Carbon, Émile (1898-19..)
Carbon, Émile (1898- 19..)
Enseignant ; professeur
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Homme de lettres. Membre de la Societat d'Estudis Occitans (SEO), puis de l’Institut d'Estudis Occitans (IEO), actif à Marseille aux côtés de Pierre Rouquette.</p>
<h2>Identité</h2>
<h3><b>Formes référentielles</b></h3>
<p style="text-align: justify;">Carbon, Émile (1898-19..)</p>
<h2>Eléments biographiques</h2>
<div style="text-align: justify;">
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Émile Carbon est né le 29 mai 1898 à Agde, fils de Carbon Marie Joseph, capitaine au long cours, âgé de 26 ans et de son épouse Alengry Idalie Louise Marthe, sans profession, âgée de 25 ans. Son frère cadet, Roger Carbon, participera aux aventures éditoriales de son aîné. Émile Carbon fait ses études au lycée de Montpellier, puis à la Faculté des Lettres et à la Faculté de Droit de Montpellier. Licencié ès lettres, il présente une thèse pour le doctorat ès sciences juridiques sous le titre « le désaveu de paternité ». Il épouse à Montpellier le 7 décembre 1925 Suzanne Marie Gabrielle Bonnier ; ils auront trois enfants.</p>
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<div style="line-height: 150%;">
<div style="text-align: justify;">Si les études de droit déterminent son cursus professionnel, les lettres sont sa passion. Émile et son frère font partie de cette cohorte de jeunes, de la première moitié du XX<sup>e</sup> siècle, passionnés de poésie et plus largement de littérature, qui fondent et animent de nombreuses revues littéraires, dans lesquelles ils voient un moyen de débuter une carrière qui fera d’eux des « hommes de lettres ». Étudiant, Carbon collabore (successivement ou en même temps) à trois revues de jeunes à Montpellier, c’est le début d’une passion qui ne le quittera plus.</div>
<div style="text-align: justify;">En 1915 il est directeur de la revue <em>L'Effort des jeunes</em>. Il est incorporé en avril 1917 au 81<sup>e</sup> Régiment d’Infanterie. Il collabore à <em>La Lanterne de Diogène</em>, « organe bimensuel des étudiants de Montpellier » (n° 1, 1917-n° 45, juin 1920), tout en étant cymbalier du régiment. Fusiller mitrailleur, son attitude courageuse lui vaut d’être cité à l’ordre de la Brigade. Il est blessé au combat en septembre 1918 et décoré de la Croix de guerre avec étoile de bronze. En 1919 il publie <em>Le poème... à l'ami mort</em>, poème dédié à Louis Miquel, tué le 27 septembre 1918, devant Somme-Py, probablement Tahure (Marne), le jour où Emile Carbon est lui-même blessé.</div>
<div style="text-align: justify;">Il collabore également à <em>Erato</em>, « journal littéraire et régionaliste, organe de l’Association régionale des Lycéens », dont son frère est l’administrateur. Cette publication éphémère (5 numéros entre janvier et Pâques 1919), dont le premier a été tiré à mille exemplaires, réunit un certain nombre de jeunes qui deviendront des personnalités montpelliéraines. L’association Erato propose aussi des conférences, par exemple d’Émile Carbon sur « le caractère français des chansons de geste » et sur « Verlaine » ; de Roger Carbon sur « René Bazin » et « Edmond Rostand ». Notons qu’en dépit de l’étiquette « régionaliste », on cherche en vain un mot occitan dans la publication.</div>
<div style="text-align: justify;">Quelques années plus tard, Émile Carbon prend une part prépondérante dans la publication d'une rare plaquette anthologique : <em>Les Amitiés Languedociennes</em>, Imp. Firmin et Montane, 83 p., 25,7 cm X 16,7, 1925, illustrée de 2 bois d’Henri Martin, textes de Paul Valéry, Jean Catel, J S Pons, A. J. Thomas, Henri Bernard, Bernard Latzarius, Jean Cocteau, Jean Camp, Yves-Blanc, Paul Castela, Delpont-Delascabras, Henri Chabrol… Lui-même y donne des « Prières devant le Christ de Saint-Jean de Perpignan ».</div>
<div style="text-align: justify;">Ses créations littéraires en français sont éclectiques ; nous relevons un article dans <em>Comoedia</em> (Paris) du 19 mai 1935 : « On crée, à Marseille, au "Rideau Gris" une pièce en un acte d’André Gide », un roman : <em>Le cordonnet de soie</em>, aux Editions Gallimard, collection Détective, 248 p., 1937. Emile Carbon est également le coscénariste et dialoguiste du film <em>Cap au large</em>, sorti le 25 septembre 1942, du réalisateur Jean-Paul Paulin. Ce film de 84 mn, produit par Francinalp-Films, a été tourné à Gruissan (Aude). En 1953, Émile Carbon collabore également à <em>La Provence merveilleuse, des légendes chrétiennes aux santons </em>(Albert Detaille, in-4, 145 p., illustré, avec préface de Jean Giono). <br />Lorsque Lazare de Gérin-Ricard, en 1953, lance la revue <em>Thalassa</em>, à Marseille, il invite ses amis, en particulier les anciens de la <em>Revue de Catalogne</em>, à collaborer. <br />Si, à l’origine, la revue bimensuelle a une grande ambition internationale et reçoit la collaboration de plumes célèbres, elle décline assez vite et réduit sa voilure à la Provence, devenant le lieu de publication d’une cohorte d’amis de jeunesse aux idéaux littéraires fanés. Émile Carbon (qui y tient la chronique dramatique) la définira, pour sa part, comme « ce témoin des jours anciens et de notre petite troupe amicale dont la plupart des membres ont rejoint la Maison du Père », un témoin « qu’il faut sauvegarder ». La revue disparaît en 1965. <br />Émile Carbon reçoit la décoration de Chevalier de la Légion d’Honneur le 21 mai 1952 en même temps que Pierre Rouquette reçoit la Cigale de Majoral et la distinction d’Officier d’Académie (les entités invitantes sont le Centre Provençal de l’IEO, les groupes félibréens et provençaux de Marseille et le mouvement fédéraliste « la Fédération », de Marseille). <br />Émile Carbon est brièvement professeur au lycée de Montpellier. On le retrouve Directeur de la Caisse d’Epargne. C’est certainement pour des raisons professionnelles qu’il quitte Montpellier pour Marseille, où il devient directeur d’une société d’Habitations à Bon Marché (vers 1930). Il a dû y faire carrière, car en 1968 une de ses lettres porte en en-tête : « Société anonyme régionale d’habitations à loyer modéré de Marseille, siège social : 21, rue Maréchal-Fayolle». <br />
<h2>Engagement dans la renaissance d’Oc</h2>
En l’état actuel de notre documentation l’engagement occitaniste d’Émile Carbon nous semble étroitement lié à son amitié avec un acteur essentiel de la cause d’oc en Provence, Pierre Rouquette. En effet à Marseille il se lie d’amitié durable avec cet avocat, homme de lettres et occitaniste, qui anima la revue <em>La Coupo</em> (21 numéros entre février 1918 et octobre 1919). Émile Carbon participera à toutes les initiatives lancées par ce dernier dans le champ occitan.<br /> En 1926 on le trouve aux côtés de P. Rouquette à la création des « Amitiés méditerranéennes », à Marseille, qui s'intéressent à la vie et à la culture catalanes, et regroupent des personnalités comme le compositeur Pierre G. Bourgoin, l'helléniste Guastalla, le peintre Valère Bernard, etc. en liaison avec la Fundació Bernat Metge, l’équivalent catalan de l’Association française Guillaume Budé, pour la traduction, l’édition et la promotion des classiques gréco-romains. Lors de leur rencontre à Barcelone, P. Rouquette et le directeur de la Fundació Bernat Metge, Joan Estelrich, conçoivent une revue en langue française pour faire connaître la culture catalane en Europe, avec la collaboration d’hommes de lettres et d’artistes catalans et français, et l’appui financier de Francesc Cambó, homme d’affaires, mécène et homme politique catalan de premier plan. Ainsi naît le 25 mars 1929 à Marseille <em>La Revue de Catalogne</em>. P. Rouquette en est le directeur littéraire, avec l’aide de ses amis des Amitiés Méditerranéennes : Émile Carbon comme rédacteur en chef, René Guastalla administrateur, Roger Carbon et Lazare de Gérin-Ricard secrétaires de rédaction. En dépit de la qualité du contenu et du soutien financier du mécène, la parution de la revue s’interrompt après son cinquième numéro (1er août 1929), à cause de l’insuffisance des abonnements. <br /><br />Émile Carbon n’a pas laissé une œuvre en provençal (à titre anecdotique, signalons qu’il a dédié à son ami un poème en provençal, graphie mistralienne : « Dins nostre cami », trois quatrains, « Per lou Peire ambé moun affecioun », datés de Marsilho 1/1/1938). Il s’en explique : « Excuse moi de te répondre dans la langue des conquérants mais si je peux parler la nôtre sans trop de ridicule je ne la possède malheureusement pas assez pour y mouler ma pensée en l’écrivant » (2/05/1939). Dans cette même lettre il dit ne pas avoir la « flamme dévoratrice » de son ami, mais se dit « patriote provençal » et juge « intéressantes » les propositions de Robert Fabre-Luce de création « d’un mouvement de néo-provincialisme » (proche du séparatisme) développées dans Marseille-Matin du 3 ou 4 mai 1939. Les frères Carbon sont adhérents à la Societat d’Estudis Occitans (SEO), fondée en 1930, et revitalisée en 1939 par le catalan en exil Josep Carbonell. À cette date Émile fait partie de la délégation de la SEO de Marseille, aux côtés de Émile Bodin, Charles Camproux, Antoni Conio, Paul Eyssavel, Jorgi Reboul, Paul Ricard et Pèire-Joan Roudin (Pierre Rouquette). Son nom « Émile Carbon, doctor en Droit » (sic) figure dans la liste des membres du Conseil d’Administration dans le papier à lettres de la SEO de 1939. <br />À la Libération est fondé à Toulouse l’Institut d’Estudis Occitans (IEO), qui prendra la suite de la SEO. Lorsque P. Rouquette crée à Marseille sa section provençale, le « Centre Provençal de l’IEO », É. Carbon le rejoint. Dans les années 1945-1950, tandis que P. Rouquette donne des cours publics hebdomadaires de provençal et des causeries à Radio-Provence, É. Carbon, qualifié par son ami d’ « incomparable animateur », lance un « Cercle Occitan », avec une formule d’apéritifs littéraires hebdomadaires, tout en participant au cycle des « Œuvres racontées » (Mistral et Mireille, Calendal par exemple). Il donne également des conférences ou des causeries : par exemple sur l’œuvre poétique de René Nelli le 13 avril 1953 ; une « Introduction à l’Art Roman » dans le cycle médiéval en 1960-61, une conférence sur Manolo Hugué à la Maison Gasconne en février 1978… Car le Centre se veut un foyer de culture humaniste, non seulement provençal, mais ouvert à toute l’Occitanie, Catalogne comprise, embrassant tous les aspects de la culture. C’est aussi un lieu de diffusion des idées régionalistes et de débats. Ainsi fait-il un exposé le 12 janvier 1953 sur le Néo-Régionalisme qui sera suivi de débats, et un autre intitulé « Qu’est-ce que l’Occitanisme ? » au Foyer Massalia dans les années 1970. <br /><br />Pendant plusieurs décennies Émile Carbon est donc un proche collaborateur de Pierre Rouquette. Il est membre du Conseil d’Administration du Centre Provençal, ainsi que Amédée Muset, professeur d’espagnol, et Mme Maïthé Pin-Dabadie femme de lettres partageant sa vie entre Bagnères-de-Bigorre et Marseille. Il en est un temps le vice-président et c’est à ce titre qu’il présente le conférencier Robert Lafont venu parler de la Grenade entr’ouverte le 14 octobre 1960. Il est abonné à <em>Oc</em> et aux <em>Annales de l’IEO</em>, et participe financièrement à la Cause, tout en étant membre du Conseil d’Études de l’IEO (cf. listes de 1947, 1949 et 1962). Tout naturellement É. Carbon collabore à <em>L’Ase negre</em>, « organ occitanista mesadier », successeur d’<em>Occitania</em>, fondé par le trio Robert Lafont, Léon Cordes et Hélène Cabanes en 1946. Ainsi il écrit par exemple en éditorial en première page du n° 7, de février-mars 1947, « Faire Province ». En 1955 il participe avec P. Rouquette, Pierre-Louis Berthaud, Robert Lafont et un certain Gérard (dont le prénom est inconnu) au projet (inabouti) de publication <em>Présentation de la Provence</em> que devait réaliser l’IEO. Cette initiative fait suite à la parution l’année précédente de la brochure <em>Présentation du Languedoc,</em> à laquelle ont collaboré Charles Camproux, Max Rouquette, Robert Lafont, Max Allier, Léon Cordes… avec préface de Jean Cassou. <br /><br />En 1963, il vient de prendre la retraite quand il lit dans <em>Oc</em> le début du roman de Jean Boudou, <em>Lo Libre dels grands jorns,</em> qui l’impressionne favorablement : « J’admire non sans quelque nostalgie ces jeunes », dit-il et il constate avec tristesse que, pour sa part, il « est un écrivain mort jeune ». (corr du 13/08/1963 adressée à Pierre Rouquette). <br />Dans les années 1960-1970 la question de la régionalisation anime les débats publics auxquels participe le Centre Provençal. Dans le sillage de mai 1968, avec l’arrivée d’une nouvelle génération de militants, le mouvement occitan se radicalise. Cette évolution est mal acceptée par le Conseil d’administration du Centre Provençal (dont fait partie Carbon), partisan d’un régionalisme humaniste. Le Centre provençal quitte l’IEO et prend le nom de « Centre Provençal de Culture Occitane ». Il explique publiquement les raisons de cette rupture dans une feuille intitulée « Occitanisme et Marxisme, une mise au point du Centre Provençal de Culture Occitane » (ronéotée, sans date ni signatures) qui réaffirme son « régionalisme humaniste », et s’élève contre la « prétention » de certains occitanistes « d’analyser la situation du Peuple d’Oc dans une optique de lutte des classes et d’établir ainsi une étroite relation entre l’Occitanisme et le Marxisme ».</div>
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<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Òme de Letras, sòci de la Societat d’Estudis Occitans (SEO), puèi de l’Institut d’Estudis Occitans (IEO), actiu a Marselha al costat de Pèire Roqueta.</p>
<h2>Identitat</h2>
<h3><b>Formas referencialas</b></h3>
<p style="text-align: justify;">Carbon, Émile (1898-19..)</p>
<h2>Elements biografics</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Emili Carbon nais lo 29 de mai de 1898 a Agde, filh de Maria Josèp, capitani de long cors, vièlh de 26 ans e de sa molhèr Alengry Idalia Loïsa Marta, sens mestièr, vièlha de 25 ans. Son cabdèt, Rogièr Carbon, participarà a las aventuras editorialas de son ainat. Emili Carbon estúdia al Licèu de Montpelhièr, puèi a la Facultat de Letras e a la Facultat de Drech de Montpelhièr. Licenciat en Letras, presenta una tèsi pel doctorat en sciencias juridicas jol títol « la desavoacion de paternitat ». Marida a Montpelhièr lo 7 de decembre de 1925 Susana Maria Gabrièla Bonnier, auràn tres dròlles.<br /> Los estudis de drech decidisson de son avenir professional, mas es passionat per las Letras. Emili e son fraire fan partida d’una coòrt de joves de la primièra mitat del sègle XX, afogats per la poesia e per la literatura en general, que fondan e animan un fum de revistas literàrias. Veson dins aquelas revistas un mejan de començar una carrièra que farà d’eles d’ « òmes de letras ». <br />Emili Carbon collabòra a tres revistas de joves a Montpelhièr, çò que provòca aquela passion que lo quitarà pas mai. En 1915, es director de la revista <em>L’Effort des jeunes</em>.<br /> En abrial de 1917, es mandat al 81° Regiment d’Infantariá. Dementre qu’es cimbalièr del regiment, collabòra a <em>La Lanterne de Diogène</em>, jornal bimesadièr dels estudiants de Montpelhièr (n° 1, 1917 – n° 45, junh de 1920). Fusilhièr mitralhaire, son actitud coratjosa li val d’èstre citat a l’òrdre de la Brigada. Es nafrat al combat en setembre de 1918 e decorat de la Crotz de Guèrra ambe estèla de bronze.<br />Collabòra tanben a <em>Erato</em>, jornal literari e regionalista, organ de l’<em>Associacion regionala dels Liceans</em>, que son fraire n’es l’administrator. Aquela publicacion efemèra – 5 numèros entre genièr e Pascas de 1919 – que son primièr numèro foguèt tirat a mila exemplars, acampa de joves que vendràn de personalitats montpelhierencas. L’associacion <em>Erato</em> organiza tanben de conferéncias, per exemple d’Emili Carbon sus « lo caractèr de las cançons de gèsta e sus Verlaine », e tanben de Rogièr Carbon sus « Renat Bazin e Edmond Rostand ». Cal notar que malgrat son etiqueta « regionalista » cercam de badas un mot occitan dins la publicacion.<br /><br /> Qualques annadas après, Emili Carbon participa activament a la publicacion d’un rar libret antologic : « Les Amitiés languedociennes » (Imp. Firmin e Montane, 83 p., 25,7x 16,7, 1925) illustrat de doas escrinceladuras d’Enric Martin, tèxtes de Paul Valèri, Joan Catel, J.S. Pons, A.J. Tomàs, Enric Bernard, Bernat Larzarius, Joan Cocteau, Joan Camp, Ives Blanc, Paul Castela, Delpont-Delascabras, Enric Chabròl... El meteis i balha de « Prières devant le Christ de Saint-Jean de Perpignan ». <br />Sas creacions literàrias en francés son eclecticas ; podèm legir un article dins <em>Comoedia</em> (París) del 19 de mai de 1935 : « On crée à Marseille, au « Rideau Gris » une pièce en un acte d’André Gide » ; un roman « Le cordonnet de soie » (ed. Gallimard, coll. Détective, 248 p., 1937). Emili Carbon es coscenarista e dialoguista del filme « Cap au large », sortit lo 25 de setembre de 1942, del realizator Joan-Paul Paulin. Aquel filme de 84 minutas, produch per Francinalp-Fims, foguèt tornat a Gruissan (Aude). En 1953, Emili Carbon collabòra a « La Provence merveilleuse, des légendes chrétiennes aux santons » (Albèrt Detaille) in-4, 145 p., illustrat, ambe un prefaci de Joan Giono). <br />Quand Lazare de Gerin-Ricard, en 1953, crèa la revista <em>Thalassa</em> a Marselha, convida sos amics e mai que mai los ancians de la <em>Revue de Catalogne</em> a collaborar. Se, a l’origina, la revista bimesadièra a una granda ambicion internacionala e acampa la collaboracion de plumas celèbras, s’aflaquís pro d’aviat e se replega sus Provença. Ven lo luòc de publicacion d’una banda d’amics de joventut dels ideals literaris passits. Emili Carbon – qu’i ten la cronica dramatica – la definirà coma « aquel testimòni dels jorns passats e de nòstra pichòta tropa amistosa que la màger part des sòcis an rejonch l’Ostal del paire, [un testimòni] que cal salvagardar ».(trad.) La revista desapareis en 1965. <br /><br />Emili Carbon es fach Chivalièr de la Legion d’Onor lo 21 de mai de 1952, alara que Pèire Roqueta recep la Cigala de majoral e la distincion d’Oficièr d’Academia. Las organizacions organisatrises son Lo Centre Provençal de l’IEO, los grops felibrencs e provençals de Marselha e lo movement federalista « La Fédéracion » de Marselha. <br />Emili Carbon ensenha un cort moment al licèu de Montpelhièr. Puèi farà director de la « Caisse d’Epargne ».Probable qu’es per de rasons professionalas que quita Montpelhièr per Marselha ont ven director d’una societat « d’habitations à Bon Marché » cap a 1930. I deguèt far carrièra, que, en 1968, una de sas letras pòrta per entèsta : « Société anonyme régionale d’habitations à loyers modérés de Marseille, siège social : 21 rue Maréchal Fayolle ».</p>
<h2>Engatjament dins la renaissença d’Òc</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Per l’estat actual de nòstra documentacion, l’engatjament occitanista d’Emili Carbon sembla estrechament ligat a son amistat ambe un actor màger de la causa d’òc en Provença, Pèire Roqueta. D’efièch a Marselha, s’amistança durablament ambe aquel avocat, òme de letras e occitanista, qu’anima la revista <em>La Coupo</em> (21 numèros entre febrièr de 1918 e octobre de 1919). Emili Carbon participa a totas las iniciativas d’aquel òme per la causa occitana. <br />En 1926, se tròba còsta Pèire Roqueta per la creacion de las <em>Amitiés méditerranéennes</em>, a Marselha que s’interèssan a la vida e la cultura catalanas e recampan de personalitats coma lo compositor Pèire G. Bourgoin, l’ellenista Guastalla, lo pintre Valèri Bernard, eca... en ligason ambe la <em>Fundació Bernat Metge</em>, l’equivalent catalan de l’Associacion francesa Guillaume Budé, per la traduccion, l’edicion e la promocion des classics greco-romans. Pèire Roqueta e lo director de la <em>Fundació Bernat Metge</em>, Joan Estelrich, se rescontran a Barcelona e crèan una revista en lenga francesa per far conéisser la cultura catalana en Euròpa, ambe la collaboracion d’òmes de letras e d’artistas catalans e franceses, e l’ajuda financièra de Francesc Cambó, òme d’afars, mecènas e òme politic catalan màger. Atal espelís lo 25 de març de 1929, a Marselha <em>La Revue de Catalogne</em>. Pèire Roqueta n’es lo director literari ambe l’ajuda de sos amics de las <em>Amitiés Méditerranéennes</em> : Emili Carbon per cap-redactor, Renat Guastalla, administrator, Rogièr Carbon e Lazare Gérin-Ricard, secretaris de redaccion. Malgrat la qualitat del contengut e lo sosten financièr del mecènas, la parucion de la revista s’arrèsta après son cinquen numèro (1° d’agost de 1929) per manca d’abonats.<br /><br />Emili Carbon a pas daissat una òbra escricha en provençal. A títol anecdotic, senhalem qu’a dedicat a son amic un poèma en provençal e en grafia mistralenca : « Dins nostre cami » tres quatrens, « Per lou Peire, ambe moun affecioun », datats de Marselha lo 1/1/1938. S’explica : «<em> Excuse-moi de te répondre dans la langue des conquérants, mais si je peux parler la nôtre sans trop de ridicule, je ne la possède malheureusement pas assez pour y mouler ma pensée en l’écrivant</em> ». (2/05/1939) Dins aquela letra ditz aver pas la « <em>flamme dévoratrice</em> » de son amic, mas se ditz « <em>patriote provençal</em> » e jutja « <em>intéressantes</em> » las proposicions de Robèrt Fabre-Luce per la creacion « <em>d’un mouvement de néo-provincialisme</em> » – pròche del separatisme – desvolopadas dins lo <em>Marseille-Matin</em> del 3 o 4 de mai de 1939. Los fraires Carbon son sòcis de la <em>Societat d’Estudis Occitans</em> (SEO), fondada en 1930 e reviscolada en 1939 pel Catalan en exili Josep Carbonell. A aquela data, Emili fa partida de la delegacion de la SEO de Marselha, còsta Emili Bodin, Carles Camprós, Antòni Cònio, Paul Eissavèl, Jòrgi Rebol, Paul Ricard e Pèire-Joan Rodin (Pèire Roqueta). Son nom « Emili Carbon, doctor en Droit » (sic) figura dins la tièra dels membres del Conselh d’Administracion sul papièr a letras de la SEO en 1939.<br /><br /> A la Liberacion, es fondat a Tolosa l’<em>Institut d’Estudis Occitans</em> que prendrà la seguida de la SEO. Quand Pèire Roqueta crèa a Marselha sa seccion provençala, lo <em>Centre Provençal de l’IEO</em>, Emili Carbon lo rejonh. Dins las annadas 1945-1950, alara que Pèire Roqueta balha de corses publics setmanièrs de provençal e de parlicadas a Ràdio-Provença, Emili Carbon, qualificat d’ « animator incomparable » fonda un <em>Cercle Occitan</em>, ambe una formula d’aperitius literaris setmanièrs, en participant al cicle de las « Òbras racontadas » (Mistral e Mirèlha, Calendau, per exemple). Balha tanben conferéncias e debats, per exemple sus l’òbra poetica de Renat Nelli lo 13 d’abrial de 1953, una introduccion a l’Art Roman dins lo cicle medieval en 1960-61, una conferéncia sus Manolo Hugué a la « Maison Gasconne » en febrièr de 1978... Lo centre se vòl un fogal de cultura umanista, provençal mas tanben dubèrt a tota l’Occitània, Catalonha compresa, embraçant totes los aspèctes de la cultura. Es tanben un luòc de difusion de las idèas regionalistas e de debats. Atal fa un expausat lo 12 de genièr de 1953 sul Neo-regionalisme qu’es seguit de debats e un autre intitulat : « Qu’est-ce que l’Occitanisme ? » al Fogal Massalia dins las annadas 1970. <br /><br />Pendent mantun decenni, Emili Carbon es donc un pròche collaborator de Pèire Roqueta. Es sòci del Conselh d’Administracion del Centre Provençal, atal coma Amedèu Muset, professor d’espanhòl e Mme Maïte Pin-Dabadie, femna de letras que parteja sa vida entre Banhèras de Bigòrra e Marselha. N’es, un temps, lo vicepresident e es per aquesta rason que presenta lo conferencièr Ròbèrt Lafont vengut parlar de « La miugrana entredubèrta » lo 14 d’octobre de 1960. Es abonat a <em>Òc</em> e a las <em>Annales de l’IEO</em> e participa financièrament a la Causa, es en mai membre del Conselh d’Estudis de l’IEO (veire las tièras de 1947, 1949 e 1962). Collabòra a L’<em>Ase negre</em>, organ occitanista mesadièr, successor d’<em>Occitania</em>, fondat pel trio Robèrt Lafont, Leon Còrdas e Elena Cabanas en 1946. Es atal qu’escriu un editorial en primièra pagina del numèro 7 de febrièr-març de 1947, « Faire Province ». En 1955, participa ambe Pèire Roqueta, Pèire-Loís Berthaud, Robèrt Lafont e un cèrt Gerard (que son pichon nom es desconegut) al projècte – que farà meuca – de la publicacion : »Presentation de la Provence » que deviá realizar l’IEO. Aquela iniciativa seguissiá la parucion l’annada d’abans de la brocadura « Presentation du Languedoc » qu’i participèron Carles Camprós, Max Roqueta, Robèrt Lafont, Max Allier, Leon Còrdas... ambe un prefaci de Joan Cassou.<br /><br /> En 1963, ven de prene la retirada quand legís dins <em>Òc</em> la debuta del roman de Joan Bodon « Lo libre dels grands jorns » que l’impressiona favorablament : « J’admire non sans quelque nostalgie ces jeunes » e constata ambe tristesa, que, per el, « il est un écrivain mort jeune ». (Corr. del 13/08/1963 adreiçada a Pèire Roqueta). <br />Dins la pontannada 1960-1970, la question de la regionalizacion anima los debats publics qu’i participa lo <em>Centre Provençal</em>. Dins lo selhatge de mai de 1968, ambe l’arribada d’una novèla generacion de militants, lo movement occitan se radicaliza. Aquela evolucion agrada pas al Conselh d’Administracion del <em>Centre Provençal</em> ( que Carbon ne fa partida), partisan d’un regionalisme umanista. Lo <em>Centre Provençal</em> quita l’IEO e pren lo nom de<em> Centre Provençal de Culture Occitane</em>. Explica publicament las rasons d’aquela separacion dins un fuèlh titolat : « Occitanisme et Marxisme, une mise au point du Centre Provençal de Culture Occitane » (roneotat, sens data ni signaturas) qu’afortís son « regionalisme umanista » e s’aubora contra la « pretencion » d’unes occitanistas « d’analisar la situacion del Pòble d’Òc ambe una optica de lucha de las classas e d’establir atal una relacion estrecha entre l’Occitanisme e lo Marxisme ».</p>
Grau, Pierre
Centre interrégional de développement de l'occitan (Béziers)
Recherche en domaine occitan (Montpellier)
Lespoux, Yan
Martel, Philippe
Verny, Marie-Jeanne
Barral, Guy
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Text
http://vidas.occitanica.eu/items/show/2079
Barthès, Jeanne (1898-1972) alias « Clardeluno »
Barthès, Jeanne (1898-1972) aliàs « Clardeluno »
Écrivain
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Jeanne Barthès est née à Cazedarnes dans l'Hérault dans une famille qui ne parlait que la langue d'oc. Elle consacre toute sa vie à l'écriture dans cet idiome. Elle s'emploie également à la diffusion des œuvres littéraires occitanes en s'impliquant dans la Société Archéologique de Béziers, l'<em>Escolo Trencavel</em> et la publication de sa revue <a href="https://occitanica.eu/items/show/13130" target="_blank" rel="noopener"><em style="color: #4169e1;"><u>Trencavel</u></em></a> de 1937 à 1943. Elle adhère au Félibrige, comme <em>manteneiris</em> en 1928. Vice-syndic de la Maintenance du Languedoc, elle est élue majoral du Félibrige – ou plutôt, selon les statuts cooptée - en 1941. C’est d’ailleurs la première femme à accéder à cette dignité.</p>
<h2>Identité</h2>
<h3><b>Formes référentielles</b></h3>
<p style="text-align: justify;">Clardeluno (1898-1972)</p>
<h3>Autres formes connues</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Clardeluna (pseudonyme)</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Barthès, Jeanne (nom à l'état civil)</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Sylveto (pseudonyme)</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Bartés, Joana (forme occitane du nom)</p>
<h2>Éléments biographiques </h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Jeanne Barthès est née à Cazedarnes dans l'Hérault. Son père Émile, poète, chansonnier, conteur à ses heures, était vigneron. Son enfance a été marquée par l'amour que lui ont porté ses grand-mères. Sa grand-mère maternelle, Césarineto, était également de Cazedarnes. C'est à cette dernière qu'elle confiait ses chagrins d'enfant et ses premiers poèmes de jeune fille. Césarineto lui a transmis en langue d'Oc les vieilles chansons comme celle de l'<em>Escriveto</em>. Dans ses œuvres, elle parle aussi très souvent de sa grand-mère Marcialo et de sa « rèire grand » Castélo, la mère de Césarineto, « <em>que me parlaboun qu'en lengo d'Oc</em> »<span style="text-decoration: underline;"><a id="1" href="#note1"><sup>1</sup></a></span>. <br /><br />La vie de Clardeluno s'est écoulée dans sa vieille maison maternelle à Cazedarnes jusqu’à sa mort en 1972. Elle a été inhumée à côté de son frère Louis sous une simple croix de bois. Des mains ont déposé cette inscription sur une plaque de marbre « <em>Aqui Jai Clardeluno</em> ». Les <em>Cartabèu</em> des années trente la présentent comme « <em>femo de letro</em> ».</p>
<h2>Engagement dans la renaissance d’oc</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Les premiers essais que l'on connaît de Jeanne Barthès sont ses envois au concours de poésie française de la société Archéologique de Béziers. En 1921, le jury accorda une médaille de bronze à ses <em>Accords Mineurs</em>. En 1923 et 1925, des poèmes et des sonnets lui valurent une médaille vermeil. Au cours de ces mêmes années, elle avait participé aux concours de langue romane de la même société. Le recueil de poèmes <em>A moun païs</em> recueillait une mention en 1921, <em>Darnier vespre de permissiou</em>, saynète à deux personnages, une médaille d'argent en 1923 et <em>L'Escriveto</em>, pièce de théâtre, la médaille d'argent en 1925. La plus haute récompense, le rameau d'olivier en argent, lui fut décerné en 1928 pour son recueil de poésies <em>Lous Emmascoments e lous Sounges</em>. <br /><br />En 1927, elle publia <em>L'Imagier</em>, poème sur un thème médiéval, en onze chants dans lequel un jongleur troubadour, nommé Clar de Luno, récite aux beaux seigneurs « le Conte de Raymond l'Imagier et de Zabel, la courtisane aux cheveux de fée, qui lui versa mensonge et amère folie ». <br /><br />Maintenir, défendre et illustrer la langue d'oc, telle fut l'œuvre à laquelle Jeanne Barthès voua toute son action :</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%; padding-left: 30px;"><em>« Qual sap joust quano rudo pougno nous caldra beleu acatar lou coupet deman ! Mès d'an ount que vengue la malparado, i balhem pas pouder sus nostro amo : nous laissem pas entemenar, demourem nautres. E souvenguem-nous que qual tèn sa lengo, tèn la clau que di cadeno li deliuro »</em><span style="text-decoration: underline;"><a id="2" href="#note2"><sup>2</sup></a>.</span></p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;"><br />Sa langue, qui est le dialecte languedocien, est nourrie de mots du terroir, de ceux-là qui ne sont guère employés dans le langage courant, mais qu'elle voulait maintenir. Elle participa à toutes les manifestations félibréennes. Le syndic de la Maintenance de Languedoc, Pierre Azéma, lui confia le soin de rassembler les plus belles pages des auteurs languedociens. Cette <em>Antoulougio Escoulario</em> dans laquelle sont recueillis les œuvres de quatre-vingt- dix poètes vit le jour en 1931.<br />En 1936, elle publia la <em>Nèit d'Estiu</em>, violent drame paysan joué pour la première fois en 1937 au Théâtre Municipal de Béziers, repris en 1998 et 1999 par le théâtre de La Rampe. La même année, elle fonda l'Escolo Trencavel, qui prit la relève de la <em>Cigalo Lengadouciano</em>, elle-même héritière de l'Escolo del Titan. De 1937 à 1943, elle assura avec Auguste Doumergue et Léonce Beaumadier la publication régulière de la revue <em>Trencavel</em> sous le pseudonyme de Sylveto. <br />Estimant que c'est par le théâtre que l'action du Félibrige est la plus féconde, car c'était par lui que l'on peut le mieux atteindre le peuple, elle écrivit des saynètes, des comédies et des drames. De nombreuses troupes d'amateurs dans les villages du Biterrois et du Narbonnais les mirent à leur programme.<br />À Cazedarnes, elle fit chanter pour Noël les <em>Nadalets</em> languedociens au sein d'un groupe de garçons et filles appelé le Roudalet Cazardanol. En 1942, elle publia pour la Maintenance le <em>Cansounier del Lengadoc</em> renfermant quarante-quatre chansons. <br />Élue Majoral du Félibrige à la Santo-Estelo d'Avignon en 1941, elle recueillit la cigale de Béziers, créée en 1881 par le félibre de la <em>Naveto</em>, Junior Sans et portée ensuite par le biterrois René Fournier à partir de 1906. <br />L'œuvre produite par Jeanne Barthés est considérable. Elle figure parmi les femmes, non seulement parmi les poétesses occitanes, mais aussi parmi les poétesses de langue française, à avoir écrit des œuvres de longue haleine en vers ; son <em>Escriveto</em> comporte un millier de vers, son <em>Imagier</em> trois mille cinq cents environ. Restent inédits des pièces de théâtre, des chroniques de guerre, des contes et certainement des poèmes.</p>
<h3>Bibliographie de l'auteur</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;"><strong><br />Poésie</strong> : <br /><br />- <em>Escriveto</em>, Ed. Au Gay Savoir, Béziers, 1926. <br />- <em>L’imagièr</em>, Ed. Au Gay Savoir, Béziers, 1927. <br />- <em>Lous emmascoments e lous sounges</em>, Ed. Clardeluno, Cazedarnes, 1930. <br />- <em>Lo miral del temps</em>, Ed. Subervie, Rodez, 1968. <br />- <em>Al Païs estrange</em>, Ed. Clardeluno, Cazedarnes, 1968. <br />- <em>Lou miral magic</em>, Ed. Subervie, Rodez, 1970. <br />- <em>Lou camin esquerre</em>. Lou Miral Ancian, Ed. Subervie, Rodez, 1974. <br /><br /><strong>Théâtre</strong> : <br /><br />- <em>Las gentilhos</em>, Ed. de la « Cigalo Lengadouciano », Béziers, 1928. <br />- <em>En velhant lou mort</em>, Ed. Calendau, Montpellier, 1933. <br />- <em>La neit d’estiu</em>, Ed. Clardeluno, Cazedarnes, 1936. <br />- <em>Las loufos frejos</em>, Ed. Trencavel, Béziers, 1937. <br /><br /><strong>Roman</strong> : <br /><br />- <em>Lison o Lengadoc 1900</em>, IEO, collection A TOTS, 1986. <br /><br /><br /><strong>Œuvres publiées dans des revues</strong> : <br /><br />Revue La Cigalo Lengadouciano, Béziers, n° 131 : <br /><br />- <em>Lou darniè vespre de permessiu</em>, saynète à deux personnages. <br /><br /><strong>Revue <em>Trencavel</em></strong> : <br /><br />- 1937 <br /><em>Per l'ainadoto e per son jouve</em>, conte d'amour. <br /><br />- 1938 <br /><em>La marrido soupo</em>, saynète pantomime. <br /><em>Sagan d'amourouses</em>, saynète. <br /><em>La figuièro e la vigno</em>, conte. <br /><em>Lous tres pichouns de Bethléem</em>, conte. <br /><em>Lou conte de la bèutat perdudo</em>, conte. <br /><br />- 1939 <br /><em>Femno batudo</em>, adaptation du premier acte du Médecin malgré lui. <br /><em>Lou conte de la Servieto</em>, de l'Ase et de la Crosetto, conte. <br /><em>Lou Nadal de Jan de la Roso</em>, conte. <br /><br />- 1940 <br /><em>Lou minou de l'enfant Jesus</em>, conte. <br /><br />- 1941 <br /><em>Lou castel de Mirabat</em>, conte. <br /><em>Lou rasimat</em>, saynète. <br /><em>Lous voulurs de l'enfant Jesus</em>, conte. <br /><br />- 1942 <br /><em>Nadal 1942</em>, conte. <br /><br />- 1943 <br />Lèco brises prend la bourro, conte <br /><br /><strong>Œuvre restée manuscrite</strong><span style="text-decoration: underline;"><a id="3" href="#note3"><sup>3</sup></a></span> : <br /><br /><em>Brutus</em>, comédie farce en deux actes. <br /><em>Sorres</em>, comédie dramatique en trois actes. <br /><em>Per l'ounour</em>, comédie dramatique en trois actes. <br /><em>La belo endourmido</em>, féérie en trois prologues, trois actes et huit tableaux. <br /><em>Lou proucès de Caramentrant</em>, jugement, un acte. <br /><em>Aucèl de passage</em>, comédie dramatique, trois actes et un épilogue. <br /><em>Un cop de cisèu</em>, comédie ballet en deux actes. <br /><em>La mal maridado</em>, courte scène comique. <br /><em>Sèm quites</em>, farce, un acte. <br /><em>Tres poulos per un gal</em>, courte comédie, un acte.</p>
<hr />
<p id="note1" style="text-align: justify; line-height: 150%;">1. Jean Vinas, <em>Hommage à Jeanne Barthès</em>, Société Archéologique Scientifique et Littéraire de Béziers, 1972, p. 2 <a href="#1">↑</a></p>
<p id="note2" style="text-align: justify; line-height: 150%;">2. Ibid, p 3 <!--Insérer le texte de la note ici --><a href="#2">↑</a></p>
<p id="note3" style="text-align: justify; line-height: 150%;">3. Christian LAUX, <em>Bibliographie des œuvres de Jeanne Barthès</em>, CIRDOC, [s.d.].<a href="#3">↑</a></p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Joana Bartés nais a Casadarnas dins Erau dins una familha que parla pas que la lenga d’òc. Consacra tota sa vida a l’escritura dins aqueste idiòma. S’emplega tanben a la difusion de las òbras literàrias occitanas en s’implicant dins <em>La Societat Arqueologica de Besièrs</em>, l’<em>Escolo de Trencavel</em> e la publicacion de sa revista « <a href="https://occitanica.eu/items/show/13130" target="_blank" rel="noopener">Trencavel</a> » de 1937 a 1943. Aderís al Felibritge, coma manteneiritz en 1928. Vice-sendic de la Mantenença del Lengadòc, es elegida Majorala del Felibritge – o puslèu, segon los estatuts, cooptada – en 1941. Es la primièra femna qu’accedís a aquela dignitat.</p>
<h2>Identitat</h2>
<h3><b>Formas referencialas</b></h3>
<p style="text-align: justify;">Clardeluno (1898-1972)</p>
<h3>Autras formas conegudas</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Clardeluna (pseudonim)</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Barthès, Jeanne (nom a l'estat civil)</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Sylveto (pseudonim)</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Bartés, Joana (forma occitana del nom)</p>
<h2>Elements biografics</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Joan Bartés nais a Casadarnas dins Erau lo 11 de genièr de 1898. Son paire, Emili, poèta, cançonièr, contaire, fasiá vinhairon. Son enfança es marcada per l’amor que li pòrtan sas grands. Sa grand mairala, Cesarineta, èra tanben de Casanardas. Es a ela que fisa sas lanhas de drolleta e sos primièrs poèmas de joventa. Cesarineta li transmet en lenga d’òc las vièlhas cançons coma la de « l’Escriveto. Dins sos obratges, parla tanben plan sovent de sa grand Marciala e de sa rèiregrand Castela, la maire de Cesarineta, « que me parlaboun qu’en lengo d’òc »<span style="text-decoration: underline;"><a id="1" href="#note1"><sup>1</sup></a></span>. <br /><br />La vida de Clardeluna se passa dins son vièlh ostal mairal a Casadarnas fins a sa mòrt lo 11 de decembre de 1972. Es sebelida a costat de son fraire Loís jos una simpla crotz de fusta. De mans an pausat aquela inscripcion sus una placa de marbre : « Aqui jai Clardeluno ». Los Cartabèus de las annadas trenta la presentan coma « fema de letro ».</p>
<h2>Engatjament dins la Renaissença d’Òc</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Los primièrs ensages coneguts de Joana Bartés son sos mandadisses al concors de poesia francesa de la <em>Societat Arqueologica de Besièrs</em>. En 1921, la jurada autreja una medalha de bronze a sos « Accords Mineurs ». En 1923 e 1925, de poèmas e de sonets li valon una medalha de vermelh. Dins aquestas annadas, participa al concorses de lenga romana de la meteissa societat. Lo recuèlh de poèmas « A moun païs » recep una mencion en 1921, « Darnier vespre de permissiou », sceneta de dos personatges, una medalha d’argent en 1923 e « L’Escriveto », pèça de teatre, la medalha d’argent en 1925. Lo mai grand prèmi, lo brot d’oliu d’argent, li es decernit en 1928 per son recuèlh de poesias « Lous Enmascoments e lous Sounges ».<br />En 1927, publica « L’Imagièr », poèma sus un tèma medieval, de onze cants, ont un joglar trobador, nommat Clar de Luno, conta als bèls senhors : « <em>lo Conte de Raimon l’Imagièr e de Zabèl, la cortesana dels pels de fada, que li vogèt messorga e foliá amarganta</em> ». <br /><br />Manténer, defendre e illustrar la lenga d’òc, tala es l’òbra que Joana Bartés li voda tota son accion. : « <em>Qual sap joust quano rudo pougno nous caldra beleu acatar lou coupet deman ! Mès d’an ount que vengue la malparado, li balhem pas pouder sus nostro amo : nous laissem pas entemenar, demourem nautres. E souvenguem-nous que qual tèn sa lengo, tèn la clau que di cadenos li deliuro</em> »<span style="text-decoration: underline;"><a id="2" href="#note2"><sup>2 </sup></a></span>.<br /><br />Sa lenga qu’es lo dialècte lengadocian, es noirit de mots del terraire, de los que son gaire emplegats dins lo lengatge d’escadajorns, mas que vòl manténer. Participa a totas las manifestacions felibrencas. Lo sendic de la Mantenença de Lengadòc, Pèire Azemà, l’encarga de recampar las mai polidas paginas dels autors lengadocians. Aquela « Antoulougio Escoulario » ont son reculhidas las òbras de nonanta poètas espelís en 1931. <br />En 1936, publica « Nèit d’estiu », drama païsan violent, jogat pel primièr còp en 1937 al Teatre Municipal de Besièrs, qu’es représ en 1998 e 1999 pel Teatre de la Rampa. La meteissa annada, fonda L’<em>Escolo Trencavel</em> que pren la relèva de <em>La Cigalo Lengadouciana</em>, ela meteissa eiretièra de <em>L’Escolo del Titan</em>. De 1937 a 1943, assegura ambe August Domergue e Leonci Baumadier la publicacion regulara de la revista « Trencavel » jos l’escais de Sylveto. <br />Estima qu’es pel teatre que l’accion del Felibritge es mai fruchosa, pr’amor qu’es per el que se pòt mai aténher lo pòble, e escriu de scenetas, de comèdias e de dramas. Mantuna tropa d’amators dins los vilatges del Besierés e del Narbonés los botan a lor programa. <br />A Casanardas, fa cantar per Nadal los Nadalets lengadocians per una còla de jovents e joventas que se ditz <em>Lou Roudalet Casadarnol</em>. En 1942, publica per la Mantenença « Lou Cansounier del Lengadoc » que presenta quaranta quatre cançons. <br />Elegida Majorala del Felibritge a la Santa Estèla d’Avinhon en 1941, recep la Cigala de Besièrs, creada en 1881 pel felibre Juniòr Sans, portada puèi pel Besierenc Renat Fornièr a comptar de 1906. <br /><br />L’òbra de Joana Bartés es abondosa. Figura demest las femnas, pas sonque demest las poetessas occitanas, mas tanben demest las poetessas de lenga francesa qu’an escrich d’òbras en vèrses de longa tòca. Son « Escriveto » compòrta un milièr de vèrses e son « Imagier » qualques tres mila cinc cents. Demòran inediches de pèças de teatre, de cronicas de guèrra, des contes e plan possible de poèmas.</p>
<h3>Bibliografia de l'autor</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;"><strong><br />Poesia</strong> : <br /><br />- <em>Escriveto</em>, Ed. Au Gay Savoir, Béziers, 1926. <br />- <em>L’imagièr</em>, Ed. Au Gay Savoir, Béziers, 1927. <br />- <em>Lous emmascoments e lous sounges</em>, Ed. Clardeluno, Cazedarnes, 1930. <br />- <em>Lo miral del temps</em>, Ed. Subervie, Rodez, 1968. <br />- <em>Al Païs estrange</em>, Ed. Clardeluno, Cazedarnes, 1968. <br />- <em>Lou miral magic</em>, Ed. Subervie, Rodez, 1970. <br />- <em>Lou camin esquerre</em>. Lou Miral Ancian, Ed. Subervie, Rodez, 1974. <br /><br /><strong>Teatre</strong> : <br /><br />- <em>Las gentilhos</em>, Ed. de la « Cigalo Lengadouciano », Béziers, 1928. <br />- <em>En velhant lou mort</em>, Ed. Calendau, Montpellier, 1933. <br />- <em>La neit d’estiu</em>, Ed. Clardeluno, Cazedarnes, 1936. <br />- <em>Las loufos frejos</em>, Ed. Trencavel, Béziers, 1937. <br /><br /><strong>Roman</strong> : <br /><br />- <em>Lison o Lengadoc 1900</em>, IEO, collection A TOTS, 1986. <br /><br /><br /><strong>Òbras publicadas dins de revistas</strong> : <br /><br />Revue La Cigalo Lengadouciano, Béziers, n° 131 : <br /><br />- <em>Lou darniè vespre de permessiu</em>, saynète à deux personnages. <br /><br /><strong>Revista <em>Trencavel</em></strong> : <br /><br />- 1937 <br /><em>Per l'ainadoto e per son jouve</em>, conte d'amour. <br /><br />- 1938 <br /><em>La marrido soupo</em>, saynète pantomime. <br /><em>Sagan d'amourouses</em>, saynète. <br /><em>La figuièro e la vigno</em>, conte. <br /><em>Lous tres pichouns de Bethléem</em>, conte. <br /><em>Lou conte de la bèutat perdudo</em>, conte. <br /><br />- 1939 <br /><em>Femno batudo</em>, adaptation du premier acte du Médecin malgré lui. <br /><em>Lou conte de la Servieto</em>, de l'Ase et de la Crosetto, conte. <br /><em>Lou Nadal de Jan de la Roso</em>, conte. <br /><br />- 1940 <br /><em>Lou minou de l'enfant Jesus</em>, conte. <br /><br />- 1941 <br /><em>Lou castel de Mirabat</em>, conte. <br /><em>Lou rasimat</em>, saynète. <br /><em>Lous voulurs de l'enfant Jesus</em>, conte. <br /><br />- 1942 <br /><em>Nadal 1942</em>, conte. <br /><br />- 1943 <br />Lèco brises prend la bourro, conte <br /><br /><strong>Òbra demorada manuscrita</strong><span style="text-decoration: underline;"><a id="3" href="#note3"><sup>3</sup></a></span> : <br /><br /><em>Brutus</em>, comédie farce en deux actes. <br /><em>Sorres</em>, comédie dramatique en trois actes. <br /><em>Per l'ounour</em>, comédie dramatique en trois actes. <br /><em>La belo endourmido</em>, féérie en trois prologues, trois actes et huit tableaux. <br /><em>Lou proucès de Caramentrant</em>, jugement, un acte. <br /><em>Aucèl de passage</em>, comédie dramatique, trois actes et un épilogue. <br /><em>Un cop de cisèu</em>, comédie ballet en deux actes. <br /><em>La mal maridado</em>, courte scène comique. <br /><em>Sèm quites</em>, farce, un acte. <br /><em>Tres poulos per un gal</em>, courte comédie, un acte.</p>
<hr />
<p id="note1" style="text-align: justify; line-height: 150%;">1. Jean Vinas, <em>Hommage à Jeanne Barthès</em>, Société Archéologique Scientifique et Littéraire de Béziers, 1972, p. 2 <a href="#1">↑</a></p>
<p id="note2" style="text-align: justify; line-height: 150%;">2. Ibid, p 3 <!--Insérer le texte de la note ici --><a href="#2">↑</a></p>
<p id="note3" style="text-align: justify; line-height: 150%;">3. Christian LAUX, <em>Bibliographie des œuvres de Jeanne Barthès</em>, CIRDOC, [s.d.].<a href="#3">↑</a></p>
Arvieu, Jean-Luc
Centre interrégional de développement de l'occitan (Béziers)
Recherche en domaine occitan (Montpellier)
2016-07-18
Vignette : https://vidas.occitanica.eu/files/square_thumbnails/38c716a1e57910d5f55fd664bd9777f1.jpg
text/html
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fre
Text
http://vidas.occitanica.eu/items/show/2078
Estieu, Prosper (1860-1939)
Estieu, Prosper (1860-1939)
Écrivain
Enseignant ; professeur
Folkloriste
Journaliste
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Fondateur de l'<em>Escolo de Mount-Segur</em> (1894), de l'<em>Escòla Occitana</em> (1919) et du Collège d'Occitanie (1927), directeur de la revue <em>Lo Gai Saber</em> (1919-1933) et majoral du Félibre (1900), Prosper Estieu est l'une des personalités les plus importantes de la renaissance occitane du XX<sup>e</sup> siècle. Son activité aussi bien littéraire que politique et militante est aujourd'hui considérée comme l'une des premières émanations de l'occitanisme contemporain.</p>
<h2>Identité</h2>
<h3><b>Formes référentielles</b></h3>
<p style="text-align: justify;">Estieu, Prosper (1860-1939)</p>
<h3>Autres formes connues</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Prosper l'Été (pseudonyme)</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Prosper l'Estiu (pseudonyme)</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Jan d'Oc (pseudonyme)</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Jan de la Ròca (pseudonyme)</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Jean d'Occitanie (pseudonyme)</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Jean Trouvère (pseudonyme)</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- La Cigala de l'Ort (pseudonyme)</p>
<h2>Éléments biographiques </h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Prosper Estieu est né le 7 juillet 1860 à Fendeille, au sud de Castelnaudary. Après des études au Collège de garçons de Castelnaudary et au Petit Séminaire de Carcassonne, où il étudie notamment le latin et le grec, il est nommé instituteur en 1879 à Coursan dans l’est de l’Aude.<br /><br />Deux ans plus tard, alors en poste aux Brunels, près de Castelnaudary, il rencontre Auguste Fourès en tournée électorale pour les élections législatives de 1881. L’entente est immédiate car les deux hommes partagent de fortes valeurs républicaines et anticléricales. Ils fondent ainsi l’année suivante une revue française, <em>La Poésie moderne</em>, qui ne connaît que sept numéros, et où Estieu, sous le pseudonyme de <span style="text-decoration: underline;">Prosper l’Été</span>, est en charge de la partie rédactionelle, uniquement en français. Il publie, toujours en 1882, son poème <em>L’École</em> dont Fourès signe la préface. <br /><br />Après une parenthèse de deux ans dans le journalisme, Estieu décide de reprendre son métier d’instituteur et est nommé à Clermont sur Lauquet, près de Limoux. Il entame ensuite, à partir de 1887, des chroniques régulières dans la <em>Revue méridionale</em>, fondée à Carcassonne par Gaston Jourdanne, maire de la cité et futur majoral du Félibrige.<br /><br />L’année 1891 marque un tournant dans le parcours de Prosper Estieu, c’est à cette date que meurt son ami et complice Auguste Fourès. Ce dernier, enterré une première fois selon le rite catholique, est inhumé une seconde fois, debout face à l’Orient comme le veut la tradition franc-maçonnique.<br /><br />Lors de ces secondes funérailles Prosper Estieu fait une nouvelle rencontre fondamentale, celle d’Antonin Perbosc avec qui il partage une complicité semblable à celle qu’il entretenait avec Fourès. Les deux amis se jurent alors de continuer l’œuvre occitane du défunt poète. C’est à cette date que naît l’engagement occitan de Prosper Estieu qui n’avait jusque là jamais écrit en langue d’oc.<br /><br /></p>
<h2>Engagement dans la renaissance d’oc</h2>
<h3>Découverte de l'occitanité et premiers travaux (1892-1899)</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Suite à sa rencontre avec Antonin Perbosc, Prosper Estieu adhère à deux associations de promotion de la langue d’oc : l’<em>Escolo Moundino</em> de Toulouse puis l’<em>Escolo Audenco</em> où publient déjà Gaston Jourdanne et l’autre écrivain audois majeur de cette époque, Achille Mir. Ses productions occitanes commencent alors à se multiplier. En 1892, il fonde l’hebdomadaire <em>Le Lengodoucian</em> où il prend position dès le premier numéro pour un enseignement systématique de l’occitan à l’école primaire moins d’une dizaine d’années après les lois Jules Ferry sur l’instruction obligatoire gratuite et laïque. Son premier éditorial est d'ailleurs conclut par un tonitruant :</p>
<p style="padding-left: 30px;"><em> “<strong>Quand aurem fait la counquisto de las escolos primàrios, l’Aveni nous apartendra</strong>”. </em>(Quand nous aurons fait la conquête des écoles primaires, l'avenir nous appartiendra)</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">En 1895, il publie son premier recueil de poésies occitanes, <em>Lou Terradou</em>, où il s’affirme comme le successeur d’Auguste Fourès, fidèle à ses idées fédéralistes et de lutte contre la domination française sur les contrées occitanes.<br /><br />En 1896, il fonde, avec des félibres ariégeois, l’<em>Escolo de Mountsegur</em> et la revue<em> Mount Segur</em> qui paraît jusqu’en 1899. Elle se distingue des autres revues du genre par l’omniprésence des thématiques liées à l’albigéisme dont le symbole le plus connu, Montségur, prête son nom à la revue.<br /><br /></p>
<h3>Naissance de l'occitanisme contemporain (1900-1939)</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;"><br />Après l’arrêt de la revue <em>Mount Segur</em>, Prosper Estieu publie <em>Bordons pagans</em> où il développe pour la première fois les règles d’une nouvelle graphie pour l’occitan où sont déjà présentes les prémices de la graphie contemporaine. Il développe cette graphie à partir de 1901 dans la seconde série de la revue <em>Mont-Segur</em> qu’il imprime d’ailleurs depuis son propre domicile à Rennes-le-Château jusqu’au mois de décembre 1904. Il est également élu majoral du félibrige en 1900 et maître ès Jeux de l’Académie des Jeux Floraux en 1902.</p>
<img style="float: right; margin: 15px;" src="http://occitanica.eu/illustrations/Famille_Estieu.jpg" alt="Prosper Estieu devant sa presse d'imprimerie d'où sortent les numéros de la revue <i> Mont-Segur</i>. Archives départementales de l'Aude, fonds Prosper Estieu, cote 120J19" width="400" /> <br />
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">A partir de 1903, il prend clairement position au sein du félibrige contre les félibres provençaux et le <em>capoulié</em> (président) Pierre Devoluy. Il crée alors une nouvelle école (qui prendra pour nom en 1919 <em>Escòla occitana</em>) délaissant la graphie traditionnelle du félibrige, choisissant pour étendard le nom “occitan” alors très peu répandu et promouvant fermement des idées républicaines et anticléricales, toujours dans la continuité d’Auguste Fourès. C'est encore durant cette même période qu'il développe sa ligne idéologique, particulièrement sensible dans la revue <em>Mont-Segur</em> qu'il dirige avec Antonin Perbosc.<br />On y retrouve les quatre grandes problématiques qui marqueront le mouvement occitaniste au XX<sup>e</sup> siècle : la restauration de la langue dans son unité en s’inspirant du système graphique employé par les troubadours au Moyen Âge, l’émergence d’une littérature originale rédigée dans cette graphie nouvelle, une lecture nouvelle des rapports Nord/Sud au cours de l'histoire de France et l'innovation pédagogique alliée à la revendication de l’enseignement de l'occitan à l’école. Si certaines de ces thématiques étaient déjà partiellement envisagées par le félibrige du XIXe siècle, aucune n’avait été aussi développée jusque-là.<br /><br />Il publie ensuite plusieurs ouvrages : <em>Flors d’Occitania</em> (1906), <em>La Canson occitana</em> (1908) et <em>Lo Romancero occitan</em> (1912 puis 1914). En 1911, il tente de faire ériger à Foix une statue dédiée à la parfaite cathare Esclarmonde et d’en faire la manifestation du félibrige rouge. Il renonce peu de temps après, faute d’engouement et suite au très mauvais accueil critique de son livre <em>La Question d’Esclarmonde</em> où il multiplie les erreurs et approximations historiques.<br /><img style="float: right; margin: 15px;" src="http://occitanica.eu/illustrations/profil.jpg" alt="Prosper Estieu devant sa presse d'imprimerie d'où sortent les numéros de la revue <i> Mont-Segur</i>. Archives départementales de l'Aude, fonds Prosper Estieu, cote 120J19" width="200" /><br />Après la guerre, il prend la direction du <em>Gai Saber</em> qu’il dirigera jusqu’en 1933 et fonde son association de promotion de la langue et de la culture occitanes, <em>Los Grilhs del Lauragués</em>, puis en 1927 le Collège d’Occitanie, association d’enseignement de la langue et de la culture occitanes.<br /><br />Il publie à partir de 1926 une dernière série de recueils : <em>Lo Flahut occitan</em>, <em>Las Bucolicas de Vergili</em> (1926), <em>Lo Fablièr occitan</em> (1930) et <em>Las Oras cantairas</em> (1931) où se ressent l'influence catholique, de plus en plus prégnante, de son dernière disciple le futur chanoine Joseph Salvat. En 1933, il se retire chez sa fille et y meurt en 1939 après avoir été réconcilié avec la foi catholique par l’abbé Salvat, alors majoral du félibrige. Ce dernier prend alors à la suite de Prosper Estieu la tête de l’<em>Escòla occitana</em> et de la revue <em>Lo Gai Saber</em>.</p>
<hr />
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Fondator de l’<em>Escolo de Mount-Segur</em> (1894), de l’<em>Escòla Occitana</em> (1919) e del <em>Collègi d’Occitània</em> (1927), director de la revista <em>Lo Gai Saber</em> (1919 – 1933), e Majoral del Felibritge (1900), Prospèr Estieu es una de las personalitats màgers de la renaissença occitana del sègle XX. Son activitat literària coma politica e militanta es ara considerada coma una de las primièras emanacions de l’occitanisme contemporanèu.</p>
<h2>Identitat</h2>
<h3><b>Formas referencialas</b></h3>
<p style="text-align: justify;">Estieu, Prosper (1860-1939)</p>
<h3>Autras formas conegudas</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Prosper l'Été (pseudonim)</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Prosper l'Estiu (pseudonim)</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Jan d'Oc (pseudonim)</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Jan de la Ròca (pseudonim)</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Jean d'Occitanie (pseudonim)</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Jean Trouvère (pseudonim)</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- La Cigala de l'Ort (pseudonim)</p>
<h2>Elements biografics </h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Prospèr Estieu nais lo 7 de julhet de 1860 a Fendelha, al sud de Castèlnòu d’Arri. Aprèp d’estudis al Collègi de dròlles de Castèlnòu d’Arri e al Pichon Seminari de Carcassona ont estúdia lo latin e lo grèc, es nommat regent en 1879 a Corsan dins Aude.<br /> Doas annadas mai tard, regent a Brunèls, prèp de Castèlnòu d’Arri, rescontra August Forés en virada electorala per las eleccions legislativas de 1881. L’acòrdi es immediat que los dos òmes partejan de fòrtas valors republicanas a anticlericalas. Fondan atal un an aprèp una revista francesa, La Poésie moderne que conèis pas que sèt numèros e ont Estieu , jos l’escais de Prosper l’Eté, es cargat de la partida redaccionala, sonque en francés. Publica, totjorn en 1882, son poèma « L’Ecole » e Forés ne signa lo prefaci.<br /> Aprèp una parentèsi de dos ans dins lo jornalisme, Estieu decidís de tornar prene son mestièr de regent e es nommat a Clarmont sus Lauquet, prèp de Limós. Escriu a comptar de 1887 de cronicas regularas dins <em>La Revue méridionale</em>, creada a Carcassona per Gaston Jordana, conse de la ciutat e futur majoral del Felibritge. <br /><br />L’annada 1891 es una virada dins la vida de Prospèr Estieu, es l’annada de la despartida de son amic e complice August Forés. Aqueste, sebelit un primièr còp segon lo rite catolic, es enterrat tornamai, drech fàcia a l’Orient segon la tradicion francmaçonica. <br />Aquelas funeralhas son l’escasença d’un rescontre fondamental per Prospèr Estieu, la d’Antonin Perbòsc que partejarà ambe el una complicitat egala a la qu’entreteniá ambe Forés. Los dos amics juran de contunhar l’òbra occitana del poèta defuntat. Es aquela data que marca la naissença de l’engatjament occitan de Prospèr Estieu, qu’aviá pas jamai fins aquí escrich en lenga d’òc. <br /><br /></p>
<h2>Engatjament dins la Renaissença d’Òc</h2>
<h3>Descobèrta de l’occitanitat e primièrs trabalhs (1892 – 1899)</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">En seguida de son rescontre ambe Antonin Perbòsc, Prospèr Estieu aderís a doas associacions de promocion de la lenga d’òc : L’<em>Escolo Moundino</em> de Tolosa, puèi L’<em>Escolo Audenco</em> ont publican ja Gaston Jordana e l’autre escrivan audenc màger d’aquela epòca, Aquiles Mir. Sas produccions occitanas començan de se multiplicar. En 1892, fonda lo setmanièr <em>Le Lengodoucian</em> ont tre lo primièr numèro, argumenta per un ensenhament sistematic de l’occitan a l’escòla primària, mens d’un desenat d’annadas aprèp las leis de Juli Ferry sus l’instruccion obligatòria gratuita e laïca. Son primièr editorial se conclutz per un tarabastós : <br /><br />« Quand aurem fait la counquisto de las escolos primàrios, l’Aveni nous apartendra. » <br /><br />En 1895, publica son primièr recuèlh de poesias occitanas : « Lo Terradou » ont s’afirma come lo successor d’August Forés, fisèl a sas idèas federalistas e de lucha contra la dominacion francesa sus las contradas occitanas.<br /> En 1896, fonda, ambe los felibres ariegeses L’<em>Escolo de Mountsegur</em> e la revista <em>Mount-Segur</em> que pareis duscas a 1899. Se diferéncia de las autras revistas per de tematicas omnipresentas ligadas a l’albigeisme, que son simbòl mai conegut prèsta son nom a la revista. <br /><br /></p>
<h3>Naissença de l’occitanisme contemporanèu (1900-1939)</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;"><br />Aprèp l’arrèst de la publicacion de la revista Mount-Segur, Prospèr Estieu publica « Bordons pagans », i desvolopa pel primièr còp las règlas d’una novèla grafia per l’occitan ont son presentas las premícias de la grafia actuala. Desvolopa aquela grafia a partir de 1901 dins la segonda seria de la revista Mont-Segur qu’estampa dins son pròpri ostal a Renas-lo-Castèl fins al mes de decembre de 1904. Es elegit Majoral del Felibritge en 1900 e mèstre ès jòcs de l’Academia dels Jòcs Florals en 1902.</p>
<img style="float: right; margin: 15px;" src="http://occitanica.eu/illustrations/Famille_Estieu.jpg" alt="Prosper Estieu devant sa presse d'imprimerie d'où sortent les numéros de la revue <i> Mont-Segur</i>. Archives départementales de l'Aude, fonds Prosper Estieu, cote 120J19" width="400" /> <br />
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">A partir de 1903, al sen del Felibritge, se posiciona fermament contra los felibres provençals e lo Capolièr Pèire Devoluy. Alavetz crèa una novèla escòla – que prendrà lo nom en 1919 d’<em>Escòla occitana</em> – abandona la grafia tradicionala del Felibritge e causís per bandièra lo nom « occitan » plan pauc emplegat d’aquel temps, e promòu fermament d’idèas republicanas e anticlericalas, totjorn dins la continuitat d’August Forés. Es tanben a aquel moment que desvolopa sa linha ideologica, sensibla mai que mai dins la revista<em> Mont-Segur</em> que dirigís ambe Antonin Perbòsc.<br /> I retròbam las quatre grandas problematicas que marcaràn lo movement occitanista del sègle XX : lo reviscòl de la lenga dins son unitat en s’inspirant del sistèma grafic emplegat pels Trobadors a l’Edat Mejana, l’emergéncia d’una literatura originala escricha dins aquela novèla grafia, una novèla lectura dels rapòrts Nòrd / Sud dins l’istòria de França e l’innovacion pedagogica aliada a la reivindicacion de l’ensenhament de l’occitan a l’escòla. Se d’unas d’aquelas tematicas foguèron envisatjadas pel Felibritge al sègle XIX, pas cap foguèt tan desvolopada fins aquí. <br /><br />Puèi publica mantun obratge : « Flors d’Occitania » (1906), « La Canson occitana » (1908), e « Lo Romancero occitan (1912 e 1914). En 1911, tempta de far erigir a Fois una estatua a la Perfiècha catara Esclarmonda e de ne faire la manifestacion del Felibritge Roge. Renóncia pauc aprèp, per manca d’afiscacion e a causa de la critica fòrt negativa de son libre « La question d’Esclarmonde » ont multiplica enganas e aproximacions istoricas.<br /><img style="float: right; margin: 15px;" src="http://occitanica.eu/illustrations/profil.jpg" alt="Prosper Estieu devant sa presse d'imprimerie d'où sortent les numéros de la revue <i> Mont-Segur</i>. Archives départementales de l'Aude, fonds Prosper Estieu, cote 120J19" width="200" /><br />Après la guèrra, pren la direccion del <em>Gai Saber</em> fins a 1933 e fonda son associacion de promocion de la lenga e de la cultura occitanas, <em>Los Grilhs del Lauragués</em>, puèi en 1927, <em>Lo Collègi d’Occitània</em>, associacion d’ensenhament de la lenga e de la cultura occitanas.<br /><br />Publica a comptar de 1926 una darrièra tièra de recuèlhs : « Lo Flahut occitan, Las Bucolicas de Vergili » (1926), « Lo Fablièr occitan » (1930) e « Las Oras cantairas » (1931) ont se sentís l’influéncia catolica de mai en mai fòrta de son darrièr discípol, lo futur canonge Josèp Salvat. En 1933, se retira ençò de sa filha e se morís en 1939, reconciliat ambe la fe catolica per l’abat Salvat, majoral del Felibritge. Aqueste prendrà la seguida de Prospèr Estieu al cap de <em>L’Escòla occitana</em> e de la revista <em>Lo Gai Saber</em>.</p>
<hr />
Bertrand, Aurélien
Centre interrégional de développement de l'occitan (Béziers)
Recherche en domaine occitan (Montpellier)
2016-06-17
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Dissel, Juliette (1902–1962)
Dissel, Juliette (1902–1962)
Comédien
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Juliette Dissel (Issel, Aude, 21 décembre 1902 – Pessac, Gironde, 3 novembre 1962), actrice, <em>mèstre d’òbra</em> du Felibrige, membre de l’<em>Escòla Occitana</em>, fondatrice du Théâtre d’Oc.</p>
<h2>Identité</h2>
<h3><b>Formes référentielles</b></h3>
<p style="text-align: justify;">Dissel, Juliette (1902–1962)</p>
<h3>Autres formes connues</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Peine, Juliette (nom à l'état civil)</p>
<h2>Éléments biographiques</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Quelques années après sa naissance, la famille de Juliette Peine, de son nom de naissance, déménage à Castelnaudary où elle ouvre un magasin de grains. Juliette suit les cours de l’École Primaire Supérieure de la ville et y obtient son brevet élémentaire. C’est là que d’après Joseph Salvat (« Chute de feuilles en Lauragais – Juliette Dissel », <em>Lo Gai Saber</em>, n° 305, novembre-décembre 1962) elle se prend de passion pour le théâtre.</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Après ses études, Juliette Peine aurait enseigné quelque temps dans le Lauragais avant de se consacrer entièrement à sa carrière théâtrale et à la promotion du théâtre d’oc.</p>
<h2>Engagement dans la renaissance d'oc</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Les échanges entre l’abbé Joseph Salvat et Juliette Dissel font apparaître des contacts étroits de celle-ci avec le Félibrige languedocien dès les années 1920. Elle se fait notamment remarquer en 1927 lors de l’inauguration – par l’association des <em>Grilhs del Lauragués</em>, dont font partie Joseph Salvat et Prosper Estieu – du buste d’Auguste Fourès dont elle récite <em>La Lauseta</em>.</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Sans doute faut-il dans ce cas parler de révélation puisqu’elle évoque dès lors dans sa correspondance avec l’abbé Salvat l’importance que doit avoir le théâtre en occitan dans la vie culturelle d’oc avant de partir quelques mois à Barcelone en 1928. Là, avec l’appui de l’écrivain et dramaturge catalan Carles Soldevilla elle se produit, disant des poèmes d’Estieu, Vermenouze ou Fourès.</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">De retour en Occitanie, elle est présente sur des scènes du Lot-et-Garonne à la Provence, en passant par le Rouergue et le Biterrois et s’inscrit au Conservatoire de Toulouse. Elle rencontre entre la fin des années 1920 et le début des années 1930 ceux qui seront pour elle d’importants soutiens dans les années suivantes (entre autres Henri Mouly, Julienne Séguret et, surtout, Armand Praviel…) et devient un membre actif du Félibrige auquel elle adhère depuis 1926. Répondant le 14 mars 1931 à une sollicitation de Salvat, elle lui écrit : « Bien sûr que j’accepterai d’être <em>mestre d’obra</em>. Je ne regrette qu’une chose, c’est de ne pouvoir être Capoulié !! ». C’est d’ailleurs cette année-là qu’elle devient mèstre d’òbra.</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">On la retrouve en 1932 à Paris où elle s’installe pour plusieurs années. Elle y passe des auditions, a l’occasion d’aller dire quelques vers en occitan à l’invitation de quelques sociétaires de la Comédie Française (lettre à Joseph Salvat du 11 avril 1932) et annonce dans un courrier du 25 juin 1932 avoir été engagée pour jouer Lucette dans une adaptation cinématographique du <em>Monsieur de Pourceaugnac</em> de Molière. Le film, réalisé par Gaston Ravel et Tony Leklain la compte en effet dans sa distribution (<a title="Voir la fiche en ligne" href="http://www.imdb.com/title/tt0197693/fullcredits?ref_=tt_ov_st_sm" target="_blank" rel="noopener">fiche Imdb </a>, consultée le 27 avril 2016). Cette même année elle expose son désir de fonder la société des « Amis du Théâtre occitan » afin de financer un projet de troupe de théâtre qui se produirait dans les fêtes régionalistes et félibréennes. L’association du Théâtre d’Oc prend véritablement vie en 1933 et Juliette Dissel enchaîne dans les années suivantes les mises en scènes ainsi que les mises en voix de poèmes occitans.</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Juliette Dissel épouse en janvier 1939 un autre militant occitan, <a href="https://vidas.occitanica.eu/items/show/9" target="_blank" rel="noopener">Pierre-Louis Berthaud</a>. La guerre les sépare. Alors que Berthaud rejoint Vichy, elle se replie sur Toulouse où elle poursuit son activité avec le Théâtre d’Oc. Avec le soutien du préfet Chéneaux de Leyritz, elle multiplie les manifestations dans le Sud-Ouest jusqu’en 1944. Son divorce d’avec P.-L. Berthaud est prononcé durant la déportation de ce dernier à Dachau entre juin 1944 et mai 1945.</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Il semble que Juliette Dissel subisse quelques avanies à la Libération puisqu’elle est « quelque temps détenue » d’après l’abbé Salvat sans que l’on en sache plus. Quoi qu’il en soit, elle se fait bien moins présente dans les années suivantes. Souffrant de graves problèmes de santé et isolée, elle quitte finalement Toulouse en 1952 et rejoint Bordeaux. Elle y écrit quelques chroniques en occitan pour Sud-Ouest mais ne réussit pas à relancer son Théâtre d’Oc. Accueillie chez monsieur Montagne, poète originaire lui aussi du Lauragais et propriétaire du château Pape-Clément, c’est à Pessac qu’elle s’éteint le 3 novembre 1962.</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Julieta Dissèl, (Issèl, Aude, 21 de decembre de 1902 – Pessac, Gironda, 3 de novembre de 1962), actritz, mèstra d’òbra del Felibritge, sòcia de l’Escòla Occitana, fondatritz del Teatre d’Òc.</p>
<h2>Identitat</h2>
<h3><b>Formas referencialas</b></h3>
<p style="text-align: justify;">Dissel, Juliette (1902–1962)</p>
<h3>Autras formas conegudas</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Peine, Juliette (nom à l'état civil)</p>
<h2>Elements biografics</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Qualques annadas aprèp sa naissença, la familha de Julieta Peine, de son nom d’ostal, se muda a Castèlnòu d’Arri ont dobrís una granatariá. Julieta seguís los corses de l’Escòla Primària Superiora de la vila e obten lo brevet elementari. Es aquí que, d’aprèp Josèp Salvat (« Chute de feuilles en Lauragais » – Julieta Dissèl, Lo Gai saber, n° 305, novembre-decembre de 1962), s’afòga pel teatre.<br /> Aprèp sos estudis, Julieta Peine auriá ensenhat qualque temps dins lo Lauragués abans de s’avodar cap e tot a sa carrièra teatrala e a la promocion del teatre occitan.</p>
<h2>Engatjament dins la Renaissença d’Òc</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Los escambis entre l’abat Josèp Salvat e Julieta Dissèl testimònian de contactes estreches entre ela e lo Felibritge lengadocian tre las annadas 1920. Se fa remarcar mai que mai en 1927 a l’inauguracion per l’associacion dels <em>Grilhs del Lauragués</em> – que ne fan partida Josèp Salvat e Prospèr Estieu – del bust d’August Forés ont ne ditz lo poèma, « La Lauseta ». <br />Cal benlèu parlar dins aquel cas de revelacion, pr’amor qu’evòca d’ara enlà dins sa correspondéncia ambe l’abat Salvat, l’importància que deu aver lo teatre dins la vida culturala d’òc, abans de partir per qualques meses a Barcelona en 1928. Ailà, ambe l’ajuda de l’escrivan e dramaturgue catalan Carles Soldevilla, ditz de poèmas d’Estieu, Vermenosa o Forés dins d’espectacles. <br />Tornada en Occitània, se presenta sus las scènas d’Òlt e Garona fins a Provença, en passant pel Roergue e lo Besierés e se marca al Conservatòri de Tolosa. Rescontra entre la fin de las annadas 1920 e la debuta de las annadas 1930 los que seràn per ela de sostens importants per las annadas venentas – entre autres Enric Molin, Juliana Seguret e sustot Armand Pravièl... – , aderís al Felibritge e ne ven un membre actiu en 1926. Respond lo 14 de març de 1931 a una sollicitacion de Salvat : « <em>Segur qu’acceptarai d’èstre mèstra d’òbra. Regrèti pas qu’una causa, es de poder pas èstre Capolièr !</em> » E es aquela annada que ven mèstra d’òbra.<br /> En 1932, es a París ont s’installa per mantuna annada. Passa d’audicions, a l’escasença d’anar dire qualques vèrses, convidada per qualques societaris de la Comèdia Francesa (letra a Josèp Salvat del 11 d’abrial de 1932) e anóncia dins un corrièr del 25 de junh de 1932, qu’es engatjada per jogar « Lucette » dins una adaptacion cinematografica de « Monsieur de Pourceaugnac » de Molière. Lo filme realizat per Gaston Ravel e Tòni Leklain la compta dins sa distribucion (<a title="Voir la fiche en ligne" href="http://www.imdb.com/title/tt0197693/fullcredits?ref_=tt_ov_st_sm" target="_blank" rel="noopener">ficha Imdb</a>, consultada lo 27 d’abrial de 2016). Dins la meteissa annada, expausa son desir de fondar la societat dels « Amis du Théâtre occitan » per finançar un projècte de tropa de teatre que se produiriá dins las fèstas regionalistas e felibrencas. L’associacion del Teatre d’Òc espelís vertadièrament en 1933 e Julieta Dissèl encadena las annadas venentas las mesas en scèna atal coma las mesas en votz de poèmas occitans. <br /><br />Julieta Dissèl marida en genièr de 1939 un autre militant occitan, <a href="https://vidas.occitanica.eu/items/show/9?lang=oc" target="_blank" rel="noopener">Pèire-Loís Berthaud</a>. La guèrra los dessepara. Mentre que Berthaud rejonh Vichèi, ela, se replega sus Tolosa ont contunha son activitat ambe lo Teatre d’Òc. Ambe l’ajuda del Prefècte Cheneaux de Leyritz, multiplica las manifestacions dins lo Sud-Oèst duscas en 1944. Son divòrci es prononciat pendent la deportacion de Pèire-Loís Berthaud a Dachau entre junh de 1944 e mai de 1945. <br /><br />Sembla que Julieta Dissèl aja subit qualques afronts a la Liberacion, pr’amor qu’es « <em>quelque temps détenue</em> » d’aprèp l’abat Salvat, sens que se’n sàpia res mai. Cossí que siá, es plan mens presenta las annadas seguentas. Patís de problèmas grèus de santat e isolada, fin finala quita Tolosa e rejonh Bordèu. Escriu qualques cronicas per <em>Sud-Oèst</em> mas capita pas de reviudar son Teatre d’Òc. Aculhida ençò de monsen Montanha, poèta natiu el tanben del Lauragués e proprietari del castèl <em>Pape-Clément</em>, es a Pessac que s’escantís lo 3 de novembre de 1962.</p>
Lespoux, Yan
Centre interrégional de développement de l'occitan (Béziers)
Recherche en domaine occitan (Montpellier)
2016-05-04
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Boudon-Lashermes, Albert (1882-1967)
Boudon-Lashermes, Albert (1882-1967)
Journaliste
Folkloriste
<p style="text-align: justify;" dir="ltr">Albert Boudon-Lashermes, né et mort au Puy-en-Velay, docteur en droit, érudit local, journaliste, félibre (mestre en gai-sabé, vice syndic de la maintenance de Velay dans les années 30).</p>
<h2>Identité</h2>
<h3><b>Formes référentielles</b></h3>
<p style="text-align: justify;">Boudon-Lashermes, Albert (1882-1967)</p>
<h3>Autres formes connues</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Boudon, Albert (forme erronée)</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Larifitanfoy (pseudonyme)</p>
<h2>Éléments biographiques</h2>
<p style="text-align: justify;" dir="ltr">Albert Boudon-Lashermes naît le 28 février 1882 au Puy, fils de Georges Boudon et Louise Lashermes. Il tenait de son père et surtout de son oncle, Albert Boudon, passionné d’histoire locale et auteur d’importants travaux généalogiques, un goût prononcé pour l’histoire régionale. Dès l'âge de 17 ans, il écrit des pièces de théâtre dont la première est imprimée en 1899. Après des études de droit et une thèse de doctorat sur la sénéchaussée présidiale du Puy (1908), il s'intéresse à l’histoire, à la généalogie et au folklore du Puy et de la région du Velay, sur lesquels il publie de nombreux ouvrages. Albert Boudon-Lashermes meurt au Puy – où il est enterré – le 11 juillet 1967. Il laisse une œuvre considérable de poète, auteur de pièces de théâtre, historien et folkloriste. Une partie de ses collections se trouve aux Archives départementales de la Haute-Loire et la partie occitane au CIRDOC.</p>
<h2>Engagement dans la renaissance d’oc</h2>
<h3>Journaliste au front</h3>
<p style="text-align: justify;" dir="ltr">Occitanophone et engagé dans le grand mouvement de renaissance régionaliste du début du XXe siècle, il prend la tête de l’école félibréenne du Puy qui reçoit en 1913 le nom d’<em>Escolo Peire Cardenal</em>. Il rencontre Frédéric Mistral qui lui préface son ouvrage <em>Glòri óublidado : pouèmo provençau</em>. Mobilisé en 1914, il devient sergent-major au 286e régiment d’infanterie et fonde, le 28 janvier 1915, l'école félibréenne l’<em>Escolo dóu Boumbardamen</em> dans une tranchée de Lorraine, à Remières, regroupant en grande majorité des félibres issus du Velay. L’<em>Escolo dòu boumbardamen</em> publie <em>l’Écho du Boqueteau</em>, journal artisanal polycopié à l‘alcool, conçu et rédigé sur le front, qui propose des textes en français et en occitan jusqu’en 1916, date à laquelle est créée une édition entièrement en occitan (provençal) ; Boudon-Lashermes en est le rédacteur en chef de 1915 à 1919. C’est autour de Boudon que se retrouvent la plupart des écrivains félibres du front pour participer à cette aventure éditoriale qui réunit notamment Marius Jouveau, Louis Abric, Pierre Causse ou encore Francis Pouzol. <br /><br /></p>
<h3>Rédacteur en chef actif</h3>
<p style="text-align: justify;" dir="ltr">Le journal<em> La Crounico de Sant Maiou</em> dont il est rédacteur en chef de 1912-1923, paraît tout au long de la guerre avant d’être domicilié « en sa vigno de Chaussoun pròchi lou Puei-Santo-Mario (Auto-Lèiro) » jusqu’en 1925. Il a aussi été le rédacteur en chef de plusieurs autres publications régionalistes<em> Le Petit Vignard</em> (1897-1911), <em>Terre Vellave</em> (1924-1935), <em>Terroirs</em> (1936-1955) et président de l’Académie de Velay jusqu’en 1956.</p>
<p style="text-align: justify;" dir="ltr">Albèrt Bodon-Lashermes, nascut e mòrt al Puèi de Velai, doctor en drech, erudit local, jornalista, felibre (mèstre en Gay-Saber, vice-sendic de la Mantenença de Velai dins las annadas 30).</p>
<h2>Identitat</h2>
<h3><b>Formas referencialas</b></h3>
<p style="text-align: justify;">Boudon-Lashermes, Albert (1882-1967)</p>
<h3>Autras formas conegudas</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Boudon, Albert (forme erronée)</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Larifitanfoy (pseudonyme)</p>
<h2 style="text-align: justify;">Elements biografics</h2>
<p style="text-align: justify;" dir="ltr">Albèrt Bodon-Lashermes nais lo 28 de febrièr de 1882 al Puèi, filh de Jòrdi Bodon e Loïsa Lashermes. Coma son paire e sustot son oncle Albèrt Bodon passionat d’istòria locala e autor d’importants trabalhs genealogics, a un gost marcat per l’istòria regionala. Tre l’atge de 17 ans, escriu de pèças de teatre, sa primièra es estampada en 1899. Aprèp d’estudis de drech e una tèsi de doctorat sus la senescalciá presidiala del Puèi (1908), s’interèssa a l’istòria, a la genealogia e al folclòre del Puèi e de la region de Velai, e publica d’obratges nombroses sus aquel subjècte. Albèrt Bodon-Lashermes s’escantís lo 11 de julhet de 1967 al Puèi ont es sebelit. Daissa una òbra consequenta de poèta, autor de teatre, istorian e folclorista. Una partida de sas colleccions se tròba als Archius departamentals de Naut Leir e la partida occitana al CIRDOC.</p>
<h2>Engatjament dins la Renaissença d’Òc</h2>
<h3>Jornalista al front</h3>
<p style="text-align: justify;" dir="ltr">Occitanofòn e engatjat dins lo grand movement de renaissença regionalista de la debuta del sègle XX, dirigís l’escòla felibrenca del Puèi que pren lo nom d’<em>Escolo Peire Cardenal</em> en 1913. Rescontra Frederic Mistral que li prefàcia son obratge <em>Glòri óublidado : pouèmo prouvençau</em>. Mobilizat en 1914, ven sergent major al 286° regiment d’infantariá e fonda, lo 28 de genièr de 1915, l’escòla felibrenca <em>L’Escolo dóu Boumbardamen</em> dins una trencada de Lorena, a Remières, que recampa per la màger part de felibres de Velai. <em>L’Escolo dóu Boumbardamen</em> publica <em>L’Echo du Boqueteau</em>, jornal artesanal policopiat a l’alcoòl, concebut e escrich sul front, que propausa de tèxtes en francés e en occitan duscas a 1916, puèi una edicion n’es creada sonque en occitan de Provença. Bodon-Lashermes n’es lo cap-redactor de 1915 a 1919. Es a l’entorn de Bodon que se retròba la màger part dels escrivans felibres del front per participar a aquela aventura editoriala que reünís en particular Màrius Joveau, Loís Abric, Pèire Causse o encara Francís Pozòl.</p>
<h3>Cap-redactor actiu</h3>
<p style="text-align: justify;" dir="ltr">Lo jornal <em>La Crounico de Sant Maiou</em> que n’es lo cap-redactor de 1912 a 1923 pareis pendent tota la guèrra abans d’èstre domiciliat « en sa vigno de Chaussoun pròchi lou Puei-Santo-Mario (Auto-Lèiro) » duscas a 1925. Es tanben cap-redactor d’autras publicacions regionalistas, <em>Le Petit Vignard</em> (1897-1911), <em>Terre Vellave</em> (1924-1935), Terroirs (1936-1955) e president de l’Academia de Velai duscas a 1956.</p>
Bancarel, Gilles
Lespoux, Yan
Martel, Philippe
Verny, Marie-Jeanne
Centre interrégional de développement de l'occitan (Béziers)
Recherche en domaine occitan (Montpellier)
2016-04-27
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Vidal, Benezet (1877-1951)
Vidal, Benezet (1877-1951)
Écrivain
Fonctionnaire
<p style="text-align: justify;">Fondateur et président de l’<em>Escolo de Limagno</em>, élu Majoral du Félibrige en 1925 et membre de l’<em>Escòla occitana</em>, lauréat du concours de l’Académie des Jeux Floraux, Benoît Vidal - dit Benezet - fut le principal promoteur des mouvements de renaissance occitane en Basse-Auvergne au cours de la première moitié du XX<sup>e</sup> siècle.<br /><br /><strong>Illustration : Benezet Vidal, coll. Clermont-Ferrand, Bibliothèque du Patrimoine de CLERMONT COMMUNAUTÉ, ms. 1967</strong></p>
<h2>Identité</h2>
<h3><b>Formes référentielles</b></h3>
<p style="text-align: justify;">Vidal, Benezet (1877-1951)</p>
<h3>Autres formes connues</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Vidal, Benoît (nom à l'état civil)</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Vidal, Benazet (forme occitanisée non référentielle)</p>
<h2>Éléments biographiques </h2>
<p style="text-align: justify;">Benezet Vidal naît à Pontgibaud dans le Puy-de-Dôme le 15 mai 1877. Il est percepteur à Billom puis à Lézoux, il fonde en 1920 l’<em>Escolo de Limagno</em> et fut un membre actif du consistoire du Félibrige durant l’entre-deux-guerres. Trésorier de l’Académie des Sciences Belles-Lettres et Arts de Clermont-Ferrand, il se fait connaître du milieu savant auvergnat par ses publications littéraires et philologiques dans les revues régionalistes, en particulier <em>L’Auvergne Littéraire et artistique</em>.</p>
<p style="text-align: justify;">À sa retraite, Benezet Vidal s’installe définitivement à Clermont-Ferrand avant de trouver la mort lors d’un séjour dans son pays natal à Saint-Ours-les-Roches le 5 août 1951.</p>
<h2>Engagement dans la renaissance d’oc</h2>
<h3>Le promoteur du Félibrige en Basse-Auvergne</h3>
<p style="text-align: justify;">Benezet Vidal est un écrivain d’expression occitane qui a été l’un des principaux artisans du développement du Félibrige en Basse-Auvergne. Il fonde le 11 juillet 1920, l’<em>Escolo de Limagno</em>, dont il est pour de nombreuses années le <em>capiscol</em> (président). La nouvelle <em>Escolo</em> félibréenne de la Basse-Auvergne organise des Jeux floraux annuels à Clermont-Ferrand qui récompensent des œuvres littéraires (poésie, prose et théâtre) en dialecte auvergnat. Benezet Vidal est particulièrement actif pour la diffusion de la langue occitane dans l’enseignement, en organisant notamment un concours scolaire annuel auxquels les instituteurs sont invités à faire participer leurs élèves. En 1936, il publie le<em> Libret de l'escolan auvernhat</em> (Clermont-Ferrand : Éd. de la Mantenensa d'Auvernha), anthologie des écrivains occitans auvergnats à destination des instituteurs souhaitant enseigner l’occitan dans leur classe. En 1925, il est l’organisateur des fêtes de la Sainte-Estelle à Clermont-Ferrand et devient à cette occasion majoral du Félibrige, nouveau titulaire de la <em>Cigalo Limousino</em> à la suite de Jean-Victor Lalanne (1849-1924).</p>
<p style="text-align: justify;">On doit à l’action et à l’œuvre de Benezet Vidal le développement de la renaissance d’oc félibréenne en Basse-Auvergne. À l’exception de Régis Michalias (1844-1916), peu d’écrivains avaient jusqu’ici illustré la langue d’oc en Basse-Auvergne (Puy-de-Dôme, Brivadois), à la différence de la Haute-Auvergne (Cantal), où le mouvement félibréen s’était structuré dès les années 1870 avec une <em>Escolo Oubernhato</em>, auréolé du renom littéraire d'un Arsène Vermenouze (1850-1910).</p>
<p style="text-align: justify;">Benezet Vidal fait ainsi figure de chef de file de la renaissance d’oc en Basse-Auvergne comme le rappelle le critique Camille Gandilhon Gens d’Armes au moment de sa disparition : « ne voyant en Basse-Auvergne plus personne disposé à relever le flambeau, [Vidal] le prit lui-même dans ses mains pieuses et modestes. <a id="1" href="#note1"><sup>1</sup></a> »</p>
<p style="text-align: justify;">Benezet Vidal est un écrivain d’expression occitane en dialecte de Basse-Auvergne (occitan auvergnat). Par son œuvre et par son action au sein de l’<em>Escolo de Limagno</em>, il entreprend l’unification et la « restauration » de l’auvergnat dans la tradition de l’action félibréenne et de l’exemple mistralien : rôle central de la littérature et des écrivains associé à un intérêt pour les cultures populaires régionales, organisation d'événements félibréens pour l'illustration publique de la langue.</p>
<p style="text-align: justify;">Actif au sein de l’organisation félibréenne, il est également en relation avec l'<em>Escòla occitana</em> qui, depuis Toulouse, œuvre au même moment pour l’unification graphique des parlers d’oc en concevant une graphie, dite alors « occitane » <a id="2" href="#note2"><sup>2</sup></a> , respectueuse de l’étymologie et de la tradition des textes médiévaux. Vidal a définitivement adopté la graphie de l’<em>Escòla occitana</em> lors de la parution en 1926 de son roman <em>La serva</em> (Toulouse : ed. Occitania), choix encore minoritaire chez les écrivains d'oc, et assez audacieux pour qu'il soit fermement soutenu par l’historien et écrivain auvergnat Georges Desdevises du Dézert : « Conformément à l’intérêt véritable de la Renaissance occitane et à la bonne tradition de Vermenouze, il adopte l’orthographe étymologique et rejette la graphie phonétique, qui est - littérairement parlant - une erreur formidable. Nous savons quelle grêle de tuiles peuvent pleuvoir sur notre dos en cette occasion mais nous conterons quelque jour à nos contradicteurs l’histoire de la Renaissance catalane, et ils verront de quel côté sont le sens pratique et la prévoyance de l’avenir »<a id="3" href="#note3"><sup>3</sup></a>.</p>
<br /><img style="width: 350px; float: left; margin: 10px 10px 10px 10px;" title="Benezet Vidal, « Lo Grelet », carte-poème, ed. Seix (Ariège) : Escolo deras Pireneos, vers 1930. Coll. CIRDÒC, IC-F/2. IMG-2 légende : Benezet Vidal, « Lo Grelet », carte-poème, ed. Seix (Ariège) : Escolo deras Pireneos, vers 1930. Coll. CIRDÒC, IC-F/2." src="https://vidas.occitanica.eu/images/IMG-2_CIRDOC_Benezet-Vidal_CP_Escolo-deras-Pireneos.jpg" alt="Benezet Vidal, « Lo Grelet », carte-poème, ed. Seix (Ariège) : Escolo deras Pireneos, vers 1930. Coll. CIRDÒC, IC-F/2. IMG-2 légende : Benezet Vidal, « Lo Grelet », carte-poème, ed. Seix (Ariège) : Escolo deras Pireneos, vers 1930. Coll. CIRDÒC, IC-F/2." /><br />
<h3>L’œuvre littéraire</h3>
<p style="text-align: justify;">Benezet Vidal publie dès le début des années 1920 un premier recueil de poésies sur le thème de la vie paysanne, <em>Flours de mountagno</em> (Royan : ed. de la France littéraire) mais il se singularise surtout par une œuvre romanesque, cas assez rare chez les écrivains occitans d’avant-guerre. Paraît en 1926 <em>La serva</em> (1926), roman ayant pour cadre le monde paysan et un conflit familial provoqué par la « serve » (réservoir d’eau permettant l’irrigation des champs), puis en 1930 <em>Un amor : jornau</em> (1930), faux journal intime d’un ingénieur épris d’une jeune paysanne. Il est aussi l’auteur d’un troisième roman <em>Jan Combralha</em>, plusieurs fois mentionné<a id="4" href="#note4"><sup>4</sup></a> dans les bibliographies de l'auteur, mais qui semble être resté à l’état manuscrit.</p>
<p style="text-align: justify;">Benezet Vidal est aussi l’auteur de l’adaptation occitane du <em>Cid auvergnat, comédie rustique en un acte</em> de Georges Desdevises du Dézert. Cette comédie, représentée lors de la Sainte-Estelle au théâtre de Clermont-Ferrand le 30 mai 1925, a été publiée dans <em>L’Auvergne littéraire et artistique</em> (14, juin-juillet 1925). <a href="http://www.occitanica.eu/omeka/items/show/12800" target="_blank" rel="noopener">>> Consultez le tapuscrit sur Occitanica</a></p>
<br /><img style="width: 280px; float: right; margin: 10px 10px 10px 10px;" title=" Le Cid auvergnat, de G. Desdevises du Dézert, adapté en occitan par Benezet Vidal et représenté lors de la Sainte-Estelle de mai 1925 à Clermont-Ferrand. L’Auvergne littéraire, artistique et félibréenne, 14, 1925." src="https://vidas.occitanica.eu/images/IMG-3_B-Vidal_G-Desdevises-du-Dezert_Cid-auvergnat_Auvergne-litteraire-14-1925.jpg" alt="" /> <br />
<p style="text-align: justify;"><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br />À signaler également <em>Lo veih Clarmont</em>, recueil de poèmes sur Clermont-Ferrand et une <em>Grammaire auvergnate</em> qui sont restés à l'état de manuscrit <a id="5" href="#note5"><sup>5</sup></a>. <br />Enfin il a collaboré à de nombreux journaux : <em>L’Auvergne littéraire et artistique</em>, <em>Échos d’Auvergne</em>, <em>L’Avenir</em>, <em>Le Moniteur</em>, <em>La Revue des pays d’Oc</em>, <em>Le Feu</em>,<em> L’Alauza d’Auvernha</em> (à partir de 1929), <em>Almanach chantant de l’Auvergne</em>, etc.</p>
<br /><hr />
<p id="note1" style="text-align: justify;"><a href="#1">↑</a>1. Chroniques - Bibliographies. <em>Auvergne, Cahiers d’études régionales : Histoire, Littérature, Arts</em>. Clermont-Ferrand : Imprimerie G. de Bussac, 1951, n°135, p.51.</p>
<p id="note2" style="text-align: justify;"><a href="#2">↑</a>2. GANDILHON GENS D'ARMES, Camille. Un Amor. <em>L’Auvergnat de Paris</em>. 4 avril 1931.</p>
<p id="note3" style="text-align: justify;"><a href="#3">↑</a>3. GANDILHON GENS D'ARMES, Camille. La Serva, roman en dialecte auvergnat par Bénézet Vidal, majoral du Félibrige <em>L’Auvergnat de Paris</em>. 17 avril 1926</p>
<p id="note4" style="text-align: justify;"><a href="#4">↑</a>4. « Chroniques - Bibliographies » dans : Auvergne, Cahiers d’études régionales : Histoire, Littérature, Arts, Clermont-Ferrand : Imprimerie G. de Bussac, 1951, n°135, p.53</p>
<p id="note5" style="text-align: justify;"><a href="#5">↑</a>5. « Collection CIRDÒC, Fonds du Collège d’Occitanie, dossier Bénézet Vidal. Consulter l’inventaire en ligne : <a href="http://www.calames.abes.fr/pub/ms/Calames-2014814108134011">http://www.calames.abes.fr/pub/ms/Calames-2014814108134011</a></p>
<hr />
<p style="text-align: justify;">Fondator e president de l’<em>Escolo de Limagno</em>, elegit Majoral del Felibritge e sòci de l’<em>Escòla Occitana</em>, laureat de l’<em>Academia dels Jòcs Florals</em>, Benezet Vidal foguèt lo promotor màger dels movements de renaissença occitana en Auvèrnha-Bassa pendent la primièra mitat del sègle XX.<br /><br /><strong>Illustration : Benezet Vidal, coll. Clarmont d’Auvèrnha, Bibliotèca del Patrimòni de Clarmont-Comunitat ms 1967.<br /></strong></p>
<h2>Identitat</h2>
<h3><b>Formas referencialas</b></h3>
<p style="text-align: justify;">Vidal, Benezet (1877-1951)</p>
<h3>Autras formas conegudas</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Vidal, Benoît (nom a l'estat civil)</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Vidal, Benazet (forma occitanizada non referenciala)</p>
<h2>Elements biografics </h2>
<p style="text-align: justify;">Benezet Vidal nais a Pontgibaud dins lo Puèi de Doma lo 15 de mai de 1877. Es perceptor a Billom puèi a Lezoux, fonda en 1920 l’<em>Escolo de Limagno</em>. Es entre las doas guèrras un sòci actiu del Consistòri del Felibritge. Clavaire de l’<em>Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Clarmont d’Auvèrnha</em>, se fa conéisser dins lo mitan sabent auvernhat per sas publicacions literàrias e filologicas dins las revistas regionalistas, mai que mai dins L’<em>Auvergne littéraire et artistique</em>. <br />Retirat, Benezet Vidal s’installa a Clarmont d’Auvèrnha abans de defuntar pendent un sojorn dins son país natal a Sant-Ors-las-Ròcas, lo 5 d’agost de 1951.</p>
<h2>Engatjament dins la Renaissença d’Òc</h2>
<h3>Lo promotor del Felibritge en Auvèrnha-Bassa</h3>
<p style="text-align: justify;">Benezet Vidal es un escrivan d’expression occitana que foguèt un dels artesans màgers del desvolopament del Felibritge en Auvèrnha-Bassa. Fonda lo 11 de julhet de 1920, l’<em>Escolo</em> felibrenca de l’Auvèrnha-Bassa, organiza de Jòcs Florals annadièrs a Clarmont d’Auvèrnha que guerdonan d’òbras literàrias (poesia, pròsa e teatre) en dialècte auvernhat. Benezet Vidal es fòrt actiu per la difusion de la lenga occitana dins l’ensenhament. Organiza en particular un concors escolar cada annada e los regents son convidats a i faire participar sos escolans. En 1936, publica lo « Libret de l’escolan auvernhat », (Clarmont d’Auvèrnha : Ed. de la Mantenença d’Auvèrnha) antologia dels escrivans occitans auvernhats destinada als regents que vòlon ensenhar l’occitan dins sas classas. En 1925, es l’organizator de la Santa-Estèla a Clarmont d’Auvèrnha ont es elegit Majoral del Felibritge, titulari novèl de la « Cigalo Limousino » veusa de Joan-Victor Lalanna (1849 – 1924). <br /><br />L’accion e l’òbra literària de Benezet Vidal desvolopa la renaissença d’Òc felibrenca en Auvèrnha-Bassa. Levat Règis Michaliàs (1844 – 1916), pauc d’escrivans avián illustrat la lenga d’òc en Auvèrnha-Bassa (Puèi de Doma, Brivadés) dementre qu’en Auvèrnha-Auta (Cantal) lo movement felibrenc s’èra estructurat tre las annadas 1870 ambe una <em>Escolo Oubernhato</em>, aureolada del renom d’Arsèni Vermenosa (1850 – 1910). <br /><br />Benezet Vidal es considerat coma lo primadièr de la renaissença d’Òc en Auvèrnha-Bassa, e lo critic Camil Gandilhon Gens-d’Armes o rapèla al moment de sa despartida : « Ne voyant en Basse-Auvergne plus personne disposé à relever le flambeau, [Vidal] le prit lui-même dans ses mains pieuses et modestes ».<a id="1" href="#note1"><sup>1</sup></a> »</p>
<p style="text-align: justify;">Benezet Vidal es un escrivan d’expression occitana dins lo dialècte d’Auvèrnha-Bassa (occitan auvernhat). Per son òbra e son accion a l’<em>Escolo de Limagno</em>, entrepren en relacion ambe l’Escòla Occitana l’unificacion e lo reviscoladís de l’auvernhat dins la tradicion de l’accion felibrenca e de l’exemple mistralenc : ròtle central de la literatura e dels escrivans associat a un interès per las culturas regionalas, organizacion d’eveniments felibrencs per l’illustracion publica de la lenga. <br /><br />Actiu dins lo sen de l’organizacion felibrenca, es tanben en relacion ambe l’<em>Escòla Occitana</em> que, dempuèi Tolosa, òbra per l’unificacion grafica dels parlars d’òc en concebent una grafia dicha alara « occitana »<a id="2" href="#note2"><sup>2</sup></a> respectuosa de l’etimologia e de la tradicion dels tèxtes medievals. Vidal adòpta definitivament la grafia de l’<em>Escòla Occitana</em> a la parucion en 1926 de son roman « La serva » (Tolosa : Ed. Occitania), causida encara minoritària ençò dels escrivans d’òc, e pro audaciosa per que siá sostenguda per l’istorian e escrivan auvernhat Jòrdi Desdevises du Dézert : « Conformément à l’intérêt véritable de la Renaissance occitane et à la bonne tradition de Vermenouze, il adopte l’orthographe étymologique et rejette la graphie phonétique, qui est - littérairement parlant - une erreur formidable. Nous savons quelle grêle de tuiles peuvent pleuvoir sur notre dos en cette occasion mais nous conterons quelque jour à nos contradicteurs l’histoire de la Renaissance catalane, et ils verront de quel côté sont le sens pratique et la prévoyance de l’avenir »<a id="3" href="#note3"><sup>3</sup></a>.</p>
<br /><img style="width: 350px; float: left; margin: 10px 10px 10px 10px;" title="Benezet Vidal, « Lo Grelet », carte-poème, ed. Seix (Ariège) : Escolo deras Pireneos, vers 1930. Coll. CIRDÒC, IC-F/2. IMG-2 légende : Benezet Vidal, « Lo Grelet », carte-poème, ed. Seix (Ariège) : Escolo deras Pireneos, vers 1930. Coll. CIRDÒC, IC-F/2." src="https://vidas.occitanica.eu/images/IMG-2_CIRDOC_Benezet-Vidal_CP_Escolo-deras-Pireneos.jpg" alt="Benezet Vidal, « Lo Grelet », carte-poème, ed. Seix (Ariège) : Escolo deras Pireneos, vers 1930. Coll. CIRDÒC, IC-F/2. IMG-2 légende : Benezet Vidal, « Lo Grelet », carte-poème, ed. Seix (Ariège) : Escolo deras Pireneos, vers 1930. Coll. CIRDÒC, IC-F/2." /><br />
<h3>L’òbra literària</h3>
<p style="text-align: justify;">Benezet Vidal publica tre la debuta de las annadas 1920 un primièr recuèlh de poesias sus lo tèma de la vida païsana, « Flours de mountagno » (Roian : Ed.de la France littéraire), mas se singulariza sustot per son òbra romanesca, cas pro rar ençò dels escrivans occitans d’abans la guèrra. En 1926, pareis « La serva », roman que se situa dins lo monde païsan e que conta un conflicte familhal provocat per la sèrva que permet d’irrigar los camps ; puèi en 1930, « Un amor : jornau », fals jornal intime d’un engenhaire amorós d’una jove païsana. Es tanben l’autor d’un tresen roman « Jan Combralha », mantun còp mencionat<a id="4" href="#note4"><sup>4</sup></a> dins las bibliografias de l’autor, mas que sembla èstre demorat manuscrich. Benezet Vidal a adaptat en occitan « Lo Cid auvernhat », comèdia rustica en un acte de Jòrdi Desdevises du Dézert. Aquela comèdia, representada pendent la Santa-Estèla al teatre de Clarmont d’Auvèrnha lo 30 de mai de 1925, es estada publicada dins <em>L’Auvergne Littéraire et artistique</em> (14, junh-julhet de 1925). <a href="http://www.occitanica.eu/omeka/items/show/12800" target="_blank" rel="noopener">>> Consultez le tapuscrit sur Occitanica</a></p>
<br /><img style="width: 280px; float: right; margin: 10px 10px 10px 10px;" title=" Le Cid auvergnat, de G. Desdevises du Dézert, adapté en occitan par Benezet Vidal et représenté lors de la Sainte-Estelle de mai 1925 à Clermont-Ferrand. L’Auvergne littéraire, artistique et félibréenne, 14, 1925." src="https://vidas.occitanica.eu/images/IMG-3_B-Vidal_G-Desdevises-du-Dezert_Cid-auvergnat_Auvergne-litteraire-14-1925.jpg" alt="" /> <br />
<p style="text-align: justify;"><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br />Cal senhalar tanben « Lo vièlh Clarmont », recuèlh de poèmas sus Clarmont d’Auvèrnha e una « Gramatica auvernhata » que son demorats manuscriches.<a id="5" href="#note5"><sup>5</sup></a> <br />Puèi a collaborat a mantun jornals : <em>L’Auvergne litteraire et artisrique</em>, <em>Echos d’Auvergne</em>,<em> L’Avenir</em>,<em> Le Moniteur</em>,<em> La Revue des pays d’Oc</em>,<em> Le Feu</em>,<em> l’Alauza d’Auvèrnha,</em> (a comptar de 1929), l’<em>Almanach chantant de l’Auvergne</em>, etc...</p>
<br /><hr />
<p id="note1" style="text-align: justify;"><a href="#1">↑</a>1. Chroniques - Bibliographies. <em>Auvergne, Cahiers d’études régionales : Histoire, Littérature, Arts</em>. Clermont-Ferrand : Imprimerie G. de Bussac, 1951, n°135, p.51.</p>
<p id="note2" style="text-align: justify;"><a href="#2">↑</a>2. GANDILHON GENS D'ARMES, Camille. Un Amor. <em>L’Auvergnat de Paris</em>. 4 avril 1931.</p>
<p id="note3" style="text-align: justify;"><a href="#3">↑</a>3. GANDILHON GENS D'ARMES, Camille. La Serva, roman en dialecte auvergnat par Bénézet Vidal, majoral du Félibrige <em>L’Auvergnat de Paris</em>. 17 avril 1926</p>
<p id="note4" style="text-align: justify;"><a href="#4">↑</a>4. « Chroniques - Bibliographies » dans : Auvergne, Cahiers d’études régionales : Histoire, Littérature, Arts, Clermont-Ferrand : Imprimerie G. de Bussac, 1951, n°135, p.53</p>
<p id="note5" style="text-align: justify;"><a href="#5">↑</a>5. « Collection CIRDÒC, Fonds du Collège d’Occitanie, dossier Bénézet Vidal. Consulter l’inventaire en ligne : <a href="http://www.calames.abes.fr/pub/ms/Calames-2014814108134011">http://www.calames.abes.fr/pub/ms/Calames-2014814108134011</a></p>
<hr />
Bancarel, Françoise
Cassoudesalle, Joanna
Assié, Benjamin
Centre interrégional de développement de l'occitan (Béziers)
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2016-02-24
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oci
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Sol, Marguerite (1867-1950)
Sol, Marguerite (1867-1950)
Enseignant ; professeur
Écrivain
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Membre de Sociétés savantes de l’Aude, l’enseignante Marguerite Sol, qui signe également M. Sol, écrit en languedocien sur les conseils d’Auguste Fourès (1848-1891). Elle a publié à Narbonne et Paris au moins deux œuvres en cette langue, notamment <em>Lou curat de Minerbo</em>, adaptation d’une nouvelle d’Hippolyte Babou (1823-1878), dont l’édition parisienne a bénéficié d’une préface de Mistral.</p>
<h2>Identité</h2>
<h3><b>Formes référentielles</b></h3>
<p style="text-align: justify;">Sol, Marguerite (1867-1950)</p>
<h3>Autres formes connues</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- M. Sol (pseudonyme)</p>
<h2>Éléments biographiques</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Son père, Paul Sol, directeur du journal <em>Le Vigneron Narbonnais</em>, était membre fondateur de la Société scientifique de l’Aude dont le siège était à Carcassonne. Marguerite a accompagné son père lors des initiatives de la Société, dès sa fondation, en particulier lors des excursions au Pays de Sault, dans la Montagne Noire ou sur le littoral audois où elle ramasse coquillages et crustacés (ce dont témoignent les comptes rendus du <em>Bulletin de la Société scientifique de l’Aude</em> en 1890). Elle participe à la rédaction du <em>Bulletin de la société</em>. En 1890, lorsqu’elle est élue membre titulaire de la société, présentée par deux de ses plus importants fondateurs, MM l’abbé Baichère et Louis Gavoy (1847-1939), elle en est la première femme (<em>Bulletin</em> de 1891: p. LII).</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Elle est également membre « libre » – c’est ainsi que la présente le <em>Bulletin</em> – de la commission archéologique de Narbonne. Elle est directrice de la pension Fénelon à Narbonne. Une école maternelle de sa ville natale porte aujourd’hui son nom.</p>
<h2>Engagement dans la renaissance d'oc</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Dans sa biographie d’Auguste Fourès, l’Abbé Salvat (Salvat, 1974, p.188), signale que Marguerite Sol a reçu, dans sa jeunesse, les conseils de celui-ci. C’est le même Fourès qui corrigea sa nouvelle languedocienne <em>Lou curat de Minerbo</em>, publiée en 1890 à Narbonne et rééditée en 1892 à Paris avec une préface de Mistral.</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Le docteur Henri Boyer, membre de la Société Scientifique, indique dans le <em>Bulletin de la société scientifique de l’Aude</em> de 1890 qu’elle se serait largement inspirée de l’ouvrage <em>Les Payens innocents</em> de l’écrivain originaire du Minervois, Hippolyte Babou (1823-1878). Des membres de la société font la même remarque dans le <em>Bulletin</em> de 1926 (pp. 125-126).</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;"><em>Lou curat de Minerbo</em>, mis au concours de la Maintenance Languedocienne du Félibrige, a été couronné aux Jeux Floraux du VII<sup>e</sup> centenaire de l'Université de Montpellier, tenus le 26 mai 1890. La nouvelle a reçu le premier prix (médaille de vermeil) aux Jeux Floraux d’Agen le 10 Août 1890.</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">La publication, sous le nom de M. Sol [sic], en 1891, de <em>Claude de Rébé, Archevêque de Narbonne, Président des États Généraux du Languedoc défendant les droits, les traditions, les privilèges de cette province</em> [sic] chez Champion éditeurs à Paris nous apprend que ce « M. Sol » est « mainteneur du Félibrige Languedocien ». Ce « M. Sol » au masculin est notre Marguerite Sol, c’est en effet « l’auteur » du <em>Curat de Minerbo</em>, comme l’indique le paratexte.</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Dans une conférence donnée par Gaston Jourdanne à la Commission archéologique de Narbonne en 1891, elle est nommée par le conférencier félibresse avec « le mainteneur Adam Peyrusse » et le « Majoral Achille Mir », ce qui confirme l’engagement de Marguerite Sol dans le Félibrige.</p>
Blin-Mioch, Rose
Centre interrégional de développement de l'occitan (Béziers)
Recherche en domaine occitan (Montpellier)
2014-12-20
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Cordes, Léon (1913-1987)
Cordes, Léon (1913-1987)
Écrivain
Agriculteur ; paysan
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Léon Cordes (Siran, Hérault, 30 mars 1913, Montpellier, 19 octobre 1987), agriculteur, écrivain, cofondateur de <em>L’Ase Negre – Occitania</em>, membre du Félibrige, de la Société d’Études Occitanes, puis de l’Institut d’Études Occitanes.</p>
<h2>Identité</h2>
<h3><b>Formes référentielles</b></h3>
<p style="text-align: justify;">Cordes, Léon (1913-1987)</p>
<h3>Autres formes connues</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Còrdas, Leon (forme occitane du nom)</p>
<h2>Éléments biographiques</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Issu d’une famille originaire de Minerve (Hérault), où il passe sa prime enfance après la mobilisation en 1914 puis la mort de son père, il retrouve en 1920 la propriété viticole de Siran dont il s’occupe lui-même à partir du début des années 1930 après des études à l’Institut Agricole Saint-Joseph de Limoux. Vigneron à Siran jusqu’en 1952, il tente ensuite, quelques mois durant, de prendre la gérance d’une laverie automatique pour le compte de l’Institut d’Études Occitanes avant d’acheter à Lattes, près de Montpellier une propriété maraîchère qu’il gère jusqu’en 1969.</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Passionné de théâtre et particulièrement de théâtre en langue d’oc, il écrit sa première pièce, <em>La Matalena</em>, en 1932. Outre ses nombreuses pièces qu’il met parfois en scène et même interprète, il est l’auteur de poèmes et de romans.</p>
<h2>Engagement dans la renaissance d'oc</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Commençant à écrire des textes en occitan dès l’âge de quinze ans, alors qu’il est interne à Limoux, il s’inscrit en 1929 aux cours par correspondance du Collège d’Occitanie de Toulouse. Le début des années 1930 est le temps des rencontres. Après Marcel Carrières qui lui fait connaître la Société d’Études Occitanes, il fait connaissance avec Charles Camproux en 1933 à Narbonne, à la même époque qu’avec Ernest Vieu, défenseur du théâtre en langue d’oc, puis, lors de son service militaire à Montpellier en 1934, il rencontre l’équipe des étudiants du Nouveau Languedoc, Roger Barthe, Max Rouquette, Jean Lesaffre, Raymond Combarnous, ainsi qu’un félibre d’action de la génération précédente, Pierre Azéma.</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Proche à l’époque du Félibrige et de l’occitanisme naissant, Léon Cordes s’engage dans le théâtre d’oc en suivant la troupe d’Ernest Vieu et en commençant à écrire ses propres pièces, mais aussi de la jeunesse fédéraliste incarnée par la revue <em>Occitania</em> menée par Camproux dans laquelle il aborde notamment dès le premier numéro, en mars 1934, la question paysanne, et tient par ailleurs, à partir de 1937, une rubrique sur le théâtre d’oc.</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Après avoir participé à deux troupes de théâtre durant la Seconde guerre mondiale et participé, toujours essentiellement sur le thème du théâtre d’oc, à la revue <em>Tèrra d’Òc</em>, il rencontre en 1945, lors de la création de l’Institut d’Études Occitanes, Hélène Cabanes et Robert Lafont. C’est avec eux qu’il fonde la revue <em>L’Ase Negre-Occitania</em>.</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Très impliqué dans l’Institut d’Études Occitanes dans les années d’après-guerre et les années 1950 mais en difficulté sur le plan financier après une décennie de sécheresse qui a fortement grevé la production de ses vignes, Léon Cordes accepte en 1951 de prendre la gestion d’une laverie automatique à Montpellier censée créer de nouvelles rentrées financières pour l’IEO. Mais le projet est un échec et, après avoir vendu ses terres de Siran, il s’installe comme jardinier-maraîcher à Lattes. Participant inlassablement à la quasi-totalité des débats de l’occitanisme, il milite aussi par le biais de son œuvre dont la pièce <em>Menèrba, 1210</em>, jouée entièrement en occitan pour pas moins de 10 000 personnes en 1985, représente un aboutissement.</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Premier président de la <em>calandreta dau Clapàs</em>, à Montpellier en 1981, il a aussi donné son nom au premier collège Calandreta à Grabels.</p>
Lespoux, Yan
Centre interrégional de développement de l'occitan (Béziers)
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Genès, Marguerite (1868-1955)
Genès, Marguerite (1868-1955)
Enseignant ; professeur
<p style="text-align: justify;">Marguerite Genès, institutrice à Brive-la-Gaillarde (Limousin, Corrèze), fut une des actrices importantes du développement d'un félibrige limousin autour de l'action de l'abbé Joseph Roux (1834-1905).</p>
<h2>Identité</h2>
<h3><b>Formes référentielles</b></h3>
<p style="text-align: justify;">Genès, Marguerite (1868-1955)</p>
<h2><strong>Éléments biographiques</strong></h2>
<p align="JUSTIFY">Née à Marseille le 26 janvier 1868, fille de Louise Delort de la Flotte, issue de l'aristocratie corrézienne, et d'un certain Henri Genès qu'elle semble n'avoir pas connu, elle arrive à un jeune âge à Brive-la-Gaillarde, berceau de sa famille maternelle. Elle quitte la Corrèze pour poursuivre ses études supérieures à Paris et revient vers 1890 à Brive, où elle enseigne le français dans une institution privée.</p>
<h2><strong>Œuvres</strong></h2>
<p align="JUSTIFY">Marguerite Genès publie des textes poétiques, des pièces de théâtre et des études littéraires et de folklore limousin dans <em>Lemouzi, « organe mensuel de l'école limousine félibréenne »<a class="sdfootnoteanc" name="sdfootnote1anc" href="#sdfootnote1sym"><sup>1</sup></a></em>,dès les premières livraisons. Ses études d'ethnographie limousine paraissent également dans <em>L'Écho de la Corrèze</em> et la revue mensuelle <em>La Ruche corrézienne </em>des Limousins de Paris.</p>
<p align="JUSTIFY">Reconnue localement pour ses capacités littéraires comme pour sa connaissance de l'occitan limousin – elle est nommée « maître en gai savoir du Limousin », elle est également enregistrée en août 1913 par Ferdinand Brunot lors de la campagne de collecte sonore des « Archives de la parole » (1911-1914) –, son œuvre sera cependant peu diffusée en dehors de sa région. Seules deux de ses pièces de théâtre seront publiées en monographie : <em>Lous Francimans (Les Francimands)</em>, comédie en deux actes (Marguerite Genès et Eusèbe Bombal. Brive, impr. catholique, 48p.) en 1924, et les <em>Leis d’Amor (Les Lois d’Amour)</em>, un acte en vers (Marguerite Genès et Mathylde Peyre. Brive, impr. de Chartrusse, Praudel et Cie, 32p. et musique) en 1944.</p>
<p align="JUSTIFY">Marguerite Genès tient un carnet régulier pendant toute la durée de la guerre de 1914-1918 durant laquelle elle est infirmière bénévole. Conservés aux archives municipales de Brive-la-Gaillarde, ces manuscrits inédits font l'objet d'une publication électronique dans le cadre du Centenaire de la Première guerre mondiale (14-18.brive.fr).</p>
<h2><strong>Engagement dans la renaissance d'Oc</strong> </h2>
<p align="JUSTIFY">Marguerite Genès participe au mouvement félibréen en Limousin dès ses débuts en 1893 en adhérant à l'<em>escolo Bertran de Born</em>, première école félibréenne créée dans la région, et qui constitue avec la revue de l'<em>escolo</em>, <em>Lemouzi</em>, le foyer de la renaissance d'oc en Limousin. Elle participe dès 1894 à la renaissance des jeux floraux du Limousin, les Jeux de l’Églantine où elle figure parmi les premiers lauréats du prix et est proclamée « Reine du félibrige limousin ». La même année, elle reçoit le titre de « mainteneur-suppléant » de M. Charles Teyssier.</p>
<p align="JUSTIFY">Auteur de pièces de théâtre, elle anime la société théâtrale de l'Escolo Bertran de Born, « la Ménestrandie ».</p>
<h2><strong>Ressources en ligne</strong></h2>
<p><a href="http://occitanica.eu/omeka/items/browse?search=Marguerite+Gen%C3%A8s&advanced%5B0%5D%5Belement_id%5D=&advanced%5B0%5D%5Btype%5D=&advanced%5B0%5D%5Bterms%5D=&type=&tags=&submit_search=Recherche">Voir les ressources disponibles sur Occitanica</a></p>
<hr />
<div id="sdfootnote1">
<p class="sdfootnote"><a class="sdfootnotesym" name="sdfootnote1sym" href="#sdfootnote1anc">1</a>Sous-titre de la revue de 1893 à 1895 où elle devient, « organe mensuel de la fédération provinciale des écoles félibréennes du Limousin et de la Ruche corrézienne du Paris ». </p>
</div>
Centre interrégional de développement de l'occitan (Béziers)
Recherche en domaine occitan (Montpellier)
2014-08-05
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Déandreis, Élisée (1838-1911)
Déandreis, Élisée (1838-1911)
Banquier
Personnalité politique
<p style="text-align: justify;">Élisée Déandreis (Montpellier, 21 juin 1838, Paris, 29 janvier 1911), félibre et homme politique montpelliérain. Il fut député de l'Hérault (1885-1893) et sénateur (1895-1906).</p>
<h2>Identité</h2>
<h3><b>Formes référentielles</b></h3>
<p style="text-align: justify;">Déandreis, Élisée (1838-1911)</p>
<h3>Autres formes connues</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Déandréis, Élisée (autre orthographe)</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Deandrès, Élisée (autre orthographe)</p>
<h2>Éléments biographiques</h2>
<p style="text-align: justify;">Fils du négociant Jean-Baptiste Déandreis et de Louise Sportono. Il est banquier à partir du mois de septembre 1860, associé à Eugène Carrière. Homme politique d'extrême gauche radicale, il prend part aux campagnes républicaines sous l'empire en 1863-1869 et 1870. Il est le fondateur de la <em>Liberté de l'Hérault</em> en 1867. Conseiller municipal de Montpellier de 1871 à 1879. Conseiller général du canton de Saint-Martin-de Londres. Il obtient en 1885 face à Henri Marès (1820-1901) un siège de député de l'Hérault. Il le conserve jusqu'en 1893, défait par le radical-socialiste Élie Cousin (1847-1870). Les journaux et affiches liés à cette élection de 1893 traduisent la virulence d'un contexte politique dominé par l'affaire de Panama, puisqu'on y trouve des attaques antisémites et antimaçonniques. Un éphémère journal adverse, <em>La Capeleta</em> (littéralement “La petite chapelle”) accuse même Déandreis d'être un pénitent repenti devenu franc-maçon. Durant ses mandatures, il demanda la suppression du Sénat, la loi de séparation des églises avec l'État, l'établissement de l'impôt sur le revenu, la fin des expéditions coloniales, le service militaire à trois ans (au lieu de cinq). Il vota l'expulsion des prétendants au trône de France, la révision de la constitution, etc. Sénateur de l'Hérault en mars 1895, jusqu'en 1906. Vice-président de la commission des Hospices de Montpellier (1872-1904). Membre de la Chambre de Commerce de Montpellier en 1875. Censeur de la Banque de France en 1894-1895.<br /><br /></p>
<h2>Engagements dans la Renaissance d'oc</h2>
<p style="text-align: justify;">Plusieurs affiches et un journal, <em>Lou Mouissau</em>, émanant de son bord politique, furent imprimés à l'occasion des élections législatives de 1893. Deux affiches, issues des presses de l'imprimerie félibréenne de Firmin et Montane, sont rédigées en occitan. Sur l'une d'elle, adressée bien sûr aux électeurs du Clapas, Déandreis y est proclamé « Félibre de la première heure et partisan d'une large décentralisation communale et régionale, question qui, à l'heure actuelle, agite tant de bons Français »<a href="#1">1</a>, Mettant en avant son dévouement à servir son pays, il reçut le soutien d'<a href="http://vidas.occitanica.eu/items/show/28">Antoine Roux</a>, qui lui dédia son poème <em>Lou Travalhadou</em> (1893). D'après <em>La Revue félibréenne</em>, Déandreis salua Camille Chabaneau, directeur de la <em>Revue des Langues Romanes</em>, en soulignant qu'il représentait à la Sainte Estelle (1878) « l'union de l'Université de Montpellier avec le Félibrige ». On relève le nom du député de Montpellier parmi ceux des collaborateurs des premières livraisons de la<em> Revue des Langues Romanes</em> (n° VII, 1875). Il défendit, tout au long de sa carrière, les intérêts des viticulteurs du Midi. Il a également publié plusieurs ouvrages sur l'histoire des provinces méridionales de la France, de l'Italie et de l'Espagne, ainsi que des travaux sur les Beaux-arts. Membre fondateur de la <em>Société des Bibliophiles Languedociens</em> à Montpellier.</p>
<h4>Notes</h4>
<p id="1">1/ <em>Felibre de la premièira oura e partisan d'una larja descentralisacioun coumunala e regiounala, questioun que, à l'oura d'ara, boulega tant de bon Franceses</em> <a href="#1bis"> ↑</a></p>
Soubeiran, Benaset
Centre interrégional de développement de l'occitan (Béziers)
Recherche en domaine occitan (Montpellier)
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