Martin, Guy (1933-2008)
- Guiu Martin (forme occitane du nom)
Né le 17 décembre 1933 à La Ciotat (Bouches-du-Rhône), mort à La Ciotat le 26 mai 2008, il est issu d’une famille ciotadenne et marseillaise qui compte des ascendants génois et vendéens, mais aussi alpins (Faucon de Barcelonnette). Son père intègre la marine marchande comme mousse puis, par formations et promotions successives, exerce la profession de chef de cuisine et ensuite d’intendant sur les paquebots des grandes lignes. Sa mère entretenait de forts rapports amicaux avec la petite fille du chansonnier et écrivain marseillais Victor Gelu dont les descendants possédaient une villa aux Lecques (commune de Saint-Cyr-sur-Mer attenant à celle de La Ciotat).
Enfant durant la guerre, il suit ses parents qui se réfugient dans le village contigu de Ceyreste, après des bombardements destructeurs sur La Ciotat. Après l’école primaire et le cours complémentaire locaux, il intègre l’école normale d’Aix-en-Provence. En 1962, mobilisé en Algérie, il est un témoin actif qui prend part au refus du contingent de suivre les généraux putschistes. Il exerce en début de carrière dans l’enseignement primaire dans son département d’origine puis, une fois certifié d’histoire-géographie, il entre dans le secondaire. Cependant, comme il l’a souligné à plusieurs reprises, il sacrifie le développement d’une carrière universitaire à l’enracinement local et à la volonté du vieure au païs. Ainsi exerce-t-il ses fonctions dans quelques postes du Var et des Bouches-du-Rhône, dont La Ciotat et Aubagne. Par la suite, il dispense également des cours pour les étudiants des universités de l’académie d’Aix-Marseille. Par choix délibéré sa vie professionnelle et familiale se déroule à La Ciotat où se trouve sa résidence principale, puis à Vachères (Alpes de Haute-Provence) durant les périodes de congé, village où, avec sa femme Suzanne, elle-même enseignante, ils ont acquis une résidence secondaire dans le cœur du vieux village. Il avoue, parallèlement à son attachement profond à son canton maritime de naissance, une passion pour le haut-pays dont il rappelle que certains de ses ancêtres provençaux sont descendus cf supra, Faucon de Barcelonnette). Ainsi peut-il embrasser, à travers sa lignée et ses lieux de résidence, la diversité complémentaire de l’espace régional.
Dès sa scolarité en École normale (fin des années quarante – début des années cinquante) il manifeste son intérêt pour la langue et la culture provençales, ce qui l’amène à rejoindre le groupe du Calèn de Marsiho, encore affilié au Félibrige et à se lier d’amitié avec le poète marseillais Jòrgi Reboul, Glaudi Barsotti et Lucienne Porte-Marrou, liens qui ne devaient jamais se rompre. Les évolutions sociale, politique, économique et les conservatismes institutionnels l’amènent par la suite à s’engager dans la voie d’un occitanisme toujours tempéré par le souci d’affirmer et de préserver les spécificités de toutes les parties du grand espace d’oc. Il rencontre Robert Lafont, devient un de ses collaborateurs et mène avec lui des réflexions communes en matière économique, d’aménagement du territoire et institutionnelle qui illustrent son engagement et le rôle important qu’il joue dans le nouvel occitanisme des années 60 et suivantes.
Son attachement particulier à la Haute-Provence, complémentaire et non oppositionnel à celui de la Basse-Provence, l’amène à soutenir le développement culturel local, illustration contemporaine de la très ancienne dialectique autura-baissa qu’il a toujours aimé à souligner tout au long de sa vie.
C’est à ce titre qu’il s’engage notamment très tôt dans la défense du milieu contre l’implantation des fusées sur le plateau d’Albion, contre le tracé actuel de l’autoroute B 52 (il existe dans les archives de l’INA un reportage des actualités régionales dans lequel il intervient en sa qualité de géographe pour proposer un tracé alternatif1), contre l’extension du camp militaire de Canjuers.
Très sensibilisé à la cause du catalanisme, il soutient sans relâche les activités du cercle catalan de Marseille, présidé par un opposant résolu au régime franquiste, Francesc Panyella, dont il est l’ami. Son intérêt se manifeste également par l’étude de la langue et de la culture catalanes.
Il participera de façon très active à divers travaux et actions qui aboutiront à fédérer au niveau local les forces qui porteront François Mitterrand à la présidence de la République. Selon le site laregionoccitanie.fr il aurait été « la cheville ouvrière » dans l’élaboration de projets de lois en faveur de l’enseignement des langues de France2. Plus tard, son régionalisme convaincu le portera à être un des fondateurs et le premier président du mouvement « Région Provence », organisation militante dont l’objectif statutairement affiché est de « faire entendre la voix de la Provence dans le débat politique » et d’œuvrer pour « une véritable régionalisation ».
Il ne ménage pas non plus son soutien continu au monde associatif.
Détenteur d’une somme considérable de connaissances spécialisées et reconnu pour ses compétences d’analyste pointu des réalités régionales, il fait preuve au quotidien de ses qualités pédagogiques dans les trois niveaux d’enseignement institutionnels (primaire, secondaire et supérieur), auxquels il convient d’ajouter sa participation à des sessions de formation continue à destination de fonctionnaires ayant besoin d’un éclairage affiné sur l’histoire et le territoire régionaux et enfin à des interventions et à des conférences dans les cadres institutionnel, associatif ou militant.
Pratiquant une approche globale de la problématique régionale, il utilise lui-même volontiers le terme de « géo-histoire » pour mieux l’appréhender. Les innombrables notes qu’il a laissées sur feuilles volantes montrent son souci permanent d’approfondissement de la connaissance de la langue et sa réflexion sur les thématiques politique, économique, culturelle, linguistique et environnementale de la région provençale et plus largement sur l’espace occitan.
Il est enfin important de rappeler que sa position vis à vis de la question de la graphie du provençal a été celle de l’ouverture et de la tolérance, reconnaissant le fait qu’il y a deux orthographes historiques de la langue d’oc en Provence, comme cela est rappelé dans la préface de la méthode d’apprentissage du provençal dont il est le co-auteur avec Alain Barthélemy-Vigouroux. En effet, si leur choix se porte sur la graphie classique, tous deux affirment cependant :
« Quoiqu’il en soit, l’importance de la production écrite de tradition mistralienne en basse Provence, qui continue de prouver sa vitalité de nos jours, impose à toute personne qui souhaite s’approprier la pratique du provençal d’être capable de lire couramment l’orthographe qu’elle utilise, et d’en maîtriser les règles fondamentales afin de pouvoir l’écrire, au prix de quelques vérifications de détails. C’est pourquoi notre manuel comporte une initiation solide à l’orthographe mistralienne. »
(non exhaustive, classement par date de parution)
- MARTIN Guy : Sud ou Occitanie ? Marseille, Lo Calen de Marselha, 1967
- BAYLON Christian, LAFONT Robert, BARSOTTI Claude, MARTIN Guy, POGGIO Yves : Parlam Provençau, version provençale, collection Paraula occitana, Marseille, Lo Calen – GLEP – CREOP, CRDP, 1971 (302 p.)
- Collectif (sous la direction de Robert Lafont) : Le Sud et le Nord, Toulouse, Privat éditeur, 1971 (249 p.) Guy Martin a rédigé le premier chapitre intitulé « Du relief aux hommes » (p. 13 à p. 72)
- MARTIN Guy : Provence au présent, 44 textes d’oc pour les Provençaux d’aujourd’hui, CREP Provence, 1978
- PORTE-MARROU Lucienne, MARTIN Guy (contributeur) : Dançar au païs, Avignon, Institut d’Estudis Occitans Vauclusa-Ventadorn, 1983 (277 p.)
- MARTIN Guy : « Le poète de Marseille, Victor Gelu » (p. 45 à p. 63), in l’ouvrage collectif Victor Gelu Poète de Marseille Marseille au temps de Victor Gelu, Institut d’Études occitanes, Centre Régional d’Études Occitanes de Provence, sans date (1985 ?) (63 p.)
- MARTIN Guy : « Notes sur le parler de Victor Gelu mis en perspective avec l’espace linguistique occitan » (p. 201 à 228) in édition de Nouvè Grané, Centre régional d’études occitanes de Provence, Aix-en-Provence, Université de Provence, 1987 (229 p.) Cette édition du roman de V. Gelu est le fruit du travail collectif d’ « une équipe animée par Gérard Gouiran, composée d’Alain Barthélemy, Jean-Yves Casanova et Guy Martin ».
- Association régionale des professeurs d’histoire et de géographie (ouvrage collectif) : Le Territoire régional Provence, Alpes, Côte d’Azur, Aix-en-Provence, Région Provence Alpes Côte d’Azur – Université d’Aix-Marseille – Institut de géographie, 1992 (168 p.)
- LÈBRE Élie, MARTIN Guy, MOULIN Bernard : Dictionnaire de base français-provençal, Centre regionau d’Estudis occitans Provença, 1992 (432 p.)
- BARTHÉLEMY-VIGOUROUX Alain, MARTIN Guy : Comment écrire le provençal en orthographe classique (brochure), AELOC (snl, sd, vers 1995), 24 p.
- MARTIN Guy, MOULIN Bernard : Grammaire provençale et cartes linguistiques, Aix-en-Provence, Comitat sestian d’Estudis occitans, CREO Provença, 1998 (192 p.)
- MARTIN Guy : « Pratiques et modèles alimentaires en Haute et Basse Provence, 1 – Des origines à la consécration » in revue Le patrimoine de Vachères, publiée par l’association éponyme, n° 15, décembre 1998, 36 p.
- MARTIN Guy : « Pratiques et modèles alimentaires en Haute et Basse Provence, 2 – Une cuisine de la diversité, de l’équilibre et du goût » in revue Le patrimoine de Vachères, publiée par l’association éponyme, n° 16, juillet 1999, 44 p.
- BARTHÉLEMY-VIGOUROUX Alain, MARTIN Guy : Manuel pratique de provençal contemporain Parler, lire et écrire le provençal d’aujourd’hui, Aix-en-Provence, Edisud, 2000 (447 p. + 1 CD). (Deuxième édition : 2007 Troisième édition : 2017)
- FETTUCIARI Jòrgi, MARTIN Guiu, PIETRI Jaume : Dictionnaire provençal-français Diccionari provençau-francés, L’Escomessa, CREO Provença, Aix-en-Provence, Diffusion Edisud, 2003 (571 p.)
(classement par date de parution)
- LERAUT Patrice J. A., Liste systématique et synonymique des lépidoptères de France, Belgique et Corse (2e édition), supplément à Alexanov, 45, rue Buffon, Paris (5e), 1997 (526 p.) : traduction en oc-provençal du résumé de Patrice Léraut relatif aux lépidoptères recensés en Provence, avec carte (p. 385)
- BELLAGAMBA : Dins mon païs, Orange, Grandir, 1999 (20 p.) (adaptation pour la jeunesse)
- BÉRENGUIER Victor : Balthazar, l’âne testard, Saint-Martin de la Brasque, le Lutin malin, 2003 (95 p.) (adaptation pour la jeunesse)
- Lectures occitanes, Avignon, Instituts d’études occitanes, 1975 (disque 33 t., 30 cm, en collaboration avec Pierre Bec et Joseph Migot)
- FOURIÉ Jean, Dictionnaire des auteurs de langue d’Oc de 1800 à nos jours, Aix-en-Provence, Felibrige Edicioun, 2009 (371 p.)
- site data.bnf.fr/guy martin
1. Émission La France défigurée du 22 juillet 73, consultable sur le site de l’I.N.A. : https://www.ina.fr/video/CAF93027867/autoroute-b52-aubagne-toulon-video.html de 00:06:50 à 00:07:45 ↑
2. Rubrique « Biographie des personnes qui ont marqué (ou marquent) l’histoire de l’Occitanie » ↑
3. Documents remis au Cep d’oc, Ostau de Provença, à Aix-en-Provence mais non encore inventoriés ↑
]]>Géographe, historien, linguiste, analyste de la réalité provençale et plus largement occitane, infatigable militant et pédagogue de la langue et de la culture d’oc et tout particulièrement provençale, détenteur d’un savoir encyclopédique en la matière, ce Ciotaden revendiqué a consacré quasiment tous ses instants à cette passion et à cette mission dans lesquelles l’engagement individuel s’alliait intimement au sens du collectif.
Martin, Guy (1933-2008)
- Guiu Martin (forme occitane du nom)
Né le 17 décembre 1933 à La Ciotat (Bouches-du-Rhône), mort à La Ciotat le 26 mai 2008, il est issu d’une famille ciotadenne et marseillaise qui compte des ascendants génois et vendéens, mais aussi alpins (Faucon de Barcelonnette). Son père intègre la marine marchande comme mousse puis, par formations et promotions successives, exerce la profession de chef de cuisine et ensuite d’intendant sur les paquebots des grandes lignes. Sa mère entretenait de forts rapports amicaux avec la petite fille du chansonnier et écrivain marseillais Victor Gelu dont les descendants possédaient une villa aux Lecques (commune de Saint-Cyr-sur-Mer attenant à celle de La Ciotat).
Enfant durant la guerre, il suit ses parents qui se réfugient dans le village contigu de Ceyreste, après des bombardements destructeurs sur La Ciotat. Après l’école primaire et le cours complémentaire locaux, il intègre l’école normale d’Aix-en-Provence. En 1962, mobilisé en Algérie, il est un témoin actif qui prend part au refus du contingent de suivre les généraux putschistes. Il exerce en début de carrière dans l’enseignement primaire dans son département d’origine puis, une fois certifié d’histoire-géographie, il entre dans le secondaire. Cependant, comme il l’a souligné à plusieurs reprises, il sacrifie le développement d’une carrière universitaire à l’enracinement local et à la volonté du vieure au païs. Ainsi exerce-t-il ses fonctions dans quelques postes du Var et des Bouches-du-Rhône, dont La Ciotat et Aubagne. Par la suite, il dispense également des cours pour les étudiants des universités de l’académie d’Aix-Marseille. Par choix délibéré sa vie professionnelle et familiale se déroule à La Ciotat où se trouve sa résidence principale, puis à Vachères (Alpes de Haute-Provence) durant les périodes de congé, village où, avec sa femme Suzanne, elle-même enseignante, ils ont acquis une résidence secondaire dans le cœur du vieux village. Il avoue, parallèlement à son attachement profond à son canton maritime de naissance, une passion pour le haut-pays dont il rappelle que certains de ses ancêtres provençaux sont descendus cf supra, Faucon de Barcelonnette). Ainsi peut-il embrasser, à travers sa lignée et ses lieux de résidence, la diversité complémentaire de l’espace régional.
Dès sa scolarité en École normale (fin des années quarante – début des années cinquante) il manifeste son intérêt pour la langue et la culture provençales, ce qui l’amène à rejoindre le groupe du Calèn de Marsiho, encore affilié au Félibrige et à se lier d’amitié avec le poète marseillais Jòrgi Reboul, Glaudi Barsotti et Lucienne Porte-Marrou, liens qui ne devaient jamais se rompre. Les évolutions sociale, politique, économique et les conservatismes institutionnels l’amènent par la suite à s’engager dans la voie d’un occitanisme toujours tempéré par le souci d’affirmer et de préserver les spécificités de toutes les parties du grand espace d’oc. Il rencontre Robert Lafont, devient un de ses collaborateurs et mène avec lui des réflexions communes en matière économique, d’aménagement du territoire et institutionnelle qui illustrent son engagement et le rôle important qu’il joue dans le nouvel occitanisme des années 60 et suivantes.
Son attachement particulier à la Haute-Provence, complémentaire et non oppositionnel à celui de la Basse-Provence, l’amène à soutenir le développement culturel local, illustration contemporaine de la très ancienne dialectique autura-baissa qu’il a toujours aimé à souligner tout au long de sa vie.
C’est à ce titre qu’il s’engage notamment très tôt dans la défense du milieu contre l’implantation des fusées sur le plateau d’Albion, contre le tracé actuel de l’autoroute B 52 (il existe dans les archives de l’INA un reportage des actualités régionales dans lequel il intervient en sa qualité de géographe pour proposer un tracé alternatif1), contre l’extension du camp militaire de Canjuers.
Très sensibilisé à la cause du catalanisme, il soutient sans relâche les activités du cercle catalan de Marseille, présidé par un opposant résolu au régime franquiste, Francesc Panyella, dont il est l’ami. Son intérêt se manifeste également par l’étude de la langue et de la culture catalanes.
Il participera de façon très active à divers travaux et actions qui aboutiront à fédérer au niveau local les forces qui porteront François Mitterrand à la présidence de la République. Selon le site laregionoccitanie.fr il aurait été « la cheville ouvrière » dans l’élaboration de projets de lois en faveur de l’enseignement des langues de France2. Plus tard, son régionalisme convaincu le portera à être un des fondateurs et le premier président du mouvement « Région Provence », organisation militante dont l’objectif statutairement affiché est de « faire entendre la voix de la Provence dans le débat politique » et d’œuvrer pour « une véritable régionalisation ».
Il ne ménage pas non plus son soutien continu au monde associatif.
Détenteur d’une somme considérable de connaissances spécialisées et reconnu pour ses compétences d’analyste pointu des réalités régionales, il fait preuve au quotidien de ses qualités pédagogiques dans les trois niveaux d’enseignement institutionnels (primaire, secondaire et supérieur), auxquels il convient d’ajouter sa participation à des sessions de formation continue à destination de fonctionnaires ayant besoin d’un éclairage affiné sur l’histoire et le territoire régionaux et enfin à des interventions et à des conférences dans les cadres institutionnel, associatif ou militant.
Pratiquant une approche globale de la problématique régionale, il utilise lui-même volontiers le terme de « géo-histoire » pour mieux l’appréhender. Les innombrables notes qu’il a laissées sur feuilles volantes montrent son souci permanent d’approfondissement de la connaissance de la langue et sa réflexion sur les thématiques politique, économique, culturelle, linguistique et environnementale de la région provençale et plus largement sur l’espace occitan.
Il est enfin important de rappeler que sa position vis à vis de la question de la graphie du provençal a été celle de l’ouverture et de la tolérance, reconnaissant le fait qu’il y a deux orthographes historiques de la langue d’oc en Provence, comme cela est rappelé dans la préface de la méthode d’apprentissage du provençal dont il est le co-auteur avec Alain Barthélemy-Vigouroux. En effet, si leur choix se porte sur la graphie classique, tous deux affirment cependant :
« Quoiqu’il en soit, l’importance de la production écrite de tradition mistralienne en basse Provence, qui continue de prouver sa vitalité de nos jours, impose à toute personne qui souhaite s’approprier la pratique du provençal d’être capable de lire couramment l’orthographe qu’elle utilise, et d’en maîtriser les règles fondamentales afin de pouvoir l’écrire, au prix de quelques vérifications de détails. C’est pourquoi notre manuel comporte une initiation solide à l’orthographe mistralienne. »
(non exhaustive, classement par date de parution)
- MARTIN Guy : Sud ou Occitanie ? Marseille, Lo Calen de Marselha, 1967
- BAYLON Christian, LAFONT Robert, BARSOTTI Claude, MARTIN Guy, POGGIO Yves : Parlam Provençau, version provençale, collection Paraula occitana, Marseille, Lo Calen – GLEP – CREOP, CRDP, 1971 (302 p.)
- Collectif (sous la direction de Robert Lafont) : Le Sud et le Nord, Toulouse, Privat éditeur, 1971 (249 p.) Guy Martin a rédigé le premier chapitre intitulé « Du relief aux hommes » (p. 13 à p. 72)
- MARTIN Guy : Provence au présent, 44 textes d’oc pour les Provençaux d’aujourd’hui, CREP Provence, 1978
- PORTE-MARROU Lucienne, MARTIN Guy (contributeur) : Dançar au païs, Avignon, Institut d’Estudis Occitans Vauclusa-Ventadorn, 1983 (277 p.)
- MARTIN Guy : « Le poète de Marseille, Victor Gelu » (p. 45 à p. 63), in l’ouvrage collectif Victor Gelu Poète de Marseille Marseille au temps de Victor Gelu, Institut d’Études occitanes, Centre Régional d’Études Occitanes de Provence, sans date (1985 ?) (63 p.)
- MARTIN Guy : « Notes sur le parler de Victor Gelu mis en perspective avec l’espace linguistique occitan » (p. 201 à 228) in édition de Nouvè Grané, Centre régional d’études occitanes de Provence, Aix-en-Provence, Université de Provence, 1987 (229 p.) Cette édition du roman de V. Gelu est le fruit du travail collectif d’ « une équipe animée par Gérard Gouiran, composée d’Alain Barthélemy, Jean-Yves Casanova et Guy Martin ».
- Association régionale des professeurs d’histoire et de géographie (ouvrage collectif) : Le Territoire régional Provence, Alpes, Côte d’Azur, Aix-en-Provence, Région Provence Alpes Côte d’Azur – Université d’Aix-Marseille – Institut de géographie, 1992 (168 p.)
- LÈBRE Élie, MARTIN Guy, MOULIN Bernard : Dictionnaire de base français-provençal, Centre regionau d’Estudis occitans Provença, 1992 (432 p.)
- BARTHÉLEMY-VIGOUROUX Alain, MARTIN Guy : Comment écrire le provençal en orthographe classique (brochure), AELOC (snl, sd, vers 1995), 24 p.
- MARTIN Guy, MOULIN Bernard : Grammaire provençale et cartes linguistiques, Aix-en-Provence, Comitat sestian d’Estudis occitans, CREO Provença, 1998 (192 p.)
- MARTIN Guy : « Pratiques et modèles alimentaires en Haute et Basse Provence, 1 – Des origines à la consécration » in revue Le patrimoine de Vachères, publiée par l’association éponyme, n° 15, décembre 1998, 36 p.
- MARTIN Guy : « Pratiques et modèles alimentaires en Haute et Basse Provence, 2 – Une cuisine de la diversité, de l’équilibre et du goût » in revue Le patrimoine de Vachères, publiée par l’association éponyme, n° 16, juillet 1999, 44 p.
- BARTHÉLEMY-VIGOUROUX Alain, MARTIN Guy : Manuel pratique de provençal contemporain Parler, lire et écrire le provençal d’aujourd’hui, Aix-en-Provence, Edisud, 2000 (447 p. + 1 CD). (Deuxième édition : 2007 Troisième édition : 2017)
- FETTUCIARI Jòrgi, MARTIN Guiu, PIETRI Jaume : Dictionnaire provençal-français Diccionari provençau-francés, L’Escomessa, CREO Provença, Aix-en-Provence, Diffusion Edisud, 2003 (571 p.)
(classement par date de parution)
- LERAUT Patrice J. A., Liste systématique et synonymique des lépidoptères de France, Belgique et Corse (2e édition), supplément à Alexanov, 45, rue Buffon, Paris (5e), 1997 (526 p.) : traduction en oc-provençal du résumé de Patrice Léraut relatif aux lépidoptères recensés en Provence, avec carte (p. 385)
- BELLAGAMBA : Dins mon païs, Orange, Grandir, 1999 (20 p.) (adaptation pour la jeunesse)
- BÉRENGUIER Victor : Balthazar, l’âne testard, Saint-Martin de la Brasque, le Lutin malin, 2003 (95 p.) (adaptation pour la jeunesse)
- Lectures occitanes, Avignon, Instituts d’études occitanes, 1975 (disque 33 t., 30 cm, en collaboration avec Pierre Bec et Joseph Migot)
- FOURIÉ Jean, Dictionnaire des auteurs de langue d’Oc de 1800 à nos jours, Aix-en-Provence, Felibrige Edicioun, 2009 (371 p.)
- site data.bnf.fr/guy martin
1. Émission La France défigurée du 22 juillet 73, consultable sur le site de l’I.N.A. : https://www.ina.fr/video/CAF93027867/autoroute-b52-aubagne-toulon-video.html de 00:06:50 à 00:07:45 ↑
2. Rubrique « Biographie des personnes qui ont marqué (ou marquent) l’histoire de l’Occitanie » ↑
3. Documents remis au Cep d’oc, Ostau de Provença, à Aix-en-Provence mais non encore inventoriés ↑
Perre, Margueritte
Marguerite Perre est l’élève de Blanche Selva, musicienne réputée, disciple et amie de Vincent d’Indy et de Deodat de Séverac qui lui fait partager ses idées régionalistes, car elle se dit « catalane de race » et vit de 1926 à 1936 à Barcelone.
Marguerite Perre est présente à la Journée musicale en l’honneur de Blanche Selva qui a lieu le 30 août 1926. Cette manifestation, à laquelle participent de nombreux élèves professeurs venus de pays divers, est une démonstration de l’enseignement de Blanche Selva dans son domaine du Mas del Sol, près de Brive (école d’été auquel Melle Perre a peut-être participé), suivie d’un concert au théâtre de Brive. Cette journée fait partie des manifestations demandées par la municipalité de Brive, en accord avec la Fédération Régionaliste de France, à l’occasion de son Congrès régional à Brive (28 août- 3 septembre).
En 1934, elle effectue un voyage à Barcelone. À l’Académie de Musique elle rencontre Joan Llongueres, une connaissance de Pierre Rouquette. Avec ce dernier, elle envisage l’année suivante de réaliser « une traduction du catalan au français du livre de Blanche Selva sur les Sonates de Beethoven ».
En 1939, elle se repose à St Barthélémy-le-Pin (Ardèche). Elle lit alors La Legenda d’Esclarmonda. Cette œuvre en occitan de Valèri Bernard, (publiée en 1936 par la Societat d’Estudis Occitans et imprimé à Barcelone par l’Oficina de Relacions Meridionals de Josep Carbonell), l’« emballe beaucoup ».
Lorsque Pierre Rouquette organise en 1938 à Marseille le Comité de Secours aux Intellectuels Catalans, Marguerite Perre participe à l’œuvre. Elle donne son obole, puis logera à son domicile en Avignon, 15, rue Banasterie, entre 1940 et 1942, le sculpteur catalan en exil Enric Casanovas (1882-1948). En effet, Pierre Rouquette accueille des intellectuels républicains qui ont fui la dictature de Franco ; il leur sert de boîte aux lettres et centralise les informations de la communauté dispersée. Ainsi le poète Carles Riba et sa famille sont logés un temps à Marseille chez les demoiselles Tellier et Guiot. Grâce à Pierre Rouquette, Marguerite Perre fait ainsi la connaissance d’intellectuels catalans, comme Francesc Trabal. Josep Pous i Pagés ou Carles Riba. Elle gardera contact avec certains ou demandera de leurs nouvelles.
Louis Gros, provençaliste et imprimeur typographe chez Aubanel à Avignon, écrit à son ami Pierre Rouquette le 29 décembre 1941 : « ai travaia a uno charradisso que Mademisello Perro me demandavo per un groupamen souciau feminin ». Nous n’en savons pas plus. Cette information pourrait suggérer de la part de la musicienne un engagement civique.
Pierre Rouquette, qui a animé une section provençale de la Societat d’Estudis Occitans (SEO) avant la guerre, fonde et dirige à la Libération le Centre d’Etudes Provençales du nouvel Institut d’Estudis Occitans (IEO) plus tard appelé Centre Provençal d’Etudes Occitanes. Il conçoit le Centre comme une institution de caractère universitaire fédérant des groupes d’études provençales dans les domaines les plus divers : langue occitane d’abord, mais aussi histoire, civilisation, droit, art, musique, folklore… destinée à donner corps à une culture occitane globale porteuse d’avenir, en s’inspirant de l’exemple de la Catalogne. Dans cet esprit, il a le projet d’un « Concert de musique occitane, par Marguerite Perre », parmi les manifestations prévues par le Centre Provençal pour l’année scolaire 1945-46. Le secrétaire général de l’IEO, Ismaël Girard, dans sa présentation de l’IEO rédigée le 29 octobre 1945 (7 pages multicopiées), fait état du projet.
La correspondance avec Pierre Rouquette nous informe par ailleurs de deux interventions de la musicienne en 1945. Elle illustre au piano une conférence sur Chopin. En 1945 elle participe à la fête provençalo-catalane qui a lieu à Saint-Rémy le dimanche 30 décembre. Cette manifestation de fraternité est organisée par le peintre catalan réfugié Franch-Clapers. La professeure de musique y interprète notamment des sardanes et dirige une chorale d’enfants chantant des chants provençaux (pour cela elle sollicite Pierre Rouquette pour qu’il traduise certains chants du catalan en provençal).
Le projet musical prévu en 1945 se concrétise deux ans plus tard par un « Récital de Piano donné par Mademoiselle Marguerite Perre, le Mardi 6 Mai 1947, 15 Rue Edouard-Delanglade, Marseille » sous l’égide de l’ «IEO Centre Prouvençau ». Le récital fait la part belle à Vincent d’Indy, tandis que Lluis Millet, Joan Manen, J. Garreta, Enric Morera, Olivier Messiaen (né à Avignon en 1908), Déodat de Séverac, Gabriel Fauré et Emmanuel Chabrier complètent cette soirée régionaliste.
En dépit de la minceur des sources - essentiellement la correspondance reçue par Pierre Rouquette – s’esquisse le portrait d’une musicienne régionaliste, femme de progrès, qui apporta sa contribution à la vie culturelle occitane.
Marguerite Perre, professeur privée de piano d’Avignon et amie de l’occitaniste marseillais Pierre Rouquette avec lequel elle partage en particulier un catalanisme militant.
Perre, Margueritte
Marguerite Perre est l’élève de Blanche Selva, musicienne réputée, disciple et amie de Vincent d’Indy et de Deodat de Séverac qui lui fait partager ses idées régionalistes, car elle se dit « catalane de race » et vit de 1926 à 1936 à Barcelone.
Marguerite Perre est présente à la Journée musicale en l’honneur de Blanche Selva qui a lieu le 30 août 1926. Cette manifestation, à laquelle participent de nombreux élèves professeurs venus de pays divers, est une démonstration de l’enseignement de Blanche Selva dans son domaine du Mas del Sol, près de Brive (école d’été auquel Melle Perre a peut-être participé), suivie d’un concert au théâtre de Brive. Cette journée fait partie des manifestations demandées par la municipalité de Brive, en accord avec la Fédération Régionaliste de France, à l’occasion de son Congrès régional à Brive (28 août- 3 septembre).
En 1934, elle effectue un voyage à Barcelone. À l’Académie de Musique elle rencontre Joan Llongueres, une connaissance de Pierre Rouquette. Avec ce dernier, elle envisage l’année suivante de réaliser « une traduction du catalan au français du livre de Blanche Selva sur les Sonates de Beethoven ».
En 1939, elle se repose à St Barthélémy-le-Pin (Ardèche). Elle lit alors La Legenda d’Esclarmonda. Cette œuvre en occitan de Valèri Bernard, (publiée en 1936 par la Societat d’Estudis Occitans et imprimé à Barcelone par l’Oficina de Relacions Meridionals de Josep Carbonell), l’« emballe beaucoup ».
Lorsque Pierre Rouquette organise en 1938 à Marseille le Comité de Secours aux Intellectuels Catalans, Marguerite Perre participe à l’œuvre. Elle donne son obole, puis logera à son domicile en Avignon, 15, rue Banasterie, entre 1940 et 1942, le sculpteur catalan en exil Enric Casanovas (1882-1948). En effet, Pierre Rouquette accueille des intellectuels républicains qui ont fui la dictature de Franco ; il leur sert de boîte aux lettres et centralise les informations de la communauté dispersée. Ainsi le poète Carles Riba et sa famille sont logés un temps à Marseille chez les demoiselles Tellier et Guiot. Grâce à Pierre Rouquette, Marguerite Perre fait ainsi la connaissance d’intellectuels catalans, comme Francesc Trabal. Josep Pous i Pagés ou Carles Riba. Elle gardera contact avec certains ou demandera de leurs nouvelles.
Louis Gros, provençaliste et imprimeur typographe chez Aubanel à Avignon, écrit à son ami Pierre Rouquette le 29 décembre 1941 : « ai travaia a uno charradisso que Mademisello Perro me demandavo per un groupamen souciau feminin ». Nous n’en savons pas plus. Cette information pourrait suggérer de la part de la musicienne un engagement civique.
Pierre Rouquette, qui a animé une section provençale de la Societat d’Estudis Occitans (SEO) avant la guerre, fonde et dirige à la Libération le Centre d’Etudes Provençales du nouvel Institut d’Estudis Occitans (IEO) plus tard appelé Centre Provençal d’Etudes Occitanes. Il conçoit le Centre comme une institution de caractère universitaire fédérant des groupes d’études provençales dans les domaines les plus divers : langue occitane d’abord, mais aussi histoire, civilisation, droit, art, musique, folklore… destinée à donner corps à une culture occitane globale porteuse d’avenir, en s’inspirant de l’exemple de la Catalogne. Dans cet esprit, il a le projet d’un « Concert de musique occitane, par Marguerite Perre », parmi les manifestations prévues par le Centre Provençal pour l’année scolaire 1945-46. Le secrétaire général de l’IEO, Ismaël Girard, dans sa présentation de l’IEO rédigée le 29 octobre 1945 (7 pages multicopiées), fait état du projet.
La correspondance avec Pierre Rouquette nous informe par ailleurs de deux interventions de la musicienne en 1945. Elle illustre au piano une conférence sur Chopin. En 1945 elle participe à la fête provençalo-catalane qui a lieu à Saint-Rémy le dimanche 30 décembre. Cette manifestation de fraternité est organisée par le peintre catalan réfugié Franch-Clapers. La professeure de musique y interprète notamment des sardanes et dirige une chorale d’enfants chantant des chants provençaux (pour cela elle sollicite Pierre Rouquette pour qu’il traduise certains chants du catalan en provençal).
Le projet musical prévu en 1945 se concrétise deux ans plus tard par un « Récital de Piano donné par Mademoiselle Marguerite Perre, le Mardi 6 Mai 1947, 15 Rue Edouard-Delanglade, Marseille » sous l’égide de l’ «IEO Centre Prouvençau ». Le récital fait la part belle à Vincent d’Indy, tandis que Lluis Millet, Joan Manen, J. Garreta, Enric Morera, Olivier Messiaen (né à Avignon en 1908), Déodat de Séverac, Gabriel Fauré et Emmanuel Chabrier complètent cette soirée régionaliste.
En dépit de la minceur des sources - essentiellement la correspondance reçue par Pierre Rouquette – s’esquisse le portrait d’une musicienne régionaliste, femme de progrès, qui apporta sa contribution à la vie culturelle occitane.
Girard, Ismaël (1898-1976)
< Delfin Dario (Pseudonyme)
On sait peu de choses de la jeunesse d’Ismaël Girard à Gensac, près de Montpezat, dans le Gers. Si ce n’est ce qu’il put en dire, brièvement lors d’une interview pour Radio-Toulouse publiée dans la revue Per Noste (n° 20, sptembre-octobre 1970) :
« La mia origina sociala e familiala se resumeish ende jo per un mot : Gensac. Aquí vivevan en un temps – parli d’aqueth temps que va dinca la guèrra de 14- 18 – on la vita s’anava au briu de las sasons e deus fruts de la tèrra. Sense autò, sense avion, sens radiò e sense television. A l’ostau, lo Gascon, que’u parlavan cada jorn, mesclat au Francès, mitat l’un, mitat l’aute, coma s’escaijèva. Dehòra, guaire ben sonca lo Gascon »
(Mon origine sociale et familiale se résume pour moi en un mot : Gensac. Là, nous vivions en un temps – je parle de ce temps qui va jusqu’à la guerre de 14-18 – où la vie s’écoulait au fil des saisons et des fruits de la terre. Sans auto, sans avion, sans radio, sans télévision. À la maison, le gascon, nous le parlions chaque jour, mêlé au français, moitié l’un, moitié l’autre, comme cela tombait. Au dehors, guère que le gascon).
Mobilisé au moment de la Première Guerre mondiale, après plus d’un an « viscut au ras deu Rhin » (vécu au bord du Rhin – Òc n° 217, juillet-septembre 1960) il est envoyé en garnison en Avignon, ce qui est pour lui l’occasion de fréquenter la bibliothèque du musée Calvet et les œuvres félibréennes, de rencontrer Valère Bernard et Pierre Rouquette, mais aussi de découvrir, à travers l’ouvrage de Joaquim Folguera, Les Noves valors de la poesia catalana, la poésie catalane et, dit-il, « qu’aqueth sentiment de dignitat que cercavi ençò de nòste sens poder trobà’u, èra ua realitat viva delà deus Pireneus » (que ce sentiment de dignité que je cherchais chez nous sans pouvoir le trouver, était une réalité vivante de l’autre côté des Pyrénées – Ibidem).
Démobilisé, il entreprend des études de médecine à Toulouse et obtient son doctorat de médecine en 1926. Il s’installe alors à Toulouse pour exercer son métier d’une manière apparemment particulière, comme le relève un autre médecin, Max Rouquette, dans l’hommage qu’il lui rend dans le numéro 256 d’Òc :
« Metge, diguèt encara NON a la medecina oficiala, desumanisada, emmandarinada, en causiguent d’èstre aquí encara l’eretge que tant e tant de malautes venguts de l’Occitania tota venián veire per i atrobar garison, paraula umana e consolament »
(Médecin, il dit encore NON à la médecine officielle, déshumanisée, emmandarinée, en choisissant d’être là encore l’hérétique que tant et tant de malades venus de toute l’Occitanie venaient voir pour trouver guérison, parole humaine et consolation ).
Il semble aussi qu’il se rapproche en ce début des années 1920 de l’Action Française ainsi que le révèle une de ses lettres à Pierre Rouquette en date du 16 octobre 1921 :
« Ah ! oui, quelle belle œuvre ils font en Catalogne ! À les connaître et à les mieux connaître j’ai éprouvé autant de satisfaction et de joie libératrice que le jour où j’ai connu l’Action Française. »
Mais l’activité essentielle de Girard est, tout au long de sa vie, tournée vers l’occitanisme.
La révélation, pour Ismaël Girard, ainsi qu’il l’explique dans le numéro 210 de la revue Òc (octobre- décembre 1958), a lieu dès l’école. Après s’être fait taper sur les doigts quand il parlait patois en primaire, il découvre dans le secondaire le cours de gascon dispensé par Léopold Médan aux élèves de 6ème et de 5ème : « […] que’m dèc çò qu’aperam lo « huec sacrat » qu’es devengut lo huec sacrat occitanista » ([...] il me donna ce qu’on appelle le « feu sacré » qui est devenu le feu sacré occitaniste).
Après sa démobilisation, toujours passionné par la langue et la culture gasconnes, il entre en contact avec le Béarnais Michel Camélat avec lequel il se lie d’amitié et commence à collaborer épisodiquement à la revue félibréenne béarnaise Reclams de Biarn e Gascougne. Il devient par ailleurs secrétaire-adjoint de L’Escòla Occitana, école félibréenne qui vient de se créer à Toulouse. C’est aussi à cette époque qu’il rencontre Camille Soula, professeur de physiologie mais aussi ami d’Antonin Perbosc et passionné de littérature et d’arts et qui, comme Girard, est fort sensible à l’exemple catalan. C’est ensemble que, avec Perbosc et Déodat de Séverac, ils fondent en 1923 la « Ligue de la Patrie Méridionale » qui entretient des liens avec le « Comité d’Action des Revendications Nationales du Midi » créé l’année précédente en Provence notamment par Joseph d’Arbaud et Frédéric Mistral-Neveu.
Si cette expérience aboutit assez rapidement à un échec, y compris pour ce qui est d’une de ses émanations qui semblait la plus prometteuse, La Ligue pour la Langue d’Oc à l’École menée par Jean Bonnafous, la fin de l’année 1923 est un tournant majeur pour Ismaël Girard et pour l’occitanisme. En effet, en septembre 1923, après le coup d’État militaire de Primo de Rivera en Espagne, Antoni Rovira i Virgili, Leandre Cervera et Lluis Nicolau d’Olwer, les leaders du parti catalaniste Acció Catalana, pourchassés par le nouveau pouvoir, se réfugient à Toulouse chez Camille Soula. De cette rencontre naît le projet du journal Òc, dont le premier numéro paraît le 27 janvier 1924. Culturel, revendicatif, mettant en avant l’exemple catalan et laissant une place de choix aux catalanistes dans ses colonnes, Òc se veut, comme le note Jean-Frédéric Brun, « l’organe de combat de la renaissance culturelle et linguistique des pays d’oc » (Jean-Frédéric Brun, « Ismaël Girard à travers sa correspondance avec Max Rouquette (I) », Les Cahiers Max Rouquette, n° 4, mais 2010, p. 70-73).
Cette proximité avec le catalanisme donne l’occasion à Girard de diffuser encore plus largement son message. En particulier par le biais de la revue culturelle catalane de Sitges L’Amic de les Arts dont le directeur Joseph Carbonell i Gener lui confie la composition d’un numéro spécial publié en 1927 et consacré à la culture occitane qui aura un grand retentissement, tant en Catalogne que du côté occitan.
En 1930, c’est encore avec Carbonell i Gener et avec Louis Alibert, autre catalanophile travaillant seul à la normalisation de la langue d’oc en s’appuyant sur l’exemple catalan, qu’Ismaël Girard fonde la Société d’Études Occitanes.
Accaparé par son métier, Girard prend un peu de recul dans les années suivantes mais s’évertue tout de même à porter la voix de l’Occitanie au travers notamment d’une collaboration régulière avec la revue médicale catalane de Leandre Cervera, La Medicina Catalana, dans laquelle il tient une rubrique intitulé « Occitania medica ». En 1939 lorsque Carbonell entreprend de développer les activités de la SEO, Ismaël Girard reprend du service. Il participe à l’accueil d’intellectuels catalans réfugiés à Toulouse à la suite de la défaite de la République espagnole et du gouvernement autonome catalan de la Generalitat, action dont Soula est le maître d’œuvre.
On retrouve Ismaël Girard aux affaires après la défaite de la France en 1940 et l’arrivée au pouvoir du maréchal Pétain. Girard reprend alors les commandes d’Òc dont il avait provisoirement abandonné le titre, pour une édition de guerre, à Pierre-Louis Berthaud, et est à l’origine d’une requête conjointe des félibres et occitanistes au Maréchal dans le but de voir la langue d’oc enseignée à l’école. Le semi-échec de cette tentative de profiter de la conjoncture pour faire avancer la cause de la langue d’oc qui aboutit à ce que Girard appellera dans Òc (numéro d’été de 1942) « la pallishòta reforma Ripert-Carcopino » marque la fin des tentatives de Girard d’obtenir quoi que ce soit du régime de Vichy. En 1943, Girard quitte Toulouse – Robert Lafont, dans ses Pecics de Mièg-sègle – dit qu’il devient médecin d’un maquis et, au printemps 1944 il s’installe à Saint-Saturnin, près d’Aniane, dans une maison inoccupée appartenant à la famille de Max Rouquette.
De retour à Toulouse vers la fin de 1944, Ismaël Girard entend encore profiter des événements et de la conjoncture politique pour mener à bien un projet qui lui tient à cœur depuis les années 1920, la création d’un Institut d’Études Occitanes. Avec l’aide d’un Camille Soula auréolé d’une gloire de résistant actif et ami de Tristan Tzara et de Jean Cassou qui a manqué devenir commissaire de la République, et malgré l’arrestation de Louis Alibert accusé de collaboration et de la dénonciation ayant entraîné l’exécution d’un résistant et qui risque d’éclabousser l’occitanisme, Girard tente même d’obtenir la dissolution de l’Académie des Jeux Floraux avec laquelle il a maille à partir depuis les années 1920. L’IEO est finalement officiellement créé en avril 1945 lors d’une réunion solennelle tenue dans l’amphithéâtre de la faculté de Lettres de Toulouse en présence de Pierre Bertaux, commissaire de la République ; Jean Cassou en est le premier président et Ismaël Girard en devient provisoirement le secrétaire général.
S’il reste toujours en retrait, Ismaël Girard, de 1945 à 1964 (qui voit la scission de l’Institut entre les tenants d’une voie économiste et politique menée par Robert Lafont et ceux d’une voie culturaliste emmenée par Girard, Bernard Manciet et Félix-Marcel Castan) est, de l’avis de tous, celui qui tire les manettes de l’IEO. Il est son éminence grise, mais aussi son financier, qui assure des rentrées d’argent dans les caisses pour le fonctionnement de la revue ÒC et de l’Institut, y compris sur ses fonds personnels.
Prêt à s’effacer pour laisser les jeunes mener l’action, il est celui qui met le pied à l’étrier de Robert Lafont, Félix-Marcel Castan, Hélène Cabanes ou Pierre Lagarde et les encourage à s’engager dans l’Institut. Mais homme d’action lui-même, il met aussi en place en 1956 avec Pierre-Louis Berthaud et Robert Lafont la revue Occitania, hors de l’IEO auquel elle est cependant liée par les hommes, dont l’objet est de s’éloigner de l’intellectualisme des Annales de l’Institut d’Études Occitanes pour fournir aux Occitans un journal accessible et éclectique touchant à tous les domaines, économique, culturel, sportif... en mettant en avant la spécificité occitane.
Après la scission des années 1960, Ismaël Girard reste en retrait de l’Institut d’Études Occitanes qu’il a fini par quitter, mais continue la publication de la revue Òc jusqu’à sa mort en 1976.
Ismaël Girard (Gensac, Gers, 1898, Toulouse, 1976), médecin, fondateur de la revue ÒC en 1923, acteur majeur de l’occitanisme, membre fondateur de la Société d’Études Occitanes (SEO) en 1930 l’Institut d’Études Occitanes (IEO) en 1945.
Girard, Ismaël (1898-1976)
< Delfin Dario (Pseudonyme)
On sait peu de choses de la jeunesse d’Ismaël Girard à Gensac, près de Montpezat, dans le Gers. Si ce n’est ce qu’il put en dire, brièvement lors d’une interview pour Radio-Toulouse publiée dans la revue Per Noste (n° 20, sptembre-octobre 1970) :
« La mia origina sociala e familiala se resumeish ende jo per un mot : Gensac. Aquí vivevan en un temps – parli d’aqueth temps que va dinca la guèrra de 14- 18 – on la vita s’anava au briu de las sasons e deus fruts de la tèrra. Sense autò, sense avion, sens radiò e sense television. A l’ostau, lo Gascon, que’u parlavan cada jorn, mesclat au Francès, mitat l’un, mitat l’aute, coma s’escaijèva. Dehòra, guaire ben sonca lo Gascon »
(Mon origine sociale et familiale se résume pour moi en un mot : Gensac. Là, nous vivions en un temps – je parle de ce temps qui va jusqu’à la guerre de 14-18 – où la vie s’écoulait au fil des saisons et des fruits de la terre. Sans auto, sans avion, sans radio, sans télévision. À la maison, le gascon, nous le parlions chaque jour, mêlé au français, moitié l’un, moitié l’autre, comme cela tombait. Au dehors, guère que le gascon).
Mobilisé au moment de la Première Guerre mondiale, après plus d’un an « viscut au ras deu Rhin » (vécu au bord du Rhin – Òc n° 217, juillet-septembre 1960) il est envoyé en garnison en Avignon, ce qui est pour lui l’occasion de fréquenter la bibliothèque du musée Calvet et les œuvres félibréennes, de rencontrer Valère Bernard et Pierre Rouquette, mais aussi de découvrir, à travers l’ouvrage de Joaquim Folguera, Les Noves valors de la poesia catalana, la poésie catalane et, dit-il, « qu’aqueth sentiment de dignitat que cercavi ençò de nòste sens poder trobà’u, èra ua realitat viva delà deus Pireneus » (que ce sentiment de dignité que je cherchais chez nous sans pouvoir le trouver, était une réalité vivante de l’autre côté des Pyrénées – Ibidem).
Démobilisé, il entreprend des études de médecine à Toulouse et obtient son doctorat de médecine en 1926. Il s’installe alors à Toulouse pour exercer son métier d’une manière apparemment particulière, comme le relève un autre médecin, Max Rouquette, dans l’hommage qu’il lui rend dans le numéro 256 d’Òc :
« Metge, diguèt encara NON a la medecina oficiala, desumanisada, emmandarinada, en causiguent d’èstre aquí encara l’eretge que tant e tant de malautes venguts de l’Occitania tota venián veire per i atrobar garison, paraula umana e consolament »
(Médecin, il dit encore NON à la médecine officielle, déshumanisée, emmandarinée, en choisissant d’être là encore l’hérétique que tant et tant de malades venus de toute l’Occitanie venaient voir pour trouver guérison, parole humaine et consolation ).
Il semble aussi qu’il se rapproche en ce début des années 1920 de l’Action Française ainsi que le révèle une de ses lettres à Pierre Rouquette en date du 16 octobre 1921 :
« Ah ! oui, quelle belle œuvre ils font en Catalogne ! À les connaître et à les mieux connaître j’ai éprouvé autant de satisfaction et de joie libératrice que le jour où j’ai connu l’Action Française. »
Mais l’activité essentielle de Girard est, tout au long de sa vie, tournée vers l’occitanisme.
La révélation, pour Ismaël Girard, ainsi qu’il l’explique dans le numéro 210 de la revue Òc (octobre- décembre 1958), a lieu dès l’école. Après s’être fait taper sur les doigts quand il parlait patois en primaire, il découvre dans le secondaire le cours de gascon dispensé par Léopold Médan aux élèves de 6ème et de 5ème : « […] que’m dèc çò qu’aperam lo « huec sacrat » qu’es devengut lo huec sacrat occitanista » ([...] il me donna ce qu’on appelle le « feu sacré » qui est devenu le feu sacré occitaniste).
Après sa démobilisation, toujours passionné par la langue et la culture gasconnes, il entre en contact avec le Béarnais Michel Camélat avec lequel il se lie d’amitié et commence à collaborer épisodiquement à la revue félibréenne béarnaise Reclams de Biarn e Gascougne. Il devient par ailleurs secrétaire-adjoint de L’Escòla Occitana, école félibréenne qui vient de se créer à Toulouse. C’est aussi à cette époque qu’il rencontre Camille Soula, professeur de physiologie mais aussi ami d’Antonin Perbosc et passionné de littérature et d’arts et qui, comme Girard, est fort sensible à l’exemple catalan. C’est ensemble que, avec Perbosc et Déodat de Séverac, ils fondent en 1923 la « Ligue de la Patrie Méridionale » qui entretient des liens avec le « Comité d’Action des Revendications Nationales du Midi » créé l’année précédente en Provence notamment par Joseph d’Arbaud et Frédéric Mistral-Neveu.
Si cette expérience aboutit assez rapidement à un échec, y compris pour ce qui est d’une de ses émanations qui semblait la plus prometteuse, La Ligue pour la Langue d’Oc à l’École menée par Jean Bonnafous, la fin de l’année 1923 est un tournant majeur pour Ismaël Girard et pour l’occitanisme. En effet, en septembre 1923, après le coup d’État militaire de Primo de Rivera en Espagne, Antoni Rovira i Virgili, Leandre Cervera et Lluis Nicolau d’Olwer, les leaders du parti catalaniste Acció Catalana, pourchassés par le nouveau pouvoir, se réfugient à Toulouse chez Camille Soula. De cette rencontre naît le projet du journal Òc, dont le premier numéro paraît le 27 janvier 1924. Culturel, revendicatif, mettant en avant l’exemple catalan et laissant une place de choix aux catalanistes dans ses colonnes, Òc se veut, comme le note Jean-Frédéric Brun, « l’organe de combat de la renaissance culturelle et linguistique des pays d’oc » (Jean-Frédéric Brun, « Ismaël Girard à travers sa correspondance avec Max Rouquette (I) », Les Cahiers Max Rouquette, n° 4, mais 2010, p. 70-73).
Cette proximité avec le catalanisme donne l’occasion à Girard de diffuser encore plus largement son message. En particulier par le biais de la revue culturelle catalane de Sitges L’Amic de les Arts dont le directeur Joseph Carbonell i Gener lui confie la composition d’un numéro spécial publié en 1927 et consacré à la culture occitane qui aura un grand retentissement, tant en Catalogne que du côté occitan.
En 1930, c’est encore avec Carbonell i Gener et avec Louis Alibert, autre catalanophile travaillant seul à la normalisation de la langue d’oc en s’appuyant sur l’exemple catalan, qu’Ismaël Girard fonde la Société d’Études Occitanes.
Accaparé par son métier, Girard prend un peu de recul dans les années suivantes mais s’évertue tout de même à porter la voix de l’Occitanie au travers notamment d’une collaboration régulière avec la revue médicale catalane de Leandre Cervera, La Medicina Catalana, dans laquelle il tient une rubrique intitulé « Occitania medica ». En 1939 lorsque Carbonell entreprend de développer les activités de la SEO, Ismaël Girard reprend du service. Il participe à l’accueil d’intellectuels catalans réfugiés à Toulouse à la suite de la défaite de la République espagnole et du gouvernement autonome catalan de la Generalitat, action dont Soula est le maître d’œuvre.
On retrouve Ismaël Girard aux affaires après la défaite de la France en 1940 et l’arrivée au pouvoir du maréchal Pétain. Girard reprend alors les commandes d’Òc dont il avait provisoirement abandonné le titre, pour une édition de guerre, à Pierre-Louis Berthaud, et est à l’origine d’une requête conjointe des félibres et occitanistes au Maréchal dans le but de voir la langue d’oc enseignée à l’école. Le semi-échec de cette tentative de profiter de la conjoncture pour faire avancer la cause de la langue d’oc qui aboutit à ce que Girard appellera dans Òc (numéro d’été de 1942) « la pallishòta reforma Ripert-Carcopino » marque la fin des tentatives de Girard d’obtenir quoi que ce soit du régime de Vichy. En 1943, Girard quitte Toulouse – Robert Lafont, dans ses Pecics de Mièg-sègle – dit qu’il devient médecin d’un maquis et, au printemps 1944 il s’installe à Saint-Saturnin, près d’Aniane, dans une maison inoccupée appartenant à la famille de Max Rouquette.
De retour à Toulouse vers la fin de 1944, Ismaël Girard entend encore profiter des événements et de la conjoncture politique pour mener à bien un projet qui lui tient à cœur depuis les années 1920, la création d’un Institut d’Études Occitanes. Avec l’aide d’un Camille Soula auréolé d’une gloire de résistant actif et ami de Tristan Tzara et de Jean Cassou qui a manqué devenir commissaire de la République, et malgré l’arrestation de Louis Alibert accusé de collaboration et de la dénonciation ayant entraîné l’exécution d’un résistant et qui risque d’éclabousser l’occitanisme, Girard tente même d’obtenir la dissolution de l’Académie des Jeux Floraux avec laquelle il a maille à partir depuis les années 1920. L’IEO est finalement officiellement créé en avril 1945 lors d’une réunion solennelle tenue dans l’amphithéâtre de la faculté de Lettres de Toulouse en présence de Pierre Bertaux, commissaire de la République ; Jean Cassou en est le premier président et Ismaël Girard en devient provisoirement le secrétaire général.
S’il reste toujours en retrait, Ismaël Girard, de 1945 à 1964 (qui voit la scission de l’Institut entre les tenants d’une voie économiste et politique menée par Robert Lafont et ceux d’une voie culturaliste emmenée par Girard, Bernard Manciet et Félix-Marcel Castan) est, de l’avis de tous, celui qui tire les manettes de l’IEO. Il est son éminence grise, mais aussi son financier, qui assure des rentrées d’argent dans les caisses pour le fonctionnement de la revue ÒC et de l’Institut, y compris sur ses fonds personnels.
Prêt à s’effacer pour laisser les jeunes mener l’action, il est celui qui met le pied à l’étrier de Robert Lafont, Félix-Marcel Castan, Hélène Cabanes ou Pierre Lagarde et les encourage à s’engager dans l’Institut. Mais homme d’action lui-même, il met aussi en place en 1956 avec Pierre-Louis Berthaud et Robert Lafont la revue Occitania, hors de l’IEO auquel elle est cependant liée par les hommes, dont l’objet est de s’éloigner de l’intellectualisme des Annales de l’Institut d’Études Occitanes pour fournir aux Occitans un journal accessible et éclectique touchant à tous les domaines, économique, culturel, sportif... en mettant en avant la spécificité occitane.
Après la scission des années 1960, Ismaël Girard reste en retrait de l’Institut d’Études Occitanes qu’il a fini par quitter, mais continue la publication de la revue Òc jusqu’à sa mort en 1976.
- ABRATE, Laurent. 1900-1968. Occitanie, des idées et des hommes, IEO, Textes et documents, 2001
- ANATOLE, Christian. « Ismaël Girard ». Gai Saber, n° 388, octobre 1977, pp. 160-163
- BRUN, Jean-Frédéric. « Ismaël Girard à travers sa correspondance avec Max Rouquette ». Les Cahiers Max Rouquette, n° 4, mai 2010 (pp. 70-73) et n° 5, mai 2011 (pp. 30-38)
- DUPUY, André. L’année en Occitanie 1976. A. Dupuy, 1977
- LAFONT, Robert. Pecics de Mièg-sègle, Federop, 1999
- Òc n° 256, hiver 1976, contenant les hommages à Ismaël Girard de René Nelli, Jean Cassou, Max Rouquette, Marcel Carrière, Joseph Villalon, Max Allier, Jacques Taupiac, Jean-Pierre Tardieu, Christian Anatole et Jòrgi Reboul.
- ROUQUETTE, Pierre. « Ismaël Girard ». Gai Saber, n° 393, janvier 1979, pp. 345-350
- TAUPIAC, Jacme, « Entrevista dab Ismaël Girard », Per Noste, n° 20, septembre-octobre 1970, p. 8-10
- Correspondance passive d’IG est conservée dans les archives du Collège d’Occitanie. CIRDÒC Béziers cote CQ 521 à CQ 626
- Archives de Pierre Rouquette (Fonds privé)