Clément Besombes (1937-2010)
Enseignant ; professeur
<p><br />Né le 11 octobre 1937 à Canines, commune de Teissières-les-Bouliès (Cantal), mort le 21 décembre 2010 à Mauriac (Cantal) ; PEGC dans le Cantal ; militant du SNI ; militant communiste ; conseiller municipal de Mauriac. Membre du Félibrige et de l’IEO, enseignant d’occitan au lycée de Mauriac, fondateur de l’association folklorique la Miramontesa et de l’Escola felibrenca de Mauriac. L’occitan languedocien est sa langue maternelle, dans la forme du Carladez. Il emploiera ensuite la forme auvergnate pratiquée à Mauriac.<br /><br /><br /></p>
<h2>Identité</h2>
<h3><br />Formes référentielles :</h3>
<p style="margin-bottom: 0cm;">BESOMBES Clément, Jean, Bernard (Etat civil)</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; text-decoration: none;"><span style="color: #000000;"><span lang="fr-FR"><span style="color: #250000;"><span style="font-family: Calibri, serif;"><span style="text-decoration: none;"> </span></span></span></span></span></p>
<h3>Autres formes du nom :</h3>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; text-decoration: none;"><span style="color: #000000;"><span lang="fr-FR"><span style="font-family: Calibri, serif;"> Clemens d’O Canino (d’après le nom du lieu-dit de sa naissance).<br /><br />Clamenç Besombes<br /><br />Clamenç Besomba</span></span></span></p>
<br />
<h2>Éléments biographiques</h2>
<br />
<p>Fils d’agriculteurs socialistes, une particularité de l’ouest du Cantal, proche du Quercy voisin, Clément Besombes reçoit les premiers sacrements catholiques. Il est élève de l’École normale d’instituteurs d’Aurillac et exerce comme instituteur à Salers (1958-1959), puis à Ydes (1959-1968) où il enseigne l’espagnol comme PEGC. <br />Il devient ensuite professeur d’enseignement général au collège puis au lycée de Mauriac jusqu’à sa retraite en 1997. <br />Il effectue son service militaire dans un régiment de zouaves en Algérie (novembre 1960-septembre 1962).<br />Membre du Parti communiste français depuis 1962, avec des fonctions locales puis départementales (de 1965 à 1997). En 1978, il devient président de l’Association des élus communistes et républicains du Cantal, lors de sa création.<br />Clément Besombes, secrétaire cantonal du Syndicat national des instituteurs, a fait partie du comité départemental de la FEN (Fédération de l’éducation nationale). Il adhére par la suite à la CGT-Education. Militant de la Fédération des œuvres laïques, il présidait un groupe de défense des traditions.<br />Il se marie en mars 1959 à Chalvignac (Cantal) avec une institutrice. Ils ont eu trois enfants.<br />Clément Besombes, en tête de la liste de gauche aux élections municipales de Mauriac en 1977, devient conseiller municipal minoritaire et conserve son siège en 1983 et en 1989, jusqu’à sa démission en 1990. Candidat pour le conseil général dans les cantons de Saignes en 1961 et 1970, puis de Mauriac en 1973, 1979, 1985. Il est le candidat suppléant d’Alain Cousin aux élections législatives dans la deuxième circonscription (Saint-Flour-Mauriac) en 1978. Ils obtinrent 12,6 % des suffrages, derrière les socialistes.<br /><br /></p>
<h2>Engagements dans la renaissance d'oc</h2>
<p><br /><br />Clément Besombes avait fréquenté le Collège d’Occitanie, puis les universités de Clermont-Ferrand 2, de Montpellier 3 et de Valence (Espagne). Licencié en langue et civilisation d’oc, il a obtenu l’ouverture d’une option d’occitan au lycée Marmontel de Mauriac. Il coordonne plusieurs projets d’action éducative avec ses élèves, souvent à base de collectages. Ces projets donnent lieu à l’édition de plaquettes ronéotées, systématiquement saluées en avant-propos par ses proviseurs successifs<br />Il participe aux activités de la FELCO – Fédération des enseignants de langue et culture d’oc.<br />Félibre depuis 1962, mestre d’òbra en 1981, majoral en 1994 (cigale de la Narbonnaise où il succède au majoral limousin Raymond Buche), sendic d’Auvergne, il fonde à Mauriac, après son arrivée en 1968, plusieurs associations félibréennes : <br />L’Escòla felibrenca de Mauriac, en 1974, dont il est le capiscòl et qui publie quelque temps le bulletin ronéoté Buta !. Nous avons pu consulter les numéros 6 et 10 de ce bulletin rédigé en occitan qui contient des informations sur la vie de L’escòla ainsi que des textes et informations diverses sur la vie locale, le petit patrimoine (croix), les écrivains de langue d’oc, notamment Julien Galéry dont C. Besombes publiera en 2000 un recueil de textes inédits précédés par une présentation de l’auteur et de son œuvre. <br />La Miramontesa, dont le nom, note Noël Lafon, est inspiré par les ruines proches du château de Miremont. Besombes connaît bien les danses folkloriques, puisque passé par La Bourrée d’Aurillac, puis par le groupe très connu du Terradour flouricat. Cependant, note encore Lafon, le groupe ne s’en tient pas à des spectacles folkloriques, il organise également des collectages.<br />Il fonde à Mauriac au début des années 1990 le Musée conservatoire des traditions rurales, qu’il appelle d’abord l’Ostau roge, et qui porte désormais son nom : https://www.auvergne-destination-volcans.com/fiches/musee-conservatoire-des-traditions-rurales-clement-besombes/.<br />Il publie de nombreuses chroniques en occitan dans le journal Le Réveil de Mauriac, ou dans l’hebdomadaire communiste départemental, Le Cantal ouvrier et paysan (signant « Clemens d’O Canino »). Il dirige des numéros spéciaux de la revue de la maintenance occitane d’Auvergne, La Cabreta. L’ouvrage de Noël Lafon qui est une de nos sources répertorie plus d’une centaine de ses chroniques dans cette revue.<br />À ces divers titres, il a été promu chevalier des Arts et lettres en l’an 2000.<br />Il continue son activité occitane après sa retraite.<br /><br /><br /></p>
<h2>Bibliographie Clément Besombes</h2>
<ul>
<li>
<p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: medium;"><i>Las Parpandejadas</i></span><span style="font-size: medium;">, éd. bilingue occitan-français, préface de Joan Fay, Majoral del Felibrige, Mauriac, 1986.<br /><br /></span></p>
</li>
<li>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="font-size: medium;"><i>La tradition orala dins lo Parlar Mauriagués</i></span><span style="font-size: medium;">, projet d’action éducative, année scolaire 85-86, Collège et Lycée de Mauriac, Cantal, plaquette ronéotée, 23 p. recto simple.<br /><br /></span></p>
</li>
<li>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="font-size: medium;"><i>Francés Demurat</i></span><a class="sdfootnoteanc" name="sdfootnote1anc" href="#sdfootnote1sym"><sup>1</sup></a><span style="font-size: medium;"><i> (1766-1838), occitanista e temònh de la Revolucion, </i></span><span style="font-size: medium;">élèves occitanistes du lycée, dir. Clément Besombes, PAE 88-89, lycée Marmontel, 15200, Mauriac, decembre de 1989, brochure ronéotée, non paginée, 21 pages recto. Brochure réalisée à partir de manuscrits de Demurat et autres documents d’archives listés en fin de document.<br /><br /></span></p>
</li>
<li>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="font-size: medium;"><i>Des semailles aux moissons (la culture traditionnelle des céréales) Recueil de textes / De l’araire al ventadorn (la cultura tradicionala de las cerealas) Recuèlh de tèxtes, </i></span><span style="font-size: medium;">PAE occitan, 1991-1992, non paginé, 21 p.<br /><br /></span></p>
</li>
<li>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="font-size: medium;"><i>Inédits de Julian Galéry</i></span><span style="font-size: medium;">, edicions de la Cabreta, 2000<br /><br /></span></p>
</li>
</ul>
<h2>Source</h2>
<ul>
<li>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;" align="JUSTIFY"><span style="font-size: medium;">Jean Fourié, Dictionnaire des auteurs de langue d’oc de 1800 à nos jours, 2</span><sup><span style="font-size: medium;">ème</span></sup><span style="font-size: medium;"> éd. Felibrige, Aix, 2009. [1</span><sup><span style="font-size: medium;">ère</span></sup><span style="font-size: medium;"> éd. 1994)<br /><br /></span></p>
</li>
<li>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;" align="JUSTIFY"><span style="font-size: medium;">Jacques Girault et Vincent Flauraud, notice du MAITRON, largement reproduite ici grâce à l’aimable autorisation de Jacques Girault, qui s’est appuyé sur des entretiens avec Besombes : </span><span style="font-size: medium;">https://maitron.fr/spip.php?article16581, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 25 mars 2018. Cette notice cite les archives suivantes :<br /><br /></span></p>
<ul>
<li>
<p style="margin-top: 0.18cm; margin-bottom: 0.18cm; line-height: 100%;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: Calibri, serif;">Archives Parti communiste français. Renseignements fournis à J. Girault par l’intéressé. </span></span></span></p>
</li>
<li>
<p style="margin-top: 0.18cm; margin-bottom: 0.18cm; line-height: 100%;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: Calibri, serif;"><i>Le Cantal ouvrier et paysan</i></span><span style="font-family: Calibri, serif;">, 28 février 1970, 8 mars 1970, 1er septembre 1973, 22 septembre 1973, 2 octobre 1976, 30 octobre 1976, 20 novembre 1976, 9 avril 1977, 16 avril 1977, 4 juin 1977, 24 décembre 1977, 28 janvier 1978, 27 janvier 1979, 11 juin 1994, 1er juillet 2000, 1er novembre 2011. <br /><br /></span></span></span></p>
</li>
</ul>
</li>
<li>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;" align="JUSTIFY"><span style="font-size: medium;">Noël Lafon, </span><span style="font-size: medium;"><i>Écrits occitans cantaliens. Dix siècles d’écrits occitans</i></span><span style="font-size: medium;"> (XI-XXI</span><sup><span style="font-size: medium;">e</span></sup><span style="font-size: medium;"> siècles). Notice Besombes : p. 689-693.<br /><br /></span></p>
</li>
<li>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="font-size: medium;">Échanges avec madame Monique Besombes.<br /><br /></span></p>
</li>
<li>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="font-size: medium;">Nécrologie dans le quotidien </span><span style="font-size: medium;"><i>La Montagne</i></span><span style="font-size: medium;">, décembre 2010.<br /><br /></span></p>
</li>
</ul>
<div id="sdfootnote1">
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; page-break-before: always;"><span style="font-size: small;"><a class="sdfootnotesym" name="sdfootnote1sym" href="#sdfootnote1anc">1</a><sup></sup> Ainsi orthographié sur la couverture. Les textes produits en classe, de même que les documents photocopiés hésitent entre « de Murat » et « Demurat », la première forme est cependant la plus fréquente.</span></p>
</div>
Marie-Jeanne Verny
CIRDOC - Mediatèca occitana (Béziers)
Recherche en domaine occitan (Montpellier)
2021-10-06, Blandine Delhaye
Lespoux, Yan
Martel, Philippe
Verny, Marie-Jeanne
Cet article est mise à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution (Marie-Jeanne Verny , ReSO, CIRDOC)- Pas d’Utilisation Commerciale - Partage dans les Mêmes Conditions 4.0 International.
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Cordes, Léon (1913-1987)
Cordes, Léon (1913-1987)
Écrivain
Agriculteur ; paysan
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Léon Cordes (Siran, Hérault, 30 mars 1913, Montpellier, 19 octobre 1987), agriculteur, écrivain, cofondateur de <em>L’Ase Negre – Occitania</em>, membre du Félibrige, de la Société d’Études Occitanes, puis de l’Institut d’Études Occitanes.</p>
<h2>Identité</h2>
<h3><b>Formes référentielles</b></h3>
<p style="text-align: justify;">Cordes, Léon (1913-1987)</p>
<h3>Autres formes connues</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Còrdas, Leon (forme occitane du nom)</p>
<h2>Éléments biographiques</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Issu d’une famille originaire de Minerve (Hérault), où il passe sa prime enfance après la mobilisation en 1914 puis la mort de son père, il retrouve en 1920 la propriété viticole de Siran dont il s’occupe lui-même à partir du début des années 1930 après des études à l’Institut Agricole Saint-Joseph de Limoux. Vigneron à Siran jusqu’en 1952, il tente ensuite, quelques mois durant, de prendre la gérance d’une laverie automatique pour le compte de l’Institut d’Études Occitanes avant d’acheter à Lattes, près de Montpellier une propriété maraîchère qu’il gère jusqu’en 1969.</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Passionné de théâtre et particulièrement de théâtre en langue d’oc, il écrit sa première pièce, <em>La Matalena</em>, en 1932. Outre ses nombreuses pièces qu’il met parfois en scène et même interprète, il est l’auteur de poèmes et de romans.</p>
<h2>Engagement dans la renaissance d'oc</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Commençant à écrire des textes en occitan dès l’âge de quinze ans, alors qu’il est interne à Limoux, il s’inscrit en 1929 aux cours par correspondance du Collège d’Occitanie de Toulouse. Le début des années 1930 est le temps des rencontres. Après Marcel Carrières qui lui fait connaître la Société d’Études Occitanes, il fait connaissance avec Charles Camproux en 1933 à Narbonne, à la même époque qu’avec Ernest Vieu, défenseur du théâtre en langue d’oc, puis, lors de son service militaire à Montpellier en 1934, il rencontre l’équipe des étudiants du Nouveau Languedoc, Roger Barthe, Max Rouquette, Jean Lesaffre, Raymond Combarnous, ainsi qu’un félibre d’action de la génération précédente, Pierre Azéma.</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Proche à l’époque du Félibrige et de l’occitanisme naissant, Léon Cordes s’engage dans le théâtre d’oc en suivant la troupe d’Ernest Vieu et en commençant à écrire ses propres pièces, mais aussi de la jeunesse fédéraliste incarnée par la revue <em>Occitania</em> menée par Camproux dans laquelle il aborde notamment dès le premier numéro, en mars 1934, la question paysanne, et tient par ailleurs, à partir de 1937, une rubrique sur le théâtre d’oc.</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Après avoir participé à deux troupes de théâtre durant la Seconde guerre mondiale et participé, toujours essentiellement sur le thème du théâtre d’oc, à la revue <em>Tèrra d’Òc</em>, il rencontre en 1945, lors de la création de l’Institut d’Études Occitanes, Hélène Cabanes et Robert Lafont. C’est avec eux qu’il fonde la revue <em>L’Ase Negre-Occitania</em>.</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Très impliqué dans l’Institut d’Études Occitanes dans les années d’après-guerre et les années 1950 mais en difficulté sur le plan financier après une décennie de sécheresse qui a fortement grevé la production de ses vignes, Léon Cordes accepte en 1951 de prendre la gestion d’une laverie automatique à Montpellier censée créer de nouvelles rentrées financières pour l’IEO. Mais le projet est un échec et, après avoir vendu ses terres de Siran, il s’installe comme jardinier-maraîcher à Lattes. Participant inlassablement à la quasi-totalité des débats de l’occitanisme, il milite aussi par le biais de son œuvre dont la pièce <em>Menèrba, 1210</em>, jouée entièrement en occitan pour pas moins de 10 000 personnes en 1985, représente un aboutissement.</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Premier président de la <em>calandreta dau Clapàs</em>, à Montpellier en 1981, il a aussi donné son nom au premier collège Calandreta à Grabels.</p>
Lespoux, Yan
Centre interrégional de développement de l'occitan (Béziers)
Recherche en domaine occitan (Montpellier)
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http://vidas.occitanica.eu/items/show/2062
Courbet, Jean-Marc (1947-2016)
Courbet, Jean-Marc (1947-2016)
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;"><em>Baile</em> (secrétaire général) du Félibrige de 2006 à 2012, chimiste de formation, il effectua sa carrière dans l’industrie et fut jusqu’à sa mort en 2016 un des militants les plus actifs du Félibrige.</p>
<h2>Identité</h2>
<h3><b>Forme référentielle</b></h3>
<p style="text-align: justify;">Courbet, Jean-Marc (1947-2016)</p>
<h3>Autres formes connues</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Alice (pseudonyme)</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Liounèu de Volvent (pseudonyme)</p>
<h2>Éléments biographiques </h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Fils de paysan, il est né en 1947, à Camaret dans le Vaucluse. Scolarisé dans son village, il intègre plus tard le lycée d'Orange où il a comme professeur le poète Pierre Millet. Mais ce n’est que dans les années 1983-1984 qu’il découvre que ce professeur était aussi majoral du Félibrige et poète de talent. En 1972, il a épousé Sylvie. Le couple aura deux filles et trois petits-enfants. Chimiste de formation, sa carrière le conduit au centre nucléaire de Saclay pour s'achever à Marcoule en 2007. Il meurt à Bollène où il résidait depuis 1975, le 6 novembre 2016, des suites d’une longue maladie contre laquelle il se battait depuis des années.</p>
<h2>Engagement dans la renaissance d’oc</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">C’est par l’intermédiaire de l'écrivain et félibre Bruno Eyrier que Jean-Marc Courbet eut ses premiers contacts conscients avec la langue d’oc sous sa forme provençale. En 1978, il rallie l'association Parlaren à Bouléno. En 1982, il y crée le Centre de documentation provençale. En 1990, il intègre le Félibrige. En 1999, à la Santo-Estello de Grasse, il est élu majoral et reçoit la Cigale d'Or de Zani. Il anime des émissions de radio, assure des tournées de conférences, participe à la sauvegarde d'associations félibréennes. En 2006, il est élu secrétaire général du Félibrige, jusqu’en 2012, où sa santé lui interdit de prolonger cet engagement. <br /><br />Il n’en demeure pas moins très actif : il rédige notamment la revue du félibrige <em>Lou Felibrige</em>, dans laquelle il fait place à toutes les publications en langue d’oc, quel qu’en soit le dialecte et la graphie. Il fait circuler sur internet une version abrégée de chaque livraison, qui atteint un très large public.<br /><br /> C’est souvent lui qui représente, à partir de 2007 et jusqu’en 2012, le Félibrige dans la coordination « Anem, òc » qui organise les grandes manifestations culturelles unitaires. Dans ce cadre, comme dans la revue du Félibrige, il manifeste capacités d’écoute, souci d’unité, et sens du dialogue. Il est d'ailleurs systématiquement présent au festival Estivada de Rodez où il se réjouit de voir réunis tous les militants culturels de la langue d’oc. <br /><br />Il participe également aux travaux et réflexions du Pen-Club de langue d’oc, lorsque celui-ci est réactivé au début des années 2000 sous la présidence de Jean-Frédéric Brun.<br /><br /> En 2013, le Grand Prix littéraire de Provence lui est décerné pour l'ensemble de son œuvre en provençal. <br /><br />Il est l'auteur en 1991, aux éditions <em>Parlaren</em>, de <em>Proujèt Fredéri</em>, un roman d’espionnage où le provençal est utilisé à dessein pour parler de modernité. <br /><br />Dans <em>Prouvènço e Catalougno</em> (Les Presses du Midi, 2010), il fait le résumé de « l’istòri d’uno freirejacioun » et le récit du voyage des Félibres en Catalogne les 3-4 et 5 octobre 2008.<br /><br /> En 2013, il édite, aux Presses du Midi également, l’autobiographie de Pèire Millet, <em>I raro de l'estiéu</em> qui lui avait été confiée par l’auteur au début des années 80.<br /><br /> Sa dernière œuvre, qui lui était chère, est une traduction en langue d’oc de l’œuvre de Rabindranath Tagore, le grand écrivain, peintre et philosophe indien, publiée d’abord en bengali, sous le titre de <em>Gitanjali</em>, puis, dans une édition augmentée, en anglais, sous le titre <em>Song offerings</em>. C’est à partir de la traduction française de Gide en 1913 (quand Tagore obtint le prix Nobel de littérature) que Jean-Marc Courbet, proposa une traduction provençale de cette traduction de traduction. Il était fier d’avoir ainsi contribué à boucler la boucle entre deux prix Nobel : Mistral et Tagore. <br /><br />Travailleur inlassable, Courbet écrivait notamment dans <em>Li Nouvèlo de Prouvènço</em> e <em>Prouvènço d'aro</em>.</p>
<h2>Bibliographie de l'auteur</h2>
<p>- <em>Proujèt Frederi</em>, Marsiho : Parlaren, 1991<br />- « Tradicioun d'aveni », in<em> Prouvènço d'aro</em>, n°118, desèmbre 1997, p. 10<br />- <em>Prouvènço e Catalougno</em>, Toulon : Presses du Midi ; Félibrige<br />- <em>L'Óuferto lirico</em>, Felibrige : imp. 2016</p>
<hr />
Verny, Marie-Jeanne
Centre interrégional de développement de l'occitan (Béziers)
Recherche en domaine occitan (Montpellier)
2016-11-24
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http://vidas.occitanica.eu/items/show/2087
Delfau, Auguste (1893-1984)
Delfau, August (1893-1984)
Écrivain
Enseignant ; professeur
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Militant et homme de lettres, Auguste Delfau a joué un rôle important dans l’organisation de l’IEO à la suite de la Seconde Guerre mondiale.</p>
<h2>Identité</h2>
<h3><b>Formes référentielles</b></h3>
<p style="text-align: justify;">Delfau, Auguste (1893-1984)</p>
<h3>Autres formes connues</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Delfau, August (forme occitane du nom)</p>
<h2>Éléments biographiques </h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Auguste Delfau est né à Carmaux le 12 mars 1893 de parents agriculteurs originaires du Ségala tarnais.<br /> Il devient instituteur dans l’Aude après avoir fait l’École Normale à Carcassonne. Il est ensuite nommé Inspecteur de l’Enseignement Primaire dans les Pyrénées-Orientales où il s’intéresse à la culture catalane.<br /> Après avoir pris sa retraite, en 1945, il vit entre Leucate-Plage, où il passe une partie de son temps, et sa maison de famille à Moularès où il meurt le 18 novembre 1984.</p>
<h2>Engagement dans la renaissance d’oc</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Plus que pour son œuvre littéraire, Auguste Delfau est surtout connu pour son engagement pour la langue et la culture occitanes et plus largement pour les langues et cultures régionales et menacées.<br /> Ainsi il devient président du Calelh de Carmaux, rédacteur en chef des <em>Annales de l’IEO</em> mais aussi secrétaire du conseil d’études de l’Institut d’Etudes Occitanes de 1960 à 1970 et membre du comité de rédaction de la <em>Revue du Tarn</em> dès 1956. Entre autres activités et en tant que secrétaire général de la section d’histoire littéraire de l’Institut d’Etudes Occitanes (poste qu’il occupe à partir de 1958) il organise pour l’IEO quatre colloques ; le premier, en 1959, à Toulouse sur la littérature occitane des XVI<sup>e</sup> et XVII<sup>e</sup> siècles, en 1962, à Montpellier autour du thème « Civilisation régionale et littérature occitane aux XVII<sup>e</sup> et XVIII<sup>e</sup> siècles en Bas-Languedoc », ensuite, en 1963, à nouveau à Toulouse, à l’occasion de l’anniversaire de la bataille de Muret pour « Situer Muret dans l’histoire occitane » et enfin, en 1965, à Auch où les communications portent sur Pey de Garros et la situation culturelle de l’Aquitaine méridionale au XVI<sup>e</sup> siècle.<br /> Sur le plan national et international il est dans les années 60 (1960-1967) secrétaire général du Conseil National de Défense des Langues et Cultures Régionales et en 1964 parmi les premiers promoteurs de l’Association Internationale des Langues et Cultures Menacées. <br /><br />Il est également l’auteur d’une œuvre littéraire d’intérêt dont on retient la publication de deux recueils de poèmes : <em>De la bruga a l’oliu</em> en 1963 pour lequel il reçoit le prix Fabian-Artigas de l’Académie des Jeux Floraux et <em>Coma l’aiga del riu</em> en 1972, tous les deux aux éditions Subervie de Rodez. Il publie aussi aux éditions de l’IEO <em>Le sermon de M. Plazolles</em> de Jean-Louis Fournès (1958) et <em>Œuvres choisies</em> d’Auger Galhard (1961), poète de Rabastens dont il a étudié l’œuvre. Il collabore aussi à la publication de l’anthologie <em>Dins l’òrt occitan</em>, parue en 1962 aux éditions Subervie, aux côtés d’Henri Mouly.</p>
<h2>Bibliographie d'Auguste Delfau</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Delfau, Auguste, <em>Le sermon de M. Plazolles</em> de Jean-Louis Founès, Institut d’Etudes Occitanes, Toulouse, 1958<br /><br />- Delfau, Auguste, <em>Oeuvres choisies d’Auger Galhard</em>, Institut d’Etudes Occitanes, Toulouse, 1961<br /><br />- Delfau, Auguste / Mouly, Henri, <em>Dins l’òrt occitan</em>, Editions Subervie, Rodez, 1962<br /><br />- Delfau, Auguste, <em>De la bruga a l’oliu</em>, Editions Subervie, Rodez, 1963<br /><br />- Delfau, Auguste, <em>Coma l’aiga del riu</em>, Editions Subervie, Rodez, 1972</p>
<hr />
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Militant e òme de letras, August Delfau joguèt un ròtle important dins l’organizacion de l’IEO al sortir de la Segonda Guèrra mondiala.</p>
<h2>Identitat</h2>
<h3><b>Formas referencialas</b></h3>
<p style="text-align: justify;">Delfau, Auguste (1893-1984)</p>
<h3>Autras formas conegudas</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Delfau, August (forma occitana del nom)</p>
<h2>Elements biografics </h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">August Delfau nais a Caramauç lo 12 de mars de 1893 de parents agricultors originaris del Segalar tarnés.<br />Ven regent dins Aude aprèp aver fach l’Escòla Normala a Carcasona. Puèi es mandat coma Inspector de l’Ensenhament Primari dins los Pirineus-Orientals ont s’interèssa a la cultura catalana.<br />Un còp a la retirada, en 1945, viu entre Leucata-Platja, ont passa una part de son temps, e son ostal de familha a Molarés ont morís lo 18 de novembre de 1984.</p>
<h2>Engatjament dins la renaissença d’oc</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Mai que per son òbra literària, August Delfau es subretot conegut per son engatjament per la lenga e la cultura occitanas e mai largament per las lengas e culturas regionalas e menaçadas.<br /> Aital deven president del Calelh de Caramauç, cap redactor de las Annales de l’IEO mas tanben secretari del conselh d’estudis de l’Institut d’Estudis Occitans de 1960 fins a 1970 e membre del comitat de redaccion de la Revue du Tarn tre 1956. Entre autras activitats e coma secretari general de la seccion d’istòria literària de l’Institut d’Estudis Occitans (pòste qu’ocupa a partir de 1958) organiza per l’IEO quatre collòquis ; lo primièr, en 1959, a Tolosa sus la literatura occitana dels sègles XVI e XVII, en 1962, a Montpelhièr a l’entorn del tèma «Civilizacion regionala e literatura occitana al sègle XVII e XVIII en Lengadòc-Bas», l’an seguent, en 1963, tornamai a Tolosa, a l’escasença de l’anniversari de la batalha de Murèth per «Situar Murèth dins l’istòria occitana» e enfin, en 1965, a Aush ont las comunicacions pòrtan sus Pey de Garròs e la situacion culturala de l’Aquitània meridionala al sègle XVI. <br />Sul plan nacional e internacional es, dins las annadas 60 (1960-1967) secretari general del Conselh Nacional de Defensa de las Lengas e Culturas Regionalas e en 1964 es entre los primièrs promotors de l’Associacion Internacionala de las Lengas e Culturas Menaçadas. <br /><br />Es tanben l’autor d’una òbra literària d’interès que se’n reten la publicacion de dos recuèlhs de poèmas : <em>De la bruga a l’oliu</em> en 1963 que reçaup lo prèmi Fabian-Artigas de l’Acadèmia dels Jòcs Florals e <em>Coma l’aiga del riu</em> en 1972, totes dos a las edicions Subervie de Rodés. Publica tanben a las edicions de l’IEO <em>Le sermon de M. Plazolles</em>, de Jean-Louis Fournès (1958) e <em>Œuvres choisies</em> d’Auger Galhard (1961), poèta de Rabastens que n’estudièt l’òbra. Collabòra tanben a la publicacion de l’antologia <em>Dins l’òrt occitan</em>, pareguda en 1962 a las edicions Subervie, amb Enric Mouly.</p>
<h2>Bibliografia d'August Delfau</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Delfau, Auguste, <em>Le sermon de M. Plazolles</em> de Jean-Louis Founès, Institut d’Etudes Occitanes, Toulouse, 1958<br /><br />- Delfau, Auguste, <em>Oeuvres choisies d’Auger Galhard</em>, Institut d’Etudes Occitanes, Toulouse, 1961<br /><br />- Delfau, Auguste / Mouly, Henri, <em>Dins l’òrt occitan</em>, Editions Subervie, Rodez, 1962<br /><br />- Delfau, Auguste, <em>De la bruga a l’oliu</em>, Editions Subervie, Rodez, 1963<br /><br />- Delfau, Auguste, <em>Coma l’aiga del riu</em>, Editions Subervie, Rodez, 1972</p>
<hr />
Alsina, Perrine
Bertrand, Aurélien
Centre interrégional de développement de l'occitan (Béziers)
Recherche en domaine occitan (Montpellier)
2016-09-05
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Fabre, Roger (1920-2015)
Fabre, Rogièr (1920-2015)
Fonctionnaire
<p align="JUSTIFY">Fonctionnaire (receveur des PTT), résistant (groupe Vény), administrateur du Cercle occitan de Montpellier, rédacteur en chef du <em>Bram dau Clapas</em>, auteur de grilles de mots croisés, poèmes, récits et nouvelles.</p>
<h2>Identité</h2>
<h3><b>Formes référentielles</b></h3>
<p style="text-align: justify;">Fabre, Roger (1920-2015)</p>
<h3>Autres formes connues</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Fabre, Rogièr (forme occitane du nom)</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Lo Rogièr (pseudonyme)</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Lo gardian (pseudonyme)</p>
<h2>Éléments biographiques</h2>
<p align="JUSTIFY"><span>Roger Raymond François René Fabre est né dans le Tarn en 1920. Sa mère était originaire du Poujol-sur-Orb (Hérault) et son père avait une entreprise de charpente-menuiserie à Mazamet (Tarn). Cadet de quatre enfants, trois garçons puis une fille, il étudie à l’École Pratique de sa ville natale pour être menuisier et sera aussi apprenti boulanger chez des parents à Lavaur. Sa vie professionnelle s’est cependant déroulée dans l’administration des Postes où il entre comme télégraphiste à près de quatorze ans et où il reste 46 ans, une carrière achevée comme chef d’établissement (ou receveur des PTT) à Villefranche-de-Lauragais (Haute-Garonne) en 1980. Il évoque sa vie dans ses œuvres et souvenirs, situe ses débuts et son parcours dans le contexte de l’époque.</span></p>
<p align="JUSTIFY"><span>Il n’a pas été mobilisé en 1940 mais a été convoqué aux chantiers de jeunesse au Vigan, puis requis pour le Service du travail obligatoire (STO). Il part dans un train de postiers à destination d’Innsbruck (Autriche), où il est affecté aux tâches de commis et facteur du bureau local. Il est alors en contact avec la population de langue allemande et y subit les premiers bombardements américains. Il réussit à revenir au bout de quelques mois et mène une vie semi-clandestine dans sa région. Il rejoint le maquis du groupe Vény dans le sud du Tarn et participe à la Libération dans le secteur de la Montagne Noire. Il se marie en 1946 avec Claire, une jeune femme d’origine italienne, et leur naît une fille.</span></p>
<p align="JUSTIFY"><span>Dès ses seize ans, lors du Front Populaire, il s’intéresse à la vie politique et au syndicalisme. Il est membre des Jeunesses socialistes puis de la SFIO, de la CGT réunifiée puis de la CGT-FO à sa création. Il s’éloigne de ce militantisme quand il entre dans la carrière de receveur en 1956 et adhère à l’Amicale des chefs d’établissement dont il était toujours membre à son décès. Issu d’une famille pratiquante, il entretient des liens étroits avec la religion catholique.</span></p>
<p align="JUSTIFY"><span>Pour progresser dans sa carrière suite à un goût des contacts humains, il devient receveur et se déplace avec sa famille de poste en poste dans la France entière pendant un quart de siècle. Auparavant, il prépare plusieurs concours administratifs où il découvre les matières de l’enseignement secondaire, et notamment la littérature. De même, il apprécie les lectures que lui permettent les nuits de travail à la Poste de Mazamet. Il apprend l’italien pour communiquer avec sa belle-famille et cette connaissance, jointe à celle de l’occitan et à l’intérêt porté aux langues romanes, lui permet de renseigner des migrants du bassin méditerranéen quand il est en fonction dans des régions industrielles.</span></p>
<h2>Engagement dans la renaissance d'oc</h2>
<p align="JUSTIFY"><span>Dans les postes occupés en pays occitans, par exemple dans la Haute-Garonne (vers 1975), il observe l’ampleur de la diversité linguistique. « Sur le marché de Saint-Gaudens, quand j’étais à Aspet, on entendait parler 1°/ le toulousain, 2°/ l’ariégeois, 3°/ le bigourdan, 4°/ l’occitan du Gers […]. J’assimile un peu de tout. » (2014).</span></p>
<p align="JUSTIFY"><span>Il avait remarqué tout jeune les variantes que sa famille proche pratiquait, de Lavaur à Montpellier. Entre l’enfance et les loisirs de retraité, la curiosité pour les langues ne l’a pas quitté. L’occitan a été une aventure à la fois précoce et tardive. Chez ces artisans citadins, c’était la langue de l’atelier de menuiserie paternel et la langue des échanges avec les grands-parents, dont une grand-mère qui connaissait des proverbes et contes locaux. Il l’approfondit aussi à la métairie d’un grand-oncle au Ribec (commune du Pont-de-l’Arn), où il passe l’été avec d’autres enfants de la famille élargie embauchés autour de leur dixième année pour apporter leur force de travail au moment des récoltes.</span></p>
<p align="JUSTIFY"><span style="font-size: small;">« De tot l’estiu, ausissiam pas gaire parlar lo francés, las discutidas se debanavan en occitan. Per las batesons, lo ser, se cantava e solament de cants vièlhs occitans. Pòdes pas saupre lo recòrd qu’ai dins lo cap d’aquel temps benesit. L’occitan que se parlava èra linde e quand pus tard me mainèri de l’ensenhar als autres al Cercle Occitan de Montpelhièr, l’ai plan sovent pres coma referéncia », écrivait-il en 2013 à une descendante de ces métayers tarnais.</span></p>
<p align="JUSTIFY"><span>Une autre pratique vient de la presse écrite et de ses récits comiques lus en famille. </span><span><em>La Campana de Magalouna</em></span><span> était apportée au Poujol par un oncle travaillant à Montpellier : « Pour nous, c’était nouveau, on pouvait lire notre langue, celle qu’on entendait parler tous les jours ». Pas de rencontre avec le félibrige local, un autre monde.</span></p>
<p align="JUSTIFY"><span>Plus tard, au milieu des années 1980, la retraite le conduit à Montpellier où il intègre le Cercle occitan de Montpellier, où Jean Rouquette-Larzac assure des cours au Centre Saint-Guilhem. Il y apprend l’orthographe normalisée, enrichit son vocabulaire et s’intéresse à l’étude des textes anciens. Il avait élaboré des grilles de mots croisés au STO puis avait rédigé des souvenirs familiaux en français. Il transpose ces pratiques à la langue occitane. Et il lit au Cercle ses premiers vers, avec l’assurance du locuteur natif.</span></p>
<p align="JUSTIFY"><span style="font-size: small;">« A la debuta farguèri qualques poèmas per far véser als companhs las diferéncias entre las formas francesas e occitanas e mai que mai pausar l’accent tonic, pas facil per un Parisenc o Irlandesa o Japonesa. Per començar, ai fait amb los dits de ma grand-maire e puèi ai parlat de la familha, de ieu mas, plan sovent, una frasa canta dins mon cap que sembla un vèrs, la meti negre sus blanc e, aquí dessus, bròdi, sens saupre tròp ont vau, daissi far mon inconscient o mon subconscient », témoigne-t-il en 2013.</span></p>
<p align="JUSTIFY"><span>Il assure un temps à son tour la responsabilité des cours, tout comme il co-anime un éphémère Cercle occitan de Saint-Gély. La revue du Cercle occitan de Montpellier, </span><span><em>Lo Bram dau Clapàs</em></span><span>, accueille au fil des années ses grilles, ses textes et poèmes et il en devient rédacteur en chef. Il s’engage un peu plus dans les années 2000-2010. A 80 ans, vivant seul et moins valide, il est disponible pour des activités de type intellectuel où il s’épanouit dans une grande liberté d’action. Il correspond ainsi avec le journaliste Jacques Bruyère de </span><span><em>Midi Libre</em></span><span>, à propos de sa rubrique « Nature et patrimoine ».</span></p>
<p align="JUSTIFY"><span>L’année de ses 90 ans, le Cercle prend l’initiative avec Alain Bessière d’éditer et de faire connaître un choix de ses écrits en oc, traduits par ses soins, </span><span><em>A Tròces e a Bocins</em></span><span>, édité par l’IEO Lengadòc, poèmes et nouvelles. C’est aussi l’époque où il diffuse une sélection hebdomadaire d’informations occitanes par courriel, </span><span><em>Lo Bramaironet</em></span><span>. Il pratiquait la poésie de circonstance en français et en gratifiait sa famille et ses amis d’un club de retraités dans la ville de Saint-Gély-du-Fesc (Hérault) où il est décédé d’une crise cardiaque en 2015. Devenu malvoyant au cours des quatre dernières années de sa vie, il était resté lucide et sociable dans son dernier cadre de vie, la maison de retraite Belle-Viste. Il y est interviewé en mai 2013 par Aimat Brees pour l’émission </span><span><em>Camina que caminaràs</em></span><span> de Ràdio Lenga d’Oc. Il participe à un ultime concours de poésie sur le thème de la solidarité. Il tient sa place dans les échanges intergénérationnels avec les enfants d’une école et du collège local, et ceux du collège Leon Còrdas de Grabels, sur ses thèmes de prédilection, l’occitan et la Résistance.</span></p>
<p align="JUSTIFY">Foncionari (recebeire dels PTT), resistent (grop Vény), administrator del Cercle occitan de Montpelhièr, cap-redactor del <em>Bram dau Clapàs</em>, autor de mots en crotz, poèmas, racontes e novèlas.</p>
<h2>Identitat</h2>
<h3><b>Formas referencialas</b></h3>
<p style="text-align: justify;">Fabre, Roger (1920-2015)</p>
<h3>Autres formes connues</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Fabre, Rogièr (forme occitane du nom)</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Lo Rogièr (pseudonyme)</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Lo gardian (pseudonyme)</p>
<h2>Elements biografics</h2>
<p align="JUSTIFY">Rogièr, Raimon, Francés Renat Fabre nasquèt dins Tarn en 1920. Sa maire èra de Pojòl-sus-Òrb (Erau) e son paire aviá una entrepresa de fustatge e menusariá a Masamet (Tarn). Cabdet de tres dròlles e una dròlla, estúdia a l’Escòla Practica de sa vila natala per far menusièr e farà tanben aprendís-fornier ençò de parents a La Vaur. Çaquelà, sa vida professionala se debanarà dins l’administracion de las Pòstas ont dintra per telegrafista a gaireben quatòrze ans e ont demòra 46 ans e i acaba sa carrièra cap d’establiment (o recebeire dels PTT) a Vilafranca de Lauragués (Garona-Nauta) en 1980. Evòca sa vida dins sas òbras e sovenirs, situa sos debuts e son caminament dins lo contèxte de l’epòca.</p>
<p align="JUSTIFY"> </p>
<p align="JUSTIFY">Foguèt pas mobilizat en 1940, mas foguèt mandat als « Chantiers de Jeunesse » al Vigan, puèi requesit pel Servici del Trabalh Obligatòri (STO). Partís dins un tren de postièrs per Innsbrück (Austria) ont es afectat au prètzfach de comís e portaire del burèu local. Es al contacte ambe la populacion de lenga alemanda e coneis los primièrs bombardaments americans. Capita a tornar aprèp qualques meses e viu dains la semi-clandestinitat dins sa region. Jonh lo maquís del grop Vény dins lo sud de Tarn e participa a la Liberacion dins lo sector de La Montanha Negra.</p>
<p align="JUSTIFY">En 1946, marida Clara, joventa d’origina italiana que li balharà una dròlla.</p>
<p align="JUSTIFY"> </p>
<p align="JUSTIFY">Tre setze ans, pendent lo Front Popular, s’interèssa a la vida politica e al sindicalisme. Es sòci de las Joventuts Socialistas, puèi de la SFIO, de la CGT reünificada, puèi de la CGT-FO a sa creacion. S’aluènha d’aquel militantisme quand comença sa carrièra de recebeire en 1956 e aderís a l’Amicala dels caps d’establiments e n’èra encara sòci quans se moriguèt. Sortit d’una familha practicanta, aurà de ligams estreches ambe la religion catolica.</p>
<p align="JUSTIFY"> </p>
<p align="JUSTIFY">Per s’enançar dins sa carrièra e per gost pels contactes umans, ven recebeire e se muda ambe sa familha, pòst aprèp pòst dins tota la França pendent un quart de sègle. Aperabans, prepara mantun concorses administratius e i descobrís las matèrias de l’ensenhament segondari e mai que mai la literatura. Prèsa tanben las lecturas que li permeton las nuèches de trabalh a la Pòsta de Masamet. Apren l’italian per comunicar ambe sos bèlsparents e aquela coneissença, ligada a la de l’occitan e a l’interès que pòrta a las lengas romanas, li permet d’entre-senhar de migrants del bacin mediterranèu quand es en foncion dins de regions industrialas.</p>
<h2><strong>Engatjament dins la Renaissença d’Òc </strong></h2>
<span>Dins los pòstes ocupats en país occitan, pèr exemple en Garona-Nauta (cap a 1975), obsèrva l’ample de la diversitat linguistica. <br /><br />« </span><em>sur le marché de Saint-Gaudens, quand j’étais à Aspet, on entendait parler 1° le toulousain, 2° l’ariégeois, 3° le bigourdan, 4° l’occitan du Gers [...]. J’assimile un peu de tout</em><span>. » (2014).<br /><br /></span>
<p align="JUSTIFY">Jovenòt, aviá remarcat las variantas que sa familha pròcha practicava, de La Vaur a Montpelhièr. Entre l’enfança e los lésers de la retirada, la curiositat per las lengas lo quitèt pas. L’occitan foguèt una aventura a l’encòp precòça e tardiva. Ençò d’aqueles mestierals ciutadans, èra la lenga del talhièr de menusariá pairal e la lenga dels escambis ambe los pairegrands, qu’una grand sabiá de provèrbis e de contes locals. L’aprigondís tanben a la bòria d’un grand oncle al Ribec (comuna del Pont-de-l’Arn), ont passa l’estiu ambe d’autres dròlles de la familha embauchats tre dètz ans per ajudar a las recòltas.</p>
<p align="JUSTIFY"> </p>
<p align="JUSTIFY">« <em>De tot l’estiu, ausissiam pas gaire parlar lo francés, las discutidas se debanavan en occitan. Per las batesons, lo ser, se cantava e solament de cants vièlhs occitans. Pòdes pas saupre lo recòrd qu’ai dins lo cap d’aquel temps benesit. L’occitan que se parlava èra linde e quand pus tard, me mainèri de l’ensenhar als autres al Cercle Occitan de Montpelhièr, l’ai plan sovent pres coma referéncia</em> », escriviá en 2013 a una descendenta d’aqueles borièrs tarneses.</p>
<p align="JUSTIFY"> </p>
<p align="JUSTIFY">Negligís pas la premsa escricha e sos racontes comics legits en familha. <em>La Campana de Magalona</em> èra portada al Pojòl per un oncle que trabalhava a Montpelhièr : « <em>Pour nous, c’était nouveau, on pouvait lire notre langue, celle qu’on entendait parler tous les jours.</em> » Pas de rescontre ambe lo Felibritge, un autre monde...</p>
<p align="JUSTIFY">Al mitan de las annadas 1980, la retirada lo mena a Montpelhièr ont intègra lo Cercle Occitan de la vila. e ont Joan Larzac assegura los corses al centre Sant-Guilhèm. I apren la grafia normalizada, enriquís son vocabulari e s’interèssa a l’estudi dels tèxtes ancians. Aviá elaborat de grasilhas de mots en crotz al STO puèi aviá escrich de sovenirs familials en francés. Transpausa aquelas practicas a la lenga occitana, e legís al Cercle sos primièrs vèrses, ambe l’assegurança d’un locutor natiu.</p>
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<p align="JUSTIFY">« <em>A la debuta, farguèri qualques poèmas per far véser als companhs las diferéncias entre las formas francesas e occitanas e mai que mai pausar l’accent tonic, pas facil per un Parisenc o Irlandesa o Japonesa. Per començar, ai fait amb los dits de ma grand-maire e puèi ai parlat de la familha, de ieu, mas, plan sovent, una frasa canta dins mon cap que sembla un vèrs, la meti negre sus blanc e, aquí dessús, bròdi, sens saupre tròp ont vau, daissi far mon inconscient o mon subconscient</em> », çò ditz en 2013.</p>
<p align="JUSTIFY"> </p>
<p align="JUSTIFY">Assegura un temps a son torn la responsabilitat dels corses e co-anima un Cercle Occitan passadís a Sant-Gèli. La revista del Cercle Occitan de Montpelhièr, <em>Lo Bram dau Clapàs</em>, aculhís al fil de las annadas sas grasilhas, sos tèxtes e poèmas e ne vèn cap-redactor. S’engatja un pauc mai dins las annadas 2000-2010. A 80 ans, vivent sol e essent mens valide, es disponible per d’activitats intellectualas ont se carra dins una granda libertat d’accion. Correspond atal ambe lo jornalista Jaume Bruyère de <em>Midi Libre</em>, a prepaus de sa rubrica « Nature et Patrimoine ».</p>
<p align="JUSTIFY">L’annada de sos 90 ans, lo Cercle pren l’iniciativa ambe Alan Bessière d’editar e de faire conéisser una causida de sos escriches en òc, tradusits per l’autor, <em>A Tròces e a Bocins,</em> poèmas e novèlas, editat per l’IEO-Lengadòc. Es tanben lo temps ont difusa una seleccion setmanièra d’entre-senhas occitanas sus la tela, <em>Lo Bramaironet.</em> Practicava la poesia de circonstància en francés e ne gratificava sa familha e sos amics d’un club de retirats dins la vila de Sant-Gèli-del-Fesc (Erau) ont defuntèt d’un infart en 2015. Vengut òrb pendent las quatre darrièras annadas de sa vida, èra demorat lucide e sociable dins son darrièr quadre de vida, l’ostal de retirada, <em>Bèla-Vista</em>.I es entrevistat en mai de 2013 per Aimat Brees per l’emission <em>Camina que caminaràs</em> de Ràdio Lenga d’Òc. Participa a un ultime concors de poesia sul tèma de la solidaritat. Ten sa plaça dins los escambis entre generacions ambe los dròlles d’una escòla e del collègi local, e los del Collègi Leon Còrdas de Grabels, sus sos tèmas de predileccion : l’occitan e la Resisténcia.</p>
Bertrand-Fabre, Danielle
Centre interrégional de développement de l'occitan (Béziers)
Recherche en domaine occitan (Montpellier)
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https://vidas.occitanica.eu/items/show/2069
François Lagorce (1977-2020)
Fonctionnaire
<p style="margin-bottom: 0.28cm; line-height: 100%;"><span style="font-family: Calibri Light, sans-serif;"><span style="font-size: medium;">« Francés », François LAGORCE, né le 28 mars 1977 à Périgueux / Décédé le 03/10/2020 à Périgueux est un personnage emblématique du Périgord Occitan. Il a œuvré à l’émergence d’une prise de conscience de la « cause » occitane dans l’institution départementale. Il quitte la fonction publique, pour créer </span></span><span style="font-family: Calibri Light, sans-serif;"><span style="font-size: medium;"><i>Occitània creativa</i></span></span><span style="font-family: Calibri Light, sans-serif;"><span style="font-size: medium;">, entreprise coopérative qui prend appui sur la langue et la culture occitanes et met en lumière les richesses du territoire. Ses qualités humaines et intellectuelles ont permis à la Dordogne de changer la manière d’entrevoir l’occitanisme.</span></span></p>
<br /><br />
<h2>Identité</h2>
<h3><br />Formes référentielles :</h3>
<p style="margin-bottom: 0.28cm; line-height: 100%;"><span style="font-family: Calibri Light, sans-serif;"><span style="font-size: medium;">François Lagorce</span></span></p>
<p style="margin-bottom: 0.28cm; line-height: 100%;"><span style="font-family: Calibri Light, sans-serif;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p>
<h3>Autres formes du nom :</h3>
<p style="margin-bottom: 0.28cm; line-height: 100%;"><span style="font-family: Calibri Light, sans-serif;"><span style="font-size: medium;">Francés o lo Francés</span></span> (Forme occitane)<br /><br /></p>
<h2>Éléments biographiques</h2>
<p style="margin-bottom: 0.28cm; line-height: 100%;" align="justify"><span style="font-family: Calibri Light, sans-serif;"><span style="font-size: medium;">François Lagorce était issu d’une famille paysanne résidant à St-Rabier (Dordogne). De père périgourdin (famille occitanophone) et d’une mère réunionnaise. Il apprend l’occitan à la cité scolaire Giraut de Bornelh à Excideuil. En 1999, il fait des études à l’université Michel de Montaigne à Bordeaux pour préparer un DEUG de lettres, mention « langue et culture occitanes » et c’est à partir de ce moment qu’il consacre toute sa vie à la renaissance d’oc. </span></span></p>
<p style="margin-bottom: 0.28cm; line-height: 100%;" align="justify"><span style="font-family: Calibri Light, sans-serif;"><span style="font-size: medium;">François Lagorce décède le 3 octobre 2020 à Périgueux à l’âge de 43 ans. </span></span></p>
<p></p>
<h2>Engagements dans la renaissance d'oc</h2>
<p style="margin-bottom: 0.28cm; line-height: 100%;" align="justify"><span style="font-family: Calibri Light, sans-serif;"><span style="font-size: medium;">François Lagorce a passé une partie de sa vie à œuvrer pour la promotion de l’occitan à travers différents postes dans la fonction publique territoriale. Tout d’abord, en tant que salarié d’une association départementale (Comité Périgord Langue Occitane, 2000) dans laquelle il a mis en place des projets d’actions culturelles et a soutenu les différentes associations du territoire. Il a été membre actif du </span></span><span style="font-family: Calibri Light, sans-serif;"><span style="font-size: medium;"><i>tchatch’oc</i></span></span><span style="font-family: Calibri Light, sans-serif;"><span style="font-size: medium;"> (ateliers de chants et conversations de 2005 à 2008) et a participé à de nombreuses manifestations culturelles départementales et inter-régionales.</span></span></p>
<p style="margin-bottom: 0.28cm; line-height: 100%;" align="justify"><span style="font-family: Calibri Light, sans-serif;"><span style="font-size: medium;">Puis, au sein de l’Agence culturelle départementale Dordogne-Périgord de 2008 à 2015 en tant que tant qu’agent territorial, il a participé activement au développement de la politique linguistique occitane. Lors de la collecte </span></span><span style="font-family: Calibri Light, sans-serif;"><span style="font-size: medium;"><i>Mémoire(s) de demain</i></span></span><sup><span style="font-family: Calibri Light, sans-serif;"><span style="font-size: medium;"><i><a class="sdfootnoteanc" name="sdfootnote1anc" href="#sdfootnote1sym">1</a></i></span></span></sup><span style="font-family: Calibri Light, sans-serif;"><span style="font-size: medium;">, il a travaillé aux entretiens filmés des locuteurs naturels du Périgord, puis il a coordonné la valorisation de ce matériau par de nombreuses restitutions publiques, la mise en œuvre de programmes de créations artistiques et la numérisation des entretiens auprès des Archives départementales. Il a coordonné et animé le service occitan auprès de quatre autres agents et a travaillé étroitement auprès de l’élu départemental délégué à l’occitan l’écrivain Jean Ganiayre. Cette collaboration les a conduits à la conception et la mise en place du premier </span></span><span style="color: #0000ff;"><u><a href="https://www.dordogne.fr/fileadmin/telechargements/DGA-CES/Occitan/Schema_departemental_de_developpement_de_la_langue_et_de_la_culture_occitanes.pdf" target="_top"><span style="font-family: Calibri Light, sans-serif;"><span style="font-size: medium;">schéma départemental de développement de la langue et de la culture occitanes en 2012</span></span></a></u></span><span style="font-family: Calibri Light, sans-serif;"><span style="font-size: medium;">. Cette étape politique et institutionnelle a marqué un grand pas dans la reconquête de l’occitan sur le territoire périgourdin.</span></span></p>
<p style="margin-bottom: 0.28cm; line-height: 100%;" align="justify"><span style="font-family: Calibri Light, sans-serif;"><span style="font-size: medium;">En 2015, germent dans la pensée de François Lagorce les principes et fondements qui donneront naissance en 2016 à </span></span><span style="font-family: Calibri Light, sans-serif;"><span style="font-size: medium;"><i>Occitània creativa</i></span></span><span style="font-family: Calibri Light, sans-serif;"><span style="font-size: medium;">. Cette structure dédiée à la valorisation et à la communication de nos territoires ruraux </span></span><span style="color: #000000;"><span style="font-family: Calibri Light, sans-serif;"><span style="font-size: medium;">pense fermement</span></span></span><span style="font-family: Calibri Light, sans-serif;"><span style="font-size: medium;"> que la culture occitane, les mémoires et les savoir-faire, les vécus et les récits sont les outils de la reconquête de nos avenirs. </span></span></p>
<p style="margin-bottom: 0.28cm; line-height: 100%;" align="justify"><span style="font-family: Calibri Light, sans-serif;"><span style="font-size: medium;">Par son expérience vécue lors des collectes, François Lagorce savait que les histoires que l’on se raconte fondent nos cultures et œuvrent à l’écriture de nouvelles histoires. Des histoires que l’on pourrait écrire par nous-mêmes pour nous ré-inventer depuis nos racines, dans une grande liberté d’esprit et de ton sous l’égide du </span></span><span style="font-family: Calibri Light, sans-serif;"><span style="font-size: medium;"><i>Paratge</i></span></span><span style="font-family: Calibri Light, sans-serif;"><span style="font-size: medium;">. Fondé et alimenté par ces idées, le cœur d’</span></span><span style="font-family: Calibri Light, sans-serif;"><span style="font-size: medium;"><i>Occitània creativa </i></span></span><span style="font-family: Calibri Light, sans-serif;"><span style="font-size: medium;">(</span></span><span style="color: #0000ff;"><u><span style="font-family: Calibri Light, sans-serif;"><span style="font-size: medium;"><a href="https://occitaniacreativa.org/%20" target="_top">https://occitaniacreativa.org/</a>) </span></span></u></span><span style="font-family: Calibri Light, sans-serif;"><span style="font-size: medium;">en est tout autant économique. </span></span><span style="font-family: Calibri Light, sans-serif;"><span style="font-size: medium;"><i>Occitània creativa</i></span></span><span style="font-family: Calibri Light, sans-serif;"><span style="font-size: medium;"> proposera une structuration d’entraide et de co-développement pour les professionnels qui y œuvrent. Cette structure, durant ses trois années d’existence, a accompagné des collectivités dans l'étude de projets à vocation culturelle, porté la direction et la mise en œuvre d'un réseau pluridisciplinaire de professionnels dans le but de répondre aux besoins des territoires ruraux, et a ainsi contribué à l'essor de l’Économie Sociale et Solidaire en Dordogne. De cette expérience est née la publication </span></span><span style="font-family: Calibri Light, sans-serif;"><span style="font-size: medium;"><i>Territoires Résistants</i></span></span><span style="font-family: Calibri Light, sans-serif;"><span style="font-size: medium;">. </span></span><span style="font-family: Calibri Light, sans-serif;"><span style="font-size: medium;"><i>Occitània creativa</i></span></span><span style="font-family: Calibri Light, sans-serif;"><span style="font-size: medium;"> a également réalisé à Rouffignac la collecte de la mémoire de l'incendie de la ville par la division Brehmer et la scénographie de l'espace dédié au 31 mars 1944. </span></span></p>
<div id="sdfootnote1">
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%; orphans: 0; widows: 0; background: transparent;"><a class="sdfootnotesym" name="sdfootnote1sym" href="#sdfootnote1anc">1</a> <span style="color: #0000ff;"><u><a href="https://archives.dordogne.fr/a/535/memoire-s-de-demain-/" target="_top"><span style="font-size: small;">https://archives.dordogne.fr/a/535/memoire-s-de-demain-/</span></a></u></span><span style="font-size: small;"> : Mémoire(s) de demain Collecte de la culture et de la mémoire occitanes L’opération </span><em><span style="font-size: small;">Mémoire(s) de demain</span></em><span style="font-size: small;"> a été lancée par le Département de la Dordogne en 2006, dans un souci de sauvegarder puis valoriser la culture et la langue occitanes. Dans tout le</span> <span style="font-size: small;">département,</span> <span style="font-size: small;">des campagnes d’entretiens filmés ont ainsi permis de recueillir un important matériau ethnographique (contes, récits, chansons…) auprès des derniers locuteurs naturels de l’occitan. Le programme s’est achevé en 2014. Les enregistrements remis aux Archives départementales sont en cours de description et d’indexation avec l’aide de l'</span><span style="color: #0000ff;"><u><a href="https://www.oc-cultura.eu/" target="_top"><span style="font-size: small;">In’oc Aquitaine, devenu aujourd’hui le CIRDOC Institut occitan de cultura</span></a></u></span><span style="font-size: small;">, pour une durée de 220 heures fin 2019.</span></p>
<p class="sdfootnote"></p>
</div>
<h2>Source</h2>
<p style="margin-bottom: 0.28cm; line-height: 100%;">entretiens avec la famille, et avec ses ex-collègues à Occitània creativa</p>
Sébastien Girard, en charge de la mission langue et culture occitanes au Département de la Dordogne
entretiens avec la famille, et avec ses ex-collègues à Occitània creativa
CIRDOC - Mediatèca occitana (Béziers)
2021-10-13, Blandine Delhaye
Lespoux, Yan
Martel, Philippe
Verny, Marie-Jeanne
Cet article est mise à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution (Sébastien Girard, ReSO, CIRDOC)- Pas d’Utilisation Commerciale - Partage dans les Mêmes Conditions 4.0 International.
text/html
fre
Article biographique
Garnier, Guy (1929-2014)
Enseignant ; professeur
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<p align="justify">Cet ancien enseignant du premier degré, militant de l’école laïque, devenu cadre de l’Éducation nationale, a été l’un des principaux artisans du développement de l’enseignement du provençal dans les Bouches-du-Rhône à partir des années 1980, suite aux circulaires Savary.</p>
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<h2>Identité</h2>
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<h3>Autre forme du nom</h3>
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<p style="margin-bottom: 20px;">Guiu Garnier</p>
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<h2>Éléments biographiques</h2>
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<p align="justify">Guy Garnier est né à Salon en Provence le 3 juillet 1929, dans une famille modeste. Son père, après avoir été berger dans sa jeunesse, était devenu ouvrier à la poudrerie de Saint-Chamas. Ses grands- parents paternels étaient originaires des Hautes-Alpes : sa grand-mère était née à la Roche de Rame, et son grand-père, né à Marseille, avait aussi des origines haut-alpines. Ses grands-parents maternels étaient des paysans du village de Cornilhon-Confoux entre salon et l’étang de Berre, dont Guy Garnier conserve des souvenirs d’enfance, consignés dans l’ouvrage Un vilatjon quilhat sus son rocàs. De cette enfance rurale, il avait gardé une belle connaissance du travail de la terre et la passion de la culture des oliviers.</p>
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<p align="justify">Il fut élève au cours complémentaire de Salon-de-Provence puis à l’École normale d’Aix où il suivit les cours de provençal du majoral Charles Rostaing.</p>
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<p align="justify">IIl occupa son premier poste d’instituteur à La Barben en 1949, puis fut affecté successivement à Eyguière, Septème et Salon avant de devenir inspecteur de l’Éducation nationale, d’abord en Corse, à Sartène, de 1959 à 1963, puis, de 1963 à 1971, à Nyons, avant de revenir dans les Bouches-du- Rhône : quartiers nord de Marseille – 4 années au Canet, aux Aygalades, à Saint Louis… avant de revenir passer à Salon les quatorze dernières années de sa carrière et de prendre sa retraite en 1989. Au moment de son décès, il résidait à Pélissanne.</p>
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<p align="justify">Syndiqué au SNI – Syndicat national des instituteurs, il était aussi Chevalier de la Légion d'Honneur, Officier des Palmes Académiques.</p>
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<p align="justify">Guy Garnier était profondément attaché à l’école laïque et milita toute sa vie à la FAIL 13 – Fédération des amis de l’Instruction laïque, section des Bouches-du-Rhône de la Ligue de l’Enseignement, dont il était, au moment de son décès le 22 mai 2014, Président Honoraire. Il fut un de ceux qui impulsa l’adhésion de l’AELOC – association des enseignants d’occitan - à la FAIL, laquelle intervenait d’ailleurs régulièrement lors des manifestations publiques de l’AELOC – association des enseignants d’occitan. Dans cette visée éducative laïque, Guy Garnier occupa des responsabilités au sein de l’USEP, Union sportive de l'enseignement du premier degré, évoluant également au sein de la ligue de l'enseignement. Au moment de son décès, il était président honoraire de la Commission Nationale de l'USEP. Sa défense de l’enseignement de l’occitan se situait dans une visée plus large, celle de la défense du pluralisme des langues et des cultures qui allait de pair, pour lui, avec le respect des cultures d’origine des enfants, comme en témoigne une tribune que nous reproduisons en annexe et qu’il avait bien voulu donner à la FELCO en 2006 après la parution du rapport Bénisti qui ne craignait pas d’associer les risques de délinquance à la pratique des langues des familles d’immigrés.</p>
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<h3>Engagement dans la Renaissance d'oc</h3>
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<p align="justify">Guy Garnier avait passé une partie de son enfance dans le village de ses grands-parents maternels, les Aime, et tenait de cette enfance rurale une pratique parfaite d’un occitan naturel.</p>
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<p align="justify">Peu de temps après son affectation comme Inspecteur de l’Éducation nationale à Salon, allait débuter, sous sa coordination, l’aventure des centres d’enseignement renforcés d’enseignement du provençal, un compromis entre une simple initiation – pratiquée depuis un certain temps dans les Bouches-du-Rhône grâce à des pionniers comme Marie-Rose et Yves Poggio – et le bilinguisme à parité horaire, dont l’expérimentation serait permise que par les circulaires Savary de 1982. Les centres d’enseignement renforcé, devenus ensuite « d’enseignement continu » 1 offraient un enseignement de 3 heures auquel avaient droit tous les enfants de l’école concernée. Cette aventure fut permise par un accord entre les autorités académiques – je pense entre autres à l’inspectrice d’Académie Sonia Henrich – et le Syndicat National des Instituteurs – SNI – des Bouches du Rhône dont étaient également membres d’autres pionniers de l’aventure comme Guy Agnese. Guy Garnier s’exprime à ce sujet dans un entretien accordé en 2014 à Michel Neumuller du journal Aquò d’aquí, où il retrace sa vie d’engagement :</p>
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<div align="text-align:center;">
<p style="margin: 20px;" align="justify"><em>Mai, en veritat, es lo Sindicat Naciounau deis Institutors dei Bocas dau Ròse, alòr unica organisacion, qu’es vengut me querre. Lei sindicalistas cercavon un inspector que podiá engimbrar quauqua ren en provençau.</em></p>
<p style="margin: 20px;" align="justify"><em>Mais, en vérité, c’est le Syndicat National des Instituteurs des Bouches-du-Rhône, alors unique organisation, qui est venu me chercher. Les syndicalistes cherchaient un inspecteur qui pouvait mettre en œuvre quelque chose en provençal.</em></p>
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<p align="justify">Bien entendu, l’association des enseignants d’occitan de l’académie, l’AELOC, membre de la FELCO, surtout implantée dans les Bouches-du-Rhône, accompagnait et encadrait le processus. Guy Garnier était présent dans le colloque organisé tous les deux ans par l’AELOC où intervenaient autorités de l’Éducation nationale, associations d’enseignants, et, bien entendu la FAIL. Lorsqu’il y prenait la parole, c’était toujours pour mettre en évidence la corrélation entre ses convictions laïques et son attachement à l’enseignement de la langue. Il fut d’ailleurs à l’origine, en 2005, d’une motion de la FAIL 13 au sujet des langues de France, portée au congrès national de Lorient où elle fut adoptée à la quasi-unanimité.</p>
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<p align="justify">Il était également un affamé de savoir, et tout en ayant une maîtrise parfaite de la langue, il participait régulièrement aux <em>Rescontres occitans de Provença</em> dont il suivait les formations avec passion et discipline.</p>
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<p align="justify">S’il avait adopté la graphie classique occitane dans sa forme provençale telle que normalisée par les Robert Lafont et autre Guy Martin, il ne manifestait aucun sectarisme envers la tradition mistralienne également implantée en Provence. Sa rigueur et cet appétit d’apprendre lui valaient d’écrire une langue très sûre, dont la graphie est excellement maîtrisée, comme en témoignent les deux ouvrages dont il a confié l’édition à l’AELOC, l’AELOC pour laquelle il avait également traduit en occitan provençal un album pour les enfants. C’est grâce à partir de cette langue très sûre qu’il corrigeait volontiers les épreuves du journal <em>Aquò d’aquí</em> pour lequel il rédigeait également des articles.</p>
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<p align="justify">Les deux ouvrages écrits par lui se penchent sans complaisance ni excès de nostalgie sur une enfance qui lui avait valu de connaître une pratique vivante de l’occitan à laquelle il devait un vocabulaire très sûr (complété ensuite par le goût de la lecture et de l’étude), mais aussi, chose de plus en plus rare, une syntaxe naturellement occitane.</p>
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<p align="justify">Il sacrifia, comme tant d’autres au besoin de l’écriture autobiographique et au retour sur les usages oraux de la langue. Un <em>vilatjon quilhat sus son rocàs, dédicacé</em> « <em>a mei grands, lo Patin e la Patina</em> » évoque le Cornilhon de son enfance, ses usages familiaux, économiques et sociaux présentés à travers 21 chapitres thématiques. Barjadisses est un recueil d’histoires amusantes où l’auteur fait preuve de son talent de diseur, de son humour, mais aussi de ses connaissances théoriques par rapport à la littérature narrative. Voici comment il les présente, dans le texte introductif intitulé par la très occitane formule « Barjaca que barjacaràs » :</p>
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<div align="text-align:center;">
<p style="margin: 20px;" align="justify"><em>Es au lavador que, ritmats per lo bruch dei bacèus, resclantissián lei ressòns de la vida de totei lei jorns e que leis istòrias prenián sa color e sa forma vertadièras. Es aquí que conquistavan sa realitat, per tot dire sa veritat. Es a l’entorn dau potz ò de la fònt que lei gents ordinaris de la vida venián de personatges.</em></p>
<p style="margin: 20px;" align="justify"><em>C’est au lavoir que, rythmés par le bruit des battoirs, retentissaient les échos de la vie de tous les jours et que les histoires prenaient leur couleur et leur forme véritables. C’est là qu’ils conquerraient leur réalité, pour tout dire leur vérité. C’est autour du puits ou de la fontaine que les gens de la vie ordinaire devenaient des personnages.</em></p>
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<p align="justify">Assortis d’un lexique, les deux ouvrages témoignent des préoccupations pédagogiques de l’auteur : donner à lire une belle langue et faire connaître aux enfants du XXI e siècle la vie de leurs grands- parents et renouer ainsi le fil des générations.</p>
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<h2>Bibliographie</h2>
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<li><em>Clarà e Caruso</em>, traduction occitane de l’album jeunesse de Claudie Guyennon-Duchêne, Ed. Grandir, 1998</li>
<li><em>Barjadissas</em>, illustracions J. Claudi Daufin, Préface Alain Barthélémy-Vigouroux, AELOC, 2007.</li>
<li><em>Un vilatjon quilhat sus son rocàs</em>, Préface Alain Barthélémy-Vigouroux, AELOC, 2013</li>
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<h2>Sources</h2>
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<ol>
<li>Entretiens avec la famille du 14-01-2023, sa sœur Ginette Aime, son frère Yvan Garnier</li>
<li>Avis de décès</li>
<li><a href="https://lo-lugarn-pno.over-blog.org/2014/05/deces-de-guiu-garnier-president-d-onor-de-l-aeloc.html">Article du Parti de la Nation Occitane</a></li>
<li><a href="https://www.aquodaqui.info/Guiu-Garnier-en-1982-son-lei-sindicats-qu-endraieron-l-ensenhament-de-la-lenga_a519.html">Entretien avec Guy Garnier, publié dans le mensuel Aquò d’aquí</a></li>
<li>Tribune libre donnée à la FELCO en 2006/li></li>
<li><a href="https://www.aeloc.fr/articles.php?lng=fr&pg=1734&mnuid=1319&tconfig=0">« Guy Garnier à l’honneur », article en ligne sur le site de l’AELOC</a></li>
<li>Témoignage de Toni Prima, de la FAIL 13</li>
<li>Motion « Pour le développement des langues de France » adoptée en 2005 par la Ligue de l’Enseignement.</li>
</ol>
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<h3>1- Avis de décès</h3>
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<p>PELISSANNE - SALON-DE-PROVENCE – MARSEILLE Christian GARNIER, son épouse, Maria Ardila Osorio et leurs enfants, Alain GARNIER, Denis(+) et Janine GARNIER et leurs enfants, Charles et Ginette AIME et leurs enfants, Yvan et Monique GARNIER et leur enfant, André et Monique CAMPO et leurs enfants, Les familles CARAYON et CHAZE, Parents et alliés, vous font part du décès de M. Guy GARNIER, Chevalier de la Légion d'Honneur, Officier des Palmes Académiques, Président Honoraire de la FAIL des BDR, Président honoraire de la Commission Nationale de l'USEP, Président d'Honneur de l'AELOC survenu à l'âge de 84 ans Ils rappellent le souvenir de Christiane GARNIER née CHAZE, son épouse. Rendez-vous à la chambre funéraire du cimetière des Manières mercredi 28 mai 2014, à 14h15 à Salon-de- Provence, suivi de la cérémonie civile au crématorium d'Aix-les-Milles à 15h30.</p>
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<h3>2- Article publié sur le site du Parti nationaliste occitan</h3>
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<p>Decès de <a href="https://lo-lugarn-pno.over-blog.org/2014/05/deces-de-guiu-garnier-president-d-onor-de-l-
aeloc.html">Guiu GARNIER</a>, présidènt d'onor de l'AELOC Nòstre amic Guiu GARNIER es decedat a l'espitau de Selon lo Dijòus 22 de Mai a l'agi de 84 ans. Naissut a Selon dins una familha modèsta, Guiu avié passat una part de son enfanci pròchi de sei grands dins lo vilagi de Cornilhon. D'aquì li venié la pratica d'un provençau d'una perfeta autenticitat. Mèstre d'escòla, puei ispeitor de l'Educacien Nacionala, a Nions, Marselha e Selon, siguèt lo promier responsable de l'ensenhament de l'occitan dins lo despartament dei Bocas dau Ròse. Siguè à l'óurigino dóu chantié que permetè puei la creacien deis escolo semi-bilengo dicho "Centre d'ensegnamen countinu de la lengo regiounalo" e deis escolo bilengo óucitan-francés. Siguè tambèn un dei foundatour de l'AELOC, que n'en siguè de longo amenistratour jusqu'à tant que n'en siguèsse elegi presidènt d'ounour. Fourtamen engaja dins lou mouvamen laïque, assegurè tambèn la presidènci de l'Unien Espourtivo de l'Ensegnamen Primàri. Guiu a fisat a l'AELOC la publicacien de doas de seis òbras occitanas : un recuelh de novèlas, Barjadissas, e sa darniera òbra, un libre de sovenirs d'enfança, Un vilatjon quilhat sus son rocàs. Guiu Garnier a suscita l'estimo unanimo de tout'aquélei que l'an aproucha, tant dins sei founcien proufessiounalo que dins seis engajamen assouciatiéu. Dins soun ensignamen, mau-grat sa chausido persounalo en favour de la tradicien óucitanisto, a totjorn fa la provo d'uno toutalo douberturo à la tradicien mistralenco. Lo decès de Guiu Garnier es una pèrta irreparabla pèr la defènsa de la lenga. Leis òussèquis de Guiu GARNIER si debanaran au Crematorium dei Mielas as Ais de Provènça, 2370 carriera Claude-Nicolas Ledoux, 13290 Aix-Les-Milles, Tél: 04 42 60 39 03, lo dimècres 28 de Mai a 15 oras 30.</p>
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<h3>3- « Guy Garnier à l’honneur », article en ligne sur le site de l’AELOC</h3>
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<p>Le 18 octobre 2014, une soirée pour présenter le dernier livre de Guy Garnier, Un vilatjon quilhat sus son rocàs, s’est déroulée au CEP d’Oc à Aix en Provence. Nous avons déjà eu l'occasion de faire connaître cet ouvrage, qui est peut-être le plus remarquable parmi tous ceux que notre président d'honneur a donné à l’AELOC pour l'édition et la diffusion.</p>
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<p>Le public a ainsi pu découvrir, grâce à la lecture de quelques passages choisis, l'évocation du village dans lequel l'auteur passa son enfance, chez ses grands-parents. Nous apprendrons, grâce aux magnifiques photographies qui l'agrémentent, qu'il s'agit de Cornillon, surplombant la Crau et l'Etang de Berre. La vie aux alentours de la guerre de quarante s'offre ainsi à notre regard, à travers les yeux d'un enfant qui en explore les sensations, les aventures, les joies et les peines de la vie. Beaucoup d'émotion, de sympathie pour les gens du village, mais pas de nostalgie. Guy connaît la dureté du quotidien qu'ont vécu les habitants en ce temps-là, et il ne se fait pas le chantre des siècles passés. Mais il sait aussi qu'au nom du progrès, des trésors ont été détruits, à commencer par la langue, et que rien ne peut justifier le fait d'avoir fait taire la parole d'un peuple.</p>
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<p>Par la grâce de l’image, Jean-Pierre Belmon, qui préside à présent le CEP d’Oc en succédant à Marc Audibert, replaçait Guy dans son environnement d’origine, et lui faisait dire la genèse de l'ouvrage. Il a pu ensuite lui-même la rappeler directement, et évoquer ses intentions, ainsi que la place que son expérience de jeunesse a tenu dans sa vie.</p>
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<p>La soirée s'acheva avec la belle prestation du groupe du Terralhet, qui nous donna un aperçu de son nouveau spectacle Amontanhatge, avec l’interprétation de deux chansons de Charlon Riéu, Moun Sant Miquèu et A la gardo dóu troupèu, la segonde mise en musique par Jean-Pierre Reynaud, ainsi qu'un chant traditionnel de la Vésubie, La Pastressa. Ce spectacle sera donné le 16 Novembre à la Farlède (83) et le 23 à Auriol (13).</p>
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<h3>5- Témoignage de Toni Prima, FAIL 13</h3>
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<p>Il fut inspecteur de l'enseignement primaire (IDEN), dans la Drôme, en Corse, à Marseille, dans le Pays de Salon. Dans les Bouches-du-Rhône (au moins) il fut un IDEN très apprécié, et très respecté pour ses compétences pédagogiques et ses contacts toujours chaleureux avec les enseignants. Personnellement je n'ai connu personne qui ne fut pas de cet avis.</p>
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<p>À la Ligue de l'enseignement où il exerça la fonction de Président de l'USEP (j’ignore les dates), et de Président de la FAIL (probablement toute la décennie des années 80), il fut d'un engagement total, très apprécié pour ses interventions toujours fermes, et claires.</p>
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<p>Il participa aux réflexions nationales de l'USEP, et fournit une grosse part des éléments qui ont permis d'écrire l'histoire de l'USEP, mais, d'après mes souvenirs, il fut étonné de ne pas être tenu au courant de la conclusion de ces travaux et de l'ouvrage qui en fut issu.</p>
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<p>Militant laïque, de l’École publique il s'interrogeait sur la contradiction École publique / Calandreta. Il a plusieurs fois abordé cette question avec moi, et manifestement souffrait autant que moi de cette aporie.</p>
<p>En 2005 (date probable mais que je n'ai pas les moyens de vérifier), il me soutint lorsque j'ai présenté à un Congrès départemental des Bouches-du-Rhône, puis au Congrès national de la Ligue, la motion de défense des langues régionales, qui fut adoptée, à une assez large majorité, après un débat assez tumultueux, certains départements voyant dans cette motion une atteinte à l'unité nationale …/p></p>
<p>Voici les dates où je retrouve dans mes propres notes et les CR de réunions, des traces de son activité au sein de la Ligue, mais la FAIL 13 malgré ses promesses ne m'a jamais donné plus de renseignements me permettant de préciser les dates de ses engagements et éventuellement d'autres activités (et je sais qu'il en a eu de nombreuses). Toutes les personnes qui l'ont connu m'ont confirmé combien Guy avait compté pour elles, toutes sans exception m'ont dit qu'elles l'avaient énormément apprécié et regretté. Aucune ne m'a fourni de dates ou des faits qui pourraient contribuer à une biographie qui ne fût pas que mémorielle, ce que je regrette.</p>
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<li>Le 14/5/81, en tant président de la FAIL il anime le débat sur la laïcité à Châteaurenard (13)</li>
<li>Le 10/2/87, en tant président de la FAIL, il intervient au cours d'une réunion de l'UFOLEP sur le prix des cartes.</li>
<li>En juillet 1989, il participe au Congrès national de la Ligue, à Toulouse</li>
<li>Le Participe en tant que modérateur des interventions, au colloque « Laïcité »,organisé par la Commission Laïcité de la FAIL, dont il était membre actif</li>
<li>En octobre 1999, il préside le débat organisé par la Commission Islam et Laïcité de la FAIL, à Marseille, avec des représentants des diverses religions (musulmans, juifs, catholiques, protestants), Libre Pensée, agnostiques, et un juriste prof de droits à Paris-Diderot.</li>
<li>Le 20/10/99 & le 7/3/2000, Il est excusé lors de la réunion mensuelle de la Commission Islam et Laïcité à laquelle il participe régulièrement, depuis son origine (1988, probablement).</li>
<li>En 2001 Il participe toujours à cette commission (il semblerait que par la suite, vu la distance des déplacements, l'âge et l'heure des réunions, il se soit contenté de suivre nos travaux par les CR, et parfois par des contributions écrites).</li>
</ol>
<p>Défenseur convaincu de « sa » langue qu'il parlait et écrivait parfaitement, il était le promoteur actif du journal Aquo d'aqui auquel il contribua entre autres par de nombreux articles. Tous ceux à qui je les ai communiqués m'ont toujours dit le plaisir qu'ils avaient à lire sa prose. Dans un texte ci-joint, un entretien paru si je me souviens bien dans le journal Aquo d’aqui, il dit lui-même dans quelles conditions il fut à l’origine de la prise en compte par l’institution académique avec le soutien du SNI (devenu depuis SNUIpp) des cours de langue régionale, et comment il fut à l’origine de la création de l’AELOC.</p>
<p>Les deux livres que je connais de lui ont toujours ravi ceux à qui je les ai fait connaître. Tous appréciaient son provençal limpide, chaleureux, sans passéisme.</p>
<p>Je sais que, retraité, il a assuré de nombreuses années des cours d'occitan aux écoliers de Cazan (commune de Vernègues, 13), et je crois savoir qu'il fit de même à Pelissanne ou à Salon (vague souvenir personnel, lors d'une visite que je lui fis quand il fut hospitalisé à La Fare (?) après un incident cardiaque.</p>
<p>Guy n'était pas de ceux qui se mettent en avant, se considérant plutôt comme simple militant de base alors qu'on savait qu'on pouvait toujours compter sur lui.</p>
</div>
Verny, Marie-Jeanne (1955-...)
CIRDOC - Mediatèca occitana (Béziers)
LLACS-Langues, littératures, arts et cultures du sud (Université Paul-Valéry, Montpellier 3)
2023-05-02 Florian Bart
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Text
Georges Gros (Nîmes, 1922-2018)
Enseignant ; professeur
Écrivain
Conteur
<p class="western" style="margin-top: 0.49cm; margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;" align="justify"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">Né </span><span style="color: #444444;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><span style="background: #ffffff;">le 6 décembre 1922 à Nîmes</span></span></span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"> dans une famille ouvrière, père de culture protestante quoiqu’athée, mère catholique, instituteur adepte des techniques Freinet (dont il était un ami personnel), il grandit dans le quartier populaire de La Placette, peuplé d’artisans et de petits commerçants, il découvre l’occitanisme grâce à la rencontre d’Aimé Serre dans le cadre du mouvement Freinet. Son engagement occitaniste se déploie dans ses trois activités : pédagogue, écrivain et conteur.<br /><br /><br /></span></p>
<h2>Identité</h2>
<h3><br />Formes référentielles :</h3>
<p style="margin-bottom: 0.28cm; line-height: 100%;"><span style="font-family: Calibri Light, sans-serif;"><span style="font-size: medium;"><span style="color: #444444;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><span style="background: #ffffff;">Georges Gros </span></span></span></span></span></p>
<p style="margin-bottom: 0.28cm; line-height: 100%;"><span style="font-family: Calibri Light, sans-serif;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p>
<h3>Autres formes du nom :</h3>
<span style="color: #444444;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><span style="background: #ffffff;">Georges-Louis Gros</span></span></span><br /><span style="color: #444444;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><span style="background: #ffffff;"><br />Jòrgi Gròs, Jòrgi Gros (forme occitane) <br /></span></span></span><br />
<p style="margin-bottom: 0.28cm; line-height: 100%;"></p>
<h2>Éléments biographiques<br /><br /></h2>
<p class="western" style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;" align="justify"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><span style="background: #ffffff;">Georges Gros est né à Nîmes le 6 décembre 1922, d’un père maçon – plâtrier – et d’une mère au foyer. Enfance et jeunesse se passent au cœur des quartiers de la Placette et des « </span></span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><i><span style="background: #ffffff;">pès descauç </span></i></span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><span style="background: #ffffff;">» (va-nu-pieds), peuplés d’artisans et de petits commerçants ; les lieux et les gens vont lui laisser les empreintes que l’on retrouve tout au long de son œuvre littéraire et de ses engagements. Ses cousins paysans gardois parlent occitan.</span></span></p>
<p class="western" style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;" align="justify"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><span style="background: #ffffff;">Par la volonté de sa mère, il fait toutes ses études jusqu’au baccalauréat (1941) au lycée Alphonse Daudet à Nîmes, </span></span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">chose rare dans les milieux populaires</span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><span style="background: #ffffff;">. Il s’y forge une solide culture qu’il ne cessera toute sa vie d’enrichir. Il apprend l’italien et l’allemand et se passionne pour la philosophie. Ainsi cite-t-il parmi ses lectures</span></span> <span style="font-family: Calibri, sans-serif;">Lefebvre, Morin, Sartre, Levi-Strauss, Barthes, Kristeva, Foucault, Michel Serres. À propos des théoriciens du conte, il cite aussi Propp, Lacarrière, Vernant, Ecco… Son œuvre littéraire est nourrie de lectures diverses dont les allusions apparaissent souvent au fil des pages comme autant de clins d’œil. </span></p>
<p class="western" style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;" align="justify"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><span style="background: #ffffff;">Il épouse en 1941 Yvette- Marie Louise Roche, couturière, dont la mère est Auvergnate et ils ont deux filles Lise (1943) et Martine (1948). Les doubles racines de la montagne et de la Méditerranée rythmeront la vie et l’identité de la famille Gros-Roche…</span></span></p>
<p class="western" style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;" align="justify"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><span style="background: #ffffff;">Sa jeunesse est marquée par la guerre d’Espagne et la fréquentation des Auberges de jeunesse en compagnie d’amis de lycée dont certains rejoindront les FTP, l’écrivain occitan René Siol (mort en 2011), Jean Vallatte (assassiné par les nazis en 1944)... </span></span></p>
<p class="western" style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;" align="justify"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">En novembre 1941, alors qu’il n’a pas encore 20 ans et qu’il n’a pas de formation il est recruté comme </span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><i>instituteur suppléant</i></span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"> et envoyé pour huit mois au Martinet, dans les Cévennes minières. Année difficile à l’issue de laquelle il confie avoir compris que ce métier serait le sien, ce que confirme une année de stage pédagogique en 1942. </span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><span style="background: #ffffff;">Affecté dans le cadre du STO à des fonctions administratives, il peut falsifier des fiches pour éviter le départ des soutiens de famille. Recherché, il est envoyé par son inspecteur en 1944 à Montagnac, à 23 km au nord de Nîmes où il découvre la pédagogie Freinet. Il n’évoquait jamais ces activités résistantes ni les années de guerre… modestie extrême certes et aussi souvenirs traumatiques.</span></span></p>
<p class="western" style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;" align="justify"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><span style="background: #ffffff;">En 1947, affecté à Vauvert, il y rencontre un autre instituteur – qui allait devenir plus tard professeur au lysée Dhuoda – l’écrivain occitan Aimé Serre, (auteur du roman d’inspiration autobiographique </span></span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><i><span style="background: #ffffff;">Bogres d’ases</span></i></span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><span style="background: #ffffff;">), grâce auquel il associe désormais pédagogie Freinet et occitanisme. Affecté à Brignon de 1952 à 1954, puis à Nîmes où il obtient un poste en janvier 1954 à l’École d’application du Mont Duplan, avec une équipe d’enseignants convaincus et passionnés d’éducation nouvelle, il poursuit son engagement dans la pédagogie Freinet : dans le cadre d’une équipe d’enseignants convaincus : </span></span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">journal scolaire, correspondance scolaire, imprimerie à l’école, travail individuel, expression libre, art enfantin, coopérative scolaire. Il devient en 1954 président du Groupe Gardois de l’Ecole Moderne. Les échanges et travaux d’enseignants se multiplient départementalement, nationalement et internationalement. </span></p>
<p class="western" style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;" align="justify"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">De 1964 à 1966, avec Aimé et Abeille Serre, il participe à des stages de formation des élèves instituteurs en Afrique. L’Afrique (Gabon, Tchad et Cameroun) est la source d’inspiration pour son roman </span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><i>Lo Batèu de pèira</i></span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">.</span></p>
<p class="western" style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;" align="justify"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><span style="background: #ffffff;">Revenu à Nîmes, il exerce en classe de transition, puis devient conseiller pédagogique </span></span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">au Collège Jules Verne (1969), </span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><span style="background: #ffffff;">avant de demander son affectation en 1973 dans la classe unique du quartier de la Planette, où résident ses amis Serre.</span></span></p>
<p class="western" style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;" align="justify"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><span style="background: #ffffff;">Il prend sa retraite de l’enseignement en 1978, ce qui lui permet de passer plus de temps à l’écriture et il reste très actif pratiquement jusqu’à son décès en 2018. Il est de toutes les manifestations syndicales et se considère comme un militant de gauche, sans cependant avoir jamais été membre d’aucun parti.<br /><br /></span></span></p>
<h2>Engagements dans la renaissance d'oc</h2>
<h3><span style="color: #0070c0;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><span style="font-weight: normal;"><br />Des engagements et activités multiples</span></span></span></h3>
<p class="western" style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;" align="justify"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><span style="background: #ffffff;">L’enfance de Georges Gros est nourrie d’occitan, pratiqué en famille et entre voisins, langue littéraire de Bigot, dont beaucoup de Nîmois aimaient à réciter les fables. </span></span></p>
<p class="western" style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;" align="justify"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">Avant sa rencontre avec Aimé Serre, qui le projette dans la reconquête de la langue et la culture occitanes, </span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><span style="background: #ffffff;">Georges Gros, même s’il avait commencé à écrire en occitan à partir de 1950, n’avait pas projeté cette culture occitane populaire dans un investissement conscient – pédagogique, artistique ou militant. À partir de cette prise de conscience, dans le cadre d’associations occitanistes comme de structures de l’éducation populaire à laquelle il était très attaché (</span></span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">Bibliothèque pédagogique Henri Gaillard, Comité de la Placette…)</span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><span style="background: #ffffff;">, il fait vivre cette culture occitane dans des stages, conférences, émissions de radio et télévision. Il intervient également dans des établissements scolaires où il anime des ateliers d’écriture comme au Lycée Camargue (actuellement lycée Ernest Hemingway) pendant plusieurs années scolaires.</span></span></p>
<p class="western" style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;" align="justify"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">Habitant le quartier de Montaury, proche de la Placette et de son comité de quartier, il vit au cœur de lieux familiers, entouré de connaissances fidèles, où est vivante l’empreinte du poète Bigot. Dans le cadre de l’atelier occitan de Jean Journot et des ateliers MARPOC il donne des cours d’occitan pour adultes.</span></p>
<p class="western" style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;" align="justify"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">À la fin des années 1970, il est témoin des débats passionnés de l’IEO entre deux tendances qui s’en disputent la direction, la tendance « Alternative », regroupée autour de Robert Lafont et la tendance « </span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><i>IEO non dependent</i></span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"> » autour d’Yves Rouquette. Les occitanistes nîmois se placent majoritairement dans le sillage de Robert Lafont. La défaite, deux années consécutives, 1980 et 1981, de la tendance « Alternative » – dont la participation de ses membres est refusée au sein du conseil d’administration – crée un traumatisme dans l’IEO. Une bonne partie des fidèles de Robert Lafont démissionnent et créent des structures alternatives dont la MARPOC, en 1980, à Nîmes. Georges Gros en est le vice-président. La MARPOC va organiser les Rencontres populaires occitanes, prenant le relais de l’ancienne Université occitane d’été, qui était organisée à Nîmes sous l’égide de l’IEO.</span></p>
<p class="western" style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;" align="justify"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">En 2007, MARPOC et IEO se retrouvent de nouveau unis ; le nom d’Université occitane d’été est repris et continue de nos jours, animée par une équipe sous la direction notamment de Georges Peladan. Georges Gros, sans jamais s’imposer, avec une modestie que l’on pourrait juger excessive, avec un souci permanent du dialogue, prête volontiers son concours à ces lieux de formation populaire qui ont pu réunir un temps des centaines de participants.</span></p>
<p class="western" style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;" align="justify"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">Georges Gros est aussi de toutes les grandes manifestations pour la langue, pour sa place à la télévision… mais il est bien sûr présent dans d’autres rassemblements comme ceux des années 1970 sur le Larzac.</span></p>
<p class="western" style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;" align="justify"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">Passionné par le conte, il crée l’association de conteurs « La voile et l’Ancre » avec sa fille Lise Gros et sa petite-fille Delphine Aguiléra et se réjouit de voir ses filles et ses petites-filles prendre le relais en devenant enseignantes d’occitan, conteuses, chanteuses ou écrivaines.</span></p>
<p class="western" style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;" align="justify"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">Un hommage lui a été rendu à Nîmes lors d’un colloque en juin 2007 intitulé </span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><i>Lo dich e l’escrich</i></span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">. Ce colloque a donné lieu à l’édition de l’ouvrage : </span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><i>Lo Dich e l’Escrich. Jòrgi Gròs, ensenhaire, militant, escrivan, contaire</i></span></p>
<h3><span style="color: #0070c0;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">L’œuvre littéraire</span></span></h3>
<p class="western" style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;" align="justify"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">Georges Gros a construit à partir des années 1980 une œuvre essentiellement en prose – contes, nouvelles et romans – avec quelques textes poétiques dont certains écrits en vue d’une interprétation musicale (Delfina Aguilera, Groupe </span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><i>Osco</i></span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">, Groupe </span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><i>Masc</i></span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">, Rémi Salamon...). Tout en adoptant la graphie classique de l’occitan, il se réfère au parler du poète Nîmois Antoine Bigot, le provençal dans sa forme nîmoise, dont il a une totale maîtrise, et emploie une forme de langue riche et cohérente.</span></p>
<p class="western" style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;" align="justify"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">Il participe aussi à la création de la revue </span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><i>Mar e Mont</i></span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">, complétée par des éditions du même nom ; on peut voir dans ce titre le signe de son double attachement géographique (Nîmes et Auvergne) mais aussi les paysages doubles du Gard – où s’est passé l’essentiel de sa vie - que l’on retrouve dans ses contes. L’Auvergne, pays de son épouse, apparaît en particulier dans le roman </span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><i>Lei bugadièras blavas</i></span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">.</span></p>
<p class="western" style="margin-top: 0.49cm; margin-bottom: 0.49cm; line-height: 100%;" align="justify"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">Si l’œuvre s’organise principalement autour de la ville de Nîmes et des garrigues environnantes, c’est une ville ouverte qu’elle donne à voir, à l’image de cette « </span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><i>Placeta</i></span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"> », minuscule place populaire d’où s’échappent sept rues. Georges Gros réinvestit les lieux de tout un imaginaire issu de la tradition orale. À ces mythes traditionnels organisés autour de personnages comme la </span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><i>Romèca</i></span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">, qui hantait les puits des maisons, il associe la vie quotidienne de la ville, celle de son enfance dans des quartiers populaires, et la cité d’aujourd’hui, toute pétrie d’occitanité à travers ses toponymes, du Chemin des Anticailles à celui de Camplanier.</span></p>
<p class="western" style="margin-top: 0.49cm; margin-bottom: 0.49cm; line-height: 100%;" align="justify"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">Cependant, l’œuvre de Georges Gros est tout sauf enfermée. Les séjours en Afrique lui ont inspiré le roman </span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><i>Lo Batèu de pèira,</i></span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"> qui joue entre l’Afrique et Nîmes, lieu de départ et lieu de retour. Le bateau de pierre, c’était, dans l’imagination de l’enfant, le nom d’un immeuble familier, boulevard Jean-Jaurès, semblable à la proue d’un navire. Au fil des contes et romans, le monde est convoqué, dans son histoire comme dans son actualité, des résistants de « L’Affiche rouge » à ce jeune Palestinien, surpris malgré lui en pleine Intifada et protégé par un artisan… juif. Beau conte de Noël, qui n’ignore pas, cependant, l’épaisseur du réel. Quant au roman </span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><i>Ieu, Bancèl oficièr d’Empèri</i></span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">, c’est sur plusieurs moments d’histoire qu’il joue, à travers l’évocation des Camisards ou celle du communard Louis Rossel dont le deuxième personnage du roman, l’officier Le Hir, objecteur de conscience des années 80, croise le destin.</span></p>
<p class="western" style="margin-top: 0.49cm; margin-bottom: 0.49cm; line-height: 100%;" align="justify"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">Les contes – dont une grande partie est encore inédite – sont peuplés de figures croisées dans une vie d’observateur aigu et empathique des choses et des êtres, souvent observés par </span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><i>lo Jorgeon</i></span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">, le petit Georges, figure de l’auteur-enfant, qui parcourt en liberté les rues de sa ville. Humbles vendeurs d’herbes sauvages, lavandières, enfants facétieux, marginaux souffre-douleur, gitans plus ou moins sédentarisés… l’œuvre abonde de ces figures dessinées en quelques traits expressifs.</span></p>
<p class="western" style="margin-top: 0.49cm; margin-bottom: 0.49cm; line-height: 100%;" align="justify"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">Certains contes, expérimentés par le pédagogue, sont destinés aux enfants, mais beaucoup supposent un public adulte. L’auteur en a d’ailleurs établi un répertoire raisonné et les signale comme « philosophiques », « sociologiques », ou encore « satiriques ». Ce répertoire témoigne de la pratique d’écriture consciente qui est la sienne. En effet, le classement qu’il établit de ses contes, comme ses articles théoriques font montre d’une réflexion du plus haut niveau, inspirée de ses lectures d’ethnologie et d’anthropologie</span></p>
<p class="western" style="margin-top: 0.49cm; margin-bottom: 0.49cm; line-height: 100%;" align="justify"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">C’est certainement la conjugaison entre l’humour, la spontanéité et l’humanité du conteur-pédagogue, son écoute du monde et des gens (l’occitan a un seul mot pour dire ces deux réalités : </span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><i>lo mond</i></span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">), sa maîtrise d’une langue riche, juste et variée dans ses tonalités, et la science critique de l’érudit, qui expliquent la qualité de cette œuvre.</span></p>
<p class="western" style="margin-top: 0.49cm; margin-bottom: 0.49cm; line-height: 100%;" align="justify"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">Florian Vernet, autre pédagogue écrivain, concluait ainsi sa préface aux </span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><i>Contes de las garrigas nautas : </i></span><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">« Ces trois contes, comme tous ceux qu’il a écrits au cours de sa vie valent aussi pour la langue, cet occitan de Provence si fluide, si élégant, si classique. Un des miracles des contes réussis, c’est ainsi de rendre accessible et sensible à tous la diversité, la beauté parfois tragique et la vertigineuse complexité du monde. ».</span></p>
<h2>Bibliographie de l'oeuvre publiée en volumes <br /><br /></h2>
<p><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">Nb. Un inventaire complet de l’œuvre, y compris les inédits a été publié dans le </span>n° 1 de la <i>Revue des Langues romanes</i>, 2022, Montpellier, Presses universitaires de la Méditerranée</p>
<h3><span style="color: #0070c0;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">Romans</span></span></h3>
<span style="color: #0070c0;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"></span></span>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><i>Lo batèu de pèira, </i>IEO « A tots », Toulouse, 1984.</span></p>
<br />
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><i>Ieu, Bancel, oficièr d’Empèri / Moi, Bancel, officier d’Empire, </i>traduction française par Aimat Serre, MARPOC / IEO 30, Toulouse, 1989.</span></p>
<br />
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><span lang="es-ES"><i>Lei bugadièiras blavas : Cronicas d’una pantaissada, </i></span><span lang="es-ES">MARPOC « Mar e Mont », Nîmes, 2014.</span></span></p>
<br />
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><i>Le bateau de pierre, </i>traduction de Lise Gros, IEO, Puylaurens, 2020<i>.</i></span></p>
<br />
<h3><span style="color: #0070c0;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">Contes</span></span></h3>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><i>Lei còntes de la Placeta e dau Cors Nòu / Les contes de la Placette et du Cours Neuf, MARPOC « Vivre à Nîmes », </i>Nîmes, 1982 ; 2<sup>ème</sup> édition L’Aucèu libre, Salinelles, 2019.</span></p>
<br />
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><span lang="es-ES"><i>Còntes de la Planeta e dau Planàs, </i></span><span lang="es-ES">ROMEC, Nîmes, 1985.</span></span></p>
<br />
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><span lang="es-ES"><i>Sornetas e cançonetas, </i></span><span lang="es-ES">CDDP - CRDP, Nîmes, 1989.</span></span></p>
<br />
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><span lang="es-ES"><i>Lo pichòt trin, </i></span><span lang="es-ES">Calandreta nimesenca, Nîmes, 1993.</span></span></p>
<br />
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><i>L’enfant bravonet, </i>Calandreta nimesenca, Nîmes, 1995.</span></p>
<br />
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><i>La paura Chacha, </i>Calandreta Aimat Serre, Nîmes, 1995.</span></p>
<br />
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><i>Michèu l’Ardit en avion, </i>Calandreta Aimat Serre, Nîmes, 1995.</span></p>
<br />
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><i>L’autra Arlatenca</i>, in<i> Colors, </i>Lycée de la Camargue, Nîmes, 1997.</span></p>
<br />
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><i>Còntes de la Fònt de Nimes, </i>MARPOC « Mar e Mont », Nîmes, 1997.</span></p>
<br />
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><i>Còntes de la garriga nauta / Contes de la haute garrigue, </i>traduction par Marie-Jeanne Verny, CRDP, Montpellier, 2009.</span></p>
<br />
<h3><span style="color: #0070c0;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><span style="font-weight: normal;">Nouvelles</span></span></span></h3>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><span lang="es-ES"><i>Paraulas pèr una ciutat</i></span><span lang="es-ES">, Lycée de la Camargue, Nîmes, 1995</span><span lang="es-ES"><i>.</i></span><span lang="es-ES"> </span></span></p>
<br />
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><span lang="es-ES">Contient : </span><i>« Lo batèu de pèira » </i>[extrait],<i> « Lei Pòrtaclaus », « ZUP Nòrd » </i>[Extrait de<i> Ieu, Bancèl</i>], « <i>Charter</i> », « <i>Ciutat</i> <i>dau</i> <i>sòmi</i> », « <i>La Monaca blanca</i> », « <i>Lo lièch</i> », « <i>Vilaverda</i> », « <i>Fontblanca</i> », « <i>Fontnegra</i> ».</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><i>Ai bèus jorns / Aux beaux jours, </i>MARPOC « Mar e Mont », Nîmes, 2006.</span></p>
<br />
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">Contient : « <i>Gartenstrasse</i> », « <i>Es pas de creire</i> », « <i>Ai bèus jorns</i> », « <i>Nadau d’Intifada</i> », « <i>Lo Gèli gelat</i> », « <i>Retorn a l’infèrn</i> », « <i>Manitoba Dry</i> », « <i>Lo Moisset</i> », « <i>Un laüsert sus lo braç</i> », « <i>Lo sembla-aucèu</i> », « <span style="color: #008000;"><i>L</i></span><i>a filha mauva</i> », « <i>Lo papet de Lotza</i> ».</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><i>Ai ribas de la mar bèla / Sur les rives de la mer belle, </i>IEO, Nîmes, 2009.</span></p>
<br />
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">Contient : « <i>La vela e l’ancora</i> », « <i>La pèira dau drac</i> », « <i>La dança de la Tarasca</i> », « <i>La Farfaneta</i> », « <i>Lei tres corrièrs deis Aigas Mòrtas</i> », « <i>La sòrre dei tretze vents</i> », « <i>L’ombra de l’engana</i> », « <i>L’òme qu’aviá pas enveja</i> », « <i>Lo chivau de mar</i> », « <i>Imatges dimenchaus</i> », « <i>Lei chucasang de Teba</i> », « <i>Lo còp de Samòta</i> », « <i>Lei Dieus de sabla</i> », « <i>Mi</i><span style="color: #008000;"><i>è</i></span><i>gterrana</i> ».</span></p>
<h3><span style="color: #0070c0;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">Poésies</span></span></h3>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><i>Un jorn, un « ai ! qu ? » / Un jour, un haiku </i>!, IEO Lengadòc, Béziers, 2012.</span></p>
<br />
<h2><span style="color: #0070c0;"><span style="background: #ffffff;">Bibliographie secondaire</span></span></h2>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><span style="font-variant: small-caps;">Bastide</span>, Bernard, « Les contes de la Placette et du Cours Neuf », <i>Calades</i>, n° 33, novembre 1982, p. 13.</span></p>
<br />
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><span style="font-variant: small-caps;">Castan</span>, Félix-Marcel, « Per saludar Jòrgi Gròs », <i>L’Occitan</i>, n° 100, 1992, p. 5.</span></p>
<br />
<p class="sdfootnote-western" align="justify"><span style="font-variant: small-caps;"><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;">Fourié</span></span></span><span style="font-size: medium;">, Jean, « Gros (Georges) », dans </span><span style="font-size: medium;"><i>Dictionnaire des auteurs de langue d'oc de 1800 à nos jours</i></span><span style="font-size: medium;">, Aix-en-Provence, Félibrige, 2009.</span></p>
<br />
<p class="sdfootnote-western" align="justify"><span style="font-variant: small-caps;"><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;">Gros</span></span></span><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"> Lise, </span></span><span style="font-variant: small-caps;"><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;">Peladan</span></span></span><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"> Jòrdi, </span></span><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><i>Lo dich e l’escrich : Jòrgi Gròs, ensenhaire, militant, escrivan, contaire</i></span></span><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;">, actes del colloqui Total Festum, IEO Gard, Nimes, 2008.</span></span></p>
<br />
<p class="sdfootnote-western" align="justify"><span style="font-variant: small-caps;"><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;">Paul, </span></span></span><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;">Claudine, </span></span><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;"><i>Georges Gros, écrits et discours occitans d’un pédagogue nîmois</i></span></span><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;">, mémoire de master 2, université Paul-Valéry, Montpellier III, 2006. Disponible également au CIRDOC.</span></span></p>
<br />
<p class="sdfootnote-western" align="justify"><span style="font-variant: small-caps;"><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;">Vielzeuf</span></span></span><span style="color: #000000;"><span style="font-size: medium;">, Aimé, « Georges Gros », in </span></span><span style="font-size: medium;"><i>Conteurs et poètes cévenols et gardois d’aujourd’hui, </i></span><span style="font-size: medium;">1987, Librairie occitane de Salindres, p. 69-72.</span></p>
<br />
<h2><span style="color: #0070c0;"><span style="background: #ffffff;">Sitographie</span></span></h2>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><span lang="es-ES">Site del jornal </span><span lang="es-ES"><i>Aquò d’aquí </i></span><span lang="es-ES">: Georges Gros présente </span><span lang="es-ES"><i>Lei bugadièiras blavas</i></span><span lang="es-ES">. </span><span style="color: #0000ff;"><u><a href="http://www.aquodaqui.info/Jorgi-Gros-presenta-sei-Bugadieirias-blavas-a-Nimes_a699.html" target="_blank" rel="noopener"><span style="color: #7030a0;">http://www.aquodaqui.info/Jorgi-Gros-presenta-sei-Bugadieirias-blavas-a-Nimes_a699.html</span></a></u></span></span></p>
<br />
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><span style="color: #0000ff;"><u><span style="color: #000000;">Site del Cep d’òc : Jòrgi Gròs raconte sa rencontre avec Prévert chez Célestin Freinet. </span></u></span><span style="color: #0000ff;"><u><a href="http://www.aquodaqui.info/Jorgi-Gros-presenta-sei-Bugadieirias-blavas-a-Nimes_a699.html" target="_blank" rel="noopener"><span style="color: #7030a0;">http://www.aquodaqui.info/Jorgi-Gros-presenta-sei-Bugadieirias-blavas-a-Nimes_a699.html</span></a></u></span></span></p>
<br />
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><span style="color: #0000ff;"><u><span style="color: #000000;"><span lang="es-ES">Site del jornal Aquò d’aquí : Lo batèu de Pèira.</span></span></u></span><span style="color: #0000ff;"><u><span style="color: #000000;"><span style="font-size: small;"><span lang="es-ES"> </span></span></span></u></span><span style="color: #0000ff;"><u><span style="color: #7030a0;"><span lang="es-ES">aquodaqui.info/Lo-bateu-de-peira_a1564.html</span></span></u></span></span></p>
<br />
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><span lang="en-GB">Site d’</span><span lang="en-GB"><i>Occitanica</i></span><span lang="en-GB"> : </span><span lang="en-GB"><i>Lo dich e l’escrich</i></span><span lang="en-GB">. </span><span style="color: #7030a0;"><span lang="en-GB"><u>occitanica.eu/items/show/19510</u></span></span></span></p>
<br />
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">Site del CIRDOC Institut occitan de cultura : Hommage à Georges Gros. <span style="color: #7030a0;"><u>oc-cultura.eu/evenements/exposition-hommage-a-jorgi-gros</u></span></span></p>
<br />
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;">Site de <i>L’eko des quartiers</i> : Adieussiatz Jòrgi Gròs. <span style="color: #7030a0;"><u>ekodesquartiers.net/2018/02/19/adieussiatz-jorgi-gros/<br /><br /></u></span></span></p>
<br /><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><span style="color: #000000;"><span lang="es-ES">Site del </span></span><span style="color: #000000;"><span lang="es-ES"><i>Jornalet</i></span></span><span style="color: #000000;"><span lang="es-ES"> : </span></span><span lang="es-ES">Nos a quitat lo grand pedagòg e escrivan Jòrgi Gròs. </span><span style="color: #7030a0;"><span lang="es-ES"><u>jornalet.com/nova/9474/nos-a-quitat-lo-grand-pedagog-e-escrivan-jorgi-gros/<br /><br /></u></span></span></span><br /><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><span lang="es-ES">Site del </span><span lang="es-ES"><i>Diari </i></span><span lang="es-ES">: Silvan Chabaud : Lo dire e l’escriure, Jòrgi Gròs. </span><span style="color: #7030a0;"><span lang="es-ES"><i><u>lodiari.com/lo-dire-e-lescriure-jorgi-gros/</u></i></span></span></span><br />
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;" align="justify"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><span style="font-variant: small-caps;"><span style="color: #000000;">Verny</span></span><span style="color: #000000;">, Marie-Jeanne, dir., </span><span style="color: #000000;"><i>« Georges Gros » in Mille ans de littérature d’oc, </i></span><span style="color: #000000;">Université ouverte des Humanités / Université Paul-Valéry, 2016 : </span><span style="color: #0000ff;"><u><a href="http://uoh.univ-montp3.fr/1000ans/?p=3314">http://uoh.univ-montp3.fr/1000ans/?p=3314</a></u></span><span style="color: #000000;"> </span></span></p>
<br />
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;" align="justify"><span style="font-family: Calibri, sans-serif;"><span style="font-variant: small-caps;">Site de TèVéOC :</span><span style="color: #008000;"> </span><a href="http://www.teveoc.com/"><span style="color: #0000ff;"><u><span style="font-variant: small-caps;"><span style="color: #000000;">www.</span></span></u></span><span style="color: #0000ff;"><u><span style="color: #000000;">teveoc.com</span></u></span></a><span style="font-variant: small-caps;"> : </span>émissions « Lenga d’Òc », reportages sur Jòrgi Gròs, <span style="font-variant: small-caps;">p</span>ar exemple<span style="color: #008000;"> </span><span style="color: #0000ff;"><u><a href="https://youtu.be/1QZog-PPTYQ">https://youtu.be/1QZog-PPTYQ</a></u></span><span style="color: #008000;"> </span>et <span style="color: #0000ff;"><u><a href="https://youtu.be/MdsVyptC_TU">https://youtu.be/MdsVyptC_TU</a></u></span></span></p>
<br />
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%;" align="justify"></p>
<h2><br /><br /><br /><br /></h2>
Marie-Jeanne VERNY, avec la collaboration de Lise GROS
crédit photo : Georges Souche
Archives familiales
Entretiens avec Georges Gros (2002 et 2009), le premier publié dans la revue Lenga e país d’oc, 41, le deuxième mis en ligne sur le site du CRDP de Montpellier. Ces deux entretiens ont été repris dans le n° 1 de la Revue des Langues romanes, 2022, Montpellier, Presses universitaires de la Méditerranée
CIRDOC - Mediatèca occitana (Béziers)
2022-01-13, Blandine Delhaye
Lespoux, Yan
Martel, Philippe
Verny, Marie-Jeanne
Cet article est mise à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution (Marie-Jeanne Verny et Lise Gros, ReSO, CIRDOC)- Pas d’Utilisation Commerciale - Partage dans les Mêmes Conditions 4.0 International.
crédit photo : Georges Souche
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Article biographique
Gibelin, Georges (1922-1994)
Gibelin, Georges (1922-1994)
Enseignant ; professeur
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Georges Gibelin est né en 1922 dans le 04. Résistant, instituteur, d’abord membre du Félibrige puis adhérent de l’IEO, ce syndicaliste de sensibilité communiste s’intéressa aussi à l’histoire et à la littérature (Bellaud de la Bellaudière notamment).</p>
<h2>Identité</h2>
<h3><b>Formes référentielles</b></h3>
<p style="text-align: justify;">Gibelin, Georges (1922-1994)</p>
<h2>Éléments biographiques</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Né à La Palud sur Verdon (04) le 16 avril 1922 dans une famille modeste, d'un père menuisier-ébéniste et d'une mère agricultrice. Tous deux parlaient provençal à la maison, mais s'appliquaient à parler français à leur fils. Son père était compagnon, il avait fait son tour de France, séjourné un temps à Paris et adhéré à la franc-maçonnerie. Il avait transmis à son fils certains secrets de compagnons dans l’art de l’ébénisterie que Georges Gibelin pratiquera toute sa vie. Sa mère, quant à elle, lui avait transmis l'amour des plantes et de la nature.</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Après sa scolarité primaire à l'école de La Palud il partit à l’internat du lycée Gassendi à Digne assez tardivement. Sa santé étant plutôt délicate, sa famille cherchait à le protéger autant que possible.</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Il devait entrer à l'école Normale d'instituteurs à la rentrée 1941. Mais Pétain venait de supprimer ces écoles, aussi avait-il continué ses études au lycée Gassendi en tant qu'élève-maître. Il y a découvert la philosophie qui l’a passionné. Après le bac, en juillet 1943, il a été envoyé aux chantiers de jeunesse à Nyons. Il a été affecté à la fonction de secrétaire du commandant. Ce fut pour lui l’occasion de donner des cours de provençal et de faire de l'alphabétisation pour des compagnons des chantiers.</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">En novembre il eut une permission et rentra à La Palud. Mais la menace d'un départ en Allemagne pour le STO se précisait. Aussi ne retourna-t-il pas à Nyons. Ne pouvant pas rester à La Palud car il avait été dénoncé, il partit se cacher à Riez, où il resta jusqu'à la Libération. Dans la mesure où sa santé le lui permettait, il participa à la Résistance, dont son père était un animateur à La Palud où il fabriquait notamment des faux papiers. Georges Gibelin participa avec lui à cette activité (plusieurs centaines de faux papiers fabriqués). Après la Libération il fit un an de formation en 1944-1945 à l'école Normale de Nice. Il suivit parallèlement des cours de philosophie à la faculté. Sa licence de philosophie obtenue, il choisit de rester instituteur, puis directeur d'école.</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Pour son premier poste d'instituteur il fut nommé aux Chauvets, hameau situé dans la montagne à une dizaine de kilomètres de La Palud, à la rentrée 1945. Il y resta 3 mois avant d’être affecté aux Mujouls (06) pour la fin de l'année scolaire. Il se maria en juillet 1945. Sa fille naquit en 1946, son fils en 1951. À la rentrée 1946 sa femme et lui obtinrent un poste double à Roquefort-les-Pins où ils restèrent jusqu'en 1951. À la rentrée 1951 ils furent nommés à Grasse. Mais entretemps Georges Gibelin avait été atteint de tuberculose et était en congé de longue maladie. Il reprit l'école, mais rechuta quelques années après. Il termina sa longue carrière de pédagogue passionné en tant que directeur de l'école Saint-Claude à Grasse. Il s'était engagé fortement dans la défense de l'école laïque et du métier en militant au Syndicat National des Instituteurs.</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">C’est au début des années 1980 qu’il adhère au Parti Communiste dont il n’était jusque-là qu’un compagnon de route, empêché peut-être par son appartenance à la franc-maçonnerie… Il avait coutume de dire à ses amis que son rang dans la loge de Grasse lui permettait de tenir la dragée haute à certains notables politiques locaux qui n’étaient pas exactement de son bord… C’est ainsi qu’il avait pu continuer les rencontres occitanes de Grasse, commencées en 1978 sous le mandat du communiste Georges Vassalo, lorsque la mairie tombe aux mains d’<a title="En savoir plus sur Wikipedia" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Herv%C3%A9_de_Fontmichel" target="_blank" rel="noopener">Hervé de Fontmichel</a>...</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Il partageait son engagement politique et citoyen entre Grasse et La Palud, où il avait été élu en 1977 adjoint au maire communiste. Il participe activement à la renaissance du village, et en particulier à la restauration du château qui est devenu propriété communale à ce moment-là. Il organise des manifestations et crée des associations intercommunales pour que le pays des gorges du Verdon résiste aux convoitises, préserve son site et revitalise ses activités productrices.</p>
<h2>Engagement dans la renaissance d'Oc</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">C’est au Lycée Gassendi que Georges Gibelin commence à étudier le provençal, à écrire des poésies et des textes en provençal. Il participe à des pièces de théâtre et des chorales en provençal. Il s'inscrit au Félibrige au sein duquel il rencontra Robert Lafont auquel le lia une amitié jamais démentie. Robert Lafont avait coutume de le désigner parmi ceux qu’il appelait les « grands instituteurs », ces enseignants issus du peuple et avides de culture et d’esprit critique.</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Après la guerre Georges Gibelin adhéra à l'IEO. Il créa en 1976 et anima durant de nombreuses années la section de l'IEO des Alpes Maritimes et celle de Grasse. D'ailleurs ces sections portent son nom, de même que la MJC dont il fut un président passionné.</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Dans les années 1970-1990 il était de toutes les Universités Occitanes d’Été, comme de toutes les Rencontres Occitanes d’Été (organisées successivement à Apt, Arles, La Motte du Caire). En 1979-1981, lors des débats dans le sein de l’IEO entre tendance « Alternative » (principalement animée par Robert Lafont) et « IEO non-dependent », plutôt liée à Yves Rouquette, Georges Gibelin, comme la majorité des occitanistes de Provence, choisit la tendance « Alternative » et participa activement à la campagne. Après le double échec de la tendance « Alternative » (AG d’Aurillac 1980 et Montauban 1981), il participa à la fondation des <em>Obradors Occitans</em>, créés justement à Grasse et organisa, pendant l’été 1981, une fête de soutien des <em>Obradors</em> à La Palud. Il participa à la rédaction de la revue pédagogique des <em>Obradors Occitans</em> :<em> Practicas</em> (Montpellier). Courant 1981, il fit partie des occitanistes qui rencontrèrent à Octon, dans l’Hérault, le Ministre de la Culture Jack Lang. De 1978 à 1985, il organisa les Rencontres Occitanes de Grasse, (une semaine de stages, cours, ateliers, conférences) qui réunit des Occitanistes de plusieurs régions.</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Il participa activement à la page « Mesclum » du journal <em>La Marseillaise</em> avec Claude Barsotti. Il y tenait la chronique d'onomastique « Que signifie votre nom ». Cette chronique remporta un grand succès auprès des lecteurs. Ses nombreux articles ont été rassemblés dans un ouvrage publié par les éditions Tac-Motifs à Grasse <em>Que signifie votre nom ? Etude onomastique des noms de famille originaires des pays d'oc.</em></p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Il a publié de nombreux contes en occitan ainsi que des études historiques et d’histoire littéraire (voir bibliographie). Il a travaillé à plusieurs études sur l'histoire locale, encore inédites, sur les mariages dans la région du Verdon, sur les échanges commerciaux…</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Il a publié de nombreux articles dans diverses revues occitanes : « La question linguistique au sud au moment de la révolution française » dans la revue <em>Lengas</em>, « coma Provença passet sota lo poder francés » <em>Annales de l'IEO</em> 1978 ; « L'occitanisme en Provence » <em>Amiras</em> n° 20...</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Passionné par le personnage et l’œuvre de Bellaud de La Bellaudière, son compatriote de Grasse, il aimait à le présenter dans les ateliers des écoles et universités occitanes qui étaient, dans les années 1970-1980, des lieux de formation fréquentés par des centaines de stagiaires. Il organisa en 1988 un colloque sur Bellaud de la Bellaudière à Grasse. Il rassembla les actes du colloque et rédigea une biographie de Bellaud publiée par Tac-Motifs.</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Il réalisa de nombreuses études non publiées sur la Révolution Française, le troubadour Boniface de Castellane...</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Il anima des émissions de radio, sur Radio Agora, une série d'émissions sur Christophe Colomb, sur Radio Rougon au sujet de « L’éphémère seigneur de Caille ».</p>
Bregeon, Claude
Verny, Marie-Jeanne
Centre interrégional de développement de l'occitan (Béziers)
Recherche en domaine occitan (Montpellier)
2014-10-09
Vignette : https://vidas.occitanica.eu/files/square_thumbnails/a70c8f113a42ce1443dea5395072d778.jpg
text/html
fre
Text
http://vidas.occitanica.eu/items/show/2056
Grasse
Girard, Ismaël (1898-1976)
Girard, Ismaël (1898-1976)
Médecin
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Ismaël Girard (Gensac, Gers, 1898, Toulouse, 1976), médecin, fondateur de la revue ÒC en 1923, acteur majeur de l’occitanisme, membre fondateur de la Société d’Études Occitanes (SEO) en 1930 l’Institut d’Études Occitanes (IEO) en 1945.</p>
<h2>Identité</h2>
<h3>Formes référentielles</h3>
<p style="text-align: justify;">Girard, Ismaël (1898-1976)</p>
<h3>Autres formes connues</h3>
<p style="text-align: justify;">< Delfin Dario (Pseudonyme)</p>
<h2>Éléments biographiques</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">On sait peu de choses de la jeunesse d’Ismaël Girard à Gensac, près de Montpezat, dans le Gers. Si ce n’est ce qu’il put en dire, brièvement lors d’une interview pour Radio-Toulouse publiée dans la revue Per Noste (n° 20, sptembre-octobre 1970) : <br /><br />« <em>La mia origina sociala e familiala se resumeish ende jo per un mot : Gensac. Aquí vivevan en un temps – parli d’aqueth temps que va dinca la guèrra de 14- 18 – on la vita s’anava au briu de las sasons e deus fruts de la tèrra. Sense autò, sense avion, sens radiò e sense television. A l’ostau, lo Gascon, que’u parlavan cada jorn, mesclat au Francès, mitat l’un, mitat l’aute, coma s’escaijèva. Dehòra, guaire ben sonca lo Gascon</em> » <br /><br />(Mon origine sociale et familiale se résume pour moi en un mot : Gensac. Là, nous vivions en un temps – je parle de ce temps qui va jusqu’à la guerre de 14-18 – où la vie s’écoulait au fil des saisons et des fruits de la terre. Sans auto, sans avion, sans radio, sans télévision. À la maison, le gascon, nous le parlions chaque jour, mêlé au français, moitié l’un, moitié l’autre, comme cela tombait. Au dehors, guère que le gascon).<br /> Mobilisé au moment de la Première Guerre mondiale, après plus d’un an « viscut au ras deu Rhin » (vécu au bord du Rhin – <em>Òc</em> n° 217, juillet-septembre 1960) il est envoyé en garnison en Avignon, ce qui est pour lui l’occasion de fréquenter la bibliothèque du musée Calvet et les œuvres félibréennes, de rencontrer Valère Bernard et Pierre Rouquette, mais aussi de découvrir, à travers l’ouvrage de Joaquim Folguera, <em>Les Noves valors de la poesia catalana</em>, la poésie catalane et, dit-il, « <em>qu’aqueth sentiment de dignitat que cercavi ençò de nòste sens poder trobà’u, èra ua realitat viva delà deus Pireneus</em> » (que ce sentiment de dignité que je cherchais chez nous sans pouvoir le trouver, était une réalité vivante de l’autre côté des Pyrénées – Ibidem).<br /> Démobilisé, il entreprend des études de médecine à Toulouse et obtient son doctorat de médecine en 1926. Il s’installe alors à Toulouse pour exercer son métier d’une manière apparemment particulière, comme le relève un autre médecin, Max Rouquette, dans l’hommage qu’il lui rend dans le numéro 256 d’Òc : <br /><br />« <em>Metge, diguèt encara NON a la medecina oficiala, desumanisada, emmandarinada, en causiguent d’èstre aquí encara l’eretge que tant e tant de malautes venguts de l’Occitania tota venián veire per i atrobar garison, paraula umana e consolament »</em> <br /><br />(Médecin, il dit encore NON à la médecine officielle, déshumanisée, emmandarinée, en choisissant d’être là encore l’hérétique que tant et tant de malades venus de toute l’Occitanie venaient voir pour trouver guérison, parole humaine et consolation ). <br />Il semble aussi qu’il se rapproche en ce début des années 1920 de l’Action Française ainsi que le révèle une de ses lettres à Pierre Rouquette en date du 16 octobre 1921 : <br /><br />« Ah ! oui, quelle belle œuvre ils font en Catalogne ! À les connaître et à les mieux connaître j’ai éprouvé autant de satisfaction et de joie libératrice que le jour où j’ai connu l’Action Française. »<br /> Mais l’activité essentielle de Girard est, tout au long de sa vie, tournée vers l’occitanisme.</p>
<h2>Engagements dans la renaissance d’oc</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">La révélation, pour Ismaël Girard, ainsi qu’il l’explique dans le numéro 210 de la revue<em> Òc</em> (octobre- décembre 1958), a lieu dès l’école. Après s’être fait taper sur les doigts quand il parlait patois en primaire, il découvre dans le secondaire le cours de gascon dispensé par Léopold Médan aux élèves de 6<sup>ème</sup> et de 5<sup>ème</sup> : « […] q<em>ue’m dèc çò qu’aperam lo « huec sacrat » qu’es devengut lo huec sacrat occitanista</em> » ([...] il me donna ce qu’on appelle le « feu sacré » qui est devenu le feu sacré occitaniste).<br /> Après sa démobilisation, toujours passionné par la langue et la culture gasconnes, il entre en contact avec le Béarnais Michel Camélat avec lequel il se lie d’amitié et commence à collaborer épisodiquement à la revue félibréenne béarnaise Reclams de Biarn e Gascougne. Il devient par ailleurs secrétaire-adjoint de L’Escòla Occitana, école félibréenne qui vient de se créer à Toulouse. C’est aussi à cette époque qu’il rencontre Camille Soula, professeur de physiologie mais aussi ami d’Antonin Perbosc et passionné de littérature et d’arts et qui, comme Girard, est fort sensible à l’exemple catalan. C’est ensemble que, avec Perbosc et Déodat de Séverac, ils fondent en 1923 la « Ligue de la Patrie Méridionale » qui entretient des liens avec le « Comité d’Action des Revendications Nationales du Midi » créé l’année précédente en Provence notamment par Joseph d’Arbaud et Frédéric Mistral-Neveu.<br /> Si cette expérience aboutit assez rapidement à un échec, y compris pour ce qui est d’une de ses émanations qui semblait la plus prometteuse, La Ligue pour la Langue d’Oc à l’École menée par Jean Bonnafous, la fin de l’année 1923 est un tournant majeur pour Ismaël Girard et pour l’occitanisme. En effet, en septembre 1923, après le coup d’État militaire de Primo de Rivera en Espagne, Antoni Rovira i Virgili, Leandre Cervera et Lluis Nicolau d’Olwer, les leaders du parti catalaniste Acció Catalana, pourchassés par le nouveau pouvoir, se réfugient à Toulouse chez Camille Soula. De cette rencontre naît le projet du journal Òc, dont le premier numéro paraît le 27 janvier 1924. Culturel, revendicatif, mettant en avant l’exemple catalan et laissant une place de choix aux catalanistes dans ses colonnes, Òc se veut, comme le note Jean-Frédéric Brun, « l’organe de combat de la renaissance culturelle et linguistique des pays d’oc » (Jean-Frédéric Brun, « Ismaël Girard à travers sa correspondance avec Max Rouquette (I) », <em>Les Cahiers Max Rouquette</em>, n° 4, mais 2010, p. 70-73).<br /> Cette proximité avec le catalanisme donne l’occasion à Girard de diffuser encore plus largement son message. En particulier par le biais de la revue culturelle catalane de Sitges <em>L’Amic de les Arts</em> dont le directeur Joseph Carbonell i Gener lui confie la composition d’un numéro spécial publié en 1927 et consacré à la culture occitane qui aura un grand retentissement, tant en Catalogne que du côté occitan.<br /> En 1930, c’est encore avec Carbonell i Gener et avec Louis Alibert, autre catalanophile travaillant seul à la normalisation de la langue d’oc en s’appuyant sur l’exemple catalan, qu’Ismaël Girard fonde la Société d’Études Occitanes.<br /> Accaparé par son métier, Girard prend un peu de recul dans les années suivantes mais s’évertue tout de même à porter la voix de l’Occitanie au travers notamment d’une collaboration régulière avec la revue médicale catalane de Leandre Cervera, <em>La Medicina Catalana</em>, dans laquelle il tient une rubrique intitulé « Occitania medica ». En 1939 lorsque Carbonell entreprend de développer les activités de la SEO, Ismaël Girard reprend du service. Il participe à l’accueil d’intellectuels catalans réfugiés à Toulouse à la suite de la défaite de la République espagnole et du gouvernement autonome catalan de la Generalitat, action dont Soula est le maître d’œuvre.<br /> On retrouve Ismaël Girard aux affaires après la défaite de la France en 1940 et l’arrivée au pouvoir du maréchal Pétain. Girard reprend alors les commandes d’<em>Òc</em> dont il avait provisoirement abandonné le titre, pour une édition de guerre, à <a href="https://vidas.occitanica.eu/items/show/9?lang=fr" target="_blank" rel="noopener">Pierre-Louis Berthaud</a>, et est à l’origine d’une requête conjointe des félibres et occitanistes au Maréchal dans le but de voir la langue d’oc enseignée à l’école. Le semi-échec de cette tentative de profiter de la conjoncture pour faire avancer la cause de la langue d’oc qui aboutit à ce que Girard appellera dans <em>Òc</em> (numéro d’été de 1942) «<em> la pallishòta reforma Ripert-Carcopino</em> » marque la fin des tentatives de Girard d’obtenir quoi que ce soit du régime de Vichy. En 1943, Girard quitte Toulouse – Robert Lafont, dans ses <em>Pecics de Mièg-sègle</em> – dit qu’il devient médecin d’un maquis et, au printemps 1944 il s’installe à Saint-Saturnin, près d’Aniane, dans une maison inoccupée appartenant à la famille de Max Rouquette.<br /> De retour à Toulouse vers la fin de 1944, Ismaël Girard entend encore profiter des événements et de la conjoncture politique pour mener à bien un projet qui lui tient à cœur depuis les années 1920, la création d’un Institut d’Études Occitanes. Avec l’aide d’un Camille Soula auréolé d’une gloire de résistant actif et ami de Tristan Tzara et de Jean Cassou qui a manqué devenir commissaire de la République, et malgré l’arrestation de Louis Alibert accusé de collaboration et de la dénonciation ayant entraîné l’exécution d’un résistant et qui risque d’éclabousser l’occitanisme, Girard tente même d’obtenir la dissolution de l’Académie des Jeux Floraux avec laquelle il a maille à partir depuis les années 1920. L’IEO est finalement officiellement créé en avril 1945 lors d’une réunion solennelle tenue dans l’amphithéâtre de la faculté de Lettres de Toulouse en présence de Pierre Bertaux, commissaire de la République ; Jean Cassou en est le premier président et Ismaël Girard en devient provisoirement le secrétaire général.<br /> S’il reste toujours en retrait, Ismaël Girard, de 1945 à 1964 (qui voit la scission de l’Institut entre les tenants d’une voie économiste et politique menée par Robert Lafont et ceux d’une voie culturaliste emmenée par Girard, Bernard Manciet et Félix-Marcel Castan) est, de l’avis de tous, celui qui tire les manettes de l’IEO. Il est son éminence grise, mais aussi son financier, qui assure des rentrées d’argent dans les caisses pour le fonctionnement de la revue ÒC et de l’Institut, y compris sur ses fonds personnels.<br /> Prêt à s’effacer pour laisser les jeunes mener l’action, il est celui qui met le pied à l’étrier de Robert Lafont, Félix-Marcel Castan, Hélène Cabanes ou Pierre Lagarde et les encourage à s’engager dans l’Institut. Mais homme d’action lui-même, il met aussi en place en 1956 avec Pierre-Louis Berthaud et Robert Lafont la revue <em>Occitania</em>, hors de l’IEO auquel elle est cependant liée par les hommes, dont l’objet est de s’éloigner de l’intellectualisme des Annales de l’Institut d’Études Occitanes pour fournir aux Occitans un journal accessible et éclectique touchant à tous les domaines, économique, culturel, sportif... en mettant en avant la spécificité occitane.<br /> Après la scission des années 1960, Ismaël Girard reste en retrait de l’Institut d’Études Occitanes qu’il a fini par quitter, mais continue la publication de la revue <em>Òc</em> jusqu’à sa mort en 1976.</p>
Lespoux, Yan
Centre interrégional de développement de l'occitan (Béziers)
Recherche en domaine occitan (Montpellier)
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