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Sarrieu, Bernard (1875-1935)
Sarrieu, Bernard (1875-1935)
Description
An account of the resource
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Bernard Sarrieu est le fondateur en 1904 de l'<em>Escòlo deras Pirenéos</em>, école félibréenne des Pyrénées centrales très active au cours du XXème siècle. Majoral du Félibrige, il est connu pour avoir été un animateur polyvalent et zélé de la renaissance gasconne.</p>
<h2>Identité</h2>
<h3><b>Formes référentielles</b></h3>
<p style="text-align: justify;">Sarrieu, Bernard (1875-1935)</p>
<h2>Éléments biographiques</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Il est né le 29 juin 1875 à Montauban. Son père était professeur et directeur à l'École Normale de Montauban, mais la maison familiale était depuis plus d'une génération à Saint-Mamet.<br />Sarrieu fut un élève brillant, bachelier de rhétorique et de philosophie avec mention, admis à la 4ème place sur 24 admis au concours d'entrée de l'École Normale Supérieure à 17 ans. Il entra à l' École à 19 ans, après deux ans de maladie.<br />Il fut « camarade de promotion » de Charles Péguy<a id="1" href="#note1"><sup>1</sup></a> (<em>Feuillets mensuels</em>, 1958 : p. 136). Il est difficile de savoir quelles furent leurs relations, mais on ne peut nier certaines sensibilités communes catholiques, sociales et même philosophiques puisque, si l'on en croit Jean Castex (J. CASTEX, 2001 : p. 329), Sarrieu était bergsonien, comme Péguy.<br />Il sortit professeur de philosophie de ses trois années à l'École. Il enseigna dans différents lycées jusqu'à Auch puis Montauban en 1913 (en passant par Quimper). Les années passées loin de sa terre natale représentèrent pour lui un exil douloureux.<br />Sa santé fragile le ralentit encore dans son évolution professionnelle et il lui fallut attendre 1907 pour obtenir l'agrégation de philosophie.<br />Les éloges et hommages posthumes décrivent un homme très cultivé, consciencieux, rigoureux, curieux de toutes les disciplines (philosophie, mathématiques, astronomie, linguistique, musique, histoire, ethnologie, etc.), maîtrisant plusieurs langues romanes et germaniques, acharné au travail et volontaire, mais aussi modeste, indulgent, très sensible aux valeurs chrétiennes, pieux, bon et ouvert aux autres.<br />Il mourut de maladie le 5 janvier 1935 à Montauban et il fut enterré à Saint-Mamet. Une stèle a été dressée dans le jardin de l'église. Elle porte un médaillon de bronze avec son portrait, sculpté par Jean-Marie Mengue<a id="2" href="#note2"><sup>2</sup></a>. Une place de la ville porte le nom de Bernard Sarrieu, ainsi qu'une rue de Saint-Gaudens.</p>
<h2>Engagement dans la renaissance d'oc</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">La langue de sa famille, de petite bourgeoisie, n'était pas l'occitan mais le français. Il fut probablement assez tôt en contact avec le languedocien à Montauban et avec le gascon à Saint-Mamet. Très attaché à son terroir, il s'intéressa, semble-t-il, dès l'adolescence, au parler de son village. Il lui fallut donc apprendre le luchonnais. Il développa au même moment une curiosité pour les us et coutumes de son pays.</p>
<h3>Félibrige</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Cette curiosité le mena à se rapprocher du Félibrige. Grand admirateur de Mistral et de son œuvre, il fut d'abord membre de l'<em>Escolo Moundino</em> de Toulouse, et il publia des articles dans sa revue, <em>Terro d'òc</em>, puis il se donna pour mission de fournir au Comminges une école félibréenne. Il fonda en 1904 à Saint-Gaudens l'<em>Escòlo deras Pirenéos</em>, qu'il présenta comme une sœur de l'<em>Escole Gastou Febus</em> et de l'<em>Escolo Moundino</em> pour le Comminges, le Couserans, le Nébouzan, les Quatre Vallées et le Val d'Aran.<br />Il occupait la fonction de secrétaire-trésorier. Il créa une revue mensuelle, <em>Era Bouts dera Mountanho</em> et un almanach, l'<em>Armanac dera Mountanho</em>.<br />Il publia dans la <em>Revue de Comminges</em> (1904 : p. 62) une présentation de la nouvelle <em>Escòlo</em> en projet. Il y expliqua les raisons de cette création, les objectifs et les statuts de l'<em>Escòlo</em>. On y trouve surtout un bon résumé et un condensé des préoccupations, des idées et de la personnalité de Sarrieu, dans un vocabulaire et des associations de mots qui le révèlent bien. C'était un humaniste d’obédience profondément chrétienne. Pour le citer, les « coutumes traditionnelles », ainsi que le « langage [des] pères », sont à « considérer avec respect et affection » ; la langue d'oc est la « langue sœur » du français. Ces deux aspects, les traditions et la langue, sont conçus selon une logique de développement des populations dans l'espace du vécu, l'environnement culturel direct, à échelle humaine, mais en bonne intelligence avec la nation française et dans le cadre plus large de celle-ci. Sarrieu parlait comme la majorité de ses contemporains de la « grande » et de la « petite » patries.<br />Dans sa volonté de « sauver » la langue, il avait plus que tout le souci des populations dans une perspective autant sociale (le « bien-être », la « prospérité », « l'instruction », la dignité de façon générale) que morale (la « mentalité », les « mœurs »). À noter aussi, les mots qu'il employait pour parler de la langue et de son espace : il parlait à une grande échelle de la « langue d'oc » (pas d'occitan, il reprit les notions de « langue d'oc » et « langue d'oïl »), qui se parle en « Occitanie ». À une échelle plus locale il parlait de « dialectes » (le gascon, le provençal, etc.) avec des « sous-dialectes » (le luchonnais, l'aranais, le toulousain, etc.). Il parlait d'une « œuvre d'union régionale » sans volonté d'uniformité mais avec un désir de connaissance mutuelle.<br />Sarrieu avait beaucoup d'ambition pour son Escòlo, qu'il voulait être une digne disciple du Félibrige de Mistral. Il encouragea les initiatives de toute sorte et il donna lui-même l'exemple. Il organisa des félibrées, des fêtes de Sainte-Estelle, des concours de costumes locaux, des représentations de groupes folkloriques, des Jeux Floraux, concours importants de création littéraire (poésie, prose, sujets d'histoire locale, etc) ouverts également aux écoles en vue de la transmission de la langue aux plus jeunes.<br />Une de ses principales préoccupations était d'ailleurs l'enseignement de la langue d'oc à l'école.<br />Il était toujours en recherche de nouveaux collaborateurs et contributeurs. Un musée et un théâtre gascons seraient restés à sa mort en l'état de projet (J.-L. de LA VERDONIE, 1935 : p. 30).<br />En ce qui concerne la graphie, son modèle de référence était la graphie dite « mistralienne ». Pourtant celle-ci ne lui semblait pas suffisante pour représenter la réalité des prononciations des différents parlers de la langue d'oc, en particulier du gascon. Elle méritait, selon lui, d'être améliorée en prenant en considération les différents modèles étymologiques et phonétiques à disposition.<br />Il publia vers 1924 une brochure intitulée <em>La graphie de la langue d'oc et la langue commune d'Occitanie</em>.<br />Au moment de la polémique sur la réforme des statuts du Félibrige en 1905, Sarrieu se positionna en faveur du Capoulier Devoluy et de son projet.<br />Son engagement dans le Félibrige fut couronné par sa nomination au majoralat en 1910 avec la <em>Cigalo dis Aupiho</em>.</p>
<h3>Sociétés savantes</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Sarrieu faisait partie de plusieurs sociétés savantes. Il fut membre de l'<em>Académie de Montauban</em> de 1913 jusqu'à sa mort (secrétaire jusqu'en 1929), de la <em>Société archéologique de Tarn-et-Garonne</em> (dans laquelle il fréquentait Antonin Perbosc), de la <em>Société des Études du Comminges</em>, et plus précisément du comité qui s'occupait de toponymie et de topographie pyrénéennes ; il fut premier vice-président de la société Julien Sacaze<a id="3" href="#note3"><sup>3</sup></a> depuis la création de celle-ci en 1922 jusqu'à sa propre mort.<br />Il publiait dans plusieurs revues savantes et faisait des communications dans des congrès scientifiques.<br />Ce multi-engagement est représentatif de sa volonté de créer des passerelles, des réseaux et surtout d'investir la culture et la connaissance locale dans des initiatives érudites et transdisciplinaires.</p>
<h3>Son œuvre : production et réception</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">L'ensemble de son œuvre est bilingue. Sarrieu employait autant l'occitan que le français, avec une nette préférence pour l'occitan dans ses productions littéraires et au contraire une prédominance du français dans les articles et les communications.<br />Son œuvre littéraire occitane se compose majoritairement de poésie et de théâtre publiés à part, de chansons (paroles et musique) et de proses courtes publiées dans la revue et l'almanach de l'<em>Escòlo</em>.<br />Il fut primé aux Jeux Floraux de l'<em>Escolo Moundino</em> en 1902 pour sa pièce <em>Era Garlando</em>, il reçut l'Églantine d'argent en 1907 aux Jeux Floraux de Toulouse pour <em>Imnes d'Amou</em> et le Prix Pujol en 1912 pour <em>Era Pireneido</em>, épopée de plus de 30000 vers et 12 chants sur des guerres (fictives) entre peuples pyrénéens au début de notre ère.<br />Une grande partie de l'œuvre de Sarrieu est restée à l'état de manuscrit.<br />Son œuvre érudite traite d'une grande variété de sujets :<br />- études de linguistique romane, notamment sur la description du luchonnais (morphologie, syntaxe, phonologie, lexique, etc.) ;<br />- un dictionnaire savant du luchonnais (étymologie, commentaires, illustrations, etc.) resté à l'état de manuscrit et conservé aux archives de Saint-Gaudens ;<br />- des études d'onomastique et surtout de toponymie et de topographie pyrénéennes fondées sur ses connaissances des langues anciennes et modernes ;<br />- des études d'histoire locale et d'ethnographie ;<br />- des éditions savantes de textes anciens, comme par exemple <em>La Margalide Gascoue</em> (1604) du poète Bertrand Larade (Montréjeau, 1581-ca 1635) ;<br />- des publications d'œuvres contemporaines d'auteurs gascons (« revues et corrigées » de sa main).<br />Il reçut en 1900 le prix Boucherie de la <em>Société des Langues Romanes</em> pour son mémoire sur le parler de Bagnères-de-Luchon.<br />Pour ce qui est de sa réception, il semble que sa production littéraire n'ait pas été autant appréciée que son implication dans des tâches linguistiques, et plus largement érudites.<br />Des personnes telles que le romaniste Jules Ronjat (1864-1925) ou l'agrégé d'histoire Raymond Lizop (1879-1969), président de l'<em>Escòlo</em> et ami de Sarrieu, tout en lui reconnaissant certaines qualités littéraires, regrettèrent qu'il ne consacre pas plus son temps à son travail de collectage et de description des parlers gascons, qui leur semblait plus fondamental et urgent.<br />Ses travaux de topographie et de toponymie le mirent en rapport avec des linguistes et romanistes tels qu'Edouard Bourciez (1854-1946), Georges Millardet (1876-1953), Maurice Grammont (1866-1946) et Jules Ronjat. Il semble qu'ils approuvèrent, dans ce contexte, ses analyses linguistiques. Jules Ronjat le cite dens sa <em>Grammaire istorique des parlers provençaux modernes</em> (1930-1932). Il n'empêche que Sarrieu n'était pas linguiste et que, par conséquent, il n'était sans doute pas attendu de lui l'expertise d'un linguiste.</p>
<h2>Bibliographie de l'auteur</h2>
<h3>Monographies</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- <em>Era Garlando</em>. Luchon : Impr. Sarthe, 1903<br />- <em>Piréno : tragedió imitado des tragediéz elleniques : en luchounés, dap còrz en larboustès è muzico</em>. Luchon : Impr. Sarthe, 1903<br />- <em>Era 'Rrenechénço : coumedió-mouralitat en bèrsi è pròso luchounés è ... franchimant</em>. Luchon : Impr. Sarthe, 1909<br />- <em>Et perdut : pastouralo luchounéso : En pròso, bèrsi è musico</em>. Luchon : Impr. Sarthe, 1910<br />- <em>Sans-Parro de Oço : o'r'aparicioun de Sént Betran : dramo coumengés en 5 actes</em>. Luchon : Impr. Sarthe, 1910<br />- <em>Er'assoumpcioun : mistèri sacrat en 5 cènes : seguit de Ourfèu : allegourio crestiano</em>. Luchon : Impr. Sarthe, 1913<br />- <em>Sént Mamèt, et gran martir : 260-275 : mistèri en 5 actes, en bèrs</em>. Saint-Gaudens : Abadie, 1914<br />- <em>Et drac : o'ra carroulho d'or : coumedió-mouralitat en tres actes</em>. Luchon : Impr. Sarthe, 1914<br />- <em>Edj arroumaire : peçòto coumico en siés tablèus</em>. Luchon : Impr. Sarthe, 1922</p>
<h3>Articles et brochures</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- « Le parler de Bagnères-de-Luchon et de sa vallée », in <em>Revue des langues romanes</em>, T. 45, 1902. <a href="https://occitanica.eu/items/show/12840" target="_blank" rel="noopener">Voir la ressource en ligne sur Occitanica</a><br />- « L’ "Ecole des Pyrénées" : Projet de Félibrige commingeois & Couseran », in Revue de Comminges, 1904. <a href="https://occitanica.eu/items/show/12662" target="_blank" rel="noopener">Voir la ressource en ligne sur Occitanica</a><br />- Une langue vivante méconnue : la langue d'oc : Discours prononcé à la distribution des prix du Lycée d'Auch le 31 juillet 1909. Auch : Impr. T. Bouquet, 1909<br />- <em>Latin et gascon</em> : communication faite au congrès de l'Union Historique et Archéologique du Sud-Ouest à Bayonne et Biarritz, août 1911. Biarritz : Impr. E. Soulé, 1912<br />- <em>Une difficulté du problème régionaliste</em>. Montauban : G. Forestié, 1916<br />- <em>L'enseignement de la langue d'Oc : son intérêt, son intégralité, sa portée</em>. Toulouse : Privat, 1923<br />- <em>L'enseignement et les divisions universitaires au point de vue régionaliste</em>. Toulouse : Privat, 1923<br />- <em>La graphie de la langue d'Oc et la langue commune d'Occitanie</em>. Bordeaux : éd. de la "Revue Méridionale, [1924]<br />- <em>L'assimilation des étrangers en France et particulièrement dans le Midi</em>. Montauban : G. Forestié, 1924<br />- <em>Le docteur Cator : félibre gascon : Sa vie et son œuvre</em>. Toulouse : Sentein, 1924<br />- « La langue locale à l'école pour le français et pour elle-même : le breton, le basque, la langue d'oc », in <em>La Terro d'Oc</em> (Toulouse), 1926<br />- « Observations sur l'enseignement de la langue d'Oc », in <em>Bulletin de la Société gersoise des études locales</em>, 1929<br />- <em>Era Bouts dera Mountanho</em>. <a href="https://occitanica.eu/items/show/10927" target="_blank" rel="noopener">Voir la ressource en ligne sur Occitanica</a></p>
<hr />
<p id="note1" style="text-align: justify; line-height: 150%;">1. Charles Péguy (1873-1914), intellectuel engagé et écrivain. <a href="#1">↑</a></p>
<p id="note2" style="text-align: justify; line-height: 150%;">2. Jean-Marie Mengue (1855-1939), sculpteur français né à Bagnères-de-Luchon. <a href="#2">↑</a></p>
<p id="note3" style="text-align: justify; line-height: 150%;">3. Julien Sacaze (1847-1889) était un érudit spécialisé dans l'Antiquité des Pyrénées et il fut le fondateur de la Société des Études du Comminges et de sa revue, la Revue de Comminges.<br />Voir sa Vida en ligne à l'adresse : <a href="https://vidas.occitanica.eu/items/show/2105" target="_blank" rel="noopener">https://vidas.occitanica.eu/items/show/2105</a>. <a href="#3">↑</a></p>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Bernard Sarrieu es lo fondator en 1904 de l'Escòlo deras Pirenéos, escòla felibrenca dels Pirenèus centrals fòrça activa pendent lo sègle XX. Majoral del Felibritge, es conegut per èsser estat un animator polivalent e zelat de la renaissença gascona.</p>
<h2>Identitat</h2>
<h3><b>Formas referencialas</b></h3>
<p style="text-align: justify;">Sarrieu, Bernard (1875-1935)</p>
<h2>Elements biografics</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Nasquèt lo 29 de junh de 1875 a Montalban. Son paire èra professor e director a l'Escòla Normala de Montalban, mas l'ostal familial èra dempuèi mai d'una generacion a Sent Mamet. <br />Sarrieu foguèt un escolan brilhant, bachelièr de retorica e de filosofia amb mencion, admés a la 4ena plaça sus 24 admeses al concors d'entrada de l'Escòla Normala Superiora a 17 ans. Dintrèt a l'Escòla a 19 ans, aprèp dos ans de malautiá. <br />Foguèt « camarada de promocion » de Charles Péguy<a id="1" href="#note1"><sup>1</sup></a> (<em>Feuillets mensuels</em>, 1958 : p. 136). Es malaisit de saupre quinas foguèron lors relacions, mas se pòdon pas negar de sensibilitats comunas catolicas, socialas e mai filosoficas puèi que, se ne cresèm Jean Castex (J. CASTEX, 2001 : p. 329), Sarrieu èra bergsonian, coma Péguy. <br />Sortiguèt professor de filosofia de sas tres annadas a l'Escòla. Ensenhèt dins diferents licèus fins a Aush puèi Montalban en 1913 (en passant per Quimper). Las annadas luènh de sa tèrra natala representèron per el un exil dolorós.<br /> Sa santat freula lo ralentiguèt encara dins son evolucion professionala e li calguèt esperar 1907 per obténer l'agregacion de filosofia. <br />Los elògis e omenatges postums descrivon un òme fòrça cultivat, conscienciós, rigorós, curiós de totas las disciplinas (filosofia, matematicas, astronomia, linguistica, musica, istòria, etnologia, etc.), coneisseire de mantuna lenga romanica e germanica, acarnassit al trabalh e volontari, mas tanben modèst, indulgent, fòrça sensible a las valors crestianas, piós, bon e dubèrt als autres. <br />Moriguèt de malautiá lo 5 de genièr de 1935 a Montalban e foguèt sepelit a Sent Mamet. Una estela es estada quilhada dins l'òrt de la gleisa. S'i vei un medalhon de bronze amb son retrach, escultat per Jean-Marie Mengue<a id="2" href="#note2"><sup>2</sup></a>. Una plaça de la vila pòrta lo nom de Bernard Sarrieu, e mai una carrièra de Sent Gaudenç.</p>
<h2>Engatjament dins la renaissença d'oc</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">La lenga de sa familha, de pichòta borgesia, èra pas l'occitan mas lo francés. Foguèt probablament d'ora en contacte amb lo lengadocian a Montalban e amb lo gascon a Sent Mamet. Estacat qu'èra a son terrador s'interessèt, a çò que sembla, tre l'adolescéncia, al parlar de son vilatge. Li calguèt doncas apréner lo luishonés. Desvolopèt mentretant una curiositat pels uses e costumas de son canton.</p>
<h3>Felibritge</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Aquela curiositat lo menèt a se raprochar del Felibritge. Grand admirator de Mistral e de son òbra, foguèt primièr membre de l'Escolo Moundino de Tolosa, e publiquèt d'articles dins sa revista, <em>Terro d'òc</em>, puèi se donèt per mission de provesir lo Comenge d’una escòla felibrenca. Fondèt en 1904 a Sent Gaudenç l'Escòlo deras Pirenéos, que presentèt coma una sòrre de l'Escole Gastou Febus e de l'Escolo Moundino per lo Comenge, lo Coserans, lo Nebosan, las Quatre Valadas e la Val d'Aran. <br />N'èra lo secretari-clavaire. Creèt una revista mesadièra, <em>Era Bouts dera Mountanho</em> e un almanac, l'<em>Armanac dera Mountanho</em>. <br />Faguèt paréisser dins la <em>Revue de Comminges</em> (1904 : p. 62) una presentacion de l'Escòlo novèla en projècte. I expliquèt las rasons d'aquela creacion, los objectius e los estatuts de l'Escòlo. S'i tròba subretot un bon resumit e un condensat de las preocupacions, de las idèias e de la personalitat de Sarrieu, dins un vocabulari e d'associacions de mots que lo revèlan plan. Èra un umanista d’obediéncia prigondament crestiana. Per lo citar, las « costumas tradicionalas », talas coma lo « lengatge [dels] paires », son de « considerar amb respècte e afeccion » ; la lenga d'òc es la « lenga sòrre » del francés. Aqueles dos aspèctes, las tradicions e la lenga, son concebuts dins una logica de desvolopament de las populacions dins l'espaci del viscut, l'environament cultural dirècte, a escala umana, mas en bona intelligéncia amb la nacion francesa e dins l'encastre mai larg d’aquesta. Sarrieu parlava coma la màger part de sos contemporanèus de la « granda » e de la « pichòta » patrias. <br />Dins sa volontat de « sauvar » la lenga, aviá mai que tot, lo suènh de las populacions dins una amira tan sociala (lo « <em>ben estar</em> », la « prosperitat », « l'instruccion », la dignitat d'un biais general) coma morala (la « mentalitat », las « mors »). De notar tanben los mots qu'emplegava per parlar de la lenga e de son espaci : parlava a una escala larga de la « lenga d'òc » (pas d'occitan, reprenguèt las nocions de « lenga d'òc » e « lenga d'oïl »), que se parla en « Occitania ». A una escala mai locala parlava de « dialèctes » (lo gascon, lo provençal, etc.) amb de « jos-dialèctes » (lo luishonés, l'aranés, lo tolosan, etc.). Parlava d'una « òbra d'union regionala » sens volontat d'uniformitat mas amb un desir de coneissença mutuala. <br />Sarrieu aviá fòrça ambicion per son Escòlo, que voliá una digna discipla del Felibritge de Mistral. Encoratgèt las iniciativas de tota mena e donèt l'exemple el-meteis. Organizèt de felibrejadas, de fèstas de Santa-Estèla, de concorses de costums locals, de representacions de grops folclorics, de Jòcs Florals, concorses importants de creacion literària (poesia, pròsa, subjèctes d'istòria locala, etc) dubèrts tanben a las escòlas dins l'amira de la transmission de la lenga als mai joves. <br />Una de sas preocupacions màgers èra precisament l'ensenhament de la lenga d'òc a l'escòla.<br /> Èra totjorn en cèrca de novèls collaborators e contributors. Un musèu e un teatre gascons serián demorats a sa mòrt en l'estat de projècte (J.-L. de LA VERDONIE, 1935 : p. 30). <br />Per çò que concernís la grafia, son modèl de referéncia èra la grafia dicha « mistralenca ». Pasmens aquesta li semblava pas sufisenta per representar la realitat de las prononciacions dels diferents parlars de la lenga d'òc, en particular del gascon. Meritava, segon el, d'èsser ameliorada en prenent en consideracion los diferents modèls etimologics e fonetics a disposicion. <br />Publiquèt vèrs 1924 una brocadura titolada <em>La graphie de la langue d'oc et la langue commune d'Occitanie</em>. <br />Al moment de la polemica sus la reforma dels estatuts del Felibritge en 1905, Sarrieu se posicionèt en favor del Capolièr Devoluy e de son projècte. <br />Son engatjament dins lo Felibritge foguèt coronat per sa nominacion al majoralat en 1910 amb la Cigalo dis Aupiho.</p>
<h3>Societats sabentas</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Sarrieu fasiá partida de mantuna societat sabenta. Foguèt sòci de l'<em>Académie de Montauban</em> de 1913 fins a sa mòrt (secretari fins a 1929), de la <em>Société archéologique de Tarn-et-Garonne</em> (dins la quala frequentava Antonin Perbòsc), de la <em>Société des Études du Comminges</em>, e mai precisament del comitat que s'entrevava de toponimia e topografia pirenenca ; foguèt primièr vice-president de la societat Julien Sacaze<a id="3" href="#note3"><sup>3</sup></a> dempuèi de la creacion d'aquesta en 1922 fins a sa pròpria mòrt. <br />Publicava dins mantuna revista sabenta e fasiá de comunicacions dins de congrès scientifics. <br />Aquel multi-engatjament es representatiu de sa volontat de crear de palancas, de rets e subretot d'investir la cultura e la coneissença locala dins d'iniciativas eruditas e transdisciplinàrias.</p>
<h3>Son òbra : produccion e recepcion</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">L'ensemble de son òbra es bilingue. Sarrieu emplegava tant l'occitan coma lo francés, amb una neta preferéncia per l'occitan dins sas produccions literàrias e al contrari una predominança del francés dins los articles e las comunicacions.<br />Son òbra literària occitana se compausa majoritàriament de poesia e teatre publicats a despart, de cançons (paraulas e musica) e de pròsas cortetas publicadas dins la revista e l'almanac de l'Escòlo.Foguèt premiat als Jòcs Florals de l'Escolo Moundino en 1902 per sa pèça <em>Era Garlando</em>, reçaupèt l'Aiglentina d'argent en 1907 als Jòcs Florals de Tolosa per <em>Imnes d'Amou</em> e lo Prèmi Pujol en 1912 per Era Pireneido, epopèa en mai de 30000 vèrses e 12 cants sus de guèrras (fictivas) entre pòbles pirenencs a la debuta de nòstra èra.<br />Granda part de l'òbra de Sarrieu demorèt a l'estat de manescrich.<br />Son òbra erudita tracha d'una granda varietat de subjèctes :<br />- estudis de linguistica romanica, e mai particularament sus la descripcion del luishonés (morfologia, sintaxi, fonologia, lexic, etc.) ;<br />- un diccionari sabent del luishonés (etimologia, comentaris, illustracions, etc.) demorat a l'estat de manescrich e conservat als archius de Sent Gaudenç ;<br />- d'estudis d'onomastica e subretot de toponimia e de topografia pirenencas fondats sus sas coneissenças de las lengas ancianas e modèrnas ;<br />- d'estudis d'istòria locala e d'etnografia ;<br />- d'edicions sabentas de tèxtes ancians, coma per exemple <em>La Margalide Gascoue</em> (1604) del poèta Bertrand Larade (Monrejau, 1581-ca 1635) ;<br />- de publicacions d'òbras contemporanèas d'autors gascons (« revistas e corregidas » de sa man).<br />Reçaupèt en 1900 lo prèmi Boucherie de la <em>Société des Langues Romanes</em> per son memòri sul parlar de Banhèras de Luishon.<br />Per çò qu'es de sa recepcion, sembla que sa produccion literària es pas estada tant estimada coma son implicacion dins de tascas linguisticas, e mai largament eruditas.<br />De mond coma lo romanista Jules Ronjat (1864-1925) o l'agregat d'istòria Raymond Lizop (1879-1969), president de l'Escòlo e amic de Sarrieu, en li reconeissent d'unas qualitats literàrias, regretèron que consacrèsse pas mai son temps a son trabalh de collectatge e descripcion dels parlars gascons, que lor semblava mai fondamental e urgent.<br />Sos trabalhs de topografia e toponimia lo metèron en rapòrt amb de linguistas e romanistas coma Edouard Bourciez (1854-1946), Georges Millardet (1876-1953), Maurice Grammont (1866-1946) e Jules Ronjat. Semblèron d'aprovar, dins aquel contèxt, sas analisis linguisticas. Jules Ronjat lo cita dins sa <em>Grammaire istorique des parlers provençaux modernes</em> (1930-1932). Demòra que Sarrieu èra pas linguista e que doncas èra pas esperat d'el l'expertesa d'un linguista.</p>
<h2>Bibliografia de l'autor</h2>
<h3>Monografias</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- <em>Era Garlando</em>. Luchon : Impr. Sarthe, 1903<br />- <em>Piréno : tragedió imitado des tragediéz elleniques : en luchounés, dap còrz en larboustès è muzico</em>. Luchon : Impr. Sarthe, 1903<br />- <em>Era 'Rrenechénço : coumedió-mouralitat en bèrsi è pròso luchounés è ... franchimant</em>. Luchon : Impr. Sarthe, 1909<br />- <em>Et perdut : pastouralo luchounéso : En pròso, bèrsi è musico</em>. Luchon : Impr. Sarthe, 1910<br />- <em>Sans-Parro de Oço : o'r'aparicioun de Sént Betran : dramo coumengés en 5 actes</em>. Luchon : Impr. Sarthe, 1910<br />- <em>Er'assoumpcioun : mistèri sacrat en 5 cènes : seguit de Ourfèu : allegourio crestiano</em>. Luchon : Impr. Sarthe, 1913<br />- <em>Sént Mamèt, et gran martir : 260-275 : mistèri en 5 actes, en bèrs</em>. Saint-Gaudens : Abadie, 1914<br />- <em>Et drac : o'ra carroulho d'or : coumedió-mouralitat en tres actes</em>. Luchon : Impr. Sarthe, 1914<br />- <em>Edj arroumaire : peçòto coumico en siés tablèus</em>. Luchon : Impr. Sarthe, 1922</p>
<h3>Articles e brocaduras</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- « Le parler de Bagnères-de-Luchon et de sa vallée », in <em>Revue des langues romanes</em>, T. 45, 1902. <a href="https://occitanica.eu/items/show/12840" target="_blank" rel="noopener">Véser la ressorsa en linha sus Occitanica</a><br />- « L’ "Ecole des Pyrénées" : Projet de Félibrige commingeois & Couseran », in Revue de Comminges, 1904. <a href="https://occitanica.eu/items/show/12662" target="_blank" rel="noopener">Véser la ressorsa en linha sus Occitanica</a><br />- Une langue vivante méconnue : la langue d'oc : Discours prononcé à la distribution des prix du Lycée d'Auch le 31 juillet 1909. Auch : Impr. T. Bouquet, 1909<br />- <em>Latin et gascon</em> : communication faite au congrès de l'Union Historique et Archéologique du Sud-Ouest à Bayonne et Biarritz, août 1911. Biarritz : Impr. E. Soulé, 1912<br />- <em>Une difficulté du problème régionaliste</em>. Montauban : G. Forestié, 1916<br />- <em>L'enseignement de la langue d'Oc : son intérêt, son intégralité, sa portée</em>. Toulouse : Privat, 1923<br />- <em>L'enseignement et les divisions universitaires au point de vue régionaliste</em>. Toulouse : Privat, 1923<br />- <em>La graphie de la langue d'Oc et la langue commune d'Occitanie</em>. Bordeaux : éd. de la "Revue Méridionale, [1924]<br />- <em>L'assimilation des étrangers en France et particulièrement dans le Midi</em>. Montauban : G. Forestié, 1924<br />- <em>Le docteur Cator : félibre gascon : Sa vie et son œuvre</em>. Toulouse : Sentein, 1924<br />- « La langue locale à l'école pour le français et pour elle-même : le breton, le basque, la langue d'oc », in <em>La Terro d'Oc</em> (Toulouse), 1926<br />- « Observations sur l'enseignement de la langue d'Oc », in <em>Bulletin de la Société gersoise des études locales</em>, 1929<br />- <em>Era Bouts dera Mountanho</em>. <a href="https://occitanica.eu/items/show/10927" target="_blank" rel="noopener">Véser los numeros disponibles en linha sus Occitanica</a></p>
<hr />
<p id="note1" style="text-align: justify; line-height: 150%;">1. Charles Péguy (1873-1914), intellectual engatjat e escrivan. <a href="#1">↑</a></p>
<p id="note2" style="text-align: justify; line-height: 150%;">2. Jean-Marie Mengue (1855-1939), escultor francés nascut a Banhèras de Luishon. <a href="#2">↑</a></p>
<p id="note3" style="text-align: justify; line-height: 150%;">3. Julien Sacaze (1847-1889) èra un erudit especializat dins l'Antiquitat dels Pirenèus e foguèt lo fondator de la Société des Études du Comminges e de sa revista, la Revue de Comminges<br />Veire sa Vida en linha a l'adreiça : <a href="https://vidas.occitanica.eu/items/show/2105" target="_blank" rel="noopener">https://vidas.occitanica.eu/items/show/2105</a>. <a href="#3">↑</a></p>
Subject
The topic of the resource
Enseignant ; professeur
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Eyraud, Noémie
Publisher
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Centre interrégional de développement de l'occitan (Béziers)
Recherche en domaine occitan (Montpellier)
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2019-02-13
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2019-03-27 Aurélien Bertrand
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Félibrige
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1876-1914
1914-1939
Spatial Coverage
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Saint-Gaudens (Haute-Garonne)
Saint-Mamet (Haute-Garonne)
Montauban (Tarn-et-Garonne)
Haute-Garonne (France)
Tarn-et-Garonne (France)
Bibliographic Citation
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<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">- LIZOP Raymond. « Un grand commingeois, Bernard Sarrieu ». <em>Revue de Comminges</em>, 1934, T. 48, pp. 121-127. <a href="https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65453129/f153.image" target="_blank" rel="noopener">Véser la ressorsa en linha sus Gallica</a><br />- DE LA VERDONIE Jean-Louis. « Bernard Sarrieu, Membre de la Société, Félibre Majoral ». <em>Bulletin de la Société Archéologique de Tarn-et-Garonne</em>, 1935, T. 63, pp. 21-38. <a href="https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5576961s/f34.image.r=bernard%20sarrieu" target="_blank" rel="noopener">Véser la ressorsa en linha sus Gallica</a><br />- FORESTIÉ Georges. « Réponse de M. Georges Forestié ». Recueil de l'Académie de Montauban, 1935, pp. 117-120<br />- CASTEX Jean. « Hommage à Bernard Sarrieu ». Revue de Comminges, 1975, n°1, page 445.<a href="https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65453129/f153.image" target="_blank" rel="noopener"></a><br />- CASTEX Jean. « L'écrivain gascon dans les Pyrénées centrales ». Revue de Comminges, 2001, n°3, pp. 325-330.<a href="https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65453129/f153.image" target="_blank" rel="noopener"></a><br />- SERMET Ernest. « Discours prononcé aux obsèques de M. Bernard Sarrieu, Membre de l'Académie, par M. Ernest Sermet, Vice-Président de l'Académie (7 janvier 1935) ». Recueil de l'Académie de Montauban, 1935, pp. 75-76<a href="https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65453129/f153.image" target="_blank" rel="noopener"></a><br />- SERMET Ernest. « Bernard Sarrieu ». Recueil de l'Académie de Montauban, 1936, pp. 111-113<a href="https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65453129/f153.image" target="_blank" rel="noopener"></a><br />- « Avis des autorités linguistiques sur les principes proposés par la Sous-Commission de toponymie ». Bulletin Pyrénéen, 1912, n°2, pp. 345-350<a href="https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65453129/f153.image" target="_blank" rel="noopener"></a><br />- « Rapport sur le concours du prix Boucherie ». Trentenaire de la Société pour l'Étude des langues Romanes, 1900, pp. XXXVI-XXXIX<a href="https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65453129/f153.image" target="_blank" rel="noopener"></a><br />- RONJAT Jules. Grammaire istorique des parlers provençaux modernes, T. 1. Montpellier : Société des Langues Romanes, 1930<a href="https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65453129/f153.image" target="_blank" rel="noopener"></a><br />- RONJAT Jules. Grammaire istorique des parlers provençaux modernes, T. 2. Montpellier : Société des Langues Romanes, 1932<a href="https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65453129/f153.image" target="_blank" rel="noopener"></a><br />- L'Amitié Charles Péguy. « Feuillets Mensuels », 1958, p. 136<a href="https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65453129/f153.image" target="_blank" rel="noopener"></a><br />- Letra de B. Sarrieu a Georges Hérelle, 17 de mars de 1913. <a href="http://gordailu.bilketa.eus/notice.php?q=id:542019" target="_blank" rel="noopener">Véser la ressorsa en linha sus Bilketa</a><br />- Fons « Escolo deras Pireneos » conservat a l'antena del Comenge a Sent Gaudenç. <a href="https://occitanica.eu/items/show/12577" target="_blank" rel="noopener">Véser la notícia del fons en linha sus Occitanica</a></p>
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Sacaze, Julien (1847-1889)
Sacaze, Julien (1847-1889)
Description
An account of the resource
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Julien Sacaze <span>(1847-1889) </span>est un érudit d'abord pionnier de l'archéologie pyrénéenne et par la suite spécialiste de l'épigraphie des Pyrénnées. Il est l'auteur de l'une des premières et des plus importantes enquêtes linguistiques et toponymiques ayant trait aux Pyrénées.</p>
<h2>Identité</h2>
<h3>Forme référentielle</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Sacaze, Julien (1847-1889)</p>
<h3>Autres formes connues</h3>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">< Sacaze, Julien-Étienne-Léopold (forme complète d’état-civil)<br />< Sacasa, Julian (forme occitanisée)</p>
<h2>Éléments biographiques </h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Julien Sacaze est né le 24 septembre 1847 dans la cité commingeoise de Saint-Gaudens (Haute-Garonne). Il est issu d’une famille de vieille origine pyrénéenne, originaire du Luchonnais, précisément de la vallée du Larboust. Excellent élève, bachelier à seize ans sur dispense, il est envoyé accomplir des études de théologie et de philosophie au séminaire Saint-Sulpice d’Issy-les-Moulineaux. Il revient ensuite au pays pour entamer des études de Droit à la Faculté de Toulouse. Il s’inscrit comme avocat au barreau de Saint-Gaudens en 1872. Secrétaire du conseil de l’Ordre des avocats en 1877, il est nommé bâtonnier en 1888.<br />Il épouse en 1877 Gabrielle Sapène, fille d’un libraire-imprimeur qui avait fait fortune. L’aisance financière de Gabrielle Sapène mit Julien Sacaze à l’abri du besoin matériel, lui permettant de se consacrer à ses passions archéologiques et ses travaux d’érudit sur les Pyrénées.<br />Sacaze s’intéresse d’abord à l’archéologie préhistorique, en plein essor dans une France nationaliste en recherche de ses origines « indigènes » : érudits locaux, abbés, archéologues plus ou moins qualifiés arpentent les campagnes à la recherche de vestiges des hommes de la Préhistoire et de la Haute Antiquité : dolmens, nécropoles, cromlechs, stèles, etc. Dès les années 1870, il mène prospections et fouilles dans les Pyrénées avec Édouard Piette (1827-1906), pionnier de l’archéologie pyrénéenne, magistrat et découvreur de nombreux sites et objets préhistoriques. À ses côtés, Julien Sacaze fait ses premiers pas d’archéologue amateur et en retire une collection personnelle d’objets, ainsi que la matière à plusieurs communications au sein de sociétés savantes.<br />La grande passion de Julien Sacaze sera cependant l’épigraphie suite à un voyage en Italie en 1880. De retour dans les Pyrénées, il se lance dans le recueil et l’étude des inscriptions antiques, première approche, très archéologique, de la question des langues pyrénéennes. Il publie dès 1880 <em>L'épigraphie de Luchon</em> (Paris : Librairie académique Didier et cie), dans lequel il consacre une note marginale aux inscriptions occitanes de l’Église de Cazeaux-de-Larboust (Haute-Garonne). Son ouvrage majeur, <em>Les inscriptions antiques des Pyrénées</em> (Toulouse, Privat) ne paraît cependant qu’en 1892, trois ans après sa mort. Il s’agit de la première synthèse sur les Pyrénées des époques pré-romaine et gallo-aquitano-romaine. Reconnu dès les années 1880 comme une personnalité savante incontournable du « Midi », fondateur de la Société des Études du Comminges (1884) et de l’Association pyrénéenne (1888) – devenue l’Académie Julien-Sacaze –, membre correspondant du ministre de l’Instruction publique et auxiliaire de la Commission géographique de l’ancienne France, un cours de professeur libre d’épigraphie des Pyrénées est même spécialement créé pour lui à la faculté des Lettres de Toulouse. La présentation de son cours d’épigraphie et de géographie historique des Pyrénées dans la <em>Revue de Gascogne</em> nous renseigne sur l’intérêt toujours archéologique que portait Julien Sacaze au recueil de la langue et de la culture orale des Pyrénéens de la fin du XIXe siècle : « M. Sacaze se propose d’étudier en outre les mœurs et les croyances religieuses antérieures au christianisme. Les auteurs anciens ne disent rien là-dessus ; les inscriptions au contraire fournissent des renseignements nombreux, mais fort peu explicites. C’est à l’aide des traditions pyrénéennes que le professeur doit jeter quelque jour sur cette question fort difficile et fort délicate<a id="1" href="#note1"><sup>1</sup></a>. » C’est donc en tant qu’érudit féru d’archéologie et d’épigraphie des Pyrénées lance le projet de sa fameuse enquête linguistique et toponymique en 1887. Il décède brutalement deux ans plus tard, le 20 novembre 1889, emporté par une maladie à l’âge de 42 ans, laissant un grand nombre de travaux inachevés.</p>
<h2>Engagement dans la renaissance d’oc</h2>
<p style="text-align: justify; line-height: 150%;">Julien Sacaze s’intéresse d’abord marginalement aux langues parlées dans les Pyrénées, consacrant seulement un court passage sur « les patois » du pays de Luchon et sur la langue basque dans son recueil d'<em>Épigraphie de Luchon</em> paru en 1880. <br />En 1884 il fonde la Société des Études du Comminges et la <em>Revue d’Études du Comminges</em> (1885), dans le droit fil du développement des sociétés savantes régionales qui marque la seconde moitié du XIX<sup>e</sup> siècle. La Société et son fondateur consacrent dès les premiers numéros leurs travaux à l’étude de la langue et la culture populaire d’expression occitane, dans une visée essentiellement ethnographique, avec la rubrique « littérature populaire du Comminges ». Notons que Julien Sacaze, en présentant la rubrique, voit le parler occitan du Comminges comme un « patois », variant d’une zone à l’autre, sans jamais le concevoir vraiment comme la variété d’un ensemble linguistique d’oc plus vaste : « il nous paraît bon de réunir aussi quelques spécimens des variétés modernes du dialecte commingeois, l’un des idiomes pyrénéens les moins étudiés, l’un des plus dignes de l’attention des linguistes. Un jour, nous essayerons de tracer les limites géographiques de notre patois, de rechercher ses caractères spécifiques et d’indiquer les sous-dialectes qui le constituent…<a id="2" href="#note2"><sup>2</sup></a>» À travers les travaux de la Société, Julien Sacaze commence donc une entreprise de recension et d’édition des textes historiques commingeois en occitan associée à une collecte de la langue parlée à travers le recueil de la culture folklorique (littérature orale, contes et proverbes, appellations locales d’objets ou d’outils, etc.)<br />En 1887, profitant de son rôle au sein du comité d’organisation de l’Exposition nationale qui doit se tenir à Toulouse, en particulier du projet d’exposition pyrénéenne, il entame un des premiers chantiers de grande envergure sur la connaissance des langues parlées dans les Pyrénées (occitan, basque, catalan), dans une perspective dialectologique plus que sociolinguistique. Le projet de Sacaze reste en effet dans la lignée des travaux de la dialectologie parisienne, celle ouverte par l'enquête Coquebert de Monbret sous le Premier Empire, et celle de son époque, incarnée par Gaston Paris et Paul Meyer. À la première, il emprunte le procédé de la traduction partout d'un même texte-support, des seconds il reprend implicitement l'idée selon laquelle la langue nationale est définitivement séparée des parlers populaires conçus comme une tapisserie aux variations infinies et ne pouvant être considérés comme constituant une langue véritable. Ce qui revient à présenter comme une chimère l'idée d'un ensemble linguistique d’oc autonome dans l'ensemble roman, à surévaluer la différence entre la langue écrite des textes anciens et les parlers contemporains, et à étudier ces derniers dans une optique purement conservatoire et savante comme n'étant que des idiomes archaïques promis à une inéluctable disparition face aux progrès de la langue nationale, mais pouvant éventuellement renseigner sur l'histoire du français<a id="3" href="#note3"><sup>3</sup></a>. Dans sa circulaire aux instituteurs pour la conduite de l’Enquête pyrénéenne il écrit : « Il importe, en effet, de recueillir sur nos vieux idiomes pyrénéens des documents qu’il sera bientôt impossible de se procurer. Chaque jour la langue française, l’une des forces les plus expansives de notre nation, bat en brèche les patois romans et le basque lui-même, et l’on peut prévoir le temps où ces anciens idiomes seront tellement altérés qu’il y aura lieu d’en souhaiter la complète disparition… » (Exposition nationale de 1887 - Section pyrénéenne : Géographie historique des Pyrénées : Linguistique et Toponymie ; Circulaire de Julien Sacaze aux instituteurs).<br />Quels que soient ses motifs, Julien Sacaze n’en est pas moins l’auteur d’une des premières grandes enquêtes linguistiques sur une aire vaste, couvrant neuf départements et trois domaines linguistiques (Sacaze répartit son enquête en quatre domaines : catalan, languedocien, gascon et basque) : Hautes-Pyrénées, Basses-Pyrénées (Pyrénées-Atlantiques), Ariège, Haute-Garonne, Gers, Landes, Aude et Pyrénées-Orientales. « L’Enquête de linguistique et de toponymie des Pyrénées », souvent dénommée « Enquête Sacaze », comporte deux volets principaux : <br />- un recueil toponymique pour lequel Sacaze demande à chaque enseignant une carte de la commune avec les toponymes en langue du pays : quartiers, hameaux, hydronymes, oronymes... ; <br />- un aspect linguistique, qui consiste en la traduction de deux textes : « la légende de Barbazan », dans une version extraite de l’ouvrage d’Eugène Cordier <em>Les légendes des Hautes Pyrénées</em>, pp.16-24, chapitre « Dieu et les lacs » (lac de Lourdes et de Lhéou). Lourdes, imprimerie Cazenave, 1855, et « la légende de Tantugou », vieux mythe pyrénéen, dans une version collectée par Sacaze lui-même, et publiée dans la Revue de Comminges (III, 1887, pp.116-118), sous le titre « Le dieu Tantugou. Légende du pays de Luchon : en texte patois et traduction littérale ».<br />Sacaze récolte les fruits de son Enquête toponymique et linguistique sous la forme d’un colossal corpus de 14500 feuillets, rassemblés en 35 volumes. Dans une communication à l’occasion du Congrès des Sociétés savantes de Paris et des départements, qui s’est tenu à la Sorbonne, l’année de la mort de Sacaze en 1889, celui-ci ne se dissimule pas les limites de son travail : « ... par sa nature même, et surtout à cause du grand nombre de collaborateurs appelés de toutes parts et sans préparation à y concourir, ce vaste recueil est loin d’être parfait ; mais il rendra sûrement des services aux linguistes, aux ethnographes, aux géographes qui le consulteront. » (<em>Revue des Pyrénées et de la France méridionale</em>, 1889)<br /><br />Il confie les trente-cinq volumes de son Enquête à la Bibliothèque municipale de Toulouse, où ils sont toujours conservés. Disparu peu après la réalisation de l’Enquête, Sacaze en publia seulement quelques échantillons dans la Revue des Pyrénées. Elle inspira cependant une nouvelle grande enquête dialectologique, celle que conduisit Édouard Bourciez de la faculté de Lettres de Bordeaux en 1894 pour le domaine gascon. Notons que Bourciez, véritable linguiste et proche des acteurs de la Renaissance d’oc en Gascogne, livre une enquête plus poussée sur le plan méthodologique et linguistique que celle menée par Julien Sacaze, difficilement exploitable faute d'un véritable système de transcription des témoignages oraux.<br />Julien Sacaze ne fut pas un acteur du mouvement de Renaissance d’oc tel qu’il se structure dans le dernier tiers du XIXe siècle autour du Félibrige, qui touche d’ailleurs bien après sa mort les régions pyrénéennes (<em>Escolo Gastou Febus</em> créée en 1896, <em>Escolo deras Pireneos</em> en 1904). Il projette sur la langue parlée dans les Pyrénées un regard d’archéologue pour qui elle représente les vestiges altérés et promis à une inéluctable disparition de langues et de savoirs anciens. Pour autant Julien Sacaze fait figure d'acteur du développement d’une science « méridionale » autour de la faculté des Lettres de Toulouse, ville qu’il souhaite contribuer à ériger en « capitale intellectuelle du Midi de la France », développement s’appuyant sur un quadrillage des territoires d’investigation par des sociétés savantes régionales. Dans l'article nécrologique qu'il donne sur Julien Sacaze, F. Garrigou, cofondateur de l'Association des Pyrénées, parle de l'ambition de Sacaze pour une grande société d'étude méridionale, aspirant à « une levée de boucliers dans le Midi, en faveur d'un grand acte de décentralisation scientifique<a id="4" href="#note4"><sup>4</sup></a>. » Notons que l'article ne fait aucune mention de l'Enquête linguistique de Julien Sacaze.</p>
<hr />
<p id="note1" style="text-align: justify; line-height: 150%;">1. LAVERGNE Adrien. « Cours libre d’épigraphie des Pyrénées : professé par M. Julien Sacaze à la Faculté des Lettres de Toulouse » dans : <em>Revue de Gascogne</em>, t. 29, 1888.<a href="#1">↑</a></p>
<p id="note2" style="text-align: justify; line-height: 150%;">2. <em>Revue de Comminges</em>, 1, 1885<a href="#2">↑</a></p>
<p id="note3" style="text-align: justify; line-height: 150%;">3. La Conférence sur « Les parlers de France » de Gaston Paris, donnée le 26 mai 1888, expose ce qui sera la doctrine des tenants de la dialectologie parisienne, particulièrement empreinte de l'idéologie nationaliste de l'après guerre de 1870 et des débuts du la III<sup>e</sup> République.<a href="#3">↑</a></p>
<p id="note4" style="text-align: justify; line-height: 150%;">4. GARRIGOU, F. « Notice biographique sur Julien Sacaze » dans : <em>Revue des Pyrénées</em>, 1890<a href="#4">↑</a></p>
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Escarpit, David
Publisher
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Centre interrégional de développement de l'occitan (Béziers)
Recherche en domaine occitan (Montpellier)
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
2017-09-19
Relation
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Format
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Language
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Type
The nature or genre of the resource
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Date Issued
Date of formal issuance (e.g., publication) of the resource.
2019-01-30 Aurélien Bertrand
License
A legal document giving official permission to do something with the resource.
Creative commons = BY - NC - ND
Temporal Coverage
Temporal characteristics of the resource.
1876-1914
Spatial Coverage
Spatial characteristics of the resource.
Saint-Gaudens (Haute-Garonne)
Toulouse (Haute-Garonne)
Haute-Garonne (France)