Jean Luc Séverac, peintre, sculpteur, graveur (1936-2022) installé à Minerve depuis 1965.
Il participe sur place à la diffusion de la nouvelle chanson occitane et s’implique dans le renouveau de la culture d’oc aux côtés de Léon Cordes.

Identité


Formes référentielles :


Séverac Jean-Luc

Autres formes du nom :


Severac Joan-Luc

Éléments biographiques

Jean-Luc Séverac, peintre, sculpteur et graveur (Capestang, 16-11-1936 - Minerve, 27-01-2022), est le fils de Robert Séverac et de Marcelle Joseph. Il passe son enfance à Capestang et à Béziers. À Aigne, à la fin de la guerre, une cousine lui fait découvrir en vélo un lieu et un paysage extraordinaires : la cité de Minerve, son causse et les gorges de la Cesse et du Brian. Adolescent, il vit à Montluçon dans le milieu artistique que fréquentent son père, auteur dramatique, et sa mère, ancienne danseuse et directrice d'une école de danse. En 1955, à 18 ans, il devance l'appel du service militaire pour être libre de faire ensuite les Beaux-Arts. En 1958 il entre en deuxième année de l'École nationale des arts de Bourges dans le but d'y étudier auprès du sculpteur Marcel Gili qu'il admire et qui y enseigne. En 1960, au cours des vendanges à Aigne, il rencontre Marie-Thérèse Gareil, la fille d'un viticulteur de Minerve où il décide de s'installer dans la petite maison de la « Tour des Cathares ». C'est là, sur le promontoire qui porte la maison surplombant le confluent du Brian et de la Cesse qu'il fait sa première exposition en avril 1961. En décembre il épouse Marie-Thérèse, ils auront deux enfants. À Minerve, la vie est très dure et il doit travailler dans les vignes de son beau-père. Aussi se décide-t-il en septembre 1963 à prendre un poste de maître-auxiliaire de dessin au lycée de Guéret : il y reste deux ans, revient à Minerve en 1965 et n'en bougera plus. En 1968, il fonde avec quelques amis peintres et sculpteurs le « Groupe Minerve » (Pierre Bayle, potier-sculpteur ; Paul Azéma, peintre ; Adres Blume, ferronnier d’art) et ouvre définitivement en 1971 son « Atelier-Exposition San Rustic » qui va devenir le lieu de l'exposition permanente de ses œuvres.


En 1974, il illustre le Petit Livre de Minerve du poète occitan Léon Cordes.
En 1980 il reçoit le Grand prix de Sculpture du Salon d'art international du Pays d’Olmes. Il participe comme dessinateur de BD au journal satirique Le Rictus Occitan publié de 1972 à 1976. Par ailleurs il invente à cette époque une technique de peinture très originale et commence à pouvoir vivre de la vente de ses œuvres. Il peint les spirales de l'eau et sculpte avec elle les galets. Libre et indépendant, se voulant hors école, hors coutumes et hors frontières, sa peinture est qualifiée de « fantastique, poétique et onirique »1.
En 2018, il publie Entrebescs e Cançons, Entrelacs et Chansons, livre de gravures et poèmes en occitan de Gerard Zuchetto. Pour cette réalisation il utilise un procédé qu’il a mis au point dans les années 90. Abandonnant celui sur cuivre, pierre ou bois qu’il a déjà utilisé, il se sert désormais de polystyrène extrudé collé sur un support PVC. Matériau souple sur lequel il grave au fer chaud comme pour la pyrogravure. Le principe reste le même et ne nécessite pas de presse lourde. Il utilise la couleur acrylique diluée à l’eau.
Jean-Luc Séverac arpente Minerve et ses environs, sur le Causse, et partout il laisse l’empreinte de son art, une pierre, une souche d’arbre mort, une cavité sur le chemin de ronde de la cité médiévale, dans le lit de la rivière, sous les ponts naturels… Il raconte lui-même : « Quand je suis dans la nature, quand je me promène, quand je ramasse un galet ou un morceau de bois, c’est ce galet, ce bois qui m’inspirent et m’aident à réaliser l’œuvre que je porte en moi. »2.
En 1981, à la demande de la municipalité de Minerve, il sculpte dans un bloc de grès « La Colombe de lumière » du monument « Als Catars »3, menhir commémoratif du martyr des « Bons hommes et bonnes femmes » brûlés vifs en ce lieu en 1210. En 1989 il fait don, à l'église située en face, d'un Christ sculpté dans le buis.

Quelques citations :

« J'ai choisi la colombe, ascendante comme un esprit méditatif monte vers le ciel, pour ses vertus symboliques évidentes. Aujourd'hui cette œuvre m'a amplement dépassé : chacun la revendique, se l'approprie... »4.
« Une colombe de lumière...à mon sens c'était la seule façon d'évoquer ici le souvenir de ceux qui rêvaient de se libérer des servitudes et des douleurs de la matière. Sans les trahir une fois de plus...Mon christ sculpté dans le buis est un christ sans croix. Parce que la croix est un instrument de torture, mon christ n'est pas crucifié. Il est un christ en majesté. Une dame m'a dit un jour : vous avez fait un Jésus qui s'envole comme la colombe, là, devant la porte ! Eh bien c'est ça. Je voudrais bien que cette église romane soit celle de la réconciliation. Oui, j'aimerais bien... »5.




Expositions :

  • 1962 Paris, musée d'art moderne : Salon de l'École française.
  • 1963 Guéret, Hôtel de ville : 30 peintures sur le thème de Don Quichotte.
  • 1970 Cannes, Maure Vieil : Groupe Minerve.
  • 1980 Salon d'art international du Pays d'Olmes (Ariège).
  • 1982 Centre Culturel, Abbaye de Fontevraud (Maine et Loire).
  • 1984 Carcassonne : Galerie G. Glardon.
  • 1985 Pézenas (Hérault) : Mirondela dels Arts.
  • 1989 Minerve et Château d'O à Montpellier : "89 artistes pour la liberté".
  • 1991 Béziers : Hôtel du département.
  • 2000 Mayronnes (Aude) : Sentier sculpturel.
  • 2001 Caunes (Aude) : Abbaye.
  • 2005 Caunes : Fête du Marbre.
  • 2008 Mayronnes : 14e sentier sculpturel.
  • 2011 Paraza (Aude) : Galerie d'art du CLAP.
  • 2013 Minerve : Exposition avec les bonzaïs, sculptures vivantes, de J. F Busquet.
  • 2016 Minerve : Festival de Gravure et de Calligraphie
  • 2018 Béziers : CIRDOC, Exposition de gravures liées à la publication Entrebescs e cançons
  • 2018 Carcassonne : IEO, Exposition de gravures liées à la publication Entrebescs e cançons

Engagements dans la renaissance d'oc

Jean-Luc Séverac participe à la vie culturelle de Minerve et du Minervois et à l’impulsion de celle-ci. Il organise de nombreux concerts avec, parmi les premiers acteurs de la renaissance d’oc de ce territoire, Claude Marti, Patric, Los Caminaires d’Òc... Léon Cordes, Yves Rouquette... Jean Luc Severac, artiste engagé pour la culture d’òc, décide de vivre et de travailler à Minerve, son pays d’adoption dès 1965. Il s’y enracine profondément et laisse dans cette cité médiévale et le paysage alentour une empreinte artistique indéfectible à travers toutes les facettes de son art.




1 Philippe Catrice, Séverac : le magicien d'eau, Midi libre, 10 avril 1991.

Jean-Luc Séverac et Gerard Zuchetto, Entrebescs e cançons, Entrelacs et chansons ; Tròba Vox éditions, 2018

PhilippeTerrancle, « Le Premier Bûcher de Simon de Montfort », inPyrénées Magazine « Spécial Cathares », été 1999.1999, pp. 36 et 38).

5 Claude Marti, Terres Cathares, chemin faisant, illustrations de Paul Moscovino, Études et communications éditions,2007, p. 32.



Bibliographie

Jean-Luc Severac et Gerard Zuchetto, Entrebescs e Cançons, Entrelacs et Chansons, Tròba Vox éditions, 2018

Virginie Pospisil-Puente, La Colombe de lumière, in Histoire et Généalogie en Minervois, n° 100, p. 76-78, 2015.

Anne Brenon et Jean-Philippe deTonnac, Cathares, la contre-enquête, Albin-Michel, 2008 ; édition en Poche « Espaces libres », 2011.

Claude Marti, Terres Cathares, chemin faisant, illustrations de Paul Moscovino, Études et communications éditions, 2007.

Philippe Terrancle, Jean-Luc Séverac. « La Colombe cathare », in Pyrénées Magazine « Spécial Cathares », p. 56-57, été 2000.

Philippe Terrancle, « Le Premier Bûcher de Simon de Montfort », in Pyrénées Magazine « Spécial Cathares », p. 36-39, été 1999.

Yves Rouquette, Cathares, Loubatières, Portet-sur-Garonne, 1991.

Léon Cordes, Le petit livre de Minerve : Lo pichòt libre de Menèrba, préface de René Nelli, illustrations de Jean-Luc Séverac, Lodève, 1974.


Source


https://plus.wikimonde.com/wiki/Jean-Luc_Séverac

Entretien avec Marie-Thérèse « Mimi », Séverac.

Tròba Vox Éditions

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Jacques Libérat Prunac, dit Mèstre Prunac (1787-1865), boulanger à Sète (alors orthographié Cette), fait partie de cette noria de poètes locaux d’expression occitane de l’époque préfélibréenne, qui n’ont généralement pas connu la notoriété, faute d’avoir vu leur œuvre intégrée à un groupe ou une école artistique à même de la valoriser et de lui donner de l’écho. Certains d’entre eux n’ont même pas été publiés de leur vivant, d’autres se sont offert ou vu offrir comme un cadeau d’adieu une édition de leurs œuvres complètes à la fin de leur vie. Ceux qui, comme Jasmin, Verdié, Reboul ou Gelu ont connu la reconnaissance au point de faire école dans leur ville et au-delà, ont bénéficié d’un contexte favorable, d’un entourage qui les y a aidés, d’un milieu éditorial propice ou tout simplement ont su faire montre d’un sens de l’autopromotion plus développé que les autres. Ils écrivaient généralement dans une graphie plus ou moins phonétique, utilisant les normes graphiques du français pour transcrire les sons de la langue occitane. Appartenant à des générations antérieures à celles des premiers félibres, ces auteurs sont souvent influencés par des sources antérieures, tout en étant très marqués idéologiquement, quelque soit le camp auquel ils appartiennent.

Identité

Formes référentielles

Libérat, Jacques (1787-1865)

Autres formes du nom

- Libérat Prunac, Jacques (variante du nom)

- Mestre Prunac (pseudonyme)

- Méstré Prunac (pseudonyme)

Éléments biographiques

Nous ne savons pratiquement rien sur Jacques Libérat Prunac, né le 20 décembre 1787 à Sète où il est mort le 28 novembre 1865. Il exerçait la profession de boulanger dans sa ville, et écrivait - en français d’abord, puis en occitan, nous dit-il lui-même - à côté de son activité professionnelle, pendant son peu de temps de loisir. Dans la préface de ses œuvres complètes, publiées en 1861 chez l’imprimeur-libraire Gras à Montpellier, Las Fougassas de Mestré Prunac, boulangé dé Cetta, Prunac prend un ton qui n’est pas sans rappeler celui de Jasmin dans Mous Soubenis pour nous dépeindre la misère de son existence. Mais ne s’agit-il pas ici d’un topos narratif, dont des expressions pouvant évoquer des lieux communs « le pain noir de l’adversité », « au calice de mes amertumes », « quelques larmes de miel », « mes tristesses et mes douleurs » ? Il n’est pas aisé de répondre à cette question. Si l’on en croit ce qu’il a voulu transmettre de lui-même à son lectorat, Prunac connut donc dans son activité de boulanger les affres de la misère. Manifestement habité d’une profonde foi catholique, et appartenant probablement à des milieux que l’on pourrait qualifier de conservateurs. S’il a commencé, de son propre aveu, par écrire en français, Prunac s’est semble-t-il assez vite tourné vers la langue d’oc,

... notre idiome patois, langue si gracieuse et si pittoresque, langue de mon pays, que j'ai begayée sur les genoux de ma mère au sortir de mon berceau, langue qui m'a toujours été, depuis, aussi douce que familière.

Il est intéressant de noter que, si l’appellation « patois » apparaît sous sa plume, Prunac considère bien le parler d’oc de Sète comme une « langue ». Il l’appelle également « languedocien » (le parler sétois étant transitoire entre le languedocien oriental et le provençal maritime). La référence à la mère, à l’affect lié aux sonorités de la terre natale, font partie des topoï les plus courants dans les textes des écrivains occitans de cette époque, et encore longtemps après. Prunac ne se prive pas, dans son A mous lectous, de déplorer le recul - déjà - de l’occitan à Sète au milieu du XIXe siècle :

Dé parlà ben patoués n’és pa caouza facila,
Yoï lou parlan papus couma d’aou ten passat ;
Aquel poulit lengagé a prés lo toun dé villa,
Per trop se rafinà s’és tout despatouézat.
Rétrouvayen papus sa lengua marternèlla,
Sé das mors d’ancien ten né révéniè quaoucun ;
Trouvayen qué dé mescla en plaça dé touzella,

Les textes de Prunac oscillent entre humour et nostalgie, avec un ton généralement moralisateur, empreint de bienséance, parfois franchement misogyne, mais essayant d’être « badines » selon l’expression de l’auteur. Prunac n’a réuni ses œuvres qu’à la fin de sa vie, mais nous les connaissons aussi - tant ses pièces françaises qu’occitanes - par un recueil manuscrit conservé au CIRDOC, contenant les poèmes du boulanger, transcrits par son neveu F. Prunac et dédiées à la petite-fille de Mestre Prunac, Rosalie. Prunac cite parmi les gens l’ayant encouragé à écrire en occitan Auguste Mallié, auteur occitan sétois, que nous connaissons par la présence de ses œuvres dans l’Armanac Cetori, l’organe félibréen de « l’île singulière » à la fin du XIXe siècle, et son neveu l’abbé A. Bousquet, « aumônier », dont une pièce occitane est placée à la suite de l’introduction de l’édition de 1861.

Engagement dans la renaissance d'oc

Prunac a dédié un poème à Joseph Roumanille, dans lequel il exprime clairement qu’il connaît l’existence du félibrige provençal, et qu’il se sent attiré par cette société de poètes occitans visant à remettre en honneur la langue d’oc. Prunac est d’ailleurs cité par Mistral dans le Trésor du Félibrige. Prunac exprime son désir que son œuvre à lui, cantayré dé routina/Doun tout l’ar es lou naturel parvienne jusqu’aux félibres :

Ah ! sé din toun por arrivavou,
O felibré ! é sé t’agradavou,
Quinté bonur séyé lou siou !

Mais Prunac, qui a manifestement assisté à une séance du Félibrige à Nîmes, où Roumanille fut couronné de fleurs blanches par trois félibres, n’a manifestement pas été félibre lui-même. Peut-être était-il déjà trop âgé, ou trop occupé par ses activités. Toujours est-il qu’à la différence d’autres auteurs de l’époque pré-félibréenne, il fut informé de la naissance du mouvement, qu’il compare dans ses vers à un arc-en-ciel, en conçut de la joie et s’identifia pleinement à ce retour du printemps de la langue occitane.

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Jean-Antoine Peyrottes es un poèta-potièr de la primièra mitat del sègle XIX. S’inscriu dins lo territòri occitan perque visquèt tota sa vida a Clarmont d’Erau e tanben perque escriguèt mai que mai en occitan. Son òbra es abondosa : mai de 400 poèmas retrobats. Totes los manuscriches coneguts son conservats al CIRDÒC e al jorn de uèi, mens de dètz per cent de son òbra es estada publicada. Efectivament, sonque dos recuèlhs son pareguts, lo primièr estructurat per Peyrottes, en 1842 e lo segond editat pel Comité Peyrottes de Clarmont d’Erau, en 1897.

Identitat

Formas referencialas

Peyrottes, Jean-Antoine (1813-1858)

Elements biografics

Lo poèta escriguèt e publiquèt jos son nom vertadièr, lo qu’es enregistrat a l’estat civil. Çaquelà, la signatura de qualques unes de sos poèmas met subretot en evidéncia sa condicion populara e son activitat artesanala puslèu que la creacion poëtica. Peyrottes considerava que crear de poèmas èra una necessitat mas aquela activitat podiá èsser una empacha a l’exercici de son mestièr tanplan que li arribava de signar « espèça de teralié que s’es mes dins lo cap d’estre poèta ».

Peyrottes es un autodidacte que s’es pauc a pauc constituit una cultura literària que pòt èsser qualificada d'eteroclita e de mal estructurada, segon l'expression de l’istoriana cercaira montpelhierenca Nathalie Pistre. Lo poèta ven d’una familha d’artesans potièrs pro rica qu'èra establida dins lo vilatge de Clarmont d’Erau situat entre la lana lengadociana de Montpelhièr, las Cevenas, lo Carós e lo Lodevés. Peyrottes a viscut dins un contèxte d’afrontaments politics entre republicans e monarquistas mai que mai marcat per las consequéncias de la Revolucion Francesa e pels cambiaments de regims de la primièra partida del sègle XIX. Del punt de vista religiós, Clarmont èra tanben un luòc ont l’oposicion entre los catolics e los protestants foguèt viva.

Peyrottes s’engatgèt en politica amb l’objectiu de portar la votz del pòble e de sosténer la lucha dels obrièrs e pageses. Anèt duscas a se voler presentar a las primièras eleccions legislativas al sufratge universal masculin solament, mas renoncièt. Plan de sos tèxtes son un rebat d’aquel engatjatament politic.

Engatjament dins la renaissança d'òc

Peyrottes parla e escriu naturalament en occitan e son òbra es majoritàriament en occitan. Publiquèt çaquelà qualques tèxtes en francés que son mai que mai de tèxtes politics. Sos poèmas en occitan coma en francés s’inscrivon dins l’encastre del monde occitan, e particularament lengadocian mas mòstra tanben qu'a una coneissença pro larga del patrimòni literari occitan. Dins sa produccion, se tròban de poèmas de valorizacion de la cultura e de la literatura d’òc e se qualificava de trobaire coma o mòstra « Lou Lay del Darnié Troubayre » :

O sublima sagessa ! Eh ! Bé sièga bénida.
Del mal qu'o suspourtat moun paoure corp és las
Vouyajur, fatigat, hioy mé cal un soulas
La routa qu'ay séguit n'èra pas gayre unida.
Quan, pécayre, tout passa é qué tout és mourtel ;
Quan joundroou ma poulsièyra ambé d'aoutra poulsièyra
Mé récoumande à tus, à moun houra darnièyra :
Car sios gran, car sios juste, ô Payre Universel !

(Peyrottes 1897, 97)


En 1838, ganhèt lo prèmi de la Societat d’Estudis Arqueologics de Besièrs amb un poèma d'omenatge a Pèire-Pau Riquet. En seguida, creèt un cercle literari, lo Grenier de Clarmont d’Erau que s’inscriviá dins un contèxte de desvelopament de las societats poeticas obrièras. En 1840 foguèt condemnat per una de sas òbras (Lous Orchelets, per injura a magistrat), çò qu'aguèt per resultat de lo far conéisser dins la França tota. Sas relacions amb d’erudits coma Moquin-Tandon semblan començar, se nos basam sus la correspondéncia qu’entretenguèron, en 1843. Enfin, Victor Hugo o Lamartine n’ausiguèron parlar tanplan que, dins lo contèxte del romantisme literari e politic, son trabalh d’escritura foguèt considerat coma l’expression de la votz del pòble :

À Monsieur J- A. Peyrottes, potier et poète Clermont l’Hérault

Votre voix, Monsieur, n’est pas seulement la voix du poète : c’est la voix du peuple. C’est cette même voix qui murmure sur la terre les choses du ciel, qui dit : Aimez, travaillez, espérez !

Mon nom enchassé dans vos rimes populaires me réjouit comme la plus douce des récompenses. Je vous remercie du fond du coeur.

Victor Hugo

Bibliografia de Jean-Antoine Peyrottes

Òbras imprimidas

- Pouésias patouèzas. Montpellier : imprimerie de Veuve Ricard, 1840.
En linha sus Occitanica.eu : anar sus lo site

- Œuvres patoises. Montpellier : Impr. Méridionale, 1897.
En linha sus Occitanica.eu : anar sus lo site

- Las Fadechailhas. Montpellier : Patras et Virenque, 1842.
En linha sus Rosalis, Bibliothèque numérique de Toulouse : anar sus lo site

- Lous orchelets. Lodève : Grillières, 1837.
En linha sus Rosalis, Bibliothèque numérique de Toulouse : anar sus lo site

- « Déliré pouétiqua », in Le Babillard, juin 1843.

- « Compassiou », in Le Babillard, 24 décembre 1842.

- « Richessa e paoudièyra », in Le Babillard, 19 mars 1843.

- « La filla de la mountagna : Oda coupousada pè dél Pioch de Bissou », in Le Babillard, 5 janvier 1840.

- « La Doutaciou d'un efan del pople », in L'Indépendant, avril 1841 – juin 1844.

- « La Libertat », in L'Indépendant, avril 1841 – juin 1844, p250.

- « L'entarramén d'un éfan », in L'Indépendant, avril 1841 – juin 1844.

- « Le Temps », in L'Indépendant, avril 1841 – juin 1844.

- « Lou boun Samaritèn », in L'Indépendant, avril 1841 – juin 1844.

- La Prièra del Vèspré. roumança, paraoulas dé J.-A. Peyrottes, musica de Pierre Lugagne

Manuscrits

- Recueil de poèmes de Jean-Antoine Peyrottes, Dossier A. CIRDÒC - Mediatèca Occitana, Ms 324 (A).
En linha sus Occitanica.eu : anar sus lo site

- Recueil de poèmes de Jean-Antoine Peyrottes, Dossier B. CIRDÒC - Mediatèca Occitana, Ms 324 (B).
En linha sus Occitanica.eu : anar sus lo site

- Recueil de poèmes de Jean-Antoine Peyrottes, Dossier C. CIRDÒC - Mediatèca Occitana, Ms 324 (C).
En linha sus Occitanica.eu : anar sus lo site

- Poésies populaires. CIRDÒC - Mediatèca Occitana, Ms 24.
En linha sus Occitanica.eu : anar sus lo site

- Poésies languedociennes et gasconnes. Toulouse, Service commun de documentation de l'Université Toulouse 1 Capitole, bibliothèque de l'Arsenal. Cote : Ms 196.
En linha sus Occitanica.eu : anar sus lo site

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Emplegat de comuna, Laurent Hot apareis coma un personatge original, e mai siá periferic, demest lo felibritge besieirenc del començament del sègle XX. Es mai estacat a l'us oral popular de la lenga qu'a la cultura literària promoguda pel felibritge. Mai que res pus es un poèta comic e Fourié lo ten per un alerte chansonnier de circonstance1. Es tanben actor de teatre. Refusa las proposicions graficas dels felibres. Aficha d'idèas puslèu progressistas, que son tèxt contra la mistificacion de la tauromaquia a Besièrs demòra d'actualitat en 2018.

Identitat

Formas referencialas

Hot, Laurent (1863-1928)

Autras formas conegudas

- Bèco figuos (pseudonim)

- Hobt, Laurent (forma erronada del nom de familha)

Elements biografics

Laurent Hot es nascut a Florensac en 1863 e mòrt a Autinhac en 1928. Sus sa vida professionala sabèm solament que fasiá lo secretari de comuna a Autinhac.
En 1903 a mai d'un enfant dont una filha nommada Mireille.
Avèm pas d'informacion sus d'engatjaments politics eventuals. Sembla qu'agèt de relacions amb lo president de l'union republicana d'Erau, J.-B. Perdraut, qu'es tanben imprimeire de sos dos libres. Prenguèt vagament la defensa del president Loubet dins son poèma L'Esprit del recuèlh Esprit Pouncheut, Coumo mé plaï. Amb aquò apelèt dins un autre poèma, d'un biais que demòra allegoric e poetic, a una revolucion sociala.

Engatjament dins la renaissança d'òc

Avèm pas d'informacion per explicar cossí Laurent Hot venguèt a escriure e a jogar en occitan. Aviá agut escrich de vèrses en francés, que lo jornal l'Éclair2 ne fa mencion dins lo comte rendut d'una velhada a Florensac en 1895. Se sarrèt del felibritge besieirenc en 1901. A aquel moment lo Felibritge a Besièrs es l'Escolo del Titan, fondada en 1897. Los felibres s'acampan al Café de la Comédie. Aquí i trapam, entre mai, Emile Barthe (1874-1939), Fernand Pigot (1867-1928), Junior Sans (1820-1905), Jean Laurès (1822-1902), Achille Maffre de Baugé (?-1928), Albert Arnaud (1863-1937), Clovis Roques (1876-1958), Pierre Jean Bédard (1859-1938), René Fournier (1871-1940), Antonin Maffre (1852-1924), Louis Rouquier (1863-1939), Auguste Advenier (?-?) e Marius Labarre (?-?). 
Publiquèt aquel meteis an 1901 Rirés et Plours, son primièr recuèlh de poesia. A partir de 1902 foguèt un dels actors de la tropa Lou brès menada per Emile Barthe. En setembre de 1902 foguèt nommat soscabiscòl de l'Escolo del Titan. En octòbre de 1903 publiquèt son segond e darrièr recuèlh de pèças en vèrs, farcejadas e poesias, Esprit Pouncheut, Coumo me plaï, prefaciat per Marius Labarre. En junh de 1904 comencèt de paréisser lo jornal bimensual Lou Camel e Laurent Hot ne foguèt director pendent quatre meses, abans qu'i lo remplacèsse Fernand Pigot. Puèi après un arrèst de quinze ans lo jornal se torna publicar en 1922 e Laurent Hot n'es lo director de 17 numèros abans qu'Emile Barthe ne prenguèsse la direccion d'aquí a 1925.

1. L'actor

Lo mes de Genièr de 1895 lo jornal L'Éclair3 menciona una pèça de teatre en francés a Florensac, que Laurent Hot i ten lo primièr ròtle, Le Voyage de M. Perrichon, de Labiche.
Lo 6 d'abril de 1902 l'escòla del Titan organiza una fèsta felibrenca. Se representa Lous Abinatach, d'Emile Barthe, pèça en forma de jutjament ja populara a l'entorn de Besièrs. La Campana de Magalouna ne dona un comte rendut de René Fournier4

[...] la comedio, debanado coumo se dèu per una colo d'amatous bezieirencs, acabèt d'enfiouca tout lou mounde. Lou felibre Hot tenguèt en ma de mèstre lou rolle del President de Court, coumo s'aviò fach acò touto sa vido [...]  

Lo mes de mai d'aquel an los felibres organizan la Santa Estèla a Besièrs. A calgut qu'Emile Barthe  anèsse d'aquí a Malhana per suplicar Mistral, malaut, que venguèsse. Las festivitats se van clavar amb la representacion de la pèça novèla de Barthe, Coucourdou. Barthe ven de montar la tropa de teatre Lou Brès. Lo president n'es Paul Ollié e demest los actors trobam Laurent Hot. Lo jornal Le Publicateur de Beziers5 o conta :  

Le soir, devant une salle comble, Mistral a fait son apparition au théâtre [...]. A son arrivée, la représentation est interrompue; tout le public debout lui fait une immense ovation. A ses côtés, on voit la poètesse Filadelpho [...]. On a joué Coucourdou, le nouveau drame de M. Barthe, excellemment interprété par le félibre Laurent Hot et la société du Brès.  

La Vie Montpellieraine6 o afirma tanben :  

Coucourdou, l’œuvre nouvelle de M. Barthe, a été excellemment jouée. Grand succès pour les interprètes et pour l'auteur auquel le public a fait une chaleureuse ovation.  

La tropa jogarà mai de pèças d'Emile Barthe d'aquí en 1905. Serà reviscolada sens Laurent Hot en 1923 jol nom de Lou Brès Bersierenc.  

2. Lo poèta popular

2.1 Rirés et Plours

En 1901 pareis lo recuèlh Rirés et Plours. Un felibre montpelhieirenc li fa bona aculhença dins la Pichota Bibliougrafia de La Campana de Magalouna de febrièr de 19027 :  

[…] i'a pa'ncara un an que s'es virat au Felibrige e aqui que dejà prend plaça au ròdou emb'un galant libre de vers, que nous en promés, de segu, d'autres. Dins Rires e plours, l'autou s'es pas proun entrevat de la façoun d'escriéure nosta lenga. Cau pas tout demandà à la fes.

Ja poncheja de per la critica facha a la grafia un dels elements que va caracterizar lo Laurent Hot escriveire : un refús acapriciat de tota tentativa de codificacion grafica, refús que lo pòrta una vision d'a fons diglossica de la lenga occitana.  

2.2 Esprit Pouncheut, Coumo mé plaï

Lo segond recuèlh, Esprit Pouncheut, Coumo me plaï, acampa 56 tèxtes en vèrs de divèrsas menas. Mai que mai i trapam de farças e de « couyounado[s] »8. René Fournier, tot descriguent la Santa Estèla a Besièrs en 1902 qu'i declamava Laurent Hot, parla d'œuvres épicées9. Aqueles tèxtes an lo biais dels poèmas populars que se recitan en occitan per amusar las fins de repais. Çò que fa escriure a Jean Fourié a prepaus de Laurent Hot :

Écrivain contreversé, dont l'inspiration parfois un peu trop scatologique laissait à désirer10.

Tant i a que Marius Labarre, en prefaciant l'òbra, se'n tira en desconselhant a las natures délicates11 mièja-dozena de las pèças del recuèlh. Mas per Laurent Hot s’agís de far rire lo legeire en emplegant a fons totas las riquesas del registre pus bas que l'estatut de patois balha a la lenga dominada e refusa a la lenga dominanta. Aicí per exemple lo poèma « Lou Débignaïré »12, que ne balham la conclusion :

- Dins tas mas boou légi so qué té fa dé mal :
- Bésés aquélés plech qué formou pè dé gal ?
- Té bolou diré tout, es quicon dé pla piré
- E qué sé guéris pas ; escouto, tou boou diré :
- Lous dous preumiès, aïssi, en formo dé coumpas,
- Disou : tant qué biouras, moun paouré cagaras !
- Lou troisièmé qu'en bas pichounet se présento
- Dis : qué toujours aouras la régo pla peudento.
- Anfin, lou qu'es aqui, qué semblo tout crouqueut,
- Dis qué jeusqu'à la mort séras toujours baneut !

I trapam tanben de tèxtes satirics que meton en scèna lo pòble de Besièrs o dels vilatges a tocar. De pèças que i a son criticas vèrs las causidas culturalas de la comuna de Besièrs. Per exemple l'autor se trufa de l'elitisme de la representacion de Parysatis a las arenas en agost de 1902 ( « Parlen-né » ). Se trufa tanben de la fèsta que se dona en onor a Paul Riquet. Dins « Expliquen-nous »13, s'ataca a la tauromaquia e al discors que cèrca de faire passar la corrida amb mesa a mòrt per una vièlha tradicion besieirenca, e n'apèla a son grand :

- Gueïto-lous ! Oou teugat tas bielhos farandolos,
- Beï tout lou moundé a sét dé coursos espagnolos,
- Dount l'euniqué régal per lous entéressach
- Es dé beïré lou sang des chabals enbentrach. […]
- Mès qu'aoumens bengou pas, sé jogou lou Foot-Ball
- Ou qu'anou s'amoura dins dé goustés sannousés,
- Crida desseus téoulach coumo dé malérousés
- Qu'es dé toun tems, moun grand, qué lous abèn tirach,
- Car mé geïnario pas an' aquellés bournach
- D'y diré en quatré moch qué sou pas [que] dé lachés
- E qué del tems passat èrés pas tant saoubachés !

Laurent Hot se fa veire aicí en plen desacòrd amb Emile Barte e d'autres felibres que pauc de temps pus tard, dins Lou Camel, faràn fòrça publicitat a las corridas de las arenas.
A travèrs lo recuèlh s'entrevei mai d'una allusion al tèma de la crisi viticòla, coma dins « Mous Souech a prépaous dé l'an 1902 »14. Es de remarcar dins aqueste poèma que Laurent Hot fa mòstra de simpatias revolucionàrias :

Souèti per desseus tout qué lou Lioun puissent
D'euno rébouleuçiou sourtigué triomphen
Dé soun traou en jitten un crit ardent qué groundé, Per affirma soun drech à la faço del moundé
E prouclama per tout lou rébel soucial
D'un siècle dé prougrès è d'amour sans égal.
Car s'l'Heumanitat qué règno seus la terro
Sap pas sé descarga dé soun faïs dé misèro,
L'omé es pas peus un omé, es piré qu'un fourçat
Am'un boulet dé hounto à sous pès estacat

Trapam tanben de poèmas qu'an un biais mai solèmne e que pòdon evocar la mòrt coma Lou Pourrou dé moun Grand, Un de Maï e Désabeusat. D'autras pèças son de dedicaças a de personalitats. Notem per exemple A JEAN LAOURÉS, A moun Mestré Junior Sans, e A l'Estèlo ProubençaloA Frédéric Mistral :

[...]soï qu'un pichou, féplé, tranpaléjaïré,
Qué plouro lou maleur ounté lou sort la més
En perden soun païri, lou grand Mestré Laourés,
E qué ben té préga d'estré soun ségound païré.15

I a tanben una dedicaça al senator Ernest Perréal qu'ajudarà en 1904 a finançar Lou Camel.
Trobam una romança sus l'amor mairal, « Païlhétos d'Amour ». Lo recuèlh se clava amb « Adiou ! », poèma cortet que Laurent Hot i declara arrestar de compausar de vèrses

2.3 Laurent Hot dins Lou Camel

A partir de junh de 1904, just lo cinquantenari del felibritge, l'Escolo del Titan fa paréisser Lou Camel. De junh a octòbre Laurent Hot n'es director. Lo cap-redactor n'es Emile Barthe. Los felibres de montpelhièr saludan l'aparicion del primièr numèro ple couma un iòu de pouësias e de moussèls de prosa16. Laurent Hot i publica de farcejadas en vèrs coma L'Asé de Pégoumas, conté dé moun grand lou Panard17 o Catin è Leucien18 e mai en pròsa coma Tibi19. Es pas impossible, d'après la grafia e lo registre emplegats, que las galejadas en pròsa dels primièrs numèros signadas del nom d'escais PAPARI las agèsse escrichas el.
Entre sortir lo segond numèro, pareis una rubrica Pichoto Courrespoundenço que i trobam dedins de responsas a de corrièrs o a de mandadís d'autors que propausan qualque tèxt per publicar, e de rampeladas als soscriptors que delembran de pagar. Quand aqueles escambis son signats Emile Barthe lo ton demòra plan cortés, mas quand son signats Bèco figuos, s'i emplega una grafia e un registre, registre del biais mai que franc e dirècte, que permeton de far l'ipotèsi que darrièr aquel pseudonim foguèsse rescondut Laurent Hot :

A Mousseu A. Quenaille. - Prégan bostro illustro persouno dé passa à la Redaciu del Journal, séren trop flattach dé bous aplati coum'euno merlusso, abèn per habiteudo dé parla dabant lou moundé é nous foutèn dé lous que s'amagou.
A Madoumaiselo Bioulèto.[que s'encaparà èstre un òme] – Bostre moussi es delicious. Lou Camel pot que n'estré flattat, seurtout sé ses poulido. Sabès bous cal pas geina de nous rendré bisito, troubarés à la Redaciou la flou dè la galantariè patouèso.
A Parpaillou, à Ligno. - Abèn ressacheut bostro létro en bersés. […] m'abès l'er d'estré un paouquet pataoud. Papari dé la Rédaciou à mêmes abançat qu'ères un rimairé passat seus la raquo, è sabès s'y entend. [...]20
A Louis Cerquolou. - Sabès crégut que lou Camel, tenio une agenço matrimounialo, bous sès fiquat lou det dins l'èl. Coussi boulès que occupen dè caousos tant S... ousquos ? Benès y metre lou nas bous-mèmes.21

D'octòbre 1904 enlai Laurent Hot quita la direccion del Camel. Sembla qu'arrèsta tanben d'i escriure. La redaccion ne dona pas lo motiu. Nos podèm figurar qu'i agèsse agut de divergéncias d'opinion tròp importantas entre el e los autres felibres del Camèl, a prepaus de l'estatut de patois per la lenga e a prepaus de sa grafia, o benlèu sus d'autras questions. Per exemple entre sortir lo primièr Camel  d'octòbre se publica una publicitat elogiosa per la corrida a la arenas de Besièrs. Totjorn es que dos ans mai tard Lou Camel s'arrèsta de paréisser, e torna solament en 1922 d'aquí en 1925. D'abril a decembre de 1922 Laurent Hot es tornarmai director, puèi es Emile Barthe que lo remplaça. Publica tornar de tèxtes en vèrses e en pròsa, d'unes que i a represes de sos dos recuèlhs.

3. Un felibre mai patesejaire que cap pus

Lo poèta « patoisant » Laurent Hot, aital lo qualifica Jean Fourié22. En efècte, lo felibre de l'esprit ponchut va acceptar e mai arribar a reïvindicar, d'un biais que i a, l'estatut de patois per la lenga d'òc. Mai que mai es aquela significacion sociolingüistica que ne fa un autor contraversat, se reprenèm mai los mots de Fourié.23  
Lo poèma « Councleusiou » dins Rirés et Plours balha, d'après Marius Labarre que lo cita dins la prefàcia a son segond recuèlh, la profession de foi littéraire de Laurent Hot24. I comprenèm tanben una profession sociolongüistica :

Entendèri bibra lou cant mysterious
Que lous pouètos souls entendou dïn las flous.
Alors, coum' un éfan qué sap pas dé qué faïré,
Prenguèri lou biouloun qué mé laïsset moun païré.
Oh ! Lou paouré biouloun ! Èro tout englandat,
Sans accors, mal fouteut, et l'arquet tout brisat.
Faguèri d'al biouloun uno lyro baroquo,
A défaous dé l'arquét m'armèri d'euno broquo,
E despeï aquel jour, rasclo qué rasclaras,
Seus moun paouré biouloun canti coum' un diaplas.

S'interprèta aisidament que lo paure violon es la lenga d'òc, amb son estatut de patois que la fa lenga mutilada, desprovesida dels registres nauts e desprovesida de las aisinas per dire de compausar de poesia fina e armoniosa. Mas puslèu que de s'i faire a adobar lo violon, valent a dire de participar a la normalizacion entemenada pels felibres, Laurent Hot decidís de prene lo patois tal coma es, e donc de rasclar del melhor que podrà.  

Dins lo numèro 4 de la primièira sèria del Camel, signa un article long entitolat Lou Patouès25. I legissèm sa vision de la lenga occitana recpècte a las criticas que reçaup :

abèn ressachut […] quauquos critiquos, bengudos dé certèns délicats ou puristos, coumo sé boumbardou elles mêmés dins lous Journals, ounté nous reprochou dé parla trop patouès, è d'escriouré amé uno ourtografo qué fa péno a embala.
[…] nous reprochou dé parla patouès, noun pas perque parlan pas francés, mès qué parlan pas lou beritaplé patouès […] Lou parla des privélégiats è que parlou lous delicats, s'appèlo lou lengedoucian, es un lengage pur, braï, que se parlabo y a sabi pas peus can de cens ans, tandis que lou patouès es que lou bastard d'aqueste […] Certénoment la facultat d'escriouré a la faissou d'aqueles grands sabans es a la pourtado dé tout lou moundé, sachis tout simploment d'abeire lous mouyèns dè foucha lous diciounaris

Laurent Hot vòl pas crear de continuïtat entre la lenga minorizada de las classas pus pauras e la lenga literària prestigiosa de l'univèrs dels filològues. Lo discors que cèrca de tornar balhar una dignitat a la lenga minorizada, en la plaçant dins una continuïtat istorica, el i es pas ges sensible. De mai Laurent Hot lèva una question importanta. El es antinormatiu perque pòt pas far de mens que de constatar que lo trabalh felibrenc de normalizacion de l'occitan ja entemenat a aquel moment (per Mistral, per exemple) es òbra de personas d'una autra classa sociala. Aicí nos mancan d'informacions sus la situacion sociala de Laurent Hot, mas es solide que se plaça pròche de la classa sociala que se pòt pas permetre de participar a aquela òbra de letrats renaissentistas. El pòrta donc una vision conservatritz dins la dialectica lenga dominanta/lenga dominada. Accèpta la division de las foncions entre lo francés e l'occitan. Contunha amb lo parlar franc, a sa mòda :

Sachis pas d'estre puristo per pas rès dire : m'en fique pas mal que tel ou tel fagué un sounet enflambat à la luno ou à las mouscos, escrich dins las reglos de l'art, més qu'es bide de tout boun sens.
[…] nostre Journal es doubert à toutos las entelligenços, mès qu'a part aco, naoutrés fasèn coumo nous plai.

E tornam trobar lo sostítol Coumo mé plaï del recuèlh Esprit Pouncheut.

L'ideologia diglossica a tres efèctes sus l'òbra de Laurent Hot : selecciona de registres, selecciona de formas lingüisticas, e selecciona una grafia. L'occitan per el es d'en primièr patois.
Lo registre de lenga es çò pus sovent plan familiar e oral. E aquí l'òbra es mai que rica e nos pòt ensenhar qué semblava l'occitan popular parlat. Las marcas d'oralitat son abondosas. Plan de còps la lenga sarra una forma d'argòt. I trapam tant o mai d'expressions del registre mai bas, que d'autres felibres emplegan pauc.
Dins la situacion diglossica acceptada, es totjorn possible d'adaptar lo lexic de la lenga dominanta, valent a dire de far interferir la lenga dominanta. Tanben Hot va importar fòrça francismes, en particular quand compausa dins un registre mai auçat. Cèrca pas de posar dins la riquesa pròpria de l'occitan per petaçar las mancas d'un registre reservat al francés. Son escitura divergís aquí de la d'Emile Barthe, per exemple.
Çò que li va atirar mai de criticas es la grafia qu'emplega. Es una grafia oralizanta que se fonda sul sistèma del francés, mas plan mai que non pas la grafia dels autres felibres. Per exemple representa las semivocalas [w] e [j] sistematicament <ou> e <ï>. Escriu la vocala [e] quora <e> quora <é>, e escriu <eu> la pronóncia de “u” dins lo lengadocian mediterranèu, que se sarra de [œ]. D'après la pronóncia totjorn, escriu <ch> totes los grops consonantics creats per la marca del plural “t+s”, “p+s”, “c+s”.
Del ponch de vista dialectologic, la lenga de Laurent Hot es de lengadocian besieirenc. Per aquò podèm trapar d'unes traches que sarran aquela varietat d'una varietat mai orientala, coma la possibilitat per lo morfèma de primièira persona del singular d'èstre “e” al costat de “i”, o la confusion en [tʃ] de [ʒ] amb [tʃ], son rendut <ch> dins la grafia <batécha> per “batejar”26, que lo son [ʒ] aparten puslèu al besieirenc stricto-sensu.


1. (FOURIÉ ; 1975) p. 74

2. L'Éclair, n° 6069 20/01/1895, p. 3

3. L'Éclair, n° 6069 20/01/1895, p. 3.

4. La Campana de Magalouna, n°231, 01/05/1902, p. 2

5. Le Publicateur de Béziers, n°23, 30/05/1902, p. 2

6. La Vie Montpelliéraine, n°402, 01/06/1902, p. 10

7. La Campana de Magalouna, n°226, 01/02/1902, p. 8 

8. (HOT ; 1903) « Mous Souech », p. 171

9. Le Publicateur de Béziers, n°23, 30/05/1902, p. 2

10. (FOURIÉ ; 1975) p. 74

11. (HOT ; 1903) Prefaci, p. XI

12. (HOT ; 1903) p. 23

13. (HOT ; 1903) p. 109

14. (HOT ; 1903) « Mous Souech », p. 171

15. (HOT ; 1903) « A l'Estèlo Proubençalo », p. 184

16. La Campana de Magalouna, n°260, 01/06/1904, p. 4

17. Lou Camel, n°2, 15/06/1904, p. 5

18. Lou Camel, n°1, 01/06/1904, p. 4

19. Lou Camel, n°3, 01/07/1904, p. 5

20. Lou Camel, n°2, 15/06/1904, p. 6

21. Lou Cameln n°4, 15/07/1904, p. 6

22. (FOURIÉ ; 1975) p. 20

23. (FOURIÉ ; 1975) p. 74

24. (HOT ; 1903) prefaci, p.XIII

25. Lou Camel, n°4, 15/07/1904, p. 1

26. Lou Camel, n°1, 01/06/1904, p. 4

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Écrivain, félibre et journaliste languedocien. Militaire puis administrateur colonial au Tonkin où il réside de 1886 jusqu’à sa mort prématurée en 1897, des suites de sa consommation intense de l’opium. Il a utilisé deux langues – le français et le provençal rhodanien – comme vecteurs d’une production artistique, tant en prose qu’en vers, qui trouvera essentiellement en Indochine sa terre d’inspiration.

Identité

Formes référentielles

Boissière, Jules (1863-1897)

Autres formes connues

- Boissière, Juli (forme occitane du nom)

- Khou-Mi (pseudonyme)

Éléments biographiques 

Né le 17 avril 1863 à Clermont-l’Hérault, rue Croix-Rouge, Jules Boissière effectue une brillante scolarité à Montpellier puis à Paris (classe de rhétorique supérieure au lycée Henri IV), où ses parents et sa sœur se sont installés. Particulièrement doué en langues, il commence à s’initier au journalisme en collaborant au journal radical-socialiste de Clémenceau La Justice. C’est à la même époque qu’il se met à fréquenter le Paris de la fin du Parnasse, des Décadents et des Symbolistes. Il n’a que vingt ans lorsqu’est publié chez Lemerre – l’éditeur parnassien par excellence – son premier recueil de poésies Devant l’énigme où l’on sent particulièrement l’influence de Mallarmé, l’un des auteurs qui l’accompagnera tout au long de sa brève vie.
Au lendemain de la défaite de 1870, de nombreux poètes continuent d’être tentés par le voyage en Orient  et par le goût de l’aventure, voire de l’héroïsme… Jules Boissière, comme Rimbaud et Loti en tête de toute une génération, ne fait pas exception à la règle et se laisse aller à des rêves de départ et de lointains voyages... Pourtant, ses racines provençales ne sont jamais bien loin – comme on peut le constater à la lecture de son deuxième recueil Provensa ! (1887) – et se retrouvent renforcées par la fréquentation des félibres parisiens du café Voltaire, parmi lesquels Alphonse Daudet, Clovis Hugues, Charles Maurras et Paul Mariéton avec lesquels il nouera des liens amenés à perdurer. Il devient très vite le secrétaire de la Société des Félibres de Paris et est invité par Valère Bernard à venir en Provence où il rencontre Frédéric Mistral. C’est sans doute l’époque de la naissance de son amour pour Thérèse Roumanille, fille du célèbre primadié, qui vient d’être choisie à Hyères comme nouvelle reine du Félibrige. Aimer une « reine », qui plus est fille d’un ardent polémiste royaliste, pas toujours très tolérant envers les agnostiques, n’était assurément pas chose aisée ! Le poète écrit désormais, le plus souvent sans signature, des chroniques parlementaires dans des journaux d’obédience radical-socialiste et volontiers anticléricale, tels que le quotidien héraultais Le Petit Méridional. C’est en 1886, pour des raisons qui demeurent encore partiellement obscures – mais qui ont sans doute un lien avec l’abandon de Louis-Edouard Boissière, père de l’auteur, du domicile conjugal et avec les difficultés financières qui s’en suivent –, qu’il prend le parti de s’expatrier et de voir du pays. Justement, le Tonkin vient d’être transformé en colonie française et l’Annam est sous protectorat français depuis 1874 : tour à tour secrétaire de Paulin-Alexandre Vial, résident général en Annam et au Tonkin, puis surtout de Paul Bert, gouverneur civil de l’Annam et du Tonkin dont il devient le commis de résidence, Jules Boissière effectue en Indochine son service militaire, combat – puisque la conquête n’est alors pas encore terminée –, apprend l’annamite et lit 3000 caractères de chinois puis devient fonctionnaire dans le corps des administrateurs. Collaborateur d’Ernest Constans, nommé en 1887 gouverneur général, il devient alors ce poète provençal en Indochine qui s’installe à Binh-Dinh puis à Qui-Nhon, visite tout le pays nouvellement conquis, Calendau de Mistral sous le bras et sa bibliothèque toujours prête à le suivre en brousse. Depuis le Tonkin, il ne cesse de correspondre avec l’auteur de Mirèio puis, plus tard, avec Mallarmé. Il écrit alors toute une œuvre poétique en provençal, recueillie et traduite post-mortem par son épouse sous le titre Li Gabian (Les Goëlands).

Dans un premier temps, sa nostalgie de la terre de Provence prend le pas sur l’attirance pour le paysage environnant, son peuple et ses coutumes. L’écriture coloniale obéit chez lui à un lent processus de maturation qui semble parallèlement correspondre à sa progression dans l’échelle administrative et à sa rencontre avec l’opium.
C’est, de fait, avec ses seuls Propos d’un intoxiqué, récit publié à Hanoï en 1890 – sous le pseudonyme de Khou-Mi, gardien de pagode – et plusieurs fois réédité, qu’il se fait un nom parmi ces écrivains de l’opiomanie en vogue à la fin du XIXe siècle.
Devenu un administrateur brillant, tout auréolé de ses succès indochinois, il rentre en France pour sa première permission. Il peut désormais prétendre à la main de Thérèse Roumanille, qu’il épouse en l’église Saint-Agricol d’Avignon, le 17 avril 1891, puis ramène en Indochine l’année suivante.
Alors même que la vie semble lui sourire, il n’écrit curieusement plus en provençal et il faut attendre son dernier séjour en France, en 1896, pour qu’il rédige ses cinq derniers poèmes dans la langue de Mistral. Entre-temps, il est devenu en Indochine un homme d’action pour lequel l’écriture en prose devient le vecteur principal de la production littéraire. Il prend alors la direction de La Revue Indochinoise qui publiera, au-delà de la disparition de son fondateur, les principaux auteurs français d’Indochine. C’est l’époque où Boissière écrit certains de ses textes les plus forts et les plus influencés par sa vie d’aventurier, de soldat et de haut-fonctionnaire du Tonkin, tous publiés chez Flammarion en 1896 dans le recueil Fumeurs d’Opium : Dans la forêt, La prise de Lang-Xi, Comédiens ambulants, Le blockhaus incendié, Les génies du mont Tân-Vien, Une âme, Journal d’un fusillé.
Le 12 août 1897, à peine retourné à Hanoï, en qualité de vice-résident, il meurt brutalement d’une occlusion intestinale (sans doute due à sa fréquentation assidue des fumeries d’opium…). Il a 34 ans. Pour respecter sa volonté, sa dépouille n’est pas ramenée sur le sol français et il est enterré au cimetière d’Hanoï. Sur sa stèle ne figurent que son nom et ses dates de naissance et de mort.

Engagement dans la renaissance d’oc

Contrairement à ce que pourrait le laisser croire une lecture trop rapide de sa biographie, Jules Boissière demeure nostalgiquement et sensoriellement attaché, tout au long de sa brève vie, à la Provence et à la langue rhodanienne telle que codifiée par Roumanille, Mistral et leurs compagnons. Si on ne trouve pas trace dans sa production d’une expression en dialecte languedocien usité à Clermont – quoiqu’il appelle à la cultiver dans sa critique d’un ouvrage de A.P. Fleury-Geniez, Histoire populaire de la ville de Clermont-L’Hérault rédigée, pour La Revue Félibréenne de mars 1886 – c’est sans doute parce que chez lui, au sein d’une famille très bourgeoise, on est assez éloigné de la langue d’Oc. De fait, l’attachement à la langue provençale sera davantage le fruit d’une démarche intellectuelle – voire élitiste – et s’exprimera dès la préface de Provensa ! (1887), son deuxième recueil de poésies, toutes écrites en français, où il écrit, non sans une nostalgie de circonstance : « Mais à courir les chemins, je me suis épris de la Terre, et surtout de notre terre à nous, l’antique Provensa dont le nom, jeté de l’Océan aux Alpes, rallia nos aïeux contre Montfort ».
C’est la fréquentation à Paris des félibres du café Voltaire, puis l’invitation de certains d’entre eux à venir séjourner en Provence, qui pousse Boissière à écrire en vers provençaux. Parmi ses nombreuses contributions aux divers organes officiels du Félibrige (L’Armana prouvencau et La Revue Félibréenne essentiellement), il faut relever 5 poèmes qui reparaîtront, à titre posthume, dans le recueil Li Gabian (1899) et dans lesquels s’exprime déjà l’inspiration provençale de l’auteur : Partènço où l’on trouve l’idée – empreinte d’un souffle épique – de l’exil du peuple provençal opprimé ; Li Plagnun dou Tambourinaire où le vieux joueur préfère rester seul, à l’écart, plutôt que de faire ou de voir danser les jeunes filles avec les étrangers venus du nord ; Au Comte Gastoun De Ravousset-Bourboun, aventurier provençal fusillé au Mexique en 1854, qui permet de retrouver une âme héroïque ; La Campano et Au Païs de Prouvènço qui en appellent au réveil de la jeunesse et de la Patrie provençale.
Un soir de 1885, dans le cadre splendide du plateau du Cheiron (Alpes-Maritimes), il tente de créer, en compagnie d’autres félibres de la nouvelle génération, Valère Bernard, Louis Funel et Frédéric Amouretti, une fédération de la jeunesse patriote provençale : Lou Roble  di Jouve. L’entreprise, pas vraiment encouragée par Mistral, s’arrête vite, mais on en retrouvera la trace, quelques années plus tard, dans la Déclaration des jeunes félibres fédéralistes du 22 février 1892 soutenue mais non signée par Boissière, alors au Tonkin.
Mais c’est sans doute la période indochinoise – en particulier les années 1887-1888, puis 1896, après le dernier séjour en France – qui constitue chez lui un creuset essentiel au développement d’une sensibilité et d’une écriture occitane renouvelée. À côté de quelques pièces où s’expriment des regrets déchirants et le désir du retour (I Proumiè Felibre et I jouini Felibre), c’est bien une renaissance poétique que Boissière connaît sur la terre d’Annam : écrits en langue d’Oc mais prenant pour thème des sujets indochinois ou asiatiques, sans ajout d’exotisme à bon marché, certains de ses poèmes permettent alors au côté provençal de s’exprimer avec force et comptent parmi les plus beaux de l’auteur : Pantai di belli fiho, Lou Bouddha, Retra de Chineso, Cementèri d’Annam, En Barquet, Souto li tourrè d’argènt, Après la bataio
Avec le 1er retour en Provence (1891), son vers se fait souvent plus lyrique et laisse percer l’émotion derrière le costume du troubadour – si l’on en juge par les vers de l’époque du mariage avec Thérèse Roumanille – jusqu’à créer le vers halluciné et parfois amer de 1896, année qui est également celle de la parution du recueil Fumeurs d’opium. La vision est désormais pénétrante, morbide et le style a pris une ampleur allant bien au-delà de tout néo-exotisme.
Des vers d’épithalame d’A-N-Uno Rèino, célébrant le retour du Prince lointain, on se retrouve ainsi avec un vers enfiévré : Lou Félibre Canto (la roumanso à sa Réino), chant d’un pur lyrisme, suivi par Lou Félibre raconto (coume arribè que soun Cors e soun Amo, las d’avè cerca’n van l’Amour e la Muso, s’entournéron au vilage patriau, mounte se repauson de la Vido emai di Sounge) et Lou Félibre raconto (ço qu’a vist is enfèr dins la fourèst enmascarello) puis, enfin, par Mar e Sereno (Avignon, 5 mars 1896) où le poète, las de la réalité, se berce d’imaginations et dispose désormais d’une maîtrise supérieure de son instrument.
Le fantastique et le symbolisme ne sont pas absents de la production poétique de cette dernière époque et d’étranges figures (de Cléopâtre à Messaline, de Salomé à la Borgia, en passant par Isabeau, Marguerite, Hélène et la Lorelei de Heine, même non directement citée…) peuplent ces vers d’où l’opium n’est sans doute guère éloigné…

Bibliographie de l'auteur

Voir les publications occitanes de Jules Boissière référencées dans 
Le Trobador, catalogue international de la documentation occitane

Œuvres littéraires de Jules Boissière

- Devant l’énigme, poésies (1879-1883), Paris, Alphonse Lemerre, 1883

- Propos bourguignons sur trois sonnets in Causeur bourguignon n° 48, 9 novembre 1884

- Provensa ! poésies (1884-1885), Paris, Alphonse Lemerre, 1887

- Le Carnet d’un soldat in L’Avenir du Tonkin, 1889 (inséré dans Fumeurs d’opium sous le titre Carnet d’un troupier)

- Le Bonze Khou-Su, Hanoï, François-Henri Schneider, 1890 (sous le pseudonyme de Jean Rodde)

- Propos d’un intoxiqué, imprimerie de L’Avenir du Tonkin, 1890 (sous le pseudonyme de Khou-Mi, gardien de pagode) puis Paris, Louis Michaud, 1911(incluant Le Bonze Khou-Su, Terre de fièvre, Cahier de route)

- Fumeurs d’opium (comprenant Dans la forêt, La prise de Lang-Xi, Comédiens ambulants, Le blockhaus incendié, Les génies du mont Tan-Vien, Carnet d’un troupier, Une âme. Journal d’un fusillé) Paris, Flammarion, 1896

- Li Gabian (Les Goélands), recueil des poésies provençales de Jules Boissière traduites littéralement en français par Mme Boissière, Avignon, Joseph Roumanille, 1899

- Lou Souto-Prefét, poème inclus dans « Flourilege Prouvencau » (« Anthologie Provençale ») par J.Bourrilly, A.Esclangon et P.Fontan, Escolo de la Targo, Toulon, 1909, p.192-194

- Pèr Mounto-Davalo, texte en prose inclus dans L’Armana prouvençau de 1889, p. 95-97

- Li Pàuri Coumedian, texte en prose inclus dans L’Armana prouvençau de 1897, p. 66-70.

- La Congaï, poème inédit cité intégralement par Victor Le Lan in « Essai sur la littérature Indochinoise », Les Cahiers Indochinois, Hanoï, 1907

- Ailes et Fumées, poème inédit dédicacé à Albert de Pouvourville sur son exemplaire de Fumeurs d’opium, publié dans La Dépêche Coloniale Illustrée, 31 juillet 1909

- Cahiers de route, pages inédites in Mercure de France n° 344, mai 1911

- L’Indo-Chine avec les français, Paris, Louis Michaud, 1913

- Peno De Gabian (Plumes De Goéland, extraits de Li Gabian), l’Astrado, Toulon, 1977

- Dans la forêt et La prise de Lang-Xi in Indochine, Un rêve d’Asie, Omnibus, 1995 – Réédition en 2000

- Fumeurs d’opium (comprenant Comédiens ambulants, Les génies du mont Tan-Vien et autres nouvelles), Kailash, Paris, 1993 et 2005

- Opium (textes choisis 1885-1895), Magellan et Cie, Paris, 2007

Correspondances

- Correspondance Jules Boissière-Frédéric Mistral. Musée bibliothèque Mistral de Maillane (série 31/44 à 31/80)

- Correspondance Jules Boissière-Stéphane Mallarmé. Documents Stéphane Mallarmé III, présentés par Carl Paul Barbier, Paris, Nizet, 1971

- Correspondance Jules Boissière- Marie Louise Boissière (née Rodde), 1886-1892, Médiathèque Ceccano, Avignon (Microfiche 239, ms 6052)

Collaboration de Jules Boissière à divers journaux, revues, rapports…

Le Petit Méridional, Journal Républicain Quotidien (1883-1886)

- La Justice (1884-1886)

- La Revue Félibréenne (1885-1898)

- L’Armana Prouvençau (1889-1897) : Pèr Mounto-Davalo (numéro de 1889, p. 95-97), À la bèllo eisservo (numéro de 1897, p. 51-52), Li Pàuri Coumedian (numéro de 1897, p. 66-70) Les autres textes en vers ont été recueillis dans le recueil Li Gabian. Les quelques contes en prose que J.Boissière écrivit pour L’Armana n’ont jamais été recueillis.

- La Revue Verte « Monde, littérature, beaux-arts, finance » : Au Tonkin (25 novembre 1886) et Poésies : La vision de Montfort et Village Provençal (25 février 1887)

- Chimère, Revue de littérature et de critique indépendante : Ac-Koï, Tonquin (n° 20, mai 1893-introuvable)

- L’Avenir du Tonkin (1886-1897) : Par la Brousse (publié sous le pseudonyme de Khou-Mi, gardien de pagode), 14 mai 1890

- Courrier d’Haïphong : Une âme, journal d’un fusillé (2 mars 1893, sous le pseudonyme de Jean Robert)

- La Revue Indochinoise (1893-1897)

- Le XIXème Siècle, Journal Républicain Conservateur (années ?)

- L’Écho de Paris (années ?)

- Le Temps (années ?)

- Le Soleil (années ?)

- Rapport général sur le châu de Bach-Tong, Journal Officiel de l’Indochine française, 5 septembre 1889 (2ème partie Annam-Tonkin, p.666)

- Situation de l’Indochine française au commencement de 1894 (Rapport administratif anonyme… mais dédicacé au couple Boissière…), Hanoï, François-Henri Schneider, 1894, Bulletin de l’Ecole française d’Extrême-Orient, vol.13, (p.90), 1913

Travaux universitaires relatifs à Jules Boissière

- Nguyen Manh Tuong, L’Annam dans la littérature française-Jules Boissière. Thèse complémentaire pour le doctorat en lettres (228 p.), 1 vol., Université de Montpellier, faculté des lettres, 1932

- Jean-Yves Casanova, Estrangié pèr li viéu, estrangié pèr li mort : « entre deux » du temps et de l’espace dans la poésie de Jules Boissière », Amb un fil d’amistat. Mélanges offerts à Philippe Gardy, Toulouse, Centre d’Étude de la Littérature Occitane, 2014, p. 267-296.

Monographies, notices biographiques et articles sur Jules Boissière et son œuvre

- Charles Maurras, « La vie littéraire : deux voyageurs, M. Ouvré, M. Boissière », Revue Encyclopédique, 14 octobre 1896

- Jean Dream, « Boissière », L’Avenir du Tonkin, 18 août 1897

- René Dorsan, « Notice sur Jules Boissière », La Provence illustrée, 15 mai 1900

- Paul Mariéton, « Jules Boissière », La Revue Félibréenne, t. XIII, fascicule pour 1897, Paris, 1898

- Paul Mariéton, « Notice sur Jules Boissière », La Revue Félibréenne, 1907 

- Victor Le Lan, « Essai sur la littérature Indochinoise », Les Cahiers Indochinois, Hanoï, 1907

- Albert Maybon, « Jules Boissière », Revue Indochinoise, 2ème semestre 1910

- Jean Ajalbert, préface à Propos d’un intoxiqué, Paris, Louis Michaud, 1911

- René Crayssac, « Essai sur la vie et l’œuvre de Jules Boissière », Revue Indochinoise, juillet-août 1912- p.24-59.

- Eugène Pujarniscle, « La philosophie de Jules Boissière », Revue Indochinoise, janvier 1918- p.1 à 44.

- Albert de Pouvourville, « L’opium » - Conférence donnée le lundi 1er juin 1908 au siège du Congrès, Comité des congrès coloniaux français (parue dans Propos d’un intoxiqué, Paris, Editions Zanzibar, 1995

- Albert de Pouvourville, Chasseur de Pirates !..., Aux Editeurs associés, 79 bis rue de Vaugirard, Paris, 1923.

- Félix Bertrand, Félix Gras et son œuvre (1844-1901), Li Gabian de Jules Boissière, Aix-en-Provence, Les Editions du « Feu », 1935

- Farfantello (pseudonyme d’Henriette Dibon), Juli Boissière in Visage Felibren, Edicioun dou Porto-Aigo, Aix-en-Provence, 1935

- Postface de Jean-Philippe Geley à Fumeurs d’opium, Paris, Kailash, 1993

- Préface d’Émilie Cappella à Opium (textes choisis 1885-1895), Magellan et Cie, Paris, 2007

- Patrick Leblanc, « Jules Boissière (1863-1897). Le Malentendu », in Semeurs de signes, passeurs de sens… Des Poètes en Languedoc, Béziers, Arcadia, 2012, p. 11-23

- Jean-Yves Casanova, préface à Dans la forêt in La Revue Littéraire n° 57, avril-mai 2015

Ouvrages et articles sur le Félibrige et son temps faisant référence à Jules Boissière

- Ernest Gaubert et Jules Veran, Anthologie de l’Amour Provençal, Paris, Mercure de France 1909

- Jules Charles-Roux, Des Troubadours à Mistral, François Seguin, Avignon, 1917 (incluant la célèbre lettre de Mistral à Boissière du 14 septembre 1885 sur le système fédéral)

- Jean Ajalbert, L’En-Avant de Frédéric Mistral, Paris, Denoël et Steele, 1931

- Émile Ripert, La librairie Roumanille, Lyon, S.A de l’imprimerie A. Rey, 1934

- Michel Courty, « Peno de gabian » de Juli Boissiere, in Lou Liame, Revue de Culture Provençale de l’Escolo Dou Dragoun n° 68, Draguignan, 1978

- Jacques Thibert, Georges Granier, « Jules Boissière », in Bulletin du Groupe de Recherches et d’Etudes du Clermontais (G.R.E.C), n° 59-60, avril-juillet 1991

- Charles Maurras, Barbares et Romans, Les Félibres, numéro spécial du journal La Plume, 1891.

- René Jouveau, Histoire du Félibrige (4 vol., en particulier vol.2 « 1876-1914 »), Nîmes, 1970.

- Victor N’Guyen, « Maurras et le Félibrige : éléments de problématique » in La France Latine, n°78-79, 1979 (cite la lettre de Jules Boissière à Paul Mariéton du 3 août 1892 à propos de la déclaration des félibres fédéralistes)

- Victor N’Guyen, Aux origines de l’Action Française-Intelligence et politique autour des années 1900, Paris, Fayard, 1991.

- Philippe Martel, Les Félibres et leur temps-Renaissance d’oc et opinion (1850-1914), Presses Universitaires de Bordeaux, 2010


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Pierre Azéma est un homme politique Montpelliérain. Journaliste, écrivain, homme de théâtre et félibre, il militera tout au long de sa vie au sein de nombreuses associations occitanes.

Identité

Formes référentielles

Azéma, Pierre (1891-1967)

Autres formes connues

- Azema, Pèire (1891-1967) (forme occitane du nom)

- Louvis Filibert (pseudonyme)

- Lou Chivalié (pseudonyme)

- L'Anatoumisto de Bouzenac (pseudonyme)

- Jean des Mourgues (pseudonyme)

- Zap (pseudonyme)

- Jan Sans Peur (pseudonyme)

- Cigalo latino (pseudonyme)

Éléments biographiques

Pierre Azéma est né à Montpellier le 3 janvier 1891 d’une famille modeste de maraîchers. Après son certificat d'études il est employé dans la Compagnie des Mines de Graissessac et s’initie très tôt à la vie sociale, intellectuelle et politique de la cité de Montpellier, dans les rangs du Sillon, le groupe démocrate-chrétien de Marc Sangnier. Journaliste de talent, il tient une chronique dans l’Avenir de Tunis en 1908 avant de collaborer au Républicain du Midi en 1910. Mobilisé en 1915, il part pour le front où il est grièvement blessé d’un éclat d’obus. À son retour il fonde la première association des mutilés de guerre et milite dans les associations d’anciens combattants. Il est vice-président de la Fédération des trépanés et blessés de la tête (1953). Il sera conseiller municipal de Montpellier en 1919, puis en 1935, après avoir tenu la chronique d’oc au journal Le Sud de 1930 à 1933. Il décède à Montpellier le 20 janvier 1967.

Engagement dans la renaissance d’oc

Vers 1910 Pierre Azéma est introduit à l’école montpelliéraine du Parage par le félibre François Dezeuze « L’Escoutaire » et prend part aux manifestations félibréennes. Dans les vifs débats qui animent alors la vie du Félibrige, il se range du côté du capoulié démissionné Pierre Devoluy, au souvenir duquel il restera fidèle toute sa vie. Fondateur avec Louis Bonfils et Pierre Causse du groupe théâtral La Lauseta (1912) en souvenir de Louis-Xavier de Ricard fondateur de l’Armanac de la Lauseta qui venait de mourir.
C
o-directeur, toujours avec Causse et Bonfils, jusqu’à la mort de ce dernier, du journal Lou Gal de 1915 à 1921, il est élu majoral du félibrige en 1929 ; il est sendi (syndic) de la maintenance du Languedoc dans les années trente, et parallèlement secrétaire, puis cabiscol de l’escola dau Parage qu’il a relancée. Co-directeur avec Léon Teissier de la revue Calendau de 1933 à 1945, une des revues occitanes majeures de l’entre-deux guerres, il écrit aussi dans la revue Oc à la même époque, sans adopter pour autant la graphie occitane. Dans ses articles et ses conférences, il défend des positions fédéralistes. Si aux débuts du régime de Vichy il participe à un Comité d’action régionaliste, il prend assez vite ses distances.  S’étant quelque peu éloigné du Félibrige après la guerre, il devient président de l’Institut d’Études Occitanes de 1957 à 1959. Il publie des chroniques, poèmes, essais, pièces de théâtre et anime les émissions radiophoniques de Radio Montpellier de 1927 à 1956.

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Sources
LAPORTE, Lucian. Laus dou Majourau Peire Azema : 1891-1967, Santo Estello de z-Ais 1970, [Toulouse] : L. Laporte, 1970.
 
ROQUETA, Ives. « Retrospectiva Pèire Azemà...» dans : Occitans !, n°4, julh de 1982, p. 31.
 
Omenatge a Peire Azema : 1891-1967. Toulouse : Institut d'Estudis Occitans ; Montpellier : Escola felibrenca dau Paratge ; Béziers : Centre International de Documentation Occitane, 1987.
 
FOURIÉ, Jean. Dictionnaire des auteurs de langue d'Oc de 1800 à nos jours. Aix-en-Provence : Félibrige, 2009, p. 27-28.
 
BARRAL, Guy. L'occitan en guerre : Lettres à Pierre Azéma (août 1914-décembre 1916) / Louis Bonfils ; éditées et traduites par Guy Barral,  Montpellier : Presses Universitaires de la Méditerranée, 2015. 

Notice IDREF : https://www.idref.fr/031557988

Article Jean-Frédéric Brun sur son site « Lo lengatge e la literatura occitans a Montpelhier... Siti dedicat au parlar occitan montpelhieirenc » : http://www.jfbrun.eu/lengadoc/azema.htm.
Cet article contient plusieurs textes d’Azéma :


œuvres de Pierre Azéma

Jout un balcoun : farcejada clapassièira en 1 ate en verses / Louvis Filibert. 2e ed. Mount-Peliè : impr. L'Abelha, 1918.

Lou bèu retour / Lou Chivaliè ; bois grabats de Marcel Bernard. Mount-peliè : Ed. dau journal Lou Gal, 1919.
 
Lou ciclopa : coumedia antica en dous ates, en verses / Pèire Azéma ; bois gravats de Marcel Bernard. Toulousa ; Marselha : Occitania, 1926.
 
Terra d'oc : pouèma / Pèire Azéma ; em'un boi grabat de Marcel Bernard. Mount-Peliè : Paréna & Vidal, 1926.
 
Poulitica felibrenca / Pèire Azéma. Béziers : Ed. de La Cigalo lengadouciano, 1928.
 
A boulet rouge... : crounicas dau tems de la guerra / Peire Azema. Touloun : La Pignato, 1930.
 
Mistral e lou Lengadoc / Peire Azéma. Narbouna : Ed. de La Cigalo Narbouneso, 1930.
 
En memòria de Louvis-Saviè de Ricard : 1843-1911. Mount-Peliè : Mantenencia de Lengadoc, 1932.
 
Rabelais en terro d'O / Pèire Azema. Mount-Pelié : Ed. Calendau, 1933.
 
Mistral, pouèto epi / Pèire Azema. Mount-Pelié : Calendau, 1933.
 
Outavian Bringuier : 1829-1875 / Pèire Azéma. Mount-Peliè : Ed. de la Cauquilha, 1934.
 
En l'ounour de Placido Cappeau / [Pèire Azema]. Mount-Peliè : Empr. de la prèsso, 1934.
 
Carles de Tourtouloun / Pèire Azema. Mount-Pelié : Ed. "Calendau, 1936.

La politique de Mistral / Pierre Azéma. Montpellier : Calendau, 1940.
 
Oumenage à Verdaguer : dicha dau majourau Pèire Azema (...). [S.l.] : [s.n.], [1945].
 
Pèire Causse, lou Felibre de l'Ouliviè / Pèire Azema. Mount-Peliè : [s.n.], 1952.
 
La crisi felibrenca de 1909 / Pèire Azema. Tolosa : Institut d'Estudis Occitans, 1954.
 
La religion de Calendal : étude critique / Pierre Azéma. Aix-en-Provence : Impr. des Ed. Provençales, 1962.

Ouvrages préfacés ou commentés par Azéma

Crounica legendària das troubadours / trascricha e adoubada pèr Max Rouquette ; emb'un pourtissoun de Pèire Azéma. Mount-Peliè : Ed. Calendau, 1937.

L'entrevista : pèça en un ate en prosa / A. Sauvagnac ; emb'una letra de presentacioun de Pèire Azema. Mount-Peliè : [s.n.], 1947.

L'oumeleto de Muret : coumèdi radiofounico en un ate / André-J. Boussac ; préf. de Pèire Azema. Aix : impr. des Editions Provençales, 1963.
 

Articles

Parus dans  : Armana prouvençau (1956-1964), L’Ase negreL’Avenir de Tunis (1908 Chronique de France), Lou Bournat dou Perigord (1947), Calendau (1933-1937), La Campana de Magalouna (1910-1915) ; La Cigalo lengadouciano (1913-1932), l’Eclair (La page en langue d'oc) (1913), Era bouts dera mountanho (1944), Lo Gai saber (1960), Lou Gal (1916-1920), Lemouzi (Comptes-rendus de felibrejadas) (1925-1931), Lo Ligam d’albiges (1939), OC (1924-1964), Occitania (1948), Lo Para2.ge de mount-pellie (1934-1945), La Pignata, La Prouvenço delieuro, (pseud. L'Anatoumisto de Bouzenac) (1973), Le Républicain du Midi (1910) collaborations, la Revue méridionale des idées (1917-1919), la Revue des pays d’oc (1932), Le Sud « Chronique occitane » (1930-1933), Terra d’oc (1941-1944), Trencavel, La vie montpelliéraine (1910-1914).
 

Manuscrits

Bounaventuro Laurens et Sus Li plado de Ramoun Lule ; ainsi que de nombreuses interventions radiophoniques données à Radio Montpellier de 1927 à 1956.

Ces chroniques ont été publiées par François Pic (Charradissas occitanas, s.n, Montpellier 1998, avec une préface de Philippe Gardy et Philippe Martel.

Quelques-unes sont reproduites par Joan-Frederic Brun
(
http://www.jfbrun.eu/lengadoc/cronicas_radiofonicas.htm) :

 

CIRDOC

Manuscrits isolés
Voir : catalogue
- En campanejant. Contes lenguedoucians en pròsa, 1910-12 (Ms 387)
- Correspondance Robert Lafont (LAF.O/01)
- Collège d’Occitanie (CP004/37)
 
CIRDOC, Fonds Pierre Azéma (CIRDOC AZP - en cours de classement).
Voir : Fiche inventaire
 
Voir toute les œuvres de Pierre Azema
Le Trobador, catalogue international de la documentation occitane
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Joseph Soulet est un poète et chansonnier d’expression occitane, né à Sète en 1851 et mort dans la même ville en 1919.
Il est le directeur de l’Armanac cetòri entre 1893 et 1913 et fonde en 1893 l’Escola felibrenca de Sent Cla dont il sera le premier président. Il sera également collaborateur du journal La Campana de Magalouna et nommé majoral du félibrige en 1907.

Identité

Formes référentielles

Soulet, Joseph (1851-1919)

Autres formes connues

- Soulet, Jousèp (forme occitane du nom)

- Soulet, Josèp (forme occitane du nom)

Éléments biographiques 

Négociant en vins et alcools, il fait bâtir par Léon-Etienne Rosiès, le premier urbaniste de la ville de Sète, une grande maison à La Corniche où se réuniront pendant de nombreuses années les félibres sétois et dans laquelle il recevra notamment le poète maillanais Frédéric Mistral, prix Nobel de littérature en 1904.

Engagement dans la renaissance d’oc

Les premières traces de liens entre Joseph Soulet et la langue d’oc remonte à 1887 et la publication de son premier recueil Las ajustas à Ceta, recueil illustré célébrant et présentant la pratique des joutes à Sète. Dès lors, débute l’engagement d’une vie dans la défense de la langue d’oc et plus particulièrement de son particularisme sétois. Il sera l’un des principaux acteurs de la renaissance occitane sétoise en vertu de son statut de président fondateur de Escola felibrenca de Sent Cla, l’école félibréenne sétoise.
Militant et auteur actif, il entretiendra la tradition occitane à Sète mais également au delà et célèbrera son amitié avec quelques-uns des principaux acteurs de la renaissance félibréenne du XIXe siècle dont Louis Roumieux et Frédéric Mistral avec qui il entretiendra une importante correspondance, publiée en 2008.
En 2002, sera inaugurée à Sète la statue L'homme aux pieds nus, qui rend hommage à la pratique au moins quadricentenaire des joutes sur l'Île singulière. Au dos de la statue, sont présents quatre vers de Joseph Soulet extraits de sa chanson « L’ajustaire ». Cette chanson est présente dans son recueil Mas cansous : ressouns cetoris, publié en 1917.

Bibliographie de l'auteur

- Las ajustas à Ceta : pouème lenguadocien dins lou parla de Céta. Céta : Empremarie A. Cros, 1887, 16 p.
- Souveni felibrenc. Montpellier : Cabirou Frères & Cie, 1889, 16 p.
- Oda a Beziès : pèça lengadouçiana. Montpellier : Impr. Centrale du Midi, 1890, 15 p.
- Lou Cassoulet : Cansouneta lengadouciana. Montpellier : Lith. I. Combes, [ca 189.], 3 p. [Voir sur Occitanica.eu]
- Lous pescadous lengadouçians : pouësia lengadouciana. Montpellier : Impr. Centrale du Midi, 1893, 19 p.
- Las Vendemias. Bordeaux : Impr. Candolives, [1894 ?], 8 p. [Voir sur Occitanica.eu]
- A ma filha Maria-Louisa pèr lou jour de sa prumièira coumunioun, 2 de julhet 1895 : pouesia lengadouciana. Montpellier : Imprimerie Centrale du Midi, 1895, 15 p.
- La sorre de caritat : pouësia lengadouciana. Montpellier : Imprimerie Centrale du Midi, 1902, 19 p.
- Lou capelan : pouësìa lengadouciana en set estrofas. [1905], 6 p.
- Lous cocha-vestits : Cansou. Montpellier : [La Campana de Magalouna], [ca 1905], 4 p.
- Sounet nouviau : a ma filha Elisa per lou jour de soun maridage amé René Barrillon, lou 12 de nouvembre de 1907. 1907, 8 p.
- Sounet nouviau : a ma filha Maria-Louisa per lou jour de soun maridage amé Marcel Brouillonet, lou 12 de Julhet de 1909. 1909, 8 p.
- Mas cansous : ressouns cetoris. Montpellier : impr. Firmin et Montane, 1917, 110 p., [25] p. pl. [réed. 2014]

Archives et manuscrits de l'auteur

- Voir l'inventaire des archives et manuscrits de Joseph Soulet

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Josèp Soulet es un poèta e cançonièr d’expression occitana, nascut a Seta en 1851 e mòrt dins la meteissa vila en 1919. Es lo director de l’Armanac cetòri entre 1893 et 1913 et fonda en 1893 l’Escola felibrenca de Sent Cla que ne serà lo primièr president. Serà tanben collaborator del jornal La Campana de Magalouna e nomenat majoral del felibrige en 1907

Identitat

Formas referencialas

Soulet, Joseph (1851-1919)

Autras formas conegudas

- Soulet, Jousèp (forma occitana del nom)

- Soulet, Josèp (forma occitana del nom)

Elements biografics 

Negociant en vins e alcoòls, fai bastir per Léon-Etienne Rosiès, lo primièr urbanista de la vila de Seta, un ostal grand a La Corniche ont se recamparàn pendent de nombrosas annadas los felibres setòris e dins la quala recebrà lo poèta malhanenc Frederic Mistral, prèmi Nobel de literatura en 1904..

Engatjament dins la renaissença d’òc

Las primièras traças de ligams entre Josèp Soulet e la langue d’oc remontan a 1887 e la publicacion de son primièr recuèlh Las ajustas à Ceta, recuèlh illustrat que celèbra e presenta la practica de las ajutas a Seta. Se dubrís alara l’engatjament d’una vida dins la defensa de la lenga d’òc e mai particularament de son particularisme setòri. Serà un dels actors principals de la renaissença occitana setòria mercés a son estatut de president fondator de l’Escola felibrenca de Sent Cla, l’escòla felibrenca setòria.
Militant e autor actiu, mantendrà la tradicion occitana a Seta mas tanben al delà e celebrarà son amistat amb qualques uns dels principals actors de la renaissença felibrenca del sègle XIX coma Loís Roumieux e Frederic Mistral amb lo qual tendrà una importanta correspondéncia, publicada en 2008.
En 2002, serà inaugurada a Seta l’estatua L'homme aux pieds nus, que rend omenatge a la practica al mens quadricentenària de las ajutas sus l'Île singulière. Jos l’esquina de l’estatua, son presents quatre vèrses de Josèp Soulet extraches de sa cançon « L’ajustaire ». Aquela cançon es presenta dins son recuèlh Mas cansous : ressouns cetoris, publicat en 1917.

Bibliografia de l'autor

- Las ajustas à Ceta : pouème lenguadocien dins lou parla de Céta. Céta : Empremarie A. Cros, 1887, 16 p.
- Souveni felibrenc. Montpellier : Cabirou Frères & Cie, 1889, 16 p.
- Oda a Beziès : pèça lengadouçiana. Montpellier : Impr. Centrale du Midi, 1890, 15 p.
- Lou Cassoulet : Cansouneta lengadouciana. Montpellier : Lith. I. Combes, [ca 189.], 3 p. [Veire sus Occitanica.eu]
- Lous pescadous lengadouçians : pouësia lengadouciana. Montpellier : Impr. Centrale du Midi, 1893, 19 p.
- Las Vendemias. Bordeaux : Impr. Candolives, [1894 ?], 8 p. [Veire sus Occitanica.eu]
- A ma filha Maria-Louisa pèr lou jour de sa prumièira coumunioun, 2 de julhet 1895 : pouesia lengadouciana. Montpellier : Imprimerie Centrale du Midi, 1895, 15 p.
- La sorre de caritat : pouësia lengadouciana. Montpellier : Imprimerie Centrale du Midi, 1902, 19 p.
- Lou capelan : pouësìa lengadouciana en set estrofas. [1905], 6 p.
- Lous cocha-vestits : Cansou. Montpellier : [La Campana de Magalouna], [ca 1905], 4 p.
- Sounet nouviau : a ma filha Elisa per lou jour de soun maridage amé René Barrillon, lou 12 de nouvembre de 1907. 1907, 8 p.
- Sounet nouviau : a ma filha Maria-Louisa per lou jour de soun maridage amé Marcel Brouillonet, lou 12 de Julhet de 1909. 1909, 8 p.
- Mas cansous : ressouns cetoris. Montpellier : impr. Firmin et Montane, 1917, 110 p., [25] p. pl. [réed. 2014]

Archius e manuscrits de l'autor

- Voir l'inventaire des archives et manuscrits de Joseph Soulet

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- Cartabèu de Santo Estello, n°5, 1907-1908, p. 19

- Di Nitto, Paul-René. « Joseph Soulet, le pape cettois du félibrige » in Midi Libre, 6 septembre 1998, p. 15

- Soulet, Joseph. Mistral, Frédéric. Correspondance Joseph Soulet, Frédéric Mistral (1882-1912). Institut d'Estudis Occitans, 2008, 185 p.

- Soulet, Joseph. Mas cansous : ressouns cetoris. Montpellier : impr. Firmin et Montane, 1917, 110 p.

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Avocat à Béziers, Jacques Azaïs est l'un des fondateurs en 1834 de la Société archéologique de Béziers. Il est l’instigateur en 1838 - 16 ans avant la fondation du félibrige - du Concours des langues romanes qui aura une influence considérable sur la création littéraire occitane.

Identité

Formes référentielles

Azaïs, Jacques (1778-1856)

Éléments biographiques

Jacques Azaïs naît à Béziers le 9 août 1778 dans une famille de juristes. Après des études au Collège de Béziers il devient avocat à Béziers en 1806, puis bâtonnier de l’ordre. En 1829, pour raisons de santé, il quitte la profession d’avocat pour se consacrer à l’histoire et à la littérature. Influencé par le renouveau pour les études historiques, il crée en 1834, avec André Boudard bibliothécaire de la ville, sur le modèle de l’ancienne Académie fondée par Dortous de Mairan (1723), la Société archéologique de Béziers. Il consacrera sa vie à cette institution qu’il présidera pendant vingt ans. Il meurt à Béziers le 20 octobre 1856.

Engagement dans la renaissance d’oc

Jacques Azaïs est le fondateur de la Société archéologique et initiateur, en 1838, du premier concours en langue romane. Le prix en sera décerné tous les ans dans sa séance publique du jour de l’Ascension de 1838 à 1980. Ce concours créé 16 ans avant la fondation du félibrige par Frédéric Mistral, aura une influence considérable sur la création littéraire occitane.

Auteur de poésies languedociennes et satiriques publiées régulièrement dans l’Indicateur de l’Hérault (1841 à 1843), Jacques Azaïs publie également travaux d’érudition et études linguistiques dans le Bulletin de la Société archéologique de Béziers

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Sources
DURAND, A. « Notice biographique sur Jacques Azaïs, père », dans : Dieu, l'homme et la parole, ou la Langue primitive, Béziers : impr. de Mlle Paul, 1853-1857.
 
LAGARRIGUE, Fernand Lagarrigue, Les méridionaux : galerie des contemporains, Paris : F. Sartorius, 1860, p. 101-129.
 
CAROU, M. E. « Éloge de Jacques Azaïs et d'une élégie sur l'anniversaire de J. Azaïs, par Mlle Agathe-Sophie Sassernò » dans : Verses Bezieirencs de Jaques Azaïs... Nouvélo ediciéu, Paris : Maisonneuve, 1882.
 
LEFÈVRE, Edmond. Les majoraux du Félibrige de 1876 à 1932. Aix en Provence, 1934, p. 44-46.
 
FOURIÉ, Jean. Dictionnaire des auteurs de langue d'Oc de 1800 à nos jours. Aix-en-Provence : Félibrige, 2009, p. 27.
 
La Société archéologique de Béziers, les langues romanes et le félibrige – Hommage à ses fondateurs Jacques Azaïs (1778-1856) et Gabriel Azaïs (1805-1888), (XXIe cahier de la Société archéologique scientifique et littéraire de Béziers), Béziers, 2011.
 
BANCAREL, Gilles. « Bibliographie de Jacques, Gabriel et Bruno Azaïs» dans : La Société archéologique de Béziers, les langues romanes et le félibrige – Hommage à ses fondateurs Jacques Azaïs (1778-1856) et Gabriel Azaïs (1805-1888), (XXIe cahier de la Société archéologique scientifique et littéraire de Béziers), Béziers, 2011, p. 125-132.
 
 

Oeuvres de Jacques Azaïs

L’œuvre imprimée de Jacques Azaïs sera en partie publiée après sa mort par son fils Gabriel Azaïs.
 
Paul Pélisson-Fontanier est-il né à Béziers ou à Castres ? [Suivi de] Des esclaves, des serfs et des actes d'affranchissement, Béziers, Impr. Bory, [1826].
 
Biographie biterroise ou Recherches sur l'ancienne Académie de Béziers et sur les membres de cette académie, sur les Vicomtes et les évêques de Béziers, sur les individus, nés ou naturalisés à Béziers qui ont acquis quelque célébrité, Béziers, Société archéologique, scientifique et littéraire de Béziers, J.J. Fuzier, [1835].
 
Bersés Patoisés dé Moussou... Tomé prémiér, Béziers : impr. de Mme Domairon, 1842 (Poésies publiées pour la première fois dans l’Indicateur de l’Hérault en 1842).
 
Dieu, l'homme et la parole, ou la Langue primitive, Béziers : impr. de Mlle Paul, 1853-1857.
 
Berses patoises de Jacques Azaïs, Béziers :  Benezech-Roquo, 1867, 2 t. en 1 vol. (Poésies parues dans l’Indicateur de l’Hérault en 1841, 1842, 1843).
 
Poésies biterroises Jacques Azaïs. Nouv. Ed, Montpellier : Bureau des Publications de la Société pour l'étude des langues romanes, 1882.
 
Verses Bezieirencs de Jaques Azaïs... Nouvélo ediciéu des Berses patoises, revisto, courrijado e seguido de la pouëzio de Bruno Azaïs sus l'inauguraciéu de l'estatuo Riquet. Paris : Maisonneuve, 1882 (Publié par la Société pour l'étude des langues romanes).
 
Vèrses besieirencs Jacmes Azaïs amb una introd. e de nòtas per Joan-Maria Petit, Montpelhièr : Centre d'Estudis Occitans, 1972, (Los pichons classics occitans, 9).
 

Articles

« De Roger II, Vicomte de Béziers, et d'un acte portant reconnaissance des droits du vicomte, de l'évêque et des habitants de Béziers », Bulletin de la société archéologique de Béziers, 1ere série, Tome 1, 1ere et 2eme livraison, 1836, p. 45-66.
 
« Paul Pélisson Fontanier est-il né à Béziers ou à Castres ? », Bulletin de la société archéologique de Béziers, 1ere série, Tome 1, 1ere et 2eme livraison, 1836, p. 147-172.
 
« Des esclaves, des serfs et des actes d'affranchissement », Bulletin de la société archéologique de Béziers, 1ere série, Tome 1, 1ere livraison, 2eme livraison, 1836, p. 345-361.
 
« Les Etats de Languedoc, le duc Henri II de Montmorency et l'édit donné à Béziers par Louis XIII le 11 octobre 1632 », Bulletin de la société archéologique de Béziers, 1ere série, Tome 2, 3eme et 4eme livraison, 1837, p. 79-163.
 
« Notice sur les sœurs Minorettes ou Sainte Claire [suivi de] Pièces justificatives de la notice de sur les sœurs de Sainte Claire de Béziers », Bulletin de la société archéologique de Béziers, 1ere série, Tome 2, 3eme et 4eme livraison, 1837, p. 191-226.
 
« Dissertation sur le roumani », Bulletin de la société archéologique de Béziers, 1ere série, Tome 2, 3eme et 4eme livraison, 1837, p. 247-253.
 
« Documents inédits du quatorzième siècle sur les filles ou femmes de mauvaise vie et sur certaines formalités de justice », Bulletin de la Société archéologique, scientifique et littéraire de Béziers, 2ème vol., 4ème livraison, 1839, p. 255-323.
 
Éloge funèbre de M. le duc de Caraman, prononcé par M. Azaïs, Société archéologique de Béziers. Séance publique du 28 mai 1840, Béziers, Mme Domairon, (s. d.).
 
« Eloge funèbre de M. le Prince de Chimay Prononcé, le 25 mai 1843, à la séance publique de la société Archéologique de Béziers », Bulletin de la société archéologique de Béziers, 1ere série, Tome 4, 7eme et 8eme livraison, 1841, p. 261-274.
 
« Des noms propres », Bulletin de la société archéologique de Béziers, 1ere série, Tome 4, 7eme livraison, 8eme livraison, 1841, p. 277-287.
 
« Essai sur la formation et sur le développement du langage des hommes », Bulletin de la Société Archéologique de Béziers, 1845, 8e livraison.
 
Collabore à l’ouvrage de M. Toullier et Carré, Droit civil français suivant l'ordre du Code Napoléon, ouvrage dans lequel on a tâché de réunir la théorie à la pratique, Paris, 1811-1831 (Relevé dans A. Durand, Dieu, l'homme et la parole, ou la Langue primitive, 1853-1857).
 

Articles publiés dans :

- L’Indicateur de l’Hérault de 1841 à 1843.
- Lou Boui-Abaisso
« La Baquieiro », 19, 1841, p. 1-2.
« Goudouli e jaoussimi », 6, 1844, p. 23-24.
- Armana prouvençau
« Margarido », 1861, p. 63.
« Lou pastre d’Oulargues », 1861, p. 100.
« Counsèu perdu », 1862, p. 88.
 
Inédits
Relevés dans A. Durand dans : Dieu, l'homme et la parole, ou la Langue primitive, 1853-1857.
- « Essai de morale et de politique »
- « Histoire de Charles le Mauvais »
« Histoire des rois de France avec lesquels ce prince eut de si longs démêlés »
- « Nouvelle Satyre Ménippée ou Cinquante ans d’histoire de France »
« Critique spirituelle des institutions depuis celle de l’année 1791 » 
 
Manuscrits
Sur le Concours de Langue Romane de la Société archéologique
archives CIRDOC
 
Voir toute la documentation sur Jacques Azaïs dans :
Le Trobador, catalogue international de la documentation occitane
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Avocat à Béziers, riche propriétaire viticole, Gabriel Azaïs se consacre à la littérature et à l’étude des textes anciens. Secrétaire perpétuel de la Société archéologique scientifique et littéraire de Béziers et majoral du Félibrige, il sera le premier à éditer le Breviari d'Amor de Matfre Ermengaud, troubadour biterrois de la fin du XIIIe siècle.

Identité

Forme référentielle

Azaïs, Gabriel (1805-1888)

Autres formes connues

- Rambaud (pseudonyme)

Éléments biographiques

Gabriel Azaïs naît à Béziers le 1er mai 1805. Il poursuit des études au collège Henri IV à Paris avant de revenir à Béziers où il devient avocat, puis juge auditeur à partir de 1827. Propriétaire d’un vaste domaine agricole, le Domaine de Clairac, à proximité de Béziers, il quitte la vie professionnelle pour suivre l’exploitation de son domaine. Retiré sur ses terres, il partage son temps entre ses occupations de propriétaire et l’érudition. Il meurt à Béziers dans son hôtel particulier (avenue d’Estienne d’Orves), le 14 février 1888.

Engagement dans la renaissance d’oc

Gabriel Azaïs s'intéresse à l’étude de la langue des troubadours et publie de nombreux travaux d’érudition consacrés à l’histoire locale et aux textes anciens. On lui doit la publication en 1863, du Dictionnaire des idiomes languedociens qui sera utilisé par Mistral dans Lo Trésor dóu Félibrige et l’édition du Breviari d'Amor de Matfre Ermengaud, troubadour biterrois de la fin du XIIIe siècle (voir

Il poursuivra l’œuvre de son père Jacques Azaïs (1778-1856), fondateur en 1838, de la Société archéologique, scientifique et littéraire de Béziers dont il devient le secrétaire perpétuel. Il est élu majoral du Félibrige en 1876 et fait figure de pionnier dans l’étude des langues romanes. Paul Meyer et Frédéric Mistral viendront le consulter.

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Sources
LEFÈVRE, Edmond. Les majoraux du Félibrige de 1876 à 1932. Aix en Provence, 1934, p. 44-46.
 
FOURIÉ, Jean. Dictionnaire des auteurs de langue d'Oc de 1800 à nos jours. Aix-en-Provence : Félibrige, 2009, p. 27.
 
La Société archéologique de Béziers, les langues romanes et le félibrige – Hommage à ses fondateurs Jacques Azaïs (1778-1856) et Gabriel Azaïs (1805-1888), (XXIe cahier de la Société archéologique scientifique et littéraire de Béziers), Béziers, 2011.
 
BANCAREL, Gilles. « Bibliographie de Jacques, Gabriel et Bruno Azaïs» dans : La Société archéologique de Béziers, les langues romanes et le félibrige – Hommage à ses fondateurs Jacques Azaïs (1778-1856) et Gabriel Azaïs (1805-1888), (XXIe cahier de la Société archéologique scientifique et littéraire de Béziers), Béziers, 2011, p. 125-132.
 

Bibliographie 

œuvres de Gabriel Azaïs  

 Les troubadours de Béziers, (1e édition), Béziers : Millet, 1859.
- (2e édition), Béziers : Malinas, 1869.
- [Reprint], Genève : Slatkine ; [Paris], 1973.
 
Le Breviàri d'Amor : Suivi de sa lettre à sa sœur. Introduction et glossaire par Gabriel Azaïs, Béziers : Delpech, 1862, 2 Tomes.
- [Reprint], Genève : Slatkine, 1977, 2 vol.
 
Le Breviari d'Amor suivi de sa lettre à sa sœur, Matfre Ermengaud ; publié par la Société archéologique, scientifique et littéraire de Béziers ; introd. et glossaire par Gabriel Azaïs, Béziers : Secrétariat de la Société archéologique ; Paris ; Leipzig : A. Franck, [1862-1881] 2 vol.
 
Le Breviari d'amor a fait l’objet de plusieurs rééditions partielles et de nombreuses études dont la réédition scientifique intégrale de l’œuvre sous la direction du Pr. Peter T. Ricketts :
Le Breviari d'amor de Matfre Ermengaud. Tome II, A.I.E.O., Westfield College, 1989.
Le Breviari d'amor de Matfre Ermengaud. Tome III, A.I.E.O., 1998.
Le Breviari d'amor de Matfre Ermengaud. Tome IV, Brepols, 2004.
Le Breviari d'amor de Matfre Ermengaud. Tome V, E.J. Brill, 1976.
 
Dictionnaire des idiomes languedociens, étymologique, comparatif et technologique, Paris ; Leipzig : [s.n.], [s.d.].
voir : texte
 
Dictionnaire des idiomes languedociens, étymologique, comparatif et technologique, Béziers : J. Delpech, 1863 (trois livraisons).
 
Introduction au Breviari d'Amor de Matfre Ermengaud, Béziers : Impr. J. Delpech, 1864.
 
Un maître de collège de Nîmes, Nîmes : Clavel, 1869.
 
Les derniers jours du Tasse, Nîmes : Clavel, 1869.
 
Impressions de chasse, variétés cynégétiques, Paris : Hachette, 1870.
 
Vincent de Bataille-Furé poëte béarnais, Montpellier : Société pour l'étude des langues romanes ; Paris, A. Franck, 1873.
 
M. Adrien Donnodevie [4 août 1873], Montpellier : Impr. centrale du Midi, (1873).
 
Las Vesprados de Clairac pèr Gabriel Azaïs ; amb'un av.-prep. de J. Roumanille, Avignoun : J. Roumanille, 1874, XXI-290 p.
 
Dictionnaire des idiomes romanes du midi de la France : comprenant les dialectes du Haut et du Bas-Languedoc, de la Provence, de la Gascogne, du Béarn, du Querci, du Rouergue, du Limousin, Du Bas-Limousin, du Dauphiné, etc Avignon, Seguin ; Paris, Maisonneuve ; Montpellier : Société des langues romanes, 1877-1878, 3 vol.
- [Reprint] Nîmes, Lacour-Ollé, 2008, 3 vol.
 
Rolla di Alfredo de Musset. Racconto linguadocchese [Una razza di selvaggi che non vivono ne' boschi] ; Traduzione di Eduardo Frattini, Napoli, tip. dei Comuni, 1881.
 
Lou Reprin, contes, fablos, brindes e sounets, Le regain, Avignoun : J. Roumanille, 1884.
 

Articles

Un bouquet de campaneto, Aix : Remondet, 1876 (Poésies extraites de l’Almanach du Sonnet)
 
Lou Vi de Bachelèri pèr la felibrejado de l’Ascencien, Béziers : impr. générale, 1877.
 
La Sietado de peloustious, conte (imprimé sur le menu de la Félibrée du 6 juin 1880 à Montpellier).
 
Anfos de Balbastre, retipe d’un conte rouman, Montpellier : Hamelin, 1881.
 
Lou Pastre d’oulargues, conte, Montpellier : Grallier, 1884.
 
Brinde à la dinnado del Castel de la Tourre, 26 mai 1887, Béziers : Septe et Chavardès, 1887.
 
Lous Destorbis del mariage de Bibal, conte en vers languedociens
(Relevé dans: Alphonse Roque-Ferrier, La Roumanie dans la littérature du Midi de la France, Paris, 1881, p. 14.)
 
« Les troubadours de Béziers » - 1e éd., Bulletin de la société archéologique scientifique et littéraire de Béziers, 1869,  2esérie, I, p. 87-312.
 
« Les troubadours de Béziers » - 2e éd. Béziers, A. Malinas, Bulletin de la société archéologique scientifique et littéraire de Béziers, 1869, p. 163-321.
 
« Catalogue botanique : synonymie languedocienne, provençale, gasconne, quercinoise, etc. », Bulletin de la Société archéologique scientifique et littéraire de Béziers, Deuxième série ; Tome IV, 1871.
 
« Catalogue botanique, synonymie languedocienne, provençale, gasconne, quercinoise, etc. », Bulletin de la société archéologique de Béziers, 2e série, Tome 6, 1ere et 2eme livraison, Malinas, 1871-1872.
 
« Orthographe de la langue des troubadours appliquée à nos dialectes modernes », Bulletin de la société archéologique de Béziers, 1885-1886, p. 239.
 

Articles parus dans

Journal des chasseurs
« Au chasseur gastronome », oct. 1844 - sept. 1845, p. 275-277.
« Réplique au chasseur gastronome », oct. 1844 - sept. 1845, p. 385-387.
 
Armana prouvençau
« Au félibre A. Mathieu », 1863, p. 104.
« À l’oucasioun dóu banquet óufert à F. Mistral pèr sis ami de Beziers », 1864, p. 62.
« À moussu Viennet », 1865, p. 41.
« Remèdi contro l’idroupisìo », 1865, p. 99.
« Lou marchand de lach », 1866, p. 96.
« A moun ami Baltazar Floret », 1867, p. 92.
« La penitènci dilmebrado », 1868, p. 96.
« La prouvessien desfloucado », 1868, p. 102.
« Lou mes de Marìo », 1869, p. 47.
« Un mot de Peyrot », 1869, p. 101.
« Autre mot del curat de Pradinas », 1870, p. 47
« L’ase e lou miol », 1872, p. 16.
« Lou cassaire de fialat », 1873, p. 82.
« L’aubo-vit e lou cabrit », 1874, p. 97.
« Lou pastre », 1875, p. 103.
« À moun paire », 1875, p. 106.
« Au ribas de la Sorgo », 1876, p. 90.
 
Almanach historique de Provence, revue annuelle par Alexandre Guédion
« A moun paire », 1875, p. 24
« L’aubovit e lou cabrit », 1876, p. 49
 
Revue des Langues Romanes
« Vincent de Bataille-Furé poëte béarnais », 4, 1873, p. 89-94.
« M. Adrien Donnodevie », 4, 1873, p. 707-714.
« Lou linot viajaire », 6, 1874, p. 602-606.
« Lous destorbis del mariage de Bibal », 7, 1875, p. 358-365.
« Lou coussi de l’ome endéutat », 8, 1875, p. 221-225.
« Lou boutou de rose », 9, 1876, p. 299.
« Li Judas », 10, 1876, p. 309.
« Lou tais e lou reinard », 12, 1877, p. 143-148.
« Lous dous canards sauvages », 13, 1878, p. 191-195.
« La roso de Margarido », 15, 1879, p. 114.
« Uno meno de sauvages », 15, 1879, p. 120-124.
« Lou sarralher blu, lou picou-vert e lou merle », 17, 1880, p. 113-115.
« La sietado de peloustious », 17, 1880, p. 268-269.
« Lou merle », 18, 1880, p. 101.
« Lous dous loups. Fablo », 18, 1880, p. 189-191.
« Amfos de Balbastre. Conte », 19, 1881, p. 139-146.
« La fedo e lou bartas », 20, 1881, p. 29-30.
« A Mario B… Sounet imitat de Soulary », 20, 1881, p. 293.
« Flambard et son maître. Conte », 22, 1882, p. 202-207.
« Un prezen de rei », 27, 1885, p. 194-202.
 
L’Iòu de Pascas
« A Guilhem Bonaparte-Wyse », 1881, p. 85.
« Bloundineto ou la Pourtairo d'aigo de Veniso », 1881, p. 74
« Lou Singe metge de soun mestre », 1881, p. 39.
« Lou Chi del procurou », 1882, p. 10.
« Lou Tokay de Bacheleri », 1883, p. 47.
« La Fourmigo barrulairo », 1884, p. 55.
« Lou Babihaire », 1885, p. 149.
 
Bulletin de la Société archéologique de Montpellier, 1858-1860, p. 87-312, 290, 320, 338, 340 ; 1885-1886, p. 239.
 
La Presse littéraire
« La Miougrano entre-duberto », 20 juillet 1860
« Lis Oubreto en proso de Roumanille », 5 août 1860.
 
Le Publicateur de Béziers, dec. 1860 ; dec. 1861, avril 1864, juin 1867, oct. 1868.
 
L’Union nationale
« Bloundineto », mai 1889.
 
Lo Camel
« lo cassaire de fialat - pastourello », 1, 1904, p. 6.
« lous peloustious », 7, 1904, p. 3
 

Voir toute la documentation sur Gabriel Azaïs dans :
Le Trobador, catalogue international de la documentation occitane

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Ouvrier imprimeur puis gérant de café, Junior Sans est un poète héraultais de la fin du XIXe siècle. Il est élu majoral du félibrige en 1881.

Identité

Formes référentielles

Sans, Junior (1820-1905)

Autres formes connues

- Sans, Antoine Junior (nom à l'état civil)

- Cigalo de Beziés (pseudonyme)

- Lou Felibre de la Naveto (pseudonyme)

Éléments biographiques

Junior Sans naît le 3 décembre 1820 à Béziers. Il est le fils de Julien Sans, tisserand, connu localement pour ses Carnavalades (petits textes satiriques en occitan) et de Jeanne-Françoise Eustasie Benezech. Junior Sans se marie le 8 septembre 1848, à Béziers, avec Marie-Anne Félix Gailhac fille d’un perruquier dont il aura un fils unique Aimé. Ce dernier épouse en 1871 Joséphine Sauret, fille de Raymond Sauret maire de Maureilhan. Junior Sans est tout d’abord ouvrier imprimeur (1855) avant de devenir gérant du Café Jammes sur les Allées Paul-Riquet (1868). À partir de 1893, suite à une hémiplégie, il ne quitte plus son lit et décède douze ans plus tard le 29 mars 1905.

Engagements dans la renaissance d’oc

Œuvre

La première œuvre publiée de Junior Sans est un long poème primé au concours de poésie romane de la Société archéologique de Béziers en 1855, « Moun bouyache a la mar de Sérigna » [Mon viatge a la mar de Serinhan, Mon voyage à la mer de Sérignan], qu’il signe comme « ouvrier imprimeur ». Il publie son premier recueil, Bèit telados [Uèit teladas, Huit toiles] en 1875. Les huit poèmes publiés dans le recueil sont des chroniques de la vie locale, évoquant son ami le sculpteur Antonin Injalbert (1845-1933) ou l’épisode de l’épidémie de choléra qui frappa Maureilhan en 1835.

Il publie en 1881 un deuxième recueil, Autros bèit telados [Autras uèit teladas, Huit autres toiles], qui contient notamment un hommage au félibre biterrois Jean Laurès (1822-1902) et un poème « A moun paire » où il décoche ses flèches contre Gabriel Azaïs (1805-1888), secrétaire de la Société archéologique de Béziers avec qui s’installe une rivalité littéraire.Ce n'est qu'en 1893 qu'il publie son troisième et dernier recueil de « Telados », Un Moulou de telados [Un molon de teladas, Un tas de toiles].

À partir de 1875, date de la publication de son premier recueil, il transcrit l'ensemble de sa production écrite en langue d’oc au sein de plusieurs volumes manuscrits. Ces recueils qui représentent trois importants volumes reliés, constitués en grande partie de poésies inédites, nous permettent de suivre la carrière littéraire de Junior Sans et de découvrir plus de trente années de vie biterroise.

Engagement

Junior Sans est un écrivain militant de la langue d’oc qu’il conçoit comme un engagement à la mémoire de ses ancêtres. Ses lettres adressées au jeune Joseph Loubetqui le considère comme son « maître » - aux côtés de Mallarmé -, contiennent des consignes sur l’usage de la langue. Son écriture est celle du témoignage. Il revendique sa filiation en donnant à ses poésies le nom de Telados [teladas, toiles] et en écrivant sous le pseudonyme de Felibre de la Naveto en souvenir de son père tisserand, mais aussi en restituant comme eux, dans le parler de Béziers, les évènements survenus entre 1850 et 1880. C’est ainsi qu’il va transcrire minutieusement dans ses recueils manuscrits non seulement les pièces écrites par son père, mais aussi les témoignages relevés par son grand-père rapportant les vieilles traditions de la cité. Dans le même souci de perpétuer la tradition familiale, il écrit lui même des Carnavalades dont certaines furent publiées. Son engagement aux côtés du Félibrige se mesure aux participations régulières aux fêtes de la Santo Estello et aux témoignages qu’il publie dans ses livres.

Junior Sans correspond avec Frédéric Mistral qui publiera ses premiers poèmes dans l'Armana Prouvençau. Ce dernier lui rendra visite le 5 mai 1879, à son retour des Jeux Floraux de Toulouse. Cette rencontre est décrite dans le poème « A ma muso » qu’il publie en 1881. En 1881, il participe à la Santo Estello de Marseille où il est élu Majoral du Félibrige, premier titulaire de la « Cigalo de Beziés ». Il sera à l’origine de la vocation littéraire de son compatriote Frédéric Donnadieu (1843-1899) auteur de l’ouvrage Les Précurseur des félibres (1888), membre de la Société archéologique de Béziers, l’un des fondateurs de la Société pour l’étude des langues romanes (Montpellier, 1869) et qui deviendra majoral du Félibrige en 1886.

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Obrièr estampaire puèi gerent de cafè, Junior Sans es un poèta erautés de la fin del sègle XIX. Es elegit majoral del felibritge en 1881.

Identitat

Formas referencialas

Sans, Junior (1820-1905)

Autras formas conegudas

- Sans, Antoine Junior (nom a l'estat civil)

- Cigalo de Beziés (pseudonim)

- Lou Felibre de la Naveto (pseudonim)

Elements biografics

Juniòr Sans nais lo 3 de decembre de 1820 a Besièrs. Es lo filh de Julian Sans, teissièr, conegut dins son canton per sas Carnavaladas (pichons tèxtes en occitan) e de Joana-Francesa Eustasia. Juniòr Sans marida lo 8 de setembre de 1848 Maria-Anna Benezech, filha d’un perruquièr que li balharà un dròlle, Aimat. Aqueste maridarà en 1871 Josefina Sauret, dròlla de Raimond Sauret, conse de Maurelhan.
Juniòr Sans es, primièr, obrièr estampaire en 1855, abans de venir gerent del Café Jammes sus las Alèas Paul Riquet en 1868. A comptar de 1893, en seguida d’una emiplegia, demòra paralisat fins a sa mòrt dotze ans mai tard, lo 29 de març de 1905.

Engatjament dins la Renaissença d’òc

Son òbra

La primièra òbra publicada de Juniòr Sans es un long poèma premiat per La Societat Arqueologica de Besièrs en 1855 : « Moun bouyache a la mar de Sérigna », (Mon viatge a la mar de Serinhan), que signa coma « obrièr estampaire ». Publica son primièr recuèlh : « Bèit telados » (Uèit teladas) en 1875. Los uèit poèmas publicats dins lo recuèlh son de cronicas de la vida locala, qu’evòcan son amic l’escultor Antonin Injalbert (1845 – 1933) o l’episòdi de la garramanha de colèra que regna a Maurelhan en 1835.
Publica en 1881 un segond recuèlh « Autros bèit telados », (Autras uèit teladas), ont se tròba mai que mai un omenatge al felibre besierenc Joan Laurès (1822 – 1902) e un poèma « A mon paire » ont s’encanha contra Gabrièl Azaïs (1805 – 1888), secretari de La Societat Arqueologica de Besièrs, çò que provòca una rivalitat literària entre eles. Es pas qu’en 1893 que publica son tresen e darrièr recuèlh de Teladas : « Un Moulou de telados », (Un Molon de teladas).
A partir de 1875, data de la publicacion de son primièr recuèlh, inserís l’ensemble de sa produccion escricha en lenga d’Òc dins mai d’un volumes manuscriches. Aqueles recuèlhs que representan tres importants volumes religats son constituits per la màger part de poesias inedichas e nos permeton de seguir la carrièra literària de Juniòr Sans e de descobrir mai de trenta annadas de vida biesierenca.

Son engatjament

Juniòr Sans es un escrivan militant de la lenga d’Òc que concep aquel trabalh coma un engatjament per la memòria de sos aujòls. Sas letras adreiçadas au jove Josèp Lobet – que lo considèra coma son « mèstre » ambe Mallarmé –, balhan de consignas sus l’usatge de la lenga. Son escritura es la del testimoniatge. Reivindica sa filiacion en titolant sas poesias « Telados » e en escrivent jos l’escais « Lou Felibre de la Naveto » en sovenir de son paire tessièr, e tanben en restituissent come eles, dins lo parlar de Besièrs, los eveniments avenguts entre 1850 e 1880. Es atal que transcriu menimosament dins sos recuèlhs manuscriches las pèças escrichas per son paire, mas tanben los testimoniatges notats per son grand sus las vièlhas tradicions de la ciutat. Dins aquela tòca de perpetuar la tradicion familhala, escriu el meteis de « Carnavaladas », que d’unas fuguèron publicadas. Son engatjament dins lo Felibritge es atestat per la regularitat de sa participacion a las fèstas de Sant-Estèla e pels testimoniatges que publica dins sos libres.
Juniòr Sans correspond ambe Frederic Mistral que publicarà sos primièrs poèmas dins « L’Armana Prouvençau ». Mistral li farà una visita lo 5 de mai de 1879 en tornant dels « Jòcs Florals » de Tolosa. Aquel rescontre es descrich dins lo poèma « A ma muso » que publica en 1881. Aquesta annada, participa a la Santa-Estèla de Marselha ont es elegit Majoral del Felibritge, primièr titulari de la « Cigalo de Besiès ». Es a l’origina de la vocacion literària de son compatriòta Frederic Donadieu (1843 – 1899), autor de l’obratge « Les Précurseurs des félibres » (1888), sòci de La Societat Arqueologica de Besièrs, es un dels fondators de la Societat per l’estudi de las lengas romanas, (Montpelhièr, 1869) e vendrà Majoral del Felibritge en 1886.

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Bibliographie de Junior Sans

Lou colera à Maurelha-Rameja : 1835 / Junior Sans ; [S.l.] : [s.n.], [s.d.]

La proucession del corpus à la parouesso de la Mataleno / Junior Sans ; Béziers : Paul, 1853

Satiro sul Crédi founcié, a l'oucasiou d'uno passéjado al Poun-Rougé lou premiè jour dé Carémo : per Junior Sans, emprimur ; Beziès : Imprimarié dé Mlle Paul, [1854]

« Moun bouyaché à la mar de Sérigna », Bulletin de la Société archéologique de Béziers, 1847-1852, p. 257-264. http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k486535v/fimage

Triounfle de l'Ourfeoun bezieirenc / Lou Felibre de la Naveto ; Beziès : imp. J. Delpech, 1862

E tourna mai... las fennos ! : satiro III / per Junior Sans, lou felibre de la Nabeto ; Béziès : Emprimarié de J. Delpech, [1862]

Lous tuquiès d'Erepio / de Junior Sans ; Béziès : empr. de J. Delpech, 1864

Epitro III / de Junior Sans ; Beziès : J. Delpech, 1866

« Nostre boun tuc », Armana prouvençau, 1867, p. 65.

« Lou darrier adiéu », Armana prouvençau, 1870, p. 108.

A la Franço, ma maire, a ma noblo patrio / Junior Sans ; Beziès : empr. de Granié, 1872

Pregario pèr moun pichot efant Ramound / Junior Sans (soun grand, lou Felibre) ; Beziès : [s.n.], 1873

Epitro IV / de Junior Sans ; Beziés : Empr. de Granié, 1873

Bèit telados del Felibre de la Naveto / Junior Sans ; Paris : Lib. des Bibliophiles, 1875 
(NUM-CAB_1053) http://occitanica.org/omeka/items/show/3085

Autros bèit telados del Felibre de la Naveto / Junior Sans ; Paris : Libr. des Bibliophiles, 1881 
(NUM-CAB_1042) http://occitanica.org/omeka/items/show/3084

A Nostro-Damo de Lourdo [Musique imprimée] / Paroles de Junior Sans ; Musique de C. Z. Vernazobres ; Béziers : Imprimerie Vialette, 1887

Un Moulou de Telados / Junior Sans ; Béziers : impr. J. Sapte, 1893 
(NUM-CAB_34) http://occitanica.org/omeka/items/show/3083

A Madoumaisello Thereso Levero, lou bèl jour de soun maridage / Junior Sans ; Besies : imp. Felibrenco, [1903?]

Manuscrits

  • Collections du CIRDOC
Antoine - Junior Sans / L'oïdium et lous chimistos del Nord - 
Ms 493

  • Collections Société archéologique scientifique et littéraire de Béziers - Dépôt au CIRDOC (SAB-B-1-1/B-1-33)
Envois à Louis Theveneau
  1. Epitro IV del félibre (1872) - A Moussu Louis Theveneau (1872)  - A Moussu Louis Bounet Membre de nostro academio, President de las Courridos en 1863-64-65 e President de la Liro Bezièirenco (1872)

  2. A Moussu Donadieu , avoucat e felibre de retour de soun viage d'Italio (1873)

  3. A Moussu Louis Theveneau ancian secretari de la Soucietat del Saloun (1874) : A M. Gabriel Azaïs … à l'autoú Las Vesprados de Clairac (1874) - A M. Baltazar Floret paire de la Bourrido agatenco (1866)

  4. Per sa bouno annado A Moussu Louis Theveneau : A la Gènto Eloïso (1874)

  5. A Moussu Louis Theveneau :  A Moussu Camilo Laforgo ancien CounseliéGeneral de nostre Despartament e prouprietàri à Quaranto (1874)

  6. Uno visito al Pensiounat de l’Immaculado Councepciéu des Fraires de la Doutrino crestiano de Beziés (1875)

  7. A Moussu Louis Theveneau (que se capitavo la fèsto) - Brinde pourtat al banquet oufert as tres prumiés grands pris de Roumo 11 janviè 1875 + note du 3 dec. 1872 (1875)

  8. A Louis Theveneau prouprietari de Maussac : Au noble e ilustre Mistral (1875) - a Frederic Donnadieu - au noble autoù de la Miougrano Téodor Aubanèu - [lettre de Franquet] (1876) - a Gabriel Azaïs - a Binjamin Fabre  (1875) - au noble e ilustre Roumaniho lou paire del Felibrige (1875) - A Madamo Louis Bounet (1875)

  9. Lou Devignaire : Al brave amic Louis Theveneau - Lou Devignaire - Descouverto d'un felibre de mai [Chuchet] (1876)

  10. A Moussu Louis Theveneau (1876) : Respounso de Leonso Lieber à Victor Sahuc que demoro à Maraussan - Lou jour de ma naissènso (1876)

  11. A Moussu Louis Theveneau (1878) : A Jan Laurés l'autou del Campestre (1878) [+ billet quatrain]

Envois à Frédéric Donnadieu
  1. A la Franço, ma maire, à ma noblo Patrio : A moussu Frederic Dounadiéu, avoucat, membre de la Soucietat del Saloun (1872) - A la Franço, ma maire, à ma noblo Patrio

  2. Epitro A moussu Louis Bounet membre de nostre Académio président de la Courridos… (1872) : Per las archivos de la Souciétét arquéoulougico…(1873) - Pregario pèr moun pichot efant Ramound (1873) - Lou jour de ma naissènso (1872)

  3. A Moussu Frederic Donnadieu avoucat et felibre - Passant, planto-t'aissis e s'as lesoú, legis [Vicaria photographe] (1873)

  4. Nostre boun tuc (1873)

  5. Moun segound sounet a Moussu Frederic Donnadieu (1873)

  6. Encaro mai bèit telados que n'où pas vist l'aigo... (1876) : A Benjamin Fabre 25 mai 1876 -  [lettre de Franquet] - Lou cop del mitan a l’intrepide e bravo fraire Zefir - Dedicacio as tres exemplaris de mas Bèit telados - A Jousè Roumaniho (1876) - Au counfraire Louis Roumiéu (1876) -  La Crous de l'Amistat a Frederi Mistral (1876) - A ma cousino Maria (1876) + La Crous de l'Amistat [sur papier lettre de Junior Sans] (1876)

  7. A Moussu Frederic Donnadieu, avoucat, à moun counfraire en Felibrige - A Binjamin Fabre (1876)

  8. A Moussu Frederic Donnadieu avoucat et felibre, lou felibre de la naveto : Lou Pecat d'Adam (1860) - Aissi d'ount ven l'expressiéu Foutre un Tap (1865)

  9. A moun valènt counfraire en Felibrige, à Moussu Frederic Donnadieu… (1877) - Brinde per lou felibre Chalamel Ernest (1877) - Brinde pourtat al banquet de la maje festo del Felibrige lou bel jour de santo Estello (1877)

  10. La gelado del bèl jour de Pascos (1879)

  11. Al felibre Frederic Donnadieu (1881) : Lou darrié adieu à nostre paure amic Francés Reboul (1881)

  12. Souveni amistous e de bouno counfraternitat del felibre Junior Sans (1882) : Nostro Prouclamaciou per Moussu Bounifasso e damo Jaquelino (1882) -  Cansou de Carnabal per Moussu Bounifasso e damo Jaquelino (1882) - Cansou de Carnabal per Moussu Bounifasso e damo Jaquelino (1882) [imprimé] - Brinde pourtat al banquet de la Fèsto-majo de Santo Estello (1882).

  13. Al vice-sendic de la mantanenso del Lengadoc en Frederic Donnadieu (1885) - Acrostico (1885) - Al brave felibre majoural En Francès Delille (1885) - A la noble e digno véuso del coumandant Leon Farret... (1885)

  14. A Moussu Frederic Donnadieu Président de la Soucietet arqueoulougico... (1885) : A la noble e digno véuso del coumandant Leon Farret (1885) - Lou dansaire de cordo e lou balancié, fablo imitado de Florian (1884)

  15. Al felibre majoural en Frederic Donnadieu president de la mantenso del Lengadoc - Lou jour des morts (1886) - A moun counfraire En Roco-Ferriémajoural en felibrige... (1886)

  16. Al felibre majoural en Frederic Donnadieu sendic de la mantenenso del Lengadoc (1882) - A nostro Coupo (1882)

  17. Al felibre majoural en Frederic Donnadieu sendic de la mantenenso del Lengadoc… Souvené de bouno amistat (1886) - A Moussu Louis Heirissoun (1865) - Al félibre majoural En Melquior Barthès…(1886) - lettre de Fernand Barthès du 12 février 1886 [copie] - A Moussu lou Vicomte de Margoun (1886)) - A Madamo e Moussu Adrian Jaloux à l’oucasieu de la naissenso de sa filho Margarido, à soun bèl castel de Sant-Geniès, tout prèp de Carcassouno (1886)

  18. Al félibre majoural en Frederic Donnadieu (1887) - lettre à Monsieur Augustin Gontier Directeur fondateur du Cercle catholique d'ouvriers 27 août 1887) [copie] - A Moussu Augustin Gontié (1887)

  19. Al Sendic de la mantanenso del Lengadoc en Frederic Donnadieu (1887) - Al brave e digne Canounge Miquèl Silhol curat de la parroquio Santo Madaleno (1887) - A Nostro-Damo de Lourdo Cantico (1887)

  20. Al felibre Majoural En Frederic Donnadieu sendic de la mantanenso del Lengadoc a l'autou des Precursous des Felibres - A moussu e gai confraire - (1889)

  21. Epitro V del Félibre Junior Sans (1880)

Correspondance

Gaston Jourdanne / Félibres majoraux. Portraits, notes biographiques et bibliographiques - CIRDOC Ms 886

Recueil correspondance Junior Sans - Joseph Loubet (9 lettres avec 6 pièces de poésies) - Bibliothèques de Montpellier Métropole, Ms. 480

Iconographie

Portrait de Junior Sans âgé, Peinture huile sur toile sous cadre, signée Frère Sénateur Martin (22 juin 1885)
CIRDOC, Réserve (acquisition 2015-25)

Album photographique de Junior Sans, photographies famille Sans, Sauret, Cahuzac (Maureilhan - Bordeaux)
CIRDOC, Réserve (acquisition 2015-26)

Bibliographie sur Junior Sans

JP Bedard, « Junior Sans », La Cigalo lengadouciano, n.106, mars 1921, p. 146-167.

Gilles Bancarel, « Les séjours mal connus de Mistral à Béziers et les félibres du biterrois », Bulletin de la Société archéologique scientifique et littéraire de Béziers, 2011, p. 67-84.

Gilles Bancarel, « Junior Sans un disciple de Mistral, témoin de 30 ans d’actualité biterroise » dans : Los que fan viure e treslusir l’occitan, Xe Congrès de l’AIEO, Béziers 12-19 juin 2011, ed. Carmen Alén Garabato, Claire Torreilles, Marie-Jeanne Verny, (Limoges, Lambert, Lucas, 2014), p. 796-803.
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