Baile (secrétaire général) du Félibrige de 2006 à 2012, chimiste de formation, il effectua sa carrière dans l’industrie et fut jusqu’à sa mort en 2016 un des militants les plus actifs du Félibrige.

Identité

Forme référentielle

Courbet, Jean-Marc (1947-2016)

Autres formes connues

- Alice (pseudonyme)

- Liounèu de Volvent (pseudonyme)

Éléments biographiques 

Fils de paysan, il est né en 1947, à Camaret dans le Vaucluse. Scolarisé dans son village, il intègre plus tard le lycée d'Orange où il a comme professeur le poète Pierre Millet. Mais ce n’est que dans les années 1983-1984 qu’il découvre que ce professeur était aussi majoral du Félibrige et poète de talent. En 1972, il a épousé Sylvie. Le couple aura deux filles et trois petits-enfants. Chimiste de formation, sa carrière le conduit au centre nucléaire de Saclay pour s'achever à Marcoule en 2007. Il meurt à Bollène où il résidait depuis 1975, le 6 novembre 2016, des suites d’une longue maladie contre laquelle il se battait depuis des années.

Engagement dans la renaissance d’oc

C’est par l’intermédiaire de l'écrivain et félibre Bruno Eyrier que Jean-Marc Courbet eut ses premiers contacts conscients avec la langue d’oc sous sa forme provençale. En 1978, il rallie l'association Parlaren à Bouléno. En 1982, il y crée le Centre de documentation provençale. En 1990, il intègre le Félibrige. En 1999, à la Santo-Estello de Grasse, il est élu majoral et reçoit la Cigale d'Or de Zani. Il anime des émissions de radio, assure des tournées de conférences, participe à la sauvegarde d'associations félibréennes. En 2006, il est élu secrétaire général du Félibrige, jusqu’en 2012, où sa santé lui interdit de prolonger cet engagement.

Il n’en demeure pas moins très actif : il rédige notamment la revue du félibrige Lou Felibrige, dans laquelle il fait place à toutes les publications en langue d’oc, quel qu’en soit le dialecte et la graphie. Il fait circuler sur internet une version abrégée de chaque livraison, qui atteint un très large public.

C’est souvent lui qui représente, à partir de 2007 et jusqu’en 2012, le Félibrige dans la coordination « Anem, òc » qui organise les grandes manifestations culturelles unitaires. Dans ce cadre, comme dans la revue du Félibrige, il manifeste capacités d’écoute, souci d’unité, et sens du dialogue. Il est d'ailleurs systématiquement présent au festival Estivada de Rodez où il se réjouit de voir réunis tous les militants culturels de la langue d’oc.

Il participe également aux travaux et réflexions du Pen-Club de langue d’oc, lorsque celui-ci est réactivé au début des années 2000 sous la présidence de Jean-Frédéric Brun.

En 2013, le Grand Prix littéraire de Provence lui est décerné pour l'ensemble de son œuvre en provençal.

Il est l'auteur en 1991, aux éditions Parlaren, de Proujèt Fredéri, un roman d’espionnage où le provençal est utilisé à dessein pour parler de modernité.

Dans Prouvènço e Catalougno (Les Presses du Midi, 2010), il fait le résumé de « l’istòri d’uno freirejacioun » et le récit du voyage des Félibres en Catalogne les 3-4 et 5 octobre 2008.

En 2013, il édite, aux Presses du Midi également, l’autobiographie de Pèire Millet, I raro de l'estiéu qui lui avait été confiée par l’auteur au début des années 80.

Sa dernière œuvre, qui lui était chère, est une traduction en langue d’oc de l’œuvre de Rabindranath Tagore, le grand écrivain, peintre et philosophe indien, publiée d’abord en bengali, sous le titre de Gitanjali, puis, dans une édition augmentée, en anglais, sous le titre Song offerings. C’est à partir de la traduction française de Gide en 1913 (quand Tagore obtint le prix Nobel de littérature) que Jean-Marc Courbet, proposa une traduction provençale de cette traduction de traduction. Il était fier d’avoir ainsi contribué à boucler la boucle entre deux prix Nobel : Mistral et Tagore.

Travailleur inlassable, Courbet écrivait notamment dans Li Nouvèlo de Prouvènço e Prouvènço d'aro.

Bibliographie de l'auteur

- Proujèt Frederi, Marsiho : Parlaren, 1991
- « Tradicioun d'aveni », in Prouvènço d'aro, n°118, desèmbre 1997, p. 10
- Prouvènço e Catalougno, Toulon : Presses du Midi ; Félibrige
- L'Óuferto lirico, Felibrige : imp. 2016


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- Préface de l’ouvrage de Pèire Millet, I raro de l’estiéu, édité par Jean-Marc Courbet.
- Notice « Courbet (Jean-Marc) », in Jean Fourié, Dictionnaire des auteurs de la langue d’oc à nos jours, 2ème éd. Felibrige edicioun, Aix-en-Provence, 2009.
- http://www.laprovence.com/article/edition-vaucluse/4192370/felibrige-le-majoral-courbet-sest-eteint.html
- http://www.aquodaqui.info/Jan-Marc-Courbet-sera-lou-53en-Grand-Pres-literari-de-Prouvenco_a406.html
- http://www.cieldoc.com/libre/integral/libr0435.pdf : texte intégral du roman Proujèt Frederi 
- http://www.cieldoc.com/libre/extrait/extr435.pdf : préface du roman Proujèt Frederi par Bernat Giely.

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Élisée Déandreis (Montpellier, 21 juin 1838, Paris, 29 janvier 1911), félibre et homme politique montpelliérain. Il fut député de l'Hérault (1885-1893) et sénateur (1895-1906).

Identité

Formes référentielles

Déandreis, Élisée (1838-1911)

Autres formes connues

- Déandréis, Élisée (autre orthographe)

- Deandrès, Élisée (autre orthographe)

Éléments biographiques

Fils du négociant Jean-Baptiste Déandreis et de Louise Sportono. Il est banquier à partir du mois de septembre 1860, associé à Eugène Carrière. Homme politique d'extrême gauche radicale, il prend part aux campagnes républicaines sous l'empire en 1863-1869 et 1870. Il est le fondateur de la Liberté de l'Hérault en 1867. Conseiller municipal de Montpellier de 1871 à 1879. Conseiller général du canton de Saint-Martin-de Londres. Il obtient en 1885 face à Henri Marès (1820-1901) un siège de député de l'Hérault. Il le conserve jusqu'en 1893, défait par le radical-socialiste Élie Cousin (1847-1870). Les journaux et affiches liés à cette élection de 1893 traduisent la virulence d'un contexte politique dominé par l'affaire de Panama, puisqu'on y trouve des attaques antisémites et antimaçonniques. Un éphémère journal adverse, La Capeleta (littéralement “La petite chapelle”) accuse même Déandreis d'être un pénitent repenti devenu franc-maçon. Durant ses mandatures, il demanda la suppression du Sénat, la loi de séparation des églises avec l'État, l'établissement de l'impôt sur le revenu, la fin des expéditions coloniales, le service militaire à trois ans (au lieu de cinq). Il vota l'expulsion des prétendants au trône de France, la révision de la constitution, etc. Sénateur de l'Hérault en mars 1895, jusqu'en 1906. Vice-président de la commission des Hospices de Montpellier (1872-1904). Membre de la Chambre de Commerce de Montpellier en 1875. Censeur de la Banque de France en 1894-1895.

Engagements dans la Renaissance d'oc

Plusieurs affiches et un journal, Lou Mouissau, émanant de son bord politique, furent imprimés à l'occasion des élections législatives de 1893. Deux affiches, issues des presses de l'imprimerie félibréenne de Firmin et Montane, sont rédigées en occitan. Sur l'une d'elle, adressée bien sûr aux électeurs du Clapas, Déandreis y est proclamé « Félibre de la première heure et partisan d'une large décentralisation communale et régionale, question qui, à l'heure actuelle, agite tant de bons Français »1,  Mettant en avant son dévouement à servir son pays, il reçut le soutien d'Antoine Roux, qui lui dédia son poème Lou Travalhadou (1893). D'après La Revue félibréenne, Déandreis salua Camille Chabaneau, directeur de la Revue des Langues Romanes, en soulignant qu'il représentait à la Sainte Estelle (1878) « l'union de l'Université de Montpellier avec le Félibrige ». On relève le nom du député de Montpellier parmi ceux des collaborateurs des premières livraisons de la Revue des Langues Romanes (n° VII, 1875). Il défendit, tout au long de sa carrière, les intérêts des viticulteurs du Midi. Il a également publié plusieurs ouvrages sur l'histoire des provinces méridionales de la France, de l'Italie et de l'Espagne, ainsi que des travaux sur les Beaux-arts. Membre fondateur de la Société des Bibliophiles Languedociens à Montpellier.

Notes

1/ Felibre de la premièira oura e partisan d'una larja descentralisacioun coumunala e regiounala, questioun que, à l'oura d'ara, boulega tant de bon Franceses

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Le chantre du Dardailhoun. Lunel, Vigal, 1901

- Roux A. . L'Erau, 1903. Mount-Pelié, 1891: [Poésies languedociennes, avec traduction française et notice biographique], 1903?

- En memori dau felibre Antoni Roux. 1842-1916, Montpellier, 1942

- Antoine Roux 1842-1915, morceaux choisis à l'occasion du cent-cinquantenaire du Félibre. Novembre 1992, in 8°, 104 p.

- Notice biographique du Dictionnaire de biographie héraultaise]]>
Militant et homme de lettres, Auguste Delfau a joué un rôle important dans l’organisation de l’IEO à la suite de la Seconde Guerre mondiale.

Identité

Formes référentielles

Delfau, Auguste (1893-1984)

Autres formes connues

- Delfau, August (forme occitane du nom)

Éléments biographiques 

Auguste Delfau est né à Carmaux le 12 mars 1893 de parents agriculteurs originaires du Ségala tarnais.
Il devient instituteur dans l’Aude après avoir fait l’École Normale à Carcassonne. Il est ensuite nommé Inspecteur de l’Enseignement Primaire dans les Pyrénées-Orientales où il s’intéresse à la culture catalane.
Après avoir pris sa retraite, en 1945, il vit entre Leucate-Plage, où il passe une partie de son temps, et sa maison de famille à Moularès où il meurt le 18 novembre 1984.

Engagement dans la renaissance d’oc

Plus que pour son œuvre littéraire, Auguste Delfau est surtout connu pour son engagement pour la langue et la culture occitanes et plus largement pour les langues et cultures régionales et menacées.
Ainsi il devient président du Calelh de Carmaux, rédacteur en chef des Annales de l’IEO mais aussi secrétaire du conseil d’études de l’Institut d’Etudes Occitanes de 1960 à 1970 et membre du comité de rédaction de la Revue du Tarn dès 1956. Entre autres activités et en tant que secrétaire général de la section d’histoire littéraire de l’Institut d’Etudes Occitanes (poste qu’il occupe à partir de 1958) il organise pour l’IEO quatre colloques ; le premier, en 1959, à Toulouse sur la littérature occitane des XVIe et XVIIe siècles, en 1962, à Montpellier autour du thème « Civilisation régionale et littérature occitane aux XVIIe et XVIIIe siècles en Bas-Languedoc », ensuite, en 1963, à nouveau à Toulouse, à l’occasion de l’anniversaire de la bataille de Muret pour « Situer Muret dans l’histoire occitane » et enfin, en 1965, à Auch où les communications portent sur Pey de Garros et la situation culturelle de l’Aquitaine méridionale au XVIe siècle.
Sur le plan national et international il est dans les années 60 (1960-1967) secrétaire général du Conseil National de Défense des Langues et Cultures Régionales et en 1964 parmi les premiers promoteurs de l’Association Internationale des Langues et Cultures Menacées.

Il est également l’auteur d’une œuvre littéraire d’intérêt dont on retient la publication de deux recueils de poèmes : De la bruga a l’oliu en 1963 pour lequel il reçoit le prix Fabian-Artigas de l’Académie des Jeux Floraux et Coma l’aiga del riu en 1972, tous les deux aux éditions Subervie de Rodez. Il publie aussi aux éditions de l’IEO Le sermon de M. Plazolles de Jean-Louis Fournès (1958) et Œuvres choisies d’Auger Galhard (1961), poète de Rabastens dont il a étudié l’œuvre. Il collabore aussi à la publication de l’anthologie Dins l’òrt occitan, parue en 1962 aux éditions Subervie, aux côtés d’Henri Mouly.

Bibliographie d'Auguste Delfau

- Delfau, Auguste, Le sermon de M. Plazolles de Jean-Louis Founès, Institut d’Etudes Occitanes, Toulouse, 1958

-  Delfau, Auguste, Oeuvres choisies d’Auger Galhard, Institut d’Etudes Occitanes, Toulouse, 1961

- Delfau, Auguste / Mouly, Henri, Dins l’òrt occitan, Editions Subervie, Rodez, 1962

- Delfau, Auguste, De la bruga a l’oliu, Editions Subervie, Rodez, 1963

- Delfau, Auguste, Coma l’aiga del riu, Editions Subervie, Rodez, 1972


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Militant e òme de letras, August Delfau joguèt un ròtle important dins l’organizacion de l’IEO al sortir de la Segonda Guèrra mondiala.

Identitat

Formas referencialas

Delfau, Auguste (1893-1984)

Autras formas conegudas

- Delfau, August (forma occitana del nom)

Elements biografics 

August Delfau nais a Caramauç lo 12 de mars de 1893 de parents agricultors originaris del Segalar tarnés.
Ven regent dins Aude aprèp aver fach l’Escòla Normala a Carcasona. Puèi es mandat coma Inspector de l’Ensenhament Primari dins los Pirineus-Orientals ont s’interèssa a la cultura catalana.
Un còp a la retirada, en 1945, viu entre Leucata-Platja, ont passa una part de son temps, e son ostal de familha a Molarés ont morís lo 18 de novembre de 1984.

Engatjament dins la renaissença d’oc

Mai que per son òbra literària, August Delfau es subretot conegut per son engatjament per la lenga e la cultura occitanas e mai largament per las lengas e culturas regionalas e menaçadas.
Aital deven president del Calelh de Caramauç, cap redactor de las Annales de l’IEO mas tanben secretari del conselh d’estudis de l’Institut d’Estudis Occitans de 1960 fins a 1970 e membre del comitat de redaccion de la Revue du Tarn tre 1956. Entre autras activitats e coma secretari general de la seccion d’istòria literària de l’Institut d’Estudis Occitans (pòste qu’ocupa a partir de 1958) organiza per l’IEO quatre collòquis ; lo primièr, en 1959, a Tolosa sus la literatura occitana dels sègles XVI e XVII, en 1962, a Montpelhièr a l’entorn del tèma «Civilizacion regionala e literatura occitana al sègle XVII e XVIII en Lengadòc-Bas», l’an seguent, en 1963, tornamai a Tolosa, a l’escasença de l’anniversari de la batalha de Murèth per «Situar Murèth dins l’istòria occitana» e enfin, en 1965, a Aush ont las comunicacions pòrtan sus Pey de Garròs e la situacion culturala de l’Aquitània meridionala al sègle XVI.
Sul plan nacional e internacional es, dins las annadas 60 (1960-1967) secretari general del Conselh Nacional de Defensa de las Lengas e Culturas Regionalas e en 1964 es entre los primièrs promotors de l’Associacion Internacionala de las Lengas e Culturas Menaçadas.

Es tanben l’autor d’una òbra literària d’interès que se’n reten la publicacion de dos recuèlhs de poèmas : De la bruga a l’oliu en 1963 que reçaup lo prèmi Fabian-Artigas de l’Acadèmia dels Jòcs Florals e Coma l’aiga del riu en 1972, totes dos a las edicions Subervie de Rodés. Publica tanben a las edicions de l’IEO Le sermon de M. Plazolles, de Jean-Louis Fournès (1958) e Œuvres choisies d’Auger Galhard (1961), poèta de Rabastens que n’estudièt l’òbra. Collabòra tanben a la publicacion de l’antologia Dins l’òrt occitan, pareguda en 1962 a las edicions Subervie, amb Enric Mouly.

Bibliografia d'August Delfau

- Delfau, Auguste, Le sermon de M. Plazolles de Jean-Louis Founès, Institut d’Etudes Occitanes, Toulouse, 1958

-  Delfau, Auguste, Oeuvres choisies d’Auger Galhard, Institut d’Etudes Occitanes, Toulouse, 1961

- Delfau, Auguste / Mouly, Henri, Dins l’òrt occitan, Editions Subervie, Rodez, 1962

- Delfau, Auguste, De la bruga a l’oliu, Editions Subervie, Rodez, 1963

- Delfau, Auguste, Coma l’aiga del riu, Editions Subervie, Rodez, 1972


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- Fourié, Jean, Dictionnaire des auteurs de langue d’oc de 1800 à nos jours, Félibrige, Aix-en-Provence, 2009

- L’Occitan n°54, janvier-février 1985

- L’Occitan n°57, juillet-août 1985

- Oc n°23, nòva tièira, septembre 1984

- Annales de l’IEO année 1960

- Annales de l’IEO année 1961

- Annales de l’IEO années 1962-1963

- Annales de l’IEO automne 1966 (4ème série n°2)

- Annales de l’IEO printemps 1968 (4ème série n°3)

Sitographie

- http://data.bnf.fr/12170063/auguste_delfau/

- http://data.bnf.fr/atelier/12170063/auguste_delfau/

- https://www.idref.fr/autorites/autorites.html

- http://www.sudoc.abes.fr//DB=2.1/SET=2/TTL=1/CMD?ACT=SRCHA&IKT=1016&SRT=RLV&TRM=auguste+delfau]]>
Louis Delluc, écrivain en français et en langue d’oc, a laissé une œuvre considérable qui a enrichi d’une manière originale la littérature d’Occitanie : par son métier d’instituteur il a écrit pour les jeunes, et il a même fait une plus grande œuvre pédagogique en aidant les collègues, qui avaient chevillée au cœur l’envie de ne pas laisser tomber la langue d’oc dans les limbes où elle avait été expédiée, après le rapport sur l’état de la langue française présenté par l’abbé Grégoire a la Convention Nationale le 4 juin 1794.

Pour cela, Delluc collabora aux éditions pédagogiques Bourrelier qui sont spécialisées dans la conception et la distribution de matériel éducatif de qualité.

Identité

Formes référentielles

Delluc, Louis (1894-1974)

Autres formes connues

- Delluc, Loïs (forme occitane du nom)

Éléments biographiques

Louis Delluc naquit le 21 août 1894 aux Chambeaux, village de la commune d’Alles-sur-Dordogne. Son père, Jean, qui signa son acte de naissance, avait fait des études sérieuses mais, comme le frère aîné resté à la ferme mourut, Jean dut aider sa famille tout en exerçant le métier de contrôleur des tabacs pour la Régie. Le grand-père avait aussi signé l’acte de mariage de Jean avec Marguerite Besse : la famille Delluc était alphabétisée. Dans les années 1900, ils partirent habiter au Treillac, toujours dans la commune d’Alles-sur-Dordogne, pas loin du fleuve et près de la gare, ce qui aida Louis dans ses déplacements : en effet, après l’école communale, il alla à l’École Supérieure de Belvès où il passa le concours d’entrée a l’Ecole Normale, voie directe pour le métier d’instituteur. Il partit à la guerre en 1914, volontaire au 5e Régiment de Tirailleurs Algériens. Il fut blessé et il en sortit avec une horreur de la guerre qui lui fit refuser la médaille militaire. Il dut partir en convalescence à la caserne Miollis à Aix-en-Provence et ce séjour lui donna l’occasion de connaître Léon Aimard, un avocat à la Cour, dont il devint secrétaire. Cet homme était félibre et il lui ouvrit les portes du Félibrige provençal et de l’œuvre de Frédéric Mistral, qui devait lui rappeler le langage de sa région natale. Il faut peut-être chercher ici son goût futur pour l’écriture en langue d’oc.

À la fin de sa convalescence, en 1917, il se maria avec Lucie Madeleine Rebière, elle-même institutrice, qu’il avait connue quand il était dans son premier poste à Monpazier. Puis, après une année à l’école de Tamniès, en 1926, ils furent nommés à Saint-Vincent de Cosse et ils y restèrent tous deux enseignants pendant vingt-cinq ans. A la retraite, ils s’installèrent dans la commune voisine de Beynac, où Louis plaça l’histoire d’un des personnages de son roman, Tibal lo Garrèl.
Aujourd’hui la rue où il habitait porte le nom de son œuvre principale « Rue Tibal lo garrel roman de Louis Delluc ».

L’œuvre de Delluc comprend aussi des travaux en français. Louis Delluc commença donc par écrire des romans pour la jeunesse en français, dont Le mousse de la Niña, sur l’épopée de Christophe Colomb, qui obtint le prix « jeunesse », puis Des caravelles autour du monde, sur le voyage de la « Victoria » de Magellan, engagée pour le premier tour du monde. Jeunes princes captifs, en 1958, racontait la vie des deux fils du roi François Premier qui restèrent prisonniers en Castille. Puis il fit publier des romans traduits de l’espagnol : Olivier de Castille, adapté d’un roman de chevalerie espagnol ; Le destin de Paquito, récit de la jeunesse aventureuse et tragique de Cervantès ; Par la plume ou par l’épée, roman d’aventure où il s’inspire aussi de la jeunesse du « manchot de Lépante » ; L’enfance d’une reine, qui est l’histoire d’Elisabeth de France, fille d’Henri IV et de Marie de Médicis, devenue reine d’Espagne, et dont la fille Marie-Thérèse fut mariée à son cousin Louis XIV. Ces romans furent édités par les éditions Bourrelier qui étaient en ces années-là, et qui sont toujours, un des principaux éditeurs pédagogiques. Michel Bourrelier1 leur fondateur, est connu pour l’intérêt qu’il porte aux méthodes actives et à la littérature pour la jeunesse. Ce fut une belle marque de reconnaissance pour Delluc.

On doit encore à Louis Delluc le livre Partis d’Argentat, écrit en français, qui est une évocation de la vie de ceux qui faisaient la descente du fleuve Dordogne depuis l’Auvergne au temps de la batellerie. On peut aisément imaginer le garçonnet Louis du village des Chambeaux proche de la « Grande Eau » comme on appelait la Dordogne, rêvant en voyant passer les gabarres pleines de marchandises qui naviguaient vers le port exotique et fourmillant de Bordeaux.

Louis Delluc fit toutes sortes de recherches pour écrire la monographie du village où il était instituteur et directeur d’école. La mode venait de l’Exposition Universelle de 1900 à Paris. Le Ministère de l’Instruction Publique avait demandé à chaque instituteur d’écrire une monographie pour faire connaître l’histoire de son village. L’exposition de monographies réussit tant que ces recherches locales continuèrent d’être publiées.

Delluc mourut le 12 septembre 1974 sans que sa monographie de Saint-Vincent de Cosse soit publiée, nul ne sait pourquoi. Il avait fini sa vie chez sa fille adoptive à Eysines, Gironde (Sa femme était morte en 1968.) Il fut porté au cimetière de Beynac, village dont il disait que « truco [sic] los cels clars » [Il est au contact des cieux clairs]. À Alles où il était né, la place du village porte son nom depuis le 10 janvier 2009. L’homonymie avec Louis Delluc son cousin (1890-1924), né à Cadouin près d’Alles, le spécialiste de cinéma, qui était aussi romancier et journaliste, lui porte tort parce qu’elle prête à confusion dans les recherches.

Engagement dans la renaissance d'oc

De 1926 à 1966 Louis Delluc publia des articles dans Lou Bornat et dans Òc, il écrivit des poésies dont une de cinquante vers sur l’histoire du Périgord : « A la glorio del Périgord », parue dans le journal La lampe édité au Coux-et-Bigaroque par J-A Grafeille. Elle obtint le premier prix aux Jasmin d’argent de 1926 avec le commentaire : « C’est simplement un chef-d’œuvre ».

Une autre poésie, « La gabarra embullada », obtint le prix « Eglantine d’Argent » destiné à une poésie sur un sujet donné par l’Académie des Jeux Floraux de Toulouse. Il devint mainteneur et maître d’œuvre du Félibrige en 1928, secrétaire du Bornat, qui est l’école félibréenne du Périgord, cigale d’argent maître en gai savoir en 1930, puis vice-président du 17 janvier 1954 à son décès. Une particularité est à noter : toujours actif mais l’âge rendant ses déplacements difficiles, il fut nommé président d’honneur du Bornat en 1970 cela bien qu’il n’ait jamais été président 2.

En 1958, il publia Tibal lo Garrèl et on voit qu’il a adopté l’orthographe classique de l’occitan. Louis Alibert avait sorti sa Gramatica en 1935, outil pédagogique majeur qui aidait à mettre l’écrit en conformité avec une norme panoccitane. Louis Delluc comprit vite la nécessité de normaliser orthographiquement la langue d’oc pour assurer sa crédibilité, et l’élever au niveau de toute autre langue avec ses règles et pourquoi pas, un jour ses diplômes. Il fut décoré de la cravate de Commandeur des Palmes Académiques à la dixième journée d’études occitanes du Périgord organisée par Lou Bornat avec le Mouvement Laïc des cultures régionales, et la Ligue de l’Enseignement.

La première édition de Tibal lo Garrèl fut faite en version bilingue occitan-français par les éditions Aubanel en 1958. Comme l’écrit l’auteur, « ce récit du temps des Huguenots je l’ai écrit pour les jeunes des pays d’oc. » Il présenta l’œuvre au prix Aubanel (prose) en 1958, mais pour cela il lui fallut respecter les contraintes d’un récit court. Il l’obtint, avec 57 points, contre 53 points à Verd paradís de Max Rouquette. Il fut honoré de voir l’ensemble Tibal lo Garrèl publié en catalan à Barcelone en 1963, à la demande du romancier et éditeur Joan Sales pour fêter le 750e anniversaire de la bataille de Muret, dont le dénouement fut peut-être un évènement désastreux pour ce qu’aurait pu être l’avenir de l’Occitanie, avec la mort de Pierre d’Aragon allié du comte de Toulouse, et la réussite de Simon de Monfort. Joan Sales avait choisi ce roman de Delluc parce qu’il trouvait qu’au XVIe siècle, avec les luttes entre papistes et huguenots, le Périgord avait souffert d’évènements religieux de même nature que le reste de l’Occitanie au temps des luttes des croisés contre les cathares3. Joan Sales voulait que se crée en Catalogne « una novelistica viva en lenga occitana», propos justifié par la remarque dans sa préface, que «la immigracion massiva d’Occitans a Catalonha fuguèt un fenomen social de grand volum pendent las guèrras de religion ; aquels emigrants èran venguts s’installar dins una region ont restava lo sovenir de l’epòca que se parlava la meteissa lenga d’un costat e de l’autre de Pirenèus. » [l’immigration massive d’Occitans en catalogne fut un phénomène de grande ampleur pendant les guerres de religion ; ces émigrants étaient venus s’installer dans une région où il restait le souvenir de l’époque où on parlait la même langue de part et d’autre des Pyrénées.]

En 1968, les éditions « Lo libre occitan » publièrent Tibal lo Garrèl en entier, mais seulement en occitan. Ce fut une découverte pour les jeunes occitans du Périgord. De longues années passèrent avant que ne sorte la quatrième édition du roman qui avait été vite épuisé : d’abord une première partie en 2000 par l’éditeur « L’Hydre » de Castelnaud, qui l’appela L’arma que sagna. Elle se terminait un peu brièvement, avec la phrase « M’èri tirat, enfin, de ma primièra, de ma terribla espròva. Una autra vita anava començar. » [Je m’étais tiré, enfin, de ma première, de ma terrible épreuve. Une autre vie allait commencer]. Ceci pour dire que l’auteur avait prévu une seconde partie qui justifiait ce choix éditorial. La seconde partie sortit seulement en 2008 avec le sous-titre E la carn que patís, mais avec un autre éditeur, « Mémoire et traditions en Périgord » d’Alles-sur-Dordogne (24480), avec une préface de l’écrivain Jean Ganiayre et un avertissement de Gérard Marty, président de l’association.

D’une manière générale, Louis Delluc trouvait son inspiration dans la nature autour de lui, dans l’histoire de sa province et dans celle de l’Espagne où il aimait séjourner souvent. Il montrait une prédilection pour le XVIe siècle.

Louis Delluc fonda dans les années 1958 le groupe folklorique Lo Grel qui réunissait jeunes et vieux de la commune de Saint-Vincent de Cosse. Il obtint un premier prix au concours organisé à Périgueux par la Fédération des Œuvres Laïques et un autre au concours régional de Biarritz. Il s’investissait complètement dans l’animation culturelle et plus précisément dans la réhabilitation de la langue d’oc. Dans son travail, il suivait la même ligne. Il faut rappeler qu’à l’époque où il commença d’écrire son œuvre, ses élèves n’entendaient que la langue d’oc dans le quotidien de leur vie : les berceuses de leurs mères, les contes de leurs grands-mères, les gens sur le marché, etc… Le français qu’ils découvraient à l’école était pour eux une langue aussi étrangère que l’anglais ou l’espagnol pour nous. « Le mérite des instituteurs de la IIIe République en est d’autant plus grand que beaucoup d’entre les écoliers décrochaient le certificat d’études ! » dit Michel Chadeuil dans la préface de Fabletas per enfants del país d’òc, éditées en 2004 par Lo bornat del Perigòrd/Novelum.

Ce n’était pas habituel de s’occuper de la langue d’oc cette époque, au contraire dans la majorité des écoles primaires les écoliers se faisaient taper sur les doigts ou punir si un seul mot de la langue « méprisée » leur échappait. L’instituteur de Saint-Vincent, lui, se servait des conjugaisons occitanes pour mieux faire comprendre le verbe « être » ou le verbe « avoir » aux élèves, comme on peut entendre dans le CD Souvenirs d’élèves de Mr et Mme Louis Delluc, propos recueillis par David Dorrance à Saint-Vincent de Cosse les 21/22 juin 1997 (mp3) auprès de Mr et Mme Louveau (née en 1935) et de Mme Moulinier et Mr (né en 1937) :

« En pédagogie, on ne réussit pas si on ne part pas de données connues, dit un de leurs anciens élèves. Ils enseignaient l’Instruction civique. Chaque matin une phrase de morale en haut du tableau était commentée, ça durait environ dix minutes »
et d’ajouter :
« Pendant qu’il (Mr Delluc) nous donnait des exercices à faire il écrivait des poésies en occitan ! »

En qualité d’instituteur qui préparait ses écoliers au certificat d’études, et qui devait leur enseigner l’histoire de France, Louis Delluc savait ce qui pouvait leur plaire, et en temps que militant pour le renouveau de la langue occitane, il leur écrivit un texte à leur mesure, Tibal lo Garrèl, en espérant leur donner le goût de parler la langue. Ce texte contait les aventures d’un garçon de leur âge, avec les mêmes préoccupations, malheurs ou bonheurs, ses apprentissages et ses premières émotions. Ainsi se lit le volontarisme de l’auteur quant au choix de l’occitan. Ce choix est implicite, mais il saute aux yeux.

Il écrivit aussi des fablettes pour les enfants du cours élémentaire (sa femme enseignait à ce niveau), il connaissait la valeur pédagogique de la fable, et les préfaciers de la première édition en 1958 disent :
« Par chance, il ne fit pas une adaptation occitane de plus de La Fontaine ou de Florian. Il créa, et prit ses protagonistes au plus près de la vie quotidienne, dans la maison, dans le pré, devant la porte… Son but avait toujours été d’enseigner. C’était le temps où quelques enseignants entêtés prenaient le sentier étroit ouvert par la récente loi Deixonne pour faire rentrer un peu d’occitan dans les écoles. »

Tibal lo Garrèl fut considéré comme le premier roman occitan écrit en Périgord, un grand évènement. En effet, jusque là, on pouvait y lire et jouer en langue d’oc, des pièces de théâtre, chanter des chansons, lire des poèmes, mais pas de romans. Les faits historiques, sous la trame romanesque, sont vrais et souvent relevés dans les chroniques d’un historien reconnu, le chanoine Jean Tarde. L’atmosphère rude du XVIe siècle en Périgord, la misère dont il souffre (impôts de toutes sortes, intempéries qui anéantissaient les récoltes et menaient à la famine, luttes religieuses entre catholiques et huguenots, incursions de la soldatesque) est décrite sans pathos, malgré les apparences. Il suffit de lire les livres d’Yves-Marie Bercé et les comptes-rendus des subdélégués de Sarlat à la généralité de Guyenne. Louis Delluc écrit : « Dans chaque clocher, des hommes guettaient, et dès qu’ils apercevaient la moindre troupe armée, ils faisaient sonner les cloches. » Les registres paroissiaux sont pleins de pauvres, morts sur les chemins, qui n’avaient pas de maison et même pas de nom.



Tibal, le personnage principal, est le fils d’une mendiante. Ils vivent tous les deux dans une cabane de pierre, à distance du village, parce qu’elle est considérée comme sorcière. Leur horizon est borné par les fourches patibulaires et le château, symboles de la toute-puissance seigneuriale. Le garçon a pour seule richesse un fléau et une fronde, qui lui permettent de manger au jour le jour. Un beau jour sa mère sera saisie, menée à la prison de Sarlat puis suppliciée et brûlée vive sur la place pour accusation de sorcellerie, sans plus de formalité. « Èra la misèria negra […]. E la misèria negra es la germana gran de la bruixeria » [C’était la misère noire […] Et la misère noire est la grande sœur de la sorcellerie], dit le catalan Joan Sales. Les chasses aux sorcières s’étaient amplifiées depuis le deuxième quart du XVe siècle. La majorité des accusées étaient des femmes souvent pauvres, vieilles, et qui vivaient à l’écart. On disait qu’elles avaient le mauvais œil ou qu’elles savaient où se trouvait le matagot, l’herbe qui fait mourir. Ce n’était pas rare qu’elles sachent aussi soulager les gens avec des plantes médicinales, mais cela personne ne s’en souvenait jamais. Dans sa bulle de 1484, le pape Innocent VIII lança le signal de la lutte contre la sorcellerie et les « praticiens infernaux » pour assainir, disait-il, la religion catholique. À la campagne, ceux qui essayaient de soulager mal ou bien les malades ne savaient pas où se mettre…

Tibal va voir la vierge noire de Rocamadour pour essayer d’oublier l’horreur et aussi sa culpabilité de n’avoir pas su sauver sa mère de l’exécution. Les pèlerinages étaient fréquents à l’époque étudiée (Rocamadour, Cadouin où longtemps les pèlerins ont prié devant un linge saint, qu’on disait tâché du sang du Christ, ce qui s’est avéré faux). À la page 45, Delluc pause la question de la relativité du miracle. Sans choisir fermement une religion ou une autre, le héros demande de l’aide à un devin ; nous sommes à l’époque où le syncrétisme est monnaie courante. Pour avoir sauvé la fille des seigneurs de Castelnaud d’une bande de voleurs qui convoitaient sa richesse, Tibal est récompensé par une charge d’écuyer au château. Là Delluc trouve l’occasion de parler de la condition des femmes ; chez les nobles, les mariages réglés par les parents n’étaient que des transactions financières, cela se vérifie aussi dans chaque catégorie sociale, il n’y a qu’à observer les contrats de mariage ! Dans sa nouvelle fonction, Tibal rencontre le capitaine Geoffroi de Vivans, ami d’Henri IV, le roi de France et de Navarre4. Il était huguenot, comme presque tous les seigneurs de la rive gauche de la Dordogne. Les capitaines des Grandes Compagnies avaient vite fait de changer de camp s’ils trouvaient une poignée d’écus à gagner, il fallait partout se méfier. Tibal est confronté aux exactions du triste seigneur qui terrorise son entourage et pour y échapper prend la fuite dans une gabarre.
Un autre personnage célèbre est évoqué par Louis Delluc, Charles de Gontaut-Biron, qui avait été le compagnon d’armes et ami du roi Henri IV. Jamais content des rétributions du roi pour ses services (il lui avait sauvé la vie deux ou trois fois), il complota contre lui et fut décapité en 1602 pour l’avoir trahi. Une chanson, La ronde de Biron5, illustra cette disgrâce, en présentant Biron comme victime d’une injustice. Le débat fit du bruit. L’opinion publique ne retint que le destin tragique du soldat et l’ingratitude du roi. La chanson fut interdite, car le pouvoir craignait un soulèvement du peuple6


Pendant sa lecture, l’air de rien, le lecteur jeune apprend l’histoire de son pays. Ce n’est pourtant pas un livre d’histoire. C’est un roman d’aventures ; Joan Sales en avait le ton entre rondalla et roman.

A lire sa bibliographie, on voit que Louis Delluc fut un Européen de la première heure puisqu’il publia en plusieurs langues étrangères. Il s’adressait le plus souvent aux jeunes dans une langue simple, concise et juste, au ton savoureux, à la vivacité de style qui n’empêchaient pas l’expression poétique. 


1- http://www.crilj.org/2009/05/28/michel-bourrelier/
2-Tome XX de Lo Bornat, janv-fev-mars 1970, page 7
3-Delluc a publié le poème Muret de la batalha, sur Le Périgourdin de Bordeaux n° 279 d'octobre 1953, p. 8.
4-Louis Delluc a publié le poème « L’escalade » qui conte la prise de Domme par Vivans en 1588, dans Le Périgourdin de Bordeaux n° 279
5-Ou « Quand Biron voulut danser ».
6-Louis Delluc a publié le poème « Lou castèl de Biroun » sur Le Périgourdin de Bordeaux n° 100 de juillet 1931, p. 1 et 2.

Bibliographie de Louis Delluc

Ouvrages en occitan

Nombreux articles, poèmes ou nouvelles publiés dans les revues Lo Bornat, Oc, Le Gai saber, L'Armana Provençau, Le Périgourdin de Bordeaux.

- Òda a la Dordonha, poème bilingue, illustré par Maurice Albe, Sarlat, Imprimerie Michelet, 1931

- Un monge-cavalier, en Jeroni de Perigus, avesque del Cid (tirage à part des Analas del Centro de cultura valenciana, 1951), in Lo Bornat n° 4, oct-dec 1992

- La farça del pairolier, comédie en collaboration avec le majoral Marcel Fournier, Périgueux, Fédération des Oeuvres Laïques, sans date

- La poetessa galiciana Rosalia Castro (Oc n° double 201-202 de juillet-décembre 1956, p. 224-236). Essai.

- Fablettes pour les enfants des pays d’Oc, Lo Bornat del Perigòrd/ A.S.C.O. (Atelier sarladais de culture occitane), préface de Jean-Louis Galet, 1958.

- Fablettes pour les enfants du pays d’Oc, Périgueux, Editions Pierre Fanlac, sans date, 35 p.

Tibal lo Garrèl, Avignon, Aubanèl, 1958, 214 p.

Tibal lo Garrèl, Reedicion Lavit, Toulouse, Lo Libre occitan, 1968, 197 p.

Lo secret del comte de Marcafava, comédie pour marionnettes, in Paraulas de Novelum, n° 81 bis, 1998.

-Tibal lo garrèl, L’arma que sagna, (première partie), occitan/français, Castelnaud, Editions L’Hydre, 2000. Préface de Bernard Lesfargues.

- Tibal lo garrèl… E la carn que patís, (seconde partie) occitan / français, 24480 Alles / Dordogne, Editions Mémoire et traditions en Périgord, 2008. Préface de Jean Ganiayre. Avertissement de Gérard Marty, président de l’association Mémoire et traditions du Périgord.

- Fabletas per enfants del país d’Òc, Lo Bornat del Perigòrd/Novelum, 2004.

Traductions espagnol/occitan

- La guerra dels ases, chapitre XXIV du livre de Don Quichote, Bordeaux, Le Périgourdin de Bordeaux, 1957, 15 p.

- Argental e io (Platero y io de Juan Ramon Jimenez, prix Nobel de littérature) en collaboration avec le philosophe Joseph Migot et le majoral Jean Monestier, Lo Bornat. Sans date.

Ouvrages en français

- Le mousse de la Niña, Paris, éditions Bourrelier 1953, Prix « Jeunesse » des éditions éponymes.

- Des caravelles autour du monde, Paris, éditions Bourrelier, 1957.

- L’enfance d’une reine, Paris, éditions Bourrelier, 1958.

- Jeunes princes captifs, Paris, éditions Bourrelier, 1958.

- Le destin de Paquito, Paris, éditions Magnard 1963.

- Par la plume ou par l’épée, Namur, éditions du Soleil Levant, 1963.

- Olivier de Castille, éditions Bourrelier/Armand Colin, 1964.

Traductions de l'œuvre

- El grumete de la Niña, en Espagne en 1955. Traduit en hollandais en 1956 e en allemand per l’enseignement secondaire.

- Lo Garrell, en catalan, Barcelona, éditions Joan Sales, 1963. Préface de Joan Sales p. 7 a 33.

Textes inédits

Lena la Mariandona, pastourelle fluviale en dos actes, sens data.

L’èrba que fai perdre, nouvelles, sans date.

La granda aiga, nouvelles.

La longue espérance, en collaboration avec Germaine Rougier, écrit à la fin de sa vie.

Théâtre

- Pièces inédites, écrites et jouées pour ramasser de l’argent afin d’envoyer des colis aux prisonniers pendant la guerre 1939-1940, dont parlent les locuteurs du CD Souvenirs d'élèves de Louis Delluc.

- Louis Delluc e Marcel Fournier, La farço del peiroulie, Fédération des Œuvres laïques de La Dordogne, 1958.

- Louis Delluc e Bernard Lesfargues, Lo secret del comte de Marcafava, comédie pour marionnettes, Novelum, 1998.

Œuvres posthumes

- Louis Delluc, Partis d’Argentat, Périgueux, Imprimerie Joucla, 1983.

- Louis Delluc, Histoire de Saint-Vincent-de-Cosse, monographie, Le Roc de Bourzac, 2006.

Crédits

Vignette d'illustration de Jacques Saraben

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Louis Delluc, escrivan en francés e en lenga d’Oc, a daissat una òbra considerabla qu’a enriquit d’un biais original la literatura d’òc: de per son mestièr de regent a escrich per los joves, e mai a fach pus granda òbra pedagogica en ajudant los collègas qu’an clavada al còr l’enveja de pas daissar la lenga d’òc dins las limbes ont èra estada expediada, après lo rapòrt sur l'estat de lalenga francesa presentat per l'abat Grégoire a la Convention Nationala lo 4 de junh de 1794.
Per aquò far, Delluc collaborèt a las edicions pedagogicas Bourrelier que son especializats dins la concepcion e la distribucion de material educatiu de qualitat.

Identitat

Formas referencialas

Delluc, Louis (1894-1974)

Autras formas conegudas

- Delluc, Loïs (forma occitana del nom)

Elements biographics

Louis Delluc nasquèt lo 21 d’agost de 1894 als Chambeaux, vilatge de la comuna d’Alas-sus- Dordonha. Son paire, Jean, que signèt l’acte de naissença, aviá faches d’estudis serioses mas coma lo fraire ainat demorat a la bòria moriguèt, Jean deguèt ajudar son monde tot en fasent lo mestièr de contrarotlaire de las plantacions de tabat per la Regia. Lo grand paire aviá tanben signat l’acte de maridatge de Jean amb Margarita Besse: la familha Delluc èra alfabetizada. Dins las annadas 1900, anèron demorar al Treilhac, totjorn comuna d’Alas-sus-Dordohna, pas lonh del flume e prèp de la gara, çò qu’ajudèt Louis dins los desplaçaments seus: de fach, aprèp l’escòla comunala, anèt a l’Escòla Superiora de Belvés ont passèt lo concors per dintrar a l’Escòla Normala, via directa per lo mestièr de regent. Partiguèt a la guèrra en 1914, volontari al 5en Regiment de Tiralhaires Argerians. Fuguèt nafrat e se’n sortiguèt amb una orror de la guèrra que li faguèt refusar la medalha militara. Li calguèt anar en convalescéncia a la caserna Miollis a Ais de Provença e aquel sejorn li donèt l’ocasion de conéisser Leon Aimard, un avocat a la Cort, que ne venguèt lo secretari. Aquel òme èra felibre e li obriguèt las pòrtas del Felibritge provençal e de l’òbra de Frederic Mistral, que li deviá far pensar al lengatge de son país natal. Cal benlèu cercar aquí son gost futur per l’escritura en lenga d’òc.

Al cap de sa convalescéncia, en 1917, maridèt la Lucie Madeleine Rebière, una regenta tanben qu’aviá coneguda quand èra dins son primièr pòste a Monpasièr. Puèi, aprèp una annada a l’escòla de Tanièrs, en 1926, fuguèron nomenats a Sent-Vincenç de Còssa e i restèron tots dos ensenhaires pendent vinc-e-cinc ans. A la retirada, s’installèron dins la comuna vesina de Bainac, ont Louis placèt l’istòria d’un dels personatges de son roman, Tibal lo Garrèl. Anuèch la carrièra ont demorava pòrta lo nom de son òbra màger: « Rue Tibal lo garrel roman de Louis Delluc ».

L’òbra de Louis Delluc compren tanben d’òbras en francés per escriure de romans per la jovença en francés dont Le mousse de la Niña, sus l’epopèia de Cristòl Colomb, qu’obtenguèt lo premi « Jeunesse », puèi Des caravelles autour du monde, sus lo viatge de la « Victoria » de Magellan, engatjada pel primièr torn del monde. Jeunes princes captifs, en 1958, contava la vida dels dos filhs del rei Francés Primièr que demorèron presonièrs en Castilha. Puèi faguèt publicar de romans revirats de l’espanhòl : Olivier de Castille, adaptat d’un roman cavalieresc espanhòl; Le destin de Paquito, raconte de la jovença aventurosa e tragica de Cervantès; Par la plume ou par l’épée, roman d’aventura ont s’inspira tanben de la jovença del « manpòt de Lepante »; L’enfance d’une reine, qu’es l’istòria d’Elisabèt de França, dròlla d’Enric IV e de Maria de Medecis, venguda reina d’Espanha e que sa dròlla Maria-Teresa fuguèt maridada a son cosin Loís XIV. Fuguèron editats per las edicions Bourrelier qu'èran, dins aquelas annadas, e que son totjorn un dels principals editors pedagogics. Michel Bourrelier1, leur fondator, es conegut per son interès portat als metòds actius e a la literatura per la jovença : çò que fuguèt una bèla reconeissença per Delluc.

Devèm encara a Louis Delluc lo libre Partis d’Argentat, escrit en francés, qu’es una evocacion de la vida de los que fasián la davalada del flume Dordonha dempuèi Auvèrnha al temps de la batelariá. Se pòt aisidament imaginar lo drollet Louis del vilatge dels Chambeaux pròche de la « Granda Aiga » coma apelavan la Dordonha, somiant al véser passar las gabarras comolas de merças que navegavan devèrs lo pòrt exotic e formiguejant de Bordèu.

Louis Delluc se vodèt a totas menas d’investigacions per escriure la monografia del vilatge ont èra regent e director d’escòla. La mòda veniá de l’Exposicion Universala de 1900 a Paris. Lo Ministèri de l’Instruccion Publica aviá demandat a cada regent d’escriure una monografia per far conéisser l’istòria de son vilatge. L’exposicion de monografias capitèt tant que se contunhèt de publicar aquelas menas de recercas localas.

Delluc defuntèt lo 12 de setembre de 1974 sens que sa monografia de Sent-Vincenç de Còssa foguèsse sortida, sabèm pas perqué.
Louis Delluc moriguèt en 1974 en çò de sa filha adoptiva a Eisinas, Gironda e fuguèt portat al cementeri de Bainac, vilatge dont disiá que « truco [sic] los cels clars ». Sa femna defuntèt en 1968. A Alàs ont èra nascut, la plaça del vilatge pòrta son nom dempuèi lo 10 de genièr de 2009. L’omonimia amb Louis Delluc son cosin (1890-1924), nascut a Cadonh rasís Alàs, l’especialista de cinèma, qu’es estat tanben romancièr e jornalista, li fai plan tòrt perque prèsta a embolh dins las recercas.

Engatjament dins la Renaissança d'òc

De 1926 a 1966 Louis Delluc publiquèt d’articles dins Lo Bornat e dins Oc, escriguèt de poesias dont una de cinquanta sièis vèrses sus l’istòria del Perigòrd : A la glorio del Périgord, pareguda dins lo jornal La Lampe editat al Cos-e-Bigaròca per J-A. Grafeille. Obtenguèt lo primièr premi als Jasmin d'argent de 1926 amb lo comentari : « C’est simplement un chef-d’œuvre ».

Una autra poesia, La gabarra embullada, obtenguèt lo prèmi « Eglantine d’Argent » destinat a una pèça d'una valor de dos-cent-cinquanta liuras destinat a una pèça sus un subjècte donat per l’Académia dels Jòcs Florals de Tolosa. Venguèt manteneire e mestre d'òbra dau Felibritge en 1928, secretari del Bornat, qu’es l’Escòla felibrenca del Perigòrd, cigala d'argent, mestre en gai saber en 1930, puèi vici-president del 17 de genièr 1954 a sa mòrt. Una particularitat es de notar: totjours actiu mas l'atge li rendent los desplaçaments malaisits, fuguèt nommat president d'onor del Bornat en 1970, e mai foguèsse jamai estat president2.

En 1958, publiquèt Tibal lo Garrèl e vesèm que i a adoptat l’ortografia classica de l’occitan. Loís Alibèrt aviá sortit sa Gramatica en 1935, otís pedagogic màger qu’ajudava a botar l’escrit en conformitat amb una nòrma pan-occitana. Louis Delluc comprenguèt viste la necessitat de normalizar ortograficament la lenga d’Òc per afortir sa credibilitat, e l’enauçar al nivèl de tota autra lenga amb sas règlas e perqué pas, un jorn sos diplòmas. Fuguèt decorat de la cravata de Comandor de las Palmas Academicas a la desena jornada d'estudis occitans del Perigòrd organizada per Lo Bornat, lo Movement Laïc de las culturas regionalas e la Liga de l'Ensenhament3.

La primièra edicion de Tibal lo garrèl fuguèt facha en version bilingüa occitan-francés per las edicions Aubanel en 1958. Coma o escriu l’autor, « aquel raconte del temps dels igonauds l’ai escrich per los joines dels païs d’Òc ». Presentèt l’òbra al premi Aubanel (pròsa) en 1958, mas per aquò far, li calguèt se téner dins las constrenchas d’un recit cort. L’obtenguèt, amb 57 punts, contra 53 punts a Vert paradis de Max Roqueta. Fuguèt onorat de veire l’ensemble Tibal lo garrèl publicat en catalan a Barcelona en 1963, a la demanda del romancièr e editor Joan Sales, jol títol El Garrell. Aquesta publicacion dins la colleccion Club dels Novel.listes la faguèt Joan Sales per festejar lo 750en aniversari de la batalha de Murèth, que son desnosament fuguèt benlèu un eveniment desastrós per çò qu’auria pogut èstre l’avenir d’Occitània amb la mòrt de Pèire d’Aragon, aligat del comte de Tolosa, e la capitada de Simon de Montfort. Joan Sales aviá causit aquel roman de Delluc per çò que trobava qu’al sègle XVI, amb las luchas entremièg papistas e uganauds, lo Perigòrd aviá endurat d’eveniments religioses de la meteissa mena que lo demai d’Occitània al temps de las luchas dels crosats contra los catars4. Joan Sales voliá que se creèsse en Catalonha « una novelistica viva en lenga occitana », prepaus justificat per la remarca dins son prefaci que « la immigracion massiva5 d’occitans a Catalonha fuguèt un fenomen social de grand volum pendent las guèrras de religion »; aquels emigrants èran venguts s’installar dins una region ont restava lo sovenir de l’epòca que se parlava la meteissa lenga d’un costat e de l’autre de Pirenèus.

En 1968, las edicions « Lo Libre Occitan » publiquèron Tibal lo garrèl en entièr, mas solament en occitan. Fuguèt una descobèrta per los joves occitans del Perigòrd. D’annadas longas passèron avans que sortiguèsse la quatrena edicion del roman, viste atarit : d’abòrd una primièra partida en 2000 per las edicions ʺL’Hydre de Castelnaudʺ, que la nomenèt L’arma que sagna. S’acabava un pauc viste, amb la frasa : « M’èri tirat, enfin, de ma primièra, de ma terribla espròva. Una autra vita anava començar »… Aquò per dire que l’autor aviá previst una segonda partida que justificava aquela causida editoriala. La segonda partida sortiguèt nonmas en 2008 amb lo jos títol E la carn que patís, mas amb un autre editor, l'associacion « Mémoire et traditions en Périgord », d' Alàs-sus-Dordonha (24480), amb un prefaci de Jean Ganiayre e un avertiment de Gérard Marty, president de l’associacion.

D’un biais general, Louis Delluc trobava son inspiracion dins la natura a l’entorn d’el, dins l’istòria de sa província e dins l’istòria de l’Espanha ont aimava sovent sejornar. Fasiá mòstra de predileccion per lo sègle XVI.

Louis Delluc fondèt dins las annadas 1958 lo grop folcloric Lo Grel qu’amassava a l’encòp jovents e vièlhs de la comuna de Sent-Vincenç de Còssa. Obtenguèt un primièr premi al concors organizat a Perigüers per la Federacion de las Òbras Laïcas e un autre al concors regional de Biarritz. S’investissiá completament dins l’animacion culturala e pus precisament sus lo punt de la reabilitacion de la lenga d’Òc. Dins son trabalh seguissiá la meteissa linha. Cal rapelar qu’a l’epòca ont comencèt d’escriure son òbra, sos escolans ausissián pas que la lenga d’òc dins la vida vidanta: las breçairòlas de lor maire, los contes de lors grands, lo monde sul mercat, e non sai que... Lo francés que descobrissián a l’escòla èra per els una langue tant estrangièra coma a nosautres l’anglés o l’espanhòl. « Le mérite des instituteurs de la IIIe république en est d’autant plus grand que beaucoup d’entre les écoliers décrochaient le certificat d’études ! » çò ditz Micheu Chapduèlh dins lo prefaci de Fabletas per enfants del país d’Òc, editadas per Lo Bornat del Perigòrd/Novelum, 2004.

Èra pas acostumat de se trachar de lenga d’òc en d’aquela epòca, al contrari dins la màger part de las escòlas primàrias los escolans se fasián picar suls dets o punir se lor escapava un quite mot dins la lenga « mespresada ». Lo regent de Sent-Vincenç, el, se sirviá de las conjugasons occitanas per far melhor comprene lo vèrb être o lo vèrb avoir als escolièrs, coma se pòt ausir dins lo CD : Souvenirs d'élèves de Mr et Mme Louis Delluc, prepaus recaptats per David Dorrance a St-Vincenç de Còssa los 21/22 de junh de 1997 (MP3) al prèp de Mr et Mma Louveau (nascuda en 1935) e de Mma Moulinier e Mr (nascut en 1937).

« En pédagogie, on ne réussit pas si on ne part pas de données connues, çò ditz un de lors ancians escolans. lls (los regents) enseignaient l’Instruction civique. Chaque matin une phrase de morale en haut du tableau était commentée, ça durait environ dix minutes  »
et d’apondre :
« Pendant qu’il (Mr Delluc) nous donnait des exercices à faire il écrivait des poésies en occitan ! »

En qualitat de regent que preparava sos escolans al certificat d’estudis, e que deviá lor ensenhar l’istòria de França, Louis Delluc saviá çò que podiá lor plaire, e coma militant per lo reviscòl de la lenga occitana lor escriguèt un tèxt a lor mesura, Tibal lo Garrèl, en esperar lor donar lo gost de parlar la lenga. Aquel tèxt contava las aventuras d’un dròlle de lor atge, amb sas meteissas preocupacions, sos malurs e son astrada, sos aprentissatges e sas primièras esmogudas. Atal se legís lo volontarisme de l’autor quant a la causida de l’occitan. Aquela causida es pas qu’implicita, mas sauta als uèlhs.

Escriguèt tanben de fabletas per los enfants del cors elementari (sa femna ensenhava dins aquel nivèl), coneissiá plan la valor pedagogica de la faula, e çò dison los prefacièrs de la primièra edicion en 1958,
« Per astre, faguèt pas una adaptacion occitana de mai de La Fontaine o de Florian. Creèt, e prenguèt sos protagonistas au mai près de la vita jornadièra, dins l’ostal, dins lo codèrc, davant la pòrta… Sa tòca finala èra totjorn estada d’ensenhar. Quò èra del temps ont qualques ensenhaires caparuts s’endralhavan dins lo sendarèl estrech dubèrt per la recenta lei Deixonne per fin de far entrar un pauc d’occitan dins las escòlas. »

Tibal lo Garrèl fuguèt considerat coma lo primièr roman occitan escrich en Perigòrd, un eveniment grand. En efièch, fins alara se podián legir e jogar en lenga d’Òc e dins aquel lòc, peças de teatre, cantar de cansons, legir de poèmas, mas pas brica de romans. Los fachs istorics, jos la trama romanèsca, son vertadièrs e sovent relevats dins las cronicas d’un istorian reconegut, lo canonge Jean Tarde. L’ambient rufe del sègle XVI en Perigòrd, a causa de la misèria (impòst de tota mena, tempèris qu’anequelissián recòltas e menavan a la famina, luchas religiosas entre catolics e uganauds, encorregudas de la soldatesca) es escrich sens patòs, malgrat las aparéncias. Sufís de legir los libres d’Yves-Marie Bercé e los comptes renduts dels subdelegats de Sarlat a la generalitat de Guiana. Louis Delluc escriu : « Dins cada cloquièr, dels òmes gaitavan, e còp sec que vesián la mendra tropa armada, fasián tinlar las campanas ». Los registres parroquials son plens de paures, mòrts sus los camins, qu’avián pas de maison e quitament pas de nom.


Tibal, lo personatge màger, es lo filh d’una mendicaira. Vivon tots dos dins una cabana de pèira a distància del vilatge perque es considerada ela coma fachilièra. Lor asuèlh es barrat per las forcas patibulàrias e lo castèl, simbòls de la tota-poténcia senhoriala. Lo dròlle a per sola riquesa un flaujòl e una fonda, que li permeton de manjar ara per ara. Un bèl jorn sa maire serà raubada, menada a la preison de Sarlat puèi supliciada e cremada viva sus la plaça per acusacion de sorcelum, sens mai de formalitat. « Èra la misèria negra […]. E la misèria negra es la germana gran de la bruixeria6», çò ditz lo catalan Joan Sales. Las caças a las fachilièras s’èran amplificadas tre lo segond quart del sègle XV. La majoritat de las acusadas èran de femnas sovent pauras, vièlhas, e que vivián a part. Se disiá qu’avián lo maissant uèlh o que sabián ont se trobava lo matagòt, l’èrba que fai morir. Èra pas rar que sapièsson tanben sonhar lo monde amb de plantas medicinalas, mas aquò degun se’n rementava pas jamai. Dins sa bulla de 1484, lo papa Innocent VIII lançèt lo senhal de la lucha contra lo sorcelum e los «practicians infernals» per assanir, çò disiá, la religion catolica. Al campèstre, los qu’assajavan de solatjar mal o ben los malauts sabián pas ont se metre…
Tibal vai veire la verge negra de Ròcamodor per assajar d’oblidar l’òrre e mai sa culpabilitat d’aver pas sauput salvar sa maire de l’execucion. Los peregrinatges èran frequents a l’epòca estudiada (Ròcamador, Cadonh, ont longtemps los peregrins an pregat davant un linçol sant, que se disiá qu’èra tacat del sang del Crist, çò que s’es averat fals). A la pagina 145, Delluc pausa la question de la relativitat del miracle. Sens causir fèrmament una religion o l’autra, l’eròi demanda ajuda a un endevinaire; sèm dins una epòca ont lo sincretisme es moneda correnta. Per aver salvat la dròlla dels senhors de Castelnòu d’una banda de raubaires cobesejant sa riquesa, Tibal es recompensat d’una carga d’escudièr al castèl. Aquí Delluc tròba l’ocasion de parlar de la condicion de las femnas: en çò dels nòbles, los maridatges reglats per los parents èran pas que de transaccions financièras, aquò se verifica tanben per cada categoria sociala, i a qu’a espepissar los contracts de maridatges! Dins sa novèla fonccion, Tibal rencontra lo capitani Geoffroi de Vivans, amic d’Enric IV, lo rei de França e de Navarra7. Èra uganaud coma quasi tots los senhors de la riva esquèrra de la Dordonha. Los capitanis de las companhiás grandas avián lèu fach de virar casaca se se trobava un ponhat d’escuts a ganhar, se caliá mesfisar d’en pertot. Tibal es confrontat a las exaccions del triste sénher que terroriza son monde e per i escapar pren la fugida dins una gabarra.
Un autre personatge celèbre es evocat per Louis Delluc, Carles de Gontaut-Biron, qu’èra estat lo companhon d’armas e amic del rei Enric IV. Jamai content de las retribucions del rei per sos servicis (li aviá salvat la vida dos o tres còps), complotèt contra el e fuguèt decapitat en 1602 per l’aver traït. Una cançon, La ronda de Biron8 , illustrèt aquesta desgràcia, en donant Biron coma victima d’una injustícia. Lo debat menèt de bruch. L’opinion publica retenguèt nonmas lo destin tragic del soldat e l’ingratitud del rei. La cançon fuguèt interdita, que lo poder crentava un soslevament del pòble


Pendent sa lectura, mina de res, lo legeire jove apren l’istòria de son païs. Es pertant pas un libre d’istòria, es un roman d’aventura, Joan Sales ne’n aviá trobat lo ton entremièg rondalla e roman.

A legir sa bibliografia, se vei que Louis Delluc fuguèt un occitanista militant que se consacrèt plenament a l'educacion populara10. Europèu de la primièra ora puèi que publiquèt en mantuna lenga estrangièra, li agradava plan la cultura catalana e espanhòla ont trobèt l’inspiracion de sos libres. S’adreçava sovent als joves, dins una lenga simpla e justa, quora trebolaira quora galharda. Los dos tòms de Tibal lo Garrèl, roman d’aventuras, pòdon plaire de segur als escolans del collègi mai a los del licèu qu’an causit de conéisser al pus prigond la lenga parlada per lors aujols pendent mile ans. Lor agradarà lo ton saborós, la vivacitat de l’estil, la simplicitat facha de concision qu’empacha pas l’expression poetica.


1- http://www.crilj.org/2009/05/28/michel-bourrelier/
2- tòm XX de Lo Bornat, janv-fev-mars 1970, paja 7).
3-Le Périgourdin de Bordeaux n° 377, p. 6
4-Delluc a publicat lo poema Muret de la batalha, sus Le Périgourdin de Bordeaux n° 279 d'octobre de 1953, p.8
5-L’article « la » s’explica per una mèscla d’occitan e de catalan per Joan Sales.
6-Loís Delluc, El Garrell, traduït de l'occitàn per Joan Sales, Club Editor, 1963, p. 205.
7-Louis Delluc a publicat lo poema L’escalado que conta la presa de Doma per Vivans en 1588, dins Le Périgourdin de Bordeaux n° 279
8-O « Quand Biron voulut danser ».
9-Louis Delluc a publicat lo poema « Lou castèl de Biroun » sus Le Périgourdin de Bordeaux n° 100 de julhet de 1931, p.1 e 2
10- Robert Lafont et Christian Anatole, Nouvelle histoire de la littérature occitane, PUF, 1971, p.768- 769. « Pestour ne pouvait passer à l’occitanisme militant. Ce passage, Louis Delluc (1894) le fait naturellement. Instituteur, il s’est longtemps consacré à l’éducation populaire au sein du Bournat et a beaucoup écrit pour la jeunesse. Il s’est essayé avec beaucoup de bonheur au théâtre, en collaboration avec Fournier. Mais c’est comme prosateur qu’il a donné son œuvre la plus valable. La granda aiga, série de nouvelles non encore réunies en volume, évoque le monde coloré et la vie rude des gabariers de la Dordogne parmi lesquels s’écoula l’enfance de l’auteur. Avec Tibal lo garrèl (1958, 2e édition 1968) qui eut le prix Théodore Aubanel, ʺRaconte dels temps dels Igonauds escrich pels joines del païs d’ocʺ, il a voulu marcher sur les traces d’Eugène Le Roy[...]Avec Delluc, l’insertion du Périgord dans l’architecture commune de la littérature occitane contemporaine est accomplie. »

Bibliografia de Louis Delluc

Obratges en occitan

Nombroses articles, poemas o novelas publicats dins las revistas Lo Bornat, Oc, Le Gai saber, L'Armana Provençau, Le Périgourdin de Bordeaux.

- Òda a la Dordonha, poèma bilingüe, illustrat per Maurice Albe, Sarlat, Imprimerie Michelet, 1931

- Un monge-cavalier, en Jeroni de Perigus, avesque del Cid (tiratge a despart de las Analas del Centro de cultura valenciana, 1951), in Lo Bornat n° 4, oct-dec de 1992.

- La farça del pairolier, comèdia en collaboracion amb lo majoral Marcel Fournier, Périgueux, Federacion de las òbras Laïcas, sens data

- La poetessa galiciana Rosalia Castro (Oc n° doble 201-202 de julhet-decembre 1956, p. 224-236). Ensag.

- Fablettes pour les enfants des pays d’Oc, Lo Bornat del Perigòrd/ A.S.C.O. (Talher sarladés de cultura occitana), prefaci de Jean-Louis Galet, 1958.

- Fablettes pour les enfants du pays d’Oc, Périgueux, Edicions Pierre Fanlac, sens data, 35 p.

Tibal lo Garrèl, Avignon, Aubanèl, 1958, 214 p.

Tibal lo Garrèl, Reedicion Lavit, Toulouse, Lo Libre occitan, 1968, 197 p.

Lo secret del comte de Marcafava, comèdia per mariòtas, in Paraulas de Novelum, n° 81 bis, 1998.

-Tibal lo garrèl, L’arma que sagna, (primièra partida), occitan/francés, Castelnaud, Edicions L’Hydre, 2000. Prefaci de Bernard Lesfargues.

- Tibal lo garrèl… E la carn que patís, (segonda partida) occitan / francés, 24480 Alles / Dordogne, Editions Mémoire et traditions en Périgord, 2008. Prefaci de Jean Ganiayre. Avertiment de Gérard Marty, president de l’associacion Mémoire et traditions du Périgord.

- Fabletas per enfants del país d’Òc, Lo Bornat del Perigòrd/Novelum, 2004.

Traduccions castelhan/occitan

- La guerra dels ases,  capitol XXIV del libre de Don Quichote, Bordeaux, Le Périgourdin de Bordeaux, 1957, 15 p.

- Argental e io (Platero y io de Juan Ramon Jimenez, premi Nobel de literatura) en collaboracion amb lo filosòf Joseph Migot e lo majoral Jean Monestier, Lo Bornat. Sens data.

Obratges en francés

- Le mousse de la Niña, Paris, edicions Bourrelier 1953, Premi « Jeunesse » de las edicions eponimas.

- Des caravelles autour du monde, Paris, edicions Bourrelier, 1957.

- L’enfance d’une reine, Paris,edicions Bourrelier, 1958.

- Jeunes princes captifs, Paris, edicions Bourrelier, 1958.

- Le destin de Paquito, Paris, edicions Magnard 1963.

- Par la plume ou par l’épée, Namur, edicions du Soleil Levant, 1963.

- Olivier de Castille, edicions Bourrelier/Armand Colin, 1964.

Reviradas de l'òbra

- El grumete de la Niña, en Espanha en 1955. Tradusit en olandés en 1956 e en alemand per l’ensenhament segondari.

- Lo Garrell, en catalan,  Barcelona, edicions Joan Sales, 1963. Prefaci de Joan Sales p. 7 a 33.

Tèxtes inedits

Lena la Mariandona, pastorala fluviala en dos actes, sens data.

L’èrba que fai perdre, nòvelas, sens data.

La granda aiga, nòvelas.

La longue espérance,  en collaboracion amb Germaine Rougier, escrit al cap de sa vida.

Teatre

-Pèças ineditas, escritas e jogadas per amassar de l’argent fins a mandar de còlis als presonièrs pendent la guèrra 1939-1940, dont parlan los locutors del CD Souvenirs d'élèves de Louis Delluc.

- Louis Delluc e Marcel Fournier, La farço del peiroulie, Fédération des Œuvres laïques de La Dordogne, 1958.

- Louis Delluc e Bernard Lesfargues, Lo secret del comte de Marcafava,  comèdia per mariòtas, Novelum, 1998.

Òbras postumas

- Louis Delluc, Partis d’Argentat, Périgueux, Imprimerie Joucla, 1983.

- Louis Delluc, Histoire de Saint-Vincent-de-Cosse, monografia, Le Roc de Bourzac, 2006.

Crèdits :

Vinheta d'illustracion de Jacques Saraben

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Célèbre mais méconnu », Lo chalelh, bulletin n° 6, octobre de 2006, Association «Mémoire et traditions en Périgord».

- Préface de Joan Sales p. 7 – 33 de Lo Garrell, (en catalan), Barcelona, éditions Joan Sales, 1963.

- À propos d’une préface, Les conditions de survie d’un dialecte, per Joan Sales, traduction de Louis Delluc, Lo Bornat, revue n° 4, de 1963 de Lo bornat, p. 204 e sus n° 5, de 1964 p. 232.

- CD : Souvenirs d'élèves de Louis Delluc. Souvenirs d’écoliers de Mr e Mme Louis Delluc instituteurs à St-Vincent de Cosse de 1926 a 1951. Propos recueillis par David Dorrance à St-Vincent de Cosse les 21/22 de juin 1997 (MP3) auprès de Mr et Mme Louveau (née en 1935) et de Mme Moulinier e Mr (né en 1937). Chez Gérard Marty, Président de l'association Mémoire et traditions du Périgord, Les Salveyries, 24005, Alles sur-Dordogne.

- Le Périgourdin de Bordeaux, journal hebdomadaire de 1923 à 1963 (A.D.24, REV 925/2, 925/3, 925/4, 925/5,925/6).

- Lo Bornat dau Perigord, journaux de l'école félibréenne du Périgord.

- Robert Lafont et Christian Anatole, Nouvelle histoire de la littérature occitane, PUF, 1971, p.768- 769 :
« Pestour ne pouvait passer à l’occitanisme militant. Ce passage, Louis Delluc (1894) le fait naturellement. Instituteur, il s’est longtemps consacré à l’éducation populaire au sein du Bournat et a beaucoup écrit pour la jeunesse. Il s’est essayé avec beaucoup de bonheur au théâtre, en collaboration avec Fournier. Mais c’est comme prosateur qu’il a donné son œuvre la plus valable. La granda aiga, série de nouvelles non encore réunies en volume, évoque le monde coloré et la vie rude des gabariers de la Dordogne parmi lesquels s’écoula l’enfance de l’auteur. Avec Tibal lo garrèl (1958, 2e édition 1968) qui eut le prix Théodore Aubanel, « Raconte dels temps dels Igonauds escrich pels joines del païs d’oc », il a voulu marcher sur les traces d’Eugène Le Roy. S’il ne nous a pas donné un autre Jacquou le Croquant, il nous du moins donné un roman agréable à lire et un bon témoignage sur la vie populaire périgourdine.
Avec Delluc, l’insertion du Périgord dans l’architecture commune de la littérature occitane contemporaine est accomplie. »
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Polytechnicien, officier du génie, commandeur de la Légion d’honneur (1924), le poète symboliste, journaliste et romancier qui prend pour nom de plume celui du massif du Dévoluy proche de sa Drôme natale est une figure centrale du Félibrige et un acteur majeur de la renaissance d’oc au début du XXe siècle.

Identité

Formes référentielles

Devoluy, Pierre (1862-1929)979)

Autres formes connues

- Gros Long, Paul Pierre (Nom à l'état-civil)

- Dévoluy, Pierre (forme française du nom)

- Un de l’Armado, (pseudonyme)

- Jean Patarin, (pseudonyme)

- Jean Malan, (pseudonyme)

Forme référentielle du nom

Contrairement à ce que l’on trouve quelquefois, le patronyme GROS LONG ne contient pas de trait d’union comme en atteste l’acte de naissance de Paul Gros Long (Devoluy).
On rencontre trois formes différentes du pseudonyme Devoluy :
- « Pierre Devoluy » dans les pages de titre d’ouvrages dont Devoluy est l’auteur (voir bibliographie), et qui correspond à la forme qu’il avait adoptée,
- « Pierre Dévoluy » dans les titres d’ouvrages et d’articles critiques écrits en français,
- « Pèire Devoluy » dans les titres d’ouvrages et d’articles bilingues ou écrits en provençal dans la graphie mistralienne.
La forme « Devoluy », choisie par l’auteur, permet de démarquer le pseudonyme du nom du massif du Dévoluy qui l’a motivé et, d’autre part, elle est conforme à la graphie de la langue qui ne note pas dans ce cas l’accent aigu sur le E.
Toutefois, cette forme « Devoluy » ne va pas sans poser question en milieu francophone où elle apparaît inadaptée en collocation avec le prénom français « Pierre » : celui-ci, en effet, dans le syntagme « Pierre Devoluy », a tendance à générer une réalisation phonétique du type « Deuvolui » et non « Dévolui ».
C’est sans doute la raison pour laquelle on rencontre chez les critiques francophones la forme « Pierre Dévoluy », conforme à la graphie du français. Et c’est aussi ce qui peut expliquer la forme « Pèire Devoluy » qui établit une cohérence linguistique entre le prénom et la forme « Devoluy ». Mais il apparaît alors qu’il s’agit d’une traduction du prénom que s’était choisi Devoluy pour son pseudonyme, à savoir « Pierre », c’est-à-dire le second prénom de son état civil.

Éléments biographiques

Né dans la Drôme, à Châtillon-en-Diois, le 27 juin 1862, et mort à Nice le 5 mars 1932, Paul Gros Long, qui choisira pour nom de plume Pierre Devoluy, est issu d’une famille dont « les trois quarts vont à l’église et l’autre quart au temple », comme il le dit à Mistral dans sa lettre du 8 avril 19011. Son père, percepteur, possède aussi à Châtillon quelques parcelles de terre qui vont cristalliser l’attachement quasi mystique de Devoluy à ce terroir montagneux et à son parler, tous deux pour lui essentiellement provençaux – sa production en oc sera d’ailleurs écrite dans un provençal mistralien orthodoxe. Il quitte bientôt le Diois pour aller faire ses études au lycée de Nîmes où il se lie d’amitié avec Albert Dugat, qui sera baile du Félibrige sous son capouliérat, et avec le futur Président de la République Gaston Doumergue ; sa lecture de la Mirèio de Mistral déclenche alors chez lui une passion pour la langue d’oc. À vingt ans, il intègre l’École polytechnique où il écrit ses premiers vers, d’inspiration parnassienne.
D’abord affecté au 3e régiment du génie à Arras, il est muté à Montpellier en octobre 1890 et va fréquenter les poètes symbolistes de la revue Chimère, dirigée par Paul Redonnel, lié par ailleurs au Félibrige languedocien. Au printemps 1891 il rencontre Paul Valéry et, l’été suivant, devient secrétaire de rédaction de la revue qui va incarner le métissage du symbolisme et du Félibrige et où, à côté de René Ghil, Paul Verlaine ou Jules Renard, se retrouvent les auteurs provençaux et languedociens, Marius André, Paul Mariéton, Charles Maurras, L. Xavier de Ricard ou le jeune Joseph Loubet. Après Flumen (1890), il publie alors son recueil de poèmes symbolistes Bois ton sang ! (1892).
Devoluy est à Antibes en 1893 – il y rencontre Frédéric Amouretti et Maurras en octobre lors de la crise du Félibrige parisien – puis, en 1895, est nommé à Avignon, au cœur de la renaissance provençale. Le contact étroit avec les félibres de premier plan, et surtout Mistral, le maître qu’il admire, va en faire l’apôtre ardent de la doctrine mistralienne.

Engagement dans la renaissance d'oc

Devoluy part en garnison à Nice de 1899 à 1902, chargé de travaux de fortification à la frontière italienne. Désormais acquis à la pensée régionaliste, il rédige en 1899 son Istòri naciounalo de la Prouvènço e dóu miejour di Gaulo – laquelle ne paraîtra de son vivant qu’en extraits dans son journal Vivo Prouvènço ! de 1909 à 1914. Il y dénonce l’oppression séculaire de l’ennemi du Nord venu déposséder de sa terre et de ses libertés un peuple du Midi qui reste néanmoins fidèle à la patrie. L’ouvrage emporte l’enthousiasme de Mistral et Devoluy est élu majoral du Félibrige en 1900 puis capoulié, après le décès de Félix Gras, le 21 avril 1901.
Protestant sans fanatisme, antidreyfusard (contrairement à la majorité de ses coreligionnaires), patriote « ni blanc ni rouge », autonomiste et fédéraliste mais anti-séparatiste, faisant reposer l’État sur la province, la province sur la cité, la famille et l’individu, ce dernier lui-même guidé par l’idéal chrétien, tel est ce nouveau « chef » d’un Félibrige plutôt catholique, « capoulié des jeunes » (il a trente-neuf ans) qui devient bientôt le « capoulié de l’action ».
De retour en poste à Avignon début 1903, il va, le 20 octobre, se marier à Nîmes avec Lucy Serres, cévenole et protestante, née à Saint-Étienne-Vallée-Française. Ils auront deux filles à qui ils donneront les prénoms bien mistraliens de Magali et Nerte.
Réélu à la tête du Félibrige en 1905, ce positiviste de formation, soucieux des réalités, entreprend de réformer le fonctionnement et l’orientation d’une association qu’il souhaite davantage en prise avec la vie sociale et économique du pays. C’est ainsi qu’il lance son journal Prouvènço ! (1905-1907) qui deviendra Vivo Prouvènço ! (1908-1914). De même, lors de la révolte des vignerons du Languedoc, il propose à Mistral de participer à la manifestation du 9 juin 1907 à Montpellier, mais celui-ci refuse. Devoluy tente encore de modifier les statuts du Félibrige pour l’ouvrir aux associations culturelles locales et même aux syndicats agricoles, mais sa mise en minorité et l’hostilité qu’il rencontre lors de la Sainte-Estelle de Saint-Gilles le 31 mai 1909 l’amènent à donner sa démission, de capoulié en août 1909, puis du Consistoire en 1912. L’inlassable promoteur de la cause félibréenne, à travers ses discours en particulier, n’a pu voir se concrétiser ses aspirations régionalistes.
En poste à Nîmes de 1908 à 1910 (nommé chef de bataillon en 1909), Devoluy découvre les Cévennes de son épouse, se pénètre des lieux chargés de mémoire huguenote et commence la rédaction de ses récits historiques sur la révolte des Camisards. Il est à Nice depuis 1911 lorsque la guerre éclate et il se signalera sur le front par sa capacité d’organiser l’approvisionnement des combattants. À la fin des hostilités, avec le préfet Belleudy, il s’attachera à réparer les calomnies dont furent l’objet les soldats méridionaux du 15e corps et, de son expérience d’officier, tirera son ouvrage La Connaissance de la Guerre (1923).
De retour à Nice à la fin de la guerre, promu colonel, il y prend sa retraite en 1919 et redouble d’activité : d’abord comme journaliste, au Petit Dauphinois et à L’Éclaireur de Nice, puis comme romancier avec la publication de sa trilogie camisarde La Cévenne embrasée (1922, 1927, 1930). Parallèlement, il regroupe et traduit en français les textes des trois volumes de Proso d’Armana de Mistral (1926, 1927, 1930). 
En 1929, à 67 ans, il est élu conseiller municipal et exerce les fonctions d’adjoint au maire, Jean Médecin, chargé des Travaux publics, tout en participant à diverses actions culturelles jusqu’à ses derniers jours.
À sa demande, Devoluy a été enterré dans le cimetière protestant de Châtillon-en-Diois (26).


1. « Li tres-quart de ma famiho van à la Glèiso. L’autre quart au Temple. » (Lettre 73, 81.)


Essai de bibliographie de l’œuvre de Pierre Devoluy

[par Jean-Claude Rixte. Extrait de Textes et auteurs drômois de langue d’oc des origines à nos jours : Essai de bibliographie avec notes et commentaires. – Montélimar : Daufinat-Provença, Tèrra d’Òc, 2000, p. 119-130.
Revu et augmenté (décembre 2017) pour publication sur le site Occitanica, lo Portal collectiu de la cultura occitana (http://www.occitanica.eu) dans le cadre du projet Vidas, dictionnaire biographique en ligne des acteurs de la renaissance occitane (XIXe-XXIe siècle).]

Abréviations (localisations des ouvrages) :
ADD : Archives départementales de la Drôme, Valence BM : Bibliothèque municipale
BNF : Bibliothèque Nationale de France
BU : Bibliothèque universitaire
CIRDOC : Centre interrégional de développement de l’occitan, Béziers
PR Avignon : Palais du Roure, Avignon

Pierre DEVOLUY [Pseudonyme de Paul, Pierre GROS LONG]
D’après les notices bio-bibliographiques de Van Bever (1909, p. 41-42), Talvart et Place (1933, p. 228-230), Lefèvre (1934, p. 19-20) et Fourié (1994, p. 117-118) – cf. réf. ci-dessous – Devoluy a publié des articles dans les journaux et revues suivants :
L’Action régionaliste, L’Aiòli, L’Almanach du Midi, Armana prouvençau, La Campana de Magalouna (Montpellier), Chimère, La Cigalo d’or, La Cisampo, L’Echo des Rosati, L’Eclaireur de Nice (où il écrivit régulièrement à partir de 1918), Écrits pour l’art, Lou Felibrige, Foi et Vie, Lou Gau (Avignon), L’Idéio prouvençalo, Latinité, Marseille-Matin, La Minerve française, Monde nouveau, Le Pays cévenol, Le Petit Dauphinois, Les Partisans, La Plume, Prouvènço! (qu’il dirigea de janvier 1905 à décembre 1907) remplacé par Vivo Prouvènço ! (qu’il dirigea également de janvier 1913 à 1914), Reclams de Biarn e Gascounhe (Pau), La Revue de France (où il a publié « Li Meissoun », poème inédit de F. Mistral avec la traduction française), La Revue de Provence (Marseille), La Revue du Sud-Est (Lyon), La Revue félibréenne, La Revue indépendante, La Revue lyonnaise, La Revue universelle, Les Tablettes d’Avignon.
Pseudonymes dans L’Aiòli : Un de l’Armado, Jean Patarin, Jean Malan.

I. Ouvrages


- Flumen : Poème. – Melle (Deux-Sèvres) : Impr. de E. Goussard, 1890. – in-8o ; 23 p. [BNF : 8o Ye. Pièce. 2984.]
- Bois ton sang ! : Poèmes symbolistes. Préface par Albert Lantoine. – Paris : Libr. de l’Art indépendant, Édition de la Chimère, 1892. – in-18 ; xii-163 p. [BNF : 8o Ye. 3169 ; BM Avignon : in-8o 29552 et 8o 52.829.]
- MISTRAL, Frédéric, DEVOLUY, Pierre et al. – Requèsto adreissado à Moussu lou Menistre de l’Estrucioun publico en favour de la lengo d’O dins lis escolo primàri dóu Miejour / Requête adressée à Monsieur le Ministre de l’Instruction publique, en faveur de la langue d’Oc dans les écoles primaires du Midi. – Mount-Pelié : Estampariè de la Soucieta di publicacioun miejournalo e felibrenco, 1901. – 15 p. ; 18 cm. [CIRDOC : DCO 7-21.]
- [Préface.] LOUBET, Joseph. – Li Roso que saunon : Pouèmo prouvençau... / Les Roses qui saignent : Poèmes provençaux, avec la traduction française en regard par l’auteur, et une préface par Pierre Devoluy. Livre Ier. – Avignon : F. Seguin, 1902. – 105 p. ; 19 cm. [BNF : 8o Y2. 5611 ; BM Avignon : 8o 55.300 ; CIRDOC : CAB 1051.]
- MISTRAL, Frederi, DEVOLUY, Pèire et al. – Lou Libre nouviau de la rèino dóu Felibrige : Na Mario-Terèso de Chevigné pèr soun maridage emé M. Maurise Bischoffsheim, lou 27 de janvié 1902. – Paris : La Revue félibréenne, 1903. – 16 p. ; 28 cm. [Bibliothèque Paris4-CEROC : Fonds Perbosc, 3858.]
- Les Noms de la carte dans le Midi : Essai sur les noms de lieux du comté de Nice. – Nice : Malvano ; L. Meynier ; Avignon : Roumanille, 1903. – 55 p. ; 25 cm. [BNF : 8o Lk2. 5037 ; CIRDOC : CBB 403-15.]
- Counsistòri Felibren : Estra dóu proucès-verbau de la sesiho tengudo en Bartalasso lou 22 de mai 1904. – Avignon : Impr. Fr. Seguin, 1904. – 7 p. ; 22 cm. [CIRDOC : DCO 86-5.]
- Fèsto dóu Cinquantenàri de la Foundacioun dóu Felibrige a Font-Seguno lou 23 de Mai 1904 : Discours dóu Capoulié. – Avignon : Roche et Rullière, 1904. – 2 p. ; 28 cm. [CIRDOC : DCO 86-4. A aussi été publié sous le titre « Discours dóu Capoulié i Fèsto dóu Cinquantenàri de la foundacioun dóu Felibrige a Font-Segugno lou 23 de Mai 1904 » dans l’Armana prouvençau pèr… 1905, p. 72-76 et dans l’Armana dóu Ventour, 1905, p. 38-42.]
- Uno letro duberto dóu capoulié au majourau Jan Monné. – Avignon : Seguin, 1906. – in-8o ; 4 p. [Donné par Lefèvre, 1934, p. 73.]
- Prouvènço ! : Auriflour de la Causo felibrenco. Amenistracioun encò de Dono Roumanille, Avignon (1re année, no 1, 7 janvier 1905-no 36, 7 décembre 1907). À partir du no 37, porte le titre Vivo Prouvènço ! jusqu’au no 95, novembre-décembre 1912. – Avignon : Roumanille puis Digne : J. Renadieu, 1905-1912. [BM Avignon : Jx 79 ; CIRDOC : AF.]
- Vivo Prouvènço ! : Porto-paraulo mesadié di recoubranço miejournalo. Direicioun à Niço enco de Pèire Devoluy, du no 96, janvier 1913, au no 113, juillet 1914. [PR Avignon : M 4o 522.]
- Counferènci dóu Capoulié Devoluy sus la dóutrino mistralenco e felibrejado de l’Escolo de la Targo à Touloun li 21 e 22 de desèmbre 1907. – Avignoun : F. Seguin, 1908. – 24 p. ; 18 cm. [CIRDOC : CBA 300 ; PR Avignon : M 12o 37.]
- MISTRAL, Frédéric, MOUZIN, Alexis et DEVOLUY, Pèire. – I nòvi Margarido Mouzin e Pèire Fabry, 3 de desèmbre 1907. – Avignon : Béraud, 1907. – in-12 ; 8 p. [BM Avignon : 8o 37.529 ; PR Avignon : M 4o 426. Contient de P. Devoluy le poème de 48 vers « A l’ounour dóu nouviage de Margarido Mouzin », aussi publié dans Prouvènço !, n° 36, 1908.]
- [Avant-propos.] LAFORÊT, Guillaume. – Ramoun VI : Dramo istouri en cinq ate en vers prouvençau, emé la traducioun franceso en regard. [Avant-propos de Pèire Devoluy.] – Nîmes : Impr. La Laborieuse, 1912. – xvi-191 p. ; 19 cm. [CIRDOC : CAB 1153 ; PR Avignon : M 8° 112.]
- [Préface.] BELLEUDY, Jules. – Que faut-il penser du 15e corps ? Préface du colonel Gros Long. – Menton : Impr. coopérative, 1921. – xii-356 p., cartes ; 23 cm. [BNF, Tolbiac : 8-LF207-966 ; BU Lettres Montpellier : ZX 56857.]
- Le Psaume sous les étoiles : Roman. Bois gravés de Maximilien Monod-Vox. – Paris : éd. du Monde nouveau, 1922. – 299 p. ; 19 cm. (Collection Les jardins de la foi : Romans nouveaux, no XIX.) [Ce roman est la transposition de Lis Ausard (récits du soulèvement des Camisards) paru en feuilleton dans Vivo Prouvènço ! de septembre 1908 à mai 1910. BM Valence : D 3671 ; CIRDOC : CAB 2946.]
- Colonel GROS LONG. – La Connaissance de la Guerre : Essai de critique positive. – Paris : Nouvelle librairie nationale, 1923. – in-18 ; 237 p. [Compilation des cours de critique militaire professés par Devoluy à l’Institut d’Action française à Paris en 1921.]
- DEVOLUY, Pierre et BOREL, Pierre. – Au gai royaume de l’azur. Préface de M. Maurice Maeterlinck. – Grenoble : Éditions J. Rey, 1924. – 156 p., ill. ; 22 cm. (Collection « Les Beaux Pays », 4). [Ouvrage orné de 168 héliogravures. Nouvelle édition : 1925. Autres éditions données par Sudoc, portant le sous-titre « Du lentisque des Maures au jasmin de Grasse. Le Littoral et ses villes de rêve. Nice, capitale de l’Azur. La Montagne fleurie et le jardin des neiges », Grenoble : Arthaud, 1926, 1929. BM Avignon : 8o 56.765 ; CIRDOC : CAC 5007.]
- [Traduction et avant-propos.] MISTRAL, Frédéric. – Proso d’armana : Garbo de conte, raconte, fablèu… pèr Frederi Mistral ; trad. e av.-prep. de Pèire Devoluy / Prose d’almanach : Gerbes de contes, récits, fabliaux… par Frédéric Mistral ; trad. et av.-prop. par Pierre Devoluy. – Paris : Grasset, 1926. – 329 p. ; 19 cm. (Collection Œuvres inédites de Frédéric Mistral, 1.) [Œuvres inédites de Frédéric Mistral, publiées sous la haute direction de Mme Frédéric Mistral. BM Avignon : 8° 57.543 ; CIRDOC : CAB 686-1 ; PR Avignon : M 8° 139.]
- Le Violier d’amour : Roman. – Paris : E. Fasquelle, 1927. – 256 p. ; 19 cm. [BM Valence : A 4900 ; PR Avignon : M 8o 517, donne comme éditeur : Bibliothèque Charpentier.]
- [Traduction.] MISTRAL, Frédéric. – Nouvello Proso d’armana : Garbo de conte, raconte, fablèu... pèr Frederi Mistral ; trad. de Pèire Devoluy / Nouvelle Prose d’almanach : Gerbe de contes, récits, fabliaux... par Frédéric Mistral ; trad. de Pierre Devoluy. – Paris : Grasset, 1927. – 345 p. ; 19 cm. (Collection Œuvres inédites de Frédéric Mistral, 2.) [BM Avignon : 8° 58.053 ; CIRDOC : CAB 686-2 ; PR Avignon : M 8° 140.]
- [Préface.] LAUGA, Henri. – Esprit qui les fis vivre. Avec une préface de Pierre Devoluy. – Neuilly : Éditions de « la Cause », 1927. – 151 p. ; 20 cm. [Contes et récits huguenots. BNF, Tolbiac : 8-Y2-73099.]
- DEVOLUY, Pierre et BOURGUET, Pierre. – Le Psautier huguenot : Choix de 54 vieux psaumes sous leur forme authentique. Préface, notes et commentaire par Pierre Devoluy ; hors-texte de P. Bourguet. – [s. l.] : Éditions de La Vie nouvelle, 1928. – xxx-84 p. ; 25 cm. [CIRDOC : CAC 5448.]
- DEVOLUY, Pierre, JOUVEAU, Marius et al. – Discours prononcés à l’inauguration de la statue de Frédéric Mistral à Maillane le 2 avril 1929. – [Aix-en-Provence : Impr. universitaire Nicollet, 1929]. – 41 p. ; 23 cm. [CIRDOC : JOU C 73 ; PR Avignon : M 4° 350.]
- Sous la croix : La Cévenne embrasée. Roman. Illustrations de Labarthe. – Paris : Éditions « Je Sers », [1930]. – 301 p., fig. en noir et en coul. ; 21 cm. [ADD : *A 1048 ; BM Avignon : 8° 58. 831 ; CIRDOC : CAC 382.]
- [Traduction.] MISTRAL, Frédéric. – Darriero Proso d’armana : Garbo de conte, raconte, fablèu... pèr Frederi Mistral ; trad. de Pèire Devoluy / Dernière Prose d’almanach : Gerbes de contes, récits, fabliaux... par Frédéric Mistral ; trad. de Pierre Devoluy. – Paris : Grasset, 1930. – 335 p. ; 19 cm. (Collection Œuvres inédites de Mistral, 3.) [CIRDOC : CAB 686-3 ; PR Avignon : M 8° 141.]
- La Dóutrino mistralenco. – Touloun : Ed. de La Pignato, [1930]. – 36 p. ; 13 cm. [Réédition de Counferènci... à Touloun li 21 e 22 de desèmbre 1907 à l’occasion du centenaire de Mistral. CIRDOC : CBA 169-3 ; PR Avignon : M 12° 38.] Nouvelle édition. – Touloun : Edicien de L’Escolo de La Targo, 1948. – in-24 ; 28 p.
- La Jeune Fille dans l’œuvre de Mistral : La Mireille châtillonnaise . – [s. l.] : 1930. – 4 p. ; 23 cm. [Tiré à part de la Revue des provinces de France, n° 15, octobre-décembre 1930, p. 388-391. CIRDOC : S1 ; PR Avignon : M 4° 734. Cf. aussi « ‘Mireille’ châtillonnaise ». – Les Tablettes d’Avignon, 5e année, no 230, 28 septembre 1930, p. 3-4. BM Avignon : Z 13.]

Publications posthumes, rééditions

- « A Damisello Dugal ». – Calendau, no 66, 1938. [Poème de 40 vers, datable de 1908, selon Teissier, 1943, p. 309.]
- La Nationalité de Nice. – Nice : [Ville de Nice], 1939. – 32 p. ; 21 cm. [CIRDOC : JOU C 386. Fourié, 2009, p. 114 donne comme éditeur Nice : E. Gimello, 1939. Selon l’avant-propos, ce texte est une réédition de celui précédemment publié par Devoluy dans la Revue Universelle du 15 février 1927.] Nouvelle édition : Monein : PyréMonde Princi Negue de Mounenh en Biarn, 2007. – 55 p., ill., couv. ill. ; 21 cm. [BNF, Tolbiac : 2008-98440.]
- DEVOLUY, Pierre et BOREL, Pierre. – Au royaume de l’azur ; couv. de G.-A. Mossa. – Grenoble : Arthaud, 1939. – 175 p., ill., couv. ill. ; 20 cm. [CIRDOC : CAB 3522.]
- Mistral et la rédemption d’une langue. – Paris : B. Grasset, 1941. – 287 p., portr. frontispice de Mistral gravé par R. Joël ; 19 cm. [Réédition du texte précédemment publié dans La Revue de France, nos 6-8, 1932. BM Avignon : 8o 61.924 ; BM Valence : D 5757 ; CIRDOC : CAB 269.] 7e édition, 1943 [BU Droit-Lettres Grenoble : 45990.]
- TEISSIER, Leoun. – À la suite de son article « Pèire Devoluy pouèto ». – Calendau, annado XI, no 98, abriéu-jun 1943, L. Teissier publie deux poèmes inédits de Devoluy, « Cansouneto dis àuti prado », p. 311, et « Au cementèri de Maiano : Sus la toumbo de Mario Deville », p. 316.
- FABRE, Pierre. – Pierre Devoluy (1862-1932). Istòri naciounalo de la Prouvènço e dóu miejour di Gaulo : Prose provençale. Publication assurée par Pierre Fabre, Capoulié du Félibrige. – [Ollières] : Cercle Pierre-Devoluy ; [Draguignan] : Organe promotionnel de la Maintenance de Provence du Félibrige, 1994. – xx-449 p., ill., carte ; 23 cm. [ISBN : 2-9508441-0-3. Cet ouvrage, sur lequel Devoluy travaillait encore au moment de sa mort, avait paru partiellement dans Vivo Prouvènço ! , du no 53, 7 mai 1909 au no 114, juillet 1914. Quelques passages ont été reproduits dans Lou Felibrige, no 147, 1963 et dans Prouvènço Dau ! , du no 101, mars 1985 au no 120, décembre 1986. CIRDOC : CAC 5546.]
- La Cévenne embrasée : Trilogie romanesque. Préface de Pierre Fabre. – Paris : Les Éditions de Paris, 2002. – 549 p., couv. ill. en coul. ; 21 cm. [Réunit Le Psaume sous les étoiles, Le Violier d’amour, Sous la croix. BNF, Tolbiac : 2002-47818.]
- « La Dévotion du bailli Suffren ». – Le Petit Journal de l’exposition, [2004], p. 2. [Reproduction de la traduction par P. Devoluy du texte de Mistral, « La Devoucioun dóu Baile Sufren », Armana prouvençau per 1862, p. 69. Le Petit Journal de l’exposition Draguignan le 21 mai 1854 est une publication hors-série de la revue Artillerie à l’occasion du cent-cinquantenaire de la fondation du Félibrige, ISBN 2-9509850-2-5.]
- [Traduction et avant-propos.] MISTRAL, Frédéric. – Proses de l’almanach provençal : Gerbes de contes, légendes, récits, fabliaux, sornettes de ma mère l’oie, facéties, devis divers. Avant-propos et traduction de Pierre Devoluy ; illustrations de Corinne Simon. – [Anglet] : Aubéron, 2008. – 343 p., ill., couv. ill. ; 22 cm. [CIRDOC : CAC 8930.]
- [Traduction.] MISTRAL, Frédéric. – Contes e racontes prouvençaus : Prose d’almanach et Nouvelle Prose d’almanach. Tome Ier. Traduction en français de P. Devoluy. – Cressé (17160) : éd. des Régionalismes, 2014. – 187 p., couv. ill. en coul. ; 24 cm. (Collection Au viu leupard, 210.) [CIRDOC : C.PRO MIST.]



II. Articles

- « Lou Bon Viage ». – La Cigalo d’or, avril 1891. [Sonnet daté « Mount-pelié, lou 16 de mars 1891 » et dédié « A moun paire, pèr i’ anounça ma venguda ». (Après Arras, Devoluy a été muté à Montpellier en 1890.)]
- « Lou Mau-còr ». – La Cigalo d’or, 15 octobre 1891, p. 3. [Sonnet daté « Bourboun-de-l’Alié, avoust 1891 » et dédié « An’ Albert Arvaniellle ».]
- « Félibres et... romans ». – Chimère, 15 juillet 1892, p. 1-3.
- « Broufounié sus li ginouflèio ». – La Cigalo d’Or, 15 mars 1893, p. 1. [Poésie.]
- « A prepaus dóu libre de Savié de Ricard, L’Esprit politique de la Réforme ». – L’Aiòli, no 91, 7 de juliet 1893, p. 1. [Signé « J. F. Malan. »]
- « Antiboulenco, pèr Marius André ». – L’Aiòli, n° 95, 17 d’avoust 1893, p. 3. [Teissier, 1943, p. 308, indique qu’il s’agit du titre d’un recueil de vers et prose qui ne parut jamais et dont il ne subsiste que ces 35 vers.]
- « Lou Rastèu ». – La Cigalo d’or, 1er octobre 1893, p. 2-3.
- « La Lutte meilleure (1) et En les landes ». – L’Idée évolutive. Volume I. – Paris : Savine, 1893, p. 178-180. [Revue critique. Devoluy mentionné comme auteur d’articles dans La Revue indépendante et, p. 22, comme rédacteur de Écrits pour l’art, de René Ghil, en 1891.]
- « La Glòri d’Esclarmoundo, pèr Marius André ». – L’Aiòli, no 109, 7 de janvié 1894, p. 1-2.
- « Dins lou bourboui ». – La Cigalo d’or, 15 juillet-1er septembre 1894, p. 4.
- « À la lausenjo d’uno fado ». – L’Aiòli, no 168, 27 d’avoust 1895, p. 1. [Poème de 98 vers qui a également été publié dans E. Gaubert et J. Véran, Anthologie de l’amour provençal, 1909.]
- « I Gràndi manobro ». – L’Aiòli, no 171, 27 de setèmbre 1895, p. 1. [Signé « Un de l’armado. »]
- « Pèr lou 36en anniversàri de Mirèio ». – L’Aiòli, no 179, 17 de desèmbre 1895, p. 3. [Daté « 7 de desèmbre, miejo-niue. »]
- « Étude bibliographique sur Montserrat, de Marius André ». – La Revue félibréenne, t. XII, 1896, p. 193.
- « En l’ounour de Sa Majesta Na Marìo Girard, rèino di Felibre ». – L’Aiòli, no 184, 7 de febrié 1896, p. 2. [Poème de 24 vers.]
- « Flour de brousso, pèr A. Vermenouze ». – L’Aiòli, no 186, 27 de febrié 1896, p. 1-2.
- « Resson de mandorro ». – L’Aiòli, no 196, 7 de jun 1896, p. 1. [Poème de 56 vers également publié dans J. Bourrilly et al., Flourilege prouvençau, La Targo, 1909.]
- « Ces satanés gens de mas ». – L’Aiòli, n° 204, 27 d’avoust 1896, p. 1.
- « Dins lis Aup : Noto de manobro ». – L’Aiòli, n° 205, 7 de setèmbre 1896, p. 1.
- « Lou Prougrès ». – L’Aiòli, no 209, 17 d’óutobre 1896, p. 1.
- « Antibo : A moun ami Teodor Halle, antiboulen ». – L’Aiòli, n° 219, 27 de janvié 1897, p. 1.
- « Histoire du Félibrige (1854-1896), par Gaston Jourdanne ». – L’Aiòli, no 234, 27 de jun 1897, p. 1.
- « Li Pirenèu ». – L’Aiòli, no 237, 27 de juliet 1897, p. 1. [Sur l’ouvrage de V. Balaguer, traduit en provençal par M. André.]
- « Lis Arlandié de Lutèço ». – L’Aiòli, no 240, 27 d’avoust 1897, p. 1 et no 245, 17 d’óutobre 1897, p. 1-2. [Ces deux articles, traduits en français, ont été publiés dans La Revue félibréenne, t. XIII, 1897, p. 163-169, sous le titre « Les Malandrins de Lutèce. »]
- « I Manobro : Journau de routo d’un lio-tenènt de reservo ». – L’Aiòli, no 247, 7 de nouvèmbre 1897, p. 2-3. [Signé « Jan Bouisset. Coupia e publica pèr Pèire Devoluy. »]
- « A la direicioun de L’Aiòli : Sur les libertés locales et municipales ». – L’Aiòli, no 250, 7 de desèmbre 1897, p. 1-2. [A propos de l’ouvrage d’Augustin Thierry.]
- « Albigisme e liberta ». – L’Aiòli, no 251, 17 de desèmbre 1897, p. 1-2.
- « Declaracioun à l’Escolo dóu Flourege ». – L’Aiòli, no 257, 17 de febrié 1898, p. 1-2.
- « I Ligaire óucitan ». – L’Aiòli, no 260, 17 de mars 1898, p. 1-2.
- « Rampèu de graile ». – L’Aiòli, no 268, 7 de jun 1898, p. 1. [Poème de 100 vers, également publié dans E. Gaubert et J. Véran, Anthologie de l’amour provençal, 1909.]
- « Les Français d’aujourd’hui e li Prouvençau de deman ». – L’Aiòli, no 269, 17 de jun 1898, p. 1-2.
- « Letro d’un Dóufinen ». – L’Aiòli, no 277, 7 de setèmbre 1898, p. 3. [Signé « P. D. », daté « Chastihoun-en-Diés, lou 17 d’avoust 1898. »]
- « Nosto fèsto naciounalo ». – L’Aiòli, no 280, 7 d’óutobre 1898, p. 1-2. [Daté « Fuvèu, lou 12 de setèmbre 1898 (Anniversari de la bataio de Muret, 11-12 setèmbre 1213). »]
- « Lou Reviéure ». – Les Mois dorés, no 10, Aix : 1898. [Également publié dans Teissier, 1943, p. 312-315.]
- « A Frederi Mistral : Lou XIV de mai 1899 ». – L’Aiòli, n° 303, 27 de mai 1899, p. 2. [Poème de 42 vers, aussi publié dans La Revue félibréenne, t. XIV (pour 1898 et 1899), 1900, p. 349-350.]
- « L’Istòri adoubado à la parisenco ». – L’Aiòli, no 290, 17 de janvié 1899, p. 1-2.
- « La Counquisto parisenco ». – L’Aiòli, no 299, 17 d’abriéu 1899, p. 1. [Signé « Jan Patarin. »]
- « Lou Pouèto M. Chabrand e lou nouvelun prouvençau au tiatre ». – L’Aiòli, n° 300, 27 d’abriéu 1899, p. 1-2.
- « La Pauriho ». – L’Aiòli, n° 309, 27 de juliet 1899, p. 1-2.
- « O castèu de Vizilo : Oumage à ‘N Leoun de Berluc-Perussis ». – L’Aiòli, n° 310, 7 d’avoust 1899, p. 1-2.
- « Le Congrès des poètes ». – L’Aiòli, n° 313, 7 de setèmbre 1899, p. 1.
- « Li Gabian, pèr Jùli Bouissiero ». – L’Aiòli, n° 323, 17 de desèmbre 1899, p. 1-2.
- « Courrier d’Occitanie ». – Les Partisans, 5 novembre 1900.
- « La Reneissènço poulitico : I. Sièclé XIIen e XIIIen ». – Armana dóu Ventour, 1900, p. 49-52. [Extrait de Istori naciounalo de la Prouvènço e dóu Miejour.]
- « Courrier d’Occitanie ». – Les Partisans, n° 5, 5 janvier 1901, p. 246-250.
- « La Republico de Marsiho ». – Armana dóu Ventour, 1901, p. 85-87. [Extrait du chapitre VIII de Istori naciounalo de la Prouvènço e dóu Miejour.]
- « Conférence au Petit Poète à Nice ». – Lou Felibrige, 1901, p. 19.
- « Lou Martire de Pascalis ». – Lou Jacoumar, 2° annado, 1901. [CIRDOC : AI 14.]
- « A Prepaus de la lengo d’O ». – Revue du Languedoc, février [1901 ?] [Donné par E. Lefèvre, Catalogue félibréen et du Midi de la France. – Marseille : Paul Ruat, 1901, sans mention d’année.]
- Lettre-programme. – Moniteur de l’Aude, 14 avril 1901.
- « Discours prounouncia a la Santo-Estello de Pau lou 27 de Mai 1901 ». – Armana prouvençau pèr… 1902, p. 24-30.
- « Une lettre du Capoulier ». – La Cigale, no 6, juin 1901, p. 74.
- « Sus la mort d’En Fèlis Gras ». – Armana prouvençau pèr… 1902, p. 63-65. [En note : « 15 de mars 1901. » Poème de 56 vers, également publié dans J. Bourrilly et al., Flourilege prouvençau, La Targo, 1909.]
- « Lou Serventés de Pau ». – Armana dóu Ventour, 1902, p. 95-96. [En note : « Pèiro-Cavo, lou 20 de juliet 1901. »]
- « Discours prounouncia a la Santo-Estello de Beziés lou 25 de Mai 1902 ». – Armana prouvençau pèr… 1903, p. 65-69. [Aussi publié dans Armana dóu Ventour, 1903, p. 79-82.]
- Devoluy, Pierre et Ronjat, Jules. – « Proujèt d’estatut felibren ». - La Terro d’Oc, décembre 1902, p. 185-195.
- « A la Rèino dóu Felibrige ». – Armana prouvençau pèr… 1903, p. 77-78. [Poème de 70 vers, aussi publié avec une traduction française dans La Revue félibréenne, tome XV, 1903, p. 162-164.]
- « Seculàri messorgo ». – L’Idèio prouvençalo, 16 mars 1903.
- « Li Counsulat ». – Armana dóu Ventour, 1904, p. 80-83. [Extrait de Istori naciounalo de la Prouvènço e dóu Miejour.]
- « Réforme du Statut félibréen : Lettre ouverte à Paul Ruat, par Devoluy, capoulié du Félibrige ». – Revue de Provence, tome VI [1904], p. 165.
- « Flourimando (o Magagnosc) ». – Lou Gai-Sabé, 1905. [Teissier, 1943, p. 309, indique que cet extrait de 24 vers fut probablement écrit à la même époque que « Antiboulenco » (soit 1893).]
- « Discours prounouncia au festenau de Santo-Estello lou 12 de Jun 1905 en Arle ». – Armana prouvençau pèr… 1906, p. 69-75. [Aussi publié dans Revue des langues romanes, tome XLVIII, (série 5, tome 8), 1905, p. 299-305.]
- « Discours prounouncia pèr l’inauguracioun dóu buste d’En Fèlis Gras en Avignoun lou 6 d’Avoust 1905 ». – Armana dóu Ventour, 1906, p. 13-15. [Voir aussi « Discours dóu Capoulié Devoluy davans lou mounumen d’En Fèlis Gras », Lou Viro-souleu, 1904-1905, p. 76.]
- « La Font di rèire ». – Prouvènço !, n° 6, 1906. [Poème de 86 vers, également publié dans Ch.-P. Julian et P. Fontan, Anthologie du Félibrige provençal, 1924, p. 342-347.]
- « Envoucacioun à la mountagno ». – Prouvènço !, n° 13, 1906. [Dédicace « A Miquèu de Camelat. » Poème de 56 vers, aussi publié dans Armana prouvençau pèr… 1926, p. 33-34 ; Marsyas, nos 117-119, 1930.]
- « Roussignoulet sóuvage ». – Prouvènço !, n° 17, 1906. [Poème de 40 vers.]
- « Resson poupulàri : De bon matin me siéu leva ». – Prouvènço !, n° 19, 1906. [Poème de 30 vers, aussi publié dans Ch.-P. Julian et P. Fontan, Anthologie du Félibrige provençal, 1924, p. 346-349, avec la musique p. 551.]
- « Discours de Santo-Estello prounouncia a Ceto lou 3 de Jun 1906 ». – Armana prouvençau pèr… 1907, p. 81-85. [En partie reproduit dans Armana dóu Ventour, 1907, p. 13-14.]
- « Lou Dóu d’amour ». – Prouvènço !, n° 25, 7 janvier 1907. [Poème de 55 vers, aussi publié dans Armana prouvençau pèr 1908 et dans Van Bever, 1909, p. 42-44.]
- « A Douço ». – Prouvènço !, n° 26, 1907. [Poème de 77 vers, aussi publié dans J. Bourrilly et al., Flourilege prouvençau, La Targo, 1909 ; Ch.-P. Julian et P. Fontan, Anthologie du Félibrige provençal, 1924, p. 348-353 ; Marsyas, n° 137, 1932.]
- « Lou Paire de Magali Malan au paire de Magali Lafourest ». – En terro d’Arle, abriéu 1907. [Poème de 28 vers.]
- « Eilavau dins la prado ». – Prouvènço !, n° 29, 1907. [Poème de 78 vers.]
- « Siegfried ». – Prouvènço !, n° 34, 1907. [Poème de 14 vers.]
- « Plang sus la mort de Jan Laforêt ». – Prouvènço !, n° 34, 1907. [Poème de 44 vers.]
- « Vot nouviau : Au caprice d’un rèi… ». – Prouvènço !, n° 39, 1907. [Poème de 25 vers.]
- « Pajo d’album : À la fiho de moun ami En Marius Chabrand ». – Vivo Prouvènço !, n° 45, 1908. [Poème de 30 vers, signé Jan Malan, aussi publié dans Armana prouvençau pèr 1909, p. 24-25.]
- « Lis Ausard ». - Vivo Prouvènço !, septembre 1908-mai 1910. [Feuilleton historique sur la guerre des Cévennes à la fin du règne de Louis XIV, signé Jan Malan.]
- « Discours prounouncia au festenau de Santo-Estello a Touloun lou 8 de Jun 1908 ». – Armana prouvençau pèr… 1909, p. 84-89.
- « Lou Dangié d’amour ». – Vivo Prouvènço !, n° 58, 1909. [Poème de 40 vers.]
- « Paraulo dóu Capoulié En Pèire Devoluy prounounciado en Arle lou 30 de Mai [1909] davans l’estatuo de Frederi Mistral ». – Armana prouvençau pèr… 1910, p. 73-77. [Aussi reproduit dans Charles-Roux, J. – Le Jubilé de Frédéric Mistral : Cinquantenaire de Mireille (Arles, 29-30-31 mai 1909). – Paris : Libr. A. Lemerre, 1912. – p. 168-182. PR Avignon : M Fol. 22.]
- « Lou Poutoun ». – Vivo Prouvènço !, n° 63, 1910. [Poème de 60 vers.]
- « Coundoulènci dóu Capoulié ». – Armana dóu Ventour, 1910, p. 99. [A l’occasion de la mort de la mère de L. Charrasse, le directeur de l’Armana dóu Ventour.]
- « Dins le Clocher provençal... ». – Vivo Prouvènço !, dilun 7 d’avoust 1911, p. 5-6. [Diatribe avec H. Jacomet.]
- « La Felibrejado dóu Mas Soubeyran : Lou Museon dóu Desert ». – Vivo Prouvènço !, 7 d’octobre de 1911.
- « L’Odieux sauvé par le ridicule ». – L’Éclaireur de Nice, 6 décembre 1921.
- « Le Poète Bigot, de Nîmes ». – L’Éclaireur du soir, n° 44, 13 février 1923, p. 1.
- « Rancher et Mossa ». – L’Éclaireur de Nice, 28 novembre 1923.
- « Souvenirs sur Charloun ». – Le Feu, février 1924.
- « À prepaus de Beline ». – Reclams de Biarn, janvier 1925.
- « À Maillane ». – L’Éclaireur de Nice, n° 224, 12 août 1925, p. 1.
- « Le Poème des moissons ». – L’Éclaireur de Nice, n° 229, 17 août 1925, p. 1.
- « L’Amour provençal ». – L’Éclaireur de Nice, 25 avril 1926.
- « Cansouneto ». – Armana prouvençau pèr… 1927, p. 59-61. [Poésie. Dédicace « Pèr la neissènço de Nerto Mistral ». En note : « Niço, 19 de Febrié 1926. »]
- « La Nationalité de Nice ». – Revue Universelle, t. XXVIII, n° 22, 15 février 1927, p. 402-423
- « Marius André ». – L’Éclaireur du soir, 8 octobre 1927.
- « En Avignon : La Barthelasse menacée ». – L’Éclaireur de Nice, n° 311, 7 novembre 1927, p. 1.
- « La Légende de Sainte-Dévote ». – L’Éclaireur de Nice, n° 39, 8 février 1928, p. 1.
- « Avenir du mistralisme et de la Renaissance provençale ». – L’Éclaireur de Nice, n° 255, 12 septembre 1930, p. 1.
- « ‘Mireille’ châtillonnaise ». – Les Tablettes d’Avignon, 5e année, no 230, 28 septembre 1930, p. 3-4. [BM Avignon : Z 13.]
- « La Langue de Mistral ». – La Revue de France, n° 20, octobre 1930, p. 708-729, n° 21, novembre 1930, p. 64-84. [Aussi publié dans L’Éclaireur du soir, du n° 304, 31 octobre 1930, p. 3, au n° 311, 7 novembre 1930, p. 4.]
- « Félibres et Catalans ». – Marseille-Matin, 13 mai 1931.
- « Mistral et la rédemption d’une langue ». – La Revue de France, nos 6-8, 15 mars, 1er et 15 avril 1932. [BM Avignon : P. 4o 14.869 (1932).]

III. Manuscrits

- Flourimando, poème dramatique. [Donné par Fourié, 1994, p. 118.]
- Jóusè d’Arbaud, Folco de Baroncelli, s.d. En provençal, texte seul. Le début de ces deux articles est identique. [PR Avignon : ms. 141 (Autographes de précurseurs, « primadié » et félibres), fol. 78.]

IV. Correspondances

IV. 1. Correspondance Pierre Devoluy – Maurice Faure. [Archives Maurice Faure, ADD 1 E 934.]
IV. 2. Correspondance Pierre Devoluy – Frédéric Mistral [Conservée au Musée Mistral, Maillane]
191 lettres répertoriées 73-1 à 73-191, datées des 14 février 1895 à décembre 1904,
36 lettres répertoriées 240-31 à 240-66, datées des 9 janvier au 14 décembre 1905,
72 lettres répertoriées 290-22 à 290-93, datées des 9 janvier 1906 au 26 mai 1910.
2 lettres répertoriées 384-121 et 384-122, datées des 4 et 8 novembre 1913.
IV. 3. Correspondance Pierre Devoluy – Jules Véran
Lettres adressées à Jules Véran par Pierre Devoluy. [PR Avignon : ms. 138.]
IV. 4. Autres correspondances de Pierre Devoluy [Copies dactylographiées conservées au Palais du Roure, Avignon, dossiers « Félibres, correspondances »] :
Copies de lettres adressées par Pierre Devoluy à Henri BOUVET, Victor EMMANUEL, Xavier DE FOURVIÈRES, Membres de l’Escolo di Pirenèu, MM. les Secrétaires du Congrès des Poètes à Béziers, Alexis MOUZIN, Sully-André PEYRE, l’abbé SPARIAT, Léon TEISSIER.
Lettre (carte de visite) adressée à Mme Laurès, datée du 22 janvier 1902. [PR Avignon : ms. 143, 7.]
Lettres adressées à Mme Roumanille, datées des 19 décembre 1907 et 6 janvier 1908. [PR Avignon : ms. 429, 10.]
Lettres adressées à Mme Boissière, datées du 6 janvier 1908 et s.d. [PR Avignon : ms. 430, 7.]
FABRE, Pierre. – « Les lettres de Pierre Devoluy à Sully-André Peyre ». – L’Astrado, n° 25, 1990, p. 153-170.
IV. 5. Correspondance Frédéric Mistral – Pierre Devoluy
ROSTAING, Charles. – Correspondance Frédéric Mistral – Pierre Devoluy (1895-1913). Publiée et annotée par Charles Rostaing. – Nîmes : Impr. Bené, 1984. – 2 vol., 927 p., portrait ; 22 cm. [CIRDOC : CAB 1-2 ; PR Avignon : 8o 1165.]
[Facsimilés conservés au Palais du Roure, Avignon ; voir Correspondance de Frédéric Mistral : Inventaire par ordre alphabétique des lettres conservées au Palais du Roure. – [Avignon], 1er janvier 1959] :
15 lettres datées des 8 février 1895, 3 juillet 1899, 14 mars, 30 avril, 27 novembre 1901, début 1902, 12 avril 1902, 15 octobre 1906, 20 février 1907, 7 juin 1909, une lettre datée « ? 1914 », 4 lettres s.d.
« Hommage à Mistral », La Plume, 1905. [Citation d’une lettre de Mistral à Devoluy, sans date, où Mistral expose sa vision du Félibrige.]
La Revue de France, vol. 6, no 5, 1er septembre 1926. [Contient, p. 195 et sq., plusieurs lettres de Mistral à Devoluy, dont celle du 14 mars 1901 dans laquelle Mistral engage Devoluy à se présenter comme capoulié. ]

V. Dossier individuel de Paul Gros Long.

Conservé au Service historique de la Défense, département de l’Armée de terre, à Vincennes.

VI. Critique

- E. D. – « Flumen, par Pierre Devoluy ». – Mercure de France, tome II, mars 1891, p. 188.
- R. G. – « Bois ton sang, par Pierre Devoluy ». – Mercure de France, tome VI, octobre 1892, p. 171-172.
- L’Idée évolutive. Volume I. – Paris : Savine, 1893. [Devoluy mentionné comme auteur d’articles dans la Revue indépendante et, p. 22, comme rédacteur de Écrits pour l’art, de René Ghil, en 1891.]
- « Antiboulenco e lou pouèto Pèire Devoluy ». – La Cigalo d’or, 15 juillet 1893, p. 3. [Cf. de P. Devoluy, « Antiboulenco, pèr Marius André », L’Aiòli, n° 95, 17 d’avoust 1893, p. 3.]
- Discours de F. Gras. – Armana prouvençau pèr... 1900.
- FOURNEL, Jean. – « L’Élection du Capoulié Devoluy ». – Midi mondain, 28 avril 1901.
- CHARPIN, Frédéric. – « Biographie littéraire : Pierre Devoluy ». – L’Union républicaine d’Aix, 28 avril 1901.
- Revue méridionale, n° 103-104, mai 1901.
- GRANDVAL, L. de. – « Le Nouveau Capoulié du Félibrige ». – L’Art méridional, 1er juin 1901.
- VÉRAN, Jules. – « Le Capoulier Devoluy ». – La Cigale, no 6, juin 1901, p. 77-82. [Cf. aussi ci-dessous Libre Parole, 24 mai 1904.]
- ROUGIER, Elzéar. – « Pierre Devoluy : Biographie ». – Revue de Provence, juin 1901, p. 106.
- LEPAGE, Urbain. – « Le Nouveau Capoulié : Pierre Devoluy ». – Revue de Provence, 1901, p. 106-110. [Donné par Lefèvre, 1934, p. 74.]
- CHARRASSE, Louis. – « Lou Nouvèu Capoulié ». – Armana dóu Ventour, 1902, p. 96-97.
- DUC, Lucien. – « Pierre Devoluy » in Medaioun felibren, Paris : Librarié de La Prouvinço, 1902, p. 11.
- JAUBERT, Eugène. – « Pierre Devoluy ». – L’Eclaireur de Nice, 15 décembre 1902.
- FEDIÈRE, Adrian. – Per n’endourmi dous : Bressarella. Paraulas d’Adrian Fedière ; Èr ancian adoubat emb’acoupagnamen pèr G. Michel-Quatrefages. – Montpellier : Manufacture de la Charité, [1902]. – 1 partition [4 p.], couv. ill. ; 36 cm. [Avant titre : Oumage au Capouliè Pèire Devoluy. CIRDOC : MUS-C 52.]
- LACROIX, André. – « Châtillon et ses alentours ». – Bulletin de la Société départementale d’archéologie et de statistique de la Drôme, tome XXXVII, 1903, p. 208. [Courte notice sur Devoluy.]
- DUC, Lucien. – « Au Capoulié Pèire Devoluy, la vèio de soun maridage ». – Armana prouvençau pèr… 1904, p. 103. [Sonnet. En note : « Paris, óutobre 1903. »]
- RONJAT, J. – « Devoluy, P. Les Noms de la carte dans le Midi... » – Revue des langues romanes, tome XLVII (série 5, tome VII), 1904, p. 296.
- VÉRAN, Jules. – « Le Capoulié Devoluy ». – Libre Parole, 24 mai 1904.
- RONJAT, J. – « Prouvènço ! Auriflour... » – Revue des langues romanes, tome L, 1907, p. 552 ; tome LI, 1908, p. 236. [Comptes rendus.]
- RONJAT, J. – « Vivo Prouvènço ! ... » – Revue des langues romanes, tome LI, 1908, à tome LVII, 1914. [Comptes rendus.]
- GAUBERT, Ernest et VÉRAN, Jules. – Anthologie de l’amour provençal. – Paris : Mercure de France, 1909. – p. 123.
- VAN BEVER, Ad. – Les Poètes du terroir du XVe siècle au XXe siècle. Tome II. – Paris : Delagrave, 1909, p. 5, 41-44. [p. 41 : Devoluy a obtenu en 1899 le prix d’Arles pour une Histoire de la Provence et du Midi encore inédite, a aussi prononcé de nombreux discours à Avignon, Apt, Béziers, Pau, Font-Ségugne, Arles, Cette, Périgueux, etc. ; p. 42-44 : « Lou Dóu d’amour », en note : « Prouvènço !, 7 janvier 1907. »]
- CÔTE, Léon et BERTHET, Paul. – La Flore littéraire du Dauphiné : La Poésie. IIIe partie. – Grenoble : Éditions Jules Rey, 1911, p. 850. [Donne aussi l’indication bibliographique : Article dans l’Eclair, n° 445, 18 mai 1901.]
- CHARLES-ROUX, J. – Le Jubilé de Frédéric Mistral : Cinquantenaire de Mireille (Arles, 29-30-31 mai 1909). – Paris : Libr. A. Lemerre, 1912, p. 168-170.
Cartabèu de santo Estello, n° 11, 1913-1914. [Donne : DEVOLUY, Pèire, nascu à Castihoun (Droumo) en 1862: Istòri naciounalo de la Prouvènço e dóu Miejour, public. en partido, etc...; demessiounè. Cigalo de Seloun, 1900.]
- CLAUZEL, Raymond. – « Le Psaume sous les étoiles ». – Ève, 28 janvier 1923.
- VÉRAN, Jules. – « Le Psaume sous les étoiles ». – L’Éclair, lundi 12 février 1923.
- HERITIER, Jean. – « Le Psaume sous les étoiles ». – Monde nouveau, 15 mars 1923.
- TREICH, Léon. – Almanach des Lettres françaises et étrangères. – G. Crès, 1924.
- JULIAN, Ch.-P. et FONTAN, P. – Anthologie du Félibrige provençal. Tome II. – Paris : Delagrave, 1924, p. 338-353. [Contient une notice documentaire et des extraits de l’œuvre provençale avec traduction française : « La Font di rèire », p. 342-347 ; « Resson poupulàri », p. 346-349 ; « A Douço », p. 348-353.]
- RIPERT, Émile. – Le Félibrige. – Paris : A. Colin, 1924. – p. 145.
- CAMÉLAT, Michel. – « Devoluy ». – Reclams de Biarn e Gascounhe, juillet 1925.
- BOREL, Pierre. – « Pierre Devoluy ». – Nouvelles littéraires, 26 septembre 1925.
- PATIN, Jacques. – « Le Violier d’amour ». – Le Figaro, 12 février 1927.
- RIPERT, Émile. – « Pierre Devoluy, officier de France et poète de Provence ». – Le Petit Marseillais, 19 novembre 1927.
- SCHWAB, Raymond. – « Sous la croix ». – Quinzaine critique, 10 avril 1931.
- BOISSY, Gabriel. – « Pierre Devoluy ». – Comœdia, 8 mars 1932.
- MARION, E. – « Pierre Devoluy ». – Le Journal de Genève, 9 mars 1932.
- BROUSSON, Jean-Jacques. – « Le Psaume sous les étoiles ». – Nouvelles littéraires, 12 mars 1932.
- MAURRAS, Charles. – « Adieux tardifs : Pierre Devoluy ». – L’Action française, 15 mars 1932.
- JOUVEAU, Marius. – « Un Grand Dóu ». – L’Aiòli, n° 343, 21 de mars 1932, p. 1.
- FONTAN, Pierre. – « Pierre Devoluy ». – Lou Felibrige, 17enco annado, n° 59, mars 1932, p. 5-6. [Aussi publié dans La Pignato, mars 1932.]
- « Pierre Devoluy ». – La Lence (Rome), mars 1932. [Donné ainsi par Talvart, 1933, p. 230.]
- TALVART, Hector et PLACE, Joseph. – Bibliographie des auteurs modernes de langue française (1801-1967). Tome IV. – Paris : Éditions de la Chronique des Lettres françaises, 1933, p. 228-230.
- DESTHIEUX, Jean. – « Pierre Devoluy ». – L’Esprit français, 10 avril 1932. [Nécrologie.]
- TEISSIER, Léon. – La Vie et l’œuvre de Pierre Devoluy, par Léon Teissier, majoral du Félibrige. – Avignon : Édition de La Revue des Pays d’Oc, 1932. – 13 p. ; 23 cm. [Extrait de la Revue des pays d’Oc, avril 1932, qui contient aussi des articles sur Devoluy de Joseph Loubet, Frédéric Mistral neveu et Paul Redonnel. CIRDOC : CBB 412-13 ; PR Avignon : M 4° 379.]
- TEISSIER, Léon. – « Devoluy journalisto ». – L’Aiòli, n° 345, 21 de mai 1932, p. 1-3. [Important article de sept colonnes en pleine page.]
- CAMÉLAT, Michel. – « Pierre Devoluy ». – Reclams de Biarn e Gascounhe, mai 1932.
- PEYRE, Sully-André. – « Pèire Devoluy ». – Marsyas, n° 137, mai 1932. [Extraits (traduits du provençal) de la Conférence sur la « Doctrine mistralienne » faite par P. Devoluy à l’Escolo de la Targo, à Toulon, le 21 décembre 1907.]
- PEYRE, Sully-André. – « Pèire Devoluy ». – L’Aiòli, n° 346, 21 de jun 1932, p. 1-2. [Poésie.]
Commémoration de Pierre Dévoluy à Châtillon-en-Diois le 13 août 1933 : Discours et documents. – [Louhans : Impr. de l’Indépendant, 1933]. – 72 p. ; 19 cm. [CIRDOC : CBA 301.]
- AUTEUIL, A. d’. – Pèire Dévoluy : Dicho i fèsto de Chastilhoun, 13 avoust de 1933. – Gap : Éditions Alpes du Midi, 1933. – 31 p. ; 18 cm. [CIRDOC : CBA 163-28.]
- RIPERT, Émile. – « En souvenir de Pierre Devoluy ». – La Cigale Uzégeoise, septembre 1933.
Revue de France, 15 septembre 1933.
« En souvenir de Pierre Devoluy (Colonel Gros Long). – Bulletin de la société de l'histoire du protestantisme français, vol. 82, n° 3, 1933, p. 374-376.
- LEFÈVRE, Edmond. – Les Majoraux du Félibrige de 1876 à 1932. Notices bibliographiques. I. Les Majoraux décédés. – Aix-en-Provence : Impr. universitaire, 1934, p. 19-20, 73-74.
- Calendau, n° 20, 1934.
- RIPERT, Émile. – Pierre Devoluy, officier de France, capoulié du Félibrige, romancier des Cévennes protestantes. Préface de Louis Giniès. – Aix-en-Provence : Éditions du Feu, 1934. [Le Feu, 29e année, no 3, mars 1934. CIRDOC : DCO 92-8.]
- Calendau, n° 37, 1936.
- Reclams de Biarn e Gascounhe, n° 8, 1936.
- Calendau, n° 60, 1937.
- Reclams de Biarn e Gascounhe, n° 11, 1937.
- TEISSIER, Leoun. – « La Proso prouvençalo dempiei Mistral fin-qu’à d’Arbaud ». – Calendau, annado IX, no 90, desembre 1941, p. 129-138. [Sur Mistral, D’Arbaud, Matiéu, Michel, Fourvières, B. Bonnet, André, Devoluy.]
- VÉRAN, Jules. – « Le Mistral de Pierre Devoluy ». – L’Éclair, 10 août 1942.
- TEISSIER, Leoun. – « Pèire Devoluy pouèto ». – Calendau, annado XI, n° 98, abriéu-jun 1943, p. 305-308. [Suivi d’une bibliographie des poèmes provençaux de Devoluy, p. 308-309, et des poèmes suivants de Devoluy : « Lou bon viage », p. 310 ; « Lou Maucor », p. 310 ; « Cansouneto dis àuti prado », p. 311 ; « Lou Reviéure », p. 312-315 ; « Au cementèri de Maiano », p. 316. CIRDOC : F 4.]
- PILON, Edmond. – « Mistral et la rédemption d’une langue ». – La Gerbe, 21 octobre 1943.
- VINCENT, René. – « Mistral et la rédemption d’une langue ». – Demain, 5 décembre 1943.
- DAUZAT, Albert. – « Mistral ou la rédemption d’une langue ». – Le Français moderne, 1944, p. 231.
- TEISSIER, Léon. – Mistral, le Rhône et le Dauphiné, 1946. [PR Avignon : ms. 127. Devoluy, p. 56-58. Donne des détails intéressants sur les démêlés de Devoluy avec la maintenance de Provence, mentionne l’importante correspondance que lui a adressée S. A. Peyre, le « seul héritier » de Devoluy, pendant 30 ans, cite des extraits de lettres de Mistral à propos de Devoluy, rappelle qu’il a donné une bibliographie de Devoluy poète dans la revue Calendau de 1943 (cf. le no 98, abriéu-jun 1943, p. 308-309).]
- GUIZOT, Max. – « Un Officier du génie a dirigé le Félibrige ». – La Gazette provençale, 10 mars 1953, p. 2. [BM Avignon : Z 28.]
- « Lettres de Pierre Devoluy à Paul Redonnel ». – France Latine, n° 6, avril-juin 1961, p. 16-24.
- « Lou Centenàri de P. Devoluy ». – Armana di Felibre pèr… 1962, p. 36-37. [Suivi de la poésie « Broufounié sus li ginourlèio », datée « La Cigale d’or, mars 1893 ». PR Avignon : 8° 2553.]
- Cahiers de l’Alpe, n° 3, août-septembre 1962, contient :
C., M. – « Pierre Devoluy à Châtillon-en-Diois », p. 21,
CHAMSON, André. – « Message », p. 21,
ESCALLIER, Émile. – « Pierre Devoluy en Dauphiné et dans les Lettres françaises », p. 23-24,
PONS, Paul. – « Pierre Devoluy et la Renaissance provençale (1862-1932) », p. 21-23.
- ROSTAING, Charles. – « Lou Centenàri de Pèire Devoluy ». – France latine, n° 11, juillet-septembre 1962, p. 5-8. [Suivi de « La Bouquetière de Nîmes », de P. Devoluy, p. 9-11.]
- GAUSSEN, Ivan. – Poètes et prosateurs du Gard en langue d'oc depuis les troubadours jusqu'à nos jours. – Paris : Les Belles-Lettres, 1962, p. 63-64.
- GAVOT, Jean. – Pierre Devoluy : Le Poète, l’écrivain, le soldat, le citoyen, le félibre. – Nice : chez l’auteur, 1962. – ronéoté, 16 p. [Conférence du 2 mai 1962. Ms. au CIRDOC : Ms 931.]
- « Journal intime : Visite chez Mistral ». – France latine, n° 13, janvier-mars 1963, p. 15-18.
- ESCALLIER, Émile. – « P. Dévoluy », Guide littéraire du Dauphiné. – Gap : Société d’Études des Hautes-Alpes, 1966, p. 41. [L’auteur indique que Devoluy, mort à Nice le 6 mars 1932, repose dans le cimetière protestant de Châtillon-en-Diois. Une plaque et un médaillon ont été apposés sur la façade de sa maison natale.]
- Dict. biogr. fr., 1967, tome XI, p. 218. [Donné ainsi par Fourié, 1994, p. 118, qui donne aussi : Flourilege prouvençau, p. 230.]
- JOUVEAU, René. – Histoire du Félibrige (1876-1914). – Nîmes : Impr. Bené, 1971. – 513 p. [Voir en particulier Chapitre IV : Le Capouliérat de Pierre Devoluy (1901-1909), p. 283-390.]
- ROSTAING, Charles. – « Dévoluy exégète de Mistral ». – La France latine, supplément au n° 84-85, 1981, p. 8-21. [CIRDOC : E 2.]
- MARTEL, Philippe. – « Ceux qui pieusement sont morts pour la patrie, ou le souvenir de la croisade albigeoise chez les félibres au siècle dernier ». – Heresis, n° 4, juin 1985.
- BERENGIER, Peireto. – Li Discours de Santo-Estello de 1876 à 1941. Tèsi, Universita de Niço, 1985. – Edicioun Parlaren, 1986. – 318 p., ill., portr. ; 18 cm. [Voir Chapitre IV : Lou Capoulié Pèire Devoluy, p. 73-96. PR Avignon : M 8° 1927.]
- MARTEL, Philippe. – « Dévoluy ou les infortunes de l’action ». – Actes du Premier Congrès international de l’Association internationale d’études occitanes. – London : Westfield College, 1987, p. 341-358.
[http://www.aieo.org/archive/actes_congres/AIEO_1987_Actes_du_Premier_Congres_International.pdf.]
- PELADAN, Jòrdi. – « A prepaus de l’inauguracion del Musèu del Desèrt, lo 24 de setembre de 1911 ». – Estudis occitans, n° 7, 1èr semèstre de 1990. [Contient en annexe 1 : « La Felibrejado dóu Mas Soubeiran : Lou Museon dóu Desert », récit de la cérémonie d’inauguration, publié par P. Devoluy dans Vivo Prouvènço !, 7 d’octobre de 1911 ; en annexe 2 : Lettre de soutien à P. Devoluy publiée par Frédéric Mistral dans Vivo Prouvènço ! suite à la Sainte-Estelle de Saint-Gilles au cours de laquelle P. Devoluy avait été mis en cause (1909).]
- Prouvènço d’aro, n° 53, janvier 1992.
- FABRE, Pierre. – « Pèire Devoluy e lou journau L’Aiòli » in Mélanges dédiés à la mémoire du Professeur Paul Roux (1921-1991). – La Farlède : Association varoise pour l’enseignement du provençal, 1995. [Sur les débuts de P. Devoluy dans La Cisampo et L’Aiòli.]
- MARTEL, Philippe. – « Pierre Devoluy. Istòri naciounalo de la Prouvènço... » – Revue des langues romanes, 1994, tome 2, p. 536. [Compte rendu de l’ouvrage de P. Fabre.]
- FOURIÉ, Jean. – Dictionnaire des auteurs de langue d’oc (de 1800 à nos jours). – Paris : Collection des Amis de la langue d’oc, 1994, p. 117-118.
- LHEUREUX, Simone. – Il était une foi, Paul Gros Long dit Pierre Dévoluy. Avant-propos de Pierre Chancel. – Nîmes : Impr. C. Lacour, 1999. – 120 p., ill., couv. ill. ; 21 cm. [CIRDOC : 846 DEV.]
- ABRATE, Laurent. – Occitanie 1900/1968, des idées et des hommes : L’émergence et l’histoire de la revendication occitane. – [Puylaurens] : Institut d’Estudis Occitans, 2001. [Analyse approfondie de l’action de Devoluy, p. 87-127, 142-143. ISBN : 2-85910-280-9.]
- FABRE, Pierre. – « Un Militaire capoulié du Félibrige, le colonel Paul Gros Long (Pierre Devoluy) 1862-1932 ». – Le Petit Journal de l’exposition ‘Draguignan le 21 mai 1854’, [2004], p. 5. [Publication hors-série de la revue Artillerie (Association des Amis du musée de l’artillerie) à l’occasion du cent-cinquantenaire de la fondation du Félibrige), ISBN 2-9509850-2-5.]
- PERRIER, Matha. – Catalogue no 17, décembre 2004. – Valence : Matha Perrier, 2004. [Contient, p. 5, des indications biographiques sur Devoluy et des extraits de Le Psaume sous les étoiles (1922) et de Istòri naciounalo de la Prouvènço e dóu Miejour di Gaulo (1994).]
- COSTANTINI, Alan. – « Pèire Devoluy (1862-1932) ». – Li Nouvello de Prouvènço, n° 140, nouvèmbre de 2007, p. 26-28.
- CABANEL, Patrick. – « Pierre Devoluy, entre Félibrige et protestantisme » in Félibrige et religions [publié par le] Centre d’études d’histoire religieuse méridionale, sous la direction de Régis Bertrand. – Marseille : La Thune, 2008, p. 68-76. [Article qui a donné lieu à une revue critique par Pèire Fabre dans Lou Felibrige, n° 256, janvié-fébrié 2010, p. 25-26.]
- JARRETY, Michel. – Paul Valéry. – [Paris] : Fayard, 2008, p. 78-79, 564, 593, 695, 852, 865.
- FABRE, Pierre. – « Pèire Devoluy e lou Devouluisme dóu Bournat ». – Lo Bornat, n° 4, 2012, p. 17-20.
- RIXTE, Jean-Claude. – « Devoluy, Pierre, pseudonyme de Gros Long, Paul : officier du génie, capoulié du Félibrige », La Drôme des lettres (1850-2012), Sous la direction d’Annie Friche. Bourg-lès-Valence : Académie drômoise, 2017, p. 66-67.

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Juliette Dissel (Issel, Aude, 21 décembre 1902 – Pessac, Gironde, 3 novembre 1962), actrice, mèstre d’òbra du Felibrige, membre de l’Escòla Occitana, fondatrice du Théâtre d’Oc.

Identité

Formes référentielles

Dissel, Juliette (1902–1962)

Autres formes connues

- Peine, Juliette (nom à l'état civil)

Éléments biographiques

Quelques années après sa naissance, la famille de Juliette Peine, de son nom de naissance, déménage à Castelnaudary où elle ouvre un magasin de grains. Juliette suit les cours de l’École Primaire Supérieure de la ville et y obtient son brevet élémentaire. C’est là que d’après Joseph Salvat (« Chute de feuilles en Lauragais – Juliette Dissel », Lo Gai Saber, n° 305, novembre-décembre 1962) elle se prend de passion pour le théâtre.

Après ses études, Juliette Peine aurait enseigné quelque temps dans le Lauragais avant de se consacrer entièrement à sa carrière théâtrale et à la promotion du théâtre d’oc.

Engagement dans la renaissance d'oc

Les échanges entre l’abbé Joseph Salvat et Juliette Dissel font apparaître des contacts étroits de celle-ci avec le Félibrige languedocien dès les années 1920. Elle se fait notamment remarquer en 1927 lors de l’inauguration – par l’association des Grilhs del Lauragués, dont font partie Joseph Salvat et Prosper Estieu – du buste d’Auguste Fourès dont elle récite La Lauseta.

Sans doute faut-il dans ce cas parler de révélation puisqu’elle évoque dès lors dans sa correspondance avec l’abbé Salvat l’importance que doit avoir le théâtre en occitan dans la vie culturelle d’oc avant de partir quelques mois à Barcelone en 1928. Là, avec l’appui de l’écrivain et dramaturge catalan Carles Soldevilla elle se produit, disant des poèmes d’Estieu, Vermenouze ou Fourès.

De retour en Occitanie, elle est présente sur des scènes du Lot-et-Garonne à la Provence, en passant par le Rouergue et le Biterrois et s’inscrit au Conservatoire de Toulouse. Elle rencontre entre la fin des années 1920 et le début des années 1930 ceux qui seront pour elle d’importants soutiens dans les années suivantes (entre autres Henri Mouly, Julienne Séguret et, surtout, Armand Praviel…) et devient un membre actif du Félibrige auquel elle adhère depuis 1926. Répondant le 14 mars 1931 à une sollicitation de Salvat, elle lui écrit : « Bien sûr que j’accepterai d’être mestre d’obra. Je ne regrette qu’une chose, c’est de ne pouvoir être Capoulié !! ». C’est d’ailleurs cette année-là qu’elle devient mèstre d’òbra.

On la retrouve en 1932 à Paris où elle s’installe pour plusieurs années. Elle y passe des auditions, a l’occasion d’aller dire quelques vers en occitan à l’invitation de quelques sociétaires de la Comédie Française (lettre à Joseph Salvat du 11 avril 1932) et annonce dans un courrier du 25 juin 1932 avoir été engagée pour jouer Lucette dans une adaptation cinématographique du Monsieur de Pourceaugnac de Molière. Le film, réalisé par Gaston Ravel et Tony Leklain la compte en effet dans sa distribution (fiche Imdb , consultée le 27 avril 2016). Cette même année elle expose son désir de fonder la société des « Amis du Théâtre occitan » afin de financer un projet de troupe de théâtre qui se produirait dans les fêtes régionalistes et félibréennes. L’association du Théâtre d’Oc prend véritablement vie en 1933 et Juliette Dissel enchaîne dans les années suivantes les mises en scènes ainsi que les mises en voix de poèmes occitans.

Juliette Dissel épouse en janvier 1939 un autre militant occitan, Pierre-Louis Berthaud. La guerre les sépare. Alors que Berthaud rejoint Vichy, elle se replie sur Toulouse où elle poursuit son activité avec le Théâtre d’Oc. Avec le soutien du préfet Chéneaux de Leyritz, elle multiplie les manifestations dans le Sud-Ouest jusqu’en 1944. Son divorce d’avec P.-L. Berthaud est prononcé durant la déportation de ce dernier à Dachau entre juin 1944 et mai 1945.

Il semble que Juliette Dissel subisse quelques avanies à la Libération puisqu’elle est « quelque temps détenue » d’après l’abbé Salvat sans que l’on en sache plus. Quoi qu’il en soit, elle se fait bien moins présente dans les années suivantes. Souffrant de graves problèmes de santé et isolée, elle quitte finalement Toulouse en 1952 et rejoint Bordeaux. Elle y écrit quelques chroniques en occitan pour Sud-Ouest mais ne réussit pas à relancer son Théâtre d’Oc. Accueillie chez monsieur Montagne, poète originaire lui aussi du Lauragais et propriétaire du château Pape-Clément, c’est à Pessac qu’elle s’éteint le 3 novembre 1962.

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Julieta Dissèl, (Issèl, Aude, 21 de decembre de 1902 – Pessac, Gironda, 3 de novembre de 1962), actritz, mèstra d’òbra del Felibritge, sòcia de l’Escòla Occitana, fondatritz del Teatre d’Òc.

Identitat

Formas referencialas

Dissel, Juliette (1902–1962)

Autras formas conegudas

- Peine, Juliette (nom à l'état civil)

Elements biografics

Qualques annadas aprèp sa naissença, la familha de Julieta Peine, de son nom d’ostal, se muda a Castèlnòu d’Arri ont dobrís una granatariá. Julieta seguís los corses de l’Escòla Primària Superiora de la vila e obten lo brevet elementari. Es aquí que, d’aprèp Josèp Salvat (« Chute de feuilles en Lauragais » – Julieta Dissèl, Lo Gai saber, n° 305, novembre-decembre de 1962), s’afòga pel teatre.
Aprèp sos estudis, Julieta Peine auriá ensenhat qualque temps dins lo Lauragués abans de s’avodar cap e tot a sa carrièra teatrala e a la promocion del teatre occitan.

Engatjament dins la Renaissença d’Òc

Los escambis entre l’abat Josèp Salvat e Julieta Dissèl testimònian de contactes estreches entre ela e lo Felibritge lengadocian tre las annadas 1920. Se fa remarcar mai que mai en 1927 a l’inauguracion per l’associacion dels Grilhs del Lauragués – que ne fan partida Josèp Salvat e Prospèr Estieu – del bust d’August Forés ont ne ditz lo poèma, « La Lauseta ».
Cal benlèu parlar dins aquel cas de revelacion, pr’amor qu’evòca d’ara enlà dins sa correspondéncia ambe l’abat Salvat, l’importància que deu aver lo teatre dins la vida culturala d’òc, abans de partir per qualques meses a Barcelona en 1928. Ailà, ambe l’ajuda de l’escrivan e dramaturgue catalan Carles Soldevilla, ditz de poèmas d’Estieu, Vermenosa o Forés dins d’espectacles.
Tornada en Occitània, se presenta sus las scènas d’Òlt e Garona fins a Provença, en passant pel Roergue e lo Besierés e se marca al Conservatòri de Tolosa. Rescontra entre la fin de las annadas 1920 e la debuta de las annadas 1930 los que seràn per ela de sostens importants per las annadas venentas – entre autres Enric Molin, Juliana Seguret e sustot Armand Pravièl... – , aderís al Felibritge e ne ven un membre actiu en 1926. Respond lo 14 de març de 1931 a una sollicitacion de Salvat : « Segur qu’acceptarai d’èstre mèstra d’òbra. Regrèti pas qu’una causa, es de poder pas èstre Capolièr ! » E es aquela annada que ven mèstra d’òbra.
En 1932, es a París ont s’installa per mantuna annada. Passa d’audicions, a l’escasença d’anar dire qualques vèrses, convidada per qualques societaris de la Comèdia Francesa (letra a Josèp Salvat del 11 d’abrial de 1932) e anóncia dins un corrièr del 25 de junh de 1932, qu’es engatjada per jogar « Lucette » dins una adaptacion cinematografica de « Monsieur de Pourceaugnac » de Molière. Lo filme realizat per Gaston Ravel e Tòni Leklain la compta dins sa distribucion (ficha Imdb, consultada lo 27 d’abrial de 2016). Dins la meteissa annada, expausa son desir de fondar la societat dels « Amis du Théâtre occitan » per finançar un projècte de tropa de teatre que se produiriá dins las fèstas regionalistas e felibrencas. L’associacion del Teatre d’Òc espelís vertadièrament en 1933 e Julieta Dissèl encadena las annadas venentas las mesas en scèna atal coma las mesas en votz de poèmas occitans.

Julieta Dissèl marida en genièr de 1939 un autre militant occitan, Pèire-Loís Berthaud. La guèrra los dessepara. Mentre que Berthaud rejonh Vichèi, ela, se replega sus Tolosa ont contunha son activitat ambe lo Teatre d’Òc. Ambe l’ajuda del Prefècte Cheneaux de Leyritz, multiplica las manifestacions dins lo Sud-Oèst duscas en 1944. Son divòrci es prononciat pendent la deportacion de Pèire-Loís Berthaud a Dachau entre junh de 1944 e mai de 1945.

Sembla que Julieta Dissèl aja subit qualques afronts a la Liberacion, pr’amor qu’es « quelque temps détenue » d’aprèp l’abat Salvat, sens que se’n sàpia res mai. Cossí que siá, es plan mens presenta las annadas seguentas. Patís de problèmas grèus de santat e isolada, fin finala quita Tolosa e rejonh Bordèu. Escriu qualques cronicas per Sud-Oèst mas capita pas de reviudar son Teatre d’Òc. Aculhida ençò de monsen Montanha, poèta natiu el tanben del Lauragués e proprietari del castèl Pape-Clément, es a Pessac que s’escantís lo 3 de novembre de 1962.

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  • Cartabèu de Santo Estello, n° 20, 1940-1941-1942).
  • Joseph Salvat, « Chute de feuilles en Lauragais – Juliette Dissel », Lo Gai Saber, n° 305, novembre-décembre 1962, pp. 173-178.
  • « Julieto Dissel », Lou Felibrige, n° 147, janvier-février-mars 1963, pp. 34-36.
  • Correspondance avec Joseph Salvat. CP 120 (6). Fonds Joseph Salvat des archives du Collège d’Occitanie. Conservé au CIRDÒC.
  • Documents conservés par Ismaël Girard – Centre dramatique languedocien. AM 223. Fonds Ismaël Girard. Collège d’Occitanie.
  • Correspondance entre Pierre-Louis Berthaud et Joseph Salvat. CP 008. Fonds Joseph Salvat des archives du Collège d’Occitanie. Conservé au CIRDÒC.
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    Identité

    Formes référentielles

    Esthève, Olga (1857-....)

    Autres formes connues

    - Criscelli, Olga (nom de mariage)

    - Criscelli-Esthève, Olga

    Éléments biographiques



    Olga Esthève est une des premières institutrices d'école publique de filles à Cette (ancienne orthographe de Sète). Nommée le 25 juillet 1878 à l’école du docteur Roux, Olga Esthève naît à Bordeaux le 12 juillet 1857. Elle n'est pas instruite par les congrégations religieuses mais par des professeurs de l'Université. Elle obtient son Brevet élémentaire à Moulins (Allier) le 27 juillet 1874, suivi de son Brevet supérieur et de son Certificat d'aptitude pédagogique à Tulle (Corrèze). Son père, lieutenant d'infanterie et Chevalier de la légion d'honneur, avait sollicité pour elle un poste auprès du Préfet. Elle arrive à Cette à la rentrée de 1878 en provenance de Lunel où elle exerçait depuis janvier 1877. L'école du Docteur Roux est alors située rue des Hôtes (aujourd’hui rue Paul-Valéry) et n'a qu'une classe. L'inspecteur primaire écrit après sa visite le 30 novembre :
    « Il est d'usage que les nouvelles écoles soient peuplées par la lie des autres classes… On y trouve un ramassis de jeunes filles venues de je ne sais où : vêtues de haillons, sales, n'ayant aucun des petits objets indispensables à une écolière. »
    Olga Esthève y restera jusqu'en 1887, avec bientôt une adjointe, Melle Jammes.
    Elle épouse en 1884 un professeur du collège (de garçons), responsable de la classe de 7ème, M. Criscelli. Melle Jammes la suit à l'école Sévigné, rue Pascal, dont elle devient directrice. Elle a déjà deux enfants. L'inspection de mars 1887 lui donne l'appréciation « AB » et la note 6,5/10. L'école Sévigné a inscrit 180 filles dont 127 sont présentes, la fréquentation est irrégulière, la propreté comme la discipline y sont jugées « assez bonnes. »
    Des éléments de ce rapport montrent qu'Olga Criscelli participe déjà à la Ligue française de l'Enseignement, l’œuvre de Jean Macé, avec en particulier la création de l’Association des grandes filles de l’école Sévigné, les « Abeilles Cettoises » qu’elle préside.
    En 1892, elle obtient une médaille de bronze de l'Instruction Publique. On la voit ferrailler en 1893 avec la Municipalité qui veut supprimer sa décharge de classe, et obtenir satisfaction.
    En 1896, année de la Félibrée des Abeilles de Cette, Mme Criscelli habite rue Pascal, à l'école Sévigné et a quatre enfants : Jeanne 14 ans, Joseph 10 ans, Olivier 8 ans et Angelo 2 ans.
    Après l'organisation de conférences et de la Félibrée des Abeilles, présidée par l'inspecteur d'Académie, M. Yon, elle recevra diplôme d'honneur et médailles, tant de la Ligue que du Ministère, ce qui lui permettra à la rentrée suivante d'être nommée à Montpellier.

    Engagements dans la renaissance d'oc

    Le 31 Mai 1896, Olga Criscelli est co-organisatrice de « La Félibrée des Abeilles Cettoises » avec J.-H. Castelnau, Cabiscol du Félibrige Cettois et parrain de l’Association des grandes filles de l’école Sévigné. Cette félibrée se tient dans le bâtiment du Stand de tir et de gymnastique « La Cettoise » (qui prendra plus tard le nom de Stand Marty, bâtiment aujourd’hui disparu), sous la présidence d’honneur de Frédéric Mistral et la présidence effective de M. Yon inspecteur d’académie.
    Le programme de la Félibrée est édité en français et en occitan. Les deux langues y alternent, sans traduction.
    L’intérêt de l’Association pour l’occitan est visible dans les conférences qui ont précédé la Félibrée au cours de l’année. Plusieurs avaient fait une large place à l'occitan, comme celle sur Clémence Isaure, ou celle sur la pêche à « Cette ». Cette dernière est accompagnée par la lecture de la pièce La Sauquena de Pignan de M. Rottner, félibre et l'un des conférenciers les plus dévoués de l'association. J.-H. Castelnau avait fait cadeau de ses propres œuvres bilingues à la bibliothèque de l'école qui a bénéficié de la quête organisée à l'entracte de la Félibrée. Ajoutons l’intérêt que portait à l’Association le Doyen de la faculté des sciences de Montpellier, Armand Sabatier, Directeur de la station zoologique de Cette à la Plagette, pour lequel J-H Castelnau écrit à cette occasion Lou palais de las crancas. Jeanne Criscelli, alors âgée de 14 ans, lit « en lengadoucian » (La Campana de Magalouna juin 1896) un compliment « as Felibres » de la Fête. Le félibre Achille Maffre de Baugé prononce un discours « Du Sens international chez les provincialistes. »
    Le félibre Joseph Soulet, qui s’est refusé, avec d’autres, à participer à la félibrée, s’en explique dans une lettre à Mistral : il s'agit selon lui avec celle-ci et les conférences qui l’ont précédée, d’écarter les filles de Cette de l’influence des congrégations « an aquella felibrejada de deganaus e de manja-Bon Dieu. » (Lettre du 31 mai 1896, Camélio 2008 : 99). Notons que Sabatier et Castelnau étaient protestants.
    La presse quotidienne, qui couvre largement l'évènement, représente tout le spectre des opinions politiques : Le Journal de Cette, Le Petit Méridional, L'éclair ; pour l’occitan La Campana de Magalouna lui a largement ouvert ses colonnes.

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    - BLIN-MIOCH, Rose. Les abeilles de Cette ou la grande Félibrée des grandes filles de l’école publique, conférence donnée à Sète le 9 mars 2012 à l’Espace Victor Meyer à l’initiative du Cercle Occitan Setòri

    - CAMÉLIO, Alain. Armanac Cetòri, histoire du félibrige sétois. IEO edicions, 2008, 175 pages

    - CASTELNAU, Jacques-Henri. Souvenir de La grande Félibrée du 31 Mai 1896 en l'Honneur des Abeilles Cettoises. Montpellier Firmin et Montane, 1996, 28 pages (Archives Municipales de Sète)

    - CLERC, Pierre. Dictionnaire de Biographie héraultaise des origines à nos jours. Montpellier, 2001, Librairie Clerc

    - La Ligue de l'Enseignement. Portrait et biographie de Jean Macé. Paris, Lafaille, éditions de la France Scolaire, 1895, 76 pages : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5519617m.r=Portrait++et+biographie+de+Jean+Mac%C3%A9.langFR

    - MAFFRE DE BAUGÉ, Achille. Du Sens international chez les provincialistes, discours prononcé au banquet des félibres à Cette, le 31 mai 1896. Montpellier Firmin et Montane, 1896, 16 pages : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5687945h.r=Maffre+de+Bauge%2C+Achille.langFR

    - MARSAL, Édouard. La Campana de Magalouna. Montpellier, Dezeuze, 1896, n°92, 95 et 97 (Archives Université Paul Valéry, département d'Occitan)

    - SOTTANO, Édouard. Journal de Cette. 1895 et 1896 (Archives Municipales de Sète)

    - YON, Rapport de l'Inspecteur d'Académie in Hérault. Conseil général. Rapports et délibérations 1894/08, 95 et 96 sur http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5724080h.r=conseil+g%C3%A9n%C3%A9ral+de+l%27H%C3%A9rault+Yon.langFR


    Revues


    - L'Éclair, Montpellier Rue Levat, quotidien régional, catholique, royaliste, consultation des journaux de 1896. La collection de L’Éclair est disponible aux Archives Départementales de l’Hérault.

    - Le Petit Méridional, Société Anonyme du Petit Méridional et autres publications, premier et principal organe républicain montpelliérain, Montpellier rue Henri Guinier, consultation des journaux de 1895 et 1896 sur : http://www1.arkhenum.fr/bm_montpellier_pmerid/_app/index.php

    Archives


    - Dossier académique archives dept Hérault 1T art 2360-91
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    Fondateur de l'Escolo de Mount-Segur (1894), de l'Escòla Occitana (1919) et du Collège d'Occitanie (1927), directeur de la revue Lo Gai Saber (1919-1933) et majoral du Félibre (1900), Prosper Estieu est l'une des personalités les plus importantes de la renaissance occitane du XXe siècle. Son activité aussi bien littéraire que politique et militante est aujourd'hui considérée comme l'une des premières émanations de l'occitanisme contemporain.

    Identité

    Formes référentielles

    Estieu, Prosper (1860-1939)

    Autres formes connues

    - Prosper l'Été (pseudonyme)

    - Prosper l'Estiu (pseudonyme)

    - Jan d'Oc (pseudonyme)

    - Jan de la Ròca (pseudonyme)

    - Jean d'Occitanie (pseudonyme)

    - Jean Trouvère (pseudonyme)

    - La Cigala de l'Ort (pseudonyme)

    Éléments biographiques 

    Prosper Estieu est né le 7 juillet 1860 à Fendeille, au sud de Castelnaudary. Après des études au Collège de garçons de Castelnaudary et au Petit Séminaire de Carcassonne, où il étudie notamment le latin et le grec, il est nommé instituteur en 1879 à Coursan dans l’est de l’Aude.

    Deux ans plus tard, alors en poste aux Brunels, près de Castelnaudary, il rencontre Auguste Fourès en tournée électorale pour les élections législatives de 1881. L’entente est immédiate car les deux hommes partagent de fortes valeurs républicaines et anticléricales. Ils fondent ainsi l’année suivante une revue française, La Poésie moderne, qui ne connaît que sept numéros, et où Estieu, sous le pseudonyme de Prosper l’Été, est en charge de la partie rédactionelle, uniquement en français. Il publie, toujours en 1882, son poème L’École dont Fourès signe la préface. 

    Après une parenthèse de deux ans dans le journalisme, Estieu décide de reprendre son métier d’instituteur et est nommé à Clermont sur Lauquet, près de Limoux. Il entame ensuite, à partir de 1887, des chroniques régulières dans la Revue méridionale, fondée à Carcassonne par Gaston Jourdanne, maire de la cité et futur majoral du Félibrige.

    L’année 1891 marque un tournant dans le parcours de Prosper Estieu, c’est à cette date que meurt son ami et complice Auguste Fourès. Ce dernier, enterré une première fois selon le rite catholique, est inhumé une seconde fois, debout face à l’Orient comme le veut la tradition franc-maçonnique.

    Lors de ces secondes funérailles Prosper Estieu fait une nouvelle rencontre fondamentale, celle d’Antonin Perbosc avec qui il partage une complicité semblable à celle qu’il entretenait avec Fourès. Les deux amis se jurent alors de continuer l’œuvre occitane du défunt poète. C’est à cette date que naît l’engagement occitan de Prosper Estieu qui n’avait jusque là jamais écrit en langue d’oc.

    Engagement dans la renaissance d’oc

    Découverte de l'occitanité et premiers travaux (1892-1899)

    Suite à sa rencontre avec Antonin Perbosc, Prosper Estieu adhère à deux associations de promotion de la langue d’oc : l’Escolo Moundino de Toulouse puis l’Escolo Audenco où publient déjà Gaston Jourdanne et l’autre écrivain audois majeur de cette époque, Achille Mir. Ses productions occitanes commencent alors à se multiplier. En 1892, il fonde l’hebdomadaire Le Lengodoucian où il prend position dès le premier numéro pour un enseignement systématique de l’occitan à l’école primaire moins d’une dizaine d’années après les lois Jules Ferry sur l’instruction obligatoire gratuite et laïque. Son premier éditorial est d'ailleurs conclut par un tonitruant :

      “Quand aurem fait la counquisto de las escolos primàrios, l’Aveni nous apartendra”. (Quand nous aurons fait la conquête des écoles primaires, l'avenir nous appartiendra)

    En 1895, il publie son premier recueil de poésies occitanes, Lou Terradou, où il s’affirme comme le successeur d’Auguste Fourès, fidèle à ses idées fédéralistes et de lutte contre la domination française sur les contrées occitanes.

    En 1896, il fonde, avec des félibres ariégeois, l’Escolo de Mountsegur et la revue Mount Segur qui paraît jusqu’en 1899. Elle se distingue des autres revues du genre par l’omniprésence des thématiques liées à l’albigéisme dont le symbole le plus connu, Montségur, prête son nom à la revue.

    Naissance de l'occitanisme contemporain (1900-1939)


    Après l’arrêt de la revue Mount Segur, Prosper Estieu publie Bordons pagans où il développe pour la première fois les règles d’une nouvelle graphie pour l’occitan où sont déjà présentes les prémices de la graphie contemporaine. Il développe cette graphie à partir de 1901 dans la seconde série de la revue Mont-Segur qu’il imprime d’ailleurs depuis son propre domicile à Rennes-le-Château jusqu’au mois de décembre 1904. Il est également élu majoral du félibrige en 1900 et maître ès Jeux de l’Académie des Jeux Floraux en 1902.

    Prosper Estieu devant sa presse d'imprimerie d'où sortent les numéros de la revue <i> Mont-Segur</i>. Archives départementales de l'Aude, fonds Prosper Estieu, cote 120J19

    A partir de 1903, il prend clairement position au sein du félibrige contre les félibres provençaux et le capoulié (président) Pierre Devoluy. Il crée alors une nouvelle école (qui prendra pour nom en 1919 Escòla occitana) délaissant la graphie traditionnelle du félibrige, choisissant pour étendard le nom “occitan” alors très peu répandu et promouvant fermement des idées républicaines et anticléricales, toujours dans la continuité d’Auguste Fourès. C'est encore durant cette même période qu'il développe sa ligne idéologique, particulièrement sensible dans la revue Mont-Segur qu'il dirige avec Antonin Perbosc.
    On y retrouve les quatre grandes problématiques qui marqueront le mouvement occitaniste au XXe siècle : la restauration de la langue dans son unité en s’inspirant du système graphique employé par les troubadours au Moyen Âge, l’émergence d’une littérature originale rédigée dans cette graphie nouvelle, une lecture nouvelle des rapports Nord/Sud au cours de l'histoire de France et l'innovation pédagogique alliée à la revendication de l’enseignement de l'occitan à l’école. Si certaines de ces thématiques étaient déjà partiellement envisagées par le félibrige du XIXe siècle, aucune n’avait été aussi développée jusque-là.

    Il publie ensuite plusieurs ouvrages : Flors d’Occitania (1906), La Canson occitana (1908) et Lo Romancero occitan (1912 puis 1914). En 1911, il tente de faire ériger à Foix une statue dédiée à la parfaite cathare Esclarmonde et d’en faire la manifestation du félibrige rouge. Il renonce peu de temps après, faute d’engouement et suite au très mauvais accueil critique de son livre La Question d’Esclarmonde où il multiplie les erreurs et approximations historiques.
    Prosper Estieu devant sa presse d'imprimerie d'où sortent les numéros de la revue <i> Mont-Segur</i>. Archives départementales de l'Aude, fonds Prosper Estieu, cote 120J19
    Après la guerre, il prend la direction du Gai Saber qu’il dirigera jusqu’en 1933 et fonde son association de promotion de la langue et de la culture occitanes, Los Grilhs del Lauragués, puis en 1927 le Collège d’Occitanie, association d’enseignement de la langue et de la culture occitanes.

    Il publie à partir de 1926 une dernière série de recueils : Lo Flahut occitan, Las Bucolicas de Vergili (1926), Lo Fablièr occitan (1930) et Las Oras cantairas (1931) où se ressent l'influence catholique, de plus en plus prégnante, de son dernière disciple le futur chanoine Joseph Salvat. En 1933, il se retire chez sa fille et y meurt en 1939 après avoir été réconcilié avec la foi catholique par l’abbé Salvat, alors majoral du félibrige. Ce dernier prend alors à la suite de Prosper Estieu la tête de l’Escòla occitana et de la revue Lo Gai Saber.


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    Fondator de l’Escolo de Mount-Segur (1894), de l’Escòla Occitana (1919) e del Collègi d’Occitània (1927), director de la revista Lo Gai Saber (1919 – 1933), e Majoral del Felibritge (1900), Prospèr Estieu es una de las personalitats màgers de la renaissença occitana del sègle XX. Son activitat literària coma politica e militanta es ara considerada coma una de las primièras emanacions de l’occitanisme contemporanèu.

    Identitat

    Formas referencialas

    Estieu, Prosper (1860-1939)

    Autras formas conegudas

    - Prosper l'Été (pseudonim)

    - Prosper l'Estiu (pseudonim)

    - Jan d'Oc (pseudonim)

    - Jan de la Ròca (pseudonim)

    - Jean d'Occitanie (pseudonim)

    - Jean Trouvère (pseudonim)

    - La Cigala de l'Ort (pseudonim)

    Elements biografics 

    Prospèr Estieu nais lo 7 de julhet de 1860 a Fendelha, al sud de Castèlnòu d’Arri. Aprèp d’estudis al Collègi de dròlles de Castèlnòu d’Arri e al Pichon Seminari de Carcassona ont estúdia lo latin e lo grèc, es nommat regent en 1879 a Corsan dins Aude.
    Doas annadas mai tard, regent a Brunèls, prèp de Castèlnòu d’Arri, rescontra August Forés en virada electorala per las eleccions legislativas de 1881. L’acòrdi es immediat que los dos òmes partejan de fòrtas valors republicanas a anticlericalas. Fondan atal un an aprèp una revista francesa, La Poésie moderne que conèis pas que sèt numèros e ont Estieu , jos l’escais de Prosper l’Eté, es cargat de la partida redaccionala, sonque en francés. Publica, totjorn en 1882, son poèma « L’Ecole » e Forés ne signa lo prefaci.
    Aprèp una parentèsi de dos ans dins lo jornalisme, Estieu decidís de tornar prene son mestièr de regent e es nommat a Clarmont sus Lauquet, prèp de Limós. Escriu a comptar de 1887 de cronicas regularas dins La Revue méridionale, creada a Carcassona per Gaston Jordana, conse de la ciutat e futur majoral del Felibritge.

    L’annada 1891 es una virada dins la vida de Prospèr Estieu, es l’annada de la despartida de son amic e complice August Forés. Aqueste, sebelit un primièr còp segon lo rite catolic, es enterrat tornamai, drech fàcia a l’Orient segon la tradicion francmaçonica.
    Aquelas funeralhas son l’escasença d’un rescontre fondamental per Prospèr Estieu, la d’Antonin Perbòsc que partejarà ambe el una complicitat egala a la qu’entreteniá ambe Forés. Los dos amics juran de contunhar l’òbra occitana del poèta defuntat. Es aquela data que marca la naissença de l’engatjament occitan de Prospèr Estieu, qu’aviá pas jamai fins aquí escrich en lenga d’òc.

    Engatjament dins la Renaissença d’Òc

    Descobèrta de l’occitanitat e primièrs trabalhs (1892 – 1899)

    En seguida de son rescontre ambe Antonin Perbòsc, Prospèr Estieu aderís a doas associacions de promocion de la lenga d’òc : L’Escolo Moundino de Tolosa, puèi L’Escolo Audenco ont publican ja Gaston Jordana e l’autre escrivan audenc màger d’aquela epòca, Aquiles Mir. Sas produccions occitanas començan de se multiplicar. En 1892, fonda lo setmanièr Le Lengodoucian ont tre lo primièr numèro, argumenta per un ensenhament sistematic de l’occitan a l’escòla primària, mens d’un desenat d’annadas aprèp las leis de Juli Ferry sus l’instruccion obligatòria gratuita e laïca. Son primièr editorial se conclutz per un tarabastós :

    « Quand aurem fait la counquisto de las escolos primàrios, l’Aveni nous apartendra. »

    En 1895, publica son primièr recuèlh de poesias occitanas : « Lo Terradou » ont s’afirma come lo successor d’August Forés, fisèl a sas idèas federalistas e de lucha contra la dominacion francesa sus las contradas occitanas.
    En 1896, fonda, ambe los felibres ariegeses L’Escolo de Mountsegur e la revista Mount-Segur que pareis duscas a 1899. Se diferéncia de las autras revistas per de tematicas omnipresentas ligadas a l’albigeisme, que son simbòl mai conegut prèsta son nom a la revista.

    Naissença de l’occitanisme contemporanèu (1900-1939)


    Aprèp l’arrèst de la publicacion de la revista Mount-Segur, Prospèr Estieu publica « Bordons pagans », i desvolopa pel primièr còp las règlas d’una novèla grafia per l’occitan ont son presentas las premícias de la grafia actuala. Desvolopa aquela grafia a partir de 1901 dins la segonda seria de la revista Mont-Segur qu’estampa dins son pròpri ostal a Renas-lo-Castèl fins al mes de decembre de 1904. Es elegit Majoral del Felibritge en 1900 e mèstre ès jòcs de l’Academia dels Jòcs Florals en 1902.

    Prosper Estieu devant sa presse d'imprimerie d'où sortent les numéros de la revue <i> Mont-Segur</i>. Archives départementales de l'Aude, fonds Prosper Estieu, cote 120J19

    A partir de 1903, al sen del Felibritge, se posiciona fermament contra los felibres provençals e lo Capolièr Pèire Devoluy. Alavetz crèa una novèla escòla – que prendrà lo nom en 1919 d’Escòla occitana – abandona la grafia tradicionala del Felibritge e causís per bandièra lo nom « occitan » plan pauc emplegat d’aquel temps, e promòu fermament d’idèas republicanas e anticlericalas, totjorn dins la continuitat d’August Forés. Es tanben a aquel moment que desvolopa sa linha ideologica, sensibla mai que mai dins la revista Mont-Segur que dirigís ambe Antonin Perbòsc.
    I retròbam las quatre grandas problematicas que marcaràn lo movement occitanista del sègle XX : lo reviscòl de la lenga dins son unitat en s’inspirant del sistèma grafic emplegat pels Trobadors a l’Edat Mejana, l’emergéncia d’una literatura originala escricha dins aquela novèla grafia, una novèla lectura dels rapòrts Nòrd / Sud dins l’istòria de França e l’innovacion pedagogica aliada a la reivindicacion de l’ensenhament de l’occitan a l’escòla. Se d’unas d’aquelas tematicas foguèron envisatjadas pel Felibritge al sègle XIX, pas cap foguèt tan desvolopada fins aquí.  

    Puèi publica mantun obratge : « Flors d’Occitania » (1906), « La Canson occitana » (1908), e « Lo Romancero occitan (1912 e 1914). En 1911, tempta de far erigir a Fois una estatua a la Perfiècha catara Esclarmonda e de ne faire la manifestacion del Felibritge Roge. Renóncia pauc aprèp, per manca d’afiscacion e a causa de la critica fòrt negativa de son libre « La question d’Esclarmonde » ont multiplica enganas e aproximacions istoricas.
    Prosper Estieu devant sa presse d'imprimerie d'où sortent les numéros de la revue <i> Mont-Segur</i>. Archives départementales de l'Aude, fonds Prosper Estieu, cote 120J19
    Après la guèrra, pren la direccion del Gai Saber fins a 1933 e fonda son associacion de promocion de la lenga e de la cultura occitanas, Los Grilhs del Lauragués, puèi en 1927, Lo Collègi d’Occitània, associacion d’ensenhament de la lenga e de la cultura occitanas.

    Publica a comptar de 1926 una darrièra tièra de recuèlhs : « Lo Flahut occitan, Las Bucolicas de Vergili » (1926), « Lo Fablièr occitan » (1930) e « Las Oras cantairas » (1931) ont se sentís l’influéncia catolica de mai en mai fòrta de son darrièr discípol, lo futur canonge Josèp Salvat. En 1933, se retira ençò de sa filha e se morís en 1939, reconciliat ambe la fe catolica per l’abat Salvat, majoral del Felibritge. Aqueste prendrà la seguida de Prospèr Estieu al cap de L’Escòla occitana e de la revista Lo Gai Saber.


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    Etienne Coudert, né le 15 mai 1930 à Thiers dans le Puy de Dôme. Il est décédé le 3 février 2015 à Thiers. Il fut acteur et animateur incontournable de la défense et de la promotion de la langue occitane en Auvergne. Il fut administrateur de l’IEO départemental et délégué régional de l’IEO Auvergne dont il fut le vice-président. Il géra également le cercle occitan du pays thiernois Piaron Pinha. Il fut le co-fondateur de la revue Parlem vai-i qu’as paur dont il assura jusqu’à sa mort la pérennité.

    Identité

    Formes référentielles :

    Etienne Coudert

    Forme occitane :

    Tiène Codert

    Éléments biographiques

    À l’âge de deux ans, sa famille s’installe dans le berceau paternel à Orléat où il suit l’école primaire.

    Son père travaillait pour l’EDF, il relevait les compteurs électriques chez les particuliers, sa mère restait à domicile. Peut-être qu’en même temps ils faisaient des couteaux. Mais il a été marqué par son père qui aménageait le cimetière des Limandons à Thiers. À l’âge de 12 ans il poursuit ses études au cours complémentaire de Thiers et devient l’un des trois bacheliers du village. Il prépare alors le concours de l’école normale de Clermont-Ferrand où il a étudié de 1947 à 1951. Il a raconté tout cela dans ses chroniques de la revue auvergnate Parlem.

    Il est nommé instituteur de classe unique (élèves de 5 à 15 ans) pendant dix ans dans la montagne d’Ambert à Saint-Amant-Roche-Savine où il est « chargé d’école » au Solier en 1951, puis dans celle d’Olloix de Saint-Nectaire à son retour de l’armée où il demeure de 1956 à 1960. Entre temps, il a épousé Louisette. Comme de nombreux instituteurs, il occupe dans ces communes la fonction de secrétaire de Mairie.

    Dès l’Ecole Normale, il a demandé une spécialisation pour devenir enseignant en agriculture. Il était également passionné d’apiculture depuis l’âge de 14 ans. Il effectue sa formation au lycée de Neuvic en Corrèze. À son retour, avec Maurice Gachon, il expérimente et met en place des formations d’agriculteurs. Passionné d’arboriculture, il devient maître agricole puis professeur itinérant d’enseignement agricole dans plusieurs communes et lorsque les centres professionnels sont regroupés il devient directeur du centre de Lezoux. Il travaille alors beaucoup avec l’école d’agriculture de Marmilhat. Puis il est affecté comme professeur à l’école normale de Clermont.

    Il a été militant du SGEN-CFDT, comme en témoigne Patrice Roques, membre comme lui de la Commission Nationale Langues et Cultures Opprimées de ce syndicat. Des comptes rendus de réunions ronéotés en témoignent.

    Engagement dans la renaissance d'oc



    Opposé à la guerre d’Algérie dès le début, il fait le choix de la bataille syndicale, politique (au sein du PSU) et culturelle. Il prend alors conscience de son identité d’Occitan dans les années 1960, avec cette guerre et avec les évènements de mai 68.
    Il reprend ses études à l’âge de 40 ans dans les deux filières alverniste et occitane jusqu’à la licence à l’université de Clermont-Ferrand.
    Il devient professeur d’occitan au collège de Lezoux et à l’Ecole Normale de Clermont avec les autres matières. Il a également interrogé au bac d’occitan, en particulier à Aurillac dans le Cantal.
    Membre actif de l’Institut d’Estudis Occitans, au niveau local, départemental et régional, il met en place de nombreuses actions et valorise la culture notamment au travers des chansons thiernoises.
    Professeur d’occitan, au niveau professionnel et associatif, il met son énergie à la valorisation de la langue à l’École Normale, au Lycée de Marmilhat et dans le secteur associatif à Thiers, Lempdes et Clermont-Ferrand. Il enseigne aussi les autres matières dont il était spécialiste.
    Il a représenté plusieurs fois l’Auvergne dans des réunions de la FELCO – Fédération des enseignants de langue et culture d’oc – dans les années 1980-1990.
    Il écrit dans les journaux et revues, Parlem comme écrivain et responsable de publication, dans le Montagnard, dans les journaux syndicaux universitaires, dans la Galipote et tient une rubrique hebdomadaire dans La Gazette de Thiers (entre mai 2004 et mars 2005).
    Parallèlement il œuvre à une meilleure connaissance de la langue, au moyen de collectages auprès des anciens.

    Publications

    Collaboration à des ouvrages pédagogiques
    • Cours par correspondance d’occitan d’Auvergne (C.R.D.P de Clermont-Ferrand), de 1982/83 à 1987.

    • Bac Oc– Annales des épreuves d’occitan au Bac 1 et 2, dirigé par Andrieu Bianchi Agen. IEO Lot et Garonne, de 1987 à 1990.

    • Vocabulaire occitan d’Auvergne Velay, Jean Roux. Edition I.E.O. C.R.E.O. 1984 (4 auteurs).

    • Apprendre et vivre sa langue, Michel Tozzi. Ed Syros 1984.

    • Didonèlas per nòstre temps. Recueil de comptines. I.E.O Auvergne (1982) et traduction (1983)

    • Textes occitans pour les lycées, Jean-Claude Serres, I.E.O. 1984

    • Ieu parle occitan, version auvergnate, Parlar occitan Auvèrne-Velai + CD doble de la metòde (3e edicion 2001 Ostal del libre)

    Collaboration à des périodiques et écrits littéraires 

    • Collaboration et direction de la revue Parlem, cercle culturel occitan, Piaron Pinha. Thiers, Articles « Cronicas de Varena e dau Liuradés ».

    • « Cronicas de la region bitòrza dins las ‘nadas 30 » A fònts mescadas. (8 auteurs) édité à son initiative. 1990. Edition A tots et I.E.O. Auvergne.

    • Éditoriaux en occitan dans le journal critique d’information auvergnate « La Galipote » Vertaizon, Puy de Dôme.

    • Collaboration en occitan à de nombreux journaux et publications de la région Auvergne depuis 25 ans.

    • Articles hebdomadaires dans La Gazette de Thiers, en 2004 et 2005.

    • Collaboration à L’almanach de l’Auvergnat 1996-2002. ed. CPE Romorantin.

    Emissions de radio et télévision

    • Emission en occitan pendant 6 ans sur Radio locale Thiers, radio libre jusqu’en 1989. « Manca mas d’o dire » avec l’association Piaron Pinha.

    • Participation au « Magazine en oc » à FR3 Auvergne en 1983,1984,1985

    Sources

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    ]]> Jules Eynaudi est un félibre niçois, fondateur de l'Armanac Nissart, auteur de pièces de théâtre et d'un dictionnaire au caractère encyclopédique.

    Identité

    Formes référentielles

    Eynaudi, Jules (1871-1948)

    Éléments biographiques

    Jules Eynaudi est né le 6 mai 1871 dans le centre de Nice, la Vieille Ville. Il était le fils d'un tailleur lettré venu de Savillan, en Italie, et sa mère était du Comté de Nice. Le niçois se parlait naturellement autour de lui, dans la famille et avec les amis. Il entra comme typographe à l'imprimerie l'Éclaireur du Littoral à l'âge de quatorze ans. Il fit son service militaire en Corse et fut mobilisé pendant la guerre de 14.

    En 1907, Eynaudi fut employé comme auxilliaire à la Bibliothèque Municipale de Nice.

    Louis Cappatti (1886-1966), ami et collaborateur d'Eynaudi, décrit un homme "petit, élancé et vif, quoique badaud et d'une apparente nonchalance déhanchée, pipe aux lèvres, le feutre mou sur une oreille, l'ample lavallière nouée sous le menton, [...]" (CAPPATTI, 1937). Il semble qu'Eynaudi ait été un enfant puis un homme discret et modeste, ayant le goût du travail et de l'étude.

    Il mourut à Nice en 1948.

    Engagement dans la renaissance d'oc

    Au moment où Eynaudi s'intéressait aux lettres et au particularisme de sa ville natale, le bassin niçois était traversé de conflits idéologiques territoriaux, toujours vifs après le rattachement de Nice à la France. Le rapport avec l'aire provençale en particulier se manifestait principalement dans une conception de voisinage, sans plus. Toutefois, des personnalités comme Joseph-Rosalinde Rancher (1785-1843), poète niçois d'expression occitane, avaient ouvert la voie du rapprochement avec les Provençaux, en particulier autour de la question de la langue.

    En 1879, Antoine-Léandre Sardou (1803-1894, enseignant et érudit, niçois d'adoption mais provençal d'origine) fonda l'Escòla de Bellanda, avec Jean-Baptiste Calvino. La nouvelle école félibréenne s'occupa prioritairement de questions linguistiques : grammaire, lexique et réforme orthographique. Le niçois était alors généralement écrit sur le modèle orthographique italien. Sardou et Calvino recommandèrent la graphie mistralienne, adaptée aux particularités du niçois. L'école ne passa pas le cap du XIXème siècle et il fallut attendre 1927 pour voir naître une nouvelle école félibréenne, le Cairèu. Toutefois, une première pierre était posée qui permit à Eynaudi de continuer l'entreprise de renaissance niçoise en collaboration avec le Félibrige. Il devint mainteneur en 1902.

    En 1903, il fonda l'Armanac Niçart, graphié Armanac Nissart à partir de 1928. La même année, il fut l'un des fondateurs principaux de l'Académie Rancher, qui devint en 1922 Lu Amic de Rancher. L'objectif de l'association n'était pas très différent de celui des écoles et revues félibréennes, et plus largement régionalistes : promotion de la langue et de la littérature niçoises, connaissance des traditions et de l'histoire locales.

    Rancher représentait pour eux une figure paternelle du mouvement niçois. Ils lui vouaient une sorte de culte, faisant chaque année une visite de sa tombe, organisée par Eynaudi.

    À peu près au même moment, le journaliste Henri Sappia (1833-1906) avait créé d'abord la revue Nice-Historique (1898) puis l'Acadèmia Nissarda (1904) qui rejoignait certains objectifs de l'association Rancher. Des passerelles se créèrent entre sociétés niçoises mais des tensions et désaccords nacquirent aussi. Eynaudi ne réussit pas même à réunir les propres collaborateurs de l'Armanac Nissart sur les questions graphique et félibréenne, malgré le soutien de Pierre Devoluy (qui demeura quelques années à Nice) et de Mistral lui-même. En 1922, il laissa la direction de la revue à Pierre Isnard, suivi  de Louis Cappatti.

    En 1901, Eynaudi avait publié sa première pièce de théâtre, Lou Cagancio, qui fut représentée sur scène en 1902. Il se fit l'un des héritiers de François Guisol (1803-1874), auteur et acteur qui publia des chansons et pièces de théâtre en niçois. De nombreuses compagnies de théâtre dialectal et de représentations folkloriques suivirent le mouvement : la compagnie du Théâtre de Barba-Martin (dirigée par Gustav-Adolf Mossa, 1883-1971, peintre symboliste et dramaturge occitan) ; la Ciamada Nissarda, qui existe toujours ; les Nissardas ; et Francis Gag (pseudonyme de Francis Gagliolo, 1900-1988, dramaturge occitan). En parallèle de ses articles, contes, chansons et poésies parues en revue, Eynaudi fit publier et jouer d'autres pièces durant les années suivantes. Il cherchait son inspiration dans la vie citadine de la Vieille Ville.

    Entre 1931 et 1939, il se consacra à la rédaction et à la publication de son Dictionnaire de la langue niçoise, co-écrit avec Louis Cappatti notamment pour la partie historique de l'ouvrage. Le dictionnaire avait une vocation encyclopédique, donnant autant que possible le vocabulaire en usage, avec les définitions en français, les expressions et locutions, les conjugaisons, des entrées sur la flore et le paysage locaux, les noms propres féminins et masculins, les noms de lieux et les surnoms des habitants, des recettes de cuisine, des données historiques et etnologiques, etc. Les entrées sont parfois accompagnées d'extraits littéraires. Certaines sont signées par des collaborateurs autres qu'Eynaudi et Cappatti. Le dictionnaire fut rédigé en graphie mistralienne. Eynaudi était un félibre convaincu, pourtant le dictionnaire est très nuancé sur la question du Félibrige. Mistral n'apparaît pas dans les entrées et l'entrée Félibrige fut rédigée per Cappatti, qui faisait partie des sceptiques. Si dans la majorité des aires occitanes des groupes félibréens cohérents se créèrent (en parallèle d'autres groupes dits régionalistes), avec toujours une admiration affichée pour Mistral et le Félibrige, les Niçois conservèrent une certaine distance, malgré quelques enthousiastes, dûe à leurs rapports avec la Provence.

    Le dictionnaire fut publié en fascicules, jusqu'à la lettre "p". La suite était restée à l'état de manuscrit. Une édition complète est parue en 2009, grâce à l'Acadèmia Nissarda avec une introduction de Remy Gasiglia (enseignant-chercheur à l'université de Nice Sophia Antipolis).

    Eynaudi collabora à plusieurs revues et journaux : les Annales du Comté de Nice, l'Armanac Nissart, L'Éclaireur de Nice et du Sud-Est, L'Éclaireur du Soir, L'Éclaireur du Dimanche, L'Essor Niçois, Nice Historique, le Phare du Littoral, La Pignata, et probablement d'autres encore.

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    Jules Eynaudi es un felibre niçard, fondator de l'Armanac Nissart, autor de pèças de teatre e d'un diccionari del caractèr enciclopedic.

    Identitat

    Formas referencialas 

    Eynaudi, Jules (1871-1948)

    Elements biografics

    Jules Eynaudi es nascut lo 6 de mai de 1871 dins lo centre de Niça, la Vièlha Vila. Èra filh d'un sartre letrat vengut de Savian, oltre-mont, e sa maire èra del Comtat de Niça. Lo niçard se parlava naturalament a l'entorn d'el, dins la familha e amb los amics. Dintrèt coma tipograf a l'estampariá l'Éclaireur du Littoral a l'atge de quatòrze ans. Faguèt son servici militar en Corsega e foguèt mobilizat pendent la guèrra de 14.

    En 1907, Eynaudi foguèt emplegat coma auxiliari a la Bibliotèca Municipala de Niça.

    Louis Cappatti (1886-1966), amic e collaborator d'Eynaudi, descriu un òme "pichon, prim e viu, encara que badaire e d'una aparenta indoléncia, desancat, pipa als pòts, lo feutre sus l'aurelha, l'ampla lavalièra nosada jol menton, [...]" (CAPPATTI, 1937). Sembla qu'Eynaudi foguèt un enfant puèi un òme discret e modèst, amb lo gost del trabalh e de l'estudi.

    Moriguèt a Niça en 1948.

    Engatjament dins la renaissença d'oc

    Al moment qu'Eynaudi s'interessava a las letras e al particularisme de sa vila natala, lo baçin niçard èra traversat pels conflictes ideologics territorials, totjorn vius aprèp lo restacament de Niça a França. Lo rapòrt amb l'airal provençal en particular se manifestava mai que mai dins una concepcion de vesinatge, pas mai. Pasmens, de personalitats coma Joseph-Rosalinde Rancher (1785-1843), poèta niçard d'expression occitana, avián dubèrta la dralha del raprochament amb los Provençals, en particular a l'entorn de la question de la lenga.

    En 1879, Antoine-Léandre Sardou (1803-1894, ensenhaire e erudit, niçard d'adopcion mas provençal d'origina) fondèt l'Escòla de Bellanda, amb Jean-Baptiste Calvino. L'escòla felibrenca novèla s'entrevèt prioritàriament de questions linguisticas : gramatica, lexic e reforma ortografica. Lo niçard èra alara generalament escrich sul modèl ortografic italian. Sardou e Calvino recomandèron la grafia mistralenca, adaptada a las particularitats niçardas. L'escòla passèt pas lo cap del sègle XIX e calguèt esperar 1927 per veire nàisser una novèla escòla felibrenca, lo Cairèu. Pasmens, una primièra pèira èra pausada que permetèt a Eynaudi de contunhar l'entrepresa de renaissença niçarda en collaboracion amb lo Felibritge. Venguèt manteneire en 1902.

    En 1903, fondèt l'Armanac Niçart, grafiat Armanac Nissart a partir de 1928. La meteissa annada foguèt un dels fondators màgers de l'Acadèmia Rancher, que venguèt en 1922 Lu Amic de Rancher. L'objectiu de l'associacion èra pas gaire diferent de lo de las escòlas e revistas felibrencas, e mai largament regionalistas : promocion de la lenga e de la literatura niçardas, coneissença de las tradicions e de l'istòria localas.

    Rancher representava per eles una figura pairala del movement niçard. Li vodavan una mena de culte, fasent cada annada una visita de sa tomba, organizada per Eynaudi.

    A pauc près al meteis moment, lo jornalista Henri Sappia (1833-1906) aviá creat primièr la revista Nice-Historique (1898) puèi l'Acadèmia Nissarda (1904) que rejonhiá d'unes objectius de l'associacion Rancher. De palancas se creèron entre societats niçardas mas de tensions e desacòrdis naissèron tanben. Eynaudi capitèt pas d'unir ni manca los pròpris collaborators de l'Armanac Nissart sus las questions grafica e felibrenca, malgrat lo sosten de Pierre Devoluy (que demorèt d'unas annadas a Niça) e del quite Mistral. En 1922, daissèt la direccion de la revista a Pierre Isnard, seguit de Louis Cappatti.

    En 1901, Eynaudi aviá publicat sa primièra pèça de teatre, Lou Cagancio, que foguèt representada sus scèna en 1902. Se faguèt un eiretièr de François Guisol (1803-1874), autor e actor que publiquèt de cançons e pèças de teatre en niçard. Mantuna companhiá de teatre dialectal e de representacions folcloricas seguiguèron lo movement : la companhiá del Teatre de Barba-Martin (menada per Gustav-Adolf Mossa, 1883-1971, pintre simbolista e dramaturga occitan) ; la Ciamada Nissarda, qu'existís totjorn ; las Nissardas ; e Francis Gag (pseudonim de Francis Gagliolo, 1900-1988, dramaturga occitan). En parallèl de sos articles, contes, cançons e poesias pareguts en revista, Eynaudi faguèt publicar e jogar d'autras pèças dins las annadas seguentas. Cercava son inspiracion dins la vida ciutadana de la Vièlha Vila.

    Entre 1931 e 1939, se consacrèt a la redaccion e publicacion de son Dictionnaire de la langue niçoise, amb Louis Cappatti per la partida istorica de l'obratge. Lo diccionari aviá una vocacion enciclopedica, donant tant coma possible lo vocabulari en usatge, amb las definicions en francés, las expressions e locucions, las conjugasons, d'entradas sus la flòra e lo païsatge locals, los noms pròpris femenins e masculins, los noms de luòcs e los escais-noms dels estatjants, de recèptas de cosina, de donadas istoricas e etnologicas, etc. Las entradas son per còps acompanhadas d'extraches literaris. D'unas son signadas per de collaborators autres qu'Eynaudi e Cappatti. Lo diccionari foguèt redigit en grafia mistralenca. Eynaudi èra un felibre convinçut, pasmens lo diccionari es fòrça nuançat sus la question del Felibritge. Mistral aparéis pas dins las entradas e l'entrada Felibritge foguèt redigida per Cappatti, que fasiá partida dels sceptics. Se dins la màger part dels airals occitans de grops felibrencs coërents se creèron (en parallèl d'autres grops diches regionalistas), amb totjorn una admiracion afichada per Mistral e lo Felibritge, los Niçards mantenèron una cèrta distància, malgrat d'unes entosiastes, deguda a lors rapòrts amb Provença.

    Lo diccionari foguèt publicat en fascicles, fins a la letra "p". Lo demai èra demorat a l'estat de manescrich. Una edicion completa es pareguda en 2009, deguda a l'Acadèmia Nissarda amb una introduccion de Remy Gasiglia (ensenhaire-cercaire a l'universitat de Niça Sophia Antipolis).

    Eynaudi collaborèt a mantuna revista e jornal : las Annales du Comté de Nice, l'Armanac Nissart, L'Éclaireur de Nice et du Sud-Est, L'Éclaireur du Soir, L'Éclaireur du Dimanche, L'Essor Niçois, Nice Historique, lo Phare du Littoral, La Pignata, e probablament d'autres encara.

    Bibliografia de l'autor

    Lou Cagancio, Nice, Imprimerie des Alpes-Maritimes, 1900 ;

    Lou dialète niçard, Nice, Imprimerie des Alpes-Maritimes, 1903 ;

    Lou Terno, Nice, Imprimerie des Alpes-Maritimes, 1905 ;

    Misé Pounchoun, Nice, Imprimerie des Alpes-Maritimes, 1910 ;

    Lou retour de Pierrot, [s.l.], [s.n.], [1922] ;

    Una bouona plaça, Nice, Imprimerie de l'Éclaireur de Nice, 1924 ;

    Dapè dou fougueiroun, Nice, l'Éclaireur de Nice, 1926 ;

    EYNAUDI Jules et CAPPATTI Louis, Dictionnaire de la langue niçoise, Nice, Acadèmia Nissarda, 2009.

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    ]]> https://vidas.occitanica.eu/files/original/7b42ab062857196f445b068f1473e397.jpg]]> Véser la ressorsa en linha sul site del CIELDOC

    - WALLIS PADOVANI Jean, "Jules Eynaudi" dins L'Éclaireur du dimanche et "La vie pratique, Courrier des étrangers", 4 d'octòbre 1925, p. 8. Véser la ressorsa en linha sus Gallica.

    - GIORDAN Joseph, "Le rattachement de Nice au mouvement littéraire provençal", conferéncia del 14 de març de 1936, dins Annales de la Société des Lettres, Sciences et Arts des Alpes-Maritimes, 1936, pp. 61-72. Véser la ressorsa en linha sus Gallica.

    - L'Armanac Nissart. Véser los numeros disponibles en linha sus Occitanica.]]>