Né le 17 mars 1945 à Parthenay (Deux-Sèvres), mort le 17 novembre 2018 à Agde (Hérault) ; militant communiste ; fonctionnaire territorial ; syndicaliste CGT ; conseiller général de l’Hérault, il est, au début des années 2000, l’un des fondateurs et animateurs du réseau « Langues et cultures de France », dont il anime le premier site internet ainsi que de nombreuses réunions publiques. Il s’intéresse à la littérature populaire de Sète, notamment à la figure de Gustave Théron, félibre, surnommé « Biscan pas ».

Éléments biographiques

Jacques Blin était le fils d’un navigateur, Yvon, Georges Blin, cuisinier dans la Marine marchande, né le 17 octobre 1926 à Parthenay (Deux-Sèvres) et de Marthe, Gabrielle Ladrat, serveuse, née le 11 juillet 1925 à Ansac (Charente). Confié à ses grands-parents paternels qui vivaient à Parthenay, alors que ses parents travaillaient à Sète, il y effectua sa scolarité primaire jusqu’au certificat d’études en 1959. Il réussit l’examen d’entrée en quatrième, avec l’espoir de devenir dessinateur industriel. Il entre au collège technique de Sète où il fut orienté vers la serrurerie et poursuivit des études notamment de dessinateur en construction métallique et de dessinateur en construction mécanique. Il aspirait à entrer dans une école d’ingénieurs mais celle-ci située en région parisienne n’acceptait que des internes issus de ses rangs. Il tenta alors plusieurs concours avant d’être embauché en 1964 en remplacement dans les services techniques de la ville de Sète, comme dessinateur au service des bâtiments publics. Après son service militaire, il accepta la direction de la Maison des Jeunes et de la Culture la Corniche. En 1967, il rencontra Rose Mioch, fille et nièce de grands résistants communistes héraultais (Carmen Antonio-Mioch, Philomen Mioch, François Mioch), responsable de l’Union des Jeunes Filles de France. Ils se marièrent à Sète en septembre 1968 où naquirent leurs trois enfants : Laurence (1969), Lélia (1971), et Loïc (1974).

Jusqu’à sa retraite en septembre 2002, Jacques Blin avait mené de front un inlassable militantisme politique et syndical et une belle carrière de fonctionnaire territorial.

Atteint d’un cancer incurable contre lequel il se battait depuis trois ans, Jacques Blin mourut le 17 novembre 2018. La cérémonie civile des obsèques eut lieu le 23 novembre 2018 au funérarium municipal de Sète en présence d’une nombreuse assistance. François Liberti, ancien maire de Sète et Jean-Claude Llinares, de l’IHS CGT de l’Hérault retracèrent les étapes de sa vie, le premier insistant plutôt sur son itinéraire militant, le second sur ses travaux d’histoire sociale et politique de Sète et de l’Hérault à l’époque contemporaine. Le musicien Philippe Carcassés joua « La Fèsta d’Issanka » dont le refrain fut repris par l’assistance.

Engagements politiques et syndicaux

Jacques Blin était le fils d’un navigateur, Yvon, Georges Blin, cuisinier dans la Marine marchande, né le 17 octobre 1926 à Parthenay (Deux-Sèvres) et de Marthe, Gabrielle Ladrat, serveuse, née le 11 juillet 1925 à Ansac (Charente). Confié à ses grands-parents paternels qui vivaient à Parthenay, alors que ses parents travaillaient à Sète, il y effectua sa scolarité primaire jusqu’au certificat d’études en 1959. Il réussit l’examen d’entrée en quatrième, avec l’espoir de devenir dessinateur industriel. Il entre au collège technique de Sète où il fut orienté vers la serrurerie et poursuivit des études notamment de dessinateur en construction métallique et de dessinateur en construction mécanique. Il aspirait à entrer dans une école d’ingénieurs mais celle-ci située en région parisienne n’acceptait que des internes issus de ses rangs. Il tenta alors plusieurs concours avant d’être embauché en 1964 en remplacement dans les services techniques de la ville de Sète, comme dessinateur au service des bâtiments publics. Après son service militaire, il accepta la direction de la Maison des Jeunes et de la Culture la Corniche. En 1967, il rencontra Rose Mioch, fille et nièce de grands résistants communistes héraultais (Carmen Antonio-Mioch, Philomen Mioch, François Mioch), responsable de l’Union des Jeunes Filles de France. Ils se marièrent à Sète en septembre 1968 où naquirent leurs trois enfants : Laurence (1969), Lélia (1971), et Loïc (1974).

Jusqu’à sa retraite en septembre 2002, Jacques Blin avait mené de front un inlassable militantisme politique et syndical et une belle carrière de fonctionnaire territorial.

Atteint d’un cancer incurable contre lequel il se battait depuis trois ans, Jacques Blin mourut le 17 novembre 2018. La cérémonie civile des obsèques eut lieu le 23 novembre 2018 au funérarium municipal de Sète en présence d’une nombreuse assistance. François Liberti, ancien maire de Sète et Jean-Claude Llinares, de l’IHS CGT de l’Hérault retracèrent les étapes de sa vie, le premier insistant plutôt sur son itinéraire militant, le second sur ses travaux d’histoire sociale et politique de Sète et de l’Hérault à l’époque contemporaine. Le musicien Philippe Carcassés joua « La Fèsta d’Issanka » dont le refrain fut repris par l’assistance.

Engagements politiques et syndicaux

Il adhéra à la CGT et en 1964 à la Jeunesse communiste, puis, en 1965 au PCF où il côtoya François Liberti. En 1970, il était membre du bureau de la section de Sète du PCF (800 adhérents) et fut élu au comité fédéral. Quand Liberti, en 1996, succéda à Yves Marchand, Jacques Blin fut d’abord son chef de cabinet puis il prit en charge les services de l’état civil, de l’hygiène, de l’enseignement, en tant que secrétaire général adjoint. En 1998 jusqu’en 2004, il fut élu au conseil général de l’Hérault dans le canton de Sète II, à l’occasion d’une élection partielle provoquée par le décès de Raymond Félicès. Vice–président du conseil général, président du groupe communiste de cette assemblée, Jacques Blin en fut un membre très actif. Jacques Blin quitta le PCF au début de 2007 à cause d’un désaccord sur le choix de Marie-George Buffet, alors secrétaire nationale, comme candidate à la présidentielle : cette candidature représentait pour lui, partisan d’une candidature unitaire des forces de gauche, une erreur politique.

Au plan syndical, Jacques Blin fut un actif militant de la CGT

L’accueil et la défense des étrangers comptèrent parmi ses priorités, de même que l’égalité entre hommes et femmes et la place de la culture.

Activités culturelles

Dès les années 1970 il s’était attelé à un domaine qu’il cultiva jusqu’au terme de sa vie : l’histoire de sa ville, de sa région. Après avoir étudié la période correspondant à la Commune de Paris avec Frédéric Fesneau, il s’engagea dans les célébrations du bicentenaire de la Révolution de 1789. Une première réussite fut de retrouver une petite brochure éditée en 1939 à l’occasion du cent-cinquantenaire, Sète en 1789 de Marius Bravet, et de la rééditer. Avec la CGT et la FCPE, Jacques Blin entreprit aussi de rechercher les noms des révolutionnaires qui figuraient sur les plaques bleues de Sète, puis d’en tirer une publication. Et il réussit à attirer à Sète les acteurs du film de Roger Coggio, Le mariage de Figaro, ou la folle journée, occasion de rencontres entre acteurs, écoliers et lycéens. Plus tard, tirant les conséquences des carences de la section communiste de Sète en matière culturelle, il fut à l’origine de la création, en 2004, d’une nouvelle association, l’Espace Louis Aragon-Elsa Triolet, qui resta active jusqu’en 2007 et organisa, dans le cadre de la section sétoise du PCF, la projection de films suivis de débats.

Quand le médecin Divers droite François Commeinhes fut élu en 2001 à la mairie de Sète, Jacques Blin fut muté au musée Paul-Valéry. Il accompagna en 2003 les actions de la CGT du spectacle pendant la crise des intermittents. Il créa, avec Nicole Cordesse Ginot, responsable de la culture à la fédération du PCF 34, le groupe de travail et de réflexion Commun’art ouvert aux artistes régionaux. Pour faire connaître l’histoire de Sète, il tenait des chroniques L’Hérault du jour – La Marseillaise consacrées au passé ouvrier de la ville. Il prépara un Dictionnaire biographique du Mouvement ouvrier Cettois puis Sètois, publié en 2009 et plusieurs ouvrages concernant l’histoire sociale et culturelle de Sète et des environs, le dernier concernant le village de Loupian où il résidait depuis 2015. Il participa en 2013 à la création de l’Institut départemental d’histoire sociale de la CGT - Marcel Caille. Il en fut le secrétaire et assuma pendant longtemps la présidence. Il se rapprocha des historiens du Maitron, le Dictionnaire du Mouvement ouvrier, dirigé par Claude Pennetier, relayé dans l’Hérault par une association régionale, Maitron Languedoc-Roussillon. Cette adhésion ouvrit à Jacques Blin le Dictionnaire national et le bulletin régional Le Midi Rouge où il publia nombre de biographies et d’articles reposant sur des sources inédites. À l’assemblée générale de Rivesaltes (Pyrénées-Orientales), le 12 décembre 2009, il intégra le bureau de l’AMLR et, en 2015, le comité de lecture du Midi Rouge, bulletin de l’AMLR. Il collabora également à la revue Études héraultaises pour laquelle il préparait un article sur La Voix de la Patrie quand la mort mit fin à ce travail d’historien.

Engagement dans la renaissance d'oc

L’intérêt de Jacques Blin pour la langue et la culture occitanes fut en grande partie transmis par son beau-père, Philomen Mioch, qui pratiquait couramment la langue et fut influencé par le renouveau du mouvement occitan dans les années 1970 et par sa belle-mère Carmen, qui bien que née à Marseille, mais élevée à Barcelone, avait pour première langue le catalan.

Il s’intéressa également à la figure sétoise du Félibre Gustave Thérond (1866-1941), instituteur, félibre, fondateur du Parti communiste de Sète, surnommé « Biscan pas », auquel il a consacré un essai.

Jacques Blin créa en 2004 avec le secteur culture du PCF le réseau Langues et Cultures de France (RLCF), dans l’activité duquel il s’investit intensément jusqu’à la fin de sa vie. Il fut, en particulier, membre des groupes de travail de ce réseau qui s’efforcèrent de traduire sur le plan législatif l’enseignement des langues de France - dont l’occitan – et animèrent nombre de débats sur la question dans des instances du Front de gauche.

Ce réseau fut particulièrement actif pendant la campagne des élections présidentielles de 2012. Jacques Blin s’efforça de convaincre Jean-Luc Mélenchon du bien-fondé de la défense des « langues de France » contre lesquelles ce dernier avait manifesté depuis longtemps une hostilité jamais démentie. Jacques Blin créa, à l’occasion de ces présidentielles, un premier site internet dont il fit un lieu de réflexion et de libres débats

Bibliographies

Ouvrages
  1. Gustave Thérond dit « Biscan Pas », Nîmes, Imprimerie Offset Avenir, 2005, 137 p.
  2. Pouvoir Régional, Langue et Culture Occitane (actualité d’une interpellation culturelle pour une construction démocratique…), Sète, auto-édition, 2005
  3. 1907 à Cette, Sète, auto-édition, 2007, 89 p.
  4. Dictionnaire biographique du Mouvement Ouvrier Cettois puis Sétois, de 1789 à 1950, Sète, Auto-édition, 2009
  5. Molle Jean Joseph l’Heureux Député Maire de Cette, FLAM Éditions, Sète, 2011
  6. Portrait-robot d’un républicain-révolutionnaire Frédéric Fesneau (1868-1880), Sète, Imprimerie FLAM, 2011
  7. Quelques croquis iconoclastes d’un croque-notes nommé Brassens, annotations graphiques de Pierre François, Sète, Imprimerie FLAM, 2012
  8. Regards engagés sur 1968 à Sète, Sète, Imprimerie Tir’plan, 2008.
  9. 1936-1945 Sète solidaire et antifasciste, Imprimerie FLAM Sète, 2014
  10. Cette 1914–1918, Sète, Imprimerie FLAM, 2014
  11. Loupian village Républicain, entre vignes et bauxites, contribution à une histoire sociale, Sète, Imprimerie FLAM 2018.
Participation à des ouvrages collectifs
  1. Los tipes setoris. Les types sétois, Ouvrage collectif du Cercle Occitan Setòri, article consacré à Toussaint-Roussy, Béziers, 2 ème édition, IEO Languedoc éditions ; 2010.
  2. Des militants CGT en Résistance Hérault 1939-1945, préface de Jacques Blin ; ouvrage collectif, Montpellier, Institut d’Histoire sociale Marcel Caille CGT 34, 2015

Sources

  1. Chronique nécrologique dans Hérault tribune (20 novembre 2018)
  2. Chronique nécrologique dans l’Agathois (19 Novembre 2018)
  3. Les archives de Jacques Blin ont été déposées aux archives départementales de l’Hérault cote : 241 J 1-28 Fonds Jacques Blin 1971-2016
  4. Premier site du Réseau « Langues et cultures de France », animé par Jacques Blin
  5. Site actuel du Réseau « Langues et cultures de France »
  6. Notice Maitron - BLIN Jacques, Georges, Yvon par André Balent, Rose Blin-Mioch, Hélène Chaubin, version mise en ligne le 11 janvier 2019, dernière modification le 15 novembre 2022.
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Jacques Libérat Prunac, dit Mèstre Prunac (1787-1865), boulanger à Sète (alors orthographié Cette), fait partie de cette noria de poètes locaux d’expression occitane de l’époque préfélibréenne, qui n’ont généralement pas connu la notoriété, faute d’avoir vu leur œuvre intégrée à un groupe ou une école artistique à même de la valoriser et de lui donner de l’écho. Certains d’entre eux n’ont même pas été publiés de leur vivant, d’autres se sont offert ou vu offrir comme un cadeau d’adieu une édition de leurs œuvres complètes à la fin de leur vie. Ceux qui, comme Jasmin, Verdié, Reboul ou Gelu ont connu la reconnaissance au point de faire école dans leur ville et au-delà, ont bénéficié d’un contexte favorable, d’un entourage qui les y a aidés, d’un milieu éditorial propice ou tout simplement ont su faire montre d’un sens de l’autopromotion plus développé que les autres. Ils écrivaient généralement dans une graphie plus ou moins phonétique, utilisant les normes graphiques du français pour transcrire les sons de la langue occitane. Appartenant à des générations antérieures à celles des premiers félibres, ces auteurs sont souvent influencés par des sources antérieures, tout en étant très marqués idéologiquement, quelque soit le camp auquel ils appartiennent.

Identité

Formes référentielles

Libérat, Jacques (1787-1865)

Autres formes du nom

- Libérat Prunac, Jacques (variante du nom)

- Mestre Prunac (pseudonyme)

- Méstré Prunac (pseudonyme)

Éléments biographiques

Nous ne savons pratiquement rien sur Jacques Libérat Prunac, né le 20 décembre 1787 à Sète où il est mort le 28 novembre 1865. Il exerçait la profession de boulanger dans sa ville, et écrivait - en français d’abord, puis en occitan, nous dit-il lui-même - à côté de son activité professionnelle, pendant son peu de temps de loisir. Dans la préface de ses œuvres complètes, publiées en 1861 chez l’imprimeur-libraire Gras à Montpellier, Las Fougassas de Mestré Prunac, boulangé dé Cetta, Prunac prend un ton qui n’est pas sans rappeler celui de Jasmin dans Mous Soubenis pour nous dépeindre la misère de son existence. Mais ne s’agit-il pas ici d’un topos narratif, dont des expressions pouvant évoquer des lieux communs « le pain noir de l’adversité », « au calice de mes amertumes », « quelques larmes de miel », « mes tristesses et mes douleurs » ? Il n’est pas aisé de répondre à cette question. Si l’on en croit ce qu’il a voulu transmettre de lui-même à son lectorat, Prunac connut donc dans son activité de boulanger les affres de la misère. Manifestement habité d’une profonde foi catholique, et appartenant probablement à des milieux que l’on pourrait qualifier de conservateurs. S’il a commencé, de son propre aveu, par écrire en français, Prunac s’est semble-t-il assez vite tourné vers la langue d’oc,

... notre idiome patois, langue si gracieuse et si pittoresque, langue de mon pays, que j'ai begayée sur les genoux de ma mère au sortir de mon berceau, langue qui m'a toujours été, depuis, aussi douce que familière.

Il est intéressant de noter que, si l’appellation « patois » apparaît sous sa plume, Prunac considère bien le parler d’oc de Sète comme une « langue ». Il l’appelle également « languedocien » (le parler sétois étant transitoire entre le languedocien oriental et le provençal maritime). La référence à la mère, à l’affect lié aux sonorités de la terre natale, font partie des topoï les plus courants dans les textes des écrivains occitans de cette époque, et encore longtemps après. Prunac ne se prive pas, dans son A mous lectous, de déplorer le recul - déjà - de l’occitan à Sète au milieu du XIXe siècle :

Dé parlà ben patoués n’és pa caouza facila,
Yoï lou parlan papus couma d’aou ten passat ;
Aquel poulit lengagé a prés lo toun dé villa,
Per trop se rafinà s’és tout despatouézat.
Rétrouvayen papus sa lengua marternèlla,
Sé das mors d’ancien ten né révéniè quaoucun ;
Trouvayen qué dé mescla en plaça dé touzella,

Les textes de Prunac oscillent entre humour et nostalgie, avec un ton généralement moralisateur, empreint de bienséance, parfois franchement misogyne, mais essayant d’être « badines » selon l’expression de l’auteur. Prunac n’a réuni ses œuvres qu’à la fin de sa vie, mais nous les connaissons aussi - tant ses pièces françaises qu’occitanes - par un recueil manuscrit conservé au CIRDOC, contenant les poèmes du boulanger, transcrits par son neveu F. Prunac et dédiées à la petite-fille de Mestre Prunac, Rosalie. Prunac cite parmi les gens l’ayant encouragé à écrire en occitan Auguste Mallié, auteur occitan sétois, que nous connaissons par la présence de ses œuvres dans l’Armanac Cetori, l’organe félibréen de « l’île singulière » à la fin du XIXe siècle, et son neveu l’abbé A. Bousquet, « aumônier », dont une pièce occitane est placée à la suite de l’introduction de l’édition de 1861.

Engagement dans la renaissance d'oc

Prunac a dédié un poème à Joseph Roumanille, dans lequel il exprime clairement qu’il connaît l’existence du félibrige provençal, et qu’il se sent attiré par cette société de poètes occitans visant à remettre en honneur la langue d’oc. Prunac est d’ailleurs cité par Mistral dans le Trésor du Félibrige. Prunac exprime son désir que son œuvre à lui, cantayré dé routina/Doun tout l’ar es lou naturel parvienne jusqu’aux félibres :

Ah ! sé din toun por arrivavou,
O felibré ! é sé t’agradavou,
Quinté bonur séyé lou siou !

Mais Prunac, qui a manifestement assisté à une séance du Félibrige à Nîmes, où Roumanille fut couronné de fleurs blanches par trois félibres, n’a manifestement pas été félibre lui-même. Peut-être était-il déjà trop âgé, ou trop occupé par ses activités. Toujours est-il qu’à la différence d’autres auteurs de l’époque pré-félibréenne, il fut informé de la naissance du mouvement, qu’il compare dans ses vers à un arc-en-ciel, en conçut de la joie et s’identifia pleinement à ce retour du printemps de la langue occitane.

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Joseph Soulet est un poète et chansonnier d’expression occitane, né à Sète en 1851 et mort dans la même ville en 1919.
Il est le directeur de l’Armanac cetòri entre 1893 et 1913 et fonde en 1893 l’Escola felibrenca de Sent Cla dont il sera le premier président. Il sera également collaborateur du journal La Campana de Magalouna et nommé majoral du félibrige en 1907.

Identité

Formes référentielles

Soulet, Joseph (1851-1919)

Autres formes connues

- Soulet, Jousèp (forme occitane du nom)

- Soulet, Josèp (forme occitane du nom)

Éléments biographiques 

Négociant en vins et alcools, il fait bâtir par Léon-Etienne Rosiès, le premier urbaniste de la ville de Sète, une grande maison à La Corniche où se réuniront pendant de nombreuses années les félibres sétois et dans laquelle il recevra notamment le poète maillanais Frédéric Mistral, prix Nobel de littérature en 1904.

Engagement dans la renaissance d’oc

Les premières traces de liens entre Joseph Soulet et la langue d’oc remonte à 1887 et la publication de son premier recueil Las ajustas à Ceta, recueil illustré célébrant et présentant la pratique des joutes à Sète. Dès lors, débute l’engagement d’une vie dans la défense de la langue d’oc et plus particulièrement de son particularisme sétois. Il sera l’un des principaux acteurs de la renaissance occitane sétoise en vertu de son statut de président fondateur de Escola felibrenca de Sent Cla, l’école félibréenne sétoise.
Militant et auteur actif, il entretiendra la tradition occitane à Sète mais également au delà et célèbrera son amitié avec quelques-uns des principaux acteurs de la renaissance félibréenne du XIXe siècle dont Louis Roumieux et Frédéric Mistral avec qui il entretiendra une importante correspondance, publiée en 2008.
En 2002, sera inaugurée à Sète la statue L'homme aux pieds nus, qui rend hommage à la pratique au moins quadricentenaire des joutes sur l'Île singulière. Au dos de la statue, sont présents quatre vers de Joseph Soulet extraits de sa chanson « L’ajustaire ». Cette chanson est présente dans son recueil Mas cansous : ressouns cetoris, publié en 1917.

Bibliographie de l'auteur

- Las ajustas à Ceta : pouème lenguadocien dins lou parla de Céta. Céta : Empremarie A. Cros, 1887, 16 p.
- Souveni felibrenc. Montpellier : Cabirou Frères & Cie, 1889, 16 p.
- Oda a Beziès : pèça lengadouçiana. Montpellier : Impr. Centrale du Midi, 1890, 15 p.
- Lou Cassoulet : Cansouneta lengadouciana. Montpellier : Lith. I. Combes, [ca 189.], 3 p. [Voir sur Occitanica.eu]
- Lous pescadous lengadouçians : pouësia lengadouciana. Montpellier : Impr. Centrale du Midi, 1893, 19 p.
- Las Vendemias. Bordeaux : Impr. Candolives, [1894 ?], 8 p. [Voir sur Occitanica.eu]
- A ma filha Maria-Louisa pèr lou jour de sa prumièira coumunioun, 2 de julhet 1895 : pouesia lengadouciana. Montpellier : Imprimerie Centrale du Midi, 1895, 15 p.
- La sorre de caritat : pouësia lengadouciana. Montpellier : Imprimerie Centrale du Midi, 1902, 19 p.
- Lou capelan : pouësìa lengadouciana en set estrofas. [1905], 6 p.
- Lous cocha-vestits : Cansou. Montpellier : [La Campana de Magalouna], [ca 1905], 4 p.
- Sounet nouviau : a ma filha Elisa per lou jour de soun maridage amé René Barrillon, lou 12 de nouvembre de 1907. 1907, 8 p.
- Sounet nouviau : a ma filha Maria-Louisa per lou jour de soun maridage amé Marcel Brouillonet, lou 12 de Julhet de 1909. 1909, 8 p.
- Mas cansous : ressouns cetoris. Montpellier : impr. Firmin et Montane, 1917, 110 p., [25] p. pl. [réed. 2014]

Archives et manuscrits de l'auteur

- Voir l'inventaire des archives et manuscrits de Joseph Soulet

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Josèp Soulet es un poèta e cançonièr d’expression occitana, nascut a Seta en 1851 e mòrt dins la meteissa vila en 1919. Es lo director de l’Armanac cetòri entre 1893 et 1913 et fonda en 1893 l’Escola felibrenca de Sent Cla que ne serà lo primièr president. Serà tanben collaborator del jornal La Campana de Magalouna e nomenat majoral del felibrige en 1907

Identitat

Formas referencialas

Soulet, Joseph (1851-1919)

Autras formas conegudas

- Soulet, Jousèp (forma occitana del nom)

- Soulet, Josèp (forma occitana del nom)

Elements biografics 

Negociant en vins e alcoòls, fai bastir per Léon-Etienne Rosiès, lo primièr urbanista de la vila de Seta, un ostal grand a La Corniche ont se recamparàn pendent de nombrosas annadas los felibres setòris e dins la quala recebrà lo poèta malhanenc Frederic Mistral, prèmi Nobel de literatura en 1904..

Engatjament dins la renaissença d’òc

Las primièras traças de ligams entre Josèp Soulet e la langue d’oc remontan a 1887 e la publicacion de son primièr recuèlh Las ajustas à Ceta, recuèlh illustrat que celèbra e presenta la practica de las ajutas a Seta. Se dubrís alara l’engatjament d’una vida dins la defensa de la lenga d’òc e mai particularament de son particularisme setòri. Serà un dels actors principals de la renaissença occitana setòria mercés a son estatut de president fondator de l’Escola felibrenca de Sent Cla, l’escòla felibrenca setòria.
Militant e autor actiu, mantendrà la tradicion occitana a Seta mas tanben al delà e celebrarà son amistat amb qualques uns dels principals actors de la renaissença felibrenca del sègle XIX coma Loís Roumieux e Frederic Mistral amb lo qual tendrà una importanta correspondéncia, publicada en 2008.
En 2002, serà inaugurada a Seta l’estatua L'homme aux pieds nus, que rend omenatge a la practica al mens quadricentenària de las ajutas sus l'Île singulière. Jos l’esquina de l’estatua, son presents quatre vèrses de Josèp Soulet extraches de sa cançon « L’ajustaire ». Aquela cançon es presenta dins son recuèlh Mas cansous : ressouns cetoris, publicat en 1917.

Bibliografia de l'autor

- Las ajustas à Ceta : pouème lenguadocien dins lou parla de Céta. Céta : Empremarie A. Cros, 1887, 16 p.
- Souveni felibrenc. Montpellier : Cabirou Frères & Cie, 1889, 16 p.
- Oda a Beziès : pèça lengadouçiana. Montpellier : Impr. Centrale du Midi, 1890, 15 p.
- Lou Cassoulet : Cansouneta lengadouciana. Montpellier : Lith. I. Combes, [ca 189.], 3 p. [Veire sus Occitanica.eu]
- Lous pescadous lengadouçians : pouësia lengadouciana. Montpellier : Impr. Centrale du Midi, 1893, 19 p.
- Las Vendemias. Bordeaux : Impr. Candolives, [1894 ?], 8 p. [Veire sus Occitanica.eu]
- A ma filha Maria-Louisa pèr lou jour de sa prumièira coumunioun, 2 de julhet 1895 : pouesia lengadouciana. Montpellier : Imprimerie Centrale du Midi, 1895, 15 p.
- La sorre de caritat : pouësia lengadouciana. Montpellier : Imprimerie Centrale du Midi, 1902, 19 p.
- Lou capelan : pouësìa lengadouciana en set estrofas. [1905], 6 p.
- Lous cocha-vestits : Cansou. Montpellier : [La Campana de Magalouna], [ca 1905], 4 p.
- Sounet nouviau : a ma filha Elisa per lou jour de soun maridage amé René Barrillon, lou 12 de nouvembre de 1907. 1907, 8 p.
- Sounet nouviau : a ma filha Maria-Louisa per lou jour de soun maridage amé Marcel Brouillonet, lou 12 de Julhet de 1909. 1909, 8 p.
- Mas cansous : ressouns cetoris. Montpellier : impr. Firmin et Montane, 1917, 110 p., [25] p. pl. [réed. 2014]

Archius e manuscrits de l'autor

- Voir l'inventaire des archives et manuscrits de Joseph Soulet

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- Cartabèu de Santo Estello, n°5, 1907-1908, p. 19

- Di Nitto, Paul-René. « Joseph Soulet, le pape cettois du félibrige » in Midi Libre, 6 septembre 1998, p. 15

- Soulet, Joseph. Mistral, Frédéric. Correspondance Joseph Soulet, Frédéric Mistral (1882-1912). Institut d'Estudis Occitans, 2008, 185 p.

- Soulet, Joseph. Mas cansous : ressouns cetoris. Montpellier : impr. Firmin et Montane, 1917, 110 p.

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Sa participation à la Renaissance d’oc avant son mariage est celle d’une grande poétesse en langue d’oc. Elle est présente dans la Revue des Langues Romanes, dans les divers Almanachs, mais aussi nommée dans tous les articles et recueils qui paraissent dans le Midi ou à Paris sur le Félibrige. Elle peut être considérée comme la première journaliste en langue d’oc, grâce à ses « Portisson » dans Le Dominique, journal en langue d’oc publié par Louis Roumieux, félibre blanc. Elle développe par la correspondance un réseau amical et activiste dans le Félibrige.

Identité

Formes référentielles

Goirand, Léontine (1853-1933)

Autres formes connues

- Lauriol, Léontine (pseudonyme)

- Mathieu-Goirand, Léontine (nom de mariage)

- Félibresse d’Arène (pseudonyme)

- Félibresse de Nîmes (pseudonyme)

Éléments biographiques

Comme l’indique son acte de naissance, Léontine Goirand (nom de son père sous lequel elle est le plus connue) est née à Nîmes « l’an mil huit cent cinquante- trois... le dix-neuf courant [novembre] à une heure du soir ».

Sa mère « Rosine Lauriol, modiste, âgée de vingt-cinq ans, non mariée, native d’Anduze (Gard) domiciliée à Nîmes section 7 rue des Orangères 24, fille de feu Pierre Lauriol, propriétaire et de Marie Aline Ca(R)el couturière est accouchée dans son domicile audit Nîmes, le dix-neuf courant à une heure du soir d’un enfant de sexe féminin qu’elle nous a présenté et auquel elle a donné le prénom de Léontine... » C’est l’accoucheuse Catherine, âgée de 69 ans, accompagnée d’un témoin, ébéniste, Pierre Le Moine (seul à signer avec le Maire) qui fait la déclaration en mairie le vingt et un novembre à dix heures du matin.

L’acte de naissance de Léontine Lauriol porte la mention « enfant naturel », et, en date du 2 Août 1861, la mention en marge de la reconnaissance par sa mère : « couturière, suivant acte passé devant Maitre Rebuffat notaire à Nîmes le 1er Août mil huit cent soixante et un et transcrit le vingt-cinq septembre même année. »

Elle sera légitimée par son père, Jean-Pierre Goirand, avocat, homme politique républicain, historien spécialiste de 1851, lors du mariage de ses parents célébré à la mairie de Nîmes le 1er Août 1863, Léontine a alors 10 ans. Ses parents avaient eu avant elle un garçon, mort au mois de juin précédent à l’âge de 18 ans et qui sera légitimé à titre posthume dans le même document daté du 28 août.

L’acte de mariage des parents indique, une fois « unis par le mariage » que : « de leur liaison sont nés deux enfants, à savoir le premier de sexe masculin né le 23 mai 1845 à Brouzet (Gard), inscrit à l'État Civil le lendemain, sous le nom de Julle [sic] Lauriol et décédé à Nîmes le 16 juin dernier, le second de sexe féminin née à Nîmes le dix-neuf novembre 1853 et inscrit à l'État civil le 21 du même mois sous les noms de Léontine Lauriol, lesquels enfants ils entendent légitimer. »

Il semble que ce soit la mort de ce frère, né à Brouzet, village situé à une quinzaine de kilomètres d’Alès, dont le père est originaire, qui est à l’origine du mariage. La mère a alors 43 ans et le père 40, ils se sont donc connus dans leur jeunesse mais leurs milieux sociaux étaient différents : la mère était modiste lors de la naissance de Léontine, dite « sans profession » sur l’acte de mariage, elle se déclare « Libre de ses volontés » alors que le père fait état des consentements de ses père, propriétaire à Alès, et mère. Le couple habite alors à Nîmes « rue Graverol près de la porte d’Alès »

On peut comprendre la reconnaissance que Léontine Goirand portait à son père et à sa mère à une époque où les enfants nés hors mariage étaient définis comme bâtards et bien souvent abandonnés.

On ne sait pas exactement quelle a été son éducation, a-t-elle eu celle dont elle parle dans « Li Risènt de l'Alzoun » prodiguée par son père à Alès ou a-t-elle reçu une partie de celle-ci dans le quartier populaire où elle est née à Nîmes ? À Alès, elle partage son enfance avec son cousin Maurice Faure né le 19 janvier 1850 né à Saillans dans la Drôme.

En 1882, elle se marie avec un veuf, Émile Mathieu, et part avec lui s’installer à Cette (Sète) où il est un des premiers receveurs municipaux. Elle habite dans la maison Quermal, 4 quai du Pont Neuf. C'est là qu'elle mettra au monde ses deux enfants, Antoine Jean Léon André Mathieu le 25 Février 1884 et Emilie Suzanne Eva Mathieu le 1er novembre 1885. Son père, Jean-Pierre Goirand, alors membre du Conseil Général du Gard, habitant avec sa femme à Alès, lui sert de témoin pour chaque enfant au moment de dresser l’acte de naissance.

Début 1886, Émile Mathieu, alors receveur municipal de Sète, est accusé de négligence par la commission des finances de la Municipalité. Après sa démission présentée au conseil et acceptée par le préfet en Avril, toute la famille part pour Alès. Il devient représentant de commerce avant d’être lavé de tout soupçon en 1890. Il meurt l’année suivante le 18 mars 1891 à Alès.

En 1911, en tant que femme de lettres, Léontine Goirand reçoit les insignes d’officier d’Académie (Journal Officiel de la République Française, décret du 3 mars 1911).

Léontine et ses enfants demeureront à Alès. L’écrivain André Chamson l’a rencontrée dans son enfance à Alès (Le Chiffre de nos jours, cité par Mazoyer 2013 : 462)

Elle meurt le 26 Juillet 1923, Maison Mathieu-Goirand place de la République. Alcide Blavet prononce au nom du Félibrige son éloge funèbre.

Engagement dans la renaissance d'oc

Léontine Goirand est présente dès 1876 sur le Cartabèu, la liste officielle des membres du Félibrige. Elle est présente à la Sainte-Estelle d’Avignon en mai 1876 : on l’y retrouve avec son père, « M. Achile Mir e sa filho; Mlo Melanio, M. et Mmo Xavié de Ricard, Mlo Jano Wilçon, sorre de Mmo de Ricard e M. Aguste Fourès de Castelnaudary », compagnons de voyage au Pont du Gard d’Alphonse Tavan qui leur dédie tout d’abord son recueil Amour e Plour, avant de le dédier à sa femme défunte. Elle y revient l’année suivante et participe avec son père ou son cousin Maurice Faure à toutes les initiatives du Félibrige languedocien, provençal ou des méridionaux de Paris avec l’association "La Cigale".

Entre temps, Léontine Goirand est devenue la Felibresso d’Areno, du nom du château sur les rives de l’Alzon, lors de la félibrée du même nom en août 1876. Louis Roumieux chante cette félibrée et Léontine dans une « Letro à Madamisello Leountino Goirand » (Nîmes, Baldy-Riffard, 1877, 28 pages).

Fin mars 1877, nous la retrouvons à l'Assemblée de la Maintenance du Languedoc du Félibrige, puis à la séance extraordinaire de la Société des langues Romanes. Dans la Revue des Langues Romanes du mois de mai, Alphonse Roque-Ferrier souligne la présence des « dames » aux côtés de Léontine (RLR, 1877, n°=32 octobre ; série 2, t 3 = t 11 : 157). Dès 1878 elle participe à Sceaux à l’hommage au poète Florian par la Cigale, association fondée par Louis-Xavier de Ricard, Lydie Wilson de Ricard, le peintre Auguste Baudouin et Maurice Faure. Cette cérémonie sera ensuite organisée par les félibres de Paris.

Son ami Louis Roumieux publie d’abord à Montpellier, puis à Nîmes, deux journaux Le Dominique et La Cigale d’Or, dans lesquels Léontine publie, en première page, des « Portissons », présentés comme des « lettres à Mireille » qui sont de véritables reportages.

Ses différentes activités lui permettent de faire connaissance avec les félibres languedociens comme provençaux que nous retrouverons dédicataires des poèmes de son recueil de 1880, Li Risènts de l’Alzoun. Elle échange avec eux et elles, lettres et poèmes. Citons ses relations avec Arnavielle, Lydie Wilson de Ricard, Mireille Roumieux, Théodore Aubanel, Louis-Xavier de Ricard, Baptiste Bonnet (300 lettres !) et bien sûr Mistral lui-même. La liste de ses relations constitue un véritable cartabèu que l’on retrouve dans son Capelet Noviau, recueils de poèmes écrits et réunis à l’occasion du mariage des félibres.

Pendant son séjour à Cette (1882-1896) elle entre en relation, grâce à Roumieux, avec le félibre du Ratatet, J-H Castelnau, et participe aux initiatives félibréennes d’avant la sortie de L’Armanach Cetori, les dimanches à la baraquette, équivalent du mazet nîmois. Léontine, devenue Mme Mathieu, est présente avec son mari et ses enfants dans Ma Dinierola, recueil de J-H Castelnau dans le bonheur puis le temps mauvais (voir biographie).

Revenue précipitamment à Alès, la félibresse, qui prendra désormais le nom de Mathieu-Goirand consacre essentiellement son temps à son foyer et ses enfants (Blavet Alcide 1923). Cependant les grandes occasions du Félibrige et les rencontres amicales la font sortir de ce rôle et retrouver la Léontine de sa jeunesse. Elle préside ainsi le Jury poétique des Fêtes d’Alès en 1889 à l’occasion de l’inauguration du buste de La Fare Alais, en présence de Mistral, Roumanille, Arnavielle, le 20 octobre 1889, en même temps que le monument commémoratif de Jean-Baptiste Dumas et le lycée Dumas d’Alès.

Parmi les Prix qu’elle a reçus :

1877 : La cigale de Paris organise une fête en Arles en septembre 1877 au cours de laquelle Léontine gagne le prix de Provence avec son sonnet « Lis Areno », dédié à son maître et ami Louis Roumieux.

1878 : son recueil Li Risent de l’Alzon reçoit le premier prix du concours poétique des Fêtes Latines de Montpellier sous la forme d’une statuette, reproduction de la Polymnie du Louvre.

1879 : Son poème « La draio flourido » obtient une médaille d’argent au concours de la Société archéologique, scientifique et littéraire de Béziers. La même année elle obtient une médaille au concours poétique en l’honneur de Florian à Sceaux (Armana Prouvençau, 1880 : 110).

1880 : Elle reçoit la médaille d’argent au concours de la Société archéologique, scientifique et littéraire de Béziers avec « Permenade a Sant German » Armanac Prouvençau, 1881 :12).

1901 : elle obtient le diplôme des Félibres de Paris pour l’épitaphe de Brémonde de Tarascon (Mazoyer 2013 : 461)

La réception de son œuvre :

Léontine Goirand est mentionnée par Paul Mariéton dans La terre provençale : journal de route (3e édition), 1894, dans la conférence de Gabriel Haon reproduite dans Les Mémoires et comptes rendus de la société scientifique et littéraire d'Alais de 1897 et en 1914 dans La Revue des Pyrénées et de la France Méridionale. Elle est toujours présente dans Les annales politiques et littéraires (Paris) de 1905. Enfin, en 1931, dans le recueil des Jeux Floraux de Toulouse on trouve cette appréciation à propos d’Henriette Dibon : « Cette jeune muse provençale, qui signe Farfantello, fait honneur à la littérature d'Òc et prend une digne place aux côtés d'Antounieto de Beucaire et de Léontine Goirand. »

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Sa participacion a la renaissença d’òc abans son maridatge es la d’una granda poetessa en lenga d’òc. Es presenta dins la Revista de las lengas romanas, dins los almanacs divèrses, mas tanben nommada dins totes los articles e recuèlhs que pareisson dins lo Miègjorn o a París sul Felibritge. Pòt èstre tenguda coma la primièra jornalista en lenga d’òc, gràcias a sos « Portissons » dins Le Dominique, jornal en lenga d’òc publicat per Loís Romieux, felibre blanc. Desvolopa per la correspondéncia un malhum amistós e activista dins lo Felibritge.

Identitat

Formas referencialas

Goirand, Léontine (1853-1933)

Altras formas conegudas

- Lauriol, Léontine (pseudonim)

- Mathieu-Goirand, Léontine (nom de maridatge)

- Félibresse d’Arène (pseudonim)

- Félibresse de Nîmes (pseudonim)

Elements biografics

Coma o senha son acte de naissença, Leontina Goirand ( es jos aquel nom, lo de son paire, qu’es mai coneguda) nasquèt a Nimes « l’an mila uèit cents cinquanta tres... lo dètz-e-nòu corrent (de novembre), a una ora del ser ».

Sa maire « Rosina Lauriòl, capelièra, vièlha de vint-e-cinc ans, pas maridada, nativa d’Andusa (Gard) domiciliada a Nimes, seccion 7 carrièra de las Irangièras 24, filha de Pèire Lauriòl defunt, proprietari e de Maria Alina Ca(R)el, cordurièra, s’es ajairada dins son ostal aldit Nimes, lo dètz-e-nòu corrent a una ora del ser d’un enfant del sèxe femenin que nos presentèt e que li balhèt lo pichon nom de Leontina... » Es la levandièra, Catarina, vièlha de 69 ans, acompanhada d’un testimòni, ebenista, Pèire Le Moine (sol a signar ambe lo Conse) que fa la declaracion a l’ostal comunal lo vint-e-un de novembre a dètz oras del matin.

L’acte de naissença de Leontina Lauriòl pòrta la mencion « enfant natural » e, datat del 2 d’agost de 1861, la mencion en marge de la reconeissença per sa maire : « cordurièra, segon l’acte passat davant Mèstre Rebufat, notari a Nimes lo 1° d’agost mila uèit cents seissanta un e transcrich lo vint-e-cinc de setembre de la meteissa annada ».

Serà legitimada per son paire, avocat, òme politic republican, istorian especialista de 1851, pel maridatge de sos parents celebrat a la comuna de Nimes lo 1° d’agost de 1863, Leontina aviá dètz ans. Sos parents avián agut abans ela un dròlle, mòrt al mes de junh precedent, vièlh de 18 ans e que serà legitimat a títol postume dins lo meteis document datat del 28 d’agost.

L’acte de maridatge dels parents senha, un còp « units pel maridatge » que : « de lor apariada, son nascuts dos enfants, lo primièr del sèxe masculin, nascut lo 23 de mai de 1845 a Broset (Gard), inscrich a l’Estat Civil l’endeman, jol nom de Julle [sic] Lauriòl e defuntat a Nimes lo 16 de junh passat, lo segond del sèxe femenin, nascut lo 19 de novembre de 1853 e inscrich a l’Estat Civil lo 21 del meteis mes jos los noms de Leontina Lauriòl, e que vòlon legitimar aqueles enfants ».

Sembla que siá la mòrt d’aquel fraire, nascut a Broset, vilatge situat a una quinzena de quilomètres d’Alès, que lo paire n’es natiu, qu’es a l’origina del maridatge. La maire a alara 43 ans e lo paire, 40, se coneguèron joves mas èran pas del meteis mitan social : la maire èra capelièra a la naissença de Leontina, dicha « sens mestièr » sus l’acte de maridatge, se ditz : « Liura de sas volontats » mentre que lo paire menciona los agrats de son paire, proprietari a Alès e de sa maire. Lo coble demòra a aquel moment a Nimes, carrièra Graveròl, prèp de la pòrta d’Alès.

Se pòt comprene la gratitud qu’aviá Leontina Goirand per son paire e sa maire dins un temps que los dròlles nascuts fòra maridatge èran tenguts per bastards e plan sovent abandonats.

Se sap pas vertadièrament quina foguèt son educacion, aguèt la que ne parla dins Li Risènt de l’Alzoun donada per son paire a Alès o ne recebèt una partida dins lo quartièr popular ont nasquèt, a Nimes ? A Alès, passa son enfança ambe son cosin Maurici Faure, nascut lo 19 de genièr de 1850 a Salhans dins Droma.

En 1882, marida un veuse, Emili Matieu e s’installa ambe el a Sèta ont es un dels primièrs recebeires comunals. Demòra dins l’ostal Quermal, 4 cai del Pont Nòu. Es aquí que balharà naissença a sos dos enfants, Antòni Leon Andrieu Matieu, lo 25 de febrièr de 1884 e Emília Susanna Èva Matieu, lo 1° de novembre de 1885. Son paire, Joan-Pèire Goirand, membre del Conselh General de Gard que demòra ambe sa femna a Alès, li servís de testimòni per establir l’acte de naissença dels dos enfants.

A la debuta de 1886, Emili Matieu, recebeire comunal de Sèta, es acusat de negligéncia per la comission de las finanças de la municipalitat. Aprèp sa demission presentada al conselh e acceptada pel prefècte en abrial, tota la familha partís per Alès. Ven viatjador abans d’èstre desculpat en 1890. Se morís l’annada seguenta lo 18 de març de 1891 a Alès.

En 1911, Leontina Goirand recep los insignes d’oficièr d’Acadèmia coma femna de letras (Jornal Oficial de la Republica Francesa, decrèt del 3 de març de 1911).

Leontina e sos enfants demoraràn a Alès. L’escrivan Andrieu Chamson la rescontrèt dins son enfança a Alès ( Le Chiffre de nos jours, citat per Mazoyer 2013 : 462).

Se morís lo 26 de julhet de 1923, Ostal Matieu-Goirand, plaça de la Republica. Alcides Blavet prononcièt son laus funèbre al nom del Felibritge.

Engatjaments dins la Renaissença d’Òc

Leontina Goirand es presenta tre 1876 sul Cartabèu, tièra oficiala dels sòcis del Felibritge. Participa a la Santa-Estela d’Avinhon en mai de 1876 : s’i tròba ambe son paire, « M. Aquiles Mir e sa filha, Madomaisèla Melania, M. e Mma Xavièr de Ricard, Madomaisèla Jana Wilson, sòrre de Mma de Ricard e M. August Forés de Castèlnòu d’Arri », companhons de viatge al Pont de Gard, d’Amfós Tavan que lor dedica son recuèlh Amour e Plour, abans de lo dedicar a sa femna defunta. I torna l’annada seguenta e participa ambe son paire o son cosin Maurici Faure a totas las iniciativas del Felibritge lengadocian, provençal o dels Meridionals de París ambe l’associacion « La Cigale ».

Entretant, Leontina Goirand es venguda la Felibressa d’Arèna, del nom del castèl situat sus las ribas d’Alzon, pendent la felibrejada del meteis nom en agost de 1876. Loís Romieux canta aquela felibrejada e Leontina dins una « Letro à Madamisello Leountino Goirand » (Nimes, Baldy-Riffard, 1877, 28 paginas).

A la fin de març de 1877, participa a l’assemblada de la Mantenença del Lengadòc del Felibritge, puèi a la sesilha extraordinària de la Societat de las Lengas Romanas. Dins la Revista de las Lengas Romanas del mes de mai, Amfós Ròca-Ferrièr soslinha la preséncia de « damas » a costat de Leontina (RLR, 1877, n° 32, octobre, tièra 2, t 3 = t 11 : 157). Tre 1878, es a Sceaux, per l’omenatge al poèta Florian per « La Cigale », associacion fondada per Loís-Xavièr de Ricard, Lídia Wilson de Ricard, lo pintre August Baudoïn e Maurici Faure. Aquela ceremònia serà puèi organizada pels felibres de París.

Son amic Loís Romieux publica, primièr a Montpelhièr, puèi a Nimes, dos jornals, Le Dominique e la Cigale d’Or ont Leontina publica, en primièra pagina, de « Portissons », presentats coma de « letras a Mirèlha » que son de reportatges vertadièrs.

Sas activitats li permeton de rescontrar los felibres lengadocians coma provençals que se retròban dins las dedicacions dels poèmas de son recuèlh de 1880 Li Risent de l’Alzoun. Escàmbia ambe eles e elas, letras e poèmas. Podèm citar sas relacions ambe Arnavièla, Lídia Wilson de Ricard, Mirèlha Romieux, Teodòr Aubanèl, Loís-Xavièr de Ricard, Baptista Bonnet (300 letras !) e de segur, Mistral el meteis. La tièra de sas relacions constituís un vertadièr cartabèu que tornam trobar dins son Capelet Noviau, recuèlhs de poèmas escriches e recampats a l’escasença del maridatge dels felibres.

Pendent son sojorn a Sèta (1882-1896), rescontra, gràcias a Romieux, lo felibre del Ratatet, J.H. Castèlnòu e participa a las activitats felibrencas abans la sortida de l’Armanac Cetòri, los dimenges a la barraqueta, equivalent del maset nimesenc. Leontina, venguda Dòna Matieu, es presenta ambe son òme e sos enfants dins Ma Dinieròla, recuèlh de J.H. Castèlnòu dins lo bonaür puèi lo mal temps (veire biografia).

Tornada al brutle a Alès, la felibressa, que prendrà d’ara enlà lo nom de Matieu-Goirand avoda mai que mai son temps a son fogal e a sos enfants (Balvet Alcides 1923).Çaquelà, las granda fèstas del Felibritge e los rescontres amistoses la fan sortir d’aquel ròtle e tornar trobar la Leontina de sa joventut. Presidís atal la jurada poetica de las Fèstas d’Alès en 1889 a l’escasença de l’inauguracion del bust de la Fara-Alès, en preséncia de Mistral, Romanilha, Arnavièla, lo 20 d’octobre de 1889 e, al meteis temps, lo monument commemoratiu de Joan-Baptista Dumàs e lo licèu Dumàs d’Alès.

Demest los prèmis que recebèt :

1877 : « La Cigale » de París organiza una fèsta a Arle en setembre de 1877 ont Leontina ganha lo prèmi de Provença ambe son sonet Lis Areno, dedicat a son mèstre e amic Loís Romieux.

1878 : Son recuèlh Li Risent de L’Alzoun recep lo primièr prèmi del concors poetic de las Fèstas Latinas de Montpelhièr jos la fòrma d’una estatueta, reproduccion de la Polymnie del Louvre.

1879 : Son poèma La draio flourido obten una medalha d’argent al concors de la Societat arqueologica, scientifica e literària de Besièrs. La meteissa annada, obten una medalha al concors poetic en l’onor de Florian, a Sceaux (Armana Prouvençau, 1880 : 110).

1880 : Recep la medalha d’argent al concors de la Societat arqueologica, scientifica e literària de Besièrs ambe Permenada a San German (Armana Prouvençau 1881 : 12).

1901 : Obten lo diplòma dels felibres de París per l’epitafi de Bremonda de Tarascon (Mazoyer 2013 : 461).

La recepcion de son òbra : 

Leontina Goirand es mencionada per Paul Marieton dins La terre provençale : journal de route (tresena edicion), 1894, dins la conferéncia de Gabrièl Haon, publicada dins Les mémoires et comptes rendus de la société scientifique et littéraire d’Alais de 1897, e en 1914 dans La Revue des Pyrénées et de la France Méridionale. Es totjorn presenta dins Les annales politiques et littéraires (París) de 1905. Enfin, en 1931, dins lo recuèlh dels Jòcs Florals de Tolosa, trobam aquela apreciacion a prepaus d’Enriqueta Dibon : « Aquela jove musa provençala, que signa Farfantello, fa onor a la literatura d’òc e pren una plaça digna a costat d’Antonieta de Beucaire e de Leontina Goirand ».

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Recueils

  • Trioulet a la pichota Eloisa, Alais, J Martin, 1879.
  • Li Risènts de l’Alzoun, Avignon, Impr.Aubanel, 1882, 241p.

Poèmes

  • « Nemausa », Revue des Langues Romanes, Montpellier, 1877, série 2, T3=T11, p. 37 ; « Bello Proumièro », ibidem, p. 241 ; « Calabrun », ibidem, 1878, Série 2 ; T5=T13, p. 270 ; « Vespre d’estiu », ibidem, série 2, T6=T14, p 102 ; « Mort d’uno iroundello », ibidem, 1879, série 3T1=T15, p. 284, ; « Coquilheto », ibidem, série 3 T2=T16, p. 67 ; « A Florian », ibidem, p. 250.
  • « Vounge an après » à Mireio de Roumieux, Armanac Prouvençau, Félibrige, Avignon, 1877, p71-72 ; «  Sus uno estello », ibidem, 1878, p. 85 ; « Plang », ibidem, 1878, p. 90 ; « Trioulet a-uno-enfant », ibidem, 1879, p. 76-78.
  • « Abriéu », La Lauseta, 1877, p 131 ; de 1878 : A Dona Dulciorella, ibidem, 1878, p. 167, traduction François Delille ; A Mllo Jano Wilson, ibidem, 1878, p. 168.
  • « Au felibre Teodor Aubanel », Armanac de Lengadò, Alès, Brugueirolle
  • « Lis Areno », Armanac de Lengadò, per lou bèl An de Diéu 1878, Alès, Brugueirolle p. 63,
  • « Nemausa », La Cigale, 1880, Paris, Fischbacher.
  • « A Jano d’Arc », Fourès, Auguste, Les felibres per l’Alsacio Loraino, 1883, p. 72.

Chanson

  • « La roumance de mai » paroles mises en musique par Eugène Crouzat d’Alès, Armanac Prouvençau, Avignon, Roumanille, 1881, p. 110.

Traductions

  • « A mon amie Amélie Mir » ; « Le petit oiseau » et « À Mme Xavier de Ricard. », traductions françaises in François Delille, Chants des félibres : poésies provençales modernes / traduites en vers français, Paris, Auguste Ghio, éditeur, 1881, p. 139-142.
  • « Nemausa », Constant Hennion, Les Fleurs félibresques, poésies provençales et languedociennes modernes, mises en vers français, Paris Union générale de la librairie, 1883, p. 312.

Sources

  • Armana de Lengadò, per lou bèl An de Diéu 1877 et 1878, publica per l’Escolo das Felibres gardounencs d’Alès en Alès, a l’entrepaus central de l’Armana de Lengadò en cò de A.Brugueirolle etc Libraires-editous, Toulouso.
  • Armanac Prouvençau, Avignon, Roumanille.
  • La Lauseta, Armanac dal Patriotò lengadocian, mitat francés, mitat lengo d’oc per l’an 1877 et 1878, en cò de Charles Brun, Toulouse ; Coulet MountPelhé ; Sandoz et Fischbacher et Ernest Leroux, Paris.
  • La Cigalo d’or, escolo felibrenco de la Miougrano, espellissent lo dimenche, annada 77, Redactor Capoulié Loís Roumieux.
  • La Cigale, Paris, Librairie Sandoz et Fischbacher, G Fischbacher, éditeur, 33 rue de Seine, 1880.
  • Le Dominique, Imprimerie Baldy Riffard à Nîmes, Journau dóu Gai sabé espelissent lo dimenche, 1877.
  • Lou capelet Nouviau de la Felibresso d’Areno, Alès lo 15 d’Abriéu de 1882 ; tirat a 120 exemplari, Mont-Pelié Empremarié centralo dóu miejour, (Hamelin fraire), 110 p.
  • Revue des Langues Romanes, http://gallica.bnf.fr/, périodiques en ligne Société pour l'étude des langues romanes (France), 1870-1939, série 2/ T4/ T12.
  • Blavet, Alcido, Pelado de terro, paraulo is oùssequi de Leontine Goirand, Alès, 1923.
  • Blin-Mioch, Rose, Lettres de la félibresse rouge, Lydie Wilson de Ricard, (1850-1880), Mercues, PULM, (Univ Montp 3), 2013.
  • Camélio, Alain, Armanac Cetòri, histoire du félibrige sétois, IEO edicions, s.d.
  • Castelnau Joseph-Henri, Souvenir de La grande Félibrée du 31 Mai 1896 en l'Honneur des Abeilles Cettoises, 1896, Montpellier, Firmin et Montane.
  • Castelnau, Joseph-Henri, La Courouna pouetica dau Lengadoc. Ma Dinièirola Em' una letra-prefaci di L. Roumieux, 1887, Montpellier, Hamelin frères.
  • Delille, François, Chants des félibres : poésies provençales modernes / traduites en vers français, 1881, Paris, Auguste Ghio, éditeur.
  • Fourès, Auguste, Les felibres per l’Alsacio Loraino, Paris, Maisonneuve, Avignon, Roumanille, 1883.
  • Gaussen, Yvan, Nouveaux écrits sur le Gard, Paris,Les Belles lettres, 1977.
  • Guiraud, Louis, Au sujet des félibres rouges, imprimerie Bene, Nîmes 1991.
  • Hennion Constant, Les Fleurs félibresques, poésies provençales et languedociennes modernes, mises en vers français, 1883, Paris Union générale de la librairie.
  • Mazoyer Marineta, Leontina Goirand… estela limpaira, Nîmes, Comédia, 2013, 496 p.
  • Pic, François, Dictionnaire des pseudonymes de la littérature occitane, Béziers, Cido, 1981.
  • Roumieux, Louis, « Letro à Madamisello Leountino Goirand » Nimes, Baldy-Riffard, 1877, 28 p.
  • Roussot, Elie, in La Provence artiste. Sciences, littérature, beaux-arts, 1882/05/28, sur Gallica.fr, http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6183551m/f7.image.r=Roussot.langFR
  • Société scientifique et littéraire d'Alès, Mémoires et comptes rendus, tomes 19,20, 1887-1888-1889, Alès, Martin, 1890.
  • Voir également le compte-rendu de l’hommage à Lafare Alais dans l’Eclair du 19, 20 et 21 octobre 1889sur http://pierresvives.herault.fr/ressource/leclair.
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Los recuèlhs

  • Trioulet a la pichota Eloisa, Alais, J Martin, 1879.
  • Li Risènts de l’Alzoun, Avignon, Impr.Aubanel, 1882, 241p.

Poèmas

  • « Nemausa », Revue des Langues Romanes, Montpellier, 1877, série 2, T3=T11, p. 37 ; « Bello Proumièro », ibidem, p. 241 ; « Calabrun », ibidem, 1878, Série 2 ; T5=T13, p. 270 ; « Vespre d’estiu », ibidem, série 2, T6=T14, p 102 ; « Mort d’uno iroundello », ibidem, 1879, série 3T1=T15, p. 284, ; « Coquilheto », ibidem, série 3 T2=T16, p. 67 ; « A Florian », ibidem, p. 250.
  • « Vounge an après » à Mireio de Roumieux, Armanac Prouvençau, Félibrige, Avignon, 1877, p71-72 ; «  Sus uno estello », ibidem, 1878, p. 85 ; « Plang », ibidem, 1878, p. 90 ; « Trioulet a-uno-enfant », ibidem, 1879, p. 76-78.
  • « Abriéu », La Lauseta, 1877, p 131 ; de 1878 : A Dona Dulciorella, ibidem, 1878, p. 167, traduction François Delille ; A Mllo Jano Wilson, ibidem, 1878, p. 168.
  • « Au felibre Teodor Aubanel », Armanac de Lengadò, Alès, Brugueirolle
  • « Lis Areno », Armanac de Lengadò, per lou bèl An de Diéu 1878, Alès, Brugueirolle p. 63,
  • « Nemausa », La Cigale, 1880, Paris, Fischbacher.
  • « A Jano d’Arc », Fourès, Auguste, Les felibres per l’Alsacio Loraino, 1883, p. 72.

Cançon

  • « La roumance de mai » paroles mises en musique par Eugène Crouzat d’Alès, Armanac Prouvençau, Avignon, Roumanille, 1881, p. 110.

Traduccions 

  • « A mon amie Amélie Mir » ; « Le petit oiseau » et « À Mme Xavier de Ricard. », traductions françaises in François Delille, Chants des félibres : poésies provençales modernes / traduites en vers français, Paris, Auguste Ghio, éditeur, 1881, p. 139-142.
  • « Nemausa », Constant Hennion, Les Fleurs félibresques, poésies provençales et languedociennes modernes, mises en vers français, Paris Union générale de la librairie, 1883, p. 312.

Sorgas

  • Armana de Lengadò, per lou bèl An de Diéu 1877 et 1878, publica per l’Escolo das Felibres gardounencs d’Alès en Alès, a l’entrepaus central de l’Armana de Lengadò en cò de A.Brugueirolle etc Libraires-editous, Toulouso.
  • Armanac Prouvençau, Avignon, Roumanille.
  • La Lauseta, Armanac dal Patriotò lengadocian, mitat francés, mitat lengo d’oc per l’an 1877 et 1878, en cò de Charles Brun, Toulouse ; Coulet MountPelhé ; Sandoz et Fischbacher et Ernest Leroux, Paris.
  • La Cigalo d’or, escolo felibrenco de la Miougrano, espellissent lo dimenche, annada 77, Redactor Capoulié Loís Roumieux.
  • La Cigale, Paris, Librairie Sandoz et Fischbacher, G Fischbacher, éditeur, 33 rue de Seine, 1880.
  • Le Dominique, Imprimerie Baldy Riffard à Nîmes, Journau dóu Gai sabé espelissent lo dimenche, 1877.
  • Lou capelet Nouviau de la Felibresso d’Areno, Alès lo 15 d’Abriéu de 1882 ; tirat a 120 exemplari, Mont-Pelié Empremarié centralo dóu miejour, (Hamelin fraire), 110 p.
  • Revue des Langues Romanes, http://gallica.bnf.fr/, périodiques en ligne Société pour l'étude des langues romanes (France), 1870-1939, série 2/ T4/ T12.
  • Blavet, Alcido, Pelado de terro, paraulo is oùssequi de Leontine Goirand, Alès, 1923.
  • Blin-Mioch, Rose, Lettres de la félibresse rouge, Lydie Wilson de Ricard, (1850-1880), Mercues, PULM, (Univ Montp 3), 2013.
  • Camélio, Alain, Armanac Cetòri, histoire du félibrige sétois, IEO edicions, s.d.
  • Castelnau Joseph-Henri, Souvenir de La grande Félibrée du 31 Mai 1896 en l'Honneur des Abeilles Cettoises, 1896, Montpellier, Firmin et Montane.
  • Castelnau, Joseph-Henri, La Courouna pouetica dau Lengadoc. Ma Dinièirola Em' una letra-prefaci di L. Roumieux, 1887, Montpellier, Hamelin frères.
  • Delille, François, Chants des félibres : poésies provençales modernes / traduites en vers français, 1881, Paris, Auguste Ghio, éditeur.
  • Fourès, Auguste, Les felibres per l’Alsacio Loraino, Paris, Maisonneuve, Avignon, Roumanille, 1883.
  • Gaussen, Yvan, Nouveaux écrits sur le Gard, Paris,Les Belles lettres, 1977.
  • Guiraud, Louis, Au sujet des félibres rouges, imprimerie Bene, Nîmes 1991.
  • Hennion Constant, Les Fleurs félibresques, poésies provençales et languedociennes modernes, mises en vers français, 1883, Paris Union générale de la librairie.
  • Mazoyer Marineta, Leontina Goirand… estela limpaira, Nîmes, Comédia, 2013, 496 p.
  • Pic, François, Dictionnaire des pseudonymes de la littérature occitane, Béziers, Cido, 1981.
  • Roumieux, Louis, « Letro à Madamisello Leountino Goirand » Nimes, Baldy-Riffard, 1877, 28 p.
  • Roussot, Elie, in La Provence artiste. Sciences, littérature, beaux-arts, 1882/05/28, sur Gallica.fr, http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6183551m/f7.image.r=Roussot.langFR
  • Société scientifique et littéraire d'Alès, Mémoires et comptes rendus, tomes 19,20, 1887-1888-1889, Alès, Martin, 1890.
  • Veire tanben lo compte-rendut de l’omenatge a La Fara Alès dins l’Eclair dels 19, 20 et 21 d'octobre de 1889 sus http://pierresvives.herault.fr/ressource/leclair.
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Identité

Formes référentielles

Esthève, Olga (1857-....)

Autres formes connues

- Criscelli, Olga (nom de mariage)

- Criscelli-Esthève, Olga

Éléments biographiques



Olga Esthève est une des premières institutrices d'école publique de filles à Cette (ancienne orthographe de Sète). Nommée le 25 juillet 1878 à l’école du docteur Roux, Olga Esthève naît à Bordeaux le 12 juillet 1857. Elle n'est pas instruite par les congrégations religieuses mais par des professeurs de l'Université. Elle obtient son Brevet élémentaire à Moulins (Allier) le 27 juillet 1874, suivi de son Brevet supérieur et de son Certificat d'aptitude pédagogique à Tulle (Corrèze). Son père, lieutenant d'infanterie et Chevalier de la légion d'honneur, avait sollicité pour elle un poste auprès du Préfet. Elle arrive à Cette à la rentrée de 1878 en provenance de Lunel où elle exerçait depuis janvier 1877. L'école du Docteur Roux est alors située rue des Hôtes (aujourd’hui rue Paul-Valéry) et n'a qu'une classe. L'inspecteur primaire écrit après sa visite le 30 novembre :
« Il est d'usage que les nouvelles écoles soient peuplées par la lie des autres classes… On y trouve un ramassis de jeunes filles venues de je ne sais où : vêtues de haillons, sales, n'ayant aucun des petits objets indispensables à une écolière. »
Olga Esthève y restera jusqu'en 1887, avec bientôt une adjointe, Melle Jammes.
Elle épouse en 1884 un professeur du collège (de garçons), responsable de la classe de 7ème, M. Criscelli. Melle Jammes la suit à l'école Sévigné, rue Pascal, dont elle devient directrice. Elle a déjà deux enfants. L'inspection de mars 1887 lui donne l'appréciation « AB » et la note 6,5/10. L'école Sévigné a inscrit 180 filles dont 127 sont présentes, la fréquentation est irrégulière, la propreté comme la discipline y sont jugées « assez bonnes. »
Des éléments de ce rapport montrent qu'Olga Criscelli participe déjà à la Ligue française de l'Enseignement, l’œuvre de Jean Macé, avec en particulier la création de l’Association des grandes filles de l’école Sévigné, les « Abeilles Cettoises » qu’elle préside.
En 1892, elle obtient une médaille de bronze de l'Instruction Publique. On la voit ferrailler en 1893 avec la Municipalité qui veut supprimer sa décharge de classe, et obtenir satisfaction.
En 1896, année de la Félibrée des Abeilles de Cette, Mme Criscelli habite rue Pascal, à l'école Sévigné et a quatre enfants : Jeanne 14 ans, Joseph 10 ans, Olivier 8 ans et Angelo 2 ans.
Après l'organisation de conférences et de la Félibrée des Abeilles, présidée par l'inspecteur d'Académie, M. Yon, elle recevra diplôme d'honneur et médailles, tant de la Ligue que du Ministère, ce qui lui permettra à la rentrée suivante d'être nommée à Montpellier.

Engagements dans la renaissance d'oc

Le 31 Mai 1896, Olga Criscelli est co-organisatrice de « La Félibrée des Abeilles Cettoises » avec J.-H. Castelnau, Cabiscol du Félibrige Cettois et parrain de l’Association des grandes filles de l’école Sévigné. Cette félibrée se tient dans le bâtiment du Stand de tir et de gymnastique « La Cettoise » (qui prendra plus tard le nom de Stand Marty, bâtiment aujourd’hui disparu), sous la présidence d’honneur de Frédéric Mistral et la présidence effective de M. Yon inspecteur d’académie.
Le programme de la Félibrée est édité en français et en occitan. Les deux langues y alternent, sans traduction.
L’intérêt de l’Association pour l’occitan est visible dans les conférences qui ont précédé la Félibrée au cours de l’année. Plusieurs avaient fait une large place à l'occitan, comme celle sur Clémence Isaure, ou celle sur la pêche à « Cette ». Cette dernière est accompagnée par la lecture de la pièce La Sauquena de Pignan de M. Rottner, félibre et l'un des conférenciers les plus dévoués de l'association. J.-H. Castelnau avait fait cadeau de ses propres œuvres bilingues à la bibliothèque de l'école qui a bénéficié de la quête organisée à l'entracte de la Félibrée. Ajoutons l’intérêt que portait à l’Association le Doyen de la faculté des sciences de Montpellier, Armand Sabatier, Directeur de la station zoologique de Cette à la Plagette, pour lequel J-H Castelnau écrit à cette occasion Lou palais de las crancas. Jeanne Criscelli, alors âgée de 14 ans, lit « en lengadoucian » (La Campana de Magalouna juin 1896) un compliment « as Felibres » de la Fête. Le félibre Achille Maffre de Baugé prononce un discours « Du Sens international chez les provincialistes. »
Le félibre Joseph Soulet, qui s’est refusé, avec d’autres, à participer à la félibrée, s’en explique dans une lettre à Mistral : il s'agit selon lui avec celle-ci et les conférences qui l’ont précédée, d’écarter les filles de Cette de l’influence des congrégations « an aquella felibrejada de deganaus e de manja-Bon Dieu. » (Lettre du 31 mai 1896, Camélio 2008 : 99). Notons que Sabatier et Castelnau étaient protestants.
La presse quotidienne, qui couvre largement l'évènement, représente tout le spectre des opinions politiques : Le Journal de Cette, Le Petit Méridional, L'éclair ; pour l’occitan La Campana de Magalouna lui a largement ouvert ses colonnes.

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- BLIN-MIOCH, Rose. Les abeilles de Cette ou la grande Félibrée des grandes filles de l’école publique, conférence donnée à Sète le 9 mars 2012 à l’Espace Victor Meyer à l’initiative du Cercle Occitan Setòri

- CAMÉLIO, Alain. Armanac Cetòri, histoire du félibrige sétois. IEO edicions, 2008, 175 pages

- CASTELNAU, Jacques-Henri. Souvenir de La grande Félibrée du 31 Mai 1896 en l'Honneur des Abeilles Cettoises. Montpellier Firmin et Montane, 1996, 28 pages (Archives Municipales de Sète)

- CLERC, Pierre. Dictionnaire de Biographie héraultaise des origines à nos jours. Montpellier, 2001, Librairie Clerc

- La Ligue de l'Enseignement. Portrait et biographie de Jean Macé. Paris, Lafaille, éditions de la France Scolaire, 1895, 76 pages : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5519617m.r=Portrait++et+biographie+de+Jean+Mac%C3%A9.langFR

- MAFFRE DE BAUGÉ, Achille. Du Sens international chez les provincialistes, discours prononcé au banquet des félibres à Cette, le 31 mai 1896. Montpellier Firmin et Montane, 1896, 16 pages : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5687945h.r=Maffre+de+Bauge%2C+Achille.langFR

- MARSAL, Édouard. La Campana de Magalouna. Montpellier, Dezeuze, 1896, n°92, 95 et 97 (Archives Université Paul Valéry, département d'Occitan)

- SOTTANO, Édouard. Journal de Cette. 1895 et 1896 (Archives Municipales de Sète)

- YON, Rapport de l'Inspecteur d'Académie in Hérault. Conseil général. Rapports et délibérations 1894/08, 95 et 96 sur http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5724080h.r=conseil+g%C3%A9n%C3%A9ral+de+l%27H%C3%A9rault+Yon.langFR


Revues


- L'Éclair, Montpellier Rue Levat, quotidien régional, catholique, royaliste, consultation des journaux de 1896. La collection de L’Éclair est disponible aux Archives Départementales de l’Hérault.

- Le Petit Méridional, Société Anonyme du Petit Méridional et autres publications, premier et principal organe républicain montpelliérain, Montpellier rue Henri Guinier, consultation des journaux de 1895 et 1896 sur : http://www1.arkhenum.fr/bm_montpellier_pmerid/_app/index.php

Archives


- Dossier académique archives dept Hérault 1T art 2360-91
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