Georges Gros (Nîmes, 1922-2018)
Enseignant ; professeur
Écrivain
Conteur
<p class="western" style="margin-top: 0.49cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;" align="justify"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">Né </span><span style="color: #444444;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><span style="background: #ffffff;">le 6 décembre 1922 à Nîmes</span></span></span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"> dans une famille ouvrière, père de culture protestante quoiqu’athée, mère catholique, instituteur adepte des techniques Freinet (dont il était un ami personnel), il grandit dans le quartier populaire de La Placette, peuplé d’artisans et de petits commerçants, il découvre l’occitanisme grâce à la rencontre d’Aimé Serre dans le cadre du mouvement Freinet. Son engagement occitaniste se déploie dans ses trois activités : pédagogue, écrivain et conteur.<br /><br /><br /></span></p>
<h2>Identité</h2>
<h3><br />Formes référentielles :</h3>
<p style="margin-bottom: 0.28cm; line-height: 100%;"><span style="font-family: Calibri Light, sans-serif;"><span style="font-size: medium;"><span style="color: #444444;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><span style="background: #ffffff;">Georges Gros </span></span></span></span></span></p>
<p style="margin-bottom: 0.28cm; line-height: 100%;"><span style="font-family: Calibri Light, sans-serif;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p>
<h3>Autres formes du nom :</h3>
<span style="color: #444444;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><span style="background: #ffffff;">Georges-Louis Gros</span></span></span><br /><span style="color: #444444;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><span style="background: #ffffff;"><br />Jòrgi Gròs, Jòrgi Gros (forme occitane) <br /></span></span></span><br />
<p style="margin-bottom: 0.28cm; line-height: 100%;"></p>
<h2>Éléments biographiques<br /><br /></h2>
<p class="western" style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;" align="justify"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><span style="background: #ffffff;">Georges Gros est né à Nîmes le 6 décembre 1922, d’un père maçon – plâtrier – et d’une mère au foyer. Enfance et jeunesse se passent au cœur des quartiers de la Placette et des « </span></span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><i><span style="background: #ffffff;">pès descauç </span></i></span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><span style="background: #ffffff;">» (va-nu-pieds), peuplés d’artisans et de petits commerçants ; les lieux et les gens vont lui laisser les empreintes que l’on retrouve tout au long de son œuvre littéraire et de ses engagements. Ses cousins paysans gardois parlent occitan.</span></span></p>
<p class="western" style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;" align="justify"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><span style="background: #ffffff;">Par la volonté de sa mère, il fait toutes ses études jusqu’au baccalauréat (1941) au lycée Alphonse Daudet à Nîmes, </span></span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">chose rare dans les milieux populaires</span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><span style="background: #ffffff;">. Il s’y forge une solide culture qu’il ne cessera toute sa vie d’enrichir. Il apprend l’italien et l’allemand et se passionne pour la philosophie. Ainsi cite-t-il parmi ses lectures</span></span> <span style="font-family: Calibri, sans-serif;">Lefebvre, Morin, Sartre, Levi-Strauss, Barthes, Kristeva, Foucault, Michel Serres. À propos des théoriciens du conte, il cite aussi Propp, Lacarrière, Vernant, Ecco… Son œuvre littéraire est nourrie de lectures diverses dont les allusions apparaissent souvent au fil des pages comme autant de clins d’œil. </span></p>
<p class="western" style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;" align="justify"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><span style="background: #ffffff;">Il épouse en 1941 Yvette- Marie Louise Roche, couturière, dont la mère est Auvergnate et ils ont deux filles Lise (1943) et Martine (1948). Les doubles racines de la montagne et de la Méditerranée rythmeront la vie et l’identité de la famille Gros-Roche…</span></span></p>
<p class="western" style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;" align="justify"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><span style="background: #ffffff;">Sa jeunesse est marquée par la guerre d’Espagne et la fréquentation des Auberges de jeunesse en compagnie d’amis de lycée dont certains rejoindront les FTP, l’écrivain occitan René Siol (mort en 2011), Jean Vallatte (assassiné par les nazis en 1944)... </span></span></p>
<p class="western" style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;" align="justify"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">En novembre 1941, alors qu’il n’a pas encore 20 ans et qu’il n’a pas de formation il est recruté comme </span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><i>instituteur suppléant</i></span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"> et envoyé pour huit mois au Martinet, dans les Cévennes minières. Année difficile à l’issue de laquelle il confie avoir compris que ce métier serait le sien, ce que confirme une année de stage pédagogique en 1942. </span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><span style="background: #ffffff;">Affecté dans le cadre du STO à des fonctions administratives, il peut falsifier des fiches pour éviter le départ des soutiens de famille. Recherché, il est envoyé par son inspecteur en 1944 à Montagnac, à 23 km au nord de Nîmes où il découvre la pédagogie Freinet. Il n’évoquait jamais ces activités résistantes ni les années de guerre… modestie extrême certes et aussi souvenirs traumatiques.</span></span></p>
<p class="western" style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;" align="justify"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><span style="background: #ffffff;">En 1947, affecté à Vauvert, il y rencontre un autre instituteur – qui allait devenir plus tard professeur au lysée Dhuoda – l’écrivain occitan Aimé Serre, (auteur du roman d’inspiration autobiographique </span></span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><i><span style="background: #ffffff;">Bogres d’ases</span></i></span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><span style="background: #ffffff;">), grâce auquel il associe désormais pédagogie Freinet et occitanisme. Affecté à Brignon de 1952 à 1954, puis à Nîmes où il obtient un poste en janvier 1954 à l’École d’application du Mont Duplan, avec une équipe d’enseignants convaincus et passionnés d’éducation nouvelle, il poursuit son engagement dans la pédagogie Freinet : dans le cadre d’une équipe d’enseignants convaincus : </span></span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">journal scolaire, correspondance scolaire, imprimerie à l’école, travail individuel, expression libre, art enfantin, coopérative scolaire. Il devient en 1954 président du Groupe Gardois de l’Ecole Moderne. Les échanges et travaux d’enseignants se multiplient départementalement, nationalement et internationalement. </span></p>
<p class="western" style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;" align="justify"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">De 1964 à 1966, avec Aimé et Abeille Serre, il participe à des stages de formation des élèves instituteurs en Afrique. L’Afrique (Gabon, Tchad et Cameroun) est la source d’inspiration pour son roman </span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><i>Lo Batèu de pèira</i></span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">.</span></p>
<p class="western" style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;" align="justify"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><span style="background: #ffffff;">Revenu à Nîmes, il exerce en classe de transition, puis devient conseiller pédagogique </span></span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">au Collège Jules Verne (1969), </span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><span style="background: #ffffff;">avant de demander son affectation en 1973 dans la classe unique du quartier de la Planette, où résident ses amis Serre.</span></span></p>
<p class="western" style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;" align="justify"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><span style="background: #ffffff;">Il prend sa retraite de l’enseignement en 1978, ce qui lui permet de passer plus de temps à l’écriture et il reste très actif pratiquement jusqu’à son décès en 2018. Il est de toutes les manifestations syndicales et se considère comme un militant de gauche, sans cependant avoir jamais été membre d’aucun parti.<br /><br /></span></span></p>
<h2>Engagements dans la renaissance d'oc</h2>
<h3><span style="color: #0070c0;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><span style="font-weight: normal;"><br />Des engagements et activités multiples</span></span></span></h3>
<p class="western" style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;" align="justify"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><span style="background: #ffffff;">L’enfance de Georges Gros est nourrie d’occitan, pratiqué en famille et entre voisins, langue littéraire de Bigot, dont beaucoup de Nîmois aimaient à réciter les fables. </span></span></p>
<p class="western" style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;" align="justify"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">Avant sa rencontre avec Aimé Serre, qui le projette dans la reconquête de la langue et la culture occitanes, </span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><span style="background: #ffffff;">Georges Gros, même s’il avait commencé à écrire en occitan à partir de 1950, n’avait pas projeté cette culture occitane populaire dans un investissement conscient – pédagogique, artistique ou militant. À partir de cette prise de conscience, dans le cadre d’associations occitanistes comme de structures de l’éducation populaire à laquelle il était très attaché (</span></span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">Bibliothèque pédagogique Henri Gaillard, Comité de la Placette…)</span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><span style="background: #ffffff;">, il fait vivre cette culture occitane dans des stages, conférences, émissions de radio et télévision. Il intervient également dans des établissements scolaires où il anime des ateliers d’écriture comme au Lycée Camargue (actuellement lycée Ernest Hemingway) pendant plusieurs années scolaires.</span></span></p>
<p class="western" style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;" align="justify"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">Habitant le quartier de Montaury, proche de la Placette et de son comité de quartier, il vit au cœur de lieux familiers, entouré de connaissances fidèles, où est vivante l’empreinte du poète Bigot. Dans le cadre de l’atelier occitan de Jean Journot et des ateliers MARPOC il donne des cours d’occitan pour adultes.</span></p>
<p class="western" style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;" align="justify"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">À la fin des années 1970, il est témoin des débats passionnés de l’IEO entre deux tendances qui s’en disputent la direction, la tendance « Alternative », regroupée autour de Robert Lafont et la tendance « </span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><i>IEO non dependent</i></span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"> » autour d’Yves Rouquette. Les occitanistes nîmois se placent majoritairement dans le sillage de Robert Lafont. La défaite, deux années consécutives, 1980 et 1981, de la tendance « Alternative » – dont la participation de ses membres est refusée au sein du conseil d’administration – crée un traumatisme dans l’IEO. Une bonne partie des fidèles de Robert Lafont démissionnent et créent des structures alternatives dont la MARPOC, en 1980, à Nîmes. Georges Gros en est le vice-président. La MARPOC va organiser les Rencontres populaires occitanes, prenant le relais de l’ancienne Université occitane d’été, qui était organisée à Nîmes sous l’égide de l’IEO.</span></p>
<p class="western" style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;" align="justify"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">En 2007, MARPOC et IEO se retrouvent de nouveau unis ; le nom d’Université occitane d’été est repris et continue de nos jours, animée par une équipe sous la direction notamment de Georges Peladan. Georges Gros, sans jamais s’imposer, avec une modestie que l’on pourrait juger excessive, avec un souci permanent du dialogue, prête volontiers son concours à ces lieux de formation populaire qui ont pu réunir un temps des centaines de participants.</span></p>
<p class="western" style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;" align="justify"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">Georges Gros est aussi de toutes les grandes manifestations pour la langue, pour sa place à la télévision… mais il est bien sûr présent dans d’autres rassemblements comme ceux des années 1970 sur le Larzac.</span></p>
<p class="western" style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;" align="justify"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">Passionné par le conte, il crée l’association de conteurs « La voile et l’Ancre » avec sa fille Lise Gros et sa petite-fille Delphine Aguiléra et se réjouit de voir ses filles et ses petites-filles prendre le relais en devenant enseignantes d’occitan, conteuses, chanteuses ou écrivaines.</span></p>
<p class="western" style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;" align="justify"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">Un hommage lui a été rendu à Nîmes lors d’un colloque en juin 2007 intitulé </span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><i>Lo dich e l’escrich</i></span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">. Ce colloque a donné lieu à l’édition de l’ouvrage : </span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><i>Lo Dich e l’Escrich. Jòrgi Gròs, ensenhaire, militant, escrivan, contaire</i></span></p>
<h3><span style="color: #0070c0;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">L’œuvre littéraire</span></span></h3>
<p class="western" style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;" align="justify"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">Georges Gros a construit à partir des années 1980 une œuvre essentiellement en prose – contes, nouvelles et romans – avec quelques textes poétiques dont certains écrits en vue d’une interprétation musicale (Delfina Aguilera, Groupe </span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><i>Osco</i></span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">, Groupe </span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><i>Masc</i></span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">, Rémi Salamon...). Tout en adoptant la graphie classique de l’occitan, il se réfère au parler du poète Nîmois Antoine Bigot, le provençal dans sa forme nîmoise, dont il a une totale maîtrise, et emploie une forme de langue riche et cohérente.</span></p>
<p class="western" style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;" align="justify"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">Il participe aussi à la création de la revue </span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><i>Mar e Mont</i></span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">, complétée par des éditions du même nom ; on peut voir dans ce titre le signe de son double attachement géographique (Nîmes et Auvergne) mais aussi les paysages doubles du Gard – où s’est passé l’essentiel de sa vie - que l’on retrouve dans ses contes. L’Auvergne, pays de son épouse, apparaît en particulier dans le roman </span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><i>Lei bugadièras blavas</i></span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">.</span></p>
<p class="western" style="margin-top: 0.49cm; margin-bottom: 0.49cm; line-height: 100%;" align="justify"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">Si l’œuvre s’organise principalement autour de la ville de Nîmes et des garrigues environnantes, c’est une ville ouverte qu’elle donne à voir, à l’image de cette « </span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><i>Placeta</i></span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"> », minuscule place populaire d’où s’échappent sept rues. Georges Gros réinvestit les lieux de tout un imaginaire issu de la tradition orale. À ces mythes traditionnels organisés autour de personnages comme la </span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><i>Romèca</i></span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">, qui hantait les puits des maisons, il associe la vie quotidienne de la ville, celle de son enfance dans des quartiers populaires, et la cité d’aujourd’hui, toute pétrie d’occitanité à travers ses toponymes, du Chemin des Anticailles à celui de Camplanier.</span></p>
<p class="western" style="margin-top: 0.49cm; margin-bottom: 0.49cm; line-height: 100%;" align="justify"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">Cependant, l’œuvre de Georges Gros est tout sauf enfermée. Les séjours en Afrique lui ont inspiré le roman </span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><i>Lo Batèu de pèira,</i></span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"> qui joue entre l’Afrique et Nîmes, lieu de départ et lieu de retour. Le bateau de pierre, c’était, dans l’imagination de l’enfant, le nom d’un immeuble familier, boulevard Jean-Jaurès, semblable à la proue d’un navire. Au fil des contes et romans, le monde est convoqué, dans son histoire comme dans son actualité, des résistants de « L’Affiche rouge » à ce jeune Palestinien, surpris malgré lui en pleine Intifada et protégé par un artisan… juif. Beau conte de Noël, qui n’ignore pas, cependant, l’épaisseur du réel. Quant au roman </span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><i>Ieu, Bancèl oficièr d’Empèri</i></span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">, c’est sur plusieurs moments d’histoire qu’il joue, à travers l’évocation des Camisards ou celle du communard Louis Rossel dont le deuxième personnage du roman, l’officier Le Hir, objecteur de conscience des années 80, croise le destin.</span></p>
<p class="western" style="margin-top: 0.49cm; margin-bottom: 0.49cm; line-height: 100%;" align="justify"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">Les contes – dont une grande partie est encore inédite – sont peuplés de figures croisées dans une vie d’observateur aigu et empathique des choses et des êtres, souvent observés par </span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><i>lo Jorgeon</i></span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">, le petit Georges, figure de l’auteur-enfant, qui parcourt en liberté les rues de sa ville. Humbles vendeurs d’herbes sauvages, lavandières, enfants facétieux, marginaux souffre-douleur, gitans plus ou moins sédentarisés… l’œuvre abonde de ces figures dessinées en quelques traits expressifs.</span></p>
<p class="western" style="margin-top: 0.49cm; margin-bottom: 0.49cm; line-height: 100%;" align="justify"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">Certains contes, expérimentés par le pédagogue, sont destinés aux enfants, mais beaucoup supposent un public adulte. L’auteur en a d’ailleurs établi un répertoire raisonné et les signale comme « philosophiques », « sociologiques », ou encore « satiriques ». Ce répertoire témoigne de la pratique d’écriture consciente qui est la sienne. En effet, le classement qu’il établit de ses contes, comme ses articles théoriques font montre d’une réflexion du plus haut niveau, inspirée de ses lectures d’ethnologie et d’anthropologie</span></p>
<p class="western" style="margin-top: 0.49cm; margin-bottom: 0.49cm; line-height: 100%;" align="justify"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">C’est certainement la conjugaison entre l’humour, la spontanéité et l’humanité du conteur-pédagogue, son écoute du monde et des gens (l’occitan a un seul mot pour dire ces deux réalités : </span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><i>lo mond</i></span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">), sa maîtrise d’une langue riche, juste et variée dans ses tonalités, et la science critique de l’érudit, qui expliquent la qualité de cette œuvre.</span></p>
<p class="western" style="margin-top: 0.49cm; margin-bottom: 0.49cm; line-height: 100%;" align="justify"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">Florian Vernet, autre pédagogue écrivain, concluait ainsi sa préface aux </span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><i>Contes de las garrigas nautas : </i></span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">« Ces trois contes, comme tous ceux qu’il a écrits au cours de sa vie valent aussi pour la langue, cet occitan de Provence si fluide, si élégant, si classique. Un des miracles des contes réussis, c’est ainsi de rendre accessible et sensible à tous la diversité, la beauté parfois tragique et la vertigineuse complexité du monde. ».</span></p>
<h2>Bibliographie de l'oeuvre publiée en volumes <br /><br /></h2>
<p><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">Nb. Un inventaire complet de l’œuvre, y compris les inédits a été publié dans le </span>n° 1 de la <i>Revue des Langues romanes</i>, 2022, Montpellier, Presses universitaires de la Méditerranée</p>
<h3><span style="color: #0070c0;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">Romans</span></span></h3>
<span style="color: #0070c0;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"></span></span>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><i>Lo batèu de pèira, </i>IEO « A tots », Toulouse, 1984.</span></p>
<br />
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><i>Ieu, Bancel, oficièr d’Empèri / Moi, Bancel, officier d’Empire, </i>traduction française par Aimat Serre, MARPOC / IEO 30, Toulouse, 1989.</span></p>
<br />
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><span lang="es-ES"><i>Lei bugadièiras blavas : Cronicas d’una pantaissada, </i></span><span lang="es-ES">MARPOC « Mar e Mont », Nîmes, 2014.</span></span></p>
<br />
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><i>Le bateau de pierre, </i>traduction de Lise Gros, IEO, Puylaurens, 2020<i>.</i></span></p>
<br />
<h3><span style="color: #0070c0;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">Contes</span></span></h3>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><i>Lei còntes de la Placeta e dau Cors Nòu / Les contes de la Placette et du Cours Neuf, MARPOC « Vivre à Nîmes », </i>Nîmes, 1982 ; 2<sup>ème</sup> édition L’Aucèu libre, Salinelles, 2019.</span></p>
<br />
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><span lang="es-ES"><i>Còntes de la Planeta e dau Planàs, </i></span><span lang="es-ES">ROMEC, Nîmes, 1985.</span></span></p>
<br />
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><span lang="es-ES"><i>Sornetas e cançonetas, </i></span><span lang="es-ES">CDDP - CRDP, Nîmes, 1989.</span></span></p>
<br />
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><span lang="es-ES"><i>Lo pichòt trin, </i></span><span lang="es-ES">Calandreta nimesenca, Nîmes, 1993.</span></span></p>
<br />
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><i>L’enfant bravonet, </i>Calandreta nimesenca, Nîmes, 1995.</span></p>
<br />
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><i>La paura Chacha, </i>Calandreta Aimat Serre, Nîmes, 1995.</span></p>
<br />
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><i>Michèu l’Ardit en avion, </i>Calandreta Aimat Serre, Nîmes, 1995.</span></p>
<br />
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><i>L’autra Arlatenca</i>, in<i> Colors, </i>Lycée de la Camargue, Nîmes, 1997.</span></p>
<br />
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><i>Còntes de la Fònt de Nimes, </i>MARPOC « Mar e Mont », Nîmes, 1997.</span></p>
<br />
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><i>Còntes de la garriga nauta / Contes de la haute garrigue, </i>traduction par Marie-Jeanne Verny, CRDP, Montpellier, 2009.</span></p>
<br />
<h3><span style="color: #0070c0;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><span style="font-weight: normal;">Nouvelles</span></span></span></h3>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><span lang="es-ES"><i>Paraulas pèr una ciutat</i></span><span lang="es-ES">, Lycée de la Camargue, Nîmes, 1995</span><span lang="es-ES"><i>.</i></span><span lang="es-ES"> </span></span></p>
<br />
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><span lang="es-ES">Contient : </span><i>« Lo batèu de pèira » </i>[extrait],<i> « Lei Pòrtaclaus », « ZUP Nòrd » </i>[Extrait de<i> Ieu, Bancèl</i>], « <i>Charter</i> », « <i>Ciutat</i> <i>dau</i> <i>sòmi</i> », « <i>La Monaca blanca</i> », « <i>Lo lièch</i> », « <i>Vilaverda</i> », « <i>Fontblanca</i> », « <i>Fontnegra</i> ».</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><i>Ai bèus jorns / Aux beaux jours, </i>MARPOC « Mar e Mont », Nîmes, 2006.</span></p>
<br />
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">Contient : « <i>Gartenstrasse</i> », « <i>Es pas de creire</i> », « <i>Ai bèus jorns</i> », « <i>Nadau d’Intifada</i> », « <i>Lo Gèli gelat</i> », « <i>Retorn a l’infèrn</i> », « <i>Manitoba Dry</i> », « <i>Lo Moisset</i> », « <i>Un laüsert sus lo braç</i> », « <i>Lo sembla-aucèu</i> », « <span style="color: #008000;"><i>L</i></span><i>a filha mauva</i> », « <i>Lo papet de Lotza</i> ».</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><i>Ai ribas de la mar bèla / Sur les rives de la mer belle, </i>IEO, Nîmes, 2009.</span></p>
<br />
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">Contient : « <i>La vela e l’ancora</i> », « <i>La pèira dau drac</i> », « <i>La dança de la Tarasca</i> », « <i>La Farfaneta</i> », « <i>Lei tres corrièrs deis Aigas Mòrtas</i> », « <i>La sòrre dei tretze vents</i> », « <i>L’ombra de l’engana</i> », « <i>L’òme qu’aviá pas enveja</i> », « <i>Lo chivau de mar</i> », « <i>Imatges dimenchaus</i> », « <i>Lei chucasang de Teba</i> », « <i>Lo còp de Samòta</i> », « <i>Lei Dieus de sabla</i> », « <i>Mi</i><span style="color: #008000;"><i>è</i></span><i>gterrana</i> ».</span></p>
<h3><span style="color: #0070c0;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">Poésies</span></span></h3>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><i>Un jorn, un « ai ! qu ? » / Un jour, un haiku </i>!, IEO Lengadòc, Béziers, 2012.</span></p>
<br />
<h2><span style="color: #0070c0;"><span style="background: #ffffff;">Bibliographie secondaire</span></span></h2>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><span style="font-variant: small-caps;">Bastide</span>, Bernard, « Les contes de la Placette et du Cours Neuf », <i>Calades</i>, n° 33, novembre 1982, p. 13.</span></p>
<br />
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><span style="font-variant: small-caps;">Castan</span>, Félix-Marcel, « Per saludar Jòrgi Gròs », <i>L’Occitan</i>, n° 100, 1992, p. 5.</span></p>
<br />
<p class="sdfootnote-western" align="justify"><span style="font-variant: small-caps;"><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;">Fourié</span></span></span><span style="font-size: medium;">, Jean, « Gros (Georges) », dans </span><span style="font-size: medium;"><i>Dictionnaire des auteurs de langue d'oc de 1800 à nos jours</i></span><span style="font-size: medium;">, Aix-en-Provence, Félibrige, 2009.</span></p>
<br />
<p class="sdfootnote-western" align="justify"><span style="font-variant: small-caps;"><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;">Gros</span></span></span><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"> Lise, </span></span><span style="font-variant: small-caps;"><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;">Peladan</span></span></span><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"> Jòrdi, </span></span><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><i>Lo dich e l’escrich : Jòrgi Gròs, ensenhaire, militant, escrivan, contaire</i></span></span><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;">, actes del colloqui Total Festum, IEO Gard, Nimes, 2008.</span></span></p>
<br />
<p class="sdfootnote-western" align="justify"><span style="font-variant: small-caps;"><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;">Paul, </span></span></span><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;">Claudine, </span></span><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><i>Georges Gros, écrits et discours occitans d’un pédagogue nîmois</i></span></span><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;">, mémoire de master 2, université Paul-Valéry, Montpellier III, 2006. Disponible également au CIRDOC.</span></span></p>
<br />
<p class="sdfootnote-western" align="justify"><span style="font-variant: small-caps;"><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;">Vielzeuf</span></span></span><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;">, Aimé, « Georges Gros », in </span></span><span style="font-size: medium;"><i>Conteurs et poètes cévenols et gardois d’aujourd’hui, </i></span><span style="font-size: medium;">1987, Librairie occitane de Salindres, p. 69-72.</span></p>
<br />
<h2><span style="color: #0070c0;"><span style="background: #ffffff;">Sitographie</span></span></h2>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><span lang="es-ES">Site del jornal </span><span lang="es-ES"><i>Aquò d’aquí </i></span><span lang="es-ES">: Georges Gros présente </span><span lang="es-ES"><i>Lei bugadièiras blavas</i></span><span lang="es-ES">. </span><span style="color: #0000ff;"><u><a href="http://www.aquodaqui.info/Jorgi-Gros-presenta-sei-Bugadieirias-blavas-a-Nimes_a699.html" target="_blank" rel="noopener"><span style="color: #7030a0;">http://www.aquodaqui.info/Jorgi-Gros-presenta-sei-Bugadieirias-blavas-a-Nimes_a699.html</span></a></u></span></span></p>
<br />
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><span style="color: #0000ff;"><u><span style="color: #000000;">Site del Cep d’òc : Jòrgi Gròs raconte sa rencontre avec Prévert chez Célestin Freinet. </span></u></span><span style="color: #0000ff;"><u><a href="http://www.aquodaqui.info/Jorgi-Gros-presenta-sei-Bugadieirias-blavas-a-Nimes_a699.html" target="_blank" rel="noopener"><span style="color: #7030a0;">http://www.aquodaqui.info/Jorgi-Gros-presenta-sei-Bugadieirias-blavas-a-Nimes_a699.html</span></a></u></span></span></p>
<br />
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><span style="color: #0000ff;"><u><span style="color: #000000;"><span lang="es-ES">Site del jornal Aquò d’aquí : Lo batèu de Pèira.</span></span></u></span><span style="color: #0000ff;"><u><span style="color: #000000;"><span style="font-size: small;"><span lang="es-ES"> </span></span></span></u></span><span style="color: #0000ff;"><u><span style="color: #7030a0;"><span lang="es-ES">aquodaqui.info/Lo-bateu-de-peira_a1564.html</span></span></u></span></span></p>
<br />
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><span lang="en-GB">Site d’</span><span lang="en-GB"><i>Occitanica</i></span><span lang="en-GB"> : </span><span lang="en-GB"><i>Lo dich e l’escrich</i></span><span lang="en-GB">. </span><span style="color: #7030a0;"><span lang="en-GB"><u>occitanica.eu/items/show/19510</u></span></span></span></p>
<br />
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">Site del CIRDOC Institut occitan de cultura : Hommage à Georges Gros. <span style="color: #7030a0;"><u>oc-cultura.eu/evenements/exposition-hommage-a-jorgi-gros</u></span></span></p>
<br />
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">Site de <i>L’eko des quartiers</i> : Adieussiatz Jòrgi Gròs. <span style="color: #7030a0;"><u>ekodesquartiers.net/2018/02/19/adieussiatz-jorgi-gros/<br /><br /></u></span></span></p>
<br /><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><span style="color: #000000;"><span lang="es-ES">Site del </span></span><span style="color: #000000;"><span lang="es-ES"><i>Jornalet</i></span></span><span style="color: #000000;"><span lang="es-ES"> : </span></span><span lang="es-ES">Nos a quitat lo grand pedagòg e escrivan Jòrgi Gròs. </span><span style="color: #7030a0;"><span lang="es-ES"><u>jornalet.com/nova/9474/nos-a-quitat-lo-grand-pedagog-e-escrivan-jorgi-gros/<br /><br /></u></span></span></span><br /><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><span lang="es-ES">Site del </span><span lang="es-ES"><i>Diari </i></span><span lang="es-ES">: Silvan Chabaud : Lo dire e l’escriure, Jòrgi Gròs. </span><span style="color: #7030a0;"><span lang="es-ES"><i><u>lodiari.com/lo-dire-e-lescriure-jorgi-gros/</u></i></span></span></span><br />
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;" align="justify"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><span style="font-variant: small-caps;"><span style="color: #000000;">Verny</span></span><span style="color: #000000;">, Marie-Jeanne, dir., </span><span style="color: #000000;"><i>« Georges Gros » in Mille ans de littérature d’oc, </i></span><span style="color: #000000;">Université ouverte des Humanités / Université Paul-Valéry, 2016 : </span><span style="color: #0000ff;"><u><a href="http://uoh.univ-montp3.fr/1000ans/?p=3314">http://uoh.univ-montp3.fr/1000ans/?p=3314</a></u></span><span style="color: #000000;"> </span></span></p>
<br />
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;" align="justify"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><span style="font-variant: small-caps;">Site de TèVéOC :</span><span style="color: #008000;"> </span><a href="http://www.teveoc.com/"><span style="color: #0000ff;"><u><span style="font-variant: small-caps;"><span style="color: #000000;">www.</span></span></u></span><span style="color: #0000ff;"><u><span style="color: #000000;">teveoc.com</span></u></span></a><span style="font-variant: small-caps;"> : </span>émissions « Lenga d’Òc », reportages sur Jòrgi Gròs, <span style="font-variant: small-caps;">p</span>ar exemple<span style="color: #008000;"> </span><span style="color: #0000ff;"><u><a href="https://youtu.be/1QZog-PPTYQ">https://youtu.be/1QZog-PPTYQ</a></u></span><span style="color: #008000;"> </span>et <span style="color: #0000ff;"><u><a href="https://youtu.be/MdsVyptC_TU">https://youtu.be/MdsVyptC_TU</a></u></span></span></p>
<br />
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;" align="justify"></p>
<h2><br /><br /><br /><br /></h2>
Marie-Jeanne VERNY, avec la collaboration de Lise GROS
crédit photo : Georges Souche
Archives familiales
Entretiens avec Georges Gros (2002 et 2009), le premier publié dans la revue Lenga e país d’oc, 41, le deuxième mis en ligne sur le site du CRDP de Montpellier. Ces deux entretiens ont été repris dans le n° 1 de la Revue des Langues romanes, 2022, Montpellier, Presses universitaires de la Méditerranée
CIRDOC - Mediatèca occitana (Béziers)
2022-01-13, Blandine Delhaye
Lespoux, Yan
Martel, Philippe
Verny, Marie-Jeanne
Cet article est mise à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution (Marie-Jeanne Verny et Lise Gros, ReSO, CIRDOC)- Pas d’Utilisation Commerciale - Partage dans les Mêmes Conditions 4.0 International.
crédit photo : Georges Souche
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Article biographique
Girard, Ismaël (1898-1976)
Girard, Ismaël (1898-1976)
Médecin
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Ismaël Girard (Gensac, Gers, 1898, Toulouse, 1976), médecin, fondateur de la revue ÒC en 1923, acteur majeur de l’occitanisme, membre fondateur de la Société d’Études Occitanes (SEO) en 1930 l’Institut d’Études Occitanes (IEO) en 1945.</p>
<h2>Identité</h2>
<h3>Formes référentielles</h3>
<p style="text-align: justify;">Girard, Ismaël (1898-1976)</p>
<h3>Autres formes connues</h3>
<p style="text-align: justify;">< Delfin Dario (Pseudonyme)</p>
<h2>Éléments biographiques</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">On sait peu de choses de la jeunesse d’Ismaël Girard à Gensac, près de Montpezat, dans le Gers. Si ce n’est ce qu’il put en dire, brièvement lors d’une interview pour Radio-Toulouse publiée dans la revue Per Noste (n° 20, sptembre-octobre 1970) : <br /><br />« <em>La mia origina sociala e familiala se resumeish ende jo per un mot : Gensac. Aquí vivevan en un temps – parli d’aqueth temps que va dinca la guèrra de 14- 18 – on la vita s’anava au briu de las sasons e deus fruts de la tèrra. Sense autò, sense avion, sens radiò e sense television. A l’ostau, lo Gascon, que’u parlavan cada jorn, mesclat au Francès, mitat l’un, mitat l’aute, coma s’escaijèva. Dehòra, guaire ben sonca lo Gascon</em> » <br /><br />(Mon origine sociale et familiale se résume pour moi en un mot : Gensac. Là, nous vivions en un temps – je parle de ce temps qui va jusqu’à la guerre de 14-18 – où la vie s’écoulait au fil des saisons et des fruits de la terre. Sans auto, sans avion, sans radio, sans télévision. À la maison, le gascon, nous le parlions chaque jour, mêlé au français, moitié l’un, moitié l’autre, comme cela tombait. Au dehors, guère que le gascon).<br /> Mobilisé au moment de la Première Guerre mondiale, après plus d’un an « viscut au ras deu Rhin » (vécu au bord du Rhin – <em>Òc</em> n° 217, juillet-septembre 1960) il est envoyé en garnison en Avignon, ce qui est pour lui l’occasion de fréquenter la bibliothèque du musée Calvet et les œuvres félibréennes, de rencontrer Valère Bernard et Pierre Rouquette, mais aussi de découvrir, à travers l’ouvrage de Joaquim Folguera, <em>Les Noves valors de la poesia catalana</em>, la poésie catalane et, dit-il, « <em>qu’aqueth sentiment de dignitat que cercavi ençò de nòste sens poder trobà’u, èra ua realitat viva delà deus Pireneus</em> » (que ce sentiment de dignité que je cherchais chez nous sans pouvoir le trouver, était une réalité vivante de l’autre côté des Pyrénées – Ibidem).<br /> Démobilisé, il entreprend des études de médecine à Toulouse et obtient son doctorat de médecine en 1926. Il s’installe alors à Toulouse pour exercer son métier d’une manière apparemment particulière, comme le relève un autre médecin, Max Rouquette, dans l’hommage qu’il lui rend dans le numéro 256 d’Òc : <br /><br />« <em>Metge, diguèt encara NON a la medecina oficiala, desumanisada, emmandarinada, en causiguent d’èstre aquí encara l’eretge que tant e tant de malautes venguts de l’Occitania tota venián veire per i atrobar garison, paraula umana e consolament »</em> <br /><br />(Médecin, il dit encore NON à la médecine officielle, déshumanisée, emmandarinée, en choisissant d’être là encore l’hérétique que tant et tant de malades venus de toute l’Occitanie venaient voir pour trouver guérison, parole humaine et consolation ). <br />Il semble aussi qu’il se rapproche en ce début des années 1920 de l’Action Française ainsi que le révèle une de ses lettres à Pierre Rouquette en date du 16 octobre 1921 : <br /><br />« Ah ! oui, quelle belle œuvre ils font en Catalogne ! À les connaître et à les mieux connaître j’ai éprouvé autant de satisfaction et de joie libératrice que le jour où j’ai connu l’Action Française. »<br /> Mais l’activité essentielle de Girard est, tout au long de sa vie, tournée vers l’occitanisme.</p>
<h2>Engagements dans la renaissance d’oc</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">La révélation, pour Ismaël Girard, ainsi qu’il l’explique dans le numéro 210 de la revue<em> Òc</em> (octobre- décembre 1958), a lieu dès l’école. Après s’être fait taper sur les doigts quand il parlait patois en primaire, il découvre dans le secondaire le cours de gascon dispensé par Léopold Médan aux élèves de 6<sup>ème</sup> et de 5<sup>ème</sup> : « […] q<em>ue’m dèc çò qu’aperam lo « huec sacrat » qu’es devengut lo huec sacrat occitanista</em> » ([...] il me donna ce qu’on appelle le « feu sacré » qui est devenu le feu sacré occitaniste).<br /> Après sa démobilisation, toujours passionné par la langue et la culture gasconnes, il entre en contact avec le Béarnais Michel Camélat avec lequel il se lie d’amitié et commence à collaborer épisodiquement à la revue félibréenne béarnaise Reclams de Biarn e Gascougne. Il devient par ailleurs secrétaire-adjoint de L’Escòla Occitana, école félibréenne qui vient de se créer à Toulouse. C’est aussi à cette époque qu’il rencontre Camille Soula, professeur de physiologie mais aussi ami d’Antonin Perbosc et passionné de littérature et d’arts et qui, comme Girard, est fort sensible à l’exemple catalan. C’est ensemble que, avec Perbosc et Déodat de Séverac, ils fondent en 1923 la « Ligue de la Patrie Méridionale » qui entretient des liens avec le « Comité d’Action des Revendications Nationales du Midi » créé l’année précédente en Provence notamment par Joseph d’Arbaud et Frédéric Mistral-Neveu.<br /> Si cette expérience aboutit assez rapidement à un échec, y compris pour ce qui est d’une de ses émanations qui semblait la plus prometteuse, La Ligue pour la Langue d’Oc à l’École menée par Jean Bonnafous, la fin de l’année 1923 est un tournant majeur pour Ismaël Girard et pour l’occitanisme. En effet, en septembre 1923, après le coup d’État militaire de Primo de Rivera en Espagne, Antoni Rovira i Virgili, Leandre Cervera et Lluis Nicolau d’Olwer, les leaders du parti catalaniste Acció Catalana, pourchassés par le nouveau pouvoir, se réfugient à Toulouse chez Camille Soula. De cette rencontre naît le projet du journal Òc, dont le premier numéro paraît le 27 janvier 1924. Culturel, revendicatif, mettant en avant l’exemple catalan et laissant une place de choix aux catalanistes dans ses colonnes, Òc se veut, comme le note Jean-Frédéric Brun, « l’organe de combat de la renaissance culturelle et linguistique des pays d’oc » (Jean-Frédéric Brun, « Ismaël Girard à travers sa correspondance avec Max Rouquette (I) », <em>Les Cahiers Max Rouquette</em>, n° 4, mais 2010, p. 70-73).<br /> Cette proximité avec le catalanisme donne l’occasion à Girard de diffuser encore plus largement son message. En particulier par le biais de la revue culturelle catalane de Sitges <em>L’Amic de les Arts</em> dont le directeur Joseph Carbonell i Gener lui confie la composition d’un numéro spécial publié en 1927 et consacré à la culture occitane qui aura un grand retentissement, tant en Catalogne que du côté occitan.<br /> En 1930, c’est encore avec Carbonell i Gener et avec Louis Alibert, autre catalanophile travaillant seul à la normalisation de la langue d’oc en s’appuyant sur l’exemple catalan, qu’Ismaël Girard fonde la Société d’Études Occitanes.<br /> Accaparé par son métier, Girard prend un peu de recul dans les années suivantes mais s’évertue tout de même à porter la voix de l’Occitanie au travers notamment d’une collaboration régulière avec la revue médicale catalane de Leandre Cervera, <em>La Medicina Catalana</em>, dans laquelle il tient une rubrique intitulé « Occitania medica ». En 1939 lorsque Carbonell entreprend de développer les activités de la SEO, Ismaël Girard reprend du service. Il participe à l’accueil d’intellectuels catalans réfugiés à Toulouse à la suite de la défaite de la République espagnole et du gouvernement autonome catalan de la Generalitat, action dont Soula est le maître d’œuvre.<br /> On retrouve Ismaël Girard aux affaires après la défaite de la France en 1940 et l’arrivée au pouvoir du maréchal Pétain. Girard reprend alors les commandes d’<em>Òc</em> dont il avait provisoirement abandonné le titre, pour une édition de guerre, à <a href="https://vidas.occitanica.eu/items/show/9?lang=fr" target="_blank" rel="noopener">Pierre-Louis Berthaud</a>, et est à l’origine d’une requête conjointe des félibres et occitanistes au Maréchal dans le but de voir la langue d’oc enseignée à l’école. Le semi-échec de cette tentative de profiter de la conjoncture pour faire avancer la cause de la langue d’oc qui aboutit à ce que Girard appellera dans <em>Òc</em> (numéro d’été de 1942) «<em> la pallishòta reforma Ripert-Carcopino</em> » marque la fin des tentatives de Girard d’obtenir quoi que ce soit du régime de Vichy. En 1943, Girard quitte Toulouse – Robert Lafont, dans ses <em>Pecics de Mièg-sègle</em> – dit qu’il devient médecin d’un maquis et, au printemps 1944 il s’installe à Saint-Saturnin, près d’Aniane, dans une maison inoccupée appartenant à la famille de Max Rouquette.<br /> De retour à Toulouse vers la fin de 1944, Ismaël Girard entend encore profiter des événements et de la conjoncture politique pour mener à bien un projet qui lui tient à cœur depuis les années 1920, la création d’un Institut d’Études Occitanes. Avec l’aide d’un Camille Soula auréolé d’une gloire de résistant actif et ami de Tristan Tzara et de Jean Cassou qui a manqué devenir commissaire de la République, et malgré l’arrestation de Louis Alibert accusé de collaboration et de la dénonciation ayant entraîné l’exécution d’un résistant et qui risque d’éclabousser l’occitanisme, Girard tente même d’obtenir la dissolution de l’Académie des Jeux Floraux avec laquelle il a maille à partir depuis les années 1920. L’IEO est finalement officiellement créé en avril 1945 lors d’une réunion solennelle tenue dans l’amphithéâtre de la faculté de Lettres de Toulouse en présence de Pierre Bertaux, commissaire de la République ; Jean Cassou en est le premier président et Ismaël Girard en devient provisoirement le secrétaire général.<br /> S’il reste toujours en retrait, Ismaël Girard, de 1945 à 1964 (qui voit la scission de l’Institut entre les tenants d’une voie économiste et politique menée par Robert Lafont et ceux d’une voie culturaliste emmenée par Girard, Bernard Manciet et Félix-Marcel Castan) est, de l’avis de tous, celui qui tire les manettes de l’IEO. Il est son éminence grise, mais aussi son financier, qui assure des rentrées d’argent dans les caisses pour le fonctionnement de la revue ÒC et de l’Institut, y compris sur ses fonds personnels.<br /> Prêt à s’effacer pour laisser les jeunes mener l’action, il est celui qui met le pied à l’étrier de Robert Lafont, Félix-Marcel Castan, Hélène Cabanes ou Pierre Lagarde et les encourage à s’engager dans l’Institut. Mais homme d’action lui-même, il met aussi en place en 1956 avec Pierre-Louis Berthaud et Robert Lafont la revue <em>Occitania</em>, hors de l’IEO auquel elle est cependant liée par les hommes, dont l’objet est de s’éloigner de l’intellectualisme des Annales de l’Institut d’Études Occitanes pour fournir aux Occitans un journal accessible et éclectique touchant à tous les domaines, économique, culturel, sportif... en mettant en avant la spécificité occitane.<br /> Après la scission des années 1960, Ismaël Girard reste en retrait de l’Institut d’Études Occitanes qu’il a fini par quitter, mais continue la publication de la revue <em>Òc</em> jusqu’à sa mort en 1976.</p>
Lespoux, Yan
Centre interrégional de développement de l'occitan (Béziers)
Recherche en domaine occitan (Montpellier)
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Text
http://vidas.occitanica.eu/items/show/12
Jean Luc Séverac (1936-2022)
Sculpteur
Peintre
Graveur
<p>Jean Luc Séverac, peintre, sculpteur, graveur (1936-2022) installé à Minerve depuis 1965. <br />Il participe sur place à la diffusion de la nouvelle chanson occitane et s’implique dans le renouveau de la culture d’oc aux côtés de Léon Cordes.</p>
<h2>Identité</h2>
<br />
<h3>Formes référentielles :</h3>
<br /><span lang="FR">Séverac Jean-Luc</span> <br /><br />
<h3>Autres formes du nom :</h3>
<br /><span lang="oc">Severac Joan-Luc</span> <br /><br />
<h2>Éléments biographiques</h2>
<p align="justify"><b> Jean-Luc Séverac, </b>peintre, sculpteur et graveur (Capestang, 16-11-1936 - Minerve, 27-01-2022), est le fils de Robert Séverac et de Marcelle Joseph. Il passe son enfance à Capestang et à Béziers. À<a href="http://wikimonde.com/article/Aigne" target="_blank" rel="noopener"><span style="color: #0080ff;"> Aigne</span></a>, à la fin de la guerre, une cousine lui fait découvrir en vélo un lieu et un paysage extraordinaires : la cité de Minerve, son causse et les gorges de la Cesse et du Brian. Adolescent, il vit à Montluçon dans le milieu artistique que fréquentent son père, auteur dramatique, et sa mère, ancienne danseuse et directrice d'une école de danse. En 1955, à 18 ans, il devance l'appel du service militaire pour être libre de faire ensuite les Beaux-Arts. En 1958 il entre en deuxième année de l'École nationale des arts de Bourges dans le but d'y étudier auprès du sculpteur Marcel Gili qu'il admire et qui y enseigne. En 1960, au cours des vendanges à Aigne, il rencontre Marie-Thérèse Gareil, la fille d'un viticulteur de Minerve où il décide de s'installer dans la petite maison de la « Tour des Cathares ». C'est là, sur le promontoire qui porte la maison surplombant le confluent du Brian et de la Cesse qu'il fait sa première exposition en avril 1961. En décembre il épouse Marie-Thérèse, ils auront deux enfants. À Minerve, la vie est très dure et il doit travailler dans les vignes de son beau-père. Aussi se décide-t-il en septembre 1963 à prendre un poste de maître-auxiliaire de dessin au lycée de Guéret : il y reste deux ans, revient à Minerve en 1965 et n'en bougera plus. En 1968, il fonde avec quelques amis peintres et sculpteurs le « Groupe Minerve » (Pierre Bayle, potier-sculpteur ; Paul Azéma, peintre ; Adres Blume, ferronnier d’art) et ouvre définitivement en 1971 son « Atelier-Exposition San Rustic » qui va devenir le lieu de l'exposition permanente de ses œuvres.</p>
<br />
<p align="justify">En 1974, il illustre le <i>Petit Livre de Minerve </i>du poète occitan Léon Cordes. <br />En 1980 il reçoit le Grand prix de Sculpture du Salon d'art international du Pays d’Olmes. Il participe comme dessinateur de BD au journal satirique <i>Le Rictus Occitan </i>publié de 1972 à 1976. Par ailleurs il invente à cette époque une technique de peinture très originale et commence à pouvoir vivre de la vente de ses œuvres. Il peint les spirales de l'eau et sculpte avec elle les galets. Libre et indépendant, se voulant hors école, hors coutumes et hors frontières, sa peinture est qualifiée de « fantastique, poétique et onirique »<a class="sdfootnoteanc" name="sdfootnote1anc" href="#sdfootnote1sym"><sup>1</sup></a>. <br />En 2018, il publie <i>Entrebescs e Cançons</i>, Entrelacs et Chansons, livre de gravures et poèmes en occitan de Gerard Zuchetto. Pour cette réalisation il utilise un procédé qu’il a mis au point dans les années 90. Abandonnant celui sur cuivre, pierre ou bois qu’il a déjà utilisé, il se sert désormais de polystyrène extrudé collé sur un support PVC. Matériau souple sur lequel il grave au fer chaud comme pour la pyrogravure. Le principe reste le même et ne nécessite pas de presse lourde. Il utilise la couleur acrylique diluée à l’eau. <br />Jean-Luc Séverac arpente Minerve et ses environs, sur le Causse, et partout il laisse l’empreinte de son art, une pierre, une souche d’arbre mort, une cavité sur le chemin de ronde de la cité médiévale, dans le lit de la rivière, sous les ponts naturels… Il raconte lui-même : « Quand je suis dans la nature, quand je me promène, quand je ramasse un galet ou un morceau de bois, c’est ce galet, ce bois qui m’inspirent et m’aident à réaliser l’œuvre que je porte en moi. »<a class="sdfootnoteanc" name="sdfootnote2anc" href="#sdfootnote2sym"><sup>2</sup></a>. <br />En 1981, à la demande de la municipalité de Minerve, il sculpte dans un bloc de grès « <i>La Colombe de lumière</i> » du monument «<i> Als Catars</i> »<a class="sdfootnoteanc" name="sdfootnote3anc" href="#sdfootnote3sym"><sup>3</sup></a>, menhir commémoratif du martyr des « <i>Bons hommes et bonnes femmes » </i>brûlés vifs en ce lieu en 1210. En 1989 il fait don, à l'église située en face, d'un Christ sculpté dans le buis.</p>
<p align:="" justify="">Quelques citations :<br /><br />« J'ai choisi la colombe, ascendante comme un esprit méditatif monte vers le ciel, pour ses vertus symboliques évidentes. Aujourd'hui cette œuvre m'a amplement dépassé : chacun la revendique, se l'approprie... »<a class="sdfootnoteanc" name="sdfootnote4anc" href="#sdfootnote4sym"><sup>4</sup></a>. <br />« Une colombe de lumière...à mon sens c'était la seule façon d'évoquer ici le souvenir de ceux qui rêvaient de se libérer des servitudes et des douleurs de la matière. Sans les trahir une fois de plus...Mon christ sculpté dans le buis est un christ sans croix. Parce que la croix est un instrument de torture, mon christ n'est pas crucifié. Il est un christ en majesté. Une dame m'a dit un jour : vous avez fait un Jésus qui s'envole comme la colombe, là, devant la porte ! Eh bien c'est ça. Je voudrais bien que cette église romane soit celle de la réconciliation. Oui, j'aimerais bien... »<a class="sdfootnoteanc" name="sdfootnote5anc" href="#sdfootnote5sym"><sup>5</sup></a>.</p>
<br /><br /><br />Expositions :<br /><br />
<ul>
<li>1962 Paris, musée d'art moderne : Salon de l'École française.</li>
<li>1963 Guéret, Hôtel de ville : 30 peintures sur le thème de Don Quichotte.</li>
<li>1970 Cannes, Maure Vieil : Groupe Minerve.</li>
<li>1980 Salon d'art international du Pays d'Olmes (Ariège).</li>
<li>1982 Centre Culturel, Abbaye de Fontevraud (Maine et Loire).</li>
<li>1984 Carcassonne : Galerie G. Glardon.</li>
<li>1985 Pézenas (Hérault) : Mirondela dels Arts.</li>
<li>1989 Minerve et Château d'O à Montpellier : "89 artistes pour la liberté".</li>
<li>1991 Béziers : Hôtel du département.</li>
<li>2000 Mayronnes (Aude) : Sentier sculpturel.</li>
<li>2001 Caunes (Aude) : Abbaye.</li>
<li>2005 Caunes : Fête du Marbre.</li>
<li>2008 Mayronnes : 14<sup>e </sup>sentier sculpturel.</li>
<li>2011 Paraza (Aude) : Galerie d'art du CLAP.</li>
<li>2013 Minerve : Exposition avec les bonzaïs, sculptures vivantes, de J. F Busquet.</li>
<li>2016 Minerve : Festival de Gravure et de Calligraphie</li>
<li>2018 Béziers : CIRDOC, Exposition de gravures liées à la publication <i>Entrebescs e cançons</i></li>
<li>2018 Carcassonne : IEO, Exposition de gravures liées à la publication <i>Entrebescs e cançons<br /><br /></i></li>
</ul>
<h2>Engagements dans la renaissance d'oc</h2>
<p align="justify">Jean-Luc Séverac participe à la vie culturelle de Minerve et du Minervois et à l’impulsion de celle-ci. Il organise de nombreux concerts avec, parmi les premiers acteurs de la renaissance d’oc de ce territoire, Claude Marti, Patric, Los Caminaires d’Òc... Léon Cordes, Yves Rouquette... Jean Luc Severac, artiste engagé pour la culture d’òc, décide de vivre et de travailler à Minerve, son pays d’adoption dès 1965. Il s’y enracine profondément et laisse dans cette cité médiévale et le paysage alentour une empreinte artistique indéfectible à travers toutes les facettes de son art.</p>
<br /><br /><br /><a class="sdfootnotesym" name="sdfootnote1sym" href="#sdfootnote1anc">1</a> Philippe Catrice, Séverac : <i>le magicien d'eau</i>,<i> Midi libre</i>, 10 avril 1991.
<div id="sdfootnote2">
<p class="sdfootnote-western" align="justify"><a class="sdfootnotesym" name="sdfootnote2sym" href="#sdfootnote2anc">2 </a>Jean-Luc Séverac et Gerard Zuchetto, <i>Entrebescs e cançons, Entrelacs et chansons ; </i>Tròba Vox éditions, 2018</p>
</div>
<div id="sdfootnote3">
<p class="sdfootnote-western"><a class="sdfootnotesym" name="sdfootnote3sym" href="#sdfootnote3anc">3</a> <u><a href="https://occitanica.eu/items/show/55754" target="_self">occitanica.eu › 55754</a></u></p>
</div>
<div id="sdfootnote4">
<p class="sdfootnote-western"><a class="sdfootnotesym" name="sdfootnote4sym" href="#sdfootnote4anc">4 </a>PhilippeTerrancle, « Le Premier Bûcher de Simon de Montfort », in<i>Pyrénées Magazine</i> « Spécial Cathares », été 1999.1999, pp. 36 et 38).</p>
</div>
<div id="sdfootnote5">
<p class="sdfootnote-western"><a class="sdfootnotesym" name="sdfootnote5sym" href="#sdfootnote5anc">5</a> Claude Marti, <i>Terres Cathares, chemin faisant</i>, illustrations de Paul Moscovino, Études et communications éditions,2007, p. 32.</p>
</div>
<br /><br />
<h2>Bibliographie <br /><br /></h2>
<p align="justify">Jean-Luc Severac et Gerard Zuchetto, <i>Entrebescs e Cançons</i>, <i>Entrelacs et Chansons</i>, Tròba Vox éditions, 2018</p>
<p align="justify">Virginie Pospisil-Puente, La Colombe de lumière, in Histoire et Généalogie en Minervois, n° 100, p. 76-78, 2015.</p>
<p align="justify"><a href="https://wikimonde.com/article/Anne_Brenon" target="new window">Anne Brenon</a> et Jean-Philippe deTonnac, <i>Cathares, la contre-enquête</i>, Albin-Michel, 2008 ; édition en Poche « Espaces libres », 2011.</p>
<p align="justify"><a href="https://wikimonde.com/article/Claude_Marti" target="Claude Marti">Claude Marti</a>, <i>Terres Cathares, chemin faisant</i>, illustrations de Paul Moscovino, Études et communications éditions, 2007.</p>
<p align="justify">Philippe Terrancle, Jean-Luc Séverac. « La Colombe cathare », in <i>Pyrénées Magazine</i> « Spécial Cathares », p. 56-57, été 2000.</p>
<p align="justify">Philippe Terrancle, « Le Premier Bûcher de Simon de Montfort », in <i>Pyrénées Magazine</i> « Spécial Cathares », p. 36-39, été 1999.</p>
<p align="justify"><a href="https://wikimonde.com/article/Yves_Rouquette" target="_blank" rel="noopener">Yves Rouquette</a><i>, Cathares</i>, Loubatières, Portet-sur-Garonne, 1991.</p>
<p align="justify">Léon Cordes, <i>Le petit livre de Minerve : Lo pichòt libre de Menèrba</i>, préface de René Nelli, illustrations de Jean-Luc Séverac, Lodève, <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/1974" target="new window">1974</a>.<br /><br /><br /></p>
<h2>Source</h2>
<br />
<p><a href="https://plus.wikimonde.com/wiki/Jean-Luc_Séverac" target="_blank" rel="noopener">https://plus.wikimonde.com/wiki/Jean-Luc_Séverac</a><br /><br />Entretien avec Marie-Thérèse « Mimi », Séverac.<br /><br />Tròba Vox Éditions</p>
Gérard Zuchetto
CIRDOC - Mediatèca occitana (Béziers)
2022-03-01, Blandine Delhaye
Lespoux, Yan
Martel, Philippe
Verny, Marie-Jeanne
Cet article est mise à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution (Gérard Zuchetto, ReSO, CIRDOC)- Pas d’Utilisation Commerciale - Partage dans les Mêmes Conditions 4.0 International.
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Article biographique
Karine, France
Karine, France
Enseignant ; professeur
<p style="text-align: justify;">France Karine, est professeure privée de musique, diplômée de l’École Normale de Musique de Paris. Son nom d’artiste est Mytyl Fraggi.<br />Proche des Amis du bulletin <em>Occitania</em> en 1938-1939, elle est ensuite membre du Centre Provençal de Culture Occitane (section de l’IEO) à partir de 1945.</p>
<h2>Identité</h2>
<h3><b>Formes référentielles</b></h3>
<p style="text-align: justify;">Karine, France</p>
<h3>Autres formes connues</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Mytyl Fraggi (pseudonyme)</p>
<h2>Engagements dans la renaissance d'oc</h2>
<p style="text-align: justify;">En 1938, France Karine participe à la Deuxième concentration de Culture et de Fraternité Provençales, qui se tient à l’« Auberjo de Jouinesso de Marsiho-Alau », à Allauch, Place Pierre Bellot, du samedi 17 septembre au samedi 24. Cette réunion est organisée par Jorgi Reboul, Père aubergiste, fondateur (le 26 septembre 1936) et animateur de l’Auberge de Jeunesse, affiliée au Centre Laïque des Auberges de Jeunesse. <br />Le vendredi 22 septembre, à la suite de l’excursion en car à la Sainte-Baume, est proposée une « Veillée sur la Terrasse : La Musique et le Peuple, par FRANCE KARINE, Directrice de la Chorale Populaire. Audition de disques ».<br /><br /> France Karine participe également à l’animation de la Troisième concentration de Culture et de Fraternité Provençales. Pâques 1939, du samedi 8 au mardi 11 avril, qui est en même temps le Congrès organisé par le journal <em>Occitania</em>. <br /><br />France Karine, directrice de la Chorale Populaire, appartient au milieu progressiste des intellectuels et artistes marseillais. Sa participation aux rencontres d’Allauch prouve une sensibilité provençale, voire un engagement occitaniste. Elle a sans doute participé au Comité d’Aide aux Intellectuels Catalans, fondé à Marseille le 7 avril 1938 par Pierre Rouquette et Jorgi Reboul car son nom figure sur la liste manuscrite établie par Pierre Rouquette des personnes à inviter à la réunion du Comité du 30 août 1938 au domicile de Jorgi Reboul, sans que nous ayons la certitude de sa participation.<br /><br /> À la Libération, France Karine dirige la Chorale du Front National et fait partie de l’Union Nationale des Intellectuels – UNI –, structure unitaire fondée à la Libération, encadrant les activités culturelles. Pierre Rouquette, qui a animé à Marseille une active section de la Societat d’Estudis Occitans (SEO) avant la seconde guerre mondiale, fonde et préside le Centre Provençal de l’Institut d’Estudis Occitans, (qui deviendra autonome dans les années 70, quand la section régionale de l’IEO sera assumée par lo Calen). L’assemblée constitutive a lieu le dimanche 14 octobre 1945 dans les salons de l’UNI, 15 rue Edouard Delanglade. Le président sollicite alors France Karine pour que la Chorale se produise à la séance inaugurale en interprétant des chants occitans, choisis par lui, et qu’elle doit apprendre à ses choristes. Ainsi <em>Coupo Santo</em> (à 4 voix), <em>Lou Bastimen</em>, <em>Lou Renegat</em> (Jan de Fonfaron) ont dû faire partie du répertoire le 15 novembre. France Karine et sa chorale interviendront pour d’autres manifestations du Centre Provençal, ainsi le 19 février 1946 pour la causerie de Pierre Rouquette sur les « Noëls de Saboly ».<br /><br /> France Karine est l’épouse d’Alexandre Jouvène, qui tient une galerie Tableaux anciens et modernes à Marseille, Expert près les tribunaux et les Cies d’Assurance. Comme France Karine, Alexandre Jouvène est affilié au Centre Provençal de l’IEO à son origine : c’est lui qui a envoyé – et non le Président Pierre Rouquette empêché par la grippe - l’invitation à l’Assemblée constitutive du Centre pour le 14 octobre 1945, signée par « un membre de la Commission », Alexandre Jouvène, sur papier à en-tête « Tableaux anciens et modernes Alexandre Jouvène ». En l’état actuel de la documentation, nous ignorons si l’engagement occitaniste du couple s’est poursuivi.</p>
Grau, Pierre
Centre interrégional de développement de l'occitan (Béziers)
Recherche en domaine occitan (Montpellier)
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http://vidas.occitanica.eu/items/show/19
Lesaffre, Jean (1907-1975)
Lesaffre, Jean (1907-1975)
Écrivain
Universitaire
<p style="text-align: justify;">Jean Lesaffre (Bayonne, 1907, Paris, 1975), ingénieur en chef au service du personnel de la SNCF, est l’un des cofondateurs de l’association étudiante occitane le Nouveau Languedoc, à Montpellier en 1928. Félibre et occitaniste, il participe activement à la fin des années 1930 à la vie de l’école félibréenne parisienne Les Amis de la Langue d’Oc dont il deviendra le vice-président. Il est l’auteur ou le coauteur de nombreux articles, conférences et bibliographies.</p>
<h2>Identité</h2>
<h3><b>Formes référentielles</b></h3>
<p style="text-align: justify;">Lesaffre, Jean (forme référentielle française)</p>
<h2>Éléments biographiques </h2>
<p style="text-align: justify;">Né à Bayonne d’un père basque ingénieur dans les chemins de fer et d’une mère languedocienne, Jean Lesaffre est élevé dans la foi catholique et suit des études secondaires au collège privé de la Trinité, à Béziers avant de rejoindre l’université de Montpellier dont il sort licencié en mathématiques et docteur en droit après avoir soutenu en 1934 sa thèse <em> Le problème national de la Catalogne et sa solution par la statut de 1932</em>.</p>
<p style="text-align: justify;">Son parcours professionnel le mène à Paris. Mobilisé en 1939, il est fait prisonnier en 1940 et envoyé dans la région de Brême à l’Oflag XB dont il est rapatrié en 1942 pour raison de santé. Catholique pratiquant, très pieux, Lesaffre aurait par ailleurs, dans les années 1930, été proche de l’’Action Française si l’on en croit les archives de Marcel Decremps.</p>
<p style="text-align: justify;">Très impliqué après guerre dans Les Amis de la Langue d’Oc, dans l’occitanisme et rédacteur régulier pour la revue <em>La France Latine</em>, il meurt à Paris en 1975.</p>
<h2>Engagement dans la renaissance d’oc</h2>
<p style="text-align: justify;">S’intéressant à la langue d’oc dès ses études secondaires, Jean Lesaffre s’engage dans la renaissance d’oc lorsqu’il rejoint l’université de Montpellier. C’est là qu’il fonde en 1928, sur le modèle des corporations étudiantes, le Nouveau Languedoc où il est bientôt rejoint par Max Rouquette et Roger Barthe. L’association, très active, recrute rapidement plusieurs dizaines de membres et s’oriente sur la voie de la revendication fédéraliste et la renaissance culturelle sur le modèle catalan.</p>
<p style="text-align: justify;">Par ailleurs, Jean Lesaffre devient à cette époque (de 1930-1932) président de l’association générale des étudiants de Montpellier et bénéficie de 1929 à 1932 d’une rubrique dans <em>Le Petit Méridional</em>, marquant l’influence du Nouveau Languedoc à Montpellier.</p>
<p style="text-align: justify;">L’association a tôt fait de faire des émules, comme les <em>Estudiants Ramondencs</em> de Toulouse et de former avec ces derniers et avec les jeunes marseillais de <em>l’Araire</em> (Jòrgi Reboul, Charles Camproux, Paul Ricard) la Ligue Frédéric Mistral qui donne elle-même naissance en 1934 à <em>Occitania</em>, organe mensuel de la jeunesse fédéraliste occitane et à l’association des Amis d’<em>Occitania</em> qui entend mettre en place un véritable programme fédéraliste auquel participe très activement Jean Lesaffre chargé de la commission administrative.</p>
<p style="text-align: justify;">Dans ces années 1930, Jean Lesaffre se rapproche par ailleurs de l’<em>Escòla Occitana</em> de Toulouse et de son principal animateur, l’abbé Joseph Salvat avec lequel il partage une certaine communauté de conscience (outre son statut d’ecclésiastique, Salvat est proche de l’Action Française) et une même vision de la langue d’oc mêlant félibréisme, occitanisme et catalanisme, avant de rejoindre en 1937 les Amis de la Langue d’Oc Paris avec lesquels il va notamment participer en 1939 à l’accueil des intellectuels catalans réfugiés en France.</p>
<p style="text-align: justify;">Prisonnier en Allemagne, il n’en continue pas moins, entre 1940 et 1942 à promouvoir la langue d’oc à travers des conférences données à ses compagnons de captivités.</p>
<p style="text-align: justify;">Il rejoint après-guerre l’Institut d’Études Occitanes naissant avec son ami <a href="http://vidas.occitanica.eu/items/show/9">Pierre-Louis Berthaud</a>, rencontré du temps des Amis d’Occitania. Berthaud qui, félibre lui aussi et membre actif des Amis de la Langue d’Oc, devient majoral du Félibrige en 1947 et tente en 1952, après la mort du majoral et président des Amis de la Langue d’Oc Joseph Loubet, de soutenir la candidature au majoralat de Jean Lesaffre. Mais les sympathies occitanistes de Lesaffre lui coûtent son élection à un moment où les relations entre occitanisme et Félibrige sont particulièrement tendues ; événement qui occasionera une grande déception aussi bien à Berthaud qu’à Lesaffre, blessé de se voir rejeté par une association dans laquelle il a beaucoup œuvré et continue à œuvrer jusqu’à sa mort.</p>
<p style="text-align: justify;">Par ailleurs, Jean Lesaffre participe très activement entre 1949 et 1951, aux côtés de <a href="http://vidas.occitanica.eu/items/show/9">Pierre-Louis Berthaud</a>, à l’action en faveur de la loi Deixonne sur l’enseignement des langues et dialectes locaux, et c’est encore avec Berthaud qu’il publie des bibliographies de référence (<em>La langue d’Oc dans nos écoles</em>, 1953, puis la <em>Bibliographie occitane</em> dont il publie le volume 1943-1956 avec Berthaud, initiateur et principal auteur, avant de s’associer avec Irénée-Marcel Cluzel puis Jean-Marie Petit pour les volumes suivants).</p>
<p style="text-align: justify;">Très actif jusqu’à sa mort, il continue, outre sa participation à la vie des associations, à donner des conférences et à écrire des articles, essentiellement pour <em>Lo Gai Saber</em>, revue de l<em>’Escòla Occitana</em> de Toulouse, et <em>La France Latine</em>.</p>
Lespoux, Yan
Centre interrégional de développement de l'occitan (Béziers)
Recherche en domaine occitan (Montpellier)
2014-06-16
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Miremont, Pierre (1901-1979)
Miremont, Pierre (1901-1979)
Écrivain
Enseignant ; professeur
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Une vie entière consacrée à la défense de la langue d'oc. <br />« <em>La cauza occitana es una cauza santa, que i ai donada ma vida</em> » écrit-il, en 1934. « Avec une quarantaine de livres édités à compte d'auteur Pierre Miremont est un de ceux qui ont le plus marqué le Périgord pour la défense de sa langue et de sa culture. » Daniel Chavaroche, enseignant <em>caminaire</em>.<br /> Écrivain de langue d'oc, poète, conférencier, ce Félibre sarladais qui a beaucoup voyagé est surtout connu pour ses études linguistiques sur le parler du Périgord noir.</p>
<h2>Identité</h2>
<h3><b>Formes référentielles</b></h3>
<p style="text-align: justify;">Miremont, Pierre (1901-1979)</p>
<h3>Autres formes connues</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Miremont, Peire (forme occitane du nom)</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Miremont, Pierre Auguste (nom à l'état civil)</p>
<h2>Éléments biographiques</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Pierre Miremont voit le jour le 17 Décembre 1901 au Buisson de Cadouin où son père est employé à la Compagnie des chemins de fer. Il est l'aîné de quatre enfants. Ses grands-parents originaires du Sarladais ne parlent que le dialecte nord-languedocien de cette région. Il en sera marqué pour la vie. <br />À l'école Fénelon, à Sarlat, il fait la connaissance de Marc Delbreil, poète reconnu qui écrit dans sa « langue romane » comme il l’appelle. Le poète se prend d'amitié pour lui, il sera son maître et contribuera à l'intérêt que Pierre Miremont portera toute sa vie à la langue du Périgord. Bon élève, Miremont poursuivra des études secondaires et supérieures dans des institutions privées chez les Pères Marianistes. En 1921, il passe son Brevet élémentaire et abandonnant la prêtrise il entre dans l'enseignement libre. Il sera instituteur en Aveyron pour une année seulement car il doit partir au service militaire. <br />Devenu lieutenant dans les chasseurs alpins il sera envoyé en Allemagne dans la Ruhr occupée.<br /> Il se marie le 5 Mai 1924 à Limoges et enseigne en écoles libres (écoles catholiques) jusqu'en 1929. D'abord à Serverette en Lozère puis à Terrasson. <br />C'est alors qu'il est exilé à la Celle-Saint-Cloud dans la région parisienne. <br />Ayant étudié le droit et ne pouvant supporter l'éloignement de sa terre occitane, il vient s'installer comme huissier de justice à Villefranche-de-Rouergue en 1934. <br />En 1939, il est mobilisé comme lieutenant dans les chasseurs pyrénéens : les Miquelets, puis il est fait prisonnier dans les Vosges en juin. Il sera enfermé successivement dans les <em>oflags</em> de Lübeck, Hambourg-Fischbeck, Münster et Soëst jusqu'en 1945.<br /> Dès sa libération le 6 Avril 1945 il rentre à Villefranche-de-Rouergue.<br /> Il reçoit le titre de Majoral du Félibrige mais son étude d'huissier étant ruinée, il reprend du service dans l'armée d'occupation. Officier de détail à Kaiserlautern en 1945 il est ensuite officier avocat du tribunal militaire du deuxième corps d'armée à Neustadt, puis substitut à Landau.<br /> En 1946, il est juge d'instruction à Fribourg et enfin à Frankenthal où son épouse et ses deux enfants, nés en 1930 et 1934, viennent le rejoindre. Il est officier de la zone d'occupation de Hesse Palatinat, chargé de la politique, de la police, des cultes et de l'éducation. <br />Délégué du gouvernement de l'État Rhéno-Palatin, il séjourne à nouveau à Neustadt, puis au cercle de Daun en 1950. <br />Il quitte définitivement l'armée en 1951 et sera fait chevalier de la légion d'honneur.<br /> Il devient alors inspecteur d'assurances-vie à Nancy, Epinal, Marseille et enfin Toulon où il prend sa retraite au village de Cuers. C'est là qu'il finira ses jours auprès de sa compagne Marcelle Drutel « <em>l'Aubanelenca</em> », Majorale du Félibrige, grande poétesse Provençale avec qui il partagea 25 ans de passion pour la langue d'oc.</p>
<h2>Engagement dans la renaissance d'oc</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Reprenons les propos de Jean Rigouste dans la préface du livre <em>Pèire Miremont, escrivan oblidat del Perigòrd Negre</em> de Brigita Miremont-Orazio :</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">« <em>Il est des auteurs dont seule l’œuvre peut susciter l’intérêt ; d’autres dont il faut connaître à la fois l’œuvre et la vie (chacune façonnant l’autre), avec ses bonheurs et ses malheurs, ses aléas et ses péripéties : la vie apporte les clés de l’œuvre, elle explique l’engagement de l’auteur, elle est le riche contre-point d’une aventure littéraire ou spirituelle. </em><br /><em>Il en est enfin dont la personnalité, la biographie et les productions constituent un tout indissociable : on doit connaître la vie pour interpréter l’œuvre, il est nécessaire de connaître l’homme pour comprendre l’auteur : Pierre Miremont est de ceux-là... Quant à l’œuvre, elle est d’une telle variété qu’il est difficile d’en faire une synthèse : des « </em>contes risolièrs<em> » au drame historique de « </em>Muratel<em> », de la poésie délicate aux travaux linguistiques, comme Biais de dire en Périgord, sans oublier le théâtre, et le dictionnaire… </em><br /><em>J’ai rencontré quelquefois Pierre Miremont : je garde le souvenir d’un homme courtois, à l’œil plein de malice, ouvert et à l’écoute des autres, mais ferme sur ses convictions, et fine lame dans l’argumentation ! Il réunissait un ensemble de qualités humaines qui lui furent bien nécessaires dans les terribles épreuves des camps de concentration, comme dans les petits ennuis que la vie lui prodigua : il s’était ainsi forgé le noyau indestructible d’une personnalité vigoureuse, ce qui lui permit de traverser sans compromissions les périodes difficiles ; son secret est peut-être dans cet « </em>èime<em> » indéfinissable qui fait la profonde originalité de notre peuple périgourdin…</em> »<br /><br /></p>
<h3>Premiers écrits en langue d'oc<br /><br /></h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">À dix-huit ans Pierre Miremont choisit la langue d'oc pour écrire sa première pièce de théâtre <em>Paures medecins</em>. <br />Cette comédie sera présentée à Viviez en Aveyron en 1922. Ses premiers vers écrits pendant son service militaire sont rassemblés dans le recueil <em>Resouns de Ruhr</em> qu'il qualifie lui-même de « péché de jeunesse ». Ce sont des notes prises au jour le jour, impressions et souvenirs du temps passé dans la Ruhr de 1922 à 1924. En voici un exemple avant qu'il ne travaille sa graphie :</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;"><em>L'ocupasiu de la Ruhr </em><br /><br /><em>Quoura aicí sèm mountats, rèibabiam de batalhas, <br />Abiam plan dins lou cap que nos seriam tustats. <br />Mès talèu arribats, se drèboun las muralhas, <br />D'enemics n'i a pas 'n lèc, lou vent lous a 'mpourtats. <br />… <br />Noun, lou Franses n'es pas l'enemic que creziaboun, <br />Co'is l'amic generous qu'es passat en pàuzent <br />Un bàume à las plagas que ta vivas sannaboun. <br /></em></p>
<p style="line-height: 150%; text-align: left;"><em>Resons de Ruhr</em> p. 18<br /><br /></p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Rentré du service militaire, il prend part à la vie du Bournat association félibréenne de Périgueux. Sa verve moqueuse lui vaudra quelques ennuis. Il devra payer une forte amende pour avoir dressé des portraits peu flatteurs de certains de ses concitoyens dans <em>Profils terrassonais</em>. C'est aussi à cette période que va éclore son théâtre d'oc, il écrit deux comédies qui seront souvent jouées en Périgord.<br /> Ami de Joseph Vaylet et d’Auguste Bénazet il adhère au <em>Grelh Roergat</em> et en devient secrétaire. Il écrit des pièces de théâtre pour l'association <em>Les grillons de Villefranche</em> qu'il anime avec passion notamment lors des grandes fêtes consacrées à Justin Besson en 1938. <br />C'est à cette époque qu'il crée avec ses amis Denis Puech, le sculpteur, Joseph Vaylet, Georges Bousquet... la revue <em>Reviscol</em>. Ils veulent réveiller ce « <em>Grelh</em> » qu'ils jugent un peu endormi. <br />Il est rédacteur en chef de l'<em>Almanach Rouergat</em> lorsqu'il publie le premier poème de Jean Boudou : « <em>Velhado</em> ». <br />Mais sa forte personnalité et son dynamisme ne tardent pas à provoquer des réactions chez les anciens Félibres rouergats, de sérieuses querelles éclatent au sein du <em>Grelh</em> et c'est chacun de leur côté qu'ils poursuivront leur œuvre félibréenne. <br />La guerre met fin à ses activités au sein du <em>Grelh</em>. Prisonnier dans un <em>oflag</em>, il ne se décourage pas et fonde à Lubëck au sein de « l'université » l'école félibréenne des « <em>Embarbelats</em> » en septembre 1940. À ses côtés Pierre Henri Simon (futur Académicien), Jean Secret, Paul Roger… Marcel Fournier, Majoral bien connu en Périgord se joint à eux à Münster. Pendant les cinq ans de captivité ils œuvreront pour la langue d'oc et Pierre Miremont en sera l'historiographe. <br />C'est pendant cette période qu'il va mettre au point sa « nóva grafia ». Les prisonniers de l'<em>Escóla dels embarbelats</em> décident de confronter les divers systèmes de graphie existants afin d'en dégager une formule cohérente d'unification qui pourrait prétendre à rallier tous les dialectes.</p>
<p style="line-height: 150%; text-align: right;">« Lorsque voilà déjà trois ans je fondais à Lübeck cette école, mon but n'était pas de distraire les captifs du mal du pays, ni de leur faire passer un moment pour les aider à oublier pendant quelques heures leurs misères, leur faim et leur honte. Non, j'avais visé plus haut et mon regard portait loin, bien loin, au-delà des barbelés, au-delà de l'heure trouble où nous vivons… <br /><em>...Voliay levar per la Comtessa una tropa de druds, de valents que, deman, dins la fe e l'estrambord, al clar solelh de Dieu e dins la libertat reconquistada sonarian lo rampel dels filhs d'Occitania e levarian africs e arderos la lauza que dumpeis trop de temps i 'es jaguda la bela endurmida. Oc, mos amics, mos fraires, oc soldats, serèm los chivaliers del reviscol esplandorenc...</em> »<br /><br />(<em>Dichas de Cattivitat</em>, 13 de junh 1943 p 16)</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Une bonne partie de son œuvre est écrite en captivité<a id="1" href="#note1"><sup>1</sup></a>, à l'insu des gardiens. C'est ainsi que dans son poème « <em>Paor</em> » il exprime sa crainte de ne plus être le même à son retour et de ne plus trouver sa place dans un monde qui, en cinq ans, aura changé.</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;"><em>Paor </em><br /><em>Una crenta me monta a l'eime. </em><br /><br /><em>Ay crenta dins lo jorn qu'esperi, <br />D'estre pas plus lo que fusqueri, <br />D'estre trop dur, d'estre trop mascle, <br />D'aver perdut lo vanc de rire,<br />D'aver perdut l'esbrand, lo gaubi <br />E l'illuzion que fay lo raive : <br /><br />Crenta d'estre mort a la joia. <br /><br />Ai paor d'estre solet, veuze, quand tornaray. <br />Solet emb mon orgulh fargat d'un or trop dur. <br />Solet emb de pensiers que digun comprendrâ. <br />Solet lo cor torçut, solet lo cor barrat. <br />….. <br />Auran tant caminat lo monde e lo solelh ! <br />… <br />Ay crenta d'estre sol, perdut, desconescut <br />Dins un monde novel, que de io se rirâ <br />Virat vers d'autres Fes, florit d'autres espers. <br />… <br />Ay paor d'estre tot sol, Quijota atardivat, <br />A consegre, enluzit, mos raives d'a vint ans !</em> <br />Münster 15-06-1944 <br /><em><br />Planh de Faidit</em> : Salingardes, 1967, p. 75</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;"><br />C'est dans le camp de Hamburg-Fischbeck qu'il écrit aussi « Nostra lenga » en 1942 :</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;"><em><br />Nostra lenga </em><br /><br /><em>Lenga del Gay Saber, lenga de poezia, <br />Jenta lenga de cortezia, <br />Clara lenga de la Patria, <br />Lenga de beutat e d'amor : <br />Te parlava la senhoressa, <br />E lo galant, raz sa mestressa, <br />La ninava al balans de ton parlar de flor. <br /><br />Lenga, qu'as bronzinat sus nóstre batisteri, <br />Ses estada lenga d'emperi <br />Dins la gauj e lo treboleri ; <br />Te parlavon lus grands sabents, <br />Lus legats e lus prezicaires ; <br />Eres la lenga del Terraire <br />E lo verbe granat d'un póple de valents. <br /><br />Mes amont, de Paris, per abracar la rassa, <br />Apres lo bufal de l'aurassa, <br />Apres Montfórt la tartarassa, <br />Apres lo sang, lo fec, lo dól, <br />Nus volian matrassar la lenga <br />Que de l'aussada a la valenga <br />Tinda coma l'ama del sól. <br /><br />A la lenga maldicha, e letruts e profetas <br />I an sonat la laissa a trompeta. <br />Vay morir se dis, se repeta, <br />Vay morir dizon lus sabents. <br />Mès mal despit lor professia, <br />Auturiera en sa senhoria, <br />La lenga nazarda lo temps. <br /><br />La lenga dèus aujóls, lenga d'ór, lenga maire, <br />Sempre a la voz de sus trobaires, <br />Fay clantir son verbe tindaire. <br />Darrer l'auriflor de Mistral, <br />Entre las mars d'Ocitania, <br />Lus ómes d' Oc, que mais cotria, <br />Te farán retronir, lenga del sól mairal ! <br /><br />Lenga del Gai Saber, lenga de poezia, <br />Tojorn que mais, sus la Patria <br />Flotejarás coma un senhal !</em> <br />Hamburg-Fischbeck 21-3-1942 <br /><br /><em>Jol solelh d'oc</em>, 1975, p. 15</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Après la guerre, il est sollicité par les Allemands pour faire des conférences dans leurs universités sur le Félibrige et la langue d'oc. Il donne ainsi des conférences en 1946 à Mayence -Heidelberg. En 1947 à Munich, Esclangen, Wurtzburg (zone américaine). En 1949-1950 à Ratisbonne. <br />Les Allemands publieront même plusieurs de ses œuvres en français et en langue d'oc.<br /><br /></p>
<h3>Études linguistiques sur le parler du Périgord noir<br /><br /></h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Ces travaux constituent une référence pour tous ceux qui ont besoin d'outils pour retrouver « toute la saveur, toute la sève de la langue vivante », comme l’écrit Jordi Plantaurel – pseudonyme d’André Lagarde - dans <em>La Dépêche</em> du 6 septembre 1976) <br />C'est ainsi qu'il publiera, à compte d'auteur :<br /><br />- <strong><em>Glossari del Perigórd Negre</em></strong> (1974: imp. Carrère : Rodez), lexique de 500 pages dans lequel il s'attache à ne relever que les termes dont la consonance et souvent l'orthographe ne sont pas trop voisines du français.<br /><br />- <strong><em>Biais de dire en Perigórd</em></strong> (1974 : imp.Gerbert : Aurillac), complément du <em>Glossari</em> :</p>
<p style="line-height: 150%; text-align: justify;">« <em>le </em>glossari<em>, dit-il, n'est en quelque sorte que le reliquaire somptueux des vocables du Périgord Noir. Il n'est porteur d'aucun germe de vie et pourrait tout aussi bien concerner une langue morte. Le présent recueil, tout au contraire, est l'exposition de notre langue dans sa vie réelle de chaque jour, dans son éclat de langue bien vivante. Ici nous avons lié en gerbes notre collecte des expressions, idiotismes et tours syntaxiques dont use notre parler.</em> »</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;"><span style="text-decoration: underline;">Quelques exemples</span> : <br /><em><br />A pas la carampa pèus dets</em> – il n'a pas la crampe aux doigts, il est laborieux. <br /><em>A dèus uèlhs que traucon</em> – il a les yeux vifs et perçants. <br /><em>Cozinier de la sopa freja</em> – Mauvais cuisinier. <br /><em>Aver lo ventre tras l'esquina</em> – Avoir le ventre creux.<br /> <em>I aurà de capels de resta</em> – Il y aura beaucoup de morts. <br /><em>Li manca una bulida</em> – Il lui manque un peu de cuisson, manque de jugement. <br /><em>Es tant cargat d'escuts coma un grapal de plumas</em> – Il a autant d'écus qu'un crapaud a de plumes. <br /><br />- <strong><em>Proverbis et dittons del Perigord</em></strong> : imp. Gerbert Aurillac 1974): il s’agit de trois cahiers se rapportant aux mois et saisons pour le premier, à la semaine, aux jours, aux fêtes et aux saints pour le deuxième et au temps et aux intempéries pour le troisième. <br />Voici l’introduction qu’il rédige pour ce travail :</p>
<p style="line-height: 150%; text-align: justify;">« <em>À l'heure où la Langue d'oc est de plus en plus abandonnée, voici que des jeunes ressentent cet abandon comme une frustration et aspirent à reconquérir le parler de leur race. Hélas ! Ils ne l'entendent plus autour d'eux et souffrent de ne pouvoir confronter l'enseignement de l'école à la réalité vivante. Ce témoignage que les vivants ne peuvent plus rendre, les générations passées nous le transmettent au moyen de ces sentences familières que sont les proverbes et les dictons […]Que de mots savoureux enchâssés dans des phrases lapidaires à la syntaxe infaillible ! C'est là et seulement là que nos jeunes retrouveront la langue dont on les a frustrés</em> »</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;"><span style="text-decoration: underline;">Quelques exemples</span> : <br /><br /><em>Se mars non marseja, tot l'an n'a l'enveja</em> – si mars ne suit pas sa nature toute l'année s'en ressent. <br /><em>Cand lo picatal picateja, pel bósc l'i pleu o venteja</em> – Quand le pic-vert frappe au bois, il pleut ou il vente. <br /><em>Lo que dejuna orgulhos, sopará vergonhos</em> – Celui qui déjeune orgueilleux, soupera honteux. <br /><em>Las bonas fonts se vezon a la sequiera, lus bons amics, a la pauriera</em> – On juge des bonnes sources durant la sécheresse, et des bons amis dans l'infortune.</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- <strong><em>La syntaxe occitane du Périgord</em></strong> (1976 : imp.Gerbert Orlhac) <br />Dans l'introduction de cet ouvrage il écrit :</p>
<p style="line-height: 150%; text-align: justify;">« <em>La langue se meurt, et le peu qu'il en reste de vivant se contamine chaque jour au contact de la syntaxe française. On croit parler occitan mais, trop souvent, on emploie un jargon français accoutré de quelques mots d'oc. Le danger est grand, il est mortel. Ne perdons plus notre temps à de stérilisantes querelles de graphie. La langue n'est pas là, ce n'en est que la vêture... La graphie n'a pour but que de traduire la sonorité de la langue. Elle n'est que le résultat de conventions et peut donc évoluer… L'urgent, actuellement est de sauver ce qui fait la langue : la syntaxe.</em> »<br /><br /></p>
<h3>Dernières publications<br /><br /></h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Pierre Miremont écrira jusqu'à son dernier souffle. <br /><br />- Des « <em>racontes risolièrs</em> » :<br /><br /> <em>Espofinadas</em> (1971) ; <em>Lo devinaire</em> (1973) ; <em>Contes pel brave monde</em> (1976) ; <em>Contes peus petits èlhs</em> (1973) ; <em>Bastard de curèt</em> (1975). <br /><br />Dans une lettre au Majoral Monestier il écrit le 30 Novembre 1975 : <br /><br />« <em>ce ne sont pas des œuvres qui font le plus honneur à notre langue, je les écris seulement pour que les gens puissent en rire et lire de la bonne langue... écrite dans une syntaxe saine.</em> »<br /><br /> Voici un extrait qui donnera une idée de l’ensemble : <br /><br /><em>A l'escóla</em> <br /><br /><em>Lo rijent ven de decialar à sus elevas lus misteris del biais que se farga lo plural. Aorà se vól donar comte s'an plan compres e comensa :</em><br /><em> - Quand dins un ostal l'i nais un nenet : quó's lo ?… <br />- Singulièr ! Siscla tota la classa. <br />- Van plan ; e se n'i a dos, quó's ?...<br /> -De bessons !</em> <br /><br /><em>Espofinadas</em>, p. 47<br /><br /></p>
<h3><em>Muratel</em>, œuvre de toute une vie<br /><br /></h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Il s'agit d'un long poème épique de douze chants en vers, commencé en 1925, repris de nombreuses fois et terminé en 1975. Ce récit en vers est inspiré d'une légende locale sur le seigneur du Château de Muratel près de Terrasson. Quand on ouvre le livre, on est de suite pris par la richesse de la langue, l'habileté du poète qui jongle avec les mots avec une grande maîtrise.<a id="2" href="#note2"><sup>2</sup></a><br /><br />« <em>Co's l'istôria dolenta e bloza </em><br /><em>De Gui sans pôu, lo trobador </em><br /><em>Qu'anguet raubar son amoroza, </em><br /><em>Berta, que l'aimava d'amor, </em><br /><em>Al pellant que l'avia, dins son castel, portada </em><br /><em>E que rabios, la gardava clavada, </em><br /><em>Tot amont a l'ensus de sa pus nauta tor.</em> » <br /><br />- <strong><em>Rassa rasseje</em></strong> : dans ces 46 poèmes publiés en 1978, il exprime sa satisfaction d'avoir œuvré pour que vive la langue d'oc. <br /><br /><em>Pel medre avenidor </em><br /><br /><em>Uros lus que son mórts comols d'óbras de vita, </em><br /><em>Que, sans se revirar, buteron lor prefach. </em><br /><em>Uros lo que s'enderm, un cóp l'óbra complida, </em><br /><em>Arland de tant de grun que jitet a jaufat. </em><br /><br /><em>Uros lo que s'estira al siaud de la talvera, </em><br /><em>Après lo seme drut e lo medre rossel. </em><br /><em>Uros lo qu'es tombat en crozar lais gavelas, </em><br /><em>Lus dets claufits de lum e lo solelh pèus èlhs. </em><br /><br /><em>Uros lo que se'n vay, juntant sais mans rimadas </em><br /><em>Sus la garba ligada a redórta d'amor. </em><br /><em>Uros lus que son mórts riches de lor suzor, </em><br /><em>Partits lo granier plen e la terra abladada </em><br /><em>Pel medre avenidor.</em> <br /><br />Cuers, 01-07-1975<br /><br /> « Lorsque vous voyez cette masse d'œuvres, vous êtes presque effrayé et vous vous demandez comment une vie d'homme a pu suffire pour réaliser une telle tâche », écrira Marcelle Drutel dans <em>Vido vidanto, riboun- ribagno</em>, Estamparie Bene, Nimes, 1983</p>
<h2>Bibliographie de l'auteur<a id="3" href="#note3"><sup>3</sup></a></h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- 46 livres édités à compte d'auteur :<br /> <em>- 25 recueils de poèmes </em><br /><em>- 11 livres en prose </em><br /><em>- 10 pièces de théâtre </em><br /><em>- 3 livres édités après sa mort par le majoral Monestier </em><br /><em>- Nombreux inédits</em></p>
<h3>En français</h3>
<h4>a- Poésie</h4>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- 1939 : <em>Le cricri de la crèche</em> <br />- 1940 : <em>Chansons de caserne</em><br />- 1928 : <em>Profils Terrassonnais</em> (sonnets), imprimerie de la Vézère, Montignac. <br />- 1931 : <em>Nouveaux profils</em>, Imprimerie de l'Argonne, Bordeaux <br />- <em>Chant de grillon</em> <br />- <em>Cœur de grillon</em> 193?, <em>Autres profils</em> (sonnets), Imprimerie de l'Argonne, Bordeaux <br />- 1946 : <em>Nos mois harmonieux</em>, Kaiserslautern, Rohr <br />- 1946 : <em>Chants de prisonnier</em>, Kaiserslautern, Rohr</p>
<h4>b- Prose</h4>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- 1983 : <em>La littérature d'oc, des troubadours aux Félibres</em>, avec Jean Monestier, P. Fanlac, Périgueux. <br />- 1985 : <em>Le Félibrige et la langue d'oc</em>, avec Jean Monestier, Imp. Réjou Périgueux</p>
<h3>En langue d'oc</h3>
<h4>a- Poesia</h4>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- 1939 : <em>Visto dèus mounts</em>, Toulouse, imp.Sentein. <br />- 1934 : <em>Jous l'casque</em>, Rodez, Subervie. <br />- 1935 : <em>Resouns de Ruhr</em>, Villefranche de Rouergue, Salingardes. <br />- 1940 : <em>Joul's soulelh dèus troubadors</em>, Villefranche de Rouergue, Salingardes. <br />- 1940 : <em>Pantais d'un grelh</em>. <br />- 1946 : <em>Cantics e pregarias</em>, Préface de Marcel Ducros, Kaiserslautern, Heinz Rohr <br />- 1946 : <em>Noels e Nadalets</em>, Kaiserslautern,Heins Rohr. <br />- 1953 : <em>Guerra kaki</em>, Rodez, Supervie. <br />- 1967 : <em>Planh de faidit</em>, Villefranche de Rouergue, Salingardes. <br />- 1969 : <em>Darrer'ls barbelats</em>, Villefranche de Rouergue, Salingardes. <br />- 1974 : <em>Al solelh d'amor</em>, Villefranche de Rouergue. Salingardes. <br />- 1971 : <em>Dolencia</em>, Aurillac, Imprimerie du Cantal, Edition du Centre. <br />- 1972 : <em>Jol cel del Perigord</em>, Villefranche de Rouergue, Salingardes. <br />- 1975 : <em>Jol solelh d'oc</em>, Aurillac, Imp. Gerbert. <br />- 1978 : <em>Rassa rasseje !</em> Aurillac, Imp. Gerbert. <br />- 1979 : <em>Muratèl</em> (poèma epic), Villefranche de Rouergue, Salingardes.</p>
<h4>b- Pròsa</h4>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- 1948 : <em>Dichas de cattivitat</em>, Préface de L.de Lastic, [s .i][s.n][s.d] <br />- 1973 : <em>Contes peus petits elhs</em> (proza), Rodez, Imp. Carrère. <br />- 1973 : <em>Lo devinaire</em> (galejadas), Aurillac, Éd du Centre. <br />- 1975 : <em>Bastard de curèt</em>, Rodez, Imp. Carrère. <br />- 1976 : <em>Contes pel brave monde</em> (proza), Rodez, Imp. Carrère. <br />- 1971 : <em>Espofinadas</em> (contes gais), Aurillac, Éd du Centre, Imp. du Cantal. <br />- 1974 : <em>Proverbis e dittons del Perigord</em> (3 cahiers), Aurillac, Imp. Gerbert. <br />- 1974 : <em>Biais de dire en Perigord </em>(estudi) : Aurillac, Imp. Gerbert. <br />- 1974 : <em>Glossari del Perigord Negre</em>, Rodez. Imp.Carrère. <br />- 1976 : <em>La Syntaxe occitane du Périgord</em>, Orlhac, Imp. Gerbert. <br />- 1977 : <em>Femnas e Miquelets </em>(racontes d'amor e de guerra) : Nîmes. Imp. Bené. <br />- 1985 : <em>Brondilhs</em>, Le Bugue, Imp. PLB.</p>
<h4>c- Teatre en òc</h4>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- 1922 : <em>Lou foutougrafe de fiero</em> ?<br />- 1934 : <em>Chas'l foutougrafe</em>, Montignac. Imprimerie de la Vézère. <br />- 1931 : <em>Lou bilhet de femna</em>, Montignac, Imprimerie de la Vézère. <br />- 1927 : <em>Pàures medecins</em>, Montignac, Imprimerie de la Vézère. <br />- 1937 : <em>La Nora</em>, Villefranche de Rouergue, Salingardes. <br />- 1939 : <em>Perqué Soustena se maridèt pas ?</em>, Villefranche de Rouergue, Salingardes. <br />- 1952 : <em>L'Espion</em>, Rodez. Imp. Subervie. <br />- 1951 : <em>La Lotaria</em>, Rodez, Imp. Subervie. <br />- 1952 : <em>Guston se vol far medecin</em>, Rodez, Subervie <br />- 1950 : <em>Lo Quorum</em>, Villefranche de Rouergue, Salingardes.</p>
<h3>Inédits</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- <em>Étude sur le troubadour Cadenet</em> <br />- <em>Le Félibrige et sa doctrine</em> <br />- <em>Conferéncias en Alemanha</em> (données en 1946-1950)<br />- <em>Orlina</em> (drame en vèrs) <br />- <em>La Font del Gat</em> (roman) <br />- <em>Mus Cridals Cattius</em> <br />- <em>Libre d'or deus Embarbelats</em> <br />- <em>Garsas de femnas</em> <br />- <em>Teatre d'Oc</em> <br /><br />Certains des livres édités sont encore en vente au Bournat du Périgord, 13 rue Klébert, 24000-Périgueux 24000. Ils sont consultables au CIRDOC. <br />Le Bournat à Périgueux possède des cahiers manuscrits, qu’il faudrait inventorier.</p>
<hr />
<p id="note1" style="text-align: justify; line-height: 150%;">1. Dans la graphie des<em> Embarbelats</em> « à » est mis pour « á ». Quand l'imprimeur ne possède pas le caractère « á » il le remplace par « â ». <a href="#1">↑</a></p>
<p id="note2" style="text-align: justify; line-height: 150%;">2. Pierre Miremont écrit « ó » pour « ò » et lorsque l'imprimeur ne dispose pas de ce caractère il remplace « ó » par « ô ». <a href="#2">↑</a></p>
<p id="note3" style="text-align: justify; line-height: 150%;">3. Certains des ouvrages signalés par plusieurs sources (Marcelle Drutel, Zéphirin Bosc) n’ont pas pu être matériellement retrouvés, d’où l’absence de références bibliographiques. Par ailleurs, Miremont payait lui-même les imprimeurs. Il fonctionnait avec des souscriptions et parfois des mécènes. Il n'a pas eu assez d'argent pour publier tout ce qu'il aurait voulu. <a href="#3">↑</a></p>
Miremont Orazio, Brigitte
Centre interrégional de développement de l'occitan (Béziers)
Recherche en domaine occitan (Montpellier)
2019-02-12
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Text
http://vidas.occitanica.eu/items/show/2126
Perre, Margueritte
Perre, Margueritte
Enseignant ; professeur
<p style="text-align: justify;">Marguerite Perre, professeur privée de piano d’Avignon et amie de l’occitaniste marseillais Pierre Rouquette avec lequel elle partage en particulier un catalanisme militant.</p>
<h2>Identité</h2>
<h3><b>Formes référentielles</b></h3>
<p style="text-align: justify;">Perre, Margueritte</p>
<h2>Engagements dans la renaissance d'oc</h2>
<p style="text-align: justify;">Marguerite Perre est l’élève de Blanche Selva, musicienne réputée, disciple et amie de Vincent d’Indy et de Deodat de Séverac qui lui fait partager ses idées régionalistes, car elle se dit « catalane de race » et vit de 1926 à 1936 à Barcelone.<br /> Marguerite Perre est présente à la Journée musicale en l’honneur de Blanche Selva qui a lieu le 30 août 1926. Cette manifestation, à laquelle participent de nombreux élèves professeurs venus de pays divers, est une démonstration de l’enseignement de Blanche Selva dans son domaine du Mas del Sol, près de Brive (école d’été auquel Melle Perre a peut-être participé), suivie d’un concert au théâtre de Brive. Cette journée fait partie des manifestations demandées par la municipalité de Brive, en accord avec la Fédération Régionaliste de France, à l’occasion de son Congrès régional à Brive (28 août- 3 septembre).<br /><br /> En 1934, elle effectue un voyage à Barcelone. À l’Académie de Musique elle rencontre Joan Llongueres, une connaissance de Pierre Rouquette. Avec ce dernier, elle envisage l’année suivante de réaliser « une traduction du catalan au français du livre de Blanche Selva sur les Sonates de Beethoven ».<br /><br /> En 1939, elle se repose à St Barthélémy-le-Pin (Ardèche). Elle lit alors <em>La Legenda d’Esclarmonda.</em> Cette œuvre en occitan de Valèri Bernard, (publiée en 1936 par la Societat d’Estudis Occitans et imprimé à Barcelone par l’Oficina de Relacions Meridionals de Josep Carbonell), l’« emballe beaucoup ».<br /><br /> Lorsque Pierre Rouquette organise en 1938 à Marseille le Comité de Secours aux Intellectuels Catalans, Marguerite Perre participe à l’œuvre. Elle donne son obole, puis logera à son domicile en Avignon, 15, rue Banasterie, entre 1940 et 1942, le sculpteur catalan en exil Enric Casanovas (1882-1948). En effet, Pierre Rouquette accueille des intellectuels républicains qui ont fui la dictature de Franco ; il leur sert de boîte aux lettres et centralise les informations de la communauté dispersée. Ainsi le poète Carles Riba et sa famille sont logés un temps à Marseille chez les demoiselles Tellier et Guiot. Grâce à Pierre Rouquette, Marguerite Perre fait ainsi la connaissance d’intellectuels catalans, comme Francesc Trabal. Josep Pous i Pagés ou Carles Riba. Elle gardera contact avec certains ou demandera de leurs nouvelles. <br /><br />Louis Gros, provençaliste et imprimeur typographe chez Aubanel à Avignon, écrit à son ami Pierre Rouquette le 29 décembre 1941 : « <em>ai travaia a uno charradisso que Mademisello Perro me demandavo per un groupamen souciau feminin </em>». Nous n’en savons pas plus. Cette information pourrait suggérer de la part de la musicienne un engagement civique. <br /><br />Pierre Rouquette, qui a animé une section provençale de la Societat d’Estudis Occitans (SEO) avant la guerre, fonde et dirige à la Libération le Centre d’Etudes Provençales du nouvel <em>Institut d’Estudis Occitans</em> (IEO) plus tard appelé Centre Provençal d’Etudes Occitanes. Il conçoit le Centre comme une institution de caractère universitaire fédérant des groupes d’études provençales dans les domaines les plus divers : langue occitane d’abord, mais aussi histoire, civilisation, droit, art, musique, folklore… destinée à donner corps à une culture occitane globale porteuse d’avenir, en s’inspirant de l’exemple de la Catalogne. Dans cet esprit, il a le projet d’un « Concert de musique occitane, par Marguerite Perre », parmi les manifestations prévues par le Centre Provençal pour l’année scolaire 1945-46. Le secrétaire général de l’IEO, Ismaël Girard, dans sa présentation de l’IEO rédigée le 29 octobre 1945 (7 pages multicopiées), fait état du projet. <br /><br />La correspondance avec Pierre Rouquette nous informe par ailleurs de deux interventions de la musicienne en 1945. Elle illustre au piano une conférence sur Chopin. En 1945 elle participe à la fête provençalo-catalane qui a lieu à Saint-Rémy le dimanche 30 décembre. Cette manifestation de fraternité est organisée par le peintre catalan réfugié Franch-Clapers. La professeure de musique y interprète notamment des sardanes et dirige une chorale d’enfants chantant des chants provençaux (pour cela elle sollicite Pierre Rouquette pour qu’il traduise certains chants du catalan en provençal). <br /><br />Le projet musical prévu en 1945 se concrétise deux ans plus tard par un « Récital de Piano donné par Mademoiselle Marguerite Perre, le Mardi 6 Mai 1947, 15 Rue Edouard-Delanglade, Marseille » sous l’égide de l’ «IEO Centre Prouvençau ». Le récital fait la part belle à Vincent d’Indy, tandis que Lluis Millet, Joan Manen, J. Garreta, Enric Morera, Olivier Messiaen (né à Avignon en 1908), Déodat de Séverac, Gabriel Fauré et Emmanuel Chabrier complètent cette soirée régionaliste.<br /><br /> En dépit de la minceur des sources - essentiellement la correspondance reçue par Pierre Rouquette – s’esquisse le portrait d’une musicienne régionaliste, femme de progrès, qui apporta sa contribution à la vie culturelle occitane.</p>
Grau, Pierre
Centre interrégional de développement de l'occitan (Béziers)
Recherche en domaine occitan (Montpellier)
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Rey, Nadal (1911-2016)
Rey, Nadal (1911-2016)
Écrivain
Enseignant ; professeur
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Nadal Rey (Lévignac-sur-Save, 23-12-1911 † Salses, 20-11-2016) est un professeur d’espagnol, puis censeur. Il mène un combat pour une double reconnaissance : celle de la langue d’oc et celle des aînés qu’il regroupe en associations départementales, puis fédération nationale et internationale. Le prix Nadal-Rey qu’il a fondé se veut intergénérationnel.</p>
<h2>Identité</h2>
<h3><b>Formes référentielles</b></h3>
<p style="text-align: justify;">Rey, Nadal (1911-2016)</p>
<h3>Autres formes connues</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Rey, Noël (nom à l'état civil)</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Rei, Nadal (version occitane du nom)</p>
<h2>Éléments biographiques</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Né d’un père languedocien et d’une mère gasconne, c’est à l’école que Noël Rey apprend le français. Après l’Ecole Normale de Toulouse en 1931, il rejoint l’ENSET (Ecole Normale Supérieure de l’Enseignement Technique) à Paris, puis la faculté de Lettres de Madrid en 1933, pour être nommé professeur d’espagnol à Verdun-Saint Chamond. En 1934, jeune marié, il enseigne à Grenoble, aux classes préparatoires aux Arts & Métiers, mais en 1939, la guerre arrivant, il est envoyé en Afrique : épisode narré dans le <em>Bataillon perdu</em>, titre d’un de ses nombreux ouvrages. C’est au Maroc qu’il passe la majeure partie de sa carrière (22 ans) comme professeur d’espagnol, puis censeur. En 1973, l’âge de la retraite le fait revenir à Lavilledieu. <br />Noël Rey est écrivain : « Écrire c’est participer à la vie », avait-il coutume de dire. En 1988 paraît <em>Camins…</em> qui présage d’un long cheminement, pédestre et spirituel. Plusieurs associations peuvent le compter à son actif : la Compagnie des écrivains de Tarn-et-Garonne, l’association Miguel de Cervantès, l’Association des Membres de l’Ordre des Palmes Académiques, l’Académie de Montauban où il est élu en 1980, et récemment l’Académie du Languedoc. <br />C’est avant tout un homme d’action, sa règle étant, disait-il « parler, écrire, agir, réaliser ». À son retour du Maroc, il fait revivre les battages à l’ancienne et crée « <em>Los Ainats de Laviladieu</em> ». En 1976, c’est la naissance de la Fédération des Aînés Ruraux de Tarn-et-Garonne qui va rassembler en vingt ans 112 clubs avec 12 600 adhérents. En 1990, la Fédération Nationale est forte de 73 fédérations départementales avec 800 000 adhérents. L’association a aussi une dimension internationale avec la création de la FIAPA en 1980 qui, en vingt ans, va réunir 54 pays avec un statut consultatif n°1 auprès de l’UNESCO. Nadal Rey se consacre surtout à la « Fédération Iberómericana de Asociaciones de Personas Adultas Mayores » qu’il anime. Pas moins de neuf tomes recensent sa pensée sous le titre de <em>La troisième étape</em>. Le lien social est indispensable pour lui et, à l’intention des isolés, il met en place la « Présence verte ». Plusieurs décorations ont ponctué cette vie intense au service de la communauté : Palmes académiques, Légion d’honneur, Mérite militaire, Médaille de la Jeunesse et des Sports, Médaille de la Croix-Rouge, Médaille de l’Ordre de Malte.</p>
<h2>Engagement dans la renaissance d’oc</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Nadal Rey est tout autant occitaniste : son amour de la langue d’oc transparaît dans <em>L’Esclarida</em>, où il est aussi bien question de Machu Pichu que de Montségur, ou sa <em>Canta de l’amor</em>. <br />Il anime la section occitane du Club des retraités de l’Éducation Nationale, et crée celle du « Recaliu » de Lavilledieu. Il est membre de la plupart des associations occitanes tarn-et-garonnaises : de la section Antonin-Perbosc, de l’Institut d’Etudes Occitanes et de l’Association pour la Langue et la Culture occitanes qui met en place tous les deux ans le prix qui porte son nom, en liaison étroite avec la Fédération des Aînés ruraux de Tarn-et-Garonne devenue « Générations Mouvement 82 ».<br /><br /> Pour accueillir Nadal Rey, élu à l’Académie de Montauban, le 16 juin 1980 au 38ème fauteuil, Pierre Gardes, <em>capiscol de l’Escolo Carsinolo</em> et secrétaire de l’Académie s’exprime d’abord en occitan, précisant qu’avec lui, « c’est aussi la langue du Midi qui rentre à l’Académie ». Dans sa réponse, Nadal doit louer ses prédécesseurs occitans du Quercy, mais il réserve pour la séance solennelle le soin de révéler son maître à penser, Fernand Barrué, issu comme lui du pays de Save, qui l’a imprégné tant pour la poésie que pour la conduite de sa vie.</p>
<h2>Bibliographie de Nadal Rey</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- <a href="http://trobador.occitanica.eu/cgi-bin/koha/opac-search.pl?idx=au%252Cwrdl&q=Nadal%252C%2520Rey&limit=au%3ARey%2C+Nadal&sort_by=pubdate_asc&addto=Ajouter+%C3%A0...&biblionumber=81806&loggedinuser=&biblionumber=83976&loggedinuser=&biblionumber=83977&loggedinuser=&biblionumber=83983&loggedinuser=&biblionumber=83979&loggedinuser=&biblionumber=83981&loggedinuser=" target="_blank" rel="noopener">Voir la bibliographie de Nadal Rey sur <em>Lo Trobador</em>, le catalogue collectif occitan</a></p>
Sabatié, Norbert
Centre interrégional de développement de l'occitan (Béziers)
Recherche en domaine occitan (Montpellier)
2016-12-21
Vignette : https://vidas.occitanica.eu/files/square_thumbnails/eca1472bf9e5505014055cadb869dd30.jpg
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http://vidas.occitanica.eu/items/show/2089