Pierre Biron (1861-1941), Norib en littérature, est un écrivain authentiquement paysan  et un étonnant homme de culture ouvert à la culture classique comme à l’actualité de son temps.
Par sa profondeur philosophique, sa lucidité et ses idées avancées, il est une figure de référence, poète et prosateur de premier plan en langue occitane d’Auvergne, entre Planèze et Margeride. Son œuvre, disséminée dans la presse du temps, a été réunie dans deux ouvrages Poésies de Norib et Proses de Norib publiés aux Éditions Lo Convise (https://www.association-lo-convise.com) à Aurillac.

Identité

Formes référentielles

Biron, Pierre (1861-1941)

Autres formes connues

- Norib (pseudonyme)

- Toinou (pseudonyme)

- Toinou d'Areuzo (pseudonyme)

- Un Bourrut (pseudonyme)

- Pribon (pseudonyme)

- Probin (pseudonyme)

Élements biografiques

Pierre Biron (Norib en littérature) est une pure émanation de la terre d’Auvergne, entre Planèze et Margeride, où il a passé sa vie et qui garde la mémoire de son nom quoique ses œuvres, parues seulement dans la presse, n’aient jamais été publiées en livre. Écrivain paysan autodidacte cultivé, il est un témoin précieux de l’auvergnat parlé dans la première moitié du XXe siècle et un contributeur remarquable de la littérature d’oc.
Après leur mariage en 1958, son père, cultivateur à Montchanson et sa mère dont la famille était propriétaire à La Gazelle d’Anglards de Saint-Flour s’établirent à Paris dans le commerce des vins. C’est ainsi que Pierre Biron est né le 15 janvier 1861 dans la capitale où il a vécu ses premières années mais, comme la santé de l’enfant s’accordait mal à la grande ville, on le confia à sa grand-mère demeurée à La Gazelle.
Le décès prématuré du père en 1871 empêcha la famille appauvrie de financer les études qu’il fallait au petit Pierre épris de connaissances. Cette injustice originelle explique sa demande insistante de l’instruction pour tous et son amour des livres qui conduira peu à peu à une bibliothèque dont l’abondance et le niveau étonnent dans une ferme.
Loué comme pâtre à 15 ans, puis bouvier, aidant sa mère puis lui succédant sur la petite ferme de La Gazelle, il sera paysan toute sa vie, assumant pleinement sa condition : « Per venir vièlh, quò’s lo melhor mestièr. »
La jeunesse de Pierre Biron a été celle d’un autodidacte passionné, travaillant dur pour devenir un homme de culture, en butte aux préjugés selon lesquels un paysan n’a pas forcément besoin d’instruction mais aidé heureusement par deux oncles qui le pourvoyaient en bons livres classiques et modernes et en revues européennes.

Engagement dans la renaissance d’oc

C’est la presse qui l’a fait connaître et l’a conforté dans la voie littéraire. Il est poète en langue française tout d’abord. Ses vers de jeunesse, en français, inspirés par les premières exaltations amoureuses et une certaine « Mireille » sont perdus mais en 1895 les premières poésies publiées chantent la campagne, le laboureur, l’instruction et révèlent une sensibilité d’artiste attiré par l’art et la peinture.
Le publiciste sanflorain Pierre Raynal l’a orienté judicieusement vers l’expression occitane où il va s’imposer durablement avec des œuvres originales, profondes ou railleuses. Dans Quand ère pastre, la première de celles-ci, en 1895, il fait une lecture critique des réalités sociales à la campagne, bien différente des représentations félibréennes et relaye en Planèze le jeune félibre socialisant Louis Delhostal qui tentait une action de rénovation dans la revue de Vermenouze Lo Cobreto. Mais c’est plus encore en 1899 et 1900 que le récit plein de verve de ses tribulations avec deux femmes vengeresses à l’esprit corseté et la narration bourgeonnante de La Treva accroissent sa notoriété en Planèze. En 1900, il perd sa mère, épouse Jeanne Meyniel et à l’occasion pourra ajouter quelques menues rétributions de publiciste aux revenus de la ferme de La Gazelle.
Il est désormais et pour longtemps une valeur sûre de la presse régionale dans les colonnes du Courrier d’Auvergne, journal conservateur bien lu. Mais, au temps du combisme, Pierre Biron libère sa plume militante dans La Haute Auvergne républicaine sous le pseudonyme de Toinou d’Areuzo qui lui permet d’apparaître comme un libre penseur anticlérical cultivé, échappant à la peur de la mort ou de l’autorité. Pour alimenter d’autres journaux de la Planèze, il a utilisé – outre Biron son nom et Norib le pseudonyme littéraire qu’il a choisi – d’autres noms de plume plus ou moins reconnaissables. Particulièrement intéressant est Toinou, honnête homme ayant des clartés de tout, clin d’œil vers un épisode de l’enfance du général Antoine Drouot montrant que l’étude est libératrice.
Dans l’entre-deux guerres (1919-40), il est le grand poète de la Planèze, polémiste quand il faut, publié cette fois dans Lo Cobreto, proche idéologiquement du journal L’Union démocratique, figure tutélaire de La Glèbe (organe de l’Office agricole de Saint-Flour), reconnu par les grands esprits, les futures grandes figures de la Résistance (Louis Mallet, René Amarger…) qui maintiendront le souvenir de son œuvre. Le progressiste militant qu’il était comprend pleinement désormais l’avertissement d’Edgar Quinet aux écoliers du XIXe siècle : « Aucune machine ne vous exemptera d’être homme ». La guerre d’Espagne, la montée des périls assombrissent sa vieillesse.
Il meurt le 30 septembre 1941.

L’œuvre de Pierre Biron est une composante de premier plan du patrimoine nord-occitan. D’abord parce qu’elle illustre de belle manière la langue d’oc en usage en Planèze au contact de la Margeride. Ses proses variées, contes, légendes, récits inspirés par des faits vrais ou imaginés, réactions à l’actualité, poèmes en prose, pages de vulgarisation associent sa clairvoyance au paysage d’Anglards près duquel l’Ander rejoint la Truyère, en deçà de Montchanson.
Elle exprime un homme complet qui vit le travail de la terre aux ramifications cosmiques, la poésie de la nature et des saisons, l’actualité aux horizons lointains, qui s’intéresse aux artistes et aux savants, aux classiques, aux contemporains, aux petits, avec les intuitions généreuses et écologiques qu’il faut réactiver dans le monde d’aujourd’hui.
Les anthologies soulignent souvent la profondeur de son inspiration en retenant des poèmes comme « Tristessa » (connu aussi sous le titre de « Dolors »), « La Mòrt d’un cri-cri », « Ponhada de vartats », « Ma Tesa »… mais sa prose est également intéressante.

L’intégrale de ses œuvres est parue aux Éditions du Convise sous les titres Poésies de Norib, 2012 (720 p.) et Proses de Norib, 2013 (704 p). Les notes qui accompagnent les textes apportent parfois quelques informations sur la vie littéraire occitane en planèze et au-delà, peu étudiée jusqu’ici.
Cette édition intégrale contient une bibliographie complète des articles ou poèmes parus dans :
- La République libérale
- Le Courrier d’Auvergne
- Le Progrès du Cantal
- La Haute Auvergne
- L’Union démocratique
- Lo Cobreto / La cabreta
- L’Armanac d’Auvernha
- Le Démocrate de Saint-Flour et de Murat
- La Glèbe

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Emplegat de comuna, Laurent Hot apareis coma un personatge original, e mai siá periferic, demest lo felibritge besieirenc del començament del sègle XX. Es mai estacat a l'us oral popular de la lenga qu'a la cultura literària promoguda pel felibritge. Mai que res pus es un poèta comic e Fourié lo ten per un alerte chansonnier de circonstance1. Es tanben actor de teatre. Refusa las proposicions graficas dels felibres. Aficha d'idèas puslèu progressistas, que son tèxt contra la mistificacion de la tauromaquia a Besièrs demòra d'actualitat en 2018.

Identitat

Formas referencialas

Hot, Laurent (1863-1928)

Autras formas conegudas

- Bèco figuos (pseudonim)

- Hobt, Laurent (forma erronada del nom de familha)

Elements biografics

Laurent Hot es nascut a Florensac en 1863 e mòrt a Autinhac en 1928. Sus sa vida professionala sabèm solament que fasiá lo secretari de comuna a Autinhac.
En 1903 a mai d'un enfant dont una filha nommada Mireille.
Avèm pas d'informacion sus d'engatjaments politics eventuals. Sembla qu'agèt de relacions amb lo president de l'union republicana d'Erau, J.-B. Perdraut, qu'es tanben imprimeire de sos dos libres. Prenguèt vagament la defensa del president Loubet dins son poèma L'Esprit del recuèlh Esprit Pouncheut, Coumo mé plaï. Amb aquò apelèt dins un autre poèma, d'un biais que demòra allegoric e poetic, a una revolucion sociala.

Engatjament dins la renaissança d'òc

Avèm pas d'informacion per explicar cossí Laurent Hot venguèt a escriure e a jogar en occitan. Aviá agut escrich de vèrses en francés, que lo jornal l'Éclair2 ne fa mencion dins lo comte rendut d'una velhada a Florensac en 1895. Se sarrèt del felibritge besieirenc en 1901. A aquel moment lo Felibritge a Besièrs es l'Escolo del Titan, fondada en 1897. Los felibres s'acampan al Café de la Comédie. Aquí i trapam, entre mai, Emile Barthe (1874-1939), Fernand Pigot (1867-1928), Junior Sans (1820-1905), Jean Laurès (1822-1902), Achille Maffre de Baugé (?-1928), Albert Arnaud (1863-1937), Clovis Roques (1876-1958), Pierre Jean Bédard (1859-1938), René Fournier (1871-1940), Antonin Maffre (1852-1924), Louis Rouquier (1863-1939), Auguste Advenier (?-?) e Marius Labarre (?-?). 
Publiquèt aquel meteis an 1901 Rirés et Plours, son primièr recuèlh de poesia. A partir de 1902 foguèt un dels actors de la tropa Lou brès menada per Emile Barthe. En setembre de 1902 foguèt nommat soscabiscòl de l'Escolo del Titan. En octòbre de 1903 publiquèt son segond e darrièr recuèlh de pèças en vèrs, farcejadas e poesias, Esprit Pouncheut, Coumo me plaï, prefaciat per Marius Labarre. En junh de 1904 comencèt de paréisser lo jornal bimensual Lou Camel e Laurent Hot ne foguèt director pendent quatre meses, abans qu'i lo remplacèsse Fernand Pigot. Puèi après un arrèst de quinze ans lo jornal se torna publicar en 1922 e Laurent Hot n'es lo director de 17 numèros abans qu'Emile Barthe ne prenguèsse la direccion d'aquí a 1925.

1. L'actor

Lo mes de Genièr de 1895 lo jornal L'Éclair3 menciona una pèça de teatre en francés a Florensac, que Laurent Hot i ten lo primièr ròtle, Le Voyage de M. Perrichon, de Labiche.
Lo 6 d'abril de 1902 l'escòla del Titan organiza una fèsta felibrenca. Se representa Lous Abinatach, d'Emile Barthe, pèça en forma de jutjament ja populara a l'entorn de Besièrs. La Campana de Magalouna ne dona un comte rendut de René Fournier4

[...] la comedio, debanado coumo se dèu per una colo d'amatous bezieirencs, acabèt d'enfiouca tout lou mounde. Lou felibre Hot tenguèt en ma de mèstre lou rolle del President de Court, coumo s'aviò fach acò touto sa vido [...]  

Lo mes de mai d'aquel an los felibres organizan la Santa Estèla a Besièrs. A calgut qu'Emile Barthe  anèsse d'aquí a Malhana per suplicar Mistral, malaut, que venguèsse. Las festivitats se van clavar amb la representacion de la pèça novèla de Barthe, Coucourdou. Barthe ven de montar la tropa de teatre Lou Brès. Lo president n'es Paul Ollié e demest los actors trobam Laurent Hot. Lo jornal Le Publicateur de Beziers5 o conta :  

Le soir, devant une salle comble, Mistral a fait son apparition au théâtre [...]. A son arrivée, la représentation est interrompue; tout le public debout lui fait une immense ovation. A ses côtés, on voit la poètesse Filadelpho [...]. On a joué Coucourdou, le nouveau drame de M. Barthe, excellemment interprété par le félibre Laurent Hot et la société du Brès.  

La Vie Montpellieraine6 o afirma tanben :  

Coucourdou, l’œuvre nouvelle de M. Barthe, a été excellemment jouée. Grand succès pour les interprètes et pour l'auteur auquel le public a fait une chaleureuse ovation.  

La tropa jogarà mai de pèças d'Emile Barthe d'aquí en 1905. Serà reviscolada sens Laurent Hot en 1923 jol nom de Lou Brès Bersierenc.  

2. Lo poèta popular

2.1 Rirés et Plours

En 1901 pareis lo recuèlh Rirés et Plours. Un felibre montpelhieirenc li fa bona aculhença dins la Pichota Bibliougrafia de La Campana de Magalouna de febrièr de 19027 :  

[…] i'a pa'ncara un an que s'es virat au Felibrige e aqui que dejà prend plaça au ròdou emb'un galant libre de vers, que nous en promés, de segu, d'autres. Dins Rires e plours, l'autou s'es pas proun entrevat de la façoun d'escriéure nosta lenga. Cau pas tout demandà à la fes.

Ja poncheja de per la critica facha a la grafia un dels elements que va caracterizar lo Laurent Hot escriveire : un refús acapriciat de tota tentativa de codificacion grafica, refús que lo pòrta una vision d'a fons diglossica de la lenga occitana.  

2.2 Esprit Pouncheut, Coumo mé plaï

Lo segond recuèlh, Esprit Pouncheut, Coumo me plaï, acampa 56 tèxtes en vèrs de divèrsas menas. Mai que mai i trapam de farças e de « couyounado[s] »8. René Fournier, tot descriguent la Santa Estèla a Besièrs en 1902 qu'i declamava Laurent Hot, parla d'œuvres épicées9. Aqueles tèxtes an lo biais dels poèmas populars que se recitan en occitan per amusar las fins de repais. Çò que fa escriure a Jean Fourié a prepaus de Laurent Hot :

Écrivain contreversé, dont l'inspiration parfois un peu trop scatologique laissait à désirer10.

Tant i a que Marius Labarre, en prefaciant l'òbra, se'n tira en desconselhant a las natures délicates11 mièja-dozena de las pèças del recuèlh. Mas per Laurent Hot s’agís de far rire lo legeire en emplegant a fons totas las riquesas del registre pus bas que l'estatut de patois balha a la lenga dominada e refusa a la lenga dominanta. Aicí per exemple lo poèma « Lou Débignaïré »12, que ne balham la conclusion :

- Dins tas mas boou légi so qué té fa dé mal :
- Bésés aquélés plech qué formou pè dé gal ?
- Té bolou diré tout, es quicon dé pla piré
- E qué sé guéris pas ; escouto, tou boou diré :
- Lous dous preumiès, aïssi, en formo dé coumpas,
- Disou : tant qué biouras, moun paouré cagaras !
- Lou troisièmé qu'en bas pichounet se présento
- Dis : qué toujours aouras la régo pla peudento.
- Anfin, lou qu'es aqui, qué semblo tout crouqueut,
- Dis qué jeusqu'à la mort séras toujours baneut !

I trapam tanben de tèxtes satirics que meton en scèna lo pòble de Besièrs o dels vilatges a tocar. De pèças que i a son criticas vèrs las causidas culturalas de la comuna de Besièrs. Per exemple l'autor se trufa de l'elitisme de la representacion de Parysatis a las arenas en agost de 1902 ( « Parlen-né » ). Se trufa tanben de la fèsta que se dona en onor a Paul Riquet. Dins « Expliquen-nous »13, s'ataca a la tauromaquia e al discors que cèrca de faire passar la corrida amb mesa a mòrt per una vièlha tradicion besieirenca, e n'apèla a son grand :

- Gueïto-lous ! Oou teugat tas bielhos farandolos,
- Beï tout lou moundé a sét dé coursos espagnolos,
- Dount l'euniqué régal per lous entéressach
- Es dé beïré lou sang des chabals enbentrach. […]
- Mès qu'aoumens bengou pas, sé jogou lou Foot-Ball
- Ou qu'anou s'amoura dins dé goustés sannousés,
- Crida desseus téoulach coumo dé malérousés
- Qu'es dé toun tems, moun grand, qué lous abèn tirach,
- Car mé geïnario pas an' aquellés bournach
- D'y diré en quatré moch qué sou pas [que] dé lachés
- E qué del tems passat èrés pas tant saoubachés !

Laurent Hot se fa veire aicí en plen desacòrd amb Emile Barte e d'autres felibres que pauc de temps pus tard, dins Lou Camel, faràn fòrça publicitat a las corridas de las arenas.
A travèrs lo recuèlh s'entrevei mai d'una allusion al tèma de la crisi viticòla, coma dins « Mous Souech a prépaous dé l'an 1902 »14. Es de remarcar dins aqueste poèma que Laurent Hot fa mòstra de simpatias revolucionàrias :

Souèti per desseus tout qué lou Lioun puissent
D'euno rébouleuçiou sourtigué triomphen
Dé soun traou en jitten un crit ardent qué groundé, Per affirma soun drech à la faço del moundé
E prouclama per tout lou rébel soucial
D'un siècle dé prougrès è d'amour sans égal.
Car s'l'Heumanitat qué règno seus la terro
Sap pas sé descarga dé soun faïs dé misèro,
L'omé es pas peus un omé, es piré qu'un fourçat
Am'un boulet dé hounto à sous pès estacat

Trapam tanben de poèmas qu'an un biais mai solèmne e que pòdon evocar la mòrt coma Lou Pourrou dé moun Grand, Un de Maï e Désabeusat. D'autras pèças son de dedicaças a de personalitats. Notem per exemple A JEAN LAOURÉS, A moun Mestré Junior Sans, e A l'Estèlo ProubençaloA Frédéric Mistral :

[...]soï qu'un pichou, féplé, tranpaléjaïré,
Qué plouro lou maleur ounté lou sort la més
En perden soun païri, lou grand Mestré Laourés,
E qué ben té préga d'estré soun ségound païré.15

I a tanben una dedicaça al senator Ernest Perréal qu'ajudarà en 1904 a finançar Lou Camel.
Trobam una romança sus l'amor mairal, « Païlhétos d'Amour ». Lo recuèlh se clava amb « Adiou ! », poèma cortet que Laurent Hot i declara arrestar de compausar de vèrses

2.3 Laurent Hot dins Lou Camel

A partir de junh de 1904, just lo cinquantenari del felibritge, l'Escolo del Titan fa paréisser Lou Camel. De junh a octòbre Laurent Hot n'es director. Lo cap-redactor n'es Emile Barthe. Los felibres de montpelhièr saludan l'aparicion del primièr numèro ple couma un iòu de pouësias e de moussèls de prosa16. Laurent Hot i publica de farcejadas en vèrs coma L'Asé de Pégoumas, conté dé moun grand lou Panard17 o Catin è Leucien18 e mai en pròsa coma Tibi19. Es pas impossible, d'après la grafia e lo registre emplegats, que las galejadas en pròsa dels primièrs numèros signadas del nom d'escais PAPARI las agèsse escrichas el.
Entre sortir lo segond numèro, pareis una rubrica Pichoto Courrespoundenço que i trobam dedins de responsas a de corrièrs o a de mandadís d'autors que propausan qualque tèxt per publicar, e de rampeladas als soscriptors que delembran de pagar. Quand aqueles escambis son signats Emile Barthe lo ton demòra plan cortés, mas quand son signats Bèco figuos, s'i emplega una grafia e un registre, registre del biais mai que franc e dirècte, que permeton de far l'ipotèsi que darrièr aquel pseudonim foguèsse rescondut Laurent Hot :

A Mousseu A. Quenaille. - Prégan bostro illustro persouno dé passa à la Redaciu del Journal, séren trop flattach dé bous aplati coum'euno merlusso, abèn per habiteudo dé parla dabant lou moundé é nous foutèn dé lous que s'amagou.
A Madoumaiselo Bioulèto.[que s'encaparà èstre un òme] – Bostre moussi es delicious. Lou Camel pot que n'estré flattat, seurtout sé ses poulido. Sabès bous cal pas geina de nous rendré bisito, troubarés à la Redaciou la flou dè la galantariè patouèso.
A Parpaillou, à Ligno. - Abèn ressacheut bostro létro en bersés. […] m'abès l'er d'estré un paouquet pataoud. Papari dé la Rédaciou à mêmes abançat qu'ères un rimairé passat seus la raquo, è sabès s'y entend. [...]20
A Louis Cerquolou. - Sabès crégut que lou Camel, tenio une agenço matrimounialo, bous sès fiquat lou det dins l'èl. Coussi boulès que occupen dè caousos tant S... ousquos ? Benès y metre lou nas bous-mèmes.21

D'octòbre 1904 enlai Laurent Hot quita la direccion del Camel. Sembla qu'arrèsta tanben d'i escriure. La redaccion ne dona pas lo motiu. Nos podèm figurar qu'i agèsse agut de divergéncias d'opinion tròp importantas entre el e los autres felibres del Camèl, a prepaus de l'estatut de patois per la lenga e a prepaus de sa grafia, o benlèu sus d'autras questions. Per exemple entre sortir lo primièr Camel  d'octòbre se publica una publicitat elogiosa per la corrida a la arenas de Besièrs. Totjorn es que dos ans mai tard Lou Camel s'arrèsta de paréisser, e torna solament en 1922 d'aquí en 1925. D'abril a decembre de 1922 Laurent Hot es tornarmai director, puèi es Emile Barthe que lo remplaça. Publica tornar de tèxtes en vèrses e en pròsa, d'unes que i a represes de sos dos recuèlhs.

3. Un felibre mai patesejaire que cap pus

Lo poèta « patoisant » Laurent Hot, aital lo qualifica Jean Fourié22. En efècte, lo felibre de l'esprit ponchut va acceptar e mai arribar a reïvindicar, d'un biais que i a, l'estatut de patois per la lenga d'òc. Mai que mai es aquela significacion sociolingüistica que ne fa un autor contraversat, se reprenèm mai los mots de Fourié.23  
Lo poèma « Councleusiou » dins Rirés et Plours balha, d'après Marius Labarre que lo cita dins la prefàcia a son segond recuèlh, la profession de foi littéraire de Laurent Hot24. I comprenèm tanben una profession sociolongüistica :

Entendèri bibra lou cant mysterious
Que lous pouètos souls entendou dïn las flous.
Alors, coum' un éfan qué sap pas dé qué faïré,
Prenguèri lou biouloun qué mé laïsset moun païré.
Oh ! Lou paouré biouloun ! Èro tout englandat,
Sans accors, mal fouteut, et l'arquet tout brisat.
Faguèri d'al biouloun uno lyro baroquo,
A défaous dé l'arquét m'armèri d'euno broquo,
E despeï aquel jour, rasclo qué rasclaras,
Seus moun paouré biouloun canti coum' un diaplas.

S'interprèta aisidament que lo paure violon es la lenga d'òc, amb son estatut de patois que la fa lenga mutilada, desprovesida dels registres nauts e desprovesida de las aisinas per dire de compausar de poesia fina e armoniosa. Mas puslèu que de s'i faire a adobar lo violon, valent a dire de participar a la normalizacion entemenada pels felibres, Laurent Hot decidís de prene lo patois tal coma es, e donc de rasclar del melhor que podrà.  

Dins lo numèro 4 de la primièira sèria del Camel, signa un article long entitolat Lou Patouès25. I legissèm sa vision de la lenga occitana recpècte a las criticas que reçaup :

abèn ressachut […] quauquos critiquos, bengudos dé certèns délicats ou puristos, coumo sé boumbardou elles mêmés dins lous Journals, ounté nous reprochou dé parla trop patouès, è d'escriouré amé uno ourtografo qué fa péno a embala.
[…] nous reprochou dé parla patouès, noun pas perque parlan pas francés, mès qué parlan pas lou beritaplé patouès […] Lou parla des privélégiats è que parlou lous delicats, s'appèlo lou lengedoucian, es un lengage pur, braï, que se parlabo y a sabi pas peus can de cens ans, tandis que lou patouès es que lou bastard d'aqueste […] Certénoment la facultat d'escriouré a la faissou d'aqueles grands sabans es a la pourtado dé tout lou moundé, sachis tout simploment d'abeire lous mouyèns dè foucha lous diciounaris

Laurent Hot vòl pas crear de continuïtat entre la lenga minorizada de las classas pus pauras e la lenga literària prestigiosa de l'univèrs dels filològues. Lo discors que cèrca de tornar balhar una dignitat a la lenga minorizada, en la plaçant dins una continuïtat istorica, el i es pas ges sensible. De mai Laurent Hot lèva una question importanta. El es antinormatiu perque pòt pas far de mens que de constatar que lo trabalh felibrenc de normalizacion de l'occitan ja entemenat a aquel moment (per Mistral, per exemple) es òbra de personas d'una autra classa sociala. Aicí nos mancan d'informacions sus la situacion sociala de Laurent Hot, mas es solide que se plaça pròche de la classa sociala que se pòt pas permetre de participar a aquela òbra de letrats renaissentistas. El pòrta donc una vision conservatritz dins la dialectica lenga dominanta/lenga dominada. Accèpta la division de las foncions entre lo francés e l'occitan. Contunha amb lo parlar franc, a sa mòda :

Sachis pas d'estre puristo per pas rès dire : m'en fique pas mal que tel ou tel fagué un sounet enflambat à la luno ou à las mouscos, escrich dins las reglos de l'art, més qu'es bide de tout boun sens.
[…] nostre Journal es doubert à toutos las entelligenços, mès qu'a part aco, naoutrés fasèn coumo nous plai.

E tornam trobar lo sostítol Coumo mé plaï del recuèlh Esprit Pouncheut.

L'ideologia diglossica a tres efèctes sus l'òbra de Laurent Hot : selecciona de registres, selecciona de formas lingüisticas, e selecciona una grafia. L'occitan per el es d'en primièr patois.
Lo registre de lenga es çò pus sovent plan familiar e oral. E aquí l'òbra es mai que rica e nos pòt ensenhar qué semblava l'occitan popular parlat. Las marcas d'oralitat son abondosas. Plan de còps la lenga sarra una forma d'argòt. I trapam tant o mai d'expressions del registre mai bas, que d'autres felibres emplegan pauc.
Dins la situacion diglossica acceptada, es totjorn possible d'adaptar lo lexic de la lenga dominanta, valent a dire de far interferir la lenga dominanta. Tanben Hot va importar fòrça francismes, en particular quand compausa dins un registre mai auçat. Cèrca pas de posar dins la riquesa pròpria de l'occitan per petaçar las mancas d'un registre reservat al francés. Son escitura divergís aquí de la d'Emile Barthe, per exemple.
Çò que li va atirar mai de criticas es la grafia qu'emplega. Es una grafia oralizanta que se fonda sul sistèma del francés, mas plan mai que non pas la grafia dels autres felibres. Per exemple representa las semivocalas [w] e [j] sistematicament <ou> e <ï>. Escriu la vocala [e] quora <e> quora <é>, e escriu <eu> la pronóncia de “u” dins lo lengadocian mediterranèu, que se sarra de [œ]. D'après la pronóncia totjorn, escriu <ch> totes los grops consonantics creats per la marca del plural “t+s”, “p+s”, “c+s”.
Del ponch de vista dialectologic, la lenga de Laurent Hot es de lengadocian besieirenc. Per aquò podèm trapar d'unes traches que sarran aquela varietat d'una varietat mai orientala, coma la possibilitat per lo morfèma de primièira persona del singular d'èstre “e” al costat de “i”, o la confusion en [tʃ] de [ʒ] amb [tʃ], son rendut <ch> dins la grafia <batécha> per “batejar”26, que lo son [ʒ] aparten puslèu al besieirenc stricto-sensu.


1. (FOURIÉ ; 1975) p. 74

2. L'Éclair, n° 6069 20/01/1895, p. 3

3. L'Éclair, n° 6069 20/01/1895, p. 3.

4. La Campana de Magalouna, n°231, 01/05/1902, p. 2

5. Le Publicateur de Béziers, n°23, 30/05/1902, p. 2

6. La Vie Montpelliéraine, n°402, 01/06/1902, p. 10

7. La Campana de Magalouna, n°226, 01/02/1902, p. 8 

8. (HOT ; 1903) « Mous Souech », p. 171

9. Le Publicateur de Béziers, n°23, 30/05/1902, p. 2

10. (FOURIÉ ; 1975) p. 74

11. (HOT ; 1903) Prefaci, p. XI

12. (HOT ; 1903) p. 23

13. (HOT ; 1903) p. 109

14. (HOT ; 1903) « Mous Souech », p. 171

15. (HOT ; 1903) « A l'Estèlo Proubençalo », p. 184

16. La Campana de Magalouna, n°260, 01/06/1904, p. 4

17. Lou Camel, n°2, 15/06/1904, p. 5

18. Lou Camel, n°1, 01/06/1904, p. 4

19. Lou Camel, n°3, 01/07/1904, p. 5

20. Lou Camel, n°2, 15/06/1904, p. 6

21. Lou Cameln n°4, 15/07/1904, p. 6

22. (FOURIÉ ; 1975) p. 20

23. (FOURIÉ ; 1975) p. 74

24. (HOT ; 1903) prefaci, p.XIII

25. Lou Camel, n°4, 15/07/1904, p. 1

26. Lou Camel, n°1, 01/06/1904, p. 4

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Adam Peyrusse (1823-1901), proprietari vinhairon a Ornasons (Ornaisons, Aude), s'encapitèt entre los primièrs felibres d'Aude. Escriguèt una pèça de teatre e de poèmas qu'an pas marcat la literatura lengadociana, per tant qu'agèsson qualques prèmis d'obtenguts. Es estat mièjament doblidat a respècte de las figuras d'Aquiles Mir o d'autres felibres audencs.

Identité

Formas referencialas

Peyrusse, Adam (1823-1901)

Autras formas conegudas

- Peyrusse, Adam Noé (nom complet e l'estat civil)

Elements biografics

Adam Peyrusse es nascut lo 18 de decembre de 1823 a Ornasons e i es mòrt lo 23 d'abril de 1901. Sabèm pas s'aviá qualque ligam de parentèla amb Eugène Peyrusse (1820-1906), òme politic audenc que foguèt cònsol de Narbona e deputat d'Aude dins los ans 60, ni mai amb Clovis Peyrusse que foguèt cònsol de Lesinhan en 1848.
Es proprietari viticòla. L'an 1877 ten a la venda 400 ectolitres de vin a 28 francs l'ectolitre1. Es un proprieatri aisat.
Cal notar, sens aver mai d'informacions, que d'après un jornal local2 lo mes d'agost de 1882 a Ornasons un nommat Alexandre Peyrusse atjat de 30 ans, abans de se suicidar, tira al revolvèr sus sos parents. La maire es tuada mas lo paire subreviu, nafrat laugièirament. Sabèm pas s'aquel fach malaürós a qualque relacion amb Adam Peyrusse, que podriá plan pro aver l'edat del paire d'aquel Alexandre Peyrusse.

Engatjament dins la renaissança d'òc

Sabèm pas cossí Adam venguèt felibre. Mas es amb Aquiles Mir (1822-1901), Auguste Fourès (1848-1891) e Paul Gourdou (1846-?) d'Alzona, un dels primièrs felibres del departament d'Aude.
Lo mes de mai de 1883 la Societat per l'Estudi de las lengas romanas distribuís los prèmis de son quatren concors filologic e literari. Adam Peyrusse, felibre manteneire, i reçaup una medalha d'Argent per sa pèça Narcisso, Coumedia en cinq actes, en berses narbouneses que sabèm pas se s'es jamai interpretada. Lo meteis an l'òbra, amb un ajuston d'una seguida de poèmas, es publicada a Montpelhièr. Frederic Donnadieu ne fa la presentacion critica3. L'òbra es, çò ditz Donnadieu, « Trop vraie en plus d'un passage et […] ignore les raffinements de la pensée littéraire ». 

Donnadieu lèva los defauts que vei dins la pèça del ponch de vista dramatic. Mas per aquò li coneis :

[…] des qualités sérieuses, telles que l'art difficile de faire parler et mouvoir d'assez nombreux personnages, l'invention d'une intrigue où s'agitent, il est vrai, des passions basses et des intérêts sordides, mais qui marche sans défaillance, et avec des péripéties naturelles, vers son dénoûment fatal.  

La pèça a de valor del ponch de vista filologic, del moment que l'autor, çò ditz encara Donnadieu, « possède parfaitement sa langue, qui est celle du Narbonnais »..  

Talament qu'en 1913 Jules Ronjat que publica l'Essai de Syntaxe des Parlers Provençaux Modernes, per illustrar la varietat narbonesa de l'occitan, cita Narcisso, que presenta aital dins sa bibliografia : « Drame en vers suivi de poésies détachées, sans autre valeur que celle d'un texte de langue narb4 ».  

Adam Peyrusse l'an 1887 compausa La Cansou de la Sègo. Se publica a Montpelhièr. Lo poèma conta una jornada de sègas e es ric del vocabulari d'aquel trabalh : 

Enfin arribo soulel coulc,
Lou camp es ple de garbos ;
Toutos a rengos pel rastoul,
Lous tiouls que fan rebarbos.
L'oulan arquetat Penjat al coustat,
Prenèts tout lou bagatge,
E lou cagarau Souno coumo un bauch
Lou retour al bilatge5.  

Lo poèma a agut un prèmi a la « Sesiho de la Mantenenço de Lengodoc dau 30 de mai de 1887 ». Pareis lo mes de junh dins Le Vigneron Narbonnais6, que lo cap-redactor n'es Paul Sol, paire de Marguerite Sol (1867-1950).

Lo 4 de junh de 1892 se fonda a Carcassona l'Escolo Audenco. Entre los de nommats i trobam Peyrusse que ne ven vici-cabiscòl. I a aquí tanben, entre mai, Gaston Jourdanne (1858-1905), Prosper Estieu (1860-1939), Marguerite Sol o l'illustrator Narcisse Salières (1818-1908).
Adam Peyrusse serà tanben collaborator de L'Iòu de Pascos7 e de La Revue Méridionale, que per exemple i va publicar lo poèma Lou Ressoupet Treboulat en 18938. Aderís en 1895 a la Société d'Études Scientifiques de l'Aude9.  

En 1898 lo jornal Lou Felibrige10 anóncia :

L'Escolo audenco a decida de faire ounour au felibre Adam Peyrusse, d'Ournesoun, vice-presidènt de l'Escolo, valènt-à-dire d'estampa si meiòuris obro e de faire faire un buste de soun vice-presidènt pèr n'en ourna la salo de si deliberacioun.
[…]
La Revue méridionale dèu douna lou retra de l'eicelènt felibre, burina pèr Salieres, dins l'un de si numerò venènt.  

Avèm pas coneissença d'aquel retrach.


1. La Fraternité n°792, 28/01/1877, p. 3

2. La Fraternité n°1362, 09/08/1882, p. 2

3. Revue des Langues Romanes, tome XXIV, p. 40

4. (RONJAT ; 1913) p.286

5. Le Vigneron Narbonnais, 3ème année, n°25, 23/07/1887, p.2

6. Le Vigneron Narbonnais, 3ème année, n°25, 23/07/1887

7. (FOURIÉ ; 2009)

8. Le Vigneron Narbonnais, 9ème année, n°12, 25/03/1893, p. 3

9. Bulletin de la Société d'Études Scientifiques de l'Aude, tome VI, 1895, p. XLIV

10. Lou Felibrige, tome XII, 1898, p. 189

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Pierre Boissel (1872-1939), médecin, s’est lancé dans la poésie en langue majoritairement occitane alors qu’une cécité commençait à le gêner. Ce handicap a été adouci par la présence de ses filles, qui, dès 1921, l’ont accompagné dans ses visites aux malades, et après 1927, dans l’écriture de ses poèmes. Il a publié un recueil de poèmes intitulé Lou ser ol contou et une saynète Lou gal o contat.

Identité

Formes référentielles

Boissel, Pierre (1872-1939)

Autres formes connues

- Boissel, Urbin Pierre (Nom à l'état-civil)

- Lo bon doctor Boissèl (pseudonyme)

- Œudipe (pseudonyme)

Éléments biographiques

Urbin Pierre Boissel est né le 10 septembre 1872 dans une petite maison du bourg de Conty, à Mouzens, Dordogne) dans un milieu modeste, ses grands-parents étaient paysans. Sa mère est issue d’une famille nombreuse. Il était fils de Jean Boissel, instituteur du village, et de Françoise Soulié originaire de la commune de Veyrines-de-Domme (Dordogne). Il a été le seul enfant du couple, et son père ne s’est pas remarié. Lui s’est marié le 6 juin 1898 avec Françoise Eline de Gisson, de Castels (Dordogne). Le couple a eu quatre filles : Emma née en 1899, Edith née en 1900, Denise née en 1902, Gilberte née en 1904.
Orphelin de mère très tôt, il est élevé par ses tantes qui « l’adorent et le gâtent. Elles n’arrivent pas à être sévères avec ce galopin qui vit une enfance libre comme l’air et près de la nature1 ». Il participe aux travaux des champs, vendanges, moissons, récoltes. Cette enfance bucolique inspirera sa poésie.
Il baigne dans un monde rural où chacun s’exprime en occitan, mais il apprend le français avec son père instituteur. Il n’a aucune difficulté pour s’intégrer à l’école et sa scolarité primaire se déroule sans problème. Son père l’inscrit comme pensionnaire au lycée de Périgueux où ses études sont brillantes. En 1890, il part à Toulouse en faculté de médecine. À chaque période de vacances, il revient dans la propriété paternelle de Capudie. Il aurait aimé faire carrière dans la marine, mais il ne peut intégrer l’école de Santé Navale à Rochefort à cause d’un déficit de vision. Alors il choisit d’installer un cabinet de médecin en 1899 dans la petite ville de Saint-Cyprien, sa région natale.
C’est une bourg en pleine prospérité d’environ 1800 habitants, situé dans une région de polyculture, et entouré d’usines de ciments et de chaux qui attirent une importante population d’ouvriers.
Ses beaux-parents achètent une maison dans le quartier de la Couture, pour que leur fille puisse continuer ses études dans la communauté religieuse proche ; au premier étage Pierre installe son cabinet et soigne ses malades ; sous la terrasse de droite est logé le cheval qu’il conduit dans ses tournées. Une cour étroite le sépare de la maison d’habitation. Son épouse éduque leurs quatre filles. Elle leur parle français bien sûr, la seule langue reconnue par l’État et enseignée à l’école de façon énergique en ce début de siècle. Mais le père aime à parler la langue d’oc et il leur communique son engouement. Il s’en sert beaucoup dans ses visites, ce qui rend la communication avec ses patients plus facile. Dans un poème sans titre, il met en scène un quiproquo sur la langue qui prouve, pour un médecin, la difficulté de se faire comprendre s’il ne parle pas la langue du peuple2 :

Un jour, je fus mandé chez un petit malade
Qui voyait un confrère, en pays sarladais.
Après un court trajet qui fut une ballade,
Dieu, le joli pays ! Chez l’enfant j’arrivais.
J’étais seul, ce matin, par extraordinaire
Celui qui m’attendait fut le retardataire.
J’approchai néanmoins du rustique berceau
D’où je voyais sortir un tout petit museau
Et je fus étonné d’un sommeil si tranquille
Alors que les parents se faisaient tant de bile.
C’est alors que je vis, rose, un petit flacon
Suspendu sur l’enfant par un menu cordon.

Mais il s’est réveillé, troublé par ma présence,
Il va pleurer, mais non, le flacon se balance
Poussé par mon index : l’enfant semble ravi

Si bien que ses parents croient que je l’ai guéri,
Et que je les entends, surpris par ce sourire

Aussi léger soit-il, en bon patois se dire
« L’aoutre nous obio dit : mettez lou pendouilla,
Mais nous obio pas dit de lou fa brontoula3. »

C’est vrai qu’il avait dit : « Pendant cet intermède, 
Vous voudrez, je vous prie, suspendre le remède4. »

Le 3 août 1914, l’Allemagne déclare la guerre à la France. Pierre Boissel est mobilisé et donne des soins aux blessés sur le Front. Il est atteint à la cuisse par un éclat d’obus, et il est nommé médecin chef des armées au Centre de Réforme de Limoges. En 1917, alors que la grippe espagnole fait des ravages, les médecins militaires ont pour mission d’aller soigner les malades dans les campagnes. Au cours d’une de ces visites, le chauffeur de son automobile perd le contrôle du véhicule, qui butte contre une pile de pont. Le traumatisme crânien dont va souffrir Pierre Boissel semble avoir aggravé son problème de vue : dès 1919, sa vision se trouble de plus en plus, et très vite ce sera la cécité complète. Un jour qu’il faisait sa tournée à vélo, le cheval ayant été réquisitionné pendant la guerre, un paysan qu’il n’avait pas vu dut faire un écart pour l’éviter sur la route...
Alors dès 1921, et jusqu’en 1927, sa fille aînée Emma l’accompagne dans ses déplacements dans une voiture automobile, et sur ses conseils, dispense même des soins aux malades. Il semble qu’il ait été très apprécié par ses clients parce qu’il montrait beaucoup d’empathie, il était en quelque sorte un des leurs par la langue et par ses origines. Entre eux, la langue n’était pas une barrière, mais une connivence.
En ce début de vingtième siècle, « le peu de recours thérapeutiques fait que le médecin doit souvent baser son action sur l’éducation des ruraux en leur expliquant les règles hygiéno-diététiques élémentaires. Ce n’est pas chose aisée quand on sait que cette population exprime mieux ses souffrances et comprend mieux les explications du médecin dans la langue qui est la sienne : le patois5 ».
Il soigne les riches et les pauvres avec le même désintéressement, il est d’ailleurs souvent appelé « le médecin des pauvres » ; c’est un humaniste qui oublie de faire payer ses visites, ou qui reçoit en forme de gratification un poulet, des œufs ou autres. Dans le meilleur des cas, il est payé « aux tabacs », c’est-à-dire à la fin de l’année, lorsque les tabaculteurs ont livré leur marchandise à l’entrepôt de Saint-Cyprien. Le va-et-vient continu de charrettes puis de véhicules motorisés est bien accepté par la ville car si le tabac a été acheté un bon prix, le paysan content va payer ses dettes de l’année et même s’autoriser un peu de superflu…Le médecin perçoit à ce moment-là les honoraires d’une année de soins ! Il organise des cours fort appréciés pour les accouchées.
Il est élu conseiller municipal à Saint-Cyprien, non par goût de la politique, mais pour apporter du mieux dans la vie de ses concitoyens : il prend à bras le corps le problème majeur de sa ville, l’alimentation en eau potable. Des bornes fontaines sont posées au coin des rues. Cette tâche menée à bien, il se désintéresse du débat municipal. Il n’appartient à aucun parti politique, et est difficilement classable. Dans un poème intitulé Requeta a Monsur Yvon Delbos, Yvon Delbos qu’il connaît bien parce qu’il s’est trouvé avec lui au lycée de Périgueux, il se positionne du côté du paysan6. Il évoque le Front populaire de 1936 dans deux poèmes, et s’il n’adhère pas à son idéal, il reconnaît que la vie devrait être plus douce pour les plus démunis, et souhaite que les riches donnent un peu aux pauvres. Sa personnalité ne correspond pas vraiment à son milieu : par son mariage il était entré dans une famille bourgeoise, mais au vu de son œuvre il ne semble pas qu’il ait eu beaucoup d’affinités avec ce milieu-là.

Engagement dans la renaissance d'oc

L’année 1927 est importante dans la vie de Pierre Boissel. Le curé de la paroisse organise des projections cinématographiques et un film est détérioré ; il faut le rembourser, et il s’agit d’une somme énorme. Pour trouver les fonds, le docteur Boissel prépare la revue En panne qui décrit la vie quotidienne de la cité, et il met en scène les habitants de la ville eux-mêmes. Son goût pour le spectacle lui vient sans doute de ses prestations sur les planches au Capitole de Toulouse quand il était étudiant, pour se faire un peu d’argent. C’est un évènement… et le départ de Pierre Boissel dans la création littéraire.
À partir de 1928, il commence à tromper l’ennui que lui occasionne son mal par la poésie. Il installe un bureau dans une pièce contiguë à son cabinet médical. Il écrit avec un guide-lignes, fait de bandes parallèles de carton placées à intervalles réguliers, dans lesquels il guide son crayon à papier en le faisant buter contre le carton. Le procédé ne marche pas toujours et des lignes se superposent, rendant le manuscrit illisible. Il ne cesse pas d’exercer sa profession malgré son handicap et, sa fille aînée s’étant mariée, c’est maintenant sa fille cadette qui l’accompagne sur les chemins, mais aussi dans l’écriture des poèmes qu’il lui dicte. Il se remémore les personnes, les bois, les prés, les ruisseaux, qui lui étaient familiers. Il les dépeint avec justesse, finesse et humour en convoquant ses souvenirs, et il choisit de les exprimer le plus souvent en langue d’oc. Cette langue qui l’a tant aidé dans l’exercice de la médecine, il va en devenir un ardent défenseur. Il en vante les mérites : elle est parfois rude, parfois douce, parfois ironique ou grivoise. Si quelquefois il emploie le vocable « patois » pour la désigner, il choisit le plus souvent avec tendresse les termes Lou Sorlodés, ou Nostre parlar7, c’est-à-dire la langue de la région de Sarlat, son pays natal :

Nostre parlar

Lenguo qué, pétit aï oppréso
Près déous londiers, sans alphabet,
Lou paoúré sot, qué té mespréso
Déou ové lou cervel estret.

Souvent ruffo coummo los paouttos
Del bouyer qué faï lou seillou,
Qué s’offino, quand sus loï gaouttos
Dé so moi met un poutou !

Et sé dé toun brèt, té souvénès
Ero douço, quand lo Mioun
Contabo: soun, soun, vènés, nènés,
Soun, soun, soun, vènéis doun.

Semblo noscudo per fa riré
O taoulo, nostrès invitats,
Né savis pas per meillou diré
Lus countés, qualqué paou pebrats.

Sé per molhur quitté lo borio,
Per t’en onna  débès Poris:
Pétit : gardo né lo mémorio
Te roppeloro ton poïs.

Quand Froncillou qué tés l’olaïré
Porloro pus lou Sorlodés,
Dé blat, né soménoro gaïre,
Lus bios savent pas lou francés.8

Il aime se moquer de ceux qui, partis ailleurs, l’oublient trop vite ou en ont honte comme dans Lou patois tornat (recueil Flors de bruga), ou dans Lo dròlle e l’ase (recueil Lou ser ol contou). Dans ce dernier, un gars monté à Paris et qui parle « ponchut » en revenant, propose à son père de le suivre à son retour pour apprendre à parler français. Mais le père rusé lui répond : je vais d’abord envoyer mon âne et je verrai ce que j’ai à faire :

Quand l’asé tournet o lo borio,
Qué tournet beïré lou poillé,
Et qué voulguet diré so tsoïo,
… Réconabo toutsours porié !9

Il écrit en 1932 la saynète aux accents patriotiques Lou gal a contat pour la félibrée de Sarlat, éditée par les Éditions Michelet, il y relate le retour de guerre d’un fils. Cette pièce a été jouée par les habitants de Saint-Cyprien dans leur bourgade, puis dans les villages de la région et quelque temps après Place des Quinconces à Bordeaux grâce à son ami le docteur Balard, gynécologue dans cette ville ; elle a même été retransmise par la radio Bordeaux-Lafayette. Une autre saynète Jeanne la pastourelle, sous-titrée Le diable à Redon-Espic parle de l’évènement qui ébranla la contrée le 8 septembre 1814 : une jeune bergère prétendit avoir conversé avec la Vierge qui lui était apparue par deux fois à Redon-Espic, sur la commune de Castels proche, non loin d’une église du XIIe siècle abandonnée, qui servait d’étable à un propriétaire voisin. Depuis, un pèlerinage s’y déroule chaque 8 septembre10. La pièce sera jouée à Saint-Cyprien par ses habitants, mais ne sera pas publiée. Ces thèmes alimentent les conversations des Cypriotes, même des années après les faits.
Pierre Boissel est donc connu maintenant comme médecin expérimenté, mais aussi comme poète : la poésie est devenue son refuge. Il dépeint le monde rural comme s’il l’avait sous les yeux, alors que, devenu aveugle, il convoque seulement ses souvenirs. Il publie ses textes dans Le Glaneur journal imprimé par Michelet, et en 1935 paraît aux Éditions Michelet Lou ser ol contou, recueil d’une centaine de poèmes, dont une dizaine en français et le reste en langue d’oc. Les travaux de Frédéric Mistral ont fait leur chemin, la prise de conscience de l’importance de la langue d’oc, et le mouvement félibréen ont amené des érudits, mais aussi des artisans à lui redonner vie et même à la magnifier dans la poésie. Il est dans leur lignée ; dans les années 1930, il devient membre du Bournat dau Perigord, puis mantenaire11 en 1933, et s’inscrit à part entière dans l’espace de création où s’est développée la langue au début du XXe siècle.
Sa graphie est phonétique. Les querelles entre partisans de la graphie félibréenne et ceux qui choisissent d’employer une norme facilitant les communications semblent l’agacer, comme il le montre dans le poème suivant :

Lutrin

Ah ça! Quo duroro toutsour
Dé porlar de la félibrado!
Ou nous beiran un brabé tsour
Nous foutré qualquo débourado.

Dé l’encrier borren lo riou!
Qué tout ço qué pouden escriré
Quo bal pas lou pet d’uno piou;
Et quo fénirio per fa riré.

Mon Diou mé qué quo pot bou fa!
Per qué sé douna tant dé peino:
Doyssalour diré « ma fenna »
Et nous aoutrés diré « mo fenno »!12

1935, c’est l’année où Louis Alibert publie sa Gramatica Occitana qui prône une « norme classique », fixe la grammaire, le biais de dire. Le docteur Boissel garde ses habitudes ; étant aveugle, il n’aurait pas pu sans difficulté se plier aux nouvelles règles orthographiques. On remarque qu’il utilise beaucoup de gallicismes. Le recueil de poèmes Lou ser ol contou est devenu célèbre. Qui aujourd’hui n’a pas un exemplaire dans sa maison, acheté par des admirateurs du siècle passé ? Ils y retrouvaient des situations vécues, scènes de dur labeur ou scènes de réjouissances, scènes romantiques ou histoires « pebradas » malicieuses, décrites avec une vérité qui prouvait que Pierre Boissel faisait partie des leurs, répétées à l’infini dans les veillées ou les réunions de famille.
Leurs inquiétudes ou leurs interrogations à propos des technologies nouvelles ou des décisions inhabituelles, ils les retrouvaient dans Ton lum13, Lo royoun X14, ou dans L’houro nouvello15

Après l’année 1937, Pierre Boissel n’exerce plus la médecine que de manière confidentielle. Il prépare un autre recueil de cent poésies qu’il intitule Flors de bruga16 et qu’il n’a pas pu concrétiser avant sa mort…
S’ajoutent à cette œuvre plus de cent cinquante textes inédits ou parus uniquement dans la presse comme Le glaneur, journal conservateur littéraire, commercial, agricole, publiant des annonces et paraissant le dimanche, jour où les Périgourdins avaient le plus de temps pour lire. D’autres sont parus dans Le Périgourdin de Bordeaux, Lou Bournat qui est la revue félibréenne du « Bournat dau Perigord », ou Ol contou, bimensuel publié par l’imprimerie Simon du Bugue. Ils ont été édités sous le titre Estugi ma pluma aux Editions du Perce-Oreille en juin 2018. Il s’agit de textes manuscrits de la main du docteur lui-même ou dactylographiés par une main amie.
Pour célébrer le terroir, il s’exprime dans un romantisme nostalgique qui avait commencé à être à la mode dans la littérature occitane dans les années 1820. Il emploie la structure en octosyllabes à rimes plates ou croisées, il arrive qu’il s’exprime aussi en alexandrins et en vers de six pieds.
Il aime refaire à sa manière des fables de Jean de La Fontaine :

Se dins lo fablo qu’aï ponado
Aï contsat, per moun Sarladé
La cigogno per lo becado
Lafontaino, perdounas mé !17

Pierre Boissel décède à 67 ans à son domicile à Saint-Cyprien. Il mérite sa place dans le patrimoine culturel et la littérature d’Occitanie.
Les deux ouvrages posthumes de l’œuvre du docteur Boissel présentent chaque poème sous trois aspects :
- le texte original avec sa propre graphie pour respecter son travail
- le texte transcrit en occitan normalisé afin qu’il soit accessible à tous ceux qui apprennent l’occitan aujourd’hui 
- la version française, pour ceux qui ne connaissent pas la langue d’oc


1. Garrigue Jean-Louis, Docteur Boissel 1872-1939, Thèse pour le diplôme d’Etat de docteur en médecine, université de Bordeaux II, année 1993.

2. Dans Estugi ma pluma, recueil de poésies inédites du Dr Boissel, 2018 (Editions du Perce-Oreille, Coux-et-Bigaroque-Mouzens).

3. « L’autre nous avait dit : suspendez-le, / Mais il ne nous avait pas dit de le faire balancer. »

4. Dans Estugi ma pluma, recueil de poésies inédites du Dr Boissel, 2018 (Editions du Perce-Oreille, Coux-et-Bigaroque-Mouzens).

5. Garrigue Jean-Louis, Docteur Boissel 1872-1939, Thèse pour le diplôme d’Etat de docteur en médecine, université de Bordeaux II, année 1993.

6. Yvon Delbos (1885-1956) a été député radical socialiste de 1924 à 1940, membre du bureau de la Ligue de la République, président de la fédération de la Dordogne de la Ligue des Droits de l’Homme, sous-secrétaire d’Etat chargé de l’enseignement technique et des Beaux-Arts, puis ministre de l’Instruction Publique et des Beaux-Arts (1925), ministre de la Justice (1936), ministre des Affaires Etrangères de 1936 à 1938, ministre de l’Éducation Nationale au moment de l’adoption de la loi Deixonne.

7. Dans Estugi ma pluma, op. cit.

8. Notre parler / Langue que petit, j’ai apprise / Près des landiers, sans alphabet, / Le pauvre sot qui te méprise / Doit avoir le cerveau étroit. / Souvent rude comme les mains / Du bouvier qui fait le sillon, / Qui s’affine quand sur les joues / De son amie il met un baiser ! / Et si de ton berceau, tu te souviens / Elle était douce, quand la Miou / Chantait : sommeil, sommeil, viens, viens / Sommeil, sommeil, sommeil, viens donc. / Elle semble née pour faire rire / À table, nos invités. / Je n’en sais pas de mieux pour dire / Les contes quelques peu salés. / Si par malheur tu quittes la ferme / Pour t’en aller à Paris : / Petit : gardes- en la mémoire / Elle te rappellera ton pays. / Quand Francillou qui tient l’araire / Ne parlera plus le Sarladais, / Du blé, il n’en sèmera guère, / Les bœufs ne savent pas le français.

9. Quand l’âne revint à la ferme, / Qu’il revit le pailler, / Et qu’il voulut dire sa joie /… Il braillait toujours pareil.

10. Bourgès Audivert Monique, Castels pluriel, Castels singulier, Périgueux, Editions couleurs Périgords, 2008, et www.lesamisderedonespic.fr

11. « Mantenaire » est le titre donné aux seize membres du Conseil du Bournat, son conseil d’administration en quelque sorte. Les adhérents de base sont des « abeilles ».

12. Lutrin / Ah mais ! / Ça durera toujours / De parler de la félibrée / Ou on nous verra un beau jour / Nous mettre quelque débourrée. / De l’encrier fermons le ruisseau ! / Parce que tout ce que nous pouvons écrire / Ça ne vaut pas le pet d’une puce ; / Et ça finirait par faire rire. / Mon Dieu mais qu’est-ce que ça peut vous faire ! / Pourquoi se donner tant de peine : /Laissez-les dire « Ma fenna » et nous autres dire « Mo fenno ! »

13. Dans Estugi ma pluma, recueil de poésies inédites du Dr Boissel, 2018 (Editions du Perce-Oreille, Coux-et-Bigaroque-Mouzens).

14. Paru dans Lou ser ol contou

15. Paru dans Lou ser ol contou

16. Dans Flors de bruga, Editions du Perce-Oreille, 2018, Coux-et-Bigaroque-Mouzens (24220)

17. «Si dans la fable que j’ai volée / J’ai changé, pour mon Sarladais / La cigogne par la bécasse / La Fontaine pardonne-moi !»


Bibliographie de Pierre Boissel

- Boissel Docteur, Lou gal o contat, saynète patoise, Sarlat, imp. Michelet, 1932, 18 p.
- Boissel Docteur, Lou ser ol contou, recueil de poésies patoises, Sarlat, imp. Michelet, première édition en 1935, réunit 130 poèmes suivis d’une table des matières par ordre alphabétique des poèmes,149 p.
- Boissel Docteur, Lou ser ol contou, recueil de poésies patoises, Sarlat, imp. Michelet, réunit les mêmes 130 poèmes, plus 10 poèmes en français, sans table des matières, 152 p.
- Boissel Docteur, Lou gal o contat, Sarlat, imp. Michelet, 1935.
- Boissel Docteur, Lou ser ol contou, recueil de poésies patoises, Sarlat, imp. Michelet, reprend la deuxième édition de 1935, plus une table des matières dans l’ordre de la pagination, 157 p. 
- Boissel Docteur, Lou ser ol contou, poésies patoises du Sarladais, suivies de la saynète Lou gal o contat, Périgueux, Les éditions du Périgord Noir, 1975, 213 p.
- Peiragudas : Le groupe musical a enregistré 3 poésies du recueil Lou ser ol contou sur disque microsillon Lo leberon,  aux Editions Ventadorn, 1978 : Lo grapald, Ai paur, En passant camin. Peiragudas chante dans les concerts : L’ogre, Sei bandat, Sans voler zo far, aussi tirées du recueil Lou ser ol contou mais pas encore enregistrées.
- Boissel Docteur, Lo ser al canton, Choix de poèmes, Atelier Sarladais de Culture occitane, (A.S.C.O.), 1985, 27 poèmes dans la graphie du Docteur Boissel repris dans la graphie occitane normalisée et traduits par Michel Soulhié, plus une cassette audio, 46 p.
- Garrigue Jean-Louis, Docteur Boissel (1872-1939), thèse pour le diplôme d’Etat de docteur en médecine générale, Université de Bordeaux II, U.F.R. de sciences médicales, 10 juin 1993. 
- Garrigue Jean-Louis, Pierre Boissel (1872-1939) médecin et poète occitan, Société d’Art et d’Histoire de Sarlat et du Périgord Noir, 2004. (résumé de sa thèse)
- Boissel Docteur, Lou ser ol contou, Bayac, Éditions du Roc de Bourzac, 2004. (Fac-similé de l'édition Michelet.) 
- Gerval Guy, Le soir au cantou, recueil de poésies patoises du docteur Boissel, avec L’aveugle de Castelcuillé, poème occitan de Jasmin, Pomport 24240, éd. Cyrano, 2011. (traduction en français des poèmes)
- Chavaroche Daniel, Docteur Boissel poète paysan avec C.D. audio en occitan, Sarlat, éditions ASCO, 2015. (poèmes tirés de Lou ser ol contou en occitan normalisé)

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Polytechnicien, officier du génie, commandeur de la Légion d’honneur (1924), le poète symboliste, journaliste et romancier qui prend pour nom de plume celui du massif du Dévoluy proche de sa Drôme natale est une figure centrale du Félibrige et un acteur majeur de la renaissance d’oc au début du XXe siècle.

Identité

Formes référentielles

Devoluy, Pierre (1862-1929)979)

Autres formes connues

- Gros Long, Paul Pierre (Nom à l'état-civil)

- Dévoluy, Pierre (forme française du nom)

- Un de l’Armado, (pseudonyme)

- Jean Patarin, (pseudonyme)

- Jean Malan, (pseudonyme)

Forme référentielle du nom

Contrairement à ce que l’on trouve quelquefois, le patronyme GROS LONG ne contient pas de trait d’union comme en atteste l’acte de naissance de Paul Gros Long (Devoluy).
On rencontre trois formes différentes du pseudonyme Devoluy :
- « Pierre Devoluy » dans les pages de titre d’ouvrages dont Devoluy est l’auteur (voir bibliographie), et qui correspond à la forme qu’il avait adoptée,
- « Pierre Dévoluy » dans les titres d’ouvrages et d’articles critiques écrits en français,
- « Pèire Devoluy » dans les titres d’ouvrages et d’articles bilingues ou écrits en provençal dans la graphie mistralienne.
La forme « Devoluy », choisie par l’auteur, permet de démarquer le pseudonyme du nom du massif du Dévoluy qui l’a motivé et, d’autre part, elle est conforme à la graphie de la langue qui ne note pas dans ce cas l’accent aigu sur le E.
Toutefois, cette forme « Devoluy » ne va pas sans poser question en milieu francophone où elle apparaît inadaptée en collocation avec le prénom français « Pierre » : celui-ci, en effet, dans le syntagme « Pierre Devoluy », a tendance à générer une réalisation phonétique du type « Deuvolui » et non « Dévolui ».
C’est sans doute la raison pour laquelle on rencontre chez les critiques francophones la forme « Pierre Dévoluy », conforme à la graphie du français. Et c’est aussi ce qui peut expliquer la forme « Pèire Devoluy » qui établit une cohérence linguistique entre le prénom et la forme « Devoluy ». Mais il apparaît alors qu’il s’agit d’une traduction du prénom que s’était choisi Devoluy pour son pseudonyme, à savoir « Pierre », c’est-à-dire le second prénom de son état civil.

Éléments biographiques

Né dans la Drôme, à Châtillon-en-Diois, le 27 juin 1862, et mort à Nice le 5 mars 1932, Paul Gros Long, qui choisira pour nom de plume Pierre Devoluy, est issu d’une famille dont « les trois quarts vont à l’église et l’autre quart au temple », comme il le dit à Mistral dans sa lettre du 8 avril 19011. Son père, percepteur, possède aussi à Châtillon quelques parcelles de terre qui vont cristalliser l’attachement quasi mystique de Devoluy à ce terroir montagneux et à son parler, tous deux pour lui essentiellement provençaux – sa production en oc sera d’ailleurs écrite dans un provençal mistralien orthodoxe. Il quitte bientôt le Diois pour aller faire ses études au lycée de Nîmes où il se lie d’amitié avec Albert Dugat, qui sera baile du Félibrige sous son capouliérat, et avec le futur Président de la République Gaston Doumergue ; sa lecture de la Mirèio de Mistral déclenche alors chez lui une passion pour la langue d’oc. À vingt ans, il intègre l’École polytechnique où il écrit ses premiers vers, d’inspiration parnassienne.
D’abord affecté au 3e régiment du génie à Arras, il est muté à Montpellier en octobre 1890 et va fréquenter les poètes symbolistes de la revue Chimère, dirigée par Paul Redonnel, lié par ailleurs au Félibrige languedocien. Au printemps 1891 il rencontre Paul Valéry et, l’été suivant, devient secrétaire de rédaction de la revue qui va incarner le métissage du symbolisme et du Félibrige et où, à côté de René Ghil, Paul Verlaine ou Jules Renard, se retrouvent les auteurs provençaux et languedociens, Marius André, Paul Mariéton, Charles Maurras, L. Xavier de Ricard ou le jeune Joseph Loubet. Après Flumen (1890), il publie alors son recueil de poèmes symbolistes Bois ton sang ! (1892).
Devoluy est à Antibes en 1893 – il y rencontre Frédéric Amouretti et Maurras en octobre lors de la crise du Félibrige parisien – puis, en 1895, est nommé à Avignon, au cœur de la renaissance provençale. Le contact étroit avec les félibres de premier plan, et surtout Mistral, le maître qu’il admire, va en faire l’apôtre ardent de la doctrine mistralienne.

Engagement dans la renaissance d'oc

Devoluy part en garnison à Nice de 1899 à 1902, chargé de travaux de fortification à la frontière italienne. Désormais acquis à la pensée régionaliste, il rédige en 1899 son Istòri naciounalo de la Prouvènço e dóu miejour di Gaulo – laquelle ne paraîtra de son vivant qu’en extraits dans son journal Vivo Prouvènço ! de 1909 à 1914. Il y dénonce l’oppression séculaire de l’ennemi du Nord venu déposséder de sa terre et de ses libertés un peuple du Midi qui reste néanmoins fidèle à la patrie. L’ouvrage emporte l’enthousiasme de Mistral et Devoluy est élu majoral du Félibrige en 1900 puis capoulié, après le décès de Félix Gras, le 21 avril 1901.
Protestant sans fanatisme, antidreyfusard (contrairement à la majorité de ses coreligionnaires), patriote « ni blanc ni rouge », autonomiste et fédéraliste mais anti-séparatiste, faisant reposer l’État sur la province, la province sur la cité, la famille et l’individu, ce dernier lui-même guidé par l’idéal chrétien, tel est ce nouveau « chef » d’un Félibrige plutôt catholique, « capoulié des jeunes » (il a trente-neuf ans) qui devient bientôt le « capoulié de l’action ».
De retour en poste à Avignon début 1903, il va, le 20 octobre, se marier à Nîmes avec Lucy Serres, cévenole et protestante, née à Saint-Étienne-Vallée-Française. Ils auront deux filles à qui ils donneront les prénoms bien mistraliens de Magali et Nerte.
Réélu à la tête du Félibrige en 1905, ce positiviste de formation, soucieux des réalités, entreprend de réformer le fonctionnement et l’orientation d’une association qu’il souhaite davantage en prise avec la vie sociale et économique du pays. C’est ainsi qu’il lance son journal Prouvènço ! (1905-1907) qui deviendra Vivo Prouvènço ! (1908-1914). De même, lors de la révolte des vignerons du Languedoc, il propose à Mistral de participer à la manifestation du 9 juin 1907 à Montpellier, mais celui-ci refuse. Devoluy tente encore de modifier les statuts du Félibrige pour l’ouvrir aux associations culturelles locales et même aux syndicats agricoles, mais sa mise en minorité et l’hostilité qu’il rencontre lors de la Sainte-Estelle de Saint-Gilles le 31 mai 1909 l’amènent à donner sa démission, de capoulié en août 1909, puis du Consistoire en 1912. L’inlassable promoteur de la cause félibréenne, à travers ses discours en particulier, n’a pu voir se concrétiser ses aspirations régionalistes.
En poste à Nîmes de 1908 à 1910 (nommé chef de bataillon en 1909), Devoluy découvre les Cévennes de son épouse, se pénètre des lieux chargés de mémoire huguenote et commence la rédaction de ses récits historiques sur la révolte des Camisards. Il est à Nice depuis 1911 lorsque la guerre éclate et il se signalera sur le front par sa capacité d’organiser l’approvisionnement des combattants. À la fin des hostilités, avec le préfet Belleudy, il s’attachera à réparer les calomnies dont furent l’objet les soldats méridionaux du 15e corps et, de son expérience d’officier, tirera son ouvrage La Connaissance de la Guerre (1923).
De retour à Nice à la fin de la guerre, promu colonel, il y prend sa retraite en 1919 et redouble d’activité : d’abord comme journaliste, au Petit Dauphinois et à L’Éclaireur de Nice, puis comme romancier avec la publication de sa trilogie camisarde La Cévenne embrasée (1922, 1927, 1930). Parallèlement, il regroupe et traduit en français les textes des trois volumes de Proso d’Armana de Mistral (1926, 1927, 1930). 
En 1929, à 67 ans, il est élu conseiller municipal et exerce les fonctions d’adjoint au maire, Jean Médecin, chargé des Travaux publics, tout en participant à diverses actions culturelles jusqu’à ses derniers jours.
À sa demande, Devoluy a été enterré dans le cimetière protestant de Châtillon-en-Diois (26).


1. « Li tres-quart de ma famiho van à la Glèiso. L’autre quart au Temple. » (Lettre 73, 81.)


Essai de bibliographie de l’œuvre de Pierre Devoluy

[par Jean-Claude Rixte. Extrait de Textes et auteurs drômois de langue d’oc des origines à nos jours : Essai de bibliographie avec notes et commentaires. – Montélimar : Daufinat-Provença, Tèrra d’Òc, 2000, p. 119-130.
Revu et augmenté (décembre 2017) pour publication sur le site Occitanica, lo Portal collectiu de la cultura occitana (http://www.occitanica.eu) dans le cadre du projet Vidas, dictionnaire biographique en ligne des acteurs de la renaissance occitane (XIXe-XXIe siècle).]

Abréviations (localisations des ouvrages) :
ADD : Archives départementales de la Drôme, Valence BM : Bibliothèque municipale
BNF : Bibliothèque Nationale de France
BU : Bibliothèque universitaire
CIRDOC : Centre interrégional de développement de l’occitan, Béziers
PR Avignon : Palais du Roure, Avignon

Pierre DEVOLUY [Pseudonyme de Paul, Pierre GROS LONG]
D’après les notices bio-bibliographiques de Van Bever (1909, p. 41-42), Talvart et Place (1933, p. 228-230), Lefèvre (1934, p. 19-20) et Fourié (1994, p. 117-118) – cf. réf. ci-dessous – Devoluy a publié des articles dans les journaux et revues suivants :
L’Action régionaliste, L’Aiòli, L’Almanach du Midi, Armana prouvençau, La Campana de Magalouna (Montpellier), Chimère, La Cigalo d’or, La Cisampo, L’Echo des Rosati, L’Eclaireur de Nice (où il écrivit régulièrement à partir de 1918), Écrits pour l’art, Lou Felibrige, Foi et Vie, Lou Gau (Avignon), L’Idéio prouvençalo, Latinité, Marseille-Matin, La Minerve française, Monde nouveau, Le Pays cévenol, Le Petit Dauphinois, Les Partisans, La Plume, Prouvènço! (qu’il dirigea de janvier 1905 à décembre 1907) remplacé par Vivo Prouvènço ! (qu’il dirigea également de janvier 1913 à 1914), Reclams de Biarn e Gascounhe (Pau), La Revue de France (où il a publié « Li Meissoun », poème inédit de F. Mistral avec la traduction française), La Revue de Provence (Marseille), La Revue du Sud-Est (Lyon), La Revue félibréenne, La Revue indépendante, La Revue lyonnaise, La Revue universelle, Les Tablettes d’Avignon.
Pseudonymes dans L’Aiòli : Un de l’Armado, Jean Patarin, Jean Malan.

I. Ouvrages


- Flumen : Poème. – Melle (Deux-Sèvres) : Impr. de E. Goussard, 1890. – in-8o ; 23 p. [BNF : 8o Ye. Pièce. 2984.]
- Bois ton sang ! : Poèmes symbolistes. Préface par Albert Lantoine. – Paris : Libr. de l’Art indépendant, Édition de la Chimère, 1892. – in-18 ; xii-163 p. [BNF : 8o Ye. 3169 ; BM Avignon : in-8o 29552 et 8o 52.829.]
- MISTRAL, Frédéric, DEVOLUY, Pierre et al. – Requèsto adreissado à Moussu lou Menistre de l’Estrucioun publico en favour de la lengo d’O dins lis escolo primàri dóu Miejour / Requête adressée à Monsieur le Ministre de l’Instruction publique, en faveur de la langue d’Oc dans les écoles primaires du Midi. – Mount-Pelié : Estampariè de la Soucieta di publicacioun miejournalo e felibrenco, 1901. – 15 p. ; 18 cm. [CIRDOC : DCO 7-21.]
- [Préface.] LOUBET, Joseph. – Li Roso que saunon : Pouèmo prouvençau... / Les Roses qui saignent : Poèmes provençaux, avec la traduction française en regard par l’auteur, et une préface par Pierre Devoluy. Livre Ier. – Avignon : F. Seguin, 1902. – 105 p. ; 19 cm. [BNF : 8o Y2. 5611 ; BM Avignon : 8o 55.300 ; CIRDOC : CAB 1051.]
- MISTRAL, Frederi, DEVOLUY, Pèire et al. – Lou Libre nouviau de la rèino dóu Felibrige : Na Mario-Terèso de Chevigné pèr soun maridage emé M. Maurise Bischoffsheim, lou 27 de janvié 1902. – Paris : La Revue félibréenne, 1903. – 16 p. ; 28 cm. [Bibliothèque Paris4-CEROC : Fonds Perbosc, 3858.]
- Les Noms de la carte dans le Midi : Essai sur les noms de lieux du comté de Nice. – Nice : Malvano ; L. Meynier ; Avignon : Roumanille, 1903. – 55 p. ; 25 cm. [BNF : 8o Lk2. 5037 ; CIRDOC : CBB 403-15.]
- Counsistòri Felibren : Estra dóu proucès-verbau de la sesiho tengudo en Bartalasso lou 22 de mai 1904. – Avignon : Impr. Fr. Seguin, 1904. – 7 p. ; 22 cm. [CIRDOC : DCO 86-5.]
- Fèsto dóu Cinquantenàri de la Foundacioun dóu Felibrige a Font-Seguno lou 23 de Mai 1904 : Discours dóu Capoulié. – Avignon : Roche et Rullière, 1904. – 2 p. ; 28 cm. [CIRDOC : DCO 86-4. A aussi été publié sous le titre « Discours dóu Capoulié i Fèsto dóu Cinquantenàri de la foundacioun dóu Felibrige a Font-Segugno lou 23 de Mai 1904 » dans l’Armana prouvençau pèr… 1905, p. 72-76 et dans l’Armana dóu Ventour, 1905, p. 38-42.]
- Uno letro duberto dóu capoulié au majourau Jan Monné. – Avignon : Seguin, 1906. – in-8o ; 4 p. [Donné par Lefèvre, 1934, p. 73.]
- Prouvènço ! : Auriflour de la Causo felibrenco. Amenistracioun encò de Dono Roumanille, Avignon (1re année, no 1, 7 janvier 1905-no 36, 7 décembre 1907). À partir du no 37, porte le titre Vivo Prouvènço ! jusqu’au no 95, novembre-décembre 1912. – Avignon : Roumanille puis Digne : J. Renadieu, 1905-1912. [BM Avignon : Jx 79 ; CIRDOC : AF.]
- Vivo Prouvènço ! : Porto-paraulo mesadié di recoubranço miejournalo. Direicioun à Niço enco de Pèire Devoluy, du no 96, janvier 1913, au no 113, juillet 1914. [PR Avignon : M 4o 522.]
- Counferènci dóu Capoulié Devoluy sus la dóutrino mistralenco e felibrejado de l’Escolo de la Targo à Touloun li 21 e 22 de desèmbre 1907. – Avignoun : F. Seguin, 1908. – 24 p. ; 18 cm. [CIRDOC : CBA 300 ; PR Avignon : M 12o 37.]
- MISTRAL, Frédéric, MOUZIN, Alexis et DEVOLUY, Pèire. – I nòvi Margarido Mouzin e Pèire Fabry, 3 de desèmbre 1907. – Avignon : Béraud, 1907. – in-12 ; 8 p. [BM Avignon : 8o 37.529 ; PR Avignon : M 4o 426. Contient de P. Devoluy le poème de 48 vers « A l’ounour dóu nouviage de Margarido Mouzin », aussi publié dans Prouvènço !, n° 36, 1908.]
- [Avant-propos.] LAFORÊT, Guillaume. – Ramoun VI : Dramo istouri en cinq ate en vers prouvençau, emé la traducioun franceso en regard. [Avant-propos de Pèire Devoluy.] – Nîmes : Impr. La Laborieuse, 1912. – xvi-191 p. ; 19 cm. [CIRDOC : CAB 1153 ; PR Avignon : M 8° 112.]
- [Préface.] BELLEUDY, Jules. – Que faut-il penser du 15e corps ? Préface du colonel Gros Long. – Menton : Impr. coopérative, 1921. – xii-356 p., cartes ; 23 cm. [BNF, Tolbiac : 8-LF207-966 ; BU Lettres Montpellier : ZX 56857.]
- Le Psaume sous les étoiles : Roman. Bois gravés de Maximilien Monod-Vox. – Paris : éd. du Monde nouveau, 1922. – 299 p. ; 19 cm. (Collection Les jardins de la foi : Romans nouveaux, no XIX.) [Ce roman est la transposition de Lis Ausard (récits du soulèvement des Camisards) paru en feuilleton dans Vivo Prouvènço ! de septembre 1908 à mai 1910. BM Valence : D 3671 ; CIRDOC : CAB 2946.]
- Colonel GROS LONG. – La Connaissance de la Guerre : Essai de critique positive. – Paris : Nouvelle librairie nationale, 1923. – in-18 ; 237 p. [Compilation des cours de critique militaire professés par Devoluy à l’Institut d’Action française à Paris en 1921.]
- DEVOLUY, Pierre et BOREL, Pierre. – Au gai royaume de l’azur. Préface de M. Maurice Maeterlinck. – Grenoble : Éditions J. Rey, 1924. – 156 p., ill. ; 22 cm. (Collection « Les Beaux Pays », 4). [Ouvrage orné de 168 héliogravures. Nouvelle édition : 1925. Autres éditions données par Sudoc, portant le sous-titre « Du lentisque des Maures au jasmin de Grasse. Le Littoral et ses villes de rêve. Nice, capitale de l’Azur. La Montagne fleurie et le jardin des neiges », Grenoble : Arthaud, 1926, 1929. BM Avignon : 8o 56.765 ; CIRDOC : CAC 5007.]
- [Traduction et avant-propos.] MISTRAL, Frédéric. – Proso d’armana : Garbo de conte, raconte, fablèu… pèr Frederi Mistral ; trad. e av.-prep. de Pèire Devoluy / Prose d’almanach : Gerbes de contes, récits, fabliaux… par Frédéric Mistral ; trad. et av.-prop. par Pierre Devoluy. – Paris : Grasset, 1926. – 329 p. ; 19 cm. (Collection Œuvres inédites de Frédéric Mistral, 1.) [Œuvres inédites de Frédéric Mistral, publiées sous la haute direction de Mme Frédéric Mistral. BM Avignon : 8° 57.543 ; CIRDOC : CAB 686-1 ; PR Avignon : M 8° 139.]
- Le Violier d’amour : Roman. – Paris : E. Fasquelle, 1927. – 256 p. ; 19 cm. [BM Valence : A 4900 ; PR Avignon : M 8o 517, donne comme éditeur : Bibliothèque Charpentier.]
- [Traduction.] MISTRAL, Frédéric. – Nouvello Proso d’armana : Garbo de conte, raconte, fablèu... pèr Frederi Mistral ; trad. de Pèire Devoluy / Nouvelle Prose d’almanach : Gerbe de contes, récits, fabliaux... par Frédéric Mistral ; trad. de Pierre Devoluy. – Paris : Grasset, 1927. – 345 p. ; 19 cm. (Collection Œuvres inédites de Frédéric Mistral, 2.) [BM Avignon : 8° 58.053 ; CIRDOC : CAB 686-2 ; PR Avignon : M 8° 140.]
- [Préface.] LAUGA, Henri. – Esprit qui les fis vivre. Avec une préface de Pierre Devoluy. – Neuilly : Éditions de « la Cause », 1927. – 151 p. ; 20 cm. [Contes et récits huguenots. BNF, Tolbiac : 8-Y2-73099.]
- DEVOLUY, Pierre et BOURGUET, Pierre. – Le Psautier huguenot : Choix de 54 vieux psaumes sous leur forme authentique. Préface, notes et commentaire par Pierre Devoluy ; hors-texte de P. Bourguet. – [s. l.] : Éditions de La Vie nouvelle, 1928. – xxx-84 p. ; 25 cm. [CIRDOC : CAC 5448.]
- DEVOLUY, Pierre, JOUVEAU, Marius et al. – Discours prononcés à l’inauguration de la statue de Frédéric Mistral à Maillane le 2 avril 1929. – [Aix-en-Provence : Impr. universitaire Nicollet, 1929]. – 41 p. ; 23 cm. [CIRDOC : JOU C 73 ; PR Avignon : M 4° 350.]
- Sous la croix : La Cévenne embrasée. Roman. Illustrations de Labarthe. – Paris : Éditions « Je Sers », [1930]. – 301 p., fig. en noir et en coul. ; 21 cm. [ADD : *A 1048 ; BM Avignon : 8° 58. 831 ; CIRDOC : CAC 382.]
- [Traduction.] MISTRAL, Frédéric. – Darriero Proso d’armana : Garbo de conte, raconte, fablèu... pèr Frederi Mistral ; trad. de Pèire Devoluy / Dernière Prose d’almanach : Gerbes de contes, récits, fabliaux... par Frédéric Mistral ; trad. de Pierre Devoluy. – Paris : Grasset, 1930. – 335 p. ; 19 cm. (Collection Œuvres inédites de Mistral, 3.) [CIRDOC : CAB 686-3 ; PR Avignon : M 8° 141.]
- La Dóutrino mistralenco. – Touloun : Ed. de La Pignato, [1930]. – 36 p. ; 13 cm. [Réédition de Counferènci... à Touloun li 21 e 22 de desèmbre 1907 à l’occasion du centenaire de Mistral. CIRDOC : CBA 169-3 ; PR Avignon : M 12° 38.] Nouvelle édition. – Touloun : Edicien de L’Escolo de La Targo, 1948. – in-24 ; 28 p.
- La Jeune Fille dans l’œuvre de Mistral : La Mireille châtillonnaise . – [s. l.] : 1930. – 4 p. ; 23 cm. [Tiré à part de la Revue des provinces de France, n° 15, octobre-décembre 1930, p. 388-391. CIRDOC : S1 ; PR Avignon : M 4° 734. Cf. aussi « ‘Mireille’ châtillonnaise ». – Les Tablettes d’Avignon, 5e année, no 230, 28 septembre 1930, p. 3-4. BM Avignon : Z 13.]

Publications posthumes, rééditions

- « A Damisello Dugal ». – Calendau, no 66, 1938. [Poème de 40 vers, datable de 1908, selon Teissier, 1943, p. 309.]
- La Nationalité de Nice. – Nice : [Ville de Nice], 1939. – 32 p. ; 21 cm. [CIRDOC : JOU C 386. Fourié, 2009, p. 114 donne comme éditeur Nice : E. Gimello, 1939. Selon l’avant-propos, ce texte est une réédition de celui précédemment publié par Devoluy dans la Revue Universelle du 15 février 1927.] Nouvelle édition : Monein : PyréMonde Princi Negue de Mounenh en Biarn, 2007. – 55 p., ill., couv. ill. ; 21 cm. [BNF, Tolbiac : 2008-98440.]
- DEVOLUY, Pierre et BOREL, Pierre. – Au royaume de l’azur ; couv. de G.-A. Mossa. – Grenoble : Arthaud, 1939. – 175 p., ill., couv. ill. ; 20 cm. [CIRDOC : CAB 3522.]
- Mistral et la rédemption d’une langue. – Paris : B. Grasset, 1941. – 287 p., portr. frontispice de Mistral gravé par R. Joël ; 19 cm. [Réédition du texte précédemment publié dans La Revue de France, nos 6-8, 1932. BM Avignon : 8o 61.924 ; BM Valence : D 5757 ; CIRDOC : CAB 269.] 7e édition, 1943 [BU Droit-Lettres Grenoble : 45990.]
- TEISSIER, Leoun. – À la suite de son article « Pèire Devoluy pouèto ». – Calendau, annado XI, no 98, abriéu-jun 1943, L. Teissier publie deux poèmes inédits de Devoluy, « Cansouneto dis àuti prado », p. 311, et « Au cementèri de Maiano : Sus la toumbo de Mario Deville », p. 316.
- FABRE, Pierre. – Pierre Devoluy (1862-1932). Istòri naciounalo de la Prouvènço e dóu miejour di Gaulo : Prose provençale. Publication assurée par Pierre Fabre, Capoulié du Félibrige. – [Ollières] : Cercle Pierre-Devoluy ; [Draguignan] : Organe promotionnel de la Maintenance de Provence du Félibrige, 1994. – xx-449 p., ill., carte ; 23 cm. [ISBN : 2-9508441-0-3. Cet ouvrage, sur lequel Devoluy travaillait encore au moment de sa mort, avait paru partiellement dans Vivo Prouvènço ! , du no 53, 7 mai 1909 au no 114, juillet 1914. Quelques passages ont été reproduits dans Lou Felibrige, no 147, 1963 et dans Prouvènço Dau ! , du no 101, mars 1985 au no 120, décembre 1986. CIRDOC : CAC 5546.]
- La Cévenne embrasée : Trilogie romanesque. Préface de Pierre Fabre. – Paris : Les Éditions de Paris, 2002. – 549 p., couv. ill. en coul. ; 21 cm. [Réunit Le Psaume sous les étoiles, Le Violier d’amour, Sous la croix. BNF, Tolbiac : 2002-47818.]
- « La Dévotion du bailli Suffren ». – Le Petit Journal de l’exposition, [2004], p. 2. [Reproduction de la traduction par P. Devoluy du texte de Mistral, « La Devoucioun dóu Baile Sufren », Armana prouvençau per 1862, p. 69. Le Petit Journal de l’exposition Draguignan le 21 mai 1854 est une publication hors-série de la revue Artillerie à l’occasion du cent-cinquantenaire de la fondation du Félibrige, ISBN 2-9509850-2-5.]
- [Traduction et avant-propos.] MISTRAL, Frédéric. – Proses de l’almanach provençal : Gerbes de contes, légendes, récits, fabliaux, sornettes de ma mère l’oie, facéties, devis divers. Avant-propos et traduction de Pierre Devoluy ; illustrations de Corinne Simon. – [Anglet] : Aubéron, 2008. – 343 p., ill., couv. ill. ; 22 cm. [CIRDOC : CAC 8930.]
- [Traduction.] MISTRAL, Frédéric. – Contes e racontes prouvençaus : Prose d’almanach et Nouvelle Prose d’almanach. Tome Ier. Traduction en français de P. Devoluy. – Cressé (17160) : éd. des Régionalismes, 2014. – 187 p., couv. ill. en coul. ; 24 cm. (Collection Au viu leupard, 210.) [CIRDOC : C.PRO MIST.]



II. Articles

- « Lou Bon Viage ». – La Cigalo d’or, avril 1891. [Sonnet daté « Mount-pelié, lou 16 de mars 1891 » et dédié « A moun paire, pèr i’ anounça ma venguda ». (Après Arras, Devoluy a été muté à Montpellier en 1890.)]
- « Lou Mau-còr ». – La Cigalo d’or, 15 octobre 1891, p. 3. [Sonnet daté « Bourboun-de-l’Alié, avoust 1891 » et dédié « An’ Albert Arvaniellle ».]
- « Félibres et... romans ». – Chimère, 15 juillet 1892, p. 1-3.
- « Broufounié sus li ginouflèio ». – La Cigalo d’Or, 15 mars 1893, p. 1. [Poésie.]
- « A prepaus dóu libre de Savié de Ricard, L’Esprit politique de la Réforme ». – L’Aiòli, no 91, 7 de juliet 1893, p. 1. [Signé « J. F. Malan. »]
- « Antiboulenco, pèr Marius André ». – L’Aiòli, n° 95, 17 d’avoust 1893, p. 3. [Teissier, 1943, p. 308, indique qu’il s’agit du titre d’un recueil de vers et prose qui ne parut jamais et dont il ne subsiste que ces 35 vers.]
- « Lou Rastèu ». – La Cigalo d’or, 1er octobre 1893, p. 2-3.
- « La Lutte meilleure (1) et En les landes ». – L’Idée évolutive. Volume I. – Paris : Savine, 1893, p. 178-180. [Revue critique. Devoluy mentionné comme auteur d’articles dans La Revue indépendante et, p. 22, comme rédacteur de Écrits pour l’art, de René Ghil, en 1891.]
- « La Glòri d’Esclarmoundo, pèr Marius André ». – L’Aiòli, no 109, 7 de janvié 1894, p. 1-2.
- « Dins lou bourboui ». – La Cigalo d’or, 15 juillet-1er septembre 1894, p. 4.
- « À la lausenjo d’uno fado ». – L’Aiòli, no 168, 27 d’avoust 1895, p. 1. [Poème de 98 vers qui a également été publié dans E. Gaubert et J. Véran, Anthologie de l’amour provençal, 1909.]
- « I Gràndi manobro ». – L’Aiòli, no 171, 27 de setèmbre 1895, p. 1. [Signé « Un de l’armado. »]
- « Pèr lou 36en anniversàri de Mirèio ». – L’Aiòli, no 179, 17 de desèmbre 1895, p. 3. [Daté « 7 de desèmbre, miejo-niue. »]
- « Étude bibliographique sur Montserrat, de Marius André ». – La Revue félibréenne, t. XII, 1896, p. 193.
- « En l’ounour de Sa Majesta Na Marìo Girard, rèino di Felibre ». – L’Aiòli, no 184, 7 de febrié 1896, p. 2. [Poème de 24 vers.]
- « Flour de brousso, pèr A. Vermenouze ». – L’Aiòli, no 186, 27 de febrié 1896, p. 1-2.
- « Resson de mandorro ». – L’Aiòli, no 196, 7 de jun 1896, p. 1. [Poème de 56 vers également publié dans J. Bourrilly et al., Flourilege prouvençau, La Targo, 1909.]
- « Ces satanés gens de mas ». – L’Aiòli, n° 204, 27 d’avoust 1896, p. 1.
- « Dins lis Aup : Noto de manobro ». – L’Aiòli, n° 205, 7 de setèmbre 1896, p. 1.
- « Lou Prougrès ». – L’Aiòli, no 209, 17 d’óutobre 1896, p. 1.
- « Antibo : A moun ami Teodor Halle, antiboulen ». – L’Aiòli, n° 219, 27 de janvié 1897, p. 1.
- « Histoire du Félibrige (1854-1896), par Gaston Jourdanne ». – L’Aiòli, no 234, 27 de jun 1897, p. 1.
- « Li Pirenèu ». – L’Aiòli, no 237, 27 de juliet 1897, p. 1. [Sur l’ouvrage de V. Balaguer, traduit en provençal par M. André.]
- « Lis Arlandié de Lutèço ». – L’Aiòli, no 240, 27 d’avoust 1897, p. 1 et no 245, 17 d’óutobre 1897, p. 1-2. [Ces deux articles, traduits en français, ont été publiés dans La Revue félibréenne, t. XIII, 1897, p. 163-169, sous le titre « Les Malandrins de Lutèce. »]
- « I Manobro : Journau de routo d’un lio-tenènt de reservo ». – L’Aiòli, no 247, 7 de nouvèmbre 1897, p. 2-3. [Signé « Jan Bouisset. Coupia e publica pèr Pèire Devoluy. »]
- « A la direicioun de L’Aiòli : Sur les libertés locales et municipales ». – L’Aiòli, no 250, 7 de desèmbre 1897, p. 1-2. [A propos de l’ouvrage d’Augustin Thierry.]
- « Albigisme e liberta ». – L’Aiòli, no 251, 17 de desèmbre 1897, p. 1-2.
- « Declaracioun à l’Escolo dóu Flourege ». – L’Aiòli, no 257, 17 de febrié 1898, p. 1-2.
- « I Ligaire óucitan ». – L’Aiòli, no 260, 17 de mars 1898, p. 1-2.
- « Rampèu de graile ». – L’Aiòli, no 268, 7 de jun 1898, p. 1. [Poème de 100 vers, également publié dans E. Gaubert et J. Véran, Anthologie de l’amour provençal, 1909.]
- « Les Français d’aujourd’hui e li Prouvençau de deman ». – L’Aiòli, no 269, 17 de jun 1898, p. 1-2.
- « Letro d’un Dóufinen ». – L’Aiòli, no 277, 7 de setèmbre 1898, p. 3. [Signé « P. D. », daté « Chastihoun-en-Diés, lou 17 d’avoust 1898. »]
- « Nosto fèsto naciounalo ». – L’Aiòli, no 280, 7 d’óutobre 1898, p. 1-2. [Daté « Fuvèu, lou 12 de setèmbre 1898 (Anniversari de la bataio de Muret, 11-12 setèmbre 1213). »]
- « Lou Reviéure ». – Les Mois dorés, no 10, Aix : 1898. [Également publié dans Teissier, 1943, p. 312-315.]
- « A Frederi Mistral : Lou XIV de mai 1899 ». – L’Aiòli, n° 303, 27 de mai 1899, p. 2. [Poème de 42 vers, aussi publié dans La Revue félibréenne, t. XIV (pour 1898 et 1899), 1900, p. 349-350.]
- « L’Istòri adoubado à la parisenco ». – L’Aiòli, no 290, 17 de janvié 1899, p. 1-2.
- « La Counquisto parisenco ». – L’Aiòli, no 299, 17 d’abriéu 1899, p. 1. [Signé « Jan Patarin. »]
- « Lou Pouèto M. Chabrand e lou nouvelun prouvençau au tiatre ». – L’Aiòli, n° 300, 27 d’abriéu 1899, p. 1-2.
- « La Pauriho ». – L’Aiòli, n° 309, 27 de juliet 1899, p. 1-2.
- « O castèu de Vizilo : Oumage à ‘N Leoun de Berluc-Perussis ». – L’Aiòli, n° 310, 7 d’avoust 1899, p. 1-2.
- « Le Congrès des poètes ». – L’Aiòli, n° 313, 7 de setèmbre 1899, p. 1.
- « Li Gabian, pèr Jùli Bouissiero ». – L’Aiòli, n° 323, 17 de desèmbre 1899, p. 1-2.
- « Courrier d’Occitanie ». – Les Partisans, 5 novembre 1900.
- « La Reneissènço poulitico : I. Sièclé XIIen e XIIIen ». – Armana dóu Ventour, 1900, p. 49-52. [Extrait de Istori naciounalo de la Prouvènço e dóu Miejour.]
- « Courrier d’Occitanie ». – Les Partisans, n° 5, 5 janvier 1901, p. 246-250.
- « La Republico de Marsiho ». – Armana dóu Ventour, 1901, p. 85-87. [Extrait du chapitre VIII de Istori naciounalo de la Prouvènço e dóu Miejour.]
- « Conférence au Petit Poète à Nice ». – Lou Felibrige, 1901, p. 19.
- « Lou Martire de Pascalis ». – Lou Jacoumar, 2° annado, 1901. [CIRDOC : AI 14.]
- « A Prepaus de la lengo d’O ». – Revue du Languedoc, février [1901 ?] [Donné par E. Lefèvre, Catalogue félibréen et du Midi de la France. – Marseille : Paul Ruat, 1901, sans mention d’année.]
- Lettre-programme. – Moniteur de l’Aude, 14 avril 1901.
- « Discours prounouncia a la Santo-Estello de Pau lou 27 de Mai 1901 ». – Armana prouvençau pèr… 1902, p. 24-30.
- « Une lettre du Capoulier ». – La Cigale, no 6, juin 1901, p. 74.
- « Sus la mort d’En Fèlis Gras ». – Armana prouvençau pèr… 1902, p. 63-65. [En note : « 15 de mars 1901. » Poème de 56 vers, également publié dans J. Bourrilly et al., Flourilege prouvençau, La Targo, 1909.]
- « Lou Serventés de Pau ». – Armana dóu Ventour, 1902, p. 95-96. [En note : « Pèiro-Cavo, lou 20 de juliet 1901. »]
- « Discours prounouncia a la Santo-Estello de Beziés lou 25 de Mai 1902 ». – Armana prouvençau pèr… 1903, p. 65-69. [Aussi publié dans Armana dóu Ventour, 1903, p. 79-82.]
- Devoluy, Pierre et Ronjat, Jules. – « Proujèt d’estatut felibren ». - La Terro d’Oc, décembre 1902, p. 185-195.
- « A la Rèino dóu Felibrige ». – Armana prouvençau pèr… 1903, p. 77-78. [Poème de 70 vers, aussi publié avec une traduction française dans La Revue félibréenne, tome XV, 1903, p. 162-164.]
- « Seculàri messorgo ». – L’Idèio prouvençalo, 16 mars 1903.
- « Li Counsulat ». – Armana dóu Ventour, 1904, p. 80-83. [Extrait de Istori naciounalo de la Prouvènço e dóu Miejour.]
- « Réforme du Statut félibréen : Lettre ouverte à Paul Ruat, par Devoluy, capoulié du Félibrige ». – Revue de Provence, tome VI [1904], p. 165.
- « Flourimando (o Magagnosc) ». – Lou Gai-Sabé, 1905. [Teissier, 1943, p. 309, indique que cet extrait de 24 vers fut probablement écrit à la même époque que « Antiboulenco » (soit 1893).]
- « Discours prounouncia au festenau de Santo-Estello lou 12 de Jun 1905 en Arle ». – Armana prouvençau pèr… 1906, p. 69-75. [Aussi publié dans Revue des langues romanes, tome XLVIII, (série 5, tome 8), 1905, p. 299-305.]
- « Discours prounouncia pèr l’inauguracioun dóu buste d’En Fèlis Gras en Avignoun lou 6 d’Avoust 1905 ». – Armana dóu Ventour, 1906, p. 13-15. [Voir aussi « Discours dóu Capoulié Devoluy davans lou mounumen d’En Fèlis Gras », Lou Viro-souleu, 1904-1905, p. 76.]
- « La Font di rèire ». – Prouvènço !, n° 6, 1906. [Poème de 86 vers, également publié dans Ch.-P. Julian et P. Fontan, Anthologie du Félibrige provençal, 1924, p. 342-347.]
- « Envoucacioun à la mountagno ». – Prouvènço !, n° 13, 1906. [Dédicace « A Miquèu de Camelat. » Poème de 56 vers, aussi publié dans Armana prouvençau pèr… 1926, p. 33-34 ; Marsyas, nos 117-119, 1930.]
- « Roussignoulet sóuvage ». – Prouvènço !, n° 17, 1906. [Poème de 40 vers.]
- « Resson poupulàri : De bon matin me siéu leva ». – Prouvènço !, n° 19, 1906. [Poème de 30 vers, aussi publié dans Ch.-P. Julian et P. Fontan, Anthologie du Félibrige provençal, 1924, p. 346-349, avec la musique p. 551.]
- « Discours de Santo-Estello prounouncia a Ceto lou 3 de Jun 1906 ». – Armana prouvençau pèr… 1907, p. 81-85. [En partie reproduit dans Armana dóu Ventour, 1907, p. 13-14.]
- « Lou Dóu d’amour ». – Prouvènço !, n° 25, 7 janvier 1907. [Poème de 55 vers, aussi publié dans Armana prouvençau pèr 1908 et dans Van Bever, 1909, p. 42-44.]
- « A Douço ». – Prouvènço !, n° 26, 1907. [Poème de 77 vers, aussi publié dans J. Bourrilly et al., Flourilege prouvençau, La Targo, 1909 ; Ch.-P. Julian et P. Fontan, Anthologie du Félibrige provençal, 1924, p. 348-353 ; Marsyas, n° 137, 1932.]
- « Lou Paire de Magali Malan au paire de Magali Lafourest ». – En terro d’Arle, abriéu 1907. [Poème de 28 vers.]
- « Eilavau dins la prado ». – Prouvènço !, n° 29, 1907. [Poème de 78 vers.]
- « Siegfried ». – Prouvènço !, n° 34, 1907. [Poème de 14 vers.]
- « Plang sus la mort de Jan Laforêt ». – Prouvènço !, n° 34, 1907. [Poème de 44 vers.]
- « Vot nouviau : Au caprice d’un rèi… ». – Prouvènço !, n° 39, 1907. [Poème de 25 vers.]
- « Pajo d’album : À la fiho de moun ami En Marius Chabrand ». – Vivo Prouvènço !, n° 45, 1908. [Poème de 30 vers, signé Jan Malan, aussi publié dans Armana prouvençau pèr 1909, p. 24-25.]
- « Lis Ausard ». - Vivo Prouvènço !, septembre 1908-mai 1910. [Feuilleton historique sur la guerre des Cévennes à la fin du règne de Louis XIV, signé Jan Malan.]
- « Discours prounouncia au festenau de Santo-Estello a Touloun lou 8 de Jun 1908 ». – Armana prouvençau pèr… 1909, p. 84-89.
- « Lou Dangié d’amour ». – Vivo Prouvènço !, n° 58, 1909. [Poème de 40 vers.]
- « Paraulo dóu Capoulié En Pèire Devoluy prounounciado en Arle lou 30 de Mai [1909] davans l’estatuo de Frederi Mistral ». – Armana prouvençau pèr… 1910, p. 73-77. [Aussi reproduit dans Charles-Roux, J. – Le Jubilé de Frédéric Mistral : Cinquantenaire de Mireille (Arles, 29-30-31 mai 1909). – Paris : Libr. A. Lemerre, 1912. – p. 168-182. PR Avignon : M Fol. 22.]
- « Lou Poutoun ». – Vivo Prouvènço !, n° 63, 1910. [Poème de 60 vers.]
- « Coundoulènci dóu Capoulié ». – Armana dóu Ventour, 1910, p. 99. [A l’occasion de la mort de la mère de L. Charrasse, le directeur de l’Armana dóu Ventour.]
- « Dins le Clocher provençal... ». – Vivo Prouvènço !, dilun 7 d’avoust 1911, p. 5-6. [Diatribe avec H. Jacomet.]
- « La Felibrejado dóu Mas Soubeyran : Lou Museon dóu Desert ». – Vivo Prouvènço !, 7 d’octobre de 1911.
- « L’Odieux sauvé par le ridicule ». – L’Éclaireur de Nice, 6 décembre 1921.
- « Le Poète Bigot, de Nîmes ». – L’Éclaireur du soir, n° 44, 13 février 1923, p. 1.
- « Rancher et Mossa ». – L’Éclaireur de Nice, 28 novembre 1923.
- « Souvenirs sur Charloun ». – Le Feu, février 1924.
- « À prepaus de Beline ». – Reclams de Biarn, janvier 1925.
- « À Maillane ». – L’Éclaireur de Nice, n° 224, 12 août 1925, p. 1.
- « Le Poème des moissons ». – L’Éclaireur de Nice, n° 229, 17 août 1925, p. 1.
- « L’Amour provençal ». – L’Éclaireur de Nice, 25 avril 1926.
- « Cansouneto ». – Armana prouvençau pèr… 1927, p. 59-61. [Poésie. Dédicace « Pèr la neissènço de Nerto Mistral ». En note : « Niço, 19 de Febrié 1926. »]
- « La Nationalité de Nice ». – Revue Universelle, t. XXVIII, n° 22, 15 février 1927, p. 402-423
- « Marius André ». – L’Éclaireur du soir, 8 octobre 1927.
- « En Avignon : La Barthelasse menacée ». – L’Éclaireur de Nice, n° 311, 7 novembre 1927, p. 1.
- « La Légende de Sainte-Dévote ». – L’Éclaireur de Nice, n° 39, 8 février 1928, p. 1.
- « Avenir du mistralisme et de la Renaissance provençale ». – L’Éclaireur de Nice, n° 255, 12 septembre 1930, p. 1.
- « ‘Mireille’ châtillonnaise ». – Les Tablettes d’Avignon, 5e année, no 230, 28 septembre 1930, p. 3-4. [BM Avignon : Z 13.]
- « La Langue de Mistral ». – La Revue de France, n° 20, octobre 1930, p. 708-729, n° 21, novembre 1930, p. 64-84. [Aussi publié dans L’Éclaireur du soir, du n° 304, 31 octobre 1930, p. 3, au n° 311, 7 novembre 1930, p. 4.]
- « Félibres et Catalans ». – Marseille-Matin, 13 mai 1931.
- « Mistral et la rédemption d’une langue ». – La Revue de France, nos 6-8, 15 mars, 1er et 15 avril 1932. [BM Avignon : P. 4o 14.869 (1932).]

III. Manuscrits

- Flourimando, poème dramatique. [Donné par Fourié, 1994, p. 118.]
- Jóusè d’Arbaud, Folco de Baroncelli, s.d. En provençal, texte seul. Le début de ces deux articles est identique. [PR Avignon : ms. 141 (Autographes de précurseurs, « primadié » et félibres), fol. 78.]

IV. Correspondances

IV. 1. Correspondance Pierre Devoluy – Maurice Faure. [Archives Maurice Faure, ADD 1 E 934.]
IV. 2. Correspondance Pierre Devoluy – Frédéric Mistral [Conservée au Musée Mistral, Maillane]
191 lettres répertoriées 73-1 à 73-191, datées des 14 février 1895 à décembre 1904,
36 lettres répertoriées 240-31 à 240-66, datées des 9 janvier au 14 décembre 1905,
72 lettres répertoriées 290-22 à 290-93, datées des 9 janvier 1906 au 26 mai 1910.
2 lettres répertoriées 384-121 et 384-122, datées des 4 et 8 novembre 1913.
IV. 3. Correspondance Pierre Devoluy – Jules Véran
Lettres adressées à Jules Véran par Pierre Devoluy. [PR Avignon : ms. 138.]
IV. 4. Autres correspondances de Pierre Devoluy [Copies dactylographiées conservées au Palais du Roure, Avignon, dossiers « Félibres, correspondances »] :
Copies de lettres adressées par Pierre Devoluy à Henri BOUVET, Victor EMMANUEL, Xavier DE FOURVIÈRES, Membres de l’Escolo di Pirenèu, MM. les Secrétaires du Congrès des Poètes à Béziers, Alexis MOUZIN, Sully-André PEYRE, l’abbé SPARIAT, Léon TEISSIER.
Lettre (carte de visite) adressée à Mme Laurès, datée du 22 janvier 1902. [PR Avignon : ms. 143, 7.]
Lettres adressées à Mme Roumanille, datées des 19 décembre 1907 et 6 janvier 1908. [PR Avignon : ms. 429, 10.]
Lettres adressées à Mme Boissière, datées du 6 janvier 1908 et s.d. [PR Avignon : ms. 430, 7.]
FABRE, Pierre. – « Les lettres de Pierre Devoluy à Sully-André Peyre ». – L’Astrado, n° 25, 1990, p. 153-170.
IV. 5. Correspondance Frédéric Mistral – Pierre Devoluy
ROSTAING, Charles. – Correspondance Frédéric Mistral – Pierre Devoluy (1895-1913). Publiée et annotée par Charles Rostaing. – Nîmes : Impr. Bené, 1984. – 2 vol., 927 p., portrait ; 22 cm. [CIRDOC : CAB 1-2 ; PR Avignon : 8o 1165.]
[Facsimilés conservés au Palais du Roure, Avignon ; voir Correspondance de Frédéric Mistral : Inventaire par ordre alphabétique des lettres conservées au Palais du Roure. – [Avignon], 1er janvier 1959] :
15 lettres datées des 8 février 1895, 3 juillet 1899, 14 mars, 30 avril, 27 novembre 1901, début 1902, 12 avril 1902, 15 octobre 1906, 20 février 1907, 7 juin 1909, une lettre datée « ? 1914 », 4 lettres s.d.
« Hommage à Mistral », La Plume, 1905. [Citation d’une lettre de Mistral à Devoluy, sans date, où Mistral expose sa vision du Félibrige.]
La Revue de France, vol. 6, no 5, 1er septembre 1926. [Contient, p. 195 et sq., plusieurs lettres de Mistral à Devoluy, dont celle du 14 mars 1901 dans laquelle Mistral engage Devoluy à se présenter comme capoulié. ]

V. Dossier individuel de Paul Gros Long.

Conservé au Service historique de la Défense, département de l’Armée de terre, à Vincennes.

VI. Critique

- E. D. – « Flumen, par Pierre Devoluy ». – Mercure de France, tome II, mars 1891, p. 188.
- R. G. – « Bois ton sang, par Pierre Devoluy ». – Mercure de France, tome VI, octobre 1892, p. 171-172.
- L’Idée évolutive. Volume I. – Paris : Savine, 1893. [Devoluy mentionné comme auteur d’articles dans la Revue indépendante et, p. 22, comme rédacteur de Écrits pour l’art, de René Ghil, en 1891.]
- « Antiboulenco e lou pouèto Pèire Devoluy ». – La Cigalo d’or, 15 juillet 1893, p. 3. [Cf. de P. Devoluy, « Antiboulenco, pèr Marius André », L’Aiòli, n° 95, 17 d’avoust 1893, p. 3.]
- Discours de F. Gras. – Armana prouvençau pèr... 1900.
- FOURNEL, Jean. – « L’Élection du Capoulié Devoluy ». – Midi mondain, 28 avril 1901.
- CHARPIN, Frédéric. – « Biographie littéraire : Pierre Devoluy ». – L’Union républicaine d’Aix, 28 avril 1901.
- Revue méridionale, n° 103-104, mai 1901.
- GRANDVAL, L. de. – « Le Nouveau Capoulié du Félibrige ». – L’Art méridional, 1er juin 1901.
- VÉRAN, Jules. – « Le Capoulier Devoluy ». – La Cigale, no 6, juin 1901, p. 77-82. [Cf. aussi ci-dessous Libre Parole, 24 mai 1904.]
- ROUGIER, Elzéar. – « Pierre Devoluy : Biographie ». – Revue de Provence, juin 1901, p. 106.
- LEPAGE, Urbain. – « Le Nouveau Capoulié : Pierre Devoluy ». – Revue de Provence, 1901, p. 106-110. [Donné par Lefèvre, 1934, p. 74.]
- CHARRASSE, Louis. – « Lou Nouvèu Capoulié ». – Armana dóu Ventour, 1902, p. 96-97.
- DUC, Lucien. – « Pierre Devoluy » in Medaioun felibren, Paris : Librarié de La Prouvinço, 1902, p. 11.
- JAUBERT, Eugène. – « Pierre Devoluy ». – L’Eclaireur de Nice, 15 décembre 1902.
- FEDIÈRE, Adrian. – Per n’endourmi dous : Bressarella. Paraulas d’Adrian Fedière ; Èr ancian adoubat emb’acoupagnamen pèr G. Michel-Quatrefages. – Montpellier : Manufacture de la Charité, [1902]. – 1 partition [4 p.], couv. ill. ; 36 cm. [Avant titre : Oumage au Capouliè Pèire Devoluy. CIRDOC : MUS-C 52.]
- LACROIX, André. – « Châtillon et ses alentours ». – Bulletin de la Société départementale d’archéologie et de statistique de la Drôme, tome XXXVII, 1903, p. 208. [Courte notice sur Devoluy.]
- DUC, Lucien. – « Au Capoulié Pèire Devoluy, la vèio de soun maridage ». – Armana prouvençau pèr… 1904, p. 103. [Sonnet. En note : « Paris, óutobre 1903. »]
- RONJAT, J. – « Devoluy, P. Les Noms de la carte dans le Midi... » – Revue des langues romanes, tome XLVII (série 5, tome VII), 1904, p. 296.
- VÉRAN, Jules. – « Le Capoulié Devoluy ». – Libre Parole, 24 mai 1904.
- RONJAT, J. – « Prouvènço ! Auriflour... » – Revue des langues romanes, tome L, 1907, p. 552 ; tome LI, 1908, p. 236. [Comptes rendus.]
- RONJAT, J. – « Vivo Prouvènço ! ... » – Revue des langues romanes, tome LI, 1908, à tome LVII, 1914. [Comptes rendus.]
- GAUBERT, Ernest et VÉRAN, Jules. – Anthologie de l’amour provençal. – Paris : Mercure de France, 1909. – p. 123.
- VAN BEVER, Ad. – Les Poètes du terroir du XVe siècle au XXe siècle. Tome II. – Paris : Delagrave, 1909, p. 5, 41-44. [p. 41 : Devoluy a obtenu en 1899 le prix d’Arles pour une Histoire de la Provence et du Midi encore inédite, a aussi prononcé de nombreux discours à Avignon, Apt, Béziers, Pau, Font-Ségugne, Arles, Cette, Périgueux, etc. ; p. 42-44 : « Lou Dóu d’amour », en note : « Prouvènço !, 7 janvier 1907. »]
- CÔTE, Léon et BERTHET, Paul. – La Flore littéraire du Dauphiné : La Poésie. IIIe partie. – Grenoble : Éditions Jules Rey, 1911, p. 850. [Donne aussi l’indication bibliographique : Article dans l’Eclair, n° 445, 18 mai 1901.]
- CHARLES-ROUX, J. – Le Jubilé de Frédéric Mistral : Cinquantenaire de Mireille (Arles, 29-30-31 mai 1909). – Paris : Libr. A. Lemerre, 1912, p. 168-170.
Cartabèu de santo Estello, n° 11, 1913-1914. [Donne : DEVOLUY, Pèire, nascu à Castihoun (Droumo) en 1862: Istòri naciounalo de la Prouvènço e dóu Miejour, public. en partido, etc...; demessiounè. Cigalo de Seloun, 1900.]
- CLAUZEL, Raymond. – « Le Psaume sous les étoiles ». – Ève, 28 janvier 1923.
- VÉRAN, Jules. – « Le Psaume sous les étoiles ». – L’Éclair, lundi 12 février 1923.
- HERITIER, Jean. – « Le Psaume sous les étoiles ». – Monde nouveau, 15 mars 1923.
- TREICH, Léon. – Almanach des Lettres françaises et étrangères. – G. Crès, 1924.
- JULIAN, Ch.-P. et FONTAN, P. – Anthologie du Félibrige provençal. Tome II. – Paris : Delagrave, 1924, p. 338-353. [Contient une notice documentaire et des extraits de l’œuvre provençale avec traduction française : « La Font di rèire », p. 342-347 ; « Resson poupulàri », p. 346-349 ; « A Douço », p. 348-353.]
- RIPERT, Émile. – Le Félibrige. – Paris : A. Colin, 1924. – p. 145.
- CAMÉLAT, Michel. – « Devoluy ». – Reclams de Biarn e Gascounhe, juillet 1925.
- BOREL, Pierre. – « Pierre Devoluy ». – Nouvelles littéraires, 26 septembre 1925.
- PATIN, Jacques. – « Le Violier d’amour ». – Le Figaro, 12 février 1927.
- RIPERT, Émile. – « Pierre Devoluy, officier de France et poète de Provence ». – Le Petit Marseillais, 19 novembre 1927.
- SCHWAB, Raymond. – « Sous la croix ». – Quinzaine critique, 10 avril 1931.
- BOISSY, Gabriel. – « Pierre Devoluy ». – Comœdia, 8 mars 1932.
- MARION, E. – « Pierre Devoluy ». – Le Journal de Genève, 9 mars 1932.
- BROUSSON, Jean-Jacques. – « Le Psaume sous les étoiles ». – Nouvelles littéraires, 12 mars 1932.
- MAURRAS, Charles. – « Adieux tardifs : Pierre Devoluy ». – L’Action française, 15 mars 1932.
- JOUVEAU, Marius. – « Un Grand Dóu ». – L’Aiòli, n° 343, 21 de mars 1932, p. 1.
- FONTAN, Pierre. – « Pierre Devoluy ». – Lou Felibrige, 17enco annado, n° 59, mars 1932, p. 5-6. [Aussi publié dans La Pignato, mars 1932.]
- « Pierre Devoluy ». – La Lence (Rome), mars 1932. [Donné ainsi par Talvart, 1933, p. 230.]
- TALVART, Hector et PLACE, Joseph. – Bibliographie des auteurs modernes de langue française (1801-1967). Tome IV. – Paris : Éditions de la Chronique des Lettres françaises, 1933, p. 228-230.
- DESTHIEUX, Jean. – « Pierre Devoluy ». – L’Esprit français, 10 avril 1932. [Nécrologie.]
- TEISSIER, Léon. – La Vie et l’œuvre de Pierre Devoluy, par Léon Teissier, majoral du Félibrige. – Avignon : Édition de La Revue des Pays d’Oc, 1932. – 13 p. ; 23 cm. [Extrait de la Revue des pays d’Oc, avril 1932, qui contient aussi des articles sur Devoluy de Joseph Loubet, Frédéric Mistral neveu et Paul Redonnel. CIRDOC : CBB 412-13 ; PR Avignon : M 4° 379.]
- TEISSIER, Léon. – « Devoluy journalisto ». – L’Aiòli, n° 345, 21 de mai 1932, p. 1-3. [Important article de sept colonnes en pleine page.]
- CAMÉLAT, Michel. – « Pierre Devoluy ». – Reclams de Biarn e Gascounhe, mai 1932.
- PEYRE, Sully-André. – « Pèire Devoluy ». – Marsyas, n° 137, mai 1932. [Extraits (traduits du provençal) de la Conférence sur la « Doctrine mistralienne » faite par P. Devoluy à l’Escolo de la Targo, à Toulon, le 21 décembre 1907.]
- PEYRE, Sully-André. – « Pèire Devoluy ». – L’Aiòli, n° 346, 21 de jun 1932, p. 1-2. [Poésie.]
Commémoration de Pierre Dévoluy à Châtillon-en-Diois le 13 août 1933 : Discours et documents. – [Louhans : Impr. de l’Indépendant, 1933]. – 72 p. ; 19 cm. [CIRDOC : CBA 301.]
- AUTEUIL, A. d’. – Pèire Dévoluy : Dicho i fèsto de Chastilhoun, 13 avoust de 1933. – Gap : Éditions Alpes du Midi, 1933. – 31 p. ; 18 cm. [CIRDOC : CBA 163-28.]
- RIPERT, Émile. – « En souvenir de Pierre Devoluy ». – La Cigale Uzégeoise, septembre 1933.
Revue de France, 15 septembre 1933.
« En souvenir de Pierre Devoluy (Colonel Gros Long). – Bulletin de la société de l'histoire du protestantisme français, vol. 82, n° 3, 1933, p. 374-376.
- LEFÈVRE, Edmond. – Les Majoraux du Félibrige de 1876 à 1932. Notices bibliographiques. I. Les Majoraux décédés. – Aix-en-Provence : Impr. universitaire, 1934, p. 19-20, 73-74.
- Calendau, n° 20, 1934.
- RIPERT, Émile. – Pierre Devoluy, officier de France, capoulié du Félibrige, romancier des Cévennes protestantes. Préface de Louis Giniès. – Aix-en-Provence : Éditions du Feu, 1934. [Le Feu, 29e année, no 3, mars 1934. CIRDOC : DCO 92-8.]
- Calendau, n° 37, 1936.
- Reclams de Biarn e Gascounhe, n° 8, 1936.
- Calendau, n° 60, 1937.
- Reclams de Biarn e Gascounhe, n° 11, 1937.
- TEISSIER, Leoun. – « La Proso prouvençalo dempiei Mistral fin-qu’à d’Arbaud ». – Calendau, annado IX, no 90, desembre 1941, p. 129-138. [Sur Mistral, D’Arbaud, Matiéu, Michel, Fourvières, B. Bonnet, André, Devoluy.]
- VÉRAN, Jules. – « Le Mistral de Pierre Devoluy ». – L’Éclair, 10 août 1942.
- TEISSIER, Leoun. – « Pèire Devoluy pouèto ». – Calendau, annado XI, n° 98, abriéu-jun 1943, p. 305-308. [Suivi d’une bibliographie des poèmes provençaux de Devoluy, p. 308-309, et des poèmes suivants de Devoluy : « Lou bon viage », p. 310 ; « Lou Maucor », p. 310 ; « Cansouneto dis àuti prado », p. 311 ; « Lou Reviéure », p. 312-315 ; « Au cementèri de Maiano », p. 316. CIRDOC : F 4.]
- PILON, Edmond. – « Mistral et la rédemption d’une langue ». – La Gerbe, 21 octobre 1943.
- VINCENT, René. – « Mistral et la rédemption d’une langue ». – Demain, 5 décembre 1943.
- DAUZAT, Albert. – « Mistral ou la rédemption d’une langue ». – Le Français moderne, 1944, p. 231.
- TEISSIER, Léon. – Mistral, le Rhône et le Dauphiné, 1946. [PR Avignon : ms. 127. Devoluy, p. 56-58. Donne des détails intéressants sur les démêlés de Devoluy avec la maintenance de Provence, mentionne l’importante correspondance que lui a adressée S. A. Peyre, le « seul héritier » de Devoluy, pendant 30 ans, cite des extraits de lettres de Mistral à propos de Devoluy, rappelle qu’il a donné une bibliographie de Devoluy poète dans la revue Calendau de 1943 (cf. le no 98, abriéu-jun 1943, p. 308-309).]
- GUIZOT, Max. – « Un Officier du génie a dirigé le Félibrige ». – La Gazette provençale, 10 mars 1953, p. 2. [BM Avignon : Z 28.]
- « Lettres de Pierre Devoluy à Paul Redonnel ». – France Latine, n° 6, avril-juin 1961, p. 16-24.
- « Lou Centenàri de P. Devoluy ». – Armana di Felibre pèr… 1962, p. 36-37. [Suivi de la poésie « Broufounié sus li ginourlèio », datée « La Cigale d’or, mars 1893 ». PR Avignon : 8° 2553.]
- Cahiers de l’Alpe, n° 3, août-septembre 1962, contient :
C., M. – « Pierre Devoluy à Châtillon-en-Diois », p. 21,
CHAMSON, André. – « Message », p. 21,
ESCALLIER, Émile. – « Pierre Devoluy en Dauphiné et dans les Lettres françaises », p. 23-24,
PONS, Paul. – « Pierre Devoluy et la Renaissance provençale (1862-1932) », p. 21-23.
- ROSTAING, Charles. – « Lou Centenàri de Pèire Devoluy ». – France latine, n° 11, juillet-septembre 1962, p. 5-8. [Suivi de « La Bouquetière de Nîmes », de P. Devoluy, p. 9-11.]
- GAUSSEN, Ivan. – Poètes et prosateurs du Gard en langue d'oc depuis les troubadours jusqu'à nos jours. – Paris : Les Belles-Lettres, 1962, p. 63-64.
- GAVOT, Jean. – Pierre Devoluy : Le Poète, l’écrivain, le soldat, le citoyen, le félibre. – Nice : chez l’auteur, 1962. – ronéoté, 16 p. [Conférence du 2 mai 1962. Ms. au CIRDOC : Ms 931.]
- « Journal intime : Visite chez Mistral ». – France latine, n° 13, janvier-mars 1963, p. 15-18.
- ESCALLIER, Émile. – « P. Dévoluy », Guide littéraire du Dauphiné. – Gap : Société d’Études des Hautes-Alpes, 1966, p. 41. [L’auteur indique que Devoluy, mort à Nice le 6 mars 1932, repose dans le cimetière protestant de Châtillon-en-Diois. Une plaque et un médaillon ont été apposés sur la façade de sa maison natale.]
- Dict. biogr. fr., 1967, tome XI, p. 218. [Donné ainsi par Fourié, 1994, p. 118, qui donne aussi : Flourilege prouvençau, p. 230.]
- JOUVEAU, René. – Histoire du Félibrige (1876-1914). – Nîmes : Impr. Bené, 1971. – 513 p. [Voir en particulier Chapitre IV : Le Capouliérat de Pierre Devoluy (1901-1909), p. 283-390.]
- ROSTAING, Charles. – « Dévoluy exégète de Mistral ». – La France latine, supplément au n° 84-85, 1981, p. 8-21. [CIRDOC : E 2.]
- MARTEL, Philippe. – « Ceux qui pieusement sont morts pour la patrie, ou le souvenir de la croisade albigeoise chez les félibres au siècle dernier ». – Heresis, n° 4, juin 1985.
- BERENGIER, Peireto. – Li Discours de Santo-Estello de 1876 à 1941. Tèsi, Universita de Niço, 1985. – Edicioun Parlaren, 1986. – 318 p., ill., portr. ; 18 cm. [Voir Chapitre IV : Lou Capoulié Pèire Devoluy, p. 73-96. PR Avignon : M 8° 1927.]
- MARTEL, Philippe. – « Dévoluy ou les infortunes de l’action ». – Actes du Premier Congrès international de l’Association internationale d’études occitanes. – London : Westfield College, 1987, p. 341-358.
[http://www.aieo.org/archive/actes_congres/AIEO_1987_Actes_du_Premier_Congres_International.pdf.]
- PELADAN, Jòrdi. – « A prepaus de l’inauguracion del Musèu del Desèrt, lo 24 de setembre de 1911 ». – Estudis occitans, n° 7, 1èr semèstre de 1990. [Contient en annexe 1 : « La Felibrejado dóu Mas Soubeiran : Lou Museon dóu Desert », récit de la cérémonie d’inauguration, publié par P. Devoluy dans Vivo Prouvènço !, 7 d’octobre de 1911 ; en annexe 2 : Lettre de soutien à P. Devoluy publiée par Frédéric Mistral dans Vivo Prouvènço ! suite à la Sainte-Estelle de Saint-Gilles au cours de laquelle P. Devoluy avait été mis en cause (1909).]
- Prouvènço d’aro, n° 53, janvier 1992.
- FABRE, Pierre. – « Pèire Devoluy e lou journau L’Aiòli » in Mélanges dédiés à la mémoire du Professeur Paul Roux (1921-1991). – La Farlède : Association varoise pour l’enseignement du provençal, 1995. [Sur les débuts de P. Devoluy dans La Cisampo et L’Aiòli.]
- MARTEL, Philippe. – « Pierre Devoluy. Istòri naciounalo de la Prouvènço... » – Revue des langues romanes, 1994, tome 2, p. 536. [Compte rendu de l’ouvrage de P. Fabre.]
- FOURIÉ, Jean. – Dictionnaire des auteurs de langue d’oc (de 1800 à nos jours). – Paris : Collection des Amis de la langue d’oc, 1994, p. 117-118.
- LHEUREUX, Simone. – Il était une foi, Paul Gros Long dit Pierre Dévoluy. Avant-propos de Pierre Chancel. – Nîmes : Impr. C. Lacour, 1999. – 120 p., ill., couv. ill. ; 21 cm. [CIRDOC : 846 DEV.]
- ABRATE, Laurent. – Occitanie 1900/1968, des idées et des hommes : L’émergence et l’histoire de la revendication occitane. – [Puylaurens] : Institut d’Estudis Occitans, 2001. [Analyse approfondie de l’action de Devoluy, p. 87-127, 142-143. ISBN : 2-85910-280-9.]
- FABRE, Pierre. – « Un Militaire capoulié du Félibrige, le colonel Paul Gros Long (Pierre Devoluy) 1862-1932 ». – Le Petit Journal de l’exposition ‘Draguignan le 21 mai 1854’, [2004], p. 5. [Publication hors-série de la revue Artillerie (Association des Amis du musée de l’artillerie) à l’occasion du cent-cinquantenaire de la fondation du Félibrige), ISBN 2-9509850-2-5.]
- PERRIER, Matha. – Catalogue no 17, décembre 2004. – Valence : Matha Perrier, 2004. [Contient, p. 5, des indications biographiques sur Devoluy et des extraits de Le Psaume sous les étoiles (1922) et de Istòri naciounalo de la Prouvènço e dóu Miejour di Gaulo (1994).]
- COSTANTINI, Alan. – « Pèire Devoluy (1862-1932) ». – Li Nouvello de Prouvènço, n° 140, nouvèmbre de 2007, p. 26-28.
- CABANEL, Patrick. – « Pierre Devoluy, entre Félibrige et protestantisme » in Félibrige et religions [publié par le] Centre d’études d’histoire religieuse méridionale, sous la direction de Régis Bertrand. – Marseille : La Thune, 2008, p. 68-76. [Article qui a donné lieu à une revue critique par Pèire Fabre dans Lou Felibrige, n° 256, janvié-fébrié 2010, p. 25-26.]
- JARRETY, Michel. – Paul Valéry. – [Paris] : Fayard, 2008, p. 78-79, 564, 593, 695, 852, 865.
- FABRE, Pierre. – « Pèire Devoluy e lou Devouluisme dóu Bournat ». – Lo Bornat, n° 4, 2012, p. 17-20.
- RIXTE, Jean-Claude. – « Devoluy, Pierre, pseudonyme de Gros Long, Paul : officier du génie, capoulié du Félibrige », La Drôme des lettres (1850-2012), Sous la direction d’Annie Friche. Bourg-lès-Valence : Académie drômoise, 2017, p. 66-67.

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Julien Sacaze (1847-1889) est un érudit d'abord pionnier de l'archéologie pyrénéenne et par la suite spécialiste de l'épigraphie des Pyrénnées. Il est l'auteur de l'une des premières et des plus importantes enquêtes linguistiques et toponymiques ayant trait aux Pyrénées.

Identité

Forme référentielle

Sacaze, Julien (1847-1889)

Autres formes connues

< Sacaze, Julien-Étienne-Léopold (forme complète d’état-civil)
< Sacasa, Julian (forme occitanisée)

Éléments biographiques 

Julien Sacaze est né le 24 septembre 1847 dans la cité commingeoise de Saint-Gaudens (Haute-Garonne). Il est issu d’une famille de vieille origine pyrénéenne, originaire du Luchonnais, précisément de la vallée du Larboust. Excellent élève, bachelier à seize ans sur dispense, il est envoyé accomplir des études de théologie et de philosophie au séminaire Saint-Sulpice d’Issy-les-Moulineaux. Il revient ensuite au pays pour entamer des études de Droit à la Faculté de Toulouse. Il s’inscrit comme avocat au barreau de Saint-Gaudens en 1872. Secrétaire du conseil de l’Ordre des avocats en 1877, il est nommé bâtonnier en 1888.
Il épouse en 1877 Gabrielle Sapène, fille d’un libraire-imprimeur qui avait fait fortune. L’aisance financière de Gabrielle Sapène mit Julien Sacaze à l’abri du besoin matériel, lui permettant de se consacrer à ses passions archéologiques et ses travaux d’érudit sur les Pyrénées.
Sacaze s’intéresse d’abord à l’archéologie préhistorique, en plein essor dans une France nationaliste en recherche de ses origines « indigènes » : érudits locaux, abbés, archéologues plus ou moins qualifiés arpentent les campagnes à la recherche de vestiges des hommes de la Préhistoire et de la Haute Antiquité : dolmens, nécropoles, cromlechs, stèles, etc. Dès les années 1870, il mène prospections et fouilles dans les Pyrénées avec Édouard Piette (1827-1906), pionnier de l’archéologie pyrénéenne, magistrat et découvreur de nombreux sites et objets préhistoriques. À ses côtés, Julien Sacaze fait ses premiers pas d’archéologue amateur et en retire une collection personnelle d’objets, ainsi que la matière à plusieurs communications au sein de sociétés savantes.
La grande passion de Julien Sacaze sera cependant l’épigraphie suite à un voyage en Italie en 1880. De retour dans les Pyrénées, il se lance dans le recueil et l’étude des inscriptions antiques, première approche, très archéologique, de la question des langues pyrénéennes. Il publie dès 1880 L'épigraphie de Luchon (Paris : Librairie académique Didier et cie), dans lequel il consacre une note marginale aux inscriptions occitanes de l’Église de Cazeaux-de-Larboust (Haute-Garonne). Son ouvrage majeur, Les inscriptions antiques des Pyrénées (Toulouse, Privat) ne paraît cependant qu’en 1892, trois ans après sa mort. Il s’agit de la première synthèse sur les Pyrénées des époques pré-romaine et gallo-aquitano-romaine. Reconnu dès les années 1880 comme une personnalité savante incontournable du « Midi », fondateur de la Société des Études du Comminges (1884) et de l’Association pyrénéenne (1888) – devenue l’Académie Julien-Sacaze –, membre correspondant du ministre de l’Instruction publique et auxiliaire de la Commission géographique de l’ancienne France, un cours de professeur libre d’épigraphie des Pyrénées est même spécialement créé pour lui à la faculté des Lettres de Toulouse. La présentation de son cours d’épigraphie et de géographie historique des Pyrénées dans la Revue de Gascogne nous renseigne sur l’intérêt toujours archéologique que portait Julien Sacaze au recueil de la langue et de la culture orale des Pyrénéens de la fin du XIXe siècle : « M. Sacaze se propose d’étudier en outre les mœurs et les croyances religieuses antérieures au christianisme. Les auteurs anciens ne disent rien là-dessus ; les inscriptions au contraire fournissent des renseignements nombreux, mais fort peu explicites. C’est à l’aide des traditions pyrénéennes que le professeur doit jeter quelque jour sur cette question fort difficile et fort délicate1. » C’est donc en tant qu’érudit féru d’archéologie et d’épigraphie des Pyrénées lance le projet de sa fameuse enquête linguistique et toponymique en 1887. Il décède brutalement deux ans plus tard, le 20 novembre 1889, emporté par une maladie à l’âge de 42 ans, laissant un grand nombre de travaux inachevés.

Engagement dans la renaissance d’oc

Julien Sacaze s’intéresse d’abord marginalement aux langues parlées dans les Pyrénées, consacrant seulement un court passage sur « les patois » du pays de Luchon et sur la langue basque dans son recueil d'Épigraphie de Luchon paru en 1880.
En 1884 il fonde la Société des Études du Comminges et la Revue d’Études du Comminges (1885), dans le droit fil du développement des sociétés savantes régionales qui marque la seconde moitié du XIXe siècle. La Société et son fondateur consacrent dès les premiers numéros leurs travaux à l’étude de la langue et la culture populaire d’expression occitane, dans une visée essentiellement ethnographique, avec la rubrique « littérature populaire du Comminges ». Notons que Julien Sacaze, en présentant la rubrique, voit le parler occitan du Comminges comme un « patois », variant d’une zone à l’autre, sans jamais le concevoir vraiment comme la variété d’un ensemble linguistique d’oc plus vaste : « il nous paraît bon de réunir aussi quelques spécimens des variétés modernes du dialecte commingeois, l’un des idiomes pyrénéens les moins étudiés, l’un des plus dignes de l’attention des linguistes. Un jour, nous essayerons de tracer les limites géographiques de notre patois, de rechercher ses caractères spécifiques et d’indiquer les sous-dialectes qui le constituent…2» À travers les travaux de la Société, Julien Sacaze commence donc une entreprise de recension et d’édition des textes historiques commingeois en occitan associée à une collecte de la langue parlée à travers le recueil de la culture folklorique (littérature orale, contes et proverbes, appellations locales d’objets ou d’outils, etc.)
En 1887, profitant de son rôle au sein du comité d’organisation de l’Exposition nationale qui doit se tenir à Toulouse, en particulier du projet d’exposition pyrénéenne, il entame un des premiers chantiers de grande envergure sur la connaissance des langues parlées dans les Pyrénées (occitan, basque, catalan), dans une perspective dialectologique plus que sociolinguistique. Le projet de Sacaze reste en effet dans la lignée des travaux de la dialectologie parisienne, celle ouverte par l'enquête Coquebert de Monbret sous le Premier Empire, et celle de son époque, incarnée par Gaston Paris et Paul Meyer. À la première, il emprunte le procédé de la traduction partout d'un même texte-support, des seconds il reprend implicitement l'idée selon laquelle la langue nationale est définitivement séparée des parlers populaires conçus comme une tapisserie aux variations infinies et ne pouvant être considérés comme constituant une langue véritable. Ce qui revient à présenter comme une chimère l'idée d'un ensemble linguistique d’oc autonome dans l'ensemble roman, à surévaluer la différence entre la langue écrite des textes anciens et les parlers contemporains, et à étudier ces derniers dans une optique purement conservatoire et savante comme n'étant que des idiomes archaïques promis à une inéluctable disparition face aux progrès de la langue nationale, mais pouvant éventuellement renseigner sur l'histoire du français3. Dans sa circulaire aux instituteurs pour la conduite de l’Enquête pyrénéenne il écrit : « Il importe, en effet, de recueillir sur nos vieux idiomes pyrénéens des documents qu’il sera bientôt impossible de se procurer. Chaque jour la langue française, l’une des forces les plus expansives de notre nation, bat en brèche les patois romans et le basque lui-même, et l’on peut prévoir le temps où ces anciens idiomes seront tellement altérés qu’il y aura lieu d’en souhaiter la complète disparition… » (Exposition nationale de 1887 - Section pyrénéenne : Géographie historique des Pyrénées : Linguistique et Toponymie ; Circulaire de Julien Sacaze aux instituteurs).
Quels que soient ses motifs, Julien Sacaze n’en est pas moins l’auteur d’une des premières grandes enquêtes linguistiques sur une aire vaste, couvrant neuf départements et trois domaines linguistiques (Sacaze répartit son enquête en quatre domaines : catalan, languedocien, gascon et basque) : Hautes-Pyrénées, Basses-Pyrénées (Pyrénées-Atlantiques), Ariège, Haute-Garonne, Gers, Landes, Aude et Pyrénées-Orientales. « L’Enquête de linguistique et de toponymie des Pyrénées », souvent dénommée « Enquête Sacaze », comporte deux volets principaux :
- un recueil toponymique pour lequel Sacaze demande à chaque enseignant une carte de la commune avec les toponymes en langue du pays : quartiers, hameaux, hydronymes, oronymes... ;
- un aspect linguistique, qui consiste en la traduction de deux textes : « la légende de Barbazan », dans une version extraite de l’ouvrage d’Eugène Cordier Les légendes des Hautes Pyrénées, pp.16-24, chapitre « Dieu et les lacs » (lac de Lourdes et de Lhéou). Lourdes, imprimerie Cazenave, 1855, et « la légende de Tantugou », vieux mythe pyrénéen, dans une version collectée par Sacaze lui-même, et publiée dans la Revue de Comminges (III, 1887, pp.116-118), sous le titre « Le dieu Tantugou. Légende du pays de Luchon : en texte patois et traduction littérale ».
Sacaze récolte les fruits de son Enquête toponymique et linguistique sous la forme d’un colossal corpus de 14500 feuillets, rassemblés en 35 volumes. Dans une communication à l’occasion du Congrès des Sociétés savantes de Paris et des départements, qui s’est tenu à la Sorbonne, l’année de la mort de Sacaze en 1889, celui-ci ne se dissimule pas les limites de son travail : « ... par sa nature même, et surtout à cause du grand nombre de collaborateurs appelés de toutes parts et sans préparation à y concourir, ce vaste recueil est loin d’être parfait ; mais il rendra sûrement des services aux linguistes, aux ethnographes, aux géographes qui le consulteront. » (Revue des Pyrénées et de la France méridionale, 1889)

Il confie les trente-cinq volumes de son Enquête à la Bibliothèque municipale de Toulouse, où ils sont toujours conservés. Disparu peu après la réalisation de l’Enquête, Sacaze en publia seulement quelques échantillons dans la Revue des Pyrénées. Elle inspira cependant une nouvelle grande enquête dialectologique, celle que conduisit Édouard Bourciez de la faculté de Lettres de Bordeaux en 1894 pour le domaine gascon. Notons que Bourciez, véritable linguiste et proche des acteurs de la Renaissance d’oc en Gascogne, livre une enquête plus poussée sur le plan méthodologique et linguistique que celle menée par Julien Sacaze, difficilement exploitable faute d'un véritable système de transcription des témoignages oraux.
Julien Sacaze ne fut pas un acteur du mouvement de Renaissance d’oc tel qu’il se structure dans le dernier tiers du XIXe siècle autour du Félibrige, qui touche d’ailleurs bien après sa mort les régions pyrénéennes (Escolo Gastou Febus créée en 1896, Escolo deras Pireneos en 1904). Il projette sur la langue parlée dans les Pyrénées un regard d’archéologue pour qui elle représente les vestiges altérés et promis à une inéluctable disparition de langues et de savoirs anciens. Pour autant Julien Sacaze fait figure d'acteur du développement d’une science « méridionale » autour de la faculté des Lettres de Toulouse, ville qu’il souhaite contribuer à ériger en « capitale intellectuelle du Midi de la France », développement s’appuyant sur un quadrillage des territoires d’investigation par des sociétés savantes régionales. Dans l'article nécrologique qu'il donne sur Julien Sacaze, F. Garrigou, cofondateur de l'Association des Pyrénées, parle de l'ambition de Sacaze pour une grande société d'étude méridionale, aspirant à « une levée de boucliers dans le Midi, en faveur d'un grand acte de décentralisation scientifique4. » Notons que l'article ne fait aucune mention de l'Enquête linguistique de Julien Sacaze.


1. LAVERGNE Adrien. « Cours libre d’épigraphie des Pyrénées : professé par M. Julien Sacaze à la Faculté des Lettres de Toulouse » dans : Revue de Gascogne, t. 29, 1888.

2. Revue de Comminges, 1, 1885

3. La Conférence sur « Les parlers de France » de Gaston Paris, donnée le 26 mai 1888, expose ce qui sera la doctrine des tenants de la dialectologie parisienne, particulièrement empreinte de l'idéologie nationaliste de l'après guerre de 1870 et des débuts du la IIIe République.

4. GARRIGOU, F. « Notice biographique sur Julien Sacaze » dans : Revue des Pyrénées, 1890

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Ambertois de naissance et de cœur, Régis Michalias s’est tardivement mais sûrement lancé dans la production littéraire et les études dialectales, pour apporter sa pierre à l’œuvre félibréenne.

Identité

Forme référentielle

> Michalias, Régis (forme d’état-civil)

Éléments biographiques

Régis Michalias est né et mort à Ambert, et semble n’avoir quitté sa ville qu’occasionnellement et par nécessité.

Il fait d’abord des études au lycée de Clermont-Ferrand. Il part ensuite pour Paris, d’où il revient diplômé de première classe à l’École supérieure de pharmacie. Adolphe Van Bever (Poètes du terroir, 1924) nous apprend qu’il est capitaine de mobilisés à la guerre de 1870. Il revient définitivement dans sa ville natale pour y pratiquer le métier de pharmacien de 1873 à 1895.

Il consacre sa retraite à la culture des fleurs et à l’étude des parlers auvergnats, s’impliquant dans le mouvement de renaissance littéraire occitane à travers le Félibrige.

Michel Camelat (Reclams, n°3, 1936) décrit Michalias « bâti comme un châtaigner, l’œil clair et l’épaule carrée. »

Régis Michalias a eu de son mariage une fille unique, Jeanne, qui semble s’être intéressée aux activités félibréennes de son père, l’accompagnant et fréquentant à l’occasion ses amis félibres.

Jean Ajalbert, contemporain de Michalias (et Auvergnat revendiqué), lui consacre un chapitre complet dans son ouvrage Au Cœur de l'Auvergne, et éclaire ainsi le portrait du poète en révélant au fil de son récit certains détails sur sa vie et son œuvre qu'on peine à trouver par ailleurs, comme par exemple son intérêt pour les pierres et la géologie ou son implication dans l'ouverture de bains-douches initialement destinés aux populations les plus précaires.

Engagement dans la renaissance d'oc

Liens avec le Félibrige

Les activités félibréennes de Régis Michalias ne se manifestent véritablement qu’au moment de sa retraite.

C’est un grand lecteur et admirateur de Frédéric Mistral et d'Arsène Vermenouze, et c’est d’ailleurs Mistral qui le pousse en 1902 à entrer en rapport avec le majoral aurillacois, ouvrant la voie à une amitié de plusieurs années, jusqu’au décès de Vermenouze en 1910.
Le poète d’Ambert (basse-Auvergne), et celui d’Ytrac (haute-Auvergne) partagent une admiration commune pour le héros de Gergovie, Vercingétorix, fréquemment évoqué dans les poèmes de l’un comme de l’autre. C’est à Font-Ségugne, en mai 1904, qu’ils se voient pour la première fois, à l’occasion du cinquantenaire du Félibrige.

Selon Jean-François Chanet (Les félibres cantaliens, 2000), Michalias aurait été « officiellement invité par Jules Ronjat, le baile du Consistoire, [...] », qui l’aide pour ses ouvrages de linguistique. Mais Michalias est un félibre isolé dans son pays, et il exprime son inquiétude à Vermenouze : « Seul, isolé, inconnu, noyé et perdu dans une assemblée dont je ne comprendrais que difficilement le langage sonore, impuissant moi-même à me faire comprendre, qu'irais-je faire ? » (Ambert, 29 avril 1904).

Il s’y rend pourtant, accompagné de sa fille, et ne le regrette pas : il y fait de nombreuses rencontres et compose en outre un poème à ce sujet, publié dans son premier recueil Èrs de lous Suts (1904). Il y cite les noms des amis rencontrés : Adrien Planté, (un des dirigeants du félibrige béarnais avec Michel Camélat), les félibres toulousains Jean Rozès de Brousse, Armand Praviel, Pierre Bacquié-Fonade, le Haut-Alpin F. N. Nicollet et bien sûr Arsène Vermenouze, et Frédéric Mistral.
Ainsi Camelat évoque-t-il dans son article les excursions à Avignon, à Arles, aux Saintes-Maries, et les retrouvailles à la Santo-Estello de 1905, occasion pour l’enthousiaste Michalias de découvrir Nîmes, Montpellier (« lou Clapas »), Narbonne, Toulouse, puis Lourdes, Pau, Orthez et Arrens.

Au moment de « l’affaire Dévoluy », lorsqu'à la Santo-Estello de 1909 le capoulié Dévoluy est mis en minorité par une coalition de majoraux et acculé à la démission, Michalias, qualifié d’« òmi de pats » par Camelat, ne semble pas s’être engagé activement dans l’un ou l’autre camp mais, se disant ami de Ronjat et de Planté, il prend le parti de Dévoluy.

Au contact des félibres, il trouvera peut-être une sorte de raison d’être à ses aspirations littéraires et linguistiques, mais au fond, dans les premiers temps au moins, Michalias ne croit pas à la renaissance de la langue dans son pays. Ce pessimisme s’explique sans doute par un apparent désintérêt de la population locale pour la valorisation de la langue et de la culture occitanes. Desdevise du Dézert (Bulletin de la Société des Amis de l'Université, 1905) dit à ce sujet, pour renforcer le mérite de Michalias, que « l’Auvergne s’ignore, elle semble se dédaigner, elle regarde beaucoup trop vers Paris ; sa vie intellectuelle ne lui vient pas d’elle-même, et pour cette raison, n’est qu’une vie factice et d’emprunt ».
D’ailleurs le Félibrige est quasi inexistant dans l’environnement proche de Michalias. Chanet retranscrit des passages d’une lettre adressée à Vermenouze qui résument parfaitement l’état d’esprit du poète ambertois au début de leurs échanges : « Vous me dites que je devrais provoquer un réveil ou un éveil félibréen dans nos régions. Hélas ! le temps des résurrections est passé ; on n'éveille plus les morts...Notre dialecte est de plus en plus abandonné des classes éclairées. Les "bourgeois" notamment en considèrent l'usage comme une sorte de déchéance. Le comprenant à peine, quand ils s'essayent à le parler, ils y sont grotesques. [...] Aussi, je me borne à chanter pour moi seul, et quelques rares amis [...]. Mais il ne saurait être question de fonder chez nous une revue ou publication quelconque, car aux raisons données plus haut, il faut encore en joindre une autre de très grande importance : la variété des prononciations, qui changent d'une localité à une autre, très voisine souvent, [...] et partant l'affaiblissement d'intérêt, (chacun n'estimant bien que le parler de sa paroisse...), et aussi une difficulté de lecture du langage écrit. » (Ambert, 11 décembre 1902).

Malgré tout, Régis Michalias est mû d’une vraie volonté productrice et créatrice, et fait partie de ces félibres qui ont su s’attirer la bienveillance et la reconnaissance de la communauté félibréenne. Sans doute les diverses rencontres qu’il a faites par la suite lui ont-elles donné cette foi.
D’après Chanet, cependant, « le seul intérêt de sa démarche, et Mistral en effet pouvait l'estimer grand, était de fixer un patrimoine, d'ajouter à la connaissance philologique une matière qui, un jour peut-être, ferait l'objet d'études approfondies. »

Cette implication était à même de justifier une élection au majoralat. Il candidate en 1910, mais n’est pas élu. Les expressions de regret au sujet de ce manquement seront par la suite assez nombreuses au sein du Félibrige. Lui-même ne semble pas s’en formaliser outre mesure, mais peut-être revient-il un peu sur son idée du Félibrige. Christian de Villeneuve-Esclapon le cite dans sa revue Occitania (Paris, n°7, 1910) : « j’ai surtout le désir de servir de mon mieux les lettres occitanes en chantant mon très beau et pittoresque Livradois dans son non moins pittoresque dialecte. »

On lit dans l'article de Camelat qu'après son décès en 1916, Louis Delhostal, Bénézet Vidal « e autes frays en pouesie » posent une plaque de marbre sur sa maison.
Plus tard, en mars 1944, à l’occasion du centenaire de sa naissance, un court hommage paraît dans le journal Fe (n°48, 1944).

Ouvrages et réception

Son expérience finalement assez courte a donné lieu à une production elle aussi relativement réduite. On dénombre deux recueils de poèmes, l’adaptation d’une pièce de théâtre, une grammaire et un glossaire. Un recueil de contes, Tant fa per rire, est annoncé dans sa dernière publication, et lui-même parle dans une lettre datée de 1910 (adressée à Camelat qui la reproduit dans son article) d’un recueil d’« Ers » à paraître, Enco Noutre, mais l’un comme l’autre semblent être restés inédits, peut-être existent-il quelque part à l’état de manuscrits. Enfin on trouve sa signature dans quelques numéros de Vivo Prouvènço ! et ses poèmes sont parus entre autres dans les revues Reclams et l’Almanach chantant de l’Auvergne e Armana felibren.

Son premier recueil de poèmes, Èrs de lous Suts, paraît en 1904 ; il est constitué de trente-trois poèmes et de leur traduction en regard, avec une note sur la prononciation au début de l’ouvrage. Michalias y fait paraître en guise de préface une lettre enthousiaste de Mistral.

Il est suivi en 1907 des Éléments abrégés de grammaire auvergnate : dialecte des environs d'Ambert (Puy-de-Dôme). Dans sa préface, Michalias cite ses deux collaborateurs, Foulché Delbosc, auteur d'une Grammaire Catalane, et Jules Ronjat. De ces influences extérieures il hérite de l’usage de caractères particuliers, notamment un « å » qui se retrouvera dans ses publications suivantes.
Villeneuve-Esclapon fait un commentaire très positif sur la grammaire, dont il trouve le propos « clair et facile à retenir ». Pour autant Michalias n'est pas linguiste et ne prétend pas l'être, les spécialistes ne manqueront pas de le signaler tout en saluant l'initiative et reconnaissant tout de même un certain mérite à son travail.

Margoutou, o no batueito au vialage est une pièce de théâtre, qui paraît la même année.
La note aux lecteurs est un peu mystérieuse : d'une part Michalias ne signe à aucun moment en toutes lettres, bien que son ouvrage ait été annoncé dans ses précédentes publications. D'autre part il explique que la pièce de théâtre qu’il édite est l’œuvre d’un auteur mort depuis vingt ans, son anonymat devant être respecté.
Il s’agit en fait à l’origine d’une pièce de Jarsaillon, auteur du Livradois mort en 1893. La revue Parlem (n° 9, 1982) décrit la pièce, en trois actes et 589 vers, aux personnages traditionnels et carnavalesques, que Michalias a modifiée, changeant les paroles, et passant certaines répliques en français, « benliau per mostrar ce qu’èron las doàs lingas dins la societat de son temps e le siau vejaire ».

Le second recueil de poèmes, Èrs d’uen Païsan, paraît l’année suivante, en 1908.
Il comporte cinquante poèmes avec la traduction en regard, il est lui aussi précédé d’une note sur la prononciation, et s’achève sur une autre lettre de Mistral.

L’œuvre de Michalias ne semble pas avoir fait l’objet d’une quelconque étude approfondie. Toutefois elle est souvent évoquée, le nom de Michalias apparaissant, même brièvement, dans de nombreux ouvrages, et on peut citer les commentaires de quelques auteurs à son propos :

- Voici ce que Desdevise du Dézert dit en 1905 à propos d’Èrs de lous Suts : « Ce sont des paysages, dont les aspects changent avec chaque saison ; c’est la chanson des amoureux sous les grands bois ; ce sont les cancans du hameau, les bonnes histoires dont le Gaulois se gaudit, depuis qu’il pousse son rire clair au milieu des nations ; ce sont les souvenirs d’enfance, les longues randonnées par la montagne, les vieilles coutumes du pays ; c’est tout ce qui fait de la terre natale votre terre à vous et non une autre, votre sol nourricier, votre domaine et votre bien. »

- On trouve cette citation d’Alexandre Vialatte (originaire d'Ambert et ami d'Henri Pourrat) dans l’ouvrage de Chanet : « Rabotant la matière ingrate de notre idiome, des gens comme Michalias ont su pourtant faire des merveilles parce qu'ils avaient le génie du style familier et travaillaient dans l'esprit même de la langue, dans le sens du bois, si je puis dire. »

- Paule Bouvelot (L’Auvergne à travers la poésie auvergnate contemporaine.  [1952]) commente vers 1952 l’œuvre de Michalias : « C’est aussi une vision réaliste qui transparaît aux pages de Régis Michalias ; mais ici le détail l’emporte sur l’ensemble. C’est une suite de jolis croquis qui n’ont d’autre but que de peindre et dont une fine observation fait tout le prix. Cependant cette poésie est à l’image du Livradois. Comme ce pays doux et sans secousses, elle est contenue, naturelle, animée de sens pratique et d’utilitarisme, très locale donc par cette ambiance morale qui baigne les choses et les êtres… »

- Robert Lafont et Christian Anatole (Nouvelle histoire de la littérature occitane, 1970) voient sa poésie « plus discrète et plus artiste que celle de Vermenouze, mais bien traditionnelle encore »

- Jean Roux (Huit siècles de littérature occitane en Auvergne et Velay, 2015) confirme ce point de vue, et, à la suite d'une courte présentation de l'auteur, donne le poème « La Chadeno » dans la graphie d’origine telle qu’on la trouve dans Èrs d’uen Païsan, en français et en graphie classique.

Le dernier de ses ouvrages est son « Glossaire », publié dans la Revue de Philologie française (1912)
Il présente une graphie très inspirée de celle de Ronjat, censée représenter la prononciation des mots.

Dans les dernières années de sa vie, Michalias collabore à l’œuvre d’Henri Pourrat.
Celui-ci, également ambertois, commence ses collectes de contes vers 1911. Michalias le seconde en transcrivant puis traduisant en français ceux des textes qui sont en occitan. L’édition de Bernadette Bricout (Contes et récits du Livradois, 1989) conserve la graphie employée alors par Michalias.
On y trouve de nombreuses références au « Glossaire » (en partie repris en fin de volume), ainsi que des notes d’explication de termes occitans ajoutées par Michalias.

Il existe en outre, fait plutôt remarquable, une édition allemande des poèmes de Michalias, Auvergnatische Lieder, traduits par le Dr Hans Weiske et précédés d’une étude sur l’auteur. Une note au bas du poème « D'Eijaire » dans le recueil Èrs d'uen païsan évoque également l'existence d'une traduction en suédois, introuvable à ce jour, par le Dr Göran Björkman (1860-1923, traducteur suédois qui s'est intéressé à la littérature française, italienne, espagnole, portugaise et allemande).

Bibliographie de l'auteur

Auteur

- Voir les publications de Régis Michalias référencées dans Le Trobador, catalogue international de la documentation occitane

- Voir les archives et manuscrits de Régis Michalias référencés dans Calames

- « Masaira d'èrba ». Almanach chantant de l’Auvergne e Armana felibren. 1936, p.10. Consulter le numéro sur Occitanica.

- « Lo Chamin de Sant-Jaque ». Almanach chantant de l’Auvergne e Armana felibren. 1938, pp.11-12. Consulter le numéro sur Occitanica.

Contributeur

- Contes et récits du Livradois. Textes recueillis par Henri Pourrat, édition établie par Bernadette Bricout. Paris : Maisonneuve et Larose, 1989

- Prouvènço ! mars 1906, n°15

- Vivo Prouvènço ! mars 1908, n°39

- Vivo Prouvènço ! mars 1910, n°63]]>
Embertés de naissença e de còr, Régis Michalias s’es lançat tardièrament mas segurament dins la produccion literària e los estudis dialectals, per portar sa pèira a l’òbra felibrenca.

Identitat

Forma referenciala

> Michalias, Régis (forma d’estat-civil)

Elements biografics

Régis Michalias es nascut e mòrt a Embèrt, e sembla d’aver pas daissat sa vila qu’ocasionalament e per necessitat.

Fa primièr d'estudis al licèu de Clarmont d'Auvèrnhe. Partís puèi per París, d’ont torna diplomat de primièra classa a l’Escòla superiora de farmacia. Adolphe Van Bever (Poètes du terroir, 1924) nos aprend qu’es capitani de mobilizats pendent la guèrra de 1870. Torna definitivament dins sa vila natala per i practicar lo mestièr de farmacian de 1873 a 1895.

Consacra sa retirada a la cultura de las flors e a l’estudi dels parlars auvernhats, s’implicant dins lo movement de renaissença literària occitana a travèrs lo Felibritge.

Michel Camelat (Reclams, n°3, 1936) descriu Michalias « bastit coma un castanhèr, l’uèlh clar e l’espatla cairada. » 1.

Régis Michalias aguèt de son maridatge una filha unica, Jeanne, que sembla s’èsser interessada a las activitats felibrencas de son paire, l’acompanhant e frequentant a l’escasença sos amics felibrencs.

Jean Ajalbert, contemporan de Michalias (e Auvernhat revendicat), li consacra un capítol complet dins son obratge Au Cœur de l'Auvergne, e esclaira aital lo retrach del poèta en desvelant al fial de son raconte d'unes detalhs sus sa vida e son òbra malaisits de trapar endacòm mai, coma per exemple son interés per las pèiras e la geologia o son implicacion dins la dubèrtura de banhs-dochas inicialament destinats a las populacions mai precàrias.

Engatjament dins la renaissença d'òc

Ligams amb lo Felibritge

Las activitats felibrencas de Régis Michalias se manifèstan vertadièrament pas qu’al moment de sa retirada.

Es un grand legeire e admirator de Frédéric Mistral e d'Arsène Vermenouze, e es justament Mistral que lo buta en 1902 a dintrar en rapòrt amb lo majoral orlhagués, dubrissent la via a una amistat de mantuna annadas, fins a la mòrt de Vermenouze en 1910.
Lo poèta d’Embèrt (bas-Auvèrnhe), e lo d’Eitrac (naut-Auvèrnhe) partatjan una admiracion comuna per l'eròi de Gergovia, Vercingétorix, pron sovent evocat dins los poèmas de l’un coma de l’autre. Es a Font-Segunha, en mai de 1904, que se veson per lo primièr còp, a l’escasença del cinquantenari del Felibritge.

Segon Jean-François Chanet (Les félibres cantaliens, 2000), Michalias seriá estat « oficialament convidat per Jules Ronjat, lo baile del Consistòri, [...] » 1, que l’ajuda per sos obratges de linguistica. Mas Michalias es un felibre isolat dins son país, e exprimís son inquietud a Vermenouze : « Sol, isolat, desconegut, negat e perdut dins una assemblada que ne comprendrai pas que malaisidament lo lengatge sonòr, mai ieu incapable de me far comprene, de qu'anariái far ? » (Embèrt, 29 d'abril de 1904) 1.

S'i rend çaquelà, acompanhat de sa filha, e o regreta pas : i fa de rescontres nombroses e compausa quitament un poèma sus aquel subjècte, publicat dins son primièr recuèlh Èrs de lous Suts (1904). I cita los noms dels amics rescontrats : Adrien Planté, (un dels dirigents del Felibritge bearnés amb Michel Camélat), los felibres tolosans Jean Rozès de Brousse, Armand Praviel, Pierre Bacquié-Fonade, lo Naut-Alpenc F. N. Nicollet e plan segur Arsène Vermenouze e Frédéric Mistral.
Aital, Camelat evòca dins son article las excursions a Avinhon, a Arle, a las Santas Marias, e les retrobadas a la Santo-Estello de 1905, escasença per l’entosiasta Michalias de descobrir Nimes, Montpelhièr (« lou Clapas »), Narbona, Tolosa, puèi Lorda, Pau, Ortès e Arrens.

Al moment de « l’afaire Dévoluy », quand a la Santo-Estello de 1909 lo capolièr Dévoluy es mes en minoritat per una coalicion de majorals e aculat a la demission, Michalias, qualificat d’« òmi de pats » per Camelat, sembla de s’èsser pas engatjat activament dins l’un o l’autre camp mas, en tant qu'amic de Ronjat e de Planté, pren lo partit de Dévoluy.

Al contacte dels felibres, traparà benlèu una mena de rason d’èsser a sas aspiracions literàrias e linguisticas, mas al fons, dins los primièrs temps al mens, Michalias crei pas a la renaissença de la lenga dins son país. Aquel pessimisme s’explica sens dobte per un aparent desinterés de la populacion locala per la valorizacion de la lenga e de la cultura occitanas. Desdevise du Dézert (Bulletin de la Société des Amis de l'Université, 1905) ditz sus aquel subjècte, per renforçar lo merit de Michalias, que « Auvèrnhe s’ignòra, sembla de se desdenhar, agacha plan tròp vèrs París ; sa vida intellectuala li ven pas d’el-meteis, e per aquela rason, es pas qu’una vida factícia e de manlèu » 1.
D’alhors lo Felibritge es quasi inexistent dins l’environament pròchi de Michalias. Chanet transcriu de passatges d’una letra adreiçada a Vermenouze que resumisson perfièchament l’estat d’esperit del poèta embertés a la debuta de lors escambis : « Me disètz que dèuriái provocar un desrevelh felibrenc dins nòstras regions. Ailàs ! lo temps de las resurreccions es passat ; òm desrevelha pas mai los mòrts...Nòstre dialècte es de mai en mai abandonat de las classas esclairadas. Los "borgeses" notament ne considèran l'usatge coma una mena de descasença. Lo comprenent a pena, quand s'assajan a lo parlar, i son grotesques. [...] Aital, me contenti de cantar per ieu solet, e d'unes rares amics [...]. Mas es fòra question de fondar a cò nòstre una revista o publicacion quina que siá, qu'a las rasons donadas çai sus, ne cal apondre una autra de fòrça granda importància : la varietat de las prononciacions, que càmbian d'una localitat a una autra, fòrça vesina sovent, [...] e d'aquí l'aflaquiment d'interés, (cadun estimant pas plan que lo parlar de sa parròquia...), e tanben una dificultat de lectura del lengatge escrich. » (Embèrt, 11 de decembre de 1902) 1.

Malgrat tot, Régis Michalias es mogut d’una vertadièra volontat productiva e creadoira, e fa partida d'aqueles felibres qu'an sauput s’atraire la benvolença e la reconeissença de la communautat felibrenca. Sens dobte los diferents rescontres qu’a faches en seguida li an donat aquela fe.
Segon Chanet, çaquelà, « lo sol interés de son amira, e Mistral en efièch lo podiá estimar grand, èra de fixar un patrimòni, d'apondre a la coneissença filologica una matèria que, un jorn benlèu, fariá l'objècte d'estudis aprigondits. » 1

Aquela implicacion podiá justificar una eleccion al majoralat. Candidata en 1910, mas es pas elegit. Las expressions de regret al subjècte d'aquel mancament seràn puèi pron nombrosas al dintre del Felibritge. El sembla pas de se’n formalizar, mas benlèu torna un pauc sus son idèa del Felibritge. Christian de Villeneuve-Esclapon lo cita dins sa revista Occitania (París, n°7, 1910) : « ai mai que mai lo desir de servir de mon melhor las letras occitanas en cantant mon Liuradés dels bèls e dels pintoresques dins son non mens pintoresc dialècte. » 1

Òm legís dins l'article de Camelat qu'aprèp sa mòrt en 1916, Louis Delhostal, Bénézet Vidal « e autes frays en pouesie » pausan una placa de marme sus son ostal.
Mai tard, en març de 1944, a l’escasença del centenari de sa naissença, un brèu omenatge pareis dins lo jornal Fe (n°48, 1944).

Obratges e recepcion

Son experiéncia fin finala pron corta a donat luòc a una produccion ela tanben relativament reducha. Se destrian dos recuèlhs de poèmas, l’adaptacion d’una pèça de teatre, una gramatica e un glossari. Un recuèlh de contes, Tant fa per rire, es anonciat dins sa darrièra publicacion, e quitament el parla dins una letra datada de 1910 (adreiçada a Camelat que la reprodusís dins son article) d’un recuèlh d’« Ers » per paréisser, Enco Noutre, mas l’un coma l’autre semblan èsser demorats inediches, benlèu existisson endacòm a l’estat de manescriches. Enfin se trapa sa signatura dins d'unes numèros de Vivo Prouvènço ! e sos poèmas pareisson entre autres dins las revistas Reclams e l’Almanach chantant de l’Auvergne e Armana felibren.

Son primièr recuèlh de poèmas, Èrs de lous Suts, pareis en 1904 ; es constituit de trenta-tres poèmas e de lor traduccion en regard, amb una nòta sus la prononciacion a la debuta de l’obratge. Michalias i fa paréisser en guisa de prefaci una letra entosiasta de Mistral.

Es seguit en 1907 dels Éléments abrégés de grammaire auvergnate : dialecte des environs d'Ambert (Puy-de-Dôme). Dins son prefaci, Michalias cita sos dos collaborators, Foulché Delbosc, autor d'una Grammaire Catalane, e Jules Ronjat. D'aquelas influéncias exterioras eireta de l’usatge de caractèrs particulars, notament un « å » que se tornarà trapar dins sas publicacions seguentas.
Villeneuve-Esclapon fa un comentari fòrça positiu sus la gramatica, que ne trapa lo prepaus « clar e aisit de retener » 1. Çaquelà Michalias es pas linguista e pretend pas de l'èsser, los especialistas manquèron pas d'o senhalar en tot saludar l'iniciativa e reconeissent quitament un cèrt merit a son trabalh.

Margoutou, o no batueito au vialage es un pèça de teatre, que pareis la meteissa annada.
La nòta als lectors es un pauc misteriosa : d'una part Michalias signa pas en cap d'endrech en totas letras, alara que son obratge es estat anonciat dins sas precedentas publicacions. D'autra part explica que la pèça de teatre qu’edita es l’òbra d’un autor mòrt dempuèi vint ans, son anonimat devent èsser respectat.
S’agís en fach a l’origina d’una pèça de Jarsaillon, autor del Liuradés mòrt en 1893. La revista Parlem (n° 9, 1982) descriu la pèça, en tres actes e 589 vèrses, dels personatges tradicionals e carnavalesques, que Michalias a modificada, cambiant las paraulas, e passant d'unas replicas en francés, « benliau per mostrar ce qu’èron las doàs lingas dins la societat de son temps e le siau vejaire ».

Lo segond recuèlh de poèmas, Èrs d’uen Païsan, pareis l’annada seguenta, en 1908.
Compòrta cinquanta poèmas amb la traduccion en regard, es el tanben precedit d’una nòta sus la prononciacion, e s’acaba sus una autra letra de Mistral.

L’òbra de Michalias sembla d'aver pas fach l’objècte d’un estudi aprigondit. Çaquelà es sovent evocada, lo nom de Michalias apareissent, emai brèvament, dins mantun obratges, e se pòdon citar los comentaris de qualques autors a son prepaus :

- Vaquí çò que Desdevise du Dézert ditz en 1905 a prepaus d’Èrs de lous Suts : « Son de païsatges, que los aspèctes càmbian amb cada sason ; es la cançon dels amoroses jos los grands bòsques ; son los cancans del masatge, las bonas istòrias que lo Gallés se ne regaudís, dempuèi que buta son rire clar al mitan de las nacions ; son los sovenirs d’enfància, les longas escorregudas per la montanha, las vièlhas costumas del país ; es tot çò que fa de la tèrra natala, vòstra tèrra a vosautres e non pas una autra, vòstre sòl noiriguièr, vòstre domeni e vòstre ben. » 1

- Se trapa aquela citacion d’Alexandre Vialatte (originari d'Embèrt e amic d'Henri Pourrat) dins l’obratge de Chanet : « Rabotant la matèria ingrata de nòstre idiòma, de mond coma Michalias an sauput çaquelà far de meravilhas perqu'avián l'ingèni de l'estil familiar e trabalhavan dins lo quite esperit de la lenga, dins lo sens de la fusta, se pòdi dire. » 1

- Paule Bouvelot (L’Auvergne à travers la poésie auvergnate contemporaine.  [1952]) comenta vèrs 1952 l’òbra de Michalias : « Es tanben una vision realista que transpareis a las paginas de Régis Michalias ; mas aquí lo detalh l’empòrta sus l’ensems. Es una seguida de polits crocadisses qu’an pas d’autra tòca que de pintrar e qu'una observacion fina ne fa tot lo prètz. Çaquelà aquela poesia es a l’imatge del Liuradés. Coma aquel país doç e sens brandidas, es contenguda, naturala, animada de sens practic e d’utilitarisme, fòrça locala doncas per aquel ambient moral que banha las causas e los èssers… » 1

- Robert Lafont et Christian Anatole (Nouvelle histoire de la littérature occitane, 1970) veson sa poesia « mai discreta e mai artista que la de Vermenouze, mas plan tradicionala encara » 1

- Jean Roux (Huit siècles de littérature occitane en Auvergne et Velay, 2015) confirma aquel vejaire, e, a la seguida d'una corta presentacion de l'autor, dona lo poèma « La Chadeno » dins la grafia d’origina tala coma se trapa dins Èrs d’uen Païsan, en francés e en grafia classica.

Lo darrièr de sos obratges es son « Glossaire », publicat dins la Revue de Philologie française (1912).
Presenta una grafia fòrça inspirada de la de Ronjat, censada representar la prononciacion dels mots.

Dins las darrièras annadas de sa vida, Michalias collabòra a l’òbra d’Henri Pourrat.
El, tanben embertés, comença sas collèctas de contes vèrs 1911. Michalias lo segonda en transcrivent puèi tradusent en francés los dels tèxtes que son en occitan. L’edicion de Bernadette Bricout (Contes et récits du Livradois, 1989) consèrva la grafia emplegada alara per Michalias.
S'i trapan mantuna referéncias al « Glossaire » (en partida représ en fin de volum), tal coma de nòtas d’explicacion de mots occitans apondudas per Michalias.

Existís mai, fach qu'es puslèu de remarcar, una edicion alemanda dels poèmas de Michalias, Auvergnatische Lieder, traduits per lo Dr Hans Weiske e precedits d’un estudi sus l’autor. Una nòta al bas del poèma « D'Eijaire » dins lo recuèlh Èrs d'uen païsan evòca tanben l'existéncia d'una traduccion en suedés, non averada a l'ora d'ara, per lo Dr Göran Björkman (1860-1923, traductor suedés que s'es interessat a la literatura francese, italiana, espanhòla, portuguesa e alemanda).

1. Las traduccion en occitan de las citacions dempuèi lo francés son nòstras.

Bibliografia de l'autor

Autor

- Véser las publicacions de Régis Michalias referenciadas dins Lo Trobador, catalòg internacional de la documentacion occitana

- Véser los archius e manescriches de Régis Michalias referenciats dins Calames

- « Masaira d'èrba ». Almanach chantant de l’Auvergne e Armana felibren. 1936, p.10. Consultar lo numèro sus Occitanica.

- « Lo Chamin de Sant-Jaque ». Almanach chantant de l’Auvergne e Armana felibren. 1938, pp.11-12. Consultar lo numèro sus Occitanica.

Contributor

- Contes et récits du Livradois. Tèxtes reculhits per Henri Pourrat, edicion establida per Bernadette Bricout. París : Maisonneuve et Larose, 1989

- Prouvènço ! mars de 1906, n°15

- Vivo Prouvènço ! mars de 1908, n°39

- Vivo Prouvènço ! mars de 1910, n°63]]>
Édouard Bourciez (1854-1946), agrégé de Lettres, professeur à l’université de Bordeaux, dirigea la première grande enquête linguistique sur l’occitan en Gascogne. Membre de l’Escole Gastou Fébus, collaborateur régulier de la revue Reclams de Biarn e Gascougne et auteur de nombreuses études linguistiques sur le domaine gascon, il soutint l'instituteur béarnais Sylvain Lacoste et ses revendications pour un enseignement du gascon à l’école.

Identité

Forme référentielle

Bourciez, Édouard (1854-1946)

Autres formes connues

< Bourciez, Édouard-Eugène-Joseph (1854-1946) (nom complet d'état-civil)

Éléments biographiques 

Édouard Eugène Joseph Bourciez est né à Niort, dans les Deux-Sèvres, le 29 janvier 1854, dans une famille d’enseignants. Élève brillant, il est admis en 1873 à l’École Normale Supérieure, licencié ès-Lettres l’année suivante puis agrégé en 1876. Il entame alors une carrière dans l’enseignement secondaire comme professeur au lycée de Bar-le-Duc, puis à Orléans. Son premier contact avec la terre d’Oc sera à Nice, où il sera nommé ensuite. Il enseignera également à Nancy.
Son retour en Occitanie se fera en 1883 : il est alors nommé maître de conférence à la faculté de Lettres de Bordeaux, institution et ville qu’il ne quittera plus. Il soutient en 1886 sa thèse de doctorat en français sur Les Mœurs polies et la littérature de cour sous Henri II complétée, comme le voulait alors le règlement pour les universitaires exerçant en Lettres, par une seconde thèse, en latin : De Praepositione "ad" casuali in latinitate aevi merovingici, thesin Facultati litterarum Parisiensi. Il devient en 1890 professeur-adjoint, puis en 1893 professeur des universités, en charge de la toute neuve chaire de Langue et littérature du Sud-Ouest.
C’est dans la grande ville gasconne que Bourciez commence véritablement à s’intéresser à l’idiome occitan, et en particulier à sa forme gasconne bordelaise à partir du début des années 1890. Ce romaniste possède alors déjà à son actif un certain nombre de travaux sur la grammaire du latin, du français ancien et moderne, sur la littérature occitane - déjà - et espagnole, sur la phonétique et la phonologie... Son activité couvre l’ensemble du domaine roman. En plus de soixante ans d’une carrière exceptionnellement riche, Édouard Bourciez s’est intéressé à une infinité de choses, mais ce sont les études gasconnes qui vont constituer, de plus en plus, le cœur de son action d’enseignant-chercheur à partir de sa nomination à Bordeaux, sans toutefois rien dédaigner de l’ensemble de son domaine d’étude. C’est de Bordeaux qu’il lancera son enquête linguistique en 1894. Jusqu’à ses vieux jours, il conservera une activité de publication et de recherche, relisant et corrigeant ses œuvres en vue de rééditions. Il décède à Bordeaux le 6 octobre 1946, à l’âge de quatre-vingt-douze ans. Son successeur de chaire, Gaston Guillaumie, lui consacre un article nécrologique qui retrace son parcours. Son fils, Jean Bourciez, fut aussi un universitaire de renom, auteur de travaux sur la langue occitane tels que sa thèse intitulée Recherches historiques et géographiques sur le parfait en Gascogne (Bordeaux, Féret, 1927). Il œuvra aux côtés de son père pour les derniers travaux de celui-ci.

Engagement dans la renaissance d'oc

Recherches dans le domaine des langues romanes, et plus particulièrement de la langue d’oc

Il sera traité plus loin de la bibliographie très abondante d’Édouard Bourciez, qui recouvre une période de soixante-cinq années de son vivant, sans compter les nombreuses rééditions posthumes. Si sa première contribution avérée aux études occitanes est un article paru dans la première livraison des Annales de la faculté des Lettres de Bordeaux (1888) consacré aux œuvres du poète Arnaud Daubasse (1664-1727), « maître-peignier » originaire de Villeneuve-sur-Lot, c’est au domaine gascon et particulièrement à Bordeaux que Bourciez va se consacrer très rapidement. Bourciez est issu d’une des dernières générations qui ont connu la pratique courante et quotidienne de l’occitan dans les rues de Bordeaux, et davantage encore dans sa banlieue et la campagne environnante. Ses connaissances de philologue et de romaniste vont très rapidement lui permettre de mettre au point un croisement entre approches synchronique et diachronique de l’occitan bordelais, en comparant ce que lui donnent les sources de l’époque médiévale à son temps, à ce qu’il peut entendre tout autour de lui. Notons également que Bourciez arrive à Bordeaux dans un contexte plutôt favorable à la valorisation de la « langue gasconne » aussi bien par sa présence dans la réalité quotidienne, mais aussi par l’existence d’un certain nombre de gens de lettres et d’universitaires très attirés par son étude. La municipalité de Bordeaux encouragea plusieurs publications sur l’histoire et la culture locales, dont la célèbre Histoire de Bordeaux de Camille Julian, confrère de Bourciez à la faculté, historien très au fait de l’identité gasconne bordelaise. Mais nous pouvons citer également Jules Delpit, Achille Luchaire, les abbés Hippolythe Caudéran et Arnaud Ferrand (et le cénacle de prêtres occitanophiles qui l’entourait), Léo Drouyn ou encore Reinhold Dezeimeris. Nous voyons paraître dès 1890 dans les mêmes Annales de la faculté de Lettres « La Conjugaison gasconne d’après les documents bordelais », qui reprend une partie d’une plus vaste étude, demeurée manuscrite et dont une copie est conservée à la Bibliothèque universitaire de Bordeaux sous le titre Étude sur le dialecte gascon parlé à Bordeaux vers 1400 d’après le Livre des Bouillons, les registres de la Jurade et les chartes de l’époque, sans date ni nom d’auteur, mais dont le doute concernant l’attribution à Bourciez n’est pas permis. Cette étude, qui ne demande qu’à être publiée, représente la synthèse diachronie/synchronique précédemment évoquée, au moyen d’un croisement très rigoureux des sources anciennes et modernes. En 1892 paraît La Langue gasconne à Bordeaux : Notice historique, qui est d’abord intégrée à une monographie publiée par la municipalité de Bordeaux, avant de connaître des rééditions dans les années 2000. Suivent « Les documents gascons de Bordeaux de la Renaissance à la Révolution » qui paraît en 1899 dans les Actes de la Société Philomathique de Bordeaux et du Sud-Ouest, puis en 1901 Les mots espagnols comparés aux mots gascons (époque ancienne). Mais parallèlement, Bourciez continue à étudier la linguistique romane, la phonétique et la syntaxe du français ancien et moderne, mais aussi des dialectes d’Oïl comme le parler « gavache », auquel il consacre quelques travaux. En 1936 paraît Le domaine gascon (Droz). Bourciez contribue activement pendant ce temps à des publications aussi prestigieuses que le Bulletin hispanique, la Revue critique, la Revue des études anciennes, et pour en rester au domaine occitan, la célèbre revue Reclams (il sera un des codificateurs de la norme félibréenne béarnaise et gasconne en trois étapes, 1900, 1902 et 1904), les Annales du Midi, la Revue des universités du Midi, la Revue des Pyrénées et de la France méridionale ou les bordelaises Revue méridionale et Aquitania.
Édouard Bourciez est surtout connu pour sa colossale enquête linguistique, lancée en 1894 et connue sous le nom d’Enquête Bourciez, quoique son titre d’origine soit le Recueil des idiomes de la région gasconne. Prévue, nous dit-il dans la préface du manuscrit pour l’Exposition universelle prévue à Bordeaux en mai 18951, elle se donne pour propos de réunir et offrir au public des specimens des idiomes actuellement parlés dans le Sud-Ouest de la France, et plus particulièrement de ceux qui se rattachent aux diverses variétés de la langue Gasconne.

Ces dix-sept volumes manuscrits conservés à la Bibliothèque universitaire de Bordeaux, dans leur version papier originale et en copies microfilm, se basent sur un texte déjà utilisé précédemment pour les enquêtes linguistiques, la Parabole du fils prodigue, dans une forme revisitée par l’universitaire afin d’obtenir tous les types de mots et de formes qu’il juge nécessaires pour avoir une sorte de photographie en un temps T de l’idiome pratiqué dans chaque commune des zones concernées. La parabole est donc adressée à tous les instituteurs de chaque ville et village des académies de Bordeaux et Toulouse (pour sa partie gasconne), par l’intermédiaire des inspecteurs d’académie et inspecteurs primaires. Le soin est laissé ensuite aux enseignants de traduire eux-mêmes le texte, ou de se faire aider par qui leur convient localement. Il reçut en retour 4 444 réponses2 , principalement de la zone occitane, mais aussi de la zone basque et de quelques communes de dialecte d’Oïl. Cette enquête est à ce jour inédite pour sa partie occitane (Charles Videgain ayant œuvré à la publication de la partie bascophone). Elle constitue un document essentiel et incontournable pour comprendre la variation diatopique de l’occitan occidental, et plus généralement pour permettre une pensée de la dialectologie occitane.
Mais Bourciez est également l’inventeur du code de transcription phonétique appelé « alphabet de Bourciez » ou « de Boehmer-Bourciez » ou encore « alphabet » ou « transcription des romanistes », qui constitue une des premières tentatives d’un alphabet phonétique de transcription. Pensé pour les langues romanes et le grec, il reprend certains éléments de la norme d’écriture de l’occitan que proposait dès 1860 Hippolythe Caudéran (que Bourciez cite à plusieurs reprises). Notons qu’il est contemporain des premiers essais de l’API (qui paraît pour la première fois en 1888 sous la direction de Paul Passy). Bourciez s’est intéressé de près aux travaux de l’abbé Rousselot sur la phonétique expérimentale, et bien sûr à ceux de son confrère suisse Jules Gilléron, avec la publication entre 1902 et 1910 de l’Atlas linguistique de la France. L’alphabet de Bourciez, toujours utilisé ponctuellement pour l’ancien français, est celui qui a été notamment employé pour les transcriptions de l’Atlas linguistique de la Gascogne de Jean Séguy, Jacques Allières et Xavier Ravier.

Engagements en faveur de l’enseignement de l’occitan

Mais Édouard Bourciez ne s’est pas contenté d’illustrer de ses recherches les études occitanes. Cet homme de la Sèvre niortaise, parisien d’études et de jeunesse, affecté en plusieurs endroits au début de sa carrière, s’est définitivement fixé à Bordeaux où il est devenu un militant de la défense de la langue occitane, s’identifiant totalement à son nouvel espace de vie gascon auquel il a consacré certains de ses travaux les plus célèbres. En cela, Bourciez est l’incarnation parfaite et anticipée de ce qu’affirma bien des années plus tard Félix Castan : « On n’est pas le produit d’un sol, on est le produit de l’action qu’on y mène ». Son engagement aux côtés des pionniers de l’enseignement de l’occitan, et plus généralement des langues dites régionales, est moins connu. Signataire de pétitions quand le besoin s’en faisait sentir, Bourciez fut en outre un auxiliaire précieux pour l’instituteur Sylvain Lacoste, de l’Escole Gastou Fébus, un des premiers enseignants à avoir activement milité pour que le « patois » fût enseigné à l’école à côté du français. Auteur en 1900 de l’ouvrage fondateur Du patois à l’école primaire (Pau, Vignancourt), dont les deux premières parties paraissent également dans Reclams, Lacoste publie en 1902 un Recueil de versions gasconnes préfacé par Bourciez, caution morale et scientifique de la démarche. L’enseignement de la langue d’oc à l’école connaît un véritable engouement à cette époque, en particulier en Gascogne, auprès de nombreux enseignants. Bourciez, par son prestige universitaire et le poids de sa parole, n’y est sans doute pas étranger. En 1942, Bourciez, en fin de vie, sera encore le préfacier de la Bibliographie gasconne du Bordelais de Pierre-Louis Berthaud. Il y laisse transparaître sa foi en l’avenir de l’occitan et ses espoirs, à travers les propos que Berthaud lui-même cite onze ans plus tard à la fin de son ouvrage La littérature gasconne du Bordelais :

« Dans la partie la plus septentrionale de la zone gasconne, l’idiome des ancêtres s’est conservé au cours des siècles et a laissé, de sa pérennité, des témoignages qui, pour être à de certains moments assez clairsemés, n’en sont pas moins incontestables. Il vit toujours, malgré la puissante emprise qu’exerce sur lui la langue française : il vit, il est parlé, fort peu évidemment dans les villes, même parmi les classes populaires, mais encore d’une façon très courante dans les campagnes. Il se parle, donc il peut aussi s’écrire. D’ailleurs, qui connaît l’avenir ? Qui sait si, quelque jour, il ne donnera pas un éclatant démenti aux prophètes de malheur ? »


1. Le catalogue de l’exposition (Bordeaux, Gounouilhou, 1895) ne contient cependant aucune allusion au gascon et encore moins aux travaux de Bourciez.

2. Sur 4414 communes, certaines ne répondant pas mais d’autres ayant envoyé en réponse deux, trois, quatre voire davantage de versions du texte.


Bibliographie de l'auteur

- Voir les publications de Édouard Bourciez référencées dans 
Le Trobador, catalogue international de la documentation occitane


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Né à Saint-Salvadou (Aveyron) en 1845 au sein d'une famille paysanne, Justin Bessou est un prêtre du diocèse de Rodez, nommé majoral du felibrige en 1902.

Identité

Forme référentielle

Bessou, Justin (1845-1918)

Autres formes connues

< Besson, Justin (1845-1918) (forme occitane du nom)
Bessou, Justin-Jean (1845-1918) (nom à l'état civil)

Éléments biographiques 

Justin Bessou naît le 30 octobre 1845 à Méjalanou (commune de Saint-Salvadou, arrondissement de Villefranche-de-Rouergue dans l’Aveyron), huitième enfant d’une famille de paysans dont un ancêtre avait été avocat de campagne. Le curé de sa paroisse lui donne les premières leçons et l’oriente vers le sacerdoce. Il part alors à Rodez au Petit Séminaire  Saint-Pierre puis au Grand Séminaire avant de monter à Paris au Séminaire des Pères du Saint-Esprit (Missions étrangères). Ordonné prêtre en 1871, il est placé comme missionnaire diocésain à Vabres, puis vicaire à Saint-Geniez-d’Olt (1872-1877) et à Marcilhac (1877-1881), curé de Lebous (près de Réquista) et pendant 21 ans curé de Saint-André-de-Najac (1886-1906). À partir de janvier 1907, il vit retiré à Rodez puis à Villefranche-de-Rouergue où il meurt le 28 octobre 1918.

Engagement dans la renaissance d’oc

C’est à l'âge de treize ans qu’il commence à rédiger ses premiers textes occitans. En 1877, il publie son premier recueil de poésies en français : Merles et fauvettes, suivi en 1892 de son chef d’œuvre D’al brès à la toumbo qui est dédié aux paysans et à la terre du Rouergue. Ce succès sera suivi en 1902 par la publication des Countes de la Tata Mannoun et en 1910 des Countes de l’Ouncle Janet, puis en 1902 par Bagateletos, en 1906 par Besucarietos et en 1913 par Soubenis et mescladis.
Lié d’amitié avec Prosper Estieu, Antonin Perbosc et Arsène Vermenouze, il est nommé majoral du félibrige en 1902 lors de la Santo-Estelo de Béziers.

Bibliographie de l'auteur

- Voir les publications de Justin Bessou référencées dans 
Le Trobador, catalogue international de la documentation occitane


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Écrivain, félibre et journaliste languedocien. Militaire puis administrateur colonial au Tonkin où il réside de 1886 jusqu’à sa mort prématurée en 1897, des suites de sa consommation intense de l’opium. Il a utilisé deux langues – le français et le provençal rhodanien – comme vecteurs d’une production artistique, tant en prose qu’en vers, qui trouvera essentiellement en Indochine sa terre d’inspiration.

Identité

Formes référentielles

Boissière, Jules (1863-1897)

Autres formes connues

- Boissière, Juli (forme occitane du nom)

- Khou-Mi (pseudonyme)

Éléments biographiques 

Né le 17 avril 1863 à Clermont-l’Hérault, rue Croix-Rouge, Jules Boissière effectue une brillante scolarité à Montpellier puis à Paris (classe de rhétorique supérieure au lycée Henri IV), où ses parents et sa sœur se sont installés. Particulièrement doué en langues, il commence à s’initier au journalisme en collaborant au journal radical-socialiste de Clémenceau La Justice. C’est à la même époque qu’il se met à fréquenter le Paris de la fin du Parnasse, des Décadents et des Symbolistes. Il n’a que vingt ans lorsqu’est publié chez Lemerre – l’éditeur parnassien par excellence – son premier recueil de poésies Devant l’énigme où l’on sent particulièrement l’influence de Mallarmé, l’un des auteurs qui l’accompagnera tout au long de sa brève vie.
Au lendemain de la défaite de 1870, de nombreux poètes continuent d’être tentés par le voyage en Orient  et par le goût de l’aventure, voire de l’héroïsme… Jules Boissière, comme Rimbaud et Loti en tête de toute une génération, ne fait pas exception à la règle et se laisse aller à des rêves de départ et de lointains voyages... Pourtant, ses racines provençales ne sont jamais bien loin – comme on peut le constater à la lecture de son deuxième recueil Provensa ! (1887) – et se retrouvent renforcées par la fréquentation des félibres parisiens du café Voltaire, parmi lesquels Alphonse Daudet, Clovis Hugues, Charles Maurras et Paul Mariéton avec lesquels il nouera des liens amenés à perdurer. Il devient très vite le secrétaire de la Société des Félibres de Paris et est invité par Valère Bernard à venir en Provence où il rencontre Frédéric Mistral. C’est sans doute l’époque de la naissance de son amour pour Thérèse Roumanille, fille du célèbre primadié, qui vient d’être choisie à Hyères comme nouvelle reine du Félibrige. Aimer une « reine », qui plus est fille d’un ardent polémiste royaliste, pas toujours très tolérant envers les agnostiques, n’était assurément pas chose aisée ! Le poète écrit désormais, le plus souvent sans signature, des chroniques parlementaires dans des journaux d’obédience radical-socialiste et volontiers anticléricale, tels que le quotidien héraultais Le Petit Méridional. C’est en 1886, pour des raisons qui demeurent encore partiellement obscures – mais qui ont sans doute un lien avec l’abandon de Louis-Edouard Boissière, père de l’auteur, du domicile conjugal et avec les difficultés financières qui s’en suivent –, qu’il prend le parti de s’expatrier et de voir du pays. Justement, le Tonkin vient d’être transformé en colonie française et l’Annam est sous protectorat français depuis 1874 : tour à tour secrétaire de Paulin-Alexandre Vial, résident général en Annam et au Tonkin, puis surtout de Paul Bert, gouverneur civil de l’Annam et du Tonkin dont il devient le commis de résidence, Jules Boissière effectue en Indochine son service militaire, combat – puisque la conquête n’est alors pas encore terminée –, apprend l’annamite et lit 3000 caractères de chinois puis devient fonctionnaire dans le corps des administrateurs. Collaborateur d’Ernest Constans, nommé en 1887 gouverneur général, il devient alors ce poète provençal en Indochine qui s’installe à Binh-Dinh puis à Qui-Nhon, visite tout le pays nouvellement conquis, Calendau de Mistral sous le bras et sa bibliothèque toujours prête à le suivre en brousse. Depuis le Tonkin, il ne cesse de correspondre avec l’auteur de Mirèio puis, plus tard, avec Mallarmé. Il écrit alors toute une œuvre poétique en provençal, recueillie et traduite post-mortem par son épouse sous le titre Li Gabian (Les Goëlands).

Dans un premier temps, sa nostalgie de la terre de Provence prend le pas sur l’attirance pour le paysage environnant, son peuple et ses coutumes. L’écriture coloniale obéit chez lui à un lent processus de maturation qui semble parallèlement correspondre à sa progression dans l’échelle administrative et à sa rencontre avec l’opium.
C’est, de fait, avec ses seuls Propos d’un intoxiqué, récit publié à Hanoï en 1890 – sous le pseudonyme de Khou-Mi, gardien de pagode – et plusieurs fois réédité, qu’il se fait un nom parmi ces écrivains de l’opiomanie en vogue à la fin du XIXe siècle.
Devenu un administrateur brillant, tout auréolé de ses succès indochinois, il rentre en France pour sa première permission. Il peut désormais prétendre à la main de Thérèse Roumanille, qu’il épouse en l’église Saint-Agricol d’Avignon, le 17 avril 1891, puis ramène en Indochine l’année suivante.
Alors même que la vie semble lui sourire, il n’écrit curieusement plus en provençal et il faut attendre son dernier séjour en France, en 1896, pour qu’il rédige ses cinq derniers poèmes dans la langue de Mistral. Entre-temps, il est devenu en Indochine un homme d’action pour lequel l’écriture en prose devient le vecteur principal de la production littéraire. Il prend alors la direction de La Revue Indochinoise qui publiera, au-delà de la disparition de son fondateur, les principaux auteurs français d’Indochine. C’est l’époque où Boissière écrit certains de ses textes les plus forts et les plus influencés par sa vie d’aventurier, de soldat et de haut-fonctionnaire du Tonkin, tous publiés chez Flammarion en 1896 dans le recueil Fumeurs d’Opium : Dans la forêt, La prise de Lang-Xi, Comédiens ambulants, Le blockhaus incendié, Les génies du mont Tân-Vien, Une âme, Journal d’un fusillé.
Le 12 août 1897, à peine retourné à Hanoï, en qualité de vice-résident, il meurt brutalement d’une occlusion intestinale (sans doute due à sa fréquentation assidue des fumeries d’opium…). Il a 34 ans. Pour respecter sa volonté, sa dépouille n’est pas ramenée sur le sol français et il est enterré au cimetière d’Hanoï. Sur sa stèle ne figurent que son nom et ses dates de naissance et de mort.

Engagement dans la renaissance d’oc

Contrairement à ce que pourrait le laisser croire une lecture trop rapide de sa biographie, Jules Boissière demeure nostalgiquement et sensoriellement attaché, tout au long de sa brève vie, à la Provence et à la langue rhodanienne telle que codifiée par Roumanille, Mistral et leurs compagnons. Si on ne trouve pas trace dans sa production d’une expression en dialecte languedocien usité à Clermont – quoiqu’il appelle à la cultiver dans sa critique d’un ouvrage de A.P. Fleury-Geniez, Histoire populaire de la ville de Clermont-L’Hérault rédigée, pour La Revue Félibréenne de mars 1886 – c’est sans doute parce que chez lui, au sein d’une famille très bourgeoise, on est assez éloigné de la langue d’Oc. De fait, l’attachement à la langue provençale sera davantage le fruit d’une démarche intellectuelle – voire élitiste – et s’exprimera dès la préface de Provensa ! (1887), son deuxième recueil de poésies, toutes écrites en français, où il écrit, non sans une nostalgie de circonstance : « Mais à courir les chemins, je me suis épris de la Terre, et surtout de notre terre à nous, l’antique Provensa dont le nom, jeté de l’Océan aux Alpes, rallia nos aïeux contre Montfort ».
C’est la fréquentation à Paris des félibres du café Voltaire, puis l’invitation de certains d’entre eux à venir séjourner en Provence, qui pousse Boissière à écrire en vers provençaux. Parmi ses nombreuses contributions aux divers organes officiels du Félibrige (L’Armana prouvencau et La Revue Félibréenne essentiellement), il faut relever 5 poèmes qui reparaîtront, à titre posthume, dans le recueil Li Gabian (1899) et dans lesquels s’exprime déjà l’inspiration provençale de l’auteur : Partènço où l’on trouve l’idée – empreinte d’un souffle épique – de l’exil du peuple provençal opprimé ; Li Plagnun dou Tambourinaire où le vieux joueur préfère rester seul, à l’écart, plutôt que de faire ou de voir danser les jeunes filles avec les étrangers venus du nord ; Au Comte Gastoun De Ravousset-Bourboun, aventurier provençal fusillé au Mexique en 1854, qui permet de retrouver une âme héroïque ; La Campano et Au Païs de Prouvènço qui en appellent au réveil de la jeunesse et de la Patrie provençale.
Un soir de 1885, dans le cadre splendide du plateau du Cheiron (Alpes-Maritimes), il tente de créer, en compagnie d’autres félibres de la nouvelle génération, Valère Bernard, Louis Funel et Frédéric Amouretti, une fédération de la jeunesse patriote provençale : Lou Roble  di Jouve. L’entreprise, pas vraiment encouragée par Mistral, s’arrête vite, mais on en retrouvera la trace, quelques années plus tard, dans la Déclaration des jeunes félibres fédéralistes du 22 février 1892 soutenue mais non signée par Boissière, alors au Tonkin.
Mais c’est sans doute la période indochinoise – en particulier les années 1887-1888, puis 1896, après le dernier séjour en France – qui constitue chez lui un creuset essentiel au développement d’une sensibilité et d’une écriture occitane renouvelée. À côté de quelques pièces où s’expriment des regrets déchirants et le désir du retour (I Proumiè Felibre et I jouini Felibre), c’est bien une renaissance poétique que Boissière connaît sur la terre d’Annam : écrits en langue d’Oc mais prenant pour thème des sujets indochinois ou asiatiques, sans ajout d’exotisme à bon marché, certains de ses poèmes permettent alors au côté provençal de s’exprimer avec force et comptent parmi les plus beaux de l’auteur : Pantai di belli fiho, Lou Bouddha, Retra de Chineso, Cementèri d’Annam, En Barquet, Souto li tourrè d’argènt, Après la bataio
Avec le 1er retour en Provence (1891), son vers se fait souvent plus lyrique et laisse percer l’émotion derrière le costume du troubadour – si l’on en juge par les vers de l’époque du mariage avec Thérèse Roumanille – jusqu’à créer le vers halluciné et parfois amer de 1896, année qui est également celle de la parution du recueil Fumeurs d’opium. La vision est désormais pénétrante, morbide et le style a pris une ampleur allant bien au-delà de tout néo-exotisme.
Des vers d’épithalame d’A-N-Uno Rèino, célébrant le retour du Prince lointain, on se retrouve ainsi avec un vers enfiévré : Lou Félibre Canto (la roumanso à sa Réino), chant d’un pur lyrisme, suivi par Lou Félibre raconto (coume arribè que soun Cors e soun Amo, las d’avè cerca’n van l’Amour e la Muso, s’entournéron au vilage patriau, mounte se repauson de la Vido emai di Sounge) et Lou Félibre raconto (ço qu’a vist is enfèr dins la fourèst enmascarello) puis, enfin, par Mar e Sereno (Avignon, 5 mars 1896) où le poète, las de la réalité, se berce d’imaginations et dispose désormais d’une maîtrise supérieure de son instrument.
Le fantastique et le symbolisme ne sont pas absents de la production poétique de cette dernière époque et d’étranges figures (de Cléopâtre à Messaline, de Salomé à la Borgia, en passant par Isabeau, Marguerite, Hélène et la Lorelei de Heine, même non directement citée…) peuplent ces vers d’où l’opium n’est sans doute guère éloigné…

Bibliographie de l'auteur

Voir les publications occitanes de Jules Boissière référencées dans 
Le Trobador, catalogue international de la documentation occitane

Œuvres littéraires de Jules Boissière

- Devant l’énigme, poésies (1879-1883), Paris, Alphonse Lemerre, 1883

- Propos bourguignons sur trois sonnets in Causeur bourguignon n° 48, 9 novembre 1884

- Provensa ! poésies (1884-1885), Paris, Alphonse Lemerre, 1887

- Le Carnet d’un soldat in L’Avenir du Tonkin, 1889 (inséré dans Fumeurs d’opium sous le titre Carnet d’un troupier)

- Le Bonze Khou-Su, Hanoï, François-Henri Schneider, 1890 (sous le pseudonyme de Jean Rodde)

- Propos d’un intoxiqué, imprimerie de L’Avenir du Tonkin, 1890 (sous le pseudonyme de Khou-Mi, gardien de pagode) puis Paris, Louis Michaud, 1911(incluant Le Bonze Khou-Su, Terre de fièvre, Cahier de route)

- Fumeurs d’opium (comprenant Dans la forêt, La prise de Lang-Xi, Comédiens ambulants, Le blockhaus incendié, Les génies du mont Tan-Vien, Carnet d’un troupier, Une âme. Journal d’un fusillé) Paris, Flammarion, 1896

- Li Gabian (Les Goélands), recueil des poésies provençales de Jules Boissière traduites littéralement en français par Mme Boissière, Avignon, Joseph Roumanille, 1899

- Lou Souto-Prefét, poème inclus dans « Flourilege Prouvencau » (« Anthologie Provençale ») par J.Bourrilly, A.Esclangon et P.Fontan, Escolo de la Targo, Toulon, 1909, p.192-194

- Pèr Mounto-Davalo, texte en prose inclus dans L’Armana prouvençau de 1889, p. 95-97

- Li Pàuri Coumedian, texte en prose inclus dans L’Armana prouvençau de 1897, p. 66-70.

- La Congaï, poème inédit cité intégralement par Victor Le Lan in « Essai sur la littérature Indochinoise », Les Cahiers Indochinois, Hanoï, 1907

- Ailes et Fumées, poème inédit dédicacé à Albert de Pouvourville sur son exemplaire de Fumeurs d’opium, publié dans La Dépêche Coloniale Illustrée, 31 juillet 1909

- Cahiers de route, pages inédites in Mercure de France n° 344, mai 1911

- L’Indo-Chine avec les français, Paris, Louis Michaud, 1913

- Peno De Gabian (Plumes De Goéland, extraits de Li Gabian), l’Astrado, Toulon, 1977

- Dans la forêt et La prise de Lang-Xi in Indochine, Un rêve d’Asie, Omnibus, 1995 – Réédition en 2000

- Fumeurs d’opium (comprenant Comédiens ambulants, Les génies du mont Tan-Vien et autres nouvelles), Kailash, Paris, 1993 et 2005

- Opium (textes choisis 1885-1895), Magellan et Cie, Paris, 2007

Correspondances

- Correspondance Jules Boissière-Frédéric Mistral. Musée bibliothèque Mistral de Maillane (série 31/44 à 31/80)

- Correspondance Jules Boissière-Stéphane Mallarmé. Documents Stéphane Mallarmé III, présentés par Carl Paul Barbier, Paris, Nizet, 1971

- Correspondance Jules Boissière- Marie Louise Boissière (née Rodde), 1886-1892, Médiathèque Ceccano, Avignon (Microfiche 239, ms 6052)

Collaboration de Jules Boissière à divers journaux, revues, rapports…

Le Petit Méridional, Journal Républicain Quotidien (1883-1886)

- La Justice (1884-1886)

- La Revue Félibréenne (1885-1898)

- L’Armana Prouvençau (1889-1897) : Pèr Mounto-Davalo (numéro de 1889, p. 95-97), À la bèllo eisservo (numéro de 1897, p. 51-52), Li Pàuri Coumedian (numéro de 1897, p. 66-70) Les autres textes en vers ont été recueillis dans le recueil Li Gabian. Les quelques contes en prose que J.Boissière écrivit pour L’Armana n’ont jamais été recueillis.

- La Revue Verte « Monde, littérature, beaux-arts, finance » : Au Tonkin (25 novembre 1886) et Poésies : La vision de Montfort et Village Provençal (25 février 1887)

- Chimère, Revue de littérature et de critique indépendante : Ac-Koï, Tonquin (n° 20, mai 1893-introuvable)

- L’Avenir du Tonkin (1886-1897) : Par la Brousse (publié sous le pseudonyme de Khou-Mi, gardien de pagode), 14 mai 1890

- Courrier d’Haïphong : Une âme, journal d’un fusillé (2 mars 1893, sous le pseudonyme de Jean Robert)

- La Revue Indochinoise (1893-1897)

- Le XIXème Siècle, Journal Républicain Conservateur (années ?)

- L’Écho de Paris (années ?)

- Le Temps (années ?)

- Le Soleil (années ?)

- Rapport général sur le châu de Bach-Tong, Journal Officiel de l’Indochine française, 5 septembre 1889 (2ème partie Annam-Tonkin, p.666)

- Situation de l’Indochine française au commencement de 1894 (Rapport administratif anonyme… mais dédicacé au couple Boissière…), Hanoï, François-Henri Schneider, 1894, Bulletin de l’Ecole française d’Extrême-Orient, vol.13, (p.90), 1913

Travaux universitaires relatifs à Jules Boissière

- Nguyen Manh Tuong, L’Annam dans la littérature française-Jules Boissière. Thèse complémentaire pour le doctorat en lettres (228 p.), 1 vol., Université de Montpellier, faculté des lettres, 1932

- Jean-Yves Casanova, Estrangié pèr li viéu, estrangié pèr li mort : « entre deux » du temps et de l’espace dans la poésie de Jules Boissière », Amb un fil d’amistat. Mélanges offerts à Philippe Gardy, Toulouse, Centre d’Étude de la Littérature Occitane, 2014, p. 267-296.

Monographies, notices biographiques et articles sur Jules Boissière et son œuvre

- Charles Maurras, « La vie littéraire : deux voyageurs, M. Ouvré, M. Boissière », Revue Encyclopédique, 14 octobre 1896

- Jean Dream, « Boissière », L’Avenir du Tonkin, 18 août 1897

- René Dorsan, « Notice sur Jules Boissière », La Provence illustrée, 15 mai 1900

- Paul Mariéton, « Jules Boissière », La Revue Félibréenne, t. XIII, fascicule pour 1897, Paris, 1898

- Paul Mariéton, « Notice sur Jules Boissière », La Revue Félibréenne, 1907 

- Victor Le Lan, « Essai sur la littérature Indochinoise », Les Cahiers Indochinois, Hanoï, 1907

- Albert Maybon, « Jules Boissière », Revue Indochinoise, 2ème semestre 1910

- Jean Ajalbert, préface à Propos d’un intoxiqué, Paris, Louis Michaud, 1911

- René Crayssac, « Essai sur la vie et l’œuvre de Jules Boissière », Revue Indochinoise, juillet-août 1912- p.24-59.

- Eugène Pujarniscle, « La philosophie de Jules Boissière », Revue Indochinoise, janvier 1918- p.1 à 44.

- Albert de Pouvourville, « L’opium » - Conférence donnée le lundi 1er juin 1908 au siège du Congrès, Comité des congrès coloniaux français (parue dans Propos d’un intoxiqué, Paris, Editions Zanzibar, 1995

- Albert de Pouvourville, Chasseur de Pirates !..., Aux Editeurs associés, 79 bis rue de Vaugirard, Paris, 1923.

- Félix Bertrand, Félix Gras et son œuvre (1844-1901), Li Gabian de Jules Boissière, Aix-en-Provence, Les Editions du « Feu », 1935

- Farfantello (pseudonyme d’Henriette Dibon), Juli Boissière in Visage Felibren, Edicioun dou Porto-Aigo, Aix-en-Provence, 1935

- Postface de Jean-Philippe Geley à Fumeurs d’opium, Paris, Kailash, 1993

- Préface d’Émilie Cappella à Opium (textes choisis 1885-1895), Magellan et Cie, Paris, 2007

- Patrick Leblanc, « Jules Boissière (1863-1897). Le Malentendu », in Semeurs de signes, passeurs de sens… Des Poètes en Languedoc, Béziers, Arcadia, 2012, p. 11-23

- Jean-Yves Casanova, préface à Dans la forêt in La Revue Littéraire n° 57, avril-mai 2015

Ouvrages et articles sur le Félibrige et son temps faisant référence à Jules Boissière

- Ernest Gaubert et Jules Veran, Anthologie de l’Amour Provençal, Paris, Mercure de France 1909

- Jules Charles-Roux, Des Troubadours à Mistral, François Seguin, Avignon, 1917 (incluant la célèbre lettre de Mistral à Boissière du 14 septembre 1885 sur le système fédéral)

- Jean Ajalbert, L’En-Avant de Frédéric Mistral, Paris, Denoël et Steele, 1931

- Émile Ripert, La librairie Roumanille, Lyon, S.A de l’imprimerie A. Rey, 1934

- Michel Courty, « Peno de gabian » de Juli Boissiere, in Lou Liame, Revue de Culture Provençale de l’Escolo Dou Dragoun n° 68, Draguignan, 1978

- Jacques Thibert, Georges Granier, « Jules Boissière », in Bulletin du Groupe de Recherches et d’Etudes du Clermontais (G.R.E.C), n° 59-60, avril-juillet 1991

- Charles Maurras, Barbares et Romans, Les Félibres, numéro spécial du journal La Plume, 1891.

- René Jouveau, Histoire du Félibrige (4 vol., en particulier vol.2 « 1876-1914 »), Nîmes, 1970.

- Victor N’Guyen, « Maurras et le Félibrige : éléments de problématique » in La France Latine, n°78-79, 1979 (cite la lettre de Jules Boissière à Paul Mariéton du 3 août 1892 à propos de la déclaration des félibres fédéralistes)

- Victor N’Guyen, Aux origines de l’Action Française-Intelligence et politique autour des années 1900, Paris, Fayard, 1991.

- Philippe Martel, Les Félibres et leur temps-Renaissance d’oc et opinion (1850-1914), Presses Universitaires de Bordeaux, 2010


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