Mourier, Marie (1922-2011)
< Vallon, Marie (1922-2011) (nom de jeune fille)
Marie Vallon est née le 7 mars 1922 à Saint-Jeure-d'Andaure, près de Saint-Agrève en Nord Ardèche. Elle avait trois ans quand sa famille a déménagé pour aller exploiter une petite ferme, à La Roue, commune de Vaudevant. C'est dans ce village qu'elle est allée à l'école et a pris le goût de lire et d'écrire. Mais, à douze ans, « elle en sait bien assez », comme disaient les gens. Il y avait beaucoup de travail à la maison avec les sœurs et les frères – Marie était la seconde de douze enfants. Elle est louée dans les fermes à l'entour pour garder les chèvres et les moutons...
École terminée, Marie Vallon aime toujours lire. Lire et... écrire. La fillette, puis la jeune fille, écrit donc pour se raconter des histoires, à la façon des travaux scolaires ou des revues dont la famille est friande. On la dit « dans la lune ».
À vingt ans, elle épouse Henri Mourier, de Saint-Félicien, et c'est la même vie qui continue, à la fois dure et heureuse. À son tour d'élever ses enfants, nombreux, et d'aider son mari dans les champs. Elle n’a plus beaucoup beaucoup de temps pour écrire, mais il y a toujours le plaisir de chanter – elle est bonne chanteuse.
C'est à l'occasion d'un accident cruel où un de ses fils perd la vie que l'écriture revient dans la vie de Marie Mourier. Pour conjurer la douleur, le besoin d'écrire s'impose. Elle commence un texte, un poème, qu'elle reprendra dix ans plus tard. Puis les enfants grandissent, son époux disparaît, elle a du temps libre. L'envie la prend de raconter ce qu'elle a vécu, pour ses enfants et les petits-enfants qui arrivent. Naissent alors histoires, poèmes et chansons, en français dans un premier temps, puis en occitan quand elle croise la route de l'association Parlarem en Vivarés.
Marie Mourier chante ses chansons sur les ondes d'une radio locale, dans des veillées... Ses histoires, ses poèmes trouvent place dans le journal de l'association, Lo Grinhon. C'est pour ce journal qu'elle va faire quelque chose qu'elle n'avait jamais fait, peut-être même pas imaginé : écrire dans sa langue d'enfance et de vie – elle l'a toujours parlée avec son mari – dans ce « patois » méprisé, l'occitan. Au rythme de trois ou quatre numéros par an, elle va dérouler ses souvenirs, faire les portraits de personnages pittoresques, inventer des histoires, des contes...
Tous ces textes, une cinquantaine, ont été édités par Parlarem en Vivarés.
Marie Mourier est décédée le 25 septembre 2011.
- Quand èro petiotona, Parlarem en Vivarés, Annonay, 2007. En occitan.
- Quand èro petiotona / Quand j’étais petite, Parlarem en Vivarés, Annonay, 2017. Occitan / français.
Quelques articles saisonniers dans La bulle verte, bulletin de l'Office du Tourisme de Saint-Félicien (07).
Participation aux enregistrements :
- Ieu savo 'na chançon, CMTRA-Parlarem en Vivarés, K7 n° 1 de l'Atlas sonore Rhône-Alpes, 1989, reédition CD en 1996.
- Haut-Vivarais, CMTRA-Parlarem en Vivarés, K7 n° 5, Atlas sonore Rhône-Alpes, 1992.
NB : Un « sentier d’interprétation » est en préparation « Sur les pas de Marie Mourier » à Vaudavent, sa commune d’enfance.
Mourier, Marie (1922-2011)
< Vallon, Marie (1922-2011) (nom de naissença)
Marie Vallon es naissuá lo 7 de març de 1922 ès Sant Geure d'Andaure, dau latz de Sant Agreve en Ardecha de naut. Aviá tres ans quand la familha se meirèt per anar faire valer una petita ferma, ès La Roá, sus la comuna d'ès Vaudavent. Qu'es dins 'quelo vilatge qu’anèt a l'escòla e que prenguèt lo gost de legir e d'escriure. Mas, a dotze ans, « ne'n sap ben pro » coma disián lo monde. I aviá ben de travalh a la maison daube las sorretas e los frairons – Marie èra la segonda d’una mainaa de dotze enfants. Se loièt dins las fermas dau caire per gardar las chiauras e las feàs...
Escòla 'chabaa, Marie Vallon ama totjorn legir. Legir e... escriure. La filheta, puei la joina filha, escriu doncas per se contar d'istòrias, dau biais de las escrituras escolaras o de las revistas que la familha se ne’n galava. La dison « gaita-luna »...
A vint ans, marida Henri Mourier d'ès Sant Farcian. E qu'es la mesma viá que contunha, au còp dura e eürosa. A son torn d'abarir sos enfants, nombrós, d'aidar son òme per los champs. A plus gaire de temps per escriure mas i a totjorn lo plaser de chantar – es una fina chantaira.
Qu'es a l'ocasion d'un auvari cruèl, la perda accidentala d'un garçon, que l'escritura tòrna dins la viá de Marie Mourier. Per conjurar la dolor, lo besonh d'escriure s'impausa. Comença un tèxte, un poèma, que tornará prendre detz ans mai tard. Puei los enfants venon grands, son òme dispareis, a mai de temps. L'enveia la pren de contar çò qu'a viuput, per sos enfants e los petits-enfants qu'arrivan. Espelissan alòrs istòrias, poèmas e chançons, en francés d’en promeir, puei en occitan quand crosa la rota de l'associacion Parlarem en Vivarés.
Marie Mourier chanta sas chançons sus las ondas d'una ràdio locala, dins de velhaas... Sas istòrias, sos poèmas tròvan plaça dins lo jornalet de l'associacion, Lo Grinhon. Per aquesto jornal, vai faire quaucòm qu'aviá jamai fait, benlèu pasniu imaginat : escriure dins sa lenga d'enfança e de viá – a totjorn parlat daube son òme – dins aquesto patois mespresat, l'occitan. Au ritme de tres o quatre numeros per an, vai debanar sos sovenirs, faire los retraits de personatges pintoresques, inventar d'istòrias, de contes...
Tots 'quelos textes, un cinquantenat, son estats editats per Parlarem en Vivarés.
Marie Mourier meriguèt lo 25 de setembre de 2011.
- Quand èro petiotona, Parlarem en Vivarés, Annonay, 2007. En occitan.
- Quand èro petiotona / Quand j’étais petite, Parlarem en Vivarés, Annonay, 2017. Occitan / français.
Quauques articles sasonièrs dins La Bulle verte, bulletin de l'Ofici de Torisme d'ès Sant Farcian.
Participacion aus enregistraments de :
- Ieu savo 'na chançon, CMTRA-Parlarem en Vivarés, K7 n° 1 de l'Atlas sonore Rhône-Alpes, 1989, reédition CD en 1996.
- Haut-Vivarais, CMTRA-Parlarem en Vivarés, K7 n° 5, Atlas sonore Rhône-Alpes, 1992.
NB : Un « sentier d’interprétation : Sur les pas de Marie Mourier » se prepara es Vaudavent, sa comuna d’enfança.
Seuzaret, Jules (1874-1956)
Jules Seuzaret est né à Juvinas en Ardèche le 18 juillet 1874. Installé en Algérie à partir de 1917, il y est employé comme fonctionnaire des Eaux et Forêts. Toute sa carrière se déroule en Algérie d’où il poursuit, à côté de ses occupations professionnelles, d’importants travaux de philologie romane consacrés au dialecte du Vivarais sa région natale. Il décède à Constantine en 1956.
Très tôt, Jules Seuzaret s'intéresse à l’étude de son dialecte en poète et en érudit. Il adhère au félibrige en 1917, date de son installation à Constantine, et maintient des relations très étroites avec les félibres dont l’éditeur Paul Ruat de Marseille. En 1933, les Archives départementales de l’Ardèche lui communiquent, à Constantine, le Compoix de Juvinas de 1673, pour lui permettre de poursuivre ses travaux sur la langue occitane. Il publie plusieurs études d’histoire et d’ethnologie sur le Vivarais, participe aux activités de la Société amicale Languedoc et Provence de Constantine tout en entretenant une importante correspondance érudite.
En octobre 1950, au bout de vingt années de travail Jules Seuzaret a achevé son dictionnaire. L’ouvrage qui compte plus de 2000 pages dactylographiées est précédé d’une introduction, étude historique et linguistique de tous les dialectes en général et des dialectes vivarois en particulier. Le dictionnaire qui comprend plus de 30 000 termes et locutions du dialecte bas-vivarois contient définitions, comparatifs, synonymes ou antonymes enrichies de dictons, proverbes locaux ou citations d’auteur occitan. Cet ouvrage, inédit à ce jour, est connu par le seul exemplaire conservé au CIRDOC où il a été déposé par ses descendants.
« Notes diverses sur la Confrérie du Saint Esprit dite des Sabatiers d'Aubenas (1308-1541) », Revue du Vivarais, 1936 (1-2).
« Le Vivarais du point de vue linguistique et ethnographique », Revue du Vivarais, avr.-juin 1942.Chambouleyron, Auguste (1931-2014)
Auguste Chambouleyron est né le 20 avril 1931 à Montagnac sur la commune de Saint Andéol de Vals, en Ardèche. Il a eu une enfance paysanne près de la rivière La Volane. Puis il a été enseignant en français, histoire, géographie, gestion, dans des lycées du département : Largentière, Le Teil et Annonay où il a fini sa carrière. Idéaliste, humaniste, il a foi en l'homme et milite au Parti Communiste. Avide de connaissance, il a étudié un certain nombre de langues étrangères : russe, chinois... Sans oublier sa langue maternelle..
Chambouleyron a écrit pour Lo Grinhon, le journal trimestriel interne de l'association Parlarem en Vivarés, des textes courts contant ses souvenirs d'enfance, traçant les portraits de personnes de sa famille ou du voisinage. Ces textes sont répartis en deux parties intitulées : Letras d'un Raiòu et La Mamet o contava. La langue utilisée est celle de son enfance, l'occitan de la région d'Aubenas, qu'il écrivait dans en graphie classique. Soucieux de se faire comprendre de son entourage, il utilisait parfois des mots du vivaro-alpin de la région d'Annonay, où il était installé depuis longtemps, et avait le souci de joindre à ses écrits un vocabulaire donnant la correspondance entre les deux parlers. Il est mort le 31 janvier 2014.
Son œuvre d'écrivain se résume en une trentaine de textes parus dans Lo Grinhon, de 1997 (n°28) à 2013 (n°77), sous le titre « Letras d’un Raiòu » ou « La mamet o contava » puis rassemblés, accompagnés de photos, d’une carte et de tableaux de sa main, dans une brochure imprimée par ses soins et offerte à sa famille et à ses amis. Une édition publique est envisagée.
« Letras d’un Raiòu » dans Lo Grinhon
- n° 28, prima de 97 : « Març e lo pastre »
- n° 29, estiu de 97 : « E vèja’qui perque me sonhave », « Lo Marevú », « Lo Marcelàs »
- n° 30, endarreir de 97 : « Lo Fernand », « La maire Lucía », « La Victorina delh Clòvis », « La tanta Victorina »
- n° 31, ivern de 97-98 : “Lo cosin Giraud”
- n° 32, prima de 98 : « Quand gardave las chabras »
- n° 38, ivern de 99-2000 : « Quauques proverbes e ditons »
- n° 43, estiu de 2001 : « Aviá ‘na possa coma un soudard », « Recèpta per faire coire un gralhàs »
- n° 45, prima de 2002 : « Dos paures inocents », « lo Toton e la Tatà »
- n° 51, ivern de 2005 : « Costumas d’en bas de dinc lo temps »
- n° 52, prima de 2005 : « Lo paire Colomb d’ès Montanhac »
- n° 54, ivern de 2005-2006 : « Lo paire Fortunet »
- n°63, prima de 2009 : « Lo 8 de mai 1945 vès nosautres »
- n° 65, ivern de 2009 : « Marçau »
- n° 66, prima de 2010 : « Quand moriguèt lo poèta… »
- n° 69, ivèrn de 2011 : « L’òme delh boisson »
- n° 71, estiu de 2011 : « A Sent Ròch vès Antraiga »
- n° 77, prima de 2013 : « Grabuja per d’aiga »
Cronique « La Mamet o contava » dans Lo Grinhon
- n° 34, ivern de 98-99 : « Lo Xavièr la Peta d’ès Lubancs »
- n° 35, prima de 99 : « La vianda d’a l’entorn de l’òs », « l’erba d’a l’entorn delh ranc »
- n° 36, estiu de 99 : « Lo Pière de Tenàs d’ès lo Nogièr »
- n° 37, endarreir de 99 : « L’oncle Ilarion », « Lo Lebraut », « La bòna sœur qu’èra benlèu una espiona »
- n° 39, prima de 2000 : « Atens batema ! »
- n° 40, estiu de 2000 : « Lo petit Jules »
- n° 42, prima de 2001 : « La malimpara »
- n° 44, endarreir de 2001 : « Una istoira de trèva »
- n° 48, prima-estiu de 2003 : « Una glaça per se miralhar »
- n° 50, prima de 2004 : « Charivari »
Poèmes dans Lo Grinhon
- n° 59, endarreir de 2007 : « L’auratge »