Goirand, Léontine (1853-1933)
- Lauriol, Léontine (pseudonyme)
- Mathieu-Goirand, Léontine (nom de mariage)
- Félibresse d’Arène (pseudonyme)
- Félibresse de Nîmes (pseudonyme)
Comme l’indique son acte de naissance, Léontine Goirand (nom de son père sous lequel elle est le plus connue) est née à Nîmes « l’an mil huit cent cinquante- trois... le dix-neuf courant [novembre] à une heure du soir ».
Sa mère « Rosine Lauriol, modiste, âgée de vingt-cinq ans, non mariée, native d’Anduze (Gard) domiciliée à Nîmes section 7 rue des Orangères 24, fille de feu Pierre Lauriol, propriétaire et de Marie Aline Ca(R)el couturière est accouchée dans son domicile audit Nîmes, le dix-neuf courant à une heure du soir d’un enfant de sexe féminin qu’elle nous a présenté et auquel elle a donné le prénom de Léontine... » C’est l’accoucheuse Catherine, âgée de 69 ans, accompagnée d’un témoin, ébéniste, Pierre Le Moine (seul à signer avec le Maire) qui fait la déclaration en mairie le vingt et un novembre à dix heures du matin.
L’acte de naissance de Léontine Lauriol porte la mention « enfant naturel », et, en date du 2 Août 1861, la mention en marge de la reconnaissance par sa mère : « couturière, suivant acte passé devant Maitre Rebuffat notaire à Nîmes le 1er Août mil huit cent soixante et un et transcrit le vingt-cinq septembre même année. »
Elle sera légitimée par son père, Jean-Pierre Goirand, avocat, homme politique républicain, historien spécialiste de 1851, lors du mariage de ses parents célébré à la mairie de Nîmes le 1er Août 1863, Léontine a alors 10 ans. Ses parents avaient eu avant elle un garçon, mort au mois de juin précédent à l’âge de 18 ans et qui sera légitimé à titre posthume dans le même document daté du 28 août.
L’acte de mariage des parents indique, une fois « unis par le mariage » que : « de leur liaison sont nés deux enfants, à savoir le premier de sexe masculin né le 23 mai 1845 à Brouzet (Gard), inscrit à l'État Civil le lendemain, sous le nom de Julle [sic] Lauriol et décédé à Nîmes le 16 juin dernier, le second de sexe féminin née à Nîmes le dix-neuf novembre 1853 et inscrit à l'État civil le 21 du même mois sous les noms de Léontine Lauriol, lesquels enfants ils entendent légitimer. »
Il semble que ce soit la mort de ce frère, né à Brouzet, village situé à une quinzaine de kilomètres d’Alès, dont le père est originaire, qui est à l’origine du mariage. La mère a alors 43 ans et le père 40, ils se sont donc connus dans leur jeunesse mais leurs milieux sociaux étaient différents : la mère était modiste lors de la naissance de Léontine, dite « sans profession » sur l’acte de mariage, elle se déclare « Libre de ses volontés » alors que le père fait état des consentements de ses père, propriétaire à Alès, et mère. Le couple habite alors à Nîmes « rue Graverol près de la porte d’Alès »
On peut comprendre la reconnaissance que Léontine Goirand portait à son père et à sa mère à une époque où les enfants nés hors mariage étaient définis comme bâtards et bien souvent abandonnés.
On ne sait pas exactement quelle a été son éducation, a-t-elle eu celle dont elle parle dans « Li Risènt de l'Alzoun » prodiguée par son père à Alès ou a-t-elle reçu une partie de celle-ci dans le quartier populaire où elle est née à Nîmes ? À Alès, elle partage son enfance avec son cousin Maurice Faure né le 19 janvier 1850 né à Saillans dans la Drôme.
En 1882, elle se marie avec un veuf, Émile Mathieu, et part avec lui s’installer à Cette (Sète) où il est un des premiers receveurs municipaux. Elle habite dans la maison Quermal, 4 quai du Pont Neuf. C'est là qu'elle mettra au monde ses deux enfants, Antoine Jean Léon André Mathieu le 25 Février 1884 et Emilie Suzanne Eva Mathieu le 1er novembre 1885. Son père, Jean-Pierre Goirand, alors membre du Conseil Général du Gard, habitant avec sa femme à Alès, lui sert de témoin pour chaque enfant au moment de dresser l’acte de naissance.
Début 1886, Émile Mathieu, alors receveur municipal de Sète, est accusé de négligence par la commission des finances de la Municipalité. Après sa démission présentée au conseil et acceptée par le préfet en Avril, toute la famille part pour Alès. Il devient représentant de commerce avant d’être lavé de tout soupçon en 1890. Il meurt l’année suivante le 18 mars 1891 à Alès.
En 1911, en tant que femme de lettres, Léontine Goirand reçoit les insignes d’officier d’Académie (Journal Officiel de la République Française, décret du 3 mars 1911).
Léontine et ses enfants demeureront à Alès. L’écrivain André Chamson l’a rencontrée dans son enfance à Alès (Le Chiffre de nos jours, cité par Mazoyer 2013 : 462)
Elle meurt le 26 Juillet 1923, Maison Mathieu-Goirand place de la République. Alcide Blavet prononce au nom du Félibrige son éloge funèbre.
Léontine Goirand est présente dès 1876 sur le Cartabèu, la liste officielle des membres du Félibrige. Elle est présente à la Sainte-Estelle d’Avignon en mai 1876 : on l’y retrouve avec son père, « M. Achile Mir e sa filho; Mlo Melanio, M. et Mmo Xavié de Ricard, Mlo Jano Wilçon, sorre de Mmo de Ricard e M. Aguste Fourès de Castelnaudary », compagnons de voyage au Pont du Gard d’Alphonse Tavan qui leur dédie tout d’abord son recueil Amour e Plour, avant de le dédier à sa femme défunte. Elle y revient l’année suivante et participe avec son père ou son cousin Maurice Faure à toutes les initiatives du Félibrige languedocien, provençal ou des méridionaux de Paris avec l’association "La Cigale".
Entre temps, Léontine Goirand est devenue la Felibresso d’Areno, du nom du château sur les rives de l’Alzon, lors de la félibrée du même nom en août 1876. Louis Roumieux chante cette félibrée et Léontine dans une « Letro à Madamisello Leountino Goirand » (Nîmes, Baldy-Riffard, 1877, 28 pages).
Fin mars 1877, nous la retrouvons à l'Assemblée de la Maintenance du Languedoc du Félibrige, puis à la séance extraordinaire de la Société des langues Romanes. Dans la Revue des Langues Romanes du mois de mai, Alphonse Roque-Ferrier souligne la présence des « dames » aux côtés de Léontine (RLR, 1877, n°=32 octobre ; série 2, t 3 = t 11 : 157). Dès 1878 elle participe à Sceaux à l’hommage au poète Florian par la Cigale, association fondée par Louis-Xavier de Ricard, Lydie Wilson de Ricard, le peintre Auguste Baudouin et Maurice Faure. Cette cérémonie sera ensuite organisée par les félibres de Paris.
Son ami Louis Roumieux publie d’abord à Montpellier, puis à Nîmes, deux journaux Le Dominique et La Cigale d’Or, dans lesquels Léontine publie, en première page, des « Portissons », présentés comme des « lettres à Mireille » qui sont de véritables reportages.
Ses différentes activités lui permettent de faire connaissance avec les félibres languedociens comme provençaux que nous retrouverons dédicataires des poèmes de son recueil de 1880, Li Risènts de l’Alzoun. Elle échange avec eux et elles, lettres et poèmes. Citons ses relations avec Arnavielle, Lydie Wilson de Ricard, Mireille Roumieux, Théodore Aubanel, Louis-Xavier de Ricard, Baptiste Bonnet (300 lettres !) et bien sûr Mistral lui-même. La liste de ses relations constitue un véritable cartabèu que l’on retrouve dans son Capelet Noviau, recueils de poèmes écrits et réunis à l’occasion du mariage des félibres.
Pendant son séjour à Cette (1882-1896) elle entre en relation, grâce à Roumieux, avec le félibre du Ratatet, J-H Castelnau, et participe aux initiatives félibréennes d’avant la sortie de L’Armanach Cetori, les dimanches à la baraquette, équivalent du mazet nîmois. Léontine, devenue Mme Mathieu, est présente avec son mari et ses enfants dans Ma Dinierola, recueil de J-H Castelnau dans le bonheur puis le temps mauvais (voir biographie).
Revenue précipitamment à Alès, la félibresse, qui prendra désormais le nom de Mathieu-Goirand consacre essentiellement son temps à son foyer et ses enfants (Blavet Alcide 1923). Cependant les grandes occasions du Félibrige et les rencontres amicales la font sortir de ce rôle et retrouver la Léontine de sa jeunesse. Elle préside ainsi le Jury poétique des Fêtes d’Alès en 1889 à l’occasion de l’inauguration du buste de La Fare Alais, en présence de Mistral, Roumanille, Arnavielle, le 20 octobre 1889, en même temps que le monument commémoratif de Jean-Baptiste Dumas et le lycée Dumas d’Alès.
Parmi les Prix qu’elle a reçus :
1877 : La cigale de Paris organise une fête en Arles en septembre 1877 au cours de laquelle Léontine gagne le prix de Provence avec son sonnet « Lis Areno », dédié à son maître et ami Louis Roumieux.
1878 : son recueil Li Risent de l’Alzon reçoit le premier prix du concours poétique des Fêtes Latines de Montpellier sous la forme d’une statuette, reproduction de la Polymnie du Louvre.
1879 : Son poème « La draio flourido » obtient une médaille d’argent au concours de la Société archéologique, scientifique et littéraire de Béziers. La même année elle obtient une médaille au concours poétique en l’honneur de Florian à Sceaux (Armana Prouvençau, 1880 : 110).
1880 : Elle reçoit la médaille d’argent au concours de la Société archéologique, scientifique et littéraire de Béziers avec « Permenade a Sant German » Armanac Prouvençau, 1881 :12).
1901 : elle obtient le diplôme des Félibres de Paris pour l’épitaphe de Brémonde de Tarascon (Mazoyer 2013 : 461)
La réception de son œuvre :
Léontine Goirand est mentionnée par Paul Mariéton dans La terre provençale : journal de route (3e édition), 1894, dans la conférence de Gabriel Haon reproduite dans Les Mémoires et comptes rendus de la société scientifique et littéraire d'Alais de 1897 et en 1914 dans La Revue des Pyrénées et de la France Méridionale. Elle est toujours présente dans Les annales politiques et littéraires (Paris) de 1905. Enfin, en 1931, dans le recueil des Jeux Floraux de Toulouse on trouve cette appréciation à propos d’Henriette Dibon : « Cette jeune muse provençale, qui signe Farfantello, fait honneur à la littérature d'Òc et prend une digne place aux côtés d'Antounieto de Beucaire et de Léontine Goirand. »
]]>Goirand, Léontine (1853-1933)
- Lauriol, Léontine (pseudonim)
- Mathieu-Goirand, Léontine (nom de maridatge)
- Félibresse d’Arène (pseudonim)
- Félibresse de Nîmes (pseudonim)
Coma o senha son acte de naissença, Leontina Goirand ( es jos aquel nom, lo de son paire, qu’es mai coneguda) nasquèt a Nimes « l’an mila uèit cents cinquanta tres... lo dètz-e-nòu corrent (de novembre), a una ora del ser ».
Sa maire « Rosina Lauriòl, capelièra, vièlha de vint-e-cinc ans, pas maridada, nativa d’Andusa (Gard) domiciliada a Nimes, seccion 7 carrièra de las Irangièras 24, filha de Pèire Lauriòl defunt, proprietari e de Maria Alina Ca(R)el, cordurièra, s’es ajairada dins son ostal aldit Nimes, lo dètz-e-nòu corrent a una ora del ser d’un enfant del sèxe femenin que nos presentèt e que li balhèt lo pichon nom de Leontina... » Es la levandièra, Catarina, vièlha de 69 ans, acompanhada d’un testimòni, ebenista, Pèire Le Moine (sol a signar ambe lo Conse) que fa la declaracion a l’ostal comunal lo vint-e-un de novembre a dètz oras del matin.
L’acte de naissença de Leontina Lauriòl pòrta la mencion « enfant natural » e, datat del 2 d’agost de 1861, la mencion en marge de la reconeissença per sa maire : « cordurièra, segon l’acte passat davant Mèstre Rebufat, notari a Nimes lo 1° d’agost mila uèit cents seissanta un e transcrich lo vint-e-cinc de setembre de la meteissa annada ».
Serà legitimada per son paire, avocat, òme politic republican, istorian especialista de 1851, pel maridatge de sos parents celebrat a la comuna de Nimes lo 1° d’agost de 1863, Leontina aviá dètz ans. Sos parents avián agut abans ela un dròlle, mòrt al mes de junh precedent, vièlh de 18 ans e que serà legitimat a títol postume dins lo meteis document datat del 28 d’agost.
L’acte de maridatge dels parents senha, un còp « units pel maridatge » que : « de lor apariada, son nascuts dos enfants, lo primièr del sèxe masculin, nascut lo 23 de mai de 1845 a Broset (Gard), inscrich a l’Estat Civil l’endeman, jol nom de Julle [sic] Lauriòl e defuntat a Nimes lo 16 de junh passat, lo segond del sèxe femenin, nascut lo 19 de novembre de 1853 e inscrich a l’Estat Civil lo 21 del meteis mes jos los noms de Leontina Lauriòl, e que vòlon legitimar aqueles enfants ».
Sembla que siá la mòrt d’aquel fraire, nascut a Broset, vilatge situat a una quinzena de quilomètres d’Alès, que lo paire n’es natiu, qu’es a l’origina del maridatge. La maire a alara 43 ans e lo paire, 40, se coneguèron joves mas èran pas del meteis mitan social : la maire èra capelièra a la naissença de Leontina, dicha « sens mestièr » sus l’acte de maridatge, se ditz : « Liura de sas volontats » mentre que lo paire menciona los agrats de son paire, proprietari a Alès e de sa maire. Lo coble demòra a aquel moment a Nimes, carrièra Graveròl, prèp de la pòrta d’Alès.
Se pòt comprene la gratitud qu’aviá Leontina Goirand per son paire e sa maire dins un temps que los dròlles nascuts fòra maridatge èran tenguts per bastards e plan sovent abandonats.
Se sap pas vertadièrament quina foguèt son educacion, aguèt la que ne parla dins Li Risènt de l’Alzoun donada per son paire a Alès o ne recebèt una partida dins lo quartièr popular ont nasquèt, a Nimes ? A Alès, passa son enfança ambe son cosin Maurici Faure, nascut lo 19 de genièr de 1850 a Salhans dins Droma.
En 1882, marida un veuse, Emili Matieu e s’installa ambe el a Sèta ont es un dels primièrs recebeires comunals. Demòra dins l’ostal Quermal, 4 cai del Pont Nòu. Es aquí que balharà naissença a sos dos enfants, Antòni Leon Andrieu Matieu, lo 25 de febrièr de 1884 e Emília Susanna Èva Matieu, lo 1° de novembre de 1885. Son paire, Joan-Pèire Goirand, membre del Conselh General de Gard que demòra ambe sa femna a Alès, li servís de testimòni per establir l’acte de naissença dels dos enfants.
A la debuta de 1886, Emili Matieu, recebeire comunal de Sèta, es acusat de negligéncia per la comission de las finanças de la municipalitat. Aprèp sa demission presentada al conselh e acceptada pel prefècte en abrial, tota la familha partís per Alès. Ven viatjador abans d’èstre desculpat en 1890. Se morís l’annada seguenta lo 18 de març de 1891 a Alès.
En 1911, Leontina Goirand recep los insignes d’oficièr d’Acadèmia coma femna de letras (Jornal Oficial de la Republica Francesa, decrèt del 3 de març de 1911).
Leontina e sos enfants demoraràn a Alès. L’escrivan Andrieu Chamson la rescontrèt dins son enfança a Alès ( Le Chiffre de nos jours, citat per Mazoyer 2013 : 462).
Se morís lo 26 de julhet de 1923, Ostal Matieu-Goirand, plaça de la Republica. Alcides Blavet prononcièt son laus funèbre al nom del Felibritge.
Leontina Goirand es presenta tre 1876 sul Cartabèu, tièra oficiala dels sòcis del Felibritge. Participa a la Santa-Estela d’Avinhon en mai de 1876 : s’i tròba ambe son paire, « M. Aquiles Mir e sa filha, Madomaisèla Melania, M. e Mma Xavièr de Ricard, Madomaisèla Jana Wilson, sòrre de Mma de Ricard e M. August Forés de Castèlnòu d’Arri », companhons de viatge al Pont de Gard, d’Amfós Tavan que lor dedica son recuèlh Amour e Plour, abans de lo dedicar a sa femna defunta. I torna l’annada seguenta e participa ambe son paire o son cosin Maurici Faure a totas las iniciativas del Felibritge lengadocian, provençal o dels Meridionals de París ambe l’associacion « La Cigale ».
Entretant, Leontina Goirand es venguda la Felibressa d’Arèna, del nom del castèl situat sus las ribas d’Alzon, pendent la felibrejada del meteis nom en agost de 1876. Loís Romieux canta aquela felibrejada e Leontina dins una « Letro à Madamisello Leountino Goirand » (Nimes, Baldy-Riffard, 1877, 28 paginas).
A la fin de març de 1877, participa a l’assemblada de la Mantenença del Lengadòc del Felibritge, puèi a la sesilha extraordinària de la Societat de las Lengas Romanas. Dins la Revista de las Lengas Romanas del mes de mai, Amfós Ròca-Ferrièr soslinha la preséncia de « damas » a costat de Leontina (RLR, 1877, n° 32, octobre, tièra 2, t 3 = t 11 : 157). Tre 1878, es a Sceaux, per l’omenatge al poèta Florian per « La Cigale », associacion fondada per Loís-Xavièr de Ricard, Lídia Wilson de Ricard, lo pintre August Baudoïn e Maurici Faure. Aquela ceremònia serà puèi organizada pels felibres de París.
Son amic Loís Romieux publica, primièr a Montpelhièr, puèi a Nimes, dos jornals, Le Dominique e la Cigale d’Or ont Leontina publica, en primièra pagina, de « Portissons », presentats coma de « letras a Mirèlha » que son de reportatges vertadièrs.
Sas activitats li permeton de rescontrar los felibres lengadocians coma provençals que se retròban dins las dedicacions dels poèmas de son recuèlh de 1880 Li Risent de l’Alzoun. Escàmbia ambe eles e elas, letras e poèmas. Podèm citar sas relacions ambe Arnavièla, Lídia Wilson de Ricard, Mirèlha Romieux, Teodòr Aubanèl, Loís-Xavièr de Ricard, Baptista Bonnet (300 letras !) e de segur, Mistral el meteis. La tièra de sas relacions constituís un vertadièr cartabèu que tornam trobar dins son Capelet Noviau, recuèlhs de poèmas escriches e recampats a l’escasença del maridatge dels felibres.
Pendent son sojorn a Sèta (1882-1896), rescontra, gràcias a Romieux, lo felibre del Ratatet, J.H. Castèlnòu e participa a las activitats felibrencas abans la sortida de l’Armanac Cetòri, los dimenges a la barraqueta, equivalent del maset nimesenc. Leontina, venguda Dòna Matieu, es presenta ambe son òme e sos enfants dins Ma Dinieròla, recuèlh de J.H. Castèlnòu dins lo bonaür puèi lo mal temps (veire biografia).
Tornada al brutle a Alès, la felibressa, que prendrà d’ara enlà lo nom de Matieu-Goirand avoda mai que mai son temps a son fogal e a sos enfants (Balvet Alcides 1923).Çaquelà, las granda fèstas del Felibritge e los rescontres amistoses la fan sortir d’aquel ròtle e tornar trobar la Leontina de sa joventut. Presidís atal la jurada poetica de las Fèstas d’Alès en 1889 a l’escasença de l’inauguracion del bust de la Fara-Alès, en preséncia de Mistral, Romanilha, Arnavièla, lo 20 d’octobre de 1889 e, al meteis temps, lo monument commemoratiu de Joan-Baptista Dumàs e lo licèu Dumàs d’Alès.
Demest los prèmis que recebèt :
1877 : « La Cigale » de París organiza una fèsta a Arle en setembre de 1877 ont Leontina ganha lo prèmi de Provença ambe son sonet Lis Areno, dedicat a son mèstre e amic Loís Romieux.
1878 : Son recuèlh Li Risent de L’Alzoun recep lo primièr prèmi del concors poetic de las Fèstas Latinas de Montpelhièr jos la fòrma d’una estatueta, reproduccion de la Polymnie del Louvre.
1879 : Son poèma La draio flourido obten una medalha d’argent al concors de la Societat arqueologica, scientifica e literària de Besièrs. La meteissa annada, obten una medalha al concors poetic en l’onor de Florian, a Sceaux (Armana Prouvençau, 1880 : 110).
1880 : Recep la medalha d’argent al concors de la Societat arqueologica, scientifica e literària de Besièrs ambe Permenada a San German (Armana Prouvençau 1881 : 12).
1901 : Obten lo diplòma dels felibres de París per l’epitafi de Bremonda de Tarascon (Mazoyer 2013 : 461).
La recepcion de son òbra :
Leontina Goirand es mencionada per Paul Marieton dins La terre provençale : journal de route (tresena edicion), 1894, dins la conferéncia de Gabrièl Haon, publicada dins Les mémoires et comptes rendus de la société scientifique et littéraire d’Alais de 1897, e en 1914 dans La Revue des Pyrénées et de la France Méridionale. Es totjorn presenta dins Les annales politiques et littéraires (París) de 1905. Enfin, en 1931, dins lo recuèlh dels Jòcs Florals de Tolosa, trobam aquela apreciacion a prepaus d’Enriqueta Dibon : « Aquela jove musa provençala, que signa Farfantello, fa onor a la literatura d’òc e pren una plaça digna a costat d’Antonieta de Beucaire e de Leontina Goirand ».
]]>Recueils
Poèmes
Chanson
Traductions
Sources
Los recuèlhs
Poèmas
Cançon
Traduccions
Sorgas
Moutier, Louis (1831-1903)
- L’abbé L. Moutier (pseudonyme)
- M. l’abbé L (pseudonyme)
- Moutier, L’abè (pseudonyme)
- Moutier, Louiset (pseudonyme)
- Luiset (pseudonyme)
- Louviset de Lauriòu (pseudonyme)
- Luiset de Lòurióu (pseudonyme)
- Lou Droumadère (pseudonyme)
- Un de Lauriòu (pseudonyme)
- L. M (pseudonyme)
Dernier-né de dix enfants, Louis Moutier voit le jour à Loriol le 15 février 1831 ; sa mère est catholique et son père, modeste artisan charron, protestant (ou « eiganaud » comme il écrira à Mistral). Probablement remarqué assez tôt et aidé par le curé de sa paroisse, il entreprend des études comme boursier au séminaire de Valence où il rafle quelques accessits en rhétorique, histoire et mathématiques. Il est bachelier ès-sciences en 1853 et ordonné prêtre le 19 juillet 1857.
Ses affectations successives (dans la Drôme du sud, provençale, jusqu’en 1870, puis dans le Royans, nord-occitan) lui ont permis de se familiariser avec la variété des parlers locaux lorsqu’il est nommé curé archiprêtre de Marsanne en 1877. C’est à cette date qu’il publie ses premiers travaux. Dès lors et jusqu’à sa mort le 31 octobre 1903, après une dernière nomination en 1886 comme curé d’Étoile où il sera fait chanoine, Louis Moutier se consacre sans répit à ses activités de recherche linguistique et de création littéraire. Il n’en néglige pas ses paroissiens pour autant, sa compassion devant leur situation difficile l’amenant même à renoncer à une augmentation. Si bien que dans le rapport confidentiel qu’il écrit à son sujet en 1886, le sous-préfet de Montélimar conclut que « cet homme dont la vie privée a toujours été irréprochable jouit de l’estime de tous. »
En janvier 1859, cinq ans à peine après la fondation du Félibrige, le jeune vicaire de Taulignan – Louis Moutier est tout juste âgé de 28 ans – contacte l’éditeur Joseph Roumanille à Avignon pour lui demander quand paraîtra la Mirèio de Mistral et, quelques mois plus tard, lui envoie sa poésie au titre prophétique « Les Deux Muses ou le réveil de la littérature provençale ». Il se présente alors comme un ami des félibres et, en dépit des tensions et désaccords, cette amitié ne se démentira pas et son admiration pour Mistral restera intacte.
Outre ses travaux de linguiste, Moutier se livre, par l’écriture, à une véritable « défense et illustration » de son parler drômois. Bien avant Charles Joisten et le collectage d’ethnotextes, il remet en circulation les vieux contes populaires (Mythologie dauphinoise). Et, pour toucher un public qui ne lit pas dans sa langue, il sacrifie au genre, obligé, de la prose d’almanach (Armagna doufinen).
Cependant, c’est la poésie qui s’avère son moyen d’expression privilégié. D’inspiration religieuse d’abord, avec son Brounché de nouvèus doufinens dans la tradition des noëls provençaux, ses textes, finement travaillés, disséminés ensuite dans diverses revues, vont se faire plus intimistes (« La Crous », « Toussant », 1880), puisant parfois dans le merveilleux ou le fantastique (« La Bouama/Les Sorcières », 1880) avant d’évoluer sur la fin vers une thématique plus classique (Lou Tiatre d’Aurenjo, Eirodiado ( Hérodiade ). Entre temps a vu le jour son long poème épique, Lou Rose (Le Rhône) (1896), dont il est si fier de pouvoir envoyer un exemplaire à son « char mestre » Mistral, quelques mois avant que paraisse Lou Pouèmo dóu Rose. Toute sa vie, Moutier a œuvré pour la promotion des « dialectes dauphinois », comme il dit. Il est à l’origine de la création à Valence, le 10 juin 1879, de l’Escolo dóufinalo dóu Felibrige qui, autour de lui, permettra, avec Roch Grivel, Ernest Chalamel, Maurice Viel et bien d’autres, l’émergence d’une véritable littérature d’oc en Drôme. Cette école drômoise s’inscrit d’abord dans la mouvance du Félibrige provençal même si des frictions se produisent bientôt, en matière de graphie notamment.
Car Louis Moutier n’a rien du félibre inconditionnel. Dans ses lettres à son ami Chalamel, il dénonce d’un même élan le comportement hégémonique de ceux qui veulent habiller « à la mode provençale » son parler dauphinois, aussi bien que la morgue des Cigaliers et félibres parisiens qui, de passage à Valence, n’ont pas cru bon de convier à leur fête les « écoliers » drômois, ou encore le changement d’orientation du Félibrige lors de l’élection de Félix Gras (le « félibre rouge ») comme capoulié.
Mais, toujours soucieux de promouvoir les parlers dauphinois, il n’hésite pas à proposer, en vain il est vrai, à l’abbé Pascal, de Gap, la création d’une maintenance dauphinoise du Félibrige, tout en continuant à participer au culte mistralien, plusieurs années après la mort de son école delphinale. Ainsi, en 1896, il ne manque pas d’inviter le « maître » à présider les fêtes d’Étoile où, comme l’année suivante à Valence en présence du Président Félix Faure, triomphe Lou Nouananto-nòu de Gatien Almoric. Mais à vrai dire, plus que l’esprit d’école ou les mondanités, c’est sa passion pour la langue qui anime Moutier et va motiver ses recherches linguistiques.
Ses premiers travaux connus, Grammaire dauphinoise et Glossaire du sous-dialecte de Loriol, sont couronnés d’une médaille d’or par l’Académie delphinale de Grenoble au concours de 1877. Et on note que c’est très certainement dans ce glossaire qu’il envoie à Mistral en 1879 – et qui semble aujourd’hui disparu – que l’auteur du Tresor dóu Felibrige a puisé une partie non négligeable de ses entrées notées « d. » pour dauphinois.
S’il n’est pas un théoricien de la linguistique, Moutier met avec ardeur ses compétences d’érudit consciencieux au service d’une meilleure connaissance des parlers de sa région : étymologie et philologie (Les Noms de rivières du Dauphiné, Analyse philologique du Mystère de Saint-Antoine) ou édition de textes anciens, dont les manuscrits lui sont probablement communiqués par l’archiviste André Lacroix (Mens d’airanço, sirventès inédit d’un troubadour du XIIe siècle, publié en 1884 ; Charte de Die (1325), en 1885, etc.). Il réfléchit aussi aux problèmes de graphie (Orthographe des dialectes de la Drôme) et sa contribution dans ce domaine, où il se démarque de l’orthodoxie félibréenne, le situe parmi les précurseurs d’une orthographe moderne de l’occitan.
Mais c’est surtout pour son Dictionnaire des dialectes dauphinois, édité en 2007 seulement, que la communauté des linguistes restera reconnaissante à Louis Moutier. Riche de plus de 37000 formes pour plus de 25000 articles, c’est, dit le romaniste suisse Wartburg, l’« un des ouvrages les plus remarquables qu’il y ait dans ce genre ». Les entrées, dont beaucoup ne figurent dans aucun autre dictionnaire, sont accompagnées de leur localisation et d’une notation phonétique qui en font un outil irremplaçable. C’est aussi la pièce maîtresse d’une œuvre qui permet de situer Louis Moutier parmi les pionniers de la linguistique de l’occitan.
]]>Moutier, Louis (1831-1903)
- L’abbé L. Moutier (pseudonim)
- M. l’abbé L (pseudonim)
- Moutier, L’abè (pseudonim)
- Moutier, Louiset (pseudonim)
- Luiset (pseudonim)
- Louviset de Lauriòu (pseudonim)
- Luiset de Lòurióu (pseudonim)
- Lou Droumadère (pseudonim)
- Un de Lauriòu (pseudonim)
- L. M (pseudonim)
Cachaniu de dètz enfants, Loís Motièr nais a Loriòu lo 15 de febrièr de 1831. Sa maire es catolica e son paire, modèste mestieral-rodièr, protestant (o eiganaud coma o escriurà a Mistral). Sai que remarcat pro d’ora e ajudat pel curat de sa parròquia, seguís d’estudis coma borsièr al seminari de Valença ont rascla qualques accèssits de retorica, d’istòria e de matematicas. Es bachelièr ès sciéncias en 1853 e ordenat prèire lo 19 de julhet de 1857.
Sas afectacions successivas (dins la Droma del Sud, provençala fins a 1870, puèi dins lo Roianés, nòrd-occitan) li permetèron de sa familiarizar ambe la varietat dels parlars locals quand es nommat curat archiprèire de Marsanne en 1877. Es a aquela data que publica sos primièrs obratges. D’ara enlà e fins a sa mòrt lo 31 d’octobre de 1903, aprèp una darrièra nominacion en 1886, coma curat d’Estela ont serà fach canonge, Loís Motièr s’avoda sens relambi a sas activitats de recèrca lingüistica e de creacion literària. Çaquelà, oblida pas sos parroquians, son compatiment davant lor situacion penibla lo mena quitament a renonciar a un aument. Tant i a que, dins lo rapòrt confidencial qu’escriu en 1886 lo sosprefècte de Monteleimar conclutz que « aquel òme que sa vida privada foguèt totjorn irreprochabla, gausís de l’estima de totes ».
En genièr de 1859, tot escàs cinc ans aprèp la fondacion del Felibritge, lo jove vicari de Taulinhan – Loís Motièr a just 28 ans – contacta l’editor Josèp Romanilha a Avinhon per li demandar quora pareisserà la Mirèio de Mistral e, qualques meses mai tard, li manda sa poesia del títol profetic « Les Deux Muses ou le réveil de la litterature provençale ». Se presenta coma un amic dels felibres e malgrat las tensions e los mescòrdis, aquela amistat se desmentirà pas e son admiracion per Mistral demorarà sencera.
A costat de sos obratges de lingüista, Motièr s’avoda, per l’escritura, a una vertadièra « defensa e illustracion » de son parlar dromenc. Plan abans Carles Joisten e lo collectatge d’etnotèxtes, fa reviure los vièlhs contes populars (Mythologie dauphinoise). E, per tocar un public que legís pas dins sa lenga, sacrifica al genre de la pròsa d’almanac (Armagna doufinen).
Mas es la poesia que s’avera son mejan d’expression privilegiat. Primièr, d’inspiracion religiosa ambe son Brounché de nouvèus doufinens, dins la tradicion dels « novès provençals », sos tèxtes, trabalhats finament, esparpalhats puèi dins de revistas divèrsas, se faràn mai intimistas (La Crous, Toussant, 1880). Posa, de còps, dins lo meravilhós o lo fantastic (La Bouama / Les Sorcières, 1880) abans d’evoluir pus tard cap a una tematica mai classica (Lou Tiatre d’Aurenjo, Eirodiado / Hérodiade). Entretant espelís son long poèma epic, Lou Rose (1896) e es plan ufanós de ne mandar un exemplar a son « char mestre » Mistral, qualques meses abans la publicacion de Lou Poèmo dóu Rose. Tota sa vida, Mostièr obrèt per la promocion dels « dialèctes dalfineses » coma disiá. Es a l’origina de la creacion a Valença, lo 10 de junh de 1879, de l’Escolo dóufinala dóu Felibrige que, a son entorn, permetrà, ambe Ròch Grivèl, Ernèst Chalamèl, Maurici Vièl e plan d’autres, l’emergéncia d’una vertadièra literatura d’òc en Droma. Aquela escòla dromenca s’inscriu, a la debuta, dins la movéncia del Felibritge, emai de mescòrdis aparescan, mai que mai al subjècte de la grafia.
Loís Motièr es pas brica un felibre incondicional. Dins sas letras a son amic Chalamèl, denóncia a l’encòp lo compòrtament senhorejaire de los que vòlon vestir « a la mòda provençala » son parlar dalfinés, atal coma la cròia dels Cigalièrs e felibres parisencs que, de passatge a Valença, an jutjat inutil de convidar a lor fèsta los sòcis de l’Escòla dalfinesa, o encara lo cambiament d’orientacion del Felibritge al moment de l’eleccion de Fèlix Gras (« lo felibre roge ») coma capolièr.
Mas tostemps preocupat de promòure los parlars dalfineses, trantalha pas a prepausar, de badas, vertat, a l’abat Pascal de Gap, la creacion d’una mantenença dalfinesa del Felibritge, en tot contunhar a participar al culte mistralenc, mantuna annada aprèp la disparicion de son escòla dalfinesa. Atal, en 1896, manca pas de convidar lo « Mèstre » a presidir las fèstas d’Estela, ont, coma l’annada seguenta a Valença, en preséncia del President Fèlix Faure, trionfa Lou Nouananta-nòu de Gacian Almoric. Mas a dire lo verai, mai que l’esperit d’escòla o las mondanitats, es sa passion per la lenga qu’anima Motièr e motivarà sas recèrcas lingüisticas.
Sos primièrs obratges coneguts, Grammaire dauphinoise et Glossaire du sous-dialecte de Loriol, son coronats d’una medalha d’òr per l’Acadèmia dalfinala de Gernòble al concors de 1877. E se pòt notar qu’es certanament dins aquel glossari que manda a Mistral en 1879 – e que sembla disparegut uèi – que l’autor del Tresor dóu Felibrige posèt una brava partida de sas entradas notadas « d. » per dalfinés.
S’es pas un teorician de la lingüistica, Motièr bota ambe abeluc sas competéncias de saberut conscienciós al servici d’una coneissença aprigondida dels parlars de sa region : etimologia e filologia (Les noms de rivières du Dauphiné, Analyse philologique du Mystère de saint Antoine) o edicion de tèxtes ancians que los manuscriches li son, probable, comunicats per l’archivista Andrieu Lacroix : Mens d’airança, sirventés inedich d’un trobador del sègle XII, publicat en 1884 – Carta de Diá (1325), en 1885, eca... Sosca tanben als problèmas de grafia (Orthographe des dialectes de la Drôme). Sa contribucion dins aquel domeni, ont se destria de l’ortodoxia felibrenca, lo situa demest los precursors d’una ortografia modèrna de l’occitan.
Mas es sustot per son Dictionnaire des dialectes dauphinois, editat sonque en 2007, que la comunitat dels lingüistas demorarà reconeissenta a Loís Motièr. Ric de mai de 37 000 fòrmas per mai de 25 000 articles, es, çò ditz lo romanista soís Wartburg, « un dels obratges mai remarcable que i aja dins aquel domeni ». Las entradas, que fòrça son pas dins cap d’autre diccionari, son acompanhadas de lor localizacion e d’una notacion fonetica que ne fan un otís irremplaçable. Es tanben la pèça màger d’una òbra que permet de situar Loís Motièr demest los davantièrs de la lingüistica de l’occitan.
]]>Sources
Bibliographie
Sorgas
Bibliografia
Bacquié-Fonade, Marius (1854-1910) (1901-1979)
- Bacquié-Fonade, Pierre (nom à l'état civil)
- Bacquié-Fonade, Louis (forme erronée du nom)
- Bacquié-Fonade, Auguste (forme erronée du nom)
- Nadofoun (pseudonyme)
- Nadal de la fount (pseudonyme)
Marius Bacquié Fonade est également membre-fondateur de l'Escolo Moundino et rédacteur en chef de la revue La Terro d'Oc (1894-1933). Il devient majoral du Félibrige en 1905.
Il rentre d'abord en contact avec Joseph Roumanille qui lui conseille de constituer une bibliothèque sur son fonds régional. Dans le cadre de ces travaux Bacquié-Fonade s'intéresse notamment à l'œuvre d'Auguste Fourès, décédé quelques temps plus tôt, et dont il juge les écrits remarquables.
Ses archives ont intégré les collections du CIRDÒC en 2014.
A consulter :
Archives :
Sol, Marguerite (1867-1950)
- M. Sol (pseudonyme)
Son père, Paul Sol, directeur du journal Le Vigneron Narbonnais, était membre fondateur de la Société scientifique de l’Aude dont le siège était à Carcassonne. Marguerite a accompagné son père lors des initiatives de la Société, dès sa fondation, en particulier lors des excursions au Pays de Sault, dans la Montagne Noire ou sur le littoral audois où elle ramasse coquillages et crustacés (ce dont témoignent les comptes rendus du Bulletin de la Société scientifique de l’Aude en 1890). Elle participe à la rédaction du Bulletin de la société. En 1890, lorsqu’elle est élue membre titulaire de la société, présentée par deux de ses plus importants fondateurs, MM l’abbé Baichère et Louis Gavoy (1847-1939), elle en est la première femme (Bulletin de 1891: p. LII).
Elle est également membre « libre » – c’est ainsi que la présente le Bulletin – de la commission archéologique de Narbonne. Elle est directrice de la pension Fénelon à Narbonne. Une école maternelle de sa ville natale porte aujourd’hui son nom.
Dans sa biographie d’Auguste Fourès, l’Abbé Salvat (Salvat, 1974, p.188), signale que Marguerite Sol a reçu, dans sa jeunesse, les conseils de celui-ci. C’est le même Fourès qui corrigea sa nouvelle languedocienne Lou curat de Minerbo, publiée en 1890 à Narbonne et rééditée en 1892 à Paris avec une préface de Mistral.
Le docteur Henri Boyer, membre de la Société Scientifique, indique dans le Bulletin de la société scientifique de l’Aude de 1890 qu’elle se serait largement inspirée de l’ouvrage Les Payens innocents de l’écrivain originaire du Minervois, Hippolyte Babou (1823-1878). Des membres de la société font la même remarque dans le Bulletin de 1926 (pp. 125-126).
Lou curat de Minerbo, mis au concours de la Maintenance Languedocienne du Félibrige, a été couronné aux Jeux Floraux du VIIe centenaire de l'Université de Montpellier, tenus le 26 mai 1890. La nouvelle a reçu le premier prix (médaille de vermeil) aux Jeux Floraux d’Agen le 10 Août 1890.
La publication, sous le nom de M. Sol [sic], en 1891, de Claude de Rébé, Archevêque de Narbonne, Président des États Généraux du Languedoc défendant les droits, les traditions, les privilèges de cette province [sic] chez Champion éditeurs à Paris nous apprend que ce « M. Sol » est « mainteneur du Félibrige Languedocien ». Ce « M. Sol » au masculin est notre Marguerite Sol, c’est en effet « l’auteur » du Curat de Minerbo, comme l’indique le paratexte.
Dans une conférence donnée par Gaston Jourdanne à la Commission archéologique de Narbonne en 1891, elle est nommée par le conférencier félibresse avec « le mainteneur Adam Peyrusse » et le « Majoral Achille Mir », ce qui confirme l’engagement de Marguerite Sol dans le Félibrige.
]]>Bibliographie
Genès, Marguerite (1868-1955)
Née à Marseille le 26 janvier 1868, fille de Louise Delort de la Flotte, issue de l'aristocratie corrézienne, et d'un certain Henri Genès qu'elle semble n'avoir pas connu, elle arrive à un jeune âge à Brive-la-Gaillarde, berceau de sa famille maternelle. Elle quitte la Corrèze pour poursuivre ses études supérieures à Paris et revient vers 1890 à Brive, où elle enseigne le français dans une institution privée.
Marguerite Genès publie des textes poétiques, des pièces de théâtre et des études littéraires et de folklore limousin dans Lemouzi, « organe mensuel de l'école limousine félibréenne »1,dès les premières livraisons. Ses études d'ethnographie limousine paraissent également dans L'Écho de la Corrèze et la revue mensuelle La Ruche corrézienne des Limousins de Paris.
Reconnue localement pour ses capacités littéraires comme pour sa connaissance de l'occitan limousin – elle est nommée « maître en gai savoir du Limousin », elle est également enregistrée en août 1913 par Ferdinand Brunot lors de la campagne de collecte sonore des « Archives de la parole » (1911-1914) –, son œuvre sera cependant peu diffusée en dehors de sa région. Seules deux de ses pièces de théâtre seront publiées en monographie : Lous Francimans (Les Francimands), comédie en deux actes (Marguerite Genès et Eusèbe Bombal. Brive, impr. catholique, 48p.) en 1924, et les Leis d’Amor (Les Lois d’Amour), un acte en vers (Marguerite Genès et Mathylde Peyre. Brive, impr. de Chartrusse, Praudel et Cie, 32p. et musique) en 1944.
Marguerite Genès tient un carnet régulier pendant toute la durée de la guerre de 1914-1918 durant laquelle elle est infirmière bénévole. Conservés aux archives municipales de Brive-la-Gaillarde, ces manuscrits inédits font l'objet d'une publication électronique dans le cadre du Centenaire de la Première guerre mondiale (14-18.brive.fr).
Marguerite Genès participe au mouvement félibréen en Limousin dès ses débuts en 1893 en adhérant à l'escolo Bertran de Born, première école félibréenne créée dans la région, et qui constitue avec la revue de l'escolo, Lemouzi, le foyer de la renaissance d'oc en Limousin. Elle participe dès 1894 à la renaissance des jeux floraux du Limousin, les Jeux de l’Églantine où elle figure parmi les premiers lauréats du prix et est proclamée « Reine du félibrige limousin ». La même année, elle reçoit le titre de « mainteneur-suppléant » de M. Charles Teyssier.
Auteur de pièces de théâtre, elle anime la société théâtrale de l'Escolo Bertran de Born, « la Ménestrandie ».
Voir les ressources disponibles sur Occitanica
1Sous-titre de la revue de 1893 à 1895 où elle devient, « organe mensuel de la fédération provinciale des écoles félibréennes du Limousin et de la Ruche corrézienne du Paris ».
Voir les œuvres de Marguerite Genès dans lo Trobador, catalogue collectif occitan
2/ Archives de Marguerite Genès
Les archives personnelles et les manuscrits de Marguerite Genès sont aujourd'hui répartis entre les Archives départementales de la Corrèze et les Archives municipales de Brive-la-Gaillarde.
3/ Études
Florence GALLI-DUPIS, « Marguerite Genès (1868-1955) et les félibres de son temps », publication électronique dans : Archivethno France, GARAE-ethnopôle http://www.garae.fr/spip.php?article315 [consulté le 31/07/2014]
Samuel GIBIAT, « le félibrige et l'identité limousine », publié dans : Le Limousin, pays et identités: enquêtes d'histoire, de l'antiquité au XXIe, Jean Tricard, Philippe Grandcoing, Robert Chanaud (dir.), 2006.
Robert JOUDOUX, « Anniversaires à Brive : Marguerite Genès et Marguerite Priolo », publié dans : Lemouzi, n° 15, juillet 1965, pp. 279-282.
Robert JOUDOUX, « La vie intellectuelle en Limousin », publié dans : Bulletin de l'Association Guillaume Budé N°1, 1968, pp. 131-140.
Jean MOUZAT, « Marguerite Genès », publié dans : Bulletin de la Société des lettres, sciences et arts de la Corrèze, 1955, 3e et 4e livraisons, pp. 59-60.
Pau RAINAL, Paraulas lemosinas : subrevòl de la literatura lemosina d'Òc dempuei las originas trusc' anuech, Écully : Escòla 'Chabatz d'entrar de Lion, 2003.
]]>Déandreis, Élisée (1838-1911)
- Déandréis, Élisée (autre orthographe)
- Deandrès, Élisée (autre orthographe)
Fils du négociant Jean-Baptiste Déandreis et de Louise Sportono. Il est banquier à partir du mois de septembre 1860, associé à Eugène Carrière. Homme politique d'extrême gauche radicale, il prend part aux campagnes républicaines sous l'empire en 1863-1869 et 1870. Il est le fondateur de la Liberté de l'Hérault en 1867. Conseiller municipal de Montpellier de 1871 à 1879. Conseiller général du canton de Saint-Martin-de Londres. Il obtient en 1885 face à Henri Marès (1820-1901) un siège de député de l'Hérault. Il le conserve jusqu'en 1893, défait par le radical-socialiste Élie Cousin (1847-1870). Les journaux et affiches liés à cette élection de 1893 traduisent la virulence d'un contexte politique dominé par l'affaire de Panama, puisqu'on y trouve des attaques antisémites et antimaçonniques. Un éphémère journal adverse, La Capeleta (littéralement “La petite chapelle”) accuse même Déandreis d'être un pénitent repenti devenu franc-maçon. Durant ses mandatures, il demanda la suppression du Sénat, la loi de séparation des églises avec l'État, l'établissement de l'impôt sur le revenu, la fin des expéditions coloniales, le service militaire à trois ans (au lieu de cinq). Il vota l'expulsion des prétendants au trône de France, la révision de la constitution, etc. Sénateur de l'Hérault en mars 1895, jusqu'en 1906. Vice-président de la commission des Hospices de Montpellier (1872-1904). Membre de la Chambre de Commerce de Montpellier en 1875. Censeur de la Banque de France en 1894-1895.
Plusieurs affiches et un journal, Lou Mouissau, émanant de son bord politique, furent imprimés à l'occasion des élections législatives de 1893. Deux affiches, issues des presses de l'imprimerie félibréenne de Firmin et Montane, sont rédigées en occitan. Sur l'une d'elle, adressée bien sûr aux électeurs du Clapas, Déandreis y est proclamé « Félibre de la première heure et partisan d'une large décentralisation communale et régionale, question qui, à l'heure actuelle, agite tant de bons Français »1, Mettant en avant son dévouement à servir son pays, il reçut le soutien d'Antoine Roux, qui lui dédia son poème Lou Travalhadou (1893). D'après La Revue félibréenne, Déandreis salua Camille Chabaneau, directeur de la Revue des Langues Romanes, en soulignant qu'il représentait à la Sainte Estelle (1878) « l'union de l'Université de Montpellier avec le Félibrige ». On relève le nom du député de Montpellier parmi ceux des collaborateurs des premières livraisons de la Revue des Langues Romanes (n° VII, 1875). Il défendit, tout au long de sa carrière, les intérêts des viticulteurs du Midi. Il a également publié plusieurs ouvrages sur l'histoire des provinces méridionales de la France, de l'Italie et de l'Espagne, ainsi que des travaux sur les Beaux-arts. Membre fondateur de la Société des Bibliophiles Languedociens à Montpellier.
1/ Felibre de la premièira oura e partisan d'una larja descentralisacioun coumunala e regiounala, questioun que, à l'oura d'ara, boulega tant de bon Franceses ↑
]]>Roux, Antoine (1842-1915)
- Roux, Antonin
- Lou Felibre dau Dardailhoun (pseudonyme)
Fils d'un maréchal-ferrant et petit propriétaire, l'écolier Antoine Roux suit assidûment l'école du village jusqu'à l'âge de treize ans. Ayant des aptitudes pour le travail intellectuel, son père l'envoie dans un pensionnat de Montpellier, où il se découvre une merveilleuse facilité à apprendre les vers de Corneille et de Racine. À 17 ans, il passe d’une institution libre de Montpellier à l'école vétérinaire de Lyon. Pour ce jeune étudiant enivré de la lumière du Midi, c'est un exil que ce départ pour les brumes de la Saône et du Rhône. Il retourne dans son village natal à 21 ans. Étroitement lié au monde agricole lunellois, il fait partie, pendant 20 ans, du Conseil municipal de Lunel-Viel. En 1870, il est nommé adjoint, puis maire en 1878. Il démissionne un an après, le 23 février 1879, ayant tout à tour éprouvé les joies et les déboires de la vie publique. Au décès d'Auguste Malinas en 1873, il avait été envoyé au Conseil Général par les électeurs républicains du canton de Lunel, mais il n'avait pas sollicité le renouvellement de son mandat, cédant sa place à Paul Ménard-Dorian. Après cette incursion dans le domaine politique, il se livre tout entier à la littérature. Estimé de tous ses concitoyens, il s'éteint à l'âge de 72 ans. La rue principale du centre ancien de Lunel-Viel porte son nom.
C'est chez les Vidal, des parents, pharmaciens à la Croix-Rousse (Département du Rhône) qu'il se prend d'enthousiasme pour la littérature d'oc en découvrant les œuvres de l'abbé Fabre et Mirèio de Mistral. Son premier poème languedocien fut la traduction de l'Hymne de l'enfant à son réveil de Lamartine, couronnée par la Société des Langues Romanes en 1875. En 1880, il publie un poème savoureux où se trouvent esquissées les tribulations d'un officier d'état civil, Lou mera de vilage e lou véla e l'anel. Imitateur de Molière et adaptateur de Regnard, il était persuadé que le théâtre pouvait contribuer au développement de la langue d'oc. La scène du Grand Théâtre de Montpellier fait applaudir frénétiquement l'ensemble de ses œuvres, telles Lou Testament d'un Sarra-piastras (1881) ou Lous Caramans ou lous dous bessouns (1886). Son œuvre fut saluée par Frédéric Mistral, Alexandre Langlade, Roque-Ferrier et Charles de Tourtoulon. Vice-président de la société du Félibrige Latin – dont il a toujours été un des plus vaillants soutiens – Officier d'académie, c'était aussi un collaborateur de la Revue des langues romanes.
Rouquier, Louis (1863-1939)
- lou Bourret (pseudonyme)
Louis Rouquier est né à Puisserguier dans l'Hérault, au sein d'une famille Rouergate descendue dans le bas Languedoc pour cultiver la vigne. Il quitte l'école à 13 ans pour travailler la terre comme ouvrier. Mais à 15 ans son goût de l'aventure l'amène à rentrer dans la marine marchande, puis au moment de la conscription dans l'Infanterie de Marine. Après son retour au pays, il devient secrétaire de mairie dans sa commune de naissance.
En 1906, il monte à Paris pour vendre le vin du Midi. En 1912, il retourne à son métier de secrétaire de mairie qu'il exerce à Saint Denis puis à Charenton. Pendant la guerre de 14-18, il devient secrétaire du Comité de Défense Sociale de Levallois-Perret qui aidait les familles des mobilisés dans leurs démarches administratives. Dans le même temps, ses idées sociales l'amènent à rentrer à L'Union Fédérale des locataires de France et des Colonies qui avait pour objet la création de coopératives d'habitations à loyer modéré, ancêtres des HLM, pour faire concurrence aux habitats privés souvent insalubres et aux loyers onéreux.
En 1919, il est élu maire de Levallois-Perret, ville de 70.000 habitants, et conseiller général de la Seine en 1925 ce qui le conduit aux fonctions de vice-président du Conseil Général, de membre du conseil d'administration de l'Institut d'hygiène de la Faculté de Médecine de Paris et du conseil d'administration de l'Office HLM de la Seine. En 1928, il est élu député de la Seine pour une législature. A la Chambre, il s'inscrit au groupe des indépendants de gauche. Il participe aux commissions de l'hygiène, des régions libérées, de l'administration générale. Il demeure maire de Levallois-Perret et conseiller général jusqu'à sa mort en 1939. Selon son désir, il a été inhumé dans son pays natal.
Dès son jeune âge, il parle ce qu'on appelle autour de lui le patois. Au fil de sa vie, il écrit en lengadoussian 1, au début pour rester proche de sa culture puis dans un second temps pour se rappeler de ses origines. On différencie deux périodes dans sa production littéraire ; la première de 1898 à 1905, la seconde de 1922 à 1939.
En premier lieu, Louis Roquier est un auteur de théâtre, de carnavalades, genre théâtral humoristique né à Béziers. Il choisit de faire le portrait de son pays à travers la politique et la vie sociale. A partir de 1922, il publie, toujours en occitan, des comédies et des contes, sans changer de sujet. Le petit peuple, les gens ordinaires de la campagne Biterroise, furent pour lui une source d'inspiration.
Il se lie d'amitié avec plus d'un écrivain languedocien d'expression occitane, comme Paul Moulinier, Antonin Roux, Junior Sans., et Emile Barthe. Il considère Jean Laurès, le vieux félibre de Villeneuve-les-Béziers, comme son père littéraire. Au cours des relations épistolaires avec ces auteurs, il poursuit son œuvre littéraire en leur écrivant des sonnets.
Il est très proche du Félibrige Latin, groupement languedocien, présidé par Alphonse Roque-Ferrier, qui s'oppose à l'hégémonie provençale du Félibrige. On trouve sa participation aux Fêtes de Peyrottes à Clermont l'Hérault où il se produit en déclamant ses contes.
Jusqu'à l'après-guerre de 14-18, sa vie parisienne n'est plus marquée par la même relation avec une association d'auteurs d'expression occitane ; sauf à compter de 1919, lorsque Joseph Loubet crée la Nouvelle Société des Félibres de Paris devenue Les Amis de la Langue d'Oc. Ami de Joseph Loubet, Louis Rouquier figure parmi les membres fondateurs de cette nouvelle association dans laquelle il ne joue finalement qu'un rôle discret en raison de ses charges publiques qui ne lui font pas oublier les écrivains provinciaux comme René Fournier et Georges Reboul.
Il a le goût des coutumes populaires. Il aime les bonnes histoires que l'on raconte dans les veillées. C'est aussi un auteur contestataire qui dénonce le pouvoir absurde, la fraude du vin, la soumission à l'argent et la misère des petits travailleurs. Il mêle même volontiers à ses histoires des réflexions de nature politique, sociale et humanitaire. Rongé par le comportement du monde, il se réfugie dans l'écriture « per poudre s'abéna de bélézos e viure de fumados »2. Il conte comme il parle, la richesse de sa langue a été reconnue par les critiques comme Camille Gandilhon d'Armes et Walther von Wartburg, rédacteur du FEW, avec lequel il est en contact.
Son œuvre recueille des trésors d'expressions et compte des scènes pittoresques de la vie de son époque dans lesquelles il met en scène le petit peuple. Il fait partie d'une génération d'écrivains d'expression occitane sortie de la ruralité, inspirée par des choses simples. Ces écrivains ont été de fins observateurs de la vie et nous ont laissé également un témoignage ethnographique. Louis Rouquier utilise l'humour pour diffuser son parler, pour lui l'occitan ne pouvait pas être la langue de la tragédie, comme en témoignent ces propos :
Ieu, quand sentissi que lou parpalhol nègre me voulastrèjo dins la closco, que la nèblo del desféssi escabournis moun cor e que m'emboutumi, aganti la plumo e galoi coumo la coulico, ensaji de vous faire rire. 3
Au fil de sa vie, il s'est constitué une bibliothèque riche d'un millier de livres dont seulement une partie a pu être sauvée et se trouve actuellement répartie entre la Bibliothèque Universitaire de Lettres de Montpellier et à la Bibliothèque Municipale de Puisserguier qui détient également deux recueils de ses œuvres écrites.
1/ Louis Rouquier, Contes a la Troubilho, chez l'auteur, Levallois-Perret, 1925, p 8 ↑
2/ Louis Rouquier, Countes a l'alhòli, amb un gloussari lengadossian-fransimand de dos milo mots e un retrat de l'autor, E. Guitard, Paris, 1926, p. 2 ↑
3/ Idid ↑
]]>- AGEORGES, Joseph. « Billet Parisien – La Vie de la langue d'oc ». La Libre Belgique, 7 septembre 1925
- FOURIÉ, Jean. Emile Barthe et les écrivains biterrois d'expression occitane, Collection des « Amis de la langue d'oc », Paris, 1975
- FOURIÉ, Jean. Le félibrige parisien durant l'entre-deux guerres, chez l'auteur, Collection des « Amis de la Langue d'Òc », 1987, p 2
- FOURIÉ, Jean. A prepaus del felibrige parisenc. Estudis Occitans - revistas d'escambis e de recèrca sus la cultura d'Òc, N° 2, 1er semestre 1998, pp 42−47
- FOURIÉ, Jean. Dictionnaire des auteurs de la langue d'oc, Félibrige Edition, 2009
- LAMOLLE, Jean. Pêle-mêle Midi. Le Télégramme de Toulouse, 27 janvier 1925
- LOUBET, Joseph. Louis Rouquier et ses « Contes a la troubilho ». Le Provençal de Paris, 29 mars 1925
- MOROY, ÉMILE. Les libres Nouveaux. La Semaine à Genève, 17 mars 1925
- PINTARD, Eugène. Maire et Félibre. Languedoc ─ Organe mensuel des enfants de l'Hérault à Paris, janvier 1925, n° 8, p. 2
- ROQUE-FERRIER, Alphonse. Hommage à Langlade. Imprimerie et Lithographie Durand Frères, Montpellier, 1901
Archives de Louis Rouquier consultables à la Bibliothèque de Puisserguier :
- Recueil des Oeuvres manuscrites
- Recueil factice, numéroté 669: Union Fédérale des Locataires de France et des Colonies, "Notre Programme d'Action Locative par Louis Rouquier", Imprimerie Nouvelle, Paris, 1917; "Les Allocations Militaires par Louis Rouquier", La Cootypographie, Courbevoie, 1915 ; "Résumé Pratique des divers Actes de l'Etat Civil indispensable aux Familles de Mobilisés", La Cootypographie, Courbevoie, 1915
Esthève, Olga (1857-....)
- Criscelli, Olga (nom de mariage)
- Criscelli-Esthève, Olga
Olga Esthève est une des premières institutrices d'école publique de filles à Cette (ancienne orthographe de Sète). Nommée le 25 juillet 1878 à l’école du docteur Roux, Olga Esthève naît à Bordeaux le 12 juillet 1857. Elle n'est pas instruite par les congrégations religieuses mais par des professeurs de l'Université. Elle obtient son Brevet élémentaire à Moulins (Allier) le 27 juillet 1874, suivi de son Brevet supérieur et de son Certificat d'aptitude pédagogique à Tulle (Corrèze). Son père, lieutenant d'infanterie et Chevalier de la légion d'honneur, avait sollicité pour elle un poste auprès du Préfet. Elle arrive à Cette à la rentrée de 1878 en provenance de Lunel où elle exerçait depuis janvier 1877. L'école du Docteur Roux est alors située rue des Hôtes (aujourd’hui rue Paul-Valéry) et n'a qu'une classe. L'inspecteur primaire écrit après sa visite le 30 novembre :
« Il est d'usage que les nouvelles écoles soient peuplées par la lie des autres classes… On y trouve un ramassis de jeunes filles venues de je ne sais où : vêtues de haillons, sales, n'ayant aucun des petits objets indispensables à une écolière. »
Olga Esthève y restera jusqu'en 1887, avec bientôt une adjointe, Melle Jammes.
Elle épouse en 1884 un professeur du collège (de garçons), responsable de la classe de 7ème, M. Criscelli. Melle Jammes la suit à l'école Sévigné, rue Pascal, dont elle devient directrice. Elle a déjà deux enfants. L'inspection de mars 1887 lui donne l'appréciation « AB » et la note 6,5/10. L'école Sévigné a inscrit 180 filles dont 127 sont présentes, la fréquentation est irrégulière, la propreté comme la discipline y sont jugées « assez bonnes. »
Des éléments de ce rapport montrent qu'Olga Criscelli participe déjà à la Ligue française de l'Enseignement, l’œuvre de Jean Macé, avec en particulier la création de l’Association des grandes filles de l’école Sévigné, les « Abeilles Cettoises » qu’elle préside.
En 1892, elle obtient une médaille de bronze de l'Instruction Publique. On la voit ferrailler en 1893 avec la Municipalité qui veut supprimer sa décharge de classe, et obtenir satisfaction.
En 1896, année de la Félibrée des Abeilles de Cette, Mme Criscelli habite rue Pascal, à l'école Sévigné et a quatre enfants : Jeanne 14 ans, Joseph 10 ans, Olivier 8 ans et Angelo 2 ans.
Après l'organisation de conférences et de la Félibrée des Abeilles, présidée par l'inspecteur d'Académie, M. Yon, elle recevra diplôme d'honneur et médailles, tant de la Ligue que du Ministère, ce qui lui permettra à la rentrée suivante d'être nommée à Montpellier.
Le 31 Mai 1896, Olga Criscelli est co-organisatrice de « La Félibrée des Abeilles Cettoises » avec J.-H. Castelnau, Cabiscol du Félibrige Cettois et parrain de l’Association des grandes filles de l’école Sévigné. Cette félibrée se tient dans le bâtiment du Stand de tir et de gymnastique « La Cettoise » (qui prendra plus tard le nom de Stand Marty, bâtiment aujourd’hui disparu), sous la présidence d’honneur de Frédéric Mistral et la présidence effective de M. Yon inspecteur d’académie.
Le programme de la Félibrée est édité en français et en occitan. Les deux langues y alternent, sans traduction.
L’intérêt de l’Association pour l’occitan est visible dans les conférences qui ont précédé la Félibrée au cours de l’année. Plusieurs avaient fait une large place à l'occitan, comme celle sur Clémence Isaure, ou celle sur la pêche à « Cette ». Cette dernière est accompagnée par la lecture de la pièce La Sauquena de Pignan de M. Rottner, félibre et l'un des conférenciers les plus dévoués de l'association. J.-H. Castelnau avait fait cadeau de ses propres œuvres bilingues à la bibliothèque de l'école qui a bénéficié de la quête organisée à l'entracte de la Félibrée. Ajoutons l’intérêt que portait à l’Association le Doyen de la faculté des sciences de Montpellier, Armand Sabatier, Directeur de la station zoologique de Cette à la Plagette, pour lequel J-H Castelnau écrit à cette occasion Lou palais de las crancas. Jeanne Criscelli, alors âgée de 14 ans, lit « en lengadoucian » (La Campana de Magalouna juin 1896) un compliment « as Felibres » de la Fête. Le félibre Achille Maffre de Baugé prononce un discours « Du Sens international chez les provincialistes. »
Le félibre Joseph Soulet, qui s’est refusé, avec d’autres, à participer à la félibrée, s’en explique dans une lettre à Mistral : il s'agit selon lui avec celle-ci et les conférences qui l’ont précédée, d’écarter les filles de Cette de l’influence des congrégations « an aquella felibrejada de deganaus e de manja-Bon Dieu. » (Lettre du 31 mai 1896, Camélio 2008 : 99). Notons que Sabatier et Castelnau étaient protestants.
La presse quotidienne, qui couvre largement l'évènement, représente tout le spectre des opinions politiques : Le Journal de Cette, Le Petit Méridional, L'éclair ; pour l’occitan La Campana de Magalouna lui a largement ouvert ses colonnes.
Wilson de Ricard, Lydie (1850-1880) (forme référentielle française)
- Na Dulciorella (pseudonyme)
- Na Dulciorelle (pseudonyme)
- Na Dulciorela (pseudonyme)
- Na Dulciorela (pseudonyme)
- Lydia Colona (pseudonyme)
- Colonna (pseudonyme)Lydie, Marie, Fanny Wilson naît le 10 avril 1850 à Paris rue Chevalier du Guêt. Son père, Édouard, d’origine écossaise, est commissaire en marchandises, sa mère, Élise Joséphine Margée d’origine flamande, sans profession. Lydie est l’aînée de trois enfants, elle a une sœur, Jeanne, née en 1852 et un frère, George, né en 1855. Elle est baptisée catholique en l’église Saint-Germain l’Auxerrois à Paris.
Voisine des Ricard, elle participe au salon de la Générale et assiste à la création du mouvement poétique « Le Parnasse Contemporain », dont son mari est, avec Catulle Mendès, le co-fondateur. Elle fait ensuite un séjour de deux ans en pension en Angleterre à Keniworth dans le comté de Warwick. Amie d’enfance de Louis-Xavier de Ricard (1843-1911), celui-ci lui dédie en 1863, alors qu’elle n’a que 13 ans, un poème « Fantaisie Panthéiste » dans la Revue du progrès.
Après la Commune de Paris à laquelle il participe et au retour d’un exil en Suisse, leur relation devient amoureuse et ils se marient civilement le 16 Août 1873 à Autouillet, près de Montfort l’Amaury (aujourd’hui dans les Yvelines) où la famille de Lydie a une résidence secondaire. Le couple s’installe quelques mois après dans le Midi, d’abord à Montpellier, puis au Mas du Diable, à Castelnau le Lez, ensuite à nouveau à Montpellier mais dans le quartier excentré du Plan des Quatre Seigneurs dans une villa qu’ils ont baptisée Mas de la Lauseta.
Atteinte de tuberculose, maladie qui ne porte pas encore de nom, comme sa sœur qui meurt en 1877 à Montpellier, elle vit ses derniers mois à Paris près de sa mère mais, selon sa volonté, elle est enterrée civilement à Montpellier, à une époque (1880) où ces obsèques étaient un engagement républicain et faisaient encore scandale. Un hommage lui est rendu au cimetière Saint Lazare par les socialistes Ernest Jourdan et Antide (Antoine) Boyer. Son engagement républicain se retrouve dans ses lettres à Fourès comme dans ses œuvres françaises.
C’est à Montpellier qu’elle découvre tout à la fois la langue du Midi et ses paysages. Elle bénéficie pour son apprentissage des conseils d’Auguste Fourès et de Charles de Tourtoulon. Présente en 1876 et 1877 à la Santo Estello, elle est membre du Félibrige dès 1876. Elle participe avec son mari et Auguste Fourès à la création du Félibrige languedocien républicain appelé par la suite « Félibrige rouge », à l’édition de leur Almanach La Lauseta pour 1877, 1878 et 1879. Elle est présente dans la Revue des langues romanes dès 1877, 1878 et 1879 et dans l’Almanac de lengadò de 1877. Elle obtient le premier prix du sonnet avec son poème « A la mar Latina » aux Fêtes latines de Montpellier en mai 1878, tout en participant aux préparatifs du banquet de l’association fédéraliste l’Alouette, dont le Président d’honneur est Victor Hugo, au Faubourg Figuerolles.
Elle est présente aux réunions du Félibrige, de l’association des Langues Romanes, à la première Cour d’Amour de l’école du Paratge de Montpellier, à Font-Froide. Elle est également, avec son mari, à l’origine de l’association La Cigale de Paris ; une de ses œuvres a paru dans le volume de l’association en 1880.
Elle laisse une œuvre en français et en occitan publiée par son mari en 1891 sous le titre Aux bords du Lez, rééditée en 1995 chez Lacour à Nîmes. Elle entretient une correspondance importante notamment avec Auguste Fourès, son parrain en Félibrige, amoureux de sa sœur Jeanne, qui dédie aux deux sœurs de nombreux poèmes. La correspondance confirme que Lydie a bien appris le languedocien, dialecte de Montpellier, même si ses premiers textes semblent avoir été traduits soit par Fourès soit par Arnavielle. Les lettres témoignent aussi de son engagement républicain et féministe. En tant que marraine du nom de la revue La Lauseta elle inspire un certain nombre de poèmes portant ce titre, signés Charles de Tourtoulon, Langlade, Djan de la Djana… Sa « Migrana », dont au moins trois versions existent en Français, a inspiré le seul poème en occitan de Napoléon Peyrat : « A Dona Graciorella Milgrana Felibressa de La Lauseta. » Elle échange des poèmes avec la gardoise Léontine Mathieu-Goirand (1853-1923) qui dédie à elle et à sa sœur un certain nombre de poèmes.
Une biographie plus complète et la majeure partie de la correspondance échangée par Lydie Wilson de Ricard avec le poète Auguste Fourès, les extraits de lettres publiés en 1896 dans le Montpellier Républicain par Louis-Xavier de Ricard sont maintenant disponibles sous le titre Lettres de la félibresse rouge, avec une reprise de celle adressée à Mistral par la félibresse et que Jean-Marie Carbasse avait publiée avec celles de son mari en 1977. D’autres lettres de la Félibresse rouge sont encore à rechercher et découvrir notamment celles échangées avec Théodore Aubanel.
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