi local, e los del Collègi Leon Còrdas de Grabels, sus sos tèmas de predileccion : l’occitan e la Resisténcia.

]]>
Fabre, Roger, A Trocès e a Bocins, Poèmas e Racontes en Occitan, Revirats en Francés, Béziers, IEO Languedoc-Roussillon, 2010, 285 p.

Bram dau Clapàs. http://cercle-occitan.perso.sfr.fr/tableaux/octabram.html, dont mots croisés.

Ràdio Lenga d’Oc, Camina que caminaràs, par Aimat Brees, 23 juin 2013, « Omenatge a Roger Fabre », rediffusion février 2015 (Avec Alain Bessière, Jean Larzac et le Cercle occitan de Montpellier).

Ràdio Occitània, Good morning occitània, par Marius Blenet, 27 février 2015, « Un omenatge a un escrivan et militant que ven de morir, Roger Fabre » (Avec Jean-Claude Forêt et Marie-Jeanne Verny, Université Paul-Valéry, Montpellier) http://www.fimoc.com/?p=510.

Fabre, Roger, Lo Bramaironet, feuille électronique d’informations occitanes (arrêt septembre 2011).

Fabre, Roger, « Témoignage : mes six mois de chantiers de jeunesse au Vigan et Avèze (mars-octobre 1941) », Lien des Chercheurs Cévenols, n° 175, octobre 2013, p. 4-7.

Archives départementales de l’Hérault, Collecte de témoignages sur la mémoire dans l’Hérault de la Résistance et de la Déportation, 2027 W 5 à 2027 W 8, Témoignage de Roger Fabre, enregistrements réalisés au domicile du témoin à Saint-Gély-du-Fesc les 24 et 29 mai 2007.

« Roger Fabre, un patrimoine au fil de la plume. Focus », Dialog’, Journal d’information municipale, Saint-Gély-du-Fesc, n° 54, juillet-août 2010, p. 7.

« Les écoliers à la rencontre des résidants de Belle-Viste », Dialog’, Journal d’information municipale, Saint-Gély-du-Fesc, n° 81, mai 2013, p. 6.

« Résidence Belle-Viste. Dossier du mois », Dialog’, Journal d’information municipale, Saint-Gély-du-Fesc, n° 97, février 2015, p. 5.

Archives privées.

]]>
Fabre, Rogièr, A Tròces e a Bocins, Poèmas e Racontes en Occitan, Revirats en francés, Besièrs, IEO Lengadòc 2010, 285 p.

Lo Bram dau Clapàs. http://cercle-occitan.perso.sfr.fr/tableaux/octabram.html, ambe mots crosats.

Ràdio Lenga d’Òc, Camina que caminaràs, per Aimat Brees, 23 juin 2013, « Omenatge a Rogièr Fabre », redifusion febrièr de 2015 (Ambe Alan Bessière, Joan Larzac e lo Cercle occitan de Montpelhièr).

Ràdio Occitània, Good morning Occitània, per Marius Blenet, 27 de febrièr de 2015, « Un omenatge a un escrivan e militant que ven de morir, Rogièr Fabre » (Ambe Joan-Claudi Forest e Maria-Joana Verny, Universitat Paul-Valéry, Montpelhièr).

http://www.fimoc.com/?p=510.

Fabre, Rogièr, Lo Bramaironet, fuèlha electronica d’entre-senhas occitanas (arrestat en setembre de 2011).

Fabre, Roger, « Témoignage : mes six mois de chantiers de jeunesse au Vigan et Avèze (mars-octobre 1941) », Lien des Chercheurs Cévenols, n° 175, octobre 2013, p. 4-7.

Archives départementales de l’Hérault, Collecte de témoignages sur la mémoire dans l’Hérault de la Résistance et de la Déportation, 2027 W 5 à 2027 W 8, Témoignage de Roger Fabre, enregistrements réalisés au domicile du témoin à Saint-Gély-du-Fesc les 24 et 29 mai 2007.

« Roger Fabre, un patrimoine au fil de la plume. Focus », Dialog’, Journal d’information municipale, Saint-Gély-du-Fesc, n° 54, juillet-août 2010, p. 7.

« Les écoliers à la rencontre des résidents de Belle-Viste », Dialog’, Journal d’information municipale, Saint-Gély-du-Fesc, n° 81, mai 2013, p. 6.

« Résidence Belle-Viste. Dossier du mois », Dialog’, Journal d’information municipale, Saint-Gély-du-Fesc, n° 97, février 2015, p. 5.

Archius privats.

]]>
]]> Jules Eynaudi est un félibre niçois, fondateur de l'Armanac Nissart, auteur de pièces de théâtre et d'un dictionnaire au caractère encyclopédique.

Identité

Formes référentielles

Eynaudi, Jules (1871-1948)

Éléments biographiques

Jules Eynaudi est né le 6 mai 1871 dans le centre de Nice, la Vieille Ville. Il était le fils d'un tailleur lettré venu de Savillan, en Italie, et sa mère était du Comté de Nice. Le niçois se parlait naturellement autour de lui, dans la famille et avec les amis. Il entra comme typographe à l'imprimerie l'Éclaireur du Littoral à l'âge de quatorze ans. Il fit son service militaire en Corse et fut mobilisé pendant la guerre de 14.

En 1907, Eynaudi fut employé comme auxilliaire à la Bibliothèque Municipale de Nice.

Louis Cappatti (1886-1966), ami et collaborateur d'Eynaudi, décrit un homme "petit, élancé et vif, quoique badaud et d'une apparente nonchalance déhanchée, pipe aux lèvres, le feutre mou sur une oreille, l'ample lavallière nouée sous le menton, [...]" (CAPPATTI, 1937). Il semble qu'Eynaudi ait été un enfant puis un homme discret et modeste, ayant le goût du travail et de l'étude.

Il mourut à Nice en 1948.

Engagement dans la renaissance d'oc

Au moment où Eynaudi s'intéressait aux lettres et au particularisme de sa ville natale, le bassin niçois était traversé de conflits idéologiques territoriaux, toujours vifs après le rattachement de Nice à la France. Le rapport avec l'aire provençale en particulier se manifestait principalement dans une conception de voisinage, sans plus. Toutefois, des personnalités comme Joseph-Rosalinde Rancher (1785-1843), poète niçois d'expression occitane, avaient ouvert la voie du rapprochement avec les Provençaux, en particulier autour de la question de la langue.

En 1879, Antoine-Léandre Sardou (1803-1894, enseignant et érudit, niçois d'adoption mais provençal d'origine) fonda l'Escòla de Bellanda, avec Jean-Baptiste Calvino. La nouvelle école félibréenne s'occupa prioritairement de questions linguistiques : grammaire, lexique et réforme orthographique. Le niçois était alors généralement écrit sur le modèle orthographique italien. Sardou et Calvino recommandèrent la graphie mistralienne, adaptée aux particularités du niçois. L'école ne passa pas le cap du XIXème siècle et il fallut attendre 1927 pour voir naître une nouvelle école félibréenne, le Cairèu. Toutefois, une première pierre était posée qui permit à Eynaudi de continuer l'entreprise de renaissance niçoise en collaboration avec le Félibrige. Il devint mainteneur en 1902.

En 1903, il fonda l'Armanac Niçart, graphié Armanac Nissart à partir de 1928. La même année, il fut l'un des fondateurs principaux de l'Académie Rancher, qui devint en 1922 Lu Amic de Rancher. L'objectif de l'association n'était pas très différent de celui des écoles et revues félibréennes, et plus largement régionalistes : promotion de la langue et de la littérature niçoises, connaissance des traditions et de l'histoire locales.

Rancher représentait pour eux une figure paternelle du mouvement niçois. Ils lui vouaient une sorte de culte, faisant chaque année une visite de sa tombe, organisée par Eynaudi.

À peu près au même moment, le journaliste Henri Sappia (1833-1906) avait créé d'abord la revue Nice-Historique (1898) puis l'Acadèmia Nissarda (1904) qui rejoignait certains objectifs de l'association Rancher. Des passerelles se créèrent entre sociétés niçoises mais des tensions et désaccords nacquirent aussi. Eynaudi ne réussit pas même à réunir les propres collaborateurs de l'Armanac Nissart sur les questions graphique et félibréenne, malgré le soutien de Pierre Devoluy (qui demeura quelques années à Nice) et de Mistral lui-même. En 1922, il laissa la direction de la revue à Pierre Isnard, suivi  de Louis Cappatti.

En 1901, Eynaudi avait publié sa première pièce de théâtre, Lou Cagancio, qui fut représentée sur scène en 1902. Il se fit l'un des héritiers de François Guisol (1803-1874), auteur et acteur qui publia des chansons et pièces de théâtre en niçois. De nombreuses compagnies de théâtre dialectal et de représentations folkloriques suivirent le mouvement : la compagnie du Théâtre de Barba-Martin (dirigée par Gustav-Adolf Mossa, 1883-1971, peintre symboliste et dramaturge occitan) ; la Ciamada Nissarda, qui existe toujours ; les Nissardas ; et Francis Gag (pseudonyme de Francis Gagliolo, 1900-1988, dramaturge occitan). En parallèle de ses articles, contes, chansons et poésies parues en revue, Eynaudi fit publier et jouer d'autres pièces durant les années suivantes. Il cherchait son inspiration dans la vie citadine de la Vieille Ville.

Entre 1931 et 1939, il se consacra à la rédaction et à la publication de son Dictionnaire de la langue niçoise, co-écrit avec Louis Cappatti notamment pour la partie historique de l'ouvrage. Le dictionnaire avait une vocation encyclopédique, donnant autant que possible le vocabulaire en usage, avec les définitions en français, les expressions et locutions, les conjugaisons, des entrées sur la flore et le paysage locaux, les noms propres féminins et masculins, les noms de lieux et les surnoms des habitants, des recettes de cuisine, des données historiques et etnologiques, etc. Les entrées sont parfois accompagnées d'extraits littéraires. Certaines sont signées par des collaborateurs autres qu'Eynaudi et Cappatti. Le dictionnaire fut rédigé en graphie mistralienne. Eynaudi était un félibre convaincu, pourtant le dictionnaire est très nuancé sur la question du Félibrige. Mistral n'apparaît pas dans les entrées et l'entrée Félibrige fut rédigée per Cappatti, qui faisait partie des sceptiques. Si dans la majorité des aires occitanes des groupes félibréens cohérents se créèrent (en parallèle d'autres groupes dits régionalistes), avec toujours une admiration affichée pour Mistral et le Félibrige, les Niçois conservèrent une certaine distance, malgré quelques enthousiastes, dûe à leurs rapports avec la Provence.

Le dictionnaire fut publié en fascicules, jusqu'à la lettre "p". La suite était restée à l'état de manuscrit. Une édition complète est parue en 2009, grâce à l'Acadèmia Nissarda avec une introduction de Remy Gasiglia (enseignant-chercheur à l'université de Nice Sophia Antipolis).

Eynaudi collabora à plusieurs revues et journaux : les Annales du Comté de Nice, l'Armanac Nissart, L'Éclaireur de Nice et du Sud-Est, L'Éclaireur du Soir, L'Éclaireur du Dimanche, L'Essor Niçois, Nice Historique, le Phare du Littoral, La Pignata, et probablement d'autres encore.

]]>
Jules Eynaudi es un felibre niçard, fondator de l'Armanac Nissart, autor de pèças de teatre e d'un diccionari del caractèr enciclopedic.

Identitat

Formas referencialas 

Eynaudi, Jules (1871-1948)

Elements biografics

Jules Eynaudi es nascut lo 6 de mai de 1871 dins lo centre de Niça, la Vièlha Vila. Èra filh d'un sartre letrat vengut de Savian, oltre-mont, e sa maire èra del Comtat de Niça. Lo niçard se parlava naturalament a l'entorn d'el, dins la familha e amb los amics. Dintrèt coma tipograf a l'estampariá l'Éclaireur du Littoral a l'atge de quatòrze ans. Faguèt son servici militar en Corsega e foguèt mobilizat pendent la guèrra de 14.

En 1907, Eynaudi foguèt emplegat coma auxiliari a la Bibliotèca Municipala de Niça.

Louis Cappatti (1886-1966), amic e collaborator d'Eynaudi, descriu un òme "pichon, prim e viu, encara que badaire e d'una aparenta indoléncia, desancat, pipa als pòts, lo feutre sus l'aurelha, l'ampla lavalièra nosada jol menton, [...]" (CAPPATTI, 1937). Sembla qu'Eynaudi foguèt un enfant puèi un òme discret e modèst, amb lo gost del trabalh e de l'estudi.

Moriguèt a Niça en 1948.

Engatjament dins la renaissença d'oc

Al moment qu'Eynaudi s'interessava a las letras e al particularisme de sa vila natala, lo baçin niçard èra traversat pels conflictes ideologics territorials, totjorn vius aprèp lo restacament de Niça a França. Lo rapòrt amb l'airal provençal en particular se manifestava mai que mai dins una concepcion de vesinatge, pas mai. Pasmens, de personalitats coma Joseph-Rosalinde Rancher (1785-1843), poèta niçard d'expression occitana, avián dubèrta la dralha del raprochament amb los Provençals, en particular a l'entorn de la question de la lenga.

En 1879, Antoine-Léandre Sardou (1803-1894, ensenhaire e erudit, niçard d'adopcion mas provençal d'origina) fondèt l'Escòla de Bellanda, amb Jean-Baptiste Calvino. L'escòla felibrenca novèla s'entrevèt prioritàriament de questions linguisticas : gramatica, lexic e reforma ortografica. Lo niçard èra alara generalament escrich sul modèl ortografic italian. Sardou e Calvino recomandèron la grafia mistralenca, adaptada a las particularitats niçardas. L'escòla passèt pas lo cap del sègle XIX e calguèt esperar 1927 per veire nàisser una novèla escòla felibrenca, lo Cairèu. Pasmens, una primièra pèira èra pausada que permetèt a Eynaudi de contunhar l'entrepresa de renaissença niçarda en collaboracion amb lo Felibritge. Venguèt manteneire en 1902.

En 1903, fondèt l'Armanac Niçart, grafiat Armanac Nissart a partir de 1928. La meteissa annada foguèt un dels fondators màgers de l'Acadèmia Rancher, que venguèt en 1922 Lu Amic de Rancher. L'objectiu de l'associacion èra pas gaire diferent de lo de las escòlas e revistas felibrencas, e mai largament regionalistas : promocion de la lenga e de la literatura niçardas, coneissença de las tradicions e de l'istòria localas.

Rancher representava per eles una figura pairala del movement niçard. Li vodavan una mena de culte, fasent cada annada una visita de sa tomba, organizada per Eynaudi.

A pauc près al meteis moment, lo jornalista Henri Sappia (1833-1906) aviá creat primièr la revista Nice-Historique (1898) puèi l'Acadèmia Nissarda (1904) que rejonhiá d'unes objectius de l'associacion Rancher. De palancas se creèron entre societats niçardas mas de tensions e desacòrdis naissèron tanben. Eynaudi capitèt pas d'unir ni manca los pròpris collaborators de l'Armanac Nissart sus las questions grafica e felibrenca, malgrat lo sosten de Pierre Devoluy (que demorèt d'unas annadas a Niça) e del quite Mistral. En 1922, daissèt la direccion de la revista a Pierre Isnard, seguit de Louis Cappatti.

En 1901, Eynaudi aviá publicat sa primièra pèça de teatre, Lou Cagancio, que foguèt representada sus scèna en 1902. Se faguèt un eiretièr de François Guisol (1803-1874), autor e actor que publiquèt de cançons e pèças de teatre en niçard. Mantuna companhiá de teatre dialectal e de representacions folcloricas seguiguèron lo movement : la companhiá del Teatre de Barba-Martin (menada per Gustav-Adolf Mossa, 1883-1971, pintre simbolista e dramaturga occitan) ; la Ciamada Nissarda, qu'existís totjorn ; las Nissardas ; e Francis Gag (pseudonim de Francis Gagliolo, 1900-1988, dramaturga occitan). En parallèl de sos articles, contes, cançons e poesias pareguts en revista, Eynaudi faguèt publicar e jogar d'autras pèças dins las annadas seguentas. Cercava son inspiracion dins la vida ciutadana de la Vièlha Vila.

Entre 1931 e 1939, se consacrèt a la redaccion e publicacion de son Dictionnaire de la langue niçoise, amb Louis Cappatti per la partida istorica de l'obratge. Lo diccionari aviá una vocacion enciclopedica, donant tant coma possible lo vocabulari en usatge, amb las definicions en francés, las expressions e locucions, las conjugasons, d'entradas sus la flòra e lo païsatge locals, los noms pròpris femenins e masculins, los noms de luòcs e los escais-noms dels estatjants, de recèptas de cosina, de donadas istoricas e etnologicas, etc. Las entradas son per còps acompanhadas d'extraches literaris. D'unas son signadas per de collaborators autres qu'Eynaudi e Cappatti. Lo diccionari foguèt redigit en grafia mistralenca. Eynaudi èra un felibre convinçut, pasmens lo diccionari es fòrça nuançat sus la question del Felibritge. Mistral aparéis pas dins las entradas e l'entrada Felibritge foguèt redigida per Cappatti, que fasiá partida dels sceptics. Se dins la màger part dels airals occitans de grops felibrencs coërents se creèron (en parallèl d'autres grops diches regionalistas), amb totjorn una admiracion afichada per Mistral e lo Felibritge, los Niçards mantenèron una cèrta distància, malgrat d'unes entosiastes, deguda a lors rapòrts amb Provença.

Lo diccionari foguèt publicat en fascicles, fins a la letra "p". Lo demai èra demorat a l'estat de manescrich. Una edicion completa es pareguda en 2009, deguda a l'Acadèmia Nissarda amb una introduccion de Remy Gasiglia (ensenhaire-cercaire a l'universitat de Niça Sophia Antipolis).

Eynaudi collaborèt a mantuna revista e jornal : las Annales du Comté de Nice, l'Armanac Nissart, L'Éclaireur de Nice et du Sud-Est, L'Éclaireur du Soir, L'Éclaireur du Dimanche, L'Essor Niçois, Nice Historique, lo Phare du Littoral, La Pignata, e probablament d'autres encara.

Bibliografia de l'autor

Lou Cagancio, Nice, Imprimerie des Alpes-Maritimes, 1900 ;

Lou dialète niçard, Nice, Imprimerie des Alpes-Maritimes, 1903 ;

Lou Terno, Nice, Imprimerie des Alpes-Maritimes, 1905 ;

Misé Pounchoun, Nice, Imprimerie des Alpes-Maritimes, 1910 ;

Lou retour de Pierrot, [s.l.], [s.n.], [1922] ;

Una bouona plaça, Nice, Imprimerie de l'Éclaireur de Nice, 1924 ;

Dapè dou fougueiroun, Nice, l'Éclaireur de Nice, 1926 ;

EYNAUDI Jules et CAPPATTI Louis, Dictionnaire de la langue niçoise, Nice, Acadèmia Nissarda, 2009.

]]>
]]> https://vidas.occitanica.eu/files/original/7b42ab062857196f445b068f1473e397.jpg]]> Véser la ressorsa en linha sul site del CIELDOC

- WALLIS PADOVANI Jean, "Jules Eynaudi" dins L'Éclaireur du dimanche et "La vie pratique, Courrier des étrangers", 4 d'octòbre 1925, p. 8. Véser la ressorsa en linha sus Gallica.

- GIORDAN Joseph, "Le rattachement de Nice au mouvement littéraire provençal", conferéncia del 14 de març de 1936, dins Annales de la Société des Lettres, Sciences et Arts des Alpes-Maritimes, 1936, pp. 61-72. Véser la ressorsa en linha sus Gallica.

- L'Armanac Nissart. Véser los numeros disponibles en linha sus Occitanica.]]>
Etienne Coudert, né le 15 mai 1930 à Thiers dans le Puy de Dôme. Il est décédé le 3 février 2015 à Thiers. Il fut acteur et animateur incontournable de la défense et de la promotion de la langue occitane en Auvergne. Il fut administrateur de l’IEO départemental et délégué régional de l’IEO Auvergne dont il fut le vice-président. Il géra également le cercle occitan du pays thiernois Piaron Pinha. Il fut le co-fondateur de la revue Parlem vai-i qu’as paur dont il assura jusqu’à sa mort la pérennité.

Identité

Formes référentielles :

Etienne Coudert

Forme occitane :

Tiène Codert

Éléments biographiques

À l’âge de deux ans, sa famille s’installe dans le berceau paternel à Orléat où il suit l’école primaire.

Son père travaillait pour l’EDF, il relevait les compteurs électriques chez les particuliers, sa mère restait à domicile. Peut-être qu’en même temps ils faisaient des couteaux. Mais il a été marqué par son père qui aménageait le cimetière des Limandons à Thiers. À l’âge de 12 ans il poursuit ses études au cours complémentaire de Thiers et devient l’un des trois bacheliers du village. Il prépare alors le concours de l’école normale de Clermont-Ferrand où il a étudié de 1947 à 1951. Il a raconté tout cela dans ses chroniques de la revue auvergnate Parlem.

Il est nommé instituteur de classe unique (élèves de 5 à 15 ans) pendant dix ans dans la montagne d’Ambert à Saint-Amant-Roche-Savine où il est « chargé d’école » au Solier en 1951, puis dans celle d’Olloix de Saint-Nectaire à son retour de l’armée où il demeure de 1956 à 1960. Entre temps, il a épousé Louisette. Comme de nombreux instituteurs, il occupe dans ces communes la fonction de secrétaire de Mairie.

Dès l’Ecole Normale, il a demandé une spécialisation pour devenir enseignant en agriculture. Il était également passionné d’apiculture depuis l’âge de 14 ans. Il effectue sa formation au lycée de Neuvic en Corrèze. À son retour, avec Maurice Gachon, il expérimente et met en place des formations d’agriculteurs. Passionné d’arboriculture, il devient maître agricole puis professeur itinérant d’enseignement agricole dans plusieurs communes et lorsque les centres professionnels sont regroupés il devient directeur du centre de Lezoux. Il travaille alors beaucoup avec l’école d’agriculture de Marmilhat. Puis il est affecté comme professeur à l’école normale de Clermont.

Il a été militant du SGEN-CFDT, comme en témoigne Patrice Roques, membre comme lui de la Commission Nationale Langues et Cultures Opprimées de ce syndicat. Des comptes rendus de réunions ronéotés en témoignent.

Engagement dans la renaissance d'oc



Opposé à la guerre d’Algérie dès le début, il fait le choix de la bataille syndicale, politique (au sein du PSU) et culturelle. Il prend alors conscience de son identité d’Occitan dans les années 1960, avec cette guerre et avec les évènements de mai 68.
Il reprend ses études à l’âge de 40 ans dans les deux filières alverniste et occitane jusqu’à la licence à l’université de Clermont-Ferrand.
Il devient professeur d’occitan au collège de Lezoux et à l’Ecole Normale de Clermont avec les autres matières. Il a également interrogé au bac d’occitan, en particulier à Aurillac dans le Cantal.
Membre actif de l’Institut d’Estudis Occitans, au niveau local, départemental et régional, il met en place de nombreuses actions et valorise la culture notamment au travers des chansons thiernoises.
Professeur d’occitan, au niveau professionnel et associatif, il met son énergie à la valorisation de la langue à l’École Normale, au Lycée de Marmilhat et dans le secteur associatif à Thiers, Lempdes et Clermont-Ferrand. Il enseigne aussi les autres matières dont il était spécialiste.
Il a représenté plusieurs fois l’Auvergne dans des réunions de la FELCO – Fédération des enseignants de langue et culture d’oc – dans les années 1980-1990.
Il écrit dans les journaux et revues, Parlem comme écrivain et responsable de publication, dans le Montagnard, dans les journaux syndicaux universitaires, dans la Galipote et tient une rubrique hebdomadaire dans La Gazette de Thiers (entre mai 2004 et mars 2005).
Parallèlement il œuvre à une meilleure connaissance de la langue, au moyen de collectages auprès des anciens.

Publications

Collaboration à des ouvrages pédagogiques
  • Cours par correspondance d’occitan d’Auvergne (C.R.D.P de Clermont-Ferrand), de 1982/83 à 1987.

  • Bac Oc– Annales des épreuves d’occitan au Bac 1 et 2, dirigé par Andrieu Bianchi Agen. IEO Lot et Garonne, de 1987 à 1990.

  • Vocabulaire occitan d’Auvergne Velay, Jean Roux. Edition I.E.O. C.R.E.O. 1984 (4 auteurs).

  • Apprendre et vivre sa langue, Michel Tozzi. Ed Syros 1984.

  • Didonèlas per nòstre temps. Recueil de comptines. I.E.O Auvergne (1982) et traduction (1983)

  • Textes occitans pour les lycées, Jean-Claude Serres, I.E.O. 1984

  • Ieu parle occitan, version auvergnate, Parlar occitan Auvèrne-Velai + CD doble de la metòde (3e edicion 2001 Ostal del libre)

Collaboration à des périodiques et écrits littéraires 

  • Collaboration et direction de la revue Parlem, cercle culturel occitan, Piaron Pinha. Thiers, Articles « Cronicas de Varena e dau Liuradés ».

  • « Cronicas de la region bitòrza dins las ‘nadas 30 » A fònts mescadas. (8 auteurs) édité à son initiative. 1990. Edition A tots et I.E.O. Auvergne.

  • Éditoriaux en occitan dans le journal critique d’information auvergnate « La Galipote » Vertaizon, Puy de Dôme.

  • Collaboration en occitan à de nombreux journaux et publications de la région Auvergne depuis 25 ans.

  • Articles hebdomadaires dans La Gazette de Thiers, en 2004 et 2005.

  • Collaboration à L’almanach de l’Auvergnat 1996-2002. ed. CPE Romorantin.

Emissions de radio et télévision

  • Emission en occitan pendant 6 ans sur Radio locale Thiers, radio libre jusqu’en 1989. « Manca mas d’o dire » avec l’association Piaron Pinha.

  • Participation au « Magazine en oc » à FR3 Auvergne en 1983,1984,1985

Sources

]]>
Fondateur de l'Escolo de Mount-Segur (1894), de l'Escòla Occitana (1919) et du Collège d'Occitanie (1927), directeur de la revue Lo Gai Saber (1919-1933) et majoral du Félibre (1900), Prosper Estieu est l'une des personalités les plus importantes de la renaissance occitane du XXe siècle. Son activité aussi bien littéraire que politique et militante est aujourd'hui considérée comme l'une des premières émanations de l'occitanisme contemporain.

Identité

Formes référentielles

Estieu, Prosper (1860-1939)

Autres formes connues

- Prosper l'Été (pseudonyme)

- Prosper l'Estiu (pseudonyme)

- Jan d'Oc (pseudonyme)

- Jan de la Ròca (pseudonyme)

- Jean d'Occitanie (pseudonyme)

- Jean Trouvère (pseudonyme)

- La Cigala de l'Ort (pseudonyme)

Éléments biographiques 

Prosper Estieu est né le 7 juillet 1860 à Fendeille, au sud de Castelnaudary. Après des études au Collège de garçons de Castelnaudary et au Petit Séminaire de Carcassonne, où il étudie notamment le latin et le grec, il est nommé instituteur en 1879 à Coursan dans l’est de l’Aude.

Deux ans plus tard, alors en poste aux Brunels, près de Castelnaudary, il rencontre Auguste Fourès en tournée électorale pour les élections législatives de 1881. L’entente est immédiate car les deux hommes partagent de fortes valeurs républicaines et anticléricales. Ils fondent ainsi l’année suivante une revue française, La Poésie moderne, qui ne connaît que sept numéros, et où Estieu, sous le pseudonyme de Prosper l’Été, est en charge de la partie rédactionelle, uniquement en français. Il publie, toujours en 1882, son poème L’École dont Fourès signe la préface. 

Après une parenthèse de deux ans dans le journalisme, Estieu décide de reprendre son métier d’instituteur et est nommé à Clermont sur Lauquet, près de Limoux. Il entame ensuite, à partir de 1887, des chroniques régulières dans la Revue méridionale, fondée à Carcassonne par Gaston Jourdanne, maire de la cité et futur majoral du Félibrige.

L’année 1891 marque un tournant dans le parcours de Prosper Estieu, c’est à cette date que meurt son ami et complice Auguste Fourès. Ce dernier, enterré une première fois selon le rite catholique, est inhumé une seconde fois, debout face à l’Orient comme le veut la tradition franc-maçonnique.

Lors de ces secondes funérailles Prosper Estieu fait une nouvelle rencontre fondamentale, celle d’Antonin Perbosc avec qui il partage une complicité semblable à celle qu’il entretenait avec Fourès. Les deux amis se jurent alors de continuer l’œuvre occitane du défunt poète. C’est à cette date que naît l’engagement occitan de Prosper Estieu qui n’avait jusque là jamais écrit en langue d’oc.

Engagement dans la renaissance d’oc

Découverte de l'occitanité et premiers travaux (1892-1899)

Suite à sa rencontre avec Antonin Perbosc, Prosper Estieu adhère à deux associations de promotion de la langue d’oc : l’Escolo Moundino de Toulouse puis l’Escolo Audenco où publient déjà Gaston Jourdanne et l’autre écrivain audois majeur de cette époque, Achille Mir. Ses productions occitanes commencent alors à se multiplier. En 1892, il fonde l’hebdomadaire Le Lengodoucian où il prend position dès le premier numéro pour un enseignement systématique de l’occitan à l’école primaire moins d’une dizaine d’années après les lois Jules Ferry sur l’instruction obligatoire gratuite et laïque. Son premier éditorial est d'ailleurs conclut par un tonitruant :

  “Quand aurem fait la counquisto de las escolos primàrios, l’Aveni nous apartendra”. (Quand nous aurons fait la conquête des écoles primaires, l'avenir nous appartiendra)

En 1895, il publie son premier recueil de poésies occitanes, Lou Terradou, où il s’affirme comme le successeur d’Auguste Fourès, fidèle à ses idées fédéralistes et de lutte contre la domination française sur les contrées occitanes.

En 1896, il fonde, avec des félibres ariégeois, l’Escolo de Mountsegur et la revue Mount Segur qui paraît jusqu’en 1899. Elle se distingue des autres revues du genre par l’omniprésence des thématiques liées à l’albigéisme dont le symbole le plus connu, Montségur, prête son nom à la revue.

Naissance de l'occitanisme contemporain (1900-1939)


Après l’arrêt de la revue Mount Segur, Prosper Estieu publie Bordons pagans où il développe pour la première fois les règles d’une nouvelle graphie pour l’occitan où sont déjà présentes les prémices de la graphie contemporaine. Il développe cette graphie à partir de 1901 dans la seconde série de la revue Mont-Segur qu’il imprime d’ailleurs depuis son propre domicile à Rennes-le-Château jusqu’au mois de décembre 1904. Il est également élu majoral du félibrige en 1900 et maître ès Jeux de l’Académie des Jeux Floraux en 1902.

Prosper Estieu devant sa presse d'imprimerie d'où sortent les numéros de la revue <i> Mont-Segur</i>. Archives départementales de l'Aude, fonds Prosper Estieu, cote 120J19

A partir de 1903, il prend clairement position au sein du félibrige contre les félibres provençaux et le capoulié (président) Pierre Devoluy. Il crée alors une nouvelle école (qui prendra pour nom en 1919 Escòla occitana) délaissant la graphie traditionnelle du félibrige, choisissant pour étendard le nom “occitan” alors très peu répandu et promouvant fermement des idées républicaines et anticléricales, toujours dans la continuité d’Auguste Fourès. C'est encore durant cette même période qu'il développe sa ligne idéologique, particulièrement sensible dans la revue Mont-Segur qu'il dirige avec Antonin Perbosc.
On y retrouve les quatre grandes problématiques qui marqueront le mouvement occitaniste au XXe siècle : la restauration de la langue dans son unité en s’inspirant du système graphique employé par les troubadours au Moyen Âge, l’émergence d’une littérature originale rédigée dans cette graphie nouvelle, une lecture nouvelle des rapports Nord/Sud au cours de l'histoire de France et l'innovation pédagogique alliée à la revendication de l’enseignement de l'occitan à l’école. Si certaines de ces thématiques étaient déjà partiellement envisagées par le félibrige du XIXe siècle, aucune n’avait été aussi développée jusque-là.

Il publie ensuite plusieurs ouvrages : Flors d’Occitania (1906), La Canson occitana (1908) et Lo Romancero occitan (1912 puis 1914). En 1911, il tente de faire ériger à Foix une statue dédiée à la parfaite cathare Esclarmonde et d’en faire la manifestation du félibrige rouge. Il renonce peu de temps après, faute d’engouement et suite au très mauvais accueil critique de son livre La Question d’Esclarmonde où il multiplie les erreurs et approximations historiques.
Prosper Estieu devant sa presse d'imprimerie d'où sortent les numéros de la revue <i> Mont-Segur</i>. Archives départementales de l'Aude, fonds Prosper Estieu, cote 120J19
Après la guerre, il prend la direction du Gai Saber qu’il dirigera jusqu’en 1933 et fonde son association de promotion de la langue et de la culture occitanes, Los Grilhs del Lauragués, puis en 1927 le Collège d’Occitanie, association d’enseignement de la langue et de la culture occitanes.

Il publie à partir de 1926 une dernière série de recueils : Lo Flahut occitan, Las Bucolicas de Vergili (1926), Lo Fablièr occitan (1930) et Las Oras cantairas (1931) où se ressent l'influence catholique, de plus en plus prégnante, de son dernière disciple le futur chanoine Joseph Salvat. En 1933, il se retire chez sa fille et y meurt en 1939 après avoir été réconcilié avec la foi catholique par l’abbé Salvat, alors majoral du félibrige. Ce dernier prend alors à la suite de Prosper Estieu la tête de l’Escòla occitana et de la revue Lo Gai Saber.


]]>
Fondator de l’Escolo de Mount-Segur (1894), de l’Escòla Occitana (1919) e del Collègi d’Occitània (1927), director de la revista Lo Gai Saber (1919 – 1933), e Majoral del Felibritge (1900), Prospèr Estieu es una de las personalitats màgers de la renaissença occitana del sègle XX. Son activitat literària coma politica e militanta es ara considerada coma una de las primièras emanacions de l’occitanisme contemporanèu.

Identitat

Formas referencialas

Estieu, Prosper (1860-1939)

Autras formas conegudas

- Prosper l'Été (pseudonim)

- Prosper l'Estiu (pseudonim)

- Jan d'Oc (pseudonim)

- Jan de la Ròca (pseudonim)

- Jean d'Occitanie (pseudonim)

- Jean Trouvère (pseudonim)

- La Cigala de l'Ort (pseudonim)

Elements biografics 

Prospèr Estieu nais lo 7 de julhet de 1860 a Fendelha, al sud de Castèlnòu d’Arri. Aprèp d’estudis al Collègi de dròlles de Castèlnòu d’Arri e al Pichon Seminari de Carcassona ont estúdia lo latin e lo grèc, es nommat regent en 1879 a Corsan dins Aude.
Doas annadas mai tard, regent a Brunèls, prèp de Castèlnòu d’Arri, rescontra August Forés en virada electorala per las eleccions legislativas de 1881. L’acòrdi es immediat que los dos òmes partejan de fòrtas valors republicanas a anticlericalas. Fondan atal un an aprèp una revista francesa, La Poésie moderne que conèis pas que sèt numèros e ont Estieu , jos l’escais de Prosper l’Eté, es cargat de la partida redaccionala, sonque en francés. Publica, totjorn en 1882, son poèma « L’Ecole » e Forés ne signa lo prefaci.
Aprèp una parentèsi de dos ans dins lo jornalisme, Estieu decidís de tornar prene son mestièr de regent e es nommat a Clarmont sus Lauquet, prèp de Limós. Escriu a comptar de 1887 de cronicas regularas dins La Revue méridionale, creada a Carcassona per Gaston Jordana, conse de la ciutat e futur majoral del Felibritge.

L’annada 1891 es una virada dins la vida de Prospèr Estieu, es l’annada de la despartida de son amic e complice August Forés. Aqueste, sebelit un primièr còp segon lo rite catolic, es enterrat tornamai, drech fàcia a l’Orient segon la tradicion francmaçonica.
Aquelas funeralhas son l’escasença d’un rescontre fondamental per Prospèr Estieu, la d’Antonin Perbòsc que partejarà ambe el una complicitat egala a la qu’entreteniá ambe Forés. Los dos amics juran de contunhar l’òbra occitana del poèta defuntat. Es aquela data que marca la naissença de l’engatjament occitan de Prospèr Estieu, qu’aviá pas jamai fins aquí escrich en lenga d’òc.

Engatjament dins la Renaissença d’Òc

Descobèrta de l’occitanitat e primièrs trabalhs (1892 – 1899)

En seguida de son rescontre ambe Antonin Perbòsc, Prospèr Estieu aderís a doas associacions de promocion de la lenga d’òc : L’Escolo Moundino de Tolosa, puèi L’Escolo Audenco ont publican ja Gaston Jordana e l’autre escrivan audenc màger d’aquela epòca, Aquiles Mir. Sas produccions occitanas començan de se multiplicar. En 1892, fonda lo setmanièr Le Lengodoucian ont tre lo primièr numèro, argumenta per un ensenhament sistematic de l’occitan a l’escòla primària, mens d’un desenat d’annadas aprèp las leis de Juli Ferry sus l’instruccion obligatòria gratuita e laïca. Son primièr editorial se conclutz per un tarabastós :

« Quand aurem fait la counquisto de las escolos primàrios, l’Aveni nous apartendra. »

En 1895, publica son primièr recuèlh de poesias occitanas : « Lo Terradou » ont s’afirma come lo successor d’August Forés, fisèl a sas idèas federalistas e de lucha contra la dominacion francesa sus las contradas occitanas.
En 1896, fonda, ambe los felibres ariegeses L’Escolo de Mountsegur e la revista Mount-Segur que pareis duscas a 1899. Se diferéncia de las autras revistas per de tematicas omnipresentas ligadas a l’albigeisme, que son simbòl mai conegut prèsta son nom a la revista.

Naissença de l’occitanisme contemporanèu (1900-1939)


Aprèp l’arrèst de la publicacion de la revista Mount-Segur, Prospèr Estieu publica « Bordons pagans », i desvolopa pel primièr còp las règlas d’una novèla grafia per l’occitan ont son presentas las premícias de la grafia actuala. Desvolopa aquela grafia a partir de 1901 dins la segonda seria de la revista Mont-Segur qu’estampa dins son pròpri ostal a Renas-lo-Castèl fins al mes de decembre de 1904. Es elegit Majoral del Felibritge en 1900 e mèstre ès jòcs de l’Academia dels Jòcs Florals en 1902.

Prosper Estieu devant sa presse d'imprimerie d'où sortent les numéros de la revue <i> Mont-Segur</i>. Archives départementales de l'Aude, fonds Prosper Estieu, cote 120J19

A partir de 1903, al sen del Felibritge, se posiciona fermament contra los felibres provençals e lo Capolièr Pèire Devoluy. Alavetz crèa una novèla escòla – que prendrà lo nom en 1919 d’Escòla occitana – abandona la grafia tradicionala del Felibritge e causís per bandièra lo nom « occitan » plan pauc emplegat d’aquel temps, e promòu fermament d’idèas republicanas e anticlericalas, totjorn dins la continuitat d’August Forés. Es tanben a aquel moment que desvolopa sa linha ideologica, sensibla mai que mai dins la revista Mont-Segur que dirigís ambe Antonin Perbòsc.
I retròbam las quatre grandas problematicas que marcaràn lo movement occitanista del sègle XX : lo reviscòl de la lenga dins son unitat en s’inspirant del sistèma grafic emplegat pels Trobadors a l’Edat Mejana, l’emergéncia d’una literatura originala escricha dins aquela novèla grafia, una novèla lectura dels rapòrts Nòrd / Sud dins l’istòria de França e l’innovacion pedagogica aliada a la reivindicacion de l’ensenhament de l’occitan a l’escòla. Se d’unas d’aquelas tematicas foguèron envisatjadas pel Felibritge al sègle XIX, pas cap foguèt tan desvolopada fins aquí.  

Puèi publica mantun obratge : « Flors d’Occitania » (1906), « La Canson occitana » (1908), e « Lo Romancero occitan (1912 e 1914). En 1911, tempta de far erigir a Fois una estatua a la Perfiècha catara Esclarmonda e de ne faire la manifestacion del Felibritge Roge. Renóncia pauc aprèp, per manca d’afiscacion e a causa de la critica fòrt negativa de son libre « La question d’Esclarmonde » ont multiplica enganas e aproximacions istoricas.
Prosper Estieu devant sa presse d'imprimerie d'où sortent les numéros de la revue <i> Mont-Segur</i>. Archives départementales de l'Aude, fonds Prosper Estieu, cote 120J19
Après la guèrra, pren la direccion del Gai Saber fins a 1933 e fonda son associacion de promocion de la lenga e de la cultura occitanas, Los Grilhs del Lauragués, puèi en 1927, Lo Collègi d’Occitània, associacion d’ensenhament de la lenga e de la cultura occitanas.

Publica a comptar de 1926 una darrièra tièra de recuèlhs : « Lo Flahut occitan, Las Bucolicas de Vergili » (1926), « Lo Fablièr occitan » (1930) e « Las Oras cantairas » (1931) ont se sentís l’influéncia catolica de mai en mai fòrta de son darrièr discípol, lo futur canonge Josèp Salvat. En 1933, se retira ençò de sa filha e se morís en 1939, reconciliat ambe la fe catolica per l’abat Salvat, majoral del Felibritge. Aqueste prendrà la seguida de Prospèr Estieu al cap de L’Escòla occitana e de la revista Lo Gai Saber.


]]>
Identité

Formes référentielles

Esthève, Olga (1857-....)

Autres formes connues

- Criscelli, Olga (nom de mariage)

- Criscelli-Esthève, Olga

Éléments biographiques



Olga Esthève est une des premières institutrices d'école publique de filles à Cette (ancienne orthographe de Sète). Nommée le 25 juillet 1878 à l’école du docteur Roux, Olga Esthève naît à Bordeaux le 12 juillet 1857. Elle n'est pas instruite par les congrégations religieuses mais par des professeurs de l'Université. Elle obtient son Brevet élémentaire à Moulins (Allier) le 27 juillet 1874, suivi de son Brevet supérieur et de son Certificat d'aptitude pédagogique à Tulle (Corrèze). Son père, lieutenant d'infanterie et Chevalier de la légion d'honneur, avait sollicité pour elle un poste auprès du Préfet. Elle arrive à Cette à la rentrée de 1878 en provenance de Lunel où elle exerçait depuis janvier 1877. L'école du Docteur Roux est alors située rue des Hôtes (aujourd’hui rue Paul-Valéry) et n'a qu'une classe. L'inspecteur primaire écrit après sa visite le 30 novembre :
« Il est d'usage que les nouvelles écoles soient peuplées par la lie des autres classes… On y trouve un ramassis de jeunes filles venues de je ne sais où : vêtues de haillons, sales, n'ayant aucun des petits objets indispensables à une écolière. »
Olga Esthève y restera jusqu'en 1887, avec bientôt une adjointe, Melle Jammes.
Elle épouse en 1884 un professeur du collège (de garçons), responsable de la classe de 7ème, M. Criscelli. Melle Jammes la suit à l'école Sévigné, rue Pascal, dont elle devient directrice. Elle a déjà deux enfants. L'inspection de mars 1887 lui donne l'appréciation « AB » et la note 6,5/10. L'école Sévigné a inscrit 180 filles dont 127 sont présentes, la fréquentation est irrégulière, la propreté comme la discipline y sont jugées « assez bonnes. »
Des éléments de ce rapport montrent qu'Olga Criscelli participe déjà à la Ligue française de l'Enseignement, l’œuvre de Jean Macé, avec en particulier la création de l’Association des grandes filles de l’école Sévigné, les « Abeilles Cettoises » qu’elle préside.
En 1892, elle obtient une médaille de bronze de l'Instruction Publique. On la voit ferrailler en 1893 avec la Municipalité qui veut supprimer sa décharge de classe, et obtenir satisfaction.
En 1896, année de la Félibrée des Abeilles de Cette, Mme Criscelli habite rue Pascal, à l'école Sévigné et a quatre enfants : Jeanne 14 ans, Joseph 10 ans, Olivier 8 ans et Angelo 2 ans.
Après l'organisation de conférences et de la Félibrée des Abeilles, présidée par l'inspecteur d'Académie, M. Yon, elle recevra diplôme d'honneur et médailles, tant de la Ligue que du Ministère, ce qui lui permettra à la rentrée suivante d'être nommée à Montpellier.

Engagements dans la renaissance d'oc

Le 31 Mai 1896, Olga Criscelli est co-organisatrice de « La Félibrée des Abeilles Cettoises » avec J.-H. Castelnau, Cabiscol du Félibrige Cettois et parrain de l’Association des grandes filles de l’école Sévigné. Cette félibrée se tient dans le bâtiment du Stand de tir et de gymnastique « La Cettoise » (qui prendra plus tard le nom de Stand Marty, bâtiment aujourd’hui disparu), sous la présidence d’honneur de Frédéric Mistral et la présidence effective de M. Yon inspecteur d’académie.
Le programme de la Félibrée est édité en français et en occitan. Les deux langues y alternent, sans traduction.
L’intérêt de l’Association pour l’occitan est visible dans les conférences qui ont précédé la Félibrée au cours de l’année. Plusieurs avaient fait une large place à l'occitan, comme celle sur Clémence Isaure, ou celle sur la pêche à « Cette ». Cette dernière est accompagnée par la lecture de la pièce La Sauquena de Pignan de M. Rottner, félibre et l'un des conférenciers les plus dévoués de l'association. J.-H. Castelnau avait fait cadeau de ses propres œuvres bilingues à la bibliothèque de l'école qui a bénéficié de la quête organisée à l'entracte de la Félibrée. Ajoutons l’intérêt que portait à l’Association le Doyen de la faculté des sciences de Montpellier, Armand Sabatier, Directeur de la station zoologique de Cette à la Plagette, pour lequel J-H Castelnau écrit à cette occasion Lou palais de las crancas. Jeanne Criscelli, alors âgée de 14 ans, lit « en lengadoucian » (La Campana de Magalouna juin 1896) un compliment « as Felibres » de la Fête. Le félibre Achille Maffre de Baugé prononce un discours « Du Sens international chez les provincialistes. »
Le félibre Joseph Soulet, qui s’est refusé, avec d’autres, à participer à la félibrée, s’en explique dans une lettre à Mistral : il s'agit selon lui avec celle-ci et les conférences qui l’ont précédée, d’écarter les filles de Cette de l’influence des congrégations « an aquella felibrejada de deganaus e de manja-Bon Dieu. » (Lettre du 31 mai 1896, Camélio 2008 : 99). Notons que Sabatier et Castelnau étaient protestants.
La presse quotidienne, qui couvre largement l'évènement, représente tout le spectre des opinions politiques : Le Journal de Cette, Le Petit Méridional, L'éclair ; pour l’occitan La Campana de Magalouna lui a largement ouvert ses colonnes.

]]>
- BLIN-MIOCH, Rose. Les abeilles de Cette ou la grande Félibrée des grandes filles de l’école publique, conférence donnée à Sète le 9 mars 2012 à l’Espace Victor Meyer à l’initiative du Cercle Occitan Setòri

- CAMÉLIO, Alain. Armanac Cetòri, histoire du félibrige sétois. IEO edicions, 2008, 175 pages

- CASTELNAU, Jacques-Henri. Souvenir de La grande Félibrée du 31 Mai 1896 en l'Honneur des Abeilles Cettoises. Montpellier Firmin et Montane, 1996, 28 pages (Archives Municipales de Sète)

- CLERC, Pierre. Dictionnaire de Biographie héraultaise des origines à nos jours. Montpellier, 2001, Librairie Clerc

- La Ligue de l'Enseignement. Portrait et biographie de Jean Macé. Paris, Lafaille, éditions de la France Scolaire, 1895, 76 pages : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5519617m.r=Portrait++et+biographie+de+Jean+Mac%C3%A9.langFR

- MAFFRE DE BAUGÉ, Achille. Du Sens international chez les provincialistes, discours prononcé au banquet des félibres à Cette, le 31 mai 1896. Montpellier Firmin et Montane, 1896, 16 pages : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5687945h.r=Maffre+de+Bauge%2C+Achille.langFR

- MARSAL, Édouard. La Campana de Magalouna. Montpellier, Dezeuze, 1896, n°92, 95 et 97 (Archives Université Paul Valéry, département d'Occitan)

- SOTTANO, Édouard. Journal de Cette. 1895 et 1896 (Archives Municipales de Sète)

- YON, Rapport de l'Inspecteur d'Académie in Hérault. Conseil général. Rapports et délibérations 1894/08, 95 et 96 sur http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5724080h.r=conseil+g%C3%A9n%C3%A9ral+de+l%27H%C3%A9rault+Yon.langFR


Revues


- L'Éclair, Montpellier Rue Levat, quotidien régional, catholique, royaliste, consultation des journaux de 1896. La collection de L’Éclair est disponible aux Archives Départementales de l’Hérault.

- Le Petit Méridional, Société Anonyme du Petit Méridional et autres publications, premier et principal organe républicain montpelliérain, Montpellier rue Henri Guinier, consultation des journaux de 1895 et 1896 sur : http://www1.arkhenum.fr/bm_montpellier_pmerid/_app/index.php

Archives


- Dossier académique archives dept Hérault 1T art 2360-91
]]>