Pierre Azéma est un homme politique Montpelliérain. Journaliste, écrivain, homme de théâtre et félibre, il militera tout au long de sa vie au sein de nombreuses associations occitanes.

Identité

Formes référentielles

Azéma, Pierre (1891-1967)

Autres formes connues

- Azema, Pèire (1891-1967) (forme occitane du nom)

- Louvis Filibert (pseudonyme)

- Lou Chivalié (pseudonyme)

- L'Anatoumisto de Bouzenac (pseudonyme)

- Jean des Mourgues (pseudonyme)

- Zap (pseudonyme)

- Jan Sans Peur (pseudonyme)

- Cigalo latino (pseudonyme)

Éléments biographiques

Pierre Azéma est né à Montpellier le 3 janvier 1891 d’une famille modeste de maraîchers. Après son certificat d'études il est employé dans la Compagnie des Mines de Graissessac et s’initie très tôt à la vie sociale, intellectuelle et politique de la cité de Montpellier, dans les rangs du Sillon, le groupe démocrate-chrétien de Marc Sangnier. Journaliste de talent, il tient une chronique dans l’Avenir de Tunis en 1908 avant de collaborer au Républicain du Midi en 1910. Mobilisé en 1915, il part pour le front où il est grièvement blessé d’un éclat d’obus. À son retour il fonde la première association des mutilés de guerre et milite dans les associations d’anciens combattants. Il est vice-président de la Fédération des trépanés et blessés de la tête (1953). Il sera conseiller municipal de Montpellier en 1919, puis en 1935, après avoir tenu la chronique d’oc au journal Le Sud de 1930 à 1933. Il décède à Montpellier le 20 janvier 1967.

Engagement dans la renaissance d’oc

Vers 1910 Pierre Azéma est introduit à l’école montpelliéraine du Parage par le félibre François Dezeuze « L’Escoutaire » et prend part aux manifestations félibréennes. Dans les vifs débats qui animent alors la vie du Félibrige, il se range du côté du capoulié démissionné Pierre Devoluy, au souvenir duquel il restera fidèle toute sa vie. Fondateur avec Louis Bonfils et Pierre Causse du groupe théâtral La Lauseta (1912) en souvenir de Louis-Xavier de Ricard fondateur de l’Armanac de la Lauseta qui venait de mourir.
C
o-directeur, toujours avec Causse et Bonfils, jusqu’à la mort de ce dernier, du journal Lou Gal de 1915 à 1921, il est élu majoral du félibrige en 1929 ; il est sendi (syndic) de la maintenance du Languedoc dans les années trente, et parallèlement secrétaire, puis cabiscol de l’escola dau Parage qu’il a relancée. Co-directeur avec Léon Teissier de la revue Calendau de 1933 à 1945, une des revues occitanes majeures de l’entre-deux guerres, il écrit aussi dans la revue Oc à la même époque, sans adopter pour autant la graphie occitane. Dans ses articles et ses conférences, il défend des positions fédéralistes. Si aux débuts du régime de Vichy il participe à un Comité d’action régionaliste, il prend assez vite ses distances.  S’étant quelque peu éloigné du Félibrige après la guerre, il devient président de l’Institut d’Études Occitanes de 1957 à 1959. Il publie des chroniques, poèmes, essais, pièces de théâtre et anime les émissions radiophoniques de Radio Montpellier de 1927 à 1956.

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Sources
LAPORTE, Lucian. Laus dou Majourau Peire Azema : 1891-1967, Santo Estello de z-Ais 1970, [Toulouse] : L. Laporte, 1970.
 
ROQUETA, Ives. « Retrospectiva Pèire Azemà...» dans : Occitans !, n°4, julh de 1982, p. 31.
 
Omenatge a Peire Azema : 1891-1967. Toulouse : Institut d'Estudis Occitans ; Montpellier : Escola felibrenca dau Paratge ; Béziers : Centre International de Documentation Occitane, 1987.
 
FOURIÉ, Jean. Dictionnaire des auteurs de langue d'Oc de 1800 à nos jours. Aix-en-Provence : Félibrige, 2009, p. 27-28.
 
BARRAL, Guy. L'occitan en guerre : Lettres à Pierre Azéma (août 1914-décembre 1916) / Louis Bonfils ; éditées et traduites par Guy Barral,  Montpellier : Presses Universitaires de la Méditerranée, 2015. 

Notice IDREF : https://www.idref.fr/031557988

Article Jean-Frédéric Brun sur son site « Lo lengatge e la literatura occitans a Montpelhier... Siti dedicat au parlar occitan montpelhieirenc » : http://www.jfbrun.eu/lengadoc/azema.htm.
Cet article contient plusieurs textes d’Azéma :


œuvres de Pierre Azéma

Jout un balcoun : farcejada clapassièira en 1 ate en verses / Louvis Filibert. 2e ed. Mount-Peliè : impr. L'Abelha, 1918.

Lou bèu retour / Lou Chivaliè ; bois grabats de Marcel Bernard. Mount-peliè : Ed. dau journal Lou Gal, 1919.
 
Lou ciclopa : coumedia antica en dous ates, en verses / Pèire Azéma ; bois gravats de Marcel Bernard. Toulousa ; Marselha : Occitania, 1926.
 
Terra d'oc : pouèma / Pèire Azéma ; em'un boi grabat de Marcel Bernard. Mount-Peliè : Paréna & Vidal, 1926.
 
Poulitica felibrenca / Pèire Azéma. Béziers : Ed. de La Cigalo lengadouciano, 1928.
 
A boulet rouge... : crounicas dau tems de la guerra / Peire Azema. Touloun : La Pignato, 1930.
 
Mistral e lou Lengadoc / Peire Azéma. Narbouna : Ed. de La Cigalo Narbouneso, 1930.
 
En memòria de Louvis-Saviè de Ricard : 1843-1911. Mount-Peliè : Mantenencia de Lengadoc, 1932.
 
Rabelais en terro d'O / Pèire Azema. Mount-Pelié : Ed. Calendau, 1933.
 
Mistral, pouèto epi / Pèire Azema. Mount-Pelié : Calendau, 1933.
 
Outavian Bringuier : 1829-1875 / Pèire Azéma. Mount-Peliè : Ed. de la Cauquilha, 1934.
 
En l'ounour de Placido Cappeau / [Pèire Azema]. Mount-Peliè : Empr. de la prèsso, 1934.
 
Carles de Tourtouloun / Pèire Azema. Mount-Pelié : Ed. "Calendau, 1936.

La politique de Mistral / Pierre Azéma. Montpellier : Calendau, 1940.
 
Oumenage à Verdaguer : dicha dau majourau Pèire Azema (...). [S.l.] : [s.n.], [1945].
 
Pèire Causse, lou Felibre de l'Ouliviè / Pèire Azema. Mount-Peliè : [s.n.], 1952.
 
La crisi felibrenca de 1909 / Pèire Azema. Tolosa : Institut d'Estudis Occitans, 1954.
 
La religion de Calendal : étude critique / Pierre Azéma. Aix-en-Provence : Impr. des Ed. Provençales, 1962.

Ouvrages préfacés ou commentés par Azéma

Crounica legendària das troubadours / trascricha e adoubada pèr Max Rouquette ; emb'un pourtissoun de Pèire Azéma. Mount-Peliè : Ed. Calendau, 1937.

L'entrevista : pèça en un ate en prosa / A. Sauvagnac ; emb'una letra de presentacioun de Pèire Azema. Mount-Peliè : [s.n.], 1947.

L'oumeleto de Muret : coumèdi radiofounico en un ate / André-J. Boussac ; préf. de Pèire Azema. Aix : impr. des Editions Provençales, 1963.
 

Articles

Parus dans  : Armana prouvençau (1956-1964), L’Ase negreL’Avenir de Tunis (1908 Chronique de France), Lou Bournat dou Perigord (1947), Calendau (1933-1937), La Campana de Magalouna (1910-1915) ; La Cigalo lengadouciano (1913-1932), l’Eclair (La page en langue d'oc) (1913), Era bouts dera mountanho (1944), Lo Gai saber (1960), Lou Gal (1916-1920), Lemouzi (Comptes-rendus de felibrejadas) (1925-1931), Lo Ligam d’albiges (1939), OC (1924-1964), Occitania (1948), Lo Para2.ge de mount-pellie (1934-1945), La Pignata, La Prouvenço delieuro, (pseud. L'Anatoumisto de Bouzenac) (1973), Le Républicain du Midi (1910) collaborations, la Revue méridionale des idées (1917-1919), la Revue des pays d’oc (1932), Le Sud « Chronique occitane » (1930-1933), Terra d’oc (1941-1944), Trencavel, La vie montpelliéraine (1910-1914).
 

Manuscrits

Bounaventuro Laurens et Sus Li plado de Ramoun Lule ; ainsi que de nombreuses interventions radiophoniques données à Radio Montpellier de 1927 à 1956.

Ces chroniques ont été publiées par François Pic (Charradissas occitanas, s.n, Montpellier 1998, avec une préface de Philippe Gardy et Philippe Martel.

Quelques-unes sont reproduites par Joan-Frederic Brun
(
http://www.jfbrun.eu/lengadoc/cronicas_radiofonicas.htm) :

 

CIRDOC

Manuscrits isolés
Voir : catalogue
- En campanejant. Contes lenguedoucians en pròsa, 1910-12 (Ms 387)
- Correspondance Robert Lafont (LAF.O/01)
- Collège d’Occitanie (CP004/37)
 
CIRDOC, Fonds Pierre Azéma (CIRDOC AZP - en cours de classement).
Voir : Fiche inventaire
 
Voir toute les œuvres de Pierre Azema
Le Trobador, catalogue international de la documentation occitane
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Homme de lettres. Membre de la Societat d'Estudis Occitans (SEO), puis de l’Institut d'Estudis Occitans (IEO), actif à Marseille aux côtés de Pierre Rouquette.

Identité

Formes référentielles

Carbon, Émile (1898-19..)

Eléments biographiques

Émile Carbon est né le 29 mai 1898 à Agde, fils de Carbon Marie Joseph, capitaine au long cours, âgé de 26 ans et de son épouse Alengry Idalie Louise Marthe, sans profession, âgée de 25 ans. Son frère cadet, Roger Carbon, participera aux aventures éditoriales de son aîné. Émile Carbon fait ses études au lycée de Montpellier, puis à la Faculté des Lettres et à la Faculté de Droit de Montpellier. Licencié ès lettres, il présente une thèse pour le doctorat ès sciences juridiques sous le titre « le désaveu de paternité ». Il épouse à Montpellier le 7 décembre 1925 Suzanne Marie Gabrielle Bonnier ; ils auront trois enfants.

Si les études de droit déterminent son cursus professionnel, les lettres sont sa passion. Émile et son frère font partie de cette cohorte de jeunes, de la première moitié du XXe siècle, passionnés de poésie et plus largement de littérature, qui fondent et animent de nombreuses revues littéraires, dans lesquelles ils voient un moyen de débuter une carrière qui fera d’eux des « hommes de lettres ». Étudiant, Carbon collabore (successivement ou en même temps) à trois revues de jeunes à Montpellier, c’est le début d’une passion qui ne le quittera plus.
En 1915 il est directeur de la revue L'Effort des jeunes. Il est incorporé en avril 1917 au 81e Régiment d’Infanterie. Il collabore à La Lanterne de Diogène, « organe bimensuel des étudiants de Montpellier » (n° 1, 1917-n° 45, juin 1920), tout en étant cymbalier du régiment. Fusiller mitrailleur, son attitude courageuse lui vaut d’être cité à l’ordre de la Brigade. Il est blessé au combat en septembre 1918 et décoré de la Croix de guerre avec étoile de bronze. En 1919 il publie Le poème... à l'ami mort,  poème dédié à Louis Miquel, tué le 27 septembre 1918, devant Somme-Py,  probablement  Tahure (Marne), le jour où Emile Carbon est lui-même blessé.
Il collabore également à Erato, « journal littéraire et régionaliste, organe de l’Association régionale des Lycéens », dont son frère est l’administrateur. Cette publication éphémère (5 numéros entre janvier et Pâques 1919), dont le premier a été tiré à mille exemplaires, réunit un certain nombre de jeunes qui deviendront des personnalités montpelliéraines. L’association Erato propose aussi des conférences, par exemple d’Émile Carbon sur « le caractère français des chansons de geste » et sur « Verlaine » ; de Roger Carbon sur « René Bazin » et « Edmond Rostand ». Notons qu’en dépit de l’étiquette « régionaliste », on cherche en vain un mot occitan dans la publication.
Quelques années plus tard, Émile Carbon prend une part prépondérante dans la publication d'une rare plaquette anthologique : Les Amitiés Languedociennes, Imp. Firmin et Montane, 83 p., 25,7 cm X 16,7, 1925, illustrée de 2 bois d’Henri Martin, textes de Paul Valéry, Jean Catel, J S Pons, A. J. Thomas, Henri Bernard, Bernard Latzarius, Jean Cocteau, Jean Camp, Yves-Blanc, Paul Castela, Delpont-Delascabras, Henri Chabrol… Lui-même y donne des « Prières devant le Christ de Saint-Jean de Perpignan ».
Ses créations littéraires en français sont éclectiques ; nous relevons un article dans Comoedia (Paris) du 19 mai 1935 : « On crée, à Marseille, au "Rideau Gris" une pièce en un acte d’André Gide », un roman : Le cordonnet de soie, aux Editions Gallimard, collection Détective, 248 p., 1937. Emile Carbon est également le coscénariste et dialoguiste du film Cap au large, sorti le 25 septembre 1942, du réalisateur Jean-Paul Paulin. Ce film de 84 mn, produit par Francinalp-Films, a été tourné à Gruissan (Aude). En 1953, Émile Carbon collabore également à La Provence merveilleuse, des légendes chrétiennes aux santons (Albert Detaille, in-4, 145 p., illustré, avec préface de Jean Giono).
Lorsque Lazare de Gérin-Ricard, en 1953, lance la revue Thalassa, à Marseille, il invite ses amis, en particulier les anciens de la Revue de Catalogne, à collaborer.
Si, à l’origine, la revue bimensuelle a une grande ambition internationale et reçoit la collaboration de plumes célèbres, elle décline assez vite et réduit sa voilure à la Provence, devenant le lieu de publication d’une cohorte d’amis de jeunesse aux idéaux littéraires fanés. Émile Carbon (qui y tient la chronique dramatique) la définira, pour sa part, comme « ce témoin des jours anciens et de notre petite troupe amicale dont la plupart des membres ont rejoint la Maison du Père », un témoin « qu’il faut sauvegarder ». La revue disparaît en 1965.
Émile Carbon reçoit la décoration de Chevalier de la Légion d’Honneur le 21 mai 1952 en même temps que Pierre Rouquette reçoit la Cigale de Majoral et la distinction d’Officier d’Académie (les entités invitantes sont le Centre Provençal de l’IEO, les groupes félibréens et provençaux de Marseille et le mouvement fédéraliste « la Fédération », de Marseille).
Émile Carbon est brièvement professeur au lycée de Montpellier. On le retrouve Directeur de la Caisse d’Epargne. C’est certainement pour des raisons professionnelles qu’il quitte Montpellier pour Marseille, où il devient directeur d’une société d’Habitations à Bon Marché (vers 1930). Il a dû y faire carrière, car en 1968 une de ses lettres porte en en-tête : « Société anonyme régionale d’habitations à loyer modéré de Marseille, siège social : 21, rue Maréchal-Fayolle».

Engagement dans la renaissance d’Oc

En l’état actuel de notre documentation l’engagement occitaniste d’Émile Carbon nous semble étroitement lié à son amitié avec un acteur essentiel de la cause d’oc en Provence, Pierre Rouquette. En effet à Marseille il se lie d’amitié durable avec cet avocat, homme de lettres et occitaniste, qui anima la revue La Coupo (21 numéros entre février 1918 et octobre 1919). Émile Carbon participera à toutes les initiatives lancées par ce dernier dans le champ occitan.
En 1926 on le trouve aux côtés de P. Rouquette à la création des « Amitiés méditerranéennes », à Marseille, qui s'intéressent à la vie et à la culture catalanes, et regroupent des personnalités comme le compositeur Pierre G. Bourgoin, l'helléniste Guastalla, le peintre Valère Bernard, etc. en liaison avec la Fundació Bernat Metge, l’équivalent catalan de l’Association française Guillaume Budé, pour la traduction, l’édition et la promotion des classiques gréco-romains. Lors de leur rencontre à Barcelone, P. Rouquette et le directeur de la Fundació Bernat Metge, Joan Estelrich, conçoivent une revue en langue française pour faire connaître la culture catalane en Europe, avec la collaboration d’hommes de lettres et d’artistes catalans et français, et l’appui financier de Francesc Cambó, homme d’affaires, mécène et homme politique catalan de premier plan. Ainsi naît le 25 mars 1929 à Marseille La Revue de Catalogne. P. Rouquette en est le directeur littéraire, avec l’aide de ses amis des Amitiés Méditerranéennes : Émile Carbon comme rédacteur en chef, René Guastalla administrateur, Roger Carbon et Lazare de Gérin-Ricard secrétaires de rédaction. En dépit de la qualité du contenu et du soutien financier du mécène, la parution de la revue s’interrompt après son cinquième numéro (1er août 1929), à cause de l’insuffisance des abonnements.

Émile Carbon n’a pas laissé une œuvre en provençal (à titre anecdotique, signalons qu’il a dédié à son ami un poème en provençal, graphie mistralienne : « Dins nostre cami », trois quatrains, « Per lou Peire ambé moun affecioun », datés de Marsilho 1/1/1938). Il s’en explique : « Excuse moi de te répondre dans la langue des conquérants mais si je peux parler la nôtre sans trop de ridicule je ne la possède malheureusement pas assez pour y mouler ma pensée en l’écrivant » (2/05/1939). Dans cette même lettre il dit ne pas avoir la « flamme dévoratrice » de son ami, mais se dit « patriote provençal » et juge « intéressantes » les propositions de Robert Fabre-Luce de création « d’un mouvement de néo-provincialisme » (proche du séparatisme) développées dans Marseille-Matin du 3 ou 4 mai 1939. Les frères Carbon sont adhérents à la Societat d’Estudis Occitans (SEO), fondée en 1930, et revitalisée en 1939 par le catalan en exil Josep Carbonell. À cette date Émile fait partie de la délégation de la SEO de Marseille, aux côtés de Émile Bodin, Charles Camproux, Antoni Conio, Paul Eyssavel, Jorgi Reboul, Paul Ricard et Pèire-Joan Roudin (Pierre Rouquette). Son nom « Émile Carbon, doctor en Droit » (sic) figure dans la liste des membres du Conseil d’Administration dans le papier à lettres de la SEO de 1939.
À la Libération est fondé à Toulouse l’Institut d’Estudis Occitans (IEO), qui prendra la suite de la SEO. Lorsque P. Rouquette crée à Marseille sa section provençale, le « Centre Provençal de l’IEO », É. Carbon le rejoint. Dans les années 1945-1950, tandis que P. Rouquette donne des cours publics hebdomadaires de provençal et des causeries à Radio-Provence, É. Carbon, qualifié par son ami d’ « incomparable animateur », lance un « Cercle Occitan », avec une formule d’apéritifs littéraires hebdomadaires, tout en participant au cycle des « Œuvres racontées » (Mistral et Mireille, Calendal par exemple). Il donne également des conférences ou des causeries : par exemple sur l’œuvre poétique de René Nelli le 13 avril 1953 ; une « Introduction à l’Art Roman » dans le cycle médiéval en 1960-61, une conférence sur Manolo Hugué à la Maison Gasconne en février 1978… Car le Centre se veut un foyer de culture humaniste, non seulement provençal, mais ouvert à toute l’Occitanie, Catalogne comprise, embrassant tous les aspects de la culture. C’est aussi un lieu de diffusion des idées régionalistes et de débats. Ainsi fait-il un exposé le 12 janvier 1953 sur le Néo-Régionalisme qui sera suivi de débats, et un autre intitulé « Qu’est-ce que l’Occitanisme ? » au Foyer Massalia dans les années 1970.

Pendant plusieurs décennies Émile Carbon est donc un proche collaborateur de Pierre Rouquette. Il est membre du Conseil d’Administration du Centre Provençal, ainsi que Amédée Muset, professeur d’espagnol, et Mme Maïthé Pin-Dabadie femme de lettres partageant sa vie entre Bagnères-de-Bigorre et Marseille. Il en est un temps le vice-président et c’est à ce titre qu’il présente le conférencier Robert Lafont venu parler de la Grenade entr’ouverte le 14 octobre 1960. Il est abonné à Oc et aux Annales de l’IEO, et participe financièrement à la Cause, tout en étant membre du Conseil d’Études de l’IEO (cf. listes de 1947, 1949 et 1962). Tout naturellement É. Carbon collabore à L’Ase negre, « organ occitanista mesadier », successeur d’Occitania, fondé par le trio Robert Lafont, Léon Cordes et Hélène Cabanes en 1946. Ainsi il écrit par exemple en éditorial en première page du n° 7, de février-mars 1947, « Faire Province ». En 1955 il participe avec P. Rouquette, Pierre-Louis Berthaud, Robert Lafont et un certain Gérard (dont le prénom est inconnu) au projet (inabouti) de publication Présentation de la Provence que devait réaliser l’IEO. Cette initiative fait suite à la parution l’année précédente de la brochure Présentation du Languedoc, à laquelle ont collaboré Charles Camproux, Max Rouquette, Robert Lafont, Max Allier, Léon Cordes… avec préface de Jean Cassou.

En 1963, il vient de prendre la retraite quand il lit dans Oc le début du roman de Jean Boudou, Lo Libre dels grands jorns, qui l’impressionne favorablement : « J’admire non sans quelque nostalgie ces jeunes », dit-il et il constate avec tristesse que, pour sa part, il « est un écrivain mort jeune ». (corr du 13/08/1963 adressée à Pierre Rouquette).
Dans les années 1960-1970 la question de la régionalisation anime les débats publics auxquels participe le Centre Provençal. Dans le sillage de mai 1968, avec l’arrivée d’une nouvelle génération de militants, le mouvement occitan se radicalise. Cette évolution est mal acceptée par le Conseil d’administration du Centre Provençal (dont fait partie Carbon), partisan d’un régionalisme humaniste. Le Centre provençal quitte l’IEO et prend le nom de « Centre Provençal de Culture Occitane ». Il explique publiquement les raisons de cette rupture dans une feuille intitulée « Occitanisme et Marxisme, une mise au point du Centre Provençal de Culture Occitane » (ronéotée, sans date ni signatures) qui réaffirme son « régionalisme humaniste », et s’élève contre la « prétention » de certains occitanistes « d’analyser la situation du Peuple d’Oc dans une optique de lutte des classes et d’établir ainsi une étroite relation entre l’Occitanisme et le Marxisme ».
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Òme de Letras, sòci de la Societat d’Estudis Occitans (SEO), puèi de l’Institut d’Estudis Occitans (IEO), actiu a Marselha al costat de Pèire Roqueta.

Identitat

Formas referencialas

Carbon, Émile (1898-19..)

Elements biografics

Emili Carbon nais lo 29 de mai de 1898 a Agde, filh de Maria Josèp, capitani de long cors, vièlh de 26 ans e de sa molhèr Alengry Idalia Loïsa Marta, sens mestièr, vièlha de 25 ans. Son cabdèt, Rogièr Carbon, participarà a las aventuras editorialas de son ainat. Emili Carbon estúdia al Licèu de Montpelhièr, puèi a la Facultat de Letras e a la Facultat de Drech de Montpelhièr. Licenciat en Letras, presenta una tèsi pel doctorat en sciencias juridicas jol títol « la desavoacion de paternitat ». Marida a Montpelhièr lo 7 de decembre de 1925 Susana Maria Gabrièla Bonnier, auràn tres dròlles.
Los estudis de drech decidisson de son avenir professional, mas es passionat per las Letras. Emili e son fraire fan partida d’una coòrt de joves de la primièra mitat del sègle XX, afogats per la poesia e per la literatura en general, que fondan e animan un fum de revistas literàrias. Veson dins aquelas revistas un mejan de començar una carrièra que farà d’eles d’ « òmes de letras ».
Emili Carbon collabòra a tres revistas de joves a Montpelhièr, çò que provòca aquela passion que lo quitarà pas mai. En 1915, es director de la revista L’Effort des jeunes.
En abrial de 1917, es mandat al 81° Regiment d’Infantariá. Dementre qu’es cimbalièr del regiment, collabòra a La Lanterne de Diogène, jornal bimesadièr dels estudiants de Montpelhièr (n° 1, 1917 – n° 45, junh de 1920). Fusilhièr mitralhaire, son actitud coratjosa li val d’èstre citat a l’òrdre de la Brigada. Es nafrat al combat en setembre de 1918 e decorat de la Crotz de Guèrra ambe estèla de bronze.
Collabòra tanben a Erato, jornal literari e regionalista, organ de l’Associacion regionala dels Liceans, que son fraire n’es l’administrator. Aquela publicacion efemèra – 5 numèros entre genièr e Pascas de 1919 – que son primièr numèro foguèt tirat a mila exemplars, acampa de joves que vendràn de personalitats montpelhierencas. L’associacion Erato organiza tanben de conferéncias, per exemple d’Emili Carbon sus « lo caractèr de las cançons de gèsta e sus Verlaine », e tanben de Rogièr Carbon sus « Renat Bazin e Edmond Rostand ». Cal notar que malgrat son etiqueta « regionalista » cercam de badas un mot occitan dins la publicacion.

Qualques annadas après, Emili Carbon participa activament a la publicacion d’un rar libret antologic : « Les Amitiés languedociennes » (Imp. Firmin e Montane, 83 p., 25,7x 16,7, 1925) illustrat de doas escrinceladuras d’Enric Martin, tèxtes de Paul Valèri, Joan Catel, J.S. Pons, A.J. Tomàs, Enric Bernard, Bernat Larzarius, Joan Cocteau, Joan Camp, Ives Blanc, Paul Castela, Delpont-Delascabras, Enric Chabròl... El meteis i balha de « Prières devant le Christ de Saint-Jean de Perpignan ».
Sas creacions literàrias en francés son eclecticas ; podèm legir un article dins Comoedia (París) del 19 de mai de 1935 : « On crée à Marseille, au « Rideau Gris » une pièce en un acte d’André Gide » ; un roman « Le cordonnet de soie » (ed. Gallimard, coll. Détective, 248 p., 1937). Emili Carbon es coscenarista e dialoguista del filme « Cap au large », sortit lo 25 de setembre de 1942, del realizator Joan-Paul Paulin. Aquel filme de 84 minutas, produch per Francinalp-Fims, foguèt tornat a Gruissan (Aude). En 1953, Emili Carbon collabòra a « La Provence merveilleuse, des légendes chrétiennes aux santons » (Albèrt Detaille) in-4, 145 p., illustrat, ambe un prefaci de Joan Giono).
Quand Lazare de Gerin-Ricard, en 1953, crèa la revista Thalassa a Marselha, convida sos amics e mai que mai los ancians de la Revue de Catalogne a collaborar. Se, a l’origina, la revista bimesadièra a una granda ambicion internacionala e acampa la collaboracion de plumas celèbras, s’aflaquís pro d’aviat e se replega sus Provença. Ven lo luòc de publicacion d’una banda d’amics de joventut dels ideals literaris passits. Emili Carbon – qu’i ten la cronica dramatica – la definirà coma « aquel testimòni dels jorns passats e de nòstra pichòta tropa amistosa que la màger part des sòcis an rejonch l’Ostal del paire, [un testimòni] que cal salvagardar ».(trad.) La revista desapareis en 1965.

Emili Carbon es fach Chivalièr de la Legion d’Onor lo 21 de mai de 1952, alara que Pèire Roqueta recep la Cigala de majoral e la distincion d’Oficièr d’Academia. Las organizacions organisatrises son Lo Centre Provençal de l’IEO, los grops felibrencs e provençals de Marselha e lo movement federalista « La Fédéracion » de Marselha.
Emili Carbon ensenha un cort moment al licèu de Montpelhièr. Puèi farà director de la « Caisse d’Epargne ».Probable qu’es per de rasons professionalas que quita Montpelhièr per Marselha ont ven director d’una societat « d’habitations à Bon Marché » cap a 1930. I deguèt far carrièra, que, en 1968, una de sas letras pòrta per entèsta : « Société anonyme régionale d’habitations à loyers modérés de Marseille, siège social : 21 rue Maréchal Fayolle ».

Engatjament dins la renaissença d’Òc

Per l’estat actual de nòstra documentacion, l’engatjament occitanista d’Emili Carbon sembla estrechament ligat a son amistat ambe un actor màger de la causa d’òc en Provença, Pèire Roqueta. D’efièch a Marselha, s’amistança durablament ambe aquel avocat, òme de letras e occitanista, qu’anima la revista La Coupo (21 numèros entre febrièr de 1918 e octobre de 1919). Emili Carbon participa a totas las iniciativas d’aquel òme per la causa occitana.
En 1926, se tròba còsta Pèire Roqueta per la creacion de las Amitiés méditerranéennes, a Marselha que s’interèssan a la vida e la cultura catalanas e recampan de personalitats coma lo compositor Pèire G. Bourgoin, l’ellenista Guastalla, lo pintre Valèri Bernard, eca... en ligason ambe la Fundació Bernat Metge, l’equivalent catalan de l’Associacion francesa Guillaume Budé, per la traduccion, l’edicion e la promocion des classics greco-romans. Pèire Roqueta e lo director de la Fundació Bernat Metge, Joan Estelrich, se rescontran a Barcelona e crèan una revista en lenga francesa per far conéisser la cultura catalana en Euròpa, ambe la collaboracion d’òmes de letras e d’artistas catalans e franceses, e l’ajuda financièra de Francesc Cambó, òme d’afars, mecènas e òme politic catalan màger. Atal espelís lo 25 de març de 1929, a Marselha La Revue de Catalogne. Pèire Roqueta n’es lo director literari ambe l’ajuda de sos amics de las Amitiés Méditerranéennes : Emili Carbon per cap-redactor, Renat Guastalla, administrator, Rogièr Carbon e Lazare Gérin-Ricard, secretaris de redaccion. Malgrat la qualitat del contengut e lo sosten financièr del mecènas, la parucion de la revista s’arrèsta après son cinquen numèro (1° d’agost de 1929) per manca d’abonats.

Emili Carbon a pas daissat una òbra escricha en provençal. A títol anecdotic, senhalem qu’a dedicat a son amic un poèma en provençal e en grafia mistralenca : « Dins nostre cami » tres quatrens, « Per lou Peire, ambe moun affecioun », datats de Marselha lo 1/1/1938. S’explica : « Excuse-moi de te répondre dans la langue des conquérants, mais si je peux parler la nôtre sans trop de ridicule, je ne la possède malheureusement pas assez pour y mouler ma pensée en l’écrivant ». (2/05/1939) Dins aquela letra ditz aver pas la « flamme dévoratrice » de son amic, mas se ditz « patriote provençal » e jutja « intéressantes » las proposicions de Robèrt Fabre-Luce per la creacion « d’un mouvement de néo-provincialisme » – pròche del separatisme – desvolopadas dins lo Marseille-Matin del 3 o 4 de mai de 1939. Los fraires Carbon son sòcis de la Societat d’Estudis Occitans (SEO), fondada en 1930 e reviscolada en 1939 pel Catalan en exili Josep Carbonell. A aquela data, Emili fa partida de la delegacion de la SEO de Marselha, còsta Emili Bodin, Carles Camprós, Antòni Cònio, Paul Eissavèl, Jòrgi Rebol, Paul Ricard e Pèire-Joan Rodin (Pèire Roqueta). Son nom « Emili Carbon, doctor en Droit » (sic) figura dins la tièra dels membres del Conselh d’Administracion sul papièr a letras de la SEO en 1939.

A la Liberacion, es fondat a Tolosa l’Institut d’Estudis Occitans que prendrà la seguida de la SEO. Quand Pèire Roqueta crèa a Marselha sa seccion provençala, lo Centre Provençal de l’IEO, Emili Carbon lo rejonh. Dins las annadas 1945-1950, alara que Pèire Roqueta balha de corses publics setmanièrs de provençal e de parlicadas a Ràdio-Provença, Emili Carbon, qualificat d’ « animator incomparable » fonda un Cercle Occitan, ambe una formula d’aperitius literaris setmanièrs, en participant al cicle de las « Òbras racontadas » (Mistral e Mirèlha, Calendau, per exemple). Balha tanben conferéncias e debats, per exemple sus l’òbra poetica de Renat Nelli lo 13 d’abrial de 1953, una introduccion a l’Art Roman dins lo cicle medieval en 1960-61, una conferéncia sus Manolo Hugué a la « Maison Gasconne » en febrièr de 1978... Lo centre se vòl un fogal de cultura umanista, provençal mas tanben dubèrt a tota l’Occitània, Catalonha compresa, embraçant totes los aspèctes de la cultura. Es tanben un luòc de difusion de las idèas regionalistas e de debats. Atal fa un expausat lo 12 de genièr de 1953 sul Neo-regionalisme qu’es seguit de debats e un autre intitulat : « Qu’est-ce que l’Occitanisme ? » al Fogal Massalia dins las annadas 1970.

Pendent mantun decenni, Emili Carbon es donc un pròche collaborator de Pèire Roqueta. Es sòci del Conselh d’Administracion del Centre Provençal, atal coma Amedèu Muset, professor d’espanhòl e Mme Maïte Pin-Dabadie, femna de letras que parteja sa vida entre Banhèras de Bigòrra e Marselha. N’es, un temps, lo vicepresident e es per aquesta rason que presenta lo conferencièr Ròbèrt Lafont vengut parlar de « La miugrana entredubèrta » lo 14 d’octobre de 1960. Es abonat a Òc e a las Annales de l’IEO e participa financièrament a la Causa, es en mai membre del Conselh d’Estudis de l’IEO (veire las tièras de 1947, 1949 e 1962). Collabòra a L’Ase negre, organ occitanista mesadièr, successor d’Occitania, fondat pel trio Robèrt Lafont, Leon Còrdas e Elena Cabanas en 1946. Es atal qu’escriu un editorial en primièra pagina del numèro 7 de febrièr-març de 1947, « Faire Province ». En 1955, participa ambe Pèire Roqueta, Pèire-Loís Berthaud, Robèrt Lafont e un cèrt Gerard (que son pichon nom es desconegut) al projècte – que farà meuca – de la publicacion : »Presentation de la Provence » que deviá realizar l’IEO. Aquela iniciativa seguissiá la parucion l’annada d’abans de la brocadura « Presentation du Languedoc » qu’i participèron Carles Camprós, Max Roqueta, Robèrt Lafont, Max Allier, Leon Còrdas... ambe un prefaci de Joan Cassou.

En 1963, ven de prene la retirada quand legís dins Òc la debuta del roman de Joan Bodon « Lo libre dels grands jorns » que l’impressiona favorablament : « J’admire non sans quelque nostalgie ces jeunes » e constata ambe tristesa, que, per el, « il est un écrivain mort jeune ». (Corr. del 13/08/1963 adreiçada a Pèire Roqueta).
Dins la pontannada 1960-1970, la question de la regionalizacion anima los debats publics qu’i participa lo Centre Provençal. Dins lo selhatge de mai de 1968, ambe l’arribada d’una novèla generacion de militants, lo movement occitan se radicaliza. Aquela evolucion agrada pas al Conselh d’Administracion del Centre Provençal ( que Carbon ne fa partida), partisan d’un regionalisme umanista. Lo Centre Provençal quita l’IEO e pren lo nom de Centre Provençal de Culture Occitane. Explica publicament las rasons d’aquela separacion dins un fuèlh titolat : « Occitanisme et Marxisme, une mise au point du Centre Provençal de Culture Occitane » (roneotat, sens data ni signaturas) qu’afortís son « regionalisme umanista » e s’aubora contra la « pretencion » d’unes occitanistas « d’analisar la situacion del Pòble d’Òc ambe una optica de lucha de las classas e d’establir atal una relacion estrecha entre l’Occitanisme e lo Marxisme ».

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Sources et références :

- site Le Bibliophile Languedocien : http://bibliophilelanguedocien.blogspot.fr/ (11/04/2012) ; Correspondance avec Guy Barral (décembre 2013) ;
- Archives de Pierre Rouquette (26 correspondances d’Emile Carbon adressées à Pierre Rouquette entre le 01/01/1938 et le 10/10/1980).
- Livre d’or du Lycée de Montpellier, 1914-1918, publié en 1927 : liste des élèves ou anciens élèves du lycée tués ou blessés à la guerre. Disponible à la BMVR de Montpellier.
- Revues ou périodiques consultés : La Revue de Catalogne, L'Ase Negre, Thalassa.
- Registre matricule 1829 de la classe 1913, Montpellier, AD 34.
Iconographie :
- Portrait d'Émile Carbon paru dans L’Effort des Jeunes n° 24 par André Dupin.
- Photo dans l’Anthologie des Jeunes (information communiquée par Guy Barral).

Publications d'Émile Carbon :

À Montpellier, Émile Carbon a participé aux revues ou anthologies suivantes (informations de Guy Barral) :
La Vie Montpelliéraine (fondée en 1894), en 1920 et 1922 ; 
L'Effort des jeunes (1915), dans les N° 13, 14, 15, 16, 17, 20, 21, 22, 23, 24, 25 ;
L’Anthologie des jeunes ;
- 81ème Poil... et Plume, n° 11, Janvier 19181 ;
- La Lanterne de Diogène, Organe bimensuel des étudiants de Montpellier (1917) ;
- Midi-Gazette : hebdomadaire régionaliste d'informations mondaines, littéraires, artistiques, théâtrales, sportives, 1918 ;
- Erato, revue littéraire et régionaliste, 1919 ;
- Les Amitiés languedociennes (1924).
- Collaborateur épisodique de Septimanie de Duplessis de Pouzilhac autour de 1925.

À Marseille :
- La Revue de Catalogne (disponible à Perpignan, archives Grando, Bibliothèque universitaire) : n° 1, mars 1929, chronique ; n° 2, avril 1929, chronique : « Corollaires » ; n° 3, mai-juin 1929, chronique  Choses littéraires : « Position d’un jeune clerc provincial » ; n° 5, août 1929, chronique Choses littéraires : « À propos des Enfants Terribles ».

Autres œuvres publiées :
- Le poème à l’ami mort, Lyon, Impressions des deux collines, 1919.
- « On crée, à Marseille, au "Rideau Gris" une pièce en un acte d’André Gide », Comoedia, 19 mai 1935.
- Le cordonnet de soie, roman, Gallimard, collection « Détective », 248 p., 1937.
- Émile Carbon est le scénariste et le dialoguiste du film Cap au large, 1942, du réalisateur Jean-Paul Paulin, Francinalp-Films.
- Co-auteur de La Provence merveilleuse, des légendes chrétiennes aux santons, 1953, Albert Detaille, in-4, 145 p., illustré, préface de Jean Giono. (auteurs : Fernand Benoît, Albert Detaille, Marius Ganay (prêtre), Émile Carbon, Bruno Durand, A. Bouyala d’Arnaud, H. Rolland, J. de Flandreysy , Marius Provence, Émile Ripert, Émile Isnard…. Illustrateurs : Vic-Daumas, David Dellepiane).

1.Note de Guy Barral : « Poil et Plume : c'est une astuce désignant les POILus qui écrivent. Le 81ème, c'est le régiment de Montpellier qui était en garnison cours Gambetta) »
Indications portées sur la revue : « Gaz...ette inoffensive et intermittente publiée SGDMB [Sans Garantie Des Marmites Boches] - Devise : Vivo lou Clapas puis au n°3 : Vivo lou miejour - Sous titre : Poil des rudes lapins, Plume des joyeux coquins du 81me Régiment d'Infanterie. Avis : Il est dangereux de lire le journal entre les lignes. Abonnement : définitif pour la durée de la guerre, 20 F - Adresse : Caporal Gabriel BOISSY, à la C.H.R. du 81ème Régiment d'Infanterie. Gérant : Gabriel Boissy. Imprimerie : Mistral, à Cavaillon. Format : 45 x 27 cm. N°1, mai 1916 - N° 15 et dernier, janvier 1919. Le n°4 et le dernier numéro, titre rouge, sont distribués gratuitement pour fêter la croix de guerre du Régiment et, bien sûr, la victoire.» Cote BMM : 1283

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Enseignant, fondateur de la société folklorique « La Pastourelle », auteur de pièces de théâtre.

Identité

Formes référentielles

Vezinhet, Adrien (1912-1984)

Autres formes connues

- Vesinhet, Adrian (forme occitane du nom)

Éléments biographiques

Issu d’une famille du monde rural, Adrien Vézinhet naît à Sainte-Radegonde le 27 avril 1912. Il fait des études à Rodez avant de devenir professeur de Lettres au Lycée Foch de Rodez de 1937 à 1946. Par la suite il devient censeur au Lycée Pierre Loti de Rochefort-sur-Mer (1947), puis au Lycée de Rodez (1950) et au Lycée Joffre de Montpellier (1957). En 1968, il est nommé proviseur de la Cité scolaire d’Alès avant de devenir proviseur du Lycée Henri IV de Béziers où il achèvera sa carrière dans l’enseignement (1970-1974). Il décède à Montpellier le 28 mars 1984. Un hommage lui a été rendu en 1993 à Sainte-Radegonde où une plaque a été apposée à sa mémoire.

Engagement dans la renaissance d’oc

Dès le temps où il enseigne au Lycée Foch, avant la guerre et pendant, il milite pour l’occitan dans l’enseignement. À la Libération, il fait partie des fondateurs de l’hebdomadaire Le Rouergat. À Rodez, il est un ardent promoteur de la langue d’oc et des traditions locales. Au début des années 1950, il accompagne la fondation de la société folklorique la Pastourelle (jeune bergère) en dirigeant les danses et en écrivant des pièces de théâtre en collaboration avec Henri Mouly et Jean-Marie Lacombe. Installé à Montpellier, il devient un des animateurs de la Montanharda amicale des aveyronnais. En 1979, il prépare la publication du Teatre de la Pastorela, réunissant pièces et contes en occitan. Six de ces pièces seront écrites pour le théâtre la Pastorella qui en fera son répertoire.

Le livre est ainsi présenté sur le site de l’éditeur :
(http://ideco-dif.com/ieo_edicions/terra_de_cocanha/lo_teatre_de_la_pastorela/index.html) :
« [...] C’est à Sainte-Radegonde que mon Père revenant de son premier jour à l’école communale devait déclarer à sa mère : « Ai pas res compres de çò que disiá lo mèstre d’escòla. Parla pas la meteissa lenga que nosautres ». Ainsi allait la vie au début de ce XXe siècle. Le seul outil vernaculaire entre les habitants du village était la langue occitane plus communément qualifiée de Patois. [...] » André Vezinhet.

C’est cette langue qu’il maîtrise à merveille et ses coutumes qu’Adrien Vezinhet, enfant du Rouergue, allait s’acharner à transmettre. En prenant la plume pour écrire des pièces de théâtre, qui furent jouées de Montpellier à Paris en leur temps, c’est également un témoignage d’une société et de ses questionnements qu’il nous donne. Si le temps a fait son œuvre, les questions du déracinement et des relations familiales sont toujours d’actualité. Ce recueil comprend les 6 pièces suivantes : L’Escampat, La Tatà de Borniquet, Maridam la Tatà, La Bastarda, Lo Pastre del Masvièlh et Las Catas de la Bruguièra.

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Ensenhaire, fondator de la societat folclorica La Pastorèla, autor de pèças de teatre.

Elements biografics

Sortit d’una familha del mitan païsan, Adrian Vesinhet nais a Santa Radegonda lo 27 d’abrial de 1912. Fa d’estudis a Rodés abans de venir professor de letras al Licèu Foch de Rodés de 1937 a 1946. Puèi fa censor al Licèu Pèire Loti de Rocafòrt-sus-Mar (1947), puèi al Licèu de Rodés (1950) e al Licèu Jòfre de Montpelhièr (1957). En 1968, es nommat provisor de la Ciutat escolara d’Alès abans de venir provisor del Licèu Enric IV de Besièrs ont acaba sa carrièra dins l’ensenhament (1970-1974). Se morís a Montpelhièr lo 28 de marc de 1984. Un omenatge li es rendut en 1993 a Santa Radegonda ont una placa es pausada a sa memòria.

Engatjament dins la Renaissença d’Òc

Tre qu’ensenha al Licèu Foch, abans e pendent la guèrra, milita per l’occitan dins l’ensenhament. A la Liberacion, es demest los fondators del setmanièr Le Rouergat. A Rodés, es un promotor arderós de la lenga d’òc e de las tradicions localas. A la debuta de las annadas cinquanta, acompanha la fondacion de la societat folclorica La Pastorèla en bailejant las danças e en escrivent de pèças de teatre en collaboracion ambe Enric Molin e Joan-Maria Lacomba. Installat a Montpelhièr, es un dels animators de La Montanharda, l’associacion dels Avaironeses de la vila. En 1979, trabalha a la publicacion del Teatre de la Pastorèla, acampa pèças e contes en occitan. Sièis d’aquelas pèças son escrichas per lo teatre La Pastorèla que ne fa son repertòri.

Lo libre es presentat atal sul site de l’editor :
(http://ideco-if.com/ieo_edicions/terra_de_cocanha/lo_teatre_de_la_pastorela/index.html) : 
«  [...] C’est à Sainte-Radegonde que mon Père, revenant de son premier jour à l’école communale, devait déclarer à sa mère : Ai pas res comprés de çò que disiá lo mèstre d’escòla. Parla pas la meteissa lenga que nosautres. Ainsi allait la vie au début de ce XX° siècle. Le seul outil vernaculaire entre les habitants du village était la langue occitane plus communément qualifiée de patois. [...] » Andrieu Vezinhet.

Es aquela lenga que mestreja a meravilha e sas costumas qu’Adrian Vezinhet, enfant de Roergue, s’afòga a transmetre. En prenent la pluma per escriure de pèças de teatre que seràn jogadas de Montpelhièr a París, es tanben un testimoniatge d’una societat e de sas interrogacions que nos balha. Se lo temps a fach son òbra, las questions del desracinament e de las relacions familhalas son totjorn actualas. Aqueste recuèlh porgís las sièis pèças seguentas : L’Escampat, La Tatà de Borniquet, Maridam la Tatà, La Bastarda, lo Pastre del Masvièlh e Las Catas de La Bruguièra.

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Bibliographie

« Danses Rouergates », Revue du Rouergue, n° 1, janv.-mars 1954, p. 52-63.

« L’estèla de Nadal », Revue du Rouergue, n° 48, oct.-déc. 1958, p. 450-453.

« Lo nadal de Joan l’Ermito », Revue du Rouergue, n° 68, oct.-dec 1963, n.1, p. 435-438.

« En mémoria d’Enric Mouly », Revue du Rouergue, n° 138, été 1981, p. 161-166.

« Que partigue pas ! », Revue du Rouergue, n° 14, été 1988, p. 261-264.

- Lo Teatre de la Pastorèla, Préface d’Yves Rouquette, IEO-IDECO, 2014.


Manuscrits

Lou pastre del Masviel : drame paisan en 1 ate,  A. Vezinhet. [S.l.] : [s.n.], [195.?]. 1 vol. (23 f.)

Vistalhas : comédie en un acte en langue d'Oc, Adrien Vezinhet. Rodez : [s.n.], 1957. 1 vol. (23 f.)


Bibliographie sur Adrien Vézinhet

- Jean Delmas, « Adrien Vezinhet écrivain de langue d’oc », Vivre en Rouergue, 79, 1994, p. 57.

- Michel Lafon, Qui a volé mon « patois » ? L’épopée scolaire aveyronnaise d’une langue proscrite, Montpellier, PULM, 2015. (https://www.pulm.fr/index.php/9782367812069.html#desctoggle).

- Ives Roqueta, « Adrian Vesinhet : amator », Occitans !, 56, 1993, p. 18-19.

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Bibliographie

« Danses Rouergates », Revue du Rouergue, n° 1, janv.-mars 1954, p. 52-63.

« L’estèla de Nadal », Revue du Rouergue, n° 48, oct.-déc. 1958, p. 450-453.

« Lo nadal de Joan l’Ermito », Revue du Rouergue, n° 68, oct.-dec 1963, n.1, p. 435-438.

« En mémoria d’Enric Mouly », Revue du Rouergue, n° 138, été 1981, p. 161-166.

« Que partigue pas ! », Revue du Rouergue, n° 14, été 1988, p. 261-264.

Lo Teatre de la Pastorèla, Préface d’Yves Rouquette, IEO-IDECO, 2014.


Manuscrits

Lou pastre del Masviel : drame paisan en 1 ate,  A. Vezinhet. [S.l.] : [s.n.], [195.?]. 1 vol. (23 f.)

Vistalhas : comédie en un acte en langue d'Oc, Adrien Vezinhet. Rodez : [s.n.], 1957. 1 vol. (23 f.)


Bibliographie sur Adrien Vézinhet

- Jean Delmas, « Adrien Vezinhet écrivain de langue d’oc », Vivre en Rouergue, 79, 1994, p. 57.

- Michel Lafon, Qui a volé mon « patois » ? L’épopée scolaire aveyronnaise d’une langue proscrite, Montpellier, PULM, 2015. (https://www.pulm.fr/index.php/9782367812069.html#desctoggle).

- Ives Roqueta, « Adrian Vesinhet : amator », Occitans !, 56, 1993, p. 18-19.

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Fonctionnaire (receveur des PTT), résistant (groupe Vény), administrateur du Cercle occitan de Montpellier, rédacteur en chef du Bram dau Clapas, auteur de grilles de mots croisés, poèmes, récits et nouvelles.

Identité

Formes référentielles

Fabre, Roger (1920-2015)

Autres formes connues

- Fabre, Rogièr (forme occitane du nom)

- Lo Rogièr (pseudonyme)

- Lo gardian (pseudonyme)

Éléments biographiques

Roger Raymond François René Fabre est né dans le Tarn en 1920. Sa mère était originaire du Poujol-sur-Orb (Hérault) et son père avait une entreprise de charpente-menuiserie à Mazamet (Tarn). Cadet de quatre enfants, trois garçons puis une fille, il étudie à l’École Pratique de sa ville natale pour être menuisier et sera aussi apprenti boulanger chez des parents à Lavaur. Sa vie professionnelle s’est cependant déroulée dans l’administration des Postes où il entre comme télégraphiste à près de quatorze ans et où il reste 46 ans, une carrière achevée comme chef d’établissement (ou receveur des PTT) à Villefranche-de-Lauragais (Haute-Garonne) en 1980. Il évoque sa vie dans ses œuvres et souvenirs, situe ses débuts et son parcours dans le contexte de l’époque.

Il n’a pas été mobilisé en 1940 mais a été convoqué aux chantiers de jeunesse au Vigan, puis requis pour le Service du travail obligatoire (STO). Il part dans un train de postiers à destination d’Innsbruck (Autriche), où il est affecté aux tâches de commis et facteur du bureau local. Il est alors en contact avec la population de langue allemande et y subit les premiers bombardements américains. Il réussit à revenir au bout de quelques mois et mène une vie semi-clandestine dans sa région. Il rejoint le maquis du groupe Vény dans le sud du Tarn et participe à la Libération dans le secteur de la Montagne Noire. Il se marie en 1946 avec Claire, une jeune femme d’origine italienne, et leur naît une fille.

Dès ses seize ans, lors du Front Populaire, il s’intéresse à la vie politique et au syndicalisme. Il est membre des Jeunesses socialistes puis de la SFIO, de la CGT réunifiée puis de la CGT-FO à sa création. Il s’éloigne de ce militantisme quand il entre dans la carrière de receveur en 1956 et adhère à l’Amicale des chefs d’établissement dont il était toujours membre à son décès. Issu d’une famille pratiquante, il entretient des liens étroits avec la religion catholique.

Pour progresser dans sa carrière suite à un goût des contacts humains, il devient receveur et se déplace avec sa famille de poste en poste dans la France entière pendant un quart de siècle. Auparavant, il prépare plusieurs concours administratifs où il découvre les matières de l’enseignement secondaire, et notamment la littérature. De même, il apprécie les lectures que lui permettent les nuits de travail à la Poste de Mazamet. Il apprend l’italien pour communiquer avec sa belle-famille et cette connaissance, jointe à celle de l’occitan et à l’intérêt porté aux langues romanes, lui permet de renseigner des migrants du bassin méditerranéen quand il est en fonction dans des régions industrielles.

Engagement dans la renaissance d'oc

Dans les postes occupés en pays occitans, par exemple dans la Haute-Garonne (vers 1975), il observe l’ampleur de la diversité linguistique. « Sur le marché de Saint-Gaudens, quand j’étais à Aspet, on entendait parler 1°/ le toulousain, 2°/ l’ariégeois, 3°/ le bigourdan, 4°/ l’occitan du Gers […]. J’assimile un peu de tout. » (2014).

Il avait remarqué tout jeune les variantes que sa famille proche pratiquait, de Lavaur à Montpellier. Entre l’enfance et les loisirs de retraité, la curiosité pour les langues ne l’a pas quitté. L’occitan a été une aventure à la fois précoce et tardive. Chez ces artisans citadins, c’était la langue de l’atelier de menuiserie paternel et la langue des échanges avec les grands-parents, dont une grand-mère qui connaissait des proverbes et contes locaux. Il l’approfondit aussi à la métairie d’un grand-oncle au Ribec (commune du Pont-de-l’Arn), où il passe l’été avec d’autres enfants de la famille élargie embauchés autour de leur dixième année pour apporter leur force de travail au moment des récoltes.

« De tot l’estiu, ausissiam pas gaire parlar lo francés, las discutidas se debanavan en occitan. Per las batesons, lo ser, se cantava e solament de cants vièlhs occitans. Pòdes pas saupre lo recòrd qu’ai dins lo cap d’aquel temps benesit. L’occitan que se parlava èra linde e quand pus tard me mainèri de l’ensenhar als autres al Cercle Occitan de Montpelhièr, l’ai plan sovent pres coma referéncia », écrivait-il en 2013 à une descendante de ces métayers tarnais.

Une autre pratique vient de la presse écrite et de ses récits comiques lus en famille. La Campana de Magalouna était apportée au Poujol par un oncle travaillant à Montpellier : « Pour nous, c’était nouveau, on pouvait lire notre langue, celle qu’on entendait parler tous les jours ». Pas de rencontre avec le félibrige local, un autre monde.

Plus tard, au milieu des années 1980, la retraite le conduit à Montpellier où il intègre le Cercle occitan de Montpellier, où Jean Rouquette-Larzac assure des cours au Centre Saint-Guilhem. Il y apprend l’orthographe normalisée, enrichit son vocabulaire et s’intéresse à l’étude des textes anciens. Il avait élaboré des grilles de mots croisés au STO puis avait rédigé des souvenirs familiaux en français. Il transpose ces pratiques à la langue occitane. Et il lit au Cercle ses premiers vers, avec l’assurance du locuteur natif.

« A la debuta farguèri qualques poèmas per far véser als companhs las diferéncias entre las formas francesas e occitanas e mai que mai pausar l’accent tonic, pas facil per un Parisenc o Irlandesa o Japonesa. Per començar, ai fait amb los dits de ma grand-maire e puèi ai parlat de la familha, de ieu mas, plan sovent, una frasa canta dins mon cap que sembla un vèrs, la meti negre sus blanc e, aquí dessus, bròdi, sens saupre tròp ont vau, daissi far mon inconscient o mon subconscient », témoigne-t-il en 2013.

Il assure un temps à son tour la responsabilité des cours, tout comme il co-anime un éphémère Cercle occitan de Saint-Gély. La revue du Cercle occitan de Montpellier, Lo Bram dau Clapàs, accueille au fil des années ses grilles, ses textes et poèmes et il en devient rédacteur en chef. Il s’engage un peu plus dans les années 2000-2010. A 80 ans, vivant seul et moins valide, il est disponible pour des activités de type intellectuel où il s’épanouit dans une grande liberté d’action. Il correspond ainsi avec le journaliste Jacques Bruyère de Midi Libre, à propos de sa rubrique « Nature et patrimoine ».

L’année de ses 90 ans, le Cercle prend l’initiative avec Alain Bessière d’éditer et de faire connaître un choix de ses écrits en oc, traduits par ses soins, A Tròces e a Bocins, édité par l’IEO Lengadòc, poèmes et nouvelles. C’est aussi l’époque où il diffuse une sélection hebdomadaire d’informations occitanes par courriel, Lo Bramaironet. Il pratiquait la poésie de circonstance en français et en gratifiait sa famille et ses amis d’un club de retraités dans la ville de Saint-Gély-du-Fesc (Hérault) où il est décédé d’une crise cardiaque en 2015. Devenu malvoyant au cours des quatre dernières années de sa vie, il était resté lucide et sociable dans son dernier cadre de vie, la maison de retraite Belle-Viste. Il y est interviewé en mai 2013 par Aimat Brees pour l’émission Camina que caminaràs de Ràdio Lenga d’Oc. Il participe à un ultime concours de poésie sur le thème de la solidarité. Il tient sa place dans les échanges intergénérationnels avec les enfants d’une école et du collège local, et ceux du collège Leon Còrdas de Grabels, sur ses thèmes de prédilection, l’occitan et la Résistance.

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Foncionari (recebeire dels PTT), resistent (grop Vény), administrator del Cercle occitan de Montpelhièr, cap-redactor del Bram dau Clapàs, autor de mots en crotz, poèmas, racontes e novèlas.

Identitat

Formas referencialas

Fabre, Roger (1920-2015)

Autres formes connues

- Fabre, Rogièr (forme occitane du nom)

- Lo Rogièr (pseudonyme)

- Lo gardian (pseudonyme)

Elements biografics

Rogièr, Raimon, Francés Renat Fabre nasquèt dins Tarn en 1920. Sa maire èra de Pojòl-sus-Òrb (Erau) e son paire aviá una entrepresa de fustatge e menusariá a Masamet (Tarn). Cabdet de tres dròlles e una dròlla, estúdia a l’Escòla Practica de sa vila natala per far menusièr e farà tanben aprendís-fornier ençò de parents a La Vaur. Çaquelà, sa vida professionala se debanarà dins l’administracion de las Pòstas ont dintra per telegrafista a gaireben quatòrze ans e ont demòra 46 ans e i acaba sa carrièra cap d’establiment (o recebeire dels PTT) a Vilafranca de Lauragués (Garona-Nauta) en 1980. Evòca sa vida dins sas òbras e sovenirs, situa sos debuts e son caminament dins lo contèxte de l’epòca.

 

Foguèt pas mobilizat en 1940, mas foguèt mandat als « Chantiers de Jeunesse » al Vigan, puèi requesit pel Servici del Trabalh Obligatòri (STO). Partís dins un tren de postièrs per Innsbrück (Austria) ont es afectat au prètzfach de comís e portaire del burèu local. Es al contacte ambe la populacion de lenga alemanda e coneis los primièrs bombardaments americans. Capita a tornar aprèp qualques meses e viu dains la semi-clandestinitat dins sa region. Jonh lo maquís del grop Vény dins lo sud de Tarn e participa a la Liberacion dins lo sector de La Montanha Negra.

En 1946, marida Clara, joventa d’origina italiana que li balharà una dròlla.

 

Tre setze ans, pendent lo Front Popular, s’interèssa a la vida politica e al sindicalisme. Es sòci de las Joventuts Socialistas, puèi de la SFIO, de la CGT reünificada, puèi de la CGT-FO a sa creacion. S’aluènha d’aquel militantisme quand comença sa carrièra de recebeire en 1956 e aderís a l’Amicala dels caps d’establiments e n’èra encara sòci quans se moriguèt. Sortit d’una familha practicanta, aurà de ligams estreches ambe la religion catolica.

 

Per s’enançar dins sa carrièra e per gost pels contactes umans, ven recebeire e se muda ambe sa familha, pòst aprèp pòst dins tota la França pendent un quart de sègle. Aperabans, prepara mantun concorses administratius e i descobrís las matèrias de l’ensenhament segondari e mai que mai la literatura. Prèsa tanben las lecturas que li permeton las nuèches de trabalh a la Pòsta de Masamet. Apren l’italian per comunicar ambe sos bèlsparents e aquela coneissença, ligada a la de l’occitan e a l’interès que pòrta a las lengas romanas, li permet d’entre-senhar de migrants del bacin mediterranèu quand es en foncion dins de regions industrialas.

Engatjament dins la Renaissença d’Òc 

Dins los pòstes ocupats en país occitan, pèr exemple en Garona-Nauta (cap a 1975), obsèrva l’ample de la diversitat linguistica.

« 
sur le marché de Saint-Gaudens, quand j’étais à Aspet, on entendait parler 1° le toulousain, 2° l’ariégeois, 3° le bigourdan, 4° l’occitan du Gers [...]. J’assimile un peu de tout. » (2014).

Jovenòt, aviá remarcat las variantas que sa familha pròcha practicava, de La Vaur a Montpelhièr. Entre l’enfança e los lésers de la retirada, la curiositat per las lengas lo quitèt pas. L’occitan foguèt una aventura a l’encòp precòça e tardiva. Ençò d’aqueles mestierals ciutadans, èra la lenga del talhièr de menusariá pairal e la lenga dels escambis ambe los pairegrands, qu’una grand sabiá de provèrbis e de contes locals. L’aprigondís tanben a la bòria d’un grand oncle al Ribec (comuna del Pont-de-l’Arn), ont passa l’estiu ambe d’autres dròlles de la familha embauchats tre dètz ans per ajudar a las recòltas.

 

« De tot l’estiu, ausissiam pas gaire parlar lo francés, las discutidas se debanavan en occitan. Per las batesons, lo ser, se cantava e solament de cants vièlhs occitans. Pòdes pas saupre lo recòrd qu’ai dins lo cap d’aquel temps benesit. L’occitan que se parlava èra linde e quand pus tard, me mainèri de l’ensenhar als autres al Cercle Occitan de Montpelhièr, l’ai plan sovent pres coma referéncia », escriviá en 2013 a una descendenta d’aqueles borièrs tarneses.

 

Negligís pas la premsa escricha e sos racontes comics legits en familha. La Campana de Magalona èra portada al Pojòl per un oncle que trabalhava a Montpelhièr : « Pour nous, c’était nouveau, on pouvait lire notre langue, celle qu’on entendait parler tous les jours. » Pas de rescontre ambe lo Felibritge, un autre monde...

Al mitan de las annadas 1980, la retirada lo mena a Montpelhièr ont intègra lo Cercle Occitan de la vila. e ont Joan Larzac assegura los corses al centre Sant-Guilhèm. I apren la grafia normalizada, enriquís son vocabulari e s’interèssa a l’estudi dels tèxtes ancians. Aviá elaborat de grasilhas de mots en crotz al STO puèi aviá escrich de sovenirs familials en francés. Transpausa aquelas practicas a la lenga occitana, e legís al Cercle sos primièrs vèrses, ambe l’assegurança d’un locutor natiu.

 

« A la debuta, farguèri qualques poèmas per far véser als companhs las diferéncias entre las formas francesas e occitanas e mai que mai pausar l’accent tonic, pas facil per un Parisenc o Irlandesa o Japonesa. Per començar, ai fait amb los dits de ma grand-maire e puèi ai parlat de la familha, de ieu, mas, plan sovent, una frasa canta dins mon cap que sembla un vèrs, la meti negre sus blanc e, aquí dessús, bròdi, sens saupre tròp ont vau, daissi far mon inconscient o mon subconscient », çò ditz en 2013.

 

Assegura un temps a son torn la responsabilitat dels corses e co-anima un Cercle Occitan passadís a Sant-Gèli. La revista del Cercle Occitan de Montpelhièr, Lo Bram dau Clapàs, aculhís al fil de las annadas sas grasilhas, sos tèxtes e poèmas e ne vèn cap-redactor. S’engatja un pauc mai dins las annadas 2000-2010. A 80 ans, vivent sol e essent mens valide, es disponible per d’activitats intellectualas ont se carra dins una granda libertat d’accion. Correspond atal ambe lo jornalista Jaume Bruyère de Midi Libre, a prepaus de sa rubrica « Nature et Patrimoine ».

L’annada de sos 90 ans, lo Cercle pren l’iniciativa ambe Alan Bessière d’editar e de faire conéisser una causida de sos escriches en òc, tradusits per l’autor, A Tròces e a Bocins, poèmas e novèlas, editat per l’IEO-Lengadòc. Es tanben lo temps ont difusa una seleccion setmanièra d’entre-senhas occitanas sus la tela, Lo Bramaironet. Practicava la poesia de circonstància en francés e ne gratificava sa familha e sos amics d’un club de retirats dins la vila de Sant-Gèli-del-Fesc (Erau) ont defuntèt d’un infart en 2015. Vengut òrb pendent las quatre darrièras annadas de sa vida, èra demorat lucide e sociable dins son darrièr quadre de vida, l’ostal de retirada, Bèla-Vista.I es entrevistat en mai de 2013 per Aimat Brees per l’emission Camina que caminaràs de Ràdio Lenga d’Òc. Participa a un ultime concors de poesia sul tèma de la solidaritat. Ten sa plaça dins los escambis entre generacions ambe los dròlles d’una escòla e del collègi local, e los del Collègi Leon Còrdas de Grabels, sus sos tèmas de predileccion : l’occitan e la Resisténcia.

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Fabre, Roger, A Trocès e a Bocins, Poèmas e Racontes en Occitan, Revirats en Francés, Béziers, IEO Languedoc-Roussillon, 2010, 285 p.

Bram dau Clapàs. http://cercle-occitan.perso.sfr.fr/tableaux/octabram.html, dont mots croisés.

Ràdio Lenga d’Oc, Camina que caminaràs, par Aimat Brees, 23 juin 2013, « Omenatge a Roger Fabre », rediffusion février 2015 (Avec Alain Bessière, Jean Larzac et le Cercle occitan de Montpellier).

Ràdio Occitània, Good morning occitània, par Marius Blenet, 27 février 2015, « Un omenatge a un escrivan et militant que ven de morir, Roger Fabre » (Avec Jean-Claude Forêt et Marie-Jeanne Verny, Université Paul-Valéry, Montpellier) http://www.fimoc.com/?p=510.

Fabre, Roger, Lo Bramaironet, feuille électronique d’informations occitanes (arrêt septembre 2011).

Fabre, Roger, « Témoignage : mes six mois de chantiers de jeunesse au Vigan et Avèze (mars-octobre 1941) », Lien des Chercheurs Cévenols, n° 175, octobre 2013, p. 4-7.

Archives départementales de l’Hérault, Collecte de témoignages sur la mémoire dans l’Hérault de la Résistance et de la Déportation, 2027 W 5 à 2027 W 8, Témoignage de Roger Fabre, enregistrements réalisés au domicile du témoin à Saint-Gély-du-Fesc les 24 et 29 mai 2007.

« Roger Fabre, un patrimoine au fil de la plume. Focus », Dialog’, Journal d’information municipale, Saint-Gély-du-Fesc, n° 54, juillet-août 2010, p. 7.

« Les écoliers à la rencontre des résidants de Belle-Viste », Dialog’, Journal d’information municipale, Saint-Gély-du-Fesc, n° 81, mai 2013, p. 6.

« Résidence Belle-Viste. Dossier du mois », Dialog’, Journal d’information municipale, Saint-Gély-du-Fesc, n° 97, février 2015, p. 5.

Archives privées.

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Fabre, Rogièr, A Tròces e a Bocins, Poèmas e Racontes en Occitan, Revirats en francés, Besièrs, IEO Lengadòc 2010, 285 p.

Lo Bram dau Clapàs. http://cercle-occitan.perso.sfr.fr/tableaux/octabram.html, ambe mots crosats.

Ràdio Lenga d’Òc, Camina que caminaràs, per Aimat Brees, 23 juin 2013, « Omenatge a Rogièr Fabre », redifusion febrièr de 2015 (Ambe Alan Bessière, Joan Larzac e lo Cercle occitan de Montpelhièr).

Ràdio Occitània, Good morning Occitània, per Marius Blenet, 27 de febrièr de 2015, « Un omenatge a un escrivan e militant que ven de morir, Rogièr Fabre » (Ambe Joan-Claudi Forest e Maria-Joana Verny, Universitat Paul-Valéry, Montpelhièr).

http://www.fimoc.com/?p=510.

Fabre, Rogièr, Lo Bramaironet, fuèlha electronica d’entre-senhas occitanas (arrestat en setembre de 2011).

Fabre, Roger, « Témoignage : mes six mois de chantiers de jeunesse au Vigan et Avèze (mars-octobre 1941) », Lien des Chercheurs Cévenols, n° 175, octobre 2013, p. 4-7.

Archives départementales de l’Hérault, Collecte de témoignages sur la mémoire dans l’Hérault de la Résistance et de la Déportation, 2027 W 5 à 2027 W 8, Témoignage de Roger Fabre, enregistrements réalisés au domicile du témoin à Saint-Gély-du-Fesc les 24 et 29 mai 2007.

« Roger Fabre, un patrimoine au fil de la plume. Focus », Dialog’, Journal d’information municipale, Saint-Gély-du-Fesc, n° 54, juillet-août 2010, p. 7.

« Les écoliers à la rencontre des résidents de Belle-Viste », Dialog’, Journal d’information municipale, Saint-Gély-du-Fesc, n° 81, mai 2013, p. 6.

« Résidence Belle-Viste. Dossier du mois », Dialog’, Journal d’information municipale, Saint-Gély-du-Fesc, n° 97, février 2015, p. 5.

Archius privats.

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Élisée Déandreis (Montpellier, 21 juin 1838, Paris, 29 janvier 1911), félibre et homme politique montpelliérain. Il fut député de l'Hérault (1885-1893) et sénateur (1895-1906).

Identité

Formes référentielles

Déandreis, Élisée (1838-1911)

Autres formes connues

- Déandréis, Élisée (autre orthographe)

- Deandrès, Élisée (autre orthographe)

Éléments biographiques

Fils du négociant Jean-Baptiste Déandreis et de Louise Sportono. Il est banquier à partir du mois de septembre 1860, associé à Eugène Carrière. Homme politique d'extrême gauche radicale, il prend part aux campagnes républicaines sous l'empire en 1863-1869 et 1870. Il est le fondateur de la Liberté de l'Hérault en 1867. Conseiller municipal de Montpellier de 1871 à 1879. Conseiller général du canton de Saint-Martin-de Londres. Il obtient en 1885 face à Henri Marès (1820-1901) un siège de député de l'Hérault. Il le conserve jusqu'en 1893, défait par le radical-socialiste Élie Cousin (1847-1870). Les journaux et affiches liés à cette élection de 1893 traduisent la virulence d'un contexte politique dominé par l'affaire de Panama, puisqu'on y trouve des attaques antisémites et antimaçonniques. Un éphémère journal adverse, La Capeleta (littéralement “La petite chapelle”) accuse même Déandreis d'être un pénitent repenti devenu franc-maçon. Durant ses mandatures, il demanda la suppression du Sénat, la loi de séparation des églises avec l'État, l'établissement de l'impôt sur le revenu, la fin des expéditions coloniales, le service militaire à trois ans (au lieu de cinq). Il vota l'expulsion des prétendants au trône de France, la révision de la constitution, etc. Sénateur de l'Hérault en mars 1895, jusqu'en 1906. Vice-président de la commission des Hospices de Montpellier (1872-1904). Membre de la Chambre de Commerce de Montpellier en 1875. Censeur de la Banque de France en 1894-1895.

Engagements dans la Renaissance d'oc

Plusieurs affiches et un journal, Lou Mouissau, émanant de son bord politique, furent imprimés à l'occasion des élections législatives de 1893. Deux affiches, issues des presses de l'imprimerie félibréenne de Firmin et Montane, sont rédigées en occitan. Sur l'une d'elle, adressée bien sûr aux électeurs du Clapas, Déandreis y est proclamé « Félibre de la première heure et partisan d'une large décentralisation communale et régionale, question qui, à l'heure actuelle, agite tant de bons Français »1,  Mettant en avant son dévouement à servir son pays, il reçut le soutien d'Antoine Roux, qui lui dédia son poème Lou Travalhadou (1893). D'après La Revue félibréenne, Déandreis salua Camille Chabaneau, directeur de la Revue des Langues Romanes, en soulignant qu'il représentait à la Sainte Estelle (1878) « l'union de l'Université de Montpellier avec le Félibrige ». On relève le nom du député de Montpellier parmi ceux des collaborateurs des premières livraisons de la Revue des Langues Romanes (n° VII, 1875). Il défendit, tout au long de sa carrière, les intérêts des viticulteurs du Midi. Il a également publié plusieurs ouvrages sur l'histoire des provinces méridionales de la France, de l'Italie et de l'Espagne, ainsi que des travaux sur les Beaux-arts. Membre fondateur de la Société des Bibliophiles Languedociens à Montpellier.

Notes

1/ Felibre de la premièira oura e partisan d'una larja descentralisacioun coumunala e regiounala, questioun que, à l'oura d'ara, boulega tant de bon Franceses

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Le chantre du Dardailhoun. Lunel, Vigal, 1901

- Roux A. . L'Erau, 1903. Mount-Pelié, 1891: [Poésies languedociennes, avec traduction française et notice biographique], 1903?

- En memori dau felibre Antoni Roux. 1842-1916, Montpellier, 1942

- Antoine Roux 1842-1915, morceaux choisis à l'occasion du cent-cinquantenaire du Félibre. Novembre 1992, in 8°, 104 p.

- Notice biographique du Dictionnaire de biographie héraultaise]]>
Antoine Roux (Lunel-Viel, Hérault, 13 novembre, 1842, Lunel-Viel, 11 janvier 1915) était un vétérinaire qui a mené une carrière politique de notable dans sa ville natale. Membre du Félibrige latin, il composa de nombreux poèmes d'inspiration bucolique exaltant l'amour du terroir ainsi que des pièces de théâtre. Ses œuvres majeures restent deux recueils d'inspiration villageoise, La cansoun dau Dardailhoun (1896) – un volume de 350 pages dans lequel le félibre chante toute la région qui s'étend des Cévennes à la mer et depuis les Saintes-Maries jusqu'à Montpellier – et les Pescalunetas (1912).

Identité

Formes référentielles

Roux, Antoine (1842-1915)

Autres formes connues

- Roux, Antonin

- Lou Felibre dau Dardailhoun (pseudonyme)

Éléments biographiques

Fils d'un maréchal-ferrant et petit propriétaire, l'écolier Antoine Roux suit assidûment l'école du village jusqu'à l'âge de treize ans. Ayant des aptitudes pour le travail intellectuel, son père l'envoie dans un pensionnat de Montpellier, où il se découvre une merveilleuse facilité à apprendre les vers de Corneille et de Racine. À 17 ans, il passe d’une institution libre de Montpellier à l'école vétérinaire de Lyon. Pour ce jeune étudiant enivré de la lumière du Midi, c'est un exil que ce départ pour les brumes de la Saône et du Rhône. Il retourne dans son village natal à 21 ans. Étroitement lié au monde agricole lunellois, il fait partie, pendant 20 ans, du Conseil municipal de Lunel-Viel. En 1870, il est nommé adjoint, puis maire en 1878. Il démissionne un an après, le 23 février 1879, ayant tout à tour éprouvé les joies et les déboires de la vie publique. Au décès d'Auguste Malinas en 1873, il avait été envoyé au Conseil Général par les électeurs républicains du canton de Lunel, mais il n'avait pas sollicité le renouvellement de son mandat, cédant sa place à Paul Ménard-Dorian. Après cette incursion dans le domaine politique, il se livre tout entier à la littérature. Estimé de tous ses concitoyens, il s'éteint à l'âge de 72 ans. La rue principale du centre ancien de Lunel-Viel porte son nom.

Engagements dans la Renaissance d'oc

C'est chez les Vidal, des parents, pharmaciens à la Croix-Rousse (Département du Rhône) qu'il se prend d'enthousiasme pour la littérature d'oc en découvrant les œuvres de l'abbé Fabre et Mirèio de Mistral. Son premier poème languedocien fut la traduction de l'Hymne de l'enfant à son réveil de Lamartine, couronnée par la Société des Langues Romanes en 1875. En 1880, il publie un poème savoureux où se trouvent esquissées les tribulations d'un officier d'état civil, Lou mera de vilage e lou véla e l'anel. Imitateur de Molière et adaptateur de Regnard, il était persuadé que le théâtre pouvait contribuer au développement de la langue d'oc. La scène du Grand Théâtre de Montpellier fait applaudir frénétiquement l'ensemble de ses œuvres, telles Lou Testament d'un Sarra-piastras (1881) ou Lous Caramans ou lous dous bessouns (1886). Son œuvre fut saluée par Frédéric Mistral, Alexandre Langlade, Roque-Ferrier et Charles de Tourtoulon. Vice-président de la société du Félibrige Latin – dont il a toujours été un des plus vaillants soutiens – Officier d'académie, c'était aussi un collaborateur de la Revue des langues romanes.

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Le chantre du Dardailhoun. Lunel, Vigal, 1901

- Roux A. . L'Erau, 1903. Mount-Pelié, 1891: [Poésies languedociennes, avec traduction française et notice biographique], 1903?

- En memori dau felibre Antoni Roux. 1842-1916, Montpellier, 1942

- Antoine Roux 1842-1915, morceaux choisis à l'occasion du cent-cinquantenaire du Félibre. Novembre 1992, in 8°, 104 p.

- Notice biographique du Dictionnaire de biographie héraultaise]]>
Identité

Formes référentielles

Esthève, Olga (1857-....)

Autres formes connues

- Criscelli, Olga (nom de mariage)

- Criscelli-Esthève, Olga

Éléments biographiques



Olga Esthève est une des premières institutrices d'école publique de filles à Cette (ancienne orthographe de Sète). Nommée le 25 juillet 1878 à l’école du docteur Roux, Olga Esthève naît à Bordeaux le 12 juillet 1857. Elle n'est pas instruite par les congrégations religieuses mais par des professeurs de l'Université. Elle obtient son Brevet élémentaire à Moulins (Allier) le 27 juillet 1874, suivi de son Brevet supérieur et de son Certificat d'aptitude pédagogique à Tulle (Corrèze). Son père, lieutenant d'infanterie et Chevalier de la légion d'honneur, avait sollicité pour elle un poste auprès du Préfet. Elle arrive à Cette à la rentrée de 1878 en provenance de Lunel où elle exerçait depuis janvier 1877. L'école du Docteur Roux est alors située rue des Hôtes (aujourd’hui rue Paul-Valéry) et n'a qu'une classe. L'inspecteur primaire écrit après sa visite le 30 novembre :
« Il est d'usage que les nouvelles écoles soient peuplées par la lie des autres classes… On y trouve un ramassis de jeunes filles venues de je ne sais où : vêtues de haillons, sales, n'ayant aucun des petits objets indispensables à une écolière. »
Olga Esthève y restera jusqu'en 1887, avec bientôt une adjointe, Melle Jammes.
Elle épouse en 1884 un professeur du collège (de garçons), responsable de la classe de 7ème, M. Criscelli. Melle Jammes la suit à l'école Sévigné, rue Pascal, dont elle devient directrice. Elle a déjà deux enfants. L'inspection de mars 1887 lui donne l'appréciation « AB » et la note 6,5/10. L'école Sévigné a inscrit 180 filles dont 127 sont présentes, la fréquentation est irrégulière, la propreté comme la discipline y sont jugées « assez bonnes. »
Des éléments de ce rapport montrent qu'Olga Criscelli participe déjà à la Ligue française de l'Enseignement, l’œuvre de Jean Macé, avec en particulier la création de l’Association des grandes filles de l’école Sévigné, les « Abeilles Cettoises » qu’elle préside.
En 1892, elle obtient une médaille de bronze de l'Instruction Publique. On la voit ferrailler en 1893 avec la Municipalité qui veut supprimer sa décharge de classe, et obtenir satisfaction.
En 1896, année de la Félibrée des Abeilles de Cette, Mme Criscelli habite rue Pascal, à l'école Sévigné et a quatre enfants : Jeanne 14 ans, Joseph 10 ans, Olivier 8 ans et Angelo 2 ans.
Après l'organisation de conférences et de la Félibrée des Abeilles, présidée par l'inspecteur d'Académie, M. Yon, elle recevra diplôme d'honneur et médailles, tant de la Ligue que du Ministère, ce qui lui permettra à la rentrée suivante d'être nommée à Montpellier.

Engagements dans la renaissance d'oc

Le 31 Mai 1896, Olga Criscelli est co-organisatrice de « La Félibrée des Abeilles Cettoises » avec J.-H. Castelnau, Cabiscol du Félibrige Cettois et parrain de l’Association des grandes filles de l’école Sévigné. Cette félibrée se tient dans le bâtiment du Stand de tir et de gymnastique « La Cettoise » (qui prendra plus tard le nom de Stand Marty, bâtiment aujourd’hui disparu), sous la présidence d’honneur de Frédéric Mistral et la présidence effective de M. Yon inspecteur d’académie.
Le programme de la Félibrée est édité en français et en occitan. Les deux langues y alternent, sans traduction.
L’intérêt de l’Association pour l’occitan est visible dans les conférences qui ont précédé la Félibrée au cours de l’année. Plusieurs avaient fait une large place à l'occitan, comme celle sur Clémence Isaure, ou celle sur la pêche à « Cette ». Cette dernière est accompagnée par la lecture de la pièce La Sauquena de Pignan de M. Rottner, félibre et l'un des conférenciers les plus dévoués de l'association. J.-H. Castelnau avait fait cadeau de ses propres œuvres bilingues à la bibliothèque de l'école qui a bénéficié de la quête organisée à l'entracte de la Félibrée. Ajoutons l’intérêt que portait à l’Association le Doyen de la faculté des sciences de Montpellier, Armand Sabatier, Directeur de la station zoologique de Cette à la Plagette, pour lequel J-H Castelnau écrit à cette occasion Lou palais de las crancas. Jeanne Criscelli, alors âgée de 14 ans, lit « en lengadoucian » (La Campana de Magalouna juin 1896) un compliment « as Felibres » de la Fête. Le félibre Achille Maffre de Baugé prononce un discours « Du Sens international chez les provincialistes. »
Le félibre Joseph Soulet, qui s’est refusé, avec d’autres, à participer à la félibrée, s’en explique dans une lettre à Mistral : il s'agit selon lui avec celle-ci et les conférences qui l’ont précédée, d’écarter les filles de Cette de l’influence des congrégations « an aquella felibrejada de deganaus e de manja-Bon Dieu. » (Lettre du 31 mai 1896, Camélio 2008 : 99). Notons que Sabatier et Castelnau étaient protestants.
La presse quotidienne, qui couvre largement l'évènement, représente tout le spectre des opinions politiques : Le Journal de Cette, Le Petit Méridional, L'éclair ; pour l’occitan La Campana de Magalouna lui a largement ouvert ses colonnes.

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- BLIN-MIOCH, Rose. Les abeilles de Cette ou la grande Félibrée des grandes filles de l’école publique, conférence donnée à Sète le 9 mars 2012 à l’Espace Victor Meyer à l’initiative du Cercle Occitan Setòri

- CAMÉLIO, Alain. Armanac Cetòri, histoire du félibrige sétois. IEO edicions, 2008, 175 pages

- CASTELNAU, Jacques-Henri. Souvenir de La grande Félibrée du 31 Mai 1896 en l'Honneur des Abeilles Cettoises. Montpellier Firmin et Montane, 1996, 28 pages (Archives Municipales de Sète)

- CLERC, Pierre. Dictionnaire de Biographie héraultaise des origines à nos jours. Montpellier, 2001, Librairie Clerc

- La Ligue de l'Enseignement. Portrait et biographie de Jean Macé. Paris, Lafaille, éditions de la France Scolaire, 1895, 76 pages : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5519617m.r=Portrait++et+biographie+de+Jean+Mac%C3%A9.langFR

- MAFFRE DE BAUGÉ, Achille. Du Sens international chez les provincialistes, discours prononcé au banquet des félibres à Cette, le 31 mai 1896. Montpellier Firmin et Montane, 1896, 16 pages : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5687945h.r=Maffre+de+Bauge%2C+Achille.langFR

- MARSAL, Édouard. La Campana de Magalouna. Montpellier, Dezeuze, 1896, n°92, 95 et 97 (Archives Université Paul Valéry, département d'Occitan)

- SOTTANO, Édouard. Journal de Cette. 1895 et 1896 (Archives Municipales de Sète)

- YON, Rapport de l'Inspecteur d'Académie in Hérault. Conseil général. Rapports et délibérations 1894/08, 95 et 96 sur http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5724080h.r=conseil+g%C3%A9n%C3%A9ral+de+l%27H%C3%A9rault+Yon.langFR


Revues


- L'Éclair, Montpellier Rue Levat, quotidien régional, catholique, royaliste, consultation des journaux de 1896. La collection de L’Éclair est disponible aux Archives Départementales de l’Hérault.

- Le Petit Méridional, Société Anonyme du Petit Méridional et autres publications, premier et principal organe républicain montpelliérain, Montpellier rue Henri Guinier, consultation des journaux de 1895 et 1896 sur : http://www1.arkhenum.fr/bm_montpellier_pmerid/_app/index.php

Archives


- Dossier académique archives dept Hérault 1T art 2360-91
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Identité

Formes référentielles

Wilson de Ricard, Lydie (1850-1880) (forme référentielle française)

Autres formes du nom

- Na Dulciorella (pseudonyme)

- Na Dulciorelle (pseudonyme)

- Na Dulciorela (pseudonyme)

- Na Dulciorela (pseudonyme)

- Lydia Colona (pseudonyme)

-  Colonna (pseudonyme)

- Lydia Colona (pseudonyme)

Eléments biographiques

Lydie, Marie, Fanny Wilson naît le 10 avril 1850 à Paris rue Chevalier du Guêt. Son père, Édouard, d’origine écossaise, est commissaire en marchandises, sa mère, Élise Joséphine Margée d’origine flamande, sans profession. Lydie est l’aînée de trois enfants, elle a une sœur, Jeanne, née en 1852 et un frère, George, né en 1855. Elle est baptisée catholique en l’église Saint-Germain l’Auxerrois à Paris.

Voisine des Ricard, elle participe au salon de la Générale et assiste à la création du mouvement poétique « Le Parnasse Contemporain », dont son mari est, avec Catulle Mendès, le co-fondateur. Elle fait ensuite un séjour de deux ans en pension en Angleterre à Keniworth dans le comté de Warwick. Amie d’enfance de Louis-Xavier de Ricard (1843-1911), celui-ci lui dédie en 1863, alors qu’elle n’a que 13 ans, un poème « Fantaisie Panthéiste » dans la Revue du progrès.

Après la Commune de Paris à laquelle il participe et au retour d’un exil en Suisse, leur relation devient amoureuse et ils se marient civilement le 16 Août 1873 à Autouillet, près de Montfort l’Amaury (aujourd’hui dans les Yvelines) où la famille de Lydie a une résidence secondaire. Le couple s’installe quelques mois après dans le Midi, d’abord à Montpellier, puis au Mas du Diable, à Castelnau le Lez, ensuite à nouveau à Montpellier mais dans le quartier excentré du Plan des Quatre Seigneurs dans une villa qu’ils ont baptisée Mas de la Lauseta.

Atteinte de tuberculose, maladie qui ne porte pas encore de nom, comme sa sœur qui meurt en 1877 à Montpellier, elle vit ses derniers mois à Paris près de sa mère mais, selon sa volonté, elle est enterrée civilement à Montpellier, à une époque (1880) où ces obsèques étaient un engagement républicain et faisaient encore scandale. Un hommage lui est rendu au cimetière Saint Lazare par les socialistes Ernest Jourdan et Antide (Antoine) Boyer. Son engagement républicain se retrouve dans ses lettres à Fourès comme dans ses œuvres françaises.

Engagements dans la renaissance d'oc

C’est à Montpellier qu’elle découvre tout à la fois la langue du Midi et ses paysages. Elle bénéficie pour son apprentissage des conseils d’Auguste Fourès et de Charles de Tourtoulon. Présente en 1876 et 1877 à la Santo Estello, elle est membre du Félibrige dès 1876. Elle participe avec son mari et Auguste Fourès à la création du Félibrige languedocien républicain appelé par la suite « Félibrige rouge », à l’édition de leur Almanach La Lauseta pour 1877, 1878 et 1879. Elle est présente dans la Revue des langues romanes dès 1877, 1878 et 1879 et dans l’Almanac de lengadò de 1877. Elle obtient le premier prix du sonnet avec son poème « A la mar Latina » aux Fêtes latines de Montpellier en mai 1878, tout en participant aux préparatifs du banquet de l’association fédéraliste l’Alouette, dont le Président d’honneur est Victor Hugo, au Faubourg Figuerolles.

Elle est présente aux réunions du Félibrige, de l’association des Langues Romanes, à la première Cour d’Amour de l’école du Paratge de Montpellier, à Font-Froide. Elle est également, avec son mari, à l’origine de l’association La Cigale de Paris ; une de ses œuvres a paru dans le volume de l’association en 1880.

Elle laisse une œuvre en français et en occitan publiée par son mari en 1891 sous le titre Aux bords du Lez, rééditée en 1995 chez Lacour à Nîmes. Elle entretient une correspondance importante notamment avec Auguste Fourès, son parrain en Félibrige, amoureux de sa sœur Jeanne, qui dédie aux deux sœurs de nombreux poèmes. La correspondance confirme que Lydie a bien appris le languedocien, dialecte de Montpellier, même si ses premiers textes semblent avoir été traduits soit par Fourès soit par Arnavielle. Les lettres témoignent aussi de son engagement républicain et féministe. En tant que marraine du nom de la revue La Lauseta elle inspire un certain nombre de poèmes portant ce titre, signés Charles de Tourtoulon, Langlade, Djan de la Djana… Sa « Migrana », dont au moins trois versions existent en Français, a inspiré le seul poème en occitan de Napoléon Peyrat : « A Dona Graciorella Milgrana Felibressa de La Lauseta. » Elle échange des poèmes avec la gardoise Léontine Mathieu-Goirand (1853-1923) qui dédie à elle et à sa sœur un certain nombre de poèmes.

Une biographie plus complète et la majeure partie de la correspondance échangée par Lydie Wilson de Ricard avec le poète Auguste Fourès, les extraits de lettres publiés en 1896 dans le Montpellier Républicain par Louis-Xavier de Ricard sont maintenant disponibles sous le titre Lettres de la félibresse rouge, avec une reprise de celle adressée à Mistral par la félibresse et que Jean-Marie Carbasse avait publiée avec celles de son mari en 1977. D’autres lettres de la Félibresse rouge sont encore à rechercher et découvrir notamment celles échangées avec Théodore Aubanel.

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Étude critique de la correspondance de Lydie Wilson de Ricard (1850-1880), Université Montpellier III, Thèse de doctorat sous la direction de Philippe Martel, 2010

- BLIN-MIOCH, Rose, Lettres de la Félibresse rouge Lydie Wilson de Ricard (1850-1880), Mercuès, PULM, 2013

- CARBASSE, Jean-Marie. Louis-Xavier de Ricard Félibre Rouge. Millau, éditions Mireille Lacave, 1977.

- GOIRAND, Léontine. Li risent de l’Alzoun. Avignon, Aubanel, 1882, 241 pages

- RICARD, Louis-Xavier de. La revue du progrès. Paris, avril 1863

- RICARD, Louis-Xavier de. Ciel, rue et foyer. Paris, Lemerre, 1866

- RICARD, Louis-Xavier de. La Lauseta, Almanach des Félibres républicains. Le Puy en Velay pour 1877, Montpellier pour 1878 et 1879.

- RICARD, Louis-Xavier de, RICARD, Lydie. Aux bords du lez, Paris, Lemerre, 1891

- SÉCHÉ, Alphonse. Les Muses Françaises, anthologie des femmes poètes. Paris, Louis Michaud, 1908, t.2.

Revues :


- Société des langues romanes, Revue des Langues Romanes, Montpellier, Hamelin, 1870-1900

- L'Éscolo das Felibres gardounencs d'Alès (ed), Armana de lengadò, Alès, A. Brugneirolle et Cie, 3 vol 1876-1878, ancien Armana Cevenou, 1877

- Mistral, Frédéric (ed), Armanac Provençau per lou bèl an de Dièu de, 1878-1912, Avignoun, Roumanille, 1878 et 1880

- Félibrige, Cartabèu de Santo Estello, Avignon, Roumanille et Aubanel 1876

- Association "La Cigale", La Cigale, Paris, Librairie Sandoz et Fischbacher, G Fischbacher, éditeur, 33 rue de Seine, 1880]]>
Jean Lesaffre (Bayonne, 1907, Paris, 1975), ingénieur en chef au service du personnel de la SNCF, est l’un des cofondateurs de l’association étudiante occitane le Nouveau Languedoc, à Montpellier en 1928. Félibre et occitaniste, il participe activement à la fin des années 1930 à la vie de l’école félibréenne parisienne Les Amis de la Langue d’Oc dont il deviendra le vice-président. Il est l’auteur ou le coauteur de nombreux articles, conférences et bibliographies.

Identité

Formes référentielles

Lesaffre, Jean (forme référentielle française)

Éléments biographiques 

Né à Bayonne d’un père basque ingénieur dans les chemins de fer et d’une mère languedocienne, Jean Lesaffre est élevé dans la foi catholique et suit des études secondaires au collège privé de la Trinité, à Béziers avant de rejoindre l’université de Montpellier dont il sort licencié en mathématiques et docteur en droit après avoir soutenu en 1934 sa thèse  Le problème national de la Catalogne et sa solution par la statut de 1932.

Son parcours professionnel le mène à Paris. Mobilisé en 1939, il est fait prisonnier en 1940 et envoyé dans la région de Brême à l’Oflag XB dont il est rapatrié en 1942 pour raison de santé. Catholique pratiquant, très pieux, Lesaffre aurait par ailleurs, dans les années 1930, été proche de l’’Action Française si l’on en croit les archives de Marcel Decremps.

Très impliqué après guerre dans Les Amis de la Langue d’Oc, dans l’occitanisme et rédacteur régulier pour la revue La France Latine, il meurt à Paris en 1975.

Engagement dans la renaissance d’oc

S’intéressant à la langue d’oc dès ses études secondaires, Jean Lesaffre s’engage dans la renaissance d’oc lorsqu’il rejoint l’université de Montpellier. C’est là qu’il fonde en 1928, sur le modèle des corporations étudiantes, le Nouveau Languedoc où il est bientôt rejoint par Max Rouquette et Roger Barthe. L’association, très active, recrute rapidement plusieurs dizaines de membres et s’oriente sur la voie de la revendication fédéraliste et la renaissance culturelle sur le modèle catalan.

Par ailleurs, Jean Lesaffre devient à cette époque (de 1930-1932) président de l’association générale des étudiants de Montpellier et bénéficie de 1929 à 1932 d’une rubrique dans Le Petit Méridional, marquant l’influence du Nouveau Languedoc à Montpellier.

L’association a tôt fait de faire des émules, comme les Estudiants Ramondencs de Toulouse et de former avec ces derniers et avec les jeunes marseillais de l’Araire (Jòrgi Reboul, Charles Camproux, Paul Ricard) la Ligue Frédéric Mistral qui donne elle-même naissance en 1934 à Occitania, organe mensuel de la jeunesse fédéraliste occitane et à l’association des Amis d’Occitania qui entend mettre en place un véritable programme fédéraliste auquel participe très activement Jean Lesaffre chargé de la commission administrative.

Dans ces années 1930, Jean Lesaffre se rapproche par ailleurs de l’Escòla Occitana de Toulouse et de son principal animateur, l’abbé Joseph Salvat avec lequel il partage une certaine communauté de conscience (outre son statut d’ecclésiastique, Salvat est proche de l’Action Française) et une même vision de la langue d’oc mêlant félibréisme, occitanisme et catalanisme, avant de rejoindre en 1937 les Amis de la Langue d’Oc Paris avec lesquels il va notamment participer en 1939 à l’accueil des intellectuels catalans réfugiés en France.

Prisonnier en Allemagne, il n’en continue pas moins, entre 1940 et 1942 à promouvoir la langue d’oc à travers des conférences données à ses compagnons de captivités.

Il rejoint après-guerre l’Institut d’Études Occitanes naissant avec son ami Pierre-Louis Berthaud, rencontré du temps des Amis d’Occitania. Berthaud qui, félibre lui aussi et membre actif des Amis de la Langue d’Oc, devient majoral du Félibrige en 1947 et tente en 1952, après la mort du majoral et président des Amis de la Langue d’Oc Joseph Loubet, de soutenir la candidature au majoralat de Jean Lesaffre. Mais les sympathies occitanistes de Lesaffre lui coûtent son élection à un moment où les relations entre occitanisme et Félibrige sont particulièrement tendues ; événement qui occasionera une grande déception aussi bien à Berthaud qu’à Lesaffre, blessé de se voir rejeté par une association dans laquelle il a beaucoup œuvré et continue à œuvrer jusqu’à sa mort.

Par ailleurs, Jean Lesaffre participe très activement entre 1949 et 1951, aux côtés de Pierre-Louis Berthaud, à l’action en faveur de la loi Deixonne sur l’enseignement des langues et dialectes locaux, et c’est encore avec Berthaud qu’il publie des bibliographies de référence (La langue d’Oc dans nos écoles, 1953, puis la Bibliographie occitane dont il publie le volume 1943-1956 avec Berthaud, initiateur et principal auteur, avant de s’associer avec Irénée-Marcel Cluzel puis Jean-Marie Petit pour les volumes suivants).

Très actif jusqu’à sa mort, il continue, outre sa participation à la vie des associations, à donner des conférences et à écrire des articles, essentiellement pour Lo Gai Saber, revue de l’Escòla Occitana de Toulouse, et La France Latine.

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]]> - Archives de Jean Lesaffre

- BARTHES, Roger. « Jean Lesaffre (1907-1975) ». OC, n° 254, été 1976, p. 47-58

- CARRIÈRES, Marcel. « Jean Lesaffre ». Lo Gai Saber, n° 384, octobre 1976, p.535-538

- La France Latine, n° 64-65, pp. 1-27 (articles de Georges, Dezeuze, René Méjean, Ivan Gaussen, Marcel Decremps, témoignages, bibliographie).

- GRAU, Pierre. « Le Nouveau Languedoc : des corpos aux origines de l’occitanisme contemporain », VIIe Centenaire des Universités de l’Académie de Montpellier, Montpellier, Université Montpellier 1, 1992, pp.107-109

- LESPOUX, Yan. « Aux origines de la revendication occitaniste en faveur de l'enseignement de la langue d'oc : les propositions du Nouveau Languedoc et d'Occitania ». Lengas, n° 65, 2009, p. 29-48

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