Alice Astrieud – nom de naissance : Alice Astrieud-Allouis
Née Alice Astrieud, fille d’un boulanger, elle passa sa jeunesse dans un milieu rural et montagnard. Après avoir obtenu le certificat d’études primaires, elle entra à l’école primaire supérieure de Gap en 1935, participa à la solidarité en faveur des républicains espagnols et fut admise au concours d’entrée à l’École normale d’institutrices de Gap en 1940. Suite à la suppression des écoles normales par décret du 15 août 1941, elle fut élève au lycée de jeunes filles de Gap, et obtint le baccalauréat (philosophie) en 1943. Elle débuta comme institutrice en 1944 à Chaumenq, hameau de Bréziers où elle aida la Résistance locale. Puis elle exerça à La Cluse (1947), à Chorges 1953), La Roche des Arnauds (1960) avant d’être nommée à Gap (1966). Devenue directrice de l’école de Bonneval en 1971, elle y prit sa retraite en 1978.
Mariée en avril 1976 avec Albert Allouis, agent comptable des organismes de Sécurité sociale, elle devint veuve en 1995.
Dès 1944, Alice Astrieud milita dans le Syndicat national des instituteurs (SNI) et participa aux activités du syndicat qui sortait de la clandestinité et qui devait devenir, en 1945, la principale composante de la FEN (Fédération de l’Éducation nationale). Elle siégea régulièrement dans les instances départementales du SNI de 1954 jusqu’aux années 1970, au Conseil départemental de l’enseignement primaire et au comité technique paritaire où elle lutta notamment contre la fermeture des écoles rurales. Elle participa à tous les congrès nationaux du SNI. Elle resta la secrétaire de la tendance « Unité et Action » de la section départementale de la FEN de 1958 à 1965 puis à nouveau à partir de 1970. Dans le même temps, Alice Astrieud participa à l’organisation des nombreuses actions pour la défense de l’école laïque, notamment en 1959 en faveur de la pétition contre la loi Debré. Elle collaborait aussi à la rédaction de L’Ami de l’école laïque parallèlement aux articles qu’elle composait pour le bulletin syndical, L’école haut-alpine. Retraitée, elle présida la Mutuelle Accidents Élèves (1978-1985) puis l’association des Délégués départementaux de l’Éducation nationale (1985-1993).
Adhérente au Parti communiste français depuis 1954, trésorière de la section communiste de Chorges, Alice Astrieud entra au comité fédéral en 1956 et fut régulièrement renouvelée. Alice Astrieud fut candidate du PCF aux élections pour le Conseil général dans le canton de Saint-Étienne-en-Dévoluy en 1958.
Alice Allouis-Astrieud, membre du PCF et du Mouvement de la paix, participait à l’organisation de soirées culturelles, d’expositions annuelles de travaux artistiques régionaux, du Printemps du livre à Veynes, contait pour les enfants les légendes du Dévoluy ou présentait des conférences sur l’école (« Visages de l’école publique dans les Hautes- Alpes depuis la Libération », 15 juin 2002 devant l’assemblée générale des DDEN) ou sur le Dévoluy (21 juin 2002, lors d’un stage de botanistes).
Après son décès à l’EHPAD de Gap, une soirée d’hommage fut organisée le 2 octobre 2015 par les organisations dans lesquelles elle avait milité.
Alice Allouis assuma l’intérim de la présidence de l’Institut d’études occitanes « Espaci Occitan dels Aups » et elle siégea à son conseil d’administration durant des années. Elle participait activement aux rencontres occitanes de Provence organisées dans les Alpes et maîtrisait parfaitement l’occitan vivaro-alpin, comme le montrent ces vidéos de conférences. Elle s’intéressait également aux Mystères médiévaux alpins à propos desquels elle donna une conférence lors d’un stage de l’espace occitan de GAP.
Alice Astrieud – nom de naissance : Alice Astrieud-Allouis
Née Alice Astrieud, fille d’un boulanger, elle passa sa jeunesse dans un milieu rural et montagnard. Après avoir obtenu le certificat d’études primaires, elle entra à l’école primaire supérieure de Gap en 1935, participa à la solidarité en faveur des républicains espagnols et fut admise au concours d’entrée à l’École normale d’institutrices de Gap en 1940. Suite à la suppression des écoles normales par décret du 15 août 1941, elle fut élève au lycée de jeunes filles de Gap, et obtint le baccalauréat (philosophie) en 1943. Elle débuta comme institutrice en 1944 à Chaumenq, hameau de Bréziers où elle aida la Résistance locale. Puis elle exerça à La Cluse (1947), à Chorges 1953), La Roche des Arnauds (1960) avant d’être nommée à Gap (1966). Devenue directrice de l’école de Bonneval en 1971, elle y prit sa retraite en 1978.
Mariée en avril 1976 avec Albert Allouis, agent comptable des organismes de Sécurité sociale, elle devint veuve en 1995.
Dès 1944, Alice Astrieud milita dans le Syndicat national des instituteurs (SNI) et participa aux activités du syndicat qui sortait de la clandestinité et qui devait devenir, en 1945, la principale composante de la FEN (Fédération de l’Éducation nationale). Elle siégea régulièrement dans les instances départementales du SNI de 1954 jusqu’aux années 1970, au Conseil départemental de l’enseignement primaire et au comité technique paritaire où elle lutta notamment contre la fermeture des écoles rurales. Elle participa à tous les congrès nationaux du SNI. Elle resta la secrétaire de la tendance « Unité et Action » de la section départementale de la FEN de 1958 à 1965 puis à nouveau à partir de 1970. Dans le même temps, Alice Astrieud participa à l’organisation des nombreuses actions pour la défense de l’école laïque, notamment en 1959 en faveur de la pétition contre la loi Debré. Elle collaborait aussi à la rédaction de L’Ami de l’école laïque parallèlement aux articles qu’elle composait pour le bulletin syndical, L’école haut-alpine. Retraitée, elle présida la Mutuelle Accidents Élèves (1978-1985) puis l’association des Délégués départementaux de l’Éducation nationale (1985-1993).
Adhérente au Parti communiste français depuis 1954, trésorière de la section communiste de Chorges, Alice Astrieud entra au comité fédéral en 1956 et fut régulièrement renouvelée. Alice Astrieud fut candidate du PCF aux élections pour le Conseil général dans le canton de Saint-Étienne-en-Dévoluy en 1958.
Alice Allouis-Astrieud, membre du PCF et du Mouvement de la paix, participait à l’organisation de soirées culturelles, d’expositions annuelles de travaux artistiques régionaux, du Printemps du livre à Veynes, contait pour les enfants les légendes du Dévoluy ou présentait des conférences sur l’école (« Visages de l’école publique dans les Hautes- Alpes depuis la Libération », 15 juin 2002 devant l’assemblée générale des DDEN) ou sur le Dévoluy (21 juin 2002, lors d’un stage de botanistes).
Après son décès à l’EHPAD de Gap, une soirée d’hommage fut organisée le 2 octobre 2015 par les organisations dans lesquelles elle avait milité.
Alice Allouis assuma l’intérim de la présidence de l’Institut d’études occitanes « Espaci Occitan dels Aups » et elle siégea à son conseil d’administration durant des années. Elle participait activement aux rencontres occitanes de Provence organisées dans les Alpes et maîtrisait parfaitement l’occitan vivaro-alpin, comme le montrent ces vidéos de conférences. Elle s’intéressait également aux Mystères médiévaux alpins à propos desquels elle donna une conférence lors d’un stage de l’espace occitan de GAP.
Auzias, Jean-Marie (1927-2004)
- Auzias, Joan-Maria (forme occitane du nom)
- Auziàs, Joan-Maria (forme occitane du nom)
- Ausias, Joan Maria (forme occitane du nom)
- Ausiàs, Joan Maria (forme occitane du nom)
Né à Grasse le 12 mars 1927 dans une famille modeste, d’un père cannois parlant provençal et d’une mère occitanophone de Vinadio, Jean-Marie Auzias se revendiquera toujours de cette origine provençale. Il fait ses études secondaires, laïques et chrétiennes, comme il disait, au collège municipal puis, en 1945, entre en hypokhâgne au lycée du Parc à Lyon et rejoint la Jeunesse étudiante chrétienne. Très intéressé par la philosophie et l’anglais, il continue ses études dans cette voie, les élargissant à d’autres langues et à la littérature.
Professeur agrégé de lettres modernes, il enseigne la philosophie au lycée de la Martinière à Lyon, puis, de 1966 à 1992, l’anthropologie au Centre des humanités de l’Institut national des sciences appliquées de Villeurbanne et à l’Institut d’études politiques de Lyon. Sa carrière sera couronnée par l’obtention en 2002 d’une thèse de doctorat en anthropologie à l’Université Lumière Lyon 2 sur le sujet Textes fondateurs et cultures populaires : jalons pour une anthropologie littéraire.
Père de quatre enfants, il se déclare, dans sa fiche individuelle d’adhésion au club Millénaire3, attentif aux problèmes pédagogiques et se présente comme un « voyageur impénitent amoureux des langues étrangères et de l’art de tous les pays ». Membre de l’Académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon et de l’Académie rhodanienne des lettres, Jean-Marie Auzias est décédé à Lyon le 16 février 2004.
Philosophe, Auzias consacre d’abord sa réflexion aux liens entre philosophie et technique (La philosophie et les techniques, 1965 ; Clefs pour la technique, 1966), puis au structuralisme (Althusser, Lacan), au matérialisme dialectique et au marxisme (Structuralisme et marxisme, 1970). Comme on verra, il fut d’ailleurs bien plus qu’un simple « compagnon de route », comme on disait alors, du Parti communiste.
Son Clefs pour le structuralisme publié par Seghers en 1967, trois fois réédité (en 1968, 1971 et 1974), fait autorité. On ne sait peut-être pas suffisamment que Jean-Marie Auzias figure aux côtés de Michel Foucault, Jacques Lacan, Gilles Deleuze, Jacques Derrida, Gaston Berger et autres grands noms de la philosophie française, dans l’Histoire du structuralisme de François Dosse (2 vols, 1991-1992).
Il s’intéresse également à l’anthropologie, aux problèmes de méthodologie que pose cette discipline récemment constituée en science autonome. Au lendemain de son affectation à l’INSA, il crée en 1967 le Cercle d’anthropologie de l’INSA où il aiguisera sa réflexion avant de la formaliser dans L’Anthropologie contemporaine : expérience et système, publié aux Presses universitaires de France en 1976. Il s’interroge en particulier sur la manière dont se développe le concept de culture, la nécessaire prise en compte des spécificités régionales et de l’altérité individuelle.
Cet intérêt pour la philosophie et l’anthropologie culturelle, au croisement de l’ethnologie et de la sémiotique, ne se démentira pas puisqu’il continuera à produire des ouvrages de critique philosophique comme son Michel Foucault (1986) ou encore son Michel Serres, philosophe occitan (1992).
L’homme de lettres s’illustre d’abord en français par divers recueils de poésie et articles de critique littéraire et de critique d’art : pour ses commentaires, préfaces ou postfaces, les Luc Decaunes, Raoul Bécousse, Jean Chaudier, Christian Perroud, ceux de Visages des mots (1985) et bien d’autres, savent ce qu’ils lui doivent. Et on va retrouver cet esprit vif, brillant et incisif, avec tout le brio polémique que lui permettait sa vaste culture, jusque dans ses dernières créations romanesques, comme son Café solo (1998), « à nul autre pareil », selon Paul Gravillon, ou son faux roman policier délirant Vous trouverez jamais, c’est tout droit ! (2004), écrit en collaboration avec Bernard Frangin et préfacé par le même Paul Gravillon.
Puis il y a le traducteur. De l’anglais en occitan, avec les textes du socialiste irlandais James Connolly et du révolutionnaire écossais John MacLean dans l’ouvrage collectif Marxistes et Nacions en lucha publié par Fédérop, la maison d’édition de son ami occitaniste lyonnais Bernard Lesfargues dont il traduit en français le recueil de poèmes Cor prendre (1965). Il donne aussi, toujours avec Bernard Lesfargues, cette remarquable traduction française de la narration par l’Espagnol Álvar Núñez Cabeza de Vaca de la découverte des Indiens d’Amérique au XVIe siècle qui constitue un véritable succès de librairie réédité chez Actes Sud (Relation de voyage, 1979, 1980, 1989, 1994, 2008).
Créateur enflammé, à l’humour distancié, souvent décapant, ne dissociant pas la pensée de l’action, Jean-Marie Auzias sut également être présent dans la cité. Militant culturel et civique, comme il se définissait lui-même, il anime dès 1966 l’association Connaissance du théâtre. En 1997, il participe avec Michel Cornaton à la création du groupe autonome d’expression libre Les Neveux de Rameau et organise en ville débats et conférences1.
Et on va le rencontrer partout où son travail en anthropologie urbaine lui permet d’apporter un éclairage sur les problèmes de la ville, aux côtés des handicapés aussi bien que dans le cadre du collectif Millénaire3 du Grand Lyon où il exprime ses préoccupations concernant la cohésion sociale, la participation du citoyen, la promotion des identités contraire au repli identitaire. On le retrouve de même à interpeller le Conseil de développement sur les grands projets culturels de l’agglomération lyonnaise. Et, toujours dans son rôle d’accoucheur de réflexion, il ira jusqu’à tenir salon chez lui, des années durant, entre Saône et Rhône, où se pressait le Tout-Lyon intellectuel en enjambant les livres…
L’engagement militant de cet humaniste actif se traduit également au niveau politique. Après la JEC, il adhère en 1952 au Parti communiste dont il est exclu en 1962 pour son soutien au FLN. Il réadhère en 1974, mais quitte le Parti au milieu des années 1980 pour entrer au Grand Orient de France2. Et, simultanément, il met très tôt son sens de l’engagement au service de l’occitan, une langue reconquise qu’il qualifie pour lui-même « de remémoration et d’apprentissage ».
Au contact du Félibrige dès les années 1943-1944, il avait retrouvé le provençal l’été lors des travaux agricoles pendant sa vie d’étudiant. Par la suite, il avait rencontré Pierre Bec et Bernard Lesfargues en 1958, puis d’autres auteurs occitans, Robert Lafont, Max Rouquette, Bernard Manciet, Félix Castan, Jean Larzac, Léon Cordes, Xavier Ravier, Pierre Pessamesse, autant d'échanges qui le déterminent à écrire en oc.
Il enseigne – bénévolement – l’occitan à l’INSA et, avec Quasern grassenc (1971), renoue avec Grasse où il animera des ateliers dans le cadre des Rescòntres Internacionaus Occitans organisés par Georges Gibelin de 1978 à 1984. Et, dès lors, il participera aussi aux divers stages et rencontres de formation occitanistes, là encore animant débats et ateliers ou donnant des conférences (Escòla occitana d’estiu de Villeneuve-sur-Lot, Rescòntres occitans en Provença, universités occitanes d’été, en particulier Nîmes en 1986, 1990, 1994).
Car, dit-il, « siam militants occitanistas3 ». En 1974, il est membre de Lutte occitane et fait partie du collectif de rédaction de la revue Occitania passat e present, sous la direction de Jean-Claude Peyrolle. De 1976 à 1980, sous la présidence de Pierre Bec, il est membre du Conseil d’administration de l’Institut d’estudis occitans et, de novembre 1976 à octobre 1979, responsable du secteur « Espandiment ». Il affirme son soutien au manifeste du 27 octobre 1978, « Mon país escorjat », initié par Robert Lafont, Jean-Pierre Chabrol et Emmanuel Maffre-Baugé, moment fort de convergence entre communistes, syndicalistes et occitanistes dans le combat pour « Vivre, travailler et décider au pays ». En février 1979, il est parmi les fondateurs de la section régionale Rhône-Alpes de l’IEO où, en compagnie de Bernard Lesfargues, il veut représenter les Occitans de Lyon.
Lors de l’assemblée générale de l’IEO d’Aurillac, les 1er et 2 novembre 1980, J.-M. Auzias est candidat au Conseil d’administration et au poste de Vice-Président à la création sur la liste « Per l’alternativa », présidée par Guy Martin, contre la liste « Per un IEO non dependent » présidée par Patrick Choffrut, qui l’emportera. Dès lors, suite à la division du mouvement, il adhère tout naturellement à l’Association internationale d’études occitanes qui se crée en 1981.
En janvier 1982, il est, dès sa fondation aussi, membre du comité de rédaction de la revue Amiras / Repères occitans jusqu’à son extinction en juillet 1984. Il participe également, au printemps 1982, à la création des Obradors occitans – qui « ont pour objectif de regrouper tous les acteurs et producteurs de la culture occitane » (Programme 1984-1988, p. 2) – et figure comme membre du conseil d’administration, délégué régional pour « l’endefòra » [‘l’extérieur’], poste auquel il sera reconduit lors de l’assemblée générale du 28 octobre 1984.
Militant inlassable, on le voit, J.-M. Auzias est de toutes les réunions importantes où ses interventions suscitent la réflexion et orientent les prises de décision. « Là où trois ou trente ou trois cents occitanistes se réunissent, il est bien probable que vous le trouverez : vous le reconnaîtrez à son verbe et à sa verve », dit de lui Bernard Lesfargues en 1984, en quatrième de couverture du Manjatèmps.
Mais, pour lui, le combat occitaniste passe aussi par le développement de la littérature. Tel est le sens de sa présence active, toujours à côté de Bernard Lesfargues, au sein du comité de rédaction de la revue Jorn (1980-1986) qui entend donner la parole aux auteurs de la nouvelle génération et contribuer ainsi au renouveau de l’écriture en occitan.
Et c’est, bien sûr, son Occitanie natale que convoque le poète Auzias dans ses écrits littéraires, depuis ses débuts avec son Quasèrn grassenc (1971) jusqu’à ses articles de critique sur Bernard Manciet (1996) ou son travail d’écriture avec des lycéens de Nîmes (Colors, 1997).
Toutefois, et c’est sans doute là la spécificité de cet auteur résolument moderne, bien inscrit dans la réalité de son temps, son militantisme occitaniste est inséparable du combat social dont sa poésie se fait l’écho. Si le mot a un sens – et il en a un – on n’hésitera pas à considérer Jean-Marie Auzias comme un poète engagé. Du côté des « prolétaires », de ceux qui ont « tant trabalhat / davant lei forns per lei borgés » (Lo Manjatèmps, « Aiga de cèu »). Assumant sans vergogne un discours anticapitaliste et anticlérical qui dénonce d’un même élan irrévérencieux l’Église complice et les patrons sur leurs yachts à Saint-Trop’ (Lo Manjatèmps, « Lei taulas de la lèi »), un discours émancipateur qui rejoint le combat anticolonialiste et antimilitariste du temps, au Niger comme au Tchad (cf. Lo Manjatèmps, « NIAMEY-N’DJAMENA »).
Le verbe de cet agitateur d’idées, humaniste éclectique, iconoclaste au besoin mais à la maïeutique féconde, n’échappe pas toujours à l’hermétisme, fruit de sa grande culture anthropologique et de sa connaissance intime des grands mythes fondateurs de l’humanité. Mais cette conscience aigüe du tragique de la condition humaine et de son impuissance l’affranchit de tout pédantisme. Et en définitive, c’est la grande sensibilité d’un homme ouvert et généreux, aussi timide qu’expansif, qui perce derrière l’oxymore désaliénant et jovial de ce provocateur de métier.
Notes
Jean-Marie Auzias est né en 1927 à Grasse. Ami et compagnon de route des fondateurs de l'IEO, poète, philosophe, grand lecteur et grand voyageur, il marqua l'occitanisme contemporain par sa personnalité originale et sa curiosité intellectuelle sans bornes.
Auzias, Jean-Marie (1927-2004)
- Auzias, Joan-Maria (forme occitane du nom)
- Auziàs, Joan-Maria (forme occitane du nom)
- Ausias, Joan Maria (forme occitane du nom)
- Ausiàs, Joan Maria (forme occitane du nom)
Né à Grasse le 12 mars 1927 dans une famille modeste, d’un père cannois parlant provençal et d’une mère occitanophone de Vinadio, Jean-Marie Auzias se revendiquera toujours de cette origine provençale. Il fait ses études secondaires, laïques et chrétiennes, comme il disait, au collège municipal puis, en 1945, entre en hypokhâgne au lycée du Parc à Lyon et rejoint la Jeunesse étudiante chrétienne. Très intéressé par la philosophie et l’anglais, il continue ses études dans cette voie, les élargissant à d’autres langues et à la littérature.
Professeur agrégé de lettres modernes, il enseigne la philosophie au lycée de la Martinière à Lyon, puis, de 1966 à 1992, l’anthropologie au Centre des humanités de l’Institut national des sciences appliquées de Villeurbanne et à l’Institut d’études politiques de Lyon. Sa carrière sera couronnée par l’obtention en 2002 d’une thèse de doctorat en anthropologie à l’Université Lumière Lyon 2 sur le sujet Textes fondateurs et cultures populaires : jalons pour une anthropologie littéraire.
Père de quatre enfants, il se déclare, dans sa fiche individuelle d’adhésion au club Millénaire3, attentif aux problèmes pédagogiques et se présente comme un « voyageur impénitent amoureux des langues étrangères et de l’art de tous les pays ». Membre de l’Académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon et de l’Académie rhodanienne des lettres, Jean-Marie Auzias est décédé à Lyon le 16 février 2004.
Philosophe, Auzias consacre d’abord sa réflexion aux liens entre philosophie et technique (La philosophie et les techniques, 1965 ; Clefs pour la technique, 1966), puis au structuralisme (Althusser, Lacan), au matérialisme dialectique et au marxisme (Structuralisme et marxisme, 1970). Comme on verra, il fut d’ailleurs bien plus qu’un simple « compagnon de route », comme on disait alors, du Parti communiste.
Son Clefs pour le structuralisme publié par Seghers en 1967, trois fois réédité (en 1968, 1971 et 1974), fait autorité. On ne sait peut-être pas suffisamment que Jean-Marie Auzias figure aux côtés de Michel Foucault, Jacques Lacan, Gilles Deleuze, Jacques Derrida, Gaston Berger et autres grands noms de la philosophie française, dans l’Histoire du structuralisme de François Dosse (2 vols, 1991-1992).
Il s’intéresse également à l’anthropologie, aux problèmes de méthodologie que pose cette discipline récemment constituée en science autonome. Au lendemain de son affectation à l’INSA, il crée en 1967 le Cercle d’anthropologie de l’INSA où il aiguisera sa réflexion avant de la formaliser dans L’Anthropologie contemporaine : expérience et système, publié aux Presses universitaires de France en 1976. Il s’interroge en particulier sur la manière dont se développe le concept de culture, la nécessaire prise en compte des spécificités régionales et de l’altérité individuelle.
Cet intérêt pour la philosophie et l’anthropologie culturelle, au croisement de l’ethnologie et de la sémiotique, ne se démentira pas puisqu’il continuera à produire des ouvrages de critique philosophique comme son Michel Foucault (1986) ou encore son Michel Serres, philosophe occitan (1992).
L’homme de lettres s’illustre d’abord en français par divers recueils de poésie et articles de critique littéraire et de critique d’art : pour ses commentaires, préfaces ou postfaces, les Luc Decaunes, Raoul Bécousse, Jean Chaudier, Christian Perroud, ceux de Visages des mots (1985) et bien d’autres, savent ce qu’ils lui doivent. Et on va retrouver cet esprit vif, brillant et incisif, avec tout le brio polémique que lui permettait sa vaste culture, jusque dans ses dernières créations romanesques, comme son Café solo (1998), « à nul autre pareil », selon Paul Gravillon, ou son faux roman policier délirant Vous trouverez jamais, c’est tout droit ! (2004), écrit en collaboration avec Bernard Frangin et préfacé par le même Paul Gravillon.
Puis il y a le traducteur. De l’anglais en occitan, avec les textes du socialiste irlandais James Connolly et du révolutionnaire écossais John MacLean dans l’ouvrage collectif Marxistes et Nacions en lucha publié par Fédérop, la maison d’édition de son ami occitaniste lyonnais Bernard Lesfargues dont il traduit en français le recueil de poèmes Cor prendre (1965). Il donne aussi, toujours avec Bernard Lesfargues, cette remarquable traduction française de la narration par l’Espagnol Álvar Núñez Cabeza de Vaca de la découverte des Indiens d’Amérique au XVIe siècle qui constitue un véritable succès de librairie réédité chez Actes Sud (Relation de voyage, 1979, 1980, 1989, 1994, 2008).
Créateur enflammé, à l’humour distancié, souvent décapant, ne dissociant pas la pensée de l’action, Jean-Marie Auzias sut également être présent dans la cité. Militant culturel et civique, comme il se définissait lui-même, il anime dès 1966 l’association Connaissance du théâtre. En 1997, il participe avec Michel Cornaton à la création du groupe autonome d’expression libre Les Neveux de Rameau et organise en ville débats et conférences1.
Et on va le rencontrer partout où son travail en anthropologie urbaine lui permet d’apporter un éclairage sur les problèmes de la ville, aux côtés des handicapés aussi bien que dans le cadre du collectif Millénaire3 du Grand Lyon où il exprime ses préoccupations concernant la cohésion sociale, la participation du citoyen, la promotion des identités contraire au repli identitaire. On le retrouve de même à interpeller le Conseil de développement sur les grands projets culturels de l’agglomération lyonnaise. Et, toujours dans son rôle d’accoucheur de réflexion, il ira jusqu’à tenir salon chez lui, des années durant, entre Saône et Rhône, où se pressait le Tout-Lyon intellectuel en enjambant les livres…
L’engagement militant de cet humaniste actif se traduit également au niveau politique. Après la JEC, il adhère en 1952 au Parti communiste dont il est exclu en 1962 pour son soutien au FLN. Il réadhère en 1974, mais quitte le Parti au milieu des années 1980 pour entrer au Grand Orient de France2. Et, simultanément, il met très tôt son sens de l’engagement au service de l’occitan, une langue reconquise qu’il qualifie pour lui-même « de remémoration et d’apprentissage ».
Au contact du Félibrige dès les années 1943-1944, il avait retrouvé le provençal l’été lors des travaux agricoles pendant sa vie d’étudiant. Par la suite, il avait rencontré Pierre Bec et Bernard Lesfargues en 1958, puis d’autres auteurs occitans, Robert Lafont, Max Rouquette, Bernard Manciet, Félix Castan, Jean Larzac, Léon Cordes, Xavier Ravier, Pierre Pessamesse, autant d'échanges qui le déterminent à écrire en oc.
Il enseigne – bénévolement – l’occitan à l’INSA et, avec Quasern grassenc (1971), renoue avec Grasse où il animera des ateliers dans le cadre des Rescòntres Internacionaus Occitans organisés par Georges Gibelin de 1978 à 1984. Et, dès lors, il participera aussi aux divers stages et rencontres de formation occitanistes, là encore animant débats et ateliers ou donnant des conférences (Escòla occitana d’estiu de Villeneuve-sur-Lot, Rescòntres occitans en Provença, universités occitanes d’été, en particulier Nîmes en 1986, 1990, 1994).
Car, dit-il, « siam militants occitanistas3 ». En 1974, il est membre de Lutte occitane et fait partie du collectif de rédaction de la revue Occitania passat e present, sous la direction de Jean-Claude Peyrolle. De 1976 à 1980, sous la présidence de Pierre Bec, il est membre du Conseil d’administration de l’Institut d’estudis occitans et, de novembre 1976 à octobre 1979, responsable du secteur « Espandiment ». Il affirme son soutien au manifeste du 27 octobre 1978, « Mon país escorjat », initié par Robert Lafont, Jean-Pierre Chabrol et Emmanuel Maffre-Baugé, moment fort de convergence entre communistes, syndicalistes et occitanistes dans le combat pour « Vivre, travailler et décider au pays ». En février 1979, il est parmi les fondateurs de la section régionale Rhône-Alpes de l’IEO où, en compagnie de Bernard Lesfargues, il veut représenter les Occitans de Lyon.
Lors de l’assemblée générale de l’IEO d’Aurillac, les 1er et 2 novembre 1980, J.-M. Auzias est candidat au Conseil d’administration et au poste de Vice-Président à la création sur la liste « Per l’alternativa », présidée par Guy Martin, contre la liste « Per un IEO non dependent » présidée par Patrick Choffrut, qui l’emportera. Dès lors, suite à la division du mouvement, il adhère tout naturellement à l’Association internationale d’études occitanes qui se crée en 1981.
En janvier 1982, il est, dès sa fondation aussi, membre du comité de rédaction de la revue Amiras / Repères occitans jusqu’à son extinction en juillet 1984. Il participe également, au printemps 1982, à la création des Obradors occitans – qui « ont pour objectif de regrouper tous les acteurs et producteurs de la culture occitane » (Programme 1984-1988, p. 2) – et figure comme membre du conseil d’administration, délégué régional pour « l’endefòra » [‘l’extérieur’], poste auquel il sera reconduit lors de l’assemblée générale du 28 octobre 1984.
Militant inlassable, on le voit, J.-M. Auzias est de toutes les réunions importantes où ses interventions suscitent la réflexion et orientent les prises de décision. « Là où trois ou trente ou trois cents occitanistes se réunissent, il est bien probable que vous le trouverez : vous le reconnaîtrez à son verbe et à sa verve », dit de lui Bernard Lesfargues en 1984, en quatrième de couverture du Manjatèmps.
Mais, pour lui, le combat occitaniste passe aussi par le développement de la littérature. Tel est le sens de sa présence active, toujours à côté de Bernard Lesfargues, au sein du comité de rédaction de la revue Jorn (1980-1986) qui entend donner la parole aux auteurs de la nouvelle génération et contribuer ainsi au renouveau de l’écriture en occitan.
Et c’est, bien sûr, son Occitanie natale que convoque le poète Auzias dans ses écrits littéraires, depuis ses débuts avec son Quasèrn grassenc (1971) jusqu’à ses articles de critique sur Bernard Manciet (1996) ou son travail d’écriture avec des lycéens de Nîmes (Colors, 1997).
Toutefois, et c’est sans doute là la spécificité de cet auteur résolument moderne, bien inscrit dans la réalité de son temps, son militantisme occitaniste est inséparable du combat social dont sa poésie se fait l’écho. Si le mot a un sens – et il en a un – on n’hésitera pas à considérer Jean-Marie Auzias comme un poète engagé. Du côté des « prolétaires », de ceux qui ont « tant trabalhat / davant lei forns per lei borgés » (Lo Manjatèmps, « Aiga de cèu »). Assumant sans vergogne un discours anticapitaliste et anticlérical qui dénonce d’un même élan irrévérencieux l’Église complice et les patrons sur leurs yachts à Saint-Trop’ (Lo Manjatèmps, « Lei taulas de la lèi »), un discours émancipateur qui rejoint le combat anticolonialiste et antimilitariste du temps, au Niger comme au Tchad (cf. Lo Manjatèmps, « NIAMEY-N’DJAMENA »).
Le verbe de cet agitateur d’idées, humaniste éclectique, iconoclaste au besoin mais à la maïeutique féconde, n’échappe pas toujours à l’hermétisme, fruit de sa grande culture anthropologique et de sa connaissance intime des grands mythes fondateurs de l’humanité. Mais cette conscience aigüe du tragique de la condition humaine et de son impuissance l’affranchit de tout pédantisme. Et en définitive, c’est la grande sensibilité d’un homme ouvert et généreux, aussi timide qu’expansif, qui perce derrière l’oxymore désaliénant et jovial de ce provocateur de métier.
Notes
- « Enquête auprès des auteurs de littérature d’oc ou de travaux en domaine occitan », dossier Jean-Marie Auzias, CIRDOC, Béziers.
- AUZIAS, Jean-Marie. Visages des mots : portraits de soixante écrivains en Rhône-Alpes. Lyon : La Manufacture, 1985.
- CASANOVA, Joan-Ives, CREISSAC Joan-Pau, GARDY Felip, VERNY Maria-Joana. « Joan- Maria Auziàs, empuraire de fuec e de paraulas », Oc, XIIIa tièira, nos 70-71-72, prima-estiu 2004, p. 222-223.
- GARDY, Felip. « Polifacetic : en remembre de Joan Maria Auziàs e per que se legiga son òbra d’òc e de pertot », Oc, XIIIa tièira, nos 70-71-72, prima-estiu 2004, p. 223-226.
- Amiras / Repères occitans, Aix-en-Provence : Édisud, 1982-1990
- Jorn, [s.l.], Jorn, 1980-1985
- Obradors occitans, Montpellier : Obradors occitans, 1983-1985
- Oc : revista de las letras e de la pensada occitanas, Toulouse : Institut d'études occitanes, 1970-
- Occitania passat e present, Antibes : Lutte occitane, 1974-
- Occitans, Égletons : Institut d'estudis occitans, 197.-198.
- IdRef, le référent des autorités Sudoc [en ligne], URL : http://www.idref.fr/026697645 (consulté le 24 mai 2014).
- Millénaire3, le Centre ressources prospectives du Grand Lyon [en ligne], URL : http://www.millenaire3.com (consulté le 24 mai 2014).
- Parousia [en ligne], URL : http://www.parousia.fr/Bibliotheque/Litterature_Religion/ (consulté le 24 mai 2014).
Azéma, Pierre (1891-1967)
- Azema, Pèire (1891-1967) (forme occitane du nom)
- Louvis Filibert (pseudonyme)
- Lou Chivalié (pseudonyme)
- L'Anatoumisto de Bouzenac (pseudonyme)
- Jean des Mourgues (pseudonyme)
- Zap (pseudonyme)
- Jan Sans Peur (pseudonyme)
- Cigalo latino (pseudonyme)
Pierre Azéma est né à Montpellier le 3 janvier 1891 d’une famille modeste de maraîchers. Après son certificat d'études il est employé dans la Compagnie des Mines de Graissessac et s’initie très tôt à la vie sociale, intellectuelle et politique de la cité de Montpellier, dans les rangs du Sillon, le groupe démocrate-chrétien de Marc Sangnier. Journaliste de talent, il tient une chronique dans l’Avenir de Tunis en 1908 avant de collaborer au Républicain du Midi en 1910. Mobilisé en 1915, il part pour le front où il est grièvement blessé d’un éclat d’obus. À son retour il fonde la première association des mutilés de guerre et milite dans les associations d’anciens combattants. Il est vice-président de la Fédération des trépanés et blessés de la tête (1953). Il sera conseiller municipal de Montpellier en 1919, puis en 1935, après avoir tenu la chronique d’oc au journal Le Sud de 1930 à 1933. Il décède à Montpellier le 20 janvier 1967.
Vers 1910 Pierre Azéma est introduit à l’école montpelliéraine du Parage par le félibre François Dezeuze « L’Escoutaire » et prend part aux manifestations félibréennes. Dans les vifs débats qui animent alors la vie du Félibrige, il se range du côté du capoulié démissionné Pierre Devoluy, au souvenir duquel il restera fidèle toute sa vie. Fondateur avec Louis Bonfils et Pierre Causse du groupe théâtral La Lauseta (1912) en souvenir de Louis-Xavier de Ricard fondateur de l’Armanac de la Lauseta qui venait de mourir.
Co-directeur, toujours avec Causse et Bonfils, jusqu’à la mort de ce dernier, du journal Lou Gal de 1915 à 1921, il est élu majoral du félibrige en 1929 ; il est sendi (syndic) de la maintenance du Languedoc dans les années trente, et parallèlement secrétaire, puis cabiscol de l’escola dau Parage qu’il a relancée. Co-directeur avec Léon Teissier de la revue Calendau de 1933 à 1945, une des revues occitanes majeures de l’entre-deux guerres, il écrit aussi dans la revue Oc à la même époque, sans adopter pour autant la graphie occitane. Dans ses articles et ses conférences, il défend des positions fédéralistes. Si aux débuts du régime de Vichy il participe à un Comité d’action régionaliste, il prend assez vite ses distances. S’étant quelque peu éloigné du Félibrige après la guerre, il devient président de l’Institut d’Études Occitanes de 1957 à 1959. Il publie des chroniques, poèmes, essais, pièces de théâtre et anime les émissions radiophoniques de Radio Montpellier de 1927 à 1956.
Pierre Azéma est un homme politique Montpelliérain. Journaliste, écrivain, homme de théâtre et félibre, il militera tout au long de sa vie au sein de nombreuses associations occitanes.
Azéma, Pierre (1891-1967)
- Azema, Pèire (1891-1967) (forme occitane du nom)
- Louvis Filibert (pseudonyme)
- Lou Chivalié (pseudonyme)
- L'Anatoumisto de Bouzenac (pseudonyme)
- Jean des Mourgues (pseudonyme)
- Zap (pseudonyme)
- Jan Sans Peur (pseudonyme)
- Cigalo latino (pseudonyme)
Pierre Azéma est né à Montpellier le 3 janvier 1891 d’une famille modeste de maraîchers. Après son certificat d'études il est employé dans la Compagnie des Mines de Graissessac et s’initie très tôt à la vie sociale, intellectuelle et politique de la cité de Montpellier, dans les rangs du Sillon, le groupe démocrate-chrétien de Marc Sangnier. Journaliste de talent, il tient une chronique dans l’Avenir de Tunis en 1908 avant de collaborer au Républicain du Midi en 1910. Mobilisé en 1915, il part pour le front où il est grièvement blessé d’un éclat d’obus. À son retour il fonde la première association des mutilés de guerre et milite dans les associations d’anciens combattants. Il est vice-président de la Fédération des trépanés et blessés de la tête (1953). Il sera conseiller municipal de Montpellier en 1919, puis en 1935, après avoir tenu la chronique d’oc au journal Le Sud de 1930 à 1933. Il décède à Montpellier le 20 janvier 1967.
Vers 1910 Pierre Azéma est introduit à l’école montpelliéraine du Parage par le félibre François Dezeuze « L’Escoutaire » et prend part aux manifestations félibréennes. Dans les vifs débats qui animent alors la vie du Félibrige, il se range du côté du capoulié démissionné Pierre Devoluy, au souvenir duquel il restera fidèle toute sa vie. Fondateur avec Louis Bonfils et Pierre Causse du groupe théâtral La Lauseta (1912) en souvenir de Louis-Xavier de Ricard fondateur de l’Armanac de la Lauseta qui venait de mourir.
Co-directeur, toujours avec Causse et Bonfils, jusqu’à la mort de ce dernier, du journal Lou Gal de 1915 à 1921, il est élu majoral du félibrige en 1929 ; il est sendi (syndic) de la maintenance du Languedoc dans les années trente, et parallèlement secrétaire, puis cabiscol de l’escola dau Parage qu’il a relancée. Co-directeur avec Léon Teissier de la revue Calendau de 1933 à 1945, une des revues occitanes majeures de l’entre-deux guerres, il écrit aussi dans la revue Oc à la même époque, sans adopter pour autant la graphie occitane. Dans ses articles et ses conférences, il défend des positions fédéralistes. Si aux débuts du régime de Vichy il participe à un Comité d’action régionaliste, il prend assez vite ses distances. S’étant quelque peu éloigné du Félibrige après la guerre, il devient président de l’Institut d’Études Occitanes de 1957 à 1959. Il publie des chroniques, poèmes, essais, pièces de théâtre et anime les émissions radiophoniques de Radio Montpellier de 1927 à 1956.
Notice IDREF : https://www.idref.fr/031557988
Article Jean-Frédéric Brun sur son site « Lo lengatge e la literatura occitans a Montpelhier... Siti dedicat au parlar occitan montpelhieirenc » : http://www.jfbrun.eu/lengadoc/azema.htm.
Cet article contient plusieurs textes d’Azéma :
Jout un balcoun : farcejada clapassièira en 1 ate en verses / Louvis Filibert. 2e ed. Mount-Peliè : impr. L'Abelha, 1918.
Ces chroniques ont été publiées par François Pic (Charradissas occitanas, s.n, Montpellier 1998, avec une préface de Philippe Gardy et Philippe Martel.
Quelques-unes sont reproduites par Joan-Frederic Brun
(http://www.jfbrun.eu/lengadoc/cronicas_radiofonicas.htm) :
Clardeluno (1898-1972)
- Clardeluna (pseudonyme)
- Barthès, Jeanne (nom à l'état civil)
- Sylveto (pseudonyme)
- Bartés, Joana (forme occitane du nom)
Jeanne Barthès est née à Cazedarnes dans l'Hérault. Son père Émile, poète, chansonnier, conteur à ses heures, était vigneron. Son enfance a été marquée par l'amour que lui ont porté ses grand-mères. Sa grand-mère maternelle, Césarineto, était également de Cazedarnes. C'est à cette dernière qu'elle confiait ses chagrins d'enfant et ses premiers poèmes de jeune fille. Césarineto lui a transmis en langue d'Oc les vieilles chansons comme celle de l'Escriveto. Dans ses œuvres, elle parle aussi très souvent de sa grand-mère Marcialo et de sa « rèire grand » Castélo, la mère de Césarineto, « que me parlaboun qu'en lengo d'Oc »1.
La vie de Clardeluno s'est écoulée dans sa vieille maison maternelle à Cazedarnes jusqu’à sa mort en 1972. Elle a été inhumée à côté de son frère Louis sous une simple croix de bois. Des mains ont déposé cette inscription sur une plaque de marbre « Aqui Jai Clardeluno ». Les Cartabèu des années trente la présentent comme « femo de letro ».
Les premiers essais que l'on connaît de Jeanne Barthès sont ses envois au concours de poésie française de la société Archéologique de Béziers. En 1921, le jury accorda une médaille de bronze à ses Accords Mineurs. En 1923 et 1925, des poèmes et des sonnets lui valurent une médaille vermeil. Au cours de ces mêmes années, elle avait participé aux concours de langue romane de la même société. Le recueil de poèmes A moun païs recueillait une mention en 1921, Darnier vespre de permissiou, saynète à deux personnages, une médaille d'argent en 1923 et L'Escriveto, pièce de théâtre, la médaille d'argent en 1925. La plus haute récompense, le rameau d'olivier en argent, lui fut décerné en 1928 pour son recueil de poésies Lous Emmascoments e lous Sounges.
En 1927, elle publia L'Imagier, poème sur un thème médiéval, en onze chants dans lequel un jongleur troubadour, nommé Clar de Luno, récite aux beaux seigneurs « le Conte de Raymond l'Imagier et de Zabel, la courtisane aux cheveux de fée, qui lui versa mensonge et amère folie ».
Maintenir, défendre et illustrer la langue d'oc, telle fut l'œuvre à laquelle Jeanne Barthès voua toute son action :
« Qual sap joust quano rudo pougno nous caldra beleu acatar lou coupet deman ! Mès d'an ount que vengue la malparado, i balhem pas pouder sus nostro amo : nous laissem pas entemenar, demourem nautres. E souvenguem-nous que qual tèn sa lengo, tèn la clau que di cadeno li deliuro »2.
Sa langue, qui est le dialecte languedocien, est nourrie de mots du terroir, de ceux-là qui ne sont guère employés dans le langage courant, mais qu'elle voulait maintenir. Elle participa à toutes les manifestations félibréennes. Le syndic de la Maintenance de Languedoc, Pierre Azéma, lui confia le soin de rassembler les plus belles pages des auteurs languedociens. Cette Antoulougio Escoulario dans laquelle sont recueillis les œuvres de quatre-vingt- dix poètes vit le jour en 1931.
En 1936, elle publia la Nèit d'Estiu, violent drame paysan joué pour la première fois en 1937 au Théâtre Municipal de Béziers, repris en 1998 et 1999 par le théâtre de La Rampe. La même année, elle fonda l'Escolo Trencavel, qui prit la relève de la Cigalo Lengadouciano, elle-même héritière de l'Escolo del Titan. De 1937 à 1943, elle assura avec Auguste Doumergue et Léonce Beaumadier la publication régulière de la revue Trencavel sous le pseudonyme de Sylveto.
Estimant que c'est par le théâtre que l'action du Félibrige est la plus féconde, car c'était par lui que l'on peut le mieux atteindre le peuple, elle écrivit des saynètes, des comédies et des drames. De nombreuses troupes d'amateurs dans les villages du Biterrois et du Narbonnais les mirent à leur programme.
À Cazedarnes, elle fit chanter pour Noël les Nadalets languedociens au sein d'un groupe de garçons et filles appelé le Roudalet Cazardanol. En 1942, elle publia pour la Maintenance le Cansounier del Lengadoc renfermant quarante-quatre chansons.
Élue Majoral du Félibrige à la Santo-Estelo d'Avignon en 1941, elle recueillit la cigale de Béziers, créée en 1881 par le félibre de la Naveto, Junior Sans et portée ensuite par le biterrois René Fournier à partir de 1906.
L'œuvre produite par Jeanne Barthés est considérable. Elle figure parmi les femmes, non seulement parmi les poétesses occitanes, mais aussi parmi les poétesses de langue française, à avoir écrit des œuvres de longue haleine en vers ; son Escriveto comporte un millier de vers, son Imagier trois mille cinq cents environ. Restent inédits des pièces de théâtre, des chroniques de guerre, des contes et certainement des poèmes.
Poésie :
- Escriveto, Ed. Au Gay Savoir, Béziers, 1926.
- L’imagièr, Ed. Au Gay Savoir, Béziers, 1927.
- Lous emmascoments e lous sounges, Ed. Clardeluno, Cazedarnes, 1930.
- Lo miral del temps, Ed. Subervie, Rodez, 1968.
- Al Païs estrange, Ed. Clardeluno, Cazedarnes, 1968.
- Lou miral magic, Ed. Subervie, Rodez, 1970.
- Lou camin esquerre. Lou Miral Ancian, Ed. Subervie, Rodez, 1974.
Théâtre :
- Las gentilhos, Ed. de la « Cigalo Lengadouciano », Béziers, 1928.
- En velhant lou mort, Ed. Calendau, Montpellier, 1933.
- La neit d’estiu, Ed. Clardeluno, Cazedarnes, 1936.
- Las loufos frejos, Ed. Trencavel, Béziers, 1937.
Roman :
- Lison o Lengadoc 1900, IEO, collection A TOTS, 1986.
Œuvres publiées dans des revues :
Revue La Cigalo Lengadouciano, Béziers, n° 131 :
- Lou darniè vespre de permessiu, saynète à deux personnages.
Revue Trencavel :
- 1937
Per l'ainadoto e per son jouve, conte d'amour.
- 1938
La marrido soupo, saynète pantomime.
Sagan d'amourouses, saynète.
La figuièro e la vigno, conte.
Lous tres pichouns de Bethléem, conte.
Lou conte de la bèutat perdudo, conte.
- 1939
Femno batudo, adaptation du premier acte du Médecin malgré lui.
Lou conte de la Servieto, de l'Ase et de la Crosetto, conte.
Lou Nadal de Jan de la Roso, conte.
- 1940
Lou minou de l'enfant Jesus, conte.
- 1941
Lou castel de Mirabat, conte.
Lou rasimat, saynète.
Lous voulurs de l'enfant Jesus, conte.
- 1942
Nadal 1942, conte.
- 1943
Lèco brises prend la bourro, conte
Œuvre restée manuscrite3 :
Brutus, comédie farce en deux actes.
Sorres, comédie dramatique en trois actes.
Per l'ounour, comédie dramatique en trois actes.
La belo endourmido, féérie en trois prologues, trois actes et huit tableaux.
Lou proucès de Caramentrant, jugement, un acte.
Aucèl de passage, comédie dramatique, trois actes et un épilogue.
Un cop de cisèu, comédie ballet en deux actes.
La mal maridado, courte scène comique.
Sèm quites, farce, un acte.
Tres poulos per un gal, courte comédie, un acte.
1. Jean Vinas, Hommage à Jeanne Barthès, Société Archéologique Scientifique et Littéraire de Béziers, 1972, p. 2 ↑
2. Ibid, p 3 ↑
3. Christian LAUX, Bibliographie des œuvres de Jeanne Barthès, CIRDOC, [s.d.].↑
]]>Jeanne Barthès est née à Cazedarnes dans l'Hérault dans une famille qui ne parlait que la langue d'oc. Elle consacre toute sa vie à l'écriture dans cet idiome. Elle s'emploie également à la diffusion des œuvres littéraires occitanes en s'impliquant dans la Société Archéologique de Béziers, l'Escolo Trencavel et la publication de sa revue Trencavel de 1937 à 1943. Elle adhère au Félibrige, comme manteneiris en 1928. Vice-syndic de la Maintenance du Languedoc, elle est élue majoral du Félibrige – ou plutôt, selon les statuts cooptée - en 1941. C’est d’ailleurs la première femme à accéder à cette dignité.
Clardeluno (1898-1972)
- Clardeluna (pseudonyme)
- Barthès, Jeanne (nom à l'état civil)
- Sylveto (pseudonyme)
- Bartés, Joana (forme occitane du nom)
Jeanne Barthès est née à Cazedarnes dans l'Hérault. Son père Émile, poète, chansonnier, conteur à ses heures, était vigneron. Son enfance a été marquée par l'amour que lui ont porté ses grand-mères. Sa grand-mère maternelle, Césarineto, était également de Cazedarnes. C'est à cette dernière qu'elle confiait ses chagrins d'enfant et ses premiers poèmes de jeune fille. Césarineto lui a transmis en langue d'Oc les vieilles chansons comme celle de l'Escriveto. Dans ses œuvres, elle parle aussi très souvent de sa grand-mère Marcialo et de sa « rèire grand » Castélo, la mère de Césarineto, « que me parlaboun qu'en lengo d'Oc »1.
La vie de Clardeluno s'est écoulée dans sa vieille maison maternelle à Cazedarnes jusqu’à sa mort en 1972. Elle a été inhumée à côté de son frère Louis sous une simple croix de bois. Des mains ont déposé cette inscription sur une plaque de marbre « Aqui Jai Clardeluno ». Les Cartabèu des années trente la présentent comme « femo de letro ».
Les premiers essais que l'on connaît de Jeanne Barthès sont ses envois au concours de poésie française de la société Archéologique de Béziers. En 1921, le jury accorda une médaille de bronze à ses Accords Mineurs. En 1923 et 1925, des poèmes et des sonnets lui valurent une médaille vermeil. Au cours de ces mêmes années, elle avait participé aux concours de langue romane de la même société. Le recueil de poèmes A moun païs recueillait une mention en 1921, Darnier vespre de permissiou, saynète à deux personnages, une médaille d'argent en 1923 et L'Escriveto, pièce de théâtre, la médaille d'argent en 1925. La plus haute récompense, le rameau d'olivier en argent, lui fut décerné en 1928 pour son recueil de poésies Lous Emmascoments e lous Sounges.
En 1927, elle publia L'Imagier, poème sur un thème médiéval, en onze chants dans lequel un jongleur troubadour, nommé Clar de Luno, récite aux beaux seigneurs « le Conte de Raymond l'Imagier et de Zabel, la courtisane aux cheveux de fée, qui lui versa mensonge et amère folie ».
Maintenir, défendre et illustrer la langue d'oc, telle fut l'œuvre à laquelle Jeanne Barthès voua toute son action :
« Qual sap joust quano rudo pougno nous caldra beleu acatar lou coupet deman ! Mès d'an ount que vengue la malparado, i balhem pas pouder sus nostro amo : nous laissem pas entemenar, demourem nautres. E souvenguem-nous que qual tèn sa lengo, tèn la clau que di cadeno li deliuro »2.
Sa langue, qui est le dialecte languedocien, est nourrie de mots du terroir, de ceux-là qui ne sont guère employés dans le langage courant, mais qu'elle voulait maintenir. Elle participa à toutes les manifestations félibréennes. Le syndic de la Maintenance de Languedoc, Pierre Azéma, lui confia le soin de rassembler les plus belles pages des auteurs languedociens. Cette Antoulougio Escoulario dans laquelle sont recueillis les œuvres de quatre-vingt- dix poètes vit le jour en 1931.
En 1936, elle publia la Nèit d'Estiu, violent drame paysan joué pour la première fois en 1937 au Théâtre Municipal de Béziers, repris en 1998 et 1999 par le théâtre de La Rampe. La même année, elle fonda l'Escolo Trencavel, qui prit la relève de la Cigalo Lengadouciano, elle-même héritière de l'Escolo del Titan. De 1937 à 1943, elle assura avec Auguste Doumergue et Léonce Beaumadier la publication régulière de la revue Trencavel sous le pseudonyme de Sylveto.
Estimant que c'est par le théâtre que l'action du Félibrige est la plus féconde, car c'était par lui que l'on peut le mieux atteindre le peuple, elle écrivit des saynètes, des comédies et des drames. De nombreuses troupes d'amateurs dans les villages du Biterrois et du Narbonnais les mirent à leur programme.
À Cazedarnes, elle fit chanter pour Noël les Nadalets languedociens au sein d'un groupe de garçons et filles appelé le Roudalet Cazardanol. En 1942, elle publia pour la Maintenance le Cansounier del Lengadoc renfermant quarante-quatre chansons.
Élue Majoral du Félibrige à la Santo-Estelo d'Avignon en 1941, elle recueillit la cigale de Béziers, créée en 1881 par le félibre de la Naveto, Junior Sans et portée ensuite par le biterrois René Fournier à partir de 1906.
L'œuvre produite par Jeanne Barthés est considérable. Elle figure parmi les femmes, non seulement parmi les poétesses occitanes, mais aussi parmi les poétesses de langue française, à avoir écrit des œuvres de longue haleine en vers ; son Escriveto comporte un millier de vers, son Imagier trois mille cinq cents environ. Restent inédits des pièces de théâtre, des chroniques de guerre, des contes et certainement des poèmes.
Poésie :
- Escriveto, Ed. Au Gay Savoir, Béziers, 1926.
- L’imagièr, Ed. Au Gay Savoir, Béziers, 1927.
- Lous emmascoments e lous sounges, Ed. Clardeluno, Cazedarnes, 1930.
- Lo miral del temps, Ed. Subervie, Rodez, 1968.
- Al Païs estrange, Ed. Clardeluno, Cazedarnes, 1968.
- Lou miral magic, Ed. Subervie, Rodez, 1970.
- Lou camin esquerre. Lou Miral Ancian, Ed. Subervie, Rodez, 1974.
Théâtre :
- Las gentilhos, Ed. de la « Cigalo Lengadouciano », Béziers, 1928.
- En velhant lou mort, Ed. Calendau, Montpellier, 1933.
- La neit d’estiu, Ed. Clardeluno, Cazedarnes, 1936.
- Las loufos frejos, Ed. Trencavel, Béziers, 1937.
Roman :
- Lison o Lengadoc 1900, IEO, collection A TOTS, 1986.
Œuvres publiées dans des revues :
Revue La Cigalo Lengadouciano, Béziers, n° 131 :
- Lou darniè vespre de permessiu, saynète à deux personnages.
Revue Trencavel :
- 1937
Per l'ainadoto e per son jouve, conte d'amour.
- 1938
La marrido soupo, saynète pantomime.
Sagan d'amourouses, saynète.
La figuièro e la vigno, conte.
Lous tres pichouns de Bethléem, conte.
Lou conte de la bèutat perdudo, conte.
- 1939
Femno batudo, adaptation du premier acte du Médecin malgré lui.
Lou conte de la Servieto, de l'Ase et de la Crosetto, conte.
Lou Nadal de Jan de la Roso, conte.
- 1940
Lou minou de l'enfant Jesus, conte.
- 1941
Lou castel de Mirabat, conte.
Lou rasimat, saynète.
Lous voulurs de l'enfant Jesus, conte.
- 1942
Nadal 1942, conte.
- 1943
Lèco brises prend la bourro, conte
Œuvre restée manuscrite3 :
Brutus, comédie farce en deux actes.
Sorres, comédie dramatique en trois actes.
Per l'ounour, comédie dramatique en trois actes.
La belo endourmido, féérie en trois prologues, trois actes et huit tableaux.
Lou proucès de Caramentrant, jugement, un acte.
Aucèl de passage, comédie dramatique, trois actes et un épilogue.
Un cop de cisèu, comédie ballet en deux actes.
La mal maridado, courte scène comique.
Sèm quites, farce, un acte.
Tres poulos per un gal, courte comédie, un acte.
1. Jean Vinas, Hommage à Jeanne Barthès, Société Archéologique Scientifique et Littéraire de Béziers, 1972, p. 2 ↑
2. Ibid, p 3 ↑
3. Christian LAUX, Bibliographie des œuvres de Jeanne Barthès, CIRDOC, [s.d.].↑
Joana Bartés nais a Casadarnas dins Erau dins una familha que parla pas que la lenga d’òc. Consacra tota sa vida a l’escritura dins aqueste idiòma. S’emplega tanben a la difusion de las òbras literàrias occitanas en s’implicant dins La Societat Arqueologica de Besièrs, l’Escolo de Trencavel e la publicacion de sa revista « Trencavel » de 1937 a 1943. Aderís al Felibritge, coma manteneiritz en 1928. Vice-sendic de la Mantenença del Lengadòc, es elegida Majorala del Felibritge – o puslèu, segon los estatuts, cooptada – en 1941. Es la primièra femna qu’accedís a aquela dignitat.
Clardeluno (1898-1972)
- Clardeluna (pseudonim)
- Barthès, Jeanne (nom a l'estat civil)
- Sylveto (pseudonim)
- Bartés, Joana (forma occitana del nom)
Joan Bartés nais a Casadarnas dins Erau lo 11 de genièr de 1898. Son paire, Emili, poèta, cançonièr, contaire, fasiá vinhairon. Son enfança es marcada per l’amor que li pòrtan sas grands. Sa grand mairala, Cesarineta, èra tanben de Casanardas. Es a ela que fisa sas lanhas de drolleta e sos primièrs poèmas de joventa. Cesarineta li transmet en lenga d’òc las vièlhas cançons coma la de « l’Escriveto. Dins sos obratges, parla tanben plan sovent de sa grand Marciala e de sa rèiregrand Castela, la maire de Cesarineta, « que me parlaboun qu’en lengo d’òc »1.
La vida de Clardeluna se passa dins son vièlh ostal mairal a Casadarnas fins a sa mòrt lo 11 de decembre de 1972. Es sebelida a costat de son fraire Loís jos una simpla crotz de fusta. De mans an pausat aquela inscripcion sus una placa de marbre : « Aqui jai Clardeluno ». Los Cartabèus de las annadas trenta la presentan coma « fema de letro ».
Los primièrs ensages coneguts de Joana Bartés son sos mandadisses al concors de poesia francesa de la Societat Arqueologica de Besièrs. En 1921, la jurada autreja una medalha de bronze a sos « Accords Mineurs ». En 1923 e 1925, de poèmas e de sonets li valon una medalha de vermelh. Dins aquestas annadas, participa al concorses de lenga romana de la meteissa societat. Lo recuèlh de poèmas « A moun païs » recep una mencion en 1921, « Darnier vespre de permissiou », sceneta de dos personatges, una medalha d’argent en 1923 e « L’Escriveto », pèça de teatre, la medalha d’argent en 1925. Lo mai grand prèmi, lo brot d’oliu d’argent, li es decernit en 1928 per son recuèlh de poesias « Lous Enmascoments e lous Sounges ».
En 1927, publica « L’Imagièr », poèma sus un tèma medieval, de onze cants, ont un joglar trobador, nommat Clar de Luno, conta als bèls senhors : « lo Conte de Raimon l’Imagièr e de Zabèl, la cortesana dels pels de fada, que li vogèt messorga e foliá amarganta ».
Manténer, defendre e illustrar la lenga d’òc, tala es l’òbra que Joana Bartés li voda tota son accion. : « Qual sap joust quano rudo pougno nous caldra beleu acatar lou coupet deman ! Mès d’an ount que vengue la malparado, li balhem pas pouder sus nostro amo : nous laissem pas entemenar, demourem nautres. E souvenguem-nous que qual tèn sa lengo, tèn la clau que di cadenos li deliuro »2 .
Sa lenga qu’es lo dialècte lengadocian, es noirit de mots del terraire, de los que son gaire emplegats dins lo lengatge d’escadajorns, mas que vòl manténer. Participa a totas las manifestacions felibrencas. Lo sendic de la Mantenença de Lengadòc, Pèire Azemà, l’encarga de recampar las mai polidas paginas dels autors lengadocians. Aquela « Antoulougio Escoulario » ont son reculhidas las òbras de nonanta poètas espelís en 1931.
En 1936, publica « Nèit d’estiu », drama païsan violent, jogat pel primièr còp en 1937 al Teatre Municipal de Besièrs, qu’es représ en 1998 e 1999 pel Teatre de la Rampa. La meteissa annada, fonda L’Escolo Trencavel que pren la relèva de La Cigalo Lengadouciana, ela meteissa eiretièra de L’Escolo del Titan. De 1937 a 1943, assegura ambe August Domergue e Leonci Baumadier la publicacion regulara de la revista « Trencavel » jos l’escais de Sylveto.
Estima qu’es pel teatre que l’accion del Felibritge es mai fruchosa, pr’amor qu’es per el que se pòt mai aténher lo pòble, e escriu de scenetas, de comèdias e de dramas. Mantuna tropa d’amators dins los vilatges del Besierés e del Narbonés los botan a lor programa.
A Casanardas, fa cantar per Nadal los Nadalets lengadocians per una còla de jovents e joventas que se ditz Lou Roudalet Casadarnol. En 1942, publica per la Mantenença « Lou Cansounier del Lengadoc » que presenta quaranta quatre cançons.
Elegida Majorala del Felibritge a la Santa Estèla d’Avinhon en 1941, recep la Cigala de Besièrs, creada en 1881 pel felibre Juniòr Sans, portada puèi pel Besierenc Renat Fornièr a comptar de 1906.
L’òbra de Joana Bartés es abondosa. Figura demest las femnas, pas sonque demest las poetessas occitanas, mas tanben demest las poetessas de lenga francesa qu’an escrich d’òbras en vèrses de longa tòca. Son « Escriveto » compòrta un milièr de vèrses e son « Imagier » qualques tres mila cinc cents. Demòran inediches de pèças de teatre, de cronicas de guèrra, des contes e plan possible de poèmas.
Poesia :
- Escriveto, Ed. Au Gay Savoir, Béziers, 1926.
- L’imagièr, Ed. Au Gay Savoir, Béziers, 1927.
- Lous emmascoments e lous sounges, Ed. Clardeluno, Cazedarnes, 1930.
- Lo miral del temps, Ed. Subervie, Rodez, 1968.
- Al Païs estrange, Ed. Clardeluno, Cazedarnes, 1968.
- Lou miral magic, Ed. Subervie, Rodez, 1970.
- Lou camin esquerre. Lou Miral Ancian, Ed. Subervie, Rodez, 1974.
Teatre :
- Las gentilhos, Ed. de la « Cigalo Lengadouciano », Béziers, 1928.
- En velhant lou mort, Ed. Calendau, Montpellier, 1933.
- La neit d’estiu, Ed. Clardeluno, Cazedarnes, 1936.
- Las loufos frejos, Ed. Trencavel, Béziers, 1937.
Roman :
- Lison o Lengadoc 1900, IEO, collection A TOTS, 1986.
Òbras publicadas dins de revistas :
Revue La Cigalo Lengadouciano, Béziers, n° 131 :
- Lou darniè vespre de permessiu, saynète à deux personnages.
Revista Trencavel :
- 1937
Per l'ainadoto e per son jouve, conte d'amour.
- 1938
La marrido soupo, saynète pantomime.
Sagan d'amourouses, saynète.
La figuièro e la vigno, conte.
Lous tres pichouns de Bethléem, conte.
Lou conte de la bèutat perdudo, conte.
- 1939
Femno batudo, adaptation du premier acte du Médecin malgré lui.
Lou conte de la Servieto, de l'Ase et de la Crosetto, conte.
Lou Nadal de Jan de la Roso, conte.
- 1940
Lou minou de l'enfant Jesus, conte.
- 1941
Lou castel de Mirabat, conte.
Lou rasimat, saynète.
Lous voulurs de l'enfant Jesus, conte.
- 1942
Nadal 1942, conte.
- 1943
Lèco brises prend la bourro, conte
Òbra demorada manuscrita3 :
Brutus, comédie farce en deux actes.
Sorres, comédie dramatique en trois actes.
Per l'ounour, comédie dramatique en trois actes.
La belo endourmido, féérie en trois prologues, trois actes et huit tableaux.
Lou proucès de Caramentrant, jugement, un acte.
Aucèl de passage, comédie dramatique, trois actes et un épilogue.
Un cop de cisèu, comédie ballet en deux actes.
La mal maridado, courte scène comique.
Sèm quites, farce, un acte.
Tres poulos per un gal, courte comédie, un acte.
1. Jean Vinas, Hommage à Jeanne Barthès, Société Archéologique Scientifique et Littéraire de Béziers, 1972, p. 2 ↑
2. Ibid, p 3 ↑
3. Christian LAUX, Bibliographie des œuvres de Jeanne Barthès, CIRDOC, [s.d.].↑
- Jean FOURIÉ, Dictionnaire des auteurs occitans de langue d'oc, Félibrige Edition, Aix-en- Provence, 2009 [2 ème édition, revue et augmentée].
- Jules VÉRAN, Les Poétesses Provençales du Moyen-Âge à nos jours, Librairie Aristide Quillet, Paris, 1946
- Jean VINAS, Hommage à Jeanne Barthés, Société Archéologique Scientifique et Littéraire de Béziers, 1972
- Christian LAUX, Bibliographie des œuvres de Jeanne Barthès, CIRDOC, [s.d.].
Bastard, Antoine de (forme référentielle française)
Antoine de Bastard est né à Pau le 26 août 1911. Il fait des études de Lettres et Droit à l’université de Toulouse où il rejoint l’association de jeunesse occitane des Estudiants Ramondencs.
Fonctionnaire au Centre National du Commerce Extérieur en poste à Paris il y dirige la section parisienne de l’Escole Gastou Febus, école félibréenne béarnaise. Maître d’œuvre du Félibrige, il est aussi un membre actif des Amis de la Langue d’Oc, l’école félibréenne de Paris, dont il devient vice-président.
Comme beaucoup de militants de sa génération ayant œuvré au sein des Estudiants Ramondencs, du Nouveau Languedoc (association d’étudiants montpelliérains) et d’Occitania, organe de la jeunesse fédéraliste occitane, il est aussi occitaniste et membre de l’Institut d’Études Occitanes jusqu’à sa mort dans un accident de voiture en 1975.
]]>Bastard, Antoine de (forme référentielle française)
Antoine de Bastard est né à Pau le 26 août 1911. Il fait des études de Lettres et Droit à l’université de Toulouse où il rejoint l’association de jeunesse occitane des Estudiants Ramondencs.
Fonctionnaire au Centre National du Commerce Extérieur en poste à Paris il y dirige la section parisienne de l’Escole Gastou Febus, école félibréenne béarnaise. Maître d’œuvre du Félibrige, il est aussi un membre actif des Amis de la Langue d’Oc, l’école félibréenne de Paris, dont il devient vice-président.
Comme beaucoup de militants de sa génération ayant œuvré au sein des Estudiants Ramondencs, du Nouveau Languedoc (association d’étudiants montpelliérains) et d’Occitania, organe de la jeunesse fédéraliste occitane, il est aussi occitaniste et membre de l’Institut d’Études Occitanes jusqu’à sa mort dans un accident de voiture en 1975.
Beaumadier, Léonce (1893-1980)
Beaumadier, Frédéric Léonce Clément (Forme complète d'état-civil)
Le chantre du hautbois (pseudonyme)
Frédéric Léonce Beaumadier, dit Léonce Beaumadier, est né à Béziers à la fin du XIXe siècle dans une famille bourgeoise. Ses parents, Numa et Philippine Beaumadier, sont boulangers avenue du Colonel d'Ornano ; ils orientent Léonce vers des études de pharmacie à Montpellier. Parallèlement, Léonce pratique la clarinette, le hautbois traditionnel, et assiste avant la Grande guerre à de nombreuses fêtes populaires.
Léonce Beaumadier avait entamé à l'Estudiantina de Béziers deux formations, de joueur de mandoline, et d'hautboïste classique, interrompues par son engagement volontaire en 1913, puis par la mobilisation d'août 1914. Nommé caporal au 119e régiment d'infanterie, il est gravement blessé par des éclats d'obus de 210 millimètres le 19 août 1915, puis il est victime d'un écrasement thoracique dû à l'effondrement de son poste avancé lors des batailles de l'Artois, à Neuville Saint-Vaast. Dès lors, Léonce Beaumadier doit renoncer prématurément à la pratique de la danse et surtout à celle du hautbois traditionnel du Bas-Languedoc pour lequel désormais le souffle lui manque.
Après l'obtention de son diplôme d'herboriste, il devient droguiste et s'installe dans une pharmacie-droguerie-herboristerie au 33 rue Boëldieu, à Béziers, dès 1922. Il rencontre Marie-Louise Amalric, sa future femme, qui deviendra costumière des formations folkloriques dont Léonce Beaumadier sera le responsable à partir de 1937.
De leur mariage naissent deux fils, Philippe et Paul, tous deux prêtres dans le Biterrois. Le premier décède prématurément de la tuberculose à l'âge de 25 ans, tandis que Paul, ordonné prêtre à Sète puis à Béziers, assiste son père dans ses travaux de recherches et de sauvegarde du patrimoine immatériel bas-languedocien. Léonce Beaumadier mène une vie professionnelle discrète et confortable, ce qui lui permet détudier le folklore local, discipline nouvelle dans la France de l'Entre-deux guerres. Pendant l'Occupation, Léonce Beaumadier répond aux demandes d'organisation de spectacles folkloriques qui émanent de l'administration, mais également des prisonniers de guerre en Allemagne. À la Libération, Léonce Beaumadier reprend ses collectages, mais il contracte une maladie articulaire au niveau des mains et des doigts, ce qui le contraint à renoncer définitivement à toutes les pratiques instrumentales.
Après une jeunesse très studieuse, et une Grande guerre douloureuse, Léonce Beaumadier se découvre une passion quasi-obsessionnelle pour le hautbois traditionnel du Bas-Languedoc, pour les danses populaires de la région et pour leur collectage.
Avec Clardeluno (Jeanne Barthès), Auguste Domergue (dit Frigoulet de la Gardiolo) et Léon Cordes, Léonce Beaumadier est le co-fondateur, de L'Escolo Trencavel, école félibréenne au sein de laquelle il dirige une section de danses traditionnelles costumées à partir de 1937. La même année, dès la création de la revue Trencavel, il entreprend une grande enquête sur le folklore du Bas-Languedoc auprès des derniers pratiquants.
Devenu membre du Félibrige, distingué par une cigale d'argent en 1942 et discrètement récompensé aux Jeux floraux de Roussillon de 1960, Beaumadier entreprend la sauvegarde du folklore local menacé par l'industrialisation et l'exode rural. Il collecte et rédige, de 1937 à 1980, une masse colossale de notes manuscrites, et théorise l'évolution des principales danses, notamment celles du Chevalet et des Treilles. Il collectionne tous les ouvrages et toutes les revues qui traitent de culture régionale en langue d'oc.
Il procède également à l'enregistrement sonore sur bandes magnétiques des derniers ménétriers, et sauvegarde le répertoire traditionnel des frères Emilien et Edouard Briançon, de Michel Biau, de Léon Larose et de Pierre-Joseph Cavaillé dit Lo Gueil, dernier joueur de fifre d'une longue descendance à Vendres.
À la mort de Léonce Beaumadier, le fonds est dispersé entre les héritiers directs, l'Escolo Trencavel et le groupe folklorique local, les Jardinières de l'Orb. Une partie importante de ses notes a été déposée au musée du Biterrois par l'Escolo Trencavel dont il fut un temps le Capiscol. Aujourd'hui, le fonds Léonce Beaumadier est réuni dans son intégralité dans les locaux de l'association Farandole biterroise- Escolo Trencavel.
Frédéric Léonce Beaumadier, dit Léonce Beaumadier (1893-1980), est un folkloriste biterrois, spécialisé dans le collectage et l'étude des danses, des chants, des musiques et instruments traditionnels du Bas-Languedoc.
Beaumadier, Léonce (1893-1980)
Beaumadier, Frédéric Léonce Clément (Forme complète d'état-civil)
Le chantre du hautbois (pseudonyme)
Frédéric Léonce Beaumadier, dit Léonce Beaumadier, est né à Béziers à la fin du XIXe siècle dans une famille bourgeoise. Ses parents, Numa et Philippine Beaumadier, sont boulangers avenue du Colonel d'Ornano ; ils orientent Léonce vers des études de pharmacie à Montpellier. Parallèlement, Léonce pratique la clarinette, le hautbois traditionnel, et assiste avant la Grande guerre à de nombreuses fêtes populaires.
Léonce Beaumadier avait entamé à l'Estudiantina de Béziers deux formations, de joueur de mandoline, et d'hautboïste classique, interrompues par son engagement volontaire en 1913, puis par la mobilisation d'août 1914. Nommé caporal au 119e régiment d'infanterie, il est gravement blessé par des éclats d'obus de 210 millimètres le 19 août 1915, puis il est victime d'un écrasement thoracique dû à l'effondrement de son poste avancé lors des batailles de l'Artois, à Neuville Saint-Vaast. Dès lors, Léonce Beaumadier doit renoncer prématurément à la pratique de la danse et surtout à celle du hautbois traditionnel du Bas-Languedoc pour lequel désormais le souffle lui manque.
Après l'obtention de son diplôme d'herboriste, il devient droguiste et s'installe dans une pharmacie-droguerie-herboristerie au 33 rue Boëldieu, à Béziers, dès 1922. Il rencontre Marie-Louise Amalric, sa future femme, qui deviendra costumière des formations folkloriques dont Léonce Beaumadier sera le responsable à partir de 1937.
De leur mariage naissent deux fils, Philippe et Paul, tous deux prêtres dans le Biterrois. Le premier décède prématurément de la tuberculose à l'âge de 25 ans, tandis que Paul, ordonné prêtre à Sète puis à Béziers, assiste son père dans ses travaux de recherches et de sauvegarde du patrimoine immatériel bas-languedocien. Léonce Beaumadier mène une vie professionnelle discrète et confortable, ce qui lui permet détudier le folklore local, discipline nouvelle dans la France de l'Entre-deux guerres. Pendant l'Occupation, Léonce Beaumadier répond aux demandes d'organisation de spectacles folkloriques qui émanent de l'administration, mais également des prisonniers de guerre en Allemagne. À la Libération, Léonce Beaumadier reprend ses collectages, mais il contracte une maladie articulaire au niveau des mains et des doigts, ce qui le contraint à renoncer définitivement à toutes les pratiques instrumentales.
Après une jeunesse très studieuse, et une Grande guerre douloureuse, Léonce Beaumadier se découvre une passion quasi-obsessionnelle pour le hautbois traditionnel du Bas-Languedoc, pour les danses populaires de la région et pour leur collectage.
Avec Clardeluno (Jeanne Barthès), Auguste Domergue (dit Frigoulet de la Gardiolo) et Léon Cordes, Léonce Beaumadier est le co-fondateur, de L'Escolo Trencavel, école félibréenne au sein de laquelle il dirige une section de danses traditionnelles costumées à partir de 1937. La même année, dès la création de la revue Trencavel, il entreprend une grande enquête sur le folklore du Bas-Languedoc auprès des derniers pratiquants.
Devenu membre du Félibrige, distingué par une cigale d'argent en 1942 et discrètement récompensé aux Jeux floraux de Roussillon de 1960, Beaumadier entreprend la sauvegarde du folklore local menacé par l'industrialisation et l'exode rural. Il collecte et rédige, de 1937 à 1980, une masse colossale de notes manuscrites, et théorise l'évolution des principales danses, notamment celles du Chevalet et des Treilles. Il collectionne tous les ouvrages et toutes les revues qui traitent de culture régionale en langue d'oc.
Il procède également à l'enregistrement sonore sur bandes magnétiques des derniers ménétriers, et sauvegarde le répertoire traditionnel des frères Emilien et Edouard Briançon, de Michel Biau, de Léon Larose et de Pierre-Joseph Cavaillé dit Lo Gueil, dernier joueur de fifre d'une longue descendance à Vendres.
À la mort de Léonce Beaumadier, le fonds est dispersé entre les héritiers directs, l'Escolo Trencavel et le groupe folklorique local, les Jardinières de l'Orb. Une partie importante de ses notes a été déposée au musée du Biterrois par l'Escolo Trencavel dont il fut un temps le Capiscol. Aujourd'hui, le fonds Léonce Beaumadier est réuni dans son intégralité dans les locaux de l'association Farandole biterroise- Escolo Trencavel.
Frédéric Léonce Beaumadier, dich Léonce Beaumadier, es nascut a Besièrs a la fin del sègle XIX, dins una familha borgesa. Sos parents, Numa e Felipina Beaumadier, son fornièrs a Besièrs, avenguda del Colonèl d'Ornano ; orientan lo jove Léonce cap a d'estudis de farmacia à Montpelhièr ; a costat, Léonce practica la clarineta, l'autbòi tradicional, e assistís abans la Granda guèrra a fèstas popularas.
Léonce Beaumadier aviá començat, a l'Estudiantina de Bésièrs, doas formacions : de jogaire de mandolina, e d'autbòi classic, arrestadas pr'amor de son engatjament volontari en 1913, puèi per la mobilizacion d'agost de 1914. Nomenat caporal dins lo 119en regiment d'infantariá, es grèvament nafrat per d'esclats d'obús de 210 milimètres lo 19 d’agost de 1915, puei es victima d'un espotiment toracic pr'amor de l'afondrament de son pòste avançat pendent las batèstas de l'Artois, à Neuville Saint-Vaast. D’ara en la, Léonce Beaumadier renóncia abans l'ora à la practica de las danças et subretot à la practica de l'autbòi tradicional del Lengadòc-Bas per lo qual l'alen li manca.
Aprèp la capitada de son diplòma d'erborista, se fa droguista e s'installa dins une farmaciá-droguariá-erboristariá al 33 de la carrièira Boëldieu, a Besièrs, en 1922. Rescontra lèu Maria-Loise Amalric, sa futura femna, que se farà tamben costumièira de las còlas folcloricas de Léonce Beaumadier, tre 1937.
D'aquel maridatge naisson dos enfants, Felip et Paul, totis dos curats dins lo Besierenc. Lo primièr defunta abans l'ora de la tisia à l'edat de 25 ans, mentre que Paul, ordenat preire a Cette puei a Besièrs, ajuda son paire dins lo trabalh de recercas et de salvagarda del patrimòni immaterial del Lengadòc-Bas. Léonce Beaumadier mena una vida professionala discrèta et confortabla, çò que li permet d'estudiar lo folclòre local, matèria novèla dins la França de las annadas 1930. Pendent l'Ocupacion, Léonce Beaumadier respond a las demandas d'organizacion d'espectacles folclorics que venon de l'administracion, mas tanben dels presonièrs de guèrra en Alemanha. A la Liberacion, Léonce Beaumadier recomença sos collectatges, mas aganta una malautiá articulara al nivèl de las mans e dels dets, e fin finala renóncia definitivament a practicar la musica tradicionala.
Aprèp una joinessa estudiosa, e una Granda guèrra dolorosa, Léonce Beaumadier se trapa una passion quasiment obsessionala per l'autbòi tradicional del Lengadòc-Bas, per las danças popularas localas, e mai per lor collectatge.
Amb Clardeluno (Jeanna Barthès), Auguste Domergue (escaisnomat Frigoulet de la Gardiolo) e mai Leon Còrdas, Léonce Beaumadier es l'un de los fondadors de L'Escolo Trencavel, escòla felibrenca dins la quala mena una còla de danças tradicionalas en costum tre l'annada 1937. La meteissa annada, amb la creacion de sa revista en òc Trencavel, comença une granda enquista a prepaus del folclòr en Lengadòc-Bas alprèp dels darrièrs practicants.
Vengut membre del Felibritge, nomenat Mestre d'Òbra amb la cigala d'argent en 1942 e discrètament recompensat als jòcs florals de Rosselhon de 1960, Beaumadier entrepren la salvagarda del folclòr local menaçat per l'industrializacion e mai l'exòde rural. Collecta qué ? e escriu, entre 1937 e 1980, tot un molon de nòtas manuscritas, et teoriza la mudason de las principalas danças, subretot las del Chivalet et de las Trelhas. Collecciona totas las òbras et totas las revistas que parlan de cultura regionala en lenga d'òc.
Procedís tanben a la gravadura sus de bandas manheticas dels darrièrs sonaires, et salvagarda lo repertòri tradicional dels fraires Emilien e Edouard Briançon, de Michel Biau, de Léon Larose e de Pierre-Joseph Cavaillé, dich Lo Gueil, darrièr pifraire d'una longa descendéncia dins lo vilatge de Vendres.
A la mòrt de Léonce Beaumadier en 1980, lo fons es escampilhat entre les eiretièrs dirèctes, l'Escolo Trencavel e mai la còla folclorica locala, les Jardinières de l'Orb. Une partida importanta de sas nòtas foguèron depausadas al musèu del Besierenc per l'Escolo Trencavel, que Léonce Beaumadier ne foguèt un moment lo Capiscòl. Ara, lo fons Léonce Beaumadier es amassat dans sa totalitat dins la demòra de l'associacion Farandola biterrenca - Escolo Trencavel.
Bernheim de Villers, Maxence
- Maxence (pseudonyme)
- Maxenci (pseudonyme)
- Maxence Bernheim de Viviers (forme erronnée du nom)
Maxence Bernheim de Villers, descendant de la célèbre famille de galeristes Berhneim, est essentiellement connu comme auteur d'un poème bilingue, Sòrga (IEO Messatges, 1958), et d’émissions radiophoniques pour le Club d'Essai de la radiodiffusion française dirigé par le poète et dramaturge Jean Tardieu de 1946 à 1963.
Parisien, il découvre la littérature occitane contemporaine grâce à une émission du Club d'Essai consacrée au Carré de sept/Li quatre sèt, pièce de théâtre de l’écrivain Charles Galtier (1913-2004). Il entre en relation avec des poètes occitans, en particulier Sully-André Peyre (1890-1961) et Henri Espieux (1923-1971) et consacre dès lors plusieurs émissions à la poésie occitane.
Quand il écrit son premier poème Source, il souhaite que celui-ci soit publié avec la traduction occitane d'Henri Espieux Sòrga (IEO Messatges, 1958). Le poème est salué par Robert Lafont dans la revue Oc et les Cahiers du Sud.
Nous ne connaissons aucune autre œuvre de cet auteur.
]]>Bernheim de Villers, Maxence
- Maxence (pseudonyme)
- Maxenci (pseudonyme)
- Maxence Bernheim de Viviers (forme erronnée du nom)
Maxence Bernheim de Villers, descendant de la célèbre famille de galeristes Berhneim, est essentiellement connu comme auteur d'un poème bilingue, Sòrga (IEO Messatges, 1958), et d’émissions radiophoniques pour le Club d'Essai de la radiodiffusion française dirigé par le poète et dramaturge Jean Tardieu de 1946 à 1963.
Parisien, il découvre la littérature occitane contemporaine grâce à une émission du Club d'Essai consacrée au Carré de sept/Li quatre sèt, pièce de théâtre de l’écrivain Charles Galtier (1913-2004). Il entre en relation avec des poètes occitans, en particulier Sully-André Peyre (1890-1961) et Henri Espieux (1923-1971) et consacre dès lors plusieurs émissions à la poésie occitane.
Quand il écrit son premier poème Source, il souhaite que celui-ci soit publié avec la traduction occitane d'Henri Espieux Sòrga (IEO Messatges, 1958). Le poème est salué par Robert Lafont dans la revue Oc et les Cahiers du Sud.
Nous ne connaissons aucune autre œuvre de cet auteur.
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Berthaud, Pierre-Louis (forme référentielle française)
Fils d’instituteurs, il étudie à Bordeaux où il obtient une licence de Droit et Lettres. Mobilisé en tant que traducteur auprès des forces américaines en 1918, il est alors membre de la SFIO. Son ascension dans la fédération socialiste de la Gironde est d’ailleurs rapide puisqu’il assiste au congrès de Tours de 1920 en tant que délégué (bien que son mandat semble ne pas avoir été validé). Mais il se trouve éloigné de la vie militante pendant plusieurs années suite à un grave accident d’automobile auquel vient s’ajouter une tuberculose.
Proche du nouveau maire de Bordeaux, Adrien Marquet, il devient conservateur adjoint à la Bibliothèque municipale de Bordeaux en 1925 ; poste qu’il occupe jusqu’en 1928, année où il quitte son emploi suite à une brouille avec Marquet pour se lancer dans le journalisme en tant que secrétaire de rédaction du journal L’Avenir de la Vienne.
Il devient directeur de ce journal en 1929 et le quitte en 1932 après ce qui semble être une longue succession de brouilles qui le voient notamment accusé d’être un sympathisant de l’Action Française.
De retour en Gironde dans la maison familiale de Gaillan-en-Médoc, il tente de relancer sa carrière de journaliste en envoyant des articles à divers journaux et revues et essaie vainement de trouver une place au quotidien La Petite Gironde qui appartient au même consortium que L’Avenir de la Vienne.
Il fait aussi là ses premiers pas dans la politique en tant que candidat. Après avoir vainement tenté en 1929 de monter une liste « républicaine d’intérêts municipaux » lors des élections municipales à Poitiers, il mène en tant que candidat républicain indépendant une liste pour les municipales de 1935 à Gaillan, terminant à la deuxième place, derrière la liste de droite et devant celle de gauche.
Il rejoint finalement Paris en 1937, époque à laquelle il démissionne de la franc-maçonnerie à laquelle il avait été initié à Bordeaux en mars 1927. C’est à cette époque, semble-t-il, qu’il se met à faire plus régulièrement des piges pour divers journaux. Marié en janvier 1939 à Juliette Dissel, il s’occupe à la même période de l’accueil des intellectuels catalans réfugiés qui sont hébergés à Roissy-en-Brie. Il devient par ailleurs directeur-gérant de la Revista de Catalunya pour les numéros édités en France en 1939-1940 et s’occupe du secrétariat de la Fondation Ramon Llull.
Il quitte Paris lors de l’exode en juin 1940 pour rejoindre le sud. On le retrouve à Vichy en octobre 1940. Il occupe alors un poste de rédacteur au ministère de l’Information du gouvernement de Vichy. Là, dès le début de 1941, il entre en contact avec les services anglais pour leur transmettre des informations, notamment les minutes de la commission d’armistice de Wiesbaden. Il devient membre du réseau de résistance Mithridate et est arrêté par la Gestapo le 21 janvier 1944 interné à Moulins puis à Compiègne avant d’être déporté à Dachau le 6 juin 1944.
De retour de déportation en mai 1945, son divorce ayant été prononcé pendant sa déportation, il se remarie avec Madeleine Castelain, rencontrée alors qu’ils travaillaient dans le même service du ministère de l’Information de Vichy. Il reprend rapidement ses activités de journaliste parlementaire et devient syndic de la presse parlementaire entre 1947 et 1949. Il assure par ailleurs le secrétariat du Comité international des anciens détenus de Dachau et représente à ce titre la France à la Commission internationale pour Service international de recherches sur les archives de la déportation conservées à Arolsen, ainsi que la vice-présidence de l’Amicale des Anciens de Dachau et la gérance et la direction de la revue de cette association.
Après un échec aux élections législatives de 1951 dans le Tarn où il s’est présenté sous l’étiquette RPF, il est désigné le 11 juillet 1952 par l’Assemblée nationale, conseiller de l’Union Française avec l’étiquette UFAS (gaulliste). Cette charge l’amène à présider la Commission de l’Information et à être délégué de l’assemblée auprès de l’UNESCO. Son action parlementaire trouve son point d’orgue lors du débat sur le traité instituant la Communauté Européenne de Défense contre laquelle il prend fait et cause en 1954. Il est toujours conseiller de l’Union Française lorsqu’il décède d’une crise cardiaque le 6 août 1956.
Pierre-Louis Berthaud s’intéresse très tôt à la langue d’oc et devient peu à peu un militant actif. En contact avec la langue dès la prime enfance dans la maison familiale où vivent ses grand-parents à Gaillan, il dit avoir pris conscience à l’adolescence de l’unité de la langue d’oc lorsque, ayant acheté une brochure intitulée Poètes provençaux modernes, il se rendit compte que le parler de Gaillan était, à peu de choses près, celui utilisé par les félibres provençaux.
Dès le début des années 1920, il est en contact avec Ismaël Girard et, très certainement, abonné à Oc. Il faut sans doute voir en partie dans ce rapprochement l’intérêt qu’il développe alors pour la Catalogne à laquelle il consacrera de nombreux articles jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. C’est d’ailleurs cet intérêt qui l’amène à prendre contact au début des années 1930 avec Louis Alibert et l’abbé Joseph Salvat. En 1930, il participe aux fêtes du centenaire de Frédéric Mistral et est impressionné par Charles Maurras. C’est à la suite de ces fêtes qu’il va donner à Bordeaux et Poitiers des conférences consacrées au poète provençal, conférences réunies en 1931 dans une brochure intitulée Frédéric Mistral, la langue occitane et la latinité.
Curieux, sans cesse à la recherche de nouvelles informations il est abonné à la revue Calendau animée par Pierre Azéma et Léon Teissier, et se rapproche dès 1934 de la revue Occitania pour laquelle il écrit quelques articles en tant que correspondant pour la Gascogne. Intéressé par le projet politique que porte Occitania, il participe en décembre 1935 à Narbonne au congrès des Amis d’Occitania duquel sortira un « Programme occitaniste de base » à tendance fédéraliste. Lorsqu’il s’installe à Paris en 1937, il rentre rapidement en contact avec les Amis de la Langue d’Oc, l’école félibréenne parisienne, dont il devient vite un membre actif. C’est à ce moment-là qu’il se lie véritablement d’amitié avec Jean Lesaffre qui participe lui-aussi à l’aventure d’Occitania. C’est à ce titre de membre des Amis de la Langue d’Oc qu’il organise l’accueil des intellectuels catalans.
En 1939, il prend en charge depuis Paris l’édition d’un journal destiné aux soldats occitans sur le front. Ce sera Oc – titre que lui confie alors Ismaël Girard – édition de guerre qui paraît le temps de cinq numéros entre janvier et mai 1940.
Le fait d’avoir un emploi au ministère de l’Information à Vichy ne freine pas l’action militante de Pierre-Louis Berthaud. Il continue par exemple à gérer pour les Catalans la Revista de Catalunya et la Fondation Ramon Llull. C’est encore à Vichy qu’il crée en 1942 un Centre Permanent de Défense de la Langue d’Oc après avoir publié en 1941 dans la Revue Universelle ses "Réflexions sur l’enseignement de la langue d’oc". Ce Centre Permanent de Défense de la Langue d’Oc a toutefois une activité limitée puisqu’il est porté essentiellement par le seul Pierre-Louis Berthaud.
Celui-ci n’en est pas moins actif et s’implique notamment dans les vifs débats suscités dans la presse nationale et régionale par le décret Carcopino du 24 décembre 1942 qui autorise un enseignement facultatif des dialectes locaux. Toujours à Vichy, reprenant une idée de Max Rouquette du temps de la revue Occitania, il tente de créer un Office de Presse Occitane destiné à envoyer aux journaux nationaux et régionaux des articles sur la langue et les débats suscités autour d’elle. Là encore, l’échec est patent faute de pouvoir s’appuyer sur un collectif de militants susceptibles de prendre en charge une partie du travail.
C’est à cette époque, vraisemblablement depuis 1938-1939, que Pierre-Louis Berthaud travaille à une bibliographie occitane, mais ses fiches disparaissent après son arrestation par la Gestapo en janvier 1944. Il n’en arrive pas moins à publier en 1942 une Bibliographie gasconne du Bordelais.
De retour de déportation, il reprend son activité militante en faveur de la langue d’oc. Il réussit ainsi à faire publier en 1946 le premier volume de sa Bibliographie occitane (1919-1942). En 1947, il publie avec Jean Lesaffre un Guide des études occitanes. Cette même année, lors de la Sainte-Estelle de Périgueux, il est élu majoral du Félibrige, succédant avec la cigale du Tarn à Jean Charles-Brun, ce qui n’est pas sans éveiller quelques tensions au sein du Félibrige eu égard au fait que Pierre-Louis Berthaud est aussi proche de l’Institut d’Études Occitanes dont il intègre le conseil d’administration. Son investissement en faveur de la langue et de la culture catalanes ne se démentent pas non plus ; il participe en 1945 à la création à Paris de l'Institut Català d'Art i Cultura, et de la revue Presencia Catalana dont il deviendra directeur-gérant en 1948, année où il préside la commission organisatrice des Jocs Florals de la Llengua Catalana, de Paris.
C’est entre 1950 et 1951 qu’il s’investit dans ce qui apparaitra pour nombre de militants en faveur de la langue d’oc de cette époque comme son action la plus importante : en tant que fin connaisseur des mœurs parlementaires et délégué parisien du Cartel de Défense des Langues Régionales, il œuvre en coulisse auprès des députés, sénateurs et ministres en faveur du vote de la loi Deixonne sur l’enseignement des langues et dialectes locaux.
Pour autant, Pierre-Louis Berthaud n’abandonne pas ses travaux de recherche. Il travaille à un deuxième volume de la bibliographie occitane et profite de sa campagne électorale dans le Tarn en 1951 pour effectuer des recherches dans divers fonds d’archives et découvre ainsi la poétesse albigeoise Suzon de Terson (1657-1684). Le début des années 1950 est aussi le moment où les relations entre Pierre-Louis Berthaud et le Félibrige se tendent. Début 1952, avec l’abbé Joseph Salvat et Frédéric Mistral Neveu, il remet sur le tapis un sujet sensible en lançant auprès du Félibrige une démarche en vue de lever « l’indignité consistoriale » qui touche Charles Maurras depuis la Libération. En 1951, c’est grâce à lui que lors de la Sainte-Estelle d’Aurillac Pierre Rouquette est élu majoral contre Charles Rostaing. Cette élection fait ressurgir le conflit latent entre « Provençaux » et « Occitans ». L’année suivante, lors de la Sainte-Estelle de Clermont-l’Hérault, les trois candidats « occitans », Jean Lesaffre, Léon Cordes et Roger Barthe sont battus par des candidats « provençaux » après une intense campagne menée auprès du consistoire par des majoraux « provençaux » et Sully-André Pierre. Parrain de Jean Lesaffre qui se présentait au majoralat en hommage à Joseph Loubet dont la cigale était vacante après sa mort, Pierre-Louis Berthaud vit particulièrement mal ce camouflet. C’est en réaction à ce qu’il considère comme une machination qu’il démissionne en juin 1952 de son titre de majoral et qu’il publie une acerbe Letro au Capoulié sus lis eleicioun de Clarmount e l’anamen dóu Felibrige. Sa démission rejetée lors de la Sainte-Estelle de 1953, il demeure majoral mais a tôt fait de réserver son action militante à l’Institut d’Études Occitanes et de devenir un véritable trouble fête au sein du Félibrige en jouant notamment un rôle essentiel dans la mise en place d’une véritable contre-cérémonie pour célébrer les cent ans de l’association en 1954 en Avignon et en convaincant les ayant-droits de Théodore Aubanel d’éditer les œuvres du poète en graphie classique.
Bien qu’occupé par ailleurs par ses différentes activités, parlementaires ou au sein des associations d’anciens déportés, Pierre-Louis Berthaud consacre beaucoup d’énergie jusqu’à sa mort à l’Institut d’Études Occitanes au sein duquel il apparait comme un conseiller très influent. Son dernier projet est la reprise du titre Occitania avec Ismaël Girard. Les deux hommes, avec l’aide de Robert Lafont, entendent créer un journal d’information économique et culturelle destiné à sensibiliser les milieux d’affaires aux perspectives de développement des régions occitanes. Trois numéros paraissent en 1956 avant la mort de Pierre-Louis Berthaud. Le journal continuera à paraître sous l’autorité d’Ismaël Girard jusqu’en 1962.
]]>Pierre-Louis Berthaud (Bordeaux, Gironde, 24 août 1899, Séry-Magneval, Oise, 8 août 1956), journaliste, homme politique, majoral du Félibrige (Cigale du Tarn), membre de l’Institut d’Études Occitanes (IEO), franc-maçon, cofondateur de la revue Occitania (1956).
Berthaud, Pierre-Louis (forme référentielle française)
Fils d’instituteurs, il étudie à Bordeaux où il obtient une licence de Droit et Lettres. Mobilisé en tant que traducteur auprès des forces américaines en 1918, il est alors membre de la SFIO. Son ascension dans la fédération socialiste de la Gironde est d’ailleurs rapide puisqu’il assiste au congrès de Tours de 1920 en tant que délégué (bien que son mandat semble ne pas avoir été validé). Mais il se trouve éloigné de la vie militante pendant plusieurs années suite à un grave accident d’automobile auquel vient s’ajouter une tuberculose.
Proche du nouveau maire de Bordeaux, Adrien Marquet, il devient conservateur adjoint à la Bibliothèque municipale de Bordeaux en 1925 ; poste qu’il occupe jusqu’en 1928, année où il quitte son emploi suite à une brouille avec Marquet pour se lancer dans le journalisme en tant que secrétaire de rédaction du journal L’Avenir de la Vienne.
Il devient directeur de ce journal en 1929 et le quitte en 1932 après ce qui semble être une longue succession de brouilles qui le voient notamment accusé d’être un sympathisant de l’Action Française.
De retour en Gironde dans la maison familiale de Gaillan-en-Médoc, il tente de relancer sa carrière de journaliste en envoyant des articles à divers journaux et revues et essaie vainement de trouver une place au quotidien La Petite Gironde qui appartient au même consortium que L’Avenir de la Vienne.
Il fait aussi là ses premiers pas dans la politique en tant que candidat. Après avoir vainement tenté en 1929 de monter une liste « républicaine d’intérêts municipaux » lors des élections municipales à Poitiers, il mène en tant que candidat républicain indépendant une liste pour les municipales de 1935 à Gaillan, terminant à la deuxième place, derrière la liste de droite et devant celle de gauche.
Il rejoint finalement Paris en 1937, époque à laquelle il démissionne de la franc-maçonnerie à laquelle il avait été initié à Bordeaux en mars 1927. C’est à cette époque, semble-t-il, qu’il se met à faire plus régulièrement des piges pour divers journaux. Marié en janvier 1939 à Juliette Dissel, il s’occupe à la même période de l’accueil des intellectuels catalans réfugiés qui sont hébergés à Roissy-en-Brie. Il devient par ailleurs directeur-gérant de la Revista de Catalunya pour les numéros édités en France en 1939-1940 et s’occupe du secrétariat de la Fondation Ramon Llull.
Il quitte Paris lors de l’exode en juin 1940 pour rejoindre le sud. On le retrouve à Vichy en octobre 1940. Il occupe alors un poste de rédacteur au ministère de l’Information du gouvernement de Vichy. Là, dès le début de 1941, il entre en contact avec les services anglais pour leur transmettre des informations, notamment les minutes de la commission d’armistice de Wiesbaden. Il devient membre du réseau de résistance Mithridate et est arrêté par la Gestapo le 21 janvier 1944 interné à Moulins puis à Compiègne avant d’être déporté à Dachau le 6 juin 1944.
De retour de déportation en mai 1945, son divorce ayant été prononcé pendant sa déportation, il se remarie avec Madeleine Castelain, rencontrée alors qu’ils travaillaient dans le même service du ministère de l’Information de Vichy. Il reprend rapidement ses activités de journaliste parlementaire et devient syndic de la presse parlementaire entre 1947 et 1949. Il assure par ailleurs le secrétariat du Comité international des anciens détenus de Dachau et représente à ce titre la France à la Commission internationale pour Service international de recherches sur les archives de la déportation conservées à Arolsen, ainsi que la vice-présidence de l’Amicale des Anciens de Dachau et la gérance et la direction de la revue de cette association.
Après un échec aux élections législatives de 1951 dans le Tarn où il s’est présenté sous l’étiquette RPF, il est désigné le 11 juillet 1952 par l’Assemblée nationale, conseiller de l’Union Française avec l’étiquette UFAS (gaulliste). Cette charge l’amène à présider la Commission de l’Information et à être délégué de l’assemblée auprès de l’UNESCO. Son action parlementaire trouve son point d’orgue lors du débat sur le traité instituant la Communauté Européenne de Défense contre laquelle il prend fait et cause en 1954. Il est toujours conseiller de l’Union Française lorsqu’il décède d’une crise cardiaque le 6 août 1956.
Pierre-Louis Berthaud s’intéresse très tôt à la langue d’oc et devient peu à peu un militant actif. En contact avec la langue dès la prime enfance dans la maison familiale où vivent ses grand-parents à Gaillan, il dit avoir pris conscience à l’adolescence de l’unité de la langue d’oc lorsque, ayant acheté une brochure intitulée Poètes provençaux modernes, il se rendit compte que le parler de Gaillan était, à peu de choses près, celui utilisé par les félibres provençaux.
Dès le début des années 1920, il est en contact avec Ismaël Girard et, très certainement, abonné à Oc. Il faut sans doute voir en partie dans ce rapprochement l’intérêt qu’il développe alors pour la Catalogne à laquelle il consacrera de nombreux articles jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. C’est d’ailleurs cet intérêt qui l’amène à prendre contact au début des années 1930 avec Louis Alibert et l’abbé Joseph Salvat. En 1930, il participe aux fêtes du centenaire de Frédéric Mistral et est impressionné par Charles Maurras. C’est à la suite de ces fêtes qu’il va donner à Bordeaux et Poitiers des conférences consacrées au poète provençal, conférences réunies en 1931 dans une brochure intitulée Frédéric Mistral, la langue occitane et la latinité.
Curieux, sans cesse à la recherche de nouvelles informations il est abonné à la revue Calendau animée par Pierre Azéma et Léon Teissier, et se rapproche dès 1934 de la revue Occitania pour laquelle il écrit quelques articles en tant que correspondant pour la Gascogne. Intéressé par le projet politique que porte Occitania, il participe en décembre 1935 à Narbonne au congrès des Amis d’Occitania duquel sortira un « Programme occitaniste de base » à tendance fédéraliste. Lorsqu’il s’installe à Paris en 1937, il rentre rapidement en contact avec les Amis de la Langue d’Oc, l’école félibréenne parisienne, dont il devient vite un membre actif. C’est à ce moment-là qu’il se lie véritablement d’amitié avec Jean Lesaffre qui participe lui-aussi à l’aventure d’Occitania. C’est à ce titre de membre des Amis de la Langue d’Oc qu’il organise l’accueil des intellectuels catalans.
En 1939, il prend en charge depuis Paris l’édition d’un journal destiné aux soldats occitans sur le front. Ce sera Oc – titre que lui confie alors Ismaël Girard – édition de guerre qui paraît le temps de cinq numéros entre janvier et mai 1940.
Le fait d’avoir un emploi au ministère de l’Information à Vichy ne freine pas l’action militante de Pierre-Louis Berthaud. Il continue par exemple à gérer pour les Catalans la Revista de Catalunya et la Fondation Ramon Llull. C’est encore à Vichy qu’il crée en 1942 un Centre Permanent de Défense de la Langue d’Oc après avoir publié en 1941 dans la Revue Universelle ses "Réflexions sur l’enseignement de la langue d’oc". Ce Centre Permanent de Défense de la Langue d’Oc a toutefois une activité limitée puisqu’il est porté essentiellement par le seul Pierre-Louis Berthaud.
Celui-ci n’en est pas moins actif et s’implique notamment dans les vifs débats suscités dans la presse nationale et régionale par le décret Carcopino du 24 décembre 1942 qui autorise un enseignement facultatif des dialectes locaux. Toujours à Vichy, reprenant une idée de Max Rouquette du temps de la revue Occitania, il tente de créer un Office de Presse Occitane destiné à envoyer aux journaux nationaux et régionaux des articles sur la langue et les débats suscités autour d’elle. Là encore, l’échec est patent faute de pouvoir s’appuyer sur un collectif de militants susceptibles de prendre en charge une partie du travail.
C’est à cette époque, vraisemblablement depuis 1938-1939, que Pierre-Louis Berthaud travaille à une bibliographie occitane, mais ses fiches disparaissent après son arrestation par la Gestapo en janvier 1944. Il n’en arrive pas moins à publier en 1942 une Bibliographie gasconne du Bordelais.
De retour de déportation, il reprend son activité militante en faveur de la langue d’oc. Il réussit ainsi à faire publier en 1946 le premier volume de sa Bibliographie occitane (1919-1942). En 1947, il publie avec Jean Lesaffre un Guide des études occitanes. Cette même année, lors de la Sainte-Estelle de Périgueux, il est élu majoral du Félibrige, succédant avec la cigale du Tarn à Jean Charles-Brun, ce qui n’est pas sans éveiller quelques tensions au sein du Félibrige eu égard au fait que Pierre-Louis Berthaud est aussi proche de l’Institut d’Études Occitanes dont il intègre le conseil d’administration. Son investissement en faveur de la langue et de la culture catalanes ne se démentent pas non plus ; il participe en 1945 à la création à Paris de l'Institut Català d'Art i Cultura, et de la revue Presencia Catalana dont il deviendra directeur-gérant en 1948, année où il préside la commission organisatrice des Jocs Florals de la Llengua Catalana, de Paris.
C’est entre 1950 et 1951 qu’il s’investit dans ce qui apparaitra pour nombre de militants en faveur de la langue d’oc de cette époque comme son action la plus importante : en tant que fin connaisseur des mœurs parlementaires et délégué parisien du Cartel de Défense des Langues Régionales, il œuvre en coulisse auprès des députés, sénateurs et ministres en faveur du vote de la loi Deixonne sur l’enseignement des langues et dialectes locaux.
Pour autant, Pierre-Louis Berthaud n’abandonne pas ses travaux de recherche. Il travaille à un deuxième volume de la bibliographie occitane et profite de sa campagne électorale dans le Tarn en 1951 pour effectuer des recherches dans divers fonds d’archives et découvre ainsi la poétesse albigeoise Suzon de Terson (1657-1684). Le début des années 1950 est aussi le moment où les relations entre Pierre-Louis Berthaud et le Félibrige se tendent. Début 1952, avec l’abbé Joseph Salvat et Frédéric Mistral Neveu, il remet sur le tapis un sujet sensible en lançant auprès du Félibrige une démarche en vue de lever « l’indignité consistoriale » qui touche Charles Maurras depuis la Libération. En 1951, c’est grâce à lui que lors de la Sainte-Estelle d’Aurillac Pierre Rouquette est élu majoral contre Charles Rostaing. Cette élection fait ressurgir le conflit latent entre « Provençaux » et « Occitans ». L’année suivante, lors de la Sainte-Estelle de Clermont-l’Hérault, les trois candidats « occitans », Jean Lesaffre, Léon Cordes et Roger Barthe sont battus par des candidats « provençaux » après une intense campagne menée auprès du consistoire par des majoraux « provençaux » et Sully-André Pierre. Parrain de Jean Lesaffre qui se présentait au majoralat en hommage à Joseph Loubet dont la cigale était vacante après sa mort, Pierre-Louis Berthaud vit particulièrement mal ce camouflet. C’est en réaction à ce qu’il considère comme une machination qu’il démissionne en juin 1952 de son titre de majoral et qu’il publie une acerbe Letro au Capoulié sus lis eleicioun de Clarmount e l’anamen dóu Felibrige. Sa démission rejetée lors de la Sainte-Estelle de 1953, il demeure majoral mais a tôt fait de réserver son action militante à l’Institut d’Études Occitanes et de devenir un véritable trouble fête au sein du Félibrige en jouant notamment un rôle essentiel dans la mise en place d’une véritable contre-cérémonie pour célébrer les cent ans de l’association en 1954 en Avignon et en convaincant les ayant-droits de Théodore Aubanel d’éditer les œuvres du poète en graphie classique.
Bien qu’occupé par ailleurs par ses différentes activités, parlementaires ou au sein des associations d’anciens déportés, Pierre-Louis Berthaud consacre beaucoup d’énergie jusqu’à sa mort à l’Institut d’Études Occitanes au sein duquel il apparait comme un conseiller très influent. Son dernier projet est la reprise du titre Occitania avec Ismaël Girard. Les deux hommes, avec l’aide de Robert Lafont, entendent créer un journal d’information économique et culturelle destiné à sensibiliser les milieux d’affaires aux perspectives de développement des régions occitanes. Trois numéros paraissent en 1956 avant la mort de Pierre-Louis Berthaud. Le journal continuera à paraître sous l’autorité d’Ismaël Girard jusqu’en 1962.
Né le 17 mars 1945 à Parthenay (Deux-Sèvres), mort le 17 novembre 2018 à Agde (Hérault) ; militant communiste ; fonctionnaire territorial ; syndicaliste CGT ; conseiller général de l’Hérault, il est, au début des années 2000, l’un des fondateurs et animateurs du réseau « Langues et cultures de France », dont il anime le premier site internet ainsi que de nombreuses réunions publiques. Il s’intéresse à la littérature populaire de Sète, notamment à la figure de Gustave Théron, félibre, surnommé « Biscan pas ».
Jacques Blin était le fils d’un navigateur, Yvon, Georges Blin, cuisinier dans la Marine marchande, né le 17 octobre 1926 à Parthenay (Deux-Sèvres) et de Marthe, Gabrielle Ladrat, serveuse, née le 11 juillet 1925 à Ansac (Charente). Confié à ses grands-parents paternels qui vivaient à Parthenay, alors que ses parents travaillaient à Sète, il y effectua sa scolarité primaire jusqu’au certificat d’études en 1959. Il réussit l’examen d’entrée en quatrième, avec l’espoir de devenir dessinateur industriel. Il entre au collège technique de Sète où il fut orienté vers la serrurerie et poursuivit des études notamment de dessinateur en construction métallique et de dessinateur en construction mécanique. Il aspirait à entrer dans une école d’ingénieurs mais celle-ci située en région parisienne n’acceptait que des internes issus de ses rangs. Il tenta alors plusieurs concours avant d’être embauché en 1964 en remplacement dans les services techniques de la ville de Sète, comme dessinateur au service des bâtiments publics. Après son service militaire, il accepta la direction de la Maison des Jeunes et de la Culture la Corniche. En 1967, il rencontra Rose Mioch, fille et nièce de grands résistants communistes héraultais (Carmen Antonio-Mioch, Philomen Mioch, François Mioch), responsable de l’Union des Jeunes Filles de France. Ils se marièrent à Sète en septembre 1968 où naquirent leurs trois enfants : Laurence (1969), Lélia (1971), et Loïc (1974).
Jusqu’à sa retraite en septembre 2002, Jacques Blin avait mené de front un inlassable militantisme politique et syndical et une belle carrière de fonctionnaire territorial.
Atteint d’un cancer incurable contre lequel il se battait depuis trois ans, Jacques Blin mourut le 17 novembre 2018. La cérémonie civile des obsèques eut lieu le 23 novembre 2018 au funérarium municipal de Sète en présence d’une nombreuse assistance. François Liberti, ancien maire de Sète et Jean-Claude Llinares, de l’IHS CGT de l’Hérault retracèrent les étapes de sa vie, le premier insistant plutôt sur son itinéraire militant, le second sur ses travaux d’histoire sociale et politique de Sète et de l’Hérault à l’époque contemporaine. Le musicien Philippe Carcassés joua « La Fèsta d’Issanka » dont le refrain fut repris par l’assistance.
Jacques Blin était le fils d’un navigateur, Yvon, Georges Blin, cuisinier dans la Marine marchande, né le 17 octobre 1926 à Parthenay (Deux-Sèvres) et de Marthe, Gabrielle Ladrat, serveuse, née le 11 juillet 1925 à Ansac (Charente). Confié à ses grands-parents paternels qui vivaient à Parthenay, alors que ses parents travaillaient à Sète, il y effectua sa scolarité primaire jusqu’au certificat d’études en 1959. Il réussit l’examen d’entrée en quatrième, avec l’espoir de devenir dessinateur industriel. Il entre au collège technique de Sète où il fut orienté vers la serrurerie et poursuivit des études notamment de dessinateur en construction métallique et de dessinateur en construction mécanique. Il aspirait à entrer dans une école d’ingénieurs mais celle-ci située en région parisienne n’acceptait que des internes issus de ses rangs. Il tenta alors plusieurs concours avant d’être embauché en 1964 en remplacement dans les services techniques de la ville de Sète, comme dessinateur au service des bâtiments publics. Après son service militaire, il accepta la direction de la Maison des Jeunes et de la Culture la Corniche. En 1967, il rencontra Rose Mioch, fille et nièce de grands résistants communistes héraultais (Carmen Antonio-Mioch, Philomen Mioch, François Mioch), responsable de l’Union des Jeunes Filles de France. Ils se marièrent à Sète en septembre 1968 où naquirent leurs trois enfants : Laurence (1969), Lélia (1971), et Loïc (1974).
Jusqu’à sa retraite en septembre 2002, Jacques Blin avait mené de front un inlassable militantisme politique et syndical et une belle carrière de fonctionnaire territorial.
Atteint d’un cancer incurable contre lequel il se battait depuis trois ans, Jacques Blin mourut le 17 novembre 2018. La cérémonie civile des obsèques eut lieu le 23 novembre 2018 au funérarium municipal de Sète en présence d’une nombreuse assistance. François Liberti, ancien maire de Sète et Jean-Claude Llinares, de l’IHS CGT de l’Hérault retracèrent les étapes de sa vie, le premier insistant plutôt sur son itinéraire militant, le second sur ses travaux d’histoire sociale et politique de Sète et de l’Hérault à l’époque contemporaine. Le musicien Philippe Carcassés joua « La Fèsta d’Issanka » dont le refrain fut repris par l’assistance.
Il adhéra à la CGT et en 1964 à la Jeunesse communiste, puis, en 1965 au PCF où il côtoya François Liberti. En 1970, il était membre du bureau de la section de Sète du PCF (800 adhérents) et fut élu au comité fédéral. Quand Liberti, en 1996, succéda à Yves Marchand, Jacques Blin fut d’abord son chef de cabinet puis il prit en charge les services de l’état civil, de l’hygiène, de l’enseignement, en tant que secrétaire général adjoint. En 1998 jusqu’en 2004, il fut élu au conseil général de l’Hérault dans le canton de Sète II, à l’occasion d’une élection partielle provoquée par le décès de Raymond Félicès. Vice–président du conseil général, président du groupe communiste de cette assemblée, Jacques Blin en fut un membre très actif. Jacques Blin quitta le PCF au début de 2007 à cause d’un désaccord sur le choix de Marie-George Buffet, alors secrétaire nationale, comme candidate à la présidentielle : cette candidature représentait pour lui, partisan d’une candidature unitaire des forces de gauche, une erreur politique.
Au plan syndical, Jacques Blin fut un actif militant de la CGT
L’accueil et la défense des étrangers comptèrent parmi ses priorités, de même que l’égalité entre hommes et femmes et la place de la culture.
Dès les années 1970 il s’était attelé à un domaine qu’il cultiva jusqu’au terme de sa vie : l’histoire de sa ville, de sa région. Après avoir étudié la période correspondant à la Commune de Paris avec Frédéric Fesneau, il s’engagea dans les célébrations du bicentenaire de la Révolution de 1789. Une première réussite fut de retrouver une petite brochure éditée en 1939 à l’occasion du cent-cinquantenaire, Sète en 1789 de Marius Bravet, et de la rééditer. Avec la CGT et la FCPE, Jacques Blin entreprit aussi de rechercher les noms des révolutionnaires qui figuraient sur les plaques bleues de Sète, puis d’en tirer une publication. Et il réussit à attirer à Sète les acteurs du film de Roger Coggio, Le mariage de Figaro, ou la folle journée, occasion de rencontres entre acteurs, écoliers et lycéens. Plus tard, tirant les conséquences des carences de la section communiste de Sète en matière culturelle, il fut à l’origine de la création, en 2004, d’une nouvelle association, l’Espace Louis Aragon-Elsa Triolet, qui resta active jusqu’en 2007 et organisa, dans le cadre de la section sétoise du PCF, la projection de films suivis de débats.
Quand le médecin Divers droite François Commeinhes fut élu en 2001 à la mairie de Sète, Jacques Blin fut muté au musée Paul-Valéry. Il accompagna en 2003 les actions de la CGT du spectacle pendant la crise des intermittents. Il créa, avec Nicole Cordesse Ginot, responsable de la culture à la fédération du PCF 34, le groupe de travail et de réflexion Commun’art ouvert aux artistes régionaux. Pour faire connaître l’histoire de Sète, il tenait des chroniques L’Hérault du jour – La Marseillaise consacrées au passé ouvrier de la ville. Il prépara un Dictionnaire biographique du Mouvement ouvrier Cettois puis Sètois, publié en 2009 et plusieurs ouvrages concernant l’histoire sociale et culturelle de Sète et des environs, le dernier concernant le village de Loupian où il résidait depuis 2015. Il participa en 2013 à la création de l’Institut départemental d’histoire sociale de la CGT - Marcel Caille. Il en fut le secrétaire et assuma pendant longtemps la présidence. Il se rapprocha des historiens du Maitron, le Dictionnaire du Mouvement ouvrier, dirigé par Claude Pennetier, relayé dans l’Hérault par une association régionale, Maitron Languedoc-Roussillon. Cette adhésion ouvrit à Jacques Blin le Dictionnaire national et le bulletin régional Le Midi Rouge où il publia nombre de biographies et d’articles reposant sur des sources inédites. À l’assemblée générale de Rivesaltes (Pyrénées-Orientales), le 12 décembre 2009, il intégra le bureau de l’AMLR et, en 2015, le comité de lecture du Midi Rouge, bulletin de l’AMLR. Il collabora également à la revue Études héraultaises pour laquelle il préparait un article sur La Voix de la Patrie quand la mort mit fin à ce travail d’historien.
L’intérêt de Jacques Blin pour la langue et la culture occitanes fut en grande partie transmis par son beau-père, Philomen Mioch, qui pratiquait couramment la langue et fut influencé par le renouveau du mouvement occitan dans les années 1970 et par sa belle-mère Carmen, qui bien que née à Marseille, mais élevée à Barcelone, avait pour première langue le catalan.
Il s’intéressa également à la figure sétoise du Félibre Gustave Thérond (1866-1941), instituteur, félibre, fondateur du Parti communiste de Sète, surnommé « Biscan pas », auquel il a consacré un essai.
Jacques Blin créa en 2004 avec le secteur culture du PCF le réseau Langues et Cultures de France (RLCF), dans l’activité duquel il s’investit intensément jusqu’à la fin de sa vie. Il fut, en particulier, membre des groupes de travail de ce réseau qui s’efforcèrent de traduire sur le plan législatif l’enseignement des langues de France - dont l’occitan – et animèrent nombre de débats sur la question dans des instances du Front de gauche.
Ce réseau fut particulièrement actif pendant la campagne des élections présidentielles de 2012. Jacques Blin s’efforça de convaincre Jean-Luc Mélenchon du bien-fondé de la défense des « langues de France » contre lesquelles ce dernier avait manifesté depuis longtemps une hostilité jamais démentie. Jacques Blin créa, à l’occasion de ces présidentielles, un premier site internet dont il fit un lieu de réflexion et de libres débats
Né le 17 mars 1945 à Parthenay (Deux-Sèvres), mort le 17 novembre 2018 à Agde (Hérault) ; militant communiste ; fonctionnaire territorial ; syndicaliste CGT ; conseiller général de l’Hérault, il est, au début des années 2000, l’un des fondateurs et animateurs du réseau « Langues et cultures de France », dont il anime le premier site internet ainsi que de nombreuses réunions publiques. Il s’intéresse à la littérature populaire de Sète, notamment à la figure de Gustave Théron, félibre, surnommé « Biscan pas ».
Jacques Blin était le fils d’un navigateur, Yvon, Georges Blin, cuisinier dans la Marine marchande, né le 17 octobre 1926 à Parthenay (Deux-Sèvres) et de Marthe, Gabrielle Ladrat, serveuse, née le 11 juillet 1925 à Ansac (Charente). Confié à ses grands-parents paternels qui vivaient à Parthenay, alors que ses parents travaillaient à Sète, il y effectua sa scolarité primaire jusqu’au certificat d’études en 1959. Il réussit l’examen d’entrée en quatrième, avec l’espoir de devenir dessinateur industriel. Il entre au collège technique de Sète où il fut orienté vers la serrurerie et poursuivit des études notamment de dessinateur en construction métallique et de dessinateur en construction mécanique. Il aspirait à entrer dans une école d’ingénieurs mais celle-ci située en région parisienne n’acceptait que des internes issus de ses rangs. Il tenta alors plusieurs concours avant d’être embauché en 1964 en remplacement dans les services techniques de la ville de Sète, comme dessinateur au service des bâtiments publics. Après son service militaire, il accepta la direction de la Maison des Jeunes et de la Culture la Corniche. En 1967, il rencontra Rose Mioch, fille et nièce de grands résistants communistes héraultais (Carmen Antonio-Mioch, Philomen Mioch, François Mioch), responsable de l’Union des Jeunes Filles de France. Ils se marièrent à Sète en septembre 1968 où naquirent leurs trois enfants : Laurence (1969), Lélia (1971), et Loïc (1974).
Jusqu’à sa retraite en septembre 2002, Jacques Blin avait mené de front un inlassable militantisme politique et syndical et une belle carrière de fonctionnaire territorial.
Atteint d’un cancer incurable contre lequel il se battait depuis trois ans, Jacques Blin mourut le 17 novembre 2018. La cérémonie civile des obsèques eut lieu le 23 novembre 2018 au funérarium municipal de Sète en présence d’une nombreuse assistance. François Liberti, ancien maire de Sète et Jean-Claude Llinares, de l’IHS CGT de l’Hérault retracèrent les étapes de sa vie, le premier insistant plutôt sur son itinéraire militant, le second sur ses travaux d’histoire sociale et politique de Sète et de l’Hérault à l’époque contemporaine. Le musicien Philippe Carcassés joua « La Fèsta d’Issanka » dont le refrain fut repris par l’assistance.
Jacques Blin était le fils d’un navigateur, Yvon, Georges Blin, cuisinier dans la Marine marchande, né le 17 octobre 1926 à Parthenay (Deux-Sèvres) et de Marthe, Gabrielle Ladrat, serveuse, née le 11 juillet 1925 à Ansac (Charente). Confié à ses grands-parents paternels qui vivaient à Parthenay, alors que ses parents travaillaient à Sète, il y effectua sa scolarité primaire jusqu’au certificat d’études en 1959. Il réussit l’examen d’entrée en quatrième, avec l’espoir de devenir dessinateur industriel. Il entre au collège technique de Sète où il fut orienté vers la serrurerie et poursuivit des études notamment de dessinateur en construction métallique et de dessinateur en construction mécanique. Il aspirait à entrer dans une école d’ingénieurs mais celle-ci située en région parisienne n’acceptait que des internes issus de ses rangs. Il tenta alors plusieurs concours avant d’être embauché en 1964 en remplacement dans les services techniques de la ville de Sète, comme dessinateur au service des bâtiments publics. Après son service militaire, il accepta la direction de la Maison des Jeunes et de la Culture la Corniche. En 1967, il rencontra Rose Mioch, fille et nièce de grands résistants communistes héraultais (Carmen Antonio-Mioch, Philomen Mioch, François Mioch), responsable de l’Union des Jeunes Filles de France. Ils se marièrent à Sète en septembre 1968 où naquirent leurs trois enfants : Laurence (1969), Lélia (1971), et Loïc (1974).
Jusqu’à sa retraite en septembre 2002, Jacques Blin avait mené de front un inlassable militantisme politique et syndical et une belle carrière de fonctionnaire territorial.
Atteint d’un cancer incurable contre lequel il se battait depuis trois ans, Jacques Blin mourut le 17 novembre 2018. La cérémonie civile des obsèques eut lieu le 23 novembre 2018 au funérarium municipal de Sète en présence d’une nombreuse assistance. François Liberti, ancien maire de Sète et Jean-Claude Llinares, de l’IHS CGT de l’Hérault retracèrent les étapes de sa vie, le premier insistant plutôt sur son itinéraire militant, le second sur ses travaux d’histoire sociale et politique de Sète et de l’Hérault à l’époque contemporaine. Le musicien Philippe Carcassés joua « La Fèsta d’Issanka » dont le refrain fut repris par l’assistance.
Il adhéra à la CGT et en 1964 à la Jeunesse communiste, puis, en 1965 au PCF où il côtoya François Liberti. En 1970, il était membre du bureau de la section de Sète du PCF (800 adhérents) et fut élu au comité fédéral. Quand Liberti, en 1996, succéda à Yves Marchand, Jacques Blin fut d’abord son chef de cabinet puis il prit en charge les services de l’état civil, de l’hygiène, de l’enseignement, en tant que secrétaire général adjoint. En 1998 jusqu’en 2004, il fut élu au conseil général de l’Hérault dans le canton de Sète II, à l’occasion d’une élection partielle provoquée par le décès de Raymond Félicès. Vice–président du conseil général, président du groupe communiste de cette assemblée, Jacques Blin en fut un membre très actif. Jacques Blin quitta le PCF au début de 2007 à cause d’un désaccord sur le choix de Marie-George Buffet, alors secrétaire nationale, comme candidate à la présidentielle : cette candidature représentait pour lui, partisan d’une candidature unitaire des forces de gauche, une erreur politique.
Au plan syndical, Jacques Blin fut un actif militant de la CGT
L’accueil et la défense des étrangers comptèrent parmi ses priorités, de même que l’égalité entre hommes et femmes et la place de la culture.
Dès les années 1970 il s’était attelé à un domaine qu’il cultiva jusqu’au terme de sa vie : l’histoire de sa ville, de sa région. Après avoir étudié la période correspondant à la Commune de Paris avec Frédéric Fesneau, il s’engagea dans les célébrations du bicentenaire de la Révolution de 1789. Une première réussite fut de retrouver une petite brochure éditée en 1939 à l’occasion du cent-cinquantenaire, Sète en 1789 de Marius Bravet, et de la rééditer. Avec la CGT et la FCPE, Jacques Blin entreprit aussi de rechercher les noms des révolutionnaires qui figuraient sur les plaques bleues de Sète, puis d’en tirer une publication. Et il réussit à attirer à Sète les acteurs du film de Roger Coggio, Le mariage de Figaro, ou la folle journée, occasion de rencontres entre acteurs, écoliers et lycéens. Plus tard, tirant les conséquences des carences de la section communiste de Sète en matière culturelle, il fut à l’origine de la création, en 2004, d’une nouvelle association, l’Espace Louis Aragon-Elsa Triolet, qui resta active jusqu’en 2007 et organisa, dans le cadre de la section sétoise du PCF, la projection de films suivis de débats.
Quand le médecin Divers droite François Commeinhes fut élu en 2001 à la mairie de Sète, Jacques Blin fut muté au musée Paul-Valéry. Il accompagna en 2003 les actions de la CGT du spectacle pendant la crise des intermittents. Il créa, avec Nicole Cordesse Ginot, responsable de la culture à la fédération du PCF 34, le groupe de travail et de réflexion Commun’art ouvert aux artistes régionaux. Pour faire connaître l’histoire de Sète, il tenait des chroniques L’Hérault du jour – La Marseillaise consacrées au passé ouvrier de la ville. Il prépara un Dictionnaire biographique du Mouvement ouvrier Cettois puis Sètois, publié en 2009 et plusieurs ouvrages concernant l’histoire sociale et culturelle de Sète et des environs, le dernier concernant le village de Loupian où il résidait depuis 2015. Il participa en 2013 à la création de l’Institut départemental d’histoire sociale de la CGT - Marcel Caille. Il en fut le secrétaire et assuma pendant longtemps la présidence. Il se rapprocha des historiens du Maitron, le Dictionnaire du Mouvement ouvrier, dirigé par Claude Pennetier, relayé dans l’Hérault par une association régionale, Maitron Languedoc-Roussillon. Cette adhésion ouvrit à Jacques Blin le Dictionnaire national et le bulletin régional Le Midi Rouge où il publia nombre de biographies et d’articles reposant sur des sources inédites. À l’assemblée générale de Rivesaltes (Pyrénées-Orientales), le 12 décembre 2009, il intégra le bureau de l’AMLR et, en 2015, le comité de lecture du Midi Rouge, bulletin de l’AMLR. Il collabora également à la revue Études héraultaises pour laquelle il préparait un article sur La Voix de la Patrie quand la mort mit fin à ce travail d’historien.
L’intérêt de Jacques Blin pour la langue et la culture occitanes fut en grande partie transmis par son beau-père, Philomen Mioch, qui pratiquait couramment la langue et fut influencé par le renouveau du mouvement occitan dans les années 1970 et par sa belle-mère Carmen, qui bien que née à Marseille, mais élevée à Barcelone, avait pour première langue le catalan.
Il s’intéressa également à la figure sétoise du Félibre Gustave Thérond (1866-1941), instituteur, félibre, fondateur du Parti communiste de Sète, surnommé « Biscan pas », auquel il a consacré un essai.
Jacques Blin créa en 2004 avec le secteur culture du PCF le réseau Langues et Cultures de France (RLCF), dans l’activité duquel il s’investit intensément jusqu’à la fin de sa vie. Il fut, en particulier, membre des groupes de travail de ce réseau qui s’efforcèrent de traduire sur le plan législatif l’enseignement des langues de France - dont l’occitan – et animèrent nombre de débats sur la question dans des instances du Front de gauche.
Ce réseau fut particulièrement actif pendant la campagne des élections présidentielles de 2012. Jacques Blin s’efforça de convaincre Jean-Luc Mélenchon du bien-fondé de la défense des « langues de France » contre lesquelles ce dernier avait manifesté depuis longtemps une hostilité jamais démentie. Jacques Blin créa, à l’occasion de ces présidentielles, un premier site internet dont il fit un lieu de réflexion et de libres débats
Boudon-Lashermes, Albert (1882-1967)
- Boudon, Albert (forme erronée)
- Larifitanfoy (pseudonyme)
Albert Boudon-Lashermes naît le 28 février 1882 au Puy, fils de Georges Boudon et Louise Lashermes. Il tenait de son père et surtout de son oncle, Albert Boudon, passionné d’histoire locale et auteur d’importants travaux généalogiques, un goût prononcé pour l’histoire régionale. Dès l'âge de 17 ans, il écrit des pièces de théâtre dont la première est imprimée en 1899. Après des études de droit et une thèse de doctorat sur la sénéchaussée présidiale du Puy (1908), il s'intéresse à l’histoire, à la généalogie et au folklore du Puy et de la région du Velay, sur lesquels il publie de nombreux ouvrages. Albert Boudon-Lashermes meurt au Puy – où il est enterré – le 11 juillet 1967. Il laisse une œuvre considérable de poète, auteur de pièces de théâtre, historien et folkloriste. Une partie de ses collections se trouve aux Archives départementales de la Haute-Loire et la partie occitane au CIRDOC.
Occitanophone et engagé dans le grand mouvement de renaissance régionaliste du début du XXe siècle, il prend la tête de l’école félibréenne du Puy qui reçoit en 1913 le nom d’Escolo Peire Cardenal. Il rencontre Frédéric Mistral qui lui préface son ouvrage Glòri óublidado : pouèmo provençau. Mobilisé en 1914, il devient sergent-major au 286e régiment d’infanterie et fonde, le 28 janvier 1915, l'école félibréenne l’Escolo dóu Boumbardamen dans une tranchée de Lorraine, à Remières, regroupant en grande majorité des félibres issus du Velay. L’Escolo dòu boumbardamen publie l’Écho du Boqueteau, journal artisanal polycopié à l‘alcool, conçu et rédigé sur le front, qui propose des textes en français et en occitan jusqu’en 1916, date à laquelle est créée une édition entièrement en occitan (provençal) ; Boudon-Lashermes en est le rédacteur en chef de 1915 à 1919. C’est autour de Boudon que se retrouvent la plupart des écrivains félibres du front pour participer à cette aventure éditoriale qui réunit notamment Marius Jouveau, Louis Abric, Pierre Causse ou encore Francis Pouzol.
Le journal La Crounico de Sant Maiou dont il est rédacteur en chef de 1912-1923, paraît tout au long de la guerre avant d’être domicilié « en sa vigno de Chaussoun pròchi lou Puei-Santo-Mario (Auto-Lèiro) » jusqu’en 1925. Il a aussi été le rédacteur en chef de plusieurs autres publications régionalistes Le Petit Vignard (1897-1911), Terre Vellave (1924-1935), Terroirs (1936-1955) et président de l’Académie de Velay jusqu’en 1956.
]]>Albert Boudon-Lashermes, né et mort au Puy-en-Velay, docteur en droit, érudit local, journaliste, félibre (mestre en gai-sabé, vice syndic de la maintenance de Velay dans les années 30).
Boudon-Lashermes, Albert (1882-1967)
- Boudon, Albert (forme erronée)
- Larifitanfoy (pseudonyme)
Albert Boudon-Lashermes naît le 28 février 1882 au Puy, fils de Georges Boudon et Louise Lashermes. Il tenait de son père et surtout de son oncle, Albert Boudon, passionné d’histoire locale et auteur d’importants travaux généalogiques, un goût prononcé pour l’histoire régionale. Dès l'âge de 17 ans, il écrit des pièces de théâtre dont la première est imprimée en 1899. Après des études de droit et une thèse de doctorat sur la sénéchaussée présidiale du Puy (1908), il s'intéresse à l’histoire, à la généalogie et au folklore du Puy et de la région du Velay, sur lesquels il publie de nombreux ouvrages. Albert Boudon-Lashermes meurt au Puy – où il est enterré – le 11 juillet 1967. Il laisse une œuvre considérable de poète, auteur de pièces de théâtre, historien et folkloriste. Une partie de ses collections se trouve aux Archives départementales de la Haute-Loire et la partie occitane au CIRDOC.
Occitanophone et engagé dans le grand mouvement de renaissance régionaliste du début du XXe siècle, il prend la tête de l’école félibréenne du Puy qui reçoit en 1913 le nom d’Escolo Peire Cardenal. Il rencontre Frédéric Mistral qui lui préface son ouvrage Glòri óublidado : pouèmo provençau. Mobilisé en 1914, il devient sergent-major au 286e régiment d’infanterie et fonde, le 28 janvier 1915, l'école félibréenne l’Escolo dóu Boumbardamen dans une tranchée de Lorraine, à Remières, regroupant en grande majorité des félibres issus du Velay. L’Escolo dòu boumbardamen publie l’Écho du Boqueteau, journal artisanal polycopié à l‘alcool, conçu et rédigé sur le front, qui propose des textes en français et en occitan jusqu’en 1916, date à laquelle est créée une édition entièrement en occitan (provençal) ; Boudon-Lashermes en est le rédacteur en chef de 1915 à 1919. C’est autour de Boudon que se retrouvent la plupart des écrivains félibres du front pour participer à cette aventure éditoriale qui réunit notamment Marius Jouveau, Louis Abric, Pierre Causse ou encore Francis Pouzol.
Le journal La Crounico de Sant Maiou dont il est rédacteur en chef de 1912-1923, paraît tout au long de la guerre avant d’être domicilié « en sa vigno de Chaussoun pròchi lou Puei-Santo-Mario (Auto-Lèiro) » jusqu’en 1925. Il a aussi été le rédacteur en chef de plusieurs autres publications régionalistes Le Petit Vignard (1897-1911), Terre Vellave (1924-1935), Terroirs (1936-1955) et président de l’Académie de Velay jusqu’en 1956.
Albèrt Bodon-Lashermes, nascut e mòrt al Puèi de Velai, doctor en drech, erudit local, jornalista, felibre (mèstre en Gay-Saber, vice-sendic de la Mantenença de Velai dins las annadas 30).
Boudon-Lashermes, Albert (1882-1967)
- Boudon, Albert (forme erronée)
- Larifitanfoy (pseudonyme)
Albèrt Bodon-Lashermes nais lo 28 de febrièr de 1882 al Puèi, filh de Jòrdi Bodon e Loïsa Lashermes. Coma son paire e sustot son oncle Albèrt Bodon passionat d’istòria locala e autor d’importants trabalhs genealogics, a un gost marcat per l’istòria regionala. Tre l’atge de 17 ans, escriu de pèças de teatre, sa primièra es estampada en 1899. Aprèp d’estudis de drech e una tèsi de doctorat sus la senescalciá presidiala del Puèi (1908), s’interèssa a l’istòria, a la genealogia e al folclòre del Puèi e de la region de Velai, e publica d’obratges nombroses sus aquel subjècte. Albèrt Bodon-Lashermes s’escantís lo 11 de julhet de 1967 al Puèi ont es sebelit. Daissa una òbra consequenta de poèta, autor de teatre, istorian e folclorista. Una partida de sas colleccions se tròba als Archius departamentals de Naut Leir e la partida occitana al CIRDOC.
Occitanofòn e engatjat dins lo grand movement de renaissença regionalista de la debuta del sègle XX, dirigís l’escòla felibrenca del Puèi que pren lo nom d’Escolo Peire Cardenal en 1913. Rescontra Frederic Mistral que li prefàcia son obratge Glòri óublidado : pouèmo prouvençau. Mobilizat en 1914, ven sergent major al 286° regiment d’infantariá e fonda, lo 28 de genièr de 1915, l’escòla felibrenca L’Escolo dóu Boumbardamen dins una trencada de Lorena, a Remières, que recampa per la màger part de felibres de Velai. L’Escolo dóu Boumbardamen publica L’Echo du Boqueteau, jornal artesanal policopiat a l’alcoòl, concebut e escrich sul front, que propausa de tèxtes en francés e en occitan duscas a 1916, puèi una edicion n’es creada sonque en occitan de Provença. Bodon-Lashermes n’es lo cap-redactor de 1915 a 1919. Es a l’entorn de Bodon que se retròba la màger part dels escrivans felibres del front per participar a aquela aventura editoriala que reünís en particular Màrius Joveau, Loís Abric, Pèire Causse o encara Francís Pozòl.
Lo jornal La Crounico de Sant Maiou que n’es lo cap-redactor de 1912 a 1923 pareis pendent tota la guèrra abans d’èstre domiciliat « en sa vigno de Chaussoun pròchi lou Puei-Santo-Mario (Auto-Lèiro) » duscas a 1925. Es tanben cap-redactor d’autras publicacions regionalistas, Le Petit Vignard (1897-1911), Terre Vellave (1924-1935), Terroirs (1936-1955) e president de l’Academia de Velai duscas a 1956.
C'est l'estrambord ! : galéjade en cinq tableaux et en vers par Félix-Edmond Fabre et Albert Boudon-Lashermes ; [S.l.] : [s.n.], [s.d.]
CIRDOC - Fonds Boudon-Lashermes
C'est l'estrambord ! : galéjade en cinq tableaux et en vers par Félix-Edmond Fabre et Albert Boudon-Lashermes ; [S.l.] : [s.n.], [s.d.]
CIRDOC - Fonds Boudon-Lashermes