Maçon et protégé de George Sand, il s’est fait une place dans la génération des poètes-ouvriers d’expression française. Sa langue toulonnaise s’exprime principalement dans l’Armana Prouvençau. Il est élu Majoral du Félibrige en 1881.

Identité

Formes référentielles

Poncy, Charles (forme référentielle française)

Autres formes connues

< Louis-Charles Poncy (forme complète d'état-civil)
< Carle Poncy (forme occitane du nom)
< Charle Poncy (forme occitane du nom)
< Cascavèu (pseudonyme)
< De Profundis (pseudonyme)

Éléments biographiques 

Charles Poncy est né le 4 avril 1821 à Toulon. Il est le second fils de Nicolas-Joseph Poncy, maçon toulonnais originaire de Marseille, et de Françoise Gazan, de Toulon.
Il commence son apprentissage de maçon dès l’âge de neuf ans, dans le « chantier » qu’il forme avec son père et son frère aîné. Il suit une courte scolarité qui lui donne le goût de la lecture. Il fait le reste de sa formation littéraire et savante française en autodidacte dans Le Magasin pittoresque, journal mensuel et bon marché, sorte d’encyclopédie populaire très répandue.

Portrait de Charles Poncy, extrait de l'ouvrage <i>Les Ouvriers-poétes</i>, p. 80

Ce serait un médecin, venu soigner son père, qui aurait découvert les talents de Charles Poncy et l'aurait introduit en 1840 à l’Académie des Sciences et Belles-Lettres de Toulon où sont lus en séance publique ses premiers poèmes.
Le jeune poète-maçon jouit rapidement d’une certaine popularité à Toulon puis à Paris. Dès 1841 la Revue Indépendante publie ses poèmes, par l’entremise de François Arago. Co-fondatrice de la revue, George Sand fait, sous le pseudonyme de Gustave Bonnin, un commentaire élogieux sur la poésie de Poncy, dans le numéro du 1er novembre 1841.
Sous l'influence de ses protecteurs, Poncy oriente ses lectures vers des poètes tels que Hugo ou Lamartine et en profite pour améliorer sa maîtrise du français, sa langue maternelle étant l'occitan. Mais c’est Ortolan, jurisconsulte et professeur de Droit à la faculté de Paris, toulonnais et saint-simonien, qui s’enthousiasme le plus pour Poncy : il ouvre une souscription pour publier en recueil les poèmes du jeune Poncy, souscription rapidement couverte. En mars 1842 paraît le premier recueil, Marines (Paris : éditions Lavigne).

Mais Marines a confirmé l’intérêt que lui portait George Sand, qui commence à lui écrire en avril 1842. C’est le début d’une longue amitié qui ne cesse qu’à la mort de George Sand, en 1876. L’importante correspondance entre George Sand et Charles Poncy est la source majeure pour connaître la personnalité de Poncy. On y voit une George Sand maternelle et qui dirige l’éducation d’un jeune poète, dans le sens de la cause qu’elle défend, en faveur de l’émancipation et de l’instruction des classes populaires. Le soutien de George Sand fait naître des ambitions de consécration chez le poète. Il s’obstine à vouloir être publié à Paris malgré les coûts que cela représente, sans pour autant vouloir quitter sa ville ni, dans un premier temps, son métier de maçon. Il suit avec une relative docilité les orientations littéraires et morales qu’elle lui conseille de prendre.
D'autres recueils suivront Marines, mais leur succès reste relatif. Seules quelques revues consacrent des articles aux poèmes de Poncy, notamment des revues intéressées par l'émancipation populaire comme la Revue indépendante et la Ruche populaire, journal local dirigé par le chansonnier Vinçard à tendance socialiste. Sa petite notoriété lui permet tout de même, lors d'un passage à Paris en 1845, d’être reçu dans les salons et de rencontrer quelques-uns des grands écrivains du temps.

Il vit de son métier de maçon jusqu'en 1848, année pendant laquelle il se présente à l’Assemblée Constituante. Une lettre de George Sand, datée du 9 mars 1848 l’invite à se présenter comme député républicain, pour laisser aux ouvriers le soin de « dire leurs besoins, leurs inspirations » dans le cadre de la République. Cependant, s’il est sensible aux questions sociales, qui apparaissent dans sa poésie, et s’il assimile en partie l’idéologie de sa protectrice, il ne semble pas absolument investi dans l’action politique et ne sera d’ailleurs pas élu. Poncy ne sera jamais vraiment le poète prolétaire tant espéré par George Sand et s'il parle de sa condition d'ouvrier, il reste plutôt un poète régional qui dit Toulon et la Méditerranée.
Après avoir étudié le droit et la géométrie, il finit par s’affranchir de sa condition d’ouvrier, contre les avis de ses protecteurs. À partir de 1849, il occupe plusieurs postes dans différentes administrations. En 1850 il devient vice-président de la Société des Sciences et Belles-Lettres de Toulon, et en 1860 il reçoit la Légion d’Honneur.
Il ne cesse pas de publier pour autant, mais sa verve semble s’amenuiser.

Il meurt le 30 janvier 1891 à Toulon, sans avoir laissé le souvenir d’un poète de grand talent : on lui prête des défauts souvent reprochés aux poètes qui ont eu une éducation littéraire autodidacte et assez laborieuse. Le fait de vouloir trop imiter les grands maîtres de la littérature au détriment de sa propre sensibilité poétique lui a fait produire des œuvres jugées un peu « forcées » et lourdes, inférieures en qualité au modèle suivi, et dépourvues de l’originalité, de « l’authenticité » qu’on attendait de lui en tant que prolétaire.
Pour autant sa ville ne l’oublie pas complètement et ne le traite pas si sévèrement que l’intelligentsia parisienne : une plaque a été posée sur sa maison et la rue porte son nom depuis 1911.

Engagement dans la renaissance d’oc

Resté toute sa vie très attaché à sa ville, il commence à produire quelques poèmes en occitan provençal, sa langue maternelle, après les événements de 1848. Ceux-ci paraissent dans l’Armana Prouvençau à partir de 1860 et dans quelques autres revues locales. Ses poèmes seront publiés plus tard dans La Pignato, à Toulon. Il participe au mouvement félibréen et entretient des relations avec les figures du mouvement en Provence, Mistral, Aubanel mais surtout Roumanille. Il est élu majoral du Félibrige (Cigalo di Mauro) en 1881.

Il reste cependant une personnalité assez mineure de la littérature d’expression occitane.
Quasiment absent des ouvrages d’histoire littéraire occitane, il est éventuellement mentionné (C. Camproux, Histoire de la littérature occitane, 1953, rééd. 1971, p. 148 e J. Rouquette, La Littérature d'oc, Que sais-je? 1963, p. 83) aux côtés des poètes-ouvriers occitans tels que Jasmin, Reboul, Peyrottes, etc. É. Ripert lui consacre une sous-partie dans la Renaissance provençale et un paragraphe dans Le Félibrige, et J. Fourié le compte dans les entrées de son dictionnaire. Mistral le cite dans une note de Mirèio (chant VI, note II), aux côtés d’autres écrivains d’expression française originaires du Midi. Mais, localement, son prestige d'auteur français reconnu à Paris lui a valu l'hommage, en provençal, d'écrivains de Toulon : outre son frère Alexandre, Louis Pélabon ou Etienne Garcin.

Quelques hommages lui sont rendus au moment du centenaire de sa mort dans des revues telles que Lou felibrige, Prouvenço d’aro et, à Toulon, La Targo et le Bulletin des Amis du Vieux Toulon. Son frère, Alexandre Poncy (1823-1870), maçon lui aussi, est l’auteur d’un recueil de Pouesios prouvençalos (Toulon : impr. F. Monge, 1845).

Bibliographie de l'auteur

Occitan
Voir les publications de Charles Poncy référencées dans 
Le Trobador, catalogue international de la documentation occitane

Français
- Marines. Paris : éditions Lavigne, 1842 [préface de M. Ortolan]
- Le Chantier : poésies nouvelles. Paris : Perrotin, 1844 [préface de George Sand]
- Toulon, faible revue d’une ville forte. Toulon : Monge, 1845
- Poésies de Charles Poncy, ouvrier maçon de Toulon : Marines - Le Chantier. Paris : Société de l’industrie fraternelle, 1846 [nouvelle édition entièrement refondue par l’auteur]
- La chanson de chaque métier. Paris : Cormon, 1850 ; rééd. Portraits de 76 métiers, sur des airs populaires.
- Fragments du Bouquet de marguerites. Toulon, 1851.
- Un coin des Alpes à Moustiers. Toulon : Aurel, 1855
- Marguerite, ou le Frère et la Sœur. comédie en 1 acte, en vers, imitée de Goethe, Toulon : Impr. de E. Aurel, 1858
- Le gabier de Tamaris. Toulon : Milhière, 1862
- Œuvres complètes. Paris, Hachette, 1867-1873, 9 vol. I. Marines, 1867 ; II. Le Chantier, 1868 ; III. Bouquet de Marguerites, 1868 ; IV. La Chanson de chaque Métier, 1868 ; V. Regains, 1868  ; VI.-IX. Contes et Nouvelles, 1869-1873 (contient quelques poésies en occitan)
- La Loire. Toulon : Milhière, 1869.
- Toast à George Sand. Toulon : Milhière, 1876
- Reliquaire. Toulon : Massonne, 1879.
- Toulon après le choléra de 1884. Toulon : Impr. de A. Isnard, 1884
- Choses d’antan et d’aujourd’hui : Tamaris et les Sablettes avant et depuis Michel-Pacha. Toulon : Impr. de A. Isnard, 1889

Correspondances

- 12 lettres de George Sand à Charles Poncy : voir la transcription des lettres en ligne sur le site http://sand.nightangel.fr consacré à George Sand : aller sur le site.
- Correspondance de Charles Poncy à George Sand, Paris, Bibliothèque historique de la ville de Paris, fonds George Sand, G 3112-G 3142
voir la notice dans le Catalogue Collectif de France
- Correspondance de Solange Clésinger-Sand et de Charles Poncy. 1863-1891 BnF  Cote NAF 14661-14662
voir la notice dans le Catalogue Collectif de France


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Maçon e protegit de George Sand, s’es fach una plaça dins la generacion dels poètas-obrièrs d’expression francesa. Sa lenga tolonenca s’exprimís principalament dins l’Armana Prouvençau. Es elegit Majoral del Felibritge en 1881.

Identitat

Formas referencialas

Poncy, Charles (forma referenciala francesa)

Autras formas conegudas

< Louis-Charles Poncy (forma completa d'estat-civil)
< Carle Poncy (forma occitana del nom)
< Charle Poncy (forma occitana del nom)
< Cascavèu (pseudonim)
< De Profundis (pseudonim)

Elements biografics

Carle Poncy es nascut lo 4 d’abril 1821 a Tolon. Es lo second filh de Nicolas-Joseph Poncy, maçon tolonenc originari de Marselha, e de Françoise Gazan, de Tolon.
Comença son aprendissatge de maçon tre l’atge de nòus ans, dins lo « chantier » que forma amb son paire e son fraire ainat. Seguís una corta escolaritat que li dona lo gost de la lectura. Fa lo demai de sa formacion literària e sabenta en autodidacte dins lo Magasin Pittoresque, jornal mesadièr e bon mercat, mena d’enciclopèdia populara fòrça espandida.Retrach de Carle Poncy, extrach de l'obratge <i>Les Ouvriers poétes</i>, p. 80

Seriá un metge, vengut sonhar son paire, qu’auriá descobèrt los talents de Carle Poncy e l’auriá introduch en 1840 a l’Acadèmia de las Sciéncias e Bèlas-Letras de Tolon ont son legits en sesilha publica sos primièrs poèmas.
Lo jove poèta-obrièr gaudís rapidament d’una cèrta popularitat a Tolon puèi a París. Tre 1841 la Revue Indépendante publica sos poèmas, per l’entremesa de François Arago. Co-fondadoira de la revista, George Sand, jos lo pseudonim de Gustave Bonnin, fa un comentari elogiós sus la poesia de Poncy, dins lo numero del 1èr de novembre de 1841.
Jos l’influéncia de sos protectors, Poncy dirigís sas lecturas vèrs de poètas coma Hugo o Lamartine e ne profiècha per melhorar sa mestresa del francés, puèi que sa lenga mairala es l’occitan. Mas es Ortolan, jusrisconsulte e professor de Drech a la facultat de París, tolonenc e sant-simonian, que mòstra lo mai d’estrambòrd : dobrís una soscripcion per publicar en recuèlh los poèmas del jove Poncy, soscripcion lèu cobèrta. En mars de 1842 pareis lo primièr recuèlh, Marines (París : edicions Lavigne).

Mas Marines a confirmat l'interès que li portava George Sand, que comença de li escriure en abril de 1842. Es la debuta d'una longa amistat que s'acaba pas qu'amb la mòrt de George Sand, en 1876. L'importanta correspondéncia entre George Sand e Carle Poncy es la sorsa màger per conéisser la personalitat de Poncy. S'i vei una George Sand mairala que dirigís l'educacion del jove poèta, dins lo sens de la causa que defend, en favor de l'emancipacion e de l'instruccion de las classas popularas. Lo sosten de George Sand fa nàisser d'ambicions de consecracion a cò del poèta. S'obstina a voler èsser publicat a París malgrat los còstes qu'aquò representa, sens voler pasmens daissar sa vila ni, dins un primièr temps, son mestièr de maçon. Seguís amb una docilitat relativa las orientacions literàrias e moralas que Sand li conselha de prene.
D'autres recuèlhs seguiràn Marines, mas lor succès demòra relatiu. Sonque d'unas revistas consacran d'articles als poèmas de Poncy, mai que mai de revistas interessadas per l'emancipacion populara coma la Revue Indépendante e la Ruche Populaire, jornal local dirigit per lo cançonièr Vinçard a tendéncia socialista. Sa pichòta notorietat li permet, a l'escasença d'un passatge a París en 1845, d'èsser recebut dins los salons e de rescontrar d'unes dels grands escrivans del temps.

Viu de son mestièr de maçon fins a 1848, annada pendent laquala se presenta a l'Assemblada Constituenta. Una letra de George Sand, datada del 9 de mars 1848 lo convida a se presentar coma deputat republican, per daissar als obrièrs lo suènh de « dire lors besonhs, lors inspiracions » dins l'encastre de la Republica. Totun, s'es sensible a las questions socialas, qu'apareisson dins sa poesia, e se assimila en partida l'ideologia de sa protectritz, sembla pas absoludament investit dins l'accion politica e serà d'alhors pas elegit. Poncy serà pas jamai lo poèta proletari tant esperat per George Sand e se parla de sa condicion d'obrièr, es puslèu un poèta regional que ditz Tolon e la Mediterranèa.
Après aver estudiat lo drech e la geometria, finís per s'afranquir de sa condicion d'obrièr contra los avises de sos protectors. A comptar de 1849, ocupa mai d'un pòste dins diferentas administracions. En 1850 ven vice-president de la Societat de Sciéncias e Bèlas-Letras de Tolon, e en 1860 recep la Legion d'Onor. Quita pas de publicar per aquò, mas son inspiracion sembla de demesir.

Morís lo 30 de genièr 1891 a Tolon, sens aver daissat lo sovenir d'un poèta de grand talent : li son prestats de defauts sovent reprochats als poètas qu'an agut una educacion literària autodidacta e pro laboriosa. Lo fach de voler tròp imitar los grands mèstres de la literatura al detriment de sa pròpria sensibilitat poetica li a fach produire d'òbras jutjadas un pauc « forçadas » e pesugas, inferioras en qualitat al modèl seguit, e desprovesidas de l'originalitat, de « l'autenticitat » esperada d'el coma proletari.
Sa vila lo doblida pas completament per aquò e lo tracta pas amb tant de severitat que l'intelliguenzia parisenca : una placa foguèt pausada sus son ostal e la carrièra pòrta son nom dempuèi 1911.

Engatjament dins la renaissença d'òc

Demorat tota sa vida fòrça estacat a sa vila, comencèt de produire d'unes poèmas en occitan provençal, sa lenga mairala, aprèp los eveniments de 1848. Aquestes pareisson dins l'Armana Prouvençau a comptar de 1860 e dins d'unas autras revistas localas. Sos poèmas seràn publicats mai tard dins La Pignato, a Tolon. Participa al movement felibrenc e entreten de relacions amb las figuras del movement en Provença, Mistral, Aubanèl e subretot Romanilha. Es elegit majoral del Felibritge (Cigalo di Mauro) en 1881.

Demòra pasmens una personalitat pro menora de la literatura d'expression occitana. Gaireben absent dels obratges d'istòria literària occitana, es eventualament mencionat (C. Camproux, Histoire de la littérature occitane, 1953, rééd. 1971, p. 148 e J. Rouquette, La Littérature d'oc, Que sais-je? 1963, p. 83) a costat dels poètas-obrièrs coma Jasmin, Reboul, Peyrottes, etc. E. Ripert li consacra una sota-partida dins la Renaissance provençale e un paragraf dins Le Félibrige, e J. Fourié lo compta dins las entradas de son diccionari. Mistral lo cita dins una nòta de Mirèio (cant VI, nòta II), a costat d'autres escrivans d'expression francesa originaris del Miègjorn. Mas localament, son prestigi d'autor francés reconegut a París li valguèt l'omenatge d'escriveires d'òc de Tolon : fòra son fraire Alexandre, Lois Pelabon o Estève Garcin.

Qualques omenatges li son renduts al moment del centenari de sa mòrt dins de revistas coma Lou Felibrige, Prouvenço d'aro e, a Tolon, La Targo e lo Bulletin des Amis du Vieux Toulon. Son fraire, Alexandre Poncy (1823-1870), maçon el tanben, es l'autor d'un recuèlh de Pouesios Prouvençalos (Tolon : impr. Monge, 1845).

Bibliografia de l'autor

Occitan
Véser las publicacions de Carle Poncy referenciadas dins
Lo Trobador, catalòg internacional de la documentacion occitana

Francés
- Marines. París : edicions Lavigne, 1842 [prefaci de M. Ortolan]
- Le Chantier : poésies nouvelles. París : Perrotin, 1844 [prefaci de George Sand]
- Toulon, faible revue d’une ville forte. Tolon : Monge, 1845
- Poésies de Charles Poncy, ouvrier maçon de Toulon : Marines - Le Chantier. París : Société de l’industrie fraternelle, 1846 [novèla edicion entièirament refonduda per l’autor]
- La chanson de chaque métier. París : Cormon, 1850 ; rééd. Portraits de 76 métiers, sur des airs populaires.
- Fragments del Bouquet de marguerites. Tolon, 1851.
- Un coin des Alpes à Moustiers. Tolon : Aurel, 1855
- Marguerite, ou le Frère et la Sœur. comèdia en 1 acte, en vèrses, imitada de Goethe, Tolon : Impr. de E. Aurel, 1858
- Le gabier de Tamaris. Tolon : Milhière, 1862
- Œuvres complètes. París, Hachette, 1867-1873, 9 vol. I. Marines, 1867 ; II. Le Chantier, 1868 ; III. Bouquet de Marguerites, 1868 ; IV. La Chanson de chaque Métier, 1868 ; V. Regains, 1868  ; VI.-IX. Contes et Nouvelles, 1869-1873 (conten d'unas poesias en occitan)
- La Loire. Tolon : Milhière, 1869.
- Toast à George Sand. Tolon : Milhière, 1876
- Reliquaire. Tolon : Massonne, 1879.
- Toulon après le choléra de 1884. Tolon : Impr. de A. Isnard, 1884
- Choses d’antan et d’aujourd’hui : Tamaris et les Sablettes avant et depuis Michel-Pacha. Tolon : Impr. de A. Isnard, 1889

Correspondéncias

- 12 letras de George Sand a Carle Poncy : véser la transcripcion de las letras en linha sus lo site http://sand.nightangel.fr consacrat a George Sand : anar sus lo site.
- Correspondéncia de Carle Poncy a George Sand, París, Bibliothèque historique de la ville de Paris, fons George Sand, G 3112-G 3142
véser la notícia dins lo Catalogue Collectif de France
- Correspondéncia de Solange Clésinger-Sand e de Carle Poncy. 1863-1891 BnF  Cote NAF 14661-14662
véser la notícia dins lo Catalogue Collectif de France


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Ouvrages et articles spécifiques

- BLANCHET Paul. « Carle Poncy : Charradisso de Mèstre Pau Blanchet pèr l’Escolo de la Targo... » dans : La Targo, 15 et 16, 1994.

- FAHMY Dorrya. Charles Poncy, poète-maçon, 1821-1891 : thèse complémentaire pour le doctorat ès lettres présentée devant la Faculté des lettres de l'Université de Paris, 1934

- Lou Felibrige, n°11, t. IV, febrié 1891, p. 214, necrologia

- Lou Felibrige, n°200, 2ème trimestre 1991, p. 10, “Carle Poncy (Touloun 1821-1891)”, R. Jonnekin, suivi du poème “L’istòri de Chouas”. Cet article a été publié dans Prouvenço d’Aro, n°50, octobre 1991

Ouvrages généraux

- BONDILH H. et A. LACROIX. Les Ouvriers-poètes, suivis des prosateurs, leurs biograhies et portraits, appréciation et fragmens de leurs œuvres. Première partie, Paris : Au comptoir des Imprimeurs-Unis ; Marseille : chez Deretz Jeune, 1845

- FOURIÉ Jean. Dictionnaire des auteurs de langue d'oc : de 1800 à nos jours. Paris : Les Amis de la langue d'oc, 1994, 2ème édition revue et augmentée, Aix, Félibrige, 2009.

- GIMET François. Les Muses prolétaires, Paris : Emile Fareu, 1856

- HENNION Constant. Les fleurs félibresques, poésies provençales et languedociennes modernes, mises en vers français par Constant Hennion. Paris : Union générale de la librairie ; Aix : F. Guitton Talamel ; Avignon : J. Roumanille, 1883

- LEFÈVRE Edmond. Les Majoraux du Félibrige, des origines à nos jours (21 mai 1878 - 21 avril 1901). Marseille : Paul Ruat, 1901

- MARICOURT Thierry. Dictionnaire des auteurs prolétariens de langue française de la Révolution à nos jours. Amiens : Encrage, 1994, p. 190.

- MERLE, René. Inventaire du texte provençal de la région toulonnaise. s.l. : GRAICHS, 1986.

- MILLOT H., VINCENT MUNNIA N., SCHAPIRA M. C., et al. La poésie populaire en France au XIXème siècle, Théories, pratiques et réception. Tusson : Du Lérot, 2005.

- RIPERT Émile. La Renaissance Provençale (1800-1860). Paris : Champion ; Aix-en-Provence : Dragon, 1917.

- RIPERT Émile. Le Félibrige. Paris : Armand Colin, 3ème éd. revue et complétée, 1948, pp 30-31

- ROCHEBLAVE Samuel. « Georges Sand. Lettres à Poncy. La littérature prolétaire - Vers la Révolution (1842 - 1848) », la Revue des deux-mondes, 1909

- SAND Georges. « Poésie », Revue indépendante, 1er novembre 1841, p. 248.

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Pierre Azéma est un homme politique Montpelliérain. Journaliste, écrivain, homme de théâtre et félibre, il militera tout au long de sa vie au sein de nombreuses associations occitanes.

Identité

Formes référentielles

Azéma, Pierre (1891-1967)

Autres formes connues

- Azema, Pèire (1891-1967) (forme occitane du nom)

- Louvis Filibert (pseudonyme)

- Lou Chivalié (pseudonyme)

- L'Anatoumisto de Bouzenac (pseudonyme)

- Jean des Mourgues (pseudonyme)

- Zap (pseudonyme)

- Jan Sans Peur (pseudonyme)

- Cigalo latino (pseudonyme)

Éléments biographiques

Pierre Azéma est né à Montpellier le 3 janvier 1891 d’une famille modeste de maraîchers. Après son certificat d'études il est employé dans la Compagnie des Mines de Graissessac et s’initie très tôt à la vie sociale, intellectuelle et politique de la cité de Montpellier, dans les rangs du Sillon, le groupe démocrate-chrétien de Marc Sangnier. Journaliste de talent, il tient une chronique dans l’Avenir de Tunis en 1908 avant de collaborer au Républicain du Midi en 1910. Mobilisé en 1915, il part pour le front où il est grièvement blessé d’un éclat d’obus. À son retour il fonde la première association des mutilés de guerre et milite dans les associations d’anciens combattants. Il est vice-président de la Fédération des trépanés et blessés de la tête (1953). Il sera conseiller municipal de Montpellier en 1919, puis en 1935, après avoir tenu la chronique d’oc au journal Le Sud de 1930 à 1933. Il décède à Montpellier le 20 janvier 1967.

Engagement dans la renaissance d’oc

Vers 1910 Pierre Azéma est introduit à l’école montpelliéraine du Parage par le félibre François Dezeuze « L’Escoutaire » et prend part aux manifestations félibréennes. Dans les vifs débats qui animent alors la vie du Félibrige, il se range du côté du capoulié démissionné Pierre Devoluy, au souvenir duquel il restera fidèle toute sa vie. Fondateur avec Louis Bonfils et Pierre Causse du groupe théâtral La Lauseta (1912) en souvenir de Louis-Xavier de Ricard fondateur de l’Armanac de la Lauseta qui venait de mourir.
C
o-directeur, toujours avec Causse et Bonfils, jusqu’à la mort de ce dernier, du journal Lou Gal de 1915 à 1921, il est élu majoral du félibrige en 1929 ; il est sendi (syndic) de la maintenance du Languedoc dans les années trente, et parallèlement secrétaire, puis cabiscol de l’escola dau Parage qu’il a relancée. Co-directeur avec Léon Teissier de la revue Calendau de 1933 à 1945, une des revues occitanes majeures de l’entre-deux guerres, il écrit aussi dans la revue Oc à la même époque, sans adopter pour autant la graphie occitane. Dans ses articles et ses conférences, il défend des positions fédéralistes. Si aux débuts du régime de Vichy il participe à un Comité d’action régionaliste, il prend assez vite ses distances.  S’étant quelque peu éloigné du Félibrige après la guerre, il devient président de l’Institut d’Études Occitanes de 1957 à 1959. Il publie des chroniques, poèmes, essais, pièces de théâtre et anime les émissions radiophoniques de Radio Montpellier de 1927 à 1956.

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Sources
LAPORTE, Lucian. Laus dou Majourau Peire Azema : 1891-1967, Santo Estello de z-Ais 1970, [Toulouse] : L. Laporte, 1970.
 
ROQUETA, Ives. « Retrospectiva Pèire Azemà...» dans : Occitans !, n°4, julh de 1982, p. 31.
 
Omenatge a Peire Azema : 1891-1967. Toulouse : Institut d'Estudis Occitans ; Montpellier : Escola felibrenca dau Paratge ; Béziers : Centre International de Documentation Occitane, 1987.
 
FOURIÉ, Jean. Dictionnaire des auteurs de langue d'Oc de 1800 à nos jours. Aix-en-Provence : Félibrige, 2009, p. 27-28.
 
BARRAL, Guy. L'occitan en guerre : Lettres à Pierre Azéma (août 1914-décembre 1916) / Louis Bonfils ; éditées et traduites par Guy Barral,  Montpellier : Presses Universitaires de la Méditerranée, 2015. 

Notice IDREF : https://www.idref.fr/031557988

Article Jean-Frédéric Brun sur son site « Lo lengatge e la literatura occitans a Montpelhier... Siti dedicat au parlar occitan montpelhieirenc » : http://www.jfbrun.eu/lengadoc/azema.htm.
Cet article contient plusieurs textes d’Azéma :


œuvres de Pierre Azéma

Jout un balcoun : farcejada clapassièira en 1 ate en verses / Louvis Filibert. 2e ed. Mount-Peliè : impr. L'Abelha, 1918.

Lou bèu retour / Lou Chivaliè ; bois grabats de Marcel Bernard. Mount-peliè : Ed. dau journal Lou Gal, 1919.
 
Lou ciclopa : coumedia antica en dous ates, en verses / Pèire Azéma ; bois gravats de Marcel Bernard. Toulousa ; Marselha : Occitania, 1926.
 
Terra d'oc : pouèma / Pèire Azéma ; em'un boi grabat de Marcel Bernard. Mount-Peliè : Paréna & Vidal, 1926.
 
Poulitica felibrenca / Pèire Azéma. Béziers : Ed. de La Cigalo lengadouciano, 1928.
 
A boulet rouge... : crounicas dau tems de la guerra / Peire Azema. Touloun : La Pignato, 1930.
 
Mistral e lou Lengadoc / Peire Azéma. Narbouna : Ed. de La Cigalo Narbouneso, 1930.
 
En memòria de Louvis-Saviè de Ricard : 1843-1911. Mount-Peliè : Mantenencia de Lengadoc, 1932.
 
Rabelais en terro d'O / Pèire Azema. Mount-Pelié : Ed. Calendau, 1933.
 
Mistral, pouèto epi / Pèire Azema. Mount-Pelié : Calendau, 1933.
 
Outavian Bringuier : 1829-1875 / Pèire Azéma. Mount-Peliè : Ed. de la Cauquilha, 1934.
 
En l'ounour de Placido Cappeau / [Pèire Azema]. Mount-Peliè : Empr. de la prèsso, 1934.
 
Carles de Tourtouloun / Pèire Azema. Mount-Pelié : Ed. "Calendau, 1936.

La politique de Mistral / Pierre Azéma. Montpellier : Calendau, 1940.
 
Oumenage à Verdaguer : dicha dau majourau Pèire Azema (...). [S.l.] : [s.n.], [1945].
 
Pèire Causse, lou Felibre de l'Ouliviè / Pèire Azema. Mount-Peliè : [s.n.], 1952.
 
La crisi felibrenca de 1909 / Pèire Azema. Tolosa : Institut d'Estudis Occitans, 1954.
 
La religion de Calendal : étude critique / Pierre Azéma. Aix-en-Provence : Impr. des Ed. Provençales, 1962.

Ouvrages préfacés ou commentés par Azéma

Crounica legendària das troubadours / trascricha e adoubada pèr Max Rouquette ; emb'un pourtissoun de Pèire Azéma. Mount-Peliè : Ed. Calendau, 1937.

L'entrevista : pèça en un ate en prosa / A. Sauvagnac ; emb'una letra de presentacioun de Pèire Azema. Mount-Peliè : [s.n.], 1947.

L'oumeleto de Muret : coumèdi radiofounico en un ate / André-J. Boussac ; préf. de Pèire Azema. Aix : impr. des Editions Provençales, 1963.
 

Articles

Parus dans  : Armana prouvençau (1956-1964), L’Ase negreL’Avenir de Tunis (1908 Chronique de France), Lou Bournat dou Perigord (1947), Calendau (1933-1937), La Campana de Magalouna (1910-1915) ; La Cigalo lengadouciano (1913-1932), l’Eclair (La page en langue d'oc) (1913), Era bouts dera mountanho (1944), Lo Gai saber (1960), Lou Gal (1916-1920), Lemouzi (Comptes-rendus de felibrejadas) (1925-1931), Lo Ligam d’albiges (1939), OC (1924-1964), Occitania (1948), Lo Para2.ge de mount-pellie (1934-1945), La Pignata, La Prouvenço delieuro, (pseud. L'Anatoumisto de Bouzenac) (1973), Le Républicain du Midi (1910) collaborations, la Revue méridionale des idées (1917-1919), la Revue des pays d’oc (1932), Le Sud « Chronique occitane » (1930-1933), Terra d’oc (1941-1944), Trencavel, La vie montpelliéraine (1910-1914).
 

Manuscrits

Bounaventuro Laurens et Sus Li plado de Ramoun Lule ; ainsi que de nombreuses interventions radiophoniques données à Radio Montpellier de 1927 à 1956.

Ces chroniques ont été publiées par François Pic (Charradissas occitanas, s.n, Montpellier 1998, avec une préface de Philippe Gardy et Philippe Martel.

Quelques-unes sont reproduites par Joan-Frederic Brun
(
http://www.jfbrun.eu/lengadoc/cronicas_radiofonicas.htm) :

 

CIRDOC

Manuscrits isolés
Voir : catalogue
- En campanejant. Contes lenguedoucians en pròsa, 1910-12 (Ms 387)
- Correspondance Robert Lafont (LAF.O/01)
- Collège d’Occitanie (CP004/37)
 
CIRDOC, Fonds Pierre Azéma (CIRDOC AZP - en cours de classement).
Voir : Fiche inventaire
 
Voir toute les œuvres de Pierre Azema
Le Trobador, catalogue international de la documentation occitane
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Joseph Soulet est un poète et chansonnier d’expression occitane, né à Sète en 1851 et mort dans la même ville en 1919.
Il est le directeur de l’Armanac cetòri entre 1893 et 1913 et fonde en 1893 l’Escola felibrenca de Sent Cla dont il sera le premier président. Il sera également collaborateur du journal La Campana de Magalouna et nommé majoral du félibrige en 1907.

Identité

Formes référentielles

Soulet, Joseph (1851-1919)

Autres formes connues

- Soulet, Jousèp (forme occitane du nom)

- Soulet, Josèp (forme occitane du nom)

Éléments biographiques 

Négociant en vins et alcools, il fait bâtir par Léon-Etienne Rosiès, le premier urbaniste de la ville de Sète, une grande maison à La Corniche où se réuniront pendant de nombreuses années les félibres sétois et dans laquelle il recevra notamment le poète maillanais Frédéric Mistral, prix Nobel de littérature en 1904.

Engagement dans la renaissance d’oc

Les premières traces de liens entre Joseph Soulet et la langue d’oc remonte à 1887 et la publication de son premier recueil Las ajustas à Ceta, recueil illustré célébrant et présentant la pratique des joutes à Sète. Dès lors, débute l’engagement d’une vie dans la défense de la langue d’oc et plus particulièrement de son particularisme sétois. Il sera l’un des principaux acteurs de la renaissance occitane sétoise en vertu de son statut de président fondateur de Escola felibrenca de Sent Cla, l’école félibréenne sétoise.
Militant et auteur actif, il entretiendra la tradition occitane à Sète mais également au delà et célèbrera son amitié avec quelques-uns des principaux acteurs de la renaissance félibréenne du XIXe siècle dont Louis Roumieux et Frédéric Mistral avec qui il entretiendra une importante correspondance, publiée en 2008.
En 2002, sera inaugurée à Sète la statue L'homme aux pieds nus, qui rend hommage à la pratique au moins quadricentenaire des joutes sur l'Île singulière. Au dos de la statue, sont présents quatre vers de Joseph Soulet extraits de sa chanson « L’ajustaire ». Cette chanson est présente dans son recueil Mas cansous : ressouns cetoris, publié en 1917.

Bibliographie de l'auteur

- Las ajustas à Ceta : pouème lenguadocien dins lou parla de Céta. Céta : Empremarie A. Cros, 1887, 16 p.
- Souveni felibrenc. Montpellier : Cabirou Frères & Cie, 1889, 16 p.
- Oda a Beziès : pèça lengadouçiana. Montpellier : Impr. Centrale du Midi, 1890, 15 p.
- Lou Cassoulet : Cansouneta lengadouciana. Montpellier : Lith. I. Combes, [ca 189.], 3 p. [Voir sur Occitanica.eu]
- Lous pescadous lengadouçians : pouësia lengadouciana. Montpellier : Impr. Centrale du Midi, 1893, 19 p.
- Las Vendemias. Bordeaux : Impr. Candolives, [1894 ?], 8 p. [Voir sur Occitanica.eu]
- A ma filha Maria-Louisa pèr lou jour de sa prumièira coumunioun, 2 de julhet 1895 : pouesia lengadouciana. Montpellier : Imprimerie Centrale du Midi, 1895, 15 p.
- La sorre de caritat : pouësia lengadouciana. Montpellier : Imprimerie Centrale du Midi, 1902, 19 p.
- Lou capelan : pouësìa lengadouciana en set estrofas. [1905], 6 p.
- Lous cocha-vestits : Cansou. Montpellier : [La Campana de Magalouna], [ca 1905], 4 p.
- Sounet nouviau : a ma filha Elisa per lou jour de soun maridage amé René Barrillon, lou 12 de nouvembre de 1907. 1907, 8 p.
- Sounet nouviau : a ma filha Maria-Louisa per lou jour de soun maridage amé Marcel Brouillonet, lou 12 de Julhet de 1909. 1909, 8 p.
- Mas cansous : ressouns cetoris. Montpellier : impr. Firmin et Montane, 1917, 110 p., [25] p. pl. [réed. 2014]

Archives et manuscrits de l'auteur

- Voir l'inventaire des archives et manuscrits de Joseph Soulet

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Josèp Soulet es un poèta e cançonièr d’expression occitana, nascut a Seta en 1851 e mòrt dins la meteissa vila en 1919. Es lo director de l’Armanac cetòri entre 1893 et 1913 et fonda en 1893 l’Escola felibrenca de Sent Cla que ne serà lo primièr president. Serà tanben collaborator del jornal La Campana de Magalouna e nomenat majoral del felibrige en 1907

Identitat

Formas referencialas

Soulet, Joseph (1851-1919)

Autras formas conegudas

- Soulet, Jousèp (forma occitana del nom)

- Soulet, Josèp (forma occitana del nom)

Elements biografics 

Negociant en vins e alcoòls, fai bastir per Léon-Etienne Rosiès, lo primièr urbanista de la vila de Seta, un ostal grand a La Corniche ont se recamparàn pendent de nombrosas annadas los felibres setòris e dins la quala recebrà lo poèta malhanenc Frederic Mistral, prèmi Nobel de literatura en 1904..

Engatjament dins la renaissença d’òc

Las primièras traças de ligams entre Josèp Soulet e la langue d’oc remontan a 1887 e la publicacion de son primièr recuèlh Las ajustas à Ceta, recuèlh illustrat que celèbra e presenta la practica de las ajutas a Seta. Se dubrís alara l’engatjament d’una vida dins la defensa de la lenga d’òc e mai particularament de son particularisme setòri. Serà un dels actors principals de la renaissença occitana setòria mercés a son estatut de president fondator de l’Escola felibrenca de Sent Cla, l’escòla felibrenca setòria.
Militant e autor actiu, mantendrà la tradicion occitana a Seta mas tanben al delà e celebrarà son amistat amb qualques uns dels principals actors de la renaissença felibrenca del sègle XIX coma Loís Roumieux e Frederic Mistral amb lo qual tendrà una importanta correspondéncia, publicada en 2008.
En 2002, serà inaugurada a Seta l’estatua L'homme aux pieds nus, que rend omenatge a la practica al mens quadricentenària de las ajutas sus l'Île singulière. Jos l’esquina de l’estatua, son presents quatre vèrses de Josèp Soulet extraches de sa cançon « L’ajustaire ». Aquela cançon es presenta dins son recuèlh Mas cansous : ressouns cetoris, publicat en 1917.

Bibliografia de l'autor

- Las ajustas à Ceta : pouème lenguadocien dins lou parla de Céta. Céta : Empremarie A. Cros, 1887, 16 p.
- Souveni felibrenc. Montpellier : Cabirou Frères & Cie, 1889, 16 p.
- Oda a Beziès : pèça lengadouçiana. Montpellier : Impr. Centrale du Midi, 1890, 15 p.
- Lou Cassoulet : Cansouneta lengadouciana. Montpellier : Lith. I. Combes, [ca 189.], 3 p. [Veire sus Occitanica.eu]
- Lous pescadous lengadouçians : pouësia lengadouciana. Montpellier : Impr. Centrale du Midi, 1893, 19 p.
- Las Vendemias. Bordeaux : Impr. Candolives, [1894 ?], 8 p. [Veire sus Occitanica.eu]
- A ma filha Maria-Louisa pèr lou jour de sa prumièira coumunioun, 2 de julhet 1895 : pouesia lengadouciana. Montpellier : Imprimerie Centrale du Midi, 1895, 15 p.
- La sorre de caritat : pouësia lengadouciana. Montpellier : Imprimerie Centrale du Midi, 1902, 19 p.
- Lou capelan : pouësìa lengadouciana en set estrofas. [1905], 6 p.
- Lous cocha-vestits : Cansou. Montpellier : [La Campana de Magalouna], [ca 1905], 4 p.
- Sounet nouviau : a ma filha Elisa per lou jour de soun maridage amé René Barrillon, lou 12 de nouvembre de 1907. 1907, 8 p.
- Sounet nouviau : a ma filha Maria-Louisa per lou jour de soun maridage amé Marcel Brouillonet, lou 12 de Julhet de 1909. 1909, 8 p.
- Mas cansous : ressouns cetoris. Montpellier : impr. Firmin et Montane, 1917, 110 p., [25] p. pl. [réed. 2014]

Archius e manuscrits de l'autor

- Voir l'inventaire des archives et manuscrits de Joseph Soulet

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- Cartabèu de Santo Estello, n°5, 1907-1908, p. 19

- Di Nitto, Paul-René. « Joseph Soulet, le pape cettois du félibrige » in Midi Libre, 6 septembre 1998, p. 15

- Soulet, Joseph. Mistral, Frédéric. Correspondance Joseph Soulet, Frédéric Mistral (1882-1912). Institut d'Estudis Occitans, 2008, 185 p.

- Soulet, Joseph. Mas cansous : ressouns cetoris. Montpellier : impr. Firmin et Montane, 1917, 110 p.

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Avocat à Béziers, riche propriétaire viticole, Gabriel Azaïs se consacre à la littérature et à l’étude des textes anciens. Secrétaire perpétuel de la Société archéologique scientifique et littéraire de Béziers et majoral du Félibrige, il sera le premier à éditer le Breviari d'Amor de Matfre Ermengaud, troubadour biterrois de la fin du XIIIe siècle.

Identité

Forme référentielle

Azaïs, Gabriel (1805-1888)

Autres formes connues

- Rambaud (pseudonyme)

Éléments biographiques

Gabriel Azaïs naît à Béziers le 1er mai 1805. Il poursuit des études au collège Henri IV à Paris avant de revenir à Béziers où il devient avocat, puis juge auditeur à partir de 1827. Propriétaire d’un vaste domaine agricole, le Domaine de Clairac, à proximité de Béziers, il quitte la vie professionnelle pour suivre l’exploitation de son domaine. Retiré sur ses terres, il partage son temps entre ses occupations de propriétaire et l’érudition. Il meurt à Béziers dans son hôtel particulier (avenue d’Estienne d’Orves), le 14 février 1888.

Engagement dans la renaissance d’oc

Gabriel Azaïs s'intéresse à l’étude de la langue des troubadours et publie de nombreux travaux d’érudition consacrés à l’histoire locale et aux textes anciens. On lui doit la publication en 1863, du Dictionnaire des idiomes languedociens qui sera utilisé par Mistral dans Lo Trésor dóu Félibrige et l’édition du Breviari d'Amor de Matfre Ermengaud, troubadour biterrois de la fin du XIIIe siècle (voir

Il poursuivra l’œuvre de son père Jacques Azaïs (1778-1856), fondateur en 1838, de la Société archéologique, scientifique et littéraire de Béziers dont il devient le secrétaire perpétuel. Il est élu majoral du Félibrige en 1876 et fait figure de pionnier dans l’étude des langues romanes. Paul Meyer et Frédéric Mistral viendront le consulter.

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Sources
LEFÈVRE, Edmond. Les majoraux du Félibrige de 1876 à 1932. Aix en Provence, 1934, p. 44-46.
 
FOURIÉ, Jean. Dictionnaire des auteurs de langue d'Oc de 1800 à nos jours. Aix-en-Provence : Félibrige, 2009, p. 27.
 
La Société archéologique de Béziers, les langues romanes et le félibrige – Hommage à ses fondateurs Jacques Azaïs (1778-1856) et Gabriel Azaïs (1805-1888), (XXIe cahier de la Société archéologique scientifique et littéraire de Béziers), Béziers, 2011.
 
BANCAREL, Gilles. « Bibliographie de Jacques, Gabriel et Bruno Azaïs» dans : La Société archéologique de Béziers, les langues romanes et le félibrige – Hommage à ses fondateurs Jacques Azaïs (1778-1856) et Gabriel Azaïs (1805-1888), (XXIe cahier de la Société archéologique scientifique et littéraire de Béziers), Béziers, 2011, p. 125-132.
 

Bibliographie 

œuvres de Gabriel Azaïs  

 Les troubadours de Béziers, (1e édition), Béziers : Millet, 1859.
- (2e édition), Béziers : Malinas, 1869.
- [Reprint], Genève : Slatkine ; [Paris], 1973.
 
Le Breviàri d'Amor : Suivi de sa lettre à sa sœur. Introduction et glossaire par Gabriel Azaïs, Béziers : Delpech, 1862, 2 Tomes.
- [Reprint], Genève : Slatkine, 1977, 2 vol.
 
Le Breviari d'Amor suivi de sa lettre à sa sœur, Matfre Ermengaud ; publié par la Société archéologique, scientifique et littéraire de Béziers ; introd. et glossaire par Gabriel Azaïs, Béziers : Secrétariat de la Société archéologique ; Paris ; Leipzig : A. Franck, [1862-1881] 2 vol.
 
Le Breviari d'amor a fait l’objet de plusieurs rééditions partielles et de nombreuses études dont la réédition scientifique intégrale de l’œuvre sous la direction du Pr. Peter T. Ricketts :
Le Breviari d'amor de Matfre Ermengaud. Tome II, A.I.E.O., Westfield College, 1989.
Le Breviari d'amor de Matfre Ermengaud. Tome III, A.I.E.O., 1998.
Le Breviari d'amor de Matfre Ermengaud. Tome IV, Brepols, 2004.
Le Breviari d'amor de Matfre Ermengaud. Tome V, E.J. Brill, 1976.
 
Dictionnaire des idiomes languedociens, étymologique, comparatif et technologique, Paris ; Leipzig : [s.n.], [s.d.].
voir : texte
 
Dictionnaire des idiomes languedociens, étymologique, comparatif et technologique, Béziers : J. Delpech, 1863 (trois livraisons).
 
Introduction au Breviari d'Amor de Matfre Ermengaud, Béziers : Impr. J. Delpech, 1864.
 
Un maître de collège de Nîmes, Nîmes : Clavel, 1869.
 
Les derniers jours du Tasse, Nîmes : Clavel, 1869.
 
Impressions de chasse, variétés cynégétiques, Paris : Hachette, 1870.
 
Vincent de Bataille-Furé poëte béarnais, Montpellier : Société pour l'étude des langues romanes ; Paris, A. Franck, 1873.
 
M. Adrien Donnodevie [4 août 1873], Montpellier : Impr. centrale du Midi, (1873).
 
Las Vesprados de Clairac pèr Gabriel Azaïs ; amb'un av.-prep. de J. Roumanille, Avignoun : J. Roumanille, 1874, XXI-290 p.
 
Dictionnaire des idiomes romanes du midi de la France : comprenant les dialectes du Haut et du Bas-Languedoc, de la Provence, de la Gascogne, du Béarn, du Querci, du Rouergue, du Limousin, Du Bas-Limousin, du Dauphiné, etc Avignon, Seguin ; Paris, Maisonneuve ; Montpellier : Société des langues romanes, 1877-1878, 3 vol.
- [Reprint] Nîmes, Lacour-Ollé, 2008, 3 vol.
 
Rolla di Alfredo de Musset. Racconto linguadocchese [Una razza di selvaggi che non vivono ne' boschi] ; Traduzione di Eduardo Frattini, Napoli, tip. dei Comuni, 1881.
 
Lou Reprin, contes, fablos, brindes e sounets, Le regain, Avignoun : J. Roumanille, 1884.
 

Articles

Un bouquet de campaneto, Aix : Remondet, 1876 (Poésies extraites de l’Almanach du Sonnet)
 
Lou Vi de Bachelèri pèr la felibrejado de l’Ascencien, Béziers : impr. générale, 1877.
 
La Sietado de peloustious, conte (imprimé sur le menu de la Félibrée du 6 juin 1880 à Montpellier).
 
Anfos de Balbastre, retipe d’un conte rouman, Montpellier : Hamelin, 1881.
 
Lou Pastre d’oulargues, conte, Montpellier : Grallier, 1884.
 
Brinde à la dinnado del Castel de la Tourre, 26 mai 1887, Béziers : Septe et Chavardès, 1887.
 
Lous Destorbis del mariage de Bibal, conte en vers languedociens
(Relevé dans: Alphonse Roque-Ferrier, La Roumanie dans la littérature du Midi de la France, Paris, 1881, p. 14.)
 
« Les troubadours de Béziers » - 1e éd., Bulletin de la société archéologique scientifique et littéraire de Béziers, 1869,  2esérie, I, p. 87-312.
 
« Les troubadours de Béziers » - 2e éd. Béziers, A. Malinas, Bulletin de la société archéologique scientifique et littéraire de Béziers, 1869, p. 163-321.
 
« Catalogue botanique : synonymie languedocienne, provençale, gasconne, quercinoise, etc. », Bulletin de la Société archéologique scientifique et littéraire de Béziers, Deuxième série ; Tome IV, 1871.
 
« Catalogue botanique, synonymie languedocienne, provençale, gasconne, quercinoise, etc. », Bulletin de la société archéologique de Béziers, 2e série, Tome 6, 1ere et 2eme livraison, Malinas, 1871-1872.
 
« Orthographe de la langue des troubadours appliquée à nos dialectes modernes », Bulletin de la société archéologique de Béziers, 1885-1886, p. 239.
 

Articles parus dans

Journal des chasseurs
« Au chasseur gastronome », oct. 1844 - sept. 1845, p. 275-277.
« Réplique au chasseur gastronome », oct. 1844 - sept. 1845, p. 385-387.
 
Armana prouvençau
« Au félibre A. Mathieu », 1863, p. 104.
« À l’oucasioun dóu banquet óufert à F. Mistral pèr sis ami de Beziers », 1864, p. 62.
« À moussu Viennet », 1865, p. 41.
« Remèdi contro l’idroupisìo », 1865, p. 99.
« Lou marchand de lach », 1866, p. 96.
« A moun ami Baltazar Floret », 1867, p. 92.
« La penitènci dilmebrado », 1868, p. 96.
« La prouvessien desfloucado », 1868, p. 102.
« Lou mes de Marìo », 1869, p. 47.
« Un mot de Peyrot », 1869, p. 101.
« Autre mot del curat de Pradinas », 1870, p. 47
« L’ase e lou miol », 1872, p. 16.
« Lou cassaire de fialat », 1873, p. 82.
« L’aubo-vit e lou cabrit », 1874, p. 97.
« Lou pastre », 1875, p. 103.
« À moun paire », 1875, p. 106.
« Au ribas de la Sorgo », 1876, p. 90.
 
Almanach historique de Provence, revue annuelle par Alexandre Guédion
« A moun paire », 1875, p. 24
« L’aubovit e lou cabrit », 1876, p. 49
 
Revue des Langues Romanes
« Vincent de Bataille-Furé poëte béarnais », 4, 1873, p. 89-94.
« M. Adrien Donnodevie », 4, 1873, p. 707-714.
« Lou linot viajaire », 6, 1874, p. 602-606.
« Lous destorbis del mariage de Bibal », 7, 1875, p. 358-365.
« Lou coussi de l’ome endéutat », 8, 1875, p. 221-225.
« Lou boutou de rose », 9, 1876, p. 299.
« Li Judas », 10, 1876, p. 309.
« Lou tais e lou reinard », 12, 1877, p. 143-148.
« Lous dous canards sauvages », 13, 1878, p. 191-195.
« La roso de Margarido », 15, 1879, p. 114.
« Uno meno de sauvages », 15, 1879, p. 120-124.
« Lou sarralher blu, lou picou-vert e lou merle », 17, 1880, p. 113-115.
« La sietado de peloustious », 17, 1880, p. 268-269.
« Lou merle », 18, 1880, p. 101.
« Lous dous loups. Fablo », 18, 1880, p. 189-191.
« Amfos de Balbastre. Conte », 19, 1881, p. 139-146.
« La fedo e lou bartas », 20, 1881, p. 29-30.
« A Mario B… Sounet imitat de Soulary », 20, 1881, p. 293.
« Flambard et son maître. Conte », 22, 1882, p. 202-207.
« Un prezen de rei », 27, 1885, p. 194-202.
 
L’Iòu de Pascas
« A Guilhem Bonaparte-Wyse », 1881, p. 85.
« Bloundineto ou la Pourtairo d'aigo de Veniso », 1881, p. 74
« Lou Singe metge de soun mestre », 1881, p. 39.
« Lou Chi del procurou », 1882, p. 10.
« Lou Tokay de Bacheleri », 1883, p. 47.
« La Fourmigo barrulairo », 1884, p. 55.
« Lou Babihaire », 1885, p. 149.
 
Bulletin de la Société archéologique de Montpellier, 1858-1860, p. 87-312, 290, 320, 338, 340 ; 1885-1886, p. 239.
 
La Presse littéraire
« La Miougrano entre-duberto », 20 juillet 1860
« Lis Oubreto en proso de Roumanille », 5 août 1860.
 
Le Publicateur de Béziers, dec. 1860 ; dec. 1861, avril 1864, juin 1867, oct. 1868.
 
L’Union nationale
« Bloundineto », mai 1889.
 
Lo Camel
« lo cassaire de fialat - pastourello », 1, 1904, p. 6.
« lous peloustious », 7, 1904, p. 3
 

Voir toute la documentation sur Gabriel Azaïs dans :
Le Trobador, catalogue international de la documentation occitane

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Médecin, poète, écrivain, historien, conteur occitan, fondateur de la revue La Cigalo narbouneso.

Identité

Forme référentielle

Albarel, Paul (1873–1929)

Autres formes connues

- Joan de la Ròca (pseudonyme)

- Balin Balan (pseudonyme)

- Joan de la Pineda (pseudonyme)

- Ravailhant (pseudonyme)

- Lo Bascalaire (pseudonyme)

- Lo Piuletaire (pseudonyme)

- Jirmen lo Vièlh (pseudonyme)

- Doctor Purgafòrt (pseudonyme)

Éléments biographiques

Paul Albarel naît à Saint-André-de-Roquelongue (Aude) le 11 décembre 1873 dans une famille modeste, d’un père charron, marié à Alexandrine Albert qui lui donne un garçon au bout de douze ans de mariage.
La famille Albarel est occitanophone et transmet la langue à son fils, car le père pense que les gens honnêtes se font comprendre dans cette langue. Mais il veut aussi faire de son fils un érudit et un bon chrétien, et l’inscrit au Petit Séminaire de Narbonne où il reçoit un enseignement sérieux. Après le baccalauréat, Paul fréquente la Faculté de Médecine de Montpellier, il y soutient une thèse sur la pathologie du rachitisme et obtient son diplôme de médecin en 1895, à 22 ans.
Il commence à exercer à Carcassonne, mais il revient bientôt dans son village natal. En octobre de 1899, il se marie avec Lucie Agel de Névian où il s’installe et où il reste jusqu'en 1914. C’est là qu’il a ses premières inspirations félibréennes et ses premiers poèmes seront publiés en 1902 dans Terro d’Oc, la revue de l’Escolo Moundina, puis, dès 1906, dans La Cigalo Lengadouciano de Béziers. C’est aussi à Névian qu’il commence à s’intéresser à Rabelais qui fut étudiant à Montpellier, Bordeaux, Toulouse et qui séjourna à Castres et Narbonne. Il employait des termes occitans dans ses livres. Paul Albarel écrit un ouvrage, Le languedocien dans Rabelais, ouvrage encore inédit. Une partie de cet ouvrage a été publiée à Paris par la Société française d’Imprimerie, le manuscrit de la partie non publiée devrait être à la bibliothèque municipale de Narbonne. De plus, Rabelais est un maître pour lui et ses facéties donnent le ton aux farces et comédies d’Albarel.
Mobilisé, il est envoyé à Salonique en qualité de médecin-major. Dès sa libération, il s’installe à Narbonne. Il y assure la présidence du Syndicat d’Initiative plusieurs années, il est membre de la Commission archéologique de Narbonne et Béziers et de la Société d’Études Scientifiques de l’Aude. Il reste à Narbonne jusqu’à sa mort, à 56 ans, le 15 juillet 1929, dans une clinique de Montpellier, des suites d’une intervention chirurgicale.

La ville de Narbonne inaugura, en 1961, le buste de Paul Albarel érigé dans le jardin de la Gare, face au boulevard Frédéric Mistral et près de la statue du docteur Ferroul, ancien maire de la ville et défenseur de la terre d’Oc. En 1974, son nom est donné à une nouvelle rue de Narbonne.

Engagement dans la renaissance d’Oc

À partir de 1902, Paul Albarel envoie ses textes en occitan à La Terro d’Oc et à La Cigalo Lengadouciano, puis aux Cahiers Occitans et à la revue narbonnaise, Septimanie. Publiée en 1903, sa première pièce de théâtre, « L’esprit Tustaire », farce en deux actes, obtient une médaille d’argent aux Jeux Floraux de Toulouse.
Il est élu Mainteneur du Félibrige en 1904 et Maître en Gai Saber en 1911. Il deviendra Majoral du Félibrige en 1918, avec la cigale de Carcassonne, dite aussi du Murier, qui fut celle d’Achille Mir, un des maîtres spirituels de Paul Albarel.
Animateur inlassable et occitaniste plein d’ardeur, il organise à Narbonne deux « Santa-Estèla » en 1912 et 1924 et aussi l’inauguration du boulevard Frédéric Mistral en 1923.
En 1911, il crée sa propre revue dont il est le directeur passionné La Cigalo Narbouneso. Dorénavant, tous ses textes en occitan y seront publiés sous sa signature ou celles de ses pseudonymes.
Cette Cigalo paraît de 1911 à 1929. Parmi ses collaborateurs, on peut citer : Joseph Anglade, Jules Azema, Emile Barthes, Valère Bernard, Prosper Estieu, Joseph Salvat, Ernest Vieu. La revue connaît un succès important, en 1929, elle comptait 1000 abonnés. En parallèle, les félibres de la revue créent L’Almanach Narbonnais, voué à la vie locale. Il est édité en 1913 et 1914, puis de 1923 à 1932. La Cigalo Narbouneso continue de paraître, par intermittences, après la mort de son fondateur, jusqu’au mois d’août de 1969.
Le contenu de la Cigalo Narbouneso est varié. C’est l’œuvre du félibre carcassonnais, Achille Mir qui détermine la vocation d’écrivain occitan de Paul Albarel. Celui-ci commence par écrire des farces, des contes, des textes courts d’une verve joyeuse, puis des comédies qui sont jouées dans les villes et les villages et qui lui assurent un grand succès populaire. Mais le félibre est doublé d’un érudit profondément attaché à l’histoire locale et à la langue et la littérature occitanes. Il publie, chapitre après chapitre, dans sa revue, de juillet 1926 à juin 1929, sa Petite histoire de la littérature méridionale. Il y publie aussi des études sur l’histoire de sa ville, puis des légendes narbonnaises qu’il voulait rassembler dans un ouvrage : Lou Roumancero Narbounés, mais la mort ne lui laisse pas le temps de réaliser ce projet.
Les contes ne sont pas oubliés, contes de sa création, contes traditionnels entendus dans l’enfance et contes de Noël. Il faut préciser que le théâtre, les légendes et les contes sont versifiés.
La Vouès de la Pinedo (La Voix de la Pinède) est le recueil de poésie le plus important de Paul Albarel, recueil préfacé par Valère Bernard. Cette pinède se trouve près de son village natal et il la parcourut pendant son enfance et son adolescence. Ce recueil est constitué de quatre parties : la première où il chante la nature et les saisons, dans la seconde, il célèbre l’amour et les fleurs, la troisième est vouée au passé, au temps des Troubadours et, dans la quatrième, il exalte sa langue et les félibres et le poète la termine par un sirventés de vingt-neuf strophes : « À la qu’espoutiguèt Mountfort » (A celle qui écrasa Monfort).

Bibliographie occitane de l'auteur

Théâtre :
La majorité des comédies de Paul Albarel furent publiées dans La Cigalo Narbouneso et firent souvent l’objet d’un tirage à part.
- L’esprit tustaire, Tolosa, Berthomieu, 1903.
- Bibo lo Vi !, farcejado en 1 atte, en bersses narbouneses, Toulouse, impr. de G. Berthoumieu, 1904. In-12, 23 p.
- Margarideto, coumedio en 3 attes, en bersses narbouneses... Toulouse, impr. de G. Berthoumieu, 1905. In-16, 80 p.
- La Repoutegairo, Pastouralo, id. 1909.
- Lou Pauras, seno de vendemios Narbona, Vinches, 1913.
- Rebiro Marioun, La Taco de familho, Narbona, Brieu, 1922.
- La femno mudo, Narbona, Brieu, 1922.
- La Lengo mairalo, Narbona, Brieu, 1924.
- L’airetage, Narbona, Brieu, 1925.
- Viva lo vin ! farcejada en un acte, Carcassona [Carcassonne], Institut d'estudis occitans, 1996, illustrations Pierre Dantoine (1884-1955)

Contes :
- Requies Catin pace, Illustration de Gaston Cugnenc. Béziers, Impr. Moderne, In-8°, 35 p. s. d.
- Lou Ministre, Narbonne, A. Brieu, In-8°, 4 p. s. d.
- Amat de Rocoloungo, Las Carmanholos de Saupiquet, La fieiro de Sant Coucounil, Las anguialos de la menino, Narbona, Brieu, 1927.
- Counte de Nadal, Nadal de Medecis, Nadal dal pastre, Nadal d’aucels.

Légendes :
- Lou seti de NarbounoOurioundo, legendo narbouneso, Narbona, Vinches, 1913.
- Lou Trauc de la Fado, legendo narbounesoLous Ulhals de Mountlaures, legendo narbouneso, Narbona, Brieu, 1921.
- La mort d’Amalric, Lous filhs D’Aimeric, Pireno, legendo narbouneso, Narbona, Brieu, 1927.
- Gvendic, legendo narbouneso, de l'epoco gallo-roumano, Narbonne, A. Brieu, In-8°, 19 p. 1924.

Histoire – Littérature :
- « Narbouno en 1632 », La Cigalo Narbouneso, N° 121, març de 1928.
- « La darnièro proucessiu al pouts de Sant Sigismound », La cigalo Narbouneso, N° 136, junh de 1929.
- « Pichoto istorio de la literaturo miechjournalo », La Cigalo Narbouneso, de 1926 a 1929, (N° 135).
- L'inventeur du sermon du « curé de Cucugnan », Narbonne, A. Brieu. In-8°, 14 p. 1927.

Poésie :
- Lous Meses, Narbona, Toulouse, impr. de G. Berthoumieu, 1905. In-16, 80 p.
- La Vouès de la Pinedo, Narbouno, estamp. F. Caillard, 1914. In-8°, XIII-205 p.,
- A Moulièro, Narbona, A. Brieu, 1922.
- Lou Camin de la Croutz, Narbona, A Brieu, 1927.
- Pastouralo, Toulouse, La Terro d'oc, In-8°, 15 p. 1909.


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Mètge, poèta, escrivan, istorian, contaire en occitan, fondator de la revista La Cigalo Narbounesa.

Identitat

Forma referenciala

Albarel, Paul (1873–1929)

Autres formes connues

- Joan de la Ròca (pseudonim)

- Balin Balan (pseudonim)

- Joan de la Pineda (pseudonim)

- Ravailhant (pseudonim)

- Lo Bascalaire (pseudonim)

- Lo Piuletaire (pseudonim)

- Jirmen lo Vièlh (pseudonim)

- Doctor Purgafòrt (pseudonim)

Elements biografics

Paul Albarèl nais a Sant-Andrieu- de-Ròcalonga (Aude) lo 11 de decembre de  1873 dins una familha modèsta, d’un paire rodièr, maridat a Alexandrina Albèrt que li  balha enfin un dròlle al cap de dotze ans de maridatge.
La familha Albarèl es occitanofòna e transmet la lenga a son filh, estent que lo  paire pensa que las gènts onèstas se fan comprene dins aquela lenga. Mas vòl tanben far  de son filh un saberut e un bon crestian, e lo manda al Pichon Seminari de Narbona ont  recep un ensenhament seriós. Aprèp lo bachelierat, Paul s’inscriu a la Facultat de  Medecina de Montpelhièr, sosten una tèsi sus la patologia del raquitisme e ven mètge en  1895, a 22 ans.
Comença d’exercir a Carcassona, mas torna lèu dins son vilatge nadiu. En  octobre de 1899, marida Lúcia Agel de Nevian ont s’installa e demòra fins a 1914. Es aquí  que coneis sas primièras inspiracions felibrencas publicadas jos la fòrma de poèmas en  1902 dins La Terro d’Oc, revista de l’Escolo Moundino, puèi tre 1906, dins La Cigalo  Lengadouciano de Besièrs. Es aquí tanben que comença de s’interessar a Rabelais que  foguèt estudiant a Montpelhièr, Bordèu, Tolosa e sojornèt a Castras e a Narbona, e  qu’emplegava de tèrmes occitans dins sos libres. Paul Albarèl escriu un obratge, Le  languedocien dans Rabelais, obratge qu’es encara inedich. Una partida d’aquel obratge  foguèt publicada a París per La Société Française d’Imprimerie, lo manuscrich del demai  de l’obratge deuriá èstre a la bibliotèca municipala de Narbona. En mai Rabelais es son  mèstre, sas facècias balhan lo ton a las farsejadas e comèdias d’Albarel.
Mobilizat, es mandat a Salonica coma mètge-major. Tre sa liberacion, s’installa  a Narbona. I assegura la presidéncia del Sindicat d’iniciativa mantuna annada, es membre  de la Comission Arqueologica de Narbona e Besièrs e de la Societat d’Estudis Scientifics  d’Aude. Demòra a Narbona duscas a sa despartida, a 56 ans, lo 15 de julhet de 1929, dins  una clinica de Montpelhièr aprèp una intervencion cirurgicala.

La vila de Narbona inaugura, en 1961, lo bust de Paul Albarèl quilhat dins lo  jardin de la Gara, fàcia al baloard Frederic Mistral e prèp de l’estatua del Doctor Ferrol,  ancian conse de la vila e aparaire de la tèrra d’Òc. En 1974, son nom es balhat a una  carrièra novèla de la vila.

Engatjament dins la Renaissença d’Òc

A comptar de 1902, Paul Albarèl manda sos tèxtes occitans a La Terro d’Oc e a La Cigalo Lengadouciana, puèi als Quasèrns Occitans e a la revista narbonesa Septimanie. Publicada en 1903, sa primièra pèça de teatre, L’Esprit Tustaire, farsejada en dos actes, obten una medalha d’argent als Jòcs Florals de Tolosa.
Es elegit Manteneire del Felibritge en 1904 e Mèstre en Gai Saber en 1911. Ven Majoral del Felibritge en 1918, amb la cigala de Carcassona dicha tanben « cigala de l’Amorièr », qu’èra la d’Aquiles Mir, un dels mèstres espirituals de Paul Albarèl.
Animator inagotable e occitanista arderós, organiza a Narbona doas « Santa-Estèla » en 1912 e 1924 e l’inauguracion del baloard Frederic Mistral en 1923.
En 1911, crèa sa revista pròpria que n’es lo cabiscòl afogat : La Cigalo Narbounesa. D’ara enlà, totes sos tèxtes en occitan i seràn publicats jos sa signatura o las de sos escaisses.
Aquela Cigalo pareis de 1911 a 1929. Demest sos collaborators, se pòt citar : Josèp Anglada, Juli Azemà, Emili Barte, Valèri Bernard, Prospèr Estieu, Josèp Salvat, Ernèst Vieu. La revista coneis un crane succès, en 1929, comptava 1000 abonats. En parallèl, los felibres de la revista crèan l’Almanac Narbonés, vodat a la vida locala. Es editat en 1913 e 1914, puèi de 1923 a 1932. La Cigalo Narbouneso contunha de paréisser de còp en còp, aprèp la mòrt de son fondator, duscas al mes d’agost de 1969.
Lo contengut de la Cigalo Narbouneso es plan variat. Es l’òbra del felibre carcassonés Aquiles Mir que determina la vocacion d’escrivan occitan de Paul Albarèl. Comença per escriure de farsejadas, de contes, de tèxtes cortets d’una vèrbia gaujosa, puèi de comèdias que son jogadas dins las vilas e los vilatges e que li asseguran un grand succès popular. Mas lo felibre es doblat d’un saberut prigondament estacat a l’istòria locala e a la lenga e la literatura occitanas. Publica, a tròces dins sa revista, de julhet de 1926 a junh de 1929 sa Pichoto istorio de la literaturo miechjournalo. I publica tanben d’estudis sus l’istòria de sa vila, puèi de legendas narbonesas que voliá recampar jol títol Lou Roumancero Narbounés, mas la mòrt li daissa pas lo léser de realizar aquel projècte.
Los contes son pas doblidats, contes de sa creacion, contes tradicionals ausits pendent son enfança e contes de Nadal. Cal precisar que lo teatre, las legendas e los contes son versificats. La Vouès de la Pinedo es lo recuèlh de poesia màger de Paul Albarèl, recuèlh prefaciat per Valèri Bernard. Aquela pineda se tròba prèp de son vilatge natal e la trevèt dins son enfança e sa joventut. La Votz de la Pineda es constituida de quatre partidas : la primièra ont canta la natura e las sasons, dins la segonda, celèbra l’amor e las flors, la tresena es vodada al passat, al temps dels Trobadors e dins la quatrena, enaura sa lenga, los felibres e lo poèta l’acaba per un sirventés fogós de vint-e-nòu estròfas : « A la qu’espoutiguet Mountfort ».

Bibliografia occitana de l'autor

Teatre :
La màger part de las comèdias de Paul Albarèl foguèron publicadas dins La Cigalo Narbouneso e faguèron sovent l’objècte d’un tiratge a l’espart.
- L’esprit tustaire, Tolosa, Berthomieu, 1903.
- Bibo lo Vi !, farcejado en 1 atte, en bersses narbouneses, Toulouse, impr. de G. Berthoumieu, 1904. In-12, 23 p.
- Margarideto, coumedio en 3 attes, en bersses narbouneses... Toulouse, impr. de G. Berthoumieu, 1905. In-16, 80 p.
- La Repoutegairo, Pastouralo, id. 1909.
- Lou Pauras, seno de vendemios Narbona, Vinches, 1913.
- Rebiro Marioun, La Taco de familho, Narbona, Brieu, 1922.
- La femno mudo, Narbona, Brieu, 1922.
- La Lengo mairalo, Narbona, Brieu, 1924.
- L’airetage, Narbona, Brieu, 1925.
- Viva lo vin ! farcejada en un acte, Carcassona [Carcassonne], Institut d'estudis occitans, 1996, illustrations Pierre Dantoine (1884-1955)

Contes :
- Requies Catin pace, Illustration de Gaston Cugnenc. Béziers, Impr. Moderne, In-8°, 35 p. s. d.
- Lou Ministre, Narbonne, A. Brieu, In-8°, 4 p. s. d.
- Amat de Rocoloungo, Las Carmanholos de Saupiquet, La fieiro de Sant Coucounil, Las anguialos de la menino, Narbona, Brieu, 1927.
- Counte de Nadal, Nadal de Medecis, Nadal dal pastre, Nadal d’aucels.

Legendas :
- Lou seti de NarbounoOurioundo, legendo narbouneso, Narbona, Vinches, 1913.
- Lou Trauc de la Fado, legendo narbounesoLous Ulhals de Mountlaures, legendo narbouneso, Narbona, Brieu, 1921.
- La mort d’Amalric, Lous filhs D’Aimeric, Pireno, legendo narbouneso, Narbona, Brieu, 1927.
- Gvendic, legendo narbouneso, de l'epoco gallo-roumano, Narbonne, A. Brieu, In-8°, 19 p. 1924.

Istòria – Literatura :
- « Narbouno en 1632 », La Cigalo Narbouneso, N° 121, març de 1928.
- « La darnièro proucessiu al pouts de Sant Sigismound », La cigalo Narbouneso, N° 136, junh de 1929.
- « Pichoto istorio de la literaturo miechjournalo », La Cigalo Narbouneso, de 1926 a 1929, (N° 135).
- L'inventeur du sermon du « curé de Cucugnan », Narbonne, A. Brieu. In-8°, 14 p. 1927.

Poesia :
- Lous Meses, Narbona, Toulouse, impr. de G. Berthoumieu, 1905. In-16, 80 p.
- La Vouès de la Pinedo, Narbouno, estamp. F. Caillard, 1914. In-8°, XIII-205 p.,
- A Moulièro, Narbona, A. Brieu, 1922.
- Lou Camin de la Croutz, Narbona, A Brieu, 1927.
- Pastouralo, Toulouse, La Terro d'oc, In-8°, 15 p. 1909.


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- La Cigale Enchantée, antologia de l’òbra del Doctor Paul Albarèl, Louis Albarel – Quilhan, T. Tinena – 1985
- Paul Albarel, Médecin, poète, historien, conteur en langue d'Oc, Fondateur de la Cigale Narbonnaise : http://limoux.pagesperso-orange.fr/bioAlbarel.htm
- Paul Albarel : un médecin narbonnais dans la tourmente de la guerre : https://lamediathequepatrimoine.wordpress.com/2014/11/21/paul-albarel-un-medecin-narbonnais-dans-la-tourmente-de-la-guerre/

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Jules Ronjat, l’un des fondateurs de l’Escolo parisenco dóu Felibrige en 1894, est un linguiste auteur de la Grammaire Istorique des parlers provençaux modernes qui sera publiée en 1930.

Identité

Formes référentielles

Ronjat, Jules (1864-1925)

Autres formes connues

- Rounjat, Jùli (forme occitane du nom)

- Guigue Talavernai (pseudonyme)

- Felibre di Lauseto (pseudonyme)

- Félibre des Alouettes (pseudonyme)

- Bousoun di Vergno (pseudonyme)

Éléments biographiques

Antoine-Jules Ronjat est né le 12 novembre 1864 à Vienne dans l’Isère d’Abel-Antoine-Jules Ronjat (1827-1892), procureur général à la cour de cassation, maire de Vienne (1878-1880), sénateur de l'Isère (1879-1884), président du Conseil général de l’Isère (1887-1892) et de, Marie-Jeanne Chollier. Il se marie le 5 octobre 1907, à Weinheim (Bade-Württemberg, Allemagne) avec Henriette-Ilse Loebell dont il aura deux enfants Louis-Siegfried-Wilhelm (1908-1934) et Pierre-Marie-Jules (1910-1910).

Jules Ronjat suit ses études au collège Rollin à Paris avant d’être reçu bachelier ès-lettres en 1881. Il devient avocat à la cour d’appel de Paris, puis au barreau de Vienne. Il sera l’un des fondateurs de l’Escolo parisenco dóu Felibrige (1894) et de la Ligue de décentralisation (1895) avant de devenir majoral du Félibrige le 22 mai 1904 (Cigalo de Zani). Sous le capouliérat de Pierre Devoluy, il exerce les fonctions de secrétaire général du Félibrige (baile dóu counsistòri) de 1902 à 1909. Docteur ès-lettres en 1913, il quitte la France dès le déclenchement de la guerre, en raison de l’origine allemande de sa femme. Il se réfugie alors à Genève où il enseigne de 1915 à 1925 comme privat-docent. Il meurt à Lyon le 16 janvier 1925 et est enterré dans le caveau familial du cimetière de Vienne.

Engagement dans la renaissance d’oc

Jules Ronjat est un linguiste qui s’est attaché à l’étude scientifique de la syntaxe des parlers occitans modernes et qui a mis en évidence les notions d’intercompréhension et de bilinguisme. C’est en suivant l’évolution des progrès langagiers de son fils exposé à plusieurs langues maternelles (français, allemand, franco-provençal) qu’il parvient à dévoiler en pionnier, les avantages du bilinguisme précoce chez l’enfant.

Parallèlement, Jules Ronjat étudie des textes anciens et l’histoire de la langue d’oc. Ses travaux seront recueillis dans sa Grammaire Istorique des parlers provençaux modernes publiée après sa mort, à partir de 1930. Après avoir collaboré à la revue félibréenne L’Aiòli, il collabore, entre autres publications, à la Revue des langues romanes de 1904 à 1925, au Bulletin de la société de linguistique de Paris, et, sous son nom ou sous le pseudonyme de Bousoun di Vergno, à Prouvènço / Vivo Prouvènço ! Poète à ses heures, il y publie aussi poèmes, chansons ou traductions.

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Sources
LEFÈVRE, Edmond. Les majoraux du Félibrige de 1876 à 1932. Aix en Provence, 1934, p. 135-136.
 
FOURIÉ, Jean. Dictionnaire des auteurs de langue d'Oc de 1800 à nos jours. Aix-en-Provence : Félibrige, 2009, p. 274.
 
Cartabèu de Santo Estello, 14, 1924, p. 121-122.
Lou Felibrige, n. 34, 1925, p. 20 ; 105, 1946.
Reclams, 1925 (5), p. 110-112 ; 1937 (½), p. 27-28.
Le Feu, février 1928.
Calendau, n. 54, juin 1937.
L'Éclair de Montpellier, 18 sept. 1937. 

Bibliographie
œuvres de Jules Ronjat

Traductions

CURTI, Theodor. Le référendum : histoire de la législation populaire en Suisse. Édition française revue et augmentée d'un appendice par l'auteur, V. Giard & E. Brière, 1905 (traduction de Jules Ronjat)
 
WAGNER,  Adolph. Traité de la science des finances. II, Théorie de l'imposition, théorie des taxes et théorie générale des impôts. V. Giard & E. Brière, 1909 (traduction de Jules Ronjat).

Monographies

La Vente du blé. Ogeret et Martin, 1901.
 
La plus belle maison de Vienne. Vienne : Ogeret & Martin, 1906.
 
Vienne et ses environs : guide illustré du touriste. Vienne, 1914.
 
Sainte Estelle, patronne des Félibres. Impr. de la Dordogne, 1907.

L'ourtougràfi prouvençalo : pichot tratat a l'usage di prouvençau. Vivo Prouvènço : Auzac, 1908.
 
DEVAUX, André. Comptes consulaires de Grenoble en langue vulgaire (1338-1340), publiés avec un lexique et un index des noms propres par Jules Ronjat, Imprimerie générale du Midi, 1912.
voir : texte
 
CAILLET, Louis. Devis du mausolée des archevêques de Vienne : Armand de Montmorin et Henri de La Tour d'Auvergne, élevé en 1747 à la cathédrale de Vienne (Jules Ronjat collab.) H. Delesques, 1912.
 
Le lieu de Naissance de Schneyder, Martin H. 1912.

Le Développement du langage observé chez un enfant bilingue, E. Champion, 1913 (autres éditions : Peter Lang Edition, 2014).
 
Essai de syntaxe des parlers provençaux modernes, Protat Frères, 1913.
voir : texte
 
Grammaire Istorique [sic] des parlers provençaux modernes [...]. 1, Introduction. Première partie, fonétique. 1, voyelles et diftongues [sic], Société des langues romanes, 1930.
voir : texte
 
Grammaire istorique [sic] des Parlers provençaux modernes.... II. 1ère partie, Fonétique. II, consonnes et fénomènes [sic] généraux, Société des Langues romanes, 1932.
voir : texte
 
Grammaire Istorique [sic] des parlers provençaux modernes [...]. 3, Deuxième partie : morphologie et formation des mots. Troisième partie : notes de syntaxe, Société des langues romanes, 1937 (autres éditions : Slatkine reprints : Laffitte reprints, 1980).
 
L'Ourtougràfi prouvençalo : pichot tratat à l'usage di Prouvençau, Edicioun de la Mantenènço de Prouvènço, 1937 (3e éd. 1957, 4ème éd. 1975).
 
Grammaire Istorique [sic] des parlers provençaux modernes [...]. 4, Appendice : Les dialectes. Index, Société des langues romanes, 1941.
 
MISTRAL, Frédéric. Lou Tresor dóu felibrige ou Dictionnaire provençal-français embrassant les divers dialectes de la langue d'Oc moderne… avec un supplément établi d’après les notes de Jules Ronjat [à la fin du T. II], ed. Ramoun Berenguié, 1968 (autres éditions : 3e éd / Culture Provençale et Méridionale, Marcel Petit, 1979 ; Marcel Petit C.P.M. 2005, T. II).
voir : supplément


 Articles et comptes-rendus

 - Publiés dans la Revue des Langues Romanes
voir : index des articles
 
- Publiés dans Montségur
voir : lien vers les numéros de Montségur
 
- Publiés dans L’Aiòli
voir : lien vers les numéros de l’Aiòli
 
- Publiés dans Reclams de Biarn e Gascougne
voir : lien vers les numéros de Reclams
 
Autres articles
« Promenades en Norvège », Annuaire du Club Alpin Français, 1897, p. 412-472.
voir : texte
 
« Sur la langue de Fourès» , Revue des Langues Romanes, 1905, p. 410-419.
voir : texte
 
« Les noms de lieux dans les montagnes françaises », La Montagne revue du Club alpin français, 1908, p. 318-376.
voir : texte
 
[Compte rendu de] BERRIAT Saint-PRIX, J. Las vendegnas de Laborieux l'aîné, d'après le manuscrit de l'abbé Taillandier. Clermont-Ferrand, 1910, [Société internationale de dialectologie], 1912.

« Frederi Mistral (1830-1914) », Bulletin de dialectologie romane (Bruxelles), 1914, n.6, p. 42-57.
 
« La famille étimologique de provençal draio », Revue des langues romanes (Montpellier), T. 59 (1916), p. 77-116.
voir : texte
 
« Emprunts et faits de fonétique sintactique dans le parler de Labouheire (Landes) », Revue des langues romanes (Montpellier), T. 59 (1916), p. 38-43.
voir : texte
 
« A propos de "dégel” », Archivum Romanicum (Firenze), Vol. 4, n.3 (1920), 14 p.
 
« Accent, quantité et diphtongaison en romain et ailleurs », Bulletin de la Société de linguistique de Paris, 1923, T. 24, p. 356-377.
voir : texte
 
« Albéric de Pisançon », Romania, LIII, 1927, p. 222-223.
voir : texte

Collaborateur des revues

Le Bulletin des Amis de Vienne, le Bulletin monumental, le Journal de Vienne, le Bulletin de la Société de géographie de Lille, Annuaire du Club alpin français, Annuaire de la Société des touristes du Dauphiné, la Revue de provence et de langue d’oc, la Revue Allemande, le Bulletin des Comices agricoles, la Revue Alpine, La Montagne, la Revue Celtique, Romania, Vivo Prouvenço, Lo Bournat, le Bulletin de dialectologie Romane, l’Intermédiaire des éducateurs, la Revue des Langues Romanes, la Revue de philologie française et de littérature, le Bulletin de dialectologie  romane, l’Armana Prouvençau

Voir toutes les œuvres de Jules Ronjat dans:
Le Trobador, catalogue international de la documentation occitane

Fonds d’archives et manuscrits de l’auteur 

CIRDOC

fonds classés : fonds Azéma AZP 04-7
2 cartes-postales du 14.10.1918 adressées par Jules Ronjat à Pierre Azéma

fonds classés : fonds Jouveau
10 lettres adressées par Jules Ronjat à Marius Jouveau et Elzéar Jouveau
JOU_48-1-3 : 4 juin 1907, 7 dec. 1907 - circulaire annotée, 17 juin 1908 (en français à Elzéar Jouveau ?)
JOU_48-2-4 : 29 avril 1907
JOU_48-4-1 : 3 juillet 1905 - circulaire annotée, 12 juillet 1905, 22 novembre 1905
JOU_48-4-5: 19 juin 1908
JOU_48-5-4 : 14 mai 1908
JOU_48-6-1 : 26 août 1908 + reçu

fonds Marius Bacquié-Fonade : BAC-A-01-38
42 lettres de Jules Ronjat à Marius Bacquié-Fonade de 1896 à 1910.
 
fonds Jules Ronjat : N° inv. 2015-32
3 carnets de notes de Jules Ronjat (1878-1879)

Dossier auteur : Ronjat Jules 

Autres fonds

Bibliothèque de Genève (CH)
voir : fiche de fonds
 
Bibliothèque municipale (Vienne)
voir : fiche de fonds
 
Institut de France. Bibliothèque
voir : ms 6159
voir : ms 7739
 
Bibliothèque interuniversitaire de la Sorbonne (Paris)
voir : inventaire 

Études critiques

JAGUENEAU Liliane, RENAULT Danielle Renault,... Index linguistique et géographique de la "Grammaire istorique des parlers provençaux modernes" : description phonétique, morphologique et syntaxique de la langue occitane contemporaine de Jules Ronjat, Poitiers : Institut d'études occitanes de la Vienne, 1981.
 
CHAMBON, Jean-Pierre. « Le Félibrige et le mouvement des vignerons de 1907 : quatre lettre inédites de Devoluy à Ronjat », Lengas, 38, 1995, p. 7-20.
 
FRYBA-REBER, A.M. « Lettres et fragments inédits de Jules Ronjat à Charles Bally (1912-1918) », Cahiers Ferdinand de Saussure, 45, 1995-1996, p. 9-63.
 
BOUVIER, Jean-Claude. « Jules Ronjat et la Revue des Langues romanes », Revue des Langues Romanes, 105, 2001, p. 491-502.
 
THOMAS, Jean. « La correspondance de Jules Ronjat avec Prosper Estieu, Arsène Vermenouze et Valère Bernard », Revue des Langues Romanes,  110, 2006, p. 473-506.
 
THOMAS, Jean. « Redécouvrir Jules Ronjat, (1864-1925), voyageur, félibre et linguiste », La Romanistique dans tous ses états, sous la direction de Garabato, Arnavielle, Camps, Paris, L'Harmattan, 2009, p. 295-305.
 
DELEFOSSE, J.-M. Sur le langage de l'enfant : choix de textes de 1876 à 1962, Paris ; Torino ; Budapest [etc.] : L'Harmattan, 2010.
 
THOMAS, Jean. « Édition de cinq lettres de Jules Ronjat à Hugo Schuchardt », Revue de linguistique romane, 75, 2011, p. 191-201.
 
ESCUDÉ, Pierre. Le développement du langage observé chez un enfant bilingue / Jules Ronjat ; commenté et annoté ; transcription graphique d'Hervé Lieutard. Frankfurt am Main : Lang, Peter Frankfurt, 2014 (Sprache, Mehrsprachigkeit und sozialer Wandel ; vol. 20)
voir : Introduction
 
THOMAS, Jean. « Treize lettres de Jules Ronjat à Léon Teyssier », Revue des langues romanes, 119, 2015, p. 464-481.
 
Articles en ligne
Jules RONJAT (1864-1925) un romaniste connu et ignoré
voir : texte 

Voir toute la documentation sur Jules Ronjat dans :
Le Trobador, catalogue international de la documentation occitane

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Ouvrier imprimeur puis gérant de café, Junior Sans est un poète héraultais de la fin du XIXe siècle. Il est élu majoral du félibrige en 1881.

Identité

Formes référentielles

Sans, Junior (1820-1905)

Autres formes connues

- Sans, Antoine Junior (nom à l'état civil)

- Cigalo de Beziés (pseudonyme)

- Lou Felibre de la Naveto (pseudonyme)

Éléments biographiques

Junior Sans naît le 3 décembre 1820 à Béziers. Il est le fils de Julien Sans, tisserand, connu localement pour ses Carnavalades (petits textes satiriques en occitan) et de Jeanne-Françoise Eustasie Benezech. Junior Sans se marie le 8 septembre 1848, à Béziers, avec Marie-Anne Félix Gailhac fille d’un perruquier dont il aura un fils unique Aimé. Ce dernier épouse en 1871 Joséphine Sauret, fille de Raymond Sauret maire de Maureilhan. Junior Sans est tout d’abord ouvrier imprimeur (1855) avant de devenir gérant du Café Jammes sur les Allées Paul-Riquet (1868). À partir de 1893, suite à une hémiplégie, il ne quitte plus son lit et décède douze ans plus tard le 29 mars 1905.

Engagements dans la renaissance d’oc

Œuvre

La première œuvre publiée de Junior Sans est un long poème primé au concours de poésie romane de la Société archéologique de Béziers en 1855, « Moun bouyache a la mar de Sérigna » [Mon viatge a la mar de Serinhan, Mon voyage à la mer de Sérignan], qu’il signe comme « ouvrier imprimeur ». Il publie son premier recueil, Bèit telados [Uèit teladas, Huit toiles] en 1875. Les huit poèmes publiés dans le recueil sont des chroniques de la vie locale, évoquant son ami le sculpteur Antonin Injalbert (1845-1933) ou l’épisode de l’épidémie de choléra qui frappa Maureilhan en 1835.

Il publie en 1881 un deuxième recueil, Autros bèit telados [Autras uèit teladas, Huit autres toiles], qui contient notamment un hommage au félibre biterrois Jean Laurès (1822-1902) et un poème « A moun paire » où il décoche ses flèches contre Gabriel Azaïs (1805-1888), secrétaire de la Société archéologique de Béziers avec qui s’installe une rivalité littéraire.Ce n'est qu'en 1893 qu'il publie son troisième et dernier recueil de « Telados », Un Moulou de telados [Un molon de teladas, Un tas de toiles].

À partir de 1875, date de la publication de son premier recueil, il transcrit l'ensemble de sa production écrite en langue d’oc au sein de plusieurs volumes manuscrits. Ces recueils qui représentent trois importants volumes reliés, constitués en grande partie de poésies inédites, nous permettent de suivre la carrière littéraire de Junior Sans et de découvrir plus de trente années de vie biterroise.

Engagement

Junior Sans est un écrivain militant de la langue d’oc qu’il conçoit comme un engagement à la mémoire de ses ancêtres. Ses lettres adressées au jeune Joseph Loubetqui le considère comme son « maître » - aux côtés de Mallarmé -, contiennent des consignes sur l’usage de la langue. Son écriture est celle du témoignage. Il revendique sa filiation en donnant à ses poésies le nom de Telados [teladas, toiles] et en écrivant sous le pseudonyme de Felibre de la Naveto en souvenir de son père tisserand, mais aussi en restituant comme eux, dans le parler de Béziers, les évènements survenus entre 1850 et 1880. C’est ainsi qu’il va transcrire minutieusement dans ses recueils manuscrits non seulement les pièces écrites par son père, mais aussi les témoignages relevés par son grand-père rapportant les vieilles traditions de la cité. Dans le même souci de perpétuer la tradition familiale, il écrit lui même des Carnavalades dont certaines furent publiées. Son engagement aux côtés du Félibrige se mesure aux participations régulières aux fêtes de la Santo Estello et aux témoignages qu’il publie dans ses livres.

Junior Sans correspond avec Frédéric Mistral qui publiera ses premiers poèmes dans l'Armana Prouvençau. Ce dernier lui rendra visite le 5 mai 1879, à son retour des Jeux Floraux de Toulouse. Cette rencontre est décrite dans le poème « A ma muso » qu’il publie en 1881. En 1881, il participe à la Santo Estello de Marseille où il est élu Majoral du Félibrige, premier titulaire de la « Cigalo de Beziés ». Il sera à l’origine de la vocation littéraire de son compatriote Frédéric Donnadieu (1843-1899) auteur de l’ouvrage Les Précurseur des félibres (1888), membre de la Société archéologique de Béziers, l’un des fondateurs de la Société pour l’étude des langues romanes (Montpellier, 1869) et qui deviendra majoral du Félibrige en 1886.

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Obrièr estampaire puèi gerent de cafè, Junior Sans es un poèta erautés de la fin del sègle XIX. Es elegit majoral del felibritge en 1881.

Identitat

Formas referencialas

Sans, Junior (1820-1905)

Autras formas conegudas

- Sans, Antoine Junior (nom a l'estat civil)

- Cigalo de Beziés (pseudonim)

- Lou Felibre de la Naveto (pseudonim)

Elements biografics

Juniòr Sans nais lo 3 de decembre de 1820 a Besièrs. Es lo filh de Julian Sans, teissièr, conegut dins son canton per sas Carnavaladas (pichons tèxtes en occitan) e de Joana-Francesa Eustasia. Juniòr Sans marida lo 8 de setembre de 1848 Maria-Anna Benezech, filha d’un perruquièr que li balharà un dròlle, Aimat. Aqueste maridarà en 1871 Josefina Sauret, dròlla de Raimond Sauret, conse de Maurelhan.
Juniòr Sans es, primièr, obrièr estampaire en 1855, abans de venir gerent del Café Jammes sus las Alèas Paul Riquet en 1868. A comptar de 1893, en seguida d’una emiplegia, demòra paralisat fins a sa mòrt dotze ans mai tard, lo 29 de març de 1905.

Engatjament dins la Renaissença d’òc

Son òbra

La primièra òbra publicada de Juniòr Sans es un long poèma premiat per La Societat Arqueologica de Besièrs en 1855 : « Moun bouyache a la mar de Sérigna », (Mon viatge a la mar de Serinhan), que signa coma « obrièr estampaire ». Publica son primièr recuèlh : « Bèit telados » (Uèit teladas) en 1875. Los uèit poèmas publicats dins lo recuèlh son de cronicas de la vida locala, qu’evòcan son amic l’escultor Antonin Injalbert (1845 – 1933) o l’episòdi de la garramanha de colèra que regna a Maurelhan en 1835.
Publica en 1881 un segond recuèlh « Autros bèit telados », (Autras uèit teladas), ont se tròba mai que mai un omenatge al felibre besierenc Joan Laurès (1822 – 1902) e un poèma « A mon paire » ont s’encanha contra Gabrièl Azaïs (1805 – 1888), secretari de La Societat Arqueologica de Besièrs, çò que provòca una rivalitat literària entre eles. Es pas qu’en 1893 que publica son tresen e darrièr recuèlh de Teladas : « Un Moulou de telados », (Un Molon de teladas).
A partir de 1875, data de la publicacion de son primièr recuèlh, inserís l’ensemble de sa produccion escricha en lenga d’Òc dins mai d’un volumes manuscriches. Aqueles recuèlhs que representan tres importants volumes religats son constituits per la màger part de poesias inedichas e nos permeton de seguir la carrièra literària de Juniòr Sans e de descobrir mai de trenta annadas de vida biesierenca.

Son engatjament

Juniòr Sans es un escrivan militant de la lenga d’Òc que concep aquel trabalh coma un engatjament per la memòria de sos aujòls. Sas letras adreiçadas au jove Josèp Lobet – que lo considèra coma son « mèstre » ambe Mallarmé –, balhan de consignas sus l’usatge de la lenga. Son escritura es la del testimoniatge. Reivindica sa filiacion en titolant sas poesias « Telados » e en escrivent jos l’escais « Lou Felibre de la Naveto » en sovenir de son paire tessièr, e tanben en restituissent come eles, dins lo parlar de Besièrs, los eveniments avenguts entre 1850 e 1880. Es atal que transcriu menimosament dins sos recuèlhs manuscriches las pèças escrichas per son paire, mas tanben los testimoniatges notats per son grand sus las vièlhas tradicions de la ciutat. Dins aquela tòca de perpetuar la tradicion familhala, escriu el meteis de « Carnavaladas », que d’unas fuguèron publicadas. Son engatjament dins lo Felibritge es atestat per la regularitat de sa participacion a las fèstas de Sant-Estèla e pels testimoniatges que publica dins sos libres.
Juniòr Sans correspond ambe Frederic Mistral que publicarà sos primièrs poèmas dins « L’Armana Prouvençau ». Mistral li farà una visita lo 5 de mai de 1879 en tornant dels « Jòcs Florals » de Tolosa. Aquel rescontre es descrich dins lo poèma « A ma muso » que publica en 1881. Aquesta annada, participa a la Santa-Estèla de Marselha ont es elegit Majoral del Felibritge, primièr titulari de la « Cigalo de Besiès ». Es a l’origina de la vocacion literària de son compatriòta Frederic Donadieu (1843 – 1899), autor de l’obratge « Les Précurseurs des félibres » (1888), sòci de La Societat Arqueologica de Besièrs, es un dels fondators de la Societat per l’estudi de las lengas romanas, (Montpelhièr, 1869) e vendrà Majoral del Felibritge en 1886.

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Bibliographie de Junior Sans

Lou colera à Maurelha-Rameja : 1835 / Junior Sans ; [S.l.] : [s.n.], [s.d.]

La proucession del corpus à la parouesso de la Mataleno / Junior Sans ; Béziers : Paul, 1853

Satiro sul Crédi founcié, a l'oucasiou d'uno passéjado al Poun-Rougé lou premiè jour dé Carémo : per Junior Sans, emprimur ; Beziès : Imprimarié dé Mlle Paul, [1854]

« Moun bouyaché à la mar de Sérigna », Bulletin de la Société archéologique de Béziers, 1847-1852, p. 257-264. http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k486535v/fimage

Triounfle de l'Ourfeoun bezieirenc / Lou Felibre de la Naveto ; Beziès : imp. J. Delpech, 1862

E tourna mai... las fennos ! : satiro III / per Junior Sans, lou felibre de la Nabeto ; Béziès : Emprimarié de J. Delpech, [1862]

Lous tuquiès d'Erepio / de Junior Sans ; Béziès : empr. de J. Delpech, 1864

Epitro III / de Junior Sans ; Beziès : J. Delpech, 1866

« Nostre boun tuc », Armana prouvençau, 1867, p. 65.

« Lou darrier adiéu », Armana prouvençau, 1870, p. 108.

A la Franço, ma maire, a ma noblo patrio / Junior Sans ; Beziès : empr. de Granié, 1872

Pregario pèr moun pichot efant Ramound / Junior Sans (soun grand, lou Felibre) ; Beziès : [s.n.], 1873

Epitro IV / de Junior Sans ; Beziés : Empr. de Granié, 1873

Bèit telados del Felibre de la Naveto / Junior Sans ; Paris : Lib. des Bibliophiles, 1875 
(NUM-CAB_1053) http://occitanica.org/omeka/items/show/3085

Autros bèit telados del Felibre de la Naveto / Junior Sans ; Paris : Libr. des Bibliophiles, 1881 
(NUM-CAB_1042) http://occitanica.org/omeka/items/show/3084

A Nostro-Damo de Lourdo [Musique imprimée] / Paroles de Junior Sans ; Musique de C. Z. Vernazobres ; Béziers : Imprimerie Vialette, 1887

Un Moulou de Telados / Junior Sans ; Béziers : impr. J. Sapte, 1893 
(NUM-CAB_34) http://occitanica.org/omeka/items/show/3083

A Madoumaisello Thereso Levero, lou bèl jour de soun maridage / Junior Sans ; Besies : imp. Felibrenco, [1903?]

Manuscrits

  • Collections du CIRDOC
Antoine - Junior Sans / L'oïdium et lous chimistos del Nord - 
Ms 493

  • Collections Société archéologique scientifique et littéraire de Béziers - Dépôt au CIRDOC (SAB-B-1-1/B-1-33)
Envois à Louis Theveneau
  1. Epitro IV del félibre (1872) - A Moussu Louis Theveneau (1872)  - A Moussu Louis Bounet Membre de nostro academio, President de las Courridos en 1863-64-65 e President de la Liro Bezièirenco (1872)

  2. A Moussu Donadieu , avoucat e felibre de retour de soun viage d'Italio (1873)

  3. A Moussu Louis Theveneau ancian secretari de la Soucietat del Saloun (1874) : A M. Gabriel Azaïs … à l'autoú Las Vesprados de Clairac (1874) - A M. Baltazar Floret paire de la Bourrido agatenco (1866)

  4. Per sa bouno annado A Moussu Louis Theveneau : A la Gènto Eloïso (1874)

  5. A Moussu Louis Theveneau :  A Moussu Camilo Laforgo ancien CounseliéGeneral de nostre Despartament e prouprietàri à Quaranto (1874)

  6. Uno visito al Pensiounat de l’Immaculado Councepciéu des Fraires de la Doutrino crestiano de Beziés (1875)

  7. A Moussu Louis Theveneau (que se capitavo la fèsto) - Brinde pourtat al banquet oufert as tres prumiés grands pris de Roumo 11 janviè 1875 + note du 3 dec. 1872 (1875)

  8. A Louis Theveneau prouprietari de Maussac : Au noble e ilustre Mistral (1875) - a Frederic Donnadieu - au noble autoù de la Miougrano Téodor Aubanèu - [lettre de Franquet] (1876) - a Gabriel Azaïs - a Binjamin Fabre  (1875) - au noble e ilustre Roumaniho lou paire del Felibrige (1875) - A Madamo Louis Bounet (1875)

  9. Lou Devignaire : Al brave amic Louis Theveneau - Lou Devignaire - Descouverto d'un felibre de mai [Chuchet] (1876)

  10. A Moussu Louis Theveneau (1876) : Respounso de Leonso Lieber à Victor Sahuc que demoro à Maraussan - Lou jour de ma naissènso (1876)

  11. A Moussu Louis Theveneau (1878) : A Jan Laurés l'autou del Campestre (1878) [+ billet quatrain]

Envois à Frédéric Donnadieu
  1. A la Franço, ma maire, à ma noblo Patrio : A moussu Frederic Dounadiéu, avoucat, membre de la Soucietat del Saloun (1872) - A la Franço, ma maire, à ma noblo Patrio

  2. Epitro A moussu Louis Bounet membre de nostre Académio président de la Courridos… (1872) : Per las archivos de la Souciétét arquéoulougico…(1873) - Pregario pèr moun pichot efant Ramound (1873) - Lou jour de ma naissènso (1872)

  3. A Moussu Frederic Donnadieu avoucat et felibre - Passant, planto-t'aissis e s'as lesoú, legis [Vicaria photographe] (1873)

  4. Nostre boun tuc (1873)

  5. Moun segound sounet a Moussu Frederic Donnadieu (1873)

  6. Encaro mai bèit telados que n'où pas vist l'aigo... (1876) : A Benjamin Fabre 25 mai 1876 -  [lettre de Franquet] - Lou cop del mitan a l’intrepide e bravo fraire Zefir - Dedicacio as tres exemplaris de mas Bèit telados - A Jousè Roumaniho (1876) - Au counfraire Louis Roumiéu (1876) -  La Crous de l'Amistat a Frederi Mistral (1876) - A ma cousino Maria (1876) + La Crous de l'Amistat [sur papier lettre de Junior Sans] (1876)

  7. A Moussu Frederic Donnadieu, avoucat, à moun counfraire en Felibrige - A Binjamin Fabre (1876)

  8. A Moussu Frederic Donnadieu avoucat et felibre, lou felibre de la naveto : Lou Pecat d'Adam (1860) - Aissi d'ount ven l'expressiéu Foutre un Tap (1865)

  9. A moun valènt counfraire en Felibrige, à Moussu Frederic Donnadieu… (1877) - Brinde per lou felibre Chalamel Ernest (1877) - Brinde pourtat al banquet de la maje festo del Felibrige lou bel jour de santo Estello (1877)

  10. La gelado del bèl jour de Pascos (1879)

  11. Al felibre Frederic Donnadieu (1881) : Lou darrié adieu à nostre paure amic Francés Reboul (1881)

  12. Souveni amistous e de bouno counfraternitat del felibre Junior Sans (1882) : Nostro Prouclamaciou per Moussu Bounifasso e damo Jaquelino (1882) -  Cansou de Carnabal per Moussu Bounifasso e damo Jaquelino (1882) - Cansou de Carnabal per Moussu Bounifasso e damo Jaquelino (1882) [imprimé] - Brinde pourtat al banquet de la Fèsto-majo de Santo Estello (1882).

  13. Al vice-sendic de la mantanenso del Lengadoc en Frederic Donnadieu (1885) - Acrostico (1885) - Al brave felibre majoural En Francès Delille (1885) - A la noble e digno véuso del coumandant Leon Farret... (1885)

  14. A Moussu Frederic Donnadieu Président de la Soucietet arqueoulougico... (1885) : A la noble e digno véuso del coumandant Leon Farret (1885) - Lou dansaire de cordo e lou balancié, fablo imitado de Florian (1884)

  15. Al felibre majoural en Frederic Donnadieu president de la mantenso del Lengadoc - Lou jour des morts (1886) - A moun counfraire En Roco-Ferriémajoural en felibrige... (1886)

  16. Al felibre majoural en Frederic Donnadieu sendic de la mantenenso del Lengadoc (1882) - A nostro Coupo (1882)

  17. Al felibre majoural en Frederic Donnadieu sendic de la mantenenso del Lengadoc… Souvené de bouno amistat (1886) - A Moussu Louis Heirissoun (1865) - Al félibre majoural En Melquior Barthès…(1886) - lettre de Fernand Barthès du 12 février 1886 [copie] - A Moussu lou Vicomte de Margoun (1886)) - A Madamo e Moussu Adrian Jaloux à l’oucasieu de la naissenso de sa filho Margarido, à soun bèl castel de Sant-Geniès, tout prèp de Carcassouno (1886)

  18. Al félibre majoural en Frederic Donnadieu (1887) - lettre à Monsieur Augustin Gontier Directeur fondateur du Cercle catholique d'ouvriers 27 août 1887) [copie] - A Moussu Augustin Gontié (1887)

  19. Al Sendic de la mantanenso del Lengadoc en Frederic Donnadieu (1887) - Al brave e digne Canounge Miquèl Silhol curat de la parroquio Santo Madaleno (1887) - A Nostro-Damo de Lourdo Cantico (1887)

  20. Al felibre Majoural En Frederic Donnadieu sendic de la mantanenso del Lengadoc a l'autou des Precursous des Felibres - A moussu e gai confraire - (1889)

  21. Epitro V del Félibre Junior Sans (1880)

Correspondance

Gaston Jourdanne / Félibres majoraux. Portraits, notes biographiques et bibliographiques - CIRDOC Ms 886

Recueil correspondance Junior Sans - Joseph Loubet (9 lettres avec 6 pièces de poésies) - Bibliothèques de Montpellier Métropole, Ms. 480

Iconographie

Portrait de Junior Sans âgé, Peinture huile sur toile sous cadre, signée Frère Sénateur Martin (22 juin 1885)
CIRDOC, Réserve (acquisition 2015-25)

Album photographique de Junior Sans, photographies famille Sans, Sauret, Cahuzac (Maureilhan - Bordeaux)
CIRDOC, Réserve (acquisition 2015-26)

Bibliographie sur Junior Sans

JP Bedard, « Junior Sans », La Cigalo lengadouciano, n.106, mars 1921, p. 146-167.

Gilles Bancarel, « Les séjours mal connus de Mistral à Béziers et les félibres du biterrois », Bulletin de la Société archéologique scientifique et littéraire de Béziers, 2011, p. 67-84.

Gilles Bancarel, « Junior Sans un disciple de Mistral, témoin de 30 ans d’actualité biterroise » dans : Los que fan viure e treslusir l’occitan, Xe Congrès de l’AIEO, Béziers 12-19 juin 2011, ed. Carmen Alén Garabato, Claire Torreilles, Marie-Jeanne Verny, (Limoges, Lambert, Lucas, 2014), p. 796-803.
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Fondateur de l'Escolo de Mount-Segur (1894), de l'Escòla Occitana (1919) et du Collège d'Occitanie (1927), directeur de la revue Lo Gai Saber (1919-1933) et majoral du Félibre (1900), Prosper Estieu est l'une des personalités les plus importantes de la renaissance occitane du XXe siècle. Son activité aussi bien littéraire que politique et militante est aujourd'hui considérée comme l'une des premières émanations de l'occitanisme contemporain.

Identité

Formes référentielles

Estieu, Prosper (1860-1939)

Autres formes connues

- Prosper l'Été (pseudonyme)

- Prosper l'Estiu (pseudonyme)

- Jan d'Oc (pseudonyme)

- Jan de la Ròca (pseudonyme)

- Jean d'Occitanie (pseudonyme)

- Jean Trouvère (pseudonyme)

- La Cigala de l'Ort (pseudonyme)

Éléments biographiques 

Prosper Estieu est né le 7 juillet 1860 à Fendeille, au sud de Castelnaudary. Après des études au Collège de garçons de Castelnaudary et au Petit Séminaire de Carcassonne, où il étudie notamment le latin et le grec, il est nommé instituteur en 1879 à Coursan dans l’est de l’Aude.

Deux ans plus tard, alors en poste aux Brunels, près de Castelnaudary, il rencontre Auguste Fourès en tournée électorale pour les élections législatives de 1881. L’entente est immédiate car les deux hommes partagent de fortes valeurs républicaines et anticléricales. Ils fondent ainsi l’année suivante une revue française, La Poésie moderne, qui ne connaît que sept numéros, et où Estieu, sous le pseudonyme de Prosper l’Été, est en charge de la partie rédactionelle, uniquement en français. Il publie, toujours en 1882, son poème L’École dont Fourès signe la préface. 

Après une parenthèse de deux ans dans le journalisme, Estieu décide de reprendre son métier d’instituteur et est nommé à Clermont sur Lauquet, près de Limoux. Il entame ensuite, à partir de 1887, des chroniques régulières dans la Revue méridionale, fondée à Carcassonne par Gaston Jourdanne, maire de la cité et futur majoral du Félibrige.

L’année 1891 marque un tournant dans le parcours de Prosper Estieu, c’est à cette date que meurt son ami et complice Auguste Fourès. Ce dernier, enterré une première fois selon le rite catholique, est inhumé une seconde fois, debout face à l’Orient comme le veut la tradition franc-maçonnique.

Lors de ces secondes funérailles Prosper Estieu fait une nouvelle rencontre fondamentale, celle d’Antonin Perbosc avec qui il partage une complicité semblable à celle qu’il entretenait avec Fourès. Les deux amis se jurent alors de continuer l’œuvre occitane du défunt poète. C’est à cette date que naît l’engagement occitan de Prosper Estieu qui n’avait jusque là jamais écrit en langue d’oc.

Engagement dans la renaissance d’oc

Découverte de l'occitanité et premiers travaux (1892-1899)

Suite à sa rencontre avec Antonin Perbosc, Prosper Estieu adhère à deux associations de promotion de la langue d’oc : l’Escolo Moundino de Toulouse puis l’Escolo Audenco où publient déjà Gaston Jourdanne et l’autre écrivain audois majeur de cette époque, Achille Mir. Ses productions occitanes commencent alors à se multiplier. En 1892, il fonde l’hebdomadaire Le Lengodoucian où il prend position dès le premier numéro pour un enseignement systématique de l’occitan à l’école primaire moins d’une dizaine d’années après les lois Jules Ferry sur l’instruction obligatoire gratuite et laïque. Son premier éditorial est d'ailleurs conclut par un tonitruant :

  “Quand aurem fait la counquisto de las escolos primàrios, l’Aveni nous apartendra”. (Quand nous aurons fait la conquête des écoles primaires, l'avenir nous appartiendra)

En 1895, il publie son premier recueil de poésies occitanes, Lou Terradou, où il s’affirme comme le successeur d’Auguste Fourès, fidèle à ses idées fédéralistes et de lutte contre la domination française sur les contrées occitanes.

En 1896, il fonde, avec des félibres ariégeois, l’Escolo de Mountsegur et la revue Mount Segur qui paraît jusqu’en 1899. Elle se distingue des autres revues du genre par l’omniprésence des thématiques liées à l’albigéisme dont le symbole le plus connu, Montségur, prête son nom à la revue.

Naissance de l'occitanisme contemporain (1900-1939)


Après l’arrêt de la revue Mount Segur, Prosper Estieu publie Bordons pagans où il développe pour la première fois les règles d’une nouvelle graphie pour l’occitan où sont déjà présentes les prémices de la graphie contemporaine. Il développe cette graphie à partir de 1901 dans la seconde série de la revue Mont-Segur qu’il imprime d’ailleurs depuis son propre domicile à Rennes-le-Château jusqu’au mois de décembre 1904. Il est également élu majoral du félibrige en 1900 et maître ès Jeux de l’Académie des Jeux Floraux en 1902.

Prosper Estieu devant sa presse d'imprimerie d'où sortent les numéros de la revue <i> Mont-Segur</i>. Archives départementales de l'Aude, fonds Prosper Estieu, cote 120J19

A partir de 1903, il prend clairement position au sein du félibrige contre les félibres provençaux et le capoulié (président) Pierre Devoluy. Il crée alors une nouvelle école (qui prendra pour nom en 1919 Escòla occitana) délaissant la graphie traditionnelle du félibrige, choisissant pour étendard le nom “occitan” alors très peu répandu et promouvant fermement des idées républicaines et anticléricales, toujours dans la continuité d’Auguste Fourès. C'est encore durant cette même période qu'il développe sa ligne idéologique, particulièrement sensible dans la revue Mont-Segur qu'il dirige avec Antonin Perbosc.
On y retrouve les quatre grandes problématiques qui marqueront le mouvement occitaniste au XXe siècle : la restauration de la langue dans son unité en s’inspirant du système graphique employé par les troubadours au Moyen Âge, l’émergence d’une littérature originale rédigée dans cette graphie nouvelle, une lecture nouvelle des rapports Nord/Sud au cours de l'histoire de France et l'innovation pédagogique alliée à la revendication de l’enseignement de l'occitan à l’école. Si certaines de ces thématiques étaient déjà partiellement envisagées par le félibrige du XIXe siècle, aucune n’avait été aussi développée jusque-là.

Il publie ensuite plusieurs ouvrages : Flors d’Occitania (1906), La Canson occitana (1908) et Lo Romancero occitan (1912 puis 1914). En 1911, il tente de faire ériger à Foix une statue dédiée à la parfaite cathare Esclarmonde et d’en faire la manifestation du félibrige rouge. Il renonce peu de temps après, faute d’engouement et suite au très mauvais accueil critique de son livre La Question d’Esclarmonde où il multiplie les erreurs et approximations historiques.
Prosper Estieu devant sa presse d'imprimerie d'où sortent les numéros de la revue <i> Mont-Segur</i>. Archives départementales de l'Aude, fonds Prosper Estieu, cote 120J19
Après la guerre, il prend la direction du Gai Saber qu’il dirigera jusqu’en 1933 et fonde son association de promotion de la langue et de la culture occitanes, Los Grilhs del Lauragués, puis en 1927 le Collège d’Occitanie, association d’enseignement de la langue et de la culture occitanes.

Il publie à partir de 1926 une dernière série de recueils : Lo Flahut occitan, Las Bucolicas de Vergili (1926), Lo Fablièr occitan (1930) et Las Oras cantairas (1931) où se ressent l'influence catholique, de plus en plus prégnante, de son dernière disciple le futur chanoine Joseph Salvat. En 1933, il se retire chez sa fille et y meurt en 1939 après avoir été réconcilié avec la foi catholique par l’abbé Salvat, alors majoral du félibrige. Ce dernier prend alors à la suite de Prosper Estieu la tête de l’Escòla occitana et de la revue Lo Gai Saber.


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Fondator de l’Escolo de Mount-Segur (1894), de l’Escòla Occitana (1919) e del Collègi d’Occitània (1927), director de la revista Lo Gai Saber (1919 – 1933), e Majoral del Felibritge (1900), Prospèr Estieu es una de las personalitats màgers de la renaissença occitana del sègle XX. Son activitat literària coma politica e militanta es ara considerada coma una de las primièras emanacions de l’occitanisme contemporanèu.

Identitat

Formas referencialas

Estieu, Prosper (1860-1939)

Autras formas conegudas

- Prosper l'Été (pseudonim)

- Prosper l'Estiu (pseudonim)

- Jan d'Oc (pseudonim)

- Jan de la Ròca (pseudonim)

- Jean d'Occitanie (pseudonim)

- Jean Trouvère (pseudonim)

- La Cigala de l'Ort (pseudonim)

Elements biografics 

Prospèr Estieu nais lo 7 de julhet de 1860 a Fendelha, al sud de Castèlnòu d’Arri. Aprèp d’estudis al Collègi de dròlles de Castèlnòu d’Arri e al Pichon Seminari de Carcassona ont estúdia lo latin e lo grèc, es nommat regent en 1879 a Corsan dins Aude.
Doas annadas mai tard, regent a Brunèls, prèp de Castèlnòu d’Arri, rescontra August Forés en virada electorala per las eleccions legislativas de 1881. L’acòrdi es immediat que los dos òmes partejan de fòrtas valors republicanas a anticlericalas. Fondan atal un an aprèp una revista francesa, La Poésie moderne que conèis pas que sèt numèros e ont Estieu , jos l’escais de Prosper l’Eté, es cargat de la partida redaccionala, sonque en francés. Publica, totjorn en 1882, son poèma « L’Ecole » e Forés ne signa lo prefaci.
Aprèp una parentèsi de dos ans dins lo jornalisme, Estieu decidís de tornar prene son mestièr de regent e es nommat a Clarmont sus Lauquet, prèp de Limós. Escriu a comptar de 1887 de cronicas regularas dins La Revue méridionale, creada a Carcassona per Gaston Jordana, conse de la ciutat e futur majoral del Felibritge.

L’annada 1891 es una virada dins la vida de Prospèr Estieu, es l’annada de la despartida de son amic e complice August Forés. Aqueste, sebelit un primièr còp segon lo rite catolic, es enterrat tornamai, drech fàcia a l’Orient segon la tradicion francmaçonica.
Aquelas funeralhas son l’escasença d’un rescontre fondamental per Prospèr Estieu, la d’Antonin Perbòsc que partejarà ambe el una complicitat egala a la qu’entreteniá ambe Forés. Los dos amics juran de contunhar l’òbra occitana del poèta defuntat. Es aquela data que marca la naissença de l’engatjament occitan de Prospèr Estieu, qu’aviá pas jamai fins aquí escrich en lenga d’òc.

Engatjament dins la Renaissença d’Òc

Descobèrta de l’occitanitat e primièrs trabalhs (1892 – 1899)

En seguida de son rescontre ambe Antonin Perbòsc, Prospèr Estieu aderís a doas associacions de promocion de la lenga d’òc : L’Escolo Moundino de Tolosa, puèi L’Escolo Audenco ont publican ja Gaston Jordana e l’autre escrivan audenc màger d’aquela epòca, Aquiles Mir. Sas produccions occitanas començan de se multiplicar. En 1892, fonda lo setmanièr Le Lengodoucian ont tre lo primièr numèro, argumenta per un ensenhament sistematic de l’occitan a l’escòla primària, mens d’un desenat d’annadas aprèp las leis de Juli Ferry sus l’instruccion obligatòria gratuita e laïca. Son primièr editorial se conclutz per un tarabastós :

« Quand aurem fait la counquisto de las escolos primàrios, l’Aveni nous apartendra. »

En 1895, publica son primièr recuèlh de poesias occitanas : « Lo Terradou » ont s’afirma come lo successor d’August Forés, fisèl a sas idèas federalistas e de lucha contra la dominacion francesa sus las contradas occitanas.
En 1896, fonda, ambe los felibres ariegeses L’Escolo de Mountsegur e la revista Mount-Segur que pareis duscas a 1899. Se diferéncia de las autras revistas per de tematicas omnipresentas ligadas a l’albigeisme, que son simbòl mai conegut prèsta son nom a la revista.

Naissença de l’occitanisme contemporanèu (1900-1939)


Aprèp l’arrèst de la publicacion de la revista Mount-Segur, Prospèr Estieu publica « Bordons pagans », i desvolopa pel primièr còp las règlas d’una novèla grafia per l’occitan ont son presentas las premícias de la grafia actuala. Desvolopa aquela grafia a partir de 1901 dins la segonda seria de la revista Mont-Segur qu’estampa dins son pròpri ostal a Renas-lo-Castèl fins al mes de decembre de 1904. Es elegit Majoral del Felibritge en 1900 e mèstre ès jòcs de l’Academia dels Jòcs Florals en 1902.

Prosper Estieu devant sa presse d'imprimerie d'où sortent les numéros de la revue <i> Mont-Segur</i>. Archives départementales de l'Aude, fonds Prosper Estieu, cote 120J19

A partir de 1903, al sen del Felibritge, se posiciona fermament contra los felibres provençals e lo Capolièr Pèire Devoluy. Alavetz crèa una novèla escòla – que prendrà lo nom en 1919 d’Escòla occitana – abandona la grafia tradicionala del Felibritge e causís per bandièra lo nom « occitan » plan pauc emplegat d’aquel temps, e promòu fermament d’idèas republicanas e anticlericalas, totjorn dins la continuitat d’August Forés. Es tanben a aquel moment que desvolopa sa linha ideologica, sensibla mai que mai dins la revista Mont-Segur que dirigís ambe Antonin Perbòsc.
I retròbam las quatre grandas problematicas que marcaràn lo movement occitanista del sègle XX : lo reviscòl de la lenga dins son unitat en s’inspirant del sistèma grafic emplegat pels Trobadors a l’Edat Mejana, l’emergéncia d’una literatura originala escricha dins aquela novèla grafia, una novèla lectura dels rapòrts Nòrd / Sud dins l’istòria de França e l’innovacion pedagogica aliada a la reivindicacion de l’ensenhament de l’occitan a l’escòla. Se d’unas d’aquelas tematicas foguèron envisatjadas pel Felibritge al sègle XIX, pas cap foguèt tan desvolopada fins aquí.  

Puèi publica mantun obratge : « Flors d’Occitania » (1906), « La Canson occitana » (1908), e « Lo Romancero occitan (1912 e 1914). En 1911, tempta de far erigir a Fois una estatua a la Perfiècha catara Esclarmonda e de ne faire la manifestacion del Felibritge Roge. Renóncia pauc aprèp, per manca d’afiscacion e a causa de la critica fòrt negativa de son libre « La question d’Esclarmonde » ont multiplica enganas e aproximacions istoricas.
Prosper Estieu devant sa presse d'imprimerie d'où sortent les numéros de la revue <i> Mont-Segur</i>. Archives départementales de l'Aude, fonds Prosper Estieu, cote 120J19
Après la guèrra, pren la direccion del Gai Saber fins a 1933 e fonda son associacion de promocion de la lenga e de la cultura occitanas, Los Grilhs del Lauragués, puèi en 1927, Lo Collègi d’Occitània, associacion d’ensenhament de la lenga e de la cultura occitanas.

Publica a comptar de 1926 una darrièra tièra de recuèlhs : « Lo Flahut occitan, Las Bucolicas de Vergili » (1926), « Lo Fablièr occitan » (1930) e « Las Oras cantairas » (1931) ont se sentís l’influéncia catolica de mai en mai fòrta de son darrièr discípol, lo futur canonge Josèp Salvat. En 1933, se retira ençò de sa filha e se morís en 1939, reconciliat ambe la fe catolica per l’abat Salvat, majoral del Felibritge. Aqueste prendrà la seguida de Prospèr Estieu al cap de L’Escòla occitana e de la revista Lo Gai Saber.


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Savinian est le principal pédagogue du Félibrige du XIXème et du début du XXème.

Identité

Formes référentielles

Savinian (1844-1920)

Autres formes connues

- Lhermite, Joseph (nom à l'état civil)

- René Montaut (pseudonyme)

- Frère Savinien (pseudonyme)

Savinien, ou Savinian en occitan est le nom en religion de Joseph Lhermite

Éléments biographiques

Élève des Frères des Écoles chrétiennes (la principale congrégation enseignante) à Villeneuve, commence son noviciat à Avignon en 1857, et reçoit le nom de Frère Savinien-Joseph. Enseignant à Alès de 1860 à 1872 (sauf 1862 passée à Uzès).

Le Frère Troyen, directeur, fait donner à ses Frères des leçons par les professeurs du lycée. En 1872, à 28 ans, il est chargé de la première classe de l’école publique des Ortolans à Avignon.

En 1882, il devient directeur de l’école des Frères à Arles, et installe les Frères dans de nouveaux locaux (8 classes et 11 Frères, 319 élèves), après la laïcisation de l’école publique.

À partir de 1896, il est nommé « visiteur » (inspecteur) des Écoles chrétiennes du district d’Avignon.

En 1901 il est appelé à l’« institut technique » (dixit J. Flamme, maison centrale des Frères, Institut de Mérode 1) de Rome où il dirige l’enseignement du français.

Revenu en France, il dirige comme frère sécularisé, après l’interdiction des congrégations enseignantes en 1904, sous son nom de Joseph Lhermite, le pensionnat de Bourg-Saint-Andéol. En 1907, il dirige la grande école professionnelle de Lyon. En 1908, il rejoint Avignon comme inspecteur, puis voyage aux Baléares où s’était reformé son district d’Avignon. En 1912, il se rend à Paris pour revendiquer les droits des anciens religieux, puis se retire à la maison de retraite des frères d’Avignon, au moment où est suspendue l’interdiction à la suite de « l’Union sacrée ». Après guerre, il voyage en Italie, Belgique, Angleterre, Espagne (1919).

Botaniste, archéologue, peintre à ses heures, il connaissait les langues anciennes et cinq langues modernes.

Engagement dans la renaissance d'oc

Ranquet est un ami d’enfance. Dès 1857, il connaît Roumanille à Avignon. Il fait la connaissance de Frédéric Mistral en 1871, à l’occasion du mariage d’Arnavielle à Alès. Mistral lui fait connaître l’ouvrage de Michel Bréal, déjà professeur au Collège de France, Quelques mots sur l’instruction publique en France, publié avec succès en 1872, et qui prône l’usage des « patois » pour apprendre le français, peut-être à l’occasion de la venue de Bréal à Montpellier en 1875, lors du congrès de la Société des Langues Romanes. Savinien utilisera ensuite systématiquement des citations de Bréal, et notamment son discours devant les instituteurs à l’occasion de l’Exposition universelle de 1878, où il se déclare, en présence du ministre, « ami des patois ».

1. Un projet original…

Un « prospectus » de 1875 montre que le projet de Savinien est déjà assez avancé à cette époque, et qu’il a obtenu l’accord de sa hiérarchie congréganiste.

« Vous pourrez apprécier vous-même ce travail, par la traduction d’un poème de Mistral : "les Saintes", que vous trouverez ci-joint.

Les élèves qui s’inspireront à une source si belle et si pure acquerront des avantages précieux qu’il leur était impossible d’obtenir en étudiant la grammaire ou le style selon la méthode des pensionnats et des cours professionnels.

Celle que j’ai essayée, consiste à faire une version immédiate, sans être obligé de lire en provençal ; après l’explication d’une strophe de huit vers ou d’un fragment de prose ayant à peu près la même étendue, l’élève traduit à la maison ce devoir journalier et le lendemain le professeur corrige les deux ou trois premières copies ainsi que les deux ou trois dernières, puis il fait écrire au net et par toute la classe, la traduction insérée à la fin du livre du maître. »2

Toujours en 1875, Savinien s’adresse au ministre pour obtenir une autorisation officielle d’usage d’un « livre classique provençal » (sans doute le Recueil des versions pour servir à l’enseignement du français), qui lui est refusée « J’ai transmis à M. le Ministre […] la demande du frère Lhermite à l’effet d’obtenir l’autorisation d’introduire dans les écoles publiques un livre classique provençal. Il m’a été impossible d’appuyer cette demande, parce que, en pareille matière, l’abus est trop près de l’usage. Si la langue provençale est enseignée dans les écoles, le français en souffrira plus qu’il n’y gagnera, et nous ne pourrons point répondre que tel instituteur ne sacrifiera pas à peu près complètement l’idiome de France à celui de Provence, surtout à une époque où l’on s’efforce de donner à ce dernier une importance un peu exagérée. Le Picard, surtout le bas breton et beaucoup d’autres parlers plus ou moins savants, auraient bientôt pénétré dans la place, une fois la brèche ouverte. » Source : AD Vaucluse 1 T 197, « Dossiers personnel congréganiste - Joseph Lhermite », lettre du recteur Charles Zevort à l’inspecteur d’académie, 5 juillet 1875. Savinien fera état dans la préface de son deuxième ouvrage de 1878 (le premier concernant les élèves les plus âgés) du fait qu’il a utilisé le réseau méridional des écoles des Frères pour essayer son procédé :

« La troisième partie du Recueil des versions provençales a été mise à l’essai dans quelques classes pendant deux ans et la réussite a démontré que, de Nice à Bayonne et de Perpignan à Limoges, on pourrait obtenir de notables progrès par cette nouvelle méthode. Plusieurs inspecteurs primaires l’ont recommandée à leurs instituteurs »,

ce qui reste vague en l’état. Y sont aussi développés les avantages de la traduction dans trois directions : pour l’orthographe, pour le style, pour la morale patriotique, avec citations de Michel Bréal à l’appui 4.

Bréal figure aussi dans la préface au titre des « témoignages d’approbation », avec cette citation, qui a l’air cependant d’être tirée d’une correspondance de courtoisie : « Vous verrez que cette méthode sera suivie jusque sur les bords de la Loire. »

La congrégation laisse faire visiblement, et présente à l’Exposition universelle de 1878 des « versions flamandes et provençales »5, signe que Savinien a étendu sa « méthode » au-delà du Midi par l’intermédiaire des Frères.

Un article de 1881 6 souligne que les réticences existent aussi de ce côté-là : « N’allez pas croire pourtant que les congréganistes aient tressé des couronnes à leur confrère, créateur de ce système plein d’attrait et d’un succès bien constaté. Mon Dieu, non !

Rien n’est plus long et ne rencontre plus d’obstacle que la marche progressive de la pédagogie. C’est une souveraine un peu routinière, solidement établie sur un trône séculaire. L’Université 7, les institutions congréganistes la soutiennent à la fois, et, empressées dans les hommages qu’elles lui rendent, elles forment une barrière que le progrès ne peut pas toujours franchir. Voilà ce qui est arrivé, mais l’Université comme les congrégations, toutes agissent avec une pure bonne foi, et nous espérons que, se rendant mieux compte des services que la découverte à laquelle nous faisons allusion doit rendre à l’enseignement, elles l’appelleront en aide au français qui végète à l’école primaire. »

La publication de la Grammaire provençale en 1882 montre que Savinien a lu aussi la Grammaire historique de Brachet (1867), dont il réutilise le plan, non sans s’inspirer de la Grammaire générale de Port-Royal, marquant ainsi le retard de ses références, au moment où justement l’inadaptation pédagogique de la grammaire historique pour le primaire devient patente8.

En 1884, Savinien présente devant le Conseil supérieur de la Congrégation des Frères son projet d’apprentissage du français par traduction du provençal9, avec une lettre de soutien de Mistral : « Vous êtes armé de toutes pièces. Nul en France ne pourrait apporter, dans la discussion de l’enseignement primaire, des arguments plus neufs et plus expérimentés. Le grand vice du système qui ne tient pas compte des dialectes populaires, c’est de faire le vide dans le cerveau des enfants du peuple en remplaçant les assimilations naturelles et spontanées de l’intelligence enfantine par un bagage factice et essentiellement fugitif de notions disparates qui, en dehors des quatre règles, seront en général inutiles à l’écolier. Vos élèves sont destinés pour la plupart à devenir laboureurs, ouvriers, forgerons, maçons, etc. c’est-à-dire à vivre dans les milieux où la langue populaire leur sera indispensable soit pour la technologie traditionnelle, soit pour les rapports sociaux. Et l’on s’évertue à chasser de ces jeunes cervelles les éléments de compréhension et de sociabilité indigène qui s’y étaient naturellement amassés ! C’est de la folie ! C’est comme si on s’amusait à vider un œuf pour remplacer par des mixtions chimiques le contenu fécond que la nature y déposa. »10

On n’a pas d’information sur le résultat, mais la Congrégation, qui a ses propres manuels, se garde de faire entrer dans son catalogue les ouvrages de Savinien.

Savinien est nommé majoral en 1886.

2. La polémique avec Bréal

Invité par le félibrige parisien en 1890 à faire le discours de Sceaux11, Bréal va s’en prendre au procédé de Savinien.

« […] Je ne crois pas que le dialecte doive faire partie du programme officiel de l’école. Il y a quelques années, un félibre, d’ailleurs bien intentionné, a proposé, pour les écoles du Midi, des thèmes provençaux et des versions provençales. Faut-il appliquer au parler natif les méthodes savantes qui nous permettent à grand-peine de retenir quelques mots de latin et de grec ! Je ne le pense pas. A ceux qui savent le dialecte, ces exercices paraîtraient trop faciles, et ils n’apprendraient pas grand-chose à ceux qui ne le savent pas. Il faut désirer que l’idiome paternel ne rappelle à nos enfants que des souvenirs sans mélange. Mais ce que nous avons le droit de demander, c’est que l’instituteur ait la considération qui convient pour un langage français, et qui, bien qu’il ne soit pas le langage officiel, n’en a pas moins ses lois régulières : si le maître est bien inspiré, il le fera intervenir de temps en temps pour éclairer un mot, pour montrer une parenté, pour laisser entrevoir une origine. Il n’en faut pas plus : on dissipera ainsi les préventions et l’on rectifiera les idées fausses. C’est le plus sûr moyen de faire respecter et aimer nos vieux idiomes provinciaux. »12

Partisan déterminé de la méthode directe pour apprendre les langues vivantes, Bréal, après la polémique de 1888 entre Mistral et Sarcey, faisant renaître l’accusation de séparatisme, doit aussi tenir compte de ce contexte.

Savinien va répondre dans deux journaux parisiens, L’Etendard et Le Constitutionnel du 2 septembre 1890, soit plusieurs mois après le discours de Sceaux de Bréal : et, de plus, les deux feuilles ultra-catholiques ont un tirage confidentiel13 :

« Depuis bientôt quinze ans, M. Bréal connaît cette méthode, il a eu mainte occasion de se prononcer contre son introduction dans l’école, jamais, que nous sachions, il n’a fait entendre un mot contradictoire dans la presse ou dans des conférences ; et c’est après cette longue période d’une élaboration locale dont il resta toujours éloigné, sans pouvoir ainsi être initié aux avantages de la découverte, qu’il en déclare l’inutilité. Mais il se heurte à l’adhésion d’un directeur d’école du département des Landes qui écrit à l’auteur des versions : "Je vais composer les mêmes livres pour le dialecte gascon", à celle d’un rédacteur du journal pédagogique de Nîmes, disant : "avec votre système, vous avez pleinement raison", à l’approbation du jury de Londres qui accorda un diplôme d’honneur en participation, portant la mention très bien, à l’exposition scolaire de Digne qui décerna une médaille d’or.

Tout cela est bien fait pour laisser à M. Bréal des doutes sur la sévérité de son exécution, et nous n’appelons pas en témoignage tous les partisans de la traduction classique ; ils sont nombreux, et ils ne manquent point de compétence, dans l’enseignement secondaire, soit celui de l’Université, soit celui des écoles libres. Au fond, de quoi s’agit-il ? De traduire les chefs-d’œuvre d’une langue pour mieux apprendre le français ; au collège, c’est la méthode des enfants du riche, à l’école primaire, ce sera celle des enfants de nos classes laborieuses. Par ce temps de démocratie et d’égalité raisonnable, procéder différemment serait chose fâcheuse.

Ou la traduction est bonne ou elle ne vaut rien ; si la méthode est fausse, d’où vient que vous la maintenez avec les collégiens ; si vous la jugez réellement utile, pourquoi la proscrire dans les classes des familles populaires ?»

Après quelques mots de dépit, Savinien oppose à son illustre critique des références pratiques en sa faveur dont il n’a pas l’air de mesurer le caractère très limité. Son argumentation sociologique est plus originale, surtout dans des journaux dont le souci démocratique n’est pas le plus habituel.

Pour autant, la lettre de Prosper Estieu* à Savinien du 17 janvier 1893 montre que le réseau félibréen lui permet d’entrer en contact avec de jeunes maîtres de l’enseignement public, comme Estieu* et Perbosc* qui ont entendu parler de sa méthode :

« Comme vous, je voudrais, de concert avec mon ami Perbosc, publier un système complet d’enseignement de la langue pour nos écoles et nos familles haut-languedociennes. Nous ne pourrions le faire qu’en nous inspirant — et nous le proclamerions — de vos travaux que nous voudrions bien connaître en totalité.»14

Cependant le projet de semble pas avoir eu de suite.

1896 va être une année marquante. D’une part, Savinien, grâce à la complicité des Montpelliérains du Félibrige latin Roque-Ferrier* et Augustin Gazier*, va participer au congrès annuel des Sociétés savantes qui se tient à la Sorbonne, pour y présenter sa méthode (4 avril)15. C’est l’occasion pour Albert Bayet, directeur de l’enseignement primaire16, qui le reçoit, de tenir des propos favorables, ensuite fréquemment cités : «je ne vois pas pourquoi les inspecteurs d’académie s’opposeraient à l’emploi de votre méthode ! »

De son côté, lors de son passage à Paris à la maison généralice devant la commission des livres, Savinien obtient l’autorisation du Frère Joseph, Supérieur général.

Cependant, Bréal s’en prend à Savinien, directement cette fois, dans une entrevue publiée dans L’Éclair de Paris du 11 avril 1896. La réponse de Savinien, dont nous avons un manuscrit, semble n’avoir pas été envoyée (cf. Boutan, 2003). Mais c’est surtout le congrès d’Avignon du 27 septembre 1896, qui regroupe semble-t-il pour la première fois, plusieurs des partisans des langues minoritaires bretons et basques, pour rendre leur place « à la chaire, à la tribune et à l’école », qui suscite un intérêt national17. La « méthode savinienne », sans être directement nommée, sert précisément de référence.

L’Exposition universelle de 1900, où les Frères obtiennent plusieurs dizaines de prix, est l’occasion pour eux de présenter la « méthode bilingue »18 du Frère Savinien, qui est associée à celle du Frère Constantin (Constantius) de Landivisiau pour le breton.

La période de 1901 à 1904 va être beaucoup moins bénéfique, puisque les congrégations enseignantes vont finir par être interdites. Et c’est en 1901 que le Conseil supérieur des Frères publie en deux gros volumes des Eléments de pédagogie pratique intégrant en appendice19 avec grande prudence une partie des propositions saviniennes, en évitant tout ce qui pourrait être contraire aux textes officiels.

3. L’après enseignement

La publication de La Lionide qui finit par avoir lieu en 191120, épopée de plus de 500 pages sur la défense de la chrétienté face aux musulmans, permet de taire la croisade albigeoise. Elle fait l’objet de commentaires élogieux non seulement de Mistral, mais aussi de Maurras et de Barrès, sans que l’on puisse affirmer que cela provoque un réel succès d’édition.

Désormais déchargé d’activités d’enseignement, Joseph Lhermite continue à intervenir pour faire rétablir par le Conseil général du Vaucluse une chaire d’histoire de la Provence (1910), puis milite pour que soit créé un Institut provençal, idée avancée par Mistral (1913), assure des cours publics de provençal jusqu’en 1919. Frédéric Mistral neveu, qui fut son élève, lui consacre plusieurs articles après son décès dans sa revue Le Feu, repris dans Et nous verrons Berre, tout comme Armand Praviel (cf. biblio.).

« Croire et dire qu’il réussit serait bien osé, car il eut à lutter presque toujours, et à la fois, contre l’ignorance, la routine et même la jalousie. » (Et nous verrons Berre, p. 20)

 

1. La Croix, 14 janvier 1902.

2.

In Recueil LE 5792, p. 1-2.

4.« L’élève qui arrive à l’école, parlant son provençal, est traité comme s’il n’apportait rien avec lui [… avec « provençal » substitué à « patois »] », ou, propos directement inspirés par Bréal : « [l’élève] trouvera plus de douceur à son foyer, plus de charmes et plus de grandeur à sa Province et il en aimera davantage la France […] ».

P XXXV, Grammaire provençale.

La date précise n’est malheureusement pas claire dans le recueil LE 5792, p. 4. Savinien y réfute les déclarations du député d’Aix « ultra radical » Edouard Lockroy, qui avait dit à la Chambre : « Il existe encore ça et là certains patois ou dialectes qui sont restés comme les épaves des nationalités disparues, Eh bien ! les congrégations et l’Eglise s’étudient à faire revivre ces dialectes, à les conserver, à leur redonner l’existence, à empêcher la langue française de les détruire en se propageant. »

 

7.Le terme alors désigne l’ensemble des membres de l’enseignement public, sans distinction de niveau.

 

8.Boutan (2009).

 

9.Pièce 11 du Recueil « Principales brochures… » : Félibrige / Occitania Revue mensuelle publiée à Montpellier par la Maintenance du Languedoc/ tome premier/ Année 1888 Août/ Montpellier : Imprimerie centrale du Midi /1888, pp 285-304.

Article occupant les pp. 285 à 297 : « De l’Utilisation des dialectes provinciaux pour l’enseignement du français », signé S, avec en exergue : « Le patois (le dialecte provincial) est le plus utile auxiliaire de l’enseignement du français ». Michel BRÉAL. A la fin on trouve l’addition suivante : « L’étude que l’on vient de lire remonte déjà à plusieurs années ; elle fut adressée en manuscrit à M. Frédéric Mistral qui répondit à l’auteur par la lettre suivante [suit la lettre du 24 janvier 1884 qui fait allusion à l’exposé devant le « Comité supérieur de votre ordre », soit la lettre publiée dans L’étoile du Midi d’Arles en 1884, voir LE 5792, p. 19, lettre citée ci-dessous].

10.L’étoile [du Midi], Arles, 27 janvier 1884.

11. Le Félibrige parisien se réunit tous les ans à Sceaux, en l’honneur du méridional Florian, et invite une personnalité : Renan, France, Simon…

12. Texte cité d’après la Revue Félibrénne, 1890, p. 157.

13. LE 5792, p. 55. Le même recueil (p. 115) contient une lettre de félicitation d’Arnavielle, du 21 sept 1890 : « Avès remouchina Moussu Breal, tout Moussu Breal que siègue, e avès bèn fa. » « Vous avez mouché Monsieur Bréal, tout Monsieur Bréal qu’il soit, et vous avez bien fait. »

14. Lettre en français, signée Prosper l’Eté. Recueil LE 5792 (p. 79).

15. Une lettre d’approbation de la méthode signée par Léon XIII datant de 1894ouvre le texte, avant une préface de Mistral, publié à Montpellier en 1902 (cf. Bibliographie).

16. Où il succède à Ferdinand Buisson.

17. L’événement a fait l’objet d’articles dans vingt journaux parisiens et quatorze journaux de province, indique le Manuel général (« Les dialectes locaux à l’école », 14 novembre 1896, p. 403, article signé A. B.)

18. Dixit le supplément de La Croix du 8 août 1900, « Educateurs populaires », signé A. C. Si l’on se fie au moteur de recherche de Gallica, c’est la première fois que le nom de Savinien est cité dans le grand journal catholique (créé en 1880).

19. Éléments de pédagogie pratique à l’usage des frères des Ecoles chrétiennes I Partie générale Paris Procure générale 1901 442 p ; Éléments de pédagogie pratique à l’usage des frères des Ecoles chrétiennes II Paris Procure générale 1901 514 p.

Voir le prospectus de souscription  (document CEDRHE, prospectus inséré dans un tiré à part de la revue Lou rampeu, Lou prouvençau a l’escolo, Veisoun, C. Roux, 1909).

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Sources

  • AD Vaucluse 1 T 197, « Dossiers personnel congréganiste - Joseph Lhermite », lettre du recteur Charles Zevort à l’inspecteur d’académie, 5 juillet 1875.

Voir les œuvres du frère Savinien dans le catalogue collectif occitan, Lo Trobador

  • 1876 Recueil de versions pour l’enseignement du français en Provence par un professeur Troisième partie Avignon : Aubanel frères, éditeurs imprimeurs de N. S. P. le Pape et de Monseigneur l’Archevêque, 195p + 90p [traduction] [tirage à 1200 ex., d’après AD Vaucluse, Dépôt Légal (2 T 50)]
  • 1878 Recueil de versions provençales pour l’enseignement du français publié par une Société littéraire Deuxième partie Avignon : Aubanel, 186 p + 99 p [traduction] [même tirage que pour la 1ère partie]
  • 1882 Grammaire provençale (sous-dialecte rhodanien) : précis historique de la langue d'oc; parties du discours pour les sous-dialectes marseillais, cévenol et montpelliérain. Avignon : Aubanel, 1882, 198 p. (2ème éd. en 1917)
  • Lettres du frère Savinien à Victor Lieutaud Médiathèque d’Arles Ms 2489-18
  • 1897 Lectures ou versions provençales-françaises. Cours préparatoire et cours élémentaire (par F. S.) Avignon : Aubanel frères
  • 1899 Lectures ou versions provençales-françaises, par M. René Montaut. Cours supérieur (Prosateurs) Avignon : Aubanel
  • (sd, post 1896), d’après J. Flamme : « Méthode de lecture à l’usage des débutants », « petit directoire en forme de questionnaire afin de guider les maîtres dans la culture française de leurs élèves »
  • 1899, d’après J. Flamme, Résumé très substantiel des leçons d’agriculture pour le CEP et le BE
  • 1911 [J. Lhermite] Quelques Aperçus grammaticaux sur les langues romanes, le provençal & et le français. (extrait des Mémoires de l’Académie de Vaucluse, 1911) Avignon : François Seguin, 11 p.
  • 1902, Les écoles du midi et la langue d'oc : choix de textes et de documents / publ. par Le Frère Savinien, Montpellier : impr. Centrale du Midi, 1902 (un ex. au CIRDOC), 88 p.
  • 1911 La Lionide / Poème d’éducation / Texte provençal et traduction française / Préface de Frédéric Mistral / Lettre de Maurice Barrès, de l’Académie française / Illustrations de Valère Bernard, Avignon : Aubanel, Paris : Honoré Champion, 1911, XII-539 p. En ligne Existe en version française seulement. Même description, XII-245 p.

Références à Savinien [ordre chronologique]

  • Aurouze Joseph (1907) Histoire critique de la renaissance méridionale au XIX° siècle. La pédagogie régionaliste Avignon : Seguin-Roumanille, 271 p.
  • Ripert Emile (1918) La littérature Provençale et l’Enseignement, Aix : Société de la revue Le Feu. [reproduction électronique CIEL d’oc, 1998, 18 p.]
  • Frédéric Mistral (neveu) (1923) « La vie, l’œuvre, la méthode du Frère Savinien », Le Feu, 15 février et 1er mars 1923, repris dans …Et nous verrons Berre [1928], édition électronique p. 78-92.
  • Frédéric Mistral (neveu) (1924) « La méthode bilingue », Le Feu 1er septembre 1924, repris dans… Et nous verrons Berre [ibid.], p. 51-56.— Praviel Armand (1925) Provinciaux / Mistral – Emile Pouvillon — Ch. De Pomairols — Coraly de Gaix — Jules de Rességuier – Le cher frère Savinien — L’abbé Jean Barthès — Eugénie de Guérin, [Paris :] La renaissance du livre.
  • Editions régionalistes / souvenir du centenaire du frère SAVINIEN (1844-1944) / J.
  • Flamme [Jules ?] / Un éducateur / Savinian / et le savinianisme / ou le frère Savinien et son œuvre /L’amour de la petite patrie attache à la grande./ Portalis /Dépôt : Imprimerie A. Thibon Avignon, 1944, 54 p.

Travaux contemporains

  • Rollin Paul (dir.) (2003) L’éducation en Vaucluse à travers les siècles, Marseille : Editions européennes de Marseille Provence, 263 p.
  • Boutan Pierre (2003) « Apprendre le français par le provençal : l'échec du frère Savinian », Tréma, Revue de l'IUFM de Montpellier, « Histoire, éducation, innovation », septembre, n°22, p. 7-28. En ligne
  • Boutan Pierre (2009) « Des effets scolaires du développement de la linguistique romane à la fin du XIXème siècle : tentatives de renouvellement de l’apprentissage de la langue nationale, Brachet, Savinian, Bréal », in (sld) Alén Garabato C., Arnavielle T., Camps, C. La romanistique dans tous ses états, Paris : L’Harmattan, p. 83-96.
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Léon Géry (1839-1933) est un auteur, acteur et directeur de théâtre populaire toulousain d'expression occitane, connu sous le pseudonyme du « Garrélou » (garrèlon en graphie classique, diminutif affectif de garrèl, « le boîteux »).

Identité

Formes référentielles

Géry, Léon (1839-1933)

Autres formes connues

- Victor-Marie Géry (nom à l'état civil)

- Lé Garrélou (pseudonyme)

Éléments biographiques

Léon Géry naît en 1839 1 et passe son enfance à l'hôtel de l'Europe, place Lafayette à Toulouse, dont son père était le gérant. Ouvrier lithographe de formation, il commence une carrière théâtrale dès l'âge de quatorze ans comme danseur figurant pour le Grand Théâtre du Capitole et les différents théâtres de Variétés qui se multiplient dans le Toulouse de la seconde moitié du XIXe siècle. C'est au cours d'une représentation qu'il fait une chute par une trappe de scène mal fermée. L'accident le rend boiteux et compromet sa carrière d'acteur dans les genres majeurs, et davantage encore de danseur.

Léon Géry, alors âgé de vingt ans, se tourne vers la « comédie locale » en langue occitane et invente le personnage du « Garrélou ». La pièce éponyme a été créée vers 1861 au Café Bonafous, rue Compans. Elle est sans cesse rejouée pendant la décennie, pour les soldats blessés pendant la guerre de 1870, dans les différents théâtres de Variétés toulousains dans les années 1880 et 1890 puis en tournée en Haute-Garonne et dans les départements voisins dans les années 1900. Léon Géry semble cependant absent des théâtres toulousains entre 1886 et 1895, sans doute après un différend avec le petit monde des théâtres de Variétés de la ville. Pendant ces années-là, la troupe a élu domicile au casino de Castelsarrasin (Tarn-et-Garonne). Au cours des années 1900 disparaissent les mentions du théâtre du Garrélou dans la presse et les programmes.

À partir des années 1880, Léon Géry est aussi présenté dans les programmes comme « directeur » des lieux de spectacle où se jouent ses pièces. On parle alors du « théâtre du Garrélou » ou de la « troupe du Garrélou ». La troupe de Léon Géry est composée de ses enfants 2 et de comédiens amateurs. Si la pièce Lé Garrélou semble être un classique populaire fréquemment recréé, la production de Géry est prolifique : on dénombre plus d'une vingtaine de créations jouées régulièrement entre les années 1860 et 1900.

À partir du début du XXe siècle, le théâtre du Garrélou passe de mode. On retrouve la troupe Géry en tournée dans les communes de la Haute-Garonne ou de l'Ariège. Mais le théâtre « patois » de Léon Géry a perdu de sa superbe. En 1910, le théâtre du Garrélou « se joue encore dans les faubourgs » 3 toulousains mais en 1917 l'Express du Midi parle de Léon Géry comme un lointain souvenir d'un théâtre « patouès » tombé en désuétude. Le journal rappelle cependant l'extraordinaire popularité de ce théâtre à son âge d'or dans les années 1880-1890 : « Et il y eut aussi le bon théâtre local, le théâtre patouès ! Ce théâtre était dirigé par un certain Léon Géry, acteur, auteur, impresario. La famille Géry était d'ailleurs une famille de comédiens ; tout le monde montait sur les planches. Le gros succès de la troupe Géry fut le Garrélou (faut-il traduire : Le Boîteux ?), le Garrélou, qu'avec tant d'autres M. Pasquier le très distingué archiviste départemental, allait applaudir tous les soirs. Dès lors, le théâtre Géry devint tout simplement « Le Garrélou », et l'on allait « au Garrélou comme l'on allait au Capitole. Citons parmi les pièces patoises à succès : Lé Grougnaou de Bourrassol, Lé Faouré dé Périolo, Lé Counscrit dé Mountastruc, Très linotos per un cardi. Et j'en passe... J'en passe ! » 4 Lors de sa mort en 1933, un modeste article nécrologique et plutôt irrévérencieux indique l'oubli dans lequel Léon Géry était tombé : « On annonce la mort de Léon Géry qui, sous le nom de Garrélou, se fit autrefois une petite notoriété dans les faubourgs toulousains, où il jouait des farces de sa composition en dialecte populaire. Il n'avait rien publié de son vivant. L'impossibilité de communiquer avec lui avait découragé les sympathies les plus tenaces. Aussi son nom et son œuvre n'étaient-ils plus qu'un lointain souvenir. Il est mort à son domicile, 10, rue Dom Vaissette, à 95 ans. » 5

L’œuvre du Garrélou

Avec plus d'une vingtaine de pièces de théâtre comiques en occitan jouées dans la seule décennie 1885-1895 6, l’œuvre de Léon Géry représente en quantité une des œuvres théâtrales d'expression occitane les plus importantes de la fin du XIXe siècle, bien que n'ayant laissé quasiment aucune trace écrite, à l'exception d'une courte saynète, Lé Counscrit dé Mountastruc, publiée anonymement en brochure de 4 pages vers 1874.

Il s'agit de comédies de mœurs dans la tradition du théâtre populaire et du théâtre de variétés, parfois en trois ou cinq actes, mais le plus souvent des « piécettes », « pochades » et saynètes en un seul acte, contenant des passages chantés, et qui étaient jouées dans un programme de divertissements variés.

Hormis la brochure du Counscrit, les pièces de Garrélou ne furent jamais éditées. Une grande partie de son répertoire, sans doute manuscrit, aurait été détruit lors de l'incendie du Théâtre des Variétés en mai 1907 7. Seuls des fragments, qui étaient alors en possession de leur auteur, sont reproduits en feuilleton dans « Les mémoires du Garrélou », série d'articles publiés au cours de l'année 1925 dans le Journal de Toulouse.

Les programmes de théâtre qui sont annoncés dans la presse toulousaine (le Journal de Toulouse notamment) montrent qu'entre 1885 et 1895 le théâtre du Garrélou est à son apogée. En 1895, le Dictiounari moundi de Jean Doujat 8 consacre un article au « Garrélou » et indique qu'en « langue toulousaine », le terme désigne la pièce très populaire, son auteur, le théâtre où elle se joue voire un genre de théâtre local à part entière. La même année Lé Gril de Toulouso, journal patoisant et populaire dirigé par Gabriel Visner, consacre son numéro de juin à Léon Géry : « E n'es pas uno minço probo de poupularitat qu'aquélo counstataciou d'un directou, aoutou è jougaïré dins uno troupo dé coumédiens, què béï lé noum dél prencipal persounatché dé sas créacious serbin soul à désinna soun janré, sas salos dé téatrés, dincos a'n el mèmo » 9 . En 1898, Léon Géry figure parmi le panthéon de « l'Escolo toulouseno » dans la préface de l'Histoire de Toulouse de Louis Ariste et Louis Braud : « avec la France nous sommes fiers de tous les poètes d'entre Villon et Verlaine, mais avec Toulouse nous glorifions les chanteurs ensoleillés d'entre Goudouli, Mengaud, Visner, sans en excepter Gruvel et le Garrélou. 10 »

Bien que relégué par les critiques dans un théâtre de divertissement populaire, Léon Géry s'inscrit dans une histoire littéraire toulousaine. Ariste et Braud avaient déjà noté que sa pièce La Laïtaïro dé Soupotard avait sans doute été inspirée d'une pièce de Jean-Florent Baour (1724-1794) : La Laytayro de Naubernad. Dans ses « Mémoires », Léon Géry évoque son amitié avec le poète-cordonnier Louis Vestrepain (1809-1865), qu'il reconnaît comme son « maître ». Il évoque également son admiration pour le poète occitan Pèire Godolin (1580-1649) ou encore pour les Joyeuses recherches de la langue toulousaine d'Odde de Triors, texte macaronique savoureux, véritable art poétique de la langue verte des Toulousains du XVIe siècle. Nombreux furent ceux qui ont réduit le théâtre de Léon Géry à un théâtre patoisant, un théâtre de « colhonada » 11 pour les plus acerbes, ne relevant que rarement la filiation que l'auteur pouvait entretenir avec une tradition macaronique et burlesque toulousaine. Jusque dans Lé Gril, journal qui se revendiquait pourtant « patois » et « populaire », et qui n'afficha jamais d'ambition littéraire, on peut lire en 1895 cette critique du théâtre du Garrélou : « ...La padèno ! Aquel mot mé fa sousca qué dins aquèlo del Garrélou sé cousén toutjoun les mèmos légumos dé pècos è qué mé parés estré l'ouro dé fa cousino noubèlo... » 12

Théâtre sans publication ni archives conservées, passées de mode depuis les années 1900, rejeté par les foyers actifs de la renaissance linguistique et littéraire toulousains, le « Théâtre du Garrélou » et son créateur Léon Géry, disparurent rapidement dans l'oubli au point de le rendre absent, malgré son grand succès public pendant vingt ans, des répertoires et catalogues du théâtre occitan. Seule une pièce créée pour le « Teatré del 'Garrélou' » a été imprimée en brochure par Lé Gril, mais la pièce a été écrite par Gabriel Visner. En 1910, dans leur article sur « Les poètes languedociens de Toulouse », Armand Praviel et Joseph Rozès de Brousse font même de Géry un « imitateur », continuateur de l’œuvre plus noble du félibre patenté Gabriel Visner, directeur du Gril. 13

Engagement dans la renaissance d'oc

Le théâtre du Garrélou, très populaire dans les années 1880-1890, semble demeurer totalement imperméable aux différents mouvements de la renaissance d'oc dominée par le Félibrige. L'impact du mouvement félibréen est certes assez modeste à Toulouse, mais comptant quelques foyers qui s'activent dans les années 1890 autour de Gabriel Visner et de la revue Lé Gril, de l'Escolo Moundino, école félibréenne qui voit le jour en 1892 et qui lance dès 1894 la revue La Terro d'Oc.

Seul le groupe réuni autour de la revue Lé Gril, journal patoisant et humoristique créé en 1891 par Gabriel Visner, s’intéresse-t-il à Léon Géry à quelques occasions alors qu'il met régulièrement à l'honneur Josselin Gruvel, poète et chansonnier de rue, qui excellait dans la « rigoulado rimado » et qui, comme Géry, avait créé son archétype toulousain, Jousepou de Purpan. 14

Les rares mentions de Léon Géry et du théâtre du Garrélou dans les productions toulousaines le réduisent à un théâtre, certes très populaire, mais aussi très grivois et sans autre intérêt que le plus simple divertissement. En 1891, un conte humoristique anonyme primé au Concours de la Société Ariégeoise des Sciences, Lettres et Arts et publié à Foix, raconte les aventures d'un certain Bourthoumiu dé Sourjat, paysans ariégois dans son périple dans le Toulouse des années 1890. Parmi ses aventures, Bourthoumiu, va occuper sa soirée au théâtre du Garrélou : « M'en bau ches l'Garrélou, beïré uno couyounado... » Même pour le paysan ariégois, le théâtre du Garrélou n'a pas d'autre mérite que la plus simple et basique rigolade.

La même année, Auguste Fourès, le grand poète du Lauragais, félibre rouge, rend hommage au théâtre du Garrélou dans sa « Prefaço » a la Litsou de patouès, pièce écrite par Visner. Il tente de donner les lettres de noblesse à ce théâtre très peu goûté de la critique en instaurant une filiation avec Godolin et Mondonville. Dans son texte on remarque cependant une légère distance avec celui qu'il nomme le « valent Garrélou » (méritant mais peu talentueux ?) pour mieux insister sur le fait que son répertoire vient d'être augmenté d'une pièce, faisant référence à la pièce de Visner, comme pour l'inciter à s'en remettre à des auteurs plus talentueux. Dans son hommage à Fourès, Laurent Talhade rappellera d'ailleurs le soutien du grand auteur du Lauragais au théâtre du Garrélou, méprisé des élites : « Certes, il y a plus de poésie vraie dans les atellanes plébéiennes du Garrélou, dans n'importe quelle chanson de rues, que dans la collection intégrale des jeux floraux. Mais il appartenait au félibre majoral du Lauragais de promouvoir à la gloire d'une forme artiste cette langue « moundine », désuète et oubliée depuis les horreurs du treizième siècle et l'asservissement du Languedoc. 15 »

En 1913, dans un article sur « Le théâtre occitan » paru dans l'Express du Midi, Armand Praviel évoque le théâtre de Léon Géry comme la seule manifestation notable de théâtre en langue occitane des générations précédentes à Toulouse, évoquant, comme un lointain souvenir « la fameuse période de gloire populaire du Garrélou. 16 » Le Garrélou est encore cité – une dernière fois ! - parmi les quelques noms illustrant la renaissance de la langue occitane à la fin du XIXe siècle dans l'Histoire de Toulouse d'Henri Ramet (1935), prouvant sa popularité, mais confirmant sa place à part des illustres écrivains : « enfin Léon Géry, lé Garrélou, chez qui s'épanouissent la verve narquoise et la gauloiserie patoisantes populaires. » C'est une des dernières mentions du Garrélou et de Léon Géry, mort deux ans auparavant, dans un anonymat quasi complet.

Dans la postérité du théâtre du Garrélou on trouve cependant l’œuvre d'un Charles Mouly, créateur lui-même d'un théâtre occitan populaire autour du personnage de la Catinou. Mouly fut une des rares personnalités occitanistes du XXe siècle à s'intéresser à Léon Géry.

Liste des théâtres et salles de spectacle qui accueillirent le Théâtre du Garrélou 17 :

  • Café Bonafous, rue Compans (vers 1861)
  • Théâtre Oriental (vers 1861)
  • Théâtre Montcavrel (vers 1870)
  • Pré-Catelan (vers 1870)
  • Theâtre des Folies Bergères, puis des Variétés (après 1870)
  • Casino de Toulouse (vers 1876)
  • Pré-Catelan (vers 1884, Léon Géry est noté comme directeur du Pré-Catelan)
  • Salle du Gymnase, ancien théâtre Montcavrel (vers 1885, Léon Géry est noté comme directeur)
  • Théâtre des Nouveautés (vers 1885, Léon Géry est noté directeur)
  • Pré-Catelan (vers 1886, Léon Géry est noté directeur)
  • Castelsarrasin (Tarn-et-Garonne) : Casino d'été ou Casino de la Passerelle (Léon Géry est gérant).
  • Théâtre des Nouveautés : Léon Géry et son fils font un numéro d'échanges patois dans une revue (mars 1895) ; en mai 1895, une soirée de gala est organisée pour Léon Géry et sa troupe au
  • Théâtre des Nouveautés. Le succès rapporté dans la presse locale semble à l'origine d'un retour de la troupe à Toulouse.
  • Suite au succès de la soirée de Gala, il s'installe à nouveau à Toulouse en novembre 1895, au Théâtre Lafayette (ancien Casino)

Liste des pièces de Léon Géry 18

  • Lé Garrélou, pièce en cinq actes : créé vers 1861 au Café Bonafous, ds la presse, jouée en 5 actes à Toulouse en 1876 ; 3 actes en 1884, jouée en tournée en Haute-Garonne et Ariège dans les années 1900-1902.
  • L'Auberjo del Faouré dé Périolo, comédie en un acte, seconde pièce créée par Léon Géry pour son nouveau lieu, le Théâtre Oriental.
  • L'Amour dins un rusquié, farce inspirée du conte du cuvier de la Fontaine.
  • Miqueléto ou Les Escuts del Pierril
  • Lé Counscrit dé Mountastruc, créée vers 1872 et inspirée de la loi établissant le service militaire (imprimée)
  • La Bernadeto de Castanet, vers 1872
  • Les Enratchads
  • Un pan de naz à pic
  • Tocos-y cé gaouzos
  • Ma Jeannetounetto
  • E les dus Finards
  • Lé Mouligné dé Marco-Fabo
  • La poulido Lizou
  • Fi countro fi y a pas dé doubluro
  • Madamo Rigolo
  • Lé Pioutarel
  • La Fèsto des Farinèls
  • La pichouno Lizou
  • Las abanturos de moussu Janicot
  • Lé Grougnaou de Bourrassol
  • Très linotos per un cardi
  • Lé Mariacthé dé Sardou ou la Picopul des Minimos
  • Bramofan ou las misèros dé Picogru

Notes

1) Un doute plane sur la date de naissance de Léon Géry. Plusieurs sources biographiques indiquent qu'il serait né le 10 août 1839, sous le nom d'État-civil de Victor-Marie Géry et de père et mère inconnus. Dans ses « Mémoires » (voir bibliographie), Léon Géry indique qu'il est né le 10 avril 1839 et que son père était gérant de l'hôtel de l'Europe à Toulouse, sans préciser s'il s'agissait d'un père adoptif. Les registres de naissance de la Ville de Toulouse indiquent bien la naissance d'un Victor-Marie Géry à la date du 10 août. Aucun Géry n'apparaît en revanche à la date du 10 avril.

2) « Sa familho es uno pépinièro d'artistos al toun toulousèn è Mlles Maria Gèry, Victorine, Julia, y balhon bèlomen la réplico dins las obros dé soun cru. Soun fil aïnat, qué proumet tabés un goustous è artistico jougaïré, ben dé poudé fa bénéfici dé las dispensos qué las les accordon al couscrit « fil aïnat d'uno familho dé sèpt éfans. » Lé Gril, n°13 du 30 juin 1895.

3) Armand Praviel, Joseph Rozès de Brousse, « Les poètes languedociens de Toulouse », Documents sur Toulouse et sa région, Privat, 1910.

4) « Le Théâtre à Toulouse », l'Express du Midi, 19 août 1917.

5) « Le Garrélou est mort », l’Express du Midi, 6 décembre 1933.

6) Comptage fait à partir des programmes de théâtre parus dans la presse toulousaine.

7) François d’Hers, « Ceux du terroir », chronique parue dans dans Le Journal de Toulouse, 5 avril, 1925.

8) Dictiounari moundi de Jean Doujat empéoutad del biradis des mots ancièns as tipiques dires d'aouèt e am'un abant-prép per G. Visner, éd. "Lé Gril", 1895.

9) Lé Gril, n° 13 du 30 juin 1895.

10) Louis ARISTE, Louis BRAUD, Histoire populaire de Toulouse... 1898.

11) [Anonyme] Bourthoumiu dé Sourjat a Toulouso : conte patois..., Foix, 1891.

12) Lé Gril, n°22 du 3 novembre 1895

13) Armand Praviel, Joseph Rozès de Brousse, « Les poètes languedociens de Toulouse », Documents sur Toulouse et sa région, Privat, 1910.

14) Jean Fourié, « Le journal Lé Gril et les auteurs patoisants de Toulouse », Le Gai Saber, Nos 450, 451, 452 de 1993.

15) Laurent Talhade, « Le dernier albigeois », Terre latine, A. Lemerre, 1898, p. 328-336.

16) Armand Praviel, « Le Théâtre occitan », L'Express du Midi, Toulouse, 12 septembre 1913.

17) Relevé par ordre chronologique réalisé d'après les programmes publiés dans le Journal de Toulouse et les indications fournies par les « Mémoires du Garrélou ».

18) Idem. L'ordre chronologique n'a pu être proposé que pour les pièces datées.

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  • Bourthoumiu dé Sourjat a Toulouso : conte patois : Foix, Gadrat aîné, 1891.

  • Lé Gril , n° 13, del 30 dé Jun dé 1895 [30 juin 1895] ; n° 15 del 28 dé Julhet 1895 [28 juillet 1895] ; n° 22 del 3 dé Noubembré dé 1895 [3 novembre 1895].

  • La Terra d'Oc, n° 18, du 16 au 31 décembre 1895.

  • ARISTE (Louis), BRAUD (Louis), Histoire populaire de Toulouse depuis les origines jusqu'à ce jour, Toulouse, Le Midi Républicain, 1898. 

  • DOUJAT (Jean), Dictiounari moundi empéoutad del biradis des mots ancièns as tipiques dires d'aouèt e am'un abant-prép. per G. Visner  = Dictionnaire de la langue toulousaine augmenté de virement des mots anciens aux typiques dires d'aujourd'hui et d'un av.-prop. par G. Visner, "Lé Gril", 1895.

  • FOURIÉ (Jean), « Le journal Lé Gril et les auteurs patoisants de Toulouse », Lo Gai Saber, n° 450, estiu de 1993 ; n° 451, tardor de 1993 ; n° 452, ivèrn de 1993.

  • D'HERS (François), GÉRY (Léon), « Mémoires du Garrélou » : parues en feuilleton dans Le Journal de Toulouse : « Poètes et prosateurs, Ceux du Terroir, Lé Garrélou », avril-juillet 1925.  

  • MESURET (Rober), Le Théâtre à Toulouse de 1561 à 1914 : catalogue d'exposition : Toulouse, Musée Paul-Dupuy, 1972.

  • PRAVIEL (Armand), « Le Théâtre occitan » L'Express du Midi, Toulouse, 12 septembre 1913. En ligne : http://images.expressdumidi.bibliotheque.toulouse.fr/1913/B315556101_EXPRESS_1913_09_12.pdf#search="garrelou"

  • TALHADE (Laurent), Terre latine, Paris, A. Lemerre, 1898.

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