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Title
A name given to the resource
Vidas
Article biographique
Articles Vidas
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Title
A name given to the resource
Bastard, Antoine de (1911-1975)
Bastard, Antoine de (1911-1975)
Description
An account of the resource
<h2>Identité</h2>
<h3><b>Formes référentielles</b></h3>
<p style="text-align: justify;">Bastard, Antoine de (forme référentielle française)</p>
<h2>Eléments biographiques</h2>
<p style="text-align: justify;">Antoine de Bastard est né à Pau le 26 août 1911. Il fait des études de Lettres et Droit à l’université de Toulouse où il rejoint l’association de jeunesse occitane des <em>Estudiants Ramondencs</em>.</p>
<p style="text-align: justify;">Fonctionnaire au Centre National du Commerce Extérieur en poste à Paris il y dirige la section parisienne de l’<em>Escole Gastou Febus</em>, école félibréenne béarnaise. Maître d’œuvre du Félibrige, il est aussi un membre actif des Amis de la Langue d’Oc, l’école félibréenne de Paris, dont il devient vice-président.</p>
<p style="text-align: justify;">Comme beaucoup de militants de sa génération ayant œuvré au sein des <em>Estudiants Ramondencs</em>, du Nouveau Languedoc (association d’étudiants montpelliérains) et d’<em>Occitania</em>, organe de la jeunesse fédéraliste occitane, il est aussi occitaniste et membre de l’Institut d’Études Occitanes jusqu’à sa mort dans un accident de voiture en 1975.</p>
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Lespoux, Yan
Is Part Of
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Félibrige
Estudiants Ramondencs
Institut d'Estudis Occitans (IEO)
Escole Gastou Febus
Les amis de la Langue d'Oc (Paris)
Bibliographic Citation
A bibliographic reference for the resource. Recommended practice is to include sufficient bibliographic detail to identify the resource as unambiguously as possible.
- LESAFFRE, Jean. « Antoine de Bastard (1911-1975) », <em>La France Latine</em>, n° 63, 3ème trimestre 1975, p. 15-18<br /><br /> - SERÉ, Miquèu de. « Antony de Bastard », <em>Reclams de Biarn e Gascougne</em>, n° 5/6, 1975, p. 72-73.
Spatial Coverage
Spatial characteristics of the resource.
Toulouse (Haute-Garonne)
Paris (France)
Pau (Pyrénées-Atlantiques)
Midi-Pyrénées (France)
Île-de-France (France)
Aquitaine (France)
Haute-Garonne (France)
Pyrénées-Atlantiques (France)
Temporal Coverage
Temporal characteristics of the resource.
1876-1914
1914-1939
1939-1945
1945-1968
1968-...
Subject
The topic of the resource
Fonctionnaire
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Centre interrégional de développement de l'occitan (Béziers)
Recherche en domaine occitan (Montpellier)
Identifier
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http://vidas.occitanica.eu/items/show/10
License
A legal document giving official permission to do something with the resource.
Creative commons = BY - NC - ND
Date Issued
Date of formal issuance (e.g., publication) of the resource.
2019-02-13 Aurélien Bertrand
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
2014-06-16
Relation
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Format
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Language
A language of the resource
fre
Type
The nature or genre of the resource
Text
-
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Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Vidas
Article biographique
Articles Vidas
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Title
A name given to the resource
Beaumadier, Léonce (1893-1980)
Beaumadier, Léonce (1893-1980)
Subject
The topic of the resource
Folkloriste
Herboriste
Droguiste
Description
An account of the resource
<p align="justify">Frédéric Léonce Beaumadier, dit Léonce Beaumadier (1893-1980), est un folkloriste biterrois, spécialisé dans le collectage et l'étude des danses, des chants, des musiques et instruments traditionnels du Bas-Languedoc.</p>
<h2><br />Identité </h2>
<h3><br />Formes référentielles :</h3>
<p>Beaumadier, Léonce (1893-1980)</p>
<h3>Autres formes connues :</h3>
<p>Beaumadier, Frédéric Léonce Clément (Forme complète d'état-civil)<br /><br />Le chantre du hautbois (pseudonyme)<br /><br /></p>
<h2>Éléments biographiques </h2>
<p align="justify">Frédéric Léonce Beaumadier, dit Léonce Beaumadier, est né à Béziers à la fin du XIXe siècle dans une famille bourgeoise. Ses parents, Numa et Philippine Beaumadier, sont boulangers avenue du Colonel d'Ornano ; ils orientent Léonce vers des études de pharmacie à Montpellier. Parallèlement, Léonce pratique la clarinette, le hautbois traditionnel, et assiste avant la Grande guerre à de nombreuses fêtes populaires.</p>
<p align="justify">Léonce Beaumadier avait entamé à l'Estudiantina de Béziers deux formations, de joueur de mandoline, et d'hautboïste classique, interrompues par son engagement volontaire en 1913, puis par la mobilisation d'août 1914. Nommé caporal au 119e régiment d'infanterie, il est gravement blessé par des éclats d'obus de 210 millimètres le 19 août 1915, puis il est victime d'un écrasement thoracique dû à l'effondrement de son poste avancé lors des batailles de l'Artois, à Neuville Saint-Vaast. Dès lors, Léonce Beaumadier doit renoncer prématurément à la pratique de la danse et surtout à celle du hautbois traditionnel du Bas-Languedoc pour lequel désormais le souffle lui manque. </p>
<p align="justify">Après l'obtention de son diplôme d'herboriste, il devient droguiste et s'installe dans une pharmacie-droguerie-herboristerie au 33 rue Boëldieu, à Béziers, dès 1922. Il rencontre Marie-Louise Amalric, sa future femme, qui deviendra costumière des formations folkloriques dont Léonce Beaumadier sera le responsable à partir de 1937.</p>
<p align="justify">De leur mariage naissent deux fils, Philippe et Paul, tous deux prêtres dans le Biterrois. Le premier décède prématurément de la tuberculose à l'âge de 25 ans, tandis que Paul, ordonné prêtre à Sète puis à Béziers, assiste son père dans ses travaux de recherches et de sauvegarde du patrimoine immatériel bas-languedocien. Léonce Beaumadier mène une vie professionnelle discrète et confortable, ce qui lui permet détudier le folklore local, discipline nouvelle dans la France de l'Entre-deux guerres. Pendant l'Occupation, Léonce Beaumadier répond aux demandes d'organisation de spectacles folkloriques qui émanent de l'administration, mais également des prisonniers de guerre en Allemagne. À la Libération, Léonce Beaumadier reprend ses collectages, mais il contracte une maladie articulaire au niveau des mains et des doigts, ce qui le contraint à renoncer définitivement à toutes les pratiques instrumentales. </p>
<h2>Engagements dans le renaissance d’oc </h2>
<p align="justify">Après une jeunesse très studieuse, et une Grande guerre douloureuse, Léonce Beaumadier se découvre une passion quasi-obsessionnelle pour le hautbois traditionnel du Bas-Languedoc, pour les danses populaires de la région et pour leur collectage.<br />Avec <i>Clardeluno</i> (<a href="https://vidas.occitanica.eu/items/show/2078">Jeanne Barthès</a><span style="font-size: xx-small;"><!-- Faire des liens sur leurs fiches “vidas” ? --></span>), Auguste Domergue (dit <i>Frigoulet de la Gardiolo</i>) et Léon Cordes, Léonce Beaumadier est le co-fondateur, de L'<i>Escolo Trencavel</i>, école félibréenne au sein de laquelle il dirige une section de danses traditionnelles costumées à partir de 1937. La même année, dès la création de la revue <i>Trencavel</i>, il entreprend une grande enquête sur le folklore du Bas-Languedoc auprès des derniers pratiquants.</p>
<p align="JUSTIFY">Devenu membre du Félibrige, distingué par une cigale d'argent en 1942 et discrètement récompensé aux Jeux floraux de Roussillon de 1960, Beaumadier entreprend la sauvegarde du folklore local menacé par l'industrialisation et l'exode rural. Il collecte et rédige, de 1937 à 1980, une masse colossale de notes manuscrites, et théorise l'évolution des principales danses, notamment celles du Chevalet et des Treilles. Il collectionne tous les ouvrages et toutes les revues qui traitent de culture régionale en langue d'oc.</p>
<p align="JUSTIFY">Il procède également à l'enregistrement sonore sur bandes magnétiques des derniers ménétriers, et sauvegarde le répertoire traditionnel des frères Emilien et Edouard Briançon, de Michel Biau, de Léon Larose et de Pierre-Joseph Cavaillé dit <i>Lo Gueil, </i>dernier joueur de fifre d'une longue descendance à Vendres.</p>
<p align="JUSTIFY">À la mort de Léonce Beaumadier, le fonds est dispersé entre les héritiers directs, l'<i>Escolo Trencavel</i> et le groupe folklorique local, <i>les Jardinières de l'Orb</i>. Une partie importante de ses notes a été déposée au musée du Biterrois par l'<i>Escolo Trencavel </i>dont il fut un temps le <i>Capiscol</i>. Aujourd'hui, le fonds Léonce Beaumadier est réuni dans son intégralité dans les locaux de l'association Farandole biterroise- Escolo Trencavel.</p>
<h2 class="western" align="JUSTIFY">Bibliographie et Sources</h2>
<div id="sdfootnote1">Fonds d'archives <i>Léonce Beaumadier</i>, Farandole biterroise- <i>Escolo Trencavel</i>, Béziers. <br /><br />Serge Boyer, <i>Histoire des traditions populaires en Bas-Languedoc</i>, Le Chameau malin, Béziers, 2019. <br /><br />Revue <i>Trencavel</i>, Béziers, 1937-1943. <br /><br />Collectages auprès de Mme Jeanne Tardieu, nièce de Léonce Beaumadier.</div>
<h2>Identitat </h2>
<h3><br />Formas referencialas </h3>
<br />Beaumadier, Léonce (1893-1980)<br />
<h3><br />Autras formas conegudas</h3>
Beaumadier, Frédéric Léonce Clément <br /><br />Le chantre du hautbois (pseudonyme)<br /><br />
<h2>Elements biografics</h2>
<p align="justify">Frédéric Léonce Beaumadier, dich Léonce Beaumadier, es nascut a Besièrs a la fin del sègle XIX, dins una familha borgesa. Sos parents, Numa e Felipina Beaumadier, son fornièrs a Besièrs, avenguda del Colonèl d'Ornano ; orientan lo jove Léonce cap a d'estudis de farmacia à Montpelhièr ; a costat, Léonce practica la clarineta, l'autbòi tradicional, e assistís abans la Granda guèrra a fèstas popularas.<br />Léonce Beaumadier aviá començat, a l'Estudiantina de Bésièrs, doas formacions : de jogaire de mandolina, e d'autbòi classic, arrestadas pr'amor de son engatjament volontari en 1913, puèi per la mobilizacion d'agost de 1914. Nomenat caporal dins lo 119en regiment d'infantariá, es grèvament nafrat per d'esclats d'obús de 210 milimètres lo 19 d’agost de 1915, puei es victima d'un espotiment toracic pr'amor de l'afondrament de son pòste avançat pendent las batèstas de l'Artois, à Neuville Saint-Vaast. D’ara en la, Léonce Beaumadier renóncia abans l'ora à la practica de las danças et subretot à la practica de l'autbòi tradicional del Lengadòc-Bas per lo qual l'alen li manca. <br />Aprèp la capitada de son diplòma d'erborista, se fa droguista e s'installa dins une farmaciá-droguariá-erboristariá al 33 de la carrièira Boëldieu, a Besièrs, en 1922. Rescontra lèu Maria-Loise Amalric, sa futura femna, que se farà tamben costumièira de las còlas folcloricas de Léonce Beaumadier, tre 1937.<br /><br />D'aquel maridatge naisson dos enfants, Felip et Paul, totis dos curats dins lo Besierenc. Lo primièr defunta abans l'ora de la tisia à l'edat de 25 ans, mentre que Paul, ordenat preire a Cette puei a Besièrs, ajuda son paire dins lo trabalh de recercas et de salvagarda del patrimòni immaterial del Lengadòc-Bas. Léonce Beaumadier mena una vida professionala discrèta et confortabla, çò que li permet d'estudiar lo folclòre local, matèria novèla dins la França de las annadas 1930. Pendent l'Ocupacion, Léonce Beaumadier respond a las demandas d'organizacion d'espectacles folclorics que venon de l'administracion, mas tanben dels presonièrs de guèrra en Alemanha. A la Liberacion, Léonce Beaumadier recomença sos collectatges, mas aganta una malautiá articulara al nivèl de las mans e dels dets, e fin finala renóncia definitivament a practicar la musica tradicionala.</p>
<h2>Engatjament dins la renaissença d’oc</h2>
<p align="justify">Aprèp una joinessa estudiosa, e una Granda guèrra dolorosa, Léonce Beaumadier se trapa una passion quasiment obsessionala per l'autbòi tradicional del Lengadòc-Bas, per las danças popularas localas, e mai per lor collectatge.<br />Amb Clardeluno (Jeanna Barthès), Auguste Domergue (escaisnomat Frigoulet de la Gardiolo) e mai Leon Còrdas, Léonce Beaumadier es l'un de los fondadors de L'Escolo Trencavel, escòla felibrenca dins la quala mena una còla de danças tradicionalas en costum tre l'annada 1937. La meteissa annada, amb la creacion de sa revista en òc Trencavel, comença une granda enquista a prepaus del folclòr en Lengadòc-Bas alprèp dels darrièrs practicants. <br /><br />Vengut membre del Felibritge, nomenat Mestre d'Òbra amb la cigala d'argent en 1942 e discrètament recompensat als jòcs florals de Rosselhon de 1960, Beaumadier entrepren la salvagarda del folclòr local menaçat per l'industrializacion e mai l'exòde rural. Collecta qué ? e escriu, entre 1937 e 1980, tot un molon de nòtas manuscritas, et teoriza la mudason de las principalas danças, subretot las del Chivalet et de las Trelhas. Collecciona totas las òbras et totas las revistas que parlan de cultura regionala en lenga d'òc.<br />Procedís tanben a la gravadura sus de bandas manheticas dels darrièrs sonaires, et salvagarda lo repertòri tradicional dels fraires Emilien e Edouard Briançon, de Michel Biau, de Léon Larose e de Pierre-Joseph Cavaillé, dich Lo Gueil, darrièr pifraire d'una longa descendéncia dins lo vilatge de Vendres.<br />A la mòrt de Léonce Beaumadier en 1980, lo fons es escampilhat entre les eiretièrs dirèctes, l'Escolo Trencavel e mai la còla folclorica locala, les Jardinières de l'Orb. Une partida importanta de sas nòtas foguèron depausadas al musèu del Besierenc per l'Escolo Trencavel, que Léonce Beaumadier ne foguèt un moment lo Capiscòl. Ara, lo fons Léonce Beaumadier es amassat dans sa totalitat dins la demòra de l'associacion Farandola biterrenca - Escolo Trencavel.</p>
<h2><br /><br />Bibliografia e ressorças </h2>
<br />Fons d'archius <i>Léonce Beaumadier</i>, Farandole biterroise- <i>Escolo Trencavel</i>, Besièrs. <br /><br />Serge Boyer, <i>Histoire des traditions populaires en Bas-Languedoc</i>, Le Chameau malin, Béziers, 2019. <br /><br />Revista <i>Trencavel</i>, Béziers, 1937-1943. <br /><br />Collectatges alprèp de Dòna Jeanne Tardieu, neboda de Léonce Beaumadier.<br /><br />
<div id="sdfootnote2">
<p class="sdfootnote"></p>
</div>
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Boyer, Serge
Publisher
An entity responsible for making the resource available
CIRDOC - Mediatèca occitana (Béziers)
Recherche en domaine occitan (Montpellier)
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
2021-02-08, Blandine Delhaye
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An entity responsible for making contributions to the resource
Lespoux, Yan
Verny, Marie-Jeanne
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<img src="https://occitanica.eu/illustrations/CC88x31.png" /><br /><br />Cet article est mise à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution (Boyer, Serge ReSO/LLACS, CIRDOC)- Pas d’Utilisation Commerciale - Partage dans les Mêmes Conditions 4.0 International.
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A language of the resource
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Type
The nature or genre of the resource
Text
Spatial Coverage
Spatial characteristics of the resource.
Béziers (Hérault)
Bouriège (Aude)
Temporal Coverage
Temporal characteristics of the resource.
1876-1914
1914-1939
1939-1945
1945-1968
1968-...
License
A legal document giving official permission to do something with the resource.
Creative commons = BY - NC - ND
Is Part Of
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Escolo Trencavel
Las Cofos lisos
Les Treilleurs bitterois
L'Estudiantine bitteroise
La lyre bitteroise
Félibrige
-
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Vidas
Article biographique
Articles Vidas
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Bernheim de Villers, Maxence
Bernheim de Villers, Maxence
Subject
The topic of the resource
Écrivain
Journaliste
Description
An account of the resource
<h2>Identité</h2>
<h3><b>Formes référentielles</b></h3>
<p style="text-align: justify;">Bernheim de Villers, Maxence </p>
<h3>Autres formes connues</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Maxence (pseudonyme)</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Maxenci (pseudonyme)</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Maxence Bernheim de Viviers (forme erronnée du nom)</p>
<h2>Éléments biographiques</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Maxence Bernheim de Villers, descendant de la célèbre famille de galeristes Berhneim, est essentiellement connu comme auteur d'un poème bilingue, <em>Sòrga</em> (IEO Messatges, 1958), et d’émissions radiophoniques pour le Club d'Essai de la radiodiffusion française dirigé par le poète et dramaturge Jean Tardieu de 1946 à 1963.</p>
<h2>Engagement dans la renaissance d'oc</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Parisien, il découvre la littérature occitane contemporaine grâce à une émission du Club d'Essai consacrée au <em>Carré de sept/Li quatre sèt</em>, pièce de théâtre de l’écrivain Charles Galtier (1913-2004). Il entre en relation avec des poètes occitans, en particulier Sully-André Peyre (1890-1961) et Henri Espieux (1923-1971) et consacre dès lors plusieurs émissions à la poésie occitane.</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Quand il écrit son premier poème <em>Source</em>, il souhaite que celui-ci soit publié avec la traduction occitane d'Henri Espieux <em>Sòrga</em> (IEO Messatges, 1958). Le poème est salué par Robert Lafont dans la revue <em>Oc</em> et <em>les Cahiers du Sud</em>.</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Nous ne connaissons aucune autre œuvre de cet auteur.</p>
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Assié, Benjamin
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Centre interrégional de développement de l'occitan (Béziers)
Recherche en domaine occitan (Montpellier)
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
text/html
Language
A language of the resource
fre
Type
The nature or genre of the resource
Text
Date Issued
Date of formal issuance (e.g., publication) of the resource.
2019-03-07 Aurélien Bertrand
Bibliographic Citation
A bibliographic reference for the resource. Recommended practice is to include sufficient bibliographic detail to identify the resource as unambiguously as possible.
<!--Biblio-->
<p style="text-align: justify; line-height: 150%; font-weight: bold;">Œuvres :</p>
<ul>
<li>Maxence, <em>Sòrga : poëma</em> (version occitana d'Enric Espieu), Toulouse : Institut d'Etudes Occitanes, 1958, Rodez. <a href="http://test.occitanica.eu/cgi-bin/koha/opac-detail.pl?biblionumber=80099">Où le trouver ?</a></li>
</ul>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%; font-weight: bold;">A consulter :</p>
<ul>
<li>"<em>La poesia d'oc a la radio</em> : interview de Maxence Bernheim par Henri Espieux", <em>OC</em>, n°187, 1953, pp. 43-44.</li>
<li>Sòrgas : Compte-rendu critique de Robert Lafont, <em>OC</em>, n°211, 1959, p.46.</li>
<li>"Robert Lafont, Lettres d'oc", <em>Cahiers du Sud</em>, n° 351, 1959, pp. 287-291.</li>
<li><em>La radio d'art et d'essai en France après 1945</em> [Multimédia multisupport] / [souvenirs, communications, documents écrits et sonores réunis et présentés par Pierre-Marie Héron]. - Montpellier : Centre d'étude du XXe siècle, Université Paul-Valéry, DL 2006, cop. 2006. - 2 disques compacts. - (Littérature et radio). - La couv. porte en plus : "Club d'essai de Paris, Centre d'essai de Montpellier". - Publication issue d'un colloque, 19-20 novembre 2004, Montpellier.</li>
</ul>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%; font-weight: bold;">Archives :</p>
<ul>
<li>M. Maxence, <em>Poésie sans passeport</em>, 1952. Coll. CIRDOC - Archius : ms. 95. Voir la notice détaillée (texte émission radio) : <a href="http://www.calames.abes.fr/pub/ms/Calames-2013227122441871"> ici</a></li>
<li>Correspondance Robert Lafont / Henri Espieux (1950-1960). CIRDÒC - Archius : fonds Robert Lafont. Dans cette correspondance il est fréquemment question de “Maxence”, auteur de <em>Source</em> = <em>Sòrga</em></li>
</ul>
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
http://vidas.occitanica.eu/items/show/2061
License
A legal document giving official permission to do something with the resource.
Creative commons = BY - NC - ND
Spatial Coverage
Spatial characteristics of the resource.
Paris (France)
Temporal Coverage
Temporal characteristics of the resource.
1945-1968
-
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Dublin Core
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Vidas
Article biographique
Articles Vidas
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A name given to the resource
Berthaud, Pierre-Louis (1899-1956)
Berthaud, Pierre-Louis (1899-1956)
Description
An account of the resource
<p style="text-align: justify;">Pierre-Louis Berthaud (Bordeaux, Gironde, 24 août 1899, Séry-Magneval, Oise, 8 août 1956), journaliste, homme politique, majoral du Félibrige (Cigale du Tarn), membre de l’Institut d’Études Occitanes (IEO), franc-maçon, cofondateur de la revue <em>Occitania</em> (1956).</p>
<h2>Identité</h2>
<h3><b>Formes référentielles</b></h3>
<p style="text-align: justify;">Berthaud, Pierre-Louis (forme référentielle française)</p>
<h2>Éléments biographiques</h2>
<p style="text-align: justify;">Fils d’instituteurs, il étudie à Bordeaux où il obtient une licence de Droit et Lettres. Mobilisé en tant que traducteur auprès des forces américaines en 1918, il est alors membre de la SFIO. Son ascension dans la fédération socialiste de la Gironde est d’ailleurs rapide puisqu’il assiste au congrès de Tours de 1920 en tant que délégué (bien que son mandat semble ne pas avoir été validé). Mais il se trouve éloigné de la vie militante pendant plusieurs années suite à un grave accident d’automobile auquel vient s’ajouter une tuberculose.</p>
<p style="text-align: justify;">Proche du nouveau maire de Bordeaux, Adrien Marquet, il devient conservateur adjoint à la Bibliothèque municipale de Bordeaux en 1925 ; poste qu’il occupe jusqu’en 1928, année où il quitte son emploi suite à une brouille avec Marquet pour se lancer dans le journalisme en tant que secrétaire de rédaction du journal <em>L’Avenir de la Vienne</em>.</p>
<p style="text-align: justify;">Il devient directeur de ce journal en 1929 et le quitte en 1932 après ce qui semble être une longue succession de brouilles qui le voient notamment accusé d’être un sympathisant de l’Action Française.</p>
<p style="text-align: justify;">De retour en Gironde dans la maison familiale de Gaillan-en-Médoc, il tente de relancer sa carrière de journaliste en envoyant des articles à divers journaux et revues et essaie vainement de trouver une place au quotidien<em> La Petite Gironde</em> qui appartient au même consortium que <em>L’Avenir de la Vienne</em>. </p>
<p style="text-align: justify;">Il fait aussi là ses premiers pas dans la politique en tant que candidat. Après avoir vainement tenté en 1929 de monter une liste « républicaine d’intérêts municipaux » lors des élections municipales à Poitiers, il mène en tant que candidat républicain indépendant une liste pour les municipales de 1935 à Gaillan, terminant à la deuxième place, derrière la liste de droite et devant celle de gauche.</p>
<p style="text-align: justify;">Il rejoint finalement Paris en 1937, époque à laquelle il démissionne de la franc-maçonnerie à laquelle il avait été initié à Bordeaux en mars 1927. C’est à cette époque, semble-t-il, qu’il se met à faire plus régulièrement des piges pour divers journaux. Marié en janvier 1939 à <a href="https://vidas.occitanica.eu/items/show/2076" target="_blank" rel="noopener">Juliette Dissel</a>, il s’occupe à la même période de l’accueil des intellectuels catalans réfugiés qui sont hébergés à Roissy-en-Brie. Il devient par ailleurs directeur-gérant de la<em> Revista de Catalunya</em> pour les numéros édités en France en 1939-1940 et s’occupe du secrétariat de la Fondation Ramon Llull.</p>
<p style="text-align: justify;">Il quitte Paris lors de l’exode en juin 1940 pour rejoindre le sud. On le retrouve à Vichy en octobre 1940. Il occupe alors un poste de rédacteur au ministère de l’Information du gouvernement de Vichy. Là, dès le début de 1941, il entre en contact avec les services anglais pour leur transmettre des informations, notamment les minutes de la commission d’armistice de Wiesbaden. Il devient membre du réseau de résistance Mithridate et est arrêté par la Gestapo le 21 janvier 1944 interné à Moulins puis à Compiègne avant d’être déporté à Dachau le 6 juin 1944.</p>
<p style="text-align: justify;">De retour de déportation en mai 1945, son divorce ayant été prononcé pendant sa déportation, il se remarie avec Madeleine Castelain, rencontrée alors qu’ils travaillaient dans le même service du ministère de l’Information de Vichy. Il reprend rapidement ses activités de journaliste parlementaire et devient syndic de la presse parlementaire entre 1947 et 1949. Il assure par ailleurs le secrétariat du Comité international des anciens détenus de Dachau et représente à ce titre la France à la Commission internationale pour Service international de recherches sur les archives de la déportation conservées à Arolsen, ainsi que la vice-présidence de l’Amicale des Anciens de Dachau et la gérance et la direction de la revue de cette association.</p>
<p style="text-align: justify;">Après un échec aux élections législatives de 1951 dans le Tarn où il s’est présenté sous l’étiquette RPF, il est désigné le 11 juillet 1952 par l’Assemblée nationale, conseiller de l’Union Française avec l’étiquette UFAS (gaulliste). Cette charge l’amène à présider la Commission de l’Information et à être délégué de l’assemblée auprès de l’UNESCO. Son action parlementaire trouve son point d’orgue lors du débat sur le traité instituant la Communauté Européenne de Défense contre laquelle il prend fait et cause en 1954. Il est toujours conseiller de l’Union Française lorsqu’il décède d’une crise cardiaque le 6 août 1956.</p>
<h2>Engagements dans la renaissance d’oc</h2>
<p style="text-align: justify;"> Pierre-Louis Berthaud s’intéresse très tôt à la langue d’oc et devient peu à peu un militant actif. En contact avec la langue dès la prime enfance dans la maison familiale où vivent ses grand-parents à Gaillan, il dit avoir pris conscience à l’adolescence de l’unité de la langue d’oc lorsque, ayant acheté une brochure intitulée <em>Poètes provençaux modernes</em>, il se rendit compte que le parler de Gaillan était, à peu de choses près, celui utilisé par les félibres provençaux.</p>
<p style="text-align: justify;">Dès le début des années 1920, il est en contact avec <a href="http://vidas.occitanica.eu/items/show/12">Ismaël Girard</a> et, très certainement, abonné à <em>Oc</em>. Il faut sans doute voir en partie dans ce rapprochement l’intérêt qu’il développe alors pour la Catalogne à laquelle il consacrera de nombreux articles jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. C’est d’ailleurs cet intérêt qui l’amène à prendre contact au début des années 1930 avec Louis Alibert et l’abbé Joseph Salvat. En 1930, il participe aux fêtes du centenaire de Frédéric Mistral et est impressionné par Charles Maurras. C’est à la suite de ces fêtes qu’il va donner à Bordeaux et Poitiers des conférences consacrées au poète provençal, conférences réunies en 1931 dans une brochure intitulée <em>Frédéric Mistral, la langue occitane et la latinité</em>.</p>
<p style="text-align: justify;">Curieux, sans cesse à la recherche de nouvelles informations il est abonné à la revue <em>Calendau</em> animée par Pierre Azéma et Léon Teissier, et se rapproche dès 1934 de la revue <em>Occitania</em> pour laquelle il écrit quelques articles en tant que correspondant pour la Gascogne. Intéressé par le projet politique que porte <em>Occitania</em>, il participe en décembre 1935 à Narbonne au congrès des Amis d’<em>Occitania</em> duquel sortira un « Programme occitaniste de base » à tendance fédéraliste. Lorsqu’il s’installe à Paris en 1937, il rentre rapidement en contact avec les Amis de la Langue d’Oc, l’école félibréenne parisienne, dont il devient vite un membre actif. C’est à ce moment-là qu’il se lie véritablement d’amitié avec <a href="http://vidas.occitanica.eu/items/show/11" target="_blank" rel="noopener">Jean Lesaffre</a> qui participe lui-aussi à l’aventure d’<em>Occitania</em>. C’est à ce titre de membre des Amis de la Langue d’Oc qu’il organise l’accueil des intellectuels catalans.</p>
<p style="text-align: justify;">En 1939, il prend en charge depuis Paris l’édition d’un journal destiné aux soldats occitans sur le front. Ce sera <em>Oc</em> – titre que lui confie alors <a href="http://vidas.occitanica.eu/items/show/12" target="_blank" rel="noopener">Ismaël Girard</a> – édition de guerre qui paraît le temps de cinq numéros entre janvier et mai 1940.</p>
<p style="text-align: justify;">Le fait d’avoir un emploi au ministère de l’Information à Vichy ne freine pas l’action militante de Pierre-Louis Berthaud. Il continue par exemple à gérer pour les Catalans la <em>Revista de Catalunya</em> et la Fondation Ramon Llull. C’est encore à Vichy qu’il crée en 1942 un Centre Permanent de Défense de la Langue d’Oc après avoir publié en 1941 dans la <em>Revue Universelle</em> ses "Réflexions sur l’enseignement de la langue d’oc". Ce Centre Permanent de Défense de la Langue d’Oc a toutefois une activité limitée puisqu’il est porté essentiellement par le seul Pierre-Louis Berthaud.</p>
<p style="text-align: justify;">Celui-ci n’en est pas moins actif et s’implique notamment dans les vifs débats suscités dans la presse nationale et régionale par le décret Carcopino du 24 décembre 1942 qui autorise un enseignement facultatif des dialectes locaux. Toujours à Vichy, reprenant une idée de Max Rouquette du temps de la revue <em>Occitania</em>, il tente de créer un Office de Presse Occitane destiné à envoyer aux journaux nationaux et régionaux des articles sur la langue et les débats suscités autour d’elle. Là encore, l’échec est patent faute de pouvoir s’appuyer sur un collectif de militants susceptibles de prendre en charge une partie du travail.</p>
<p style="text-align: justify;">C’est à cette époque, vraisemblablement depuis 1938-1939, que Pierre-Louis Berthaud travaille à une bibliographie occitane, mais ses fiches disparaissent après son arrestation par la Gestapo en janvier 1944. Il n’en arrive pas moins à publier en 1942 une <em>Bibliographie gasconne du Bordelais</em>.</p>
<p style="text-align: justify;">De retour de déportation, il reprend son activité militante en faveur de la langue d’oc. Il réussit ainsi à faire publier en 1946 le premier volume de sa <em>Bibliographie occitane (1919-1942)</em>. En 1947, il publie avec <a href="http://vidas.occitanica.eu/items/show/11" target="_blank" rel="noopener">Jean Lesaffre</a> un <em>Guide des études occitanes</em>. Cette même année, lors de la Sainte-Estelle de Périgueux, il est élu majoral du Félibrige, succédant avec la cigale du Tarn à Jean Charles-Brun, ce qui n’est pas sans éveiller quelques tensions au sein du Félibrige eu égard au fait que Pierre-Louis Berthaud est aussi proche de l’Institut d’Études Occitanes dont il intègre le conseil d’administration. Son investissement en faveur de la langue et de la culture catalanes ne se démentent pas non plus ; il participe en 1945 à la création à Paris de l'<em>Institut Català d'Art i Cultura</em>, et de la revue <em>Presencia Catalana</em> dont il deviendra directeur-gérant en 1948, année où il préside la commission organisatrice des <em>Jocs Florals de la Llengua Catalana</em>, de Paris.</p>
<p style="text-align: justify;">C’est entre 1950 et 1951 qu’il s’investit dans ce qui apparaitra pour nombre de militants en faveur de la langue d’oc de cette époque comme son action la plus importante : en tant que fin connaisseur des mœurs parlementaires et délégué parisien du Cartel de Défense des Langues Régionales, il œuvre en coulisse auprès des députés, sénateurs et ministres en faveur du vote de la loi Deixonne sur l’enseignement des langues et dialectes locaux.</p>
<p style="text-align: justify;">Pour autant, Pierre-Louis Berthaud n’abandonne pas ses travaux de recherche. Il travaille à un deuxième volume de la bibliographie occitane et profite de sa campagne électorale dans le Tarn en 1951 pour effectuer des recherches dans divers fonds d’archives et découvre ainsi la poétesse albigeoise Suzon de Terson (1657-1684). Le début des années 1950 est aussi le moment où les relations entre Pierre-Louis Berthaud et le Félibrige se tendent. Début 1952, avec l’abbé Joseph Salvat et Frédéric Mistral Neveu, il remet sur le tapis un sujet sensible en lançant auprès du Félibrige une démarche en vue de lever « l’indignité consistoriale » qui touche Charles Maurras depuis la Libération. En 1951, c’est grâce à lui que lors de la Sainte-Estelle d’Aurillac Pierre Rouquette est élu majoral contre Charles Rostaing. Cette élection fait ressurgir le conflit latent entre « Provençaux » et « Occitans ». L’année suivante, lors de la Sainte-Estelle de Clermont-l’Hérault, les trois candidats « occitans », <a href="http://vidas.occitanica.eu/items/show/11" target="_blank" rel="noopener">Jean Lesaffre</a>, <a href="https://vidas.occitanica.eu/items/show/2062" target="_blank" rel="noopener">Léon Cordes</a> et Roger Barthe sont battus par des candidats « provençaux » après une intense campagne menée auprès du consistoire par des majoraux « provençaux » et Sully-André Pierre. Parrain de <a href="http://vidas.occitanica.eu/items/show/11" target="_blank" rel="noopener">Jean Lesaffre</a> qui se présentait au majoralat en hommage à Joseph Loubet dont la cigale était vacante après sa mort, Pierre-Louis Berthaud vit particulièrement mal ce camouflet. C’est en réaction à ce qu’il considère comme une machination qu’il démissionne en juin 1952 de son titre de majoral et qu’il publie une acerbe <em>Letro au Capoulié sus lis eleicioun de Clarmount e l’anamen dóu Felibrige</em>. Sa démission rejetée lors de la Sainte-Estelle de 1953, il demeure majoral mais a tôt fait de réserver son action militante à l’Institut d’Études Occitanes et de devenir un véritable trouble fête au sein du Félibrige en jouant notamment un rôle essentiel dans la mise en place d’une véritable contre-cérémonie pour célébrer les cent ans de l’association en 1954 en Avignon et en convaincant les ayant-droits de Théodore Aubanel d’éditer les œuvres du poète en graphie classique.</p>
<p style="text-align: justify;">Bien qu’occupé par ailleurs par ses différentes activités, parlementaires ou au sein des associations d’anciens déportés, Pierre-Louis Berthaud consacre beaucoup d’énergie jusqu’à sa mort à l’Institut d’Études Occitanes au sein duquel il apparait comme un conseiller très influent. Son dernier projet est la reprise du titre <em>Occitania</em> avec <a href="http://vidas.occitanica.eu/items/show/12" target="_blank" rel="noopener">Ismaël Girard</a>. Les deux hommes, avec l’aide de Robert Lafont, entendent créer un journal d’information économique et culturelle destiné à sensibiliser les milieux d’affaires aux perspectives de développement des régions occitanes. Trois numéros paraissent en 1956 avant la mort de Pierre-Louis Berthaud. Le journal continuera à paraître sous l’autorité d’<a href="http://vidas.occitanica.eu/items/show/12" target="_blank" rel="noopener">Ismaël Girard</a> jusqu’en 1962.</p>
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Journaliste
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Félibrige
Franc-Maçonnerie
Parti Socialiste / SFIO
Spatial Coverage
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Bordeaux (Gironde)
Paris (France)
Aquitaine (France)
Île-de-France (France)
Gironde (France)
Temporal Coverage
Temporal characteristics of the resource.
1876-1914
1914-1939
1939-1945
1945-1968
Bibliographic Citation
A bibliographic reference for the resource. Recommended practice is to include sufficient bibliographic detail to identify the resource as unambiguously as possible.
- LESAFFRE, Jean. <em>Un humaniste et un homme d’action, Pierre-Louis Berthaud (1899-1956).</em> Paris, Les amis de la Langue d’Oc Paris, 1957 & <em>Oc</em>, n° 201-202, juillet-décembre 1956 <br /><br />- Notice biographique du Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français.<br />
<h2>Fonds d'archives</h2>
- Fonds Pierre Azéma, Béziers, CIRDÒC (AZP07, AZP22) <br /><br />- Fonds André J. Boussac, Béziers, CIRDÒC (BOU04) <br /><br />- Fonds Robert Lafont, Béziers, CIRDÒC (LAF1954, LAF1955, LAF 1956, LAF06, LAF07, LAF61)<br /><br />- Fonds Ismaël Girard, Béziers, CIRDÒC Fonds du Collège d’Occitanie (CQ003, CQ021, CQ311, CQ519) <br /><br />- Fonds Joseph Salvat, Béziers, CIRDÒC, Fonds du Collège d’Occitanie (CP008bis)<br /><br />- Fonds André Lebey, Paris, Office Universitaire de Recherches Socialistes (50 APO 9) <br /><br />- Archives de Pierre-Louis Berthaud, Nanterre, Bibliothèque de Documentation Internationale Contemporaine (F° delta rés 766) <br /><br />- Archives départementales de la Gironde, Bordeaux (1 M 554) Dossier de parlementaire de Pierre-Louis Bertaud, Paris, <br /><br />- Archives Nationales (C 16122) Dossier de résistant de Pierre-Louis Berthaud<br /><br />- Service Historique de la Défense, Vincennes (16P53393) <br /><br />- Archives du personnel du ministère de l’information de Vichy, Paris<br /><br />- Archives Nationales (F41 7) <br /><br />- Archives du Grand Orient de France, Paris
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2019-02-13 Aurélien Bertrand
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2014-06-16
Relation
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Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
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Language
A language of the resource
fre
Type
The nature or genre of the resource
Text
BERTHAUD
Pierre-Louis
-
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Vidas
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Title
A name given to the resource
Bessou, Justin (1845-1918)
Bessou, Justin (1845-1918)
Description
An account of the resource
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Né à Saint-Salvadou (Aveyron) en 1845 au sein d'une famille paysanne, Justin Bessou est un prêtre du diocèse de Rodez, nommé majoral du felibrige en 1902.</p>
<h2>Identité</h2>
<h3>Forme référentielle</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Bessou, Justin (1845-1918)</p>
<h3>Autres formes connues</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">< Besson, Justin (1845-1918) (forme occitane du nom)<br />< <span class="detail_value">Bessou, Justin-Jean</span> (1845-1918) (nom à l'état civil)</p>
<h2>Éléments biographiques </h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Justin Bessou naît le 30 octobre 1845 à Méjalanou (commune de Saint-Salvadou, arrondissement de Villefranche-de-Rouergue dans l’Aveyron), huitième enfant d’une famille de paysans dont un ancêtre avait été avocat de campagne. Le curé de sa paroisse lui donne les premières leçons et l’oriente vers le sacerdoce. Il part alors à Rodez au Petit Séminaire Saint-Pierre puis au Grand Séminaire avant de monter à Paris au Séminaire des Pères du Saint-Esprit (Missions étrangères). Ordonné prêtre en 1871, il est placé comme missionnaire diocésain à Vabres, puis vicaire à Saint-Geniez-d’Olt (1872-1877) et à Marcilhac (1877-1881), curé de Lebous (près de Réquista) et pendant 21 ans curé de Saint-André-de-Najac (1886-1906). À partir de janvier 1907, il vit retiré à Rodez puis à Villefranche-de-Rouergue où il meurt le 28 octobre 1918.</p>
<h2>Engagement dans la renaissance d’oc</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">C’est à l'âge de treize ans qu’il commence à rédiger ses premiers textes occitans. En 1877, il publie son premier recueil de poésies en français : <em>Merles et fauvettes</em>, suivi en 1892 de son chef d’œuvre <em>D’al brès à la toumbo</em> qui est dédié aux paysans et à la terre du Rouergue. Ce succès sera suivi en 1902 par la publication des <em>Countes de la Tata Mannoun</em> et en 1910 des <em>Countes de l’Ouncle Janet</em>, puis en 1902 par <em>Bagateletos</em>, en 1906 par <em>Besucarietos</em> et en 1913 par <em>Soubenis et mescladis</em>. <br />Lié d’amitié avec Prosper Estieu, Antonin Perbosc et Arsène Vermenouze, il est nommé majoral du félibrige en 1902 lors de la Santo-Estelo de Béziers.</p>
<h2>Bibliographie de l'auteur</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Voir les publications de Justin Bessou référencées dans <br /><a href="http://trobador.occitanica.eu/cgi-bin/koha/opac-search.pl?q=an:3266" target="_blank" rel="noopener">Le Trobador, catalogue international de la documentation occitane</a></p>
<hr />
Creator
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Bancarel, Gilles
Bertrand, Aurélien
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An entity responsible for making the resource available
Centre interrégional de développement de l'occitan (Béziers)
Recherche en domaine occitan (Montpellier)
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2017-08-07
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http://vidas.occitanica.eu/items/show/2098
Date Issued
Date of formal issuance (e.g., publication) of the resource.
2019-01-30 Aurélien Bertrand
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Félibrige
Temporal Coverage
Temporal characteristics of the resource.
1854-1876
1876-1914
Spatial Coverage
Spatial characteristics of the resource.
Aveyron (France)
Rodez (Aveyron)
Saint-André-de-Najac (Aveyron)
Villefranche-de-Rouergue (Aveyron)
Subject
The topic of the resource
Clerc ; ecclésiastique
-
https://vidas.occitanica.eu/files/original/b7beba586cc2df5bec7bc25748055eed.jpg
a4f674789f40424b8eb86fe15548a117
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Vidas
Article biographique
Articles Vidas
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Biron, Pierre (1861-1941)
Biron, Pierre (1861-1941)
Subject
The topic of the resource
Agriculteur ; paysan
Description
An account of the resource
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Pierre Biron (1861-1941), Norib en littérature, est un écrivain authentiquement paysan et un étonnant homme de culture ouvert à la culture classique comme à l’actualité de son temps.<br />Par sa profondeur philosophique, sa lucidité et ses idées avancées, il est une figure de référence, poète et prosateur de premier plan en langue occitane d’Auvergne, entre Planèze et Margeride. Son œuvre, disséminée dans la presse du temps, a été réunie dans deux ouvrages <em>Poésies de Norib</em> et <em>Proses de Norib</em> publiés aux Éditions <em>Lo Convise</em> (<b><a href="https://www.association-lo-convise.com/" target="_blank" style="color: #1155cc;" rel="noopener noreferrer">https://www.association-lo-convise.com)</a></b> à Aurillac.</p>
<h2>Identité</h2>
<h3><b>Formes référentielles</b></h3>
<p style="text-align: justify;">Biron, Pierre (1861-1941)</p>
<h3>Autres formes connues</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Norib (pseudonyme)</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Toinou (pseudonyme)</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Toinou d'Areuzo (pseudonyme)</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Un Bourrut (pseudonyme)</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Pribon (pseudonyme) </p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Probin (pseudonyme)</p>
<h2>Élements biografiques</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Pierre Biron (<em>Norib</em> en littérature) est une pure émanation de la terre d’Auvergne, entre Planèze et Margeride, où il a passé sa vie et qui garde la mémoire de son nom quoique ses œuvres, parues seulement dans la presse, n’aient jamais été publiées en livre. Écrivain paysan autodidacte cultivé, il est un témoin précieux de l’auvergnat parlé dans la première moitié du XX<sup>e</sup> siècle et un contributeur remarquable de la littérature d’oc.<br />Après leur mariage en 1958, son père, cultivateur à Montchanson et sa mère dont la famille était propriétaire à La Gazelle d’Anglards de Saint-Flour s’établirent à Paris dans le commerce des vins. C’est ainsi que Pierre Biron est né le 15 janvier 1861 dans la capitale où il a vécu ses premières années mais, comme la santé de l’enfant s’accordait mal à la grande ville, on le confia à sa grand-mère demeurée à La Gazelle.<br />Le décès prématuré du père en 1871 empêcha la famille appauvrie de financer les études qu’il fallait au petit Pierre épris de connaissances. Cette injustice originelle explique sa demande insistante de l’instruction pour tous et son amour des livres qui conduira peu à peu à une bibliothèque dont l’abondance et le niveau étonnent dans une ferme.<br />Loué comme pâtre à 15 ans, puis bouvier, aidant sa mère puis lui succédant sur la petite ferme de La Gazelle, il sera paysan toute sa vie, assumant pleinement sa condition : « <em>Per venir vièlh, quò’s lo melhor mestièr</em>. »<br />La jeunesse de Pierre Biron a été celle d’un autodidacte passionné, travaillant dur pour devenir un homme de culture, en butte aux préjugés selon lesquels un paysan n’a pas forcément besoin d’instruction mais aidé heureusement par deux oncles qui le pourvoyaient en bons livres classiques et modernes et en revues européennes.</p>
<h2>Engagement dans la renaissance d’oc</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">C’est la presse qui l’a fait connaître et l’a conforté dans la voie littéraire. Il est poète en langue française tout d’abord. Ses vers de jeunesse, en français, inspirés par les premières exaltations amoureuses et une certaine « Mireille » sont perdus mais en 1895 les premières poésies publiées chantent la campagne, le laboureur, l’instruction et révèlent une sensibilité d’artiste attiré par l’art et la peinture.<br />Le publiciste sanflorain Pierre Raynal l’a orienté judicieusement vers l’expression occitane où il va s’imposer durablement avec des œuvres originales, profondes ou railleuses. Dans <em>Quand ère pastre</em>, la première de celles-ci, en 1895, il fait une lecture critique des réalités sociales à la campagne, bien différente des représentations félibréennes et relaye en Planèze le jeune félibre socialisant Louis Delhostal qui tentait une action de rénovation dans la revue de Vermenouze <em>Lo Cobreto</em>. Mais c’est plus encore en 1899 et 1900 que le récit plein de verve de ses tribulations avec deux femmes vengeresses à l’esprit corseté et la narration bourgeonnante de <em>La Treva</em> accroissent sa notoriété en Planèze. En 1900, il perd sa mère, épouse Jeanne Meyniel et à l’occasion pourra ajouter quelques menues rétributions de publiciste aux revenus de la ferme de La Gazelle.<br />Il est désormais et pour longtemps une valeur sûre de la presse régionale dans les colonnes du <em>Courrier d’Auvergne</em>, journal conservateur bien lu. Mais, au temps du combisme, Pierre Biron libère sa plume militante dans <em>La Haute Auvergne</em> républicaine sous le pseudonyme de <em>Toinou d’Areuzo</em> qui lui permet d’apparaître comme un libre penseur anticlérical cultivé, échappant à la peur de la mort ou de l’autorité. Pour alimenter d’autres journaux de la Planèze, il a utilisé – outre Biron son nom et Norib le pseudonyme littéraire qu’il a choisi – d’autres noms de plume plus ou moins reconnaissables. Particulièrement intéressant est Toinou, honnête homme ayant des clartés de tout, clin d’œil vers un épisode de l’enfance du général Antoine Drouot montrant que l’étude est libératrice.<br />Dans l’entre-deux guerres (1919-40), il est le grand poète de la Planèze, polémiste quand il faut, publié cette fois dans <em>Lo Cobreto</em>, proche idéologiquement du journal <em>L’Union démocratique</em>, figure tutélaire de <em>La Glèbe</em> (organe de l’Office agricole de Saint-Flour), reconnu par les grands esprits, les futures grandes figures de la Résistance (Louis Mallet, René Amarger…) qui maintiendront le souvenir de son œuvre. Le progressiste militant qu’il était comprend pleinement désormais l’avertissement d’Edgar Quinet aux écoliers du XIX<sup>e</sup> siècle : « Aucune machine ne vous exemptera d’être homme ». La guerre d’Espagne, la montée des périls assombrissent sa vieillesse.<br />Il meurt le 30 septembre 1941.<br /><br />L’œuvre de Pierre Biron est une composante de premier plan du patrimoine nord-occitan. D’abord parce qu’elle illustre de belle manière la langue d’oc en usage en Planèze au contact de la Margeride. Ses proses variées, contes, légendes, récits inspirés par des faits vrais ou imaginés, réactions à l’actualité, poèmes en prose, pages de vulgarisation associent sa clairvoyance au paysage d’Anglards près duquel l’Ander rejoint la Truyère, en deçà de Montchanson.<br />Elle exprime un homme complet qui vit le travail de la terre aux ramifications cosmiques, la poésie de la nature et des saisons, l’actualité aux horizons lointains, qui s’intéresse aux artistes et aux savants, aux classiques, aux contemporains, aux petits, avec les intuitions généreuses et écologiques qu’il faut réactiver dans le monde d’aujourd’hui.<br />Les anthologies soulignent souvent la profondeur de son inspiration en retenant des poèmes comme « Tristessa » (connu aussi sous le titre de « Dolors »), « La Mòrt d’un cri-cri », « Ponhada de vartats », « Ma Tesa »… mais sa prose est également intéressante.<br /><br />L’intégrale de ses œuvres est parue aux Éditions du Convise sous les titres <em>Poésies de Norib</em>, 2012 (720 p.) et <em>Proses de Norib</em>, 2013 (704 p). Les notes qui accompagnent les textes apportent parfois quelques informations sur la vie littéraire occitane en planèze et au-delà, peu étudiée jusqu’ici.<br />Cette édition intégrale contient une bibliographie complète des articles ou poèmes parus dans : <br />- <em>La République libérale</em><br />- <em>Le Courrier d’Auvergne</em><br />- <em>Le Progrès du Cantal</em><br /><em>- La Haute Auvergne</em><br /><em>- L’Union démocratique</em><br /><em>- Lo Cobreto / La cabreta</em><br /><em>- L’Armanac d’Auvernha</em><br /><em>- Le Démocrate de Saint-Flour et de Murat</em><br /><em>- La Glèbe</em></p>
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Lafon, Noël
Publisher
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Centre interrégional de développement de l'occitan (Béziers)
Recherche en domaine occitan (Montpellier)
Date
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2018-03-20
Language
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2019-03-26 Aurélien Bertrand
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The nature or genre of the resource
Text
Spatial Coverage
Spatial characteristics of the resource.
Cantal (France)
La Planèze de Saint-Flour (Cantal)
Paris (France)
Saint-Flour (Cantal)
Temporal Coverage
Temporal characteristics of the resource.
1876-1914
1914-1939
1939-1945
-
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Title
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Vidas
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Title
A name given to the resource
Blin, Jacques (1945-2018)
Subject
The topic of the resource
Personnalité politique
Description
An account of the resource
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<p align="justify">Né le 17 mars 1945 à Parthenay (Deux-Sèvres), mort le 17 novembre 2018 à Agde (Hérault) ; militant communiste ; fonctionnaire territorial ; syndicaliste CGT ; conseiller général de l’Hérault, il est, au début des années 2000, l’un des fondateurs et animateurs du réseau « Langues et cultures de France », dont il anime le premier site internet ainsi que de nombreuses réunions publiques. Il s’intéresse à la littérature populaire de Sète, notamment à la figure de Gustave Théron, félibre, surnommé « Biscan pas ».</p>
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<h2>Éléments biographiques</h2>
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<p align="justify">Jacques Blin était le fils d’un navigateur, Yvon, Georges Blin, cuisinier dans la Marine marchande, né le 17 octobre 1926 à Parthenay (Deux-Sèvres) et de Marthe, Gabrielle Ladrat, serveuse, née le 11 juillet 1925 à Ansac (Charente). Confié à ses grands-parents paternels qui vivaient à Parthenay, alors que ses parents travaillaient à Sète, il y effectua sa scolarité primaire jusqu’au certificat d’études en 1959. Il réussit l’examen d’entrée en quatrième, avec l’espoir de devenir dessinateur industriel. Il entre au collège technique de Sète où il fut orienté vers la serrurerie et poursuivit des études notamment de dessinateur en construction métallique et de dessinateur en construction mécanique. Il aspirait à entrer dans une école d’ingénieurs mais celle-ci située en région parisienne n’acceptait que des internes issus de ses rangs. Il tenta alors plusieurs concours avant d’être embauché en 1964 en remplacement dans les services techniques de la ville de Sète, comme dessinateur au service des bâtiments publics. Après son service militaire, il accepta la direction de la Maison des Jeunes et de la Culture la Corniche. En 1967, il rencontra Rose Mioch, fille et nièce de grands résistants communistes héraultais (Carmen Antonio-Mioch, Philomen Mioch, François Mioch), responsable de l’Union des Jeunes Filles de France. Ils se marièrent à Sète en septembre 1968 où naquirent leurs trois enfants : Laurence (1969), Lélia (1971), et Loïc (1974).</p>
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<p align="justify">Jusqu’à sa retraite en septembre 2002, Jacques Blin avait mené de front un inlassable militantisme politique et syndical et une belle carrière de fonctionnaire territorial.</p>
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<p align="justify">Atteint d’un cancer incurable contre lequel il se battait depuis trois ans, Jacques Blin mourut le 17 novembre 2018. La cérémonie civile des obsèques eut lieu le 23 novembre 2018 au funérarium municipal de Sète en présence d’une nombreuse assistance. François Liberti, ancien maire de Sète et Jean-Claude Llinares, de l’IHS CGT de l’Hérault retracèrent les étapes de sa vie, le premier insistant plutôt sur son itinéraire militant, le second sur ses travaux d’histoire sociale et politique de Sète et de l’Hérault à l’époque contemporaine. Le musicien Philippe Carcassés joua « La Fèsta d’Issanka » dont le refrain fut repris par l’assistance.</p>
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<h3>Engagements politiques et syndicaux</h3>
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<p align="justify">Jacques Blin était le fils d’un navigateur, Yvon, Georges Blin, cuisinier dans la Marine marchande, né le 17 octobre 1926 à Parthenay (Deux-Sèvres) et de Marthe, Gabrielle Ladrat, serveuse, née le 11 juillet 1925 à Ansac (Charente). Confié à ses grands-parents paternels qui vivaient à Parthenay, alors que ses parents travaillaient à Sète, il y effectua sa scolarité primaire jusqu’au certificat d’études en 1959. Il réussit l’examen d’entrée en quatrième, avec l’espoir de devenir dessinateur industriel. Il entre au collège technique de Sète où il fut orienté vers la serrurerie et poursuivit des études notamment de dessinateur en construction métallique et de dessinateur en construction mécanique. Il aspirait à entrer dans une école d’ingénieurs mais celle-ci située en région parisienne n’acceptait que des internes issus de ses rangs. Il tenta alors plusieurs concours avant d’être embauché en 1964 en remplacement dans les services techniques de la ville de Sète, comme dessinateur au service des bâtiments publics. Après son service militaire, il accepta la direction de la Maison des Jeunes et de la Culture la Corniche. En 1967, il rencontra Rose Mioch, fille et nièce de grands résistants communistes héraultais (Carmen Antonio-Mioch, Philomen Mioch, François Mioch), responsable de l’Union des Jeunes Filles de France. Ils se marièrent à Sète en septembre 1968 où naquirent leurs trois enfants : Laurence (1969), Lélia (1971), et Loïc (1974).</p>
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<p align="justify">Jusqu’à sa retraite en septembre 2002, Jacques Blin avait mené de front un inlassable militantisme politique et syndical et une belle carrière de fonctionnaire territorial.</p>
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<p align="justify">Atteint d’un cancer incurable contre lequel il se battait depuis trois ans, Jacques Blin mourut le 17 novembre 2018. La cérémonie civile des obsèques eut lieu le 23 novembre 2018 au funérarium municipal de Sète en présence d’une nombreuse assistance. François Liberti, ancien maire de Sète et Jean-Claude Llinares, de l’IHS CGT de l’Hérault retracèrent les étapes de sa vie, le premier insistant plutôt sur son itinéraire militant, le second sur ses travaux d’histoire sociale et politique de Sète et de l’Hérault à l’époque contemporaine. Le musicien Philippe Carcassés joua « La Fèsta d’Issanka » dont le refrain fut repris par l’assistance.</p>
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<h3>Engagements politiques et syndicaux</h3>
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<p align="justify">Il adhéra à la CGT et en 1964 à la Jeunesse communiste, puis, en 1965 au PCF où il côtoya François Liberti. En 1970, il était membre du bureau de la section de Sète du PCF (800 adhérents) et fut élu au comité fédéral. Quand Liberti, en 1996, succéda à Yves Marchand, Jacques Blin fut d’abord son chef de cabinet puis il prit en charge les services de l’état civil, de l’hygiène, de l’enseignement, en tant que secrétaire général adjoint. En 1998 jusqu’en 2004, il fut élu au conseil général de l’Hérault dans le canton de Sète II, à l’occasion d’une élection partielle provoquée par le décès de Raymond Félicès. Vice–président du conseil général, président du groupe communiste de cette assemblée, Jacques Blin en fut un membre très actif. Jacques Blin quitta le PCF au début de 2007 à cause d’un désaccord sur le choix de Marie-George Buffet, alors secrétaire nationale, comme candidate à la présidentielle : cette candidature représentait pour lui, partisan d’une candidature unitaire des forces de gauche, une erreur politique.</p>
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<p align="justify">Au plan syndical, Jacques Blin fut un actif militant de la CGT</p>
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<p align="justify">L’accueil et la défense des étrangers comptèrent parmi ses priorités, de même que l’égalité entre hommes et femmes et la place de la culture.</p>
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<h3>Activités culturelles</h3>
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<p align="justify">Dès les années 1970 il s’était attelé à un domaine qu’il cultiva jusqu’au terme de sa vie : l’histoire de sa ville, de sa région. Après avoir étudié la période correspondant à la Commune de Paris avec Frédéric Fesneau, il s’engagea dans les célébrations du bicentenaire de la Révolution de 1789. Une première réussite fut de retrouver une petite brochure éditée en 1939 à l’occasion du cent-cinquantenaire, <em>Sète en 1789</em> de Marius Bravet, et de la rééditer. Avec la CGT et la FCPE, Jacques Blin entreprit aussi de rechercher les noms des révolutionnaires qui figuraient sur les plaques bleues de Sète, puis d’en tirer une publication. Et il réussit à attirer à Sète les acteurs du film de Roger Coggio, <em>Le mariage de Figaro</em>, ou la <em>folle journée</em>, occasion de rencontres entre acteurs, écoliers et lycéens. Plus tard, tirant les conséquences des carences de la section communiste de Sète en matière culturelle, il fut à l’origine de la création, en 2004, d’une nouvelle association, l’Espace Louis Aragon-Elsa Triolet, qui resta active jusqu’en 2007 et organisa, dans le cadre de la section sétoise du PCF, la projection de films suivis de débats.</p>
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<p align="justify">Quand le médecin Divers droite François Commeinhes fut élu en 2001 à la mairie de Sète, Jacques Blin fut muté au musée Paul-Valéry. Il accompagna en 2003 les actions de la CGT du spectacle pendant la crise des intermittents. Il créa, avec Nicole Cordesse Ginot, responsable de la culture à la fédération du PCF 34, le groupe de travail et de réflexion Commun’art ouvert aux artistes régionaux. Pour faire connaître l’histoire de Sète, il tenait des chroniques <em>L’Hérault du jour – La Marseillaise</em> consacrées au passé ouvrier de la ville. Il prépara un <em>Dictionnaire biographique du Mouvement ouvrier Cettois</em> puis Sètois, publié en 2009 et plusieurs ouvrages concernant l’histoire sociale et culturelle de Sète et des environs, le dernier concernant le village de Loupian où il résidait depuis 2015. Il participa en 2013 à la création de l’Institut départemental d’histoire sociale de la CGT - Marcel Caille. Il en fut le secrétaire et assuma pendant longtemps la présidence. Il se rapprocha des historiens du Maitron, le <em>Dictionnaire du Mouvement ouvrier</em>, dirigé par Claude Pennetier, relayé dans l’Hérault par une association régionale, Maitron Languedoc-Roussillon. Cette adhésion ouvrit à Jacques Blin le <em>Dictionnaire</em> national et le bulletin régional <em>Le Midi Rouge</em> où il publia nombre de biographies et d’articles reposant sur des sources inédites. À l’assemblée générale de Rivesaltes (Pyrénées-Orientales), le 12 décembre 2009, il intégra le bureau de l’AMLR et, en 2015, le comité de lecture du <em>Midi Rouge</em>, bulletin de l’AMLR. Il collabora également à la revue <em>Études héraultaises</em> pour laquelle il préparait un article sur <em>La Voix de la Patrie</em> quand la mort mit fin à ce travail d’historien.</p>
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<h2>Engagement dans la renaissance d'oc</h2>
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<p align="justify">L’intérêt de Jacques Blin pour la langue et la culture occitanes fut en grande partie transmis par son beau-père, Philomen Mioch, qui pratiquait couramment la langue et fut influencé par le renouveau du mouvement occitan dans les années 1970 et par sa belle-mère Carmen, qui bien que née à Marseille, mais élevée à Barcelone, avait pour première langue le catalan.</p>
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<p align="justify">Il s’intéressa également à la figure sétoise du Félibre Gustave Thérond (1866-1941), instituteur, félibre, fondateur du Parti communiste de Sète, surnommé « Biscan pas », auquel il a consacré un essai.</p>
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<p align="justify">Jacques Blin créa en 2004 avec le secteur culture du PCF le réseau Langues et Cultures de France (RLCF), dans l’activité duquel il s’investit intensément jusqu’à la fin de sa vie. Il fut, en particulier, membre des groupes de travail de ce réseau qui s’efforcèrent de traduire sur le plan législatif l’enseignement des langues de France - dont l’occitan – et animèrent nombre de débats sur la question dans des instances du Front de gauche.</p>
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<p align="justify">Ce réseau fut particulièrement actif pendant la campagne des élections présidentielles de 2012. Jacques Blin s’efforça de convaincre Jean-Luc Mélenchon du bien-fondé de la défense des « langues de France » contre lesquelles ce dernier avait manifesté depuis longtemps une hostilité jamais démentie. Jacques Blin créa, à l’occasion de ces présidentielles, un premier <a href="http://languesculturefrance.free.fr/">site internet dont il fit un lieu de réflexion et de libres débats</a></p>
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<h2>Bibliographies</h2>
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<div><strong>Ouvrages</strong></div>
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<li><i>Gustave Thérond dit « Biscan Pas »</i>, Nîmes, Imprimerie Offset Avenir, 2005, 137 p.</li>
<li><i>Pouvoir Régional, Langue et Culture Occitane (actualité d’une interpellation culturelle pour une construction démocratique…)</i>, Sète, auto-édition, 2005</li>
<li><i>1907 à Cette</i>, Sète, auto-édition, 2007, 89 p.</li>
<li><i>Dictionnaire biographique du Mouvement Ouvrier Cettois puis Sétois, de 1789 à 1950</i>, Sète, Auto-édition, 2009</li>
<li><i>Molle Jean Joseph l’Heureux Député Maire de Cette</i>, FLAM Éditions, Sète, 2011</li>
<li><i>Portrait-robot d’un républicain-révolutionnaire Frédéric Fesneau (1868-1880)</i>, Sète, Imprimerie FLAM, 2011</li>
<li><i>Quelques croquis iconoclastes d’un croque-notes nommé Brassens</i>, annotations graphiques de Pierre François, Sète, Imprimerie FLAM, 2012</li>
<li><i>Regards engagés sur 1968 à Sète</i>, Sète, Imprimerie Tir’plan, 2008.</li>
<li><i>1936-1945 Sète solidaire et antifasciste</i>, Imprimerie FLAM Sète, 2014</li>
<li><i>Cette 1914–1918</i>, Sète, Imprimerie FLAM, 2014</li>
<li><i>Loupian village Républicain, entre vignes et bauxites, contribution à une histoire sociale</i>, Sète, Imprimerie FLAM 2018.</li>
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<div><strong>Participation à des ouvrages collectifs</strong></div>
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<ol>
<li><i>Los tipes setoris. Les types sétois</i>, Ouvrage collectif du Cercle Occitan Setòri, article consacré à Toussaint-Roussy, Béziers, 2 ème édition, IEO Languedoc éditions ; 2010.</li>
<li><i>Des militants CGT en Résistance Hérault 1939-1945</i>, préface de Jacques Blin ; ouvrage collectif, Montpellier, Institut d’Histoire sociale Marcel Caille CGT 34, 2015</li>
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<h2>Sources</h2>
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<li>Chronique nécrologique dans <a href="https://www.herault-
tribune.com/articles/sete-obseques-de-m-jacques-blin-le-vendredi-23-novembre-2018/">Hérault tribune</a> (20 novembre 2018)</li>
<li>Chronique nécrologique dans <a href="Novembre 2018) :
https://www.lagathois.fr/articles/16550-herault-sete-jacques-blin-vient-de-nous-quitter">l’Agathois</a> (19 Novembre 2018)</li>
<li>Les <a href="https://archives-
pierresvives.herault.fr/ark:/37279/vta47de9140f093459f">archives de Jacques Blin</a> ont été déposées aux archives départementales de l’Hérault cote : 241 J 1-28 Fonds Jacques Blin 1971-2016</li>
<li>Premier site du Réseau « <a href="http://languesculturefrance.free.fr/">Langues et cultures de France</a> », animé par Jacques Blin</li>
<li>Site actuel du Réseau « <a href="http://www.langues-cultures-
france.org/">Langues et cultures de France</a> »</li>
<li>Notice <a href="https://maitron.fr/spip.php?article210426">Maitron</a> - BLIN Jacques, Georges, Yvon par André Balent, Rose Blin-Mioch, Hélène Chaubin, version mise en ligne le 11 janvier 2019, dernière modification le 15 novembre 2022.</li>
</ol>
</div>
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Verny, Marie-Jeanne (1955-...)
Source
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CIRDOC - Mediatèca occitana (Béziers)
LLACS-Langues, littératures, arts et cultures du sud (Université Paul-Valéry, Montpellier 3)
Publisher
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2023-05-02 Florian Bart
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
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Spatial Coverage
Spatial characteristics of the resource.
Sète (Hérault)
Temporal Coverage
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1945-1968
1968-...
Is Part Of
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Confédération Générale du Travail (CGT)
Relation
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-
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Ebauches
Article biographique
Articles Vidas
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Title
A name given to the resource
Boé, Jacques (1798-1864) alias « Jasmin »
Boé, Jacques (1798-1864) alias « Jasmin »
Description
An account of the resource
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Jacques Jasmin, poète agenais, figure aux côtés du provençal Frédéric Mistral, lauréat du prix Nobel de littérature en 1904, parmi les auteurs occitans phare du XIX<sup>e</sup> siècle. Avec eux, la littérature occitane fait son entrée dans les salons parisiens et acquière une reconnaissance nouvelle. Jasmin, précurseur des Félibres, ces poètes provençaux réunis autour de Mistral, Roumanille ou Brunel pour la sauvegarde de la langue d'oc, n'appartint cependant à aucun mouvement tout comme il se refusa, en dépit de son succès, à former école autour de son œuvre et de son style. Excellent orateur, personnalité flamboyante, il reçu les hommages et la célébrité de son vivant, laissant à sa mort, une production importante et depuis lors toujours lue et rééditée.</p>
<h2>Identité</h2>
<h3><b>Formes référentielles</b></h3>
<p style="text-align: justify;">Jasmin (1798-1864)</p>
<h3>Autres formes connues</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Boé, Jacques (nom à l'état civil)</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Gensemin (pseudonyme)</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Jansemin (pseudonyme)</p>
<h2>Éléments biographiques</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">C'est dans une famille modeste de l'Agenais que naît Jacques Jasmin, de son vrai nom Boé, le 6 mars 1798. En dépit des difficultés financières familiales, le jeune homme bénéficie d'une certaine éducation, étant placé quelques temps chez un cousin, instituteur à Agen, avant d'intégrer le séminaire de la cité. Son père, auteur en son temps de quelques charivaris accompagnant les festivités de Carnaval, peut pour sa part l'avoir familiarisé à l'écriture.<br /><br />Installé à son compte en tant que coiffeur dès ses dix-huit ans, la santé relativement florissante de son commerce lui permet de se livrer en parallèle à sa passion pour l'écriture. Dès 1822 avec <em>La fidelitat ageneso</em> (première parution dans le Journal du Lot-et-Garonne), et dès lors sans discontinuer jusqu'à la fin de sa vie, Jasmin va éditer ses différentes compositions, dont <em>Lou Charibari</em> dès 1825. Dix ans plus tard, paraît le premier tome d'une série de recueil intitulés <em>Las Papillotos</em>, initiant une forme éditoriale nouvelle des œuvres de Jasmin, ainsi qu'un tournant décisif dans la vie de leur auteur.</p>
<h2>Engagement dans la renaissance d'oc</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Jasmin représente, tout particulièrement dans les zones extérieures à la culture occitane, « le Gascon », avec toutes les connotations positives comme péjoratives que cela suppose. C'est ainsi qu'il se définit d'ailleurs lui-même dans ses écrits. S'il est Gascon par son appartenance géographique à l'Aquitaine, c'est en languedocien que s'exprime et écrit. L'agenais de Jasmin est toutefois un dialecte teinté de gascon car se trouvant à la marche entre les domaines linguistiques languedocien et gascon. Rédigeant des œuvres versifiées, reposant sur le rythme et la mélodie de la langue d'oc, les compositions de Jasmin sont pensées pour être chantées, déclamées. Lui-même s'avère un incroyable orateur et ainsi, messager idéal de ses œuvres. Il entame d'ailleurs très tôt un tour de France des régions, se rendant d'un bout à l'autre de l'Occitanie pour lire ses poèmes et en assurer ainsi leur diffusion auprès d'un public qui, tout en connaissant la langue, ne la lit pas toujours.<br />L'accueil favorable du premier tome des <em>Papillotos</em> publié par Charles Nodier dans le <em>Temps</em> d'octobre 1835, hissant la prose de Jasmin au niveau d'un Pierre-Jean de Béranger ou d'un Victor Hugo, lui ouvre les portes des salons parisiens. Il y rencontre tour à tour Lamartine, Ampère, Chateaubriand... Le poète d'Agen est également reçu par le roi Louis-Philippe, l'histoire voulant qu'un court échange en occitan soit alors entamé. Les prix et récompenses se multiplient très tôt à l'adresse de Jasmin. A Toulouse, son succès est tel que le Conseil municipal le fait "fils adoptif de la ville de Toulouse" et lui décerne une branche de laurier en or. En juillet 1853, le Félibrige l'honore à son tour du titre de "Maître-ès-jeux" tandis que l'Académie française, lui décerne le prix Monthyon.<br /><br />En dépit d'un réel succès public et critique, Jasmin ne demeure pas moins aux yeux des Parisiens et selon la formule de Balzac, le "poète-perruquier" (<em>La Monographie de la Presse parisienne</em>, 1842), ne dissimulant pas une position ambigüe vis-à-vis de la langue d'oc. Pour preuve, bien que lui remettant un prix et tout en vantant la qualité de sa prose, l'Académie française, ne pu se résoudre à faire de lui un Immortel. Tout comme la pourtant toulousaine Académie des Jeux Floraux, autrefois <em>Conservatori del Gay Saber</em>, qui ne récompensait alors que les seules compositions en langue française. Seule l'Académie d'Agen, patrie du poète, déroge pour sa part à la règle en 1830, récompensant Lou tres de may, poésie occitane rédigée par Jasmin à l'occasion de l'érection d'une statue d'Henri IV dans la voisine Nérac. <br />Jasmin n'en demeure pas moins le premier témoignage d'un succès et d'une audience pour l'occitan en-dehors de ses zones de diffusion traditionnelles. Son travail en faveur d'un enrichissement de la langue d'oc et d'une inter-compréhension entre dialectes, gascon, languedocien, limousin, auvergnat, provençal, vivaro-alpin font par ailleurs de lui un éclaireur pour la littérature occitane. Il ne fit toutefois pas école, n'affichant aucune prétention hors du monde de l'écrit, et notamment vis-à-vis des idées et idéaux par la suite développés par Frédéric Mistral et les félibres. Mort en pleine gloire le 4 octobre 1864, Jasmin fut source d'inspiration et précurseur pour un grand nombre d'auteurs, annonçant par son parcours, le succès rencontré par la suite par les félibres. Mistral lui-même, alors au faît de sa gloire, salua l'agenais du titre de « <em>Lou grand poueto dòu Mièjour</em> » en 1909 à Agen, inaugurant de ces mots la statue dédiée à Jasmin par sa ville natale.<br /><br /></p>
<hr />
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1854-1876
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Ebauches
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Boirac, Élie (1810-1884)
Boirac, Élie (1810-1884)
Description
An account of the resource
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Élie Boirac (1810-1884) sort à peine des limbes de l’oubli, demeure à la veille de voir son oeuvre publiée. Boulanger dans le village girondin de Saint-Macaire, sur la rive droite de la Garonne, à 45 kilomètres en amont de Bordeaux, il ne le quitta que pour la sous-préfecture voisine de La Réole, située à une dizaine de kilomètres, et mourut dans son village. Auteur de plusieurs dizaines de textes, dont la moitié environ en occitan, pamphlétaire redoutable et polémiste sans pitié, chansonnier, farceur, il fut aussi un militant profondément engagé dans la cause républicaine, au coeur de la Restauration, de la monarchie de Juillet et du Second Empire, ce qui lui valut pas mal d’ennemis et quelques ennuis avec l’autorité, qu’il adorait braver. Gascon de théâtre, colosse à a voix de stentor, grand amateur de conquêtes, il s’engagea dans les combats du quotidien de son village, attaqua de front ses détracteurs et parvint généralement à ses fins. Mais ses pamphlets, chansons et saynètes, restés manuscrits quoique recopiés plusieurs fois, n’ont à ce jour jamais connu les honneurs de l’édition et fut oublié presque aussitôt qu’il mourut, à l’exception d’une consécration tardive et d’ailleurs ambiguë au début des années 1930.</p>
<h2>Identité</h2>
<h3><b>Formes référentielles</b></h3>
<p style="text-align: justify;">Boirac, Élie (1810-1884)</p>
<h2>Élements biografiques</h2>
<h3>Un poète benlèu tròp lengut (peut-être trop bavard)</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Élie Boirac naquit le 5 janvier 1810 au Pian (aujourd’hui Pian-sur-Garonne) en Gironde, commune limitrophe de Saint-Macaire, de Pierre Boirac et de Catherine Marrot. Il mourut le 28 mars 1884 à Saint-Macaire. Boirac est donc l’exact contemporain du poète-boulanger marseillais d’expression occitane Victor Gelu (1806-1885) avec lequel il est possible de lui trouver bien des traits communs. Comme le Marseillais, Boirac exerçait par tradition familiale la profession de boulanger, son père l’ayant été avant lui, dans la boutique familiale située au rez-de-chaussée d’une maison de la rue Yquem à Saint-Macaire, où une plaque commémorative (en français) a été apposée. Comme Gelu, Boirac fut un républicain convaincu. Profondément hostile à Napoléon III, Boirac fut le fondateur du Cercle républicain de Pian en 1848. Il en assura la direction en plein Second Empire de la période autoritaire, ce qui lui valut d’être condamné au bannissement de sa commune. L’anecdote raconte – transmise par tradition familiale – que Boirac « s’exila » dans la commune voisine du Pian, à une poignée de mètres de sa maison, juste de l’autre côté de la rue. L’anecdote est remarquable, et colle à ce que ses écrits nous donnent à voir de la personnalité de Boirac : un personnage truculent et brillant, maniant l’insolence et la provocation avec talent. Néanmoins, les sources identifiables par ailleurs semblent contredire sur certains aspects cette légende « boiraquienne ». En réalité, Boirac ne s’est donc pas contenté de s’exiler à deux pas de chez lui, chez ses cousins. Il s’est expatrié à La Réole, où il était domicilé en janvier ou février 1852. Il s’est par contre caché (« soustrait par la fuite ») à l’approche de la police bonapartiste, et cette « cavale » peut correspondre effectivement à l’époque où le « boulanger-poëte », comme il se qualifiait lui-même se réfugia dans la maison toute proche d’un sien parent. Il ne paraît plus devoir être inquiété, début 1852, puisque même sous surveillance de la police, il semble continuer d’être l’« agent actif de la propagande » républicaine auprès des Réolais, après l’avoir été auprès des Macariens et Piannais. Quant au Cercle républicain, fondé en mars 1848, il en fut effectivement membre et le resta tant qu’il fut autorisé par le pouvoir, mais rien ne dit qu’il l’ait dirigé.<br />D’Élie Boirac nous sont parvenus soixante-treize textes, chansons, saynètes, satires locales, poèmes, textes engagés, ainsi que plusieurs fragments, dont trente-cinq totalement ou partiellement en occitan, encore tous inédits. Retenons principalement quatre pamphlets en occitan, qui ont pour titre <em>Rencountre</em> (1842), <em>Lou Tintamarre</em> (1846), <em>Lous trotoirs de Maouhargat</em> (1865) la <em>Riguedoundene</em> et le <em>Riguedoundoun</em> (1868). Les trois premiers ont une portée strictement locale, communale, et sont moins politiques que satiriques contre des personnes nommément désignées (Boirac nommait toujours ses cibles par leurs noms).<br />Le pamphlet <em>Lou Tintamarre</em>, daté de 1846, n’est pas politique en apparence. C’est un règlement de compte que Boirac inflige à un nommé Chaigne, un habitant de Pian qui avait osé composer lui aussi des satires et notamment s’attaquer aux habitants de Saint-Macaire, dont il était pourtant originaire. Mais Boirac ne s’arrête pas à une satire locale clochemerlesque. Le texte se poursuit sous des aspects délirants d’épopée homérique ou virgilienne.<br />Boirac met en scène le combat, comme un Victor Hugo, un Tasse ou un Homère burlesque. Il déroule les phases de l’épopée de ces soldats de l’An II des coteaux macariens.<br />Dans les <em>Trotoirs de Maouhargat</em>, en 1865, Boirac évoque les aménagements urbains apportés à ce quartier de Saint-Macaire, dont le nom gascon signifie exactement « mal foutu », et qui vient à cette époque de recevoir des trottoirs, remplaçant l’ancienne chaussée boueuse à la saison des pluies.<br />Les pamphlet appelés <em>Riguedoundene </em>et<em> Riguedoundoun</em> se suivent et datent de la même année. La <em>Riguedoundene</em> est une attaque contre la fanrare locale, accusée de bonapartisme et d’agression sur l’orphéon municipal soutenu par Boirac. Le <em>Riguedoundoun</em> le chef-d’œuvre de Boirac, mais aussi sa dernière œuvre connue. Âgé de cinquante-huit ans, le « boulanger-poëte » républicain voit le Second Empire toucher à sa fin. La petite ville est toujours administrée par le bonapartiste Étienne Ferbos, qui possède dans son conseil municipal un concurrent commercial direct de Boirac en la personne du boulanger Merle. Nous ne saurions dire si son engagement politique, son talent indéniable pour l’écrit polémique gascon, dans un village sans doute encore majoritairement occitanophone, ont porté tort à son négoce. Le gérant de l’histoire s’appelle Gilaresse, et ce n’est pas le seul nom que lui attribue Boirac. Globalement, le <em>Riguedoundoun</em> s’apparente à une suite d’insultes davantage qu’à une argumentation. Boirac semble trouver dans l’exercice une jubilation langagière qui le rapproche du genre <em>recardèir</em> bordelais et du <em>Cadichoune</em> et <em>Mayan</em> de Verdié, une de ses références identifiables. L’autre chapelet qui se rencontre dans le sonore pamphlet, c’est celui des noms. Car Boirac affectionne l’évocation sonore dans le choix de ses titres : le <em>rigadondon</em>, en occitan, se rapproche de l’idée de tintamarre, de charivari. Nous sommes proches ici de l’idée du chahut carnavalesque, jubilatoire et transgressif, et du <em>riga-raga</em>, la crécelle, l’instrument des charivaris, mais aussi des marginaux et particulièrement les plus rejetés d’entre eux, les lépreux.<br />Le <em>Riguedoundoun</em> est donc avant tout un règlement de comptes, avant d’être un cri du cœur d’un républicain.<br />Boirac tout entier tient dans une anecdote révélatrice à la fois du mode de fonctionnement du boulanger-poète et de ses opinions politiques sur le Second Empire. En 1852 fut démolie à Saint-Macaire une maison forte défensive du XIII<sup>e</sup> siècle, ancienne Chambre de l’Édit du Parlement de Bordeaux, restaurée en 1600 et que l’on appelait dans le pays le Palais du Turon. A cette occasion, Boirac, qui faisait construire un mur mitoyen au chantier, y plaça dans une fiole de verre deux ou trois pièces de monnaie anciennes ramassées sur le site, et une lettre dénonçant la destruction du monument historique et fustigeant le plébiscite de Louis-Napoléon en vue d’être couronné empereur des Français. Le pamphlet accusait le prince et son oncle, le défunt empereur Napoléon I<sup>er</sup> en des termes sanglants : « (le) plus grand Dévastateur et Despote que l’Enfer ait vomi sur la Terre...». Cette fiole fut découverte en 1907, vingt-trois ans après la mort du poète-boulanger, par des maçons chargés de démolir le mur que Boirac avait fait bâtir. Une tradition locale qui nous a été transmise par ses héritiers soupçonne Boirac d’avoir caché des fioles identiques un peu partout dans Saint-Macaire, dans des caches au creux des murs où elles seraient encore.</p>
<h2>Engagement dans la renaissance d'oc</h2>
<h3>À distance des félibres : le Gelu de la Gironde ?</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">La figure d’Élie Boirac ne peut que faire penser à celle du tonitruant Gélu, lui aussi boulanger et lui aussi tribun. Comme Gelu, Boirac semble avoir possédé une très forte et remarquable personnalité s’illustra dans le pamphlet mais aussi dans la chanson. La comparaison s’arrête là, car si les œuvres du Marseillais sont bien connues, éditées et rééditées à maintes reprises, ce n’est qu’à l’état de bribes que nous sont parvenues celles de Boirac. Ce qui les unit encore, toutefois, est leur refus de s’intégrer aux mouvements de renaissance de la langue et de la culture occitanes de leur temps. Il convient cependant de signaler qu’au temps de Boirac, en Gironde et plus largement en Gascogne, aucun mouvement félibréen structuré n’existait. Si à Bordeaux, quelques figure locales comme l’abbé Arnaud Ferrand (1849-1910) et son entourage semble amorcer un rattachement aux idées félibréennes, il faudra attente la fin de la décennie 1880 et les années 1890 pour voir se dessiner l’embryon d’une école félibréenne en Lot-et-Garonne, autour de Charles Ratier, Victor Delbergé et Jasmin fils. La Gironde, elle, n’aura pas d’institution félibréenne avant le siècle suivant. Gelu connaissait les félibres et s’en méfiait. Boirac ne les a vraisemblablement pas connus, et en eût-il eu l’occasion, l’orientation idéologique de ces premiers félibres girondins se trouvait à l’opposé exact de la sienne : catholiques, de tendance royaliste et fortement antirépublicains. Boirac connaissait Jasmin au moins de réputation, l’ayant probablement entendu, et le cite à plusieurs reprises dans ses textes. Les sonorités du coiffeur agenais, son contemporain, se retrouvent parfois au détour d’un vers, mais là s’arrête le rapport entre les deux voisins de la Garonne. En revanche, Boirac puise abondamment dans l’univers bordelais de Meste Verdié (1779-1820) et de la littérature populaire <em>recardèira</em> en gascon <em>pishadèir</em>. Il reste néanmoins une figure isolée, dont l’absence d’édition de son vivant - et à ce jour - donne l’image d’un poète oublié, sans postérité. Selon l’habitude des félibres, Boirac fut toutefois célébré lors de la Félibrée de 1930 qui se tint à Saint-Macaire, et lui fut entièrement dédiée.</p>
<br /><hr />
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2018-05-09 Aurélien Bertrand
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2019-03-26 Aurélien Bertrand
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La Réole (Gironde)
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1854-1876
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Boissel, Pierre (1872-1939)
Boissel, Pierre (1872-1939)
Subject
The topic of the resource
Médecin
Description
An account of the resource
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Pierre Boissel (1872-1939), médecin, s’est lancé dans la poésie en langue majoritairement occitane alors qu’une cécité commençait à le gêner. Ce handicap a été adouci par la présence de ses filles, qui, dès 1921, l’ont accompagné dans ses visites aux malades, et après 1927, dans l’écriture de ses poèmes. Il a publié un recueil de poèmes intitulé <em>Lou ser ol contou</em> et une saynète<em> Lou gal o contat</em>.</p>
<h2>Identité</h2>
<h3><b>Formes référentielles</b></h3>
<p style="text-align: justify;">Boissel, Pierre (1872-1939)</p>
<h3>Autres formes connues</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Boissel, Urbin Pierre (Nom à l'état-civil)</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Lo bon doctor Boissèl (pseudonyme)</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Œudipe (pseudonyme)</p>
<h2>Éléments biographiques</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Urbin Pierre Boissel est né le 10 septembre 1872 dans une petite maison du bourg de Conty, à Mouzens, Dordogne) dans un milieu modeste, ses grands-parents étaient paysans. Sa mère est issue d’une famille nombreuse. Il était fils de Jean Boissel, instituteur du village, et de Françoise Soulié originaire de la commune de Veyrines-de-Domme (Dordogne). Il a été le seul enfant du couple, et son père ne s’est pas remarié. Lui s’est marié le 6 juin 1898 avec Françoise Eline de Gisson, de Castels (Dordogne). Le couple a eu quatre filles : Emma née en 1899, Edith née en 1900, Denise née en 1902, Gilberte née en 1904.<br />Orphelin de mère très tôt, il est élevé par ses tantes qui « l’adorent et le gâtent. Elles n’arrivent pas à être sévères avec ce galopin qui vit une enfance libre comme l’air et près de la nature<a id="1" href="#note1"><sup>1</sup></a> ». Il participe aux travaux des champs, vendanges, moissons, récoltes. Cette enfance bucolique inspirera sa poésie.<br />Il baigne dans un monde rural où chacun s’exprime en occitan, mais il apprend le français avec son père instituteur. Il n’a aucune difficulté pour s’intégrer à l’école et sa scolarité primaire se déroule sans problème. Son père l’inscrit comme pensionnaire au lycée de Périgueux où ses études sont brillantes. En 1890, il part à Toulouse en faculté de médecine. À chaque période de vacances, il revient dans la propriété paternelle de Capudie. Il aurait aimé faire carrière dans la marine, mais il ne peut intégrer l’école de Santé Navale à Rochefort à cause d’un déficit de vision. Alors il choisit d’installer un cabinet de médecin en 1899 dans la petite ville de Saint-Cyprien, sa région natale.<br />C’est une bourg en pleine prospérité d’environ 1800 habitants, situé dans une région de polyculture, et entouré d’usines de ciments et de chaux qui attirent une importante population d’ouvriers.<br />Ses beaux-parents achètent une maison dans le quartier de la Couture, pour que leur fille puisse continuer ses études dans la communauté religieuse proche ; au premier étage Pierre installe son cabinet et soigne ses malades ; sous la terrasse de droite est logé le cheval qu’il conduit dans ses tournées. Une cour étroite le sépare de la maison d’habitation. Son épouse éduque leurs quatre filles. Elle leur parle français bien sûr, la seule langue reconnue par l’État et enseignée à l’école de façon énergique en ce début de siècle. Mais le père aime à parler la langue d’oc et il leur communique son engouement. Il s’en sert beaucoup dans ses visites, ce qui rend la communication avec ses patients plus facile. Dans un poème sans titre, il met en scène un quiproquo sur la langue qui prouve, pour un médecin, la difficulté de se faire comprendre s’il ne parle pas la langue du peuple<sup><a id="2" href="#note2">2</a> </sup>:</p>
<p style="line-height: 175%; padding-left: 30px; font-family: roboto; font-size: 85%; text-align: center;"><em>Un jour, je fus mandé chez un petit malade </em><br /><em>Qui voyait un confrère, en pays sarladais.</em><br /><em> Après un court trajet qui fut une ballade,</em><br /><em> Dieu, le joli pays ! Chez l’enfant j’arrivais. </em><br /><em>J’étais seul, ce matin, par extraordinaire </em><br /><em>Celui qui m’attendait fut le retardataire. </em><br /><em>J’approchai néanmoins du rustique berceau </em><br /><em>D’où je voyais sortir un tout petit museau </em><br /><em>Et je fus étonné d’un sommeil si tranquille </em><br /><em>Alors que les parents se faisaient tant de bile.</em><br /><em> C’est alors que je vis, rose, un petit flacon <br />Suspendu sur l’enfant par un menu cordon. </em><br /><em>Mais il s’est réveillé, troublé par ma présence, </em><br /><em>Il va pleurer, mais non, le flacon se balance <br />Poussé par mon index : l’enfant semble ravi </em><br /><em>Si bien que ses parents croient que je l’ai guéri, <br />Et que je les entends, surpris par ce sourire </em><br /><em>Aussi léger soit-il, en bon patois se dire </em><br /><em>« L’aoutre nous obio dit : mettez lou pendouilla, <br />Mais nous obio pas dit de lou fa brontoula<a id="3" href="#note3"><sup>3</sup></a>. » </em><br /><em>C’est vrai qu’il avait dit : « Pendant cet intermède, </em><br /><em>Vous voudrez, je vous prie, suspendre le remède<a id="4" href="#note4"><sup>4</sup></a>. »</em></p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Le 3 août 1914, l’Allemagne déclare la guerre à la France. Pierre Boissel est mobilisé et donne des soins aux blessés sur le Front. Il est atteint à la cuisse par un éclat d’obus, et il est nommé médecin chef des armées au Centre de Réforme de Limoges. En 1917, alors que la grippe espagnole fait des ravages, les médecins militaires ont pour mission d’aller soigner les malades dans les campagnes. Au cours d’une de ces visites, le chauffeur de son automobile perd le contrôle du véhicule, qui butte contre une pile de pont. Le traumatisme crânien dont va souffrir Pierre Boissel semble avoir aggravé son problème de vue : dès 1919, sa vision se trouble de plus en plus, et très vite ce sera la cécité complète. Un jour qu’il faisait sa tournée à vélo, le cheval ayant été réquisitionné pendant la guerre, un paysan qu’il n’avait pas vu dut faire un écart pour l’éviter sur la route... <br />Alors dès 1921, et jusqu’en 1927, sa fille aînée Emma l’accompagne dans ses déplacements dans une voiture automobile, et sur ses conseils, dispense même des soins aux malades. Il semble qu’il ait été très apprécié par ses clients parce qu’il montrait beaucoup d’empathie, il était en quelque sorte un des leurs par la langue et par ses origines. Entre eux, la langue n’était pas une barrière, mais une connivence. <br />En ce début de vingtième siècle, « le peu de recours thérapeutiques fait que le médecin doit souvent baser son action sur l’éducation des ruraux en leur expliquant les règles hygiéno-diététiques élémentaires. Ce n’est pas chose aisée quand on sait que cette population exprime mieux ses souffrances et comprend mieux les explications du médecin dans la langue qui est la sienne : le patois<a id="5" href="#note5"><sup>5</sup></a> ». <br />Il soigne les riches et les pauvres avec le même désintéressement, il est d’ailleurs souvent appelé « le médecin des pauvres » ; c’est un humaniste qui oublie de faire payer ses visites, ou qui reçoit en forme de gratification un poulet, des œufs ou autres. Dans le meilleur des cas, il est payé « aux tabacs », c’est-à-dire à la fin de l’année, lorsque les tabaculteurs ont livré leur marchandise à l’entrepôt de Saint-Cyprien. Le va-et-vient continu de charrettes puis de véhicules motorisés est bien accepté par la ville car si le tabac a été acheté un bon prix, le paysan content va payer ses dettes de l’année et même s’autoriser un peu de superflu…Le médecin perçoit à ce moment-là les honoraires d’une année de soins ! Il organise des cours fort appréciés pour les accouchées. <br />Il est élu conseiller municipal à Saint-Cyprien, non par goût de la politique, mais pour apporter du mieux dans la vie de ses concitoyens : il prend à bras le corps le problème majeur de sa ville, l’alimentation en eau potable. Des bornes fontaines sont posées au coin des rues. Cette tâche menée à bien, il se désintéresse du débat municipal. Il n’appartient à aucun parti politique, et est difficilement classable. Dans un poème intitulé <em>Requeta a Monsur Yvon Delbos</em>, Yvon Delbos qu’il connaît bien parce qu’il s’est trouvé avec lui au lycée de Périgueux, il se positionne du côté du paysan<a id="6" href="#note6"><sup>6</sup></a>. Il évoque le Front populaire de 1936 dans deux poèmes, et s’il n’adhère pas à son idéal, il reconnaît que la vie devrait être plus douce pour les plus démunis, et souhaite que les riches donnent un peu aux pauvres. Sa personnalité ne correspond pas vraiment à son milieu : par son mariage il était entré dans une famille bourgeoise, mais au vu de son œuvre il ne semble pas qu’il ait eu beaucoup d’affinités avec ce milieu-là.</p>
<h2>Engagement dans la renaissance d'oc</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">L’année 1927 est importante dans la vie de Pierre Boissel. Le curé de la paroisse organise des projections cinématographiques et un film est détérioré ; il faut le rembourser, et il s’agit d’une somme énorme. Pour trouver les fonds, le docteur Boissel prépare la revue <em>En panne</em> qui décrit la vie quotidienne de la cité, et il met en scène les habitants de la ville eux-mêmes. Son goût pour le spectacle lui vient sans doute de ses prestations sur les planches au Capitole de Toulouse quand il était étudiant, pour se faire un peu d’argent. C’est un évènement… et le départ de Pierre Boissel dans la création littéraire.<br />À partir de 1928, il commence à tromper l’ennui que lui occasionne son mal par la poésie. Il installe un bureau dans une pièce contiguë à son cabinet médical. Il écrit avec un guide-lignes, fait de bandes parallèles de carton placées à intervalles réguliers, dans lesquels il guide son crayon à papier en le faisant buter contre le carton. Le procédé ne marche pas toujours et des lignes se superposent, rendant le manuscrit illisible. Il ne cesse pas d’exercer sa profession malgré son handicap et, sa fille aînée s’étant mariée, c’est maintenant sa fille cadette qui l’accompagne sur les chemins, mais aussi dans l’écriture des poèmes qu’il lui dicte. Il se remémore les personnes, les bois, les prés, les ruisseaux, qui lui étaient familiers. Il les dépeint avec justesse, finesse et humour en convoquant ses souvenirs, et il choisit de les exprimer le plus souvent en langue d’oc. Cette langue qui l’a tant aidé dans l’exercice de la médecine, il va en devenir un ardent défenseur. Il en vante les mérites : elle est parfois rude, parfois douce, parfois ironique ou grivoise. Si quelquefois il emploie le vocable « patois » pour la désigner, il choisit le plus souvent avec tendresse les termes <em>Lou Sorlodés</em>, ou <em>Nostre parlar<a id="7" href="#note7"><sup>7</sup></a></em>, c’est-à-dire la langue de la région de Sarlat, son pays natal :</p>
<p style="line-height: 175%; padding-left: 30px; font-family: roboto; font-size: 85%; text-align: center;"><em><span style="text-decoration: underline;">Nostre parlar</span> <br /><br />Lenguo qué, pétit aï oppréso <br />Près déous londiers, sans alphabet, <br />Lou paoúré sot, qué té mespréso <br />Déou ové lou cervel estret. <br /><br />Souvent ruffo coummo los paouttos <br />Del bouyer qué faï lou seillou, <br />Qué s’offino, quand sus loï gaouttos <br />Dé so moi met un poutou ! <br /><br />Et sé dé toun brèt, té souvénès <br />Ero douço, quand lo Mioun <br />Contabo: soun, soun, vènés, nènés, <br />Soun, soun, soun, vènéis doun. <br /><br />Semblo noscudo per fa riré <br />O taoulo, nostrès invitats, <br />Né savis pas per meillou diré <br />Lus countés, qualqué paou pebrats. <br /><br />Sé per molhur quitté lo borio, <br />Per t’en onna débès Poris: <br />Pétit : gardo né lo mémorio <br />Te roppeloro ton poïs. <br /><br />Quand Froncillou qué tés l’olaïré <br />Porloro pus lou Sorlodés, <br />Dé blat, né soménoro gaïre, <br />Lus bios savent pas lou francés.<a id="8" href="#note8"><sup>8</sup></a></em></p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Il aime se moquer de ceux qui, partis ailleurs, l’oublient trop vite ou en ont honte comme dans <em>Lou patois tornat</em> (recueil <em>Flors de bruga</em>), ou dans <em>Lo dròlle e l’ase</em> (recueil <em>Lou ser ol contou</em>). Dans ce dernier, un gars monté à Paris et qui parle « ponchut » en revenant, propose à son père de le suivre à son retour pour apprendre à parler français. Mais le père rusé lui répond : je vais d’abord envoyer mon âne et je verrai ce que j’ai à faire :</p>
<p style="line-height: 175%; padding-left: 30px; font-family: roboto; font-size: 85%; text-align: center;"><em>Quand l’asé tournet o lo borio,</em><br /><em>Qué tournet beïré lou poillé,</em><br /><em>Et qué voulguet diré so tsoïo,</em><br /><em>… Réconabo toutsours porié !<a id="9" href="#note9"><sup>9</sup></a></em></p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Il écrit en 1932 la saynète aux accents patriotiques <em>Lou gal a contat</em> pour la félibrée de Sarlat, éditée par les Éditions Michelet, il y relate le retour de guerre d’un fils. Cette pièce a été jouée par les habitants de Saint-Cyprien dans leur bourgade, puis dans les villages de la région et quelque temps après Place des Quinconces à Bordeaux grâce à son ami le docteur Balard, gynécologue dans cette ville ; elle a même été retransmise par la radio Bordeaux-Lafayette. Une autre saynète <em>Jeanne la pastourelle</em>, sous-titrée <em>Le diable à Redon-Espic</em> parle de l’évènement qui ébranla la contrée le 8 septembre 1814 : une jeune bergère prétendit avoir conversé avec la Vierge qui lui était apparue par deux fois à Redon-Espic, sur la commune de Castels proche, non loin d’une église du XII<sup>e</sup> siècle abandonnée, qui servait d’étable à un propriétaire voisin. Depuis, un pèlerinage s’y déroule chaque 8 septembre<a id="10" href="#note10"><sup>10</sup></a>. La pièce sera jouée à Saint-Cyprien par ses habitants, mais ne sera pas publiée. Ces thèmes alimentent les conversations des Cypriotes, même des années après les faits. <br />Pierre Boissel est donc connu maintenant comme médecin expérimenté, mais aussi comme poète : la poésie est devenue son refuge. Il dépeint le monde rural comme s’il l’avait sous les yeux, alors que, devenu aveugle, il convoque seulement ses souvenirs. Il publie ses textes dans <em>Le Glaneur</em> journal imprimé par Michelet, et en 1935 paraît aux Éditions Michelet <em>Lou ser ol contou</em>, recueil d’une centaine de poèmes, dont une dizaine en français et le reste en langue d’oc. Les travaux de Frédéric Mistral ont fait leur chemin, la prise de conscience de l’importance de la langue d’oc, et le mouvement félibréen ont amené des érudits, mais aussi des artisans à lui redonner vie et même à la magnifier dans la poésie. Il est dans leur lignée ; dans les années 1930, il devient membre du <em>Bournat dau Perigord</em>, puis <em>mantenaire</em><a id="11" href="#note11"><sup>11</sup></a> en 1933, et s’inscrit à part entière dans l’espace de création où s’est développée la langue au début du XX<sup>e</sup> siècle. <br />Sa graphie est phonétique. Les querelles entre partisans de la graphie félibréenne et ceux qui choisissent d’employer une norme facilitant les communications semblent l’agacer, comme il le montre dans le poème suivant :</p>
<p style="line-height: 175%; padding-left: 30px; font-family: roboto; font-size: 85%; text-align: center;"><span style="text-decoration: underline;">Lutrin</span> <br /><br /><em>Ah ça! Quo duroro toutsour </em><br /><em>Dé porlar de la félibrado! </em><br /><em>Ou nous beiran un brabé tsour </em><br /><em>Nous foutré qualquo débourado. </em><br /><br /><em>Dé l’encrier borren lo riou! </em><br /><em>Qué tout ço qué pouden escriré </em><br /><em>Quo bal pas lou pet d’uno piou; </em><br /><em>Et quo fénirio per fa riré. </em><br /><br /><em>Mon Diou mé qué quo pot bou fa! </em><br /><em>Per qué sé douna tant dé peino: </em><br /><em>Doyssalour diré « ma fenna » </em><br /><em>Et nous aoutrés diré « mo fenno »!<a id="12" href="#note12"><sup>12</sup></a></em></p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">1935, c’est l’année où Louis Alibert publie sa <em>Gramatica Occitana</em> qui prône une « norme classique », fixe la grammaire, le <em>biais de dire</em>. Le docteur Boissel garde ses habitudes ; étant aveugle, il n’aurait pas pu sans difficulté se plier aux nouvelles règles orthographiques. On remarque qu’il utilise beaucoup de gallicismes. Le recueil de poèmes <em>Lou ser ol contou</em> est devenu célèbre. Qui aujourd’hui n’a pas un exemplaire dans sa maison, acheté par des admirateurs du siècle passé ? Ils y retrouvaient des situations vécues, scènes de dur labeur ou scènes de réjouissances, scènes romantiques ou histoires « <em>pebradas</em> » malicieuses, décrites avec une vérité qui prouvait que Pierre Boissel faisait partie des leurs, répétées à l’infini dans les veillées ou les réunions de famille. <br />Leurs inquiétudes ou leurs interrogations à propos des technologies nouvelles ou des décisions inhabituelles, ils les retrouvaient dans <em>Ton lum</em><a id="13" href="#note13"><sup>13</sup></a>, <em>Lo royoun X</em><a id="14" href="#note14"><sup>14</sup></a>, ou dans <em>L’houro nouvello</em><a id="15" href="#note15"><sup>15</sup></a>. <br /><br />Après l’année 1937, Pierre Boissel n’exerce plus la médecine que de manière confidentielle. Il prépare un autre recueil de cent poésies qu’il intitule <em>Flors de bruga</em><a id="16" href="#note16"><sup>16</sup></a> et qu’il n’a pas pu concrétiser avant sa mort…<br /> S’ajoutent à cette œuvre plus de cent cinquante textes inédits ou parus uniquement dans la presse comme <em>Le glaneur</em>, journal conservateur littéraire, commercial, agricole, publiant des annonces et paraissant le dimanche, jour où les Périgourdins avaient le plus de temps pour lire. D’autres sont parus dans <em>Le Périgourdin de Bordeaux</em>, <em>Lou Bournat</em> qui est la revue félibréenne du « Bournat dau Perigord », ou <em>Ol contou</em>, bimensuel publié par l’imprimerie Simon du Bugue. Ils ont été édités sous le titre <em>Estugi ma pluma</em> aux Editions du Perce-Oreille en juin 2018. Il s’agit de textes manuscrits de la main du docteur lui-même ou dactylographiés par une main amie. <br />Pour célébrer le terroir, il s’exprime dans un romantisme nostalgique qui avait commencé à être à la mode dans la littérature occitane dans les années 1820. Il emploie la structure en octosyllabes à rimes plates ou croisées, il arrive qu’il s’exprime aussi en alexandrins et en vers de six pieds. <br />Il aime refaire à sa manière des fables de Jean de La Fontaine :</p>
<p style="line-height: 175%; padding-left: 30px; font-family: roboto; font-size: 85%; text-align: center;"><span style="text-decoration: underline;"></span><em>Se dins lo fablo qu’aï ponado <br />Aï contsat, per moun Sarladé <br />La cigogno per lo becado <br />Lafontaino, perdounas mé !<a id="17" href="#note17"><sup>17</sup></a></em></p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Pierre Boissel décède à 67 ans à son domicile à Saint-Cyprien. Il mérite sa place dans le patrimoine culturel et la littérature d’Occitanie. <br />Les deux ouvrages posthumes de l’œuvre du docteur Boissel présentent chaque poème sous trois aspects :<br /> - le texte original avec sa propre graphie pour respecter son travail <br />- le texte transcrit en occitan normalisé afin qu’il soit accessible à tous ceux qui apprennent l’occitan aujourd’hui <br />- la version française, pour ceux qui ne connaissent pas la langue d’oc<br /><br /></p>
<hr />
<p id="note1" style="text-align: justify; line-height: 150%;">1. Garrigue Jean-Louis, <em>Docteur Boissel 1872-1939</em>, Thèse pour le diplôme d’Etat de docteur en médecine, université de Bordeaux II, année 1993. <a href="#1">↑</a></p>
<p id="note2" style="text-align: justify; line-height: 150%;">2. Dans <em>Estugi ma pluma</em>, recueil de poésies inédites du Dr Boissel, 2018 (Editions du Perce-Oreille, Coux-et-Bigaroque-Mouzens). <a href="#2">↑</a></p>
<p id="note3" style="text-align: justify; line-height: 150%;">3. « L’autre nous avait dit : suspendez-le, / Mais il ne nous avait pas dit de le faire balancer. » <a href="#3">↑</a></p>
<p id="note4" style="text-align: justify; line-height: 150%;">4. Dans <em>Estugi ma pluma</em>, recueil de poésies inédites du Dr Boissel, 2018 (Editions du Perce-Oreille, Coux-et-Bigaroque-Mouzens). <a href="#4">↑</a></p>
<p id="note5" style="text-align: justify; line-height: 150%;">5. Garrigue Jean-Louis, <em>Docteur Boissel 1872-1939</em>, Thèse pour le diplôme d’Etat de docteur en médecine, université de Bordeaux II, année 1993. <a href="#5">↑</a></p>
<p id="note6" style="text-align: justify; line-height: 150%;">6. Yvon Delbos (1885-1956) a été député radical socialiste de 1924 à 1940, membre du bureau de la Ligue de la République, président de la fédération de la Dordogne de la Ligue des Droits de l’Homme, sous-secrétaire d’Etat chargé de l’enseignement technique et des Beaux-Arts, puis ministre de l’Instruction Publique et des Beaux-Arts (1925), ministre de la Justice (1936), ministre des Affaires Etrangères de 1936 à 1938, ministre de l’Éducation Nationale au moment de l’adoption de la loi Deixonne. <a href="#6">↑</a></p>
<p id="note7" style="text-align: justify; line-height: 150%;">7. Dans Estugi ma pluma, op. cit. <a href="#7">↑</a></p>
<p id="note8" style="text-align: justify; line-height: 150%;">8. Notre parler / Langue que petit, j’ai apprise / Près des landiers, sans alphabet, / Le pauvre sot qui te méprise / Doit avoir le cerveau étroit. / Souvent rude comme les mains / Du bouvier qui fait le sillon, / Qui s’affine quand sur les joues / De son amie il met un baiser ! / Et si de ton berceau, tu te souviens / Elle était douce, quand la Miou / Chantait : sommeil, sommeil, viens, viens / Sommeil, sommeil, sommeil, viens donc. / Elle semble née pour faire rire / À table, nos invités. / Je n’en sais pas de mieux pour dire / Les contes quelques peu salés. / Si par malheur tu quittes la ferme / Pour t’en aller à Paris : / Petit : gardes- en la mémoire / Elle te rappellera ton pays. / Quand Francillou qui tient l’araire / Ne parlera plus le Sarladais, / Du blé, il n’en sèmera guère, / Les bœufs ne savent pas le français. <a href="#8">↑</a></p>
<p id="note9" style="text-align: justify; line-height: 150%;">9. Quand l’âne revint à la ferme, / Qu’il revit le pailler, / Et qu’il voulut dire sa joie /… Il braillait toujours pareil. <a href="#9">↑</a></p>
<p id="note10" style="text-align: justify; line-height: 150%;">10. Bourgès Audivert Monique, <em>Castels pluriel, Castels singulier</em>, Périgueux, Editions couleurs Périgords, 2008, et <a href="http://www.lesamisderedonespic.fr/" target="_blank" rel="noopener">www.lesamisderedonespic.fr</a> <a href="#10">↑</a></p>
<p id="note11" style="text-align: justify; line-height: 150%;">11. « Mantenaire » est le titre donné aux seize membres du Conseil du Bournat, son conseil d’administration en quelque sorte. Les adhérents de base sont des « abeilles ». <a href="#11">↑</a></p>
<p id="note12" style="text-align: justify; line-height: 150%;">12. Lutrin / Ah mais ! / Ça durera toujours / De parler de la félibrée / Ou on nous verra un beau jour / Nous mettre quelque débourrée. / De l’encrier fermons le ruisseau ! / Parce que tout ce que nous pouvons écrire / Ça ne vaut pas le pet d’une puce ; / Et ça finirait par faire rire. / Mon Dieu mais qu’est-ce que ça peut vous faire ! / Pourquoi se donner tant de peine : /Laissez-les dire « Ma fenna » et nous autres dire « <em>Mo fenno !</em> » <a href="#12">↑</a></p>
<p id="note13" style="text-align: justify; line-height: 150%;">13. Dans <em>Estugi ma pluma</em>, recueil de poésies inédites du Dr Boissel, 2018 (Editions du Perce-Oreille, Coux-et-Bigaroque-Mouzens). <a href="#13">↑</a></p>
<p id="note14" style="text-align: justify; line-height: 150%;">14. Paru dans <em>Lou ser ol contou</em> <a href="#14">↑</a></p>
<p id="note15" style="text-align: justify; line-height: 150%;">15. Paru dans <em>Lou ser ol contou</em> <a href="#15">↑</a></p>
<p id="note16" style="text-align: justify; line-height: 150%;">16. Dans <em>Flors de bruga,</em> Editions du Perce-Oreille, 2018, Coux-et-Bigaroque-Mouzens (24220) <a href="#16">↑</a></p>
<p id="note17" style="text-align: justify; line-height: 150%;">17. «Si dans la fable que j’ai volée / J’ai changé, pour mon Sarladais / La cigogne par la bécasse / La Fontaine pardonne-moi !» <a href="#17">↑</a></p>
<hr />
<h2>Bibliographie de Pierre Boissel</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;"><em>- </em>Boissel Docteur, <em>Lou gal o contat</em>, saynète patoise, Sarlat, imp. Michelet, 1932, 18 p.<br /> - Boissel Docteur, <em>Lou ser ol contou</em>, recueil de poésies patoises, Sarlat, imp. Michelet, première édition en 1935, réunit 130 poèmes suivis d’une table des matières par ordre alphabétique des poèmes,149 p. <br />- Boissel Docteur, <em>Lou ser ol contou</em>, recueil de poésies patoises, Sarlat, imp. Michelet, réunit les mêmes 130 poèmes, plus 10 poèmes en français, sans table des matières, 152 p. <br />- Boissel Docteur, <em>Lou gal o contat</em>, Sarlat, imp. Michelet, 1935. <br />- Boissel Docteur, <em>Lou ser ol contou</em>, recueil de poésies patoises, Sarlat, imp. Michelet, reprend la deuxième édition de 1935, plus une table des matières dans l’ordre de la pagination, 157 p. <br />- Boissel Docteur, <em>Lou ser ol contou</em>, poésies patoises du Sarladais, suivies de la saynète <em>Lou gal o contat</em>, Périgueux, Les éditions du Périgord Noir, 1975, 213 p.<br /> - Peiragudas : Le groupe musical a enregistré 3 poésies du recueil <em>Lou ser ol contou</em> sur disque microsillon <em>Lo leberon</em>, aux Editions Ventadorn, 1978 : <em>Lo grapald</em>, <em>Ai paur</em>, <em>En passant camin</em>. Peiragudas chante dans les concerts : <em>L’ogre</em>, <em>Sei bandat</em>, <em>Sans voler zo far</em>, aussi tirées du recueil <em>Lou ser ol contou</em> mais pas encore enregistrées.<br /> - Boissel Docteur, <em>Lo ser al canton, Choix de poèmes</em>, Atelier Sarladais de Culture occitane, (A.S.C.O.), 1985, 27 poèmes dans la graphie du Docteur Boissel repris dans la graphie occitane normalisée et traduits par Michel Soulhié, plus une cassette audio, 46 p. <br />- Garrigue Jean-Louis, <em>Docteur Boissel (1872-1939)</em>, thèse pour le diplôme d’Etat de docteur en médecine générale, Université de Bordeaux II, U.F.R. de sciences médicales, 10 juin 1993. <br />- Garrigue Jean-Louis, <em>Pierre Boissel (1872-1939) médecin et poète occitan</em>, Société d’Art et d’Histoire de Sarlat et du Périgord Noir, 2004. (résumé de sa thèse) <br />- Boissel Docteur, <em>Lou ser ol contou</em>, Bayac, Éditions du Roc de Bourzac, 2004. (Fac-similé de l'édition Michelet.) <br />- Gerval Guy, <em>Le soir au cantou</em>, recueil de poésies patoises du docteur Boissel, avec <em>L’aveugle de Castelcuillé</em>, poème occitan de Jasmin, Pomport 24240, éd. Cyrano, 2011. (traduction en français des poèmes)<br /> - Chavaroche Daniel, <em>Docteur Boissel poète paysan</em> avec C.D. audio en occitan, Sarlat, éditions ASCO, 2015. (poèmes tirés de <em>Lou ser ol contou</em> en occitan normalisé)</p>
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Bourgès Audivert, Monique
Publisher
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Centre interrégional de développement de l'occitan (Béziers)
Recherche en domaine occitan (Montpellier)
Date
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2018-01-15
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2019-01-31 Aurélien Bertrand
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1914-1939
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Saint-Cyprien (Dordogne)
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