Bouéry, Jean-Bernard (1922-2019)
Bouéry, Jan-Bernat (1922-2019)
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Jean Bernard Bouéry est un écrivain provençal notament connu pour ses souvenirs de Résistance. Son œuvre lui a valu le Prix Frédéric Mistral 2002 de littérature provençale et le Grand prix littéraire de Provence 2005.</p>
<h2>Identité</h2>
<h3><b>Formes référentielles</b></h3>
<p style="text-align: justify;">Bouéry, Jan-Bernat (1922-2019)</p>
<h3>Autres formes connues</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- Bouéry, Jean-Bernard (forme française du nom)</p>
<h2>Éléments biographiques</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Né en 1922 à Besse-sur-Issole (Var), Jean-Bernard Bouéry était le fils d’un cheminot qui travaillait à l’entretien des voies. Sa mère était italienne. La famille habitait Carnoules (Var), bourgade marquée par la présence des employés de la SNCF. Elle avait élu la première municipalité communiste du département. Le père de Jean Bernard était d’ailleurs revenu communiste de la guerre de 1914. Au village, le provençal était la langue d’usage, y compris entre les enfants, même si, d’après Bouéry, l’instituteur donnait des claques si on parlait ainsi en classe...<br /> Jean-Bernard Bouéry fut touché par la poliomyélite lorsqu’il avait sept ans et en réchappa doublement handicapé, bossu et boiteux. Même s’il jouait comme tous les gosses de son âge, cette infirmité le fit souffrir en particulier à l’adolescence et le fit se retourner précocement vers son monde intérieur. Il écrivit assez tôt des poèmes. Il aurait voulu devenir maître d’école, mais son handicap lui fermait les portes de l’École normale. Il fit des études commerciales au collège Rouvière à Toulon (Var) jusqu’au brevet commercial qu’il passa à la mi-juin 1940 alors que des avions italiens bombardaient la ville. Convoqué aux Chantiers de Jeunesse, il en fut vite réformé, le 7 juillet 1942. Quelques mois après, il fut exempté du STO (Service du travail obligatoire en Allemagne). Grâce à des relations familiales, il avait pu enfin trouvé un emploi au Crédit Lyonnais à Brignoles (Var) en mars 1942. La tenue des comptes était un travail fastidieux et peu payé. Il y resta jusqu’au 31 janvier 1943. Mais quelques semaines plus tard, un cousin ouvrier de l’arsenal de Toulon le fit contacter par un résistant membre du réseau de renseignement Phalanx. Ce réseau, dirigé par Christian Pineau, était l’un des grands réseaux gaullistes, rattaché au BCRA de Londres. Alors que la Résistance locale était toute entière contrôlée par le parti communiste clandestin, il accepta de devenir agent de liaison de ce réseau avec pour pseudonyme <em>Victoire Jeannot</em> et pour matricule RH26. Il y fut officiellement incorporé comme agent P2, le 4 août 1943. Disponible, non menacé par le STO, considéré sans méfiance dans les contrôles, il assura ainsi jusqu’à la Libération la collecte et le transport des renseignements entre Nice (Alpes-Maritimes), Le Luc (Var), Carnoules, Cuers (Var), Toulon et Marseille (Bouches-du-Rhône). Ces renseignements portaient en particulier sur les terrains d’aviation de la région, l’arsenal de Toulon et les mouvements des trains destinés aux occupants (qu’il recueillait lui-même grâce à ses relations parmi les cheminots). Il conservait précieusement bien des années après les documents que le réseau lui avait remis pour identifier les avions, les grades, les unités militaires allemandes. À la Libération, il fut homologué chargé de mission de 3e classe, avec le grade de sergent, mais il se sentit comme abandonné quand on le démobilisa à la Marseille. Il dira plus tard : « Je n’étais plus rien ». <br />Revenu à une réalité difficile, souffrant de « sa jeunesse volée », il retrouva un emploi comme comptable intérimaire à la SNCF. Il traversa des moments difficiles et fit une grosse dépression en 1947. L’environnement politique et syndical à Carnoules était dur et il ne pouvait guère mettre en avant une activité résistante qui aurait nourri la suspicion, cependant il resta membre du Parti communiste jusqu’aux années soixante.<br /> Selon son témoignage, sa vie malheureuse se prolongea jusqu'à ce qu'il rencontre son épouse. Celle-ci avait 39 ans lorsqu’ils se marièrent, lui en avait 45 ans. Le couple eut un fils. Il s’installa à La Garde (Var), dans la grande banlieue de Toulon en 1974. Bouéry y trouva un environnement qui lui permit de multiplier les activités : musique, peinture d’aquarelles tournées vers les paysages de la Provence traditionnelle, photographie, apiculture, enseignement du provençal et écriture. Il était engagé près des associations de la ville de La Garde, La Farigouleto, L’Acamp et l’école de provençal.<br /> Titulaire de la carte de Combattant volontaire de la Résistance en 1948, il ne milita pas dans les associations d’anciens résistants et affectait de ne pas rechercher les décorations. Cependant ce fut pour lui une grande joie que de recevoir la Légion d’honneur, au titre de la Résistance, le 30 mai 2015. <br />Il décéda à La Garde le 20 février 2019.</p>
<h2>Engagement dans la Renaissance d’oc</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Porté par son imagination, aimant écrire, amoureux d’une certaine idée de la Provence, engagé dans le félibrige, il se mit à rédiger ses souvenirs de guerre pour s'occuper, dira-t-il, car le départ de ses abeilles (il avait une vingtaine de ruches qui avaient « déserté ») l’avait beaucoup affecté. Il décida de les écrire en provençal pour – toujours selon lui – « changer de ce qui se faisait ». Son premier ouvrage, publié en 1998, <em>E pamens lis estiéu fuguèron bèu</em>... porte en sous-titre <em>Crounico d’uno jouinesso raubado</em>. Ce sont les souvenirs quelque peu romancés de ses années de jeunesse et de Résistance. Ils furent suivis par six autres titres, édités en provençal et en français, qui lui valurent le Prix Frédéric Mistral 2002 de littérature provençale et le Grand prix littéraire de Provence 2005. <br />Il était lié d’amitiés à d’autres écrivains provençalistes varois, notamment André Dégioanni de Cabasse (Var) et Jeanne Blacas de Brignoles.</p>
<h2>Bibliographie de l'auteur</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- <em>E pamens lis estiéu fuguèron bèu ... Et pourtant les étés furent beaux…</em>, Marseille, Édicioun Prouvènço d’aro, 1998, 297 p. et rééd. 2000, 333 p. (biographie romancée) <br />- <em>L’an que ven, à Malofougasso. L’an prochain à Malefougasse</em>, Marseille, Édicioun Prouvènço d’aro, 2003, 348 p. (roman) <br />- <em>Escrit emé lou sang. Écrit avec le sang</em>, Toulon, éditions de l’Astrado, 2003 <br />- <em>Culido sus li camin doù siècle. Cueillies sur les chemins du siècle</em>, Marseille, Édicioun Prouvènço d’aro, 2006, 356 p. (nouvelles) <br />- <em>Li coumpagnoun de la niue. Les compagnons de la nuit</em>, Paris, L’harmattan, 2006, 411 p. <br />- <em>A la bello eisservo. Au gré du vent</em>, Marseille, Édicioun Prouvènço d’aro, 2009, 502 p. (roman) <br />-<em> Istori d’un couscrit de 1913. Histoire d’un conscrit de 1913</em>, Marseille, Édicioun Prouvènço d’aro, 2012, 280 p.</p>
Guillon, Jean-Marie
Centre interrégional de développement de l'occitan (Béziers)
Recherche en domaine occitan (Montpellier)
2019-04-16
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Poncy, Charles (1821-1891)
Poncy, Charles (1821-1891)
Maçon
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Maçon et protégé de George Sand, il s’est fait une place dans la génération des poètes-ouvriers d’expression française. Sa langue toulonnaise s’exprime principalement dans l’<em>Armana Prouvençau</em>. Il est élu Majoral du Félibrige en 1881.</p>
<h2>Identité</h2>
<h3>Formes référentielles</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Poncy, Charles (forme référentielle française)</p>
<h3>Autres formes connues</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">< Louis-Charles Poncy (forme complète d'état-civil)<br />< Carle Poncy (forme occitane du nom)<br />< Charle Poncy (forme occitane du nom)<br />< Cascavèu (pseudonyme)<br />< De Profundis (pseudonyme)</p>
<h2>Éléments biographiques </h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Charles Poncy est né le 4 avril 1821 à Toulon. Il est le second fils de Nicolas-Joseph Poncy, maçon toulonnais originaire de Marseille, et de Françoise Gazan, de Toulon.<br />Il commence son apprentissage de maçon dès l’âge de neuf ans, dans le « chantier » qu’il forme avec son père et son frère aîné. Il suit une courte scolarité qui lui donne le goût de la lecture. Il fait le reste de sa formation littéraire et savante française en autodidacte dans <em>Le Magasin pittoresque</em>, journal mensuel et bon marché, sorte d’encyclopédie populaire très répandue.</p>
<img style="border: 10px solid black; float: right; margin: 10px;" title="Portrait de Charles Poncy, extrait de l'ouvrage Les Ouvriers-poétes, p. 80" src="http://occitanica.eu/illustrations/Les_Ouvriers_poetes.jpg" alt="Portrait de Charles Poncy, extrait de l'ouvrage <i>Les Ouvriers-poétes</i>, p. 80" width="300" />
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Ce serait un médecin, venu soigner son père, qui aurait découvert les talents de Charles Poncy et l'aurait introduit en 1840 à l’Académie des Sciences et Belles-Lettres de Toulon où sont lus en séance publique ses premiers poèmes.<br />Le jeune poète-maçon jouit rapidement d’une certaine popularité à Toulon puis à Paris. Dès 1841 la <em>Revue Indépendante</em> publie ses poèmes, par l’entremise de François Arago. Co-fondatrice de la revue, George Sand fait, sous le pseudonyme de Gustave Bonnin, un commentaire élogieux sur la poésie de Poncy, dans le numéro du 1er novembre 1841.<br />Sous l'influence de ses protecteurs, Poncy oriente ses lectures vers des poètes tels que Hugo ou Lamartine et en profite pour améliorer sa maîtrise du français, sa langue maternelle étant l'occitan. Mais c’est Ortolan, jurisconsulte et professeur de Droit à la faculté de Paris, toulonnais et saint-simonien, qui s’enthousiasme le plus pour Poncy : il ouvre une souscription pour publier en recueil les poèmes du jeune Poncy, souscription rapidement couverte. En mars 1842 paraît le premier recueil, <em>Marines</em> (Paris : éditions Lavigne).<br /><br />Mais <em>Marines</em> a confirmé l’intérêt que lui portait George Sand, qui commence à lui écrire en avril 1842. C’est le début d’une longue amitié qui ne cesse qu’à la mort de George Sand, en 1876. L’importante correspondance entre George Sand et Charles Poncy est la source majeure pour connaître la personnalité de Poncy. On y voit une George Sand maternelle et qui dirige l’éducation d’un jeune poète, dans le sens de la cause qu’elle défend, en faveur de l’émancipation et de l’instruction des classes populaires. Le soutien de George Sand fait naître des ambitions de consécration chez le poète. Il s’obstine à vouloir être publié à Paris malgré les coûts que cela représente, sans pour autant vouloir quitter sa ville ni, dans un premier temps, son métier de maçon. Il suit avec une relative docilité les orientations littéraires et morales qu’elle lui conseille de prendre.<br />D'autres recueils suivront <em>Marines</em>, mais leur succès reste relatif. Seules quelques revues consacrent des articles aux poèmes de Poncy, notamment des revues intéressées par l'émancipation populaire comme la <em>Revue indépendante</em> et la <em>Ruche populaire</em>, journal local dirigé par le chansonnier Vinçard à tendance socialiste. Sa petite notoriété lui permet tout de même, lors d'un passage à Paris en 1845, d’être reçu dans les salons et de rencontrer quelques-uns des grands écrivains du temps.<br /><br />Il vit de son métier de maçon jusqu'en 1848, année pendant laquelle il se présente à l’Assemblée Constituante. Une lettre de George Sand, datée du 9 mars 1848 l’invite à se présenter comme député républicain, pour laisser aux ouvriers le soin de « dire leurs besoins, leurs inspirations » dans le cadre de la République. Cependant, s’il est sensible aux questions sociales, qui apparaissent dans sa poésie, et s’il assimile en partie l’idéologie de sa protectrice, il ne semble pas absolument investi dans l’action politique et ne sera d’ailleurs pas élu. Poncy ne sera jamais vraiment le poète prolétaire tant espéré par George Sand et s'il parle de sa condition d'ouvrier, il reste plutôt un poète régional qui dit Toulon et la Méditerranée.<br />Après avoir étudié le droit et la géométrie, il finit par s’affranchir de sa condition d’ouvrier, contre les avis de ses protecteurs. À partir de 1849, il occupe plusieurs postes dans différentes administrations. En 1850 il devient vice-président de la Société des Sciences et Belles-Lettres de Toulon, et en 1860 il reçoit la Légion d’Honneur.<br />Il ne cesse pas de publier pour autant, mais sa verve semble s’amenuiser.<br /><br />Il meurt le 30 janvier 1891 à Toulon, sans avoir laissé le souvenir d’un poète de grand talent : on lui prête des défauts souvent reprochés aux poètes qui ont eu une éducation littéraire autodidacte et assez laborieuse. Le fait de vouloir trop imiter les grands maîtres de la littérature au détriment de sa propre sensibilité poétique lui a fait produire des œuvres jugées un peu « forcées » et lourdes, inférieures en qualité au modèle suivi, et dépourvues de l’originalité, de « l’authenticité » qu’on attendait de lui en tant que prolétaire.<br />Pour autant sa ville ne l’oublie pas complètement et ne le traite pas si sévèrement que l’intelligentsia parisienne : une plaque a été posée sur sa maison et la rue porte son nom depuis 1911.</p>
<h2>Engagement dans la renaissance d’oc</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Resté toute sa vie très attaché à sa ville, il commence à produire quelques poèmes en occitan provençal, sa langue maternelle, après les événements de 1848. Ceux-ci paraissent dans l’<em>Armana Prouvençau</em> à partir de 1860 et dans quelques autres revues locales. Ses poèmes seront publiés plus tard dans <em>La Pignato</em>, à Toulon. Il participe au mouvement félibréen et entretient des relations avec les figures du mouvement en Provence, Mistral, Aubanel mais surtout Roumanille. Il est élu majoral du Félibrige (<em>Cigalo di Mauro</em>) en 1881.<br /><br />Il reste cependant une personnalité assez mineure de la littérature d’expression occitane.<br />Quasiment absent des ouvrages d’histoire littéraire occitane, il est éventuellement mentionné (C. Camproux, <em>Histoire de la littérature occitane</em>, 1953, rééd. 1971, p. 148 e J. Rouquette, <em>La Littérature d'oc</em>, Que sais-je? 1963, p. 83) aux côtés des poètes-ouvriers occitans tels que Jasmin, Reboul, Peyrottes, etc. É. Ripert lui consacre une sous-partie dans <em>la Renaissance provençale</em> et un paragraphe dans <em>Le Félibrige</em>, et J. Fourié le compte dans les entrées de son dictionnaire. Mistral le cite dans une note de <em>Mirèio</em> (chant VI, note II), aux côtés d’autres écrivains d’expression française originaires du Midi. Mais, localement, son prestige d'auteur français reconnu à Paris lui a valu l'hommage, en provençal, d'écrivains de Toulon : outre son frère Alexandre, Louis Pélabon ou Etienne Garcin.<br /><br />Quelques hommages lui sont rendus au moment du centenaire de sa mort dans des revues telles que <em>Lou felibrige</em>, <em>Prouvenço d’aro</em> et, à Toulon, <em>La Targo</em> et le <em>Bulletin des Amis du Vieux Toulon</em>. Son frère, Alexandre Poncy (1823-1870), maçon lui aussi, est l’auteur d’un recueil de <em>Pouesios prouvençalos</em> (Toulon : impr. F. Monge, 1845).</p>
<h2>Bibliographie de l'auteur</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;"><strong>Occitan</strong><br />Voir les publications de Charles Poncy référencées dans <br /><a href="http://trobador.occitanica.eu/cgi-bin/koha/opac-search.pl?idx=au&q=Poncy+Charles" target="_blank" rel="noopener">Le Trobador, catalogue international de la documentation occitane</a><br /><br /><strong>Français</strong><br />- <em>Marines</em>. Paris : éditions Lavigne, 1842 [préface de M. Ortolan]<br />- <em>Le Chantier : poésies nouvelles</em>. Paris : Perrotin, 1844 [préface de George Sand]<br />- <em>Toulon, faible revue d’une ville forte</em>. Toulon : Monge, 1845<br />- <a href="http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k37062t" target="_blank" rel="noopener"><em>Poésies de Charles Poncy, ouvrier maçon de Toulon : Marines - Le Chantier</em></a>. Paris : Société de l’industrie fraternelle, 1846 [nouvelle édition entièrement refondue par l’auteur]<br />- <a href="http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5620315g.r=poncy%2C%20charles?rk=21459;2" target="_self"><em>La chanson de chaque métier</em></a>. Paris : Cormon, 1850 ; rééd. Portraits de 76 métiers, sur des airs populaires.<br />- Fragments du <em>Bouquet de marguerites</em>. Toulon, 1851.<br />- <em>Un coin des Alpes à Moustiers</em>. Toulon : Aurel, 1855<br />- <a href="http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k68557g.r=poncy%2C%20charles?rk=85837;2#" target="_blank" rel="noopener"><em>Marguerite, ou le Frère et la Sœur</em></a>. comédie en 1 acte, en vers, imitée de Goethe, Toulon : Impr. de E. Aurel, 1858<br />- <em>Le gabier de Tamaris</em>. Toulon : Milhière, 1862<br />- <em>Œuvres complètes</em>. Paris, Hachette, 1867-1873, 9 vol. I. <em>Marines</em>, 1867 ; II. <em>Le Chantier</em>, 1868 ; III. <em>Bouquet de Marguerites</em>, 1868 ; IV. <em>La Chanson de chaque Métier</em>, 1868 ; V. <a href="http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1410705w/f7.image.r=poncy,%20charles" target="_blank" rel="noopener"><em>Regains</em></a>, 1868 ; VI.-IX. <em>Contes et Nouvelles</em>, 1869-1873 (contient quelques poésies en occitan)<br />- <em>La Loire</em>. Toulon : Milhière, 1869.<br />- <em>Toast à George Sand</em>. Toulon : Milhière, 1876<br />- <em>Reliquaire</em>. Toulon : Massonne, 1879.<br />- <em>Toulon après le choléra de 1884</em>. Toulon : Impr. de A. Isnard, 1884<br />- <em>Choses d’antan et d’aujourd’hui</em> : Tamaris et les Sablettes avant et depuis Michel-Pacha. Toulon : Impr. de A. Isnard, 1889</p>
<h2>Correspondances</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- 12 lettres de George Sand à Charles Poncy : voir la transcription des lettres en ligne sur le site <a href="http://sand.nightangel.fr/" target="_blank" data-saferedirecturl="https://www.google.com/url?hl=fr&q=http://sand.nightangel.fr/&source=gmail&ust=1490694081248000&usg=AFQjCNFdSmRmfbvGlw64SYpsVf3GRYlCOg" rel="noopener">http://sand.nightangel.fr</a> consacré à George Sand : <a href="http://sand.nightangel.fr/?search-class=DB_CustomSearch_Widget-db_customsearch_widget&widget_number=preset-default&cs-destinataire_lettre-0=Charles+Poncy&cs-lieu_lettre-1=&cs-post_date-2=&search=Rechercher" target="_blank" rel="noopener">aller sur le site</a>.<br />- <em>Correspondance de Charles Poncy à George Sand</em>, Paris, Bibliothèque historique de la ville de Paris, fonds George Sand, G 3112-G 3142<br /><a href="http://ccfr.bnf.fr/portailccfr/jsp/index_view_direct_anonymous.jsp?record=eadcgm:EADC:BHPFS031042" target="_blank" rel="noopener">voir la notice dans le Catalogue Collectif de France</a><br />- <em>Correspondance de Solange Clésinger-Sand et de Charles Poncy. 1863-1891</em> BnF Cote NAF 14661-14662<br /><a href="http://ccfr.bnf.fr/portailccfr/jsp/index_view_direct_anonymous.jsp?record=eadbam:EADC:NE003971_FRBNFEAD00000489736243" target="_blank" rel="noopener">voir la notice dans le Catalogue Collectif de France</a></p>
<hr />
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Maçon e protegit de George Sand, s’es fach una plaça dins la generacion dels poètas-obrièrs d’expression francesa. Sa lenga tolonenca s’exprimís principalament dins l’<em>Armana Prouvençau</em>. Es elegit Majoral del Felibritge en 1881.</p>
<h2>Identitat</h2>
<h3>Formas referencialas</h3>
<p>Poncy, Charles (forma referenciala francesa)</p>
<h3>Autras formas conegudas</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">< Louis-Charles Poncy (forma completa d'estat-civil)<br />< Carle Poncy (forma occitana del nom)<br />< Charle Poncy (forma occitana del nom)<br />< Cascavèu (pseudonim)<br />< De Profundis (pseudonim)</p>
<h2>Elements biografics</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Carle Poncy es nascut lo 4 d’abril 1821 a Tolon. Es lo second filh de Nicolas-Joseph Poncy, maçon tolonenc originari de Marselha, e de Françoise Gazan, de Tolon.<br />Comença son aprendissatge de maçon tre l’atge de nòus ans, dins lo « chantier » que forma amb son paire e son fraire ainat. Seguís una corta escolaritat que li dona lo gost de la lectura. Fa lo demai de sa formacion literària e sabenta en autodidacte dins lo <em>Magasin Pittoresque</em>, jornal mesadièr e bon mercat, mena d’enciclopèdia populara fòrça espandida.<img style="float: right; border: 10px solid black; margin: 10px;" src="http://occitanica.eu/illustrations/Les_Ouvriers_poetes.jpg" alt="Retrach de Carle Poncy, extrach de l'obratge <i>Les Ouvriers poétes</i>, p. 80" width="300" /></p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Seriá un metge, vengut sonhar son paire, qu’auriá descobèrt los talents de Carle Poncy e l’auriá introduch en 1840 a l’Acadèmia de las Sciéncias e Bèlas-Letras de Tolon ont son legits en sesilha publica sos primièrs poèmas.<br />Lo jove poèta-obrièr gaudís rapidament d’una cèrta popularitat a Tolon puèi a París. Tre 1841 la <em>Revue Indépendante</em> publica sos poèmas, per l’entremesa de François Arago. Co-fondadoira de la revista, George Sand, jos lo pseudonim de Gustave Bonnin, fa un comentari elogiós sus la poesia de Poncy, dins lo numero del 1èr de novembre de 1841. <br />Jos l’influéncia de sos protectors, Poncy dirigís sas lecturas vèrs de poètas coma Hugo o Lamartine e ne profiècha per melhorar sa mestresa del francés, puèi que sa lenga mairala es l’occitan. Mas es Ortolan, jusrisconsulte e professor de Drech a la facultat de París, tolonenc e sant-simonian, que mòstra lo mai d’estrambòrd : dobrís una soscripcion per publicar en recuèlh los poèmas del jove Poncy, soscripcion lèu cobèrta. En mars de 1842 pareis lo primièr recuèlh, <em>Marines</em> (París : edicions Lavigne).<br /><br />Mas <em>Marines</em> a confirmat l'interès que li portava George Sand, que comença de li escriure en abril de 1842. Es la debuta d'una longa amistat que s'acaba pas qu'amb la mòrt de George Sand, en 1876. L'importanta correspondéncia entre George Sand e Carle Poncy es la sorsa màger per conéisser la personalitat de Poncy. S'i vei una George Sand mairala que dirigís l'educacion del jove poèta, dins lo sens de la causa que defend, en favor de l'emancipacion e de l'instruccion de las classas popularas. Lo sosten de George Sand fa nàisser d'ambicions de consecracion a cò del poèta. S'obstina a voler èsser publicat a París malgrat los còstes qu'aquò representa, sens voler pasmens daissar sa vila ni, dins un primièr temps, son mestièr de maçon. Seguís amb una docilitat relativa las orientacions literàrias e moralas que Sand li conselha de prene.<br />D'autres recuèlhs seguiràn <em>Marines</em>, mas lor succès demòra relatiu. Sonque d'unas revistas consacran d'articles als poèmas de Poncy, mai que mai de revistas interessadas per l'emancipacion populara coma la <em>Revue Indépendante</em> e la <em>Ruche Populaire</em>, jornal local dirigit per lo cançonièr Vinçard a tendéncia socialista. Sa pichòta notorietat li permet, a l'escasença d'un passatge a París en 1845, d'èsser recebut dins los salons e de rescontrar d'unes dels grands escrivans del temps.<br /><br />Viu de son mestièr de maçon fins a 1848, annada pendent laquala se presenta a l'Assemblada Constituenta. Una letra de George Sand, datada del 9 de mars 1848 lo convida a se presentar coma deputat republican, per daissar als obrièrs lo suènh de « dire lors besonhs, lors inspiracions » dins l'encastre de la Republica. Totun, s'es sensible a las questions socialas, qu'apareisson dins sa poesia, e se assimila en partida l'ideologia de sa protectritz, sembla pas absoludament investit dins l'accion politica e serà d'alhors pas elegit. Poncy serà pas jamai lo poèta proletari tant esperat per George Sand e se parla de sa condicion d'obrièr, es puslèu un poèta regional que ditz Tolon e la Mediterranèa.<br />Après aver estudiat lo drech e la geometria, finís per s'afranquir de sa condicion d'obrièr contra los avises de sos protectors. A comptar de 1849, ocupa mai d'un pòste dins diferentas administracions. En 1850 ven vice-president de la Societat de Sciéncias e Bèlas-Letras de Tolon, e en 1860 recep la Legion d'Onor. Quita pas de publicar per aquò, mas son inspiracion sembla de demesir.<br /><br />Morís lo 30 de genièr 1891 a Tolon, sens aver daissat lo sovenir d'un poèta de grand talent : li son prestats de defauts sovent reprochats als poètas qu'an agut una educacion literària autodidacta e pro laboriosa. Lo fach de voler tròp imitar los grands mèstres de la literatura al detriment de sa pròpria sensibilitat poetica li a fach produire d'òbras jutjadas un pauc « forçadas » e pesugas, inferioras en qualitat al modèl seguit, e desprovesidas de l'originalitat, de « l'autenticitat » esperada d'el coma proletari.<br />Sa vila lo doblida pas completament per aquò e lo tracta pas amb tant de severitat que l'intelliguenzia parisenca : una placa foguèt pausada sus son ostal e la carrièra pòrta son nom dempuèi 1911.</p>
<h2>Engatjament dins la renaissença d'òc</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Demorat tota sa vida fòrça estacat a sa vila, comencèt de produire d'unes poèmas en occitan provençal, sa lenga mairala, aprèp los eveniments de 1848. Aquestes pareisson dins l'<em>Armana Prouvençau</em> a comptar de 1860 e dins d'unas autras revistas localas. Sos poèmas seràn publicats mai tard dins <em>La Pignato</em>, a Tolon. Participa al movement felibrenc e entreten de relacions amb las figuras del movement en Provença, Mistral, Aubanèl e subretot Romanilha. Es elegit majoral del Felibritge (Cigalo di Mauro) en 1881.<br /><br />Demòra pasmens una personalitat pro menora de la literatura d'expression occitana. Gaireben absent dels obratges d'istòria literària occitana, es eventualament mencionat (C. Camproux, <em>Histoire de la littérature occitane</em>, 1953, rééd. 1971, p. 148 e J. Rouquette, <em>La Littérature d'oc</em>, Que sais-je? 1963, p. 83) a costat dels poètas-obrièrs coma Jasmin, Reboul, Peyrottes, etc. E. Ripert li consacra una sota-partida dins <em>la Renaissance provençale</em> e un paragraf dins <em>Le Félibrige</em>, e J. Fourié lo compta dins las entradas de son diccionari. Mistral lo cita dins una nòta de <em>Mirèio</em> (cant VI, nòta II), a costat d'autres escrivans d'expression francesa originaris del Miègjorn. Mas localament, son prestigi d'autor francés reconegut a París li valguèt l'omenatge d'escriveires d'òc de Tolon : fòra son fraire Alexandre, Lois Pelabon o Estève Garcin.<br /><br />Qualques omenatges li son renduts al moment del centenari de sa mòrt dins de revistas coma <em>Lou Felibrige</em>, <em>Prouvenço d'aro</em> e, a Tolon, <em>La Targo</em> e lo <em>Bulletin des Amis du Vieux Toulon</em>. Son fraire, Alexandre Poncy (1823-1870), maçon el tanben, es l'autor d'un recuèlh de <em>Pouesios Prouvençalos</em> (Tolon : impr. Monge, 1845).</p>
<h2>Bibliografia de l'autor</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;"><strong>Occitan</strong><br />Véser las publicacions de Carle Poncy referenciadas dins<br /><a href="http://trobador.occitanica.eu/cgi-bin/koha/opac-search.pl?idx=au&q=Poncy+Charles" target="_blank" rel="noopener">Lo Trobador, catalòg internacional de la documentacion occitana</a><br /><br /><strong>Francés</strong><br />- <em>Marines</em>. París : edicions Lavigne, 1842 [prefaci de M. Ortolan]<br />- <em>Le Chantier : poésies nouvelles</em>. París : Perrotin, 1844 [prefaci de George Sand]<br />- <em>Toulon, faible revue d’une ville forte</em>. Tolon : Monge, 1845<br />- <a href="http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k37062t" target="_blank" rel="noopener"><em>Poésies de Charles Poncy, ouvrier maçon de Toulon : Marines - Le Chantier</em></a>. París : Société de l’industrie fraternelle, 1846 [novèla edicion entièirament refonduda per l’autor]<br />- <a href="http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5620315g.r=poncy%2C%20charles?rk=21459;2" target="_self"><em>La chanson de chaque métier</em></a>. París : Cormon, 1850 ; rééd. Portraits de 76 métiers, sur des airs populaires.<br />- Fragments del <em>Bouquet de marguerites</em>. Tolon, 1851.<br />- <em>Un coin des Alpes à Moustiers</em>. Tolon : Aurel, 1855<br />- <a href="http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k68557g.r=poncy%2C%20charles?rk=85837;2#" target="_blank" rel="noopener"><em>Marguerite, ou le Frère et la Sœur</em></a>. comèdia en 1 acte, en vèrses, imitada de Goethe, Tolon : Impr. de E. Aurel, 1858<br />- <em>Le gabier de Tamaris</em>. Tolon : Milhière, 1862<br />- <em>Œuvres complètes</em>. París, Hachette, 1867-1873, 9 vol. I. <em>Marines</em>, 1867 ; II. <em>Le Chantier</em>, 1868 ; III. <em>Bouquet de Marguerites</em>, 1868 ; IV. <em>La Chanson de chaque Métier</em>, 1868 ; V. <a href="http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1410705w/f7.image.r=poncy,%20charles" target="_blank" rel="noopener"><em>Regains</em></a>, 1868 ; VI.-IX. <em>Contes et Nouvelles</em>, 1869-1873 (conten d'unas poesias en occitan)<br />- <em>La Loire</em>. Tolon : Milhière, 1869.<br />- <em>Toast à George Sand</em>. Tolon : Milhière, 1876<br />- <em>Reliquaire</em>. Tolon : Massonne, 1879.<br />- <em>Toulon après le choléra de 1884</em>. Tolon : Impr. de A. Isnard, 1884<br />- <em>Choses d’antan et d’aujourd’hui</em> : Tamaris et les Sablettes avant et depuis Michel-Pacha. Tolon : Impr. de A. Isnard, 1889</p>
<h2>Correspondéncias</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- 12 letras de George Sand a Carle Poncy : véser la transcripcion de las letras en linha<span> sus lo site </span><a href="http://sand.nightangel.fr/" target="_blank" data-saferedirecturl="https://www.google.com/url?hl=fr&q=http://sand.nightangel.fr/&source=gmail&ust=1490694081248000&usg=AFQjCNFdSmRmfbvGlw64SYpsVf3GRYlCOg" rel="noopener">http://sand.nightangel.fr</a><span> consacrat a George Sand : </span><a href="http://sand.nightangel.fr/?search-class=DB_CustomSearch_Widget-db_customsearch_widget&widget_number=preset-default&cs-destinataire_lettre-0=Charles+Poncy&cs-lieu_lettre-1=&cs-post_date-2=&search=Rechercher" target="_blank" rel="noopener">anar sus lo site</a><span>.</span><br />- <em>Correspondéncia de Carle Poncy a George Sand</em>, París, Bibliothèque historique de la ville de Paris, fons George Sand, G 3112-G 3142<br /><a href="http://ccfr.bnf.fr/portailccfr/jsp/index_view_direct_anonymous.jsp?record=eadcgm:EADC:BHPFS031042" target="_blank" rel="noopener">véser la notícia dins lo <em>Catalogue Collectif de France</em></a><br />- <em>Correspondéncia de Solange Clésinger-Sand e de Carle Poncy. 1863-1891</em> BnF Cote NAF 14661-14662<br /><a href="http://ccfr.bnf.fr/portailccfr/jsp/index_view_direct_anonymous.jsp?record=eadbam:EADC:NE003971_FRBNFEAD00000489736243" target="_blank" rel="noopener">véser la notícia dins lo <em>Catalogue Collectif de France</em></a></p>
<hr />
Eyraud, Noémie
Centre interrégional de développement de l'occitan (Béziers)
Recherche en domaine occitan (Montpellier)
2017-02-06
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