Bourciez, Édouard (1854-1946)
Bourciez, Édouard (1854-1946)
Enseignant ; professeur
Universitaire
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Édouard Bourciez (1854-1946), agrégé de Lettres, professeur à l’université de Bordeaux, dirigea la première grande enquête linguistique sur l’occitan en Gascogne. Membre de l’<em>Escole Gastou Fébus</em>, collaborateur régulier de la revue <em>Reclams de Biarn e Gascougne</em> et auteur de nombreuses études linguistiques sur le domaine gascon, il soutint l'instituteur béarnais Sylvain Lacoste et ses revendications pour un enseignement du gascon à l’école.</p>
<h2>Identité</h2>
<h3>Forme référentielle</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Bourciez, Édouard (1854-1946)</p>
<h3>Autres formes connues</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">< Bourciez, Édouard-Eugène-Joseph (1854-1946) (nom complet d'état-civil)</p>
<h2>Éléments biographiques </h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Édouard Eugène Joseph Bourciez est né à Niort, dans les Deux-Sèvres, le 29 janvier 1854, dans une famille d’enseignants. Élève brillant, il est admis en 1873 à l’École Normale Supérieure, licencié ès-Lettres l’année suivante puis agrégé en 1876. Il entame alors une carrière dans l’enseignement secondaire comme professeur au lycée de Bar-le-Duc, puis à Orléans. Son premier contact avec la terre d’Oc sera à Nice, où il sera nommé ensuite. Il enseignera également à Nancy. <br />Son retour en Occitanie se fera en 1883 : il est alors nommé maître de conférence à la faculté de Lettres de Bordeaux, institution et ville qu’il ne quittera plus. Il soutient en 1886 sa thèse de doctorat en français sur <em>Les Mœurs polies et la littérature de cour sous Henri II</em> complétée, comme le voulait alors le règlement pour les universitaires exerçant en Lettres, par une seconde thèse, en latin : <em>De Praepositione "ad" casuali in latinitate aevi merovingici, thesin Facultati litterarum Parisiensi</em>. Il devient en 1890 professeur-adjoint, puis en 1893 professeur des universités, en charge de la toute neuve chaire de Langue et littérature du Sud-Ouest.<br /> C’est dans la grande ville gasconne que Bourciez commence véritablement à s’intéresser à l’idiome occitan, et en particulier à sa forme gasconne bordelaise à partir du début des années 1890. Ce romaniste possède alors déjà à son actif un certain nombre de travaux sur la grammaire du latin, du français ancien et moderne, sur la littérature occitane - déjà - et espagnole, sur la phonétique et la phonologie... Son activité couvre l’ensemble du domaine roman. En plus de soixante ans d’une carrière exceptionnellement riche, Édouard Bourciez s’est intéressé à une infinité de choses, mais ce sont les études gasconnes qui vont constituer, de plus en plus, le cœur de son action d’enseignant-chercheur à partir de sa nomination à Bordeaux, sans toutefois rien dédaigner de l’ensemble de son domaine d’étude. C’est de Bordeaux qu’il lancera son enquête linguistique en 1894. Jusqu’à ses vieux jours, il conservera une activité de publication et de recherche, relisant et corrigeant ses œuvres en vue de rééditions. Il décède à Bordeaux le 6 octobre 1946, à l’âge de quatre-vingt-douze ans. Son successeur de chaire, Gaston Guillaumie, lui consacre un article nécrologique qui retrace son parcours. Son fils, Jean Bourciez, fut aussi un universitaire de renom, auteur de travaux sur la langue occitane tels que sa thèse intitulée <em>Recherches historiques et géographiques sur le parfait en Gascogne</em> (Bordeaux, Féret, 1927). Il œuvra aux côtés de son père pour les derniers travaux de celui-ci.</p>
<h2>Engagement dans la renaissance d'oc</h2>
<h3>Recherches dans le domaine des langues romanes, et plus particulièrement de la langue d’oc</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Il sera traité plus loin de la bibliographie très abondante d’Édouard Bourciez, qui recouvre une période de soixante-cinq années de son vivant, sans compter les nombreuses rééditions posthumes. Si sa première contribution avérée aux études occitanes est un article paru dans la première livraison des <em>Annales de la faculté des Lettres de Bordeaux</em> (1888) consacré aux œuvres du poète Arnaud Daubasse (1664-1727), « maître-peignier » originaire de Villeneuve-sur-Lot, c’est au domaine gascon et particulièrement à Bordeaux que Bourciez va se consacrer très rapidement. Bourciez est issu d’une des dernières générations qui ont connu la pratique courante et quotidienne de l’occitan dans les rues de Bordeaux, et davantage encore dans sa banlieue et la campagne environnante. Ses connaissances de philologue et de romaniste vont très rapidement lui permettre de mettre au point un croisement entre approches synchronique et diachronique de l’occitan bordelais, en comparant ce que lui donnent les sources de l’époque médiévale à son temps, à ce qu’il peut entendre tout autour de lui. Notons également que Bourciez arrive à Bordeaux dans un contexte plutôt favorable à la valorisation de la « langue gasconne » aussi bien par sa présence dans la réalité quotidienne, mais aussi par l’existence d’un certain nombre de gens de lettres et d’universitaires très attirés par son étude. La municipalité de Bordeaux encouragea plusieurs publications sur l’histoire et la culture locales, dont la célèbre <em>Histoire de Bordeaux</em> de Camille Julian, confrère de Bourciez à la faculté, historien très au fait de l’identité gasconne bordelaise. Mais nous pouvons citer également Jules Delpit, Achille Luchaire, les abbés Hippolythe Caudéran et Arnaud Ferrand (et le cénacle de prêtres occitanophiles qui l’entourait), Léo Drouyn ou encore Reinhold Dezeimeris. Nous voyons paraître dès 1890 dans les mêmes <em>Annales de la faculté de Lettres</em> « La Conjugaison gasconne d’après les documents bordelais », qui reprend une partie d’une plus vaste étude, demeurée manuscrite et dont une copie est conservée à la Bibliothèque universitaire de Bordeaux sous le titre <em>Étude sur le dialecte gascon parlé à Bordeaux vers 1400 d’après le Livre des Bouillons, les registres de la Jurade et les chartes de l’époque</em>, sans date ni nom d’auteur, mais dont le doute concernant l’attribution à Bourciez n’est pas permis. Cette étude, qui ne demande qu’à être publiée, représente la synthèse diachronie/synchronique précédemment évoquée, au moyen d’un croisement très rigoureux des sources anciennes et modernes. En 1892 paraît <em>La Langue gasconne à Bordeaux : Notice historique</em>, qui est d’abord intégrée à une monographie publiée par la municipalité de Bordeaux, avant de connaître des rééditions dans les années 2000. Suivent « Les documents gascons de Bordeaux de la Renaissance à la Révolution » qui paraît en 1899 dans les <em>Actes de la Société Philomathique de Bordeaux et du Sud-Ouest</em>, puis en 1901 <em>Les mots espagnols comparés aux mots gascons (époque ancienne)</em>. Mais parallèlement, Bourciez continue à étudier la linguistique romane, la phonétique et la syntaxe du français ancien et moderne, mais aussi des dialectes d’Oïl comme le parler « gavache », auquel il consacre quelques travaux. En 1936 paraît <em>Le domaine gascon</em> (Droz). Bourciez contribue activement pendant ce temps à des publications aussi prestigieuses que le <em>Bulletin hispanique</em>, la<em> Revue critique</em>, la <em>Revue des études anciennes</em>, et pour en rester au domaine occitan, la célèbre revue <em>Reclams</em> (il sera un des codificateurs de la norme félibréenne béarnaise et gasconne en trois étapes, 1900, 1902 et 1904), les <em>Annales du Midi</em>, la <em>Revue des universités du Midi</em>, la <em>Revue des Pyrénées et de la France méridionale</em> ou les bordelaises <em>Revue méridionale</em> et <em>Aquitania</em>. <br />Édouard Bourciez est surtout connu pour sa colossale enquête linguistique, lancée en 1894 et connue sous le nom d’Enquête Bourciez, quoique son titre d’origine soit le <em>Recueil des idiomes de la région gasconne</em>. Prévue, nous dit-il dans la préface du manuscrit pour l’Exposition universelle prévue à Bordeaux en mai 1895<a id="1" href="#note1"><sup>1</sup></a>, elle se donne pour propos de réunir et offrir au public des specimens des idiomes actuellement parlés dans le Sud-Ouest de la France, et plus particulièrement de ceux qui se rattachent aux diverses variétés de la langue Gasconne.<br /><br /> Ces dix-sept volumes manuscrits conservés à la Bibliothèque universitaire de Bordeaux, dans leur version papier originale et en copies microfilm, se basent sur un texte déjà utilisé précédemment pour les enquêtes linguistiques, la <em>Parabole du fils prodigue</em>, dans une forme revisitée par l’universitaire afin d’obtenir tous les types de mots et de formes qu’il juge nécessaires pour avoir une sorte de photographie en un temps T de l’idiome pratiqué dans chaque commune des zones concernées. La parabole est donc adressée à tous les instituteurs de chaque ville et village des académies de Bordeaux et Toulouse (pour sa partie gasconne), par l’intermédiaire des inspecteurs d’académie et inspecteurs primaires. Le soin est laissé ensuite aux enseignants de traduire eux-mêmes le texte, ou de se faire aider par qui leur convient localement. Il reçut en retour 4 444 réponses<a id="2" href="#note2"><sup>2</sup></a> , principalement de la zone occitane, mais aussi de la zone basque et de quelques communes de dialecte d’Oïl. Cette enquête est à ce jour inédite pour sa partie occitane (Charles Videgain ayant œuvré à la publication de la partie bascophone). Elle constitue un document essentiel et incontournable pour comprendre la variation diatopique de l’occitan occidental, et plus généralement pour permettre une pensée de la dialectologie occitane. <br />Mais Bourciez est également l’inventeur du code de transcription phonétique appelé « alphabet de Bourciez » ou « de Boehmer-Bourciez » ou encore « alphabet » ou « transcription des romanistes », qui constitue une des premières tentatives d’un alphabet phonétique de transcription. Pensé pour les langues romanes et le grec, il reprend certains éléments de la norme d’écriture de l’occitan que proposait dès 1860 Hippolythe Caudéran (que Bourciez cite à plusieurs reprises). Notons qu’il est contemporain des premiers essais de l’API (qui paraît pour la première fois en 1888 sous la direction de Paul Passy). Bourciez s’est intéressé de près aux travaux de l’abbé Rousselot sur la phonétique expérimentale, et bien sûr à ceux de son confrère suisse Jules Gilléron, avec la publication entre 1902 et 1910 de l’<em>Atlas linguistique de la France</em>. L’alphabet de Bourciez, toujours utilisé ponctuellement pour l’ancien français, est celui qui a été notamment employé pour les transcriptions de l’Atlas linguistique de la Gascogne de Jean Séguy, Jacques Allières et Xavier Ravier.</p>
<h3>Engagements en faveur de l’enseignement de l’occitan</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Mais Édouard Bourciez ne s’est pas contenté d’illustrer de ses recherches les études occitanes. Cet homme de la Sèvre niortaise, parisien d’études et de jeunesse, affecté en plusieurs endroits au début de sa carrière, s’est définitivement fixé à Bordeaux où il est devenu un militant de la défense de la langue occitane, s’identifiant totalement à son nouvel espace de vie gascon auquel il a consacré certains de ses travaux les plus célèbres. En cela, Bourciez est l’incarnation parfaite et anticipée de ce qu’affirma bien des années plus tard Félix Castan : « On n’est pas le produit d’un sol, on est le produit de l’action qu’on y mène ». Son engagement aux côtés des pionniers de l’enseignement de l’occitan, et plus généralement des langues dites régionales, est moins connu. Signataire de pétitions quand le besoin s’en faisait sentir, Bourciez fut en outre un auxiliaire précieux pour l’instituteur Sylvain Lacoste, de l’<em>Escole Gastou Fébus</em>, un des premiers enseignants à avoir activement milité pour que le « patois » fût enseigné à l’école à côté du français. Auteur en 1900 de l’ouvrage fondateur <em>Du patois à l’école primaire</em> (Pau, Vignancourt), dont les deux premières parties paraissent également dans <em>Reclams</em>, Lacoste publie en 1902 un <em>Recueil de versions gasconnes</em> préfacé par Bourciez, caution morale et scientifique de la démarche. L’enseignement de la langue d’oc à l’école connaît un véritable engouement à cette époque, en particulier en Gascogne, auprès de nombreux enseignants. Bourciez, par son prestige universitaire et le poids de sa parole, n’y est sans doute pas étranger. En 1942, Bourciez, en fin de vie, sera encore le préfacier de la <em>Bibliographie gasconne du Bordelais</em> de Pierre-Louis Berthaud. Il y laisse transparaître sa foi en l’avenir de l’occitan et ses espoirs, à travers les propos que Berthaud lui-même cite onze ans plus tard à la fin de son ouvrage <em>La littérature gasconne du Bordelais</em> :<br /><br /> « Dans la partie la plus septentrionale de la zone gasconne, l’idiome des ancêtres s’est conservé au cours des siècles et a laissé, de sa pérennité, des témoignages qui, pour être à de certains moments assez clairsemés, n’en sont pas moins incontestables. Il vit toujours, malgré la puissante emprise qu’exerce sur lui la langue française : il vit, il est parlé, fort peu évidemment dans les villes, même parmi les classes populaires, mais encore d’une façon très courante dans les campagnes. Il se parle, donc il peut aussi s’écrire. D’ailleurs, qui connaît l’avenir ? Qui sait si, quelque jour, il ne donnera pas un éclatant démenti aux prophètes de malheur ? »</p>
<hr />
<p id="note1" style="text-align: justify; line-height: 150%;">1. Le catalogue de l’exposition (Bordeaux, Gounouilhou, 1895) ne contient cependant aucune allusion au gascon et encore moins aux travaux de Bourciez. <a href="#1">↑</a></p>
<p id="note2" style="text-align: justify; line-height: 150%;">2. Sur 4414 communes, certaines ne répondant pas mais d’autres ayant envoyé en réponse deux, trois, quatre voire davantage de versions du texte.<a href="#2">↑</a></p>
<hr />
<h2>Bibliographie de l'auteur</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Voir les publications de Édouard Bourciez référencées dans <br /><a href="http://trobador.occitanica.eu/cgi-bin/koha/opac-search.pl?q=an%3D23487" target="_blank" rel="noopener">Le Trobador, catalogue international de la documentation occitane</a></p>
<hr />
Escarpit, David
Centre interrégional de développement de l'occitan (Béziers)
Recherche en domaine occitan (Montpellier)
2017-08-21
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Azéma, Pierre (1891-1967)
Azema, Pèire (1891-1967)
Journaliste
Personnalité politique
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Pierre Azéma est un homme politique Montpelliérain. Journaliste, écrivain, homme de théâtre et félibre, il militera tout au long de sa vie au sein de nombreuses associations occitanes.</p>
<h2>Identité</h2>
<h3><b>Formes référentielles</b></h3>
<p style="text-align: justify;">Azéma, Pierre (1891-1967)</p>
<h3>Autres formes connues</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Azema, Pèire (1891-1967) (forme occitane du nom)</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Louvis Filibert (pseudonyme)</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Lou Chivalié (pseudonyme)</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- L'Anatoumisto de Bouzenac (pseudonyme)</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Jean des Mourgues (pseudonyme)</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Zap (pseudonyme)</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Jan Sans Peur (pseudonyme)</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Cigalo latino (pseudonyme)</p>
<h2 style="text-align: justify;" dir="ltr"><span data-mce-mark="1">Éléments biographiques</span></h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Pierre Azéma est né à Montpellier le 3 janvier 1891 d’une famille modeste de maraîchers. Après son certificat d'études il est employé dans la Compagnie des Mines de Graissessac et s’initie très tôt à la vie sociale, intellectuelle et politique de la cité de Montpellier, dans les rangs du <em>Sillon</em>, le groupe démocrate-chrétien de Marc Sangnier. Journaliste de talent, il tient une chronique dans l’<em>Avenir de Tunis </em><span data-mce-mark="1">en 1908 avant de collaborer au </span><em>Républicain du Midi</em><span data-mce-mark="1"> en 1910. Mobilisé en 1915, il part pour le front où il est grièvement blessé d’un éclat d’obus. À son retour il fonde la première association des mutilés de guerre et milite dans les associations d’anciens combattants. Il est vice-président de la Fédération des trépanés et blessés de la tête (1953). Il sera conseiller municipal de Montpellier en 1919, puis en 1935, après avoir tenu la chronique d’oc au journal </span><em>Le Sud</em><span data-mce-mark="1"> de 1930 à 1933. Il décède à Montpellier le 20 janvier 1967.</span></p>
<h2 style="text-align: justify;" dir="ltr"><span data-mce-mark="1">Engagement dans la renaissance d’oc</span></h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Vers 1910 Pierre Azéma est introduit à l’école montpelliéraine du<em> Parage</em><span> par le félibre François Dezeuze « L’Escoutaire » et prend part aux manifestations félibréennes. Dans les vifs débats qui animent alors la vie du Félibrige, il se range du côté du capoulié démissionné Pierre Devoluy, au souvenir duquel il restera fidèle toute sa vie. Fondateur avec Louis Bonfils et Pierre Causse du groupe théâtral </span><em>La Lauseta</em><span> (1912) en souvenir de Louis-Xavier de Ricard fondateur de l’</span><em>Armanac de la Lauseta</em><span> qui venait de mourir. <br />C</span><span>o-directeur, toujours avec Causse et Bonfils, jusqu’à la mort de ce dernier, du journal </span><em>Lou Gal</em><span> de 1915 à 1921, il est élu majoral du félibrige en 1929 ; il est </span><em>sendi </em><span>(syndic) de la maintenance du Languedoc dans les années trente, et parallèlement secrétaire, puis </span><em>cabiscol</em><span> de </span><span>l’<em>escola dau Parage</em></span><span> qu’il a relancée. Co-directeur avec Léon Teissier de la revue </span><em>Calendau</em><span> de 1933 à 1945, une des revues occitanes majeures de l’entre-deux guerres, il écrit aussi dans la revue </span><em>Oc</em><span> à la même époque, sans adopter pour autant la graphie occitane. Dans ses articles et ses conférences, il défend des positions fédéralistes. Si aux débuts du régime de Vichy il participe à un Comité d’action régionaliste, il prend assez vite ses distances. S’étant quelque peu éloigné du Félibrige après la guerre, il devient président de l’Institut d’Études Occitanes de 1957 à 1959. Il publie des chroniques, poèmes, essais, pièces de théâtre et anime les émissions radiophoniques de Radio Montpellier de 1927 à 1956.</span></p>
Bancarel, Gilles
Centre interrégional de développement de l'occitan (Béziers)
Recherche en domaine occitan (Montpellier)
2017-01-02
Lespoux, Yan
Martel, Philippe
Verny, Marie-Jeanne
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Rey, Nadal (1911-2016)
Rey, Nadal (1911-2016)
Écrivain
Enseignant ; professeur
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Nadal Rey (Lévignac-sur-Save, 23-12-1911 † Salses, 20-11-2016) est un professeur d’espagnol, puis censeur. Il mène un combat pour une double reconnaissance : celle de la langue d’oc et celle des aînés qu’il regroupe en associations départementales, puis fédération nationale et internationale. Le prix Nadal-Rey qu’il a fondé se veut intergénérationnel.</p>
<h2>Identité</h2>
<h3><b>Formes référentielles</b></h3>
<p style="text-align: justify;">Rey, Nadal (1911-2016)</p>
<h3>Autres formes connues</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Rey, Noël (nom à l'état civil)</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Rei, Nadal (version occitane du nom)</p>
<h2>Éléments biographiques</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Né d’un père languedocien et d’une mère gasconne, c’est à l’école que Noël Rey apprend le français. Après l’Ecole Normale de Toulouse en 1931, il rejoint l’ENSET (Ecole Normale Supérieure de l’Enseignement Technique) à Paris, puis la faculté de Lettres de Madrid en 1933, pour être nommé professeur d’espagnol à Verdun-Saint Chamond. En 1934, jeune marié, il enseigne à Grenoble, aux classes préparatoires aux Arts & Métiers, mais en 1939, la guerre arrivant, il est envoyé en Afrique : épisode narré dans le <em>Bataillon perdu</em>, titre d’un de ses nombreux ouvrages. C’est au Maroc qu’il passe la majeure partie de sa carrière (22 ans) comme professeur d’espagnol, puis censeur. En 1973, l’âge de la retraite le fait revenir à Lavilledieu. <br />Noël Rey est écrivain : « Écrire c’est participer à la vie », avait-il coutume de dire. En 1988 paraît <em>Camins…</em> qui présage d’un long cheminement, pédestre et spirituel. Plusieurs associations peuvent le compter à son actif : la Compagnie des écrivains de Tarn-et-Garonne, l’association Miguel de Cervantès, l’Association des Membres de l’Ordre des Palmes Académiques, l’Académie de Montauban où il est élu en 1980, et récemment l’Académie du Languedoc. <br />C’est avant tout un homme d’action, sa règle étant, disait-il « parler, écrire, agir, réaliser ». À son retour du Maroc, il fait revivre les battages à l’ancienne et crée « <em>Los Ainats de Laviladieu</em> ». En 1976, c’est la naissance de la Fédération des Aînés Ruraux de Tarn-et-Garonne qui va rassembler en vingt ans 112 clubs avec 12 600 adhérents. En 1990, la Fédération Nationale est forte de 73 fédérations départementales avec 800 000 adhérents. L’association a aussi une dimension internationale avec la création de la FIAPA en 1980 qui, en vingt ans, va réunir 54 pays avec un statut consultatif n°1 auprès de l’UNESCO. Nadal Rey se consacre surtout à la « Fédération Iberómericana de Asociaciones de Personas Adultas Mayores » qu’il anime. Pas moins de neuf tomes recensent sa pensée sous le titre de <em>La troisième étape</em>. Le lien social est indispensable pour lui et, à l’intention des isolés, il met en place la « Présence verte ». Plusieurs décorations ont ponctué cette vie intense au service de la communauté : Palmes académiques, Légion d’honneur, Mérite militaire, Médaille de la Jeunesse et des Sports, Médaille de la Croix-Rouge, Médaille de l’Ordre de Malte.</p>
<h2>Engagement dans la renaissance d’oc</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Nadal Rey est tout autant occitaniste : son amour de la langue d’oc transparaît dans <em>L’Esclarida</em>, où il est aussi bien question de Machu Pichu que de Montségur, ou sa <em>Canta de l’amor</em>. <br />Il anime la section occitane du Club des retraités de l’Éducation Nationale, et crée celle du « Recaliu » de Lavilledieu. Il est membre de la plupart des associations occitanes tarn-et-garonnaises : de la section Antonin-Perbosc, de l’Institut d’Etudes Occitanes et de l’Association pour la Langue et la Culture occitanes qui met en place tous les deux ans le prix qui porte son nom, en liaison étroite avec la Fédération des Aînés ruraux de Tarn-et-Garonne devenue « Générations Mouvement 82 ».<br /><br /> Pour accueillir Nadal Rey, élu à l’Académie de Montauban, le 16 juin 1980 au 38ème fauteuil, Pierre Gardes, <em>capiscol de l’Escolo Carsinolo</em> et secrétaire de l’Académie s’exprime d’abord en occitan, précisant qu’avec lui, « c’est aussi la langue du Midi qui rentre à l’Académie ». Dans sa réponse, Nadal doit louer ses prédécesseurs occitans du Quercy, mais il réserve pour la séance solennelle le soin de révéler son maître à penser, Fernand Barrué, issu comme lui du pays de Save, qui l’a imprégné tant pour la poésie que pour la conduite de sa vie.</p>
<h2>Bibliographie de Nadal Rey</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- <a href="http://trobador.occitanica.eu/cgi-bin/koha/opac-search.pl?idx=au%252Cwrdl&q=Nadal%252C%2520Rey&limit=au%3ARey%2C+Nadal&sort_by=pubdate_asc&addto=Ajouter+%C3%A0...&biblionumber=81806&loggedinuser=&biblionumber=83976&loggedinuser=&biblionumber=83977&loggedinuser=&biblionumber=83983&loggedinuser=&biblionumber=83979&loggedinuser=&biblionumber=83981&loggedinuser=" target="_blank" rel="noopener">Voir la bibliographie de Nadal Rey sur <em>Lo Trobador</em>, le catalogue collectif occitan</a></p>
Sabatié, Norbert
Centre interrégional de développement de l'occitan (Béziers)
Recherche en domaine occitan (Montpellier)
2016-12-21
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Chambouleyron, Auguste (1931-2014)
Chambouleyron, Auguste (1931-2014)
Écrivain
Enseignant ; professeur
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Enseignant d’origine paysanne, communiste, participe aux activités occitanistes en Ardèche.</p>
<h2>Identité</h2>
<h3><b>Formes référentielles</b></h3>
<p style="text-align: justify;">Chambouleyron, Auguste (1931-2014)</p>
<h2>Éléments biographiques</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Auguste Chambouleyron est né le 20 avril 1931 à Montagnac sur la commune de Saint Andéol de Vals, en Ardèche. Il a eu une enfance paysanne près de la rivière La Volane. Puis il a été enseignant en français, histoire, géographie, gestion, dans des lycées du département : Largentière, Le Teil et Annonay où il a fini sa carrière. Idéaliste, humaniste, il a foi en l'homme et milite au Parti Communiste. Avide de connaissance, il a étudié un certain nombre de langues étrangères : russe, chinois... Sans oublier sa langue maternelle..</p>
<h2>Engagements dans la renaissance d’oc</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Chambouleyron a écrit pour <em>Lo Grinhon</em>, le journal trimestriel interne de l'association <em>Parlarem en Vivarés</em>, des textes courts contant ses souvenirs d'enfance, traçant les portraits de personnes de sa famille ou du voisinage. Ces textes sont répartis en deux parties intitulées : <em>Letras d'un Raiòu</em> et <em>La Mamet o contava</em>. La langue utilisée est celle de son enfance, l'occitan de la région d'Aubenas, qu'il écrivait dans en graphie classique. Soucieux de se faire comprendre de son entourage, il utilisait parfois des mots du vivaro-alpin de la région d'Annonay, où il était installé depuis longtemps, et avait le souci de joindre à ses écrits un vocabulaire donnant la correspondance entre les deux parlers. Il est mort le 31 janvier 2014.</p>
<h2>Bibliographie de l'auteur</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Son œuvre d'écrivain se résume en une trentaine de textes parus dans <em>Lo Grinhon</em>, de 1997 (n°28) à 2013 (n°77), sous le titre « Letras d’un Raiòu » ou « La mamet o contava » puis rassemblés, accompagnés de photos, d’une carte et de tableaux de sa main, dans une brochure imprimée par ses soins et offerte à sa famille et à ses amis. Une édition publique est envisagée.<br /><br /><strong>« Letras d’un Raiòu » dans <em>Lo Grinhon</em></strong> <br /><br />- n° 28, prima de 97 : « Març e lo pastre » <br />- n° 29, estiu de 97 : « E vèja’qui perque me sonhave », « Lo Marevú », « Lo Marcelàs » <br />- n° 30, endarreir de 97 : « Lo Fernand », « La maire Lucía », « La Victorina delh Clòvis », « La tanta Victorina » <br />- n° 31, ivern de 97-98 : “Lo cosin Giraud” <br />- n° 32, prima de 98 : « Quand gardave las chabras » <br />- n° 38, ivern de 99-2000 : « Quauques proverbes e ditons »<br />- n° 43, estiu de 2001 : « Aviá ‘na possa coma un soudard », « Recèpta per faire coire un gralhàs »<br />- n° 45, prima de 2002 : « Dos paures inocents », « lo Toton e la Tatà »<br />- n° 51, ivern de 2005 : « Costumas d’en bas de dinc lo temps » <br />- n° 52, prima de 2005 : « Lo paire Colomb d’ès Montanhac » <br />- n° 54, ivern de 2005-2006 : « Lo paire Fortunet » <br />- n°63, prima de 2009 : « Lo 8 de mai 1945 vès nosautres » <br />- n° 65, ivern de 2009 : « Marçau » <br />- n° 66, prima de 2010 : « Quand moriguèt lo poèta… » <br />- n° 69, ivèrn de 2011 : « L’òme delh boisson » <br />- n° 71, estiu de 2011 : « A Sent Ròch vès Antraiga » <br />- n° 77, prima de 2013 : « Grabuja per d’aiga »<br /><br /> <strong>Cronique « La Mamet o contava » dans <em>Lo Grinhon</em></strong> <br /><br />- n° 34, ivern de 98-99 : « Lo Xavièr la Peta d’ès Lubancs » <br />- n° 35, prima de 99 : « La vianda d’a l’entorn de l’òs », « l’erba d’a l’entorn delh ranc »<br />- n° 36, estiu de 99 : « Lo Pière de Tenàs d’ès lo Nogièr »<br />- n° 37, endarreir de 99 : « L’oncle Ilarion », « Lo Lebraut », « La bòna sœur qu’èra benlèu una espiona » <br />- n° 39, prima de 2000 : « Atens batema ! »<br />- n° 40, estiu de 2000 : « Lo petit Jules » <br />- n° 42, prima de 2001 : « La malimpara » <br />- n° 44, endarreir de 2001 : « Una istoira de trèva » <br />- n° 48, prima-estiu de 2003 : « Una glaça per se miralhar » <br />- n° 50, prima de 2004 : « Charivari » <br /><br /><strong>Poèmes dans <em>Lo Grinhon</em></strong> <br /><br />- n° 59, endarreir de 2007 : « L’auratge »</p>
<hr />
Nouaille, Marc
Centre interrégional de développement de l'occitan (Béziers)
Recherche en domaine occitan (Montpellier)
2016-11-22
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Carbon, Émile (1898-19..)
Carbon, Émile (1898- 19..)
Enseignant ; professeur
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Homme de lettres. Membre de la Societat d'Estudis Occitans (SEO), puis de l’Institut d'Estudis Occitans (IEO), actif à Marseille aux côtés de Pierre Rouquette.</p>
<h2>Identité</h2>
<h3><b>Formes référentielles</b></h3>
<p style="text-align: justify;">Carbon, Émile (1898-19..)</p>
<h2>Eléments biographiques</h2>
<div style="text-align: justify;">
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Émile Carbon est né le 29 mai 1898 à Agde, fils de Carbon Marie Joseph, capitaine au long cours, âgé de 26 ans et de son épouse Alengry Idalie Louise Marthe, sans profession, âgée de 25 ans. Son frère cadet, Roger Carbon, participera aux aventures éditoriales de son aîné. Émile Carbon fait ses études au lycée de Montpellier, puis à la Faculté des Lettres et à la Faculté de Droit de Montpellier. Licencié ès lettres, il présente une thèse pour le doctorat ès sciences juridiques sous le titre « le désaveu de paternité ». Il épouse à Montpellier le 7 décembre 1925 Suzanne Marie Gabrielle Bonnier ; ils auront trois enfants.</p>
</div>
<div style="line-height: 150%;">
<div style="text-align: justify;">Si les études de droit déterminent son cursus professionnel, les lettres sont sa passion. Émile et son frère font partie de cette cohorte de jeunes, de la première moitié du XX<sup>e</sup> siècle, passionnés de poésie et plus largement de littérature, qui fondent et animent de nombreuses revues littéraires, dans lesquelles ils voient un moyen de débuter une carrière qui fera d’eux des « hommes de lettres ». Étudiant, Carbon collabore (successivement ou en même temps) à trois revues de jeunes à Montpellier, c’est le début d’une passion qui ne le quittera plus.</div>
<div style="text-align: justify;">En 1915 il est directeur de la revue <em>L'Effort des jeunes</em>. Il est incorporé en avril 1917 au 81<sup>e</sup> Régiment d’Infanterie. Il collabore à <em>La Lanterne de Diogène</em>, « organe bimensuel des étudiants de Montpellier » (n° 1, 1917-n° 45, juin 1920), tout en étant cymbalier du régiment. Fusiller mitrailleur, son attitude courageuse lui vaut d’être cité à l’ordre de la Brigade. Il est blessé au combat en septembre 1918 et décoré de la Croix de guerre avec étoile de bronze. En 1919 il publie <em>Le poème... à l'ami mort</em>, poème dédié à Louis Miquel, tué le 27 septembre 1918, devant Somme-Py, probablement Tahure (Marne), le jour où Emile Carbon est lui-même blessé.</div>
<div style="text-align: justify;">Il collabore également à <em>Erato</em>, « journal littéraire et régionaliste, organe de l’Association régionale des Lycéens », dont son frère est l’administrateur. Cette publication éphémère (5 numéros entre janvier et Pâques 1919), dont le premier a été tiré à mille exemplaires, réunit un certain nombre de jeunes qui deviendront des personnalités montpelliéraines. L’association Erato propose aussi des conférences, par exemple d’Émile Carbon sur « le caractère français des chansons de geste » et sur « Verlaine » ; de Roger Carbon sur « René Bazin » et « Edmond Rostand ». Notons qu’en dépit de l’étiquette « régionaliste », on cherche en vain un mot occitan dans la publication.</div>
<div style="text-align: justify;">Quelques années plus tard, Émile Carbon prend une part prépondérante dans la publication d'une rare plaquette anthologique : <em>Les Amitiés Languedociennes</em>, Imp. Firmin et Montane, 83 p., 25,7 cm X 16,7, 1925, illustrée de 2 bois d’Henri Martin, textes de Paul Valéry, Jean Catel, J S Pons, A. J. Thomas, Henri Bernard, Bernard Latzarius, Jean Cocteau, Jean Camp, Yves-Blanc, Paul Castela, Delpont-Delascabras, Henri Chabrol… Lui-même y donne des « Prières devant le Christ de Saint-Jean de Perpignan ».</div>
<div style="text-align: justify;">Ses créations littéraires en français sont éclectiques ; nous relevons un article dans <em>Comoedia</em> (Paris) du 19 mai 1935 : « On crée, à Marseille, au "Rideau Gris" une pièce en un acte d’André Gide », un roman : <em>Le cordonnet de soie</em>, aux Editions Gallimard, collection Détective, 248 p., 1937. Emile Carbon est également le coscénariste et dialoguiste du film <em>Cap au large</em>, sorti le 25 septembre 1942, du réalisateur Jean-Paul Paulin. Ce film de 84 mn, produit par Francinalp-Films, a été tourné à Gruissan (Aude). En 1953, Émile Carbon collabore également à <em>La Provence merveilleuse, des légendes chrétiennes aux santons </em>(Albert Detaille, in-4, 145 p., illustré, avec préface de Jean Giono). <br />Lorsque Lazare de Gérin-Ricard, en 1953, lance la revue <em>Thalassa</em>, à Marseille, il invite ses amis, en particulier les anciens de la <em>Revue de Catalogne</em>, à collaborer. <br />Si, à l’origine, la revue bimensuelle a une grande ambition internationale et reçoit la collaboration de plumes célèbres, elle décline assez vite et réduit sa voilure à la Provence, devenant le lieu de publication d’une cohorte d’amis de jeunesse aux idéaux littéraires fanés. Émile Carbon (qui y tient la chronique dramatique) la définira, pour sa part, comme « ce témoin des jours anciens et de notre petite troupe amicale dont la plupart des membres ont rejoint la Maison du Père », un témoin « qu’il faut sauvegarder ». La revue disparaît en 1965. <br />Émile Carbon reçoit la décoration de Chevalier de la Légion d’Honneur le 21 mai 1952 en même temps que Pierre Rouquette reçoit la Cigale de Majoral et la distinction d’Officier d’Académie (les entités invitantes sont le Centre Provençal de l’IEO, les groupes félibréens et provençaux de Marseille et le mouvement fédéraliste « la Fédération », de Marseille). <br />Émile Carbon est brièvement professeur au lycée de Montpellier. On le retrouve Directeur de la Caisse d’Epargne. C’est certainement pour des raisons professionnelles qu’il quitte Montpellier pour Marseille, où il devient directeur d’une société d’Habitations à Bon Marché (vers 1930). Il a dû y faire carrière, car en 1968 une de ses lettres porte en en-tête : « Société anonyme régionale d’habitations à loyer modéré de Marseille, siège social : 21, rue Maréchal-Fayolle». <br />
<h2>Engagement dans la renaissance d’Oc</h2>
En l’état actuel de notre documentation l’engagement occitaniste d’Émile Carbon nous semble étroitement lié à son amitié avec un acteur essentiel de la cause d’oc en Provence, Pierre Rouquette. En effet à Marseille il se lie d’amitié durable avec cet avocat, homme de lettres et occitaniste, qui anima la revue <em>La Coupo</em> (21 numéros entre février 1918 et octobre 1919). Émile Carbon participera à toutes les initiatives lancées par ce dernier dans le champ occitan.<br /> En 1926 on le trouve aux côtés de P. Rouquette à la création des « Amitiés méditerranéennes », à Marseille, qui s'intéressent à la vie et à la culture catalanes, et regroupent des personnalités comme le compositeur Pierre G. Bourgoin, l'helléniste Guastalla, le peintre Valère Bernard, etc. en liaison avec la Fundació Bernat Metge, l’équivalent catalan de l’Association française Guillaume Budé, pour la traduction, l’édition et la promotion des classiques gréco-romains. Lors de leur rencontre à Barcelone, P. Rouquette et le directeur de la Fundació Bernat Metge, Joan Estelrich, conçoivent une revue en langue française pour faire connaître la culture catalane en Europe, avec la collaboration d’hommes de lettres et d’artistes catalans et français, et l’appui financier de Francesc Cambó, homme d’affaires, mécène et homme politique catalan de premier plan. Ainsi naît le 25 mars 1929 à Marseille <em>La Revue de Catalogne</em>. P. Rouquette en est le directeur littéraire, avec l’aide de ses amis des Amitiés Méditerranéennes : Émile Carbon comme rédacteur en chef, René Guastalla administrateur, Roger Carbon et Lazare de Gérin-Ricard secrétaires de rédaction. En dépit de la qualité du contenu et du soutien financier du mécène, la parution de la revue s’interrompt après son cinquième numéro (1er août 1929), à cause de l’insuffisance des abonnements. <br /><br />Émile Carbon n’a pas laissé une œuvre en provençal (à titre anecdotique, signalons qu’il a dédié à son ami un poème en provençal, graphie mistralienne : « Dins nostre cami », trois quatrains, « Per lou Peire ambé moun affecioun », datés de Marsilho 1/1/1938). Il s’en explique : « Excuse moi de te répondre dans la langue des conquérants mais si je peux parler la nôtre sans trop de ridicule je ne la possède malheureusement pas assez pour y mouler ma pensée en l’écrivant » (2/05/1939). Dans cette même lettre il dit ne pas avoir la « flamme dévoratrice » de son ami, mais se dit « patriote provençal » et juge « intéressantes » les propositions de Robert Fabre-Luce de création « d’un mouvement de néo-provincialisme » (proche du séparatisme) développées dans Marseille-Matin du 3 ou 4 mai 1939. Les frères Carbon sont adhérents à la Societat d’Estudis Occitans (SEO), fondée en 1930, et revitalisée en 1939 par le catalan en exil Josep Carbonell. À cette date Émile fait partie de la délégation de la SEO de Marseille, aux côtés de Émile Bodin, Charles Camproux, Antoni Conio, Paul Eyssavel, Jorgi Reboul, Paul Ricard et Pèire-Joan Roudin (Pierre Rouquette). Son nom « Émile Carbon, doctor en Droit » (sic) figure dans la liste des membres du Conseil d’Administration dans le papier à lettres de la SEO de 1939. <br />À la Libération est fondé à Toulouse l’Institut d’Estudis Occitans (IEO), qui prendra la suite de la SEO. Lorsque P. Rouquette crée à Marseille sa section provençale, le « Centre Provençal de l’IEO », É. Carbon le rejoint. Dans les années 1945-1950, tandis que P. Rouquette donne des cours publics hebdomadaires de provençal et des causeries à Radio-Provence, É. Carbon, qualifié par son ami d’ « incomparable animateur », lance un « Cercle Occitan », avec une formule d’apéritifs littéraires hebdomadaires, tout en participant au cycle des « Œuvres racontées » (Mistral et Mireille, Calendal par exemple). Il donne également des conférences ou des causeries : par exemple sur l’œuvre poétique de René Nelli le 13 avril 1953 ; une « Introduction à l’Art Roman » dans le cycle médiéval en 1960-61, une conférence sur Manolo Hugué à la Maison Gasconne en février 1978… Car le Centre se veut un foyer de culture humaniste, non seulement provençal, mais ouvert à toute l’Occitanie, Catalogne comprise, embrassant tous les aspects de la culture. C’est aussi un lieu de diffusion des idées régionalistes et de débats. Ainsi fait-il un exposé le 12 janvier 1953 sur le Néo-Régionalisme qui sera suivi de débats, et un autre intitulé « Qu’est-ce que l’Occitanisme ? » au Foyer Massalia dans les années 1970. <br /><br />Pendant plusieurs décennies Émile Carbon est donc un proche collaborateur de Pierre Rouquette. Il est membre du Conseil d’Administration du Centre Provençal, ainsi que Amédée Muset, professeur d’espagnol, et Mme Maïthé Pin-Dabadie femme de lettres partageant sa vie entre Bagnères-de-Bigorre et Marseille. Il en est un temps le vice-président et c’est à ce titre qu’il présente le conférencier Robert Lafont venu parler de la Grenade entr’ouverte le 14 octobre 1960. Il est abonné à <em>Oc</em> et aux <em>Annales de l’IEO</em>, et participe financièrement à la Cause, tout en étant membre du Conseil d’Études de l’IEO (cf. listes de 1947, 1949 et 1962). Tout naturellement É. Carbon collabore à <em>L’Ase negre</em>, « organ occitanista mesadier », successeur d’<em>Occitania</em>, fondé par le trio Robert Lafont, Léon Cordes et Hélène Cabanes en 1946. Ainsi il écrit par exemple en éditorial en première page du n° 7, de février-mars 1947, « Faire Province ». En 1955 il participe avec P. Rouquette, Pierre-Louis Berthaud, Robert Lafont et un certain Gérard (dont le prénom est inconnu) au projet (inabouti) de publication <em>Présentation de la Provence</em> que devait réaliser l’IEO. Cette initiative fait suite à la parution l’année précédente de la brochure <em>Présentation du Languedoc,</em> à laquelle ont collaboré Charles Camproux, Max Rouquette, Robert Lafont, Max Allier, Léon Cordes… avec préface de Jean Cassou. <br /><br />En 1963, il vient de prendre la retraite quand il lit dans <em>Oc</em> le début du roman de Jean Boudou, <em>Lo Libre dels grands jorns,</em> qui l’impressionne favorablement : « J’admire non sans quelque nostalgie ces jeunes », dit-il et il constate avec tristesse que, pour sa part, il « est un écrivain mort jeune ». (corr du 13/08/1963 adressée à Pierre Rouquette). <br />Dans les années 1960-1970 la question de la régionalisation anime les débats publics auxquels participe le Centre Provençal. Dans le sillage de mai 1968, avec l’arrivée d’une nouvelle génération de militants, le mouvement occitan se radicalise. Cette évolution est mal acceptée par le Conseil d’administration du Centre Provençal (dont fait partie Carbon), partisan d’un régionalisme humaniste. Le Centre provençal quitte l’IEO et prend le nom de « Centre Provençal de Culture Occitane ». Il explique publiquement les raisons de cette rupture dans une feuille intitulée « Occitanisme et Marxisme, une mise au point du Centre Provençal de Culture Occitane » (ronéotée, sans date ni signatures) qui réaffirme son « régionalisme humaniste », et s’élève contre la « prétention » de certains occitanistes « d’analyser la situation du Peuple d’Oc dans une optique de lutte des classes et d’établir ainsi une étroite relation entre l’Occitanisme et le Marxisme ».</div>
</div>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Òme de Letras, sòci de la Societat d’Estudis Occitans (SEO), puèi de l’Institut d’Estudis Occitans (IEO), actiu a Marselha al costat de Pèire Roqueta.</p>
<h2>Identitat</h2>
<h3><b>Formas referencialas</b></h3>
<p style="text-align: justify;">Carbon, Émile (1898-19..)</p>
<h2>Elements biografics</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Emili Carbon nais lo 29 de mai de 1898 a Agde, filh de Maria Josèp, capitani de long cors, vièlh de 26 ans e de sa molhèr Alengry Idalia Loïsa Marta, sens mestièr, vièlha de 25 ans. Son cabdèt, Rogièr Carbon, participarà a las aventuras editorialas de son ainat. Emili Carbon estúdia al Licèu de Montpelhièr, puèi a la Facultat de Letras e a la Facultat de Drech de Montpelhièr. Licenciat en Letras, presenta una tèsi pel doctorat en sciencias juridicas jol títol « la desavoacion de paternitat ». Marida a Montpelhièr lo 7 de decembre de 1925 Susana Maria Gabrièla Bonnier, auràn tres dròlles.<br /> Los estudis de drech decidisson de son avenir professional, mas es passionat per las Letras. Emili e son fraire fan partida d’una coòrt de joves de la primièra mitat del sègle XX, afogats per la poesia e per la literatura en general, que fondan e animan un fum de revistas literàrias. Veson dins aquelas revistas un mejan de començar una carrièra que farà d’eles d’ « òmes de letras ». <br />Emili Carbon collabòra a tres revistas de joves a Montpelhièr, çò que provòca aquela passion que lo quitarà pas mai. En 1915, es director de la revista <em>L’Effort des jeunes</em>.<br /> En abrial de 1917, es mandat al 81° Regiment d’Infantariá. Dementre qu’es cimbalièr del regiment, collabòra a <em>La Lanterne de Diogène</em>, jornal bimesadièr dels estudiants de Montpelhièr (n° 1, 1917 – n° 45, junh de 1920). Fusilhièr mitralhaire, son actitud coratjosa li val d’èstre citat a l’òrdre de la Brigada. Es nafrat al combat en setembre de 1918 e decorat de la Crotz de Guèrra ambe estèla de bronze.<br />Collabòra tanben a <em>Erato</em>, jornal literari e regionalista, organ de l’<em>Associacion regionala dels Liceans</em>, que son fraire n’es l’administrator. Aquela publicacion efemèra – 5 numèros entre genièr e Pascas de 1919 – que son primièr numèro foguèt tirat a mila exemplars, acampa de joves que vendràn de personalitats montpelhierencas. L’associacion <em>Erato</em> organiza tanben de conferéncias, per exemple d’Emili Carbon sus « lo caractèr de las cançons de gèsta e sus Verlaine », e tanben de Rogièr Carbon sus « Renat Bazin e Edmond Rostand ». Cal notar que malgrat son etiqueta « regionalista » cercam de badas un mot occitan dins la publicacion.<br /><br /> Qualques annadas après, Emili Carbon participa activament a la publicacion d’un rar libret antologic : « Les Amitiés languedociennes » (Imp. Firmin e Montane, 83 p., 25,7x 16,7, 1925) illustrat de doas escrinceladuras d’Enric Martin, tèxtes de Paul Valèri, Joan Catel, J.S. Pons, A.J. Tomàs, Enric Bernard, Bernat Larzarius, Joan Cocteau, Joan Camp, Ives Blanc, Paul Castela, Delpont-Delascabras, Enric Chabròl... El meteis i balha de « Prières devant le Christ de Saint-Jean de Perpignan ». <br />Sas creacions literàrias en francés son eclecticas ; podèm legir un article dins <em>Comoedia</em> (París) del 19 de mai de 1935 : « On crée à Marseille, au « Rideau Gris » une pièce en un acte d’André Gide » ; un roman « Le cordonnet de soie » (ed. Gallimard, coll. Détective, 248 p., 1937). Emili Carbon es coscenarista e dialoguista del filme « Cap au large », sortit lo 25 de setembre de 1942, del realizator Joan-Paul Paulin. Aquel filme de 84 minutas, produch per Francinalp-Fims, foguèt tornat a Gruissan (Aude). En 1953, Emili Carbon collabòra a « La Provence merveilleuse, des légendes chrétiennes aux santons » (Albèrt Detaille) in-4, 145 p., illustrat, ambe un prefaci de Joan Giono). <br />Quand Lazare de Gerin-Ricard, en 1953, crèa la revista <em>Thalassa</em> a Marselha, convida sos amics e mai que mai los ancians de la <em>Revue de Catalogne</em> a collaborar. Se, a l’origina, la revista bimesadièra a una granda ambicion internacionala e acampa la collaboracion de plumas celèbras, s’aflaquís pro d’aviat e se replega sus Provença. Ven lo luòc de publicacion d’una banda d’amics de joventut dels ideals literaris passits. Emili Carbon – qu’i ten la cronica dramatica – la definirà coma « aquel testimòni dels jorns passats e de nòstra pichòta tropa amistosa que la màger part des sòcis an rejonch l’Ostal del paire, [un testimòni] que cal salvagardar ».(trad.) La revista desapareis en 1965. <br /><br />Emili Carbon es fach Chivalièr de la Legion d’Onor lo 21 de mai de 1952, alara que Pèire Roqueta recep la Cigala de majoral e la distincion d’Oficièr d’Academia. Las organizacions organisatrises son Lo Centre Provençal de l’IEO, los grops felibrencs e provençals de Marselha e lo movement federalista « La Fédéracion » de Marselha. <br />Emili Carbon ensenha un cort moment al licèu de Montpelhièr. Puèi farà director de la « Caisse d’Epargne ».Probable qu’es per de rasons professionalas que quita Montpelhièr per Marselha ont ven director d’una societat « d’habitations à Bon Marché » cap a 1930. I deguèt far carrièra, que, en 1968, una de sas letras pòrta per entèsta : « Société anonyme régionale d’habitations à loyers modérés de Marseille, siège social : 21 rue Maréchal Fayolle ».</p>
<h2>Engatjament dins la renaissença d’Òc</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Per l’estat actual de nòstra documentacion, l’engatjament occitanista d’Emili Carbon sembla estrechament ligat a son amistat ambe un actor màger de la causa d’òc en Provença, Pèire Roqueta. D’efièch a Marselha, s’amistança durablament ambe aquel avocat, òme de letras e occitanista, qu’anima la revista <em>La Coupo</em> (21 numèros entre febrièr de 1918 e octobre de 1919). Emili Carbon participa a totas las iniciativas d’aquel òme per la causa occitana. <br />En 1926, se tròba còsta Pèire Roqueta per la creacion de las <em>Amitiés méditerranéennes</em>, a Marselha que s’interèssan a la vida e la cultura catalanas e recampan de personalitats coma lo compositor Pèire G. Bourgoin, l’ellenista Guastalla, lo pintre Valèri Bernard, eca... en ligason ambe la <em>Fundació Bernat Metge</em>, l’equivalent catalan de l’Associacion francesa Guillaume Budé, per la traduccion, l’edicion e la promocion des classics greco-romans. Pèire Roqueta e lo director de la <em>Fundació Bernat Metge</em>, Joan Estelrich, se rescontran a Barcelona e crèan una revista en lenga francesa per far conéisser la cultura catalana en Euròpa, ambe la collaboracion d’òmes de letras e d’artistas catalans e franceses, e l’ajuda financièra de Francesc Cambó, òme d’afars, mecènas e òme politic catalan màger. Atal espelís lo 25 de març de 1929, a Marselha <em>La Revue de Catalogne</em>. Pèire Roqueta n’es lo director literari ambe l’ajuda de sos amics de las <em>Amitiés Méditerranéennes</em> : Emili Carbon per cap-redactor, Renat Guastalla, administrator, Rogièr Carbon e Lazare Gérin-Ricard, secretaris de redaccion. Malgrat la qualitat del contengut e lo sosten financièr del mecènas, la parucion de la revista s’arrèsta après son cinquen numèro (1° d’agost de 1929) per manca d’abonats.<br /><br />Emili Carbon a pas daissat una òbra escricha en provençal. A títol anecdotic, senhalem qu’a dedicat a son amic un poèma en provençal e en grafia mistralenca : « Dins nostre cami » tres quatrens, « Per lou Peire, ambe moun affecioun », datats de Marselha lo 1/1/1938. S’explica : «<em> Excuse-moi de te répondre dans la langue des conquérants, mais si je peux parler la nôtre sans trop de ridicule, je ne la possède malheureusement pas assez pour y mouler ma pensée en l’écrivant</em> ». (2/05/1939) Dins aquela letra ditz aver pas la « <em>flamme dévoratrice</em> » de son amic, mas se ditz « <em>patriote provençal</em> » e jutja « <em>intéressantes</em> » las proposicions de Robèrt Fabre-Luce per la creacion « <em>d’un mouvement de néo-provincialisme</em> » – pròche del separatisme – desvolopadas dins lo <em>Marseille-Matin</em> del 3 o 4 de mai de 1939. Los fraires Carbon son sòcis de la <em>Societat d’Estudis Occitans</em> (SEO), fondada en 1930 e reviscolada en 1939 pel Catalan en exili Josep Carbonell. A aquela data, Emili fa partida de la delegacion de la SEO de Marselha, còsta Emili Bodin, Carles Camprós, Antòni Cònio, Paul Eissavèl, Jòrgi Rebol, Paul Ricard e Pèire-Joan Rodin (Pèire Roqueta). Son nom « Emili Carbon, doctor en Droit » (sic) figura dins la tièra dels membres del Conselh d’Administracion sul papièr a letras de la SEO en 1939.<br /><br /> A la Liberacion, es fondat a Tolosa l’<em>Institut d’Estudis Occitans</em> que prendrà la seguida de la SEO. Quand Pèire Roqueta crèa a Marselha sa seccion provençala, lo <em>Centre Provençal de l’IEO</em>, Emili Carbon lo rejonh. Dins las annadas 1945-1950, alara que Pèire Roqueta balha de corses publics setmanièrs de provençal e de parlicadas a Ràdio-Provença, Emili Carbon, qualificat d’ « animator incomparable » fonda un <em>Cercle Occitan</em>, ambe una formula d’aperitius literaris setmanièrs, en participant al cicle de las « Òbras racontadas » (Mistral e Mirèlha, Calendau, per exemple). Balha tanben conferéncias e debats, per exemple sus l’òbra poetica de Renat Nelli lo 13 d’abrial de 1953, una introduccion a l’Art Roman dins lo cicle medieval en 1960-61, una conferéncia sus Manolo Hugué a la « Maison Gasconne » en febrièr de 1978... Lo centre se vòl un fogal de cultura umanista, provençal mas tanben dubèrt a tota l’Occitània, Catalonha compresa, embraçant totes los aspèctes de la cultura. Es tanben un luòc de difusion de las idèas regionalistas e de debats. Atal fa un expausat lo 12 de genièr de 1953 sul Neo-regionalisme qu’es seguit de debats e un autre intitulat : « Qu’est-ce que l’Occitanisme ? » al Fogal Massalia dins las annadas 1970. <br /><br />Pendent mantun decenni, Emili Carbon es donc un pròche collaborator de Pèire Roqueta. Es sòci del Conselh d’Administracion del Centre Provençal, atal coma Amedèu Muset, professor d’espanhòl e Mme Maïte Pin-Dabadie, femna de letras que parteja sa vida entre Banhèras de Bigòrra e Marselha. N’es, un temps, lo vicepresident e es per aquesta rason que presenta lo conferencièr Ròbèrt Lafont vengut parlar de « La miugrana entredubèrta » lo 14 d’octobre de 1960. Es abonat a <em>Òc</em> e a las <em>Annales de l’IEO</em> e participa financièrament a la Causa, es en mai membre del Conselh d’Estudis de l’IEO (veire las tièras de 1947, 1949 e 1962). Collabòra a L’<em>Ase negre</em>, organ occitanista mesadièr, successor d’<em>Occitania</em>, fondat pel trio Robèrt Lafont, Leon Còrdas e Elena Cabanas en 1946. Es atal qu’escriu un editorial en primièra pagina del numèro 7 de febrièr-març de 1947, « Faire Province ». En 1955, participa ambe Pèire Roqueta, Pèire-Loís Berthaud, Robèrt Lafont e un cèrt Gerard (que son pichon nom es desconegut) al projècte – que farà meuca – de la publicacion : »Presentation de la Provence » que deviá realizar l’IEO. Aquela iniciativa seguissiá la parucion l’annada d’abans de la brocadura « Presentation du Languedoc » qu’i participèron Carles Camprós, Max Roqueta, Robèrt Lafont, Max Allier, Leon Còrdas... ambe un prefaci de Joan Cassou.<br /><br /> En 1963, ven de prene la retirada quand legís dins <em>Òc</em> la debuta del roman de Joan Bodon « Lo libre dels grands jorns » que l’impressiona favorablament : « J’admire non sans quelque nostalgie ces jeunes » e constata ambe tristesa, que, per el, « il est un écrivain mort jeune ». (Corr. del 13/08/1963 adreiçada a Pèire Roqueta). <br />Dins la pontannada 1960-1970, la question de la regionalizacion anima los debats publics qu’i participa lo <em>Centre Provençal</em>. Dins lo selhatge de mai de 1968, ambe l’arribada d’una novèla generacion de militants, lo movement occitan se radicaliza. Aquela evolucion agrada pas al Conselh d’Administracion del <em>Centre Provençal</em> ( que Carbon ne fa partida), partisan d’un regionalisme umanista. Lo <em>Centre Provençal</em> quita l’IEO e pren lo nom de<em> Centre Provençal de Culture Occitane</em>. Explica publicament las rasons d’aquela separacion dins un fuèlh titolat : « Occitanisme et Marxisme, une mise au point du Centre Provençal de Culture Occitane » (roneotat, sens data ni signaturas) qu’afortís son « regionalisme umanista » e s’aubora contra la « pretencion » d’unes occitanistas « d’analisar la situacion del Pòble d’Òc ambe una optica de lucha de las classas e d’establir atal una relacion estrecha entre l’Occitanisme e lo Marxisme ».</p>
Grau, Pierre
Centre interrégional de développement de l'occitan (Béziers)
Recherche en domaine occitan (Montpellier)
Lespoux, Yan
Martel, Philippe
Verny, Marie-Jeanne
Barral, Guy
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Barthès, Jeanne (1898-1972) alias « Clardeluno »
Barthès, Jeanne (1898-1972) aliàs « Clardeluno »
Écrivain
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Jeanne Barthès est née à Cazedarnes dans l'Hérault dans une famille qui ne parlait que la langue d'oc. Elle consacre toute sa vie à l'écriture dans cet idiome. Elle s'emploie également à la diffusion des œuvres littéraires occitanes en s'impliquant dans la Société Archéologique de Béziers, l'<em>Escolo Trencavel</em> et la publication de sa revue <a href="https://occitanica.eu/items/show/13130" target="_blank" rel="noopener"><em style="color: #4169e1;"><u>Trencavel</u></em></a> de 1937 à 1943. Elle adhère au Félibrige, comme <em>manteneiris</em> en 1928. Vice-syndic de la Maintenance du Languedoc, elle est élue majoral du Félibrige – ou plutôt, selon les statuts cooptée - en 1941. C’est d’ailleurs la première femme à accéder à cette dignité.</p>
<h2>Identité</h2>
<h3><b>Formes référentielles</b></h3>
<p style="text-align: justify;">Clardeluno (1898-1972)</p>
<h3>Autres formes connues</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Clardeluna (pseudonyme)</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Barthès, Jeanne (nom à l'état civil)</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Sylveto (pseudonyme)</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Bartés, Joana (forme occitane du nom)</p>
<h2>Éléments biographiques </h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Jeanne Barthès est née à Cazedarnes dans l'Hérault. Son père Émile, poète, chansonnier, conteur à ses heures, était vigneron. Son enfance a été marquée par l'amour que lui ont porté ses grand-mères. Sa grand-mère maternelle, Césarineto, était également de Cazedarnes. C'est à cette dernière qu'elle confiait ses chagrins d'enfant et ses premiers poèmes de jeune fille. Césarineto lui a transmis en langue d'Oc les vieilles chansons comme celle de l'<em>Escriveto</em>. Dans ses œuvres, elle parle aussi très souvent de sa grand-mère Marcialo et de sa « rèire grand » Castélo, la mère de Césarineto, « <em>que me parlaboun qu'en lengo d'Oc</em> »<span style="text-decoration: underline;"><a id="1" href="#note1"><sup>1</sup></a></span>. <br /><br />La vie de Clardeluno s'est écoulée dans sa vieille maison maternelle à Cazedarnes jusqu’à sa mort en 1972. Elle a été inhumée à côté de son frère Louis sous une simple croix de bois. Des mains ont déposé cette inscription sur une plaque de marbre « <em>Aqui Jai Clardeluno</em> ». Les <em>Cartabèu</em> des années trente la présentent comme « <em>femo de letro</em> ».</p>
<h2>Engagement dans la renaissance d’oc</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Les premiers essais que l'on connaît de Jeanne Barthès sont ses envois au concours de poésie française de la société Archéologique de Béziers. En 1921, le jury accorda une médaille de bronze à ses <em>Accords Mineurs</em>. En 1923 et 1925, des poèmes et des sonnets lui valurent une médaille vermeil. Au cours de ces mêmes années, elle avait participé aux concours de langue romane de la même société. Le recueil de poèmes <em>A moun païs</em> recueillait une mention en 1921, <em>Darnier vespre de permissiou</em>, saynète à deux personnages, une médaille d'argent en 1923 et <em>L'Escriveto</em>, pièce de théâtre, la médaille d'argent en 1925. La plus haute récompense, le rameau d'olivier en argent, lui fut décerné en 1928 pour son recueil de poésies <em>Lous Emmascoments e lous Sounges</em>. <br /><br />En 1927, elle publia <em>L'Imagier</em>, poème sur un thème médiéval, en onze chants dans lequel un jongleur troubadour, nommé Clar de Luno, récite aux beaux seigneurs « le Conte de Raymond l'Imagier et de Zabel, la courtisane aux cheveux de fée, qui lui versa mensonge et amère folie ». <br /><br />Maintenir, défendre et illustrer la langue d'oc, telle fut l'œuvre à laquelle Jeanne Barthès voua toute son action :</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%; padding-left: 30px;"><em>« Qual sap joust quano rudo pougno nous caldra beleu acatar lou coupet deman ! Mès d'an ount que vengue la malparado, i balhem pas pouder sus nostro amo : nous laissem pas entemenar, demourem nautres. E souvenguem-nous que qual tèn sa lengo, tèn la clau que di cadeno li deliuro »</em><span style="text-decoration: underline;"><a id="2" href="#note2"><sup>2</sup></a>.</span></p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;"><br />Sa langue, qui est le dialecte languedocien, est nourrie de mots du terroir, de ceux-là qui ne sont guère employés dans le langage courant, mais qu'elle voulait maintenir. Elle participa à toutes les manifestations félibréennes. Le syndic de la Maintenance de Languedoc, Pierre Azéma, lui confia le soin de rassembler les plus belles pages des auteurs languedociens. Cette <em>Antoulougio Escoulario</em> dans laquelle sont recueillis les œuvres de quatre-vingt- dix poètes vit le jour en 1931.<br />En 1936, elle publia la <em>Nèit d'Estiu</em>, violent drame paysan joué pour la première fois en 1937 au Théâtre Municipal de Béziers, repris en 1998 et 1999 par le théâtre de La Rampe. La même année, elle fonda l'Escolo Trencavel, qui prit la relève de la <em>Cigalo Lengadouciano</em>, elle-même héritière de l'Escolo del Titan. De 1937 à 1943, elle assura avec Auguste Doumergue et Léonce Beaumadier la publication régulière de la revue <em>Trencavel</em> sous le pseudonyme de Sylveto. <br />Estimant que c'est par le théâtre que l'action du Félibrige est la plus féconde, car c'était par lui que l'on peut le mieux atteindre le peuple, elle écrivit des saynètes, des comédies et des drames. De nombreuses troupes d'amateurs dans les villages du Biterrois et du Narbonnais les mirent à leur programme.<br />À Cazedarnes, elle fit chanter pour Noël les <em>Nadalets</em> languedociens au sein d'un groupe de garçons et filles appelé le Roudalet Cazardanol. En 1942, elle publia pour la Maintenance le <em>Cansounier del Lengadoc</em> renfermant quarante-quatre chansons. <br />Élue Majoral du Félibrige à la Santo-Estelo d'Avignon en 1941, elle recueillit la cigale de Béziers, créée en 1881 par le félibre de la <em>Naveto</em>, Junior Sans et portée ensuite par le biterrois René Fournier à partir de 1906. <br />L'œuvre produite par Jeanne Barthés est considérable. Elle figure parmi les femmes, non seulement parmi les poétesses occitanes, mais aussi parmi les poétesses de langue française, à avoir écrit des œuvres de longue haleine en vers ; son <em>Escriveto</em> comporte un millier de vers, son <em>Imagier</em> trois mille cinq cents environ. Restent inédits des pièces de théâtre, des chroniques de guerre, des contes et certainement des poèmes.</p>
<h3>Bibliographie de l'auteur</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;"><strong><br />Poésie</strong> : <br /><br />- <em>Escriveto</em>, Ed. Au Gay Savoir, Béziers, 1926. <br />- <em>L’imagièr</em>, Ed. Au Gay Savoir, Béziers, 1927. <br />- <em>Lous emmascoments e lous sounges</em>, Ed. Clardeluno, Cazedarnes, 1930. <br />- <em>Lo miral del temps</em>, Ed. Subervie, Rodez, 1968. <br />- <em>Al Païs estrange</em>, Ed. Clardeluno, Cazedarnes, 1968. <br />- <em>Lou miral magic</em>, Ed. Subervie, Rodez, 1970. <br />- <em>Lou camin esquerre</em>. Lou Miral Ancian, Ed. Subervie, Rodez, 1974. <br /><br /><strong>Théâtre</strong> : <br /><br />- <em>Las gentilhos</em>, Ed. de la « Cigalo Lengadouciano », Béziers, 1928. <br />- <em>En velhant lou mort</em>, Ed. Calendau, Montpellier, 1933. <br />- <em>La neit d’estiu</em>, Ed. Clardeluno, Cazedarnes, 1936. <br />- <em>Las loufos frejos</em>, Ed. Trencavel, Béziers, 1937. <br /><br /><strong>Roman</strong> : <br /><br />- <em>Lison o Lengadoc 1900</em>, IEO, collection A TOTS, 1986. <br /><br /><br /><strong>Œuvres publiées dans des revues</strong> : <br /><br />Revue La Cigalo Lengadouciano, Béziers, n° 131 : <br /><br />- <em>Lou darniè vespre de permessiu</em>, saynète à deux personnages. <br /><br /><strong>Revue <em>Trencavel</em></strong> : <br /><br />- 1937 <br /><em>Per l'ainadoto e per son jouve</em>, conte d'amour. <br /><br />- 1938 <br /><em>La marrido soupo</em>, saynète pantomime. <br /><em>Sagan d'amourouses</em>, saynète. <br /><em>La figuièro e la vigno</em>, conte. <br /><em>Lous tres pichouns de Bethléem</em>, conte. <br /><em>Lou conte de la bèutat perdudo</em>, conte. <br /><br />- 1939 <br /><em>Femno batudo</em>, adaptation du premier acte du Médecin malgré lui. <br /><em>Lou conte de la Servieto</em>, de l'Ase et de la Crosetto, conte. <br /><em>Lou Nadal de Jan de la Roso</em>, conte. <br /><br />- 1940 <br /><em>Lou minou de l'enfant Jesus</em>, conte. <br /><br />- 1941 <br /><em>Lou castel de Mirabat</em>, conte. <br /><em>Lou rasimat</em>, saynète. <br /><em>Lous voulurs de l'enfant Jesus</em>, conte. <br /><br />- 1942 <br /><em>Nadal 1942</em>, conte. <br /><br />- 1943 <br />Lèco brises prend la bourro, conte <br /><br /><strong>Œuvre restée manuscrite</strong><span style="text-decoration: underline;"><a id="3" href="#note3"><sup>3</sup></a></span> : <br /><br /><em>Brutus</em>, comédie farce en deux actes. <br /><em>Sorres</em>, comédie dramatique en trois actes. <br /><em>Per l'ounour</em>, comédie dramatique en trois actes. <br /><em>La belo endourmido</em>, féérie en trois prologues, trois actes et huit tableaux. <br /><em>Lou proucès de Caramentrant</em>, jugement, un acte. <br /><em>Aucèl de passage</em>, comédie dramatique, trois actes et un épilogue. <br /><em>Un cop de cisèu</em>, comédie ballet en deux actes. <br /><em>La mal maridado</em>, courte scène comique. <br /><em>Sèm quites</em>, farce, un acte. <br /><em>Tres poulos per un gal</em>, courte comédie, un acte.</p>
<hr />
<p id="note1" style="text-align: justify; line-height: 150%;">1. Jean Vinas, <em>Hommage à Jeanne Barthès</em>, Société Archéologique Scientifique et Littéraire de Béziers, 1972, p. 2 <a href="#1">↑</a></p>
<p id="note2" style="text-align: justify; line-height: 150%;">2. Ibid, p 3 <!--Insérer le texte de la note ici --><a href="#2">↑</a></p>
<p id="note3" style="text-align: justify; line-height: 150%;">3. Christian LAUX, <em>Bibliographie des œuvres de Jeanne Barthès</em>, CIRDOC, [s.d.].<a href="#3">↑</a></p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Joana Bartés nais a Casadarnas dins Erau dins una familha que parla pas que la lenga d’òc. Consacra tota sa vida a l’escritura dins aqueste idiòma. S’emplega tanben a la difusion de las òbras literàrias occitanas en s’implicant dins <em>La Societat Arqueologica de Besièrs</em>, l’<em>Escolo de Trencavel</em> e la publicacion de sa revista « <a href="https://occitanica.eu/items/show/13130" target="_blank" rel="noopener">Trencavel</a> » de 1937 a 1943. Aderís al Felibritge, coma manteneiritz en 1928. Vice-sendic de la Mantenença del Lengadòc, es elegida Majorala del Felibritge – o puslèu, segon los estatuts, cooptada – en 1941. Es la primièra femna qu’accedís a aquela dignitat.</p>
<h2>Identitat</h2>
<h3><b>Formas referencialas</b></h3>
<p style="text-align: justify;">Clardeluno (1898-1972)</p>
<h3>Autras formas conegudas</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Clardeluna (pseudonim)</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Barthès, Jeanne (nom a l'estat civil)</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Sylveto (pseudonim)</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Bartés, Joana (forma occitana del nom)</p>
<h2>Elements biografics</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Joan Bartés nais a Casadarnas dins Erau lo 11 de genièr de 1898. Son paire, Emili, poèta, cançonièr, contaire, fasiá vinhairon. Son enfança es marcada per l’amor que li pòrtan sas grands. Sa grand mairala, Cesarineta, èra tanben de Casanardas. Es a ela que fisa sas lanhas de drolleta e sos primièrs poèmas de joventa. Cesarineta li transmet en lenga d’òc las vièlhas cançons coma la de « l’Escriveto. Dins sos obratges, parla tanben plan sovent de sa grand Marciala e de sa rèiregrand Castela, la maire de Cesarineta, « que me parlaboun qu’en lengo d’òc »<span style="text-decoration: underline;"><a id="1" href="#note1"><sup>1</sup></a></span>. <br /><br />La vida de Clardeluna se passa dins son vièlh ostal mairal a Casadarnas fins a sa mòrt lo 11 de decembre de 1972. Es sebelida a costat de son fraire Loís jos una simpla crotz de fusta. De mans an pausat aquela inscripcion sus una placa de marbre : « Aqui jai Clardeluno ». Los Cartabèus de las annadas trenta la presentan coma « fema de letro ».</p>
<h2>Engatjament dins la Renaissença d’Òc</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Los primièrs ensages coneguts de Joana Bartés son sos mandadisses al concors de poesia francesa de la <em>Societat Arqueologica de Besièrs</em>. En 1921, la jurada autreja una medalha de bronze a sos « Accords Mineurs ». En 1923 e 1925, de poèmas e de sonets li valon una medalha de vermelh. Dins aquestas annadas, participa al concorses de lenga romana de la meteissa societat. Lo recuèlh de poèmas « A moun païs » recep una mencion en 1921, « Darnier vespre de permissiou », sceneta de dos personatges, una medalha d’argent en 1923 e « L’Escriveto », pèça de teatre, la medalha d’argent en 1925. Lo mai grand prèmi, lo brot d’oliu d’argent, li es decernit en 1928 per son recuèlh de poesias « Lous Enmascoments e lous Sounges ».<br />En 1927, publica « L’Imagièr », poèma sus un tèma medieval, de onze cants, ont un joglar trobador, nommat Clar de Luno, conta als bèls senhors : « <em>lo Conte de Raimon l’Imagièr e de Zabèl, la cortesana dels pels de fada, que li vogèt messorga e foliá amarganta</em> ». <br /><br />Manténer, defendre e illustrar la lenga d’òc, tala es l’òbra que Joana Bartés li voda tota son accion. : « <em>Qual sap joust quano rudo pougno nous caldra beleu acatar lou coupet deman ! Mès d’an ount que vengue la malparado, li balhem pas pouder sus nostro amo : nous laissem pas entemenar, demourem nautres. E souvenguem-nous que qual tèn sa lengo, tèn la clau que di cadenos li deliuro</em> »<span style="text-decoration: underline;"><a id="2" href="#note2"><sup>2 </sup></a></span>.<br /><br />Sa lenga qu’es lo dialècte lengadocian, es noirit de mots del terraire, de los que son gaire emplegats dins lo lengatge d’escadajorns, mas que vòl manténer. Participa a totas las manifestacions felibrencas. Lo sendic de la Mantenença de Lengadòc, Pèire Azemà, l’encarga de recampar las mai polidas paginas dels autors lengadocians. Aquela « Antoulougio Escoulario » ont son reculhidas las òbras de nonanta poètas espelís en 1931. <br />En 1936, publica « Nèit d’estiu », drama païsan violent, jogat pel primièr còp en 1937 al Teatre Municipal de Besièrs, qu’es représ en 1998 e 1999 pel Teatre de la Rampa. La meteissa annada, fonda L’<em>Escolo Trencavel</em> que pren la relèva de <em>La Cigalo Lengadouciana</em>, ela meteissa eiretièra de <em>L’Escolo del Titan</em>. De 1937 a 1943, assegura ambe August Domergue e Leonci Baumadier la publicacion regulara de la revista « Trencavel » jos l’escais de Sylveto. <br />Estima qu’es pel teatre que l’accion del Felibritge es mai fruchosa, pr’amor qu’es per el que se pòt mai aténher lo pòble, e escriu de scenetas, de comèdias e de dramas. Mantuna tropa d’amators dins los vilatges del Besierés e del Narbonés los botan a lor programa. <br />A Casanardas, fa cantar per Nadal los Nadalets lengadocians per una còla de jovents e joventas que se ditz <em>Lou Roudalet Casadarnol</em>. En 1942, publica per la Mantenença « Lou Cansounier del Lengadoc » que presenta quaranta quatre cançons. <br />Elegida Majorala del Felibritge a la Santa Estèla d’Avinhon en 1941, recep la Cigala de Besièrs, creada en 1881 pel felibre Juniòr Sans, portada puèi pel Besierenc Renat Fornièr a comptar de 1906. <br /><br />L’òbra de Joana Bartés es abondosa. Figura demest las femnas, pas sonque demest las poetessas occitanas, mas tanben demest las poetessas de lenga francesa qu’an escrich d’òbras en vèrses de longa tòca. Son « Escriveto » compòrta un milièr de vèrses e son « Imagier » qualques tres mila cinc cents. Demòran inediches de pèças de teatre, de cronicas de guèrra, des contes e plan possible de poèmas.</p>
<h3>Bibliografia de l'autor</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;"><strong><br />Poesia</strong> : <br /><br />- <em>Escriveto</em>, Ed. Au Gay Savoir, Béziers, 1926. <br />- <em>L’imagièr</em>, Ed. Au Gay Savoir, Béziers, 1927. <br />- <em>Lous emmascoments e lous sounges</em>, Ed. Clardeluno, Cazedarnes, 1930. <br />- <em>Lo miral del temps</em>, Ed. Subervie, Rodez, 1968. <br />- <em>Al Païs estrange</em>, Ed. Clardeluno, Cazedarnes, 1968. <br />- <em>Lou miral magic</em>, Ed. Subervie, Rodez, 1970. <br />- <em>Lou camin esquerre</em>. Lou Miral Ancian, Ed. Subervie, Rodez, 1974. <br /><br /><strong>Teatre</strong> : <br /><br />- <em>Las gentilhos</em>, Ed. de la « Cigalo Lengadouciano », Béziers, 1928. <br />- <em>En velhant lou mort</em>, Ed. Calendau, Montpellier, 1933. <br />- <em>La neit d’estiu</em>, Ed. Clardeluno, Cazedarnes, 1936. <br />- <em>Las loufos frejos</em>, Ed. Trencavel, Béziers, 1937. <br /><br /><strong>Roman</strong> : <br /><br />- <em>Lison o Lengadoc 1900</em>, IEO, collection A TOTS, 1986. <br /><br /><br /><strong>Òbras publicadas dins de revistas</strong> : <br /><br />Revue La Cigalo Lengadouciano, Béziers, n° 131 : <br /><br />- <em>Lou darniè vespre de permessiu</em>, saynète à deux personnages. <br /><br /><strong>Revista <em>Trencavel</em></strong> : <br /><br />- 1937 <br /><em>Per l'ainadoto e per son jouve</em>, conte d'amour. <br /><br />- 1938 <br /><em>La marrido soupo</em>, saynète pantomime. <br /><em>Sagan d'amourouses</em>, saynète. <br /><em>La figuièro e la vigno</em>, conte. <br /><em>Lous tres pichouns de Bethléem</em>, conte. <br /><em>Lou conte de la bèutat perdudo</em>, conte. <br /><br />- 1939 <br /><em>Femno batudo</em>, adaptation du premier acte du Médecin malgré lui. <br /><em>Lou conte de la Servieto</em>, de l'Ase et de la Crosetto, conte. <br /><em>Lou Nadal de Jan de la Roso</em>, conte. <br /><br />- 1940 <br /><em>Lou minou de l'enfant Jesus</em>, conte. <br /><br />- 1941 <br /><em>Lou castel de Mirabat</em>, conte. <br /><em>Lou rasimat</em>, saynète. <br /><em>Lous voulurs de l'enfant Jesus</em>, conte. <br /><br />- 1942 <br /><em>Nadal 1942</em>, conte. <br /><br />- 1943 <br />Lèco brises prend la bourro, conte <br /><br /><strong>Òbra demorada manuscrita</strong><span style="text-decoration: underline;"><a id="3" href="#note3"><sup>3</sup></a></span> : <br /><br /><em>Brutus</em>, comédie farce en deux actes. <br /><em>Sorres</em>, comédie dramatique en trois actes. <br /><em>Per l'ounour</em>, comédie dramatique en trois actes. <br /><em>La belo endourmido</em>, féérie en trois prologues, trois actes et huit tableaux. <br /><em>Lou proucès de Caramentrant</em>, jugement, un acte. <br /><em>Aucèl de passage</em>, comédie dramatique, trois actes et un épilogue. <br /><em>Un cop de cisèu</em>, comédie ballet en deux actes. <br /><em>La mal maridado</em>, courte scène comique. <br /><em>Sèm quites</em>, farce, un acte. <br /><em>Tres poulos per un gal</em>, courte comédie, un acte.</p>
<hr />
<p id="note1" style="text-align: justify; line-height: 150%;">1. Jean Vinas, <em>Hommage à Jeanne Barthès</em>, Société Archéologique Scientifique et Littéraire de Béziers, 1972, p. 2 <a href="#1">↑</a></p>
<p id="note2" style="text-align: justify; line-height: 150%;">2. Ibid, p 3 <!--Insérer le texte de la note ici --><a href="#2">↑</a></p>
<p id="note3" style="text-align: justify; line-height: 150%;">3. Christian LAUX, <em>Bibliographie des œuvres de Jeanne Barthès</em>, CIRDOC, [s.d.].<a href="#3">↑</a></p>
Arvieu, Jean-Luc
Centre interrégional de développement de l'occitan (Béziers)
Recherche en domaine occitan (Montpellier)
2016-07-18
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Dissel, Juliette (1902–1962)
Dissel, Juliette (1902–1962)
Comédien
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Juliette Dissel (Issel, Aude, 21 décembre 1902 – Pessac, Gironde, 3 novembre 1962), actrice, <em>mèstre d’òbra</em> du Felibrige, membre de l’<em>Escòla Occitana</em>, fondatrice du Théâtre d’Oc.</p>
<h2>Identité</h2>
<h3><b>Formes référentielles</b></h3>
<p style="text-align: justify;">Dissel, Juliette (1902–1962)</p>
<h3>Autres formes connues</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Peine, Juliette (nom à l'état civil)</p>
<h2>Éléments biographiques</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Quelques années après sa naissance, la famille de Juliette Peine, de son nom de naissance, déménage à Castelnaudary où elle ouvre un magasin de grains. Juliette suit les cours de l’École Primaire Supérieure de la ville et y obtient son brevet élémentaire. C’est là que d’après Joseph Salvat (« Chute de feuilles en Lauragais – Juliette Dissel », <em>Lo Gai Saber</em>, n° 305, novembre-décembre 1962) elle se prend de passion pour le théâtre.</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Après ses études, Juliette Peine aurait enseigné quelque temps dans le Lauragais avant de se consacrer entièrement à sa carrière théâtrale et à la promotion du théâtre d’oc.</p>
<h2>Engagement dans la renaissance d'oc</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Les échanges entre l’abbé Joseph Salvat et Juliette Dissel font apparaître des contacts étroits de celle-ci avec le Félibrige languedocien dès les années 1920. Elle se fait notamment remarquer en 1927 lors de l’inauguration – par l’association des <em>Grilhs del Lauragués</em>, dont font partie Joseph Salvat et Prosper Estieu – du buste d’Auguste Fourès dont elle récite <em>La Lauseta</em>.</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Sans doute faut-il dans ce cas parler de révélation puisqu’elle évoque dès lors dans sa correspondance avec l’abbé Salvat l’importance que doit avoir le théâtre en occitan dans la vie culturelle d’oc avant de partir quelques mois à Barcelone en 1928. Là, avec l’appui de l’écrivain et dramaturge catalan Carles Soldevilla elle se produit, disant des poèmes d’Estieu, Vermenouze ou Fourès.</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">De retour en Occitanie, elle est présente sur des scènes du Lot-et-Garonne à la Provence, en passant par le Rouergue et le Biterrois et s’inscrit au Conservatoire de Toulouse. Elle rencontre entre la fin des années 1920 et le début des années 1930 ceux qui seront pour elle d’importants soutiens dans les années suivantes (entre autres Henri Mouly, Julienne Séguret et, surtout, Armand Praviel…) et devient un membre actif du Félibrige auquel elle adhère depuis 1926. Répondant le 14 mars 1931 à une sollicitation de Salvat, elle lui écrit : « Bien sûr que j’accepterai d’être <em>mestre d’obra</em>. Je ne regrette qu’une chose, c’est de ne pouvoir être Capoulié !! ». C’est d’ailleurs cette année-là qu’elle devient mèstre d’òbra.</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">On la retrouve en 1932 à Paris où elle s’installe pour plusieurs années. Elle y passe des auditions, a l’occasion d’aller dire quelques vers en occitan à l’invitation de quelques sociétaires de la Comédie Française (lettre à Joseph Salvat du 11 avril 1932) et annonce dans un courrier du 25 juin 1932 avoir été engagée pour jouer Lucette dans une adaptation cinématographique du <em>Monsieur de Pourceaugnac</em> de Molière. Le film, réalisé par Gaston Ravel et Tony Leklain la compte en effet dans sa distribution (<a title="Voir la fiche en ligne" href="http://www.imdb.com/title/tt0197693/fullcredits?ref_=tt_ov_st_sm" target="_blank" rel="noopener">fiche Imdb </a>, consultée le 27 avril 2016). Cette même année elle expose son désir de fonder la société des « Amis du Théâtre occitan » afin de financer un projet de troupe de théâtre qui se produirait dans les fêtes régionalistes et félibréennes. L’association du Théâtre d’Oc prend véritablement vie en 1933 et Juliette Dissel enchaîne dans les années suivantes les mises en scènes ainsi que les mises en voix de poèmes occitans.</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Juliette Dissel épouse en janvier 1939 un autre militant occitan, <a href="https://vidas.occitanica.eu/items/show/9" target="_blank" rel="noopener">Pierre-Louis Berthaud</a>. La guerre les sépare. Alors que Berthaud rejoint Vichy, elle se replie sur Toulouse où elle poursuit son activité avec le Théâtre d’Oc. Avec le soutien du préfet Chéneaux de Leyritz, elle multiplie les manifestations dans le Sud-Ouest jusqu’en 1944. Son divorce d’avec P.-L. Berthaud est prononcé durant la déportation de ce dernier à Dachau entre juin 1944 et mai 1945.</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Il semble que Juliette Dissel subisse quelques avanies à la Libération puisqu’elle est « quelque temps détenue » d’après l’abbé Salvat sans que l’on en sache plus. Quoi qu’il en soit, elle se fait bien moins présente dans les années suivantes. Souffrant de graves problèmes de santé et isolée, elle quitte finalement Toulouse en 1952 et rejoint Bordeaux. Elle y écrit quelques chroniques en occitan pour Sud-Ouest mais ne réussit pas à relancer son Théâtre d’Oc. Accueillie chez monsieur Montagne, poète originaire lui aussi du Lauragais et propriétaire du château Pape-Clément, c’est à Pessac qu’elle s’éteint le 3 novembre 1962.</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Julieta Dissèl, (Issèl, Aude, 21 de decembre de 1902 – Pessac, Gironda, 3 de novembre de 1962), actritz, mèstra d’òbra del Felibritge, sòcia de l’Escòla Occitana, fondatritz del Teatre d’Òc.</p>
<h2>Identitat</h2>
<h3><b>Formas referencialas</b></h3>
<p style="text-align: justify;">Dissel, Juliette (1902–1962)</p>
<h3>Autras formas conegudas</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Peine, Juliette (nom à l'état civil)</p>
<h2>Elements biografics</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Qualques annadas aprèp sa naissença, la familha de Julieta Peine, de son nom d’ostal, se muda a Castèlnòu d’Arri ont dobrís una granatariá. Julieta seguís los corses de l’Escòla Primària Superiora de la vila e obten lo brevet elementari. Es aquí que, d’aprèp Josèp Salvat (« Chute de feuilles en Lauragais » – Julieta Dissèl, Lo Gai saber, n° 305, novembre-decembre de 1962), s’afòga pel teatre.<br /> Aprèp sos estudis, Julieta Peine auriá ensenhat qualque temps dins lo Lauragués abans de s’avodar cap e tot a sa carrièra teatrala e a la promocion del teatre occitan.</p>
<h2>Engatjament dins la Renaissença d’Òc</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Los escambis entre l’abat Josèp Salvat e Julieta Dissèl testimònian de contactes estreches entre ela e lo Felibritge lengadocian tre las annadas 1920. Se fa remarcar mai que mai en 1927 a l’inauguracion per l’associacion dels <em>Grilhs del Lauragués</em> – que ne fan partida Josèp Salvat e Prospèr Estieu – del bust d’August Forés ont ne ditz lo poèma, « La Lauseta ». <br />Cal benlèu parlar dins aquel cas de revelacion, pr’amor qu’evòca d’ara enlà dins sa correspondéncia ambe l’abat Salvat, l’importància que deu aver lo teatre dins la vida culturala d’òc, abans de partir per qualques meses a Barcelona en 1928. Ailà, ambe l’ajuda de l’escrivan e dramaturgue catalan Carles Soldevilla, ditz de poèmas d’Estieu, Vermenosa o Forés dins d’espectacles. <br />Tornada en Occitània, se presenta sus las scènas d’Òlt e Garona fins a Provença, en passant pel Roergue e lo Besierés e se marca al Conservatòri de Tolosa. Rescontra entre la fin de las annadas 1920 e la debuta de las annadas 1930 los que seràn per ela de sostens importants per las annadas venentas – entre autres Enric Molin, Juliana Seguret e sustot Armand Pravièl... – , aderís al Felibritge e ne ven un membre actiu en 1926. Respond lo 14 de març de 1931 a una sollicitacion de Salvat : « <em>Segur qu’acceptarai d’èstre mèstra d’òbra. Regrèti pas qu’una causa, es de poder pas èstre Capolièr !</em> » E es aquela annada que ven mèstra d’òbra.<br /> En 1932, es a París ont s’installa per mantuna annada. Passa d’audicions, a l’escasença d’anar dire qualques vèrses, convidada per qualques societaris de la Comèdia Francesa (letra a Josèp Salvat del 11 d’abrial de 1932) e anóncia dins un corrièr del 25 de junh de 1932, qu’es engatjada per jogar « Lucette » dins una adaptacion cinematografica de « Monsieur de Pourceaugnac » de Molière. Lo filme realizat per Gaston Ravel e Tòni Leklain la compta dins sa distribucion (<a title="Voir la fiche en ligne" href="http://www.imdb.com/title/tt0197693/fullcredits?ref_=tt_ov_st_sm" target="_blank" rel="noopener">ficha Imdb</a>, consultada lo 27 d’abrial de 2016). Dins la meteissa annada, expausa son desir de fondar la societat dels « Amis du Théâtre occitan » per finançar un projècte de tropa de teatre que se produiriá dins las fèstas regionalistas e felibrencas. L’associacion del Teatre d’Òc espelís vertadièrament en 1933 e Julieta Dissèl encadena las annadas venentas las mesas en scèna atal coma las mesas en votz de poèmas occitans. <br /><br />Julieta Dissèl marida en genièr de 1939 un autre militant occitan, <a href="https://vidas.occitanica.eu/items/show/9?lang=oc" target="_blank" rel="noopener">Pèire-Loís Berthaud</a>. La guèrra los dessepara. Mentre que Berthaud rejonh Vichèi, ela, se replega sus Tolosa ont contunha son activitat ambe lo Teatre d’Òc. Ambe l’ajuda del Prefècte Cheneaux de Leyritz, multiplica las manifestacions dins lo Sud-Oèst duscas en 1944. Son divòrci es prononciat pendent la deportacion de Pèire-Loís Berthaud a Dachau entre junh de 1944 e mai de 1945. <br /><br />Sembla que Julieta Dissèl aja subit qualques afronts a la Liberacion, pr’amor qu’es « <em>quelque temps détenue</em> » d’aprèp l’abat Salvat, sens que se’n sàpia res mai. Cossí que siá, es plan mens presenta las annadas seguentas. Patís de problèmas grèus de santat e isolada, fin finala quita Tolosa e rejonh Bordèu. Escriu qualques cronicas per <em>Sud-Oèst</em> mas capita pas de reviudar son Teatre d’Òc. Aculhida ençò de monsen Montanha, poèta natiu el tanben del Lauragués e proprietari del castèl <em>Pape-Clément</em>, es a Pessac que s’escantís lo 3 de novembre de 1962.</p>
Lespoux, Yan
Centre interrégional de développement de l'occitan (Béziers)
Recherche en domaine occitan (Montpellier)
2016-05-04
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Boudon-Lashermes, Albert (1882-1967)
Boudon-Lashermes, Albert (1882-1967)
Journaliste
Folkloriste
<p style="text-align: justify;" dir="ltr">Albert Boudon-Lashermes, né et mort au Puy-en-Velay, docteur en droit, érudit local, journaliste, félibre (mestre en gai-sabé, vice syndic de la maintenance de Velay dans les années 30).</p>
<h2>Identité</h2>
<h3><b>Formes référentielles</b></h3>
<p style="text-align: justify;">Boudon-Lashermes, Albert (1882-1967)</p>
<h3>Autres formes connues</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Boudon, Albert (forme erronée)</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Larifitanfoy (pseudonyme)</p>
<h2>Éléments biographiques</h2>
<p style="text-align: justify;" dir="ltr">Albert Boudon-Lashermes naît le 28 février 1882 au Puy, fils de Georges Boudon et Louise Lashermes. Il tenait de son père et surtout de son oncle, Albert Boudon, passionné d’histoire locale et auteur d’importants travaux généalogiques, un goût prononcé pour l’histoire régionale. Dès l'âge de 17 ans, il écrit des pièces de théâtre dont la première est imprimée en 1899. Après des études de droit et une thèse de doctorat sur la sénéchaussée présidiale du Puy (1908), il s'intéresse à l’histoire, à la généalogie et au folklore du Puy et de la région du Velay, sur lesquels il publie de nombreux ouvrages. Albert Boudon-Lashermes meurt au Puy – où il est enterré – le 11 juillet 1967. Il laisse une œuvre considérable de poète, auteur de pièces de théâtre, historien et folkloriste. Une partie de ses collections se trouve aux Archives départementales de la Haute-Loire et la partie occitane au CIRDOC.</p>
<h2>Engagement dans la renaissance d’oc</h2>
<h3>Journaliste au front</h3>
<p style="text-align: justify;" dir="ltr">Occitanophone et engagé dans le grand mouvement de renaissance régionaliste du début du XXe siècle, il prend la tête de l’école félibréenne du Puy qui reçoit en 1913 le nom d’<em>Escolo Peire Cardenal</em>. Il rencontre Frédéric Mistral qui lui préface son ouvrage <em>Glòri óublidado : pouèmo provençau</em>. Mobilisé en 1914, il devient sergent-major au 286e régiment d’infanterie et fonde, le 28 janvier 1915, l'école félibréenne l’<em>Escolo dóu Boumbardamen</em> dans une tranchée de Lorraine, à Remières, regroupant en grande majorité des félibres issus du Velay. L’<em>Escolo dòu boumbardamen</em> publie <em>l’Écho du Boqueteau</em>, journal artisanal polycopié à l‘alcool, conçu et rédigé sur le front, qui propose des textes en français et en occitan jusqu’en 1916, date à laquelle est créée une édition entièrement en occitan (provençal) ; Boudon-Lashermes en est le rédacteur en chef de 1915 à 1919. C’est autour de Boudon que se retrouvent la plupart des écrivains félibres du front pour participer à cette aventure éditoriale qui réunit notamment Marius Jouveau, Louis Abric, Pierre Causse ou encore Francis Pouzol. <br /><br /></p>
<h3>Rédacteur en chef actif</h3>
<p style="text-align: justify;" dir="ltr">Le journal<em> La Crounico de Sant Maiou</em> dont il est rédacteur en chef de 1912-1923, paraît tout au long de la guerre avant d’être domicilié « en sa vigno de Chaussoun pròchi lou Puei-Santo-Mario (Auto-Lèiro) » jusqu’en 1925. Il a aussi été le rédacteur en chef de plusieurs autres publications régionalistes<em> Le Petit Vignard</em> (1897-1911), <em>Terre Vellave</em> (1924-1935), <em>Terroirs</em> (1936-1955) et président de l’Académie de Velay jusqu’en 1956.</p>
<p style="text-align: justify;" dir="ltr">Albèrt Bodon-Lashermes, nascut e mòrt al Puèi de Velai, doctor en drech, erudit local, jornalista, felibre (mèstre en Gay-Saber, vice-sendic de la Mantenença de Velai dins las annadas 30).</p>
<h2>Identitat</h2>
<h3><b>Formas referencialas</b></h3>
<p style="text-align: justify;">Boudon-Lashermes, Albert (1882-1967)</p>
<h3>Autras formas conegudas</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Boudon, Albert (forme erronée)</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Larifitanfoy (pseudonyme)</p>
<h2 style="text-align: justify;">Elements biografics</h2>
<p style="text-align: justify;" dir="ltr">Albèrt Bodon-Lashermes nais lo 28 de febrièr de 1882 al Puèi, filh de Jòrdi Bodon e Loïsa Lashermes. Coma son paire e sustot son oncle Albèrt Bodon passionat d’istòria locala e autor d’importants trabalhs genealogics, a un gost marcat per l’istòria regionala. Tre l’atge de 17 ans, escriu de pèças de teatre, sa primièra es estampada en 1899. Aprèp d’estudis de drech e una tèsi de doctorat sus la senescalciá presidiala del Puèi (1908), s’interèssa a l’istòria, a la genealogia e al folclòre del Puèi e de la region de Velai, e publica d’obratges nombroses sus aquel subjècte. Albèrt Bodon-Lashermes s’escantís lo 11 de julhet de 1967 al Puèi ont es sebelit. Daissa una òbra consequenta de poèta, autor de teatre, istorian e folclorista. Una partida de sas colleccions se tròba als Archius departamentals de Naut Leir e la partida occitana al CIRDOC.</p>
<h2>Engatjament dins la Renaissença d’Òc</h2>
<h3>Jornalista al front</h3>
<p style="text-align: justify;" dir="ltr">Occitanofòn e engatjat dins lo grand movement de renaissença regionalista de la debuta del sègle XX, dirigís l’escòla felibrenca del Puèi que pren lo nom d’<em>Escolo Peire Cardenal</em> en 1913. Rescontra Frederic Mistral que li prefàcia son obratge <em>Glòri óublidado : pouèmo prouvençau</em>. Mobilizat en 1914, ven sergent major al 286° regiment d’infantariá e fonda, lo 28 de genièr de 1915, l’escòla felibrenca <em>L’Escolo dóu Boumbardamen</em> dins una trencada de Lorena, a Remières, que recampa per la màger part de felibres de Velai. <em>L’Escolo dóu Boumbardamen</em> publica <em>L’Echo du Boqueteau</em>, jornal artesanal policopiat a l’alcoòl, concebut e escrich sul front, que propausa de tèxtes en francés e en occitan duscas a 1916, puèi una edicion n’es creada sonque en occitan de Provença. Bodon-Lashermes n’es lo cap-redactor de 1915 a 1919. Es a l’entorn de Bodon que se retròba la màger part dels escrivans felibres del front per participar a aquela aventura editoriala que reünís en particular Màrius Joveau, Loís Abric, Pèire Causse o encara Francís Pozòl.</p>
<h3>Cap-redactor actiu</h3>
<p style="text-align: justify;" dir="ltr">Lo jornal <em>La Crounico de Sant Maiou</em> que n’es lo cap-redactor de 1912 a 1923 pareis pendent tota la guèrra abans d’èstre domiciliat « en sa vigno de Chaussoun pròchi lou Puei-Santo-Mario (Auto-Lèiro) » duscas a 1925. Es tanben cap-redactor d’autras publicacions regionalistas, <em>Le Petit Vignard</em> (1897-1911), <em>Terre Vellave</em> (1924-1935), Terroirs (1936-1955) e president de l’Academia de Velai duscas a 1956.</p>
Bancarel, Gilles
Lespoux, Yan
Martel, Philippe
Verny, Marie-Jeanne
Centre interrégional de développement de l'occitan (Béziers)
Recherche en domaine occitan (Montpellier)
2016-04-27
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Fabre, Roger (1920-2015)
Fabre, Rogièr (1920-2015)
Fonctionnaire
<p align="JUSTIFY">Fonctionnaire (receveur des PTT), résistant (groupe Vény), administrateur du Cercle occitan de Montpellier, rédacteur en chef du <em>Bram dau Clapas</em>, auteur de grilles de mots croisés, poèmes, récits et nouvelles.</p>
<h2>Identité</h2>
<h3><b>Formes référentielles</b></h3>
<p style="text-align: justify;">Fabre, Roger (1920-2015)</p>
<h3>Autres formes connues</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Fabre, Rogièr (forme occitane du nom)</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Lo Rogièr (pseudonyme)</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Lo gardian (pseudonyme)</p>
<h2>Éléments biographiques</h2>
<p align="JUSTIFY"><span>Roger Raymond François René Fabre est né dans le Tarn en 1920. Sa mère était originaire du Poujol-sur-Orb (Hérault) et son père avait une entreprise de charpente-menuiserie à Mazamet (Tarn). Cadet de quatre enfants, trois garçons puis une fille, il étudie à l’École Pratique de sa ville natale pour être menuisier et sera aussi apprenti boulanger chez des parents à Lavaur. Sa vie professionnelle s’est cependant déroulée dans l’administration des Postes où il entre comme télégraphiste à près de quatorze ans et où il reste 46 ans, une carrière achevée comme chef d’établissement (ou receveur des PTT) à Villefranche-de-Lauragais (Haute-Garonne) en 1980. Il évoque sa vie dans ses œuvres et souvenirs, situe ses débuts et son parcours dans le contexte de l’époque.</span></p>
<p align="JUSTIFY"><span>Il n’a pas été mobilisé en 1940 mais a été convoqué aux chantiers de jeunesse au Vigan, puis requis pour le Service du travail obligatoire (STO). Il part dans un train de postiers à destination d’Innsbruck (Autriche), où il est affecté aux tâches de commis et facteur du bureau local. Il est alors en contact avec la population de langue allemande et y subit les premiers bombardements américains. Il réussit à revenir au bout de quelques mois et mène une vie semi-clandestine dans sa région. Il rejoint le maquis du groupe Vény dans le sud du Tarn et participe à la Libération dans le secteur de la Montagne Noire. Il se marie en 1946 avec Claire, une jeune femme d’origine italienne, et leur naît une fille.</span></p>
<p align="JUSTIFY"><span>Dès ses seize ans, lors du Front Populaire, il s’intéresse à la vie politique et au syndicalisme. Il est membre des Jeunesses socialistes puis de la SFIO, de la CGT réunifiée puis de la CGT-FO à sa création. Il s’éloigne de ce militantisme quand il entre dans la carrière de receveur en 1956 et adhère à l’Amicale des chefs d’établissement dont il était toujours membre à son décès. Issu d’une famille pratiquante, il entretient des liens étroits avec la religion catholique.</span></p>
<p align="JUSTIFY"><span>Pour progresser dans sa carrière suite à un goût des contacts humains, il devient receveur et se déplace avec sa famille de poste en poste dans la France entière pendant un quart de siècle. Auparavant, il prépare plusieurs concours administratifs où il découvre les matières de l’enseignement secondaire, et notamment la littérature. De même, il apprécie les lectures que lui permettent les nuits de travail à la Poste de Mazamet. Il apprend l’italien pour communiquer avec sa belle-famille et cette connaissance, jointe à celle de l’occitan et à l’intérêt porté aux langues romanes, lui permet de renseigner des migrants du bassin méditerranéen quand il est en fonction dans des régions industrielles.</span></p>
<h2>Engagement dans la renaissance d'oc</h2>
<p align="JUSTIFY"><span>Dans les postes occupés en pays occitans, par exemple dans la Haute-Garonne (vers 1975), il observe l’ampleur de la diversité linguistique. « Sur le marché de Saint-Gaudens, quand j’étais à Aspet, on entendait parler 1°/ le toulousain, 2°/ l’ariégeois, 3°/ le bigourdan, 4°/ l’occitan du Gers […]. J’assimile un peu de tout. » (2014).</span></p>
<p align="JUSTIFY"><span>Il avait remarqué tout jeune les variantes que sa famille proche pratiquait, de Lavaur à Montpellier. Entre l’enfance et les loisirs de retraité, la curiosité pour les langues ne l’a pas quitté. L’occitan a été une aventure à la fois précoce et tardive. Chez ces artisans citadins, c’était la langue de l’atelier de menuiserie paternel et la langue des échanges avec les grands-parents, dont une grand-mère qui connaissait des proverbes et contes locaux. Il l’approfondit aussi à la métairie d’un grand-oncle au Ribec (commune du Pont-de-l’Arn), où il passe l’été avec d’autres enfants de la famille élargie embauchés autour de leur dixième année pour apporter leur force de travail au moment des récoltes.</span></p>
<p align="JUSTIFY"><span style="font-size: small;">« De tot l’estiu, ausissiam pas gaire parlar lo francés, las discutidas se debanavan en occitan. Per las batesons, lo ser, se cantava e solament de cants vièlhs occitans. Pòdes pas saupre lo recòrd qu’ai dins lo cap d’aquel temps benesit. L’occitan que se parlava èra linde e quand pus tard me mainèri de l’ensenhar als autres al Cercle Occitan de Montpelhièr, l’ai plan sovent pres coma referéncia », écrivait-il en 2013 à une descendante de ces métayers tarnais.</span></p>
<p align="JUSTIFY"><span>Une autre pratique vient de la presse écrite et de ses récits comiques lus en famille. </span><span><em>La Campana de Magalouna</em></span><span> était apportée au Poujol par un oncle travaillant à Montpellier : « Pour nous, c’était nouveau, on pouvait lire notre langue, celle qu’on entendait parler tous les jours ». Pas de rencontre avec le félibrige local, un autre monde.</span></p>
<p align="JUSTIFY"><span>Plus tard, au milieu des années 1980, la retraite le conduit à Montpellier où il intègre le Cercle occitan de Montpellier, où Jean Rouquette-Larzac assure des cours au Centre Saint-Guilhem. Il y apprend l’orthographe normalisée, enrichit son vocabulaire et s’intéresse à l’étude des textes anciens. Il avait élaboré des grilles de mots croisés au STO puis avait rédigé des souvenirs familiaux en français. Il transpose ces pratiques à la langue occitane. Et il lit au Cercle ses premiers vers, avec l’assurance du locuteur natif.</span></p>
<p align="JUSTIFY"><span style="font-size: small;">« A la debuta farguèri qualques poèmas per far véser als companhs las diferéncias entre las formas francesas e occitanas e mai que mai pausar l’accent tonic, pas facil per un Parisenc o Irlandesa o Japonesa. Per començar, ai fait amb los dits de ma grand-maire e puèi ai parlat de la familha, de ieu mas, plan sovent, una frasa canta dins mon cap que sembla un vèrs, la meti negre sus blanc e, aquí dessus, bròdi, sens saupre tròp ont vau, daissi far mon inconscient o mon subconscient », témoigne-t-il en 2013.</span></p>
<p align="JUSTIFY"><span>Il assure un temps à son tour la responsabilité des cours, tout comme il co-anime un éphémère Cercle occitan de Saint-Gély. La revue du Cercle occitan de Montpellier, </span><span><em>Lo Bram dau Clapàs</em></span><span>, accueille au fil des années ses grilles, ses textes et poèmes et il en devient rédacteur en chef. Il s’engage un peu plus dans les années 2000-2010. A 80 ans, vivant seul et moins valide, il est disponible pour des activités de type intellectuel où il s’épanouit dans une grande liberté d’action. Il correspond ainsi avec le journaliste Jacques Bruyère de </span><span><em>Midi Libre</em></span><span>, à propos de sa rubrique « Nature et patrimoine ».</span></p>
<p align="JUSTIFY"><span>L’année de ses 90 ans, le Cercle prend l’initiative avec Alain Bessière d’éditer et de faire connaître un choix de ses écrits en oc, traduits par ses soins, </span><span><em>A Tròces e a Bocins</em></span><span>, édité par l’IEO Lengadòc, poèmes et nouvelles. C’est aussi l’époque où il diffuse une sélection hebdomadaire d’informations occitanes par courriel, </span><span><em>Lo Bramaironet</em></span><span>. Il pratiquait la poésie de circonstance en français et en gratifiait sa famille et ses amis d’un club de retraités dans la ville de Saint-Gély-du-Fesc (Hérault) où il est décédé d’une crise cardiaque en 2015. Devenu malvoyant au cours des quatre dernières années de sa vie, il était resté lucide et sociable dans son dernier cadre de vie, la maison de retraite Belle-Viste. Il y est interviewé en mai 2013 par Aimat Brees pour l’émission </span><span><em>Camina que caminaràs</em></span><span> de Ràdio Lenga d’Oc. Il participe à un ultime concours de poésie sur le thème de la solidarité. Il tient sa place dans les échanges intergénérationnels avec les enfants d’une école et du collège local, et ceux du collège Leon Còrdas de Grabels, sur ses thèmes de prédilection, l’occitan et la Résistance.</span></p>
<p align="JUSTIFY">Foncionari (recebeire dels PTT), resistent (grop Vény), administrator del Cercle occitan de Montpelhièr, cap-redactor del <em>Bram dau Clapàs</em>, autor de mots en crotz, poèmas, racontes e novèlas.</p>
<h2>Identitat</h2>
<h3><b>Formas referencialas</b></h3>
<p style="text-align: justify;">Fabre, Roger (1920-2015)</p>
<h3>Autres formes connues</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Fabre, Rogièr (forme occitane du nom)</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Lo Rogièr (pseudonyme)</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Lo gardian (pseudonyme)</p>
<h2>Elements biografics</h2>
<p align="JUSTIFY">Rogièr, Raimon, Francés Renat Fabre nasquèt dins Tarn en 1920. Sa maire èra de Pojòl-sus-Òrb (Erau) e son paire aviá una entrepresa de fustatge e menusariá a Masamet (Tarn). Cabdet de tres dròlles e una dròlla, estúdia a l’Escòla Practica de sa vila natala per far menusièr e farà tanben aprendís-fornier ençò de parents a La Vaur. Çaquelà, sa vida professionala se debanarà dins l’administracion de las Pòstas ont dintra per telegrafista a gaireben quatòrze ans e ont demòra 46 ans e i acaba sa carrièra cap d’establiment (o recebeire dels PTT) a Vilafranca de Lauragués (Garona-Nauta) en 1980. Evòca sa vida dins sas òbras e sovenirs, situa sos debuts e son caminament dins lo contèxte de l’epòca.</p>
<p align="JUSTIFY"> </p>
<p align="JUSTIFY">Foguèt pas mobilizat en 1940, mas foguèt mandat als « Chantiers de Jeunesse » al Vigan, puèi requesit pel Servici del Trabalh Obligatòri (STO). Partís dins un tren de postièrs per Innsbrück (Austria) ont es afectat au prètzfach de comís e portaire del burèu local. Es al contacte ambe la populacion de lenga alemanda e coneis los primièrs bombardaments americans. Capita a tornar aprèp qualques meses e viu dains la semi-clandestinitat dins sa region. Jonh lo maquís del grop Vény dins lo sud de Tarn e participa a la Liberacion dins lo sector de La Montanha Negra.</p>
<p align="JUSTIFY">En 1946, marida Clara, joventa d’origina italiana que li balharà una dròlla.</p>
<p align="JUSTIFY"> </p>
<p align="JUSTIFY">Tre setze ans, pendent lo Front Popular, s’interèssa a la vida politica e al sindicalisme. Es sòci de las Joventuts Socialistas, puèi de la SFIO, de la CGT reünificada, puèi de la CGT-FO a sa creacion. S’aluènha d’aquel militantisme quand comença sa carrièra de recebeire en 1956 e aderís a l’Amicala dels caps d’establiments e n’èra encara sòci quans se moriguèt. Sortit d’una familha practicanta, aurà de ligams estreches ambe la religion catolica.</p>
<p align="JUSTIFY"> </p>
<p align="JUSTIFY">Per s’enançar dins sa carrièra e per gost pels contactes umans, ven recebeire e se muda ambe sa familha, pòst aprèp pòst dins tota la França pendent un quart de sègle. Aperabans, prepara mantun concorses administratius e i descobrís las matèrias de l’ensenhament segondari e mai que mai la literatura. Prèsa tanben las lecturas que li permeton las nuèches de trabalh a la Pòsta de Masamet. Apren l’italian per comunicar ambe sos bèlsparents e aquela coneissença, ligada a la de l’occitan e a l’interès que pòrta a las lengas romanas, li permet d’entre-senhar de migrants del bacin mediterranèu quand es en foncion dins de regions industrialas.</p>
<h2><strong>Engatjament dins la Renaissença d’Òc </strong></h2>
<span>Dins los pòstes ocupats en país occitan, pèr exemple en Garona-Nauta (cap a 1975), obsèrva l’ample de la diversitat linguistica. <br /><br />« </span><em>sur le marché de Saint-Gaudens, quand j’étais à Aspet, on entendait parler 1° le toulousain, 2° l’ariégeois, 3° le bigourdan, 4° l’occitan du Gers [...]. J’assimile un peu de tout</em><span>. » (2014).<br /><br /></span>
<p align="JUSTIFY">Jovenòt, aviá remarcat las variantas que sa familha pròcha practicava, de La Vaur a Montpelhièr. Entre l’enfança e los lésers de la retirada, la curiositat per las lengas lo quitèt pas. L’occitan foguèt una aventura a l’encòp precòça e tardiva. Ençò d’aqueles mestierals ciutadans, èra la lenga del talhièr de menusariá pairal e la lenga dels escambis ambe los pairegrands, qu’una grand sabiá de provèrbis e de contes locals. L’aprigondís tanben a la bòria d’un grand oncle al Ribec (comuna del Pont-de-l’Arn), ont passa l’estiu ambe d’autres dròlles de la familha embauchats tre dètz ans per ajudar a las recòltas.</p>
<p align="JUSTIFY"> </p>
<p align="JUSTIFY">« <em>De tot l’estiu, ausissiam pas gaire parlar lo francés, las discutidas se debanavan en occitan. Per las batesons, lo ser, se cantava e solament de cants vièlhs occitans. Pòdes pas saupre lo recòrd qu’ai dins lo cap d’aquel temps benesit. L’occitan que se parlava èra linde e quand pus tard, me mainèri de l’ensenhar als autres al Cercle Occitan de Montpelhièr, l’ai plan sovent pres coma referéncia</em> », escriviá en 2013 a una descendenta d’aqueles borièrs tarneses.</p>
<p align="JUSTIFY"> </p>
<p align="JUSTIFY">Negligís pas la premsa escricha e sos racontes comics legits en familha. <em>La Campana de Magalona</em> èra portada al Pojòl per un oncle que trabalhava a Montpelhièr : « <em>Pour nous, c’était nouveau, on pouvait lire notre langue, celle qu’on entendait parler tous les jours.</em> » Pas de rescontre ambe lo Felibritge, un autre monde...</p>
<p align="JUSTIFY">Al mitan de las annadas 1980, la retirada lo mena a Montpelhièr ont intègra lo Cercle Occitan de la vila. e ont Joan Larzac assegura los corses al centre Sant-Guilhèm. I apren la grafia normalizada, enriquís son vocabulari e s’interèssa a l’estudi dels tèxtes ancians. Aviá elaborat de grasilhas de mots en crotz al STO puèi aviá escrich de sovenirs familials en francés. Transpausa aquelas practicas a la lenga occitana, e legís al Cercle sos primièrs vèrses, ambe l’assegurança d’un locutor natiu.</p>
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<p align="JUSTIFY">« <em>A la debuta, farguèri qualques poèmas per far véser als companhs las diferéncias entre las formas francesas e occitanas e mai que mai pausar l’accent tonic, pas facil per un Parisenc o Irlandesa o Japonesa. Per començar, ai fait amb los dits de ma grand-maire e puèi ai parlat de la familha, de ieu, mas, plan sovent, una frasa canta dins mon cap que sembla un vèrs, la meti negre sus blanc e, aquí dessús, bròdi, sens saupre tròp ont vau, daissi far mon inconscient o mon subconscient</em> », çò ditz en 2013.</p>
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<p align="JUSTIFY">Assegura un temps a son torn la responsabilitat dels corses e co-anima un Cercle Occitan passadís a Sant-Gèli. La revista del Cercle Occitan de Montpelhièr, <em>Lo Bram dau Clapàs</em>, aculhís al fil de las annadas sas grasilhas, sos tèxtes e poèmas e ne vèn cap-redactor. S’engatja un pauc mai dins las annadas 2000-2010. A 80 ans, vivent sol e essent mens valide, es disponible per d’activitats intellectualas ont se carra dins una granda libertat d’accion. Correspond atal ambe lo jornalista Jaume Bruyère de <em>Midi Libre</em>, a prepaus de sa rubrica « Nature et Patrimoine ».</p>
<p align="JUSTIFY">L’annada de sos 90 ans, lo Cercle pren l’iniciativa ambe Alan Bessière d’editar e de faire conéisser una causida de sos escriches en òc, tradusits per l’autor, <em>A Tròces e a Bocins,</em> poèmas e novèlas, editat per l’IEO-Lengadòc. Es tanben lo temps ont difusa una seleccion setmanièra d’entre-senhas occitanas sus la tela, <em>Lo Bramaironet.</em> Practicava la poesia de circonstància en francés e ne gratificava sa familha e sos amics d’un club de retirats dins la vila de Sant-Gèli-del-Fesc (Erau) ont defuntèt d’un infart en 2015. Vengut òrb pendent las quatre darrièras annadas de sa vida, èra demorat lucide e sociable dins son darrièr quadre de vida, l’ostal de retirada, <em>Bèla-Vista</em>.I es entrevistat en mai de 2013 per Aimat Brees per l’emission <em>Camina que caminaràs</em> de Ràdio Lenga d’Òc. Participa a un ultime concors de poesia sul tèma de la solidaritat. Ten sa plaça dins los escambis entre generacions ambe los dròlles d’una escòla e del collègi local, e los del Collègi Leon Còrdas de Grabels, sus sos tèmas de predileccion : l’occitan e la Resisténcia.</p>
Bertrand-Fabre, Danielle
Centre interrégional de développement de l'occitan (Béziers)
Recherche en domaine occitan (Montpellier)
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Cordes, Léon (1913-1987)
Cordes, Léon (1913-1987)
Écrivain
Agriculteur ; paysan
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Léon Cordes (Siran, Hérault, 30 mars 1913, Montpellier, 19 octobre 1987), agriculteur, écrivain, cofondateur de <em>L’Ase Negre – Occitania</em>, membre du Félibrige, de la Société d’Études Occitanes, puis de l’Institut d’Études Occitanes.</p>
<h2>Identité</h2>
<h3><b>Formes référentielles</b></h3>
<p style="text-align: justify;">Cordes, Léon (1913-1987)</p>
<h3>Autres formes connues</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Còrdas, Leon (forme occitane du nom)</p>
<h2>Éléments biographiques</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Issu d’une famille originaire de Minerve (Hérault), où il passe sa prime enfance après la mobilisation en 1914 puis la mort de son père, il retrouve en 1920 la propriété viticole de Siran dont il s’occupe lui-même à partir du début des années 1930 après des études à l’Institut Agricole Saint-Joseph de Limoux. Vigneron à Siran jusqu’en 1952, il tente ensuite, quelques mois durant, de prendre la gérance d’une laverie automatique pour le compte de l’Institut d’Études Occitanes avant d’acheter à Lattes, près de Montpellier une propriété maraîchère qu’il gère jusqu’en 1969.</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Passionné de théâtre et particulièrement de théâtre en langue d’oc, il écrit sa première pièce, <em>La Matalena</em>, en 1932. Outre ses nombreuses pièces qu’il met parfois en scène et même interprète, il est l’auteur de poèmes et de romans.</p>
<h2>Engagement dans la renaissance d'oc</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Commençant à écrire des textes en occitan dès l’âge de quinze ans, alors qu’il est interne à Limoux, il s’inscrit en 1929 aux cours par correspondance du Collège d’Occitanie de Toulouse. Le début des années 1930 est le temps des rencontres. Après Marcel Carrières qui lui fait connaître la Société d’Études Occitanes, il fait connaissance avec Charles Camproux en 1933 à Narbonne, à la même époque qu’avec Ernest Vieu, défenseur du théâtre en langue d’oc, puis, lors de son service militaire à Montpellier en 1934, il rencontre l’équipe des étudiants du Nouveau Languedoc, Roger Barthe, Max Rouquette, Jean Lesaffre, Raymond Combarnous, ainsi qu’un félibre d’action de la génération précédente, Pierre Azéma.</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Proche à l’époque du Félibrige et de l’occitanisme naissant, Léon Cordes s’engage dans le théâtre d’oc en suivant la troupe d’Ernest Vieu et en commençant à écrire ses propres pièces, mais aussi de la jeunesse fédéraliste incarnée par la revue <em>Occitania</em> menée par Camproux dans laquelle il aborde notamment dès le premier numéro, en mars 1934, la question paysanne, et tient par ailleurs, à partir de 1937, une rubrique sur le théâtre d’oc.</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Après avoir participé à deux troupes de théâtre durant la Seconde guerre mondiale et participé, toujours essentiellement sur le thème du théâtre d’oc, à la revue <em>Tèrra d’Òc</em>, il rencontre en 1945, lors de la création de l’Institut d’Études Occitanes, Hélène Cabanes et Robert Lafont. C’est avec eux qu’il fonde la revue <em>L’Ase Negre-Occitania</em>.</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Très impliqué dans l’Institut d’Études Occitanes dans les années d’après-guerre et les années 1950 mais en difficulté sur le plan financier après une décennie de sécheresse qui a fortement grevé la production de ses vignes, Léon Cordes accepte en 1951 de prendre la gestion d’une laverie automatique à Montpellier censée créer de nouvelles rentrées financières pour l’IEO. Mais le projet est un échec et, après avoir vendu ses terres de Siran, il s’installe comme jardinier-maraîcher à Lattes. Participant inlassablement à la quasi-totalité des débats de l’occitanisme, il milite aussi par le biais de son œuvre dont la pièce <em>Menèrba, 1210</em>, jouée entièrement en occitan pour pas moins de 10 000 personnes en 1985, représente un aboutissement.</p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Premier président de la <em>calandreta dau Clapàs</em>, à Montpellier en 1981, il a aussi donné son nom au premier collège Calandreta à Grabels.</p>
Lespoux, Yan
Centre interrégional de développement de l'occitan (Béziers)
Recherche en domaine occitan (Montpellier)
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